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Séminaire régional sur « Les politiques de soutien aux industries culturelles : contribuer à une maîtrise de la mondialisation par la diversité culturelle » Siem Reap, Cambodge, 4 - 5 Décembre 2008

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Séminaire régional sur

« Les politiques de soutienaux industries culturelles :

contribuer à une maîtrise de la mondialisationpar la diversité culturelle »

Siem Reap, Cambodge, 4 - 5 Décembre 2008

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Séminaire régional sur « Les politiques de soutien aux industries culturelles :contribuer à une maîtrise de la mondialisation par la diversité culturelle »

Sommaire

1. Allocution d’ouverture M. Patrice Burel, Directeur du Bureau régional Asie-Pacifique,Organisation internationale de la Francophonie

2. Allocution d’ouverture M. Pech Sophath, Sous-Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères chargé de la Francophonie, Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Cambodge

3. La Convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturellesM. Stany Kol, Expert indépendant, Ancien secrétaire permanent de la Conférence générale de l’UNESCO

4. Les conséquences concrètes de la ratification de la Convention internationale sur la diversité des expressions culturelles M. Frédéric Bouilleux, Directeur de la langue française et de la diversité culturelle et linguistique, Organisation internationale de la Francophonie

5. Questions de vocabulaire : les industries de la culture, les filières, l’articulation des maillons de la chaîne à l’intérieur d’une filière industrielle de la cultureM. Francisco d’Almeida, Délégué général, Association “Culture et développement” (France)

6. Identification des entreprises et de l’environnement des filières des industries de la culture du Cambodge, du Laos et du VanuatuM. Francisco d’Almeida, Délégué général, Association “Culture et développement” (France)

7. Situation des industries culturelles au VietnamMme Dang Thi Kim Chung, Experte, Département du Plan et des Finances, Ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme

8. Les politiques de soutien à la création, à la production, et à la diffusion des biens culturels M. Dominique Wallon, Expert indépendant, Ancien directeur du Centre national de la cinématographie (France)

9. Soutien des politiques publiques aux industries des arts et de la culture : le contexte canadienMme Annette Gibbons, Directrice générale associée, Secteur des Affaires culturelles, Ministère du Patrimoine canadien

10. La concertation pouvoir publics - organisations professionnelles : Présentation d’un exemple français M. Gilles Castagnac, Directeur, Centre d’information et de ressources pour les musiques actuelles (France)

11. Intervention de M. Lionel Requillart,Directeur général de l’Association “Artisans d’Angkor” (Cambodge)

12. Intervention de Mme Nanong RassanikonePrésidente de l’Association laotienne de l’artisanat (Laos)

13. Intervention de M. Douangmany SoliphanhDirecteur adjoint de Laoartmédia (Laos)

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14. Intervention de M. Cat Van VanCompositeur, Association des musiciens vietnamiens

15. Intervention de M. Tran Doan Lam, Directeur et Chef de Rédaction des Editions The Gioi (Vietnam) 16. Intervention de M. Oliver SieberDirecteur, Télévision Apsara (Cambodge)

17. Intervention de M. Nguyen Trong TrinhChef du Bureau chargé des contenus, Centre de production de films télévisés du Vietnam

18. Intervention du Centre BophanaMelle Lida Chan, Documentaliste audiovisuelle au Centre de ressources audiovisuelles Bophana (Cambodge)Melle Gaëlle Dakan, Chargée de mission culturelle auprès du Centre de ressources audiovisuelles Bophana, détachée par l’Ambassade de France au Cambodge

19. Intervention de M. Dang Xuan KhuExpert, Département du Travail, de la Culture et de la Société, Ministère du Plan et de l’Investissement du Vietnam

20. L’approche cambodgienneM. Mao Thora, Secrétaire d’Etat, Ministère du Commerce du Cambodge

21. Tourisme, industries culturelles et artisanat d’art : l’approche par grappes, cas du SénégalM. Ibrahima Wade, Directeur de la Stratégie de croissance accélérée, Ministère des Finances du Sénégal

