« les voyages marchands au moyen Âge » atelier …hg-ec.ac-orleans-tours.fr › ... ›...

13
« Les voyages marchands au Moyen Âge » Atelier pédagogique. Rendez-Vous de l’Histoire. Dimanche 09 octobre 2016. Intervention de M-L Surget, professeur d’histoire-géographie. Lycée Jean Zay (Orléans) Introduction : Ce sujet du commerce au Moyen Âge, occupe moins de place dans nos programmes d’aujourd’hui que dans ceux d’autrefois. En cinquième, classe qui aborde traditionnellement le Moyen âge, dans les nouveaux programmes de 2015, il n’apparait plus en tant que tel, mais dans les accompagnements de programme. Ceux-ci recommandent de l’aborder à l’occasion du Thème 2 « Société, Eglise et pouvoir politique dans l’Occident féodal (XI-XVème siècles) » et plus précisément dans une des questions de ce thème : « L’émergence d’une société urbaine ». Le commerce médiéval y est présenté comme une des conséquences de la Révolution de l’An Mil dans les campagnes, qu’il faut donc relier à l’essor des campagnes et des villes, ainsi qu’à l’expansion de l’Europe occidentale dont il serait une des formes, avec la multiplication des comptoirs. Ils se situent dans la réflexion de J. Baschet, (La civilisation féodale, de l’An mil à la colonisation de l’Amérique, Aubier, Paris, 2004). Pour autant, même s’il occupe une place restreinte dans nos programmes, ce sujet est large et sous-tendu par des thèmes qui transcendent nos programmes de collège, de lycée, que ce soit en histoire ou en géographie. Je présenterai donc ces thèmes. Pour plus de lisibilité, je les ai réuni dans un tableau de synthèse avec en regard des extraits des programmes. Ces thèmes sont autant d’entrées d’axes d’études de documents utilisables en classe. J’en présenterai quelques-uns, principalement des miniatures et des manuscrits enluminés numérisés par la BNF, accessibles en ligne sur les sites « Gallica » et « Mandragore » Je les ai choisis parmi la grande masse de documents possibles sur ce sujet parce que les thèmes identifiés dans le tableau de synthèse y apparaissent clairement, et parce qu’ils permettent : -L’utilisation du numérique comme ressource documentaire -L’analyse d’œuvres littéraires et artistiques, dans toutes leurs dimensions documentaires -Les repérages dans l’espace et l’emboitement des échelles. Enfin, j’ai retenu des documents peu connus ce qui permet d’élargir le corpus des documents utilisables en classe mais aussi des documents très connus, qu’il est intéressant de replacer dans leur source d’origine et de légender correctement. Je précise enfin que je ne propose pas des séquences de cours « clé en mains » mais seulement des données et des pistes d’exploitation, qui pourraient être utiles aux collègues. Première partie. Commentaire du tableau de synthèse : thèmes d’étude des documents, en lien avec les programmes. I. Commerce, temps, espace : >L’ emboitement des échelles. >L’emboitement des temporalités. >Le rapport au temps politique. On peut différencier les types de commerce selon l’étendue de leur « aire de chalandise » . Ainsi le « petit » commerce » est local et se distingue du « grand » commerce méditerranéen puis européen ou encore du « grand » commerce mondial, dans la limite du monde connu à l’époque, soit jusqu’en extrême Orient. La notion d’emboitement des échelles est bien opérationnelle pour aborder le commerce au Moyen Âge.

Upload: others

Post on 28-Jun-2020

3 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: « Les voyages marchands au Moyen Âge » Atelier …hg-ec.ac-orleans-tours.fr › ... › hist-geo-5e › Demarche_et_tableau_de_synthese.pdfExpansions, Lumières et révolutions

« Les voyages marchands au Moyen Âge »

Atelier pédagogique. Rendez-Vous de l’Histoire. Dimanche 09 octobre 2016. Intervention de M-L Surget, professeur d’histoire-géographie. Lycée Jean Zay (Orléans) Introduction : Ce sujet du commerce au Moyen Âge, occupe moins de place dans nos programmes d’aujourd’hui que dans ceux d’autrefois. En cinquième, classe qui aborde traditionnellement le Moyen âge, dans les nouveaux programmes de 2015, il n’apparait plus en tant que tel, mais dans les accompagnements de programme. Ceux-ci recommandent de l’aborder à l’occasion du Thème 2 « Société, Eglise et pouvoir politique dans l’Occident féodal (XI-XVème siècles) » et plus précisément dans une des questions de ce thème : « L’émergence d’une société urbaine ». Le commerce médiéval y est présenté comme une des conséquences de la Révolution de l’An Mil dans les campagnes, qu’il faut donc relier à l’essor des campagnes et des villes, ainsi qu’à l’expansion de l’Europe occidentale dont il serait une des formes, avec la multiplication des comptoirs. Ils se situent dans la réflexion de J. Baschet, (La civilisation féodale, de l’An mil à la colonisation de l’Amérique, Aubier, Paris, 2004).

