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Chères adhérentes, chers adhérents, Notre département est actuellement traversé par une coulée de travaux liés à la construction de la nouvelle ligne à grande vitesse (LGV), qui permettra de relier Tours à Bordeaux. Ces travaux sont probablement l’emprise la plus importante dans notre environnement réalisée depuis bien longtemps. Nous avons pu accompagner le chantier cette année avec la SEPANT, en essayant d’apprécier au mieux les différentes atteintes à notre environnement et en proposant des mesures de pro- tection ou de compensation. Ce chantier sera innovant sur le plan de l’environnement puisque c’est la première fois que l’on envisage des mesures compensatoires à une telle échelle : ainsi le Conservatoire des sites gèrera des terrains qui devront compenser les pertes en bio- diversité, voire en créer de nouvelles. Ce projet se poursuivra sur de nombreuses années et permettra de vérifier si ces compensations seront efficaces. La leçon actuelle de ce chantier est aussi qu’il existe encore des noyaux d’une extrême richesse, méconnus ou inconnus dans notre département. Il est clair que l’on ne connaît bien qu’une infime partie des espèces et des milieux de la Touraine. Il est donc tout à fait justifié de poursuivre nos études et nos recensements, ce n’est qu’à ce prix que des mesures de modification de projet ou de compen- sation pourront être prises en amont. Il est trop tard lors de la program- mation de travaux d’essayer de connaître les milieux et la faune, et ce qu’oblige la loi ne permet souvent que de réaliser des documents par- cellaires voire faux. Notre rôle n’est donc pas d’être un bureau d’étude qui intervient au dernier moment pour « sauver les meubles », mais nous avons un rôle bien plus profond, de connaissance détaillée de nos milieux, de compréhension des relations entre homme et nature. Il est ainsi nécessaire de tisser des relations avec les agriculteurs, les forestiers, les villes et villages, d’intervenir en amont des projets, d’être force de proposition pour les aménagements. Ceci doit cependant nous laisser notre liberté de force d’alerte et de protestation. C’est ce délicat équilibre qu’il faudra tisser et toujours adapter et remettre en question, pour un seul but : la biodiversité ! Je vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d’année ! Christian Andres Président de la LPO Touraine Édito Effraie des clochers © Chantal Huglo Décembre 2012 TOURAINE TOURAINE 47 Bulletin de liaison des adhérents de la Ligue pour la Protection des Oiseaux en Indre-et-Loire. SOMMAIRE L’OISEAU DU TRIMESTRE L’effraie des clochers BILAN ORNITHO ORNITHO BRANCHÉE De début septembre à mi-novembre 2012 Pourquoi les oiseaux migrent-ils vers le sud en hiver ? OÙ VOIR LES OISEAUX EN TOURAINE ? Une balade au bois des Hâtes Quel avenir pour les landes de Larçay ? LA VIE DE VOTRE ASSOCIATION Rencontres & sorties Permanences 2 3 6 7 8 Envoi du LPO Info : changement de formule ! Pour faciliter le travail de nos bénévoles chargés de l’envoi des bulletins et éviter les risques d’erreur dans la liste des adhérents (mise à jour chaque trimestre par le national), une version papier sera désormais envoyée à chacun. Merci de votre compréhension. Bulletin de liaison des adhérents de la Ligue pour la Protection des Oiseaux en Indre-et-Loire.

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Chères adhérentes, chers adhérents,

