100 idees pour mieux gerer les troubles de l attention pdf preview

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  • 100 IDESpour mieux grer

    Les troubLes de Lattention

    Francine Lussier

  • Alta communication, 2011 ditions Tom Pousse 34-38, rue Blomet 75015 Paris

  • ReconnatRe les symptmes chez son enfant consulteR une peRsonne comptente pouR poseR un bon diagnosticdemandeR quun bilan neuRopsychologique soit fait dmystifieR le tRaitement phaRmacologique RviseR ses valeuRs ReconnatRe quon nest pas Responsable des symptmes de son enfant se RappeleR que lenfant nest pas Responsable de son syndRome se RappeleR qu son ge, il na pas les mmes capacits de Rflexion que vousvivRe avec les pRjugs de lentouRage sadapteR au handicap de son enfant oseR demandeR de laide pRendRe soin de soi et de son couple expliqueR son enfant ce quest son tda/h mainteniR un enviRonnement calme, stable, oRdonn, sans tRop de stimulation tabliR des Routines stables

    Prface

    Prologue, Prolgomnes, Prliminaires

    introduction

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    Pour mIEux connatrE Et comPrEnDrE lE tDa/H

    DES IDES Pour lES ParEntS

    chapitre 1

    chapitre ii

    SommaIrE

  • donneR son enfant des modles concRetsfaiRe avec son enfant des jeux de Rle aideR son enfant soRganiseR favoRiseR un temps de Rflexion avec son enfantdispenseR encouRagements et flicitationstablissez une discipline qui tienne compte de ses symptmes modifiez ou amnagez lenviRonnement pouR pallieR les manifestations du tda/h tabliR un systme dmulation afficheR claiRement la duRe dune activit ou la quantit de tRavail excuteRdveloppeR une bonne estime de soi chez son enfantaideR son enfant se dcouvRiR une passionpRveniR ou gReR les cRises et lobstinationassuReR une bonne qualit de vie optimiseR loRganisation des devoiRs utiliseR des moyens techniques qui conviennent son enfant optimiseR les appRentissages faiRe inteRveniR une tieRce peRsonne pouR suRveilleR les devoiRs tabliR une bonne communication avec lcolefouRniR une aide supplmentaiRe pouR les appRentissagespRpaReR la RentRe des classes duRant les vacances dt enseigneR claiRement son enfant les Rgles de vie en socit aideR son enfant se constRuiRe et conseRveR son ceRcle social comment inteRveniR aupRs de son adolescent qui souffRe de tda/h ? gaRdeR son sang-fRoid

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  • connatRe les symptmes spcifiques du tda/hReconnatRe le dficit dattention chez son lveReconnatRe limpulsivit et lhypeRactivit connatRe les autRes manifestations associes au tda/h savoiR quil existe une foRte association entRe les tRoubles anxieux et le tda/hconnatRe les effets du tda/h suR le fonctionnement scolaiRe et familial accepteR son lve malgR son handicapmieux connatRe les capacits et les limites de son lve mieux connatRe son lve en dehoRs du cadRe scolaiRetabliR une bonne communication avec les paRents de cet lve tabliR une bonne communication avec cet lvetabliR un plan dinteRvention tRe plus tolRant avec llve souffRant de tda/h encouRageR souvent son lve comment gReR sa classe quand on a un lve impulsif, hypeRactif ? amnageR la classe pouR diminueR les souRces de distRaction amnageR la pdagogie pouR favoRiseR lattention RecouRiR linteRnet et identifieR des sites qui favoRisent les appRentissages identifieR des moyens peRmettant llve hypeRactif de bougeR gReR les pRoblmes dinhibition, dimpulsivit comment laideR quand il ne se contRle plus ?

