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Quel enseignement pour le XXème siècle ? Vers l’école unique ? 1920-1975 Introduction Un enseignement primaire en plein développement avec la montée en puissance de l’enseignement primaire supérieur et qui a concurrencé l’enseignement secondaire. Un enseignement secondaire qui se cherche : deux ordres qui hésitent entre l’affirmation des humanités et une conception plus ouverte notamment laissant une plus grande place aux langues vivantes et aux sciences. Deux ordres qui se concurrencent. Un enseignement technique et professionnel naissant. CAP crée en 1919. Cet enseignement technique ne dépend pas du ministère de l’Education Nationale mais du ministère du commerce et de l’industrie Un enseignement supérieur qui a désormais des étudiants. Il est ouvert qu’à ceux du secondaire. Cette organisation s’est maintenue jusque dans les années 1960. Or pendant les années 1920, des tentatives de réforme nombreuses ont eu lieu qui ont visé à organiser un système unifié et non concurrent : C’est le projet d’une école unique. Si les choses se sont transformées après les années 60, pendant les 40 ans qui précède, il y a eu des gens qui ont commencé à remettre en cause cette division entre d’un côté l’école qui est celle des notables et puis de l’autre celle de l’élite. Cette division en ordres séparées n’apparaît plus aussi acceptable. Pour quelles raisons ? Apparaît peu à peu une nouvelle classe qui s’appelle la classe moyenne, qui ne se reconnait ni du monde ouvrier ni du côté de la bourgeoisie. Il va donc y avoir un débat sur le nécessaire maintien de cette division entre un primaire et un secondaire et ce débat va engendre à partir des 1

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Quel enseignement pour le XXème siècle ? Vers l’école unique ? 1920-1975

Introduction

Un enseignement primaire en plein développement avec la montée en puissance de l’enseignement primaire supérieur et qui a concurrencé l’enseignement secondaire.

Un enseignement secondaire qui se cherche : deux ordres qui hésitent entre l’affirmation des humanités et une conception plus ouverte notamment laissant une plus grande place aux langues vivantes et aux sciences. Deux ordres qui se concurrencent.

Un enseignement technique et professionnel naissant. CAP crée en 1919. Cet enseignement technique ne dépend pas du ministère de l’Education Nationale mais du ministère du commerce et de l’industrie

Un enseignement supérieur qui a désormais des étudiants. Il est ouvert qu’à ceux du secondaire.

Cette organisation s’est maintenue jusque dans les années 1960. Or pendant les années 1920, des tentatives de réforme nombreuses ont eu lieu qui ont visé à organiser un système unifié et non concurrent : C’est le projet d’une école unique.

Si les choses se sont transformées après les années 60, pendant les 40 ans qui précède, il y a eu des gens qui ont commencé à remettre en cause cette division entre d’un côté l’école qui est celle des notables et puis de l’autre celle de l’élite. Cette division en ordres séparées n’apparaît plus aussi acceptable. Pour quelles raisons ? Apparaît peu à peu une nouvelle classe qui s’appelle la classe moyenne, qui ne se reconnait ni du monde ouvrier ni du côté de la bourgeoisie. Il va donc y avoir un débat sur le nécessaire maintien de cette division entre un primaire et un secondaire et ce débat va engendre à partir des années 20 de nombreuses tentatives de réformes qui visaient à séparer et à organiser un système unifier et non plus des ordres séparés qui cohabité, c’est le projet d’une école unique.

La question que l’on peut se poser c’est en quoi consiste ce projet de l’école unique En quoi consiste-t-il ? Quelles sont ses finalités ? Quel succès a-t-il rencontré ? Quel enseignement entend-on mettre en place pour le XXème siècle.

Livre Antoine PROST « Du changement dans l’école »

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I- Le projet d’une école unique 1) Projet pour un nouvel enseignement primaire

On peut dire que dès la fin du 19ème et au début du siècle suivant, un nombre d’intellectuels de professionnels de l’éducation avait eu l’idée de souhaiter que le passage entre l’enseignement primaire et le lycée soit possible sans trop de difficulté. Ils se sont heurtés à des oppositions notamment des gens du secondaire. Ce n’est qu’à la fin de la guerre que quelques universitaires qui sont à l’armée, à l’état-major de l’armée de COMPIEGNE, qui sont tous des officiers qui avaient comme profession d’être enseignants. Ils se réunissent et reprennent l’idée qu’il faut rendre possible ce passage. Ce petit groupe (10 personnes), qu’on appelle les compagnons d’une université nouvelle. Ce sont des enseignants qui souhaitent une réforme de l’enseignement, qui souhaitent unifier l’enseignement primaire et propose des moins de solutions que des discussions sur les finalités humaines de l’école. A quoi sert l’école au 20ème siècle.

Ils publient des articles dans le journal et les gens ont pris en compte ces articles. Un débat est lancé sur la place publique.

Le premier c’est l’école primaire avec son système qui fait qu’éventuellement on arrête à 13 ans (école obligatoire jusqu’à 13 ans). Un peu continue dans le cours complémentaire et encore moins vont jusqu’à l’école primaire élémentaire.

Comment on est passé du système ancien à celui d’aujourd’hui ?

Quels sont les termes du débat de ces partisans de l’école unique prôné par les compagnons.

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On va retrouver dans un journal, puis ensuite des articles publiés en 1918 et 1919 dans un livre qui s’appelle « l’université nouvelle ». Quels sont les termes du débat parmi ces partisans de l’école publique prôné par les compagnons ? Quelques défenseurs de cette école unique. La formule existait déjà au début du siècle mais cette fois elle rencontre le public. Quelques avocats de l’école unique se déclarent partisans de ce que l’on appelle le « monopole ». Rappel, au temps de Napoléon, pour enseigner il fallait l’autorisation de L’Université, on ne pouvait pas enseigner comme on le souhaitait. Donc seule l’école publique serait légitime.

La grande majorité des promoteurs de cette école unique ont une autre approche, c’est de dire que le débat ce n’est pas celui-ci. Le vrai débat c’est de réformer en profondeur les structures de l’enseignement public. Et donc les compagnons dénoncent la concurrence qui existe entre les écoles primaires et les petites classes des lycées. Ils disent que ça n’a aucun sens d’avoir deux primaires. Et cette concurrence se dissocie aussi entre les cours complémentaires et le premier cycle du lycée qui correspond au même niveau, chacun essaye de s’arracher les meilleurs élèves. Voir même une concurrence entre la fin de l’école primaire supérieure et la fin du lycée. Chez ces compagnons germent l’idée de simplifier l’organigramme du système éducatif et de préserver les classes primaires et de n’en faire plus qu’une.

Les compagnons pensent qu’il faut réserver au primaire les classes élémentaires, l’idée serait de supprimer les petites classes de lycée et que tous aillent à l’école primaire. Et à l’inverse si on supprime le primaire du lycée et bien il faudrait supprimer l’équivalent du secondaire qui est dans le primaire c’est-à-dire les cours complémentaires et l’école primaire supérieure. Donc il faudrait fusionner le début du primaire et la suite du côté du secondaire pour avoir un seul ensemble. Et à ce moment-là on parviendrait à organiser ce que CONDORCET avait pensé à pendant la Révolution donc non plus un système par ordre séparé mais un système par degré. Le premier degré serait le primaire que les élèves suivraient à l’école élémentaire et le second degré se serait le collège (cours complémentaires, EPS, etc…) que les élèves suivraient au lycée. Donc on aurait un système complet qui permettrait d’aller jusqu’au BAC. Unification des diplômes suppose une unification des contenus. Il faut comprendre une chose, l’enseignement donné en sixième en cours complémentaire, en EPS ou en lycée n’était pas le même. Ce n’était pas la même histoire que l’on enseignait. L’histoire qui était enseigné en petites classes de lycée et en école primaire et en école primaire n’était pas non plus la même. Au lycée on parlait de la préhistoire, dans les classes primaires on parlait des gaulois comme nos ancêtres.

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Ils souhaitent de passer d’un système par ordre à un système par degré.

Un deuxième élément important c’est que les compagnons souhaitent démocratiser l’enseignement secondaire. On reproche à cet enseignement d’être un enseignement de classe, c’est-à-dire réserver essentiellement à la partie la plus favorisée de la population et de se ait devrait être ouverte aux classes populaires. La première réaction par rapport à ça : les compagnons se mettent d’accord pour ce qu’il y est de l’enseignement élémentaire en estimant qu’il ne doit plus être dispensé dans le secondaire. En revanche le débat est beaucoup plus vif pour ce qui est de l’enseignement secondaire.

Si on résume les choses, sur le primaire un seul enseignement primaire se justifierait et dans le secondaire c’est plus compliqué.

2) Débats autour de la question du secondaire

Première chose sur laquelle tout le monde est d’accord c’est de prolonger la scolarité de 13 à 14 ans.

Deuxième idée sur laquelle les compagnons sont d’accord, c’est que l’enseignement secondaire doit devenir gratuit, pour ça qu’il y a des bourses pour soulager le poids de la scolarité. C’est d’autant plus nécessaire de le rendre gratuit car les parents même en payant ne payent pas le coût réel. Le fait de maintenir la rétribution scolaire en secondaire c’est tout simplement que ça permet d’empêcher les plus démunis d’y accéder. L’idée c’est d’ouvrir le secondaire en le rendant gratuit. Est-ce que cela veut dire qu’on va ouvrir à tous les élèves ? La question va être traitée de la manière suivante : les compagnons estiment que l’on ne peut accepter cette idée sans mettre en cause l’économie générale de l’enseignement secondaire, il faut éviter que les élèves suivent un enseignement secondaire alors qu’ils en sont incapables. Dans ce cas ça veut dire que jusqu’à présent des incapables de milieu favorisé pouvaient suivre cet enseignement puisqu’ils avaient l’argent nécessaire pour payer la scolarité, donc il va falloir désormais choisir les élèves non pas par leur origine social mais par leur capacité intellectuelle car l’enseignement secondaire à l’époque est toujours vu comme réservé à une élite (pas une élite sociale mais une élite intellectuelle). Leur idée c’est de dire que le système est aberrant car il empêche les enfants démunis qui ont les capacités pour suivre des études alors qu’il permet à des enfants de milieu favorisé qui en sont incapables.