Pour autant, même s’il occupe une place restreinte dans nos programmes, ce sujet est large et sous-tendu par des thèmes qui transcendent nos programmes de collège, de lycée, que ce soit en histoire ou en géographie. Je présenterai donc ces thèmes. Pour plus de lisibilité, je les ai réuni dans un tableau de synthèse avec en regard des extraits des programmes. Ces thèmes sont autant d’entrées d’axes d’études de documents utilisables en classe. J’en présenterai quelques-uns, principalement des miniatures et des manuscrits enluminés numérisés par la BNF, accessibles en ligne sur les sites « Gallica » et « Mandragore » Je les ai choisis parmi la grande masse de documents possibles sur ce sujet parce que les thèmes identifiés dans le tableau de synthèse y apparaissent clairement, et parce qu’ils permettent : -L’utilisation du numérique comme ressource documentaire -L’analyse d’œuvres littéraires et artistiques, dans toutes leurs dimensions documentaires -Les repérages dans l’espace et l’emboitement des échelles. Enfin, j’ai retenu des documents peu connus ce qui permet d’élargir le corpus des documents utilisables en classe mais aussi des documents très connus, qu’il est intéressant de replacer dans leur source d’origine et de légender correctement. Je précise enfin que je ne propose pas des séquences de cours « clé en mains » mais seulement des données et des pistes d’exploitation, qui pourraient être utiles aux collègues. Première partie. Commentaire du tableau de synthèse : thèmes d’étude des documents, en lien avec les programmes.

I. Commerce, temps, espace : >L’ emboitement des échelles. >L’emboitement des temporalités. >Le rapport au temps politique. On peut différencier les types de commerce selon l’étendue de leur « aire de chalandise » . Ainsi le « petit » commerce » est local et se distingue du « grand » commerce méditerranéen puis européen ou encore du « grand » commerce mondial, dans la limite du monde connu à l’époque, soit jusqu’en extrême Orient. La notion d’emboitement des échelles est bien opérationnelle pour aborder le commerce au Moyen Âge.

Page 2: « Les voyages marchands au Moyen Âge » Atelier …hg-ec.ac-orleans-tours.fr › ... › hist-geo-5e › Demarche_et_tableau_de_synthese.pdfExpansions, Lumières et révolutions

De même, on peut utiliser la notion d’emboitement des temporalités, suivant la terminologie de F. Braudel (La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, Paris, A. Colin, 1949) ou de rythmes, suivant la terminologie de J.Cl. Schmidt (Les rythmes au Moyen Âge, Paris, Gallimard, 2016). En effet en période d’insécurité, comme lors des invasions dites barbares du Vème au VIIème siècles, le petit commerce persista dans les bourgades fortifiées les « vici », alors que le grand commerce lui se rétracta, même s’il ne disparut jamais complètement des faubourgs des grandes villes, toujours opéré par les marchands grecs, syriens ou juifs, comme du temps de l’Empire romain. La géographie de ce grand commerce se réorganisa avec le déclin des routes et places commerciales méditerranéennes, issues de l’Antiquité romaine et l’apparition d’un nouvel axe dans le nord de l’Europe, le long de la Mer du Nord et de l’axe Rhin-Meuse. Ainsi le port de Marseille connut-il un déclin relatif, témoin du grand commerce méditerranéen. De même les ports de Quentovic sur la Canche (actuel Wic en Ponthieu) et Dorestad aux Pays Bas sont les témoins d’un nouveau centre de gravité pour le commerce. Il semble donc que le petit commerce se rattache plutôt au temps long alors que le grand commerce se rattache au temps moyen du champ économique.

Enfin, le commerce peut être examiné relativement à la temporalité politique : Aucune forme de commerce n’est complétement calquée sur la temporalité courte de la vie politique. « Les affaires continuent » même en cas de changement géopolitique. Ainsi par exemple Constantinople reste une grande place de commerce malgré le déclin de l’Empire byzantin. Ces 3 notions sont des entrées pratiques pour distinguer les différents types de commerce et de

réfléchir à leur articulation. On les retrouve dans les textes officiels. Pour le collège, le Domaine 5 du Socle Commun porte sur «Les représentations du monde et l'activité humaine » ou encore « L'espace et le temps (…) L'élève se repère dans l'espace à différentes échelles ». Pour le lycée, les capacités et méthodes attendue prévoient de « changer les échelles et mettre en relation : situer un événement dans le temps court ou le temps long : repérer un lieu ou un espace sur des cartes à échelles différentes ; mettre en relation des faits ou événements de natures, de périodes, de localisations différentes (approches diachroniques ou synchroniques) ». II. Commerce et circulation : nomadisme et sédentarité. >Le marchand, un voyageur parmi d’autres. >Le voyage, une étape parmi d’autres dans la vie du marchand. >La tendance à la sédentarisation des marchands à la fin du Moyen Âge, une notion à relativiser.

Le marchand n’est pas le seul voyageur au Moyen Âge. Le nomadisme est le fait des petits comme des grands, des faibles comme des puissants : pèlerins, croisés, moines missionnaires, soldats, diplomates, souverains, mendiants et vagabonds, esclaves. Ainsi par exemple, Marco Polo eut des contemporains moins célèbres mais tout aussi voyageurs que lui, ambassadeurs auprès des grands khâns, chefs des Mongols. En 1246 Louis IX envoya le franciscain italien Jean du Plan Carpin assister au couronnement du grand khân Guyuk (1246-8), dans l’espoir de le convertir au christianisme. Jean mit 15 mois à faire le trajet Lyon-Karakorum. Huit ans plus tard le saint roi envoya frère Guillaume pour les mêmes raisons auprès du successeur de Guyuk, Mongka (1251-1258). De même, Jean de Mandeville est célèbre pour son récit de Voyages.

