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« Bien manger,bien bouger,bien s’aimer » Christiane Leroy est la présidente de la fédération des séniors de Moselle qui re- groupe trente-cinq associations séniors ou club du troisième âge. « On vit tous la même vie à cinq générations diffé- rentes ! » explique-t-elle d’emblée. L’es- sentiel, pour elle, est de « bien manger, bien bouger et bien s’aimer ». Les moti- vations qui l’ont poussée à s’investir dans le monde associatif dédié au 3ème âge, étaient de rompre avec sa vie de femme au foyer et de se sentir utile et entourée. Elle s’est donc construit « une grande fa- mille ». « L’enracinement est le début des gé- nérations, elle ressemble à la plantation d’un arbre ». La génération des jeunes d’aujourd’hui est complémentaire de celle des séniors, selon Christiane Leroy. Ces derniers auraient un effet apaisant sur les conflits entre parents et enfants. Les séniors étaient beaucoup plus stricts sur le plan de l’éducation et le travail plus dur. Mais une fois leurs journées termi- nées, celles et ceux qui sont aujourd’hui grands-parents pouvaient « souffler ». Tandis que la jeunesse d’aujourd’hui doit se battre pour trouver un travail. Enfin, pour elle, les valeurs essentielles, « amour et respect » n’ont pas changé. La solidarité existe toujours et devient, de jour en jour, plus forte. Mme Serrot, 95 ans, est venue à la maison de retraite Les Cèdres sur l’insistance de ses enfants il y a quatre ans. M.Vautrin, 89 ans, est arrivé, lui, il y a dix ans accompagné de sa femme malade. Ils ont occupé une des quatre chambres pour couple dont dispose l’établissement de Metz-Queuleu. De- puis le décès de son épouse, il réside dans une chambre individuelle qu’il a aménagée avec son mobilier et qu’il est fier de nous montrer. Spacieuse et lu- mineuse, elle est dotée d’un balcon et d’une salle de bain fonctionnelle. Nous admirons les canevas de son épouse qui tapissent les murs. Mme Serrot, elle, vit entourée des photos de ses enfants. Tous deux apprécient le confort des chambres et le service du personnel, « aux petits soins ». Ils se sentent ici « comme à l’hôtel » puisqu’ils n’ont plus à se soucier des tâches domestiques telles que le ménage, le linge ou le re- pas. La retraitée nous conduit ensuite au restaurant, une très grande pièce convi- viale avec une vue imprenable sur le Val-de-Moselle et sur la ville de Metz. Les pensionnaires y prennent le déjeu- ner, le goûter et le dîner. Le petit-déjeu- ner, lui, est servi dans les chambres. Nous avons également visité le salon de coiffure et le grand salon où se déroulent chaque après-midi de nom- breux ateliers comme le chant, la gym- nastique, la peinture, les jeux de mé- moire et de société. Nos deux résidents dotés d’une grande indépendance gèrent leur temps libre comme ils le souhaitent. M. Vautrin est toujours très actif. Il est devenu repré- sentant des résidents au «Conseil de vie sociale», une instance qui permet de débattre avec la direction des pro- blèmes au sein des Cèdres. Cela dit, quand nous leur demandons s’ils ont des propositions pour améliorer les conditions de vie dans l’établissement, ils nous répondent en chœur : « Non, tout est parfait ! ». Heureux de nous rencontrer,Mme Ser- rot et M.Vautrin se soucient de notre avenir en nous assurant, à nous élèves de Sciences et Techniques Sanitaires et Sociales (ST2S), qu’il y a beaucoup d’ouvertures professionnelles dans le domaine médical et social. Grâce à eux, nous repartons avec une image de la vieillesse éloignée des cli- chés habituels. C’est sur, on peut vivre heureux dans une maison de retraite et transmettre à la jeunesse une vision positive de l’avenir ! Marie, Mélody et Valènsia et les élèves de 1e ST2S1 du Lycée Erckmann-Chatrian de Phalsbourg. A quoi ressemble la vie aux Cèdres ? Odile Serrot et RogerVautrin, deux résidents très actifs de la maison de retraite basée à Metz-Queuleu, nous racontent leur quotidien lors d’une visite guidée de l’établissement. Un vrai moment de bonheur. les invités Odile Serrot et Roger Vautrin Résidents de la maison de retraite « Les Cèdres », à Metz- Queuleu et représentants des résidents. Murielle Faubel Directrice de la maison de retraite « Les Chênes » à Créhange. Eric Morgenthaler Chef d’établissement à Saint-Jean-de-Bassel. Christiane Leroy Présidente de l’association des séniors de Moselle. Dr Christian Lecoanet Médecin gériatre. C’est une première. A l’occasion de la semaine nationale de la presse à l’école, Le Républicain Lorrain ouvre aujourd’hui les portes de sa rédaction à Woippy à une vingtaine de jeunes de toute la région. De 9 h à 22 h, ils vont participer à la fabrication de l’édition « papier » de votre journal mais également intervenir sur notre site en textes, photos et vidéos. C’est à suivre aujourd’hui, en ligne, sur le web, et demain dans votre quotidien (www.republicain-lorrain.fr). Eric Morgenthaler, chef de l’Etablissement d’Héberge- ment pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD) de Saint-Jean-de-Bassel, près de Fénétrange, a d’abord présenté les particularités de sa structure. Son établis- sement de 80 lits accueille une population laïque et reli- gieuse qui enrichit, par son vécu, la qualité des échanges entre pensionnaires. Elle favorise aussi les relations avec les jeunes de l’école primaire qui viennent suivre leur préparation à la communion. La structure propose dans le même temps les spectacles des maternelles, un ren- dez-vous très attendu par les résidents. Cette maison de retraite très vivante possède égale- ment son propre journal. « Il est diffusé auprès des fa- milles » explique Eric Morgenthaler. « Il est, pour nos ré- sidents, l’occasion de faire partager des récits de vie qui témoignent de leurs expériences. » Du coup, la culture orale ne se perd pas. A travers ces lignes, les plus jeunes découvrent le plaisir des veillées d’antan. Quels sont alors finalement, selon lui, les liens entre gé- nérations ? « A l’arrivée, il y a un gros travail de deuil à effectuer de la part des familles qui ressentent souvent de la culpabilité. Il faut s’apprivoiser mutuellement. C’est un travail sur la longueur » conclut Eric Morgenthaler. Retrouvez notre reportage vidéo sur les coulisses de cette rencontre : www.republicain-lorrain.fr Retrouvez notre reportage vidéo sur les coulisses de cette rencontre : www.republicain-lorrain.fr Le métier passion de Murielle Faubel les partenaires le républicain lorrain Retrouvez tous les articles de « Cartable » sur le site de notre journal ainsi que le reportage vidéo des coulisses de la ren- contre entre les élèves, les résidents et les