22. La culture et l’économie : l’exemple canadienMme Annette Gibbons, Directrice générale associée, Secteur des Affaires culturelles, Ministère du Patrimoine canadien

23. L’appui de l’OIF aux Etats membres de la Francophonie : les programmes de soutien au développement des industries culturelles des pays du SudM. Rémi Sagna, Chef de Division, Direction de la langue française et de la diversité culturelle et linguistique, Organisation internationale de la Francophonie

24. L’appui de l’OIF aux Etats membres de la Francophonie : les programmes de soutien au développement des industries culturelles des pays du SudMme Angèle Bonané, Responsable de Projets, Direction du développement et de la solidarité, Organisation internationale de la Francophonie

25. L’appui de l’UNESCO aux industries culturellesM. Blaise Kilian, Coordinateur de projet, Bureau de l’UNESCO à Phnom Penh

26. L’appui du PNUD aux industries culturellesM. Natharoun Ngo, Chargé de mission pour le développement au PNUD (Cambodge)

27. Synthèse du séminaireM. Frédéric Bouilleux, Directeur de la langue française et de la diversité culturelle et linguistique, Organisation internationale de la Francophonie

28. Programme du séminaire

29. Liste de participants

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Discours d’ouverture de M. Patrice BurelDirecteur du Bureau régional pour l’Asie et le PacifiqueOrganisation internationale de la Francophonie

Monsieur le Secrétaire d’Etat,Monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat,Monsieur le Directeur de la langue française et de la diversité culturelle et linguistique de l’OIFMesdames, Messieurs,

Je souhaite vous dire d’emblée combien je suis heureux de participer à l’ouverture de ce séminaire. Peut-être jugerez-vous ce propos convenu mais je vais vous expliquer les motifs d’une telle satisfaction.

- En premier lieu, nous sommes ici dans un lieu exceptionnel, sinon unique : Siem Reap, c’est à dire Angkor qui est un symbole de ce que peut être le rayonnement mondial d’une culture. Mais aussi, nous le verrons, un exemple de l’articulation entre le patrimoine culturel et le développement économique.

- A cet égard, je tiens, au nom du Secrétaire général de la Francophonie, le Président Abdou Diouf, à remercier les autorités du Cambodge d’avoir accepté que ce séminaire de l’OIF se tienne dans leur pays et de nous avoir prodigué leurs encouragements et leurs conseils. De même, je veux saluer les membres des délégations du Cambodge, du Laos et du Vietnam et les remercier d’avoir bien voulu prendre sur leur temps pour venir participer à cette concertation. Cette gratitude s’étend aux représentants locaux du PNUD et de l’UNESCO, ainsi, bien sûr qu’aux experts venus du Sénégal, du Canada et de France. Je souhaite aussi exprimer ma reconnaissance au Directeur de la Langue française et de la Diversité culturelle et linguistique qui a accepté d’organiser et de financer ce séminaire, sans oublier nos collègues du Siège de l’OIF et celles du BRAP, Mmes Thanh et Hà qui ont géré l’organisation matérielle. Enfin, je me réjouis que l’association « Culture et développement » ait – une nouvelle fois - pris en charge la préparation intellectuelle du séminaire et que son délégué général, M. d’Almeida ait accepté d’animer nos travaux (comme il l’avait fait à Hanoi et à HoChiMinh ville en avril et en décembre de l’année dernière) avec la conviction et le tact que nous lui connaissons.

- Une telle somme d’expérience et de savoir faire réunis autour de cette table me laisse très optimiste sur l’intérêt de nos débats et le résultat de notre rencontre. Cependant, à cet instant même, mon plus grand motif de satisfaction est de mesurer le chemin parcouru. Car ce séminaire, avant même de se dérouler, a une histoire. Il m’appartient je pense, pour avoir porté ce dossier pendant 6 ans au Cabinet de l’Administrateur général de l’AIF, de la résumer et, en retraçant rapidement la genèse de notre rencontre, d’expliquer le titre que nous lui avons choisi : « Les politiques de soutien aux industries culturelles : contribuer à une maîtrise de la mondialisation par la diversité culturelle ». En français, cela s’appelle « planter le décor ».

