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1 Forum 39. Diaconia 2013. Lourdes FORUM 39 : A tout âge, relevons le défi de Fraternité Vendredi 10 mai 2013 à LOURDES 9h15 Témoignages ( ci-joint en fin du document) et * Notre Dame des frères de la rue Raymonde Delallou Toulouse * Jeunes et migrants Sœur Françoise Darros Toulouse * Voir Ensemble Valérie Tourrette Lyon * Bartimée et MEJ(Mouvement Eucharistique des Jeunes) Nicole Vaissière Toulouse 9h45 THEME DE PARTAGE : R1. Dans ce que j'ai entendu, qu'est-ce qui me rejoint dans mon expérience ? R2. Qu’est ce que je retiens de plus important pour moi ? R3. Convictions ou question GROUPE 1 « Regard qui construit, qui détruit Changer notre regard : nous ne sommes pas si différents Tisser des liens, bâtir des ponts Durer Chanter ensemble » GROUPE 2 On a tous été confronté au rejet à cause de nos différences, dans la vie courante. Tous les témoignages nous ont montré que la différence peut être une force. La différence est une richesse Comment vivre ensemble sans jugement et sans préjugé ? GROUPE 3 R1 : - 1 personne a été percutée dans sa vie (suite au décès de son mari) - « Je perds la vue, c’est très difficile, mais peu à peu l’Espérance revient. - Après 10 ans dans la rue, l’Espérance revient, c’est toujours l’Espérance qui renait - Grace aux enfants, les migrants arrivent à communiquer R2 : Cette relation qui naît de « notre regard » et de « l’écoute » (qui prends son temps) - le sourire : quel sourire remarque une personne de la rue ?

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1 Forum 39. Diaconia 2013. Lourdes

FORUM 39 : A tout âge, relevons le défi de Fraternité

Vendredi 10 mai 2013 à LOURDES

9h15 Témoignages ( ci-joint en fin du document) et

* Notre Dame des frères de la rue Raymonde Delallou Toulouse

* Jeunes et migrants Sœur Françoise Darros Toulouse

* Voir Ensemble Valérie Tourrette Lyon

* Bartimée et MEJ(Mouvement Eucharistique des Jeunes) Nicole Vaissière Toulouse

9h45 THEME DE PARTAGE :

R1. Dans ce que j'ai entendu, qu'est-ce qui me rejoint dans mon expérience ?

R2. Qu’est ce que je retiens de plus important pour moi ?

R3. Convictions ou question

GROUPE 1

« Regard qui construit, qui détruit

Changer notre regard : nous ne sommes pas si différents

Tisser des liens, bâtir des ponts

Durer

Chanter ensemble »

GROUPE 2

On a tous été confronté au rejet à cause de nos différences, dans la vie courante. Tous les témoignages nous

ont montré que la différence peut être une force.

La différence est une richesse

Comment vivre ensemble sans jugement et sans préjugé ?

GROUPE 3

R1 : - 1 personne a été percutée dans sa vie (suite au décès de son mari)

- « Je perds la vue, c’est très difficile, mais peu à peu l’Espérance

revient.

- Après 10 ans dans la rue, l’Espérance revient, c’est toujours

l’Espérance qui renait

- Grace aux enfants, les migrants arrivent à communiquer

R2 : Cette relation qui naît de « notre regard » et de « l’écoute » (qui

prends son temps)

- le sourire : quel sourire remarque une personne de la rue ?

2 Forum 39. Diaconia 2013. Lourdes

- donner l’occasion aux jeunes dans nos communautés et paroisses (en rural) de se mettre au service

d’autres en précarité

- Si on regarde le Christ, notre regard change

GROUPE 4

Se regrouper

Oser la parole

Car la découverte des différences fait grandir

GROUPE 5 :

Notre groupe a été rejoint par l’expérience de Tania et des jeunes de St Sernin, car ces expériences, nous

les avons vécu personnellement. Chacune s’est reconnu dans Tania. Ces témoignages nous montrent

l’importance d’être plus proche des autres, de ne pas juger et d’accepter les autres tel qu’ils sont.

GROUPE 6 :

Le + important : Pour changer son regard, oser la

rencontre

Cela nous met en marche

Chacun donne, chacun reçoit, chacun s’enrichit de

l’autre

Question : L’intergénération n’est pas trop

réalisée

Les paroisses aimeraient bien voir plus souvent

les jeunes

Chacun a à accueillir l’autre

Ingéniosité, inventivité pour se rencontrer, et se

comprendre et cela repousse nos limites

personnelles

Groupe 7

Aller vers l’autre qui est différent, en difficulté, ça demande du courage, car il faut commencer par faire

tomber ses propres barrières.