Derrière ça il y a l’idée qu’il faut démocratiser le secondaire, démocratiser plus exactement le recrutement de l’élite des élèves. On va passer peu à peu d’un débat sur la sélection à un débat sur l’orientation. Comment aider les élèves à aire le choix qui convient à leur capacité

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En 1928 va être crée l’Institut National d’Orientation Professionnelle dont la tâche va être de former des conseillers d’orientation.

Quelles sont les solutions adoptées pour mettre en œuvre cette proposition ? Il y aura 3 propositions différentes.

3 propositions :

- Créer un premier degré de 6 ans à 14 ans, autrement dit un certains nombres reconnaissent comme solution que la totalité de l’enseignement obligatoire soit dans une seule structure. Ce qui veut dire que le primaire gagnerait 2 ans Cette position est défendue par une grande partie des compagnons qui estiment qu’on aurait une grande école publique, défendue aussi par le syndicat national des instituteurs. Une telle position, une telle solution met en cause profondément l’enseignement secondaire. On aurait un premier degré

- Une école primaire et deux cycles du secondaire. Solution proposée par le directeur de l’enseignement primaire de l’époque. Il propose de séparé le primaire et le secondaire. Il y aurait un primaire avec la totalité des classes existantes et ensuite il y aurait 2 cycles du secondaire. L’enseignement secondaire serait organisé en 2 cycles. Un premier cycle de 4 ans (classe de lycée de 6ème à la 3ème) mais il fusionnerait avec les écoles primaires supérieures et avec les cours complémentaires. Donc on aurait eu un premier cycle qui regrouperait la totalité des établissements qui donnent une scolarité allant jusqu’à la casse de troisième. Ils proposent à l’époque d’appeler cet établissement le collège et puis le lycée. Le collège serait implanté dans les villes de 5 à 10 000 habitants. A la fin du collège il y aurait un diplôme (brevet). Les trois dernières années du secondaire qui s’appellerait lycée récupérait la fin des Ecoles Primaires Supérieures et les classes de lycée qui préparent au bac. Le lycée serait limité au second cycle comme c’est le cas aujourd’hui.

- Une école primaire et un secondaire unique : On va retrouver tous les défenseurs de l’enseignement secondaire traditionnel qui ne veulent pas que celui soit couper en deux et ceux qui souhaitent un enseignement qui soit continu. Ils refusent la notion de degré. Par ailleurs ils souhaitent maintenir l’intégrité du lycée et refuse la fusion du cours complémentaires de l’école primaire supérieur avec le lycée. Par ailleurs, ils souhaitent qu’il y ait une coordination entre les différentes structures existences. Ils souhaitent seulement mieux organisé l’école mais ne veulent pas la fusionner.

S’ils sont d’accord sur la gratuite et s’interroge s’il faut orienter ou sélectionner mais on va plutôt dans le sens d’une orientation, pour ce qui est de la structure d’ensemble de cet enseignement il y a un réel désaccord.

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Dans les années 30, on a un accord sur la fusion de l’école primaire mais un désaccord sur l’enseignement secondaire.

On va maintenant se demander comment va-t-on mettre en œuvre ces idées.

L’idée fondamentale pour les compagnons c’est de faciliter l’accès à ceux qui le mérite à l’enseignement secondaire. Si tout le monde a le droit à une instruction de base, en revanche l’instruction la plus élevée doit être réservée à ceux qu’on récupère comme l’élite, une sélection qui repose sur les compétences, sur les connaissances et sur les habitus social. Quel va être le rôle du maître. De repérer ceux capable de poursuivre des études secondaire et donc il va les orienter vers le lycée. Il ne suffit pas de vouloir poursuivre les études, il faut en être reconnu digne. Le projet qui est derrière cette école unique c’est que ce n’est que par le mérite, et donc orienter pour se faire, c’est vouloir une plus grande démocratisation de l’école, un mélange social plus important mais contrairement à ce qu’on pourrait croire, tous les élèves n’ont pas vocation à accéder soit à l’enseignement secondaire et ensuite à l’enseignement supérieur seulement l’orientation ne sera plus seulement par des critères sociaux mais par des critères intellectuels.

L’école unique reste pyramidale. C’est l’école qui se veut être l’école des meilleures.

II- Du débat à la réforme, réussites et échecs de l’Entre-Deux Guerres1) La « suppression » des classes élémentaires de lycée

Il est clair qu’un certain nombre de réformes ont été mise en place.

Premier enseignement qui ne devrait pas poser de problème c’est la suppression des classes élémentaires de lycée.

Ce qu’il aurait été le plus logique c’est qu’il n’y est qu’un seul établissement primaire. Et bien en fait, on va continuer à maintenir des classes primaires dans les lycées et puis la classe primaire à l’école primaire. Simplement les petites classes des lycées deviennent des classes primaires implantées en lycée. Quelle est cette nuance ? Ca veut dire que les programmes vont être les mêmes, les professeurs de classes élémentaires de lycée vont devenir des instituteurs Alors pourquoi n’a-t-on pas été jusqu’au bout c’est-à-dire créer une seule école ? Et bien parce qu’il y a eu des résistances très forte. Résistance venue de 2 parties. Notamment des parents. Si on fait qu’une seule école primaire ça veut dire qu’on se mélange avec les autres.

Résistance des enseignants, les enseignants des petites classes de lycée étaient mieux rémunérés que les instituteurs car ils sont titulaires du bac (ce qui n’est pas le cas des instituteurs), ils ne vont pas à l’école normale, donc ils ne veulent absolument pas

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être confondu avec leurs homologues du primaire. D’où la lenteur à mettre en œuvre ce processus.

Les classes élémentaires de lycée sont supprimées sous la forme initiale mais sont maintenues à l’intérieur du lycée sous la forme de l’enseignement primaire. Donc on a deux structures avec les mêmes programmes, même professeur et donc le recrutement n’est pas le même. Jusque dans les années1960, les différences existent entre les élèves qui suivent leur classe primaire au lycée et ceux qui la suive à l’école. Quand on va en classe primaire au lycée c’est en fait pour poursuivre les études. Les instituteurs qui vont enseignés vont être triés sur le volé, l’inspection va juger les plus performants. Les classes gardent une dénomination différente. Quand on va à l’école primaire au lycée on va en douzième, en onzième, en dixième, etc… La dernière classe le CM2 c’est la septième (donc la classe avant la sixième). Alors que quand on va à l’école primaire c’est pas comme ça, cours élémentaire, cours préparatoire etc.. Les inspecteurs qui viennent visiter ces instituteurs pendant longtemps ne sont pas ceux du primaire mais ceux du secondaire. Ce n’est qu’en 1932 que commence à être autoriser les inspections par un inspecteur du primaire. L’enseignement est payant. Mes classes primaires du lycée restent l’anti-chambre du lycée. En effet, on a quelques analysent statistiques qi permettent de voir que l’entrée en sixième seulement un élève sur 2 vient d’une école primaire. Or si un élève sur 2, ça veut dire qu’il y a une sur représentation de ces élèves.

Ce n’est qu’en 1945, une loi décide de supprimer les classes primaires de lycée, pour lettre en œuvre cette loi il faudra attendre 20, les dernières classes primaires de lycées disparaîtrons dans les années 64-65.

Quand est-il des autres projets de réforme notamment pour le secondaire ?

2) Le projet de réorganisation du secondaire

Premier élément dans la réorganisation de du secondaire c’est l’échec de la mise en place d’un premier cycle du secondaire et ensuite on verra la question de la gratuité du secondaire. Il y a eu une tentative de création de collège à Saint Amand les Eaux, Edward HERRIOT ministre de l’époque, il soutient une expérience initié par le directeur de l’enseignement secondaire qui est Albert CHATELET (recteur de LILLE). Groupe scolaire inauguré en 1926 et dans ce groupe scolaire spécifique on regroupe les classes traditionnelle du secondaire de la sixième à la troisième et puis les classes d’une école primaire supérieure et les classes d’une école technique. Certains cours commun comme le français. Une expérience qui semblait prometteuse après une année commune, le choix de l’orientation se fait progressivement avec des options qui sont peu à peu définit. On a une sixième d’orientation qui correspond au projet des compagnons. CHATELET va être celui qui va essayer de mettre en place ce projet.

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Un élève qui fait sa classe de sixième à ensuite le choix entre une section classique ou une section moderne (sans latin), et une section technique. Ensuite autre idée nouvelle, c’est que l’ensemble de la scolarité serait gratuite. Cette expérience va être étendue sur le territoire dans 150 établissements, dans les collèges communaux. Souvent dans ces collèges il y avait l’EPS, le cours complémentaire donc rationalisation des moyens possible. C’est ce qu’on va appeler « l’amalgame », on va réunir les élèves de section différente dans un même cours (français, géographie). Alors finalement quel va être le devenir de ce projet de 1926 ?

Pourquoi se fût un échec ?

Première raison de l’échec qui est pédagogique. A savoir que les professeurs n’étaient pas formés à avoir un public différent. Les professeurs de lycée avaient du mal à travailler avec des élèves qui n’avait pas fait de latin. Les classes sont trop hétérogènes culturellement parlant.

Deuxième raison de l’échec qui est d’ordre démographique. Dans les années 25, on avait les classes creusent liés à la guerre mais très vite les effectifs remontent et très vite ça ne se justifie plus d’avoir de réunir les classes français dans un collège dans une classe d’eps, ou de cours complémentaire.

Troisième raison qui explique l’échec c’est une raison administrative, Qui va être directeur ? Celui du cours complémentaire ou celui du lycée ? C’est un vrai problème, la plupart du temps c’est celui du lycée qui l’emporte et ça va provoquer de nombreux mécontentement de la part du corps enseignant. Cette expérience est généralisée dans 150 classes mais elles échouent. Les deux ordres séparés sont maintenus.

