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TALENTS JUIN 2008 n° 103 Le journal interne du CEA DOSSIER La thèse au CEA Ils explorent l’univers

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TALENTSJUIN 2008

n° 103 Le journal interne du CEA

DOSSIER La thèse au CEA

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vert

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Ils explorent l’univers

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La thèse au CEA DOSSIER4

La puissance de calcul, enjeu du futur pour le CEA

17

EN BREF10

Ils explorent l’univers

MÉTIER

« Entreprendre »: deux jours pour la création d’entreprise

Palais de la découverteNouvelle salle hydrogène

VIE DES CENTRES26

À VISITER28

Attaques réseau, la sécurité veille!

DÉCOUVERTES2

12

22

La toxicité des nanoparticules

PARLONS-EN24

ACTUALITÉS

Les salariés handicapés encore trop peu nombreux

18 ACTUALITÉS

Le bulletin de salaire expliqué

20 EN PRATIQUE

VALORISATION

CEA – Bâtiment Siège – 91191 Gif-sur-Yvette Standard : 01 64 50 10 00 – [email protected]

ÉDITEUR : CEA/Dcom DIRECTEUR DE LA PUBLICATION: Xavier Clément RÉDACTRICE EN CHEF : Élisabeth de Lavergne (01 64 50 13 67) JOURNALISTES: Francine André-David, Marion Champion, Camille Liewig, Lætitia Richard, Priscille ValentinRÉALISATION : 8178 IMPRESSION : PPA Mahé

N° 103 Juin 2008 TALENTSEn couverture: à l’Institut de recherche sur les lois fondamentales de l’univers, Frédéric Bournaud simule, sur ordinateur, la formation des galaxies sur près de treize milliards d’années – © L. Godart

TALENTS/n° 103 Juin 2008

SOMMAIRE

Jean-Marc Zuccolini et ses collaborateurs, comme Jean-Philip Guichard, ont en charge la surveillance du réseau Internet du CEA

© C

.Lie

wig

Attaques rése

Ce n’est peut-être pas un hasard si legroupe de Sécurité des systèmes d’in-formation (SSI) est hébergé au cœur de l’ancien fort militaire de Fontenay-aux-Roses, berceau du CEA dans les

années cinquante. Une image forte pour rappelerqu’aujourd’hui, les attaques informatiques sontaussi importantes que les attaques physiques. Deuxpetites pièces sobres, bourrées d’informatique quiobserve et surveille le réseau du CEA en continu : un réseau bombardé de milliers de programmes

Au travers du groupe de Sécurité des systèmesd’information (SSI), la Direction centrale de lasécurité du CEA observe le réseau et développedes outils pour identifier et contrer les attaquesinformatiques.

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Le groupe SSI a développé des outils de surveillance, comme le Cube, spécifiques au réseau du CEA

Juin 2008 n° 103/TALENTS

DÉCOUVERTES 3

Chaque ordinateur est unepasserelle entre le Web et le réseaudu CEA, un point d’entrée qui peut être forcéJEAN-MARC ZUCCOLINI, chef du groupe SSI

“”

« malveillants » venus des quatre coins du globe.Chaque ordinateur est référencé sur Internet par sonadresse IP. Le CEA en compte plus de 300000, mêmesi toutes ne sont pas allouées. Chacune d’entre ellesest une passerelle entre le Web et le réseau du CEA,un point d’entrée qui peut être forcé. Le danger ? Des programmes qui se cachent dans des liens d’e-mails ou des bandeaux publicitaires et qui n’attendent qu’une chose, s’introduire dans leréseau. Car le pénétrer, c’est mettre un pied dans unréseau des plus attractifs en termes de débit et destockage, sans compter l’accès aux données confi-dentielles qui s’y échangent. « Notre groupe a définila politique de sécurité du réseau, explique Jean-Marc Zuccolini, son responsable. Il a été amené à développer des outils de surveillance adaptés. »Cette politique tient en trois critères : intégrité,confidentialité et disponibilité. Intégrité, un réseauexempt de toute intrusion. Confidentialité, toutes lesdonnées sensibles doivent être chiffrées pour queseuls les utilisateurs légitimes puissent les lire. Enfin,disponibilité. Le réseau doit être disponible encontinu sans jamais être saturé. Les six ingénieursdu groupe SSI y veillent en lien étroit avec laDirection des systèmes d’information.

Un œil sur le réseau

Autre activité de l’équipe : concevoir des outilsinformatiques qui observent et matérialisent leréseau. En 2006, elle a créé le Cube, un œil braquéen continu sur le réseau. Il observeet analyse le comportement dechaque ordinateur qui essaye derentrer en communication avecle CEA. Autant d’événementsqui se matérialisent dans le Cubesous la forme d’un point, d’uneligne, d’un plateau. D’autresoutils, moins visuels, permettentune analyse plus fine et identifientles signatures des attaques. « L’outildu futur sera capable d’auto-apprentissage, explique Jean-MarcZuccolini. Nous aurons juste à lui

donner des critères de surveillance pour qu’il évalueseul si un événement est un danger ou non. »Mieux vaut prévenir que guérir ! Régulièrement, le groupe SSI organise des conférences de sensi-bilisation aux risques de l’Internet pour le personneldu CEA. « Internet est un superbe outil, à utiliseravec vigilance et un brin de paranoïa, s’amuse Jean-Marc Zuccolini. Nos barrières de défenseréseau détectent que 97 % des tentatives deconnexion en provenance d’Internet sont illégiti-mes. En 2008, Google a annoncé qu’une page référencée sur mille était malveillante et qu’en janvier dernier, 1,3 % des requêtes tapées sur Googleaboutissaient à l’un de ces sites malveillants. » ■

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wig

seau, la sécurité veille!PAR CAMILLE LIEWIG

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TALENTS/n° 103 Juin 2008

À mi-chemin entre formation et première expérience professionnelle, la thèse est un exercice difficile. Au CEA, tout est mis en œuvre pour que ces trois années soient les plus fertiles possibles, pour le doctorant comme pour le laboratoire d’accueil.

DOSSIER4

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Chaque année, environ 360 jeunes issusd’écoles d’ingénieurs ou d’universitésintègrent les laboratoires du CEA pourfaire leur thèse. Ils choisissent le CEAet le CEA les choisit, selon une procé-

dure de sélection qui lui est propre. Bernard Bigot,Haut-commissaire à l’énergie atomique et garant

de l’ensemble de la politique scientifique de l’orga-nisme, est le responsable de cette sélection. Pourlui, rien ne doit être laissé au hasard : profil ducandidat, qualité de ses diplômes, mais aussi qualité du sujet de thèse, aptitude d’encadrementdu laboratoire… tout est examiné pour permettreà chaque doctorant de mener une expérience de

La thèse au CEA PAR PRISCILLE VALENTIN

36 %de femmes

64 % d’hommes

Répartition des doctorants

hommes/femmes

DAM0

50

100

150

200

250

300

350

DEN DRT DSM DSV8 % 13 % 26 % 29 % 23 %

Université

Grande école ou école d’ingénieurs

40 % de l’université60 % d’une école

Au 1er mars 2007, répartition des doctorants dans les pôles

en fonction de leur provenance (université ou école)

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Juin 2008 n° 103/TALENTS

recherche valorisable sur le marché de l’emploi.Accueillir des doctorants, bénéficier de leur regardneuf sur la recherche, de leur force de travail, deleur ouverture d’esprit est vital pour le CEA. Enretour, l’organisme leur donne une méthode de travail favorisant leur autonomie dans un cadrerigoureux. « Nous sommes le seul organisme français de recherche à gérer plus de mille docto-rants, avec une vision globale aussi précise de ses objectifs. Leur apport est essentiel pour la cohé-rence scientifique de notre organisme qui répondà des priorités publiques claires. En ce moment,par exemple, nous favorisons les sujets concernantles réacteurs du futur parce que les tutelles nousy invitent de façon pressante », explique BernardBigot. À la Direction des ressources humaines etdes relations sociales (DRHRS), Éric Gadet confirmel’importance de cette vision d’ensemble : « Les doctorants constituent un vivier de compétencesde haut niveau pour nos recrutements de demain.Au cours de leur thèse, ils découvrent l’originalitédu CEA, son positionnement scientifique, sesméthodes de travail et acquièrent aussi des savoir-faire les rendant immédiatement opérationnels. »

800 sujets de thèse par an

En pratique, chaque début d’année, l’Institut natio-nal des sciences et techniques nucléaires (INSTN)publie sur son site Internet l’ensemble des sujetsde thèse proposés par les laboratoires du CEA. Ces sujets – environ 800 – sont validés par lesdirections des pôles, par le Haut-commissaire

5

En 2001, vous avez mis en place une

procédure de sélection des docto-

rants aux critères parfois jugés

élitistes. Avec quelques années de

recul, quel en est selon vous le bénéfice?