Mais, ceux qui l’ont fait disent qu’on n’est pas tout seul à faire la démarche : on peut demander de l’aide au

Seigneur, le prier, et on se rend compte que ça marche, qu’on y arrive.

Aussi, pour celui qui est en situation de fragilité, le geste est aussi important que la parole : il vaut parfois

mieux commencer par un geste, la parole vient ensuite

Question : que faire quand on veut aider qq’un et qu’on se retrouve confronter à un refus ?

Groupe 8 :

R1 : Partager de tout ; Oser dire les choses

Avoir eu une expérience de théatre

Pour les jeunes migrants : personnaliser l’accueil

Lépreux mendiaient : non. Apprendre à fabriquer

pour échanger

Groupe handicapés chantant. Beaucoup de courage

R3 : Tenir compte de la position de l’autre ?

Prêt à donner = prêt à recevoir

Position du chrétien vis-à-vis de la laïcité ? Droit de réserve ?

3 Forum 39. Diaconia 2013. Lourdes

Groupe 9 :

R1 : La rencontre des personnes en situation de solitude et d’exclusion

R2 : je ne suis pas seule. Il faut oser la rencontre et changer son regard (regarder avec le cœur)

R3 : Comment prendre confiance en soi pour pouvoir faire confiance aux autres ?

Groupe 10 :

Changer son regard ça a l’air facile, mais comment

faire ?

Comment on crée une dynamique de groupe ?

Ne pas attendre que l’autre fasse le 1er

pas .

On a toujours l’impression d’être super faible alors

qu’on est super fort avec le Christ

Groupe 11

R1 : Comment aborder ce type de partage avec nos

différences entre monde rural et urbain ?

Dans le milieu rural, ce n’est pas toujours évident

(les jeunes partent pour les études, ne sont pas

informés.

Les lieux d’aide, de paroles ne sont pas assez anonymes, les personnes qui en ont besoin, ne viennent pas

facilement. Il y a des idées mais problèmes de communication

Les problèmes sont plus grands, d’où isolement

R2 par rapport à la dame qui s’est dévoilée : le regard de l’autre est très important, il peut être néfaste

comme il peut être bon .

Le rapport qu’elle faisait par rapport à la passion du Christ. Quand on donne, c’est un échange, car ça nous

apporte également

GROUPE 12

R1 C’est qu’on apprend et on change grâce à la

rencontre des personnes handicapées

R2 : le plus important, c’est de venir en aide à ceux

qui n’osent plus se regarder, qui ont honte d’eux

R3 : Découvrir aux autres le besoin des plus

pauvres, et continuer à être ouvert à tous.

GROUPE 13

Importance de l’amitié fidèle, de la rencontre avec

ses proches, avec des personnes différentes avec

lesquelles on veut créer un lien d’amitié.

Donner de la joie à mon frère, ma sœur, à celui qui est aveugle par exemple (voir ensemble), fait du bien.

On n’est pas fait pour rester seul mais pour la relation, le partage, la rencontre

GROUPE 14

La différence, elle vous met en marche, et ça nous fait sortir de soi

Le dialogue, la rencontre. En tant que chrétien, on doit faire des choses

Faire qqchose ensemble

R2 : Grâce à la rencontre, un chemin est possible

On est frères, la diversité est une richesse

Comment faire comprendre qu’on reçoit beaucoup ? Comment attirer les gens de la génération 40/50 ans ?

Importance de la relation . Avoir quelque chose à vivre !

4 Forum 39. Diaconia 2013. Lourdes

GROUPE 15 ;

Arrêter de juger le autres par rapport à la popularité (amis,

coupe, richesse, sportif, aimé …) mais juger son prochain

par rapport à ce qu’il a à l’intérieur de lui.

La popularité est comme un jeu où l’on a peur de tomber

en bas.

GROUPE 16

La personne qui nous a frappé, c’est Tania, nous avons tous été rejetés à un moment

La lutte contre l’alcool

Si on était tous pareils, on ne s’entendrait pas.

L’importance du regard

Aimez vous les uns les autres, savoir imiter Jésus

GROUPE 17

R1 le regard des autres sur la différence physique

La colère des enfants, dans l’histoire de

Tania

Les personnes qui se sentent le plus mal

dans leur peau, sont les personnes que l’on

rejette le plus.

Certaines personnes se sentent supérieures

aux autres et c’est pour cela qu’ils jugent

les autres

Dans notre groupe, beaucoup ont vécu la

vie de Tania

GROUPE 18

Estelle scout : difficulté de témoigner sa foi : aidons les jeunes pour catéchèse

Dialogue avec SDF par équipe du Rosaire, aller au plus profond des gens

Pour aider le groupe Voir Ensemble, et faire un pèlerinage à Lourdes

Voir Ensemble. Discrimination. Partage. On ne peut mesurer la Foi des autres.