- Les prémices remontent (au moins) aux premiers jours de ce millénaire :

Début janvier 2000, la mission qui m’a été confiée de préparer une Conférence des ministres francophones de la Culture sur le thème de « la diversité culturelle » n’a pas manqué de me plonger dans une certaine perplexité, tant ce vocable était encore nouveau.

En vérité, dès les années 80, la France avait obtenu, dans le cadre du « cycle de l’Uruguay » que les règles du libre-échange ne s’appliquent pas aux biens et services culturels et notamment à l’audiovisuel. Elle avait invoqué, à l’appui de sa revendication, la vulnérabilité de ses médias face à la concurrence écrasante (et donc faussée) des productions américaines, ainsi que le caractère vital du cinéma et de la télévision pour l’identité culturelle française. C’était « l’exception culturelle ».

Au cours de la décennie suivante, le développement phénoménal des TIC et l’interconnexion croissante des économies nous ont précipité vers ce qu’on appelle la « mondialisation ». Ses effets positifs, notamment pour la circulation des œuvres et des idées, n’a pas occulté ses nombreux effets négatifs, notamment la fragilisation des identités, alors même que les revendications identitaires surgissaient de toutes parts, sans doute en réaction

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à ce puissant mouvement d’uniformisation. Parallèlement, des différends, y compris judiciaires, surgissaient partout, montrant les effets pervers du libre-échange et, par ailleurs, des politiques très volontaristes de soutien, notamment au cinéma et à la télévision en France, ont permis de lutter contre l’uniformisation et de sauver des secteurs de production culturelle à la fois très identitaires et facteurs de développement économique.

Ce sont ces évolutions et la nécessité de répondre à ces situations nouvelles qui ont amené l’émergence de la « diversité culturelle » conçue comme un ensemble de mécanismes à créer pour maîtriser la mondialisation.

L’OIF a donc préparé la Conférence de Cotonou (Bénin) des 14 et 15 juin 2001 par un véritable « labourage » de ce nouveau champ d’investigation. Elle a mis en place des ateliers sectoriels qui ont rassemblé plus de 100 experts venus de tout l’espace francophone, pour un « remue-méninges » de 18 mois dont sont ressorties notamment deux constatations : • La légitimité de l’OIF à s’emparer de ce thème. Notre Organisation, qui regroupe près du tiers des membres

des Nations Unies, de tous les niveaux de développement, répartis sur les 5 continents, est justement considérée comme un « laboratoire de la diversité culturelle », un espace d’expérimentation au service de la Communauté internationale.

• La notion de diversité culturelle est beaucoup plus riche que prévu. Les comportements sociaux, économiques et politiques étant largement déterminés par la culture, la diversité culturelle est une clef. Pas seulement pour décrypter l’histoire (par exemple le relatif échec des politiques de développement suivies après les décolonisations) mais aussi pour organiser notre monde d’aujourd’hui, qu’il s’agisse des relations inter-communautaires (un sujet qui n’est pas sans importance dans les pays francophones d’Asie du Sud-Est qui sont très multiethniques) ou des relations internationales qui devraient mieux respecter les identités, notamment en matière de commerce des biens et services culturels.

Le « laboratoire » de la Francophonie a bien fonctionné avec l’adoption par l’UNESCO en octobre 2001 de la Déclaration universelle sur la diversité culturelle dans des termes très proches de la Déclaration francophone adoptée le 15 juin 2001 à Cotonou, et ceci grâce à l’implication du Canada et de la France dans les deux enceintes internationales.

Les deux textes prévoyaient la mise en chantier d’un instrument juridique international. Il s’agissait, après la conclusion du cycle de l’Uruguay et avant la fin de celui de Doha de créer un ordre juridique parallèle à celui de l’OMC, ceci afin de donner une légitimité juridique internationale aux politiques nationales de soutien aux industries culturelles.