Notre département est actuellement traversé par une coulée de travauxliés à la construction de la nouvelle ligne à grande vitesse (LGV), quipermettra de relier Tours à Bordeaux. Ces travaux sont probablementl’emprise la plus importante dans notre environnement réalisée depuisbien longtemps. Nous avons pu accompagner le chantier cette annéeavec la SEPANT, en essayant d’apprécier au mieux les différentesatteintes à notre environnement et en proposant des mesures de pro-tection ou de compensation. Ce chantier sera innovant sur le plan del’environnement puisque c’est la première fois que l’on envisage desmesures compensatoires à une telle échelle : ainsi le Conservatoiredes sites gèrera des terrains qui devront compenser les pertes en bio-diversité, voire en créer de nouvelles. Ce projet se poursuivra sur denombreuses années et permettra de vérifier si ces compensationsseront efficaces. La leçon actuelle de ce chantier est aussi qu’il existeencore des noyaux d’une extrême richesse, méconnus ou inconnusdans notre département. Il est clair que l’on ne connaît bien qu’uneinfime partie des espèces et des milieux de la Touraine. Il est donc toutà fait justifié de poursuivre nos études et nos recensements, ce n’estqu’à ce prix que des mesures de modification de projet ou de compen-sation pourront être prises en amont. Il est trop tard lors de la program-mation de travaux d’essayer de connaître les milieux et la faune, et cequ’oblige la loi ne permet souvent que de réaliser des documents par-cellaires voire faux. Notre rôle n’est donc pas d’être un bureau d’étudequi intervient au dernier moment pour « sauver les meubles », maisnous avons un rôle bien plus profond, de connaissance détaillée de nosmilieux, de compréhension des relations entre homme et nature. Il estainsi nécessaire de tisser des relations avec les agriculteurs, lesforestiers, les villes et villages, d’intervenir en amont des projets, d’êtreforce de proposition pour les aménagements. Ceci doit cependant nouslaisser notre liberté de force d’alerte et de protestation. C’est ce délicatéquilibre qu’il faudra tisser et toujours adapter et remettre en question,pour un seul but : la biodiversité !

Je vous souhaite de très bonnes fêtes de find’année !

Christian AndresPrésident de la LPO Touraine

Édito

Effraie des clochers © Chantal Huglo

Décembre 2012

TOURAINE

TOURAINE

N°47

Bulletin de liaison des adhérents de la Ligue pour la Protection des Oiseaux en Indre-et-Loire.

SOMMAIRE

L’OISEAU DU TRIMESTRE• L’effraie des clochers

BILAN ORNITHO

ORNITHO BRANCHÉE• De début septembre à mi-novembre2012• Pourquoi les oiseaux migrent-ils versle sud en hiver ?

OÙ VOIR LES OISEAUX ENTOURAINE ?• Une balade au bois des Hâtes• Quel avenir pour les landes de Larçay ?

LA VIE DE VOTRE ASSOCIATION• Rencontres & sorties• Permanences

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8

Envoi du LPO Info : changement de formule !

Pour faciliter le travail de nos bénévoleschargés de l’envoi des bulletins et éviter lesrisques d’erreur dans la liste des adhérents(mise à jour chaque trimestre par le national),une version papier sera désormais envoyéeà chacun. Merci de votre compréhension.

Bulletin de liaison des adhérents de la Ligue pour la Protection des Oiseaux en Indre-et-Loire.

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L’effraie des clochers

L’OISEAU DU TRIMESTRE

2 •

J’ai pourtant un minois des plus avenants

N’est-ce-pas que je suis mignonne à croquer, avec mon visage encœur, perchée sur un piquet de clôture, alors que vous rentrezchez vous la nuit en traversant la campagne ? Et pourtant, c’estsur moi que pendant des siècles on a déversé des flots de haine.Il est vrai que je vole en silence et que je débouche parfois sousvos yeux comme un petit fantôme blanc (ce n’est pas pour rienque vous me nommez effraie – eh oui, l’effraie, ça vous effraye !).Mon cri, mélange de ronflements et de chuintements, que j’aimebien pousser en pleine nuit sur le toit d’une de vos maisons, an-nonçait, pensiez-vous, la mort de quelqu'un. Vous croyiez encorequ’entrant dans une église, j’y buvais l’huile des lampes ! Pour vousprémunir contre ces méfaits, souvent vous me clouiez sur la portedes granges ; ça éloignait le mauvais sort, pensiez-vous, pauvresignares… Enfin, je parle au passé, mais il n’y a pas cinq ans, dansla campagne tourangelle, on a retrouvé une de mes consœursmartyrisée et accrochée à un grillage…

Où et comment se déroule ma vie ?

Nous, les effraies, sommes cosmopolites : Iles Britanniques,Afrique, Australie, Amériques... Evidemment, sur tout cet espace,on a des petites différences entre nous (28 sous-espèces, ont dé-cidé les savants). Rien qu’en France, on nous sépare en 3groupes, nommés esrnesti (ça, c’est les copines corses), guttata(dans l’est) et alba (en Touraine, entre autres).