Le marchand-voyageur ne l’est pas toute sa vie. Ainsi, par exemple, Marco Polo voyagea avec son père et son oncle de 1271 à 1275 ; séjourna plusieurs années dans l’Empire du grand khân Koubilai (1260-94 ; capitale Kambalik =Pékin) de 1275 à 1291 puis de 1291 à 1295 avant de retourner chez lui, à Venise, où il finit sa vie marié et père de famille, jusqu’à sa mort en 1324. Il reçut à sa mort les honneurs de la République.

Page 3: « Les voyages marchands au Moyen Âge » Atelier …hg-ec.ac-orleans-tours.fr › ... › hist-geo-5e › Demarche_et_tableau_de_synthese.pdfExpansions, Lumières et révolutions

La tendance à la sédentarisation des marchands à la fin du Moyen Âge (XIVème-XVème)

est à relativiser. Malgré le déclin des grandes foires européennes comme les foires de Champagne qui suscitaient le déplacement, souvent à pied des marchands, ces « pieds poudreux » selon G. Duby (Marchands et banquiers au Moyen Âge, PUF, Paris, 1956 rééd. 2014) les raisons du voyager restent nombreuses chez les marchands comme vient de le montrer I.Houssaye.

Le nomadisme, la sédentarité, en bref la circulation, forment bien une grille d’entrée majeures, pour comprendre le commerce au Moyen Âge mais bien plus largement l’histoire et les dynamiques spatiales de l’humanité. C’est la raison pour laquelle ces notions transversales sont récurrentes dans nos programmes. En Sixième, le thème 1 d’histoire porte sur « La longue histoire de l’humanité et des migrations ». En Quatrième, le thème 1 d’histoire porte sur « Le XVIIIème siècle. Expansions, Lumières et révolutions » avec en particulier la question 1 : « Bourgeoisies marchandes, négoces internationaux, traites négrières et esclavage à la fin du XVIIIème siècle ». Pour le même niveau, le thème 2 de géographie aborde « Les mobilités transnationales », avec plus particulièrement la question 1 « Un monde de migrants ». Au lycée, le thème de l’année des séries générales ou technologiques prévoit l’étude des flux internationaux, avec par exemple le thème d’ensemble de Terminales ES/L : « Mondialisation et dynamiques géographiques des territoires ». III. Commerce, mondialisation, Europe. >Le grand commerce dans l’histoire de la mondialisation. >Le grand commerce et la place des Européens dans le monde.

La révolution commerciale européenne du Moyen Âge classique correspond aux prémices d’un des tournants de la mondialisation qu’on appelle parfois la Première Mondialisation, fin XVème-XVIème siècles, liée aux Grandes Découvertes. Cette étape de l’histoire du commerce ne s’accompagne pourtant pas d’une économie-monde européenne car l’Europe n’est pas le seul continent à se projeter au-delà de ses limites et à organiser l’économie du monde. En témoigne le maintien d’un fort dynamisme commercial dans le monde musulman, malgré la fragmentation politique de ce monde après la phase d’expansion de l’islam aux VIII-IXème siècle. De même, en témoigne l’expansion mongole depuis Gengis Khân (1206-1227) et l’unification des différents peuples et Etats mongols par Koubilai, qui créée le plus vaste Empire du temps avec pour capitale Kambalik, Pékin. En témoigne , enfin, l’expansion des Turcs seljoukides. Ceux-ci, en1055, prennent Bagdad et menacent les Abbassides. De même, ils battent les Byzantins en1071 à Manzikert, progressent au Proche Orient, aux mains des Fatimides, puis, après la création des Etats francs par les Croisés, prennent en 1144 Edesse aux Francs ce qui provoque la 2ème croisade. L’Europe d’Occident est certes en expansion, mais elle n’est pas la seule. En Eurasie l’Empire des Mongols et celui des Turcs le sont aussi.

Cette « révolution commerciale » du Moyen Âge classique est donc originale à deux titres. Elle coïncide avec les prémices de la 1ère mondialisation, mais sans qu’on puisse parler d’économie-monde européenne ; en attendant cette 1ère mondialisation où le continent européen sera dominant, du fait des Grandes Découvertes, du Commerce transatlantique, de la traite négrière, de la colonisation.

Le grand commerce médiéval peut donc être relié à l’histoire et à la géographie de la mondialisation, largement abordé par les programmes, et à l’histoire de la place des Européens dans le monde. La place des Européens dans le monde est abordée en Troisième dans le thème 3 de géographie : « la France et l’Union européenne ». Elle est abordée également en Seconde à travers le thème introductif « La place des Européens dans le peuplement de la terre ». Elle est reprise en Première S, dans le Thème introductif du programme d’histoire : « croissance et mondialisation : la croissance économique et ses différentes phases depuis 1850 ; les économies-

Page 4: « Les voyages marchands au Moyen Âge » Atelier …hg-ec.ac-orleans-tours.fr › ... › hist-geo-5e › Demarche_et_tableau_de_synthese.pdfExpansions, Lumières et révolutions

mondes successives (britannique, américaine, multipolaire) depuis 1850 ». En Terminale S, en géographie la mondialisation est abordée dans toutes les séries. On n’en citera qu’un exemple, en Terminale STMG le thème 1 de géographie prévoit « La mondialisation, acteurs et territoires », avec le Thème 1 : « Les territoires dans la mondialisation » et le Thème 2 : « La mondialisation, acteurs, flux, réseaux ».

