1 une geometrie contrainte le fleuve l

1
L a Loire a rassemblé les eaux et lessivé les sols d’un bassin versant de 109 930 km 2 soumis à de multiples conditions climatiques qui lui confèrent un régime hydrologique et sédimentologique complexe, quand elle arrive à Montjean. Les quantités d’eau, tant en débits moyens qu’en flux écoulés sont éminemment variables d’une année à l’autre. Année Module en m 3 /s Flux (moyenne) en Milliards de m 3 1987 (année moyenne) 859 27 1988 (année humide) 1 219 38,5 1989 (année sèche) 423 13 Néanmoins, l’immodération (écart du modu- le du mois le plus humide à celui du mois le plus sec) différencie peu la Loire de la Seine et de la Garonne. Cependant, toutes les périodes de l’année peuvent voir surgir de grands débordements, sauf les mois de juillet et d’août. Les débits instantanés extrêmes furent enregistrés en décembre 1910 (crue de 6 300 m 3 /s) et en août 1949 (étiage de 49 m 3 /s). Une telle irrégularité, directement perceptible par les riverains, fonde l’image d’une Loire “dernier fleuve sauvage d’Europe”. Dans l’état actuel du lit, les crues supérieures à 3 200 m 3 /s transforment la vallée en une plaine d’eau. Lors des étiages, n’apparaît plus qu’un “fleuve de sable”. Des creusements se sont produits à l’amont : dans certaines sections du fleuve, le niveau de la ligne d’eau d’étiage est maintenant plus bas (2 m en moyenne) que le fond du lit voici un siècle. Aujourd’hui, il faut un débit de 600 m 3 /s pour atteindre le 0 de l’échelle de Montjean, soit 6 fois plus qu’en 1900. Les apports solides de la Loire se présentent sous trois formes. • La première, dissoute dans l’eau, se compo- se essentiellement de sels minéraux. Le flux ainsi transporté est le plus important tant en poids, plusieurs millions de tonnes/an, que par son rôle vis à vis de la vie estuarienne et côtière. • La deuxième forme, les matières en suspen- sion (MES), se compose de deux phases, l’une minérale (silts, argiles et sables fins) de taille inférieure à 0,5mm, et l’autre organique (débris végétaux et algues), en proportion variable suivant la saison. Les plus fortes concentrations sont enregistrées lors de la montée de la première crue, période de lessi- vage intense pendant laquelle le quart ou le tiers du transit annuel peut être apporté en quelques jours. Le flux annuel de MES est estimé à 1,5 millions de tonnes en année moyenne. • Enfin, la troisième forme du transit sédi- mentaire a lieu sur le fond, par succession de sauts (saltation) ou par roulement, et concerne les éléments les plus lourds (sables et graviers). Ce processus dynamique entretient les seuils et les mouilles caractéristiques du lit de la Loire qualifiée de “rivière à fond mobile”, et génère la lente descente des sables vers l’aval. Son flux moyen serait de l’ordre de 150 000 tonnes/an, soit 10% du transport en suspension, et aurait beaucoup diminué avec les extractions de matériaux en lit mineur. LE FLEUVE 6300 Débit m 3 /s Cote m 5000 1730 3200 1060 750 600 500 290 100 70 6000 Débit m 3 /s 4500 3200 2750 2000 1500 1000 800 700 600 500 400 300 200 100 0M -2 2 4 6 -1 1 3 5 Début du XXe siècle Fin du XXe siècle Sources : SBLB, ARCHIVES DÉPARTEMENTALES, CMB. CORRESPONDANCE COTES/DEBITS A MONTJEAN AU DEBUT ET A LA FIN DU SIECLE 3 4 L’OCEAN L’atlas environnemental de Loire Estuaire est une publication particulière constituée d’une série de “planches” thématiques qui seront éditées régulièrement sur une période de 6 ans. Les différentes planches illustreront les “trois lectures transversales” de la Loire et de son estuaire entre les Ponts de Cé et l’océan, telles qu’elles ont été définies par la Cellule de Mesures et de Bilans : 1. Les mouvements 2. La dynamique de la vie 3. L’environnement humain Ces planches contribuent à donner une vision synthétique originale du milieu et de son évolution. Ce sont des outils d’explication, d’information et de sensibilisation inspirés dans leur forme et leur conception de posters édités au Canada dans le cadre du “Plan d’action Saint Laurent”. La Planche n° 1 se rattache à la lecture 1 “les mouvements”. En 6 modules, au travers de grandes définitions et des références communes, elle rassemble des éléments simples de compréhension du fonctionnement de la Loire et de son estuaire : • La géologie et la géographie : MODULE 1 = UNE GEOMETRIE CONTRAINTE • La transformation depuis un siècle : MODULE 2= UNE GEOMETRIE SIMPLIFIEE • Les conditions hydrauliques et sédimentaires à l’amont : MODULE 3 = LE FLEUVE • Les conditions marines à l’aval : MODULE 4 = L OCEAN • LE MODULE 5 = NI FLEUVE NI OCEAN : L ESTUAIRE, expose les grands champs de variabilités induites par les conditions précédentes. Qu’elles soient contraintes ou spontanées, leurs conjugaisons portent à un point extrême la complexité des phénomènes estuariens. • LE MODULE 6 = LE REEQUILIBRAGE NECESSAIRE, porte le questionnement de la Loire et de son estuaire : Quel fonctionnement demain ? LOIRE ESTUAIRE Cellule de mesures et de bilans COMMUNAUTÉ EUROPÉENNE Fonds européen de développement régional Atlas environnemental de Loire Estuaire LA LOIRE ET SON ESTUAIRE QUEL FONCTIONNEMENT AUJOURD’HUI ? PRESENTATION DE L’ATLAS ENVIRONNEMENTAL NI FLEUVE NI OCEAN : L’ESTUAIRE LA LOIRE ET LES AUTRES… Edition, conception et rédaction : Cellule de Mesures et de Bilans 22 rue de La Tour d'Auvergne 44 200 Nantes TEL : 02 51 72 93 65 - FAX : 02 51 82 35 67 MEL : [email protected] Cartographie, infographie : Bossard Studio, BRGM, Laboratoire de Planétologie de l’Université de Nantes, CMB Mise en page et présentation : Ponctuation Crédit photos : © Manuel de Rugy, ©André Bocquel, Le Monde Illustré, Dominique Macel-Ville de Saint Nazaire, © Drouet, ©Wilfried Guyot. Tirage : 1000 exemplaires ISSN : en cours Préfecture de Région des Pays de la Loire, Agence de l’Eau Loire Bretagne et Association Communautaire de l’Estuaire de la Loire Planche de la Cellule de Mesures et de Bilans de la Loire estuarienne • n° 1 • février 2000 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 10 m -10 0 NGF 0m 200 400 600 ST-FLORENT LE VIEIL VARADES N S 0m 100 200 CHEVIRÉ ROCHE MAURICE N S 0m 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 CORSEPT MONTOIR N S DIGUE DE MONTOIR En 1995 En 1920 ÉVOLUTION DE LA MORPHOLOGIE DU LIT A la latitude tempérée de 47° 15’ N, l’embouchure de la Loire se situe sous le régime général des vents d’Ouest dont dépendent les mouvements des eaux superfi- cielles océaniques, mouvements qui se retrouve- ront localement modifiés par la présence du plateau continental et l’orientation des côtes. Le cycle