« suivez le chemin du laus » en route vers l’année …€¦ · des vacances spirituelles ......

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DOSSIER :   la confession, à consommer  sans modération Des vacances spirituelles   à la neige pour tous Découvrez   la démarche jubilaire Annales de Notre-Dame-du-Laus – N° 372 Avril 2014 – Abonnement 25 – CPPAP 0518 L 88176 « Suivez le chemin du Laus » En route vers l’année jubilaire ! Événement www.sanctuaire-notredamedulaus.com

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DOSSIER :  la confession, à consommer  sans modération

Des vacances spirituelles  à la neige pour tous

Découvrez  la démarche jubilaire

Annales de Notre-Dame-du-Laus – N° 372 • Avril 2014 – Abonnement 25 € – CPPAP 0518 L 88176

« Suivez le chemin du Laus »En route vers l’année jubilaire !

Événement

www.sanctua i re -notredamedulaus . com

Sommaire

En partenariat avec Gap, Notre-Dame du Laus est membre de l’association des Villes sanctuaires en France. Site Internet : www.villes-sanctuaires.com

Édito3 Par le père Ludovic Frère

Vie du sanctuaire4-5 Retour sur le trimestre écoulé

SPÉCIAL JUBILÉ6-7 Un an des festivités8-9 Suivez le chemin du Laus10 Il y a 50 ans, c’était comment ?

11 — DOSSIERLa confession : à consommer sans modération12-13 Sept raisons de se confesser à un prêtre14-15 Pourquoi résister à la joie ?16 Le pardon comme une résurrection17 La contrition, un désir de sainteté18-19 Confession, jubilé et indulgence

20-21 – Vie du sanctuaireLe Laus, haut-lieu de grâces

23 – AgendaZoom sur l’ouverture de l’année jubilaire le 1er mai

Un vallon et une bergère choisis par la Vierge MarieEn 1664, la Vierge Marie choisit le vallon du Laus comme « refuge pour les pécheurs ». Apparue à Benoîte Rencurel, une jeune bergère, elle lui demande la construction d’une église et d’une maison pour les prêtres. Durant cinquante-quatre ans, Benoîte se consacre à sa mission d’accueil, éduquée, encouragée et conseillée par la Vierge Marie qui continue à lui apparaître. Ayant reçu un don de connaissance des cœurs, la bergère guide les pèlerins dans leur démarche de conversion. Le Laus devient ainsi un lieu de grandes grâces, où les guérisons et les reconstructions intérieures ne cesseront jusqu’à aujourd’hui.

Un message en forme d’appel à se laisser réconcilierLe message du Laus, dont la vie de Benoîte Rencurel est une merveilleuse illustration, est un appel à une réconciliation intégrale : dans nos relations (avec Dieu, avec les autres, avec soi-même et avec l’Église) ; dans toutes les autres sphères de notre existence : avec le temps, avec notre corps, avec la nature, avec le monde surnaturel…Cocon situé dans un écrin naturel protecteur entouré de magnifiques paysages, refuge paisible à l’écart du monde, le sanctuaire Notre-Dame du Laus est aujourd’hui le lieu offert pour vivre ce message.Lieu de prière et d’accueil, le sanctuaire est ouvert et accessible toute l’année. Des retraites, sessions et pèlerinages y sont organisés régulièrement.

Une hôtellerie aux capacités d’accueil multiplesL’hôtellerie permet de rester sur place et ainsi d’expérimenter cette réconciliation qui demande du temps. Elle propose :• un restaurant de 540 places. Service à table, menu unique, petits prix (11 à 12 euros, tarifs enfants), prestations pour les groupes ;• Un bar (terrasse avec vue sur les montagnes) ;• Un magasin d’articles religieux (livres, souvenirs, cadeaux, cartes postales) ;• 250 chambres (415 lits en été, 250 en hiver), 1-2-3 lits, chambres pour personnes

handicapées ;• Un camping, dans un site calme à 2 minutes de la basilique ;• Deux dortoirs de 25 lits avec cuisine, sanitaires, salle commune, en gestion libre.

Idéal pour les groupes de jeunes ;• Un lieu de camp pour les jeunes (panorama 360°), à 5 minutes de la basilique.• Un gîte de 15 lits avec cuisine commune ;• Une gamme de salles de conférence (25 à 400 places) ;• Accès WiFi gratuit.

ContactsRenseignements sur les activités spirituelles : 04 92 50 94 00 [email protected]éception de l’hôtellerie : 04 92 50 30 73 – [email protected] Internet : www.sanctuaire-notredamedulaus.com

n° 372 MARS 2014Abonnement : 25 € Abonnement de soutien : 30 €Directeur de publication Père Ludovic FrèreRédacteur en chef Tanguy LafforgueOnt collaboré à ce numéro : L. Frère, T. Lafforgue, G. Mélinon, les sœurs bénédictines du Sacré-Cœur de Montmartre, H. Biarnais, L.A. Biarnais.Photos sauf mention contraireSanctuaire Notre-Dame du Laus, J.-L. Le Dorze Coordination : Tanguy LafforgueComité de rédaction des Annales05 130 Saint-étienne-le-LausTél.04 92 50 94 00 • Fax 04 92 50 90 77E-mail : [email protected] paritaire n° 0518 L 88176ISSN : 2263 4037Dépôt légal : à parutionÉditeurBayard Service Édition Méditerranée2, chemin de Saint-Pierre – 13 390 AuriolTél. 04 42 98 14 10 bse-mediterranee@bayard-service.comwww.bayard-service.comMaquettiste graphiste : M. DupontImprimerieJF Impression - 34072 MontpellierJetté dans ce numéro un dépliant RCF

2 Notre-Dame du Laus

Père Ludovic Frère, recteur du sanctuaire

Édito

La miséricorde gratuiteFaire de l’Église « le lieu de la miséricorde gratuite, où tout le monde peut se sentir accueilli, aimé, pardonné et encouragé à vivre selon la bonne vie de l’Évangile » (pape François, exhortation apostolique La Joie de l’Évangile, n° 114). Depuis bientôt 350 ans, le sanctuaire Notre-Dame du Laus répond à cette mission : accueillir, aimer, apporter le pardon du Seigneur, encourager à vivre pleinement l’Évangile.

Qu’on l’appelle confession, sacrement du pardon, de réconciliation ou de péni-tence, cette démarche est le lieu privilégié d’expérimentation d’un tel accueil, un tel amour, un tel pardon, un tel encouragement. On comprend pourquoi Benoîte Rencurel avait reçu de la Vierge Marie la mission de conduire les pèlerins à la confession !

On devrait d’ailleurs l’écrire au pluriel, car c’est une triple confession dont il s’agit : reconnaissance de l’amour que Dieu nous porte, proclamation de la foi et accusation de nos péchés. Vivre le sacrement du pardon en unissant ces trois élans nous prémunit d’y voir surtout une démarche héroïque de notre part ou un simple coup d’éponge effaçant l’ardoise de nos péchés.

Notre pape rappelle par ailleurs aux prêtres que « le confessionnal ne doit pas être une salle de torture mais le lieu de la miséricorde du Seigneur qui nous stimule à faire le bien qui est possible » (La Joie de l’Évangile, n° 44).

Consacrer tout un dossier à ce grand sacrement était donc la moindre des choses, dans les Annales de notre sanctuaire que « la Vierge Marie a demandé à son fils pour la conversion des pécheurs » (Manuscrits du Laus). Dans sa douce bienveillance mater-nelle, Marie sait que nous avons besoin de ce sacrement de guérison pour notre pèlerinage sur cette terre et certainement aussi pour notre salut éternel.

Alors, osons ! Faisons l’effort nécessaire à l’expression de notre rejet du mal. Mais surtout, comme Jésus l’enseigne en paraboles, laissons-le nous prendre sur ses épaules, laissons notre Père nous étreindre au retour de notre égarement, laissons l’Esprit de vérité exulter en nous !

Notre-Dame du Laus 3

Retour en images sur le trimestreSuivez l’actualité du sanctuaire sur son site Internet, dans la rubrique « L’actu du Laus », accessible depuis la page d’accueil  www.sanctuaire-notredamedulaus.com

Don de vêtements liturgiques réalisés par Jessie, une pèlerine du Laus. Fin décembre 2013.

Benoîte, auprès de la sainte Famille attend l’arrivée de l’enfant Jésus. Crèche de Noël 2013.