Il n’y a pas que les différences extérieures. Nos choix, nos plaisirs, ce que l’on aime, sont aussi jugés. Nous

sommes dans une société qui nous mène à devenir des moutons, si on ne la suit pas, nous sommes rejetés.

On parle de regarder l’intérieur mais si on regarde à l’intérieur beaucoup de personnes vont encore plus

vous jugés et vous exclure. De plus, on parle d’accueillir les pauvres, mais on a peur de cette pauvreté et on

la rejette, de peur qu’elle nous atteigne, et cela me rend profondément triste.

GROUPE 19

On s’est posé 1 question :

Comment faire pour motiver les jeunes et pour les garder ?

1) Il faudrait : avec de la musique chrétienne, qui bouge, aller voir les jeunes, il faudrait un mouvement

pour ça

2) il faudrait des sorties, comme au parc Astérix

5 Forum 39. Diaconia 2013. Lourdes

GROUPE 20

Avant de pouvoir aider les autres, il faut d’abord s’aimer et s’accepter, de même pour se faire aider

matériellement, il faut retrouver confiance en soi et paix interieure.

Il ne faut pas s’arrêter aux regards qui jeugent mais voir aussi ceux qui redressent et aiment.

Chacun a des richesses à apporter : les richesses partagées sont une chance pour avancer dans la différence.

GROUPE 21

N : Je n’ai pas connu d’expérience, ni

vécu, aussi forte mais je me souviens dans

mon enfance avoir été témoins d’exclusion

à cause de vêtements.

S : J’ai connu une dame en HLM qui

s’était fait retirer ses enfants. C’était une

femme exclue et maltraitée par ses voisins.

On l’a accusée de ne pas s’occuper de ses

enfants et de ne pas les nourrir.

Je me sens bien avec les personnes fortes.

L : Dans mon école, je connais un élève

timide.

J : j’ai connu une copine que a perdu son oncle, elle est triste, mais depuis que je lui ai dit qu’il est auprès

du Seigneur, elle va mieux.

A : J’accompagne ma femme qui s’occupe du catéchisme. J’ai 8 enfants, je me sens proche des jeunes. A la

retraite, j’ai fait part de mon expérience à un jeune mécanicien.

M : A l’école, nous sommes un groupe de 3 filles, on arrive pas à s’entendre avec eux (un autre groupe)

Pour la majorité d’entre nous, nous avons été témoins d’exclusion, à l’école , dans le quartier.

Nous avons aussi eu le témoignage d’un retraité qui fait profiter de son expérience à un jeune mécanicien

GROUPE 22

R1 : Le regard sur les autres, manque d’attention aux autres

Souffrance dans les collèges (exclusion, étiquette donnée gratuitement)

Des regards qui tuent

Passer par les différences afin de voir les similitudes

R2 : Notre regard : Changer notre regard

Oser la rencontre :

On ose pas passer à l’acte, et on devient un contre

témoignage

Juger autre chose que l’extérieur

R3 : Tolérance, Inter-génération

L’exclusion est proche de nous, au quotidien ( regards,

même les enfants le vivent)

Racisme

Lutter pour être ensemble : se donner du temps, dans

la fidélité

Dans l’éducation : être positif, aider en groupe,

Avec la musique, des sorties ensemble

GROUPE 23

Pour nous, c’est l’accueil. Le premier pas qui ouvre les portes de ??? du regard, des cœurs.

Les témoignages nous ont marqués et rejoint pour certains d’entre nous, parce qu’ils ont eu les mêmes

expériences

6 Forum 39. Diaconia 2013. Lourdes

GROUPE 24

R1 : Témoignage de Tania et du MEJ : oser faire la rencontre

LA Fraternité : dansl’accueil des migrants, très enrichissant

Avoir le courage de surmonter et oser la rencontre

Témoigner. Témoignage des étudaints : voir ensemble

Etre au service de …

Catherine, enseignante révoltée par le racisme, frappée de constater ce changement

Avec les scouts : faire des bonnes actions, entourés par les autres, s’intéresser et s’impliquer

M : tous différents mais abattre ces différences

R2 : le plus important : Continuer, surmonter les différences, expliquer ce qu’ils sont

Partager, m’engager encore plus. ET aller de l’avant dans ce partage et la fraternité

Servir encore plus avec la Foi

GROUPE 25

R1 : Je me suis déjà senti affectée par l’intolérance

R2 : le plus important : l’impact du regard de

l’autre. Toujours laisser la porte ouverte ;

Question : Comment peut-on transmettre le

message de Dieu : accueillir au lieu d’exclure ?