professionnels. www.republicain-lorrain.fr Au premier abord, il est difficile de s’imaginer que derrière ce jeune trentenaire, sympathique et ouvert, se cache un spécialiste de la maladie d’Alzheimer. En effet, il a obtenu sa thèse de doctorat en médecine géné- rale en 2004 avant de s’orienter vers la gériatrie, « jeune spécialité », précise-t- il. C’est avec amour du métier qu’il pré- sente les fondements de sa profession. Désormais, il est à la fois responsable d’une association et coordinateur de deux établissements mosellans. Travailler en gériatrie sous-tend une prise en charge différente mais qui présente aussi « l’avantage d’être glo- bale », déclare Christian Lecoanet. Il faut, certes, s’occuper du patient, mais aussi assurer l’information et le soutien des « aidants familiaux » que sont les conjoints et les enfants. Entouré de psychologues, le jeune spécialiste pro- pose des groupes de parole pour ai- der les familles à surmonter la difficulté de cette épreuve. Malheureusement, Alzheimer reste, pour le moment, une maladie incurable. Les équipes de soins sont conscientes de la difficulté d’accepter la maladie. Les personnes doivent faire le deuil de leur jeunesse et de leur autono- mie passées. Le Dr Lecoanet constate d’ailleurs que « plus le patient est dans le déni, plus la prise en charge va s’avérer laborieuse ». Toutefois, de nombreux intervenants sont présents pour « accompagner les malades dans un vieillissement réussi ». Des assis- tantes sociales, des spécialistes de la gériatrie ou encore des interlocuteurs du Conseil Général constituent un ré- seau que les personnes confrontées à Alzheimer ne doivent pas hésiter à contacter. Au cœur de ce maillage mis en place pour dépister la maladie, aider le pa- tient et son entourage, favoriser un maintien à domicile, le docteur Lecoa- net est heureux d’avoir fait ce choix de spécialité, une spécialité très récente d’ailleurs, puisque ce n’est que récem- ment que la formation d’un gériatre est devenue spécifique. Aujourd’hui, la gériatrie est ainsi reconnue comme une spécialité à part entière au même titre que la cardiologie. « Comme nous ne pouvons donner des années à la vie, nous nous attachons à donner de la vie aux années », telle est la vocation du Dr Christian Lecoanet. Un trentenaire au service des seniors Odile Serrot et RogerVautrin ambassadeurs des générations Photos Pascal BROCARD Hôtel du Département 1, rue du Pont Moreau - B.P. 11096 57036 Metz Cedex 1 Tél. 03 87 37 57 57 / Fax. 03 87 37 57 08 www.cg57.fr Conseil Général de la Moselle Le Conseil Général de la Moselle aux côtés de chaque collégien Partager et échanger Un projet intergénérationnel mené en 2009, a permis de réunir des seniors résidant dans les maisons de retraite et des jeunes dans le cadre d’ateliers d’écriture et de créations plastiques qui ont abouti à la réalisation d’une exposition sur le thème « Souvenirs d’enfance » et d’une représentation théâtrale écrite et animée par les jeunes. Accompagner au quotidien 33 millions d’euros pour 40 000 kilomètres par jour ! Chaque jour, en Moselle, 50 000 élèves, du cours préparatoire à la terminale, utilisent les transports en autocar pour se rendre à l’école, au collège et au lycée. Depuis 2000, dans le cadre de la promotion de l’apprentissage des langues étrangères, le Conseil Général de la Moselle offre à tous les élèves de 6ème des collèges publics et privés un dictionnaire bilingue pour chacune des langues étudiées. Soutenir et orienter 958 000 sont consacrés aux actions éducatives en faveur des élèves. Investir pour préparer l’avenir 14 collèges sont accessibles aux élèves handicapés, une quarantaine d’ici à 2015. Construire et entretenir 200 millions d’euros d’investissement entre 2009 et 2013 pour l’amélioration des conditions d’accueil et de scolarisation des élèves dans les collèges ce qui représente un peu plus de 930 par an et par collégien sur la période 2009-2013. apprendre, grandir, s’épanouir… Audrey, Mélissa, Sarah, Jennifer et Léa du CFA Astier de Metz. Anaïs du lycée Saint-Léon à Nancy. Qui est Murielle Faubel, la Directrice des Chênes à Créhange ? Rencontre avec une passionnée des relations humaines. Murielle Faubel (à droite) est la directrice des Chênes, un Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD), situé à Créhange. Dynamique et motivée, elle dirige cette maison de retraite qui em- ploie une cinquantaine de salariés aux qualifications diverses (gouvernante, infirmiers, cuisiniers, secrétaires, animateurs…) et accueille soixante-cinq personnes, dont douze atteints de la maladie d’Alzheimer. La moyenne d’âge des résidents est élevée : 84 ans. Ces personnes entrent en effet tardivement en maison de retraite, lorsqu’elles ont des problèmes de santé et des difficultés à rester seules chez elles. Des services de soins à do- micile et de por tage de repas sont également gérés par ses équipes, pour permettre encore aux plus autonomes de rester dans leurs murs. Son baccalauréat de comptabilité et un diplôme d’Administration Economique et Sociale en poche, Murielle Faubel a réussi le concours de l’Institut d’Administration des Entreprises et décroché une Maîtrise de Sciences de Gestion. Après plusieurs années dans la communication à Hospitalor, elle a pris la tête, il y a huit ans, de l’établissement de Créhange. Depuis, elle consacre neuf à dix heures par jour à son métier, qui concilie activités administratives et relations humaines. « Les capacités d’écoute et de communication avec les résidents, leurs familles et le personnel sont des qualités essentielles », souligne-t-elle. Elle constate que les familles sont de plus en plus présentes auprès de leurs aînés. Par ailleurs, elle coordonne des activités ponctuelles pour renforcer les liens intergénérationnels comme lors de la « Semaine du goût », où les résidents découvrent différentes saveurs culinaires avec des petits de maternelle. Pour rien au monde, Murielle Faubel ne changerait de métier, qu’elle qualifie d’ « enrichissant, prenant et valori- sant ». « Ce qu’on obtient en retour des personnes âgées n’a pas de prix ! » Laureline, Ornella, Pauline et Tiffany et les élèves de 1e ST2S1 du Lycée Erckmann-Chatrian de Phalsbourg. Aurélie, Laetitia, Christelle, Perrine etValériane du CFA Astier de Metz. La maison de retraite très vivante d’Eric Morgenthaler François Lavergne, vice-Président du Conseil Général de la Moselle, délé- gué à l’éducation et à la jeunesse, a suivi les échanges entre les résidents, les professionnels et les élèves aux Cèdres, à Metz-Queuleu. Cartable spécial “Générations : quelles relations ?” Jeudi 25 mars 2010 10 3 Rédacteurs en chef d’un jour ! 0310