Spectacle de Noël des enfants. 24 décembre 2013. Messe de la Nuit de Noël à la basilique. 24 décembre 2013.

Neige et soleil à la croix de Jérusalem. Février 2014. Sessions ski spi pour tous. Février et mars 2013.

Blancheurs d’hiver au sanctuaire. Janvier 2014.

« Pèleri-neige » à la chambre de Benoîte. Février 2014.

4 Notre-Dame du Laus

Vie du sanctuaire

››› Un généreux donateur a offert à la bibliothèque Mgr Depéry un Recueil historique des merveilles que Dieu a opérées à Notre-Dame du Laus, publié à Gap chez J. Allier dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Ce qui rend cet exemplaire unique, c’est le dessin à la plume inséré dans le volume. Il représente la basilique telle qu’elle était en octobre 1829. Ce livre est consultable à la bibliothèque sur simple demande.

Brèves…

MESSAgE POUR PâqUES

Retour en images sur le trimestreSuivez l’actualité du sanctuaire sur son site Internet, dans la rubrique « L’actu du Laus », accessible depuis la page d’accueil  www.sanctuaire-notredamedulaus.com

Messe de la Nuit de Noël à la basilique. 24 décembre 2013.

Sessions ski spi pour tous. Février et mars 2013.

Le ski spi, c’est l’alliance de la neige et du spirituel

C’est, en jours, le temps que durera l’année jubilaire. Une année complète pour commémorer les événements fondateurs du sanctuaire, fêter 350 ans de grâces et se tourner vers l’avenir.365

Nous voilà tout proches de pâques. C’est peut-être le moment de faire le point, comme Dieu nous y invite par le prophète Jérémie : « Arrêtez-vous en chemin et voyez, interrogez les sentiers de toujours. Où donc est le chemin du bien ? Suivez-le, et trouvez pour vous-mêmes le repos. » Au début du carême, Isaïe nous invitait à nous purifier et nous avons reçu les cendres en signe de conversion et d’humilité. La vertu nettoyante de la cendre était connue de nos anciens ! Et Benoîte peut nous donner le bon moyen pour poursuivre la route d’un cœur plus pur et plus léger. « Allons à la confession comme au lavoir ! » C’est le plus beau pro-gramme pour vivifier notre baptême et fêter avec joie le Ressuscité !

L’Église accorde le don de l’indulgence plénière pour le jubilé à Notre-Dame du Laus. En voici le décret (en latin dans le texte). Voir aussi pages 18 et 19.

Notre-Dame du Laus 5

Vie du sanctuaire

Événement – SPÉCIAL JUBILÉ

Du 1er mai 2014 au 1er mai 2015, le sanctuaire proposera de nombreuses activités à l’occasion de l’année jubilaire lancée pour célébrer le 350e anniversaire des premières apparitions et des premiers pèlerinages.

Le sanctuaire est de plus en plus connu du grand public. Les événements de ces der-nières années ont étendu sa renommée : reconnaissance officielle des apparitions

en 2008 par Mgr Jean-Michel di Falco Léandri, restauration d’une chapelle et du chemin de croix financé avec une partie des recettes des albums du groupe « Les Prêtres », projet d’aménagement et d’agrandissement du site ayant donné lieu en 2012 à un concours d’architectes de renom…

Le nombre de pèlerins et de visiteurs augmente. Heureux de se ressourcer au sanctuaire serti de montagnes, ils pourront profiter dans les mois qui viennent des nombreuses activités préparées pour eux. En effet, le sanctuaire célèbre en mai 2014 le 350e anniversaire des premières apparitions à Benoîte, et Mgr Jean-Michel di Falco Léandri a demandé à l’équipe du sanctuaire d’étendre les fes-tivités sur toute une année avec des activités pour tous les âges et pour toutes les situations de vie.

L’année jubilaire débutera donc le 1er mai 2014 pour se terminer exactement un an plus tard, le 1er mai 2015. Pèlerinages, retraites, sessions,

célébrations, commémorations se succèderont. Trente-cinq événements destinés aux enfants, aux étudiants, aux prêtres, aux religieuses, aux couples, aux familles, aux malades, aux médecins, aux retraités, aux motards et aussi aux oubliés de la société qui manquent de tout et à qui le séjour sera offert. Sans compter un jubilé sur internet, avec plusieurs méditations en ligne et des pèleri-nages virtuels.

À l’invitation de Mgr Jean-Michel di Falco Léandri, c’est Mgr Luigi Ventura, représentant du Pape François en France, qui viendra le 1er mai 2014 inaugurer l’année jubilaire, et ce sera le cardinal Angelo Amato, responsable au niveau de l’Église universelle des béatifications et des canonisations, qui viendra le 1er mai 2015 la clôturer.

Cette année jubilaire est bien plus que le simple anniversaire d’événements passés. « 350 ans que, de génération en génération, se perpétue l’appel à se rendre au Laus pour retourner chez soi réconforté, encouragé, revigoré, raffermi dans sa foi et son espérance ! » précise Mgr Jean-Michel di Falco Léandri.

La messe d’ouverture le 1er mai sera retransmise en direct sur KTO et RCF (voir page 23).

Un an de festivités

6 Notre-Dame du Laus

Événement – SPÉCIAL JUBILÉ

La prière du jubiléAu Christ, par Marie,  vers les autresVierge Marie, refuge des pécheurs,tu as demandé le Laus à ton Fils,et tu as donné à Benoîte d’accueillir les pèlerins ;qu’elle nous conduise, par le ministère des prêtres,à la joie du pardon.

Bonne Mère, don du Christ à l’heure de la Passion,tu nous montres Jésus en croixpour nous entraîner à faire, avec lui,l’offrande de notre vie au Père.

Mère de miséricorde, demeure de l’Esprit saint,par le signe de l’huile du Laus,tu soulages nos blessures.Aide-nous à retrouver la vitalité de notre baptêmeet de notre confirmation.

Dame Marie, Mère du bel amour,Ouvre-nous à la grâce de ce jubilé,pour aller à la rencontre des autresdans la lumière et la joie du Ressuscité.Amen

Une porte sainte sera aménagée devant la basilique (photo : détail du portail monumental).

En effectuant la démarche jubilaire, les pèlerins seront invités à se faire une onction avec l’huile du Laus.

››› Voir aussiPages 8 et 9 : pourquoi un jubilé ?Page 10 : retour sur le tricentenaire des premières apparitions, en 1964Page 23 : présentation des cérémonies d’ouverture.

De fait, aujourd’hui comme hier des hommes et des femmes trouvent en ce lieu la paix. Des merveilles s’y vivent, « des confessions bouleversantes, des expériences de la délicatesse divine, des ouvertures aux autres et des réconciliations splendides, des guérisons étonnantes et des apaisements profonds, ou tout simplement des séjours reposants et de belles rencontres », témoigne le père Ludovic Frère, recteur du sanctuaire.

Benoîte Rencurel est une femme qui a connu la misère, l’exil, la haine fratricide, le pillage, la calomnie. Le message de réconciliation – avec soi-même, avec les autres, avec Dieu – dont elle est porteuse est plus que jamais d’actualité.

« Venez au Laus durant cette année jubilaire ! » dit l’évêque de Gap et d’Embrun. L’appel est lancé. Tout laisse penser qu’il sera entendu.

Statue de la Vierge de Bon-Rencontre.

Un an de festivités

Notre-Dame du Laus 7

Depuis 350 ans, la Vierge Marie a désigné le Laus comme « terre d’accueil pour les pécheurs ». « La Mère de Dieu dit à Benoîte qu’elle avait destiné ce lieu pour la conversion des pécheurs » (Manuscrits du Laus). Quelle mère ne désire pas la vie de ses enfants, leur bonne

santé, et pour eux une vie réussie ?Marie, refuge des pécheurs, a tout disposé en ce lieu pour que l’amour de son Fils enveloppe de sa tendresse chaque misère humaine : c’est la mission qu’il lui a donnée à la croix (Jn 19, 25-27).Telle est Marie, telle est l’Église. Au Laus, l’Église (prêtres, sœurs et laïcs) accueille. Elle est témoin de miracles vécus en cette terre choisie par la Bonne Mère ! Et cela ne fait que commencer…Le jubilé du Laus est dans la continuité providentielle du choix de la Vierge. Et l’Église nous le confirme par une attention particulière : la possibilité, pour les pèlerins qui le désirent, de recevoir l’Indulgence plénière.