GROUPE 26

R1 : Très investie vis-à-vis des malades

- La rencontre avec les jeunes a été le plus intéressant et le dialogue de la personne rejetée par rapport à

son poids

- - Investissement de la jeunesse auprès des personnes malades et âgées

- La rencontre est primordiale et le regard dans la vie est très important et il ne faut pas juger.

- Un investissement dans la Foi ou autres, peut permettre aux personnes de voir autre chose qu’une

apparence imposante

- Où est l’Amour dans tout cela ? N’est- ce pas la sensation d’être aimé qui donne confiance en soi ?

AMOUR ?

GROUPE 27 :

R1 : Tania : les critiques sur le surpoids et son combat « On se moque de ceux qui se moquent des autres »

Les sociétés refusent les personnes en surpoids. Ils se sentent toujours « agressés »

Les personnes mangent, comme certains fument ou boivent,suite aux soucis psychologiques

R 3 : Faisons face au regard des autres en les bénissant

GROUPE 28 :

R1 : L’importance du regard des autres, parfois

méchant. « plus je rencontre des gens différents et plus mon

regard change »

On est aujourd’hui dans un monde qui rêve

d’unité, alors qu’il n’y a jamais eu autant

d’indifférence entre des groupes humains qui ne se

rencontrent jamais

7 Forum 39. Diaconia 2013. Lourdes

GROUPE 29 :

Et si on jugeait par l’intérieur au lieu de regarder seulement l’extérieur ? Quand on change notre regard, se

regarder dans les yeux, ça permet à l’autre d’exister, et ça nous rend vivant, ça nous fait grandir ensemble.

A travers les rencontres avec les autres, on grandit dans notre dignité.

Synthèse 15 minutes (fin de document)

11h00 Après ces échanges, un mot, une courte phrase que nous retenons sous forme de :

question pour la suite / de conviction / de proposition d'engagement

11h15 Remontées et conclusion

Prière de fin

Le rassemblement à Lourdes n’est qu’une étape, à nous maintenant de mettre en actes tout ce

que nous avons vécu, entendu, toute cette Espérance partagée, nous ne sommes pas seuls mais bien

ensemble, avec les inattendus de l’Esprit Saint, sous le regard du Christ ! Osons vivre la rencontre

ensemble.

Les témoins, aussi, espèrent vous avoir inspiré dans ce que vous allez proposer à vos

mouvements, aumôneries, catéchèse et ailleurs ! A très bientôt !

TEMOIGNAGE DES INTERVENANTS :

►Notre Dame des frères de la rue . Toulouse. Contact : raymondedellalou.orange.fr

◊ Témoignage Richard

Les jeunes à l’origine de ce projet ne sont pas présents, étant en période d’examen.

Pour que la rencontre se fasse il faut la désirer.

8 Forum 39. Diaconia 2013. Lourdes

Voici quelques phrases du vécu avec la rencontre des jeunes, par les frères et sœurs du groupe.

Ces rencontres donnent lieu à des échanges qui font avancer, changer le regard les uns envers les autre,

pour un monde plus juste et fraternel.

La prière avec les jeunes nous met au même niveau, nous

donne la joie, le moral en partageant avec eux.

Les jeunes sont important ils parlent avec nous simplement,

et sont à notre écoute.

La rencontre avec les scouts un dialogue qui nous uni dans la

prière.

Les noëls autour d’un repas festif servis avec amour par eux

les Jeunes, un moment de pur bonheur, une vraie famille.

Depuis 28 ans le théâtre a permis à beaucoup d’entre nous de

vaincre sa timidité et libéré la parole.

Les petits d’hier sont de jeunes adultes encore au service des

frères aujourd’hui.

◊ Témoignage de Vanessa

Je m’appelle Vanessa, j’ai 38 ans, je ne vis pas à la

rue mais je la côtoie tous les jours, depuis 7ans je

me retrouve à faire la manche au quotidien cela

semble invraisemblable car j’ai une maison un mari

et une fille !!! Mais, hélas malgré ma pension, dans

cette quête journalière ma famille ne peut pas vivre

.Etre dehors reste très difficile, le regard des gens,

les réflexions sont cruelles, ait c’est comme si on

cherchait à me détruire un peu plus chaque fois.

. Toute fois j’ai gardé et je continu à garder la foi que j’ai dans le cœur. Je rencontre de temps en temps des

jeunes formidables, avec de vraies valeurs humaines…Et cela me pousse vers la vie… Pour moi Dieu me

guide sur le chemin, et j’essaye de suivre sa lumière et bien sûr, je le remercie de me faire grandir…Au

passage je voudrais terminer mon témoignage en saluant l’association Notre-Dame des frères de la rue qui

m’accompagne dans ma foi, dans la voix du cœur. Merci à eux tendresse

Vanessa.