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    DES IDES Pour lEnSEIgnantchapitre iii

  • comment compenseR son incapacit gReR plusieuRs choses la fois ? comment aideR son lve mieux planifieR et oRganiseR son tRavail ? aideR son lve vRifieR ses eRReuRsaideR son lve pRendRe conscience de limpact de ses compoRtements suR autRui pouR mieux gReR les compoRtements : utilisez la feuille de Route modifieR lenviRonnement ou les Rgles du jeu pouR viteR les Risques de Rcidive donneR llve une chance de se mettRe en valeuR

    pRends conscience de ton tda/h accepte laide de tes paRents et de tes pRofesseuRsaccepte de pRendRe ta mdication si le mdecin la Recommande Refuse de te seRviR de ton tda/h Rponds tout de suite aux demandes qui te sont faitesastReins-toi faiRe une seule chose la fois donne-toi des pense-btes favoRise de bonnes conditions de tRavail limite les souRces de distRaction appRends valueR le temps Rel pRends conscience de ton tat au fil du tempscRe-toi des Routines fais-toi une liste utilise un agenda

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    DES IDES Pour lE jEunEDES IDES Pour lE jEunEchapitre iV

  • constRuis-toi un hoRaiRe de tRavail et dactivits vite de RemettRe plus taRdoRganise ton espace pouR mieux oRganiseR ton espace de tRavail donne-toi des stRatgies pouR appRendRe pouR amlioReR ta mmoiRe couRt teRme donne-toi une mthode de tRavail pense tautocoRRigeR contRleR ton impulsivit mieux contRleR ta patience mieux contRleR tes motions la maison que faiRe quand tu as peRdu le noRd, quand tu as disjonct lcole ? pouR mieux contRleR ton hypeRactivit pouR mieux contRleR ta bougeotte en classe tRouve-toi des activits qui peuvent taideR mieux canaliseR ton neRgie appRends RespecteR les autRes tRouve-toi un bon camaRade en qui tu as paRfaitement confiance utilise ta cRativit pouR tRouveR des solutions aie confiance en toi, laveniR tappaRtient

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  • prface

    Il dit non avec la tte Mais il dit oui avec le cur Il dit oui ce quil aime Il dit non au professeur Il est debout On le questionne Et tous les problmes sont poss Soudain le fou rire le prend Et il efface tout Les chiffres et les mots Les dates et les noms Les phrases et les piges Et malgr les menaces du matre Sous les hues des enfants prodiges Avec des craies de toutes les couleurs Sur le tableau noir du malheur Il dessine le visage du bonheur.

    Jacques Prvert, adolescent turbulent, a si bien mis en posie le point de vue du cancre , quon peut se demander sil ntait pas lui-mme victime dun soupon dhyperactivit. Ce rvolt sort de lcole quinze ans et prend le chemin de fer de la vie avec un simple certificat dtudes. Il rejoindra les surralistes, crira de multiples ouvrages cinmatographiques, potiques et littraires, dont ses Contes pour enfants pas sages et verra, au final, comme un pied de nez, son nom donn de nombreuses institutions scolaires.

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    P r f a c e

    Bruyant, bouillonnant, brise-tout, chahuteur, diable, dissip, emport, excit, chevel, effervescent, effrn, nerv, fbrile, frntique, grouillant (au Qubec), hystrique, impatient, maladroit, mouvement, passionn, remuant, trpidant, tumul-tueux, tapageur, turbulent, tannant (au Qubec), et aussi nerveux, angoiss, anxieux, tourment, tracass, troubl, motif, violent..., les parents et les enseignants puiss nont pas assez de mots pour dcrire cet enfant inattentif et hyperactif si attachant, surtout quand il dort. Lduquer, llever, lui donner un ensei-gnement, laccompagner avec bienveillance, sont des tches particulirement dlicates mettre en uvre pour lamener devenir un adulte intgr dans la socit.

    Les manifestations du syndrome du dficit dattention/hyperactivit sont multiples, inconstantes, imprvisibles, et rare-ment isoles. Les difficults dapprentissage et/ou les troubles de lhumeur leurs sont frquemment associs. Le dve loppement intellectuel et la construction psychique de lenfant peuvent sen trouver gravement perturbs lorsque le trouble est nglig ou ignor. Si lon gurit de la cancrerie, on ne cicatrise jamais tout fait des blessures quelle nous infligea , crit, dexprience, Daniel Pennac dans Chagrin dcole (2007). Aprs lindispensable diagnostic, le traitement du TDA/H demeure le fait dun travail acharn et du dvouement de tout lentourage de lenfant. Il ny a pas de solution facile, pas de solution toute faite qui permettent de grer ces dficits, que ce soit en classe ou la maison. Tout dpend des connaissances du problme, de la tolrance, de ladaptation, de la persvrance, et de la collaboration entre lenfant, lcole, les professionnels de sant et la famille.