Cette double page est extraite du Carnet du pèlerin, réalisé à l’occasion de l’année jubilaire en partenariat avec Prions en Église. Ce document sera disponible au magasin du sanctuaire, vendu à l’unité ou au sein de la « besace du pèlerin ».

« Suivez le chemin du Laus »

Invitation de l’évêque de Gap et d’Embrun

« Le sanctuaire Notre-Dame du Laus fête le 350e anniversaire des premières apparitions à Benoîte Rencurel.350 ans que, de génération en génération, se perpétue l’appel à se rendre au Laus pour retourner chez soi réconforté, encouragé, revigoré, raffermi dans sa foi et son espérance !Un beau programme nous est proposé pour cette année jubilaire. Nous la débuterons le 1er mai 2014 sous la présidence du nonce apostolique en France, Mgr Luigi Ventura. Nous la clôturerons exactement un an après sous la présidence du cardinal préfet de la congrégation pour les causes des saints, le cardinal Angelo Amato.Alors venez au Laus durant cette année jubilaire ! Profitez des pro-positions faites pour tous les âges, toutes les situations de vie !  La Vierge Marie et Benoîte Rencurel nous attendent. Qui sait ce que le Laus réserve à chacun de nous en particulier ? »

Mgr Jean-Michel di Falco LéandriÉvêque de Gap et d’Embrun

Pourquoi un jubilé ?

8 Notre-Dame du Laus

Événement – SPÉCIAL JUBILÉ

Par Marie, Dieu a visité le Laus.

« Suivez le chemin du Laus »

Aujourd’hui, le Laus, terre d’Évangile, est ainsi offert pour une inoubliable rencontre avec le Père qui embrasse le fils prodigue (Lc 15, 11) et le surprend de son amour. Que ce don de l’indulgence nous rappelle que « le Christ est l’In-dulgence du Père » (Jean Paul II, audience du 29 septembre 1999), lui qui, sur la croix, a ouvert ses bras à tous.Devant la miséricorde de Dieu, l’Église, notre mère, nous invite à ouvrir notre cœur au Christ qui est « venu pour les malades et les pécheurs » (Mt 9, 12-13). Il accueille, au Laus en jubilé, ceux qui s’approchent de lui avec foi pour les réconforter et les guérir.Préparons-nous donc à recevoir la grâce de ce jubilé… avec le cœur dilaté !

Un don de Dieu : l’année de grâce du Seigneur« Jésus vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du Sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année de grâce accordée par le Seigneur. » Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »» (Lc 4, 16-21).« L’année de grâce du Seigneur » dont parle l’Évangile éclaire ainsi l’année du jubilé. Jésus annonce, par ce passage du prophète Isaïe, qu’il est celui qui va l’accomplir. « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction ». Tout est donné au Christ pour vivre sa mission :- Porter la Bonne Nouvelle aux pauvres ;- Délivrer les captifs ;- Rendre la vue aux aveugles ;- Soulager les opprimés.Par la croix et la Résurrection, Jésus-Christ a sauvé tous les hommes et il appelle chaque personne à venir rece-voir ce don gratuit de l’amour de Dieu.

La joie du SalutLe mot « jubilé » évoque la joie de celui qui goûte la bonté et la miséricorde de Dieu. C’est la joie de la rencontre du pécheur avec le Christ qui pardonne et relève. Toute la Bible est un témoignage de cette œuvre de salut que le Seigneur veut accomplir dans la vie des hommes. Ainsi, Dieu ne cesse de visiter son peuple pour le conduire à la joie de la communion avec lui.« La joie que recevrait le dernier des sujets d’un puissant monarque de se voir élevé à la première charge de l’État serait comme rien en comparaison de celle des confesseurs et des péni-tents, parce que l’une n’est que temporelle et l’autre spirituelle, un avant-goût de la béatitude » (Manuscrits du Laus, 1665).Des jours après la visite du Paradis, Benoîte « n’était pas comme auparavant : un visage joyeux, presque tout changé et fort tranquille, qui montrait en quelque manière la joie intérieure de son cœur. » (Manuscrits du Laus, 1698).

Par Marie, Dieu a visité le LausEn 1664, Marie est apparue à Benoîte Rencurel. La Belle Dame a « demandé ce lieu à son fils pour la conversion des pécheurs » et elle a été exaucée. Dès le début, de nom-breuses conversions ont manifesté les fruits que portait la prière de Notre-Dame du Laus. C’est par une jeune baptisée que Dame Marie va préparer la rencontre de son Fils avec les pécheurs : « Benoîte, ce faible instrument de la Vierge Marie […] vient tous les jours de Saint-Étienne. Sa présence réjouit chacun, console les affligés, anime les faibles, les timides, ramène les pécheurs, les cœurs endurcis et enseve-lis depuis longtemps dans leurs crimes, empêche une infinité d’âmes de faire des sacrilèges dans leurs confessions, par les avis qu’elle donne et par la connaissance qu’elle a de l’intérieur » (Manuscrits du Laus, 1668).Depuis 350 ans, c’est l’œuvre de miséricorde du Christ qui rejoint la vie des hommes dans son Église :- Porter la Bonne Nouvelle aux pauvres ;- Délivrer les captifs ;- Rendre la vue, celle du corps et celle du cœur ;- Soulager les opprimés.

Notre-Dame du Laus 9

Événement – SPÉCIAL JUBILÉ

››› Une lettre visionnaireDans sa lettre pastorale Le Tricentenaire de Notre-Dame du Laus (2), Mgr Jacquot écrit : « Nous ne pouvons pas tourner cette belle page de l’histoire du diocèse de Gap sans prendre le temps de la réflexion pour nous remémorer les principales manifestations de l’année. À leur lumière, nous nous rendrons compte de l’importance de notre haut-lieu marial, soit pour la sanctification de chacun d’entre nous, soit pour les activités vitales du diocèse, soit même pour le rayonnement de ce dernier dans l’Église universelle selon les orientations du Concile [Vatican II] ».(2) : supplément à la Quinzaine Religieuse n° 106, mars 1965.

››› Écrits et chantiersDeux ouvrages ont paru cette année-là sur l’histoire de Benoîte, la bergère du Laus : Apparitions mariales, par le docteur Louis Pain et Notre-Dame du Laus, his-toire, message, par le chanoine Roger de Labriolle.La route d’accès au sanctuaire a été regoudronnée et élargie. Grâce à l’énergie des habitants de Saint-Étienne-le-Laus, l’église paroissiale, la maison natale de Benoîte et la chapelle du Vallon des fours ont été restaurées.

››› La flamme de BenoîteUn bureau de poste provisoire a été ouvert les 7 et 14 juin et le 8 septembre. Les correspondances envoyées ces jours-là portaient un cachet postal créé spécialement pour l’occasion, pour le plus grand bonheur des philatélistes. Une flamme avait déjà été conçue en 1955 pour le centenaire du couronnement de la statue de la Vierge de la basilique.

Il y a 50 ans, c’était comment ?2014 n’est pas le premier jubilé proclamé pour Notre-Dame du Laus. En 1964, le sanctuaire avait célébré le tricentenaire du début des apparitions par des événements tout au long de l’année. Ces fêtes ont drainé plusieurs centaines de milliers de personnes et ont été l’occasion pour beaucoup de découvrir le message du Laus. On en retrouve la trace dans les archives du sanctuaire1.

Une année jubilaire riche en événementsLe 12 mai 1963, plus de 10 000 fidèles du diocèse se rassemblent devant le grand podium autour de Mgr Georges Jacquot, l’évêque de Gap de l’époque, et du nonce apostolique Mgr Paolo Bertoli. L’année jubilaire est lancée !Les fêtes du tricentenaire ont lieu pour leur majorité de février à décembre 1964. Il s’agit essentiellement de pèlerinages, de rassemblement et de retraites. Le public visé est large : les prêtres et les religieuses sont bien sûr largement conviés, mais c’est à la jeunesse que le sanctuaire s’adresse. Il y a des rassemblements pour les jeunes, pour les enfants, des camps pour les scouts, et un rassemblement régional de la jeunesse rurale. Le 25 juin, 1200 jeunes sont présents.Ce sont les familles qui tiennent la place d’honneur, puisque plusieurs retraites et pèlerinages des foyers leur sont proposés. La retraite prêchée par l’abbé Dussaut a le privilège d’ouvrir le programme.