◊ Témoignage Jean-Louis

Ancien sdf malade de L’alcool, abstinent depuis 6ans j’ai repris contact avec

ma famille, j’ai un bel appartement une voiture.

J’ai témoigné auprès des jeunes de mes galères ce qui a permis un échange, et

aussi une mise en garde du danger de l’alcool.

Une vraie rencontre pleine d’émotions de part et d’autres a fait tomber les

barrières, de leur faire connaitre qu’avec le Seigneur tout est possible. Dans

la paix et la joie un lien fraternel est tissé..

◊ Témoignage Patrick

Quand nous avons accueilli les jeunes, ils n’ont pas fait de différence entre eux et nous.

Pour ma part cela m’a fait du bien au fond de moi.

Aussi certains jeunes ont parlé avec moi, et à ce moment là, je me suis senti bien et plus léger.

9 Forum 39. Diaconia 2013. Lourdes

►Témoignage des jeunes d’aumônerie envers des

migrants. Toulouse

Marguerite et Jean Contact : [email protected]

Des jeunes lycéens de l’aumônerie de l’enseignement public

de Toulouse ont décidé de proposer « un tutorat aux jeunes

migrants de la classe d’accueil de leur lycée »

Le but est d’aider ces jeunes migrants à connaître la France et les français par le biais du partage

d’expériences, de l’amitié et de l’entraide scolaire ! Nous essayons d’établir en lien avec leur professeur de

français des binômes ou trinômes qui permettent une relation plus directe entre les jeunes et un travail

scolaire plus ciblé et plus adapté à chacun. Tous les vendredis nous assurons une permanence d’échanges

d’expérience, de discussion à thèmes ou de visite locale !

Nous organisons des temps forts conviviaux : repas de Noël …sorties …

Les jeunes français sont entrés dans le projet par curiosité, par désir d’aller vers l’autre étranger, migrants.

Ils ont fait cela aussi pour aider ces jeunes étrangers qui ont un besoin urgent et vital d’apprendre le

français et de connaître la culture française. Puis peu à peu ils ont réalisé que cet échange était aussi une

richesse pour eux …Le regard qu’ils portent sur ces jeunes a changé. D’abord parce qu’ils ont le même

âge qu’eux, parce qu’ils portent aussi les mêmes aspirations qu’eux et parce les migrants apportent avec

eux leur culture qui présente une grande ouverture . Et tout cela est très concret !

Exemple : il y a 15 jours nous avons organisé chez une étudiante française un repas international : Nous

avons établi un menu fait les courses et nous avons élaboré ensemble trois plats : un plat algérien avec de la

agneau hallal ( Ismael est arrivé avec le livre de cuisine de sa maman en arabe), l’autre mexicain (strudel

aux pommes ) et le dernier français . Nous avons fait trois équipes pour la cuisine et partagé le repas dans

le jardin : nous étions 15 !

Ce que nous voulons transmettre : on peut être fraternel, curieux et ouvert sur l’autre différent dans son

lycée, dans sa classe parfois. Il est important de partager ses richesses, sa langue son art, sa cuisine pour

grandir et vivre ensemble que l’on soit français, mexicain, algérien, syrien etc …! Et ce partage est dans les

deux sens ..ces jeunes migrants ont beaucoup à nous apporter. Le meilleur moyen de perdre nos préjugés

est de nous connaître mieux en partageant .

Il ne faut pas idéaliser ce n’est pas toujours facile : le tutorat nécessite patience car l’apprentissage de la

langue est long, fastidieux parfois. Il y a parfois des mal entendus horaires, des rendez vous manqués pour

diverses raisons….des binômes qui se retrouvent plus ou moins facilement ( des relations qui se tissent plus

ou moins vite…. La vie du groupe et les temps forts permettent de resserrer les liens d’encourager chacun à

poursuivre la route …

L’année finie le jeune migrant rejoint son lycée de secteur et le groupe se disperse mais les anciens

reviennent pour les temps forts riches de leur expérience !!

Cette proposition demeure fragile car les jeunes changent chaque année et il faut tout reconstruire chaque

année même si les liens avec le lycée perdurent.

►Témoignage de jeunes en collège Mariste avec l’association « Voir Ensemble » Lyon

Contact : [email protected]

Je m’appelle Laurie et je fais partie d’un groupe de catéchèse d’élèves de quatrièmes de

l’établissement Sainte-Marie Lyon-La Verpillière. Notre aumônier d’école est le Père Roger Lordong,

aumônier nationale des aveugles. Dans le parcours de catéchèse, nous nous engageons à donner de notre

temps auprès des personnes résidentes d’une maison de retraite à coté de notre école : rencontre, échanges,

sourire, vivre ensemble… de la gratuité à l’état pur ! qui fait du bien aux résidents et à nous. Nous

10 Forum 39. Diaconia 2013. Lourdes

rencontrons également des personnes du mouvement Voir Ensemble, mouvement national chrétien des

aveugles.