IV. Grand commerce, exploration, connaissance et représentations du monde, notamment cartographiques.

>Les marchands-voyageurs, des marchands-explorateurs. >Grand commerce et représentations du monde.

Les marchands-voyageurs sont aussi des explorateurs. Ils parcourent le monde, le découvrent, le relatent et le décrivent, et fournissent donc des connaissances sur celui-ci. Mais ils cherchent aussi en voyageant à vérifier ce qu’ils savent déjà, et qui découle de leur propre culture. C’est pourquoi leur vision du monde est très originale. Elle est à la fois issue de leur expérience et de leurs observations et issue de leur culture, fondée sur la culture antique et biblique propre aux Européens. Ainsi Marco Polo cherche à localiser avec précision des éléments légendaires inspirées de l’Ancien et du Nouveau Testament comme La Légende du Prêtre Jean ou encore le Roman d’Alexandre. Cela explique les passages inventés et le caractère en partie légendaire de son récit.

Le passage des cartes médiévales aux 1ères cartes modernes montre un changement progressif de vision du monde des Européens, capable désormais de s’appuyer sur l’expérience et la raison : progressivement les cartes deviennent scientifiques. Les atlas gênois et catalans, avec leurs portulans, préfigurent les atlas des Temps modernes.

Les programmes évoquent cet élargissement de la vision du monde des Européens aux tournants des Temps médiévaux et modernes. En Cinquième, le thème 3 d’histoire évoque « Les transformations de l’Europe et ouverture sur le monde aux XVI et XVIIème siècles », avec en particulier la question 1 : « Le monde au temps de Charles Quint et de Soliman le Magnifique. » De même, en Seconde le Thème 3 d’histoire aborde « Les nouveaux horizons géographiques et culturels des européens à l’époque moderne » avec la question : « L’élargissement du monde (XV-XVIe siècles) ». V. Commerce, villes, campagnes, pouvoirs politiques. >Commerce lié à la ville et à la campagne. >Commerce dépendant des pouvoirs politiques installés en ville. >Commerce créateur de richesse et de puissance politique.

Le commerce est lié à la ville mais aussi à la campagne, où se trouve la terre support de production. La campagne fournit donc les produits échangés par les marchands. En ce sens, l’essor rural alimente la révolution commerciale et l’essor urbain de l’âge classique.

Le commerce dépend des souverains installés en ville car ils exercent les pouvoirs politiques régaliens : impôts, douanes, monnaie, justice, police. De ce fait, la géographie du commerce international (comprenant les routes, les points de passage et les points d’arrêt des commerçants : villes, foires, marchés, mais aussi caravansérails, souks). Elle dépend de la géopolitique.

De même, la richesse due au grand commerce crée la puissance politique et à la fin du Moyen Âge nombre de marchands commandent voire dirigent les villes. Dans le royaume de France, les exemples de marchands enrichis qui deviennent conseillers des rois sont nombreux :

Page 5: « Les voyages marchands au Moyen Âge » Atelier …hg-ec.ac-orleans-tours.fr › ... › hist-geo-5e › Demarche_et_tableau_de_synthese.pdfExpansions, Lumières et révolutions

Pierre Rémi conseiller et favori de Charles IV, Etienne Marcel prévôt des marchands de Paris grand fournisseur de Jean II qui organise le soulèvement des Parisiens contre son fils le régent Charles V, ou encore Jacques Cœur grand financier et conseiller de Charles VII. Pour ces marchands, l’ascension politique, économique et sociale sont liées. L’ascension sociale est généralement parachevée par l’anoblissement : les grands bourgeois sont anoblis par les rois. Plus largement les marchands sont nombreux parmi les échevins qui dirigent les villes marchandes.

Les interactions entre le commerce, les villes et les campagnes, y compris dans les monde extra-européens, sont abordés dans les programmes. En cinquième, le thème 1 d’histoire aborde « Chrétientés et islam (VIe-XIIIe), des mondes en contact » avec la question 1 : « Byzance et l’Europe carolingienne » et la question 2 : « De la naissance de l’islam à la prise de Bagdad par les Mongols : pouvoirs, sociétés, cultures. Dans la même classe, le thème 2 aborde « Société, Eglise et pouvoir politique dans l’Occident féodal (XIe-XVe siècles) ». La question 1 porte sur «L’ordre seigneurial : la formation et l’organisation des campagnes » et la question 2 sur «L’émergence d’une nouvelle société urbaine ». Enfin, la question 3 relie l’essor urbain à la construction de l’Etat moderne : « L’affirmation de l’Etat monarchique dans le Royaume des Capétiens directs et des Valois. » En Seconde, le thème 3 d’histoire « Sociétés et cultures de l’Europe médiévale du XIe au XIIIe siècle permet de traiter Sociétés et cultures urbaines, en particulier « L’essor urbain » « deux villes en Europe, choisies dans deux aires culturelles différentes. » VI. Commerce, religion, culture. >Commerce et calendrier chrétien. >Clercs acteurs du commerce. >La morale du marchand et morale chrétienne. Le commerce, comme toute activité humaine au Moyen Âge, est sous l’influence du christianisme : Le calendrier chrétien soutient le calendrier du commerce. Les échéances des sommes dues correspondent aux fêtes chrétiennes et au calendrier liturgique, lié aux saints ou au cycle marial et de la Passion. Les dates d’ouverture des foires coïncident avec le calendrier chrétien et les jours de pèlerinage. La foire du Lendit commence le deuxième mercredi de juin, jour anniversaire de l’ouverture en public des reliques de la Passion que le roi Charles le Chauve aurait, au IXème siècle, offertes à l’abbaye de Saint Denis (le 9 juin 1053) et grand jour de pèlerinage. Elle se termine le 23 juin, veille de la fête de Saint Jean Baptiste. La foire de Saint Denis, elle, ouvre le 9 octobre, jour anniversaire de Saint Denis.