Deuxième élément de la réorganisation du secondaire c’est la gratuité, elle a été précipité par la réforme précédente. A savoir qu’il semblait difficile de faire payer des élèves de classe qui venait d’établissement différents alors qu’ils suivaient les mêmes cours. Dès 1928, gratuité dans ces classes (150 classes). En 1930, une première décision est prise, désormais la classe de sixième serait gratuite partout. En 1933, la gratuité est étendue à la totalité du lycée. La rétribution scolaire est supprimée pour le secondaire. En revanche elle est toujours maintenue à l’université.

Elle sera rétablie seulement quelque années sur la partie second cycle, à partir de la seconde pendant le régime de VICHY pendant 3-4 ans.

Deuxième problème, il y a une vague démographique, il y a plus d’enfant né et donc on a une sorte de première vague démographique. En 10 ans pour les garçons, entre 1929 et 1939, le nombre d’élève qui entrent en 6ème augmente de 100%. Mouvement de scolarisation. Les allocations familiales sont créées ce qui va permettre de soulager les finances des parents des milieux populaires et accepter que leurs enfants

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continuent les études. Les professeurs de lycée s’interrogent pour savoir si on peut accepter tous ces élèves. Donc la question du mode de recrutement des élèves va se poser. On met une barrière. En 1933 va être instauré l’examen d’entrée en sixième, examen sélectif qui permet de faire le tri sur les élèves qui ont le niveau ou non. Cet examen durera jusqu’à 1956, on ouvre le secondaire mais on essaye de contrôler cette ouverture. Désormais le critère de l’argent et devenu le critère du niveau pour recruter les élèves du secondaire. Le reste des réformes n’a pas été mise en place. Va arriver un ministre qui va, dans le cas du front populaire (1936), qui dit on va mettre en œuvre le projet des compagnons. Le ministre c’est Jean ZAY.

3) Les projets de Jean ZAY (1937)

Quels sont les projets qu’il va mettre en œuvre ?

Un premier projet qui avait été discuté, c’était le projet de prolonger la scolarité obligatoire jusqu’à l’âge de 14 ans.

Le projet de prolonger la scolarité obligatoire jusqu’à l’âge de 14 ans à partir du 9 aout 1936.

La prolongation de la scolarité obligatoire interviendra qu’en 1959 à l’âge de 16 ans. A partir du premier janvier 1953, il fallait aller à l’école jusqu’à 16 ans. Première réforme il l’a fait passer sans problème. Mais cela a une conséquence. Si on prolonge la scolarité des élèves d’un an, que fait-on d’eux ? Ceux qui ne vont pas en 6,5ème que fait-on eux ? Et donc il va créer des classes de fin d’études.

Dès 1937, il propose un projet de loi qui transforme en profondeur l’école en France. ZAY, son projet : tronc commun en sixième (classe d’orientation) trois voies classiques, modernes, technique à partir de la cinquième. Le projet sera mis en échec, il ne sera jamais voté.

Il interroge le système en ordre séparé qui ne répond plus aux exigences de la société moderne et notamment d’une classe moyenne en pleine croissance. Il y avait concurrence entre le primaire et le secondaire mais le secondaire des EPS (Ecole primaire supérieur) n’était pas véritable car ne conduisait pas au bac. Le secondaire va essayer d’attirer les meilleurs élèves des écoles primaires qui comptent poursuivre les études en créant (au scandale pour les traditionnels) des classes sans latin pour attirer de nouveaux élèves. La différence entre le cours complémentaire et l’école primaire supérieure et le lycée était une différence non pas intellectuelle mais d’ordre social.

Jean ZAY se place dans le processus de la démocratisation. C’est aussi dans la logique du front populaire. Cela veut dire essayer d’ouvrir l’enseignement secondaire à tous ceux qui ont les capacités de le suivre. La question est de savoir si par la loi il va

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réussir à modifier la structure d’enseignement secondaire ou lui faudrait-il utilise d’autres moyens ?

Quel est la nature du projet de loi de l’enseignement sur l’organisation du premier et second degré ?

Ce projet de loi est déposé le 5 mars 1937. Le problème c’est que par rapport à aujourd’hui quand on dépose un projet de loi on ne savait pas combien de temps il allait falloir pour qu’il soit adopté. Aujourd’hui une année, à l’époque 8 ans était une pratique habituelle. Il savait en déposant son projet que lorsqu’il quitterait ses fonctions sont projet ne serait pas encore voté. Comme il bien conscience des limites du parlementaristes de l’époque, il va essayer de contourner le fait que la loi ne soit pas encore adopté, par l’adoption de nouveau règlement qui peuvent se faire dans le cadre de l’ancienne loi. Le texte qu’il a proposé est très bref, 22 articles. Il dessine une architecture d’ensemble, celle du projet de l’école unique car ce qui apparaît comme la pierre engulaire c’est l’accès de tous au second degré. Alors attention il s’agit en fait de choisir ceux qui pourraient utilement suivre cet enseignement donc on trouve la question de l’orientation. Il va falloir tenir compte des résultats des élèves, de leurs capacités, de leurs aptitudes, et ce n’est pas le niveau social qui doit imposer le choix des études secondaire. D’où l’idée de créer pour la classe de 6ème une classe d’orientation.

Quelles sont les dispositions du projet de loi ?

Pour le premier degré : suppression des classes élémentaires des lycées et donc dans le projet de loi est marqué que l’école élémentaire publique se donne désormais dans les écoles primaires publiques et non plus au lycée (Article 3). Tous élèves suivra des cours en primaire et ne commencera pas par le lycée. Sanctionnée par le certificat d’étude que l’on passe à 11-12 ans. Pour les élèves qui ne poursuivent pas dans le secondaire, ils pourront suivre une scolarité en cours complémentaire ou en enseignement post scolaire c’est-à-dire les cours du soir.

Pour le second degré : Il est gratuit. Pour entrer en sixième, dans la classe d’orientation, il faut être titulaire du certificat d’étude primaire alors que les élèves qui allaient à l’école primaire du lycée ne passaient pas le diplôme. La question de l’orientation pose problème. Sera-t-elle obligatoire ? Il faut préciser que cette orientation ne sera pas une orientation professionnelle c’est-à-dire qui détermine le métier exercé plus tard par l’élève mais c’est sur les capacités dont dispose un élève pour renseigner les familles. En fonction de leur aptitudes ils pourraient passe d’une classe à l’autre. Alors quelles sont les conséquences sur l’organisation du second degré ?

Les écoles primaires supérieures disparaissent, elles sont fondues dans le second degré moderne c’est-à-dire la section sans latin. En effet dans les classes

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d’orientation il n’y aura plus de latin, si on met du latin, des élèves ne pourront pas choisir, le latin commencera seulement en cinquième dans la section classique. Rien est dit sur les sections techniques mais normalement doivent commencer en 5ème.

Au bout de ces 4 années d’étude secondaire il y aurait un diplôme d’Etat puis ensuite 3 ans plus tard le bac (toujours pour le technique)

La formation des maîtres : certain flou, l’idée serait que tous les enseignants devraient posséder le bac y compris ceux qui enseignent en primaire plus un certificat d’aptitude pédagogique. Pour le second degré toujours l’agrégation et un nouveau concours dont le contenu n’est pas précisé. Toute cette formation impliquerait une formation professionnelle. Cela veut dire qu’on donnerait une formation pour enseigner ce qui n’était pas le cas pour les professeurs du second degré.

Comme il est conscient que le débat se prolonge sans fin, il utilise la procédure réglementaire en contournant la loi. En s’appuyant sur la loi existentielle (celle en rigueur) il va poser des règlements, des décrets qui vont permettre de mettre en œuvre des propositions. Il crée les classes à titre expérimentales hors c’est une grande nouveauté car aucun ministre n’avait lancé une expérimentation. L’idée était de repérer les difficultés avant de généraliser la réforme.

C’est à la rentrée de 1937, les enseignants ne sont pas du tout préparés. Stage organisé pour former les enseignants. En octobre 37, 172 classes ouvertes dans 45 établissements quel que soit le type d’établissement. L’expérience s’appuie sur l’expérience échouée de Saint Amand les Eaux.

En quoi consiste ces classes ?

Ces classes consistent à ce que tous les élèves fassent un travail manuel. Un livret accompagne les élèves pour les aider à faire leur choix d’orientation qui sera de la responsabilité des familles (nouveau à l’époque). C’est l’occasion d’expérimenter une nouvelle pratique pédagogique. Deux points importants : 25 élèves par classes, et moins de professeur, 4 ou 5 professeurs en 6ème et non plus 10 ou 15.

Une heure de concertation pour les enseignants, on développe des méthodes actives où les élèves sont acteurs de leur formation (n’écoutent pas seulement les cours magistraux) et des études dirigées où on les aide à faire leur travail. 80% venait du primaire et 20% venaient du secondaire.

Au bout d’un an quel choix font les élèves ?

2 tiers des élèves choisissent le classique et moderne et 1 tiers choisissent le technique. D’après le bilan fait à l’époque, il semble qu’il y ait de nouvelle relation nouées avec les parents d’élèves et des nouveaux rapports avec les élèves car il y a

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moins de cours magistraux. En 38-39, l’expérience continue. Après 39, guerre donc expérience arrêtée et reprend en 45 pendant 5 ans.

Deuxième élément de transformation de l’école : Il change l’appellation des directions ministérielles.

- Direction du premier degré- Direction du secondaire : direction du second degré

Les classes primaires du lycée passent sous la direction du premier degré.

Autre création : centre d’orientation professionnelle, rattaché à l’inspection d’académie.

Dernier élément de création : les classes de fin d’études ce sont des classes créées pour tenir compte de la prolongation de la scolarité obligatoire et ça a été fait. L’idée était de faire trois choses :

- Une initiation à la culture- Complément d’instruction pour les enfants qui ne poursuivaient pas les études - Leur donner une orientation professionnelle

C’est une sorte de transition entre l’école et la vie active. Ce qui va dire aussi et ça veut dire que les pratiques pédagogiques des enseignants vont devoir être transformé car il s’agit de préparer des élèves à la vie active et non plus des élèves qui vont préparer un diplôme. C’est une sorte de sas qui leur permettrait de mieux s’intégrer dans la vie active.