    Face ces troubles, le pragmatisme de nos amis canadiens est connu et depuis longtemps apprci. Francine Lussier sinscrit dans cette tradition en offrant lenfant hyperactif, sa famille et

  • P r f a c e

    ses ducateurs ces 100 Ides, qui devraient tre une aide pour per-mettre de grer, contourner, sadapter au mieux aux difficults qui naissent de ces symptmes. Ces trucs sont le fruit dune longue exprience auprs des enfants besoins particuliers. Aprs avoir travaill une quinzaine dannes dans lenseignement lmentaire et secondaire, elle sest engage dans la neuropsychologie et sest forge une belle exprience lhpital Sainte-Justine. Francine Lussier exerce aujourdhui son art de neuropsychologue spcialise en pdiatrie dans le Centre dvaluation Neuropsychologique et dOrientation Pdagogique FL (CNOP-FL) quelle a fond en 1993 Montral.

    Je ne sais pas si Francine tait, la manire de Prvert, une jeune femme turbulente, mais son hyperactivit actuelle, qui se distribue entre les consultations, les formations, les congrs, la construction de tests, lcriture douvrages, la vie de famille, la musique, les voyages, ... ne peut qutre salue par tous.

    Bons vents pour ces Ides , avec toute mon amiti.

    Marie-Hlne MarchandNeuropsychologue

  • Francine Lussier dtient une Matrise en ducation et une Matrise en Psychologie de lUniversit du Qubec Montral; elle a obtenu son Doctorat en Neuropsychologie de lUniversit de Montral. Sa thse portait sur lhypothse dun dysfonctionnement frontal chez les enfants atteints du syndrome de Tourette.

    Elle a dabord uvr quinze ans dans le milieu scolaire comme enseignante au secondaire puis au primaire . Elle y avait entre autres labor un systme denseignement personnalis auprs denfants du rgulier et denfants en difficults dapprentissage et de comportement.

    Elle a, par la suite, travaill en tant que neuropsychologue clinicienne lHpital Ste-Justine durant quinze ans comme consultante la Clinique de Dveloppement, au Service de Neurologie et au Dpartement de Psychiatrie .

    Elle a t charge du cours de neuropsychologie de lenfant et de formation clinique lUniversit de Montral durant 10 ans. Elle a publi entre autres un livre sur la neuropsychologie de lenfant en 2001, rdit en 2009.

    Elle a fond le Centre dvaluation Neuropsychologique et dOrientation Pdagogique (CNOP) en 1994 puis, en 2001, elle ouvre le Centre de Rducation dApproche Neuropsychologique (CRAN) qui offre des services personnaliss (orthopdagogie, orthophonie, neuropsychologie, psychologie et psycho-ducation) aux enfants et adolescents en souffrance psychologique ou en difficults dapprentissage et de comportement. Elle a labor un programme dintervention pour dvelopper lattention et la mtacognition (PIDAM) prsent aux enfants sous forme dateliers de jeux. Cest elle qui assure la direction du CNOP et du CRAN.

    16

  • Prologue, Prolgomnes, Prliminaires

    Quand jtais enfant, le diagnostic dhyperactivit nexistait pas. Par contre, on trouvait des enfants turbulents, des enfants tourdis, des ttes de linotte comme je me rappelle avoir t souvent nomme. Je me souviens aussi avoir t contre-courant, en marge des autres, sans jamais trop savoir pourquoi. Quand on se baignait la mer, par exemple, jentends encore mes parents me dire Pourquoi faut-il que tu ailles toujours trop loin ? Mais cest o trop loin ? Il ne faut pas que tu dpasses Lise, elle, elle est raisonnable , disaient-ils. Dans ma tte moi, ctait plutt parce quelle tait peureuse, mais partir de ce moment, je savais o, pour mes parents, ctait trop loin. Mon univers a t marqu par le trop : trop tard, trop loin, trop vite, trop fort. Tu cries trop, tu parles trop