J’assume totalement cette exigence. Elleva de pair avec celle que j’ai pour ceux quiles encadrent, à qui j’ai demandé de passerl’Habilitation à diriger des recherches. J’aile même souci de qualité pour le labora-toire d’accueil et pour les sujets de thèseproposés. La thèse est un exercice difficile.Je pense que cette exigence de départ estle gage d’une formation réussie pour lesdoctorants, qu’elle évite les déceptions,pour eux comme pour le laboratoire. Les directeurs de laboratoire connais-sent les critères. Ils savent aussi que je suis ouvert à la singularité, que je

suis prêt à discuter tout dossier. En quel-ques années, je constate que cette rigueura porté ses fruits et a contribué à donnerune meilleure image du CEA, notamment

au sein des Écoles doctorales. Les jeunes qui se présentent pour faire leurthèse sont de mieux en mieux formés et de plus en plus motivés. Ils voientdans notre organisme un vrai tremplin pour leur insertion professionnelle.

Pourtant, le CEA embauche peu les doctorants qu’il forme…

Nous embauchons environ un tiers des doctorants que nous formons. Notremission est de proposer un éventail de débouchés le plus ouvert possible.Cette ouverture est vitale pour le CEA. Elle nous permet de nous faire connaître,de partager notre culture, de nouer des partenariats intéressants avec lesuniversités, les écoles d’ingénieurs, les entreprises et l’industrie. En effet,les docteurs que nous formons gardent souvent des liens avec le CEA. Pour moi,c’est le brassage des populations et des cultures qui garantit le dynamismede la recherche.

La thèse a donc un bel avenir?

Je le crois. Nous sommes actuellement dans une période de mutation. Larecherche est internationale, les clivages public/privé s’estompent. On attendaujourd’hui des chercheurs – les doctorants sont des apprentis chercheurs –une souplesse intellectuelle pour répondre au besoin d’innovation de lasociété. Les entreprises sont de plus en plus intéressées par leurs profils.Elles les découvrent autonomes et adaptables. Ceux que nous formons arriventsur le marché de l’emploi avec une vraie culture de projet. Grâce aux forma-tions de l’INSTN, les doctorants acquièrent une connaissance du monde économique, un savoir-faire en matière de valorisation de leurs travaux etles outils pour penser leur carrière de façon très ouverte.

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Haut-commissaire à l’énergie atomique,Bernard Bigot est le garant de la politique scientifique du CEA. À ce titre, il arbitre chaque année la sélection des doctorants

3 QUESTIONS À… BERNARD BIGOT

Une exigencemotivante”“

Autres1 %

Post-docs39 %

Secteurprivé CDI

24 %

Recherche d’emploi3 %

Secteurs divers CDD

6 %

Attachés temporaires d’enseignement et de recherche (Ater)3 %

Secteurpublic CDI

9 % CEA CDI15 %

Situation professionnelle des 466 docteurs des

promotions 2005 et 2006 du CEA, un an après leur

soutenance de thèse (début 2007 et début 2008)

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TALENTS/n° 103 Juin 2008

DOSSIER6

et par les Écoles doctorales, structures uni-versitaires seules habilitées à inscrire les étudiantssouhaitant préparer le diplôme de doctorat. Pour-quoi est-ce l’INSTN qui publie les sujets de thèse ?« En tant qu’organisme de formation, l’INSTN esttout naturellement proche des Écoles doctorales,qui sont nos interlocuteurs au quotidien et aveclesquelles le CEA signe des accords de partenariatpour favoriser les échanges », explique LaurentTurpin, son directeur. Sauf exception, les futursdoctorants y ont obtenu leur Master (M2), sésamepour entreprendre une thèse.« Si les sujets de thèse sont présentés sur notre siteInternet, nous en faisons aussi la promotion dansles écoles d’ingénieurs à travers leurs forums, explique Jean-Luc Zimmermann, coordinateur dela formation par la recherche au sein de l’Institut.Souvent, des chercheurs nous accompagnent à larencontre des étudiants, avec la DRHRS. C’est l’occasion de repérer des profils, d’expliquer plusprécisément les missions du CEA. Cela permet aussid’envisager des candidatures pour des stages deMaster, qui sont une bonne entrée en matière pour envisager ensuite une thèse. » Ce sont lesdirecteurs des laboratoires d’accueil qui font lapremière sélection des candidats intéressés. Sur

proposition des pôles, le Haut-commissaire et soncabinet valident les candidatures retenues. C’estensuite l’INSTN qui les prend en charge dans l’accompagnement de leur vie quotidienne au laboratoire. Il leur propose des formations pourvaloriser leur thèse et construire leur parcours professionnel. Il organise des journées de ren-

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art

Forum organisé par une école d’ingénieurs :

le CEA présente sesrecherches et valorise

ses sujets de thèse

L’équipe de l’INSTN accompagne les doctorants pendant toute la durée de leur thèse. De gauche à droite : Jean-Pierre Fayol, responsable des formationscomplémentaires, Catherine Cochin, organisatrice de formations, Christine De Oliveira, secrétaire de la coordination de la formation par la recherche, CélineForicher, assistante mission insertion professionnelle et vie étudiante, Sylvie Esterlin-Thiollier, responsable des formations complémentaires, Jean-LucZimmermann, coordinateur de la formation par la recherche, Laurent Turpin, directeur, et Michelle Bonnin, chargée de mission à l’insertion professionnelle

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Juin 2008 n° 103/TALENTS

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contre avec divers acteurs de la société concernéspar la recherche pour favoriser leur insertion, etnotamment avec les entreprises, à travers lesForums métiers. L’ensemble de l’offre de l’INSTNest un “plus” que les doctorants plébiscitent,jugeant les intervenants particulièrement perti-nents… L’INSTN gère aussi le financement des doctorants qui ont obtenu une bourse CEA sousl’égide des différents contrats – Contrat de forma-tion par la recherche (CFR) et assimilés – qui repré-sentent environ deux tiers des financements. Ledernier tiers provient du ministère de la Recherche,des conventions avec des entreprises ou d’autresorganismes partenaires.Au quotidien, l’apprentissage de la recherche sedéroule dans les laboratoires. Au fil des trois ans,le doctorant démystifie la recherche, se confronteà la réalité du métier, à ses exigences. Grâce à sespublications, aux éventuels dépôts de brevets, ilvalorise sa thèse avec l’aide de son encadrant. PourLaurent Turpin, « la relation encadrant/doctorantest quasi passionnelle. L’encadrant souhaite quela thèse apporte un résultat pour le laboratoire ; le doctorant veut se former à la recherche et rédigersa thèse dans les temps. En général, les intérêtsconvergent ! L’encadrant qui “place” son docto-rant en fin de thèse éprouve une énorme satisfac-tion. Un objectif souvent ressenti comme un enga-gement moral. » Le spectre des possibles en lamatière est large : recrutement par une entreprise,création de start-up, recrutement au CEA ou

J’ai souhaité faire une thèse pour pouvoir tra-vailler à l’étranger! Le diplôme d’ingénieur est moins connu et moinsapprécié que la thèse à l’international. Après une école d’ingénieurs,l’Insa de Lyon, j’ai suivi un Master en écologie microbienne, avec un

stage de six mois aux États-Unis. Quand je suis rentrée en France, j’ai choisile CEA pour ma thèse, parce que le sujet m’intéressait. Le montant de la bourseétait lui aussi séduisant! Après deux ans, je me sens devenir spécialiste demon sujet, je m’intègre dans un réseau. C’est une expérience vraiment enri-chissante. La personne qui m’encadre est disponible. Je pense que le faitqu’elle n’ait que deux thésards sous sa responsabilité est un véritable atout.Une fois docteur, je souhaite travailler dans le privé, je ne suis pas attirée parun post-doctorat. La formation de l’INSTN sur la valorisation de la thèse m’aaidée à préciser cet objectif professionnel. Tout comme les discussions et lesrencontres au sein de l’association de doctorants de Saclay, Maïot, que j’aiprésidée l’an dernier. Nous avons organisé des visites dans des entreprises,ce qui m’a permis de mieux comprendre leurs attentes. C’est très stimulant. »

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“Devenir spécialisted’un sujet”Clémence Boulay prépare sa thèse à la Direction des sciences du vivant à Saclay, sur une molécule qui pourrait permettre d’empêcher la photosynthèse.

J’ai toujours eu envie de monter une entre-prise, d’être responsable à 100 % d’un projet, pour développer jusqu’au bout une innovation. Je suis uni-versitaire, j’ai suivi un Master en chimie à l’Université Paris-XI.

En cours du soir, j’ai obtenu un MBA (Master of business administration)pour acquérir les bases techniques en gestion, comptabilité, droit. Le CEAme semblait une carte de visite adaptée pour entrer dans le monde de l’industrie. La thèse a été très formatrice, avec son lot de problèmes,humains et scientifiques, à résoudre. J’étais dans un laboratoire de laDirection des sciences de la matière très porteur, habitué à valoriser lepotentiel des découvertes, à déposer les brevets. J’ai bénéficié d’outilsexpérimentaux de qualité me permettant de mettre au point un nouveauprocédé de traitement de surfaces. Finalement, j’ai soutenu ma thèse deux mois après avoir posé un dossier d’essaimage, en même temps quej’améliorais le procédé de greffage moléculaire que j’avais développé. Dans quelques semaines, c’est le fonds d’amorçage du CEA, Semprin, quifinancera mon projet de création d’entreprise jusqu’à la réalisation du premier pilote industriel. J’ai suivi la formation “Réussir son entretiend’embauche” de l’INSTN. Les notions de communication qui ont été ensei-gnées me servent tous les jours dans mon nouveau poste. »

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“Un chemin vers l’entreprise”Sébastien Roussel a soutenu sa thèse en 2007, à Saclay.