Première tentative de transformation effective. Jean ZAY n’a pas pu mener à bien son projet et donc c’est resté à ‘état embryonnaire.

04/03/2019

Comment peu à peu le projet d’une plus grande démocratisation c’est mis en place ?

4) Vichy et l’école

L’école de vichy c’est ce que l’on appelle « l’école de la révolution Nationale» qu’est-ce que la révolution nationale ? C’est un projet politique fondé sur un principe qui est l’inverse de celui des compagnons, c’est le principe de l’élitisme et le refus de l’égalité, et donc c’est de ce fait l’antithèse du projet de l’école unique. On peut penser que le régime de VICHY (fin juin 1940- milieu août 1944), ce régime devrait avoir une position en matière d’école à cette longue marche vers l’école unique.

Quelle est l’idéologie du régime ? Quels sont ces projets et quelles sont les réformes qui tentent de mener à bien ?

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Pendant toute cette période il y a eu 6 ministres de l’éducation, dont 2 qui sont restée longtemps.

L’idéologie :

La révolution nationale. Il faut savoir que depuis longtemps le maréchal PETAIN est intéressé par la question de l’école. Son orientation est de dire que par le passé on sait trop intéressé à l’instruction des enfants et pas assez à l’éducation des enfants. Il faut inverser les choses. Il critique ce qi lui paraît être l’intellectualisme et l’encyclopédisme de l’école de la république. Il pense qu’il faut revenir à une vraie éducation morale, et cette éducation morale devrait reposer sur 5 piliers.

- Le respect pour l’homme- La famille- La société- La patrie- Le travail.

Ces 5 éléments doivent orienter l’éducation morale. Il faut une révolution à l’école. Une révolution qui reconstruit une communauté par opposition à ce qu’il estime être l’individualisme rampant que de la société républicaine.

Il reprend à son compte les arguments entendus en 1870, la défaite est due aux enseignants qui ont mal enseigné. De ce fait il faut réformer l’éducation nationale. En 1941, PETAIN se pose comme le grand père de la nation, il se met en scène à la radio et dans les journaux. Il parle devant des enfants et ils vont leur faire un discours, il leur dit « je compte sur vous pour reconstruire la France ».

L’école nationale telle qu’il l’a conçoit est un prolongement de la famille et non pas une rupture et donc doit reposer sur une forte connotation morale et disciplinaire, il faut une pédagogique solide. Il s’oppose à ROUSSEAU. Il invite les enfants à participer à la naissance de la grande Europe c’est-à-dire l’union avec l’Allemagne nazi. Il faut être clair et non caricaturale. Jamais en France il y a eu d’école nazie et fasciste dans la mesure où le gouvernement organisait lui-même son système scolaire. C’est une conception conservatrice de l’école.

Quels sont les projets ?

Le premier c’est de faire table rase du passé. Ce qui a été décidé antérieurement doit être effacé. C’est d’abord une école qui veut s’opposer à toutes dissidences. Or pour parvenir à cette opposition il y a plusieurs fins. La première c’est de mettre en place les lois discriminatoires. En juillet 1940, sont révoqués les enseignants et administratifs qui ont exercé les fonctions politiques soit au parti socialiste et communiste, les trois quarts des inspecteurs d’académies ont été révoqués.

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En aout, liste de proscription de formaçon, ces listes paraissent au journal officiel, et une fois qu’on est dans le journal officiel on ne peut plus exercer sa fonction de fonctionnaire. Soit on est mis en retraite soit mis à la porte. En octobre, le statut des juifs. Toutes personnes juives doit se déclarer, plus tard ça aboutira au port de l’étoile.

Autre mesure : interdiction des organisations syndicales, 15 aout 1940, syndicaux d’instituteurs sont interdits. Ils sont remplacés par des organisations qui vont dans le sens du régime. On a une union corporative des instituteurs qui est créée à la place du syndicat national des instituteurs.

Troisième mesure : suppression des organes de consultation ou de leur de la mise en sommeil du conseil supérieur de l’instruction publique (avis sur les programmes nationaux), des comités départementaux. Au niveau des départements, on a les comités département (avis sur l’organisation de l’enseignement primaire) ils sont réduits.

Dernière mesure : le 18 septembre 1940, sont supprimés les écoles normales primaires. Il va falloir trouver un autre moyen de former les enseignants.

Il faut diffuser la nouvelle doctrine, donc va être crée un bulletin nationale de l’enseignement primaire à partir de 1943. Le retour dans les établissements secondaires, de l’idée qu’il faut défendre l’humanisme classique. Il va falloir réserver les lycées à ceux qui pratiquent le latin et le grec, les autres iront dans l’enseignement moderne technique ou agricole.

La simplification des programmes : Une volonté de lutter contre le surmenage (le trop plein de connaissance) et comme il faut des enfants et adolescents qui est un corps sain et bien on va développer la médecine préventive. D’où la création d’une nouvelle discipline « l’éducation générale et sportive ». Il allie à la fois moralisation et activité sportive. Au début de l’école, les enfants font de la gymnastique. « Général » ça renvoie à la moralisation. Développement important de l’activité physique.

Tout cela est lié au culte du chef, on va développer ceux qui ont cette qualité de chef et le culte du héros, ceux capable de se sacrifier pour la nation. Deux éléments complémentaires, le premier c’est la fermeture des écoles normales et l’autre c’est la question du privée.

La fermeture des écoles normales, elles sont supprimées à partir du 1er octobre 1941. Il va falloir organiser la transition entre les 2 phases. Le nouveau concours crée en 1942 précise que désormais tout futur instituteur devra être bachelier, alors que jusqu’à présent ils étaient titulaire du brevet supérieur (donc de l’ordre du primaire).

Il devra jurer sur l’honneur comme quoi il n’est pas juif et signé un papier comme quoi il n’appartient pas à une société secrète. S’il ment il ne pourra plus enseigner.

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On est en 1941, plus d’école morale donc où aller ? Nouvelle structure administrative crée « les instituts de formations professionnelles ». Cet institut offrira une scolarité d’un an, sous forme de 4 stages. Un stage théorique de 3 mois, on apprend l’histoire de la pédagogie, la morale professionnelle, la législation professionnelle, le folklore et la psychologie de l’enfant, A raison de 53h par semaines pendant 3 mois.

Deuxième phase, on va 3 mois dans diverses écoles primaires publiques du département, on doit rédiger un rapport sur les 3 stages.

Troisième phase : stage de 3 mois soit dans un établissement agricole, une école technique ou un établissement d’enseignement ménager.

Enfin un stage d’un mois dans un établissement régional d’éducation physique (physiologie, l’hygiène, la gym).

Cette formation est brève, elle est nomade, caractère nomade qi à l’époque est compliqué car les voies de communications sont parfois difficiles suite aux bombardements. Certains estiment que ces instituts ne mettent pas accès l’accent sur le rôle idéologique que doit jouer l’école.

Les instituts de formation professionnelle, on souligne le fait que c’est bien une profession d’exercer le métier d’instituteur.

L’enseignement privé :

Deux éléments importants.

Première mesure : D’abord pour améliorer l’enseignement public et ensuite pour aider les établissements privés. Améliorer l’enseignement public c’est-à-dire en changer l’esprit. Ainsi en 1941, il va y avoir un ministre (CHEVALIER) qui va demander que l’on rétablisse les crucifix dans les écoles publiques.

Deuxième mesure : introduire le catéchisme à l’école et non plus à l’extérieur. Troisième éléments: On sait que les congrégations n’ont plus le droit d’enseigner depuis 1904 dans les établissements privé et public, le régime de VIVHY décide de rétablir le droit d’enseigner aux congrégations en 1940.

La mesure la plus importante c’est une mesure de novembre 1941 où il est décidé d’octroyer une aide exceptionnelle aux écoles primaires qui en ferait la demande. Aide due aux circonstances de la guerre et seulement pour le primaire et théoriquement c’est pour les écoles où il y a un déficit.

La réforme du secondaire, (1941) c’est la réforme de CARCOPINO. Une réforme qui se voulait conservatrice mais en fait poursuit en partie ce que ZAY avait envisagé. Pour le primaire il y aurait deux cycles. Le premier de 6 à 11 ans (cours préparatoire, cours

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élémentaires, cours moyen) premier cycle qui se terminerait par un nouvel examen. Il permettrait d’entrer en classe de sixième. L’idée c’est qu’il y est seulement 20% des élèves qui le réussissent. On aurait un second cycle de 11 à 14 ans, qui s’appellerait le cours supérieur, serait réservé aux élèves qui n’auraient pas obtenu le diplôme qui permet d’entrée en sixième (c’est un peu une voie de garage). Quel constat peut-on faire ? On constate que finalement il y a beaucoup d’élève qui réussissent le diplôme d’entre et donc ils vont tous au lycée. Et donc il n’y a pas assez de place aux lycées pour accueillir tout le monde. Et donc cet examen qui va sélectionner les meilleurs élèves du primaire et leur permettre d’entre dans les classes de lycée.

Comment les programmes mettent-ils tout en place ?

Première élément fondamental, c’est l’éducation morale, il faut que l’école donne une plus grande place à cette dimension. Ensuite il y a l’éducation intellectuelle qui vient en second et l’éducation générale à base de sport et d’éducation civique. Tous les matins relevés du drapeau + chants + gymnastique.

L’éducation morale prend appuie sur la devise « travail, famille patrie » et insiste sur l’importance du travail de la terre, de l’artisan, du rôle de la mère, c’est PETAIN qui crée la fête des mères. La géographie va inviter à aimer son village. Orientation qui ont du mal à se mettre en place car les moyens matériels sont compliqués. Une partie des écoles sont réquisitionnées pour soigner les blessés de guerre, les enfants à la ville ont faim. On manque de papier, de cuir pour faire des chaussures, etc… si bien que la fréquentation scolaire va chuter durant cette période.

