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RAPPORT DE LA MISSION D’APPUI A L’ATPC AU BENIN DU 17 AU 28 MARS 2014

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RAPPORT DE LA MISSION D’APPUI A L’ATPC AU BENIN DU 17 AU 28 MARS 2014

Contexte

Le Benin est un pays de l’Afrique de l’Ouest, côtier avec l’océan Atlantique. Il est frontalier avec le Togo, le Niger, le Nigeria, le Burkina Faso et l’océan atlantique couvrant une superficie de 114,000 km2. Le pays est subdivisé en 12 départements, 77 communes, 540 arrondissements, 5,200 villages et 52,000 localités avec une population estimée à plus ou moins 10 millions d’habitants dont 55% vivent en milieu rural.

En termes d’économie, le pays dispose d’un port international (Port international de Cotonou), qui sert non seulement le Benin mais aussi le Niger, le Nigeria, le Burkina Faso, le Mali, la Centrafrique et le Tchad et qui génère énormément des ressources. Les communautés rurales vivent en général de l’agriculture et du commerce.

Actuellement le Benin n’est pas sur la voie d’atteindre la cible de l’OMD 7 concernant l’assainissement avec seulement 36% de la population qui a accès à l’assainissement au niveau national, contre 77% qui pratique la défécation à l’air libre en milieu rural.

Depuis 2009, l’approche ATPC a été introduite au Benin à travers deux formations dont l’une animée en 2009 par EAA (ex CREPA) et l’autre en 2013 par des formateurs malgaches. A l’issue de ces formations, 600 villages ont été déclenchés dans le pays par les partenaires du gouvernement sans résultat probant.

Le Ministère de la Santé s’est ainsi doté en fin 2013 d’une Stratégie nationale d’Assainissement faisant de « l’ATPC » la principale approche pour l’amélioration de l’Assainissement en milieu rural.

Pour accélérer l’atteinte de l’OMD 7 et avoir un fort engagement institutionnel en faveur du passage à l’échelle de l’application de cette stratégie mais aussi pour le renforcement des capacités de facilitation de l’ATPC, une demande d’appui a été lancée par UNICEF Benin au près du Dr Kamal Kar de la fondation CLTS, de Abdallah, UNICEF Tchad et de Virginie de l’UNICEF Cote d’Ivoire.

I. Déroulement de la mission

La mission était essentiellement basée sur la conduite de la formation des facilitateurs de l’ATPC et le plaidoyer à l’endroit des acteurs du secteur pour une meilleure mise en œuvre de l’ATPC au Benin.

I.1. Préparation de la formation

Un premier Briefing a eu lieu entre les collègues de WASH du Benin et l’équipe d’appui (Abdallah, point focal ATPC du Tchad, Virginie point focal ATPC de la Cote d’Ivoire mais aussi David Délienne, conseiller régional venu de Dakar et Louise Maule, conseillère au Siège de l’UNICEF à New York). Cette rencontre a permis de peaufiner l’organisation pratique de la formation notamment la préparation du matériel, les besoins logistiques et l’arrêt de la date

de la formation. Le nombre des participants étant pléthorique (88 participants), l’équipe pays avait prévu deux sessions de formations l’une après l’autre. La première formation était initialement prévue pour le lundi 17 mars 2014 mais compte tenu du retard accusé par certains membres de l’équipe d’appui (Louise de New York, Kamal Kar de la CLTS foundation et Abdallah du Tchad), il a été finalement décidé d’organiser une seule session de formation. Donc en définitif un focus a été mis sur la préparation proprement dite de l’atelier pendant deux jours consécutifs le 18 et le 19 mars 2014.

I.2. Déclenchement institutionnel

a. Au niveau de l’UNICEF

Le 18 mars 2014, l’équipe d’appui a rencontré successivement la Représentante Mme Anne Vincent et son Adjointe Mme Isabelle……. Au cours de ces rencontres il était question de comprendre le contexte de l’assainissement dans le pays et de voir les possibilités de vulgarisation de l’approche Assainissement Total Piloté par la Communauté au Benin. Donc les deux responsables de l’UNICEF ont présenté de façon générale la situation moins reluisante de l’assainissement au Benin et ont exprimé et montré leur engagement à soutenir le processus ATPC au Benin, et cela est une véritable chance pour l’équipe WASH du Benin.

b. Au niveau des partenaires du Gouvernement

L’équipe d’appui et celle du pays ont rencontré une dizaine de responsables en charge de l’assainissement au niveau national. Au cours de cette rencontre, Monsieur Achille…, Chef de service de l’Hygiène et de l’Assainissement au niveau de la direction de la Santé, a fait l’historique de l’approche ATPC au Benin et présenté la nouvelle Stratégie de l’Assainissement et de l’Hygiène du Benin. Il est ressorti clairement de sa présentation qu’aucun village déclenché n’a atteint l’état FDAL depuis l’introduction de l’approche ATPC au Benin en décembre 2009. Devant ce tableau sombre, Dr Kamal Kar dans son approche de déclenchement institutionnel a donné 10 minutes aux acteurs présents pour rechercher les facteurs de cet échec. Il est ressorti de leurs échanges houleux, les principales causes suivantes :

Manque de volonté politique à tous les niveaux ; Fable leadership du Gouvernement dans la mise en œuvre de l’approche ; Subvention des latrines dans l’ensemble du pays ; Insuffisance du suivi des villages déclenchés ; Environnement (physique, culturel, etc.) non favorable

Virginie et Abdallah ont à tour de rôle partagé leur expérience sur l’importance de l’appropriation de la mise en œuvre de l’approche ATPC par le Gouvernement et exhorté les responsables de prendre le leadership pour conduire le processus.

En conclusion, Dr Kamal Kar a suggéré comme solution, l’approfondissement du diagnostic de la situation pour mieux cerner les goulots d’étranglement, le plaidoyer à l’endroit des institutions gouvernementales et non gouvernementales et les partenaires financiers du secteur avec à la base des formations de qualité sur l’approche ATPC. Tout cela devant déboucher sur une feuille de route (un plan d’action national) de l’arrêt de la défécation à l’air libre schématisé comme présenté dans la figure ci-dessous.

c. Au niveau de la Société Civile (ONG internationales et locales)

Les ONG ont relevé les mêmes facteurs d’échec ressortis par les partenaires gouvernementaux. Dr Kamal Kar les a exhortées à arrêter les projets de subvention qui n’ont aucun impact sur les communautés afin de soutenir la nouvelle stratégie du Gouvernement. Il a fortement interpelé Plan International à rester en cohérence avec sa vision au niveau global étant donné qu’elle a été l’organisation pionnière de l’ATPC dans plusieurs pays au monde. Dans le but d’assurer la qualité des futurs interventions, Il a été recommandé aux ONG de faire participer leurs coordinateurs au prochain atelier de formation prévu le 20 mars 2014 dans la commune de Bohicon.

En définitif, l’ensemble des ONG se sont engagées à obtenir plusieurs villages FDAL d’ici les 6 prochains mois.

d. A l’ endroit de Mme la Ministre de la Santé en charge de l’Assainissement

Le 19 mars 2014, un plaidoyer de haut niveau a été fait par Dr Kamal Kar, Concepteur de l’approche ATPC et Dr Anne Vincent, Représentante de l’UNICEF au Benin à l’endroit du Professeur Dorothée Akoko KINDE-GAZARD, Ministre de la santé en charge de l’hygiène et de l’assainissement. Ce plaidoyer s’est soldé par l’organisation d’une grande rencontre nationale le 28 Mars 2014 à Cotonou à l’intention d’une centaine d’acteurs nationaux et départementaux venant des Ministres de la santé en charge de l’assainissement et de

Diagnostic des problèmes

Plan d’action national FDAL

Plaidoyer et Formation

l’hygiène, de la décentralisation et de la Famille et du secteur privé en vue de leur implication dans la mise en œuvre de l’approche ATPC qui permettra d’inverser la tendance de l’accès à l’assainissement au Benin. .

II. Déroulement de la formation sur l’ATPC

Introduction

Le Ministère de la Santé en charge de l’Hygiène et de l’Assainissement du Benin en collaboration avec le bureau UNICEF dans le pays a organisé dans la commune de Bohicon, située à 100 km au Nord de Cotonou dans le département de Zou, un atelier de formation des formateurs sur l’Approche Assainissement Total Piloté par la Communauté « ATPC ». Cet atelier vise à donner un coup d’accélérateur à la mise en œuvre de la nouvelle Stratégie Nationale pour la Promotion de l’Hygiène et l’Assainissement du Benin.

Cet atelier a été facilité par Dr. Kamal Kar, venu de CLTS foundation de Calcutta en Inde, Abdallah Abdelrassoul, venu d’UNICEF Tchad, Virginie Mahan du Bureau UNICEF Cote d’Ivoire avec l’appui de l’équipe WASH UNICEF du Benin (Balde Mamadou Mouctar, WASH Spécialiste et Wilfried Houeto, WASH Officer). Cet atelier était soutenu par le Bureau Régional de l’UNICEF WCARO représenté par David Délienne, Conseiller Régional, et du siège de l’UNICEF à New York représenté par Louise Maule, Conseillère.

97 participants de différents niveaux venus du Ministère de la Santé du Benin et des ONG nationales (CERID, AERAMR, ALDIPE) et internationales (Plan International, SNV, EAA) ont participé à cet atelier.

Les participants ont été imprégnés pendant deux jours à un apprentissage théorique, suivi de deux jours de mise en pratique dans 15 localités et d’un jour consacré à l’exposé des plans d’actions des 15 localités déclenchés et à la préparation des plans d’action communaux qui amèneraient le département du Zou au stade de Fin de Défécation à l’Air Libre avant la fin de l’année 2014.

Jour 1

J.1.1. Cérémonie Officielle d’ouverture

La cérémonie d’ouverture de cet atelier a été marquée par deux fortes allocutions. La première est celle de David Délienne, Conseiller Régional WASH de l’UNICEF représentant le Représentant de l’UNICEF du Benin. Dans son allocution, le conseiller régional a présenté l’équipe composée du Kamal Kar, concepteur de l’approche ATPC, puis de Louise Maule venu du Siege de l’UNICEF à New York, de Abdallah venu du l’UNICEF Tchad, de Virginie du bureau de l’UNICEF Cote d’Ivoire et de l’équipe WASH UNICEF du Benin. Il a ensuite souligné que l’approche ATPC fait partie des stratégies globales de l’UNICEF au monde et plus

particulièrement dans la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Il a souligné dans son intervention que cette approche a été introduite dans la région depuis 2009 à partir d’un atelier régional organisé au Mali en 2008 puis elle s’est rependue dans la région. Elle a eu du succès dans plus de 11 pays de la région. Et la mobilisation de cette équipe d’appui montre l’engagement fort de l’UNICEF à vouloir booster la mise en œuvre de l’approche ATPC dans 8 communes et voir dans tout le pays grâce au financement du Gouvernement néerlandais.