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« Bien manger,bienbouger,bien s’aimer »Christiane Leroy est la présidente de lafédération des séniors de Moselle qui re-groupe trente-cinq associations séniorsou club du troisième âge. « On vit tousla même vie à cinq générations diffé-rentes ! » explique-t-elle d’emblée. L’es-sentiel, pour elle, est de « bien manger,bien bouger et bien s’aimer ». Les moti-vations qui l’ont poussée à s’investir dansle monde associatif dédié au 3ème âge,étaient de rompre avec sa vie de femmeau foyer et de se sentir utile et entourée.Elle s’est donc construit « une grande fa-mille ».« L’enracinement est le début des gé-nérations, elle ressemble à la plantationd’un arbre ». La génération des jeunesd’aujourd’hui est complémentaire decelle des séniors, selon Christiane Leroy.

Ces derniers auraient un effet apaisantsur les conflits entre parents et enfants.Les séniors étaient beaucoup plus strictssur le plan de l’éducation et le travail plusdur. Mais une fois leurs journées termi-nées, celles et ceux qui sont aujourd’huigrands-parents pouvaient « souffler ».Tandis que la jeunesse d’aujourd’hui doitse battre pour trouver un travail.Enfin, pour elle, les valeurs essentielles,« amour et respect » n’ont pas changé.La solidarité existe toujours et devient,de jour en jour, plus forte.