Alors pour le secondaire, c’est de réserver à une élite. Le lycée était gratuit depuis 1933, on revient sur la gratuité à partir de la classe de seconde. Donc en seconde le lycée est de nouveau payant. On peut avoir une bourse seulement si on a 12 de moyenne.

Création de 2 types d’établissements : le lycée classique et le collège moderne qui suppriment les écoles primaires supérieures, ça veut dire que le secondaire du primaire disparaît, il devient collège moderne, ce qui veut dire aussi que le diplôme « brevet supérieur » disparait et donc les élèves peuvent préparer le bac.

Comment est organisé le lycée ? Le lycée rétablit le latin pour tous, (plus aucune section sans latin). Il y aura en définitive 5 voies qui vont être proposées au niveau du bac (philo, science, science expérimentale qui correspondrait aujourd’hui à la section SVT, projet de mise en œuvre d’un bac technique, et le projet de créer un bac rural). Contradiction d’un élitisme et d’une ouverture plus grande. Ces sections resterons après la guerre.

Ensuite le collège moderne (c’est un LYCEE qui mène au bac, ce n’est pas un collège au sens qu’on l’entend aujourd’hui). Ce collège moderne remplace les écoles

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primaires supérieures. Le primaire a perdu une part importante de sa formation. Il remplace aussi les écoles professionnelles et techniques et on va donc créer un nouveau corps de professeur pour y enseigner. Si dans les lycées classiques ce sont les agrégé qui enseignent, dans les collèges modernes le nouveau corps des professeurs s’appelle « professeurs certifiés ». Le bac se déroule comme d’habitude en première et en terminale. Il est prévu de créer, prévu un examen d’entrée en faculté (jamais mis en place) et il y a l’idée de crée un numerus closus (en première année de médecine) dans les facultés de médecines. Ces deux mesures ne sont pas mises en place faute de temps.

L’enseignement technique : il concerne des enfants après la scolarité obligatoire jusqu’à 18ans. Il y a un problème à l’époque c’est qu’est-ce qu’on fait des jeunes qui ne vont plus au service militaire ? On va créer des centres de jeunesse en 1940, organisent un préapprentissage suivi d’un apprentissage professionnel. Ces centres de jeunesse changeront d’appellation en 1944 « centre d’apprentissage ». Il y aura ensuite des collèges d’enseignement technique et des Lycée d’Enseignement Professionnelle qui ont pour ancêtre les centres d’apprentissage. Pour mémoire, savoir qu’un enseignement postscolaire obligatoire est créé dans l’enseignement de l’école.

Bilan de cette période : Sachant qu’il y a eu beaucoup de projet mais peu on peut être mis en œuvre. On peut dire qu’une partie des propositions de la période précédente ont été reprise et ont pu perdurer. ZAY avait prévu avant de supprimer les EPS et donc création des collèges modernes avec création d’un nouveau corps d’enseignants. Le point le plus nouveau c’est que désormais les élèves issus du primaire alors que la mentalité et l’orientation étaient très conservatrice et très élitiste, et bien ils peuvent obtenir le bac et donc pourrait aller en faculté.

VICHY qui souhaitait mener une politique élitiste et bien à contribué au développement de cette école unique qui va poursuivre sa marche pendant la quatrième République.

III- Ambitions et échec de la IVème République

1) La commission Langevin-WALLON (1944-1947)

Entre 1944 et 47 on a un gouvernement provisoire dirigé par DE GAULLE. Vote de la constitution, 4ème République en 1958, instaure un régime parlementaire avec un président qui a assez peu de pouvoir. Vincent AURIOL et René COTY. En octobre 1958, failli y avoir un coup d’état avec les généraux français en ALGERIE, donc de gaulle est venu en recours et il a demandé les pleins pouvoirs pendant 6 mois, et le vote d’une nouvelle constitution le 5 octobre 1958.

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Deux moments importants pour l’éducation : la décision de mettre en place à la suite des projets qui avaient été réfléchi à ALGER, c’est-à-dire en France libre par la commission LANGEVIN WALLON qui va essayer de redéfinir le système d’éducation français et puis une tentative de mettre en œuvre cette réforme.

La commission :

Le gouvernement provisoire qui été ALGER, à partir de 1943, 2 gouvernements en France, l’ALGERIE étant un territoire français. La France s’est installée en ALGERIE et DE GAULLE était chef du gouvernement provisoire en ALGERIE. Puis en 1944, le gouvernement provisoire de la République qui lui est à PARIS. Puis la 4ème République vont définir des projets de réformes en matière éducative. Le gouvernement provisoire en 1944 met en place une commission de réformes. Commission LANGEVIN WALLON. C’est le nom des deux présidents successifs, Paul LANGEVIN qui était un physicien et mort avant de signer le rapport est donc remplacé par un psychologue, Henry WALLON.

Quelles sont les conclusions de ce rapport ? Le rapport qui a impliqué de nombreux débats, de nombreuses réunions a été remis en 1947. Cette commission va servir de référence pendant toute la 4ème République, elle est l’aboutissement de 2 courants de pensée. Les partisans de l’école unique et de l’école nouvelle. Dans le premier cas, il s’agit de réformer les structures, dans le second cas il s’agit de réformes pédagogiques. La commission reprend une idée déjà présente tout au long des années 30 et 40, l’idée d’organiser la scolarité en degré successif d’enseignement. Entre les 2 degrés il y aurait un cycle intermédiaire d’orientation. L’école élémentaire s’appellerait premier degré. Suivi d’un cycle intermédiaire d’orientation de 11 à 15 puis un cycle de détermination de 15 à 18 ans (trois dernières années de lycée). Tous les maîtres quel que soit leur degré d’enseignement (en premier ou second degré devraient être licencié, idée que désormais les enseignants ont une même formation.

Toutefois pour les cycles les plus élevés, les enseignants seront spécialisés, il y aurait deux formes de formation, une formation plus spécialisé pour ceux qui enseigne à la fin du processus d’enseignement. Ce qui est nouveau dans cette perspective c’est que l’on conçoit l’école en fonction des aptitudes des enfants. Ce n’est pas un hasard cette conception, car il y a tout le courant des psychologies des apprentissages de l’enfant, ce courant montre qu’il y a des étapes à franchir pour les enfants et qu’il faut les respecter. On ne peut pas demander la même chose en fonction de l’âge des enfants. Au 19ème siècle, un élève de maternelle devait apprendre à lire et écrire alors qu’il ‘en était pas capable. Changement de paradigme qu’un enfant à différents rythmes que les celui des adultes.

Quel a été le résultat de la commission ? Quand le rapport est remis, les propositions formulés par la commission ont été écoutées mais n’ont jamais reçu le moindre

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début d’application. Plusieurs raisons. Raisons technique : pas de budget, pas prévu le coût d’entrainer le coût de la scolarité obligatoire jusqu’à 18ans. La caractéristique majeure de cette période, c’est une période où l’on tente des réformes qui échouent régulièrement. Pourquoi elles échouent ? 2 raisons : première raison : les corporatistes, les gens du primaire défendent le primaire et ceux du secondaire défendent le secondaire. Deuxième raison : les parlementaires sont timides et n’osent pas affronter l’opinion publique car le débat fondamental porte toujours sur l’école primaire. Qui allait enseigner dans cette école ? Les gens des cours complémentaire ou ceux du premier cycle du lycée ?

2) Une volonté réformatrice mise en échec : le projet Billières (1956)

Ministre de l’éducation Nationale pendant un an. En 1956, ce ministre propose en suivant les recommandations de la commission LANGEVIN-WALLON, il propose de crée un cycle d’orientation de 2 ans. Dans ce cycle enseignerait à la fois des maîtres du premier et du second degré. Le débat a été rude, la France allait s’effondrer, imaginer que des professeurs du primaires enseignent avec des agrégés, des gens qui n’ont pas de bac enseignent avec des gens qui sortent de l’école normale supérieure donc il y a un débat rude entre les syndicats, certains estiment qu’on allait primariser le second degré, entre les associations de spécialiste, notamment l’association de défense du français et du latin et puis la société des agrégés qui n’imaginait pas un seul instant qu’un enseignant du primaire puisse enseigner en sixième. Les pressions sont fortes sur le parlement pour qu’en définitive le projet soit abandonné en 1957.

Le rapport de la commission LW sert de référence, d’unification idéologique, mais on ne l’applique jamais. On arrive à la fin de 1958 dans une situation complexe. Pourquoi ? Avec ce qu’il s’est passé pendant la guerre, on a l’ouverture des classes de sixième donc on a dans les établissements d’abord primaire puis secondaire, on a le début de l’effet baby-boom. Les structures du lycée deviennent totalement inadaptées.

IV- Réussites et limites de la 5ème République

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En 1959, un nouveau régime entre en fonction, c’est celui de la 5ème République. La différence entre la 4ème et la 5ème République c’est qu’on a un gouvernement fort. Un président qui a du pouvoir alors que le parlement a moins de pouvoir que lors de la 4ème République.

1) La réforme BERTHOIN et la création des CEG (1959)

On va avoir les premiers pas de la création des structures que l’on connaît aujourd’hui. Le nouveau régime par DE GAULLE et comme premier ministre Michel DEBRE, veut prouver et signifier publiquement qu’il est capable de moderniser le pays. Hors pour que l’économie puisse se développer il fallait disposer d’un nombre suffisant de cadre formés. Le plan prévoyait que dans les années 60, il fallait embaucher 25 000 nouveaux ingénieurs, enfin plus exactement qu’il allait manquer 25000 ingénieurs donc on va changer l’orientation de l’enseignement.

Une féminisation importante dans l’enseignement. La réforme BERTHOIN quel est son contenu ?

Il y a 2 réformes

- Le prolongement de la scolarité obligatoire (toujours à 14 depuis 1936) BERTHOIN décide de prolonger la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans. Il précise une chose. Cette mesure doit concerner seulement les enfants nés à partir du premier janvier 1953. Son entrée en vigueur n’aura lieu qu’en 1967.