Les clercs font du commerce, ne serait-ce qu’en tant que seigneurs. Aux débuts du Moyen Âge, les grands établissements religieux envoient des agents vendre et acheter des produits, ceux-ci sont les premiers marchands, s’ajoutant aux marchands grecs, syriens, juifs, installés depuis l’Antiquité. Au Moyen Âge classique la foire du Lendit est ouverte par la bénédiction par l’évêque et le chapitre de Notre-Dame Paris. Cette disposition peut surprendre puisque la foire se trouve sur le domaine de l’abbaye de Saint Denis. Elle s’explique par le fait qu’à l’origine, cette foire se composait de deux foires indépendantes, l’une foire extérieure sur le domaine royal et gérée par l’évêque de Paris, l’autre foire intérieure sur le domaine de l’abbaye de Saint Denis, gérée par celle-ci. Au XIIème siècle, ces deux foires fusionnèrent, placée sous le contrôle de l’abbaye, mais la tradition de la bénédiction par l’évêque de Paris demeura. Cette bénédiction a lieu du haut de la tournelle, édifice carré au milieu du champ de foire, lui-même situé au lieu-dit La Plaine, entre la Chapelle et Saint Denis. Le prévôt de l’abbaye de Saint Denis procède au marquage servant à lotir les loges des marchands, fournit le matériel servant à les construire, qui les lui paient. Elle perçoit des droits seigneuriaux sur chaque loge, proportionnels à la valeur de ce qui est vendu. Le Coutumier de l’abbaye ou « Livre vert » révèle, ainsi, qu’un chaudronnier paie 8 sous et les « soulliers de Brebant » ou la « grande halle de Chartres » 40 sous chacun. Les tavernes rapportent entre 20 et 40 sous. Un gibet atteste du pouvoir seigneurial de l’abbaye.

Page 6: « Les voyages marchands au Moyen Âge » Atelier …hg-ec.ac-orleans-tours.fr › ... › hist-geo-5e › Demarche_et_tableau_de_synthese.pdfExpansions, Lumières et révolutions

L’Eglise dénonce le crédit assimilé à l’usure, mais le tolère et le justifie de plus en plus, étant

donné l’utilité sociale des marchands et les liens qui les unissent à l’Eglise. Les marchands développent donc leur propre éthique, à partir de valeurs qui leurs sont propres et d’idéaux chrétiens. Ainsi par exemple, les motivations de Christophe Colomb sont à la fois pécunières, faire du profit, et religieuses, contribuer à la conversion du grand khân mongol au christianisme ; servir le pape ; retrouver des îlôts de la civilisation chrétienne occidentale perdus en Asie ; faire correspondre sa propre vision du monde, imprégnée de culture antique et biblique, à la réalité qu’il découvre sur le terrain, comme par exemple la légende du prêtre Jean venu convertir les souverains mongols ou la légende de l’Arbre sec situé aux confins de la civilisation occidentale.

Les programmes permettent d’aborder le christianisme médiéval. Ainsi par exemple en Seconde, le thème 3 d’histoire « Sociétés et cultures dans l’Europe médiévale (XI-XIIIème siècles) » contient la question 1 : Un monde chrétien (XI-XIIIème siècles).

Deuxième partie : présentation des documents des diaporamas 1, 2, 3.

Diaporama 1 : Ibn Butlân, Taqwim es siha ou Tacuinum sanitatis ou Tableau de santé (trad. anonyme), dans -BNF Nouvelle Acquisition Latine 1673 (Italie, Pavie, XIVème siècle) miniatures numérisées à retrouver dans « Mandragore » http://mandragore.bnf.fr/jsp/rechercheExperte.jsp >taper le mot-clé « marchand » dans les descripteurs ou la légende. -BNF Latin 9333, Allemagne (Rhénanie, XVème), miniatures à retrouver dans « Mandragore » et manuscrit entièrement numérisé à retrouver dans « Gallica » http://gallica.bnf.fr> taper le titre de l’ouvrage. -Analyse et pistes d’exploitation pédagogique dans « BNF classes », http://expositions.bnf.fr/gastro/index.htm.

Le « Tableau de Santé » est un manuel d’hygiène, issu d’un ouvrage arabe, écrit par un médecin de Bagdad, Ibn Butlân, vers 1050. Il fut traduit de l’arabe au latin en Sicile, à la cour du roi normand Manfred (1258-1266), vers 1250. Cette traduction lui assura un grand succès en Occident, avec une dizaine de copies illustrées, la plupart entre 1370 et 1400 en Italie du Nord, et conservées à Paris (à la BNF), à Liège, à Rome, à Vienne et dans des collections privées. >Il décrit en 280 articles les animaux et les végétaux nécessaires à l’alimentation humaine mais aussi des phénomènes météorologiques et les comportements susceptibles d’influencer sa santé. Il associe par exemple les grandes familles d’aliments aux humeurs et indique ce qu’ils peuvent soigner. Son iconographie très riche en fait une source documentaire intéressante pour les élèves sur différents sujets (ici le commerce mais aussi l’alimentation, la cuisine, les travaux agricoles).