Témoignage de Laurie

élève en quatrième, au

service des aveugles du

mouvement Voir

Ensemble)

Pour ma part, je souhaite vivre cette parole de Jésus : « Aime ton prochain comme toi-même »,

même s’il a un handicap. J’ai appris à aimer les aveugles même s’ils sont différents. J’aime leur gentillesse,

leur délicatesse. Les aider est un vrai plaisir pour moi. Je n’attends rien en retour de ce service, sinon leur

amitié. C’est important pour moi que nous nous sentions égaux, avec ou sans handicap. Les temps de

partage avec eux renforce ma foi encore jeune.

Nos motivations sont différentes dans le groupe. Antoine à souhaité vivre ce service parce que pour

lui, c’est la suite de son parcours de baptême. Adrien et Alexandrine se sont engagés auprès des aveugles

pour vivre une expérience de foi dans le service. C’est l’occasion pour eux de faire cette expérience

personnellement. Ce n’est plus le choix de leurs parents, mais le leur. Christelle, Laurynne et Mathieu, ont

participé au projet pour se laisser questionner par des gens

différents. En tout cas pour nous tous, c’est le fait de nous

mettre au service qui nous a ouvert les portes de la

fraternité et de la foi.

►Témoignage du groupe « BARTIMEE » et du MEJ

(Mouvement Eucharistique des Jeunes). Toulouse

Contact : [email protected]

◊ TANIA (Bartimée)

Pour préparer la messe Gospel, nous avons aussi rencontré

les jeunes pour un partage sur l’Evangile du dimanche.

Ça a été un échange génial. C’était des jeunes, mais on s’est senti avec des frères, on a pas fait attention à

leur âge, on a écouté leur voix, c’était leur cœur, et le cœur a fait que des liens se sont tissés. Ils se

rapprochent de nous par la parole quand ils nous parlent de leur souffrance, les barrières tombent, on les

reconnait, on se dit « c’est comme nous », parce qu’on a été enfant aussi.

Les cœurs se sont ouverts , il n’y a pas de différence d’âge pour ce qui est souffrance, exclusion, handicap.

En voyant les jeunes comme ça, ça donne de l’espoir, on se dit qu’il y a la relève, on ne se bat pas pour

rien, ils nous donnent envie de continuer à vivre, de pouvoir aller de l’avant, c’est très important, en fait, il

nous montre la voie, ils nous donnent de la Vie.

Et on peut leur donner du bien aussi. On leur donne notre expérience. On leur donne un petit peu de

courage.

Ils ont parlé de discrimination au collège et moi je leur ai parlé de mon fardeau par rapport à mon poids.

11 Forum 39. Diaconia 2013. Lourdes

A cause des regards méchants, des chuchotements : « celle là, elle est moche, celle là, elle est grosse », à

cause des moqueries des autres, je me sentais exclue de tout le monde , j’avais de la colère, j’étais rejetée,

j’avais le sentiment de ne pas exister, d’être une ombre, d’être un monstre.

Alors, je me suis recroquevillée et je marchais toujours en regardant mes pieds, j’avais toujours le regard

en bas, on peut pas regarder les gens parce qu’on se dit qu’on le mérite pas, on a honte et je ne regardais

pas autour de moi parce que j’avais peur du regard, j’avais tellement été attaqué que après, je fuyais les

regards.

Je me taisais. C’est ça, aussi, ça te fait peur quand tu te sens seule, tu te sens isolée, abandonnée, seule et

non comprise, donc j’osais pas aller en avant. Souvent ça se passe à la récréation, parce qu’on avait des

escaliers et moi j’étais toujours assise le long du mur, je me mettais beaucoup à l’écart. Je me disais :

« qu’est-ce que je fais sur terre ? j’ai rien à faire ici ! »

Et Jésus, lui aussi, il a eu des regards sur le chemin de Croix, des gens se sont moqués de lui, lui ont jeté

des pierres, mais, lui, il n’a pas eu peur, il ne s’est pas arrêté, il a continué son chemin jusqu’au bout, il a

pris tous les péchés du monde.

Après, pour moi, il y a eu des personnes qui sont venues vers moi parce qu’elle regardait plutôt l’intérieure

de moi que l’extérieure, elles ont vu que j’avais des qualités, elles m’ont présenté à leur groupe, elles m’ont

aidé à sortir un peu de ma carapace.