- Les structures de l’enseignement secondaire sont légèrement changées. Il reprend une partie des orientations du projet BILLIERES sauf que maintenant il a des assises politiques pour les mettre en place. En effet, René BERTHOIN créer un cycle d’observation de 2 ans en classe de 6ème et de 5ème. Cela veut dire quoi ce cycle ? Cela veut dire que l’on regarde ceux de quoi les enfants sont capables. Le premier trimestre est identique (sans latin) en revanche apparaît dès le second trimestre la différenciation habituelle et donc on enseigne le latin. Il y a donc 2 sections, une section classique à partir du deuxième trimestre et la section moderne.

Les cours complémentaires changent de nom, désormais ils vont s’appeler « collège d’enseignement général » mais l’implantation de ces cycles d’observation, n’implique pas la création d’un nouveau type d’établissement, en effet ces cycles sont implantés soit en collège d’enseignement général (CEG) soit en première année de lycée (en sixième). Don il y a toujours deux établissements. D’un côté dans les CEG n’enseignent que des instituteurs et de l’autre dans le premier trimestre de lycée n’enseignent que des professeurs agrégés. Il n’y a donc pas de mélange des élèves. Très rare ont été les élèves qui au bout d’un trimestre dans un CEG (où il n’y avait pas

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de latin) demande à faire du latin et donc aller au lycée. Et peu d’élèves de lycée qui n’ont pas continué en section classique.

Malgré tous les CEG ont réussi. De façon quantitative le résultat est là, en effet entre 1959 et 1964, les effectifs scolarisés dans les CEG (établissement s de proximités) augmentent de façon considérable. En 5 ans augmentation de 66%. Alors que dans le même temps, les effectifs scolarisés en lycée n’augmentent que de 16%.

Les CEG se multiplient dans les cantons, on construit beaucoup et on va industrialiser les constructions. On va multiplier les baraquements provisoires (préfabriqués). Il y a une demande importante mais l’offre suit. Ils sont au plus près de la population qui est en pleine croissance démographique, alors qu’à l’inverse les lycées sont implantés uniquement dans les grandes villes et de ce fait accueille moins de population.

Une chose à comprendre qui explique le résultat favorable pour les CEG, la transformation des classes complémentaire en CEG c’est accompagnée d’une mesure qui est la suivante :

Chaque CEG doit comporter au moins 4 classes et dispose d’un directeur ou d’une directrice. Un cursus scolaire complet qui se met en place. Par ailleurs, le niveau d’exigence en matière de formation des enseignants est à crier. Les instituteurs doivent être licenciés donc avoir fait des études universitaires. On va créer un grade spécial qui est le certificat d’aptitude à l’enseignement en CEG en 1960. Donc un nouveau corps de professeur est créé, les professeurs de CEG, ils doivent enseigner deux matières. La réussite incontestable des CEG vont contribuer à une augmentation du niveau culturel de la population française. En revanche il y a un échec c’est que l’on n’a pas réussi à créer un cycle d’observation unique. En effet le cycle d’observation se trouve soit en CEG soit au premier cycle de lycée. Ce qu’il manque aux CEG c’est d’être une structure unique. Cette structure on va la voir se décider avec la réforme qui suit.

11/03/2019

2) La réforme FOUCHET et la création des CES (1963)

Il faut se remettre dans l’esprit une espèce de construction qui se fait peu à peu depuis les années 20 avec beaucoup d’interruption. Il était temps d’ouvrir le second degré à un nombre beaucoup plus important de jeune que dans le passé. Ce qui avait comme conséquence de fusionner l’enseignement primaire supérieur et le premier cycle de lycée qui allaient devenir des collèges, cela va se mettre en place tout au long de la 5ème République qui est solidement assise.

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L’ordonnance BERTHOIN du 6 janvier 1959, elle reprend un principe proposé par BILLIERE, le principe d’une école moyenne. Comme il a rencontré beaucoup de difficulté, il ne créer pas de structure nouvelle, il prolonge la scolarité obligatoire de 2 ans pour les enfants nés en janvier 1953. Cela va avoir comme effet d’obliger 1/3 des élèves à prolonger leur scolarité. A l’époque les classes d’âge sont très nombreuses donc 200 000 élèves par an en plus. Ensuite, il ne crée oas une structure nouvelle, il crée un cycle d’observation de 2 ans. Il change le nom du cours complémentaire, il les appelle CEG. On utilise le mot « collège » comme un établissement de deuxième cycle du secondaire. C’est une réforme à minima car cette réforme ne brasse pas les maîtres.

Au cours du premier trimestre, on va donner un avis aux familles sur le type d’étude que pourrait suivre les élèves. Les élèves peuvent changer d’établissement. Le premier point commun entre les établissements c’est le premier trimestre. Dans ce dossier scolaire, il y a des observations psychologiques, des tests psychologiques qui étaient conservés dans le dossier des élèves. Après ce premier trimestre d’observation, les élèves vont reprendre la section moderne ou classique ou soit dans le technique. Ils peuvent passer d’un établissement à un autre et il y en aura pas beaucoup qui le feront. Il y a 5 possibilités offertes aux élèves : C’est un enseignement général long qui dure 5 ans et qui conduit à 5 bac qui sont la philosophie, les sciences expérimentales, les mathématiques, le technique. Et un nouveau bac est créer celui d’économie. Ensuite, il y a ceux qui ont l’enseignement général cours qui dure 3 ans, après, on a 3 voies techniques : la voie de l’enseignement professionnelle long qui dure 5 ans et qui conduit au BTS qui viennent d’être créer, il y a un l’enseignement professionnel cours. Ensuite, il y a un enseignement terminal qui dure 3 ans qui débouche sur un diplôme de fin d’études, une attestation de fin d’études car il n’y a pas d’examen. On place les élèves qui ont du mal à poursuivre leur scolarité. Comment cette ordonnance a-t-elle été accueillie ? De façon pas toujours très enthousiastes car certains pensait que ça allait trop loin et d’autres pas assez qui estimaient qu’il fallait transformer l’organisation scolaire française. Ce qui va nous permettre d’aborder assez rapidement en 1959. En 1963, une nouvelle réforme, on appelle ça la réforme CAPELLE-FOUCHET avec la création des collèges d’enseignement secondaire (CES). Quelle est le contenu de la réforme ? Ses effets ? Les difficultés rencontrées ? Difficultés qui vont aboutir à la réforme HABY.

Au sein du gouvernement, le premier ministre (POMPIDOU) n’était pas d’accord avec la proposition de son ministre de l’éducation Nationale. Il souhaitait avoir 2 voies séparées. La voie du lycée qui commencerait en sixième, ce qui correspondrait à ce qui existe encore aujourd’hui. Et puis la voie (12’) cours complémentaire, et les élèves n’iraient pas plus loin que la classe de 3ème. Donc il souhaitait maintenir les choses séparés. Or ce n‘est pas l’inspiration qui doit guider les réformateurs du ministère de

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l’éducation nationale. Donc c’est pour nous montrer aussi qu’à l’intérieur des structures gouvernemental il y a des désaccords et des différences importantes.

Le point très important qui est apporté c’est celui-ci : L’orientation décisive des élèves est reportée de 2 ans. Donc ce n’est plus en 5ème, ce n’est plus à la fin du cycle d’observation mais à l’issu de la classe de troisième. On a 2 cycles : cycles d’observation qui dure 2 ans (6-5ème ). Puis le cycle d’orientation (4-3ème). De ce fait le ministre fait accepter contre son gré (le premier ministre a découvert la création des CES, le ministre lui avait vendu que ça serait à titre expérimental et puis s’est aperçu que ce n’était pas à titre expérimental et il était furieux mais il n’empêche qu’il ne pouvait pas revenir en arrière. On crée un collège d’enseignement secondaire. Cela veut dire qu’on est en train de séparer les premiers cycles de lycée des seconds cycle, et que les cours complémentaire devenu CEG vont peu à peu fusionner dans un nouvelle établissement qui est le CES. Donc les lycées vont perdre leur premier cycle ainsi que les classes primaires de lycée.

Nouvel établissement : collège d’enseignement secondaire qui regroupe 3 sections

- Une section classique- Section moderne- Section de transition

Cela ne se fait pas dans l’année 63 mais va aboutir plus tard à cet ensemble-là.

Les transitions sont réservées aux élèves incapables de suivre les 2 autres sections. La marche vers l’école unique s’accentue, désormais dans un même établissement CES on va voir cohabiter différent types d’enseignement et surtout (nouveauté par rapport au CEG) des professeurs de cultures différentes. Il est clair que ces différentes sections qui cohabitent dans un établissement sont différentes dans leur programme et rendent difficile le passage d’une à l’autre. Il n’y a pas encore l’idée d’un tronc commun, c’est-à-dire d’un enseignement identique pour tous les élèves en sixième.

Effet du décret du 3 aout 1963 qui crée les CES :

Premier point c’est que désormais il n’existe plus qu’une seule structure : les CES.

Depuis 1959, à cause du boom démographique, les CEG se sont multipliés. Ils ont répondu de façon rapide à la demande de scolarisation. Mais le revers c’est que ces établissements sont petits, la plupart on a un ou deux classes par niveau. La question va être de transformer progressivement en établissement plus important car la création du CES représente un pas décisif pour la mise en place de l’école unique dans la mesure où l’on unifie les structures.

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La limite c’est que les enseignements restent juxtaposé puisque les méthodes et objectifs ne sont pas les mêmes selon la formation des professeurs. Ce que l’on constate c’est une réelle inégalité et une hiérarchie dans les sections.

Les bons vont en classique, les moins bons vont en moderne et les encore moins bons vont en transitoire. Donc inégalité d’ordre sociale. L’école ne les corrige pas et parfois même, elle les amplifie. A l’époque pas l’idée de donner plus à ceux qui ont des difficultés. La démocratisation est encore en chemin.