La deuxième allocution est celle d’Achille…. chef de service de l’hygiène et d’assainissement, de la direction nationale de la santé du Ministère de la Santé. Dans son propos il a fait mention du taux d’accès à l’assainissement qui est de 36%, loin du taux dont le pays s’est fixé pour les OMD (65%). Il a ajouté en effet que compte tenu de cette situation, le pays s’est doté d’une Stratégie Nationale d’Hygiène et Assainissement. Monsieur Achille…. a clairement mentionné que l’approche ATPC se trouve au cœur de cette stratégie et que le temps de subvention de projet d’assainissement était terminé. Il a rappelé la répartition des zones d’intervention entre les différents partenaires techniques et financiers dont UNICEF, le partenariat mondial pour l’assainissement et l’Etat. Il a clos son propos en exhortant les uns et les autres à redoubler d’effort et de vigilance pour bénéficier de l’expérience très solide de Dr Kamal Kar et des autres collègues venus de la Cote d’Ivoire et Tchad durant la période la formation.

J.1.2. Introduction de la formation et Brises Glaces

Kamal a commencé son introduction par des activités brises glaces qui ont pour objectif de détendre l’atmosphère et de permettre aux participants et aux formateurs de faire de plus amples connaissances notamment la date de la dernière défécation à l’air libre. Il a précisé qu’il s’agit d’un atelier amusant, proactif, participatif et pratique.

De façon plus précise, le brise-glace a consisté à demander à tous les participants de:

se libérer de tous documents en mains et de se présenter les uns aux autres, deux à deux en donnant son nom complet, le nom de son organisation, le loisir préféré et enfin la dernière date où l’on a pratiqué la défécation à l’air libre.

se regrouper par lieu de naissance, par nombre d’enfants, par domaine de formation et par organisation.

Par cet exercice, le formateur a permis aux participants de se connaitre davantage et d’être plus à l’aise afin de bien participer aux différentes sessions qui suivront.

Il en est également ressorti que la plupart des participants était des agents d’hygiène et assainissement, sociologues, géographes, communicateurs et ingénieurs. Le reste était de spécialités diverses (juristes, éducateurs, managers, développement rural, agronomes)

Attentes des participants

Le formateur a divisé les participants en quatre grands groupes avant de leur demander de noter leurs attentes sur des cartes VIP de différentes couleurs. Il s’agissait de mentionner une seule attente par carte, de façon lisible et en gros caractère. Les attentes ont été classifiées en 7 principaux sujets par les participants eux-mêmes à savoir:

1. Les outils et techniques de l’approche ATPC.2. Les leaders naturels potentiels3. Les techniques et attitudes de facilitation dans les communautés.4. Comment identifier les communautés favorables à l’ATPC5. Les critères d’évaluation de l’état FDAL6. Comment contourner les résistances de la communauté7. Recevoir des attestations de participation de fin de formation

J.1.3. Présentation des objectifs de l’atelier

Les objectifs de l’atelier ont été présentés par Mouctar, le spécialiste WASH du Benin. Kamal et le Co-facilitateur Abdallah ont insisté sur les objectifs suivants : A la fin de la formation, les participants ont :

Acquis des connaissances et la compréhension du contexte, de la genèse, la justification, la méthodologie, les principes, l'applicabilité et les limites de l’Assainissement Total Piloté par la Communauté (ATPC) avec une référence spéciale aux quatre étapes de l’approche;

Acquis des compétences de facilitation pour le déclenchement de l'ATPC dans au moins deux localités rurales du département du Zou.

Appris à identifier les leaders naturels « prédisposés » et à renforcer leurs compétences comme agents pour la promotion et le passage à l’échelle ;

Expérimenté les résultats immédiats du déclenchement de l’ATPC à travers les présentations des localités « déclenchées ».

Développé des plans d’action pour leurs communes respectives pour les six prochains mois.

Les grandes articulations de l’agenda ont été présentées. Il s’agit de deux jours de cours théoriques en salle pendant lesquels tous les participants auront à apprendre les techniques, les outils, la méthodologie et l’applicabilité de l’approche ATPC, de deux jours d’apprentissage sur le terrain avec les communautés où les participants auront à déclencher les communautés et à se familiariser avec les outils de l’ATPC. Le dernier jour étant consacré à la présentation des plans d’action communautaires par les leaders naturels des localités déclenchées et l’élaboration des plans d’actions institutionnels par les participants.

Pour la gestion du groupe et du temps, des normes ont été établies. A cet effet, quatre volontaires constitués deux femmes et de deux hommes ont été responsabilisés pour gérer

le temps et instaurer la discipline en sifflant très forts pour rappeler les participants à l’ordre.

a. Première sous-section : Analyse des échecs des projets d’assainissement passés

L’objectif de cette session était d’amener les participants à analyser les causes profondes des échecs des projets d’assainissement passés en vue de s’ouvrir à l’apprentissage de cette approche innovante qu’est l’ATPC et qui apporte des réponses aux échecs de ces projets.

A cet effet cinq groupes de travail ont été constitué pour réfléchir sur les échecs des projets d’assainissement passés dans le pays. A l’issue de ces échanges, les principales raisons des échecs des projets passés (PADSEA, PADEAR, PPEA 1 et 2) ressorties par les participants sont les suivantes :

1. La non implication des bénéficiaires dans la conception, l’exécution et le suivi ;2. Modèle conçu à haut niveau sans l’avis des communautés par des ingénieurs

extérieurs ;3. Limitation des technologies proposées non appropriées et non utilisées ;4. Développement de diverses approches qui créent la confusion dans l’esprit des

communautés, 5. Subvention continue comme seule solution pour la promotion de l’assainissement,6. Priorisation de l’accès à l’eau potable au détriment de l’assainissement ;7. Ignorance et tabou des communautés ;8. La non implication des élus locaux au niveau départemental;9. Insuffisance de formation et d’équipement des leaders

Certaines des raisons évoquées sont plausibles pendant que celle qui parle d’ignorance et de tabou des communautés est un jugement de valeur qui ne saurait être une raison des échecs parce que lorsqu’on pousse l’analyse on se rend compte que le problème n’est pas au niveau des communautés mais plutôt dans nos manières de les aborder et de vouloir résoudre leurs problèmes sans eux.

Dr Kamal Kar à imager cette analyse à travers l’histoire qui suit : il s’agissait de l’histoire d’une personne qui souffrait d’une douleur quelconque. Des gens voulant l’aider ont pensé qu’il souffrait de la Carrie dentaire. Ils lui ont donné des médicaments pour calmer sa Carrie sans le consulter, mais malgré cela la douleur persistait. Une autre personne plus méticuleuse a demandé au malade de quoi il souffrait ? Il lui a révélé qu’il n’avait pas la Carrie mais plutôt un mal de tête. Cette histoire caricature le mode d’intervention de la plupart des acteurs de développement qui ne consultent pas les communautés avant de développer leurs projets.

Il s’en est suivi la session Pourquoi l’ATPC ?

Après une évaluation des projets d’assainissement passés au Bangladesh conduite par Dr Kamal Kar à la demande de WaterAid, il est ressorti que les latrines subventionnées sont mal ou pas du tout utilisées par les bénéficiaires et la plupart d’entre elles étaient utilisées à d’autres fins comme les entrepôts, les cuisines et les enclos des animaux.

A la fin de cette évaluation, Dr Kamal Kar a conclu que les projets d’assainissement échouaient à cause de nos attitudes et comportements vis-à-vis des communautés. D’où la nécessite de changer la tendance en proposant un style de facilitation qui nécessite un changement radical d’attitudes et de comportements des acteurs : C’est ainsi qu’est née l’approche l’ATPC

Cette approche fait des agents de développement des élèves des communautés qui ont beaucoup de choses à leur enseigner. L’ATPC part du principe que les communautés sont capables de résoudre elles-mêmes leurs problèmes d’assainissement sans attendre une quelconque subvention de l’extérieur. Et c’est seulement lorsqu’on arrive à s’abaisser pour apprendre des communautés que nous faisons l’ATPC

b. Sous session : Changement d’attitudes et de comportements

Dr Kamal Kar a expliqué que le changement d’attitudes et de comportements doit s’opérer d’abord au niveau institutionnel puis au niveau professionnel et ce n’est qu’à partir de là que les attitudes personnelles pourront changer.

En effet le lancement de l’ATPC devra commencer par la création d’un environnement institutionnel favorable (politique, stratégique, leadership), puis l’acquisition de capacités techniques pour sa mise en œuvre à travers la maitrise des outils et techniques de déclenchements et de conduite de tout le processus ATPC. Tout cela devrait changer les attitudes et les comportements des acteurs et des facilitateurs de l’ATPC.

Ces éléments ont été récapitulés dans le schéma ABC (Attitude Behaviour Change) ci-dessous :

Environment Favorable

Outils et techniques de declenchement

Niveau Personnel

La combinaison des trois éléments garantie le succès de l’ATPC

L’atelier ayant un style assez participatif, les participants ont été amenés à analyser certaines attitudes des acteurs de développement vis-à-vis des communautés à travers 4 groupes de mimes avec des sujets différents (attitude imposante, attitude amicale, attitude interventionniste et autoritaire et attitude participative).

A l’issue des simulations de ces attitudes, les participants ont pu déceler les mauvaises attitudes à éviter et les bonnes attitudes à adopter désormais.

Le récapitulatif de ces attitudes est présenté dans le tableau suivant :

ATTITUDES A NE PAS FAIRE ATTITUDE A FAIREImposer une décision Se présenter comme un apprenantPointer du doit Sourire et Faire des accolades Serrer la mainDonner des instructions et Etre directif Echanger les idéesNe pas écouter la communauté Visiter les ménagesNe pas consulter la communauté Travailler avec la communautéFaire une ségrégation entre les agents des ONG (autres) et la communauté

Ne pas mettre de barrières entre la communauté et nous

Ne pas impliquer les communautés dans le choix des latrines

Laisser la communauté faire ses propres choix

Menacer ou harceler la communauté Accompagner les communautés à réaliser leur plan d’action

Etre négatif Partager la joie de la communauté Influencer avec l’argent Boire et manger ce que la communauté nous

proposeDire au revoir

Deux films de déclenchements au Tchad et en Côte d’Ivoire ont été présentés et commentés par Abdallah et Virginie afin de mettre les participants dans le bain du déclenchement.

c. Sous session : Constitution des groupes

Huit groupes de travail de 10 à 11 personnes équilibré en genre, en personne parlant la langue locale et par structure ont été mis en place dès le premier jour pour permettre aux uns et aux autres de se connaitre afin de bien travailler ensemble tout le long de l’atelier. Cette session a clos cette première journée.