    lcole aussi a nallait pas comme Lise, qui tait premire de sa classe et toujours dans les petits papiers des religieuses. Une fois, alors que la mre suprieure nous remettait nos bulletins, jai d dire une btise. La sur ma alors dit de tourner ma langue sept fois avant de dire des sornettes, ce que je fis bien sr avec grande dmonstration, pour quelle voie bien que je tournais ma langue comme il faut. Combien de fois me suis-je fait mettre au coin, je ne me le rappelle pas bien, mais srement un trs grand nombre. Dans mes bulletins, jtais tantt 2e, tantt 35e, tantt 18e, bref on ne pouvait ni dire si jtais bonne, ni si jtais mdiocre, tant je surprenais les professeurs et mes parents avec mes notes varies.

    Je me souviens, au lyce, avoir t exclue de lquipe de basket par la mre suprieure, pour me mettre du plomb dans la tte , me faire rflchir, mamener prendre mes tudes plus au srieux. Catastrophe, jai couru voir mon professeur

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  • P r o l o g u e , p r o l g o m n e s , p r l i m i n a i r e s ?

    dducation physique qui me prit sous son aile (elle avait besoin de moi en dfense pour assurer la victoire de lcole) et alla plaider ma cause auprs de la mre suprieure. Jai t rintgre dans lquipe, condition de tout mettre en uvre pour russir en mathmatiques, matire que javais commenc ngliger. Je men suis sortie avec une trs bonne note. Ah! La motivation, ce que a peut faire ! a ne ma pourtant pas gurie dfinitivement puisque jai continu avoir de grandes variations dans mes notes, quelle que soit la matire.

    Mon parcours a donc t plutt chaotique au niveau des rsultats scolaires jusqu la fin de mon cours classique vers 18-19 ans. cet ge, javais enfin, semble-t-il, dvelopp des stratgies pour russir. Mais je me souviens aussi quil ma fallu travailler plus fort que les autres pour avoir les meilleures notes, passer le baccalaurat, avoir la matrise, puis un doctorat. Heureusement, jtais passionne... Encore une fois, cest le trop qui grait mes apprentissages, mais cest aussi la motivation qui me faisait maintenir le cap.

    Aujourdhui encore, les gens qui me ctoient savent que jai trop de choses dans la tte et que je narrive pas toujours maintenir le fil de ce quils me disent parce quune ide quils mettent en suscite mille dans ma cervelle et mamne loin de la conversation quon tenait. Pourtant, malgr cela, jai russi complter des tudes suprieures, lever trois enfants, diriger une clinique et mener plusieurs projets la fois.

    Cest sans doute en revoyant mon propre parcours que je me suis plus particulirement attache ces enfants qui bougent trop, qui oublient tout, et qui se retrouvent le plus souvent en marge des autres. Et cest sans doute pour la mme raison que jai accept de mettre par crit 100 ides qui pourront, je lespre, aider lenfant ou ladolescent qui souffre de TDA/H, et mme ladulte (parent ou professeur) qui soccupe de lui.

  • cHapitre i

    Pour mieux connatre et comPrendre le tda/H

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    Le trouble dficitaire de lattention avec ou sans hyperactivit (TDA/H) reprsente un des motifs de consultation clinique les plus courants. Le TDA/H est un syndrome dveloppemental dorigine neurologique qui apparat avant lge de 7 ans, et se manifeste par des symptmes dinattention et/ou dhyperactivit-impulsivit quasi permanents. On estime quen France 5 % environ des enfants sont concerns par ce syndrome. Les consquences du TDA/H sur les comportements, les fonctions cognitives ou le rendement acadmique et les relations sociales sont largement documentes. Les moteurs de recherche ne rpertoriaient pas moins de 6 500 articles scientifiques sur ce sujet pour la seule anne 2009, sans compter toutes les entres que peut gnrer ce mot sur Internet. Bien que la recrudescence des cas de TDA/H observs au cours des dernires dcennies puisse tre un phnomne de socit ainsi que le prtendent certains auteurs, lampleur du problme, notamment sa chronicit (66 % des enfants avec un TDAH continuent de prsenter des difficults dadaptation lge adulte) justifie amplement les efforts dvolus la comprhension et au traitement de ce syndrome.