Mme Serrot, 95 ans, est venue à lamaison de retraite Les Cèdres surl’insistance de ses enfants il y a quatreans. M.Vautrin, 89 ans, est arrivé, lui, ily a dix ans accompagné de sa femmemalade. Ils ont occupé une des quatrechambres pour couple dont disposel’établissement de Metz-Queuleu. De-puis le décès de son épouse, il résidedans une chambre individuelle qu’il aaménagée avec son mobilier et qu’il estfier de nous montrer. Spacieuse et lu-mineuse, elle est dotée d’un balcon etd’une salle de bain fonctionnelle. Nousadmirons les canevas de son épousequi tapissent les murs. Mme Serrot, elle,vit entourée des photos de ses enfants.Tous deux apprécient le confort deschambres et le service du personnel,« aux petits soins ». Ils se sentent ici «comme à l’hôtel » puisqu’ils n’ont plusà se soucier des tâches domestiquestelles que le ménage, le linge ou le re-pas.La retraitée nous conduit ensuite aurestaurant, une très grande pièce convi-viale avec une vue imprenable sur leVal-de-Moselle et sur la ville de Metz.Les pensionnaires y prennent le déjeu-ner, le goûter et le dîner. Le petit-déjeu-ner, lui, est servi dans les chambres.Nous avons également visité le salonde coiffure et le grand salon où sedéroulent chaque après-midi de nom-

