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De la Profession de Foi à la Confirmation

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Ordonnance par Jean-Luc Bouilleret, évêque d’Amiens p. 3 Le chemin parcouru… par le père Jean-Paul Gusching, vicaire général p. 4 La profession de foi p. 5 Réflexion sur la profession de foi : enjeux pastoraux, pour les jeunes, dans un cheminement de l’initation chrétienne p. 12 Synthèse de l’enquête réalisée autour de la profession de foi p. 15 La confirmation p. 21

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Par mandement

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OrdonnanceLe 7 octobre 2006, la Congrégation pour le Clergé a approuvé le Texte

National pour l’Orientation de la Catéchèse en France publié avec l’autorité de la Conférence des Evêques de France.

Par ce décret (n° 2006 2430) la Congrégation « souhaite que ce pas important suscite beaucoup d’autres initiatives régionales et nationales ».

Ainsi, le diocèse d’Amiens a mené une réflexion approfondie qui a permis la promulgation du Projet diocésain de Catéchèse « Bonne Nouvelle, tous concernés », le 27 septembre 2009, suivie de la promulgation des nouveaux documents catéchétiques, le 19 avril 2011.

Dans le même temps une réflexion a été menée conjointement sur la profession de foi et la confirmation, pour répondre à « la seule responsabilité de l’évêque d’organiser la catéchèse diocésaine…en prévoyant les diverses modalités de catéchèse adaptées aux besoins des fidèles » (Directoire pour le ministère pastoral des évêques, n° 128).

En fidélité au projet diocésain « Bonne Nouvelle, tous concernés », les divers acteurs pastoraux : curés, catéchistes, animateurs d’aumôneries, laïcs en mission ecclésiale, membres des Equipes de Conduite Pastorale, ont été associés à cette recherche.

Aujourd’hui, au terme de cette large réflexion, je demande que la profession de foi se situe délibérément au cœur d’une démarche d’initiation chrétienne comme étape vers la confirmation.

En conséquence, elle sera célébrée au terme de deux années de catéchèse de la préadolescence, c’est-à-dire en 5ème.

Que la prière de la Vierge Marie, Notre Dame d’Amiens, et de Saint Firmin, premier évangélisateur de la Somme, aide notre Eglise diocésaine « à se mettre davantage en état d’initiation, en percevant et en accueillant plus résolument la nouveauté de l’Evangile pour pouvoir elle-même l’annoncer » (Lettre aux Catholiques de France).

Donné en la fête de Saint Firmin, le 30 septembre 2012.

Ordonnance par Jean-Luc Bouilleret, évêque d’Amiens p. 3 Le chemin parcouru… par le père Jean-Paul Gusching, vicaire général p. 4 La profession de foi p. 5 Réflexion sur la profession de foi : enjeux pastoraux, pour les jeunes, dans un cheminement de l’initation chrétienne p. 12 Synthèse de l’enquête réalisée autour de la profession de foi p. 15 La confirmation p. 21 + Jean-Luc BOUILLERET

Evêque d’Amiens

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Le chemin parcouru…

Depuis quelques mois, nous avons entrepris une réflexion autour de la profession de foi et de la confirmation.

Dans notre recherche, nous avons bien la conviction qu’il ne faut pas oublier la cohérence et l’unité des trois sacrements d’initiation chrétienne « baptême, eucharistie et confirmation » qui structurent l’itinéraire par lequel on devient chrétien. Le dispositif sacramentel de l’initiation chrétienne n’est donc pas achevé tant que les trois sacrements n’ont pas été donnés. (Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France p.94). Au cœur même de cet itinéraire, la confirmation doit retrouver sa juste place en nos divers secteurs apostoliques.

Ainsi, en novembre dernier, une enquête fut adressée aux paroisses sur la profession de foi et ses enjeux en invitant à réunir les Equipes de Conduite Pastorale, les catéchistes et les animateurs d’aumônerie de l’enseignement public et de l’enseignement catholique.

Lors de la réunion des curés, modérateurs et vicaires du 26 janvier 2012, une synthèse de cette enquête a été donnée. Des réactions et précisions sont venues en définir les contours.

Le moment est venu d’une orientation claire pour le diocèse. L’objectif étant de revaloriser le sacrement de confirmation ; la profession de foi devient une étape au cœur même du cheminement de l’initiation chrétienne.

Vous y trouverez :a L’ordonnance signée de Mgr Bouilleret, évêque d’Amiensa L’historique de la profession de foia Les points forts, lors de la rencontre des curés, dans un cheminement de l’initiation chrétiennea La synthèse de l’enquêtea La fiche Confirmation (guide pour demain)

Que chaque communauté y puise les repères nécessaires pour permettre à tous de grandir dans sa relation au Père, cheminant avec Jésus-Christ dans le souffle de l’Esprit.

+ Père Jean-Paul Gusching Vicaire général

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La professionde foi

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Pas ou peu d’ouvrages sur la profession de foi, pas de textes de référence, pas de mises en commun de pratiques. Certes, elle n’existe qu’en France. Mais là, un certain nombre de collégiens s’y engagent encore chaque année. Il est légitime de supposer que ces moments sont heureux et offrent un visage vivant de l’Eglise. La profession de foi, d’instauration récente, est devenue le miroir d’un malaise. La profession de foi pose question ! Sur le fond, 2 convictions importantes :

a La profession de foi est une vraie fête familiale. Voici que l’Eglise aide à la fête et la famille. C’est toujours une des premières questions des parents à la rentrée du caté.

a La profession de foi est aussi une fête ecclésiale. Dire sa foi, avec les mots de l’Eglise, mais aussi avec ses mots à soi, ses doutes, et son élan propre est un acte essentiel dont on sous-estime souvent la valeur fondatrice, tant pour la personne que pour la communauté.

Regardons son histoire, son lien avec les sacrements de l’Initiation chrétienne, les enjeux et les questions qu’elle pose aujourd’hui, en tenant compte de l’évolution de la catéchèse.

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Un rappel historiqueLa profession de foi est le fruit d’une

longue histoire qui l’intègre dans l’ensemble du parcours de l’initiation chrétienne. Les pratiques de l’Eglise ont beaucoup évolué, au cours des siècles, tenant compte du contexte social et culturel.

Depuis la fin du 2ème siècle, l’initiation chrétienne comprend trois rites : le bap-tême, la confirmation et l’Eucharistie. Dans l’Eglise latine, ces rites sont conférés pendant la vigile ou le temps pascal, après une longue préparation qui s’apparente à un long enseignement. Au 3ème siècle, ce sont majoritairement des adultes, qui sont considérés comme « des adultes dans la foi ». Ce long temps catéchuménal culmine dans la profession de foi du baptême. Après la triple immersion baptismale, enfants et adultes sont revêtus, par leurs parrains et marraines, de nouveaux habits blancs. Ils reçoivent par l’évêque, l’onction du saint chrême et entrent dans l’église pour parti-ciper à la liturgie eucharistique et commu-nier. Les petits enfants communient, eux, au calice à l’aide d’une petite cuillère. Une uni-té de l’initiation chrétienne est garantie : Confirmation et Eucharistie sont vécues au moment du Baptême. Jusqu’au 12ème siècle, le lien entre Baptême et Eucharistie reste vivant. Le baptême est premier, il fait entrer dans une vie nouvelle. Confirma-tion et Eucharistie viennent conforter et nourrir la vie en Christ. Les Eglises orien-tales ont gardé cette unité sacramentelle de l’initiation chrétienne.