Niveau Professionnel

Niveau Institutionnel

Jour 2

La journée a démarré par les récapitulatifs de la première journée qui a amené les participants à comparer les anciennes approches de facilitations et la facilitation en ATPC. En effet les facilitations antérieures se focalisaient sur l’éducation à l’hygiène, la construction des latrines à travers un style de communication d’enseignant à élève, la prescription et la proposition des modèles conçus par des ingénieurs extérieurs sans consultation ni l’implication des bénéficiaires (communautés) pendant que la facilitation ATPC se base sur l’autoévaluation de la situation sanitaire de la communauté par la communauté elle-même. Donc la facilitation dans l’approche ATPC vise comme objectif l’arrêt de la défécation à l’air libre avec une attitude d’apprenant vis-à-vis de la communauté.

J.2. Présentation du processus ATPC

J.2.1. Pré - déclenchement

Il s’agit d’une période allant de deux jours à deux semaines de préparation au niveau stratégique et communautaire avant le déclenchement. Il consiste à faire un plaidoyer au niveau stratégique et de mobilisation au niveau communautaire.

Les formateurs ont mis l’accent sur cette phase cruciale de préparation de l’approche ATPC. Ce pré-déclenchement consiste à faire des visites dans les localités où il faut rencontrer les autorités administratives et traditionnelles pour leurs permettre de s’imprégner de la réalité et gagner leur engagement total pour mobiliser le maximum des membres de la communauté le jour du déclenchement pour leur participation activement. Ce pré-déclenchement permet non seulement de gagner la confiance de la population mais aussi faire un bon déclenchement le jour-j.

J.2.2. Déclenchement

C’est une étape très cruciale qui demande au maximum trois à quatre heures du temps dans les localités, ont mentionné les différents formateurs. C’est au cours de cette étape où les différents facilitateurs des groupes mettront en œuvre les différents outils de déclenchement.

L’objectif recherché par l’utilisation de ces différents outils est de créer au sein des communautés le dégout, la honte et la peur. Cette étape est subdivisée en deux grandes phases :

Phase A

Dans cette étape les facilitateurs doivent utiliser les outils ci-dessous pour déclencher le dégout, la honte qui susciteront une prise de conscience et des conséquences de la défécation à l’air libre sur les membres des communautés

A.1. Outil : Carte de défécation

L’outil de démarrage était comme toujours la carte de défécation à l’air libre. Pour une bonne compréhension de tous, le formateur a demandé l’appui de quelques volontaires comme membres de la communauté. C’est ainsi que huit participants dont trois femmes se sont portés volontaires pour jouer le rôle des membres de la communauté.

Dr Kamal Kar et Abdallah ont joué le rôle des facilitateurs. Ils ont procédé à la salutation et l’introduction de l’objectif de la visite qui est celui de « ils sont dans le village pour apprendre de la communauté leur situation sanitaire dans le village ». Il est demandé aux membres de la communauté s’ils étaient disposés à instruire leurs visiteurs, cela est le mot d’ordre de l’approche ATPC. Les communautés ont toute de suite schématisé la carte de leur localité avec les différents ménages puis les zones de défécation symbolisées par des sciures de bois. Cette simulation a permis aux uns et aux autres de comprendre comment faire une fois dans les communautés la carte de défécation.

Il faut note que le clou de cet outils est d’amener les ménages qui ont les alentours de leurs maisons sales à réagir face à cette situation qu’ils découvrent avec les visiteurs. Face à cette analyse, il y a de vives réactions qui activent la prise de conscience. Mais les facilitateurs ne doivent jamais demander à la communauté ce qu’elle compte faire pour changer. Ils l’encouragent plutôt à continuer dans cette habitude et ne prennent que note de la situation. Cette indifférence suscite plus le changement de comportements des membres de la communauté.

L’objectif de cet outil est donc de permettre aux membres de la communauté, de comprendre qu’ils vivent dans un environnement sale et totalement pollué.

A.2. Outil : Calcul du volume de caca (mi)

Ensuite les formateurs sont passés à l’outil calcul de volume de caca, il s’agit d’amener les communautés à évaluer le volume de leur propre caca (mi en langue locale). Il faut permettre aux membres de la communauté d’évaluer le caca que produit une personne en moyenne par jour. Dans cet outil, il faut amener les communautés à utiliser une mesure locale et connue de tous « Tongolo » et « le bâcher » au Benin en général et le département de Bohicon en particulier. Cela a permis à tous les participants de comprendre comment procéder au calcul de caca.

L’objectif de cet outil est de permettre aux membres de la communauté d’imaginer le volume de caca qu’ils produisent dans la nature et l’ampleur de la pollution de leur environnement.

A.3. Outil : Les voies de contamination

Virginie a présenté l’outil sur les voies de contamination. A travers des questions, elle a amené les membres de la communauté (participants) à ressortir les voies par lesquelles le caca déposé très loin du village arrivait au niveau des ménages et dans la bouche. Les participants ont ressortis comme vecteurs : les eaux de ruissellement, les animaux (chiens, les cochons, les chèvres et chats), les mouches, les insectes, la main, etc. La facilitatrice a aidé les uns et les autres à schématiser le diagramme de contamination oro-fécale. Cela a permis aux participants de comprendre comment conduire le processus des voies de contamination une fois dans les communautés pendant les séances de déclenchement.

L’objectif recherché à travers cet objectif est de montrer aux membres de la communauté comment ils mangent et boivent leur propre mi.

A.4. Outil : Calcul des dépenses médicales

Virginie et Abdallah ont attaqué le troisième outil. Il s’agit du calcul des dépenses médicales engagées par des ménages pour soigner les pathologies causées par cette pratique néfaste de défécation à l’air libre au sein de leurs ménages. Au cours de cet exercice, il est demandé à quelques ménages la fréquence de ces types de maladies dans l’année et le montant dépensé pour chaque épisode. Plusieurs montants vont paraitre mais il faut trouver un consensus (la fréquence annuelle de ces maladies/ménage et le cout moyen des dépenses/épisode) avec les communautés et leur permettre de calculer pour tout le village. Puis le faire pour 5 ans puis pour dix ans. L’objectif recherché à travers cet outil est de permettre aux communautés de se rendre compte combien de fois elles perdent de l’argent à cause de cette mauvaise pratique de la défécation à l’air libre.

Virginie a clarifié que les outils calculs de caca et des dépenses médicales ne doivent pas être utilisé avec le groupe des enfants car ce sont les adultes qui effectuent les dépenses liées aux soins médicaux et non les enfants, aussi il serait difficile de faire des calculs à gros chiffres aux enfants.

A.5. La Marche transversale vers les zones de défécation ou marche de la honte

Virginie a présenté cet outil qui consiste à effectuer une visite du village orientée vers les zones de défécation dans le but de susciter au sein de la communauté la honte et le dégout d’observer le caca avec des personnes étrangères. Pendant la marche, il faut visiter des ménages, des latrines existantes pour que les communautés se rendent compte que ces latrines généralement sans couvercles s’apparentent à la défécation à l’air libre. Une fois sur le site de défécation, il faut commenter la nature du caca, sa couleur, sa forme, qu’est-ce

qu’a mangé la personne qui la déposée, les mouvements des mouches qui sont sur le caca, est ce que les mouches restent en brousses ou se rendent auprès au village etc…Autant de question pour susciter la honte et le dégoût de la DAL.

Il y aura le dégoût, la honte et même la peur qui s’installe chez les enfants et chez les adultes, en particulier les femmes. Il faut être attentif pour suivre la réaction des femmes, des hommes et des enfants pour saisir l’opportunité et déclencher la communauté. Donc à ce moment vous obtenez un déclenchement avec un engagement des membres de la communauté présents à la marche.

A.6. La démonstration de la contamination caca-nourriture et caca-eau

Virginie a poursuivi en expliquant que cet outil se faisait après la marche de la honte. Il s’agit de partager un repas et de l’eau avec quelques membres de la communauté et déposer au milieu de l’assemblée le reste de la nourriture à cote duquel on dépose un caca ramené de la marche et l’on laisse les mouches faire les mouvements de vas et vient de la nourriture au caca. Cette nourriture est à nouveau proposée aux membres de la communauté qui refusent systématique de la manger parce qu’elle est contaminée. A ce moment le facilitateur demande si ce n’était pas la même chose qui se passe habituellement chez eux et si avant ils ne mangeaient pas la nourriture sur laquelle les mouches s’étaient posées. Encourager les plus lointains à se rapprocher et d’observer la scène. Le facilitateur doit poser plusieurs questions pour amener les membres de la communauté à dire qu’ils mangent et boivent leur propre caca.

L’outil contamination caca-nourriture permet aux membres de la communauté rassemblés de visualiser la contamination de la nourriture à travers les mouches qui transportent du caca et de prendre conscience qu’ils mangent et boivent leur propre caca et celui des autres.

La démonstration eau-caca consiste à faire passer une mèche de cheveux sur le caca posé au milieu de l’assemblée puis la faire passer sur l’eau et la proposer à boire à nouveau aux membres de la communauté. Cet outil complète le précédant et démontre comment la mouche contamine de façon invisible les repas, la mèche de cheveu représentant une patte d’une mouche.

Ces outils ont un fort impact sur la communauté parce qu’aucun être humain ne peut rester indifférent quand s’il se rend compte qu’il mange et boit du caca. C’est pourquoi, il doit être impérativement appliqué au cours des déclenchements.

Il faut noter que l’application des outils ne suit pas un ordre obligatoire, l’agencement des outils dépend des facilitateurs qui doivent décider comment ils comptent conduire l’évaluation de la situation sanitaire du village en vue d’avoir un bon déclic, la décision de l’arrêt de la défécation à l’air libre.

Pendant le déroulement des outils, la prise de conscience et la décision de changer de comportement peuvent arriver progressivement au sein de la communauté, mais c’est lorsque toute la communauté ou une grande partie décide de changer de comportements et à mettre fin à la défécation à l’air libre que les facilitateurs peuvent mettre fin à la phase A du déclenchement et passer à la phase B.

La phase A du déclenchement peut donner 4 résultats :

1. Gratter une allumette dans une station d’essence: la communauté entière est totalement motivée et tous les ménages sont préparés à entamer une action locale immédiatement pour stopper la défécation à l’air libre

2. Des flammes prometteuses: La majorité de la communauté a accepté de stopper la défécation à l’air libre, mais un bon nombre reste encore indécis

3. Des étincelles éparpillées: la majorité des gens ne sont pas décidés sur une action collective, où il y a beaucoup de personnes indécises et seuls quelques-uns ont commencé à penser à aller plus loin.

4. Des allumettes humides: toute la communauté n’est pas intéressée et ne désire rien faire pour stopper la défécation à l’air libre.

Si le déclenchement abouti au résultat 4, ne pas aller à la phase B mais convenir d’un rendez-vous avec la communauté pour poursuivre les échanges. La nuit portant conseils, ils reviennent souvent à de bons sentiments.

Phase B.