de marée, sur la façade atlantique, dure 12 h 25 mn. Au large, elle est symétrique mais à Saint-Nazaire, la marée montante en vives eaux dure moins longtemps que la marée descendante. La succession des coefficients de marée ne se reproduit pas à l’identique d’une année à l’autre. L ’amplitude théorique de la marée varie à Saint- Nazaire de 1,90 m par coefficient de 35 (mortes eaux) à 6 m par coefficient de 115 (vives eaux). Ces niveaux ne sont pas affectés par les débits de la Loire. Par contre, la pression atmosphérique et surtout les vents modifient de manière non négli- geable les niveaux d’eau en générant des décotes ou des surcotes. L’ouverture de l’estuaire vers l’O-S-O rend celui- ci particulièrement sensible aux houles et aux vagues qui, pour 80% d’entre elles, proviennent de cette direction. En se brisant sur les hauts fonds, elles créent une forte agitation et de la sorte, les eaux claires du large se chargent de sédiment à l’approche des côtes. Les particules remises en suspension peu- vent être réintroduites dans l’estuaire interne par le flot dont le volume en année moyenne est de 150 milliards de m 3 , soit 6 fois plus que le flux apporté par la Loire. Cette “ reprise ” sédimen- taire, dont l’estimation exacte est délicate (1 mil- lion de tonnes/an ?), souligne l’importance des transports solides dans les échanges avec la mer. Ces échanges sont liés également au niveau moyen de la mer dont des observations de longue durée révèlent un exhaussement de 1,5 à 2 mm/an. Or partout dans le monde on consta- te un colmatage sédimentaire accéléré des baies et des estuaires. Au 1er janvier 1996, le 0 hydrographique des cartes marines (0 CM), jugé trop haut par rapport au niveau des plus basses mers jamais enregistré, a été recalé pour l’ensemble de l’embouchure de la Loire par abaissement de 0,40 m. Il se trouve depuis cette date à 3,16 m sous le 0 du nivelle- ment général de la France terrestre (IGN 1969). T out le fonctionnement de l’estuaire est le fruit complexe de combinai- sons instantanées et variables des conditions fluviales à l’amont et océaniques à l’aval. Le fleuve n’y est plus le fleuve, l’océan n’y est plus l’océan. La pénétration de la marée s’y traduit par deux phéno- mènes concomitants, la marée dynamique et la marée de salinité tandis que le ralen- tissement des eaux fluviales y provoque une sédimentation particulière. LA MAREE DYNAMIQUE Actuellement, le point extrême d’exten- sion de l’onde de marée se trouve à 5 km au-dessus d’Ancenis ou à 95 km de Saint- Nazaire, soit 24 km plus en amont qu’au début du siècle. Par crue de 4 000 m 3 /s, l’extension de la marée dynamique diminue de 30 km. Au passage de l’onde de marée, la surface de l’eau est soumise à un mouvement vertical ascendant puis descendant, retardé dans le temps suivant la progression de l’onde vers l’amont. De façon surprenante, la marée est haute à Saint-Nazaire quand elle baisse à Nantes, et inversement. La crête de l’onde parcourt les 55 km qui sépa- rent les deux villes en 1 h 30 mn en marée de vives eaux et étiage fluvial, soit à la vitesse moyenne de 10m/s. En mortes eaux et étiage, cette vitesse peut doubler. L ’onde de marée ne conserve pas la même amplitude tout au long de l’estuaire. En vives eaux moyennes, le plus grand marna- ge se trouve vers Le Pellerin où avec 5,85 m, il dépasse de 0,85 m le marnage à l’embouchure. En mortes eaux, le maxi- mum est à Nantes avec 3,45 m soit 1m de plus qu’à Saint-Nazaire. Les déplacements de la masse d’eau ou volume oscillant, dépendant de l’amplitude de la marée et du débit fluvial, diminuent en fonction de la distance à l’embouchure. D’après les dernières estimations (1976), par marée de coefficient 100 et étiage de 150 m 3 /s, les volumes emmagasinés par le flot en amont de certaines stations étaient les suivants, en millions de m 3 : Saint-Nazaire Petit Carnet Cordemais 270 130 77 Le Pellerin Aval Nantes Nantes Amont 50 40 23 Ce n’est qu’en fortes crues (>5 000 m 3 /s) que les eaux fluviales sont expulsées hors de l’estuaire en une seule marée. La plupart du temps, elles sont mues d’un mouvement alternatif, vers l’aval lors du jusant et vers l’amont lors du flot. Ainsi, en été, une molécule d’eau peut séjourner pendant un mois dans l’estuaire interne avant de rejoindre la mer. Cette situation est préju- diciable à la qualité des eaux. LA MAREE DE SALINITE L ’estuaire est le lieu du mélange des eaux. La dilution des eaux salées marines par les eaux douces fluviales n’est pas toujours homogène de la surface au fond au long de l’estuaire et suivant la période.L’estuaire est dit stratifié quand les eaux marines se pro- pageant sous forme d’un coin salé sur le fond sont surmontées par les eaux douces. Autrement, il est dit mélangé. La marée saline pénètre moins loin dans l’estuaire que la marée dynamique. Le front de salinité, défini comme la dilution de 1% d’eau de mer dans 99% d’eau douce (soit une concentration en sel de 0,5 g/l) se situe en conditions moyennes au dessus de Cordemais ; il se déplace vers l’amont quand les coefficients augmentent et vers l’aval quand les débits fluviaux croissent. Sa position extrême, en vives eaux exception- nelles et étiage, se trouverait actuellement à Thouaré, soit à 18km plus en amont qu’en 1953. A ces variations saisonnières du front de salinité, se superposent des déplace- ments journaliers au gré des marées, le trajet parcouru entre la basse mer et la pleine mer augmentant quand le débit fluvial décroît. LE PIEGE A SEDIMENTS Dès que les eaux fluviales sont freinées par la marée dynamique, le piège commence à fonctionner et s’amplifie au fur et à mesure que le régime proprement estuarien s’ac- centue. Dans la zone de rencontre des eaux de jusant et des eaux de flot, les courants diminuent, voire s’annulent en un point dit point nodal. Les particules sédimentaires, jusque-là maintenues en suspension s’ag- glomèrent sous forme de flocons et tom- bent sur le fond à la faveur des étales de basse mer. La quantité de sédiments piégés varie de 0,5 à 1,5 million de tonnes. Cette masse très turbide s’entretient et se déplace dans l’estuaire interne suivant le coefficient de marée et le débit de la Loire, sous deux formes remarquables, le bouchon vaseux et la crème de vase. Le bouchon vaseux est présent en période de vives eaux, quand les courants créent une forte agitation des eaux et que les étales sont courts. Il peut osciller d’une vingtaine de kilomètres au cours d’une même marée. Il est repérable, tant en amont qu’en aval, par une brusque chute des concentrations en matières en suspen- sion, tandis