L’âge de raisonEn Occident, le 4ème concile de Latran en 1215, reporte la première communion à « l’âge de la discrétion » ou « âge de rai-son ». En effet cet important concile, de-mande aux fidèles de se confesser une fois par an et de s’approcher de l’eucharistie au moins à Pâques, dès qu’ils sont parvenus à l’âge de discrétion (canon 21). Dès lors, on

constate presque partout un retard de la 1ère communion. Certains estiment l’âge de discrétion à 7 ans, mais la plupart le considère à 11 ou 12 ans. Il est vrai qu’à cette époque, la pratique de la communion se raréfie. Désormais le baptême ne rend plus adulte dans la foi. Il faut discerner, attendre l’âge de la discrétion pour par-ticiper à l’eucharistie. Alors qu’aupara-vant ce sont les sacrements de l’initia-tion chrétienne qui faisaient la maturité spirituelle, désormais c’est la maturité humaine, la capacité de discernement qui donnent accès à la communion. En plus, sont liées ensemble confession et commu-nion. On passe ainsi du registre de l’eucha-ristie comprise comme nourriture à celui de l’eucharistie comprise comme remède.

Un enseignement régulierAu début du 16ème siècle, l’humaniste et théologien néerlandais Erasme disait : « Nous sommes chrétiens par le nom, par les habitudes, par les cérémonies, bien plus que par conviction ». La solution consiste à organiser un enseignement régulier sur l’essentiel de la foi. Pour lui le chrétien devient adulte par un engagement solennel face à une communauté. Désormais l’accès à la communion ne dépend plus seule-ment des dispositions morales. Il requiert également une catéchèse avec l’exposi-tion d’un savoir que l’on peut contrôler. Sur ce point, catholiques et réformés par-tagent les mêmes exigences. La valorisation du savoir devient un critère d’accompagne-ment à la communion.

C’est après le concile de Trente, (1545-1563), qu’est solennisée, la première com-munion. Le changement de regard porté sur l’enfance, amplifie l’intérêt accordé à la première communion. Parmi les promo-teurs de la communion solennelle, se trouve St Vincent de Paul, considéré comme l’ini-tiateur de cette cérémonie. Cette mise

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en valeur de la première communion, se développe dans le cadre paroissial scolaire. Jésuites et Ursulines y contribuent rapide-ment. La cérémonie nouvelle, préparée par l’instruction du catéchisme, est très large-ment répandue en France dès la seconde moitié du 17ème siècle. Par l’éducation religieuse des enfants, on vise également à édifier les parents. La première commu-nion, avec une visée missionnaire, devient une véritable tradition culturelle et fami-liale. Pourtant une telle pratique n’est pas sans poser de questions. Voilà ce qu’écrivait un prêtre parisien, à son archevêque en 1849 : « Quand les enfants ont dix ou onze ans, leurs parents qui ne savent rien, les envoient au catéchisme. Tous ces enfants sont admis à faire leur communion. Tout le monde dit que c’est le plus beau jour de sa vie. Mais la comédie est jouée, voilà tout ! Aussi les Pâques suivantes se passeront sans que ces enfants songent à vous donner beaucoup de peine. Ce sera la fin, tout de bon, la fin finale ». Il y a une vraie distance entre cette fête familiale, considérée comme la fin de l’école et l’entrée dans le monde du travail, et cette communion générale de la paroisse rassemblée en laquelle communient des enfants pour la 1ère fois, proposée par St Vincent de Paul en clôture de mission. La première commu-nion est devenue un rite de passage de la vie sociale.

Deux communions : privée et solen-nelle : Le 8 août 1910, sous le Pontificat de Pie X, l’Eglise a promulgué le décret Quam singulari, sur la communion précoce. Celui-ci est reçu en France, comme une remise en cause de la tradition populaire de la pre-mière communion. En effet il va à l’encontre de toute la stratégie pastorale axée sur la 1ère communion qui a lieu à la fin des années de catéchisme. Si la 1ère communion est avan-cée à l’âge de 7 ans, que va devenir le caté-chisme ? Nombre de prêtres et d’évêques craignent que l’on ait « le plus grand mal à garder les enfants au catéchisme ». En effet

beaucoup d’enfants ne fréquentent le caté-chisme que pour être admis à la fête. Aussi l’application du décret devient laborieuse. On en vient à distinguer 2 actes dans la vie religieuse de l’enfant : dès qu’il en est capable, il est admis à l’eucharistie par la « communion privée » ou « petite communion ». Et l’on maintient à la fin du catéchisme ce que l’on appelle désormais la « communion solennelle », acte davan-tage plus social et rituel. La communion solennelle demeure une cérémonie popu-laire. Après la séparation des Eglises et de l’Etat, en 1905, le décret romain veut enra-ciner la foi des enfants par une pratique précoce et régulière de l’Eucharistie. En re-vanche, la communion solennelle ne relève plus en premier lieu d’une initiation sacra-mentelle : la première communion remplit ce rôle. Elle s’inscrit plutôt dans un parcours catéchétique. Que devient la Confirmation dans cette nouvelle perspective ? Située normalement entre le baptême et l’eucha-ristie, elle dépend de la régularité et de la fréquence des visites pastorales de l’évêque dans les paroisses, normalement tous les 4 ans. Ainsi, la confirmation est reçue à des âges variés selon les diocèses : avant ou après la « communion privée » ou avant ou après, la « communion solennelle ».

Ainsi jusqu’au début du 20ème siècle, il n’est pas question de « profession de foi ». Il faut attendre une période récente pour qu’apparaisse le terme de « profession de foi », appliquée à la communion solen-nelle. Dès 1936, l’Assemblée des cardinaux et des archevêques de France, sensible à l’ambiguïté de la communion solennelle, suggère qu’on lui donne comme caractère essentiel celui d’une profession de foi et qu’elle soit faite au cours de la messe. Déjà, de nombreux prêtres s’interrogeaient sur cette profession de foi. Plus qu’un enga-gement dans la foi, elle marquait très sou-vent la fin. François Mauriac disait « pour beaucoup de familles, cet acte ne com-mence rien et finit tout »

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Dans les années 1950-1960, le credo est valorisé au sein de la célébration de communion solennelle. On vise ainsi à la situer dans son rapport au baptême et à la communion, et dans son aspect liturgique et communautaire. L’aube prend tout son sens et symbolise avec la croix et le cierge, l’aspect baptismal de la profession de foi. Cette orien-tation pastorale vers la profession de foi est rendue possible en raison de la profonde transformation de la catéchèse au long des années 1940 à 1980, parallèlement à l’évo-lution de la société et de l’Eglise. La caté-chèse a connu un travail de rénovation sans précédent. On se rendit compte que la trans-mission quasi automatique du contenu de la foi (la fides quae) ne fonctionnait plus ou de moins en moins. Il a fallu créer, imaginer, renouveler le langage, modifier les méthodes, exprimer les contenus autrement. On passe du catéchisme avec questions et réponses de 1947, au recueil « Pierres Vivantes », publié en 1981 et repris en 1985, accompagné de parcours catéchétiques. La scolarité obliga-toire est prolongée jusqu’à 16 ans. Les années de catéchisme étaient calquées sur la scola-rité. La pratique religieuse baisse et l’indif-férence religieuse croît. Par ailleurs, la loi du jeûne eucharistique s’assouplit, la confession comme préalable à toute communion dispa-raît. La Constitution sur la Liturgie du Concile Vatican II invite à une « participation pleine, consciente et active aux célébrations litur-giques » et à la mise en valeur de la langue de chaque pays. On assiste en outre à l’arrivée importante d’animateurs laïcs en catéchèse. Désormais la profession de foi marque une étape dans un parcours proposé dans le cadre de la catéchèse ou en aumônerie de collège. Il s’agit d’un moment important de la vie de l’enfant au seuil de l’adolescence : dès lors de nombreux enjeux sont à prendre en compte sur le plan éducatif. C‘est dans ce contexte que le nouveau rituel de la confir-mation promulgué à Rome en 1971, rappelle l’unité traditionnelle et logique des sacre-ments de l’initiation chrétienne : « la confir-mation ne prend tout son sens que dans sa