Et puis, il y a eu aussi ma fille qui s’est senti rejetée parce qu’elle se sentait différente, elle avait une

maman différente. Quand je l’amenais à l’école, les enfants rigolaient en passant à coté de nous, ils se

moquaient d’elle, elle se sentait démunie toute seule, un peu victime par rapport à un grand groupe qui

existait. Et il y avait aussi la question des marques, parce que financièrement, je ne peux pas acheter des

marques, elle avait des remarques quand elle allait au sport, ils la regardaient des pieds à la tête : « ah tiens

tu n’as pas la marque Reebook, tu n’as pas le dernière paire de baskets qui fait de la lumière. »J’avais

beaucoup de mal, je me disais : « est ce que je vais la laisser dans cette école, ou la garder à la maison ? ».

Si vous y pensez, Jésus aussi il a été dépouillé de ses vêtements, ils lui ont tout piqué. Il s’est trouvé

comme un esclave face à eux, entièrement démuni. Et aujourd’hui, c’est un peu pareil : ceux qui n’ont pas

de marque, on leur dit qu’ils n’ont que des vieilleries, que vous êtes un clochard mais c’est pas pour autant

qu’ils sont des esclaves ou des moins que rien !

Il y a des mamans qui ont fait comprendre à leurs enfants que c’était pas bien et d’autres qui disent « Mon

fils est comme ça, je n’y peux rien, il aime bien critiqué » et la directrice de l’école m’a dit que c’était

général, qu’il fallait s’adapter, qu’elle peut aller voir un psy. Mais elle a pas besoin d’un médecin !

Maintenant, ça va mieux parce qu’elle est devenue une petite meneuse.

Et moi, depuis, J’ai été guidée vers le Seigneur, l’Esprit Saint m’a enveloppée, Il m’a ouvert les yeux sur

moi, il m’a fait comprendre :

J’ai de la valeur

Il m’a libérée de la discrimination

Maintenant, je me mets davantage dans la lumière, j’existe, et je me sens mieux au milieu des gens, mon

poids m’empêchera pas de vivre.

Jésus a posé son regard sur moi et m’a aimée, alors, forcément, je l’aime !

◊ Témoignage Christelle (MEJ)

C’est vrai qu’au début, ça fait un peu bizarre, je ne savais pas comment ça allait se passer, mais quand on a

chanté, ce n’était plus bizarre !

Des fois ils nous aidaient, des fois, on les aidait, et puis ça s’est bien passé, j’ai trouvé ça bien, c’est aussi

là qu’on a découvert que chacun avait des richesses.

12 Forum 39. Diaconia 2013. Lourdes

Le partage , c’était très émouvant, on voyait à quel point le regard de l’autre, ça compte et combien ça peut

faire mal quand il est mauvais. On ne s’en rend pas forcement compte, même si c’est quelqu’un qu’on ne

connait pas, qu’on ne reverra jamais de notre vie.

On sait qu’ils sont en difficulté, on n’aime pas trop regardé ça, mais après

quand ils le racontent, ça fait mal, quand on les entend dire ce qu’ils

ressentent, on s’aperçoit qu’ils sont bien plus en difficulté que ce qu’on aurait

pu croire : nous, quand on est petit c’est vrai : la vie est belle, mais c’est pas

vrai pour tout le monde !

Par exemple, on a pu se rendre compte que des fois on râlait, mais il y a des

gens qui ont vraiment de vrais problèmes et eux, ils ne râlent pas.

On peut dire que, sur la parole de ceux qui ont moins de problèmes, il n’y a

pas grand-chose à dire, alors que quand c’est des personnes qui ont des

difficultés, elles peuvent s’exprimer, on peut en parler, et ça nous fait avancer

dans notre regard.

Je trouve ça important pour chacun de les rencontrer, parce que ça nous aide

à grandir, à voir, à ne pas regarder que son petit monde, c’est important !

En fait, plus je rencontre des gens en difficulté,

plus je vois qu’il faut que je change

et plus je rencontre de gens en difficulté,

plus… je change !

Cette expérience nous a tous enrichis, nous avons vécu des échanges merveilleux, maintenant, on les

comprend, on comprend qu’ils ont des difficultés, nous avons aussi pris conscience des conséquences

que peut avoir notre regard et ça nous a mis en marche (: on essaye de faire ce qu’ils nous ont dit !)

◊ Témoignage Camille (MEJ) Dans ma classe, il y a des jumelles qui ne sont pas comme les autres, déjà, elles ont des problèmes au dos,

elles doivent prendre des sacs à roulettes et tout ça, elles sont beaucoup rejetés, et en fait, il y en a une

quand elle est née, elle avait le pied bot, c’est-à-dire qu'elle avait l’orteil collé au mollet, elle a été opérée

et elle a un peu de mal en sport, et tout le monde lui dit « ah t’es une handicapée » et pourtant c’est pas

quelque chose d’énorme, et du coup, elles sont très renfermées sur elles même, ça fait mal de les voir très

seules.