qu’à l’intérieur, les turbidités varient peu, de 2 g/l en surface à 20 g/l au fond. Sa position dans l’estuaire est fonc- tion du débit. En cas d’étiage sévère, comme en août 1991, le bouchon vaseux peut remonter jusqu’à La Varenne. Par contre, il faut aujourd’hui une crue de 5 000 m 3 /s pour l’expulser en mer. Pour la moitié du temps (débits compris entre 500 et 1 000 m 3 /s) il est centré entre Donges et Cordemais, et s’étend de Saint-Nazaire à Couëron. La crème de vase ne se forme qu’en mortes eaux, quand les courants atténués et la durée accrue des étales favorisent le dépôt des sédiments du bouchon vaseux. Les turbidités y sont de l’ordre de 100- 150 g/l, voire localement de 300-400 g/l, sur une épaisseur de 1 à 3 m et une longueur de 20 km. Son “poids” est estimé à 100 000 tonnes. La crème de vase se déplace très peu au cours de la marée. Au- dessus, subsiste un bouchon vaseux très discret et réduit. L’alternance bouchon vaseux - crème de vase est un facteur de sédimentation rapide dans l’estuaire. Quand les coeffi- cients de marée augmentent, les courants remettent en suspension les sédiments immobilisés dans la crème de vase qui vont alimenter le bouchon vaseux. Quand les coefficients décroissent, l’inverse se pro- duit. Cette “respiration” est essentielle dans l’évolution sédimentaire de l’estuaire et pour la qualité de ses eaux. jour 1 coef 51 jour 2 coef 51 jour 3 coef 58 jour 4 coef 70 Donges Cordemais La Martinière En débit fluvial moyen Basse Indre Lâcher du flotteur Sédimentation hors chenal Remise en suspension Expulsion vers le large Reprise Stock dans la masse d'eau Sorties Entrées Les flèches se veulent représentatives des phénomènes et ne sont pas proportionnées aux volumes. Apport amont Sédimentation dans le chenal Volumes extraits par dragages 0 1 2 3 4 5 6 m CM 0 2 4 6 8 10 12 14 h Enregistrée Théorique Vent S.W. 105km/h - Pression 990 millibars SURCOTE DE LA MAREE DU 26/12/1999 A SAINT-NAZAIRE Sources : PANSN, SHOM, CMB. 0 NGF -5 5 10 m -10 -15 -20 St-Nazaire Donges Cordemais Le Pellerin Nantes Mauves/L. Oudon Ancenis St-Florent le V. Montjean/L. Chalonnes/L. Les Ponts de Cé REMONTEE DE LA MAREE DYNAMIQUE Fond du lit Conditions : vives eaux et étiage Début du siècle Fin du siècle Ligne de basse mer Ligne de pleine mer Limite de la marée EVOLUTION DE LA PROFONDEUR DU LIT ET DES LIGNES D’EAU DEPUIS UN SIECLE m 6 5 4 3 2 1 0 18/02/99 15/03/99 01/04/99 24/04/99 Lune 49 96 30 111 46 98 32 114 VARIATION DES MAREES A SAINT-NAZAIRE Sources : SHOM, CMB. OCÉAN FLEUVE POINT NODAL AMONT AVAL L I G N E D ' I N V E R S I O N D E S V I T E S S E S VIVE EAU : BOUCHON VASEUX OCÉAN FLEUVE L I G N E D ' I N V E R S I O N D E S V I T E S S E S POINT NODAL AMONT AVAL MORTE EAU : CRÈME DE VASE Concentration 300g/l 100g/l 20g/l 10g/l 5g/l 2g/l 1g/l FORMATION DU BOUCHON VASEUX ET DE LA CREME DE VASE Sources : ALLEN. LE REEQUILIBRAGE NECESSAIRE 1 UNE GEOMETRIE CONTRAINTE Q uand la Loire atteint Angers et le Massif Armoricain, elle a déjà parcouru 860 km à travers le Massif Central et le Bassin Parisien. Jusqu’à la mer, sur 140 km, elle coule à la surface d’une plaine sédimentaire constituée d’alluvions qui ont colmaté son ancien lit rocheux sur des épaisseurs croissantes vers l’aval : 8 m à Angers, 27 m à Nantes, 50 m devant Saint- Nazaire. La forme de la vallée est dictée par la nature plus ou moins dure des roches et l’orientation des accidents tectoniques tels que failles et voussures, suivant trois séquences : •Des Ponts de Cé au Pellerin, s’enchaîne une succession d’élargissements dont les noms, vals et varennes, rappellent la Loire touran- gelle, et de resserrements aux parois parfois abruptes comme à Champtoceaux. Au niveau des vals, le lit s’est séparé en plusieurs bras isolant de nombreuses îles aujourd’hui ressoudées. Les anciens bras ou boires ne sont réactivés qu’en hautes eaux. Les bourrelets de rive, créés par la projection des sables lors des crues, forment barrage aux affluents qui ne peuvent rejoindre direc- tement le fleuve. La superficie de la plaine inondable est de l’ordre de 22 000 ha dont 7 000 sont protégés des débordements par des levées. •Du Pellerin à Saint-Nazaire, la vallée s’évase en un vaste triangle ouvert à l’Ouest, borné par le Sillon de Bretagne au Nord et la voussure du Pays de Retz au Sud. Plus de 21 000 ha de zones humides occupent cette plaine alluviale. Quelques pointements rocheux émergent, alignés suivant la direc- tion générale des failles, forment des goulets étroits qu’emprunte le lit maintenant unique du fleuve : Port-Launay - Le Pellerin, Donges - Paimboeuf et Saint-Nazaire - Mindin. Ces rétrécissements expliquent la forme d’entonnoir donnée à l’estuaire de la Loire, et non une forme de trompette comme en Seine. •En aval de Saint-Nazaire, la Loire se termine en un delta sous-marin, siège d’une sédimentation vaseuse et sableuse accrochée à de nombreux écueils rocheux. C’est là que se trouvait la barre des Charpentiers, grande ride de sable résultant de l’opposition du fleuve et de l’océan, marquant l’extrémité aval de l’estuaire, et dont le passage était tant redouté des navigateurs. 9000 8000 7000 6000 5000 4000 3000 2000 années 0 NGF -5 m -10 -15 -20 -25 -30 -35 Tendance générale Oscillations REMONTEE DU NIVEAU DE LA MER DEPUIS 10000 ANS Sources : MORZADEC-KERFOURN, J. BERNARD, CMB. N I V E A U M O Y E N D E L A L O I R E m 30 20 10 0 NGF -10 -20 -30 -40 -50 -60 -70 -80 -90 St-Nazaire Nantes Thouaré/L. Ancenis Ingrandes Les Ponts de Cé Donges Alluvions Terrain primaire Terrain secondaire PALEOLIT ET REMPLISSAGE SEDIMENTAIRE RELIEF ET GRANDES FAILLES GEOLOGIQUES Sources : OTTMANN, ALIX, LIMASSET, CMB. 1936 1977 1937 1983 1977 1930 1977 1965 1993 1910 1910 1983 1990 1882 1921 1949 1870 1870 1949 1949 1947 1904 1921 1949 JANV FEV MARS AVR JUIN JUIL AOUT SEPT OCT NOV DEC MAI Moyenne mensuelle maximum Moyenne mensuelle minimum Moyenne mensuelle interannuelle Module : 849 m 3 /s Date de l'événement 1977 0 500 1000 849 1500 2000 2500 3000 3500 4000 m 3 /s VARIATION DES DEBITS DE LA LOIRE A MONTJEAN SUR 129 ANS Sources : RBDE. MODES DE TRANSPORT DES SEDIMENTS Source : OTTMANN. S A LT A TI O N S U S P E N S I O N ROULEMENT SUSPENSION Sable fin, sédiment fin SALTATION Sable fin, sable grossier ROULEMENT Sable grossier, gravier D ans le cadre du Plan Loire Grandeur Nature de jan- vier 1994, les Collectivités locales et l’Etat ont décidé de mener des études prospectives par modèles mathématiques afin de rechercher les solutions permet- tant de palier les conséquences de l’extension de l’estuaire vers l’amont et de