liaison organique avec le baptême et l’eucha-ristie. » Cependant ce même texte de réfé-rence ajoute que pour des motifs d’ordre pas-toral, les conférences épiscopales peuvent dé-terminer un âge qui leur paraîtra plus adapté. Ainsi ce sacrement pourra être célébré après la formation voulue, dans un âge plus mûr. L’accès à la confirmation est donc compris comme une « démarche personnelle » où se manifeste « outre un minimum d’autonomie dans sa vie de foi, une certaine expérience de vie en Eglise ». On devine aisément qu’une telle présentation de la confirmation n’est pas sans incidence sur la profession de foi. En effet, le rituel souligne les caractéristiques traditionnelles de celle-ci : démarche festive, solennelle et communautaire, profession de foi en rapport avec le baptême et la commu-nion. Ce nouveau rituel de la confirmation conduirait-il à remplacer la profession de foi ?

Mais en 1979, dans le texte de réfé-rence sur la catéchèse des enfants, les évêques de France notent l’importance de la profession de foi parmi les célébrations destinées aux enfants. Ils relèvent la néces-sité d’informer et d’éduquer les parents, qu’il faut accueillir avec leur mentalité. Certaines paroisses organisent une fête de la foi chaque année, comme nous y invite la liturgie pascale. Il est bon alors que ce soit toute la communauté qui célèbre et professe la foi. La responsabilité des communautés chrétiennes se trouve dès lors sollicitée et le rôle des parents précisé.

En fait, l’histoire riche et mouvemen-tée de la profession de foi, ne peut se com-prendre qu’à l’intérieur des changements profonds qui affectent la société. En 1996, la lettre des évêques aux Catholiques de France, disait : « C’est la place et l’avenir même de la foi qui sont en question dans notre société »

Maintenant, regardons la situation d’aujourd’hui, à quoi nous invite le Texte National, le Projet diocésain de caté-chèse, la nouvelle catéchèse.

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Dans le texte national, dans cette nouvelle catéchèse

En 2006, Mgr Ricard disait : « Notre pays, comme beaucoup de pays occiden-taux d’Europe ou comme le Canada, a été marqué par un processus de sécularisation, c’est-à-dire par un mouvement d’éloigne-ment de toute une part de la société par rapport à la foi chrétienne et à la vie. Cela s’est traduit par un éloignement des fa-milles vis-à-vis de l’institution catéchétique, par un effacement social de la proposition, par un manque de conviction sur l’utilité éducative du catéchisme. Le vieillissement des assemblées dominicales chrétiennes vient renforcer cette impression. »

Denis Villepelet dans son livre, l’Avenir de la catéchèse dit : « Cette situation de plu-ralisme et de complexité dans laquelle nous vivons, nous oblige à rejoindre les personnes là où elles en sont et à privilégier des che-mins personnalisés et flexibles. Les pratiques catéchétiques se transforment parce que les manières de vivre la foi sont en train de chan-ger. En effet, des femmes et des hommes, des jeunes et des moins jeunes, plongés dans ce monde contemporain en pleine mutation se réfèrent à leur manière, à Jésus Christ ou expriment le désir de le connaître. »

Dans le Texte National, les évêques de France nous proposent une nouvelle orien-tation de la catéchèse. Elle s’appuie sur trois convictions:

a l’importance d’une catéchèse enracinée et vécue dans des communautés missionnaires :p25 : Chaque communauté chrétienne, parti-culièrement la paroisse, « porte l’Evangile », en s’efforçant de rassembler les fidèles, en invitant les uns et les autres à exposer leur existence au pouvoir de transformation de l’Evangile, en pressant ses membres d’entrer en conversa-tion avec ceux qui les entourent et de rendre compte de leur foi, en célébrant la liturgie.

a la nécessité de mettre le Mystère Pascal au cœur de toute catéchèse p36 : Cet événement doit être davantage encore au cœur de la catéchèse, parce que c’est l’entrée dans ce Mystère pascal du Christ qui réalise en chacun l’édification d’une identité chrétienne solide. Toute la liturgie, en particulier la célébration de la veillée pascale, appelle à devenir membre du Corps du Christ par participation au jaillissement qui vient de sa mort et de sa résurrection. La démarche de conversion, suscitée par la Parole agissante de Dieu et signifiée par la renonciation au péché et la profession de foi, ouvre en permanence le cœur des baptisés à la grâce infinie de Dieu, Père, Fils et Esprit Saint.

a de recourir à une pédagogie de l’initiation. p27 : Nous appelons pédagogie d’initiation, toute démarche qui travaille à rendre effec-tif chez une personne l’accueil de Dieu qui attire à lui. Dans notre société complexe, rapide, s’exprime une véritable quête d’iden-tité et d’enracinement. Il faut alors trouver un chemin possible pour grandir dans la foi et découvrir la richesse d’être chrétien. La pédagogie d’initiation est l’acte de croyants qui apportent aux personnes tout ce qui pourra leur permettre « de se tenir dans la vie en croyants »p41 : L’itinéraire par lequel on entre dans l’expérience chrétienne conduit à découvrir la vérité de soi-même. Aujourd’hui plus que jamais, la foi chrétienne est une question de choix et de décision personnelle. Dans un contexte missionnaire, la catéchèse a besoin de faire vivre un processus de transformation. p42 : L’initiation comporte aussi néces-sairement des moments de confrontation avec les énoncés de la foi tels que l’Eglise les transmet dans ses Catéchismes. Le lan-gage de la foi n’est plus compris par beau-coup de nos contemporains. Certains même

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ne trouvent plus crédible ce que l’Eglise dit de sa foi. Il nous faut en prendre acte et creuser dans les cœurs un sillon dans lequel pourra germer la compréhension de la tota-lité de ce que croit l’Eglise, en veillant conti-nuellement à honorer les 4 modalités par lesquelles s’exprime la vie chrétienne : la foi professée, célébrée, vécue et priée.