L'une, est toujours sur la défense, limite agressive des fois, mais l’autre, elle encaisse, elle encaisse et au

bout d’un moment elle finit par lâcher … Ça fait vraiment mal de la voir dans cet état là. C’est vrai qu’elles

sont différentes, mais moi, je les trouve très sympa et tant qu’on les cherche pas, elles sont gentilles.

A l’école, au collège, je pense qu’on a peur nous aussi du regard des autres, on a peur de devenir

"différent".

Certains même ont peur de se faire rejeter par leurs amis s’ils vont voir une personne seule qui ne fait pas

partie du groupe, et puis enfin, il y a la réputation.

Je pense que vivre ensemble n'est pas compliqué, il suffit d'oublier sa réputation , le fait qu'on risque

d'être rejeté en allant voir les autres et se dire que ces personnes aussi ont le droit à leurs chance.

*******

Synthèses :

Luc Ruiz :

2 grands axes semblent se détacher dans les interventions des participants :

1. Pour les jeunes également, l’exclusion semble tout proche de soi

13 Forum 39. Diaconia 2013. Lourdes

Chacun semble avoir fait l’expérience l’exclusion, soit qu’il l’a vécue, soit qu’’il a été témoin de

situations d’exclusion.

Dans sa classe Adrien (5ème) parle de « popularité » : sont « populaires » les jeunes qui parlent

facilement, sont habillés avec des marques, ont de nombreux amis (sur facebook ? NDR)

Le champ lexical du regard est très présent ; au quotidien, le regard porté sur les personnes handicapées

est très lourd ; les enfants vivent mal les discriminations liées à leur physique « atypique ». Le racisme

et l’intolérance sont également très souvent évoqués.

… on peut même en venir « à rejeter les autres avant même d’être rejeté soi-même », comme en

prévention, ou pour tenter de conserver un certain avantage sur l’autre…

2. Etre ensemble pour lutter et faire tomber les barrières, se donner du temps sont des pistes

pour faire changer les choses

Pour Sahelia (14 ans), avoir un regard différend demande d’avoir été éduqué dans ce sens et cela se

joue sur la durée … mais l’éducation ne fait pas tout.

David (Frère de la Rue) dit aussi qu’il faut du temps.

Les participants s’accordent sur l’idée qu’il faut commencer jeune ! J’ajoute pour en avoir fait

l’expérience que la fidélité (dans le temps) aux très pauvres, est un élément primordial de la relation…

On entend beaucoup qu’il faut « s’aider en groupe », aider les personnes qui sont mals, être positif et ne

pas attendre que l’autre fasse le premier pas. Mais également qu’il faut favoriser la rencontre en

paroisse entre générations ; que la musique, l’animation musicale, les sorties ensemble sont des façons

qui permettent simplement de faire tomber les barrières…

Jérôme Gué. sj : Comment valoriser et encourager l’engagement fraternel et solidaire des jeunes ?

Les témoignages de ce forum sont forts et disent la richesse de la rencontre entre personnes « différentes » :

entre des jeunes (Scouts, MEJ, scolaires) et des personnes de la rue, des personnes aveugles, des jeunes

migrants, etc. Des rencontres qui donnent confiance, qui poussent à la vie et qui changent le regard.

Car en général celui-ci n’est pas tendre envers les personnes qui sont différentes de soi ou qui ne sont pas

dans la soi-disant norme. Une femme dit combien, à cause de son surpoids, le regard des autres peut être

méchant, non seulement envers elle, mais aussi envers sa fille. Un collégien explique comment dans sa

classe, l’enjeu pour chacun est d’éviter de tomber vers le bas, notamment de devenir un « paumé », afin de

ne pas être opprimé par ceux qui sont plus haut que soi, notamment les « populaires ». Un véritable diktat

du groupe basé sur le physique, les vêtements de marque, la coupe de cheveux, la richesse, le foot, le fait

d’être bien entre garçons et filles, etc. Comment être libre de ce diktat qui produit l’oppression et

l’exclusion ?

Le fait d’aller en dehors de leur milieu d’appartenance permet aux jeunes d’expérimenter pleinement la

richesse de la rencontre de personnes différentes, de découvrir la futilité des jugements, et peut-être alors

d’être libres pour se risquer dans leur propre milieu. En tout cas, les adultes ont à les aider à cela.

En ce sens, pour moi, Diaconia est un enjeu majeur pour nos établissements scolaires, notamment

catholiques. Ce phénomène de diktat, d’exclusion, d’oppression à l’intérieur des classes est à briser pour

donner place à une véritable fraternité !

******* Merci à Charlotte, à Fr Frédéric qui a animé, à Clément, pour sa synthèse, au photographe Pascal et à

chacun des participants !