l’abaissement des lignes d’eau en Loire fluviale. Aujourd’hui, les premières études sont terminées. De Nantes aux Ponts de Cé, il apparaît que l’arrêt des extrac- tions de sable depuis 1993 s’avère insuffisant pour enrayer l’érosion régressive des fonds en amont de Saint Florent le Vieil et pour rele- ver dans des délais acceptables les fonds en aval de ce point. L ’objectif de remontée de la ligne d’eau d’étiage ne pourrait être atteint qu’à très très long terme. Il est proposé en conséquence “d’ai- der la nature” en remobilisant les sables piégés par les épis et en construisant des seuils de blocage du transit sédimentaire ainsi libéré. De Nantes à Saint-Nazaire, l’étude du rééquilibrage de l’estuaire, dépendant entre autres du devenir de la partie fluviale, demande à être poursuivie. UNE GEOMETRIE SIMPLIFIEE 150 m 3 /s St-Nazaire Donges Lavau/L. Le Pellerin Nantes Mauves/L. 14 g/l 10 g/l 5 g/l 2,5 g/l 1 g/l 1000 m 3 /s St-Nazaire Donges Lavau/L. Le Pellerin Nantes Mauves/L. POSITION ET CONCENTRATION DU BOUCHON VASEUX EN FONCTION DU DEBIT FLUVIAL Sources : MODELISATION DHI-BCEOM, CMB. St-Nazaire Donges Le Pellerin Nantes Mauves/L. St Florent le V. Chalonnes/L. Les Ponts de C. 10 m 5 -5 -10 -15 -20 0 NGF Érosion Fond simulé à 40 ans Fond 1995 Dépôt EVOLUTION PROSPECTIVE DES FONDS PANACHE SEDIMENTAIRE LE 21/09/1998 - B.M. de V.E.(coef. 89) et débit d’étiage (218 m 3 /s) L e type “estuaire à barre” qu’illustrait la Loire jusqu’en 1890 se caractérise par l’importance de la sédimentation avec vaste développement des vasières, par une grande largeur et une faible profondeur. Les déplacements des chenaux y étaient fré- quents et les courants violents, rendant la navigation périlleuse. Navigation délicate aussi en Loire fluviale où les déplacements imprévisibles des sables poussés par les crues et les disettes d’eau pen- dant l’été, formaient autant de pièges. Le 20 e siècle verra se réaliser des travaux considérables, après l’échec du canal latéral dit de la Martinière, transformant radicale- ment la géométrie du fleuve en supprimant tout ce qui pouvait entraver la pénétration de la marée, doctrine nécessitant l’abaisse- ment du niveau des basses mers et de l’étiage. • En Loire fluviale, cet abaissement fut réa- lisé par la mise en place d’épis dans le but de capter les sables et de concentrer les eaux maigres d’été en un lit unique et approfondi. D’abord menés de façon expéri- mentale de la Maine à Montjean à partir de 1907, les travaux furent continués jusqu’à Oudon en 1911. • En aval de Nantes, pour que les courants de flot et les courants de jusant empruntent le même chemin, assurant ainsi l’autocurage du chenal de navigation, d’importants tra- vaux de dragages, déroctages et d’endigue- ments furent réalisés à partir de 1903. Les profondeurs furent portées à 5m en moyen- ne sous les basses mers de Nantes à Paimboeuf, et à 13m en aval de Donges en 1978-80. • La liaison des parties marine et fluviale, de Nantes à Oudon, fut aménagée à partir de 1915 par le creusement du “bassin de marée”, afin d’amplifier la propagation de l’onde de marée vers l’amont. Les quantités de matériaux extraits du lit du fleuve rendent compte de l’effort consenti pour le développement de la navigation : Quantités extraites sur un siècle (en millions de m 3 ) Amont de Nantes 90 De Nantes à Saint Nazaire 332 Chenal extérieur 46 C’est en août 1989 que pour la première fois, les basses mers à Nantes et à Saint-Nazaire ont atteint la même cote. Suite à ces travaux, l’estuaire est devenu de type “estuaire de plaine” caractérisé par la réduction de la superficie des vasières au profit du développement des marais latéraux et la grande profondeur du chenal. Source : MODELISATION DHI-BCEOM. Si la modestie de l’altitude de la source de la Loire la place derrière la Garonne, la longueur de son cours en fait le plus long fleuve de France. Son bassin couvre le cinquième du territoire national. Placée en position intermédiaire sur la façade atlantique, l’embouchure de la Loire n’offre pas à l’onde de marée, malgré son amplitude, les facilités de pénétration existantes en Seine et en Garonne. Quelles que soient leurs caractéristiques géométriques, ces estuaires sont dits macrotidaux au vu de l’amplitude de la marée à leur embouchure. Pour établir cette planche, de nombreux ouvrages ont été consultés, parmi lesquels : Anonyme, 1900 ; BCEOM et DHI, 1998 ; BELLESSORT B. et MIGNIOT C., 1983 ; BERNARD J., 1996 ; COSMI et LEFORT, 1901 ; DION R., 1934; DIREN de bassin Loire Bretagne, 1998 ; GALLENNE B., 1974 ; GIBERT, 1940 ; GOEDORP V., 1901 ; JOLY (de), 1897 ; KAUFFMANN, 1915; LE DOUAREC P., 1978 ; MANICKAM S., 1983 ; MIGNIOT C., 1993 ; MORZADEC-KERFOURN MT., 1974 ; OTTMANN F., ALIX Y., LIMASSET O., 1968 ; PANSN, 1999 ; SABLIERS ANGEVINS REUNIS, 1993 ; SCHULE C. A., 1993 ; SHOM, 1999 ; VOLMAT, 1925. Par ailleurs doivent être remerciés de leur collaboration : Messieurs RABU (BRGM), FAVRIAU (Service de Bassin, DIREN Centre), DELOMMEAU (SMN), LOUNEAU (laboratoire de Planétologie de l’Université de Nantes), OTTMANN, LABROSSE (DHI) et le service hydrographique de Port Atlantique. 1 2 5 6 Planche 1 février 2000 Les mouvements Source : SPOT HRV 2 XS AMIENS Laon Charleville- Mézières Beauvais Le Havre ROUEN Evreux Pontoise PARIS Versailles Evry Melun CHÂLONS- SUR-MARNE Bar-le Chaumo Troyes DIJON Auxerre ORLÉANS Chartres Alençon Le Mans Tours Blois Bourges Nevers CAEN St-Lô Cherbourg Laval RENNES St-Brieux Vannes Quimper Brest NANTES Angers Saumur Châteauroux POITIERS Guéret Moulins Mâcon Angoulème LIMOGES Périgueux Tulle Aurillac Cahors Rodez Mende Privas Le Puy- en-Velay Valence CLERMONT- FERRAND St-Etienne Mont Gerbier-de-Jonc Roanne Giens LYON Bo B La Roche- sur-Yon Niort La Rochelle BORDEAUX OCÉAN ATLANTIQUE Île d'Oléron Île de Ré Île d'Yeu Belle-Île Ouessant Jersey (U.K) Guernsey (U.K) Baie de Saint-Malo Baie de la Seine Pointe du Raz L A M A N C H E Loire Loire Loire Cher Indre Creuse Vienne Mayenne Sarthe Loir Allier Seine Oise Marne Seine Yonne Aube Meuse Saône Rhône A Charente Eure Brest Dordogne Garonne Lot A eyron Sources : BRGM Sources : ARCHIVES DÉPARTEMENTALES, SMN, MODELISATION DHI-BCEOM, CMB. Sources : MIGNIOT (VOLMAT), SMN, MODELISATION DHI-BCEOM, CMB. Source : CMB. Source : DHI. QUEL BILAN SEDIMENTAIRE ? MOUVEMENT DE VA ET VIENT DES MASSES D’EAU Altitude Longueur Superficie Amplitude Extension de la source du bassin versant de la marée de la marée Loire 1408m 1012km 118000km 2 6,00m 95km Garonne 2200m 575km 56000km 2 5,50m 165km Seine 446m 776km 74000km 2 7,20m 163km EDITION, CONCEPTION ET REDACTION