Cette pédagogie d’initiation est fondée sur 7 points d’appui :a 1. p 46 : la liberté des personnes : On entre dans un chemin catéchétique en décidant soi-même d’entreprendre la démarche ou en acceptant l’invitation à y entrer. Cela reste vrai même pour celui qui a déjà été éduqué chrétiennement car « l’ex-périence chrétienne que nous proposons est celle de la foi qui s’adresse à des libertés personnelles». A la triple demande de pro-fession de foi du baptême et de la vigile pas-cale, la réponse je « crois » n’a de sens que si elle est éclairée et libre.p 48 : Toutes sortes de démarches qu’une population majoritairement catholique nous demandait, en se coulant dans des automa-tismes communément admis, doivent être désormais proposées, comme l’objet d’un choix.

a 2. p 48 : Un cheminement. Parce que l’on entre dans l’expérience chré-tienne, en parcourant tout un itinéraire, la pédagogie d’initiation doit organiser des démarches qui font faire du chemin et donnent goût d’aller toujours plus loin.

a 3. L’Ecriture : Sans Parole de Dieu il n’y a pas de catéchèse.

a4. p 52 : La médiation d’une tradition vivante. Une vie de foi a besoin d’exemples, l’exemple des saints et des martyrs, mais aussi de se nourrir de la connaissance de ceux qui témoignent aujourd’hui du Christ. Rencon-trer des frères ainés dans la foi facilite une véritable entrée dans l’expérience chrétienne.

a 5. Des cheminements de type catéchumé-nal : une démarche qui accueille le don de Dieu.

a 6. Une dynamique du choix : il s’agit de décider de vivre selon la loi d’amour.

a 7. Une ouverture à la diversité cultu-relle : nous tiendrons compte de la diversité des langages, des modes de représentation.

Les évêques proposent aussi quatre or-ganisations possibles de la catéchèse pour s’adapter aux demandes d’aujourd’hui :a Une organisation de la catéchèse or-donnée par lieux et regroupement de viea Une organisation de la catéchèse arti-culée à l’année liturgiquea Une organisation de la catéchèse en réponse aux demandes sacramentellesa Une organisation de la catéchèse or-donnée à toutes les étapes de la vie : Maintenant, les personnes s’éveillent à la foi à tout âge. Il faut donc faire des propo-sitions de catéchèse aux différentes étapes qui marquent la vie selon des pédagogies adaptées à chacune de ces périodes : enfants, préadolescents, adolescents, adultes, en pre-nant appui sur les dynamismes et les besoins vitaux correspondant à chaque période.

Les principes directeurs de cette catéchèse sont :a Un cadre de référence par étape de la vie: synthèse cohérente et vitale de la foi DGC N°114)

a Une banque de modules correspondra à chaque étape de la vie, le module étant l’unité de base, une démarche qui s’étale sur plusieurs rencontres, selon une durée, un rythme et des modalités variant suivant les âges. Les animateurs y puiseront en ajustant les propositions selon les besoins et la situation.

Cette catéchèse se vivra dans un envi-ronnement ecclésial, en alternant vie d’équipe et rencontre en grand groupe, en faisant appel à des « personnes ressources » et en vivant des temps forts intergénéra-tionnels.

a Des temps festifs en fin d’étape qui seront ritualisés, communautaires et l’occa-

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sion d’une implication personnelle. Les participants à cette catéchèse re-donnent ce qu’ils se sont personnellement approprié de la foi de l’Eglise et la com-munauté chrétienne retourne au cœur de l’expérience chrétienne en devenant té-moin et responsable par la prière de l’étape parcourue. Même si toute proposition de catéchèse ordonnée demande que les per-

sonnes soient volontaires pour y participer ou du moins qu’elles acceptent l’invitation, une étape de la vie ne se conclut pas néces-sairement par des engagements. A chaque étape de la vie, on change si possible de groupe pour bénéficier d’une nouvelle pro-position et d’un nouveau type de démarche, avec de nouveaux animateurs.

Des convictions qui existent… ou qui existaient !a La profession de foi est une fête fami-liale qui a un sens, même si ce n’est pas toujours celui que l’on voudrait.

a Elle est vécue en groupe avec solennité pour manifester que la foi est d’abord une fête vécue en Eglise.

a La profession de foi est en même temps une transmission : étape entre baptême et confirmation et une ouverture vers l’ave-nir : cheminement vers la confirmation.

a la profession de foi marque une étape dans un parcours catéchétique. Il s’agit d’un moment important de la vie de l’enfant, au seuil de l’adolescence : dès lors de nou-veaux enjeux sont à prendre en compte.

a La profession de foi n’est pas un sacrement, mais un temps fort qui permet aux jeunes de réfléchir sur leur foi. C’est une célébration au cours de laquelle des enfants renouvellent en leur nom propre l’engagement pris pour eux par leurs parents à leur baptême.

a Les jeunes s’engagent personnellement, mais l’Eglise et les parents s’engagent à soutenir et à accompagner la liberté nais-sante du jeune. Une responsabilité de taille est alors confiée à la communauté chrétienne toute entière : accompagner les ruptures, les présences occasionnelles, les pierres d’attentes de leurs vies, croiser et recroiser, inviter sans se lasser…

a La foi est don de Dieu avant tout. Dire « je crois » n’est possible que si on découvre cette foi comme un don : le sacrement de confirmation, comme tous les sacrements rappelle que c’est Dieu qui fait toujours le premier pas vers nous !

a Tout en étant un temps fort au point de vue religieux, la profession de foi est pour la majorité des jeunes leur dernier acte reli-gieux avant leur mariage à l’église, c’est la fin de leur pratique dominicale en même temps que la fin du catéchisme

Differentes pistes à approfondir :a La profession de foi comme étape festive proposée à la fin d’une étape de vie, ici en 5ème.

a La profession de foi tous les ans lors de la Veillée pascale en communauté.

a La profession de foi comme une étape sur le chemin de la confirmation.

a La profession de foi lors de la célébration de la confirmation peut ou pourrait être proposée plus tôt.

a Plus de profession de foi mais on remet en valeur les 3 sacrements de l’initiation chrétienne.

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Réflexion sur la profession de foi :enjeux pastoraux, pour les jeunes, dans un cheminement de l’initation chrétienne Etre en lien avec les familles

Etre attentif à créer un lien avec les fa-milles, car on ne peut considérer les jeunes sans tenir compte de leur environnement familial. Le jeune vit un « bain familial » avant de vivre un « bain ecclésial » !

Le souhait des parents est de pouvoir vivre une fête qui réunisse les proches au-tour de leur enfant, c’est aussi une fête où celui-ci est reconnu, mis à l’honneur.

La profession de foi a un aspect socio-logique. Pour les jeunes et leur famille, elle peut être considérée comme un rite de pas-sage. De la fin de l’enfance vers l’émergence du jeune adulte.

On doit permettre aux parents de décou-vrir leur foi. Lors des rencontres de parents, ils expriment leur amour pour leur enfant, les aident à faire le lien avec Jésus Christ. A nous d’aider ceux qui se sentent prêts à dire « nous croyons ».

Permettre aux jeunes de dire à leurs parents, avec leurs propres mots, cette foi qui les habite, qui les fait vivre avec Jésus Christ et tous ceux qui les entourent. Pen-dant la retraite, ils expriment leur foi et des promesses, qu’ils aimeraient pouvoir tenir, soutenus par leurs parents.

Après la Profession de foi, les difficultés d’or-ganisation leur font souvent baisser les bras…

a Proposer un temps où puisse avoir lieu un dialogue en vérité,

a Proposer des temps de catéchèse aux parents pour les aider à dialoguer avec leurs jeunes.

a Possibilité d’un parrainage pour l’en-fant, venant de ses proches (famille, amis, membre de la communauté), pas forcément en permanence (cela se vit pour certains itinéraires vers l’eucharistie mais l’enfant y est plus jeune).

Une éducation à la libertéC’est le premier point de la pédagogie

d’initiation :Certains jeunes vivent la Profession de foi sous la pression de leurs parents et de leur famille ; or, à cet âge, les jeunes ont une grande soif de vérité et de cohérence.