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TALENTS/n° 103 Juin 2008

DOSSIER8

dans un autre organisme de recherche, à l’université, en post-doctorat, souvent à l’étrangerpour découvrir une autre façon de faire de la recher-che avant de choisir un poste, ensuite…Aujourd’hui, près de 40 % des encadrants du CEAsont titulaires de l’Habilitation à diriger des recher-ches (HDR). La plupart essaient d’aider le docto-rant à mener sa thèse, comme un projet, avec unobjectif et des jalons. « Pour moi, diriger une thèse,c’est comme faire prendre une mayonnaise, enalliant rigueur et créativité, psychologie – notammentpendant le coup de blues classique de deuxième

année – et technicité », explique Assia Tria, de laDirection de la recherche technologique. Elle achoisi de passer l’HDR cette année pour plus d’auto-nomie dans son encadrement. Pour Dominique Blamart, de la Direction des sciences de la matière,« l’HDR a été l’occasion de “revivre” les affres dela rédaction que connaît le doctorant, mais sur-tout de prendre le recul nécessaire pour mieux l’aider au quotidien ». Pour eux, former à la recher-che est d’abord vécu comme un juste retour. Avecla satisfaction de voir l’apprenti chercheur vivre,après la soutenance, son propre projet. ■

Pendant la troisième année de mon école d’ingénieurs, je me suis spécialisédans les maths appliquées. J’étais passionné par les problèmes complexesqui nécessitent d’explorer des théories encore non abouties. La Direction desapplications militaires (DAM) proposait un stage de Master sur la propaga-

tion laser. J’ai été séduit. Le stage a débouché sur un sujet de thèse avec un encadrement ferme et souple à la fois. Il m’a donné une aptitude à gérer un projet avec rigueur, tout en acceptant les change-ments d’orientation. On croit parfois qu’une thèse à la DAM signifie une carrière dans le domaine. C’estfaux! J’ai annoncé la couleur dès la fin de la première année en disant que je souhaitais partir dans leprivé. Mon directeur a été très honnête. Il m’a dit: “Je connais moins le privé que la recherche académi-que, je ne vais pas vraiment pouvoir t’aider, mais je te soutiendrai.” Six mois avant la fin de ma thèse, j’aidéposé mon CV sur les sites Internet de l’Association pour l’emploi des cadres et de l’Association Bernard Gregory. Il a intéressé la société Glaizer Group et j’ai été embauché comme chercheur conseil. Je suischargé de trouver des financements publics pour les pôles de recherche de petites entreprises. Je constatequ’elles emploient de plus en plus de docteurs… les mesures fiscales les y incitent! »

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«

“Une culture projet efficace”Antoine Vinçotte a passé sa thèse en 2006, à la DAM-DIF.

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À Saclay en mai dernier, cinq thésards au cours de la formation ”Rédigez efficacement votre mémoire de thèse“,proposée par l’INSTN

Juin 2008 n° 103/TALENTS

9

Pendant ma dernière année d’École centrale,j’ai suivi un stage à l’ONU, à Vienne, sur ledéveloppement industriel international. Cela m’a donné envie dedémarrer un Master sur les énergies renouvelables, parce que

le sujet me paraissait porteur et important pour l’avenir de la société. Surle site Internet de l’INSTN, j’ai vu que le CEA était sensible à cette théma-tique et j’ai rencontré l’équipe d’un laboratoire de la Direction de la recher-che technologique qui proposait une thèse sur le solaire photovoltaïque.J’ai trouvé l’approche de mon encadrant très intéressante. Dès le départ,nous nous sommes mis d’accord sur ce que nous attendions l’un de l’au-tre, en fixant nos objectifs. Après avoir suivi le stage transverse « Entre-tien et recherche d’emploi » de l’INSTN, j’ai tout simplement répondu àdes annonces. La thèse s’est avéré un vrai plus sur mon CV: c’est en par-tie ce qui a décidé le Département de recherche sur l’efficacité énergéti-que du bâtiment d’EDF à m’embaucher. Les projets y sont courts et variés,il y a une composante commerciale qui me correspond bien. »

© D

“Un vrai plus sur un CV”Emmanuel Amy de la Bretèque a passé sa thèse en 2006 à Cadarache.

J’ai trouvé mon sujet de thèse en consultantle site Internet de l’Association Bernard Gregory. Le sujet était fait pour moi! J’avais une formation enchimie organique, option matériaux. Et une petite passion pour

la silice… L’idée de contribuer à un projet concernant le comportement àlong terme des déchets nucléaires confinés avec ce matériau m’a séduite.Ma thèse a été cofinancée par Areva, ce qui lui a donné une composanteappliquée. L’accueil que j’ai reçu à la Direction de l’énergie nucléaire m’apermis de prendre confiance en moi: mes idées étaient prises en compteau sein du laboratoire, je pouvais exprimer mes doutes et j’ai comprisqu’ils font partie intégrante de la démarche de la recherche. J’ai appré-cié la synergie entre thésards, les discussions sur nos expériences, surla pertinence de nos choix. J’avais l’intention de poursuivre ma thèse parun post-doctorat, dont j’avais monté le sujet pour orienter mon parcoursprofessionnel sur un sujet plus pointu. Mais l’histoire s’est écrite autre-ment. Le Léti, avec lequel mon directeur de thèse a des liens privilégiés,a répondu favorablement à ma candidature pour un poste sur procédésde nettoyage de surface. C’était quatre mois après le début de mon post-doc! L’embarras du choix, en quelque sorte… »

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“Apprendre àexprimer ses doutes”Diane Rebiscoul a passé sa thèse en 2004, à Marcoule.

En pratique

• Retrouvez les sujets de thèse du CEA

sur le site de l’INSTN: http://www-instn.cea.fr.

• Brochure de toutes

les formations

Dans cette brochure,l’INSTN présentel’ensemble desformations trans-verses qu’il propose:connaissance de l’entreprise et de sonenvironnement, réussirson entretien d’em-bauche… N’hésitez pas à la demander aux correspondants formation ou à consulterson contenu sur le site. Les encadrants sont invités à encouragerles doctorants à les suivre.

• Les doctorants et docteurs ont uneassociation nationale, dont l’INSTN estmembre fondateur, créée pour les aider à trouver un emploi, l’Association Bernard

Gregory: http://www.abg.asso.fr.

La plupart des centres du CEA ont des associations locales de doctorants: voir sur les intranets des centres.

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Opérationnelle en juillet, l’application eMedia proposera l’ajoutde contenus vidéo en “streaming” sur les sites Web. Fini lesminutes interminables de téléchargement, le “streaming” permet de visionner une vidéo en instantané avec fluidité, qualité et sécurité renforcée des contenus. Autre atout, l’inter-

action des vidéos avec d’autres éléments graphiquesdu site: il sera possible de visionner une conférenceet ses transparents sur la même page, en synchro-nisé. La conférence comme si vous y étiez!

Le système Mobi-Pass renforcera, à partir de septem-bre, la sécurité des “accès nomades” au réseau du CEA (ordinateur portable, assistant personnel…). Ce petit boîtierpermettra à l’utilisateur de consulter, grâce à l’attribution d’unmot de passe temporaire, sa messagerie ou l'intranet depuisn’importe quel ordinateur “maîtrisé”, relié à Internet. Contact: [email protected]

TALENTS/n° 103 Juin 2008

EN BREF10

À gauche de l’écran, la vidéo de la conférence et, à droite, les transparents du conférencier

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ault

Un nouveau conseil de politique nucléaire

Deux nouveaux outils informatiques

Le CTE, un an après…

Le Journal Officiel vient de publier un décret du Premier minis-tre François Fillon instituant un Conseil de politique nucléaire.Conduit par le président de la République, ce conseil aura àcharge de définir les grandes orientations de la politiquenucléaire et de veiller à leur mise en œuvre, notamment enmatière d’exportation et de coopération internationale, de politique industrielle et énergétique, de recherche, de sécurité

et de protection de l’environnement. Le conseil comprend lePremier ministre, les ministres concernés, le chef d’état-major desarmées, le secrétaire général de la Défense nationale et l’Admi-nistrateur général du CEA. Le Haut-commissaire à l’énergieatomique et le président de l’Autorité de sûreté nucléaire peuventy être invités. Des personnalités qualifiées et des industrielsdu secteur sont également susceptibles d’y être entendus.

Depuis le mois de mai, le premier rapport annuel du Comité tech-nique Euratom (CTE) est en ligne sur l’intranet. Administré par leCEA, le CTE a un double objectif : le respect des obligations du traitéEuratom de 1957, qui vise à promouvoir le développement de l’uti-lisation de l’énergie nucléaire, et la prise en compte des intérêtsnationaux. Dans ce premier rapport, le CTE présente ses activitésde l’année 2007 et rappelle les objectifs du traité dans un contextede renouveau de l’énergie nucléaire. http://www-dae.cea.fr:8000

PATRICK GUYARD est nommé directeur délégué du budget et du contrôle de gestion et BERNARD ROUAULT devient directeur des systèmes d’information. Ces nominations

ont pris effet respectivement le 1er avril et le 1er mai. Retrouvez l’ensemble des nominations du CEA sur: www-drhrs.cea.fr, rubrique Actualités des RH.