Nous recherchons des milieux ouverts (champs et prairies) poury chasser des petites proies : rongeurs, musaraignes, grenouilles,moineaux, gros insectes. On ne s’éloigne guère de notre retraitediurne : pas plus d’1,5 km en moyenne. Si autrefois, on se con-tentait d’habiter dans des creux de falaises ou des éboulis, on avite trouvé très utile votre manie de construire des maisons endur il y a quelques millénaires, y compris les églises. Le bruit descloches ne nous dérange pas et on y est tranquille. Au point que,maintenant que vous avez décidé de boucher les ouvertures devos clochers pour empêcher qu’y pénètrent les pigeons bisets,c’est nous que vous privez d’abri et que vous transformez enSDF… Quand nous avons un gîte, nous faisons notre cour : monsieur at-tire madame vers le gîte et lui offre souvent un petit cadeau (uncampagnol dodu par exemple), ce qui aide la belle à se décider.A force de cadeaux, arrive la ponte de 4 à 8 œufs blancs quemadame couvera seule. Deux pontes ne sont pas rares, mais lasurvie des jeunes, nés entre avril et septembre, dépendra de laquantité de proies (400 à 800 g de proies apportées par nuitquand tout va bien). Les jeunes s’envoleront à l’âge de 8 à 10 se-maines et après être restés un mois avec leurs parents, partirontau hasard (les adultes sont sédentaires). S’ils ont de la chance,ils vivront environ 15 ans.

Les effraies n’ont plus le moral

Nous avons toujours été habituées à avoir des soucis : un hiverrude nous décime (nous avons très peu de réserves de graisse)et quand la reproduction des campagnols est mauvaise, nousavons faim. Mais ça, on arrive à s’y faire (on fait moins de gosses :moins de becs à nourrir, c’est toujours ça de gagné car on chassemoins et on en garde un peu plus pour soi). Mais vos voitures etvos trains nous percutent maintenant à toute vitesse. Vos lignesélectriques sont des pièges mortels que nous heurtons sans lesvoir ou qui nous électrocutent… La persécution existe encore çàet là (les vieux engins de mort comme les pièges à poteau, inter-dits par la loi - sont toujours là, cachés dans les granges). Lespesticides dont l’agriculture française est si gourmande tuent ouau moins empoisonnent nos proies et nous ensuite. Vous faitesdisparaître nos abris en bouchant les accès de vos bâtiments ouen rénovant les vieilles fermes pour en faire des résidences sec-ondaires. Ceci vous explique que petit à petit, notre domaine vitalse rétrécit et que nous sommes de moins en moins nombreusesà vivre en Touraine.

Alors, aidez-nous pour que nous ne disparaissions pas de voscampagnes. Merci d’avance.

Pierre Cabard

© Yves Muller - LPO

Alsace

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Atlas des oiseaux nicheurs :

l’heure des bilans

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On pouvait craindre qu’après trois ans d’enquête Atlas uncertain essoufflement se fasse sentir au sein destroupes, mais force est de constater que la motivation

est restée intacte. L’année 2012 a donc été largement com-parable aux précédentes en termes de pression d’observation. Cette dernière saison a donné lieu à plus de 950 heures deprospections Atlas. Tous les carrés ont été prospectés. Ce tra-vail a permis l’observation d’un minimum de 6 et d’un maximumde 91 espèces nicheuses, la moyenne départementale étantde 51 espèces.L’arrivée du portail Faune-Touraine n’est d’ailleurs sans doutepas étrangère à cette émulation : 13 300 données affubléesd’un code Atlas ont été rentrées sur le site, dont 2 640 don-nées « nicheur certain » ! La mise en place de l’outil est donctombée à point nommé pour permettre à la LPO Touraine deboucler son Atlas départemental avec succès. Le résultat d’untravail de longue haleine dont je tiens à remercier vivement lesparticipants dans ces colonnes !

Julien Présent

BILAN…

Les dernières nouvelles des hulottes de Chinon

Comme chaque année, un petit groupe de bénévoles semobilise pour le suivi des 30 nichoirs à hulotte posésdans la forêt de Chinon. Cette année, six participants

ont visité tous les sites de début janvier à mi-juillet pour véri-fier leur fréquentation par les chouettes hulottes, suivre lesnichées et les nettoyer en fin de saison de reproduction. Deuxnichoirs ont ainsi été remplacés. Sur ces quatre journées desuivi, 8 nichoirs étaient utilisés par les chouettes comme sitede nidification. Ils ont accueilli au minimum 19 œufs et 15poussins, sachant qu’une chouette couvait pendant la visiteet qu’il n’a donc pas été possible de comptabiliser sa nichée.Deux chouettes ont été découvertes posées sur une brancheà côté de leur gîte et ont permis de belles observations. Mercià tous les bénévoles « hulotte » pour leur participation. Nousespérons de nouveaux volontaires pour monter un groupechouette en 2013 qui prendra également sous son aile notrebelle dame Effraie !