C’est la naissance d’un questionne-ment identitaire « qui suis-je ? » « Où est ma place ? », avec l’impression parfois d’être écar-telés au milieu de tensions familiales, d’avis di-vergents…Or, « la réponse je crois n’a de sens que si elle est éclairée et libre » (TNOC p. 46)

RENCONTRE DES CURéS ET VICAIRES DU 26 JANVIER 2012

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« On a parfois affaire à des héros ou des martyrs ! »

« Certains jeunes disent : nos parents n’y croient pas, comment pouvons-nous y croire? »

Accepter d’entendre « de toute façon je n’y crois pas », accepter de cheminer avec les jeunes en accueillant leurs oppositions, leurs contradictions en ayant un dialogue en vérité avec eux, qui respecte leur soif de cohérence.

La soif de vérité est aussi un des « dyna-mismes vitaux » des 11-13ans : « c’est une pé-riode de la vie où s’affirme le besoin de com-prendre et d’explorer les évènements et les idées pour apporter soi-même des réponses » (Livre du catéchiste de Sel de Vie pour les 11-13 ans.)

a Importance d’un temps de cheminement, c’est la chance d’amorcer un questionne-ment, un dialogue, on peut s’aider des mo-dules catéchétiques qui se déploient dans le temps et permettent une approche diffé-rente des temps-forts ponctuels.

a Donner à chaque jeune un carnet person-nel, un outil indispensable où il pourra écrire toute parole fondée sur ce qui l’aura interpel-lé. Ce carnet lui permettra de relire et de voir lui-même son propre cheminement intérieur.

a Proposer la foi comme une aide, un « plus » pour mieux vivre, elle a quelque chose à apporter à leur vie, la foi éclaire la vie des jeunes !

Le lien avec les sacrements de l’initiation chrétienne

La Profession de foi est liée au baptême et à la confirmation. Mais n’est-elle pas de-venue trop baptismale ?

Trop solennelle, ne risque-t-elle pas de masquer les sacrements de l’eucharistie et de la confirmation ?

Il serait souhaitable de respecter l’unité des 3 sacrements de l’initiation chrétienne, pour que la profession de foi devienne da-vantage une étape, un trait d’union entre ces sacrements. D’où l’importance de la placer dans le cadre d’un itinéraire permet-tant une maturation de la foi, où l’on fasse

attention au questionnement des jeunes et où l’on soigne des temps d’intériorité.

Un temps fort ponctuel ne laissera pas la même empreinte qu’un cheminement plus long : « parce qu’on entre dans l’expérience chrétienne en parcourant tout un itinéraire » (TNOC p 48.)

Attention, que ce soit pour la profession de foi ou pour les sacrements, veiller à ne pas en faire un objectif, ne pas envisager les sacrements par rapports aux mérites, ne pas oublier la grâce et ses effets !

Le lien avec la communautéLa communauté chrétienne nous rend

capable de professer un « je crois » qui fait prendre sa place dans le « nous croyons » de l’Eglise. La présence de la communauté peut se vivre sous différentes formes :

a Des célébrations avec la communauté

(y compris le jour de la Profession de foi). « La présence de la communauté, le jour de la profession de foi, change la façon dont elle est vécue »

a Des témoignages tout au long de l’itinéraire, en particulier de jeunes adultes dans la foi.

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a Des fêtes de la foi communautaires où chacun est invité, où l’on approfondit sa foi chrétienne.

a Une communauté « socle », une vraie présence d’ainés dans la foi, sur laquelle les jeunes peuvent s’appuyer.

a Possibilité d’une Profession de foi au cœur de la vigile Pascale où les jeunes pren-dront conscience que l’Eglise proclame sa foi tous les dimanches et la renouvelle par-ticulièrement lors de la Veillée pascale.

Ne pas oublier :a Les 7 points d’appui de la pédagogie d’initia-tion chrétienne (TNOC p 46 à p 60) : elle prend sa source dans l’Ecriture, elle requiert la liberté des personnes, un cheminement, la médiation d’une tradition vivante, une dynamique de choix, une ouverture à la diversité culturelle, un cheminement de type catéchuménal.

a Le plus important c’est de permettre la rencontre avec Jésus Christ.

a C’est l’Esprit Saint qui confirme la foi des jeunes.

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« A chacun la manifestation de l’Esprit est donnée en vue du bien commun … Mais tout cela, c’est l’unique et même Esprit qui l’opère, distribuant ses dons à chacun en particulier comme il l’entend. » 1 Co 12, 7-11.

1. la catéchèse par modulea Les catéchistes ont constaté que la

catéchèse par module apportait du changement : des jeunes plus intéressés, plus investis, plus porteurs, avec des partages et des discussions, des réflexions plus en profon-deur et de vrais temps de prière. Les jeunes sont mieux accueillis à tout âge.

a Avis globalement positif de la part des catéchistes présentes.

Evidemment, ce n’est pas facile puisqu’il faut se remettre en marche avec un nou-veau mode de fonctionnement.

Les modules permettent de s’adapter davantage aux demandes ponctuelles des enfants sachant qu’un « cycle » se déroule sur 2 ans.

Manque de catéchistes, si nous voulons intégrer la 5ème. Ce mode de fonctionne-ment demande davantage de catéchistes.

2. La profession de foia La profession de Foi est une fête im-

portante pour les enfants mais aussi et surtout pour les familles, c’est l’occasion d’un rassemblement familial.

Très tôt dans le parcours d’initiation chré-tienne, cette étape est déjà un objectif qui stimule petits et grands. Cette stimulation donne corps à leur engagement dans la durée.

Nous catéchistes, proclamons que la profession de Foi n’est pas la fin de la vie chrétienne, mais que le cheminement conti-

nue toute la vie, c’est ce qu’il faut bien faire comprendre aux parents et autres adultes qui peuvent avoir de l’influence.

a La profession de foi est une tradition an-crée :« mon enfant fera sa profession de

foi en 6ème !». Elle est considérée comme plus importante que la Communion Eucharistique.

a La profession de foi est importante pour certains jeunes (ils se posent de

vraies questions) pour d’autres, c’est une

Synthèse de l’enquête réalisée autour de la profession de foi

LA PROFESSION DE FOI VéCUE DANS NOTRE DIOCèSE

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fin. Importance de la fête de famille pour les parents mais est ce que nous-mêmes nous ne sommes pas rentrés dans ce jeu ? Comment faire pour qu’elle soit une étape sur le chemin de foi des jeunes ? L’essentiel, c’est la messe avec l’expression de foi des enfants, mais aus-si la retraite. Faire de la retraite, un temps qui donne envie de continuer, où l’on transmet la foi de l’Eglise, où l’on provoque des expressions de foi, où l’on explique les gestes, les symboles de la lumière, du vêtement blanc faisant le lien avec le baptême, où l’on parle de vocation ! Importance de tisser des liens avec la suite.

a Notre expérience suivait jusqu’alors la tradition familiale de la «fin des

années de Caté» avec la Profession de foi «communion solennelle», solennité fami-liale et disparition de 90% des enfants au moins par la suite! Donc constat d’échec sur l’initiation chrétienne inachevée!

a Sur le plan historique, la profession de foi est née dans un contexte de

« chrétiens sociologiques ». Souhait de St Vincent de Paul : pouvoir affirmer sa foi dans un « je », accueillir la foi de l’Eglise pour l’affirmer (reddition).