NOMINATIONS

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L’épargne temps en ligne dans SigmaVotre espace Sigma s’est enrichi d’unenouvelle fonctionnalité : la gestion enligne de votre Compte épargne temps(CET). Vous pouvez désormais téléchar-ger le formulaire d’ouverture et suivrevotre compte. Un mémo est à votre dis-position pour vous guider dans cettedémarche.Plus d’infos sur le site de la DRHRS :http://www-drhrs.cea.fr:8000

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RUBRIQUE RÉALISÉE PAR CAMILLE LIEWIG

1958–2008 : cinquante ans de recherches en imagerie fonc-tionnelle pour le Service hospitalier Frédéric Joliot, situé àl’hôpital d’Orsay près du centre de Saclay. Au SHFJ colla-borent plusieurs laboratoires de recherche et une unité clinique de médecine nucléaire: deux visions qui ont permis

au SHFJ de progresser dans de nombreux domaines, commele diagnostic précoce des patients, les choix thérapeutiqueset l’administration de médicaments ou encore la cancéro-logie et la neurologie.http://www.cea.fr/le_cea/actualites/les_50_ans_du_shfj

Cinquante ans de découvertes pour le SHFJ

Réussir son plan de communication L’auteur, Christophe Perrin, de l’Unité de communication à Saclay,a longtemps œuvré dans le monde des collectivités locales.Une expérience de plus de dix ans qui lui a permis de rédiger une œuvre pratique, concrète, riched’interviews et d’exemples à destination des élus locaux. À lire aux éditions Territorial.

Revue de presse sur l’intranet de Grenoble L’intranet de Grenoble compte une nouvelle rubrique multimédiaavec revue de presse et clips de présentation delaboratoires ou unités comme l’Ines, Institut national del’énergie solaire, à laquelle contribue le centre de Grenoble.http://dirgre.cea.fr:8000/scripts/home/index.asp

Grenoble chasse le gaspillage de papier « 54 kilos de papier récupéré, c’est un arbre sauvé. » Uneplaquette du centre de Grenoble explique les petitsgestes simples du quotidien pour limiter sa consom-mation de papier. À lire sans modération!

Deuxième séance pour le Bar des Sciences Le site du ministère de l’Enseignement supérieur et de laRecherche met en ligne de petites séquences audio « À la sortie du bar », avec différents intervenants du Bar des Sciences du Salon du livre, dont plusieurs chercheurs du CEA.http://wwww.enseignementsup-recherche.gouv.fr/salon/2008/livre/index.htm

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TALENTS/n° 103 Juin 2008

Ils explorentl’univers

MÉTIER12

PAR MARION CHAMPION

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L’univers a une histoire et nous som-mes capables d’en écrire les grandeslignes. » Astrophysicien à Saclay,Roland Lehoucq est l’un des six centsscientifiques de l’Institut de recher-

che sur les lois fondamen-tales de l’univers, l’Irfu.C’est ici qu’astrophysi-ciens, physiciens des par-ticules, spécialistes en ins-trumentations… explorentl’univers et contribuent àen écrire l’histoire, notrehistoire. Comment l’uni-

Explorer l’univers. C’est le sujet d’une exposition qui se tient à la Cité des sciences et de l’industrie de Paris. C’est aussi un défi que relèvent chaque jour des scientifiques du CEA. Tour d’horizon de ces métiers qui écrivent« le grand récit de l’univers ».

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vers s’est-il créé ? De quoi est-il composé ? Comment se forment et évoluent les galaxies, les étoiles, les planètes ?… Autant de questions qui font l’objet de recherches et de découvertes à l’Irfu, et qui restent un défi pour les astrophy-siciens : résoudre quelques-unes des plus grandesénigmes de notre temps.

Au regard des compétences du CEA, la Cité dessciences et de l’industrie de Paris a fait appel à son expertise pour monter une exposition, celle du grand récit de l’univers. En coulisses, trois scientifiques, qui travaillent à la Direction dessciences de la matière, ont œuvré à son élabora-tion : Étienne Klein, Roland Lehoucq et MarcLachieze-Rey (CNRS). Plus qu’une invitation auvoyage, cette exposition prend les traits d’unevéritable quête : celle de l’origine de la matière.Car, pour retracer l’histoire de l’univers, il fautavant tout comprendre comment se crée la matière.« C’est ce que nous cherchons tout au long de cerécit : d’où vient la matière qui nous entoure etnous constitue ? reprend Roland Lehoucq.

Première rencontre, sur Terre, avec Hervé Guillou. Au Laboratoire dessciences du climat et de l’environnement, à Saclay, il est géologue spécialisé en datation. « Quel est l’âge de la Terre ? À quelle vitesse s’écartent les continents? Les éruptions sont-elles cycliques?… Pour

comprendre notre histoire, la question du temps est fondamentale. » L’histoirequi l’intéresse est celle des volcans. À partir des “archives” que la terre a gar-dées précieusement, les roches volcaniques, il étudie l’édi-fication des volcans, la dérive des plaques tectoniques ouencore les inversions du champ magnétique terrestre. « Lesroches volcaniques témoignent des changements que laTerre a connus. Elles contiennent, par exemple, des cris-taux magnétiques qui “s’orientent” dans la direction duchamp magnétique terrestre, avant d’être bloqués dans laroche qui se refroidit. Grâce à elles, nous savons que lechamp magnétique terrestre a varié en intensité et en direc-tion, et que le Nord magnétique n’a pas toujours été celuiqu’indique notre boussole. Mon travail consiste à dater cesvariations pour établir une échelle de temps magnétique. »Pour dater ces roches, Hervé Guillou utilise la radioactiviténaturelle. « Les laves contiennent du potassium dont l’undes isotopes, le potassium 40, naturellement instable, sedésintègre au fil du temps en argon 40. Mesurer les teneurs de ces deux élémentsdans une roche permet d’en calculer son âge. » Grâce à cette technique, Hervé Guillou a pu retracer l’histoire de nombreux volcans, dont le Kilimandjaro.Au quotidien, il concilie la physique et la chimie, en laboratoire, pour les analysesde roches et la géologie sur le terrain, lorsqu’il réalise des prélèvements. Sur leterrain? Les Canaries, l’Italie, la Polynésie… aux quatre coins du monde, il arpenteles volcans à la recherche de ces roches qui connaissent notre passé.

SUR TERRE© L

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Dater les variations du champ magnétiqueHERVÉ GUILLOU réalise la datation d’une roche par spectrométrie de masse ”“

Échantillonnage de laves à Ischia, une île dans la baie de Naples

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Les trois commissaires scientifiques de l’exposition « Le grand récit de l’univers ». De gauche à droite : Roland Lehoucq, Marc Lachieze-Rey et Étienne Klein

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Des lois fondamentales aux équations interminables, avec quelques clichésdu soleil « juste pour l’inspiration », Sacha Brun n’a pas la tête dansles étoiles mais dans la théorie pure. Astrophysicien à Saclay, il estspécialiste du magnétisme stellaire et de l’effet dynamo. « C’est un

peu comme être “météorologue” des étoiles: je m’intéresse aux déplacementsdes masses de fluides à la surface du soleil. » Avec l’Université du Colorado, ila codéveloppé un code qui décrit ces déplacements. Première brique du magné-tisme stellaire, ce code permet aujourd’hui de modéliser les mouvements dela surface du soleil. « Nous connaissons désormais les principes fondamen-taux du magnétisme solaire. Nous savons, par exemple, qu’il s’inverse tous lesonze ans ou encore que la variation de ce cycle se manifeste par l’apparition detaches à la surface. L’idéal serait de réaliser un modèle plus fin qui détaille desvariations de l’ordre de la dizaine de kilomètres. Un véritable défi que nous ne

sommes pas encore en mesure de relever avec noscalculateurs actuels, mais qui deviendra possible d’iciune dizaine d’années. »Récemment distingué par le Conseil européen de larecherche, Sacha Brun s’est vu attribuer une subventionpour mener son projet de recherche. Un projet qui sert aussi de laboratoire à la physique moderne. « Carcomprendre la physique des gaz chauds et denses, lemagnétisme intense…, c’est aussi faire avancer la phy-sique des Tokamaks et de la fusion nucléaire de demain.»

SACHA BRUN a développé un code qui décrit les déplacements des masses de fluides à la surface du soleil

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AU CŒUR DES ÉTOILES

Modéliser les mouvements de la surface du soleil”“

TALENTS/n° 103 Juin 2008

Notre enquête commence sur terre, avec lespierres qui croisent notre chemin. Qu’elles soientsédimentaires ou volcaniques, les roches vont nous permettre de savoir si la matière se crée sur notreplanète. » Comment ? Grâce aux géologues. La tectonique des plaques a démontré que la matièren’est pas fabriquée sur terre, mais qu’elle y estsimplement recyclée : les plaques bougent, se ren-contrent et la matière s’enfonce dans les profon-deurs de la terre, alors qu’en d’autres endroits, elleest expulsée par des éruptions volcaniques.