Adélaïde Liot et Christian Hervé

L’enquête « effraie des clochers »

reconduite en 2013

Les premiers résultats de l’enquête effraie 2012 sont assezencourageants. En effet, vous êtes un certain nombre ànous avoir renvoyé les fiches de saisie qui avaient été

mises à votre disposition dans le LPO Infos n°45.

Nous pensons toutefois qu’il reste encore beaucoup à décou-vrir sur la belle effraie, notamment en ce qui concerne les sitesde reproduction, car la plupart se trouvent dans des bâtimentssitués sur des propriétés privées et dont seuls les habitantsont connaissance.

Nous renouvelons donc notre appel pour 2013 : chaque obser-vation d’effraie nous est précieuse, même un oiseau écrasé aubord de la route.

Attention ! Une observation =une fiche ! N’hésitez donc pas àla photocopier et à la distribuerdans votre entourage. Une version infor-matique pourra vous être envoyée si vous en faites la demandeà [email protected]. Bien sûr, cela ne vous dispense pas desaisir les données sur notre site Faune-Touraine !

Un grand merci à tous par avance pour votre implication !

Julien PrésentPhoto : Effraie des clochers. © Christian Hervé

Jeune chouette hulottesortant d’un nichoir.

Christian Hervé

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4 •

…BILAN…

Suivi des outardes et comptage des rassemblements

La population d'outardes canepetières migratrices présente surle Centre Ouest est très fragile, elle se maintient aujourd'huiaux alentours de 300 mâles chanteurs.

En Indre-et-Loire, le site Natura 2000 de la Champeigne tourangelleaccueille encore quelques dizaines d'oiseaux. Avec l'aide desagriculteurs, des milieux favorables à base de luzerne et degraminées sont progressivement mis en place. La surface engagéecorrespond aujourd'hui à environ 8% du territoire.

Chaque année la LPO Touraine effectue un recensement précis despopulations dans le cadre des actions menées sur le site Natura2000. En 2012, le nombre de mâles chanteurs était de 25 à 26 in-

dividus. Ce suivi effectué depuis 2008 montre que les effectifs sontstables, voire en légère progression.

En automne, les oiseaux se rassemblent avant leur départ en mi-gration. Le nombre d'oiseaux en rassemblement était de 66 cetteannée, ce chiffre sensiblement plus élevé que les années précé-dentes peut s'expliquer par la présence d'oiseaux provenant duplateau de Chabris dans l'Indre où subsiste également un petitnoyau de population.

Étienne Sarazin

Une année réussie pour les busards cendrés !

Avec 36 nids suivis en Touraine et 57 jeunes à l’envol (32 en2011), cette saison est placée sous le signe des records.Coordonnée par Benjamin Griard, cette action a reçu cette

année encore le soutien financier du PNR Loire Anjou Touraine quia permis le recrutement d’une stagiaire pendant 4 mois. Si 25 cou-ples de busards ont été observés sur ce territoire, au final, 16 nidsont été découverts dans les parcelles agricoles, dont un en limiteavec la Vienne. Trois couples se sont installés dans des landes surAvon-les-Roches et Luzé. Le site Natura 2000 de la Champeignetourangelle a également bénéficié de la présence des stagiaires« outardes » de la LPO et de deux stagiaires de la Fédération deschasseurs, qui ont suivi 14 couples. Au total, 8 protections gril-lagées ont été posées, essentiellement dû aux conditions météoqui ont créé des verses dans les cultures. Elles ont permis desauver 22 poussins, soit 39% des jeunes.

Des nouvelles du programme de marquage alaireCette année, trois femelles marquées ont été observées enTouraine. La première née dans la Vienne a niché à Chezelles. Lesdeux autres sont originaires de l’Anjou. L’une a tenté de s’installerà Assay. L’autre niche depuis 3 ans sur le territoire du PNR. Cette

année, elle a élu domicile à Braye-sous-Faye.

La protection des busardstourangeaux, des chiffres en haussechaque année ! 22000 kms parcou-rus et plus de 1500 heures deprésence sur le terrain.

Merci à tous les agriculteurs, lesmairies, les propriétaires de terrainet tous les observateurs qui ontune nouvelle fois contribué à laprotection des nids de busardscendré.