Limites, difficultés de l’école unique :

Entre 1963 et 1969. En 1963 sont créés 20 CES pour toute la France et d’abord en milieu rural. En 1969, on compte 1689 CES en France. Effet réel qui est double. Les élèves sont au rendez-vous et l’ETAT aussi puisqu’il construit des bâtiments. La différence entre un CES et un CEG (collège d’enseignement général) c’est que le CES est la construction des bancs de l’Etat et pas des communes. Nationalisation, on passe d’un niveau communal à un niveau national.

Le centre de la scolarité est une charge de l’Etat. Ce n’est pas sans poser de difficultés. Il faut réunir sous le même toit des corporations aux traditions différentes. Un professeur de lycée et un instituteur n’ont pas du tout la même approche éducative. Certains souhaitaient la création d’un corps de professeurs de collèges différent du corps des professeurs agrégés. Donc on aurait eu 3 types d’enseignants : les instituteurs, les professeurs de collèges et les professeurs de lycée. Volonté des syndicats du premier degré du primaire qui souhaitaient ça.

Débats internes virulents. Ces débats vont être accentués par les évènements de mai 68, remise en cause de la conception hiérarchie de l’éducation et des pratiques pédagogiques. Il faut préciser qu’à cette période, la construction des CES va entrainer l’industrialisation de la construction. Pendant ces années, on inaugure chaque jour un CES en France. Les constructions vont être industrialisées. On va fabriquer en usine la structure, on livre le collège en pièce.

Les collèges CES et CEG comme les lycées deviennent tous mixtes. Cela ne se fait pas en 63-64, mais pendant toute cette période-là, jusqu’en 1970 la mixité va se rependre dans tous les établissements. Donc tous ces établissements deviennent mixtes mais ils séparent. A savoir que les petites se trouvent à l’école primaire, les moyens se trouvent dans les CES, et puis les plus grands sont au lycée puisque désormais l’enseignement primaire se termine à l’âge de 11 ans. Les CES c’est entre 11 et 15-16 (fin de la scolarité obligatoire) et le lycée commence à 16 ans.

Il reste un problème difficile à résoudre, qui distinguait le classique du moderne : Le latin. Si on était en classique on faisait du latin sauf le premier trimestre. Pour fusionner les établissements les CEG qui eux ne faisaient pas de latin et bien il y avait

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un problème. En 1968, FAURE (nouveau ministre) introduit une réforme importante. Il décide que le latin ne serait plus enseigné qu’à partir de a classe de 4ème.

Autres réforme importante : Les professeurs de CEG n’appartiendraient plus au corps des instituteurs. On va créer en 1969 un nouveau corps de prof « les professeurs d’enseignement général de collège » les PEGC, qui vont être des professeurs qui vont faire des études universitaires, donc il quitte le monde de l’école normale et donc suivre des cours à l’université. En revanche pour les distinguer des certifiés et des agrégés ils enseignent deux matières.

En 1974, nouveau rapprochement qui se produit. On fusionne les sections classiques et modernes, comme il n’y a plus de latin en sixième et cinquième c’est plus facile. En sixième et cinquième ne suscite plus que 2 sections La section dite normale et la section à programme allégé. Cette classe est l’héritière des classes de transition. On est en marche vers l’unification des structures.

3) La réforme HABY (1975) mais mise en place qu’en 77

Ce collège à 2 pères qui avaient pourtant une approche différente. La politique éducative de Valery GISCARD d’ESTAING (1926- à aujourd’hui) et de René HABY (1919-2003)

A) Les prémices :

Après 1968, il y a ces 2 sections et le latin qui a été repoussé. On se demande comment accueillir tous ces enfants. Est-ce que le modèle est celui du lycée ou bien celui du collège ? On a conscience qu’un public nouveau arrive qui ne faisait pas d’étude jusqu’à présent.

Le ministre doit multiplier les rapports, les collocs, les commissions et lorsqu’un ministre ne voit pas claire, il fait appel à des spécialistes. C’est le début d’une montée en puissance des enseignants chercheurs qui vont participer à ces réflexions.

Entre 1970 et 1974 le ministre de l’éducation Nationale sous POMPIDOU, Joseph FONTANET, va organiser des collocs est tenté d’aboutir à des propositions de réformation du secondaire. On aura un colloc organisé par FONTANET qui aboutit le 1974 au dépôt d’un projet de réforme qui s’inscrivait clairement dans la dynamique de l’école unique. Il divise l’organisation du secondaire avec 2 cycles. Dans le premier cycle le ministre proposait de créer un corps de professeurs de collèges. Il préconisait la suppression de toutes filières, y compris en 4ème et 3ème. Donc on arrivait au collège avec le même contenu de la 6 à la 3ème. On estimait aussi que les programmes étaient trop lourds (fait pour l’élite) et nouveauté qui commence à percer c’est l’idée d’une pédagogie différencié, c’est-à-dire qui s’adapte aux élèves qui n’ont pas fait les

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parcours et non pas non plus une pédagogie inégalitaire. Il fallait tenir compte de chaque élève. Cela fait partie du courant de l’éducation nouvelle, des gens qui réfléchissent à de nouvelles pratiques pédagogiques adaptées aux élèves.

Dans le second cycle, une proposition qui va provoquer des réactions, c’est la suppression du bac. Remplacement du bac par un diplôme de fin d’études secondaires. C’est-à-dire que ce diplôme ne permet pas d’entrée à l’université, puisqu’en France le bac est le diplôme pour pouvoir y entrée. Il se demande comment faire avec tous ces étudiants. On passe de 150.00 en 1960 à 600.000 élèves en 1970. L’entrée à l’université se ferait en fonction de la moyenne obtenue. Il y aurait une création de centre de formation pour les maîtres du second degré car jusqu’à présent les maîtres du second degré avaient une formation pédagogique très légère, ce qui n’était pas le cas des maîtres du primaire.

Quels ont été les réactions à ce projet ?

Réactions vives. Opposition très forte certains rejetant la création d’un corps de professeur de collège donc ne voulait pas cette école moyenne mais finalement tout le monde va être mis d’accord par un évènement extérieur, le 2 avril 1974 le président de la République, George POMPIDOU meurt. Tous les projets de réformes sont arrêtés. Il est remplacé par GISCARD D’ETAING qui avait combattu de GAULLE après avoir été membre de son gouvernement. Comment la loi est-elle élaborée ?

B) L’élaboration de la loi

Nouveau président de la république qui lance un centre de réforme auprès des jeunes, notamment c’est lui qui va décider du vote à 18 ans, c’est le moment de l’IVG. Il fait des réformes progressistes et il a nommé au ministère un spécialiste de l’éducation Nationale qui avait été l’un des artisans de la création du CES contre les vénéhités de POMPIDOU de fermer ça.

Ce ministre c’est René HABY, il a parcouru toutes les étapes d’une carrière, instituteur, professeur, inspecteur, professeur d’université, recteur à Clermont-Ferrand (GISCARD était député là-bas à cette époque). Il connaît le système éducatif entièrement. C’est un réformateur.

La question était la suivante : On va poursuivre la réforme FONTANET. Et surtout GISCARD avait une idée qui va lui tenir à cœur pendant toute la réforme c’est qu’il faut aboutir au socle commun des connaissances, il faut une culture commune pour tous les élèves. Le débat est tranché, pas de poursuite de la réforme FONTANET, mais ça veut dire qu’il faut relancer le processus. Le 12 février 1975, HABY formule des propositions pour une modernisation du système éducatif français. Un mot important. C’est la première fois dans un texte officielle que l’on utilise le mot

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système. C’est la prise de conscience que l’on a un système éducatif organisé en degré. Premier degré, deuxième degré, troisième degré (enseignement supérieur).

C) Le contenu de la loi1- La réorganisation du collège

Ces propositions ont été très largement diffusées dans un cahier en plus de 3.000 exemplaires, il y a une volonté de s’adresser à l’opinion publique. Il y a désormais une articulation entre les différents maillons de la scolarité, maillons qui ne sont plus en parallèle, qui ne sont plus juxtaposé mais ils sont coordonnés. Ce qui veut dire que désormais un élève qui est dans le primaire ira dans le secondaire. Cela change totalement la vision des choses. A savoir que jusqu’à présent on avait un système qui avait un principe de tri, pas trop d’élèves en lycée, une partie en cours complémentaire, les autres au travail. On prend conscience qu’il faut augmenter le niveau de formation des élèves et donc on offre une scolarité plus longue. On va avoir des degrés et de ce fait, une harmonisation des noms, on va parler d’école, de collège et de lycée, et c’est à cette époque que le Collège d’Enseignement Technique (CET) devient le lycée d’enseignement professionnelle (on change son nom et sa structure). Il y aura trois lycées : Général, technologique et professionnel. Il n’y a plus d’établissements féminins et masculins, un seul établissement où tout le monde est ensemble.

Ambition du texte tel qu’il est présenté par le ministre selon 2 ordres :

D’abord d’établir une égalité de formation entre les jeunes. Et ensuite de gérer l’hétérogénéité, tous les élèves ne sont pas les mêmes. L’idée c’est de supprimer toutes filières en créant un collège unique. L’idée étant de lutter contre les handicaps sociaux culturels.

Il faut ensuite gérer l’hétérogénéité, tous les élèves n’ont pas le même rapport au savoir, le projet va être, après un tronc commun, à partir de la 4ème et cela se poursuivra au lycée, il y aura des options qui seront laissés au choix des familles et des enfants. On remarque l’importance de la famille, nouveauté du rôle des familles depuis 1960. Elle commence à jouer un rôle important. Des options qui se feront par le choix des enfants et des familles. On a donc une formation commune en 6-5ème puis une différenciation qui commencera en 4ème et se poursuivra au lycée, la classe terminale étant conçue à l’époque comme entièrement optionnelle. Le bac serait délivré en contrôle continue, il serait maintenu (au contraire de la réforme FONTANET) sous la forme que l’on a connue.

Quelles réactions par rapport à cette proposition?