Les expressions du Credo ne sont pas faciles mais on ne peut tout comprendre, « enfermer Dieu ». Articulation du « je » dans un « nous ». Exprimer ses convictions en lien avec la profession de foi de l’Eglise.

Devenue un rite de passage avec la place des différents symboles (cierge, aube…), une logique de cursus : « la profession de foi ne commence rien et finit tout » cf doc, un effet « carotte »

Aujourd’hui elle a pris une place telle que Eucharistie et Confirmation passent au second plan.

Ce qui nous semble important :Passer de « connaissances » à « faire connais-sance » avec quelqu’un. Favoriser cette ren-contre avec le Christ. Besoin de témoins (les catéchistes et d’autres personnes). Une

Conviction profonde : c’est Jésus Christ qui nous fait vivre… Les livres sont des outils. Ne pas trop intellectualiser. Favoriser l’intériorité.

A noter Catéchèse = une heure par se-maine (32 heures dans une année ?), c’est peu.

Pourquoi on tient tant à la Profession de Foi ? Il existe des enjeux affectifs

Quel sens semble donné à la profession de foi aujourd’hui ?- Pour les enfants : une fête (avec ce qui y est associé), un moment unique, un rassem-blement familial, quelque chose de beau, un temps fort, la fin du caté

- pour les parents : une étape, un passage, « fêter leur enfant », une tradition (leur rap-pelle ce qu’ils ont vécu), une « valeur chré-tienne »

- pour les catéchistes : du temps pour la pré-paration, avec la retraite, un investissement, une fin avec ces jeunes-là dans les groupes, des rencontres

- les paroissiens : certains fuient, ceux qui sont présents trouvent que c’est bien, sont attentifs au nombre.

Quel sens aimerait-on donner ?- Lui redonner son sens de « profession de foi » : affirmer sa foi personnellement, en lien avec son baptême

- Dire un « je » public, pour la première fois, appropriation de son chemin de chrétien

(la première communion = un « Amen »)

- Un temps fort qui permet aux jeunes de réfléchir sur leur foi

- Que les jeunes sortent en disant : j’ai ma place dans l’Eglise, un engagement dans la foi

- Une reconnaissance qui prend tout son sens à l’aube de l’adolescence

a Concernant la Profession de foi, les avis sont partagés dans notre pa-

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roisse : la Profession de foi est une «carotte» qui pousse des parents à s’investir dans la catéchèse pendant quelques années et à redécouvrir ce qu’est l’Eglise. Pour la plupart des familles que nous rencontrons, c’est plus une fête de famille et de «fin» de caté. Le sens chrétien, ecclesial de cette Profession de foi n’est pas mis au premier plan. Faut-il la supprimer ? Certaines disent oui, d’autres non. C’est un genre de « rite d’initiation », un passage de l’enfance à l’adolescence aux yeux de la communauté et de la famille : l’occasion de les faire réfléchir sur ce thème. Cela leur permet de faire le point sur ce qu’ils ont vécu depuis leur baptême (dans tous les domaines), ce qu’ils pensent qu’il leur reste à vivre, ce qu’ils ont hâte de connaître, ce qu’ils appréhendent, comment ils se voient dans un an, 5 ans, 10 ans… Et dans toute cette évolution à venir, quel rôle ils veulent laisser au « hasard », qu’est-ce qu’ils veulent contrôler, et Dieu dans tout ça ?

a Nous envisageons la profession de foi en 5ème, respectant la tranche d’âge

11-13 ans mais il va falloir prévoir les caté-chistes en conséquence !

a A quel âge ? Après combien d’années de caté ? En quelle classe ? Qui le

dit ? Il est urgent de progresser vers une même pratique. La profession de foi est faite en 5ème dans plusieurs paroisses du dio-cèse. Notre paroisse a, elle aussi opté pour la profession de foi en 5ème. Pour les raisons suivantes :

a Les jeunes de 6ème n’apparaissent pas mûrs, pas assez conscients ou volon-

taires pour déclarer un engagement chré-tien.

a Leur offrir une année supplémen-taire. Cette « Année Cadeau » leur

offre plus de temps pour présenter le Christ et le suivre.

Défavorables au départ, les parents des enfants qui ont fait leur profession de foi en 5ème sont plutôt favorables.

a Le passage de la profession de foi de la 6ème à la 5ème s’est fait sans pro-

blème ; pas d’expressions de parents mécon-tents, ni d’insatisfactions parmi les anima-trices. La diminution annoncée du nombre de participants à la profession de foi n’est pas survenue. C’est surtout à l’inscription à la première année de caté que des mécon-tentements sont entendus : « ils reculent jusqu’en 5ème pour avoir du monde à l’au-mônerie ». Le collège propose la profession de foi en 6ème ou en 5ème. Une concertation en secteur serait la bienvenue. Finalement qui prend la décision de l’année de la pro-fession de foi ? Chaque ECP ? L’Equipe Pastorale de Secteur ? Montalembert ? Le curé ? L’évêque ? Une indication diocésaine est attendue. Dans notre paroisse la moti-vation de la décision pour la classe de 5ème vient du constat d’un manque de maturité en 6ème. L’abbé manifestait souvent, lors de la retraite de profession de foi, sa souffrance de voir des enfants indifférents, voire démo-bilisés. Une année supplémentaire contri-bue à une décision plus volontaire.

Que proposer aux enfants qui rentrent en aumônerie sans avoir été au caté-chisme ?

a Quand annoncer aux parents l’année probable de la profession de foi ? :

Lors de l’inscription en 1ère année ? Ou ulté-rieurement ? Il importe de soigner la mé-thode pour annoncer cette date. En effet, nombre de parents protestent : « On nous a trompés », « Si c’est si long, on ne l’inscrit pas ».

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3. Les sacrements de l’initiation chrétiennea Il faut bien marquer et préparer

toutes les étapes de la foi des jeunes et aider les parents et la communauté à cheminer avec eux :

• redonner toute son importance à la pre-mière des communions et bien la préparer. Déjà des préparations sur toute une année ont été mises en place avec la participation de certains parents, des temps forts sont or-ganisés. Elle devrait déjà être une première expression de foi. Certains 6ème la présentent cette année, comme un temps fort pour eux.

• redonner toute son importance à la confir-mation : en parler plus, expliquer son sens. Les jeunes se posent la question à quoi ça sert, qu’est-ce que cela va nous apporter ? Déjà on invite les ados, les jeunes du MEJ à participer à la retraite de profession de foi. Il faut multiplier les initiatives de rencontres avec « ceux qui continuent », ceux qui se pré-parent à la confirmation. Il faut inviter aussi des témoins (avec la catéchèse par module, il y a déjà des sollicitations de membres de la communauté), mais aussi des personnes qui marquent vraiment les jeunes, comme Jean Vanier des chanteurs comme Steeve Gernez, Glorious. Leur faire découvrir, ren-contrer les « saints » d’hier et d’aujourd’hui. Il faut qu’ils prennent conscience que le jour du baptême, la foi est reçue comme un don ; le jour de la profession de foi, elle est procla-mée ; le jour de la confirmation, elle devient témoignage en acte et en Eglise.

a Il faudrait que la confirmation comme acte d’engagement soit encouragée,

réfléchie, et vue avec des parents.