Lorsqu’il y a le déclenchement, il y a des éléments importants à prendre en compte pour un engagement total de la communauté a ajouté Dr Kamal. Il les a résumés comme suit :

Identifier les leaders naturels : ceux qui sont les premiers à décider pour le changement dans leur localité. Ils peuvent être des hommes, femmes et/ou des enfants. Donc il faut les présenter aux autres membres de la communauté et demander si les gens sont d’accord avec eux puis les applaudir pour drainer les autres membres de la communauté encore retissant;

Donner le matériel (papier conférence et marqueur) aux leaders déjà identifiés et les inviter à venir à une rencontre pour présenter le plan d’action de fin défécation à l’air libre le dernier jour de la formation ;

Identifier les ingénieurs naturels locaux et leur demander de dessiner le modèle de leur toilette. Encourager les uns et les autres à participer avec des applaudissements en les traitant avec respect ;

Amener la communauté à fixer la date FDAL pour leur localité. Faire de telle sorte que le délai ne puisse pas être plus d’un mois avec juste des questions sans sensibilisation, par exemple d’ici 90 jours vous allez continuer à manger et à boire votre « mi ». Ceci permet à la communauté de réduire le délai.

Amener certains membres de la communauté à démarrer soit ce soir, soit demain et demander à ceux-là qui veulent commencer de se faire enregistrer et prendre leur contact. Prendre rendez-vous avec la communauté pour l’arrivée du cameraman qui filmera ceux qui auront réellement commencé ;

Encourager et remercier les membres de la communauté avant de quitter en leur disant au revoir.

B.1. Définition des rôles des membres de l’équipe

Après cette étape très importante d’apprentissage des techniques et des outils à utiliser dans les communautés, les formateurs ont passé à la session suivante qui consiste à définir le rôle de tout un chacun une fois dans les localités.

a. Rôles des facilitateurs de l’équipe adulte

Le formateur Kamal a souligné que le sous-groupe des adultes doit avoir au minimum cinq personnes qui doivent jouer les différents rôles suivants :

1. Le facilitateur principal : Il s’agit du chef d’équipe qui parle et anime la séance de facilitation dans les communautés. C’est une personne qui doit forcément parler la langue locale du milieu, habile et relaxe dans sa façon de parler ;

2. Le Co-facilitateur : C’est la personne qui aide le facilitateur principal de temps avec des résumés et des synthèses de différentes sessions dans les communautés ;

3. Le rapporteur : C’est la personne qui doit rapporter toute la séance, les points positifs comme les points négatifs et assurer que tous les membres de l’équipe doivent participer ;

4. Encadreur de l’environnement : C’est une personne qui joue un rôle très important. Elle doit s’assurer que la séance se déroule dans un environnement favorable, elle s’en chargera d’extraire les perturbateurs pour permettre un bon déroulement ;

5. Gestionnaire du temps : C’est une personne comme l’indique son nom gère le temps. La séance de déclenchement ne doit pas dépasser deux à trois heures dans les communautés. Elle doit de temps en temps rappeler le facilitateur sur le temps car les communautés ont toujours beaucoup à faire surtout les femmes.

b. Rôles des membres de l’équipe enfant

Les quatre premiers membres de l’équipe des enfants jouent les mêmes rôles que ceux des adultes sauf la dernière personne doit jouer un rôle de déclencheur chez les enfants.

1. Le facilitateur principal : Il s’agit du chef d’équipe qui parle et anime la séance de facilitation dans les communautés. C’est une personne qui doit forcément parler la langue locale du milieu, habile et relaxe dans sa façon de parler ;

2. Le Co-facilitateur : C’est la personne qui aide le facilitateur principal de temps avec des résumés et des synthèses de différentes sessions dans les communautés ;

3. Le rapporteur : C’est la personne qui doit rapporter toute la séance, les points positifs comme les points négatifs et assurer que tous les membres de l’équipe doivent participer ;

4. Encadreur de l’environnement : C’est une personne qui joue un rôle très important. Elle doit s’assurer que la séance se déroule dans un environnement favorable, elle s’en chargera d’extraire les perturbateurs pour permettre un bon déroulement. Elle sera en contact avec son homologue qui se trouve chez les adultes afin de coordonner l’arrivée des enfants

5. Chargé de Slogan : C’est une personne qui doit amener les enfants à produire un slogan court, concis et clair. Après le déclenchement chez les adultes, cette personne doit drainer les enfants vers le groupe des adultes pour permettre aux parents d’écouter ce que disent leurs enfants et décider de répondre favorablement à la requête de leurs propres enfants.

B.3. Préparation des stratégies de groupes de déclenchement

B. 3.1. Au niveau des leaders locaux de 16 localités

Pour mieux réussir le déclenchement, l’équipe des formateurs a demandé la présence d’un représentant par localité le deuxième jour pour mieux préparer les communautés aux déclenchements. Dès leur arrivée, ils ont été reçus dans la salle de formation où ils étaient bien applaudis pour avoir répondu favorablement à l’invitation. On a demandé à ces communautés, si elles sont prêtes à nous recevoir dans leurs localités. La réponse était vraiment favorable. Des instructions ont été données aux groupes de facilitateurs pour demandes aux leaders de mobiliser tous les villages et pour choisir deux endroits bien distincts et éloignés l’un de l’autre pour les travaux de deux sous-groupes de facilitateurs (adultes et enfants).

Il faut noter que les leaders naturels invités n’étant pas informés au préalable des visites des participants dans leurs villages, il a fallu beaucoup négocier avec eux pour qu’ils acceptent les jours de déclenchement que nous imposait l’agenda de la formation.

Après une question avait surgi d’un leader, celle de savoir s’ils recevront de l’argent pour payer le crieur public. Abdallah a demandé à son tour aux leaders si on doit payer de l’argent pour qu’ils facilitent notre visite chez eux. Le leader concerné s’est rétracté et a répondu non. Ainsi cette préoccupation a été surmontée et tous les leaders de façon unanime ont accepté de préparer les visites des équipes les jours de déclenchement indiqués.

B.3.2. Au niveau des groupes

Les formateurs ont donné un temps aux 8 groupes constitués pour la préparation de leur stratégie Les différents groupes se sont repartis en deux sous-groupes (adultes et des

enfants). Ils ont également fait le partage des différents rôles. Il s’agissait de définir la démarche à suivre durant les séances de déclenchements. Le formateur a mis l’accent sur les points suivants:

L’introduction de l’équipe avec demande d’autorisation auprès du chef de village pour travailler avec sa communauté ;

Présentation de l’objectif de la visite « Nous sommes des apprenants venus dans votre localité pour apprendre de vous » ;

Séparation du groupe des enfants du groupe des adultes pour commencer le travail proprement dit ;

Démarrage des activités avec la carte de défécation du village puis les autres outils l’un après l’autre jusqu’au déclenchement de la communauté au regard des phases A et B décrites ci-dessus.

Jour 3

J.3.1. Préparation des groupes.

Avant de se rendre sur le terrain, le formateur Kamal a demandé aux participants de se mettre dans leur groupe pour peaufiner leur stratégie en se rappelant les différentes étapes du déclenchement surtout la phase A et B. Ceci permettra aux uns et aux autres de se rafraîchir la mémoire et être plus prêt pour le déclenchement dans les localités.

J.3.2. Déclenchement de huit localités

Les huit groupes avec matériel en main dans leurs voitures se sont rendus sur le terrain où les leaders ont déjà préparé les communautés à déclencher. Une fois sur le terrain, les équipes ont mis en pratique les différents outils avec les communautés où les différents déclenchements n’ont pas produit le résultat attendus par les formateurs.

En effet la plupart des groupes n’ont pas déroulé tous les outils quand bien même toute la communauté n’a pas décidé de changer. Les formateurs ont négocié avec les participants une rencontre d’1 heure pour une analyse des résultats des déclenchements.

Il faut noter que tous les déclenchements de huit localités ont eu lieu dans l’après-midi de samedi 22 mars 2014. Ce déclenchement a clôturé la journée de ce samedi.

Jour 4

J.4. 1. Restitution des rapports de déclenchent

Les équipes se sont retrouvées dans l’après-midi de dimanche à partir de 16 heures. Dans les travaux de groupes, les équipes ont ressorti les rapports de déclenchement de la

première journée terrain. Par manque de temps, trois équipes seulement ont réussi à présenter le résultat de leur travail. Il faut noter que sur les huit groupes, six ont témoigné que leurs déclenchements étaient des flammes prometteuses, deux ont produit un déclenchement en une buchette dans une station d’essence qui est normalement le type de déclenchement souhaité par les formateurs.

Dr Kamal a posé une question aux différentes équipes, celle de savoir quels sont les outils utilisés par les équipes sur le terrain ?

Comme réponse, les équipes n’ont pas du tout utilisés les outils comme eau et caca, nourriture et caca et la marche de la honte. Dr Kamal a encouragé les équipes à utiliser ces outils déclencheurs pour mieux faire le deuxième jour du déclenchement. Cela pourrait créer le dégout, la honte et la peur dans les communautés. Il faut noter aussi le fait que les communautés n’ont pas été préparées, cela a joué sur le déclenchement de celles-ci.

Jour 5

J. 5.1. Peaufinage des stratégies des groupes.

Une fois de plus repartis dans leur groupe, les participants ont revu leurs stratégies. Certains ont changé des postes, ceux du groupe adulte sont passés chez les enfants et vice versa.

J.5.2. Déclenchement de 7 villages

a. Préparation pour le deuxième déclenchement de 8 autres villages

Dans la matinée du jour, avant d’aller sur le terrain, les formateurs ont encore une fois de plus mis l’accent sur l’utilisation de certains outils plus déclencheurs que les autres. Il s’agit des outils comme eau et caca, la marche de la honte et la nourriture et caca qui amène à un meilleur déclenchement.

b. Déclenchement sur le terrain

De retour à la salle de formation après le terrain, les différents groupes ont témoigné après leur restitution, que le deuxième jour était très reluisant grâce à l’utilisation des outils comme la marche de la honte, le caca et eau et la nourriture et caca. Sur le huit groupes, six ont produit un déclenchement d’une buchette d’allumette dans une station de d’essence (boum), un groupe a produit des flammes prometteuses et un groupe a raté à cause de la non disponibilité des communautés par manque d’information et de mobilisation de la part du leader de la localité.

J.5.3. Analyse de deux jours de déclenchement : Leçon apprise

Le formateur a demandé aux participants de se mettre dans leurs groupes respectifs et de ressortir les leçons tirées à partir de ces deux jours de déclenchement dans les communautés sur terrain. Il est ressorti les éléments résumés dans le tableau suivant :

Partenaires Eléments ressortisChampion L’introduction de l’outil eau – caca est un élément fort

déclencheur

Charme

Bien faire le pré- déclenchement pour réussir son déclenchement ;

L’utilisation des outils caca-eau et caca-nourriture crée un choc dans les communautés ;

Les slogans clairs des enfants affectent les adultes ; Un déclenchement trop long démobilise la communauté

Dynamique La marche de la honte, démonstration caca-eau et caca-

nourriture facilitent le déclenchement Protestation et l’appel des enfants encouragent les adultes.