Un avant-projet de Convention internationale a donc été ouvert en octobre 2003 à négociation dans le cadre de l’UNESCO : une nouvelle occasion pour l’OIF de se mobiliser pour soutenir le processus lancé par l’UNESCO et entraîner à sa suite les membres de l’espace francophone, ainsi que les espaces linguistiques partenaires. Dans cette perspective, l’OIF a mis en place un dispositif sans précédent dans son histoire dont on peut retenir les principaux éléments :

- Missions d’Envoyés spéciaux du Secrétaire général pour aider certains Etats à réduire leurs contradictions internes à l’égard du projet de Convention.

- Un groupe de juristes chargés d’analyser les évolutions de la négociation et d’apporter un soutien aux délégations francophones.

- Réalisation d’études sur : • L’avant-projet de Convention • Les enjeux économiques de la diversité culturelle • Les accords de libre-échange proposés par les Etats-Unis et leurs dangers pour les industries

culturelles- Un recueil documentaire (toujours disponible sur le site de l’OIF www.francophonie.org) - Des concertations avec des acteurs-clé de la diversité culturelle : • La société civile et notamment les Coalitions pour la diversité culturelle. • Les espaces linguistiques partenaires de l’OIF (Organisations internationales représentatives de

l’hispanophonie, de la lusophonie et de l’arabophonie). Soit, un groupe de 80 Etats mettant au point des positions communes, avec souvent l’apport de pays majeurs tels que la Chine.

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Deux camps adverses se sont vite dessinés pendant la négociation : d’une part, les tenants du libre-échange et de la banalisation des produits culturels dans les échanges commerciaux (l’ «entertainment ») et, d’autre part, les partisans d’un statut particulier des produits culturels, d’une protection et d’une promotion des identités et des expressions culturelles sous toutes leurs formes.

Le 20 octobre 2005 voyait le vote historique et enthousiaste d’une écrasante majorité (148 voix pour, 2 contre et 4 abstentions) de la Communauté internationale en faveur de la Convention, qui exprimait ainsi son rejet de l’uniformisation culturelle.

Le texte final de la Convention dépassait les espérances de beaucoup par son potentiel considérable, dont nous parlera toute à l’heure M. Stany Kol. Son entrée en vigueur, dès le 18 mars 2007 grâce aux 30 premières ratifications, a battu des records de vitesse et aujourd’hui, la Francophonie continue à se mobiliser pour obtenir un maximum de ratifications sans lesquelles tous ces efforts resteraient vains : seules les ratifications font entrer les pays dans le nouvel espace juridique créé par la Convention.

A ce jour, 93 pays, plus la Commission européenne, ont ratifié. Plus de 48% d’entre eux sont membres ou observateurs de l’OIF. En 2007, le Vietnam, le Laos et le Cambodge ont déposé leurs instruments de ratification, rendant ainsi possible notre séminaire d’aujourd’hui et lui donnant tout son sens.

- Le Bureau régional de l’OIF, de son côté, a participé à cette mobilisation, en organisant en 2003 à Hanoi un grand séminaire régional sur les enjeux de la diversité culturelle, en relayant inlassablement le message d’appel à la ratification et, plus récemment, en organisant deux séminaires, en avril et décembre 2007 à Hanoi et HoChiMinh Ville mettant en lumière les enjeux des biens et services culturels dans les négociations commerciales internationales.

- Un an plus tard, nous voici donc réunis pour un séminaire d’un type nouveau, prévu depuis longtemps par l’OIF mais qui est le premier du genre, ici en Asie, ce dont le directeur du BRAP n’est pas peu fier, comme vous le comprendrez aisément.

M. Bouilleux nous dira dans un instant comment ces séminaires s’insèrent dans la politique de sa Direction.

Ce que l’on constate, c’est que le problème de l’articulation entre culture et économie reste entier :• Au Nord : les entreprises culturelles (parfois multinationales) sont les premiers prescripteurs, bien avant les

Etats et certaines entreprises ont la capacité d’étouffer littéralement le marché.• Au Sud : on connaît peu la catégorie « industries culturelles ». On établit peu le lien entre culture et économie

(entre culture et développement, devrais-je dire, M.d’Almeida ?)