« L’enquête reprend. Pour la mener à bien, l’expo-sition quitte la terre en direction des étoiles. Carc’est bien ici, au cœur des étoiles les plus massives,que se fabrique la matière », poursuit RolandLehoucq. Ces énormes boules de gaz chauds sontle siège d’innombrables réactions nucléaires. Au centre, les noyaux d’hydrogène fusionnent pourformer de l’hélium. Lorsque l’hydrogène s’épuise,ce sont les noyaux d’hélium qui fusionnent, et ainsi de suite : l’étoile s’organise en enveloppesd’hydrogène, d’hélium, de carbone… avec un cœurde fer. À ce stade, le cœur se contracte, l’étoileexplose et expulse toute sa matière dans le milieuinterstellaire. « Nous sommes tous “poussièresd’étoiles” disait Hubert Reeves, car chaque atomequi nous constitue a, un jour, été créé au sein d’uneétoile. » Mais l’enquête ne s’arrête pas là. Chaqueréponse apporte son lot de nouvelles questions. Si cet épisode de l’histoire nous apprend d’où vient la matière, qu’en est-il des premières étoileset des premières galaxies ? Grâce aux simulationsnumériques, les astrophysiciens remontent le temps

Repère

L’effet dynamo:

c’est la propriété que possède un fluideconducteur de générer un champ magnétique par ses mouvements et de l’entretenir.

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Proéminence solaire vue par l’instrument EIT

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Son point de départ: une car-tographie de l’univers à sestout premiers instants. C’estle premier rayonnement

émis par la matière. Nous sommes380000 ans après le big-bang. Lamatière est dense et dispersée, etl’univers bien plus petit qu’aujourd’hui.À partir de là, Frédéric Bournaud vasimuler sur ordinateur la formationdes galaxies. « Nous essayons decomprendre comment les galaxies se sont formées et ont évolué pourdevenir un ensemble d’étoiles, depoussières et de gaz interstellaires,dont la cohésion est assurée par lagravitation. »Dans son ordinateur, il intègre plu-sieurs “ingrédients”: la cartographiede la matière à ses débuts, les lois physiques fondamentales et quelquesinconnues comme des modèles de matière noire… La simulation commence. Il faudra six mois pourreproduire l’évolution, sur treize mil-liards d’années, d’une grande portion d’univers contenant desmilliers de galaxies. « L’objectif? Se rapprocher au maximumdes observations dont nous disposons aujourd’hui. Les princi-pales difficultés résident dans cette inconnue qu’est la matièrenoire et dans les lois physiques dont nous nous servons pournos simulations. La gravitation, le refroidissement des gaz…toutes les lois ont été établies, à l’origine, pour s’appliquer auxatomes. Sachant qu’une galaxie représente 100 milliards d’étoi-les et qu’une étoile équivaut à des milliards de milliards d’ato-mes, nous devons recalculer ces lois pour pouvoir les appliquerà des échelles bien plus grandes. Résultat: nos approximationsconstituent des modèles qui ne collent pas toujours à la réalitéobservée. C’est pourquoi je m’intéresse à des échelles moinsgrandes. Ma spécialité consiste à suivre l’évolution des galaxiesune par une. Je m’intéresse à une galaxie jeune, de trois ou quatre

milliards d’années, et je simule, en une journée sur lessupercalculateurs du CEA, son développement jusqu’à aujour-d’hui. Au final, j’arrive à obtenir des galaxies spirales, aplatiesen forme de disque comme notre Voie lactée. »

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et reconstituent l’univers à ses tout premiers instants, il y a 13,7 milliards d’années. À cette époque, l’univers n’était qu’un nuage de gaz et depoussières. « De cette histoire, il nous reste encoredes pans entiers à découvrir. À l’image de lamatière noire, explique Roland Lehoucq. Cette

matière que l’on ne voit pas, mais qui composeraitprès de 90 % de la matière de l’univers et dont onsuppose l’existence par les effets gravitationnelsqu’elle suscite. » Géologues, astrophysiciens, phy-siciens des particules, chacun apporte sa pièce aupuzzle de l’univers. ■

Simuler l’évolution des galaxies jeunes”“©

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FRÉDÉRIC BOURNAUD obtient des galaxies spirales et aplaties

DANS LES GALAXIES

Cartographie de l’univers à ses tout premiers instants

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Mesurer l’expansion de l’univers par l’étude des supernovaeNATHALIE PALANQUE a intégré une expérience franco-canadienne pour étudier l’énergie noire ”“

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AUX CONFINS DE L’UNIVERS

C’est une véritable quête. J’élabore des théories, jecherche des suspects, les traque dans les recoinsles plus sombres de l’univers. Même si je me trompede direction, je suis toujours intriguée d’apprendre

quelque chose de nouveau qui me fera retrouver la bonnepiste. » Nathalie Palanque est physicienne au Service de phy-sique des particules à Saclay. Elle se consacre aux énigmes lesplus sombres de l’univers: la matière noire et l’énergie noire.Retour dans les années quatre-vingt-dix: Nathalie Palanquedébute sa thèse. Dans sa quête de l’univers, elle s’intéresseà un thème en particulier, la matière noire. Cette matière quel’on ne connaît pas mais qui composerait près de 90 % de lamatière de l’univers. Pour tenter de percer son mystère, ellerejoint l’expérience Eros menée par le CEA au Chili. « Noussommes partis de l’hypothèse que cette matière noire étaitcomposée d’astres qui ne brillent pas. Pour les visualiser,nous avons utilisé les techniques des microlentilles gravi-tationnelles: une étoile voit sa lumière croître lorsqu’un objetmassif passe devant, comme sous l’effet d’une loupe. C’estcette augmentation de lumière qui prouve l’existence des

objets sombres. Aux termes de l’expérience, le nombre d’astres que nous avions détectés n’était pas suffisant pour expliquer la masse de l’univers. Nous avons donc abandonné lapiste des astres sombres au profit d’autres théories. » En 1998, alors que l’expérience Eros se termine, NathaliePalanque se penche sur une autre découverte qui la fascine.En étudiant des explosions d’étoiles, des chercheurs démon-trent que, loin de décélérer, l’expansion de l’univers s’accé-lère sous l’effet d’une mystérieuse énergie noire. Une révolution. Nathalie Palanque se plonge dans l’étude de cettenouvelle hypothèse. « En observant les explosions d’étoiles,les supernovae, on peut mesurer cette expansion de l’univers.J’ai donc intégré l’expérience franco-canadienne “Super-nova Legacy Survey”,pilotée par le CNRS,pour mesurer l’éner-gie noire et détermi-ner sa nature. »

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De gauche à droite: une galaxie avant l'explosion, pendant l'explosion et quelques semaines après l'explosion d'une supernova

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En accueillant un nouveausupercalculateur en 2009, le Centre de calcul recherche et technologie (CCRT) deviendral’un des premiers centres de calcul en Europe.

La puissance de calcul, enjeu du futur pour le CEA

ACTUALITÉS 17

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Début 2009, centre DAM-Ile-de-France,Bruyères-le-Châtel : le Centre de calculrecherche et technologie (CCRT) accueil-lera un supercalculateur Bull NovaScale,portant ainsi sa puissance de calcul à

plus de 300 téraflops (300 000 milliards d’opérationspar seconde), contre 50 aujourd’hui. Une acquisitionqui comblera une partie du retard accumulé par laFrance et l’Europe en matière de puissance de calcul.

En janvier 2007, le CEA, le CNRS, des universités etle ministère de l’Enseignement supérieur et de laRecherche ont créé la société civile Grand équipe-ment national de calcul intensif (Genci). La premièremission de cette société est de financer l’augmenta-tion de puissance de calcul des centres nationaux de calcul intensif : le CCRT du CEA, l’Institut du développement et des ressources en informatiquescientifique (Idris) du CNRS et le Centre informatiquenational de l’enseignement supérieur (Cines). « Enfinançant ces augmen-tations de puissance, expli-que Christophe Béhar,directeur du centre DAMIle-de-France et présidentdu CCRT, Genci devientpartie prenante dans la ges-tion des temps de calcul.C’est sa deuxième mission:organiser les temps de calcul à partir des projets pré-sentés par les partenaires. Le monde de la rechercheet aussi des industriels auront accès au super-calculateur. » Les projets du CEA représenteront envi-ron la moitié du temps de calcul du CCRT, dans

les domaines de la climatologie, du développementdurable, de l’énergie, des sciences de la vie et de lamatière.