Sur les miniatures on peut faire repérer par les élèves les produits, à distinguer selon leur provenance (proche comme les poireaux et les navets ; moyennement proche comme les fruits secs des rives méditerranéennes ou la laine du Nord ; lointaine comme la soie de l’Extrême Orient), à rapprocher des cartes sur les routes commerciales et les productions au MA. On y devine aussi les déplacements du marchand qui est à pied et porte ses marchandises.

On peut les faire travailler sur la genèse du document et les rapports texte-image. L’ouvrage latin qu’ils ont sous les yeux est une traduction de l’arabe et les illustrations suivent le texte d’origine. La viande de chameau était consommée dans le monde arabo-musulman mais pas dans l’Europe occidentale. Le fait de la voir parmi les produits échangés ne signifie pas qu’elle était l’objet de commerce en Europe occidentale, mais bien dans le monde arabo-musulman.

Page 7: « Les voyages marchands au Moyen Âge » Atelier …hg-ec.ac-orleans-tours.fr › ... › hist-geo-5e › Demarche_et_tableau_de_synthese.pdfExpansions, Lumières et révolutions

Ces miniatures permettent donc d’aborder surtout les thèmes suivants dans le tableau de synthèse :

I. Commerce, temps, espace. II. Commerce, circulation. III. Grand commerce, mondialisation, Europe. V. Commerce, villes et campagnes.

Diaporama n°2 : Thomas de Saluce, Le chevalier errant (v. 1393), dans : -BNF fr 12 559 manuscrit entièrement numérisé dans « Gallica » http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10509668g.r=Thomas%20III%20de%20Saluces?rk=21459;2 Le chevalier errant fut rédigé par le marquis Thomas III de Saluces, du Piémont italien, à la fin du XIVème siècle. Il décrit les aventures d’un chevalier, double allégorique de l'auteur, qui le mènent successivement chez des allégories, le dieu d'Amour, Fortune et Connaissance. Ce canevas narratif propose une méditation sur le sens de la vie humaine, partagée entre hasard et providence. L'œuvre était surtout destinée au cercle familial des Saluces, dont il s’agissait de restaurer l’honneur. Elle n’en n’est pas moins ambitieuse, par son contenu éclectique (avec des contes, des légendes, des exempla, des abrégés des romans arthuriens, des portraits de personnages contemporains) et son appartenance à un genre littéraire en vogue à la fin du Moyen Âge (le roman en prose). L’œuvre est actuellement conservée dans deux manuscrits : celui, endommagé, de la Biblioteca nazionale e universitaria de Turin (BNF L.V.6), et celui, complet et richement enluminé, de la Bibliothèque nationale de France (BNF fr 12 559). Le BNF fr.12 559 fut commandé par Thomas de Saluces lors de son séjour à Paris en 1403-1405 à l'atelier d'un peintre aujourd'hui connu sous le nom de Maître de la Cité des dames, représentant fameux du gothique international, dont c'est une des premières réalisations. Il est très richement enluminé avec 93 miniatures. La miniature p. 167 concentre tous les éléments utiles pour comprendre ce qu’est une foire : le lien entre commerce (moitié haute de l’image) et ville (moitié basse) ; les différents types de commerce du fait des différents produits (commerce de détail avec des produits agricoles locaux ; grand commerce avec des produits de luxe) et des différents commerçants ; les strates de la société. Elle concentre et explicite le propos du texte, qu’on a trop souvent tendance à négliger (pas d’édition récente facile d’accès). Pour y avoir facilement accès, je l’ai retrouvé et retranscrit. Avec cette image, à travers la provenance des produits, on retrouve les différents types de commerce selon l’échelle considérée et les liens ville-campagne. S’y ajoute le thème de la ville, avec sa société et son activité à laquelle prennent part les marchands. On en déduit l’essor rural et l’essor urbain. S’y ajoutent ensuite les relations ville- pouvoir politique seigneurial, si l’on prend en compte le texte. Enfin, comme dans le traité de Santé on peut réfléchir à la nature du document et aux relations texte-image.

On retrouve donc principalement les thèmes suivants de notre tableau de synthèse : I. Commerce, temps, espace. II. Commerce, circulation. III. Grand commerce, mondialisation, Europe. V. Commerce, villes et campagnes. Diaporama n° 3 : diverses images de marchands. a. BNF fr. 126 : Anonyme, Livre de l’information des princes, trad. Jean Golein, Rouen, v. 1450. Maître de Talbot et collab.

Page 8: « Les voyages marchands au Moyen Âge » Atelier …hg-ec.ac-orleans-tours.fr › ... › hist-geo-5e › Demarche_et_tableau_de_synthese.pdfExpansions, Lumières et révolutions

Le Liber de Informatione Principum fut rédigé en latin par un auteur anonyme, parfois identifié à Gilles de Rome, parfois à un docteur en théologie dominicain. Il s’adressait à Louis, fils aîné de Philippe IV, le futur Louis X, et proposait, comme tous les miroirs au prince, toute une série de conseils pour que le souverain apprenne à bien gouverner, aussi bien lui-même, d’un point de vue moral et éthique, que sa propre Maison et son royaume. Il s’inspirait d’un autre miroir au prince latin, le Liber de Regimine Principum, composé par Gilles de Rome, archevêque de Bourges à l’attention de Philippe IV. Il fut ensuite traduit en français à la demande de Charles V par le Carme Jean Golein, en 1378. Ce Liber de informatione principum connut un grand succès et des copies commandées par des princes (tel que Jean de Berry) ou des échevins avec actuellement 20 manuscrits français et 10 en latin conservés. Ici le BNF fr. 126 très connu pour son enluminure.

b. BNF fr. 9136, Lapidaire de Mandeville, Belgique, Gand, vers 1480, Maître de Boece flamand, fol. 344, marchand de pierres précieuses.