Doriane MullerIllustration : Plaquette sur les busards éditée par la LPO Touraine pour

favoriser un contact durable avec les agriculteurs. Agence de communication & signalétique Créon

Outarde canepetière en parade sautée. © Philippe Jarry Vol d’outardes lors des rassemblements post nuptiaux. © Étienne Sarazin

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• 5

…BILAN

Suivi du balbuzard pêcheur

en 2012

Cette année, nous avons eu la chance de pouvoir suivredurant toute la saison de reproduction, l’un des deuxcouples nicheurs tourangeaux.

Pour cela, plusieurs passages ont été réalisés en toute dis-crétion au cours de la saison de reproduction qui s’étale dela mi-mars à la mi-juillet.Lors du premier passage, un apport de branches (rechargede l’aire) et plusieurs accouplements ont été notés. Lors dusecond et troisième passage, la femelle couvait. Cependant,lors des autres journées de suivi seul le mâle a été observérechargeant l’aire et gardant le territoire, mais plus defemelle. Ce site a été déserté, est-ce dû à un dérangement ?Le second site situé au nord de la Loire a été abandonné.Mauvaise année donc pour la reproduction du balbuzardpêcheur en Touraine, qui reflète la baisse du succès repro-ducteur en région Centre.Espérons cependant que les oiseaux reviendront sur leurssites au printemps prochain et continueront à animer lesforêts tourangelles.

Jean-Michel Feuillet

Toujours des râles dans les

basses vallées de la Vienne

Le printemps 2012 aura été marqué par une grandefraîcheur et beaucoup d’humidité. Cette situation a eupour conséquence de décaler considérablement les

dates de fauches des prairies en basse vallée de la Vienne. Ainsi, la plupart des prairies occupées par le râle ont étéfauchées au-delà du 1er juillet ce qui a sans doute bénéficié àl’espèce puisque les jeunes oiseaux ont ainsi eu plus detemps pour effectuer leur croissance avant le passage desengins tant redoutés.D’ailleurs, seuls des oiseaux de taille adulte ont été observéslors du suivi des fauches, sans qu’il soit malheureusementpossible de dire s’il s’agissait de vrais adultes ou de « grospoussins ».Autre bon point, le nombre de chanteurs était cette année unpeu supérieur à la moyenne des dernières années avec untotal de 6 mâles entendus sur les deux rives de la Vienne(comptages LPO / CPIE de Seuilly). Faut-il y voir un début deredressement des effectifs ? Hélas, rien n’est moins sûr !Il faudra attendre 2013 pour savoir si la tendance se con-firme…

Julien Présent

Une nidification contrariée pour les sternes

en 2012

On le sait, la reproduction des sternes sur la Loire estsoumise à d’importants aléas naturels. L’année 2012 en futun exemple frappant : la Loire y a connu plusieurs montées

des eaux successives au printemps, provoquant à chaque fois ladestruction des couvées pour les oiseaux installés. Lorsqu’en juinles niveaux d’eau se sont enfin stabilisés, de nombreuses sternesavaient déjà quitté les bords de Loire, renonçant à leur reproduc-tion pour cette année.Parmi les courageux oiseaux qui tentèrent une nouvelle fois des’installer, certains durent faire face aux dérangements d’originehumaine, fréquents au mois de juillet.Concrètement, on a pu estimer le succès de reproduction, c'est-

à-dire le nombre de couplesmenant des jeunes à l’envol à119 pour les sternes pierregarin et61 pour les sternes naines. Celareprésente une baisse de 65% des effectifspar rapport à 2011, mais reste largement dans les limites de ceque les populations de sternes ligériennes peuvent supporter… Espérons toutefois que la Loire sera plus sage en 2013 !

Julien PrésentPhoto : Sterne pierregarin nourrissant son jeune. © Olivier Simon

Balbuzard pêcheur. © Olivier Simon Râle des genêts. Francis Cauet

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Début septembre à mi-novembre 2

012

ORNITHO BRANCHÉE

Pourquoi les oiseaux migrent-ils vers

le sud en hiver ?