Autre nouveauté en 2009, la meilleure visibilité àl’international de la puissance de calcul française,grâce à la mutualisation des supercalculateurs duCEA et du CNRS. Une ligne à très haut débit relierale CCRT du site du CEA à Bruyères-le-Châtel à l’Idrisdu CNRS à Orsay. Les moyens de calcul ainsi réunis,d’une puissance de 500 téraflops, prennent le nomde Centre national Jacques-Louis Lions (CNJLL). Aupremier plan des moyens de calcul européens, leCNJLL ne figure cependant pas dans les premiersmondiaux. Au Japon, aux États-Unis, l’heure est aupétaflops, soit un million de milliards d’opérationspar seconde. Le CEA et le CNRS ont proposé à Gencila candidature du site de Bruyères-le-Châtel pouraccueillir la première machine européenne de ce type,au sein du nouveau Très grand centre de calcul(TGCC). Aujourd’hui, les études sont engagées, leplanning établi et le financement prévu. Le bâtimentet les infrastructures seront réalisés pour 2010. ■

PAR CAMILLE LIEWIG

Les unités informatiques du nouveau supercalculateur du CCRT permettront d’effectuer, début 2009, plus de 300 000 milliards d’opérations par seconde

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Ils constituent près de 10 % de la popula-tion française. Dans les entreprises, l’obliga-tion d’emploi de travailleurs handicapés estfixée à 6 % de l’effectif, chiffre confirmépar la loi du 11 février 2005 pour l’égalité

des droits et des chances, la participation et lacitoyenneté des personnes handicapées. Pourtant,dans les centres du CEA, même si leur nombre augmente, le taux de 6 % n’est pas atteint. Diffi-culté de recruter ? Manque de volonté de la hiérarchie ? Défaut d’information ? « Toutes ces

En mars dernier, la Mission handicap du centre de Saclay organisait deux demi-journéesd’information pour les managers. L’occasion de faire le point sur les recrutements de salariéshandicapés, sur le maintien dans l’emploi et sur les ressources internes et externes.

PAR ÉLISABETH DE LAVERGNE

ACTUALITÉS18

Le CEA emploie environ 450 personnes handicapées,tous centres confondus, en majorité des hommes(environ 60 %), et des annexes 2 (75 %)

Les salariés handicapésencore trop peu nombreux

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raisons ensemble, constate Annabelle Hamelin, responsable de la Mission handicap de Saclay. Pourintégrer un travailleur handicapé en CDI, CDD ouintérim, il faut d’abord y penser. Chercher une personne compétente et handicapée n’est pas forcément plus long mais demande de passer parun circuit un peu différent. La Mission handicap ducentre est le premier interlocuteur et facilitateur. »

Comprendre comment se faire aider, quelles sontles ressources en interne et en externe du CEA :c’était l’objet des demi-journées d’information orga-nisées par le centre de Saclay les 18 et 25 mars der-niers, à destination des managers. « Car si nousdemandons aux managers de se mobiliser, nousvoulons leur montrer qu’ils ne sont pas seuls, quece soit pour un recrutement, un aménagement deposte de travail, ou le maintien dans l’emploi d’unepersonne qui devient handicapée ou dont le handicap évolue. Dans chaque centre, les mana-gers peuvent faire appel à la Mission handicap, auxmédecins du travail et aux assistantes sociales, par-fois au service technique et au service commercial.À l’externe, un réseau national de professionnelsest à leur disposition. Ils peuvent les solliciter, chercher avec eux des idées, des solutions. »

Intégrer une personne handicapée se révèle sou-vent appréciable. Dans les équipes, une fois la personne arrivée, une fois les questions posées aucours d’une réunion d’accueil encadrée par des spécialistes du handicap, la vie professionnellereprend. Chacun s’adapte avec, le plus souvent,des habitudes peu modifiées et une grande satis-faction pour les salariés handicapés et leurs collè-gues. Quant aux directions des centres, elles appré-cient de progresser dans leurs objectifs derecrutement de personnels handicapés : « Mais cequi nous importe surtout, conclut Didier Bordet,directeur adjoint du centre de Grenoble, c’est deréussir à maintenir cette volonté sur le long terme.L’information aux managers est la première condi-tion de réussite. Nos équipes, avec eux, feront toutpour réussir le pari de l’intégration. Pour qu’unjour, le recrutement d’un travailleur handicapédevienne un recrutement presque comme lesautres… » ■

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Au sein de l’Institut de recherche sur les lois fondamentales del’univers à Saclay, mon équipe a assemblé et étalonné plus de 3700 capteurs optiques pour le détecteur Atlas du Cern, à Genève.En 2003, j’ai eu besoin de deux techniciens pour une durée de

deux ans. L’entreprise adaptée ANR Services de Corbeil-Essonnes, dontl’une des spécialités est la connectique électronique, nous a proposé deuxtechniciens titulaires et un suppléant, tous les trois atteints d’un handi-cap psychique. Passée la surprise de départ, l’équipe projet les a très bienaccueillis. Le travail a été organisé en fonction des rythmes et capacitésde chacun. Ils se sont beaucoup investis et je n’ai pas le souvenir de problèmes. Nous avons fêté la fin de leur mission par un voyage au Cernoù leurs bons résultats techniques ont été soulignés. Pour moi, c’est aussiune belle réussite sur le plan humain. »

Patrick Ponsot, chef du projet Atlas à Saclay © É

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rgne Accords de centres

et Missions handicap

Tous les centres ont signé avec lesorganisations syndicales des accords locauxpour l’emploi et l’insertion des personneshandicapées. Pilotés par les Missionshandicap et renouvelés tous les trois ans, ils décrivent les actions et les objectifsauxquels les centres s’engagent :information et sensibilisation des unités,accueil de stagiaires, recrutement,formation, adaptation de postes de travail,aménagement de locaux, action de maintiendans l’emploi… Quelques actions sontcentralisées. En 2007 par exemple, tous les chargés de recrutement du CEA ont été formés à l’entretien d’embauche,mis en situation avec des personnesatteintes de différents handicaps.

Répondre aux

exigences de la loi

Stagiaires, thésards, intérimaires,CDD ou CDI, tous les statuts rentrentdans le calcul des 6 % d’obligationd’emploi de travailleurs handicapés.Sont également pris en compte les contrats de sous-traitance avec des Entreprises adaptées (EA) et des Établissements et services d’aide par le travail (Esat). Il estpossible de réserver un appel d’offres aux EA et Esat, ou d’y ajouter une clause sociale, avec l’aide du service commercial.

”Différence nesignifie pas manquede compétences“

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avec le film de sensibilisation et la plaquetteréalisés par la Mission handicap de Grenoblesur le site du centre de Grenoble http://dirgre.cea.fr:8000/ et avec les transparents des demi-journées de Saclay sur http://www-saclay.cea.fr:8000/rubrique/relationsociale/mission_handicap.htm, document Journée de sensibilisation.

+ D’INFOS

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TALENTS/n° 103 Juin 2008

EN PRATIQUE20

(1) Domaine et sous-domaine: font respectivement référence à votre centre de gestion et au site sur lequel vous travaillez

(2) Matricule: reprend votre numéro de carte de service(3) Temps de présence: indique le nombre de jours ouvrés

travaillés, sur le nombre de jours ouvrés mensuels liés àvotre plan de roulement (plein-temps, 4/5e, mi-temps, etc.)

(4) Catégorie: codification Sigma indiquant votre type de contrat de travail (CDI, CDD, stagiaire, etc.)Statut: codification Sigma précisant la sous-catégorie – annexe 1 ou annexe 2

(5) Niveau: indique le classement – N1 à N7 pour les salariésannexe 2; E1 à E7 pour les salariés annexe 1

(6) Points: nombre de points de paiement, à multiplier par la valeur du point (actuellement 5,40 €) pour obtenir le salaire de référence

(7) Plan de roulement: information donnée sous la formed’une codification Sigma

(8) Congés acquis et congés pris(9) Salaire de base: peut différer du salaire de référence,

par exemple en cas de temps partiel ou d’arrivée en coursde mois

(10) Ancienneté: fait référence à la prime d’anciennetéattribuée aux salariés annexe 2 après plus de trois ans de présence au CEA

(11) Prime spéciale cadre: lors d’une augmentation desalaire, sa revalorisation apparaît dans la case suivante à droite (Étal. PSC)

(12) Sursalaire familial : versé, sous certaines conditions, à tous les salariés ayant au moins deux enfants à chargeau sens des prestations familiales

(13) Éléments variables de paie: prime de productivité, prime de sujétion, astreintes, vacations, heuressupplémentaires, etc.

(14) Cotisations du salarié et du CEA(15) Brut imposable: salaire avant prélèvement des cotisations(16) Net imposable: salaire après prélèvement des cotisations

déductibles, déclaré à l’administration fiscale pour l’impôtsur le revenu

(17) Net bulletin: net imposable, plus les éléments nonimposables, moins CRDS (Contribution au remboursement