Le projet HABY va provoquer de nombreuses réactions d’opposition qui vont fragiliser le projet ministériel. Le ministre voulait que l’école élémentaire soit obligatoire à

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partir de l’âge de 5 ans et non plus 6 ans. Ensuite d’autres vont s’opposer aux textes à cause du caractère optionnel de la classe de première et de terminale et aussi de première qui étaient optionnelles. C’est le cas des défenseurs de disciplines. D’autres enfin s’opposent à l’idée qu’on puisse parler d’un minimum culturel commun à tous les élèves en disant que cela va être une baisse de niveau. Enfin autre risque c’est que la multiplication des options au sortir de la classe de 5ème (après le tronc commun) risquait d’accroître les inégalités entre les élèves en fonction du choix des familles. Le ministre devant cette opposition de réduire son projet, de faire preuve de prudence lorsqu’il montre son projet de loi. Donc ce projet est nettement atténué par rapport au texte du 9 février 1975.

Le projet de loi sera voté au parlement le 11 juillet 1975.

Qu’est ce qui caractérise ce projet ?

Premièrement, est abandonné l’idée de caractère optionnel de la classe de première et de terminale, on maintien les sections, qui depuis 1967 s’appelle

- A : Philo- B : Economie- C : Mathématiques- D : Sciences expérimentales- E : Technique d’ingénieur- F : Technologie mécanique- G : Secrétariat- H : Informatique.

Un tas de sous options, dans la section A, 8 options différentes (latin/ grec, latin sans grec, etc…). Abandon du caractère optionnel et maintien des sections. Abandon d’un bac en contrôle continue, on va maintenir ce qui avait été créé en 1969, c’est-à-dire l’examen anticipé de français mais qui ne compte que pour le bac de la classe de terminale.

On abandonne l’idée compte tenu des protestations fortes, d’instaurer un enseignement de philo en première et on va le rendre optionnel en terminal. La classe de philosophie est maintenue en terminal uniquement.

Abandon de l’idée d’un programme allégé. Pas d’entrée systématique des enfants à l’âge de 5 ans en primaire.

Abandon du corps des professeurs des collèges qui s’appelaient « professeurs brevetés ».

Qu’est-ce qu’il reste ?

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Point important qui va produire ces fruits, c’est l’insistance sur la scolarisation précoce en maternelle. Autre idée retenue, le collège sera sans filières et intégrera l’idée de stage en entreprise, c’est la grande époque des stages qui vont se développer.

Ensuite troisième idée : tenir compte des différences entre les élèves et donc créer des groupes de soutien aux élèves en difficulté, principe de discrimination positive qui va arriver plus tard en 1981, c’est-à-dire donner plus à ceux qui ont le moins. Il faut aussi créer des groupes d’approfondissement pour ceux qui sont plus avancés que les autres.

Le texte de loi qui réorganise le collège comme une structure autonome en créant un nouveau type d’établissement nouveau qui va réunir toutes les structures qui existaient encore (premier cycle de lycée, cours complémentaire, CES, CEG) tous cela se font dorénavant dans un collège avec un principal. C’est à partir de ce moment-là que toutes les appellations entrent en vigueur.

La loi est votée en juillet 75 mais maintenant il faut la mettre en œuvre avec des décrets des circulaires d’applications, etc... Voté en 75 et rentrera en vigueur qu’en septembre 1977. Deux ans de travail pour écrire tous les textes. Ca va commencer en 1976, jusqu’en 1980, dernière année du gouvernement dirigé par GISCARD cra en 81 il se fait devancer par MITTERAND. Et donc La réforme HABY ne sera jamais appliquée jusqu’à son terme. Puisque lorsque d’ESTAING est battu, la réforme n’est arrivée en classe de seconde, elle va être arrêté à ce niveau-là.

L’application de cette loi a été chaotique parce que les oppositions vont se poursuivre. L’application mené par 2 ministres car HABY va être rendu responsable, en 78 GISCARD a failli être battu aux élections législative, et donc on aurait eu une cohabitation avec un premier ministre qui aurait peut-être été MITTERAND. Et GISCARD avait décidé de se retirer à FONTAINEBLEAU. Il a été battu mais HABY va être accusé du presque échec des élections.

Donc autre ministre nommé qui est tout à l’opposé de HABY, c’est Christian BEULLAC c’est quelqu’un qui vient de l’industrie et qui ne connaît rien de l’éducation et dont la mission est simple, feuille de route fixé par le président : Calmer le jeu. On continue la réforme mais doucement. L’application a été de ce fait chaotique et n’a pas été mené à son terme.

Elle n’a pas été mené à terme car quand la gauche a repris le pouvoir, Alain SAVARY a stopper la réforme en mai 81. Certains mesures qui étaient prévues par la loi ont été rapportés dans les classes maternelles et primaire, on devait avoir un livret qui accompagnaient chaque élèves avec des indications psychologiques et de résultats (abandonné à l’époque).

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La nouvelle organisation du collège se met en place. Chaque classe à un nombre limités à 25 élèves. Ensuite en primaire, le temps scolaire est organisé en 3 temps inégaux. 15h d’enseignement fondamentaux (math, français,), 5h d’éducation physique et sportive (donc il a fallu construire des gymnases) et 7h de disciplines d’éveil (histoire, etc..).

Pour le collège, suppression des filières en 6ème et 5ème, création de groupe de soutien pour les élèves ayant des difficultés, option en 4ème, 3ème, création du brevet des collèges qui remplacent le BEPC. Dont la particularité étant d’être en partie en contrôle continue. On a aussi l’apparition de nouvelles disciplines, la chimie et la physique, l’éducation manuelle et technique. Enfin un principe adopter : la gratuité des manuels scolaires qui vont être prêtés aux élèves.

Le dernier niveau atteint par la réforme c’est le lycée. Le lycée a peu était réformé sauf la classe de seconde, qui devient indifférencié. C’est à partir de la classe de première que l’on va choisir sa section. Les établissements scolaires disposent désormais d’une certaines autonomies dans leur gestion, ils ont une allocation de moyen qu’ils vont répartir en fonction des orientations des élèves.

Il y a en revanche un poids sur lequel l’échec a été au rdv. C’est l’échec du socle commun.

2- Un échec : le socle commun

Le président avait une volonté très claire, c’était d’aboutir à ceux que les élèves de collège au moins pour les deux premières années disposent d’un savoir minimal, et cela il l’a dit dès son élection. Il précisait que la réforme éducative était pour lui fondamental et qu’il fallait réformer ce qu’on allait appeler le système à venir mais pour le siècle qui arrivait. Le problème essentiel pour lui, à la différence du ministre, ce n’était pas l’architecture ni l’organisation mais les contenus à enseigner. Il le dit « la finalité c’est l’acquisition des connaissances, c’est l’élévation du niveau culturel et des connaissances. Il faut une culture globale à la fin de la 5ème ». Donc une perspective d’égalité des connaissances, il faut une liste de notion de base pour tous. On retrouve disposer des mêmes connaissances qui sont indispensables pour lui. Son objectif ce n’est pas l’année 75 c’est l’an 2000. Il ne s’intéresse pas aux problèmes immédiats. Le 24 juillet 74 il fixe une fiche de route au ministre en disant ceci « le ministère est chargé de définir les contenus d’une formation de base qui compléterais l’enseignement donnée à l’école élémentaire, qu’il soit commun à tous les élèves ».

Cela veut dire que tant que cette culture n’est pas acquise par un élève, il faut l’aider à l’acquérir. Il revient sans cesse sur cette idée en disant en 1975 « Pendant les deux premières années du collège, le même enseignement sera donné à tous les enfants ». Alors qu’est-ce que cet enseignement pour lui ? Cet enseignement est « destiné à

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donner à tous les français un savoir minimum commun et porterai sur 8 matières.». La langue maternelle, une langue vivante, les mathématiques, les sciences physiques et naturelles, la science économique et humaine (voulait qu’on enseigne les sciences économiques aux enfants de 5ème), l’éducation culturelle et artistique, l’éducation manuelle et technique et l’éducation physique

L’idée initiale était la suivante, pour un élève qui va vite, il pourrait avoir moins d’heure de cours alors qu’à l’inverse un élève en difficulté il aurait des cours de soutien.

Quand la loi va être voté que va-t-il se passer ?

Le ministre était opposé pour des raisons de budget. Mais jusqu’au bout le président de la République maintien son option et en mars 1977, il exige du ministre qu’il réfléchisse (aboutir à une brochure) sur le savoir et le savoir-faire à l’issu de la scolarité obligatoire. Donc qu’est-ce qu’un élève doit savoir en cessant d’être élève. Ce qui veut dire que jusqu’à présent personnes ne c’était posé cette question.

Il insiste sur la nécessité d’avoir des techniques, des pratiques et des conduites pédagogiques.

Et donc le ministre est amené à proposer un texte de cadrage par rapport à ses savoirs-communs. Tout le problème de ces savoirs communs c’est les aligner non pas sur les très bons-élèves et non plus sur les très mauvais. Donc il faut trouver un juste milieu où l’on a des connaissances que l’on peut attendre d’un adolescent. Cela suppose tout un travail d’enquête sur qu’est-ce que peux savoir un élève. C’est une affaire de méthode plus que de contenu.

En réalité le projet n’aboutira pas, il n’arrive pas à imposer cette idée à son ministre ainsi qu’à l’opinion publique, l’idée que l’on puisse définir un minimum culturel que tout élève devrai posséder. Cet échec va aboutir en 2005 à la définition du socle commun.

Conclusion :

Une volonté de réforme et de réorganisation de l’ensemble du système scolaire a commencé à voir le jour dès les années 1920. Il s’agissait d’aller vers une démocratisation plus ou moins importante de l’enseignement. Il y a une hésitation entre limitation aux meilleurs et ouverture au plus grand nombre, compagnons pour une université nouvelle d’un côté et LANGEVIN-WALLON de l’autre. C’est ce défi que va affronter l’école de la Cinquième République après la mise en place progressive du collège unique. Elle va organiser un système scolaire succèdent à l’organisation par ordre créée au XIXème siècle.

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