breux ateliers comme le chant, la gym-nastique, la peinture, les jeux de mé-moire et de société.Nos deux résidents dotés d’une grandeindépendance gèrent leur temps librecomme ils le souhaitent. M.Vautrin esttoujours très actif. Il est devenu repré-sentant des résidents au «Conseil devie sociale», une instance qui permetde débattre avec la direction des pro-blèmes au sein des Cèdres. Cela dit,quand nous leur demandons s’ils ontdes propositions pour améliorer lesconditions de vie dans l’établissement,ils nous répondent en chœur : « Non,tout est parfait ! ».Heureux de nous rencontrer, Mme Ser-rot et M.Vautrin se soucient de notreavenir en nous assurant, à nous élèvesde Sciences et Techniques Sanitaireset Sociales (ST2S), qu’il y a beaucoupd’ouvertures professionnelles dans ledomaine médical et social.Grâce à eux, nous repartons avec uneimage de la vieillesse éloignée des cli-chés habituels. C’est sur, on peut vivreheureux dans une maison de retraiteet transmettre à la jeunesse une visionpositive de l’avenir !

Marie, Mélody etValènsiaet les élèves de 1e ST2S1du Lycée Erckmann-Chatriande Phalsbourg.

A quoi ressemble la vie aux Cèdres ? Odile Serrot et RogerVautrin, deux résidents très actifs de la maison de retraite baséeà Metz-Queuleu, nous racontent leur quotidien lors d’une visite guidée de l’établissement.Un vrai moment de bonheur.

les invitésOdile Serrot et Roger Vautrin

Résidents de la maison de retraite « Les Cèdres », à Metz-Queuleu et représentants des résidents.

Murielle FaubelDirectrice de la maison de retraite « Les Chênes »à Créhange.

Eric MorgenthalerChef d’établissement à Saint-Jean-de-Bassel.

Christiane LeroyPrésidente de l’association des séniors de Moselle.

Dr Christian LecoanetMédecin gériatre.

C’est une première.A l’occasion de la semaine nationale de la presse à l’école, Le RépublicainLorrain ouvre aujourd’hui les portes de sa rédaction à Woippy à une vingtaine de jeunes detoute la région.De 9 h à 22 h, ils vont participer à la fabrication de l’édition « papier » de votre journal maiségalement intervenir sur notre site en textes, photos et vidéos. C’est à suivre aujourd’hui, enligne, sur le web, et demain dans votre quotidien (www.republicain-lorrain.fr).

Eric Morgenthaler, chef de l’Etablissement d’Héberge-ment pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD)de Saint-Jean-de-Bassel, près de Fénétrange, a d’abordprésenté les particularités de sa structure. Son établis-sement de 80 lits accueille une population laïque et reli-gieuse qui enrichit, par son vécu, la qualité des échangesentre pensionnaires. Elle favorise aussi les relations avecles jeunes de l’école primaire qui viennent suivre leurpréparation à la communion. La structure propose dansle même temps les spectacles des maternelles, un ren-dez-vous très attendu par les résidents.Cette maison de retraite très vivante possède égale-ment son propre journal. « Il est diffusé auprès des fa-

milles » explique Eric Morgenthaler. « Il est, pour nos ré-sidents, l’occasion de faire partager des récits de vie quitémoignent de leurs expériences. » Du coup, la cultureorale ne se perd pas.A travers ces lignes, les plus jeunesdécouvrent le plaisir des veillées d’antan.Quels sont alors finalement, selon lui, les liens entre gé-nérations ? « A l’arrivée, il y a un gros travail de deuil àeffectuer de la part des familles qui ressentent souventde la culpabilité. Il faut s’apprivoiser mutuellement. C’estun travail sur la longueur » conclut Eric Morgenthaler.