Un lapidaire est un catalogue de pierres précieuses, semi-précieuses, avec leurs vertus médicales et magiques. Ce type d’ouvrage s’inspire de la tradition greco-latine (avec Aristote puis Pline l’Ancien) et la tradition biblique (les 12 pierres données dans l’Exode, 18, 17-21 et dans l’Apocalypse, 21, 19-20). De nombreux lapidaires circulent au Moyen Âge, dont celui attribué à Jean de Mandeville, un chevalier anglais du XIVème siècle, mal connu, parlant latin auteur également de célèbres Voyages, véritable best-seller de l’époque. Le Lapidaire de Mandeville est écrit en prose et en français. Il décrit, selon les manuscrits, entre 61 et 105 pierres, avec leurs vertus magiques. c. BNF fr. 9141, Barthélémy L’Anglais, De proprietatibus rerum, Le Livre de la propriété des choses, trad. Jean Corbichon, Paris, 1er quart du XIVème siècle, artiste : Maître de Boucicaut, fol. 235v. marchands de pierres précieuses. Barthélémy L’Anglais est un Franciscain d’origine anglaise, né vers 1190, mort vers 1250 qui étudia puis enseigna dans divers pays d’Europe (Oxford, en Angleterre, Chartres et Paris en France, Magdeburg en Allemagne). Son Livre de la propriété des choses est une sorte d’encyclopédie qui rassemble en 19 livres le savoir scientifique de l’époque, tiré des auteurs chrétiens et profanes. Son objectif était de fournir aux religieux de son ordre des connaissances scientifiques simplifiées, pour qu’ils puissent interpréter correctement les Ecritures. Son ouvrage rédigé en latin fut traduit en langue vulgaire, d’où un succès européen. En France, ce fut Jean Corbichon, ermite de Saint Augustin (l’un des 4 ordres mendiants) maître en théologie et chapelain de Charles V qui fit la traduction française, à la demande du roi. Cette version française commandée par « le roi sage » fut copiée dans au moins 43 manuscrits pour la plupart luxueux. d. BNF fr. 2810, Marco Polo, Le Devisement du monde (Livre des merveilles) et autres récits de voyageurs européens en Orient. Paris, 1410-1412, artiste : Maître de la Mazarine et collab. et autres artistes. Quelques étapes de la vie de Marco Polo permettant de dater la rédaction de son Devisement du Monde : -1261-5 : 1er voyage des Polo (Nicolo et Mafeo Polo, respectivement père et oncle de Marco) -1271-5 : 2nd voyage des Polo (les mêmes et Marco Polo) -1275-1291 : séjour en Chine des Polo, à la cour du grand khân Koubilaï

Page 9: « Les voyages marchands au Moyen Âge » Atelier …hg-ec.ac-orleans-tours.fr › ... › hist-geo-5e › Demarche_et_tableau_de_synthese.pdfExpansions, Lumières et révolutions

-1291-5 : voyage retour des Polo ; retour à Venise -1298 : Marco Polo est emprisonné à Gênes à la suite d’une guerre entre les deux cités-Etats rivales, Venise et Gènes. En prison, il dicta le récit de son voyage et de celui de son père et de ses frères à Rusticien de Pise, son compagnon d’infortune, qui le rédigea en franco-italien. Il le reprit après, une fois libre, à l’aide d’une documentation. Ce récit fut ensuite traduit d’où des Versions toscane, vénitienne, latine et dans de nombreuses autres langues européennes. Il existe au total 143 manuscrits du Devisement du Monde. Parmi eux, le manuscrit BN fr. 1116 est le plus proche de la version d’origine. -1324 : mort de Marco Polo à Venise. -1400-1470 : Le Devisement du Monde est copié en français avec d’autres récits de voyageurs européens en Orient dans un manuscrit qui deviendra le BN français 2810. Celui-ci compte au total 256 miniatures, des lettres enluminées et de riches décors de tour de page, dont 84 pour le seul Devisement du monde. Les armes de Jean de Berry (†1416, frère de Charles V et régent de Charles VI) sur la première page indiquent qu’il en fut le commanditaire. e. BN Latin 962, Pontifical à l’usage de Sens, 1301-1400, fol. 264 : l’évêque de Paris bénit la foire du Lendit. Un pontifical est un livre liturgique, ici destiné à l’évêque de Sens. Ce manuscrit entièrement numérisé dans « Gallica » ; iconographie analysée dans Roussel, Bulletin de la Société de l’Histoire de Paris et de l’Ile de France, XXIV, 1897, p. 69-78, en ligne sur Gallica. Ces miniatures permettent d’aborder tous les thèmes du tableau de synthèse, y compris : IV. Grand commerce, connaissance et représentations du monde, notamment cartographiques. VI. Commerce, religion, culture.

Page 10: « Les voyages marchands au Moyen Âge » Atelier …hg-ec.ac-orleans-tours.fr › ... › hist-geo-5e › Demarche_et_tableau_de_synthese.pdfExpansions, Lumières et révolutions

Thèmes d’étude des documents, en lien avec les programmes.