Le rassemblement général du 14 juinLe point d’orgue de l’année a été la semaine du 7 au 14 juin, avec des mani-festations tous les jours. Les personnes malades et les religieuses à leur service ont été accueillies le 12. Le rassemblement général du 14 juin a réuni plus de 6000 pèlerins venus de toute la province ecclésiastique.

La clôture de l’année jubilaireLe 28 décembre, mémoire de la mort de Benoîte, l’année jubilaire se clôt avec la première concélébration organisée dans le diocèse. Ce rite vient tout juste d’être remis en usage par le Concile Vatican II. Deux diacres sont ordonnés : Jean-Marie Mauberret et Adrien Michel. Le père Adrien Michel est aujourd’hui prêtre auxiliaire à Gap.

Hélène Biarnais, bibliothécaire diocésaine

Mgr Jacquot entouré par les prélats invités (source : archives de Notre-Dame du Laus)

Le cachet postal créé pour l’occasion (source : archives de Notre-Dame du Laus)

Le rassemblement des personnes malades, le 12

juin 1964 (source : archives de Notre-Dame du Laus)

Pèlerins rassemblés devant le grand podium (source : archives de Notre-Dame du Laus)

1. Archives de Notre-Dame du Laus, C4 Pèlerinage, Tricentenaire de Notre-Dame du Laus.

10 Notre-Dame du Laus

Hier, aujourd'hui  – SPÉCIAL JUBILÉ

Un carême qui touche à sa fin, une année jubilaire qui approche. Deux périodes privilégiées pour s’engager dans une démarche de conversion, c’est-à-dire lit-téralement se tourner vers Dieu, se laisser toucher par sa miséricorde et accep-ter de recevoir tout le bien qu’il veut pour nous. Et deux excellentes occasions d’évoquer un sacrement dans lequel cette miséricorde divine se manifeste : la confession. Nous nous bousculerions vers le confessionnal si nous savions tous les bienfaits que le sacrement de réconciliation procure à notre âme et à notre cœur et si nous pensions davantage à la joie ressentie en sortant. Qui plus est à Notre-Dame du Laus, haut lieu de pardon où, dans le secret de la chapelle des confessions, les grâces abondent.

La confession :   à consommer sans modération

La confession :   à consommer sans modération

Notre-Dame du Laus 11

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Pourquoi se confesser à un prêtre ? Sept raisons essentielles

Comme en de nombreux lieux de pèlerinage, le sanctuaire répond à de plus en plus de demandes de confessions. Chaque jour de l’année sans interruption, les chapelains sont disponibles pour offrir ce sacrement et de nombreux pèlerins découvrent ou redécouvrent la vraie joie de se confesser. Pour présenter ces sept raisons essentielles pour se confesser à un prêtre, le père Ludovic Frère s’appuie sur quelques grandes figures : saint Augustin, le bienheureux Jean-Paul II, le pape François et enfin, bien sûr, la vénérable Benoîte Rencurel.

1. Se confesser à un prêtre…  parce que c’est la volonté du ChristDès le soir de Pâques, l’Esprit-Saint est com-muniqué aux apôtres, avec cette promesse du Ressuscité : « Recevez l’Esprit-Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous maintiendrez leurs péchés, ils leur seront maintenus » (Jn 20, 22-23). Cette mission de lier-délier, saint Augustin en voit aussi une annonce dans la résurrection de Lazare. Il commente cette page d’évangile : « C’est Jésus lui-même qui, par sa voix, a fait lever Lazare du sépulcre […]. Et celui-ci s’est avancé, mais encore lié. C’est la même chose qui se passe dans le cœur du pénitent […]. Par sa confession, il a déjà mani-festé sa prise de conscience ; à ce moment-là, il est déjà tiré du sépulcre. Mais il n’est pas encore délié. Quand donc l’est-il ? Et par qui ? À coup sûr, c’est l’Église qui peut le délier de ses péchés »1.

2. Se confesser à un prêtre… pour bien identifier et assumer ses péchésLe pape François, dans une homélie du 25 octobre 2013, reconnaissait : « Il y des per-sonnes qui disent : "ah, moi je me confesse à Dieu". Mais c’est facile ; c’est comme si tu te confessais par e-mail »2. Envoyer un mes-sage électronique peut être un moyen de ne pas affronter en face son destinataire. Au contraire, dire nos péchés à un prêtre est un acte courageux ; c’est aussi une démarche de vérité, nous contraignant à identifier le mal que nous avons commis et ses circonstances.

3. Se confesser à un prêtre…  pour une parole qui libèreDire clairement son péché, c’est aussi mettre des mots sur un certain nombre de méandres de nos vies. Quand on se confesse, on dénoue des nœuds, on se libère du passé. Si la confes-sion n’est pas une séance chez le psychologue,

les mêmes principes sont en jeu : en identi-fiant le mal commis, on le perçoit plus nette-ment et on s’en désolidarise plus facilement. Cependant, comme l’écrivait le bienheureux Jean-Paul II, la confession sacramentelle n’est pas réductible « à une tentative quelconque d’auto-libération psychologique, même si elle répond à un besoin légitime et naturel de se confier à quelqu’un, besoin inscrit dans le cœur humain »3.

4. Se confesser à un prêtre…  pour recevoir de doux conseilsEn se confessant à un prêtre, le pénitent ne regarde pas la réalité de sa vie de pécheur à partir de son seul point de vue : il s’ouvre en toute confiance à l’aide d’un autre, avec l’assurance d’une totale confidentialité mais aussi d’un véritable regard de bonté sur lui. Le pape François, dans son exhortation apos-tolique La Joie de l’évangile, rappelle aux prêtres que « le confessionnal ne doit pas être une salle de torture mais le lieu de la miséri-corde du Seigneur qui nous stimule à faire le bien qui est possible »4. Voici 350 ans, à Notre-Dame du Laus, la bergère Benoîte Rencurel recevait de la Vierge Marie de semblables conseils pour qu’elle demande aux prêtres « de recevoir les pèlerins avec un grand zèle et une charité cordiale, d’être doux, patients, d’accueillir les pécheurs avec beaucoup de cordialité. Les plus criminels, les recevoir avec encore plus de douceur que les autres » (les Manuscrits du Laus).

Contrairement à l’examen de conscience, où nous méditons seul sur notre vie, la confes-sion permet un dialogue, dans lequel le prêtre peut nous ouvrir à des réalités que nous n’avions pas perçues, nous donner de la consolation ou nous aider à ne pas nous illusionner sur nous-mêmes. Il peut alors arri-ver de prendre conscience que les péchés les

1. Saint Augustin, Sermon 2,3, commentaire du psaume 101.2. Pape François, homélie du 25 octobre 2013, cité par zenit.org du 26 octobre 2013.3. Jean-Paul II, Reconciliatio et Paenitentia, n° 31.4. Pape François, Exhortation apostolique Evangelii Gaudium, novembre 2013, n° 44.

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 L’essentiel

plus humiliants ne sont pas nécessairement les plus graves ou que les affects ne sont pas des péchés. Le prêtre est aussi une aide précieuse pour se garder de « filtrer le moucheron et d’avaler le chameau » (Mt 23, 24), comme nous en prévient Jésus.

5. Se confesser à un prêtre…  comme un acte de célébration ecclésialeLa confession est aussi une célébration ecclé-siale. Tout sacrement est un acte de culte rendu à Dieu parce qu’il lui est dû en tant qu’il est Dieu. Saint Thomas d’Aquin parle d’un acte qui relève de la vertu de justice5. En tant qu’acte de culte, le sacrement du pardon a nécessairement une dimension ecclésiale, que manifestent de manière particulièrement juste les célébrations communautaires de pré-paration pénitentielle. Mais le moment même de la confession personnelle, vécue dans le grand secret de la rencontre avec le prêtre seul, est aussi un acte liturgique, impliquant donc tout le peuple de Dieu.

Sans doute pourrions-nous davantage expri-mer cette dimension du sacrement de la réconciliation, comme Benoîte Rencurel l’a fait au Laus. Des prêtres d’alors témoignent : « C’est elle aussi qui console chacun, donne courage aux confesseurs, avertit ceux qui n’osent pas dire leurs péchés, leur donne le confesseur qu’elle juge propre pour eux » (les Manuscrits du Laus).