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Page 1: 1 UNE GEOMETRIE CONTRAINTE LE FLEUVE L

La Loire a rassemblé les eaux et lessivéles sols d’un bassin versant de109 930 km2 soumis à de multiples

conditions climatiques qui lui confèrent unrégime hydrologique et sédimentologiquecomplexe, quand elle arrive à Montjean.Les quantités d’eau, tant en débits moyensqu’en flux écoulés sont éminemmentvariables d’une année à l’autre.

Année Module en m3/s Flux (moyenne) en Milliards de m3

1987 (année moyenne) 859 271988 (année humide) 1 219 38,51989 (année sèche) 423 13

Néanmoins, l’immodération (écart du modu-le du mois le plus humide à celui du mois leplus sec) différencie peu la Loire de la Seine etde la Garonne.Cependant, toutes les périodes de l’annéepeuvent voir surgir de grands débordements,sauf les mois de juillet et d’août. Les débitsinstantanés extrêmes furent enregistrés endécembre 1910 (crue de 6 300 m3/s) et enaoût 1949 (étiage de 49 m3/s). Une telleirrégularité, directement perceptible par lesriverains, fonde l’image d’une Loire “dernierfleuve sauvage d’Europe”. Dans l’état actueldu lit, les crues supérieures à 3 200 m3/stransforment la vallée en une plaine d’eau.Lors des étiages, n’apparaît plus qu’un “fleuvede sable”.

Des creusements se sont produits à l’amont :dans certaines sections du fleuve, le niveau dela ligne d’eau d’étiage est maintenant plus bas(2 m en moyenne) que le fond du lit voici unsiècle. Aujourd’hui, il faut un débit de600 m3/s pour atteindre le 0 de l’échelle deMontjean, soit 6 fois plus qu’en 1900.

Les apports solides de la Loire se présententsous trois formes.

• La première, dissoute dans l’eau, se compo-se essentiellement de sels minéraux. Le fluxainsi transporté est le plus important tant enpoids, plusieurs millions de tonnes/an, quepar son rôle vis à vis de la vie estuarienne etcôtière.

• La deuxième forme, les matières en suspen-sion (MES), se compose de deux phases, l’une

minérale (silts, argiles et sables fins) de tailleinférieure à 0,5mm, et l’autre organique(débris végétaux et algues), en proportionvariable suivant la saison. Les plus fortesconcentrations sont enregistrées lors de lamontée de la première crue, période de lessi-vage intense pendant laquelle le quart ou letiers du transit annuel peut être apporté enquelques jours. Le flux annuel de MES estestimé à 1,5 millions de tonnes en annéemoyenne.

• Enfin, la troisième forme du transit sédi-mentaire a lieu sur le fond, par succession desauts (saltation) ou par roulement, et concerneles éléments les plus lourds (sables etgraviers). Ce processus dynamique entretientles seuils et les mouilles caractéristiques du litde la Loire qualifiée de “rivière à fondmobile”, et génère la lente descente des sablesvers l’aval. Son flux moyen serait de l’ordre de150 000 tonnes/an, soit 10% du transport ensuspension, et aurait beaucoup diminué avecles extractions de matériaux en lit mineur.

LE FLEUVE

6300

Débitm3/s

Cotem

5000

1730

3200

1060

750600500

290

10070

6000

Débitm3/s

4500

3200

2750

2000

1500

1000

800700600

500

400

300

200

100

0M

-2

2

4

6

-1

1

3

5

Début duXXe siècle

Fin duXXe siècle

Sources : SBLB, ARCHIVESDÉPARTEMENTALES, CMB.

CORRESPONDANCECOTES/DEBITS

A MONTJEAN AU DEBUTET A LA FIN DU SIECLE

3

4 L’OCEAN

L’ atlas environnemental de Loire Estuaire est une publication particulière constituée d’une série de“planches” thématiques qui seront éditées régulièrement sur une période de 6 ans. Les différentes planchesillustreront les “trois lectures transversales” de la Loire et de son estuaire entre les Ponts de Cé et l’océan,telles qu’elles ont été définies par la Cellule de Mesures et de Bilans :

1. Les mouvements

2. La dynamique de la vie

3. L’environnement humain

Ces planches contribuent à donner une vision synthétique originale du milieu et de son évolution. Ce sont des outils d’explication, d’information et de sensibilisation inspirés dans leur forme et leur conceptionde posters édités au Canada dans le cadre du “Plan d’action Saint Laurent”.

La Planche n° 1 se rattache à la lecture 1 “les mouvements”. En 6 modules, au travers de grandes définitionset des références communes, elle rassemble des éléments simples de compréhension du fonctionnement de laLoire et de son estuaire :

• La géologie et la géographie : MODULE 1 = UNE GEOMETRIE CONTRAINTE

• La transformation depuis un siècle : MODULE 2 = UNE GEOMETRIE SIMPLIFIEE

• Les conditions hydrauliques et sédimentaires à l’amont : MODULE 3 = LE FLEUVE

• Les conditions marines à l’aval : MODULE 4 = L’OCEAN

• LE MODULE 5 = NI FLEUVE NI OCEAN : L’ESTUAIRE, expose les grands champs de variabilités induites par lesconditions précédentes. Qu’elles soient contraintes ou spontanées, leurs conjugaisons portent à un pointextrême la complexité des phénomènes estuariens.

• LE MODULE 6 = LE REEQUILIBRAGE NECESSAIRE, porte le questionnement de la Loire et de son estuaire : Quelfonctionnement demain ?

LOIRE ESTUAIRECellule de mesures et de bilans

COMMUNAUTÉ EUROPÉENNE

Fonds européende développement régional

Atlasenvironnemental

de Loire Estuaire

LA LOIRE ET SON ESTUAIRE

QUEL FONCTIONNEMENT AUJOURD’HUI ?

PRESENTATION DE L’ATLAS ENVIRONNEMENTAL

NI FLEUVE NI OCEAN : L’ESTUAIRE

LA LOIRE ET LES AUTRES…

Edition, conception et rédaction : Cellule de Mesures et de Bilans22 rue de La Tour d'Auvergne 44 200 NantesTEL : 02 51 72 93 65 - FAX : 02 51 82 35 67MEL : [email protected], infographie :Bossard Studio, BRGM, Laboratoire de Planétologie de l’Université de Nantes, CMBMise en page et présentation : PonctuationCrédit photos : © Manuel de Rugy, ©André Bocquel, Le Monde Illustré, Dominique Macel-Ville de Saint Nazaire, © Drouet, ©Wilfried Guyot.Tirage : 1000 exemplairesISSN : en cours

Préfecture de Région des Pays de la Loire, Agence de l’Eau Loire Bretagne et Association Communautaire de l’Estuaire de la LoirePlanche de la Cellule de Mesures et de Bilans de la Loire estuarienne • n° 1 • février 2000

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

10

m

-10

0 NGF

0m 200 400 600

ST-F

LORE

NT

LE V

IEIL

VA

RA

DES

NS

0m 100 200

CHEV

IRÉ

RO

CHE

MA

URIC

E

NS

0m 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000

CORSE

PT

MO

NTO

IR

NS

DIGUE DE MONTOIR

En 1995En 1920

ÉVOLUTION DE LA MORPHOLOGIE DU LIT

Ala latitude tempérée de 47° 15’ N,l’embouchure de la Loire se situe sous lerégime général des vents d’Ouest dont

dépendent les mouvements des eaux superfi-cielles océaniques, mouvements qui se retrouve-ront localement modifiés par la présence duplateau continental et l’orientation des côtes.

Le cycle de marée, sur la façade atlantique, dure12 h 25 mn. Au large, elle est symétrique mais àSaint-Nazaire, la marée montante en vives eauxdure moins longtemps que la marée descendante.

La succession des coefficients de marée ne sereproduit pas à l’identique d’une année à l’autre.

L’amplitude théorique de la marée varie à Saint-Nazaire de 1,90 m par coefficient de 35 (morteseaux) à 6 m par coefficient de 115 (vives eaux).