a La profession de Foi n’est pas un sacre-ment mais a pris trop d’importance par

rapport à l’Eucharistie et la Confirmation. Importance du visuel… (« decorum ») Atta-chement à ce qui se voit… ça a trop bien marché ! De ce fait, il y a moins d’importance donnée à la Communion et la Confirmation.

a Le jour de la profession de foi, les jeunes renouvellent l’engagement du

baptême, prennent le relais de leurs parents. Il faudrait ne plus séparer profession de foi et confirmation : proposer la confirmation plus tôt, sans les faire en même temps, insis-ter sur la continuité entre les deux. Lors des années lycée, les jeunes sont trop dispersés. Les années collège, ils se voient plus, locale-ment, et ce serait mieux.

a Défi : Que la profession de foi soit le trait d’union entre les deux sacrements :

Eucharistie et Confirmation. Importance pour cela de revaloriser la confirmation (on en parle peu).Qu’elle permette aux jeunes de dire « je » et de trouver leur place dans l’Eglise

a Aujourd’hui la profession de foi valo-rise le baptême. Elle devrait servir

l’initiation « baptême, eucharistie, confir-mation » et donc conduire vers la confirma-tion. Il est nécessaire de mieux expliquer que la profession de foi se prépare dans un parcours spécifique et surtout faire com-prendre que la profession de foi est un che-min vers la confirmation.

a Nous constatons que la première communion est un des sacrements de

l’initiation chrétienne, le plus important et il demande à être mieux préparé.

a Aujourd’hui la profession de foi s’arti-cule autour du baptême ratifié solen-

nellement. Maintenant il est demandé qu’elle soit orientée vers la confirmation. Le rite marque une appartenance à l’église, et une entrée dans l’adolescence. Il faut expli-quer clairement aux parents, dès la première année, les motivations pastorales du chemin d’initiation jusqu’à la confirmation : Maturi-té et liberté - Temps pour vraiment connaître le Seigneur et surtout l’apprécier et le suivre. Liberté pour déclarer son adhésion au Christ.

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a Il faut faire naître le désir chez le jeune de continuer après la Profes-

sion de Foi.

Comment trouver un temps pour faire découvrir l’aumônerie aux enfants et les amener par la suite au sacrement de la Confirmation ?

Proposer des temps forts dès le CM, avec des 6èmes et avec des jeunes qui se préparent à la confirmation. Proposer des week-ends. Leur faire connaître l’aumônerie, leur faire vivre l’aumônerie avant la profession de Foi.

a Le délai entre la Profession de foi et la confirmation est long. Il n’y a pas

d’aumônerie dans les collèges ruraux.

S’il n’y a plus de Profession de foi, les enfants prépareront pour certains leur pre-mière eucharistie mais ils s’arrêteront là... Au lieu d’aller au caté 4 ans , ils iront 2 ans... Une catéchiste propose de faire la confir-mation en 4ème/3ème. Nous manquons de catéchistes, nous manquerons d’accompa-gnateurs sur le chemin de la confirmation.

a Il nous semble évident de «réajuster la profession de foi» sur le chemin de

l’initiation chrétienne, comme une étape vers la Confirmation (actuellement à peine

10 jeunes par an sur plus de 100 qui font profession de foi, école catholique et aumô-nerie en paroisse associées).

En pratique, nous allons vivre cette an-née la profession de foi un samedi matin (liturgie de la Parole et liturgie baptismale) sans l’Eucharistie. Tous étant invités à vivre l’Eucharistie le lendemain dans leur pa-roisse respective avec leur famille.

L’année 2013 sera une année de caté-chèse normale pour les futurs préadoles-cents entrant en collège avec profession de foi en 2014 selon le même principe litur-gique ce qui correspondra pour la plupart à l’année de 5ème.

Nous espérons ainsi prendre le temps d’appeler et d’orienter vers le sacrement de la Confirmation afin d’achever le temps de l’initiation chrétienne pour fonder une «vie chrétienne» reliée à toute la communauté.

Ce choix, proposé par le curé, a été adopté en dialogue et unanimement pour le collège catholique et l’aumônerie de l’En-seignement public sur Abbeville.

Ceci nous semble aller dans le sens des nouvelles orientations Catéchétiques dans l’Eglise de France et notre diocèse.

4. Les parents - la communauté a Après la 6ème, les parents considèrent

que tout est fini !

a Un enjeu : Quelle implication des parents… ? Quelle catéchèse pour

eux-mêmes ?

a Rechercher avec insistance, dès la première année de caté, une partici-

pation active, réelle des parents.

a Il faut avoir des parents de préados qui s’investissent, les motiver et les événe-

ments chrétiens qui rassemblent encore les jeunes ne sont plus les messes « routinières » du dimanche, mais les événements plus larges qui reviennent sur un autre rythme ( JMJ, pélerinages, temps forts divers).

a La communauté s’engage peu auprès des jeunes enfants. Demander à un

adulte de l’entourage de l’enfant de s’enga-ger avec lui, si la famille ne s’engage pas avec lui pour une catéchèse familiale. Une fête de la foi ferait peut être bouger davantage les choses, côté communauté, côté enfants.

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a Il faut que cet acte d’engagement soit encouragé et réfléchi, avec des

parents en insistant pour que les parents dialoguent, parlent et passent du temps avec leurs enfants.

a Il faut aider les parents et la commu-nauté à cheminer avec les jeunes :

Faire prendre conscience à la communauté qu’elle a un rôle à jouer dans l’accompagne-ment des jeunes : se positionner comme des aînés dans la foi, participer aux temps forts intergénérationnels. Comment aider les parents? Certains se sentent incapables de répondre aux questions de leurs enfants. Les aider à cheminer avec leurs enfants dès le plus jeune âge pour qu’ils participent à l’éveil à la foi. Multiplier des rencontres : temps fort intergénérationnel, rencontre de parents où l’on redit simplement des choses essentielles, proposition de préparation commune avec les enfants comme le par-cours Eucharistie, proposition de catéchèse d’adulte, temps de convivialité avec la com-munauté. Nous voyons déjà des amorces, certains parents accompagnent leurs en-fants dans les propositions déjà faites, mais le nombre est encore petit !

Nous pourrions vivre aussi la Veillée Pascale en communauté comme une vraie fête de la foi !

a Nous retenons que nous pourrions organiser sur les paroisses du diocèse

(peut être toutes le même jour, en fin d’an-née scolaire) une fête de la Foi qui rassem-blerait toutes les générations et bien sûr les paroissiens aussi. La fête pourrait avoir un thème différent suivant les années: réconci-liation, 1ere Eucharistie, parler de la confir-mation, la prière… Ces thèmes pourraient être travaillés tout au long de l’année par les différentes générations qui apporte-raient un bref témoignage lors de la fête, laissant bien entendu la place principale aux enfants et aux jeunes essentiellement pour rendre compte des initiatives prises

pendant l’année et s’engager pour l’année future. Nous serions tous concernés et la catéchèse serait confiée à toute la commu-nauté. Faire des actions ensemble soude les générations !

Point d’attention :Si des décisions sont prises au niveau diocésain par rapport à une évolution de la Profession de Foi, il est important que nous les connaissions suffisamment tôt pour informer les familles…

a L’EPS du Santerre s’étonne de ce ques-tionnaire. Elle a eu l’impression que

les orientations du diocèse impliquaient de fait une évolution de la profession de foi si on voulait sortir des 4 années et offrir une catéchèse à tous les âges, tenir compte de la préadolescence … Elle est allée dans ce sens. Elle souhaite que des orientations claires soient données sur le diocèse pour éviter les trop grandes disparités d’un sec-teur ou d’une paroisse à l’autre.