    les manifestations cliniques du tda/H

    Le DSM-IV, manuel qui dcrit les principaux symptmes des troubles dits psychiatriques, dfinit le TDA/H comme un mode persistant dinattention et/ou dhyperactivit-impulsivit, plus frquent et plus svre que ce quon observe habituellement chez des sujets dun niveau de dveloppement similaire. La prsence excessive de comportements dinattention et dhyperactivit-impulsivit, ou les deux, donne lieu trois types de diagnostics : le type inattention prdominante, le type hyperactivit-impulsivit

    introduction

  • 22

    et le type mixte qui inclut les deux premiers. Le DSM-IV dfinit un certain nombre de critres gnraux qui doivent tre prsents depuis au moins six mois pour identifier chacun des sous-types de TDA/H.

    Linattentif ne parvient pas prter attention aux dtails ou fait des fautes dtourderie ; il a souvent du mal soutenir son attention. Lenfant inattentif semble souvent ne pas couter ; il ne se conforme pas aux consignes et ne parvient pas mener terme ses devoirs scolaires ; il a souvent du mal organiser ses travaux ou ses activits. Il vite les tches qui ncessitent un effort mental soutenu ; il perd souvent les objets ncessaires son travail ; il se laisse facilement distraire par des stimuli externes ; il a des oublis frquents dans la vie quotidienne.

    Lenfant hyperactif remue souvent les mains ou les pieds ou se tortille sur son sige ; il se lve souvent en classe ou dans dautres situations. Il court ou grimpe partout ; il a du mal se tenir tranquille dans les jeux ; il est souvent sur la brche ou agit comme sil tait mont sur ressorts ; il parle excessivement. Lenfant impulsif laisse souvent chapper la rponse une question qui nest pas encore pose ; il a du mal attendre son tour ; il interrompt souvent les autres ou impose sa prsence.

    Pour que le diagnostic soit pos, le DSM VI exige aussi la prsence dun certain degr de gne fonctionnelle lie aux symptmes dans au moins deux types denvironnement diffrents (par exemple, lcole et la maison) qui doivent altrer significativement le fonctionnement social, scolaire ou professionnel. De plus, les symptmes ne doivent pas rsulter dun autre trouble dveloppemental ou dune autre maladie psychiatrique.

    On observe plusieurs diffrences significatives entre les diffrents types de TDA/H sur des variables comme le sexe, les difficults scolaires ou sociales et les comorbidits. Ainsi,

    I n t r o d u c t i o n

  • 2 3

    linattention affecterait davantage les filles, cest pourquoi celles-ci sont souvent plus difficiles diagnostiquer, leurs symptmes tant moins drangeants. Par ailleurs, les difficults scolaires se retrouvent davantage chez les enfants qui prsentent des symptmes dinattention. Les troubles de comportement, comme lopposition et lagressivit, se retrouvent surtout chez les enfants o le niveau dhyperactivit-impulsivit est lev.

    les causes du tda/H

    Bien quon nait encore retrouv aucun marqueur bio-logique spcifique (identifiable par une prise de sang, un prlvement durine, une technique neuroradiologique), la recherche scientifique dmontre que les causes les plus frquentes du TDA/H sont dordre neurobiologique et gntique. Plusieurs hypothses ont t avances pour expliquer la prsence de TDA/H : hypothses biochimiques (dsquilibre des neurotransmetteurs), hypothses mtaboliques (sous-activation corticale ou dysfonction des structures sous-corticales), hypothses physiologiques (altration du contrle inhibiteur du cortex frontal ou dlai de maturation des lobes frontaux). Outre le fait que le TDA/H est un trouble dorigine organique, lhr-dit constitue la cause la plus frquente du TDAH. Lincidence leve du trouble dans une mme famille est connue et les tudes menes sur les vrais jumeaux dmontrent linfluence de lhrdit sur les symptmes dhyperactivit-impulsivit.