Ces niveaux ne sont pas affectés par les débits dela Loire. Par contre, la pression atmosphérique etsurtout les vents modifient de manière non négli-geable les niveaux d’eau en générant des décotesou des surcotes.

L’ouverture de l’estuaire vers l’O-S-O rend celui-ci particulièrement sensible aux houles et auxvagues qui, pour 80% d’entre elles, proviennentde cette direction. En se brisant sur les hauts fonds, elles créent uneforte agitation et de la sorte, les eaux claires dularge se chargent de sédiment à l’approche descôtes. Les particules remises en suspension peu-vent être réintroduites dans l’estuaire interne parle flot dont le volume en année moyenne est de

150 milliards de m3, soit 6 fois plus que le fluxapporté par la Loire. Cette “ reprise ” sédimen-taire, dont l’estimation exacte est délicate (1 mil-lion de tonnes/an ?), souligne l’importance destransports solides dans les échanges avec la mer.Ces échanges sont liés également au niveaumoyen de la mer dont des observations de longuedurée révèlent un exhaussement de 1,5 à2 mm/an. Or partout dans le monde on consta-te un colmatage sédimentaire accéléré des baieset des estuaires.Au 1er janvier 1996, le 0 hydrographique descartes marines (0 CM), jugé trop haut par rapportau niveau des plus basses mers jamais enregistré,a été recalé pour l’ensemble de l’embouchure dela Loire par abaissement de 0,40 m. Il se trouvedepuis cette date à 3,16 m sous le 0 du nivelle-ment général de la France terrestre (IGN 1969).

Tout le fonctionnement de l’estuaireest le fruit complexe de combinai-sons instantanées et variables des

conditions fluviales à l’amont et océaniquesà l’aval. Le fleuve n’y est plus le fleuve,l’océan n’y est plus l’océan. La pénétrationde la marée s’y traduit par deux phéno-mènes concomitants, la marée dynamiqueet la marée de salinité tandis que le ralen-tissement des eaux fluviales y provoqueune sédimentation particulière.

LA MAREE DYNAMIQUE

Actuellement, le point extrême d’exten-sion de l’onde de marée se trouve à 5 kmau-dessus d’Ancenis ou à 95 km de Saint-Nazaire, soit 24 km plus en amont qu’audébut du siècle. Par crue de 4 000 m3/s,l’extension de la marée dynamique diminuede 30 km.

Au passage de l’onde de marée, la surfacede l’eau est soumise à un mouvementvertical ascendant puis descendant, retardédans le temps suivant la progression del’onde vers l’amont. De façon surprenante,la marée est haute à Saint-Nazaire quandelle baisse à Nantes, et inversement. Lacrête de l’onde parcourt les 55 km qui sépa-rent les deux villes en 1 h 30 mn en marée

de vives eaux et étiage fluvial, soit à lavitesse moyenne de 10m/s. En mortes eauxet étiage, cette vitesse peut doubler.

L’onde de marée ne conserve pas la mêmeamplitude tout au long de l’estuaire. Envives eaux moyennes, le plus grand marna-ge se trouve vers Le Pellerin où avec5,85 m, il dépasse de 0,85 m le marnage àl’embouchure. En mortes eaux, le maxi-mum est à Nantes avec 3,45 m soit 1m deplus qu’à Saint-Nazaire.

Les déplacements de la masse d’eau ouvolume oscillant, dépendant de l’amplitudede la marée et du débit fluvial, diminuenten fonction de la distance à l’embouchure.D’après les dernières estimations (1976),par marée de coefficient 100 et étiage de150 m3/s, les volumes emmagasinés par leflot en amont de certaines stations étaientles suivants, en millions de m3 :

Saint-Nazaire Petit Carnet Cordemais270 130 77

Le Pellerin Aval Nantes Nantes Amont50 40 23

Ce n’est qu’en fortes crues (>5 000 m3/s)que les eaux fluviales sont expulsées horsde l’estuaire en une seule marée. La plupart

du temps, elles sont mues d’un mouvementalternatif, vers l’aval lors du jusant et versl’amont lors du flot. Ainsi, en été, unemolécule d’eau peut séjourner pendant unmois dans l’estuaire interne avant derejoindre la mer. Cette situation est préju-diciable à la qualité des eaux.

LA MAREE DE SALINITE

L’estuaire est le lieu du mélange des eaux.La dilution des eaux salées marines par leseaux douces fluviales n’est pas toujourshomogène de la surface au fond au long del’estuaire et suivant la période.L’estuaire estdit stratifié quand les eaux marines se pro-pageant sous forme d’un coin salé sur lefond sont surmontées par les eaux douces.Autrement, il est dit mélangé.

La marée saline pénètre moins loin dansl’estuaire que la marée dynamique. Lefront de salinité, défini comme la dilutionde 1% d’eau de mer dans 99% d’eau douce(soit une concentration en sel de 0,5 g/l) sesitue en conditions moyennes au dessus deCordemais ; il se déplace vers l’amontquand les coefficients augmentent et versl’aval quand les débits fluviaux croissent. Saposition extrême, en vives eaux exception-nelles et étiage, se trouverait actuellement àThouaré, soit à 18km plus en amont qu’en

1953. A ces variations saisonnières du frontde salinité, se superposent des déplace-ments journaliers au gré des marées, letrajet parcouru entre la basse mer et lapleine mer augmentant quand le débitfluvial décroît.

LE PIEGE A SEDIMENTS

Dès que les eaux fluviales sont freinées parla marée dynamique, le piège commence àfonctionner et s’amplifie au fur et à mesureque le régime proprement estuarien s’ac-centue. Dans la zone de rencontre des eauxde jusant et des eaux de flot, les courantsdiminuent, voire s’annulent en un point dit

point nodal. Les particules sédimentaires,jusque-là maintenues en suspension s’ag-glomèrent sous forme de flocons et tom-bent sur le fond à la faveur des étales debasse mer. La quantité de sédiments piégésvarie de 0,5 à 1,5 million de tonnes. Cettemasse très turbide s’entretient et se déplacedans l’estuaire interne suivant le coefficientde marée et le débit de la Loire, sous deuxformes remarquables, le bouchon vaseux etla crème de vase. • Le bouchon vaseux est présent enpériode de vives eaux, quand les courantscréent une forte agitation des eaux et queles étales sont courts. Il peut osciller d’unevingtaine de kilomètres au cours d’unemême marée. Il est repérable, tant enamont qu’en aval, par une brusque chutedes concentrations en matières en suspen-sion, tandis qu’à l’intérieur, les turbiditésvarient peu, de 2 g/l en surface à 20 g/l aufond. Sa position dans l’estuaire est fonc-tion du débit. En cas d’étiage sévère,comme en août 1991, le bouchon vaseuxpeut remonter jusqu’à La Varenne. Parcontre, il faut aujourd’hui une crue de

5 000 m3/s pour l’expulser en mer. Pour lamoitié du temps (débits compris entre 500et 1 000 m3/s) il est centré entre Donges etCordemais, et s’étend de Saint-Nazaire àCouëron.

• La crème de vase ne se forme qu’enmortes eaux, quand les courants atténuéset la durée accrue des étales favorisent ledépôt des sédiments du bouchon vaseux.Les turbidités y sont de l’ordre de 100-150 g/l, voire localement de 300-400 g/l,sur une épaisseur de 1 à 3 m et unelongueur de 20 km. Son “poids” est estiméà 100 000 tonnes. La crème de vase sedéplace très peu au cours de la marée. Au-dessus, subsiste un bouchon vaseux trèsdiscret et réduit.