Le bulletin de salaireexpliquéPAR LÆTITIA RICHARD

L’élaboration mensuelle de la paie de l’ensembledes salariés du CEA s’apparente, pour ceux quien sont les acteurs, à une course contre la mon-tre à gagner tous les mois.Chargés de gestion ressources humaines (CGRH)

des services et des bureaux du personnel et des affairessociales, équipes de la Direction des ressources humaineset des relations sociales (DRHRS), informaticiens de la Direc-tion des systèmes d’information (DSI), équipe de la tréso-rerie, ils sont nombreux à intervenir pour assurer la saisie,le calcul et le versement de plus de 18 000 salaires et faireéditer autant de bulletins de paie.Ce processus complexe débute lorsque les CGRH saisissent,dès clôture de la paie précédente – vers le 23 du mois –, lesinformations relatives à chaque salarié ; des éléments qui font,par exemple, que le bulletin de salaire d’une même personnepeut varier d’un mois à l’autre : une astreinte à payer, unemensualité de prêt à recouvrer, une prime, une absence, etc.Parallèlement, le Service paie et gestion des rémunérationsde la DRHRS veille et contrôle le développement régulierdu paramétrage du calcul de paie (incidences des règlesinternes de gestion, des évolutions administratives ayantun impact sur les rémunérations). Une fois toutes ces donnéesen machine, un premier calcul de paie est alors réalisé, auxenvirons du 17 du mois. Et parce qu’une erreur de saisie oude traitement est toujours possible, en l’espace de trois jours,les équipes vérifient la cohérence des calculs obtenus etprocèdent aux corrections. Un deuxième calcul de paie alieu pour les bulletins qui présentent une anomalie.Après un “top” émis par la DRHRS, les montants des salaires du mois, issus de ce deuxième calcul, sont commu-niqués à la Trésorerie centrale du CEA, qui transmet lesordres de virements bancaires.Tout n’est pas terminé pour autant : des milliers de bulletinsde salaire sont alors édités et expédiés vers les différentscentres. Une ultime étape, nécessaire à la transmission d’en-veloppes particulièrement attendues par leurs destinataires !Précision utile : un retard dans la livraison de ces courriersn’a aucune conséquence sur les virements bancaires quisont effectués indépendamment, en temps et en heure. ■

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de la dette sociale) et CSG (Contributionsociale généralisée) non déductibles

(18) Précomptes: prélèvements mensuelséventuels (remboursement d’un prêtaccordé par le CEA ou pour desprestations Acas, retenues assurancevie, saisies sur salaire, etc.)

(19) Identification des cotisations relatives à la CSG et à la CRDS

(20) à (23) En application de la loi en faveurdu travail, de l’emploi et du pouvoird’achat (dite loi Tepa) du 21 août 2007,toute heure supplémentaire

rémunérée ouvre droit, depuis

le 1er octobre 2007:

• à une déduction au taux de 8 % de la CSG/CRDS (20)

• à une réduction des cotisationssalariales de sécurité sociale, plafonnée à 21,50 % (21)

• à une déduction forfaitaire des cotisations patronales, fixée à 0,50 euro par heuresupplémentaire (22)

• à une exonération d’impôt sur le revenu (23)

(24) NOV. RS: nouvelle institution deretraite créée au 1er janvier 2008par la fusion de l’Irpelec et del’URS – institutions de retraite du groupe Novalis dont dépend le CEA – en application de l’accordnational qui fixe la règle d’une institution de retraite complémentaire Agirc et d’uneinstitution de retraite Arrco par groupe de protection sociale. Le libellé « NOV. RS »remplace donc l’ancien libellé « URS ».

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TALENTS/n° 103 Juin 2008

VALORISATION22

Comment aider les salariés du CEA à évaluerune idée ou un projet de création destart-up? Comment leur permettre de seprojeter dans une vie de dirigeant d’entre-prise préoccupé de vente, de manage-

ment, de planning? « Par une formation sur-mesure,qui mêle méthodologie, études de cas, questions-réponses et vécu », répond Bernard Maître, prési-dent de CEA-Valorisation, capital-risqueur recrutéau CEA pour sensibiliser les salariés à la création

d’entreprise. « Il y a au CEA un gisement de projetset de nombreux chercheurs capables de les porter.Ces projets ont besoin d’être validés, confrontés aumarché, planifiés, évalués financièrement. Ceux quiles portent ont besoin d’être épaulés, confortés dansleurs compétences. »

Suite au succès des Journées de sensibilisation à lacréation d’entreprise, le premier séminaire de forma-tion « Entreprendre » a eu lieu les 3 et 4 avril derniers,organisé par Bernard Maître avec les directions dela valorisation et des ressources humaines et desrelations sociales. Dix porteurs d’idées ou de projetsse sont réunis sur le campus de l’école de commerceHEC, à Jouy-en-Josas près de Saclay. « Des stagiairesde tous horizons, se réjouit Bernard Maître. Quatred’entre eux provenaient de la recherche technologi-que, les autres des sciences de la matière, du nucléaire,

Le premier séminaire « Entreprendre » s’est déroulé près de Saclay, en avril dernier.Destinée aux porteurs de projet de créationd’entreprise, cette formation apporte des bases pour comprendre et aborder le métier de chef d’entreprise.

« Entreprendre »:deux jours pour la création d’entreprise

PAR ÉLISABETH DE LAVERGNE

Sur le campus de Jouy-en-Josas, pendant le séminaire,

les stagiaires autour de Bernard Maître

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de la maîtrise des risques et de la FLS, Formation localede sécurité. L’objectif était que chacun avance, grâceà un contenu méthodologique et théorique: commentévaluer les forces et faiblesses du projet, élaborer sonbusiness model, estimer ses besoins capitalistiques…Ils sont ressortis avec un plan opérationnel. » Les ques-tions se sont révélées parfois plus personnelles qu’at-tendu: Comment concilier la vie de chef d’entrepriseavec la vie familiale? Qu’est-ce que je vais gagner àquitter le CEA? « Il y a en effet une prise de risques,où l’on gagne en expérience et en personnalité et pasforcément en fortune personnelle. Il s’agit pour cha-cun de bien connaître ses atouts et ses compétencesà améliorer, mais pas de craindre l’avenir. Le CEA aideau lancement avec des moyens, avec une possibilitéde retour pendant quatre ans. C’est beaucoup! »

La prochaine formation a lieu en juin. Trente personnes se sont manifestées à peine la premièreterminée. « Le dispositif d’aide à la création d’entreprise se complète, se perfectionne, conclut Bernard Maître. La demande croît et notre réponseest meilleure. Aujourd’hui, notre objectif est que toutporteur de projet motivé soit repéré et aidé. » ■

Vous souhaitez participer à une prochaine session ? Contactez [email protected].

http://www-intranet.cea.fr:8000 rubrique Valorisation+ D’INFOS

Elle est chercheur en biologie, il est chercheur en intelligence artificielle. Leur projet ? La commercialisation d’un test de dépistage génétique du cancer de laprostate. La technique: la recherche d’informations discriminantes enfouies dans un grand nombre d’informations géné-tiques, par analyse mathématique. Arrivé en 2005 à la Direction de la recherche technologique, Jean-Denis Muller monte

un projet sur cette idée qu’il mûrit depuis deux ans. Grâce au concours Challenge innovation de sa nouvelle direction et au soutiendu programme transversal Technologies pour la santé, il y travaille avec trois chercheurs, dont Karine Auribault, biologiste, qui asuivi la formation avec lui : « Il y a quelques mois, nous avons obtenu des résultats décisifs. Le moment était venu de monter notreentreprise. Nous étions en demande de connaissances techniques, nous voulions du concret. Nous cherchions aussi une recon-naissance de la validité du projet et de notre capacité à le mener. » Au final, il s’agit d’une vraie métamorphose… « Le métier dechef d’entreprise, conclut Jean-Denis Muller, c’est avant tout de l’humain. Nous avons compris que les investisseurs évaluerontla fiabilité de notre équipe autant que la qualité de notre produit. Nos personnalités, nos valeurs les intéressent aussi. »

Jean-Denis Muller et Karine Auribault, de la Direction de la recherche technologique

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“Ce séminaire a démontré la validité de notre projet”

Son incubation a commencé le 1er mai. François Ténégal, avec deuxautres porteurs, créera la start-up Nanomakers cet été et signerases premiers contrats avant la fin de l’année. Il vient de rempor-ter l’un des prix du concours national d’aide à la création d’en-

treprise de technologies innovantes du ministère de l’Enseignement supé-rieur et de la Recherche. « Nous produisons des nanopoudres pourl’industrie aéronautique, spatiale ou automobile, qui serviront à fabriquerdes pièces à hautes performances mécaniques et thermiques. Nous sommes parmi les rares fournisseurs capables de fabriquer des nanopoudres sur mesure et de qualité constante au fil des commandes,permettant à l’industriel de développer des produits sur le moyen terme.Autre plus, la sécurisation de notre filière de fabrication face aux risquesde toxicité. Bien que très avancé dans mon projet, j’ai été intéressé dansla formation par les aspects marketing, management et communicationque je vais continuer à travailler. Ces points ont été bien présentés, defaçon pédagogique et avec conviction! »

François Ténégal de la Direction de l’énergie nucléaire

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“De nouvellescompétences à travailler”

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PARLONS-EN24

La toxicité des n

1. Copeaux de nanotubes de carboneagglutinés2. Localisation desnanotubes de carbonemarqués dans le corpsd’une souris après inhalation3. Cette machine permet la fabricationdes nanoparticules à base de silicium

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Taille, forme, composition chimique, ces paramètres pourraient-ils rendre les nanoparticules toxiques pour lesorganismes vivants ? Dans une démarchede maîtrise des risques, le CEA a lancé en 2007 le programme Nanotox, au seindu programme transversal Nanosciences.Son objectif : caractériser et prévenir les risques potentiels liés aux nanoparticules.

Le point sur la toxicité des nanos avec Frédéric Taran, cher-cheur à l’Institut de biologie et de technologies de Saclay(Ibitec-S) de la Direction des sciences du vivant à Saclay etresponsable du projet Nanotox.