Extraits des programmes de collège (BO spécial n°11, 26/11/2015) et du Socle commun (BO n°17, 23/04/2015), décrivant les compétences et les contenus pouvant être travaillés sur ces thèmes.

Extraits des programmes de lycée, décrivant les capacités, les méthodes et les contenus pouvant être travaillées sur ces thèmes. (Seconde : BO n°4, 29/04/2010 ; 1ère et Tale S : BO n° 8, 21/02/2013 ; Tale ES/L : BO n°8, 13/10/2011 ; Tale STMG : BO n°33, 12/09/2012).

I. Commerce, temps, espace. >L’ emboitement des échelles. >L’emboitement des temporalités. >Le rapport au temps politique.

Socle commun : « Domaine 5 : les représentations du monde et l'activité humaine (…) L'espace et le temps. (…) L'élève se repère dans l'espace à différentes échelles ».

Capacités, méthodes : « changer les échelles et mettre en relation : situer un événement dans le temps court ou le temps long : repérer un lieu ou un espace sur des cartes à échelles différentes ; mettre en relation des faits ou événements de natures, de périodes, de localisations différentes (approches diachroniques ou synchroniques).

II. Commerce et circulation : nomadisme et sédentarité. >Le marchand, un voyageur parmi d’autres. >Le voyage, une étape parmi d’autres dans la vie du marchand. >La tendance à la sédentarisation des marchands à la fin du Moyen Âge, une notion à relativiser.

Sixième : H : thème 1 : la longue histoire de l’humanité et des migrations. Quatrième : H : thème 1 : le XVIIIème siècle. Expansions, Lumières et révolutions. G : thème 2 : les mobilités transnationales.

Terminales ES/L G : mondialisation et dynamiques géographiques des territoires. Thème 2 : Les dynamiques de la mondialisation.

Page 11: « Les voyages marchands au Moyen Âge » Atelier …hg-ec.ac-orleans-tours.fr › ... › hist-geo-5e › Demarche_et_tableau_de_synthese.pdfExpansions, Lumières et révolutions

III. Commerce, mondialisation, Europe. >Le grand commerce dans l’histoire de la mondialisation. >Le grand commerce et la place des Européens dans le monde.

Seconde : H : thème introductif : « La place des Européens dans le peuplement de la terre » Première S : H : thème introductif : « croissance et mondialisation : la croissance économique et ses différentes phases depuis 1850 ; les économies-mondes successives (britannique, américaine, multipolaire) depuis 1850 » G : Thème 3 : l’Union européenne et la France dans la mondialisation : une façade maritime, la Northern Range » Terminale S : G : Thème 2 : la mondialisation, fonctionnement et territoires. Terminale ES/L : G : mondialisation et dynamiques géographiques des territoires. Thème 2 : les dynamiques de la mondialisation. Terminale STMG : G : la mondialisation, acteurs et territoires. Thème 1 : Les territoires dans la mondialisation. Thème 2 : La mondialisation, acteurs, flux, réseaux.

IV. Grand commerce, connaissance et

représentations du monde, notamment

cartographiques. >Marchands voyageurs, marchands-explorateurs. >Grand commerce et représentations du monde.

Cinquième Histoire : thème 3 : transformations de l’Europe et ouverture sur le monde aux XVI et XVIIème siècles. Q° 1 : le monde au temps de Charles Quint et de Soliman le Magnifique.

Seconde H : thème 4 : nouveaux horizons géographiques et culturels des Européens à l’époque moderne. Q° obligatoire : L’élargissement du monde (XV-XVIème siècles)

Page 12: « Les voyages marchands au Moyen Âge » Atelier …hg-ec.ac-orleans-tours.fr › ... › hist-geo-5e › Demarche_et_tableau_de_synthese.pdfExpansions, Lumières et révolutions

V. Commerce, villes, campagnes, pouvoirs politiques. >commerce lié à la ville et à la campagne. >commerce dépendant des pouvoirs politiques installés en ville. >commerce créateur richesse et puissance politique.

Cinquième H : thème 1 : chrétientés et islam (VIe-XIIIe), des mondes en contact. Q° 1 : Byzance et l’Europe carolingienne Q° 2 : De la naissance de l’islam à la prise de Bagdad par les Mongols : pouvoirs, sociétés, cultures. Thème 2 : Société, Eglise et pouvoir politique dans l’Occident féodal (XIe-XVe siècles) Q° 1 : l’ordre seigneurial : la formation et l’organisation des campagnes. Q° 2 : l’émergence d’une nouvelle société urbaine. Q° 3 : L’affirmation de l’Etat monarchique dans le Royaume des Capétiens directs et des Valois.

Seconde Histoire Thème 3 : Sociétés et cultures de l’Europe médiévale du XIe au XIIIe siècle. Q° au choix : Sociétés et cultures urbaines.

VI. Commerce, religion, culture. >Commerce et calendrier chrétien. >Clercs acteurs du commerce. >Morale du marchand, morale chrétienne.

Seconde H : Thème 3 : Sociétés et cultures dans l’Europe médiévale (XI-XIIIème siècles) Question 1 : Un monde chrétien (XI-XIIIème siècles).

Page 13: « Les voyages marchands au Moyen Âge » Atelier …hg-ec.ac-orleans-tours.fr › ... › hist-geo-5e › Demarche_et_tableau_de_synthese.pdfExpansions, Lumières et révolutions