    Dautres causes peuvent expliquer le TDA/H et entraner lapparition des symptmes. Certains cas sont le rsultat dune atteinte subie par le cerveau en priode prnatale (ex-position lalcool ou des drogues, par exemple) ou de dommages crbraux postnataux (infection, traumatisme crnien, manque doxygne la naissance). Mme sils

    I n t r o d u c t i o n

  • 24

    peuvent intensifier le syndrome ou contribuer sa persis-tance, les facteurs sociaux ne peuvent tre retenus comme une cause du TDAH. Les facteurs environnementaux, bien quils ne causent pas le TDAH, peuvent prcipiter ou aggra-ver les symptmes.

    le traitement du tda/H

    Reconnatre que le TDA/H relve dun trouble neurobiologique et quil est hrditaire, cest aussi reconnatre que la personne qui en est atteinte ne peut tre blme pour ses symptmes et quelle ncessite une aide afin de mieux en contrler les inconforts, pour elle et pour les autres.

    Lefficacit largement documente de la pharmacothrapie constitue la principale justification sa frquente utilisation. Plusieurs tudes scientifiques justifient le recours la mdication puisque celle-ci diminue, de manire significative, les symptmes relis au TDA/H. Les rsultats dune rcente mta-analyse suggrent mme que lajout dune intervention psychosociale une intervention pharmacologique ajouterait peu la rduction des symptmes lis au TDA/H. De plus, la littrature scientifique dmontre clairement que la pharmacothrapie namliore pas seulement les comportements problmatiques lis au TDA/H, mais galement lestime de soi, lapprentissage et le fonctionnement gnral.

    Malgr limportance accorde la pharmacothrapie, les interventions psychologiques ou psychosociales ont leur place parce quelles crent des habitudes de vie qui perdureront au-del du traitement mdical et sont indniablement souhaitables pour amliorer non seulement la qualit de vie des personnes qui ont un TDA/H, mais galement celle des personnes de leur entourage. Elles

    I n t r o d u c t i o n

  • 2 5

    permettent entre autres de dvelopper des attitudes et des interventions qui favorisent une meilleure gestion des symptmes, damliorer la qualit des relations sociales et mme les problmes associs (opposition, anxit, problmes dapprentissage). Les interventions psychosociales ne visent pas directement rduire lhyperactivit ou limpulsivit, mais plutt faciliter ladaptation du jeune dans diverses facettes de son quotidien. Lobservation de dficits cognitifs associs au trouble a galement conduit intervenir de faon spcifique auprs des jeunes atteints par ce syndrome, afin de mettre en place de meilleures conditions pour faciliter les apprentissages. Cest dans ces perspectives que sont proposes ici des ides pour amliorer le vcu des parents et des personnes intervenant auprs des enfants ayant un TDA/H, mais aussi pour aider ces jeunes mieux vivre avec leur syndrome.

    I n t r o d u c t i o n

  • des ides Pour les Parents

    cHapitre ii

  • Quand un enfant prsente de lagitation, de limpulsivit, des problmes dinattention, on se demande toujours un peu pourquoi il est comme a. Trs souvent, on attribue en premier lieu ses problmes de comportement son fichu caractre, puis rapidement, on se blme. Quand, en plus, lcole ne parvient pas davantage grer les comportements de votre enfant et vous en attribue aussi la responsabilit alors que vous faites tout pour bien lencadrer, vous devez vous questionner sur les causes de ces comportements.

    Voici quelques symptmes qui vous orienteront si vous croyez que votre enfant prsente un problme neurologique. Si vous observez six des neuf manifestations suivantes et si ces symptmes sont prsents depuis plus de six mois, il y a lieu de consulter (voir lIde 2).

    symptmes dinattention

    vite, exprime de la rticence ou de la difficult faire les tches qui exigent un effort mental soutenu (par exemple, les devoirs et autres travaux scolaires).

    A de la difficult se concentrer sur des tches ou des activits de jeu.

    Ne semble pas couter ce quon lui dit. Ne suit pas les instructions jusquau bout et ne termine

    pas ses devoirs scolaires, travaux ou autres tches (non pas en raison dun comportement oppositionnel ou dun dfaut de comprhension des instructions).

    A des difficults organiser ses tches ou ses activits. Na pas le souci du dtail, fait des fautes dinattention

    dans ses devoirs scolaires ou autres activits. Oublie facilement ses activits quotidiennes.

    reconnatre les symPtmes cHez son enfant 1

    ide

    2 9

    D e s i d e s p o u r l e s p a r e n t s

  • 30

    gare les affaires ncessaires pour ses devoirs, tches ou activits diverses (par exemple, sa trousse, son carnet de notes, ses livres, ses jouets,).