Les Etats sont peu conscients des dangers des accords de libre-échange.

Ces réalités ont contribué à façonner notre rencontre dont les caractéristiques principales peuvent être ainsi résumé :

1. Il rassemble des responsables publics (ministère de la Culture, Commerce, Plan, Tourisme), des professionnels (association des cinéastes, musiciens) des entrepreneurs (artisanat, édition), des experts (ministère du patrimoine Canadien, ministère des Finances du Sénégal, spécialistes des industries culturelles) c’est à dire toutes les catégories d’acteurs pour un dialogue qui veut et doit intégrer tous les points de vue.

2. Le séminaire est régional car les politiques de soutien ne sont jamais aussi efficaces que lorsqu’elles sont coordonnées dans une région où les problématiques de développement sont similaires et les efforts régionaux sont toujours plus convaincants vis-à-vis des organisations internationales susceptibles de les soutenir.

A terme, on peut espérer que le rapprochement des politiques et la coopération des acteurs de terrain permettent des regroupements (au niveau de la diffusion voire de la capitalisation) destinés à donner une taille critique aux diffuseurs de produits culturels.

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3. Enfin, le séminaire adopte une approche par filières car ni les Etats, ni leurs partenaires internationaux ne peuvent tout faire à la fois : il faut éviter la dispersion pour obtenir un impact significatif. Les travaux de cartographie des industries culturelles vont dans le même sens : l’intervention de M. d’Almeida est, à cet égard, très attendue.

Tels sont le cadre historique, les balises théoriques et les axes principaux de cette réflexion que nous entreprenons aujourd’hui.

Notre première journée sera consacrée à préciser le cadre dans lequel devraient s’inscrire les politiques de soutien, à préciser aussi les conditions favorables au développement des industries culturelles et enfin nous entendrons les témoignages des professionnels sur leurs réalisations, leurs difficultés et leurs attentes.

Demain, nous nous intéresserons aux approches qui peuvent être adoptées pour articuler culture et économie, avant que nous soient présentées les modes d’intervention des organisations internationales (OIF, UNESCO, PNUD). Enfin, nous aurons une séance de « remue-méninges » collectif pour préparer nos conclusions.

J’espère donc que ce séminaire nous permettra d’abord d’avoir une compréhension commune de la problématique des industries culturelles, mais aussi une connaissance partagée des réalités de l’Asie du Sud-Est francophone. J’espère surtout que nous irons au-delà de la réflexion pour proposer à nos autorités respectives des recommandations concrètes (sinon opérationnelles) et une méthode de travail pour les prochaines années.

Puisse le séminaire de Siem Reap marquer un jalon dans le mouvement de plus en plus puissant qui recherche les moyens d’une maîtrise de la mondialisation. Puisse-t-il lancer une coopération efficace entre tous les acteurs concernés par le développement des industries culturelles en Asie du Sud-Est francophone.

Je vous remercie de votre patience et de votre aimable attention.

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Allocution d’ouverture prononcée par S.E.M. PECH SophathSous-Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères et à la Coopération internationale

Excellences,Mesdames et Messieurs les Délégués,

C’est un très grand honneur pour moi d’avoir le privilège de représenter le Gouvernement Royal du Cambodge et de pouvoir souhaiter la bienvenue à tous les participants du séminaire régional sur « Les politiques de soutien aux industries culturelles : contribuer à une maîtrise de la mondialisation par la diversité culturelle », dans la ville de Siem Reap dont les vestiges des anciens temples laissés par nos ancêtres témoignent de l’apogée de la culture et de la civilisation khmères.

Je suis particulièrement heureux de saluer la présence, parmi nous, du Directeur de la Direction de la langue française et de la diversité culturelle et linguistique de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Monsieur Frédéric Bouilleux, qui nous a fait l’honneur de participer à ce séminaire. Je tiens à le remercier très sincèrement pour son initiative et sa participation financière, qui ont permis, en partenariat avec Monsieur Patrice Burel, Directeur du Bureau régional pour l’Asie et le Pacifique (BRAP) de l’OIF, l’organisateur de ce séminaire.