L’alternance bouchon vaseux - crème devase est un facteur de sédimentationrapide dans l’estuaire. Quand les coeffi-cients de marée augmentent, les courantsremettent en suspension les sédimentsimmobilisés dans la crème de vase qui vontalimenter le bouchon vaseux. Quand lescoefficients décroissent, l’inverse se pro-duit. Cette “respiration” est essentielle dansl’évolution sédimentaire de l’estuaire etpour la qualité de ses eaux.

jour 1coef 51

jour 2coef 51

jour 3coef 58

jour 4coef 70

Donges Cordemais La Martinière

En débit fluvial moyen

Basse Indre

Lâcher du flotteur

Sédimentationhors chenal

Remise ensuspension

Expulsion versle large

Reprise

Stock dans la masse d'eau

Sorties Entrées

Les flèches se veulentreprésentatives des phénomèneset ne sont pas proportionnéesaux volumes.

Apportamont

Sédimentation dans le chenalVolumes extraits par dragages

0

1

2

3

4

5

6

m CM

0 2 4 6 8 10 12 14 h

EnregistréeThéorique

Vent S.W. 105km/h - Pression 990 millibars

SURCOTE DE LA MAREEDU 26/12/1999

A SAINT-NAZAIRE

Sources : PANSN, SHOM, CMB.

0 NGF

-5

5

10

m

-10

-15

-20St-Nazaire Donges Cordemais Le Pellerin Nantes Mauves/L. Oudon Ancenis St-Florent le V. Montjean/L. Chalonnes/L. Les Ponts de Cé

REMONTEE DE LA MAREE DYNAMIQUE

Fond du lit

Conditions : vives eaux et étiage

Début dusiècle

Fin dusiècle

Ligne de basse merLigne de pleine merLimite de la marée

EVOLUTION DE LA PROFONDEUR DU LIT ET DES LIGNES D’EAU DEPUIS UN SIECLE

m

6

5

4

3

2

1

018/02/99 15/03/99 01/04/99 24/04/99

Lune

49

96

30

111

46

98

32

114

VARIATION DES MAREES A SAINT-NAZAIRE

Sources : SHOM, CMB.

OCÉAN

FLEUVE

POINT NODALAMONTAVAL

L I G N E D ' I N V E R S I O N D E S V I T E S S E S

VIVE EAU : BOUCHON VASEUX

OCÉAN

FLEUVEL I G N E D ' I N V E R S I O N D E S V I T E S S E S

POINT NODALAMONTAVAL

MORTE EAU : CRÈME DE VASE

Concentration

300g/l 100g/l 20g/l 10g/l 5g/l 2g/l 1g/l

FORMATION DU BOUCHON VASEUXET DE LA CREME DE VASE

Sources : ALLEN.

LE REEQUILIBRAGE NECESSAIRE

1 UNE GEOMETRIE CONTRAINTE

Quand la Loire atteint Angers et leMassif Armoricain, elle a déjàparcouru 860 km à travers le Massif

Central et le Bassin Parisien. Jusqu’à la mer,sur 140 km, elle coule à la surface d’uneplaine sédimentaire constituée d’alluvionsqui ont colmaté son ancien lit rocheux surdes épaisseurs croissantes vers l’aval : 8 mà Angers, 27 m à Nantes, 50 m devant Saint-

Nazaire. La forme de la vallée est dictée parla nature plus ou moins dure des roches etl’orientation des accidents tectoniques telsque failles et voussures, suivant troisséquences :•Des Ponts de Cé au Pellerin, s’enchaîne unesuccession d’élargissements dont les noms,vals et varennes, rappellent la Loire touran-gelle, et de resserrements aux parois parfois

abruptes comme à Champtoceaux. Auniveau des vals, le lit s’est séparé enplusieurs bras isolant de nombreuses îlesaujourd’hui ressoudées. Les anciens bras ouboires ne sont réactivés qu’en hautes eaux.Les bourrelets de rive, créés par la projectiondes sables lors des crues, forment barrageaux affluents qui ne peuvent rejoindre direc-tement le fleuve. La superficie de la plaineinondable est de l’ordre de 22 000 ha dont7 000 sont protégés des débordements pardes levées. •Du Pellerin à Saint-Nazaire, la vallée s’évaseen un vaste triangle ouvert à l’Ouest, bornépar le Sillon de Bretagne au Nord et lavoussure du Pays de Retz au Sud. Plus de21 000 ha de zones humides occupent cetteplaine alluviale. Quelques pointements

rocheux émergent, alignés suivant la direc-tion générale des failles, forment des gouletsétroits qu’emprunte le lit maintenant uniquedu fleuve : Port-Launay - Le Pellerin,Donges - Paimboeuf et Saint-Nazaire -Mindin. Ces rétrécissements expliquent laforme d’entonnoir donnée à l’estuaire de laLoire, et non une forme de trompettecomme en Seine.•En aval de Saint-Nazaire, la Loire se termineen un delta sous-marin, siège d’unesédimentation vaseuse et sableuse accrochéeà de nombreux écueils rocheux. C’est là quese trouvait la barre des Charpentiers, granderide de sable résultant de l’opposition dufleuve et de l’océan, marquant l’extrémitéaval de l’estuaire, et dont le passage était tantredouté des navigateurs.

9000 8000 7000 6000 5000 4000 3000 2000 années

0 NGF

-5

m

-10

-15

-20

-25

-30

-35

Tendance générale

Oscillations

REMONTEE DU NIVEAU DE LA MERDEPUIS 10000 ANS

Sources : MORZADEC-KERFOURN, J. BERNARD, CMB.

N I V E A U M O Y E N D E L A L O I R E

m302010

0 NGF-10-20-30-40-50-60-70-80-90

St-Nazaire Nantes Thouaré/L. Ancenis Ingrandes Les Ponts de CéDonges

Alluvions

Terrain primaireTerrain secondaire

PALEOLIT ET REMPLISSAGE SEDIMENTAIRE

RELIEF ET GRANDES FAILLES GEOLOGIQUES

Sources : OTTMANN, ALIX, LIMASSET, CMB.

1936

1977

1937

1983

1977

1930 1977 1965

1993

1910

1910

1983

19901882

1921 19491870 1870 1949 1949 1947 1904 19211949

JANV FEV MARS AVR JUIN JUIL AOUT SEPT OCT NOV DECMAI

Moyenne mensuelle maximumMoyenne mensuelle minimumMoyenne mensuelle interannuelleModule : 849 m3/sDate de l'événement1977

0

500

1000849

1500

2000

2500

3000

3500

4000

m3/s

VARIATION DES DEBITS DE LA LOIRE A

MONTJEAN SUR 129 ANS

Sources : RBDE.

MODES DE TRANSPORT

DES SEDIMENTS

Source : OTTMANN.

SALTATION

SUSPENSION

ROULEMENT

SUSPENSION Sable fin, sédiment finSALTATION Sable fin, sable grossierROULEMENT Sable grossier, gravier

Dans le cadre du Plan LoireGrandeur Nature de jan-vier 1994, les Collectivités

locales et l’Etat ont décidé demener des études prospectives parmodèles mathématiques afin derechercher les solutions permet-tant de palier les conséquences del’extension de l’estuaire versl’amont et de l’abaissement deslignes d’eau en Loire fluviale.Aujourd’hui, les premières étudessont terminées.

De Nantes aux Ponts de Cé, ilapparaît que l’arrêt des extrac-tions de sable depuis 1993 s’avèreinsuffisant pour enrayer l’érosionrégressive des fonds en amont deSaint Florent le Vieil et pour rele-ver dans des délais acceptablesles fonds en aval de ce point.L’objectif de remontée de la ligned’eau d’étiage ne pourrait êtreatteint qu’à très très long terme. Il

est proposé en conséquence “d’ai-der la nature” en remobilisant lessables piégés par les épis et enconstruisant des seuils de blocagedu transit sédimentaire ainsi libéré.