Réussite

Un déclenchent bien fait dans la partie A entraine une partie B plus facile ;

Mobiliser la communauté sur place à travers des exercices d’encouragement (applaudissement, etc.)

Agoundadje

Pré- déclenchement à un impact sur le déclenchement ; Besoin d’une bonne préparation de l’équipe avant le

déclenchement ; Les enfants donnent beaucoup d’informations

Etoile

L’exploitation des opportunités facilite le processus de déclenchement ;

Si on rate les opportunités, le déclenchement ne réussira pas Les questions choquantes aident à la prise de conscience des

communautés ; Un déclenchent bien fait dans la partie A entrainé une partie B

plus facile ;

Agbadje ODF

Usage des outils caca-nourriture et caca-eau facilitent le déclenchement ;

Le message des enfantes déclenche les adultes ; Le schéma de latrines à moindre coût par les ingénieurs locaux

est important ;

J.5.4. Post déclenchement

Le formateur a expliqué aux participants qu’il faut toujours se rappeler que c’est un projet communautaire et non notre projet, donc cela veut dire que c’est aux communautés que revient le premier suivi. Aider les membres de la communauté à schématiser bien leur carte du village tout en plaçant tous les ménages qui y vivent. Ensuite afficher cette même carte dans un lieu public soit chez le leader naturel soit chez le chef du village, puis chaque ménage qui finit de réaliser sa toilette viendra cocher sur son ménage et ainsi de suite. Leur demander de différencier par semaine les marques des ménages qui ont finis leurs latrines. Cela permet aux leaders naturels de bien suivre et de se rendre compte combien de ménages ont fini pendant la première semaine puis la deuxième semaine jusqu’à l’étape FDAL. Le deuxième niveau de suivi doit être fait par le comité de la localité puis le troisième par le facilitateur de la localité. Ce système permet de donner plus de responsabilité et d’implication aux communautés. L’objectif recherche ici est de rendre les communautés indépendantes d’aucune aide étrangère dans le processus.

Lorsqu’une localité se déclare FDAL, il faut mettre sur pied un comité de certification qui sera composé des leaders de différents villages voisins, de l’agent d’hygiène de la localité, des responsables au niveau communautaire des facilitateurs de l’ONG concerné et tout autre personne. Ce comité procédera à la vérification après votre double check avec les leaders naturels et le comité du village. Ainsi viendra la certification du village trois mois après pendant la cérémonie de célébration au cours de laquelle le chef du village recevra un procès-verbal de fin de défécation à l’aire libre. Il faut noter que les leaders naturels et les responsables communautaires des localités voisines non FDAL doivent participer pour permettre qu’ils s’auto-déclenchent. Kamal a insisté sur le fait qu’il ne faut pas perdre de vue les medias car ils ont un grand rôle à jouer dans ce processus.

Ce processus permet de rependre l’approche dans les différentes localités et les communes voisines mais aussi les autres départements.

J.5.5. Activités Post FDAL

Le formateur Kamal Kar a précisé que l’accompagnement des communautés viendra après l’étape FDAL car les latrines construites par les communautés sont très rudimentaires. Les hommes, les femmes et les enfants ayant tous compris l’importance d’arrêter la DAL et d’avoir une toilette dans son ménage refuseront de retourner à leurs anciennes pratiques

C’est en ce moment que naitra la demande d’amélioration des latrines par les communautés. Donc vous devez introduire le marketing de l’assainissement mais pas à travers des donations où la subvention du matériel aux communautés mais plutôt à travers le développement d’un marché de l’assainissement adapté à la demande des ménages (par exemple à travers des maçons qualifiés) et soutenu par le secteur privé. .

J.5.6. Préparation de la gestion de la session de restitution des communautés

Le formateur Kamal a clos la journée par la préparation décisive de la dernière journée en mettant l’accent sur l’accueil chaleureux que l’équipe doit réserver aux leaders communautaires des villages déclenchés. Il a résumé cela en quelques points essentiels suivants :

1. Réserver un accueil chaleureux aux différents leaders naturels venus de différentes localités déclenchées pendant la phase pratique sur le terrain ;

2. Aider les leaders naturels à finaliser leurs plans d’actions communautaires pour arrêter la défécation à l’air libre dans leurs localités respectives ;

3. Numéroter de 1 à 15 avec les noms des localités inscrites ci-dessous accompagné d’un memo de « bonne arrivée dans la localité de » et les afficher de manière espacée les uns après les autres ;

4. Afficher les différentes présentations des leaders naturels en dessous des numéros et des noms des localités correspondantes ;

5. Préparer quinze bâtons pour les futurs enseignants du lendemain qui enseigneront leurs élèves à travers leurs plans d’actions ;

6. Les leaders naturels devront partager le déjeuner avec nous tout en commençant par eux pour leur faire honneur.

Jour 6

J.6.1. Préparation des plans d’action institutionnels

Pour mieux gagner du temps en attendant l’arrivée des leaders naturels, il est instruit aux participants à la formation de se regrouper par institution pour la préparation des plans d’actions institutionnels. Les travaux de groupes ont démarré dans sept groupes différents. Il s’agit de : Ministère de la Santé, Plan International, SNV, CERID, EAA, ALPIDE, AERAMER. Ces institutions étant déjà reparties par communes dans le département du Zou avec l’accord de l’UNICEF à travers son programme survie (WASH). Ces travaux ont été interrompus avec l’arrivée des leaders naturels.

J.6.2. Accueil et finalisation de présentation des communautés

Les leaders naturels ont été accueillis chaleureusement par les différentes équipes des facilitateurs qui se sont rendues sur le terrain. Ils sont introduits dans la salle où ils ont été fortement applaudis pour leur décision de vouloir arrêter la défécation à l’air libre. Ensuite il a été demandé aux différentes équipes d’aider les leaders naturels à finaliser leurs plans d’actions.

J.6.3. Restitution des plans d’actions communautaires

Pour la présentation des plans d’actions des localités, un leader naturel a été désigné par sa propre communauté et positionné devant son stand. Il a été demandé aux participants de se

mélanger aux leaders naturels venus des localités avant de les envoyer en groupe de huit à dix pour se positionner devant un stand et ainsi de suite jusqu’au quinzième groupe. Le signal du démarrage des présentations a été donné par Dr Kamal au moyen d’un coup de sifflet. A chaque quatre à cinq minutes un autre coup de sifflet retenti et chaque groupe bouge d’une présentation à une autre. C’étaient des riches présentations présentées par des leaders très enthousiasmes. Après une heure de présentation, les participants et les leaders naturels ont regagné la salle de formation où Dr Kamal a demandé d’applaudir nos enseignants avant de soulever tous les petits leaders naturels en guise de valorisation et d’encouragement.

Il a aussi demandé aux leaders naturels s’ils voulaient partager d’autres choses à leurs élèves (participants). A tour de rôle, les leaders naturels ont adressé avec enthousiasme des paroles émouvantes qu’on peut résumer comme suit :

1. Ils défèquent en plein air à cause de l’ignorance et non par plaisir de déféquer dehors ;

2. Décision communautaire collective d’arrêter la défécation à l’air libre et non plus continuer ;

3. Ce n’est pas eux seuls qui mangent leur caca (mi) mais que les populations de Bohicon mangent leur caca car ils sont en aval ;

4. La mise sur pied dans chaque localité des comités de suivi et de surveillance pour aller vers l’étape FDAL.

J.6.4. Présentation de résultat de déclenchement dans les localités déclenchées

Pendant tout le processus de formation, un cameraman a été désigné pour produire un film de cette formation en tenant compte de toutes les étapes. Un extrait du résultat concret des différents déclenchements dans quelques localités visitées a été présenté aux leaders naturels. Plus de 50 trous avaient déjà été réalisés dans les quinze localités déclenchées. Tout le monde était satisfait, leaders comme participants à la formation et tout le monde s’est rendu compte qu’il est bien possible de réaliser l’ATPC au Benin contrairement à ce que pensaient certains.

Après cette étape importante, les leaders naturels ont été invités à prendre un déjeuner et à retourner dans leurs localités respectives.

J.5.5. Finalisation et présentation des plans d’action institutionnels

Après le déjeuner, les participants ont repris dans l’après-midi les travaux de groupe pour finaliser leur plan d’action en suivant le canevas proposé par virginie. Deux heures d’intenses travaux ont permis aux uns et aux autres de ressortir le résultat suivant :

Plan d’action institutionnel

Partenaires Localités FDAL

attendus

Leaders naturels

SNV 240 480Plan International 80 160ALPIDE 80 160AEREMR 100 20CERID 80 50EAA 80 160Ministère de la Santé 140 Suivi des anciens villages déclenchés dans

le passé.Total 800 1030

Chaque partenaire s’est engagé à produire un certain nombre des villages FDAL en fin décembre et renforcer les capacités d’un bon nombre des leaders naturels.

Ce sont au total 800 villages qui seront FDAL en fin de l’année avec plus 1000 leaders naturels dont les capacités se sont renforcées, ainsi se sont engagés les différents partenaires qui ont pris part au présent atelier de Bohicon.

J.5.6. Evaluation

Après cinq jours d’intenses travaux en salle et sur le terrain, les participants ont évalué la formation selon les questions mentionnées dans le tableau suivant :

Questions < 20% 20 - 40% 40 - 60% 60 - 80% > 80%A quelle proportion pensez-vous que vos attentes ont été comblées ?

0 0 0 5 79

A quelle proportion pensez-vous que cette formation sera utile pour votre travail ?

0 0 0 15 69

A quelle proportion pensez-vous avoir 20 localités FDAL dans les trois prochains

0 0 0 5 79

mois ?Quelle était votre capacité de former les autres en ATPC ?

0 0 0 5 79

J.5.7. Clôture et fin de formation

Deux mots ont marqué la fin de cet atelier. Il s’agit des mots prononcés par Baldé Mouctar Mamadou, représentant Mme la Représentante de l’UNICEF et celui de Ben, représentant Mme la Ministre de la Santé.

Au cours de son allocution, Mr Mouctar a mis l’accent sur la chance d’avoir les experts (Kamal, Virginie, Louise et Abdallah) au Benin au même moment. Il a ajouté que ceux qui ont pris cela avec du sérieux, cela s’est bien traduit dans les faits avec des résultats sur le terrain, par contre ceux qui se sont amusés, ils voudront bien récolter leurs échecs et répondront devant leurs institutions. Il a conclu ses propos en remerciant chaleureusement Louise, Kamal, Virginie et Abdallah avant d’exhorter les participants à bien faire usage des connaissances apprises afin de rendre le Zou FDAL.

Mr Ben à son tour, a remercié également les formateurs venus de différents pays avant de dire qu’ils sont capables de relever le défis de rendre le département du Zou FDAL avant la fin de l’année 2014.