Excellences, Mesdames, Messieurs,

La réunion d’aujourd’hui nous offre l’occasion d’aborder les questions de soutien aux industries culturelles et sur la mise en place d’une stratégie structurée, accompagnée de mesures potentielles, qui mobilisent les quatre pays de la région. Ainsi chaque gouvernement est amené à se pencher et agir en faveur des industries culturelles, afin de pouvoir faire face aux défis actuels et surtout de réussir son entrée dans la mondialisation.

Le Royaume du Cambodge possède une culture et une civilisation très anciennes, dont l’influence a dépassé les frontières nationales. Le site d’Angkor, fleuron du patrimoine mondial de l’UNESCO, est aussi l’une des fiertés de l’Asie du Sud-Est. J’espère que vous aurez tous l’occasion de le visiter avant de rentrer dans vos pays respectifs. Les bas-reliefs des monuments d’Angkor ont marqué les artisans et les artistes à travers des siècles, et continuent d’influencer les peintres et les sculpteurs contemporains. Toutes les manifestations artistiques et culturelles sont imprégnées et inspirées de l’époque angkorienne. Nous pouvons citer quelques exemples, à savoir la société « Artisans d’Angkor », qui est une entreprise mixte cambodgienne, attachée à faire revivre, à développer et à pérenniser les savoir-faire de qualité, enracinés dans le patrimoine culturel et artistique cambodgien. La Francophonie est défendue farouchement par le journal « Cambodge Soir Hebdo » où les reportages souvent de grande qualité sur tous les domaines, tels que les évènements culturels, les manifestations artistiques, sont souvent assurés par des jeunes reporters cambodgiens francophones, permettant aux lecteurs de s’informer tout en se cultivant. Il faut aussi faire l’éloge du grand cinéaste khméro-français, Rithy PANH qui, par les nombreux prix qu’il a obtenus sur la scène internationale, aussi prestigieuse que le festival de Cannes, grâce à ses films de long métrage comme ses documentaires, représente l’expression artistique khmère dans toute sa diversité. Toutes ces manifestations contribuent à la fois à la conservation et au développement de la culture nationale et au développement économique du pays. En plus, il est à noter que le nombre de touristes qui ont visité le temple d’Angkor et d’autres ruines au Cambodge ont augmenté plus de 2 millions dans l’année 2007. Ce secteur contribue énormément à l’accroissement de l’économie du Cambodge.

Je suis convaincu que le meilleur moyen d’affronter la mondialisation, tout en préservant et tout en renforçant les valeurs culturelles de nos pays respectifs, est de développer les industries culturelles où l’identité nationale pourra ancrer son empreinte. Elles sont les principaux vecteurs des expressions culturelles des nations qui, par ces manifestations, peuvent marquer leur diversité culturelle, qui sont aussi génératrices de richesse créative, d’emplois et de revenus économiques.

De ce fait, pour se développer, les industries culturelles nationales doivent se doter de politiques de soutien, fondées sur des stratégies de renforcement des capacités de financement des entreprises et des sociétés de production, telles que les actions de formation professionnelle et de rehaussement de la qualité de production.

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Les mesures d’accompagnement et de soutien direct aux créateurs permettront au pays de s’intégrer dans les marchés internationaux. La compétition ne peut être juste qu’à condition que les talents des artistes soient reconnus et garantis par la loi sur la protection de la propriété intellectuelle. Le développement des industries culturelles nationales est le seul moyen d’éviter au Cambodge de se confiner dans le rôle de consommateur d’images, de musique et de chansons en provenance de l’étranger.

Excellences, Mesdames, Messieurs,

Pour atteindre ces objectifs, le Cambodge estime que nos pays ne réussissent à s’insérer ce secteur de développement dans la compétition mondiale des circuits commerciaux internationaux, qu’avec une assistance technique conséquente et de moyens financiers suffisants de la part de l’OIF et de ses partenaires francophones. C’est un défi auquel le pays doit faire face en faisant appel, si possible, à la création d’un réseau régional pour la promotion de l’information dans les domaines des industries culturelles. Unissons-nous pour gagner cette bataille !