De Nantes à Saint-Nazaire, l’étudedu rééquilibrage de l’estuaire,dépendant entre autres du devenirde la partie fluviale, demande àêtre poursuivie.

UNE GEOMETRIE SIMPLIFIEE

150 m3/s

St-Nazaire Donges Lavau/L. Le Pellerin Nantes Mauves/L.

14 g/l 10 g/l 5 g/l 2,5 g/l 1 g/l

1000 m3/s

St-Nazaire Donges Lavau/L. Le Pellerin Nantes Mauves/L.

POSITION ET CONCENTRATION DU BOUCHON VASEUX EN FONCTION DU DEBIT FLUVIAL

Sources : MODELISATION DHI-BCEOM, CMB.

St-Nazaire Donges Le Pellerin Nantes Mauves/L. St Florent le V. Chalonnes/L. Les Ponts de C.

10

m

5

-5

-10

-15

-20

0 NGF

ÉrosionFond simulé à 40 ansFond 1995

Dépôt

EVOLUTION PROSPECTIVE DES FONDS

▲ PANACHE SEDIMENTAIRE LE 21/09/1998 - B.M. de V.E.(coef. 89) et débit d’étiage (218 m3/s)

Le type “estuaire à barre” qu’illustrait laLoire jusqu’en 1890 se caractérise parl’importance de la sédimentation avec

vaste développement des vasières, par unegrande largeur et une faible profondeur. Lesdéplacements des chenaux y étaient fré-quents et les courants violents, rendant lanavigation périlleuse.Navigation délicate aussi en Loire fluviale oùles déplacements imprévisibles des sablespoussés par les crues et les disettes d’eau pen-dant l’été, formaient autant de pièges.Le 20

esiècle verra se réaliser des travaux

considérables, après l’échec du canal latéraldit de la Martinière, transformant radicale-ment la géométrie du fleuve en supprimanttout ce qui pouvait entraver la pénétrationde la marée, doctrine nécessitant l’abaisse-ment du niveau des basses mers et de l’étiage.

• En Loire fluviale, cet abaissement fut réa-lisé par la mise en place d’épis dans le butde capter les sables et de concentrer leseaux maigres d’été en un lit unique etapprofondi. D’abord menés de façon expéri-mentale de la Maine à Montjean à partir de1907, les travaux furent continués jusqu’àOudon en 1911.

• En aval de Nantes, pour que les courantsde flot et les courants de jusant empruntent

le même chemin, assurant ainsi l’autocuragedu chenal de navigation, d’importants tra-vaux de dragages, déroctages et d’endigue-ments furent réalisés à partir de 1903. Lesprofondeurs furent portées à 5m en moyen-ne sous les basses mers de Nantes àPaimboeuf, et à 13m en aval de Donges en1978-80.

• La liaison des parties marine et fluviale, deNantes à Oudon, fut aménagée à partir de1915 par le creusement du “bassin demarée”, afin d’amplifier la propagation del’onde de marée vers l’amont.Les quantités de matériaux extraits du lit dufleuve rendent compte de l’effort consentipour le développement de la navigation :

Quantités extraites sur un siècle (en millions de m3)

Amont de Nantes 90 De Nantes à Saint Nazaire 332 Chenal extérieur 46

C’est en août 1989 que pour la première fois,les basses mers à Nantes et à Saint-Nazaireont atteint la même cote. Suite à ces travaux, l’estuaire est devenu detype “estuaire de plaine” caractérisé par laréduction de la superficie des vasières auprofit du développement des maraislatéraux et la grande profondeur du chenal.

Source : MODELISATION DHI-BCEOM.

Si la modestie de l’altitude de la source de la Loire la place derrière la

Garonne, la longueur de son cours en fait le plus long fleuve de France.

Son bassin couvre le cinquième du territoire national. Placée en

position intermédiaire sur la façade atlantique, l’embouchure de la

Loire n’offre pas à l’onde de marée, malgré son amplitude, les facilités

de pénétration existantes en Seine et en Garonne. Quelles que soient

leurs caractéristiques géométriques, ces estuaires sont dits macrotidaux

au vu de l’amplitude de la marée à leur embouchure.

Pour établir cette planche, de nombreux ouvrages ont été consultés, parmi lesquels :

Anonyme, 1900 ; BCEOM et DHI, 1998 ; BELLESSORT B. et MIGNIOT C., 1983 ; BERNARD J., 1996 ;COSMI et LEFORT, 1901 ; DION R., 1934 ; DIREN de bassin Loire Bretagne, 1998 ; GALLENNE B., 1974 ;GIBERT, 1940 ; GOEDORP V., 1901 ; JOLY (de), 1897 ; KAUFFMANN, 1915 ; LE DOUAREC P., 1978 ;MANICKAM S., 1983 ; MIGNIOT C., 1993 ; MORZADEC-KERFOURN MT., 1974 ; OTTMANN F., ALIXY., LIMASSET O., 1968 ; PANSN, 1999 ; SABLIERS ANGEVINS REUNIS, 1993 ; SCHULE C. A., 1993 ;SHOM, 1999 ; VOLMAT, 1925.

Par ailleurs doivent être remerciés de leur collaboration :

Messieurs RABU (BRGM), FAVRIAU (Service de Bassin, DIREN Centre), DELOMMEAU (SMN),LOUNEAU (laboratoire de Planétologie de l’Université de Nantes), OTTMANN, LABROSSE (DHI) et le service hydrographique de Port Atlantique.

1

2

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6

Planche N°1 février 2000

Les mouvements

Source : SPOT HRV 2 XS

AMIENS

Laon

Charleville-Mézières

Beauvais

Le HavreROUEN

Evreux

Pontoise

PARISVersailles

Evry

Melun

CHÂLONS-SUR-MARNE Bar-le

ChaumoTroyes

DIJON

Auxerre

ORLÉANS

ChartresAlençon

Le Mans

Tours Blois

BourgesNevers

CAEN

St-Lô

Cherbourg

LavalRENNES

St-Brieux

Vannes

Quimper

Brest

NANTES

Angers

Saumur

Châteauroux

POITIERS

Guéret

Moulins

Mâcon

Angoulème

LIMOGES

PérigueuxTulle

Aurillac

CahorsRodez Mende

Privas

Le Puy-en-Velay

Valence

CLERMONT-FERRAND

St-Etienne

MontGerbier-de-Jonc

Roanne

Giens

LYON

BoB

La Roche-sur-Yon

Niort

La Rochelle

BORDEAUX

O C É A N A T L A N T I Q U E

Île d'Oléron

Île de Ré

Île d'Yeu

Belle-Île

Ouessant

Jersey (U.K)

Guernsey (U.K)

Baie de Saint-Malo

Baie de la Seine

Pointe du Raz

L A M A N C H E

Loire

Loire

Loire

Cher

Indre

Creuse

Vien

ne

Mayen

ne

SartheLoir

Allier

Seine

Oise

Marne

Seine

Yonne

Aube

Meuse

Saône

Rhôn

e

A

Charente

Eure

Brest

Dordogne

Garonne

Lot

A eyron

Sources : BRGM

Sources : ARCHIVES DÉPARTEMENTALES, SMN, MODELISATION DHI-BCEOM, CMB.

Sources : MIGNIOT (VOLMAT), SMN, MODELISATION DHI-BCEOM, CMB.

Source : CMB.

Source : DHI.

QUEL BILAN SEDIMENTAIRE ?

MOUVEMENT DE VA ET VIENT

DES MASSES D’EAU

Altitude Longueur Superficie Amplitude Extension de la source du bassin versant de la marée de la marée

Loire 1408m 1012km 118000km2 6,00m 95km

Garonne 2200m 575km 56000km2 5,50m 165km

Seine 446m 776km 74000km2 7,20m 163km

EDITION, CONCEPTION ET REDACTION