6. Se confesser à un prêtre…  pour se réconcilier avec l’ÉgliseLe pardon sacramentel nous réconcilie avec

Dieu mais aussi avec l’église. En effet, notre péché a des répercussions sur le corps entier de l’église ; car nous formons bien un seul corps dans le Christ. « Comme le corps est un et a pourtant plusieurs membres, et tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps, ainsi en est-il dans le Christ » (1 Co 12, 12). Le Catéchisme de l’église catho-lique, citant l’exhortation apostolique de Jean-Paul II Reconciliatio et Pænitentiæ, dit que, lors de la réconciliation sacramentelle, si le pénitent se réconcilie avec Dieu, dans le même mouvement « il se réconcilie avec ses frères que de quelque manière il a offensés et blessés ; il se réconcilie avec l’Église ; il se réconcilie avec la création tout entière »6.

7. Se confesser à un prêtre…  comme un acte de charité envers luiDans un sanctuaire comme Notre-Dame du Laus, des prêtres « disaient qu’ils ne change-raient pas le confessionnal du Laus pour les premières charges et les premiers emplois de l’Église, tant ils avaient de joie et de consolation de la conversion des pécheurs, qui était quoti-dienne » (les Manuscrits du Laus). Alors, pour aider vos prêtres à vivre avec enthousiasme leur ministère, demandez-leur de vous confesser ; ils y recevront d’indicibles consolations !

Père Ludovic Frère, recteur du sanctuaire

5. Cf. saint Thomas d’Aquin, Somme théologique, IIIa q.60 a.5 resp. et Ia IIae q.89 prologue.6. Catéchisme de l’Église catholique, n° 1469.

Pour aider vos prêtres à vivre avec enthousiasme leur ministère, demandez-leur de vous confesser ;

ils y recevront d’indicibles consolations !

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ssier L’essentiel

Se confesser pour réjouir DieuDans les trois paraboles de la miséricorde, au chapitre 15 de l’évan-gile selon saint Luc, le berger, la femme et le père du fils prodigue éprouvent une joie profonde lors des retrouvailles. Ainsi, lorsque nous laissons le Seigneur nous trouver, nous porter sur ses épaules ou nous accueillir en sa demeure, nous faisons sa joie !

Voilà qui pourrait grandement motiver une démarche de confession ; notre difficulté à approcher du sacrement du pardon est peu de chose à côté de la possibilité qui nous est donnée de réjouir le cœur de notre Dieu ! Cela devrait nous suffire pour que nous courrions jusqu’au confessionnal. Quand on aime quelqu’un, on veut le réjouir ; or, nous avons la possibilité, nous, petites créatures si limitées et si pécheresses, de réjouir le Seigneur. Courons donc nous confesser pour que Dieu exulte de joie !

nous sommes créés à l’image du Dieu de pardonPar ailleurs, si le Seigneur trouve sa joie à faire miséricorde et puisque nous sommes créés à son image et à sa ressemblance, alors nécessaire-ment nous trouvons nous aussi notre joie dans le pardon. Pardonner n’est donc pas d’abord une contrainte ou un effort sublime : le pardon fait partie de notre être, parce que, créés à l’image de Dieu, nous sommes faits pour nous réjouir de la réconciliation. À l’inverse, nous ne sommes pas faits pour entretenir haine et rancœur : cela nous déshumanise toujours.

Penser le pardon à partir de Dieu renverse donc les choses : ce n’est pas surhumain de pardonner, c’est inhumain de ne pas pardonner, au sens où ça ne correspond pas à notre être profond. D’ailleurs, nous avons peut-être tous déjà fait l’expérience de la paix étonnante que procure un pardon que nous avons osé demander ou que nous avons accepté de recevoir. Ce n’est certainement pas seulement la satisfac-tion d’avoir fait l’effort ; mais bien plus l’expérience d’avoir touché alors ce pour quoi nous sommes réellement faits. Nous ressemblons au plus haut point à Dieu – et donc nous sommes au plus haut point en harmonie avec nous-mêmes et avec toute la création – lorsque nous vivons le pardon. « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardons aussi » (Mt 6, 12).

Joie au Ciel, désolation en enferMais les trois paraboles de la miséricorde du chapitre 15 de saint Luc évoquent une autre joie que celle du Seigneur. « Il y a de la joie dans

Pourquoi résister à la joie ?De nombreux croyants vont se confesser en traînant les pieds. Révéler la part la plus obscure de soi-même n’est effectivement pas forcément très enthousiasmant. Mais lorsqu’il nous parle du retour au Père, le Christ le fait par des paraboles centrées sur la joie. Et si le manque d’élan à aller nous confesser était en fait une résistance à la vraie joie ?

le Ciel pour un seul pécheur qui se convertit », dit Jésus dans la première parabole ; « il y a de la joie chez les anges de Dieu », précise la deuxième. Les anges et les saints se réjouis-sent de la joie du Père ; nous confesser, c’est donc faire exulter le Ciel entier !

À l’inverse, la réconciliation avec Dieu désole l’esprit malin. C’est la face négative de la joie du pardon : nous rendre compte à quel point l’ennemi du salut, donc l’ennemi de la misé-ricorde, enrage de voir le pardon l’emporter sur la haine et la vengeance. Nous pouvons en faire l’expérience dans tous les obstacles qui peuvent parfois bloquer nos démarches de réconciliation. De grands saints, comme le curé d’Ars, ont aussi subi des coups de l’Ad-versaire pour s’être entièrement donnés dans un ministère de miséricorde.

Dans notre sanctuaire haut-alpin du Laus, lui aussi consacré à la miséricorde, Benoîte avait pour mission d’accueillir les pèlerins, de les guider et souvent de les conduire jusqu’au confessionnal. Elle peut témoigner ainsi du dépit du Malin devant l’œuvre de la récon-ciliation. Le jour de l’Annonciation de l’an-née 1672, elle s’exclame : « Que la confession est une chose admirable ! Ce matin, j’ai vu à chaque confessionnal un diable, et à mesure

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 Comprendre

que les pénitents se confessaient bien, il battait des pieds et se rongeait les poings » (Manuscrits du Laus).

Avons-nous encore besoin d’arguments pour nous convaincre de la nécessité d’aller nous confesser ? Il est possible pour nous de réjouir le cœur de notre Dieu, de faire exulter le Ciel entier et de faire enrager l’Ennemi du genre humain par notre démarche de confession !

Joie sur la terreMais la joie des retrouvailles partagée par le Père n’est pas seulement céleste. S’il y a « de la joie dans le Ciel », chacune des trois paraboles précise qu’il y a de la joie sur la terre, quand amis et voi-sins sont rassemblés pour se réjouir aussi. Alors que le berger, la femme et le père n’avaient pas dérangé leurs amis pour leur faire part de leur inquiétude, une fois qu’il y a les retrouvailles, leur premier désir est de faire profiter les autres de la joie qui les envahit. Logiquement, il faudrait donc qu’après chaque confession, toute la com-munauté chrétienne se rassemble de la même manière, à la sortie de l’église, pour faire la fête avec celui qui a reçu le pardon ! Liturgiquement, c’est souvent ce qu’on exprime dans des célébra-tions communautaires, en rassemblant les fidèles après le temps des confessions pour terminer par une action de grâce commune.

Sommes-nous heureux d’être les bénéficiaires

de la miséricorde ?

Des paraboles qui interrogent notre joieLes trois paraboles insistent donc sur la joie du Père, la joie du Ciel et la joie des autres.

Mais une quatrième joie n’est pas mentionnée dans ces paraboles : c’est la joie de celui qui est retrouvé. On comprend que l’allégresse de la pièce de monnaie soit difficilement perceptible ! Celle de la brebis retrouvée est toute relative ; mais, même dans la parabole du fils pro-digue, on ne sait rien de la joie du fils revenu à la maison. Comme si ce silence nous renvoyait à nous-mêmes : serions-nous joyeux à la place de la brebis, de la pièce et du fils prodigue d’avoir été ainsi retrou-vés, portés sur les épaules, accueillis en grande fête ? Sommes-nous heureux d’être les bénéficiaires de la miséricorde, qui nous apporte le pardon des péchés et le salut éternel ? « Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. Car il m’a enveloppé du manteau de l’innocence, il m’a fait revêtir les vêtements du salut, comme un jeune époux se pare du diadème, comme une mariée met ses bijoux » (Is 61, 10).

Au Laus, cette joie est perceptible et partagée entre pèlerins. Voici près de 350 ans, un confesseur en témoignait déjà : « La joie que recevrait le dernier des sujets d’un puissant monarque, de se voir élevé à la première charge de l’État serait comme rien en comparai-son de celle des confesseurs et des pénitents, parce que l’une n’est que temporelle et l’autre spirituelle, un avant-goût de la béatitude » (Manuscrits du Laus).