C’est parce que nous, les oiseaux, on ne vit pas en HLM chauffé par EDF et on ne fait pas noscourses au supermarché mais en cherchant dans la nature de quoi manger. Et quand il fait froid,où trouve-t-on un peu de chaleur ? Dans le sud ! Et pour manger, quand tout est recouvert par la

neige, où trouver des graines ou des petites proies sinon dans le sud, là où les champs sont accessibles etles rivières non gelées ? Alors, vous me direz que tous les oiseaux du nord et de l’est de l’Europe ne viennent pas en Touraine : beaucoupdescendent bien plus bas, en Espagne et même en Afrique. C’est qu’ils y sont forcés : les hirondelles, par exemple, qui ne se nourrissentque d’insectes capturés en vol, que mangeraient-elles ici en hiver ? Vous avez vu beaucoup de moustiques voler en janvier ? Et nous quiavions choisi la Touraine pour passer les mauvais jours, que faisons-nous quand il fait froid ici ? Eh bien, on descend plus au sud et le tourest joué !

Dr Albifrons, consultant en ornithologie (Pierre Cabard)Photo : Dès les épisodes de gel, les vanneaux huppés descendent plus au sud. © Alain Bloquet

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Quel avenir pour les landes de Larçay ?

OÙ VOIR LES OISEAUX EN TOURAINE

En 2011, la ville de Tours sollicite l’avis de la LPO Touraine sur un projet d’installation de parc photo-voltaïque sur les landes de Larçay, dont elle est propriétaire. A la demande de la LPO, des inventairescomplémentaires sont réalisés dès le printemps. Ils confirment l’intérêt du site pour la biodiversité. La

mobilisation de la LPO permet alors de réduire d’un tiers la surface d’implantation du parc et de négocier desmesures compensatoires (plantation de haies). Aujourd’hui, la LPO désapprouve pleinement ce projet et maintient savigilance pour que le développement de l’énergie solaire ne se fasse pas aux dépens d’une biodiversité toujours plus menacée.

Adélaïde LiotPhoto : Où se reproduiront les pie-grièches écorcheurs ? © Thomas Haslé

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Une balade au bois des Hâtes

Pour ce premier article de la rubrique « Où voir les oiseauxen Touraine ? », je vous propose une balade aux portes de lacapitale tourangelle, pour petits et grands : le bois des Hâtes.Avec ses 300 hectares, cette forêt abrite une faune et uneflore variées où se côtoient des milieux naturels riches mar-qués par la présence de landes et de zones humides.

Pour cette première randonnée, je ne vous invite pas à suivre unitinéraire particulier. Vous pouvez emprunter au gré de vos en-vies un chemin ou une allée forestière. Rassurez-vous, il est im-

possible de se perdre, un fléchage vous guide sur les différentsparcours.

Près de la gentilhommière, les enfants pourront découvrir dans desenclos, diverses poules et autres gallinacés, un cerf sika, des hy-dropotes, ainsi que des daims. Si cette attraction constitue un intérêtpour les plus petits et aide à les sensibiliser à la nature, la véritablezone d’observation commence dans l’allée bordée de platanes quimène au bois.

En ce début de l’hiver parmi les 78 espèces d’oiseaux remarquablesabritées par les broussailles et les arbres (charmes, chênes, pinssylvestres et autres sapins de Douglas), les coucous, les rossignols,les loriots, les fauvettes ainsi que les pouillots ont migré versl’Afrique. Ils laissent ainsi leur place aux oiseaux sédentaires :mésanges, pics, grimpereau des jardins, sittelle torchepot, sans ou-blier les roitelets et autres passereaux en quête de nourriture. Unécureuil peut apparaître dans un arbre et disparaître aussitôt ou au

contraire rester vous épier. C’est en cette période que les hivernantsfont leur apparition aux abords du bois : pinson du nord, pipit far-louse, bruant des roseaux ou encore tarin des aulnes.Les arbres ayant perdu leurs feuilles, leur observation en estd’ailleurs facilitée. Dans les milieux des landes à ajonc les plus per-sévérants auront peut-être le plaisir d’observer la rare fauvettepitchou, l’un des oiseaux les plus colorés de la forêt.

En baissant les yeux, aux heures les plus calmes, des biches, descerfs ou des chevreuils venant de la forêt de Larçay se laisseront ad-mirer. Pour les plus chanceux, un renard, une martre, un blaireau,une fouine ou une belette pourront vous surprendre, mais sinon vouspourrez toujours suivre leurs empreintes au sol.