    Est facilement distrait(e) par ce qui se passe autour de lui/delle.

    symptmes dhyperactivit ou dimpulsivit

    Ne sarrte jamais, agit comme propuls(e) par un moteur.

    Court, grimpe (aux arbres, sur les chaises, etc.) dans des circonstances ou des lieux inappropris.

    Parle excessivement. A de la difficult rester sa place dans une queue, ou

    attendre son tour (dans un jeu, un groupe). Interrompt les autres, ou sincruste dans une conversation,

    dans un jeu. Se tortille, tripote ses mains, agite ses pieds, se trmousse

    sur son sige. A de la difficult jouer tranquillement, ou sengager

    calmement dans une activit de loisir. Se lve de sa chaise, en classe ou dans dautres occasions

    o on attend de lui quil reste assis. Rpond avant quon ait fini de poser les questions.

    D e s i d e s p o u r l e s p a r e n t s

  • 3 1

    Vivre avec un enfant hyperactif nest pas une chose aise pour les parents, principalement lorsque ce trouble nest pas encore diagnostiqu. Les premires manifestations apparaissent tt durant la petite enfance et les parents trouvent dabord toutes sortes dexplications pour les justifier : cest sa priode du non , cest le terrible 2 ans qui se prolonge. lcole, comme la maison, lenfant bouge tout le temps, il ncoute pas ce quon lui demande, il ne respecte pas les consignes simples, il ignore les rgles de biensance ; encore pire, il recommence, mme aprs avoir subi plusieurs fois les consquences de ses comportements drangeants ; il napprend pas de ses erreurs. Aucune intervention ne semble avoir de prise dfinitive sur ses comportements.

    Les premires consultations auprs des proches donnent lieu des conseils bien souvent contradictoires. Tu es trop svre avec lui , Laisse-le un peu tranquille ; Tu es trop permissive , Prends-le un peu en main ; a va passer , Cest lge , etc.

    Quand il se retrouve avec des trangers, le jeune est rapidement tiquet enfant mal lev . Les parents ne savent plus quoi faire avec leur enfant pour apaiser les critiques qui fusent de toutes parts. Il faut alors consulter. Cest le mdecin qui posera le diagnostic final et proposera ventuellement une mdication, mais dautres professionnels de sant peuvent clairer le mdecin sur les symptmes quils observent et permettent de confirmer ce que les parents eux-mmes ont remarqu depuis longtemps. Mme si les enfants ayant un TDA/H prsentent un certain nombre de symptmes typiques, ces professionnels pourront, avec vous, cibler les principales caractristiques spcifiques de votre enfant, celles qui sont les plus handicapantes pour lui, et les comportements qui gnent le plus son adaptation dans son milieu scolaire et familial. Ils pourront ensuite vous guider pour mieux grer les situations conflictuelles.

    consulter une Personne comPtente Pour Poser un bon diagnostic 2

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    On value la prvalence des troubles dapprentissage relis une problmatique neurologique ou neuro-dveloppementale environ 10 15 % des enfants dge scolaire. Le dficit de lattention est la cause la plus frquente de ces difficults scolaires. Par ailleurs, le dficit dattention peut parfois saccompagner dun trouble spcifique dapprentissage ou, au contraire, il peut tre sous-estim parce que non diagnostiqu ; les difficults srieuses en lecture et en orthographe ou des erreurs frquentes en calcul sont alors interprtes tort comme une dyslexie, une dysorthographie ou une dyscalculie. Si lenfant est en difficult scolaire, il est donc important den comprendre la cause relle pour identifier les meilleures interventions pdagogiques privilgier.