Fait marquant

En 2007, le Laboratoire de marquage au carbone 14 de l’Ibitec-Sa breveté une méthode innovante de marquage des nanotubesde carbone. La technique: remplacer certains atomes de carbonedes nanotubes par d’autres rendus radioactifs. D’autres labo-ratoires à la Direction de la recherche technologique à Grenobleont mis en place une production maîtrisée, ainsi que le mar-quage fluorescent de nanoparticules à base de silicium.L’imagerie médicale permettant de détecter la radioactivité ainsique la fluorescence, il est possible de suivre le “chemin”emprunté par ces nanoparticules une fois qu’elles ont pénétréun organisme.

Quel danger représentent les nanoparticules ?

Leur taille est comprise entre 1 et 100 nanomètres. Un ordre degrandeur allant de l’ADN à la cellule. Ce sont les propriétés etnotamment la taille des particules nanos qui posent problème.Elles seraient suffisamment petites pour traverser l’épiderme àtravers les pores de la peau, pénétrer le poumon en profondeuraprès inhalation et ainsi passer dans le sang, ou encore interagir

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s nanoparticulesPAR CAMILLE LIEWIG

Nanotubes

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avec les différents constituants de nos cellules. Autant de situa-tions qui méritent d’être précisément décrites et étudiées afin deconnaître les conséquences sanitaires des nanoparticules.

Quelles recherches au CEA ?

Deux programmes de recherche sont développés. Le premier,Nanosafe, normalise la protection du personnel qui utilise desnanoparticules. Il s’agit par exemple d’adapter les gants, leshottes aspirantes, le confinement aux nanoparticules. Ledeuxième, Nanotox, vise à étudier la toxicité à proprementparler. Avec ce projet, le CEA appréhende la toxicité potentielledes trois types de nanoparticules qu’il utilise : les nanotubes decarbone, les nanoparticules à base de silicium et à base de pla-tine. Il s’agit de connaître leur mode de pénétration, le cheminqu’elles suivent (la biodistribution) et le temps nécessaire à leurélimination, si élimination il y a (la pharmacocinétique). Leprojet associe physiciens, chimistes et biologistes, suivant deuxprincipales étapes. Dans un premier temps, il est nécessaire deconnaître précisément la taille et la forme des nanoparticuleset de les marquer, sans modifier leur structure. Dans un secondtemps, l’expérimentation biologique peut se mettre en place. In vivo, pour suivre la distribution et l’élimination de la nano-particule et connaître les zones de stockage potentielles. Puis in vitro, afin de déterminer l’innocuité ou la toxicité de chaquenanoparticule – mort cellulaire, fibrose, réaction immunitaire –à plus ou moins long terme.

Perspectives

Les applications des nanoparticules sont nombreuses et en trèsforte expansion. Connaître les modes de pénétration et les orga-nes où se logent préférentiellement les nano-objets est une étapeincontournable à leur utilisation, que ce soit dans le domainedes matériaux ou des applications médicales. Outre l’intérêt fondamental que constitue la toxicologie des nano-objets, lesdonnées issues de ces études pourraient à terme servir aussi les applications médicales telles que la délivrance ciblée demédicaments.

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VIE DES CENTRES26

GRENOBLE

Pour disposer des infrastructuresnécessaires à l’accueil du futursupercalculateur pétaflopiqueeuropéen, le CEA et la commu-nauté de communes de l’Arpa-jonnais ont acheté, en 2007, deuxparcelles de terrain situées enbordure du centre, à Bruyères-le-Châtel. Le CEA va y implanterles bâtiments techniques et lesservitudes (notamment une ligne

électrique de 25 MW). La communauté de communes de l’Arpajonnaisy réalisera un hôtel d’entreprise pouvant accueillir mille personnes. Lestravaux sur les deux parcelles devraient démarrer début 2009. Les élec-tions municipales ont été l’occasion de recevoir, le 16 mai dernier, lesélus de la communauté de communes (anciens et nouveaux) et de pré-senter la future Technopole Ter@tec. Chacun a pu évaluer les retom-bées économiques pour la région et sa commune.

Bientôt la Technopole Tér@tec

29 avril dernier, au centre de Greno-ble. Pavel Fischer, l’ambassadeur dela République tchèque en France esten visite. Accompagné de deuxconseillers, il est accueilli par Jean-Charles Guibert, directeur de la valo-risation du CEA et directeur de Mina-tec. Pavel Fischer connaissait déjà leCEA pour s’être rendu en octobre àCadarache et fin novembre à Saclay.Après une présentation des activitésdu centre, le rendez-vous était pris surle terrain : visite du show-room dubâtiment des objets communicants del’Institut Léti et de l’atelier « Piles àcombustible » de l’Institut Liten. Dansle cadre de l’année de partenariat éco-nomique franco-tchèque, qui coïnci-dera avec les présidences française ettchèque de l’Union européenne, unecollaboration sur les nanotechnolo-gies est envisagée. Un accord de par-tenariat entre le CEA et l’Académie dessciences de la République tchèque esten préparation.

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Le 22 avril dernier s’est déroulée la journée « Création d’entreprise » àCadarache. Après Saclay et Grenoble, c’est plus d’une centaine de personnes qui y ont participé. À quoi servent les start-up ? Qu’est-ce quise cache derrière le mot « essaimage » ? Après la théorie, place aux

témoignages et ambiance table ronde :cinq créateurs d’entreprise et des finan-ciers ont raconté leur parcours depuisla naissance du projet, jusqu’à son incu-bation, sa création et son développe-ment. Des interventions qui seront peut-être à la source de nouvelles vocations d’entrepreneurs parmi les chercheurs du CEA.

La création d’entreprise

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FONTENAY-AUX-ROSES

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MARCOULE

Reprise du site de Marcoule par le CEA en 2006, impliquant l’intégration de près de trois cents personnes d’Areva,restructuration de ses départements en2008: le centre de Marcoule finalise saréorganisation. La direction a emménagéen février dans un nouveau bâtiment aunord-est du site. Réalisé sur trois niveaux,il a été conçu par le cabinet d’architectesSéquences. À l’heure du développementdurable, il s’inscrit dans une démarche de qualité environnementale: utilisation de matériaux recyclables, sectorisationcoupe-feu, économies d’énergie…Inauguré en début d’année par PhilippePradel, directeur de l’énergie nucléaire, il est maintenant opérationnel. Y sontinstallés la direction, le service financier, le service du personnel, la cellule sûreté,l’unité juridique, l’unité de communicationainsi que les archives du site. Le bâtimenthéberge la toute nouvelle salle de crise du centre ainsi que son Poste decommandement de la direction locale, ou PCDL.

Un nouveaubâtiment pourla direction

RUBRIQUE RÉALISÉE PAR FRANCINE ANDRÉ-DAVID

Le 4 avril, le Collège de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) s’est rendu surle centre de Fontenay-aux-Roses. Il a été accueilli par Alain Bugat, Admi-nistrateur général du CEA, en présence d’Hervé Bernard, directeur du pôleMaîtrise des risques, de Philippe Pradel, directeur de l’énergie nucléaireet de Roger Genet, directeur du centre. Cette rencontre s’inscrit dans lecadre de la politique de démantèlement des installations nucléaires du CEA. Que deviennent les bâtiments assainis ? Certains bâtiments sont désor-mais dédiés à des espaces bureaux ou à l’accueil du public, tel l’InfoDem.D’autres, comme le bâtiment 18, sont toujours en cours d’exploitation alorsqu’une partie est déjà assainie. Fin du démantèlement en 2018 a rappeléAndré-Claude Lacoste, président de l’ASN. Encore dix années pour assainir, démanteler les installations et reconvertir les surfaces récupé-rées dans des activités non nucléaires.

sur le Collège de l’ASN sur http://www.asn.fr+ D’INFOS

Le Collège de l’ASN s’intéresse au démantèlement

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À VISITER28

Des algues qui produisent de l’hydrogène, une micropile à combustiblepour téléphone portable, un écorché de réservoir à hydrogène de BMW…Au premier étage du Palais de la découverte, l’hydrogène s’expose dansun nouvel espace permanent, conçu en partenariat avec des organismesde recherche, dont le CEA et des industriels. Manipulations, exposés, films

et démonstrations expliquent les enjeux et les potentialités de ce gaz utilisé commecombustible. Compte tenu des impératifs environnementaux, de la croissance desbesoins énergétiques, de l’épuisement des ressources fossiles, l’hydrogène est amené àprendre une place de plus en plus importante dans le secteur énergétique. Aujourd’hui,nous savons le fabriquer, et les problèmes de sécurité liés à son caractère explosif sonten voie de résolution. Mais son industrialisation reste chère et encore peu développée.Production, stockage, transport, applications : le Palais de la découverte souhaite don-ner aux professeurs des écoles des ressources documentaires et associer le public àl’émergence de cette énergie. En inaugurant la salle mardi 2 avril, Valérie Pécresse,ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, assurait que l’hydrogène seraitau centre des discussions sur l’énergie prévues dans le cadre de la présidence françaisede l’Union européenne. PAR ÉLISABETH DE LAVERGNE

Palais de la découverteavenue Franklin Roosevelt, 75008 Paris,tous les jours sauf le lundi

http://www.palais-decouverte.fr

Nouvelle salle hydrogène

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PALAIS DE LA DÉCOUVERTE

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