26 Mars 2014 : Suivi

A. Visite des deux anciens villages déclenchés

Avant son départ de la commune de Bohicon, l’équipe des facilitateurs s’est rendue dans deux localités déclenchées lors de la formation de décembre 2013 sans qu’elles aient atteint le statut FDAL. En effet, l’objectif de cette visite s’était de discuter avec les communautés afin d’avoir une idée claire des raisons de l’échec.

Dans la première localité des grands efforts ont été fournis par la communauté mais la plupart des latrines étaient inachevées et avaient d’importantes profondeurs. Toutes les latrines avaient le même plan comme si les ménages avaient reçu des instructions dans ce sens.

Les échanges avec quelques membres de la communauté ont permis de comprendre que les ménages préféraient utilisés les latrines de leurs voisins le temps d’avoir les moyens pour se construire des latrines durables. Mais le constat est que les latrines construites avec dalles

males dosées et posées sur des fosses de plus de 10 m de profondeurs pourraient constituer un danger pour les ménages.

Il est vrai que l’ATPC n’impose pas de modèle de latrines mais les facilitateurs doivent encadrer les ménages pour éviter certains accidents ou la contamination des nappes phréatiques.

A travers des questionnements et le partage de l’expérience de la Côte d’Ivoire (qui a presque la même végétation et le même climat que le Benin) avec certains chefs de ménages, ces derniers ont réalisé qu’en attendant d’avoir les moyens financiers pour se construire des latrines avec du ciment, ils pouvaient se construire des latrines avec des matériaux locaux et éviter de parcourir de longues distances pour atteindre les latrines existantes dans le village.

Ce village semble néanmoins engagé à mettre fin à la défécation à l’air libre mais il a besoin de plus de coaching de la part des facilitateurs qui doivent l’amener au fil du temps à réviser son plan d’action et à prendre de nouveaux engagements afin d’arrêter durablement la DAL.

Par contre dans la deuxième localité, aucun ménage n’a pu creuser le moindre trou possible. La femme du chef de village préférait pratiquer la défécation à l’air libre que partager les latrines des autres. Ce qui démontre bien que le fait de partager les latrines ne garantit pas l’arrêt de la défécation à l’air libre.

Le constat est que dans les deux localités la communauté dispose des maisons très solides, des engins roulants et des antennes paraboliques mais pas suffisamment de latrines pour les ménages. En faisant l’analyse, ce n’est pas un problème de pauvreté mais plutôt et probablement un problème d’approche.

Certainement, les anciens projets de subvention des latrines ont eu un impact important sur la dépendance des ménages et leur perception du type de latrines à construire.

Dr Kamal Kar, à encourage l’agent d’hygiène Kennett à poursuivre le suivi dans ces villages afin de plus comprendre les facteurs de succès et d’échec et les solutions proposées par les communautés. Le partage de son expérience contribuera certainement à la réussite de l’ATPC au Benin

27-28 mars 2014 :

B. Plaidoyer à haut niveau.

Une rencontre de plaidoyer à haut niveau a été organisée par le Ministère de la Santé avec l’appui de l’UNICEF. Etaient présents à cette rencontre Mme la Ministre de la Santé, Professeur Dorothée AKOKO KINDE-GAZARD, le Représentant de l’Etat Néerlandais, Mr George, la Représentante de l’UNICEF, Mme Anne Vincent, la Représentante Adjointe de L’UNICEF, le Directeur Général de la Santé, quatre Maire des communes et plus de 20

représentants des communes, tous les directeurs techniques nationaux et départementaux du Ministère de la Santé en charge de l’assainissement mais aussi de 7 ONG et des représentants du secteur privé.

Au cours de cette rencontre Mme La Ministre a retracé le tableau sombre de l’assainissement au Benin notamment en matière de défection à l’air libre. Elle a ajouté que le Benin est parmi les quatre derniers pays en matière d’accès à l’assainissement avec plus de 76% de sa population qui défèque à l’air libre. Elle a exhorté les partenaires de développement, les services de l’Etat et la Société civile (ONG nationale et internationale) et bien entendu les services techniques en charges de l’assainissement a tracé une feuille de route pour relever le défis de l’assainissement au Benin.

Dr Kamal a commencé sa présentation avec une question aux participants à cette rencontre. Il a demandé aux personnes présentes dans la salle si un des membres de leurs familles ou eux-mêmes avaient eu la diarrhée durant les deux dernières années, de lever les mains. Presque toutes les personnes présentes dans la salle ont levé les mains. Alors, il a dit que si on voit le caca (mi), si on sent le caca, si on touche le caca et qu’on se lave les mains avec de l’eau et du savon, on n’attrape pas la diarrhée mais par contre si un morceau du caca passe dans notre système digestif on attrape la diarrhée. Aussi a-t-il ajouté que si nous transportons chaque fois des bouteilles d’eau minérale c’est pour éviter de manger du caca exposé en plein air.

Il a analysé cette situation en disant que les personnes présentes dans la salle avaient surement des bonnes latrines qui évacuent bien leur caca pourtant elles ou un membre de leurs familles a eu la diarrhée. Ce qui sous-entend qu’ils ont forcément mangé du caca qui n’est pas les leurs. Tout ceci pour montrer que nous tous, sommes exposés aux conséquences de la DAL, c’est pourquoi nous devons unir nos forces pour enrayer cette mauvaise pratique.

Il a poursuivi son déclenchement institutionnel avec une présentation sur l’ATPC, à travers celle-ci, il a présenté premièrement les données globales de l’assainissement au niveau mondial (plus de deux milliards de personnes défèquent à l’air libre). Ensuite il a exposé les participants aux expériences globales de l’ATPC au niveau mondial et il a démontré combien de fois cette approche est possible au Benin. Enfin il a exhorté les bailleurs de fonds, la société civile et les différents services de l’administration à avoir une seule vision, une seule approche et arrêter la subvention pour passer le bâton de commandement aux communautés afin de les rendre actifs au développement de leur terroir.

Un film de 10 minutes sur le déclenchement de quinze localités dans la commune de Bohicon a été présenté avec un résultat satisfaisant en moins de 24 heures d’intervalle.

Un débat d’une heure a été ouvert sous l’égide du Directeur national de la Santé. Au total 16 questions ont été posées par 10 participants à Dr Kamal et certaines directement à Abdallah, Virginie avait pris congés de l’équipe à 12H pour une contrainte de plan de vol. Il

faut noter que la plupart de ces questions sont d’ordre contextuel lié à la faisabilité de l’approche ATPC dans les milieux inondables, sols instables, sol dur, etc.

Le débat a été clos par une synthèse faite par le directeur national de la Santé. Le directeur a demandé à tous les acteurs de s’asseoir sur une table et tracer une feuille de route claire pour aller en avant.

C. Recommandations

Plusieurs recommandations sont ressorties de cette mission d’appui et adressées à différents niveaux pour permettre un bon démarrage fort de l’ATPC de la base posée par le concepteur lui-même. Il s’agit de :

C.1. A l’intention du Ministère de la Santé

Assurer le leadership de la mise en œuvre de l’ATPC au niveau du Benin en mettant en place un comité de pilotage national et des comités départementaux qui auront en charge d’encadrer tous les acteurs de l’ATPC à tous les niveaux ;

Impliquer d’avantage les acteurs de l’éducation (Ministère, direction départementale, communale, inspection et directeurs d’écoles, enseignants, comité de gestion des écoles etc.…) dans le processus ATPC, les enfants jouent un rôle déterminant dans le déclenchement des adultes ;

Disséminer la stratégie nationale de promotion de l’assainissement et de l’hygiène au niveau décentralisé ;

Définir une feuille de route pour l’application de cette stratégie au niveau national, départemental et communal avec des responsabilités et les délais de réalisation clairs ;

Clarifier le processus de certification de la Fin de la Défécation à l’Air Libre au Benin, le terme ‘’ le ménage utilise une latrine, ce qui sous-entend que les latrines partagées sont admises ‘’ peut prêter la confusion et ouvrir une brèche au retour à la défécation à l’air libre par les ménages qui se gêneront d’utiliser les latrines des autres ;

Mettre en place un pool de formateurs nationaux sur la base des propositions faites par les formateurs (voir annexe) et soutenu par un système de coaching régulier ;

Assurer une supervision régulière des projets en cours afin d’assurer une qualité des interventions ;

Mettre en place un système dynamique de collecte et de gestion de données nationales, départementales et communales de l’ATPC ;

Pour avoir un résultat probant avec cette approche et pérenniser les acquis qui seront ressortis des différents déclenchements, il faut veiller sur l’harmonisation des approches d’intervention en milieu rural ;

Pour avoir un résultat probant lors du déclenchement lié aux formations futures, utiliser uniquement des formateurs de qualité avec une bonne pratique de terrain ayant abouti à des résultats considérables dans l'ATPC ;

Pour renforcer la synergie des acteurs dans le secteur et le leadership du Gouvernement à travers le Ministère de la Santé en charge de l’Hygiène et de l’Assainissement sur l’ATPC, il faut contraindre les partenaires de développement à appliquer la nouvelle Stratégie Nationale d’Assainissement dont l’ATPC se trouve au centre ;

C.2. A l’intention de l’UNICEF

Recruter ou détacher une personne qui sera en charge du pilotage de l’approche ATPC au niveau de l’UNICEF en vue de coacher les partenaires étatiques et les ONG;

Pour une bonne réussite dans ce projet, renforcer la stratégie du Ministère de la Santé et relever le défis dans l’assainissement, il faut renforcer le suivi des partenaires de mise en œuvre sur le terrain ;

Amener le partenaire du gouvernement en charge de l’assainissement à assurer le leadership de l’ATPC au niveau national, départemental et communal ;

Susciter le travail d’équipe entre tous les acteurs du secteur (structures étatiques, collectivités locales, ONG) tant au niveau national que départemental pour échanger sur les facteurs de succès et les défis en rendant effectif la coalition de l’assainissement ;

Coacher les formateurs identifiés afin que ces derniers soient aptes à animer les prochaines formations ;

Assurer dans les prochains mois, un suivi de proximité des activités de l’ATPC menées par les partenaires avec des outils de suivi et évaluation clairs pour une qualité des interventions étant donné que beaucoup d’erreurs ont été commises par le passé ;

Développer des outils de pré-déclenchement, de suivi post-déclenchement, d’évaluation et de post-FDAL qui seront utilisés par tous les acteurs avec des notes d’orientation claires dans le but d’une gestion harmonieuse de la mise en œuvre de l’ATPC au Benin ;

Mettre en place une base de données ATPC pour la capitalisation des interventions de l’UNICEF ;

Encourager les ONG à s’appuyer sur les leaders naturels pour le suivi post-déclenchement et pour les déclenchements des prochaines années ;

Demander aux ONG de faire un rapportage mensuels des progrès réalisés afin d’avoir une vision régulière et globale des interventions ;

Pour amener les localités déclenchées au statut FDAL, prouver l’efficacité de l’approche ATPC au Benin et avoir une évidence de conviction, accélérer le processus de signature des PCA avec les partenaires de mise en œuvre déjà positionnés.