Alors, pourquoi résister à la joie ? En nous ouvrant à tous ces aspects complémentaires de la joie divine, céleste, terrestre et personnelle, le pardon devient une démarche bien plus légère que si nous l’envisa-geons sous le registre de la honte ou de la peine. « Seigneur, rends-moi la joie d’être sauvé », chante le psalmiste (Ps 50, 8).

Père Ludovic Frère, recteur du sanctuaire

Un groupe de pèlerins joyeux pendant une session ski spi 2014.

Notre-Dame du Laus 15

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ssier Comprendre

La lumière brille dans les ténèbresQuand on lit le récit de la rencontre de Jésus avec la femme adultère, on voit à quel point le pardon qu’il lui offre est un véritable retour à la vie, une vraie résurrection. Cette femme avait été jetée au sol, elle était comme morte. Jésus la rejoint, il s’abaisse, il vient la chercher dans sa mort et la relève : « "Femme, où sont-ils donc ? Alors, personne ne t’a condamnée ?" Elle répon-dit : "Personne, Seigneur." Et Jésus lui dit : "Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désor-mais ne pèche plus" » (Jn 8, 10 -11). Juste après cet épisode, Jésus révèle : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie » (Jn 8, 12). La lumière du monde est venue rejoindre cette femme dans son tombeau et lui a redonné vie ! Voilà ce qu’est le pardon divin.

Résurrection du Christ et pardonComment s’étonner alors que premiers gestes du Ressuscité soient des gestes de pardon à l’égard de ceux qui l’avaient trahi ? Le Sauveur rejoint ses apôtres au cénacle, alors que les portes étaient verrouillées (cf. Jn 20, 19) ; il vient justement déverrouiller leurs cœurs. Le pardon qu’il leur offre alors est de l’ordre du « monde nouveau » inauguré par le Christ, monde transfiguré dans lequel le pardon tient une place centrale. Ainsi, saint Paul proclame-t-il :

« Celui qui me suit aura la lumière de la vie. »

Le pardon comme une résurrectionAvant d’être une libération intérieure ou une exigence de justice à l’égard du Seigneur, le pardon reçu de Dieu est une expérience pascale. Les confesseurs sont fréquemment témoins de véritables résurrections dans le sacrement de la réconciliation.

« Si donc quelqu’un est en Jésus Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né. Tout cela vient de Dieu : il nous a réconciliés avec lui par le Christ, et il nous a donné pour ministère de travailler à cette réconciliation » (2 Co 5, 17-18).

Vivre en ressuscité ici et maintenant, c’est donc particulièrement faire œuvre de réconciliation. Si nous pardonnons aux autres, c’est d’abord

parce que nous sommes entrés dans le monde nouveau et que, bénéfi-ciaires de la résurrection, nous voulons aussi considérer nos offenseurs comme des ressuscités, c’est-à-dire des êtres pris dans le mouvement de vie du Christ. Compris ainsi, le pardon humain dépasse les facultés naturelles de l’homme : elles sont de l’ordre du monde nouveau, œuvre de la grâce. Parce que nous avons nous-mêmes été graciés, nous accep-tons de gracier à notre tour ceux qui nous ont offensés.

La parabole du débiteur impitoyableLa parabole du débiteur impitoyable (cf. Mt 18, 21-30) enseigne cette générosité envers les autres comme la conséquence d’une générosité bien plus grande de Dieu envers nous. Car nous avions une dette considérable en raison de nos péchés (en transposant les sommes indi-quées dans la parabole, on peut estimer à 180 millions d’euros la dette ainsi exprimée). Mais le Seigneur a effacé notre dette par le mystère pascal ; ne serait-ce donc pas une ingratitude terrible de refuser de remettre à notre tour la petite dette que nous doivent ceux qui nous ont offensé (l’équivalent, dans la parabole, de 300 euros). Une dette de 180 millions d’euros a été soldée par le Seigneur ; et nous serions prêts à mettre en prison celui qui nous doit 300 euros ?

Avoir rencontré la source de la miséricordeNotre désir de nous confesser et de pardonner aux autres prend donc sa source dans notre rencontre personnelle avec le Christ ressuscité et dans la prise de conscience du salut qu’il nous a offert. Le sacrement du pardon n’est pas une façon de se mettre en règle ou d’effacer une ardoise, mais c’est une véritable expérience de résurrection : c’est se lever, aller vers celui qui nous attend, plonger dans sa mort pour ressusciter avec lui.

Père Ludovic Frère, recteur du sanctuaire

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rDOSSIER  Approfondir

Sincère regret et ferme proposLa confession ne vise pas à alléger notre conscience, mais à nous convertir toujours davantage au Dieu vivant. Elle nous oblige donc à un sincère regret de nos péchés et à la prise de décision ferme de lutter contre la tentation d’y revenir. Le mot « contrition » dérive du verbe latin conterere, qui signi-fie « broyer », comme dans les paroles du psaume 50 : « Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ; tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé » (Ps 50, 19).

Ce regret est clairement exprimé dans l’une des formules liturgiques de l’acte de contri-tion : « Mon Dieu, j’ai un très grand regret de t’avoir offensé, car tu es infiniment bon, infi-niment aimable, et que le péché te déplaît. Je prends la ferme résolution, avec le secours de ta sainte grâce, de ne plus t’offenser et de faire pénitence ». Certains ont du mal à dire cet acte de contrition, car ils sont presque cer-tains qu’ils vont recommencer à pécher. Mais il ne s’agit pas d’une promesse de parvenir à ne plus pécher, ce que personne ne pourrait oser faire en vérité ; il s’agit d’une « ferme résolution », donc d’une prise de décision et d’une attention à ce que ce qui a été reconnu serve d’expérience. C’est aussi un acte de foi, fondé sur la conviction que la grâce peut aider à progresser jusqu’à la sainteté.

L’expression des sentiments profondsLe curé d’Ars s’exclamait dans l’un de ses catéchismes : « Voyez une maison où il y a eu toutes sortes de bêtes, d’ordures et d’im-mondices : on balaie la maison, mais il y sen-tira toujours mauvais. Il en est de même de notre âme : après l’examen, après la confes-sion même, il faut les larmes de la contrition pour la laver, il faut un regret sincère d’avoir offensé Dieu »1. Ou encore, dans une homé-lie : « Hélas ! Que de fois nos confessions nous laissent tels que nous étions avant de les faire […]. Que de confessions nulles, soit parce que nous étions persuadés qu’il suffisait d’accu-ser nos péchés pour en recevoir le pardon, soit parce que nous nous sommes contentés de belles formules de contrition, qui étaient tout extérieures et n’exprimaient pas les réels sentiments de notre cœur »2.

Contrition et désir de conversionLe sanctuaire du Laus porte un message appelant à soigner la contrition dans l’acte de confession. On en trouve de nombreux témoignages dans la vie de Benoîte. Par exemple, « en 1672, Benoîte voit un homme

La contrition, un désir de saintetéLa contrition… Un mot désuet aux oreilles de beaucoup. Et pourtant, il n’y a pas de confession véritable sans sincère contrition. C’est ce que rappelle avec force le message de Notre-Dame du Laus, sanctuaire de réconciliation. Le Père Ludovic Frère témoigne de la grande modernité de ce mot souvent mal compris.

qui se confesse bien de tous ses péchés sans en omettre aucun. Il communie ensuite, mais elle le voit tout noir […]. Quand elle voit la Mère de Dieu, elle lui en demande la cause. La bonne Mère lui répond qu’il se confesse bien de tous ses péchés et n’en omet aucun ; mais qu’il n’en a pas la contrition : ce qui le rend si noir » (Les Manuscrits du Laus, 1672).

Contrition et culpabilitéAlors que la culpabilité nous tourne vers nous-mêmes et nous enferme dans notre passé, la contrition nous ouvre à Dieu et nous offre un avenir. On en trouve des exemples libérateurs dans les messages du Laus : « une personne voulant faire une confession générale conjure Benoîte de prier Dieu pour elle, afin qu’elle n’omette rien. L’ange dit à Benoîte qu’elle pourra bien la faire et sera plus contente, mais qu’il n’est pas nécessaire ; que ce n’est que des scrupules ; que par ce moyen, le démon voulait lui faire tourner la cervelle, si elle n’y prenait garde » (Les Manuscrits du Laus, 1691). Sans doute la seule voie pour sortir de la culpabilité désespérante est-elle de s’ouvrir davantage à la contrition comme un désir profond d’union au Christ, un désir de sainteté.