    Les processus cognitifs impliqus dans tout apprentissage intressent le neuropsychologue en pdiatrie. Celui-ci pourra poser un diagnostic des difficults ou des troubles dapprentissage au moyen dune panoplie de tests et par ses observations sur la faon dont lenfant y ragit. Chez lenfant en difficult ou en trouble dapprentissage, on suppose quune ou plusieurs voies daccs linformation sont affectes alors que dautres sont intactes. Le rle du neuropsychologue consiste donc identifier le plus clairement possible les processus cognitifs en jeu afin didentifier les interventions orthopdagogiques les plus pertinentes pour compenser ou contourner les difficults de lenfant. Le neuropsychologue pourra galement estimer la svrit du dficit dattention et de limpulsivit ou mme vrifier, le cas chant, lefficacit dune mdication sur le dficit dattention. Rcemment, la neuropsychologie a en outre dvelopp des approches rducatives, qui tiennent compte des dficits cognitifs spcifiques des enfants en trouble dapprentissage.

    demander quun bilan neuroPsycHologique soit fait3

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    Comme le neuropsychologue dresse un portrait le plus exhaustif possible des forces et des lacunes de lenfant, les intervenants (parents et enseignants) peuvent avoir des attentes plus ralistes, ce qui favorise gnralement une meilleure raction de lenfant face ses apprentissages. Il en rsulte frquemment une diminution de lanxit et une restauration de lestime de soi chez lenfant qui se sent accept dans sa diffrence et soutenu dans ses efforts.

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    Puisque le TDA/H relve de facteurs neurochimiques, les manifestations des symptmes ne rsultent donc pas de prtendus caprices ou de la personnalit de lenfant, pas plus que dune mauvaise ducation. Depuis maintenant un grand nombre dannes, on parvient diminuer jusqu 80 % des symptmes avec une mdication approprie. Le phnomne est plus rpandu en Amrique quen Europe, mais de plus en plus de mdecins traitent ainsi les enfants en France. Il existe aujourdhui plusieurs formes mdicamenteuses pour traiter le TDA/H. Il nest pas de notre responsabilit ici de considrer chacune delles. On doit pour cela consulter son mdecin. Cependant, notre exprience clinique nous a largement dmontr les bienfaits de la mdication, tant pour lenfant lui-mme que pour sa famille, ses amis et ses professeurs, avec qui il peut mieux interagir et aussi en regard des apprentissages scolaires quil apprhende avec plus de facilit.

    Malgr la rponse favorable de la mdication, celle-ci ne constitue pas la panace et des interventions multimodales sont essentielles pour encadrer lenfant porteur dun TDA/H. Rappelons toutefois lexprience de lquipe de Lily Hechtman, pdopsychiatre qubcoise, qui a publi il y a quelques annes une tude longitudinale portant sur le traitement long terme denfants ayant un TDA/H. Trois groupes denfants (disons A, B et C) prsentant tous un tableau de TDA/H, ont t soumis trois types de traitements. Le groupe A ne recevait que la mdication ; le groupe B recevait la mdication et de linformation pour mieux comprendre le TDA/H ; les parents du groupe C participaient un programme sur les habilits parentales, et les enfants du mme groupe recevaient non seulement la

    dmystifier le traitement PHarmacologique4

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    mdication et de linformation pour mieux comprendre le TDA/H, mais bnficiaient en outre dun programme pour les aider mieux grer leurs comportements. Dans tous les groupes, la mdication avait t donne ds le dbut de lexprimentation, puis, laide de questionnaires adresss aux parents, une amlioration immdiate et substantielle avait t remarque galement dans chacun des groupes ds la prise de mdication. Ensuite, linformation sur le TDA/H a t donne aux groupes B et C, puis les programmes conjoints sur les habilits parentales et sur la gestion des comportements auprs des enfants ont dbut pour le groupe C et ont t poursuivis durant 16 semaines. la fin des 16 semaines, on sattendait voir une plus grande amlioration dans le groupe C, puis, un moindre degr, dans le groupe B, comparativement au groupe A, qui navait reu que la mdication. la surprise des chercheurs, on na not aucune diffrence significative entre les trois groupes, dmontrant ainsi que la mdication expliquait elle seule lamlioration spectaculaire des comportements chez les enfants.

    Mme si, comme le suggre cette tude, la mdication semble pallier elle seule les manifestations du TDA/H, des programmes dintervention restent ncessaires et indispensables pour aider le jeune dvelopper des comptences qui seront efficaces plus long terme. En effet, les bnfices de la mdication sont immdiatement interrompus ds que celle-ci sarrte. Par contre, les stratgies de compensation apprises durant lentranement pourront durer mme aprs larrt de la mdication.

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