Retrouvez notre reportage vidéo sur les coulisses de cette rencontre : www.republicain-lorrain.frRetrouvez notre reportage vidéo sur les coulisses de cette rencontre : www.republicain-lorrain.fr

Le métier passionde Murielle Faubel

les partenaires

le républicain lorrainRetrouvez tous les articles de « Cartable » sur le site de notrejournal ainsi que le reportage vidéo des coulisses de la ren-contre entre les élèves, les résidents et les professionnels.www.republicain-lorrain.fr

Au premier abord, il est difficile des’imaginer que derrière ce jeunetrentenaire, sympathique et ouvert,se cache un spécialiste de la maladied’Alzheimer. En effet, il a obtenu sathèse de doctorat en médecine géné-rale en 2004 avant de s’orienter vers lagériatrie, « jeune spécialité », précise-t-il. C’est avec amour du métier qu’il pré-sente les fondements de sa profession.Désormais, il est à la fois responsabled’une association et coordinateur dedeux établissements mosellans.Travailler en gériatrie sous-tend uneprise en charge différente mais quiprésente aussi « l’avantage d’être glo-bale », déclare Christian Lecoanet. Ilfaut, certes, s’occuper du patient, maisaussi assurer l’information et le soutiendes « aidants familiaux » que sont lesconjoints et les enfants. Entouré depsychologues, le jeune spécialiste pro-pose des groupes de parole pour ai-der les familles à surmonter la difficultéde cette épreuve. Malheureusement,Alzheimer reste, pour le moment, unemaladie incurable.Les équipes de soins sont conscientesde la difficulté d’accepter la maladie.Les personnes doivent faire le deuil

de leur jeunesse et de leur autono-mie passées. Le Dr Lecoanet constated’ailleurs que « plus le patient estdans le déni, plus la prise en chargeva s’avérer laborieuse ». Toutefois, denombreux intervenants sont présentspour « accompagner les malades dansun vieillissement réussi ». Des assis-tantes sociales, des spécialistes de lagériatrie ou encore des interlocuteursdu Conseil Général constituent un ré-seau que les personnes confrontéesà Alzheimer ne doivent pas hésiter àcontacter.Au cœur de ce maillage mis en placepour dépister la maladie, aider le pa-tient et son entourage, favoriser unmaintien à domicile, le docteur Lecoa-net est heureux d’avoir fait ce choix despécialité, une spécialité très récented’ailleurs, puisque ce n’est que récem-ment que la formation d’un gériatreest devenue spécifique. Aujourd’hui,la gériatrie est ainsi reconnue commeune spécialité à part entière au mêmetitre que la cardiologie.

« Comme nous ne pouvons donner des années à la vie, nous nous attachons à donner de la vie aux années », telle est lavocation du Dr Christian Lecoanet.

Un trentenaire au service des seniors

Odile Serrot et RogerVautrinambassadeurs des générations

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Hôtel du Département1, rue du Pont Moreau - B.P. 11096

57036 Metz Cedex 1Tél. 03 87 37 57 57 / Fax. 03 87 37 57 08

www.cg57.fr

Conseil Général

de la Moselle

Le Conseil Général de la Moselle aux côtés de chaque collégienPartageret échangerUn projet intergénérationnelmené en 2009, a permisde réunir des seniorsrésidant dans les maisonsde retraite et des jeunesdans le cadre d’ateliers d’écritureet de créations plastiquesqui ont abouti à la réalisationd’une exposition sur le thème« Souvenirs d’enfance »et d’une représentation théâtraleécrite et animée par les jeunes.