Je souhaite que les discussions portent les fruits du succès !

Merci de votre aimable attention.

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La convention de l’UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles(Paris, 20 octobre 2005)Intervention de M. Stany Kol, Expert indépendant, ancien Secrétaire permanent de la Conférence générale de l’UNESCO

La « Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles », adoptée par l’UNESCO en 2005, est l’aboutissement d’une longue histoire durant laquelle la culture s’est imposée peu à peu comme un enjeu majeur dans les relations internationales, tout spécialement dans le cadre de cette institution internationale. Longue histoire, puisqu’elle remonte aux lendemains de la deuxième guerre mondiale.

I – Contexte historique de la Convention

L’UNESCO a été créée en 1946 et la culture est depuis lors au cœur de son mandat. Aux termes de son Acte constitutif, elle doit en particulier assurer à ses Etats membres « l’intégrité et la féconde diversité de leurs cultures ». Mais son rôle en la matière a sans cesse évolué, tout comme la vision de la culture et de sa place dans les sociétés.

A la fin des années 40, priorité était donnée à la reconstruction de la « solidarité intellectuelle et morale de l’humanité 1 », dont l’affaissement était tenu pour responsable de la guerre : « Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes qu’il faut élever les barrières de la paix 2 ». La reconnaissance de la diversité étant une condition majeure de la construction de la paix, on s’est attaché à développer la communication et les échanges entre cultures, notamment en favorisant les rencontres, la circulation des livres, des travaux scientifiques, des œuvres d’art etc.

La décolonisation, à partir de la fin des années 50, a modifié sensiblement la composition des organisations internationales qui ont vu l’adhésion d’un grand nombre de pays nouvellement indépendants, engagés dans des processus de construction ou de reconstruction nationale, soucieux de faire valoir leur singularité : « Chaque peuple a le droit et le devoir de développer sa culture », déclare l’UNESCO à cette époque. Le principe de l’égalité des différentes cultures s’affirme 3, antidote aux anciens préjugés coloniaux. La culture apparaît ainsi liée aux droits de l’homme et prend place dans la coopération politique internationale.

Les années 70 mettent l’accent sur l’identité culturelle des différents peuples comme fondement de leur développement qui, souligne déjà l’UNESCO, ne saurait se réduire à la croissance économique : une stratégie de développement ne peut réussir si elle est fondée sur des modèles extérieurs au pays concerné, et doit au contraire s’enraciner dans la spécificité culturelle de ce pays. C’est alors que la notion de patrimoine culturel acquiert une importance qui se renforcera sans cesse jusqu’à nos jours. La « Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel », qui a institué la célèbre Liste du patrimoine mondial, est adoptée en 1972. De plus en plus, la vision académique de la culture cède le pas à une approche anthropologique selon laquelle la culture est un ensemble complexe de croyances, de pratiques et de traditions, de valeurs spirituelles, de visions de soi, des autres et du monde, de mémoires communes, bref une civilisation, ou ce que les Américains appellent un « way of life ». Dans les programmes de l’UNESCO, l’accent est mis sur l’élaboration et la mise en œuvre de politiques culturelles nationales 4 et sur un développement « endogène ».

Cette évolution va connaître un virage important avec le processus de mondialisation des années 80 et 90. Le

1. Préambule de l’Acte constitutif de l’UNESCO

2. idem

3. Réactualisé dans la Convention : « La protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles impliquent la reconnaissance de l’égale dignité et du

respect de toutes les cultures, y compris celles des personnes appartenant aux minorités et celles des peuples autochtones. » (article 2, paragraphe 3)

4. Un point culminant sera la Conférence mondiale sur les politiques culturelles, organisée à Mexico en 1982.

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libre-échange devient le maître mot, tandis que l’Etat, vu comme un obstacle au développement économique et social, est sommé d’intervenir le moins possible dans ce domaine. Cependant, même si la mondialisation produit incontestablement des résultats très positifs pour le développement de l’économie et du commerce, elle a aussi des effets négatifs en ce qui a trait à la culture : les « biens et services culturels » sont considérés de plus en plus comme de simples produits commerciaux, comme des marchandises, et subissent un vaste processus d’uniformisation, sous l’effet des stratégies commerciales développées par des firmes de plus en plus puissantes et des nouvelles technologies qui changent radicalement les modes de création et de commercialisation des objets culturels. Cela s’accompagne de grands déséquilibres quant au « poids » des différents pays dans la production et la diffusion de ces produits, et partant dans l’influence de leurs cultures respectives les unes sur les autres.