Père Ludovic Frère, recteur du sanctuaire

1. Catéchisme du saint curé d’Ars, cité par M. Convert, Ma retraite avec le saint curé d’Ars, Tequi, 1932, p. 91.2. Sermon pour le dimanche de la Passion, cité par M. Convert, Ma retraite avec le saint curé d’Ars, Tequi, 1932, p. 92.

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ssier grandir

Vivre pleinement le jubilé et boire à la source de la miséricorde

« Suivez le chemin du Laus »Cette parole de la Vierge Marie à Benoîte lors de la rencontre de Pindreau (29 septembre 1664) est un appel à ceux qui perçoi-vent la nécessité de prendre une direction nouvelle ou d’oser des changements.Le chemin du Laus est aussi un chemin d’apaisement et de rencontres fortifiantes.

« Au Christ, par Marie, vers les autres »Dans la vie de Benoîte Rencurel (1647-1718), la Vierge Marie a tenu une place privilégiée. Elle l’a gratifiée de nombreuses apparitions pendant 54 années.La visée ultime de ces apparitions, comme des manifestations angé-liques et des témoignages de saints dont Benoîte a bénéficié, était toujours d’unir davantage à Jésus-Christ.Cette union au Christ est indissociablement une ouverture plus géné-reuse et plus décidée aux besoins des autres.

« Laissez-vous réconcilier » (2 Co 5, 20)Cet appel nous rejoint particulièrement au sanctuaire Notre-Dame du Laus. La démarche jubilaire invite à laisser le Seigneur nous faire vivre une démarche de réconciliation, par la présence maternelle de

L’InDULgEnCE  SELOn JEAn-PAUL IIPrésentation avant le jubilé de l’an 2000 (Audience générale du 29 septembre 1999)

« Jésus crucifié est la grande “indulgence” que le Père a offerte à l’humanité ».

Après la confession des péchés, l’absolution accorde le pardon des péchés. Mais ce pardon « se développe également après sa célébration. En effet, l’homme doit être progressivement « guéri » des conséquences négatives que le péché a produites en lui […] Sur ce chemin, la miséricorde de Dieu vient à la rencontre du pécheur grâce à des aides particulières ». Les indulgences font partie de ces aides gracieuses.

« Le pape François,accorde volontiers l’Indulgence plénière aux conditions habituelles (confession sacramentelle, communion eucharistique et prière aux intentions du Saint Père) qui pourra être obtenue n’importe quel jour, durant l’année jubilaire, par les fidèles chrétiens animés par un véritable esprit de pénitence et de charité :

- s’ils visitent en esprit de pèlerinage le sanctuaire de Notre-Dame du Laus, l’oratoire de Bon-Rencontre et le tombeau de Benoîte,- si là, ils participent à une cérémonie liturgique ou tout au moins font une halte pendant un temps convenable. »

Extrait du document d’obtention de l’indulgence plénière pour le jubilé de Notre-Dame du Laus, février 2014.

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À l’occasion de l’année jubilaire, l’église accorde une indulgence plénière aux pèlerins de Notre-Dame du Laus. Quelle place la confession tient-elle dans cette indulgence ?

Et comment cette indulgence s’articule-t-elle avec l’ensemble de la démarche jubilaire ? Explication.

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 Confession, jubilé et indulgence

Benoîte, servante de la miséricorde

La Vierge Marie a choisi Benoîte pour accueillir les pécheurs : « La tendresse que la Mère de Dieu a pour les pécheurs, lui fait employer tous les moyens pour leur faire quitter le péché. Et quand ils sont sourds aux secrètes semonces de la grâce, elle les fait avertir de vive voix par sa Benoîte. » (Les Manuscrits du Laus). C’est la maternité spirituelle reçue de la Vierge que Benoîte met en œuvre dans sa propre vie. Elle est servante de la miséricorde. Ainsi formée, elle développe toutes ses qualités féminines.

Avec douceur, consoler et redonner espérance.« La présence de Benoîte réjouit chacun, console les affligés, anime les faibles et les timides, ramène les pécheurs, les cœurs endurcis, ensevelis depuis longtemps dans leurs crimes, empêche une infinité d’âmes de faire des sacrilèges dans leurs confessions, par les avis qu’elle leur donne par la connaissance qu’elle a de leur intérieur. »

Écouter et conduire les pécheurs au repentir.« Ce qui est singulier chez cette fille, ce n’est pas seulement de connaître l’intérieur des cœurs, c’est de les toucher et de les porter à un véritable repentir de leurs péchés, et à bien se confesser […] ».

Accompagner par la prière  et le pécheur et le confesseur.« C’est Benoîte qui console chacun, donne courage aux confesseurs, avertit ceux qui n’osent pas dire leurs péchés, leur donne le confesseur qu’elle juge propre pour eux. Benoîte prie pendant qu’on les confesse. »

Vivre pleinement le jubilé et boire à la source de la miséricordela Vierge Marie et le soutien de Benoîte.Cette démarche trouve son couronnement dans le sacrement de réconciliation (la confes-sion), par lequel nous reconnaissons les péchés que nous avons commis, manifestons notre désir de lutter contre le mal et recevons le pardon sacramentel, qui purifie et renforce dans le bien.

L’huile de la lampe du tabernacleLa Vierge Marie a promis à Benoîte : « L’huile de la lampe du tabernacle, si l’on s’en applique avec foi et en ayant recours à mon intercession, on sera guéri ». Depuis 350 ans et de nos jours encore, de nombreuses grâces de guérisons physiques, psychologiques, rela-tionnelles et intérieures sont obtenues par ce geste vécu dans la foi.Se faire une onction d’huile, c’est donc faire confiance à l’agir du Sauveur, par l’intercession maternelle de la Vierge Marie.

PRÉSEntAtIOn DE LA DÉMARCHE JUBILAIREElle se propose comme un véritable engagement  de conversion.

» Passer la porte jubilaireLa porte jubilaire est placée sur le parvis de la basilique.

» Rentrer dans la basiliqueCette entrée est une invitation à se souvenir de son baptême :- Par la signation avec l’eau bénite ;- Par le signe de la croix tracé sur le corps.

» À la chapelle de Bon-Rencontre, dans le chœur de la basilique :- La génuflexion, ou inclination devant le tabernacle, manifeste la foi en la présence eucharistique du Seigneur.- L’entrée dans cette chapelle invite à suivre Benoîte dans sa rencontre avec la Vierge Marie puisque c’est là qu’elle y vécut principalement les apparitions.

» Se faire l’onction avec l’huile du LausLa vasque d’huile est dans la chapelle de Bon-Rencontre.

» Prier sur la tombe de Benoîte RencurelLa tombe de la vénérable Benoîte est derrière l’autel, dans le chœur de la basilique.

En complément de cette démarche jubilaire, le sanctuaire invite les pèlerins à effectuer aussi le « parcours jubilaire » et le « pèlerinage jubilaire », qui permettent d’approfondir l’histoire du Laus, son message et la personnalité de Benoîte Rencurel.

PORtRAIt

En ce XXIe siècle, Benoîte transmet l’appel du SeigneurLaissez-vous réconcilier ! »

(2 Co 5, 20).

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ssier Confession, jubilé et indulgence

Le Laus, haut-lieu de grâces

Benoîte, actrice et témoin  des guérisons et conversionsLa Vierge Marie a choisi le Laus pour la conversion des pécheurs. Et elle a choisi Benoîte pour accueillir les pèlerins et les conduire à la source du pardon et de la réconciliation. Les Manuscrits du Laus nous disent que « la présence de Benoîte réjouit chacun, console les affligés, anime les faibles et les timides, ramène les pécheurs […] par les avis qu’elle leur donne, par la connaissance qu’elle a de leur intérieur ».