Réponse d’Isabelle Morel qui est profes-seur de l’Institut Supérieur de la Pasto-rale Catéchétique à ParisNe supprimez pas la profession de foi ! Notre société a besoin de rite ! Mais elle est à transformer non plus comme un rite de conclusion des 4 années de caté (Texte de Référence) mais comme un rite de passage, vers un avenir, une étape vers la confirma-tion. Pour cela, il faut veiller à travailler la retraite de profession de foi, comme un tremplin vers l’avenir.

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La confirmation

Les fondements Les trois sacrements de l’Initiation Chré-

tienne, baptême, confirmation et eucharis-tie construisent l’être chrétien, au cœur de la communauté. La confirmation est le sa-crement de la croissance qui déploie l’Esprit Saint, donné au jour du Baptême. L’Eucha-ristie fait de nous le corps du Christ. L’Esprit Saint permet de poursuivre l’engagement du baptême, pour être témoin et apôtre à la suite de Jésus, dans une conversion per-manente.

La confirmation est une grâce à accueil-lir, un don efficace aux multiples dimen-sions, un cadeau de Dieu. Avec la confirma-tion, le chrétien devient adulte dans la foi : équipé pour être acteur de sa vie, témoin du Christ, apôtre, pèlerin, rayonnant de l’Esprit.

Etre confirmé, c’est choisir de prendre souffle, au Souffle de Dieu. Ces dons sont accor-dés en abondance aux confirmés et à l’Eglise.

Après le Baptême, la confirmation et l’Eucharistie sont des temps forts de ren-contre essentielle avec le Christ, pour vivre à sa suite en chrétien.

A qui s’adresse-t-elle ?Elle s’adresse à tout baptisé non confirmé.

Selon les différents lieux du diocèse, selon les familles, selon les demandes et dans le respect des orientations diocésaines, il est nécessaire

L’achèvement de l’initiation chrétienne, l’affermissement de la foi, le déploiement de l’Esprit Saint reçu au Baptême, l’appro-fondissement de la Parole de Dieu, la par-ticipation fructueuse à l’Eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne, construisent l’être chrétien.

Une meilleure communication sur la confirmation dans les paroisses et les Mou-vements donne du sens à cette démarche qui prend racine ou prolonge une vie d’Eglise préexistante.

« A chacun la manifestation de l’Esprit est donnée en vue du bien commun…Mais tout cela, c’est l’unique et même Esprit qui l’opère, distribuant ses dons à chacun en particulier comme il l’entend. » 1 Co 12, 7-11.

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de mettre en place des chemins balisés, reconnus par l’évêque. La chronologie des trois sacrements de l’initiation n’est pas affaire de principes, mais de maturité et de discernement.

La première annonce achevée, une catéchèse qui fait résonner en vérité la Parole de Dieu, permet à une ou plusieurs personnes de préparer le sacrement de la confirmation. Ce projet sacramentel s’appuie sur une demande personnelle et explicite Cette demande sera accueillie en Eglise. A partir de cette étape, la personne devient « confirmand », c’est-à-dire en route vers la confirmation et devra montrer une certaine autonomie dans sa vie de foi. Elle devra manifester le désir d’une vie engagée en Eglise, dans le monde et authentifiée par une équipe capable d’en mesurer l’engage-ment et la fidélité.

La Confirmation se propose à partir de 15-16 ans. Dans le cadre du renouvellement de la catéchèse en France, la profession de foi demeure une étape dans la vie chrétienne.

Afin de respecter et d’accueillir chaque personne dans son cheminement, la Confir-mation est proposée à l’adolescence et à l’âge adulte. La préparation se vit au sein d’ équipes (famille, aumônerie, mouvement, secteur, service…).

La préparationTout cheminement s’appuie sur :• la lecture de la Parole de Dieu.• la relecture de vie.• la prière communautaire et personnelle.• les échanges entre confirmands.• la rencontre de témoins chrétiens engagés dans l’Eglise et dans la société.

La lecture de la Parole de Dieu, seul ou en communauté et la vie sacramentelle permettent la rencontre avec le Christ et Dieu son Père. Elle est une dimension centrale de l’engagement du confirmand, comme pour tout chrétien.

Le curé, le prêtre accompagnateur ou l’aumônier veillera à accompagner ou à faire accompagner ces personnes en équipe.

Toutefois, la constitution des équipes tient compte de l’âge mais surtout de la maturité des confirmands.

Un tel accompagnement représente un réel effort pour les communautés chré-tiennes et les accompagnateurs.

L’engagement des confirmands peut re-vêtir de multiples dimensions : il se mesure à « l’être et à l’agir chrétien » de chacun. Leur cheminement permettra de repérer et de valoriser les manifestations de cet « être » et de cet « agir » en Eglise et dans la société.

Les moyens pédagogiques seront adap-tés à chaque groupe de confirmands, tenant compte aussi des diverses particularités (maladie, handicap….). Les équipes d’ac-compagnement seront attentives à ces réa-lités de vie.

Il est souhaitable que le temps de pré-paration à la confirmation se situe entre dix-huit mois et deux ans, au rythme d’une

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rencontre mensuelle ou par temps forts tri-mestriels. Cette préparation a lieu, en sec-teur, en mouvement ou en service d’Eglise. Chacun de ces lieux doit être lieu d’appel et

de proposition. La force et la fécondité de la confirmation méritent une meilleure décou-verte dans chaque paroisse, dans chaque mouvement, dans chaque service d’Eglise.

La célébrationLa célébration de la confirmation est

une célébration de toute la communauté chrétienne du secteur et du diocèse.

Les personnes chargées de la dimension « célébrer » dans les Equipes de Conduite Pastorale pourront être invitées à préparer cette célébration.

Habituellement, la célébration de la confirmation des adultes, de lycéens et de jeunes a lieu à la cathédrale la veille de la Pentecôte. Pour les jeunes, elle peut avoir lieu dans les secteurs apostoliques, de pré-férence pendant le Temps Pascal.

Une seule célébration à la cathédrale d’Amiens peut aussi être proposée par l’évêque.

Chaque année, les confirmands comme les néophytes, les catéchumènes, les recommen-çants, sont invités à vivre avec la communauté chrétienne, les célébrations de la Semaine

Sainte et en particulier de la Vigile Pascale qui donne tout son sens à la foi chrétienne.

Il est indispensable qu’un confirmé vive dans un « bain ecclésial » : ce bain sera à la source d’un bonheur visible et manifeste. Etre confirmé, c’est être heureux et le mon-trer. « Voyez comme ils s’aiment » était d’ail-leurs un témoignage rendu aux chrétiens des premiers siècles. La communauté chré-tienne aura le souci fraternel de prendre soin de ses nouveaux confirmés.

Vivre en confirmé, c’est participer à la vie de la famille de Dieu, c’est vivre pleine-ment une vie d’adulte chrétien, témoin et missionnaire dans ce monde.

« Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, Jésus souffla sur eux et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint… » Jn 20, 21-22

Décembre 2011

Page 24: 1 à la Confirmation · la profession de foi et ses enjeux en invitant à réunir les Equipes de Conduite Pastorale, les catéchistes et les animateurs d’aumônerie de l’enseignement

Edité par le diocèse d’Amiens - octobre 2012