C.3. A l’ intention des partenaires de mise en œuvre

Pour faire une bonne mise en œuvre des activités de l’approche ATPC et avoir un résultat conséquent dans les communautés, il faut revoir la situation du personnel recruté après une évaluation de son travail sur une période de deux mois car certaines personnes ne pourront produire des résultats par manque d’intéressement et d’engagement à l’approche ;

Pour produire des résultats acceptables, les coordinateurs des projets en charge de l’ATPC doivent mettre en place un mécanisme de suivi de proximité à tous les niveaux et surtout pour leur staff affecté sur le terrain ;

Définir un planning rigoureux superposant les pré-déclenchements, les déclenchements et le suivi post-déclenchements pendant la période des déclenchements parce que le manque de suivi d’un village déclenché est une mauvaise pratique qui a des conséquences sur le succès de l’ATPC ;

Amener les communautés à mettre en place des comités de suivi de l’ATPC dans tous les villages déclenchés. Ces derniers devront détailler les plans d’actions FDAL qui seront les feuilles de route de votre suivi post-déclenchements et post-FDAL

Faire visiter les villages en avance aux comités des villages à la traine afin de stimuler à mieux faire;

Effectuer des visites de terrain dans la zone d’une ONG sœur pour échanger les expériences.

Dans ce rapport nous vous avons donné quelques orientations qui vous permettront de réussir l’ATPC au Benin mais tout dépendra de votre volonté à faire changer les choses et nous savons que si vous garder l’élan que nous avons vu ces dernières semaines très bientôt nous auront de bonnes nouvelles du Benin.

ANNEXES

Annexe 1 : Liste des formateurs potentiels

NOM PRENOM ORGANISATIONLAWIN EUGENIE SNVNOUDEVIWA MAURIELLE MAX EAAVISSOUKPO VIVIANE CERIDMONKOUN Parfait J.AGOSSOU ALPIDEKOUKPODE CORNELIA ALPIDEDAHOUI INGRID SNV

Annexe 2 : Liste des villages déclenchés

No Village Date du déclenchement

Date de FDAL LN Contact LN

1 TODO CENTRE 22-03-14 15-04-14 LOKONOU DOROTHE 97638017ATTINSSOUNOU VALENTIN CdV: WANKONLIN ROMAIN

2 TOSSOTA 22-03-14 15-05-14 CdV: ATOTIN ANDRE 97368754DJOKPE ACHOVO ATTOTIN B. ULRICH

3 KOSSOU MOUGNON

22-03-14 30-05-14 AKE DIEUDONNE 67003763NOUDEDJE MATHIAS 97809623AZIFAN MARC 67111155

4 ALIPKA 22-03-14 30-05-14 ADANMINAKOU MARC 957140315 ZOUNZONME 24-03-14 30-04-14 HONONTA ISIDORE 670035126 DAVEGO 24-03-14 07-04-14 AGBADJI DIEU DONNE 67071919

64750406HEKPAZO FLORENCE 95292444

7ADAME HOUEGLOGON 24-03-14 15-04-14 HOUEGLO WILSON 95152873

8 KOKLOFINTA 22-03-14 01-04-14 DOMAHOU VALENTIN 95376522ADJELEGBE LYDIA 95997295

9ZOUMPKA ABOMY 24-03-14 23-04-14 AZON 95145890

10 LELE ADATO 24-03-14 15-04-14HELEME DELPHIN

9584296396454567

GOGBE ADJAKOSSA 11 AGBOKANME 22-03-14 05-04-14 KANLINSOU ALAIN 6419989212 PKAPKANININI 24-03-14 15-04-14 HANBLOUTO 13 DILLY KOTCHO 24-03-14 24-04-14

CdV: AHOICLE JUSTIN95152873

95398101DEDELISSA VINCENT 95242217

14ZOUNKPA BOHICON 22-03-14 08-04-14 APAMESONON 64964657

15 MAKPEHOGNON AHOUANZOUN

22-03-14 02-04-14 ATINWLISSE DESIRE 95282658WANKPO S. GISELE

Annexe 3 : Agenda

AGENDA PREVISIONNEL

Horaire Activités Responsables

Jour 0 – Dimanche 16 et Lundi 17 mars 2014

8:30 – 22:30

Arrivée à Cotonou de Kamal Kar et des autres Facilitateurs (Collègues du

Siège, Bureau Régional, Tchad et Cote d’Ivoire) - Accueil à l’aéroport et

installation à l’Hôtel

JOUR 1 – Mardi 18 mars 2014

08:30 – 09 :00 Visite de courtoisie à la Représentante de l’UNICEF

09:30 - 10:30 Briefing interne Section Survie

10:45 – 12:45 Briefing avec les partenaires de la DNSP

13:00 – 14:00 Pause déjeuner

15:00 – 18:00Visite de courtoisie et de Plaidoyer au Ministre de la Santé ou SG du Ministère

y compris le DNSP

JOUR 2 – Mercredi 19 mars 2014

09:00 – 11:00 Rencontre avec Mme la Ministre de la Santé Publique

11:30 - 12:30Rencontre avec les ONG partenaires EAA, SNV, PLAN BENIN - Préparatifs

pour le Départ sur Bohicon

13:00 – 17:30 Départ pour Bohicon

JOUR 3 – Jeudi 20 mars 2014 – Démarrage - Session 1

08:00 – 09 :00 Arrivée et installation des participants

09:00 - 09:30 Ouverture et mot de bienvenue : DNSP et UNICEF

09:30 – 10:30

Introduction, brise-glace.

Attentes & objectifs.

Présentation du Programme

Etablissement des normes : Rapporteurs, Règlement du groupe et chef de

village

10:30 – 10:45 Pause-café

10:45 - 12.00Pourquoi l’ATPC ? Travail de 5 groupes : les échecs de programmes

d’assainissement passés

12:00 - 13:00Historique de l’ATPC au Benin et Goulots d’étranglement

ATPC en Côte d’Ivoire et au Tchad

13:00 - 14:00 Pause déjeuner

14:00 - 14 :30 Formation de 8 groupes

14:30 - 16:00 Principes ATPC et Changement des Attitudes et comportements

16:00 - 16:15 Pause-café

16:15 - 17:15 Présentation des expériences globales de l’ATPC Film de l’ATPC

17.15 – 18.00 Films de l’ATPC

JOUR 3 - Vendredi 21 mars 2014 – Session 2

08:00 - 09:00 Récapitulatif du jour 1

09 :00 – 11 :00ATPC Pré-déclenchement, Déclenchement, Post déclenchement et les

activités Post FDAL

11:00 - 11:15 Pause-café

11.15 – 13.00ATPC Pré-déclenchement, Déclenchement, Post déclenchement et les

activités Post FDAL suite

13:00 - 14:00 Pause déjeuner

14:15 - 15:30 Facilitation, Rôles et responsabilités des membres des groupes.

15:30 – 17:00 Préparation des groupes pour le déclenchement sur terrain

17:00 – 17:30 Distribution du matériel de déclenchement

18.00 Fin de session

JOUR 4 – Samedi 22 mars 2014 – Session 3

07.30 - 13:00 Déclenchement dans les 10 premières localités

13.00 – 14.00 Pause déjeuner

14.00 - 15.00 Préparation des rapports groupes

15.00 – 16.00 Restitution en plénière

16.00 – 16.15 Pause-café

16.15 – 17.00 Deuxième simulation et préparation pour le deuxième jour de déclenchement

17.00 – 18.00 Restitution en plénière

18.30 Fin de session

JOUR 5 – Dimanche 23 mars 2014 – Visite des 10 premiers villages déclenchés

JOUR 6 - Lundi 24 mars 2014 - Session 4

07.30 - 13:00 Déclenchement dans les 10 dernières localités

13.00 – 14.00 Pause Déjeuner

14.00 – 15.00 Préparation des rapports des groupes

15:00 – 16.00 Restitution en plénière

16.00 – 16.15 Pause-café

16.00 – 17.00 Post déclenchement et les activités Post FDAL

17:00 – 18.00 Préparation pour l’accueil des leaders naturels

18.00 Fin de session

JOUR 7 – Mardi 25 mars 2014 – Session 5

8.00 – 9.00Collaboration institutionnelle, suivi au niveau national, départemental et

communal.

09:00 – 10:00 Arrivée des leaders communautaires des 20 localités déclenchées

10:00 - 13:00 Présentation des Plans d’action communautaires

13:00 - 14:00 Pause déjeuner puis départ des leaders communautaires

14:00 – 15.00 Film de différents déclenchements et post déclenchements

15:00 – 16:00 Feedback sur la formation et grandes conclusions de l’atelier

16.00 – 17.00 Evaluation de l’atelier de formation et clôture

JOUR 8 – Mercredi 26 mars 2014 – Démarrage – Session 608:30 - 13:00 Déclenchement du 3è lot de localités avec les acteurs formés

13 :00 - 14:30 Pause déjeuner

15:00 - 17:00 Suivi post Déclenchement des anciennes et nouvelles localités

17.00 Retour à Bohicon

JOUR 9 - Jeudi 27 mars 2014

08:30 - 13:00 Retour à Cotonou

13 :00 - 14:00 Pause déjeuner

14:00 - 17:00 Séance de travail avec l’équipe WASH UNICEF sur le projet ATPC

17.30 Fin de journée

JOUR 10 - Vendredi 28 mars 2014

08:30 - 12:30 Rencontre avec les Directeurs techniques du Ministère de la Sante

Annexe 4 : Liste des participants

N° NOM ET PRENOM QUALIFICATION PROVENANCE N° DE TELEPHONE ET

EMAIL

ONG/COMMUNE

01 KANHONOU y.

Laurent

A H A Zagnanado 95 72 98 12

[email protected]

om

CSC Zagnanado

02 TCHAYE Sapientia Sociologue Agbangnizoun 97 95 50 73

[email protected] SNV

03 SEWANOUDE

Barthélemy

Manager de projet

et des

organisations

Bohicon 95 05 53 31 /97 40 40 82

[email protected] ONG GERID

Za-kpota

04 DOSSOU Bessan

Benoit

Psycho éducateur Za-Kpota 95 61 33 23/ 67 20 35 87

[email protected]

ONG GERID

05 HOUNMASSE

Tatiana

Géographe Djidja 95 76 26 10 AERAMR/ONG

06 HOUETO Wilfried Ingénieur Cotonou 97 26 06 16

07 DOSSOU – YOVO

Bertin

Ingénieur /wash Bohicon 97 02 09 71 /

Bertin. dossou- yovo@plan-

intrenational.org

Plan Bénin

08 MENSANH K. L. environnementali Cotonou 96 02 20 76

N° NOM ET PRENOM QUALIFICATION PROVENANCE N° DE TELEPHONE ET

EMAIL

ONG/COMMUNE

Peggy ste [email protected] SNV

09 DAN .F. Oswald environnementali

ste

Cotonou 96 16 98 18

[email protected]