Au printemps, les amateurs d’amphibiens découvriront dans les nom-breuses mares du parcours les grenouilles vertes et agiles, les tri-tons palmés, ponctués ou marbrés, ainsi que les larves dessalamandres tachetées. À cette époque de l’année le bois des Hâtesrésonne de chants « cacophoniques » entre les coassements desbatraciens et le gazouillis des oiseaux. Ainsi, pouillot véloce, accen-teur mouchet, grives musicienne et draine, troglodyte mignon, rouge-gorge familier, verdier d’Europe ou encore pinson des arbres s’endonnent à cœur joie ! Sans oublier par ici le cri du geai des chênes,le chant imperceptible du grosbec cassenoyaux et parfois la notemélancolique du magnifique bouvreuil pivoine.

La faune du bois des Hâtes est donc très diversifiée. En toutessaisons, vous pourrez observer des oiseaux agrémentés par laprésence de mammifères, mais n’oubliez pas de vous munir d’unebonne paire de jumelles. La période de reproduction, c’est-à-direglobalement au printemps et en été, reste la plus propice à la dé-couverte de cette richesse.

Fabrice Huguet

Fauvette pitchou. © Philippe Perrin

Renseignements pratiques :

Comment s’y rendre ?Depuis Tours par la RD143 en direction de Loches.

Horaires d’ouverture :Mars à Octobre de 9h à 19h

Novembre à Février de 9h à 18h

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Comptages

Samedi 12 et dimanche 13 janvier : Comptage wetlands in-ternational pour recenser les oiseaux d’eau hivernants. Prendrecontact avec la LPO pour la répartition des secteurs s’il vousest impossible d’assister à la réunion de préparation.

Sorties

Samedi 19 janvier : “À la découverte des hivernants duLouroux“. RDV 14h30 au parking de l’étang du Louroux.

Samedi 2 février : Découverte des oiseaux hivernants sur leLac de Rillé, dans le cadre de la Journée mondiale des zoneshumides. RDV 9h30 au parking de la digue entre les deux plansd’eau à Rillé.

Samedi 9 février : “À la découverte des oiseaux de laChoisille”. RDV 14h30 au parking du lycée Konan, rue de la Gau-dinière à Saint-Cyr-sur-Loire.

Samedi 9 mars 2013 : “Pics et compagnie”. RDV 9h30 auparking du kiosque de la Métairie, à la Ville-aux-Dames.

Samedi 16 mars : “À la découverte des pics“ en Forêt deLoches. RDV 9h30 à la maison forestière de la Plotterie, Pyra-mide des Chartreux à Sennevières, sur la D 760 en direction deMontrésor.

Samedi 23 mars : 10e nuit de la chouette organisée en parte-nariat avec le PNR Loire Anjou Touraine. Au programme : baladenocturne, exposition sur les chouettes et hiboux. Pour connaîtrele lieu de RDV, contactez la LPO Touraine ou RDV sur http://nuitdelachouette.lpo.fr.

Rencontres

Mardi 8 janvier : Organisation du comptage Wetlands et pointsur l’atlas des oiseaux en hiver (transect). RDV 20h au local deSaint-Cyr-sur-Loire.

Mardi 5 février : Détour en Mongolie (diaporama sur la cultureet la nature mongole). RDV 20h au local de Saint-Cyr-sur-Loire.

Mardi 5 mars : Programme des enquêtes ornithologiques2013 (hirondelles, effraie des clochers…). RDV 20h au local deSaint-Cyr-sur-Loire.

Rencontres & sortiesPour les réservations et renseignements téléphoner au 02 47 51 81 84

ou au 06 82 76 92 57

Lundi de 14h à 17h :14/01, 28/01, 11/02,25/02, 11/03, 25/03,08/04, 22/04

Mardi de 13h à 18h :08/01, 05/02, 05/03,02/04

Mercredi de 10h à 14h :09/01, 06/02, 06/03,03/04

Jeudi de 10h à 15h :14/02, 28/02, 14/03,28/03, 11/04, 25/04

ou de 13h à 18h : 24/01,21/02, 21/03, 18/04

Vendredi de 10h à 14h :18/01, 25/01, 01/02,22/02, 22/03, 19/04

Permanences des bénévoles au local

Attention : pas de permanences du 24 décembre 2012 au 4 janvier 2013,

ni du 29 avril au 3 mai 2013. Merci de votre compréhension.

À vos agendas ! L’assemblée générale de la LPO Touraine est fixée le vendredi 15 mars à Saint-Cyr-sur-Loire.

Réservez d’ores et déjà cette date sur votre calendrier.

LA VIE DE VOTRE ASSOCIATION