Accompagner au quotidien■ 33 millions d’euros pour 40 000 kilomètres par jour !Chaque jour, en Moselle, 50 000 élèves, du cours préparatoireà la terminale, utilisent les transports en autocar pour se rendreà l’école, au collège et au lycée.■ Depuis 2000, dans le cadre de la promotionde l’apprentissage deslangues étrangères,le Conseil Généralde la Moselle offreà tous les élèvesde 6ème des collègespublics et privésun dictionnaire bilinguepour chacune deslangues étudiées.

Soutenir et orienter958 000 € sont consacrés aux actionséducatives en faveur des élèves.

Investir pour préparer l’avenir14 collèges sont accessibles aux élèves handicapés,une quarantaine d’ici à 2015.

Construireet entretenir200 millions d’eurosd’investissemententre 2009 et 2013pour l’améliorationdes conditions d’accueilet de scolarisation desélèves dans les collègesce qui représente unpeu plus de 930 € par anet par collégien surla période 2009-2013.

apprendre,

grandir,

s’épanouir…

Audrey, Mélissa, Sarah,Jennifer et Léa du CFAAstier de Metz.

Anaïs du lycée Saint-Léon à Nancy.

Qui est Murielle Faubel, la Directrice des Chênes àCréhange ? Rencontre avec une passionnée des relationshumaines.

Murielle Faubel (à droite) est la directrice des Chênes, un Etablissement d’Hébergement pour Personnes AgéesDépendantes (EHPAD), situé à Créhange. Dynamique et motivée, elle dirige cette maison de retraite qui em-ploie une cinquantaine de salariés aux qualifications diverses (gouvernante, infirmiers, cuisiniers, secrétaires,animateurs…) et accueille soixante-cinq personnes, dont douze atteints de la maladie d’Alzheimer. La moyenned’âge des résidents est élevée : 84 ans. Ces personnes entrent en effet tardivement en maison de retraite,lorsqu’elles ont des problèmes de santé et des difficultés à rester seules chez elles. Des services de soins à do-micile et de portage de repas sont également gérés par ses équipes, pour permettre encore aux plus autonomesde rester dans leurs murs.Son baccalauréat de comptabilité et un diplôme d’Administration Economique et Sociale en poche, MurielleFaubel a réussi le concours de l’Institut d’Administration des Entreprises et décroché une Maîtrise de Sciencesde Gestion. Après plusieurs années dans la communication à Hospitalor, elle a pris la tête, il y a huit ans, del’établissement de Créhange. Depuis, elle consacre neuf à dix heures par jour à son métier, qui concilie activitésadministratives et relations humaines. « Les capacités d’écoute et de communication avec les résidents, leursfamilles et le personnel sont des qualités essentielles », souligne-t-elle. Elle constate que les familles sont de plusen plus présentes auprès de leurs aînés.Par ailleurs, elle coordonne des activités ponctuelles pour renforcer les liens intergénérationnels comme lors dela « Semaine du goût », où les résidents découvrent différentes saveurs culinaires avec des petits de maternelle.Pour rien au monde, Murielle Faubel ne changerait de métier, qu’elle qualifie d’ « enrichissant, prenant et valori-sant ». « Ce qu’on obtient en retour des personnes âgées n’a pas de prix ! »

Laureline, Ornella, Pauline etTiffanyet les élèves de 1e ST2S1 du Lycée Erckmann-Chatrian de Phalsbourg.

Aurélie, Laetitia, Christelle,Perrine etValérianedu CFA Astier de Metz.

La maison de retraite trèsvivante d’Eric Morgenthaler

François Lavergne,vice-Président du ConseilGénéral de la Moselle, délé-gué à l’éducation età la jeunesse, a suivi leséchanges entre les résidents,les professionnels et lesélèves aux Cèdres,à Metz-Queuleu.

Cartable spécial “Générations : quelles relations ?”Jeudi 25 mars 201011003

Rédacteursen chef d’un jour !

0310