EAA

10 KOUSSANOUG.K.

Sévérine

Spécialiste

développement

communautaire

Houèyogbé 97 74 04 53 EAA

11 GNAGOLI Naimath Technicienne

d’Hygiène et

Assainissement de

Base

Cotonou 97 09 94 95 EAA

12 GODONOU .K.

Justine

Environnementali

ste

Cotonou 96 89 37 82

EAA

13 MEGNIKPO .C.

Fidèle

Sociologue Cotonou 96 96 59 20

[email protected]

E AA

14 Mouctar BALDE Wash spécialiste UNICEF

Cotonou

15 DJEGUI Augustin Psycho sociologue Zagnanado 95 71 83 18 SNV

16 YEGBE Aubin THA Cotonou 95 30 24 50

66 45 92 45

EAA

17 ATCHADE Samson Géographe Zagnanando 97 40 88 96

94 07 14 60

EAA

18 NOUDEVIWA

Maurille Max

Ingénieur

Environnement

Santé

Cotonou 97 01 43 39

[email protected] EAA

19 ALIHONOU C. Albert Gestionnaire Djidja 95 89 20 21 AERAMER

20 OGA K. Ambroise Economiste Djidja 95 13 32 27

96 36 29 16 AERAMER

21 LAWIN Eugénie B. Juriste Abomey 95 19 43 87

97 15 68 10 SNV

N° NOM ET PRENOM QUALIFICATION PROVENANCE N° DE TELEPHONE ET

EMAIL

ONG/COMMUNE

22 AGONVONON

Georgine

Gestionnaire Djidja 95 58 32 13 AERAMER

23 BARA A. A.

Prudence

Sociologue Agbangnizoun 95 52 17 71 S NV

24 DOHOU Armand STATITIEN Zogbodomey 97548588 SNV

25 GANFON Marie-

Josée

Sociologue DJIDJA 97297739

AERAMER

26 ALLABI SALAMI

Idrissou

Sociologue Agbangnizoun 97794432

SNV

27 AKOMOU B.Jean-

Baptiste

Sociologue DJIDJA 94187367 AERAMER-ONG

28 TCHIWANOU

Débora

sociologue Bohicon 64133236 CERID-ONG

ZA-KPOTA

29 SEKO Amidou Juriste Agbangnizoun 97 77 97 90 SNV

30 GBOGLENOU

Isabelle

Sociologue Abomey 94793962

CERID-ONG

31 VISSOUKPO Viviane Technicienne

d’hygiène et

Assainissement

des Base

ZA-KPOTA 95710420 CERID-ONG

32

HOUESSOUVO

Marcel

Technicienne

d’hygiène et

Assainissement

des Base

Bohicon 95055893 /96204322 CERID-ONG

ZA-KPOTA

33 TCHIWANOU

Jérémie

Christian

Géographe Bohicon 97638641/95696793 CERID-ONG

ZA-KPOTA

34 ADOHINZIN Joselin Technicien Bohicon 95900190/97424379 CERID-ONG

N° NOM ET PRENOM QUALIFICATION PROVENANCE N° DE TELEPHONE ET

EMAIL

ONG/COMMUNE

supérieur

ZA-KPOTA

35 DJOMATIN Ariane Animatrice Bohicon 97317901 ONG-CERID

36 ASSANI A. Anass Géographe

Manager des ONG

Zogbodomey 95262171

SNV

37 BOSSOU A.O.

Joséphine

Environnementali

ste

Cotonou 94768104/61330319 EAA

38 ATTAKIN Edmond Ingénieur Cotonou 97542699

EAA

39 ADJAHOSSOU

Y.Ben-Candas

CDC-HAB/ZOU Abomey 97988291

DDS/Z-C

40 DOSSOU Floriane Gestionnaire Covè 66141496 /64011629

PLAN-Bénin

41 ZINHOUIN Monia E. Sociologue Covè 95577941 /61199252

Plan-Bénin

42 TCHAYE Prince O.N. Enseignant Agbangnizoun 96064520/98472558 SNV

43 SOGNIZOUN C.

Aubin

Géographe Djidja 95452626/97819656

AERAMER-ONG

44 SESSOU A. Fifa Sociologue Zagnanado 95177953

SNV

45 KOUSSEMOU

Pulchérie

AHA ZA-KPOTA 95152878

CSC ZA-KPOTA

46 HOUNZINME

Edmond

AHA /Sociologue Djidja 95813725 CSC-Djidja

47 ADANZOUNNON

T.P.Daniel

AHA Agbangnizoun 96277950 CSC-Agbangnizoun

48 FASSINOU Rock THAB Djidja 97609079

Zone sanitaire DAA

N° NOM ET PRENOM QUALIFICATION PROVENANCE N° DE TELEPHONE ET

EMAIL

ONG/COMMUNE

49 SIEMA Simone THAB Djidja 97870013 DDS-Z/C

50 HOUNNOU Edith THAB Djidja

97172357

DDS-Z/C

51 AGOHOUNGO

Aurélien

CVA/DDS-Z/C Abomey 96776052

DDS-Z/C

52 GOBOU Daniel AHA Bohicon 95753596

CS Bohicon

53 KANTCHEKON Pierre Journaliste Covè 67650663 Plan Bénin

54 BEHANZIN M.

Natchia S.

Gestionnaire Bohicon 66648640/68129164 Plan Bénin

55 GBAGUIDI Rodrigue AHA CS/Ouinhi 95533308 CS /Ouinhi

56 MONKOUN Parfait

J.Agossou

Marketing Bohicon 64087445 ALDIPE

57 AYADJI Richard AHA Bohicon 95544899 ALDIPE

58 AMOUSSOU I.

Monique

Psychologue Djidja 95847725 AERAMER-ONG

59 DOHOU A. Joseph AHA Abomey 97716371 CS Abomey

60 AHOUANDJINOU

Koba Ismaël

Géographe Agbangnizoun 95006801 SNV

61

DOSSOU

K.M.Patricia

Géographe Agbangnizoun 94205720 SNV

62 AHOKPOSSI V.

Darius

Ing Biotechnologie Covè 64454078 Plan Bénin

63 SODOSSI Albain

B.Jule

Animateur socio-

culturel

Bohicon 64474391/96481908 Plan Bénin

N° NOM ET PRENOM QUALIFICATION PROVENANCE N° DE TELEPHONE ET

EMAIL

ONG/COMMUNE

64 DJEBOU Kouassi Psychologie du

Travail

Zogbodomey 95862394/97846095 SNV

65 DOVONON Blandine Juriste Abomey 95530466/97988215 SNV

66 ALE D. Kévin

Arnaud

Sociologue Zogbodomey 94360958/97040958 SNV

67 SEHOUE M. Edouard Comptable Abomey 93009150/22500687 SNV

68 ADJOVI Pamphile Ingénieur Abomey 94057255 SNV

69 DOREGO .Assomptio

n Jonas

Sociologue Abomey 95492524/96980228 SNV

70 DJODJO Wilfrid G. Sociologue Zogbodomey 95351209 SNV

71 ALLADE Mauriane AHA Abomey 95632814 SNV

72 KANHOU Estelle Sociologue Zogbodomey 95212299 SNV

73 TOWEDJE Candide Sociologue Zogbodomey 64281669 SNV

74 AHICHEMEY S.

Marius

THA zagnanado 94361801 Zone Sanitaire

COZO

75 ESSEOU I. Eléonore Socio-

Anthropologue

Djidja 97191328 /94707290 AERAMER Djidja

76 FAVI Polycarpe Ingénieur Abomey 97040937 SNV

77 AGBASSOU Jérôme Géographe Zogbodomey 96862133 SNV

78

AFFE Ignace Education Zagnanado 95161897 Plan Bénin

79 KOUILOMI Philippe CDR Covè 97748264 Plan Bénin

80 BLOH Diane AHA Abomey 95292840 CS Abomey

81 AHISSOU Euphrem Développement

communautaire

Bohicon 96026061 ALDIPE ONG

82 ADIDO Hélène Géographe Abomey 95141016 ALDIPE ONG

N° NOM ET PRENOM QUALIFICATION PROVENANCE N° DE TELEPHONE ET

EMAIL

ONG/COMMUNE

83 BEHANZIN

Togbodjogbé Gloria

Socio

Anthropologue

Bohicon 64584738 ALDIPE ONG

84 ASSANI Symphorien Sociologue Bohicon 95408229 ALDIPE ONG

85 GUEDEGBE Armelle Ingénieur

Environnementali

ste

Cotonou 95969520 SNV

86 PADONOU S. Alain

Francisco

Gestionnaire Bohicon 64112811 ALDIPE ONG

87 BEHANZIN G.

Placide

T.D.C Bohicon 95803735 ALDIPE ONG

88 NASSI Kenneth AHA Bohicon 97339192 CS Bohicon

89 DEHA Judicaël THA Bohicon 97646161 Zone sanitaire

ZOBOZA

90 d’OLIVEIRA

Marguerite Victoire

AHA Bohicon 95848749 CS Bohicon

91 AMOUSSOU Coffi

Hilaire

AHA Zogbodomey 96145942/95285968 CS Zogbodomey

92 KOUKPODE Cornelia Gestionnaire Bohicon 95712904/96308028 ALDIPE ONG

93 HOUNTONDJI Enock AHA Covè 97170926/95177274 CS Covè

94 DAHOUI F. Ingrid Hydrologue Pobè 66528234 SNV

95

MOUZOUNVI

Z.H.Clément

Technicien

Supérieur du

Génie de

l’Environnement

Cotonou 95508825/66302458 DNSP/MS

96 MAHAN Virginie WASH Officer Cote d’Ivoire [email protected] UNICEF

97 GUEZO Noélie UNICEF Cotonou 97286866 UNICEF

98 DAVID DELIENNE UNICEF Bureau

Régional

DAKAR

221775691869 Bureau Régional

DAKAR

N° NOM ET PRENOM QUALIFICATION PROVENANCE N° DE TELEPHONE ET

EMAIL

ONG/COMMUNE

99 KAMAL KAR CLTS

FOUNDATION

KOLKATA

INDIA

[email protected] UNICEF

10

0

Abdelrassoul

Abdallah

UNICEF TCHAD [email protected]

+23566229671

10

1

Louise Maule UNICEF New York [email protected]

10

2

KANGNI Achille C/SPABACC Cotonou 96845021

[email protected]

DNSP /MS

10

3

HOUNTON Enagnon DNSP/MS Cotonou DNSP /MS

10

4

OZA Jérôme CT/SNV Parakou 95 42 18 35 CT/SNV