«Ainsi, Benoîte est l’instrument de la Vierge Marie et joue un rôle impor-tant dans l’histoire des grâces de guérison et de conversion accor-

dées en ce lieu : Benoîte, en général, est présente, soit pour conseiller ou accompagner la démarche, soit pour accueillir les malades, soit même pour interve-nir directement.En 1685, Benoîte accueille, avec les chapelains du Laus, les soldats du régiment de Touraine, en garnison à Gap : « Nous sommes allés à leur rencontre avec une autre procession, de plus de six cents personnes qui étaient venues en pèlerinage. Ces pauvres soldats furent si touchés dans ce saint lieu, qu’ils firent la résolution d’y venir les uns après les autres faire leurs confessions générales. Ce qu’ils ont exécuté. Ils y venaient six par six, sept par sept ; et ils ont si bien profité des grâces de Notre-Dame du Laus, qu’ils ont quitté jurons et blasphèmes, et autres vices d’habitude, jusqu’à devenir, pour la plupart, des hommes d’oraison. Beaucoup d’entre eux, à la veille de leur départ, sont venus, même la nuit, remercier la très digne Mère de Dieu des faveurs spirituelles qu’elle leur avait obtenues. Cela a été notre grande occupation durant trois mois. C’étaient des

hommes bien faits et qui ne craignaient pas le mauvais temps ».En 1692, à son retour de l’exil à Marseille, Benoîte elle-même guérit un enfant : « Benoîte étant à Pertuis avec ceux qui allaient avec elle, une femme de ce bourg qui avait une grande confiance en cette bonne fille, la prie de toucher son fils qui était très malade, dans l’espérance que Dieu le guérirait par son intercession. Ce qui fut vrai, car Benoîte ne l’eut pas plus tôt touché, à la prière de cette mère, que l’enfant fut d’abord guéri entièrement de sa maladie au vu et au su de tout le bourg et des environs, cette femme faisant voir la guérison de son enfant partout. »Les pèlerins d’aujourd’hui peuvent faire la même expé-rience que les Manuscrits du Laus résument en disant :

« C’est Benoîte qui console cha-cun, donne courage aux confesseurs, avertit ceux qui n’osent pas dire leurs péchés, leur donne le confes-seur qu’elle juge propre pour eux […] Benoîte prie pendant qu’on les confesse : il se fait des conver-sions admirables […] Les confes-seurs sont charmés le plus souvent de voir les grâces que Dieu répand sur les pécheurs, et les conversions qui s’y font. »

Ils ont quitté jurons et blasphèmes, et autres vices d’habitude, jusqu’à devenir, pour la plupart, des hommes d’oraison. »

Les Manuscrits du Laus

Benoîte trace le signe de croix sur le front d’une pèlerine avec l’huile du Laus

20 Notre-Dame du Laus

Des guérisons à notre-Dame du Laus aujourd’hui !Témoignages d’ici et là

En 2013, le sanctuaire a reçu 215 témoignages/déclarations de grâces (par courrier, par mail ou par téléphone). Vous aussi, n’hésitez pas à témoigner des grâces que vous recevez !

Raymond (Canada – 25 septembre 2010)« Son médecin la surnomme « la miraculée »»« Ma sœur Nicole a eu son diagnostic de cancer du cerveau en janvier 2005. Compte tenu de l’urgence, elle fut opérée le même mois et suite à l’opération, le méde-cin lui donnait jusqu’en juin à vivre. Entre-temps, mon épouse a reçu un flacon d’huile du Laus d’un couple d’amis et a frotté la tête de Nicole avec cette huile. En septembre 2010, son médecin la surnomme « la miracu-lée » puisque les derniers tests sont tous négatifs (aucune trace de cellule cancéreuse) alors que ce type de cancer est apparemment incurable. »

Chantal (11 juin 2011)« Les médecins sont surpris »« Un ami, après une opération, avait été mis dans un coma artificiel et le diagnostic n’était pas bon. J’ai donc donné mon dernier flacon d’huile du Laus avec la feuille explicative. Le malade est sorti du coma et les médecins sont surpris de la rapidité avec laquelle il est en train de se remettre. »

Béatrice (9 mai 2012)« La vue a cessé de se dégrader »« Ma mère avait offert l’huile du Laus à une voisine. Celle-ci l’a appliquée sur ses yeux alors qu’elle perdait la vue de plus en plus. Non seulement la vue a cessé de se dégrader mais elle est redevenue normale. Un merci du plus profond de notre être à la Vierge Marie ! »

Mireille (16 décembre 2013)« La petite était guérie »« Une amie nous a donné de l’huile de Notre-Dame du Laus en juin dernier. J’en ai donné à une maman pour sa fille gravement malade qui avait de très fortes démangeaisons et des plaques partout. Les examens n’avaient rien donné. J’ai appris hier que la petite était guérie et n’avait plus rien. »

Yvette (31 janvier 2014)« Guérison complète »« Une amie m’a fait découvrir l’huile du Laus que j’ai proposé à l’une de mes petites filles souffrant d’un zona assez grave, car non-détecté à temps. Dès la première application, un bienfait fût ressenti, et chaque jour davantage, jusqu’à la guérison complète. »

« Foi, maladie et guérison »Du 14 au 16 juin 2014

Ouverte à tous les pèlerins

Samedi 14 juin 201417 h 30 : ouverture de la session par le père Ludovic Frère, recteur du sanctuaire.18 h 30 : vêpres.20 h 30 : conférence de Mgr Jacques Perrier, évêque émérite de Tarbes et Lourdes. « Lourdes et miracle : deux mots inséparables ».21 h 30 : office des complies.

Dimanche 15 juin 20149 h : conférence du père René Combal, chargé du dossier de béatification de Benoîte. « La guérison dans les Manuscrits du Laus. L’expérience du Laus hier et aujourd’hui ».10 h 30 : messe présidée par Mgr Jacques Perrier.14 h 30 : conférences de deux médecins membres du bureau médical du sanctuaire.16 h : vêpres.17 h 30 : carrefours précédés du témoignage de deux pèlerins.20 h 30 : veillée d’action de grâce et procession aux flambeaux.

Lundi 16 juin 20149 h 30 : conférence de Mgr Jacques Perrier. « Ta foi t’a sauvé ».11 h 15 : messe votive pour les malades présidée par Mgr Jacques Perrier.14 h 30-15 h 30 : conférences de deux médecins membres du bureau médical du sanctuaire.16 h-17 h : table ronde.17 h : temps de prière.17 h 15 : adoration.

À noterSESSIOn SUR LES gRâCES DE gUÉRISOnS  À nOtRE-DAME DU LAUS

Notre-Dame du Laus 21

Le Laus, haut-lieu de grâces

Le sanctuaire et vous

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66 % de votre don du montant de votre impôt, dans la limite de 20 % de votre revenu imposable. Ainsi : 45e de don = coût réel de 16 e, 100 e de don = coût réel de 34 e. Les dons supérieurs à 20 e effectués avant le 31 décembre donneront lieu à un reçu fiscal au titre de l’année considérée.

☛ 2. OFFRIR DES MESSESVous pouvez joindre des intentions• 1 messe : 16 e,• 1 neuvaine : 160 e,Chèques établis à l’ordre de :ADG 391 NDL à envoyer à : Sanctuaire Notre-Dame du Laus Secrétariat05130 Saint-étienne-le-Laus.

☛ 3. FAIRE UN LEGSLes legs peuvent permettre d’envisager des projets à plus long terme pour le sanctuaire. Les bienfaiteurs intéressés par cette démarche sont invités à entrer en contact avec l’économe du diocèse de Gap et d’Embrun. Coordonnées : Maison diocésaine, 9 rue du capitaine de Bresson – 05 000 Gap. Tél. : 04 92 40 02 75. Email : [email protected]

☛ 4. ET AUSSI…Don en ligne sur www.sanctuaire-notredamedulaus.com

L’hôtellerie du sanctuaire dispose d’un magasin d’articles religieux (livres, souvenirs, cadeaux, cartes postales, etc.).

Coordonnées : Magasin Notre-Dame du Laus 05130 Saint-étienne-le-Laus Tél. : 04 92 50 94 08. Email : [email protected]

À l’honneur :  Benoîte, la bergère de Notre-Dame du LausRoger de Labriolle314 pagesPrix : 14,50 e + 3,50 e de frais de port

(Chèque à l’ordre de « Hôtellerie Notre-Dame du Laus »)

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Cette huile n’est pas vendue. Vous êtes invités à faire une offrande libre (par chèque, à l’ordre de ADG 391 NDL).

Courrier à adresser à : Accueil du pèlerin05130 Saint-étienne-le-Laus.Tél. : 04 92 50 95 51

Email : [email protected]

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Règlement :  – Par chèque (uniquement pour la France) à l’ordre de : ADG 391 ND Laus– Par virement postal (2 467 08 A MARSEILLE) – En espèces.