Ainsi des défis majeurs sont-ils apparus durant ces dernières années : comment tirer parti des possibilités inouïes offertes par les nouvelles technologies de manière à favoriser la création et la diffusion, tout en protégeant le statut et les droits des créateurs ? comment conserver la spécificité de la création culturelle tout en garantissant sa valeur économique, sans laquelle il ne pourrait y avoir de créateurs ? C’est sur ce dernier point, la nature ambivalente de la création culturelle, que des réponses sont peu à peu élaborées jusqu’à l’adoption d’une convention internationale.

Dans les années 80, les pays de l’Union européenne, confrontés à ces problèmes, élaborent la notion d’« exception culturelle » qu’ils défendent dans les institutions multilatérales où se déroulent les négociations commerciales internationales (OCDE, GATT puis OMC). L’exception culturelle, c’est la possibilité donnée aux Etats de soustraire les biens et services culturels aux règles de l’économie libérale pour maintenir à un certain niveau leur propre création et la diffusion de leurs biens culturels (par exemple au moyen de quotas pour la diffusion de films nationaux sur la télévision, ou de chansons en langue nationale sur la télévision ou la radio).

A la fin des années 90, l’« exception » fait place à la « diversité » culturelle, qui marque une approche plus vaste et plus dynamique visant à garantir à tous des chances égales d’accès aux marchés culturels plutôt qu’à fermer ou à protéger ces derniers. Ainsi le cadre européen est-il élargi à un nombre croissant d’autres pays, tous ceux de la Francophonie tout particulièrement, de plus en plus mobilisés en faveur de la mise en place de règles internationales à élaborer hors des enceintes commerciales de manière à affirmer la spécificité des biens culturels. D’où le choix de l’UNESCO, ainsi que l’initiative d’élaborer une convention internationale porteuse de droits et d’obligations pour les Etats.

Deux ans seulement auront suffi pour préparer et adopter, le 20 octobre 2005, la Convention pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles : un véritable record. Un texte aussi délicat aura été approuvé massivement : 148 voix pour, 2 contre (Etats-Unis et Israël), 4 abstentions, voilà un score d’une netteté peu fréquente. Il n’aura fallu qu’un an et demi, après l’adoption, pour enregistrer un nombre suffisant de ratifications permettant son entrée en vigueur, en mars 2007 : autre record. A ce jour, trois ans seulement après l’adoption, 93 Etats (plus l’Union européenne) l’ont ratifiée, soit presque la moitié des Etats membres de l’UNESCO : toujours un record. Tous ces faits témoignent d’une demande politique des Etats puissante et dynamique. Ils sont également le résultat d’une très large mobilisation, dans de nombreux Etats, de la société civile et des milieux professionnels concerné.

II – Contenu et portée de la Convention

On peut décrire la Convention par cinq grandes caractéristiques.

1. Une avancée conceptuelle

Le texte affirme pour la première fois, dans le droit international, la « nature spécifique » des produits culturels : « Les activités, biens et services culturels ont une double nature, économique et culturelle, en tant qu’ils sont porteurs d’identités, de valeurs et de sens et qu’ils ne doivent pas être traités comme ayant exclusivement une valeur commerciale » (préambule). Voilà sans doute l’acquis essentiel : c’est la première fois qu’un texte juridique international pose une limite explicite à la logique du libéralisme absolu des années 80 et 90.

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En outre, les travaux préparatoires ont été très précis sur le plan conceptuel. Plusieurs notions ont ainsi donné lieu à des définitions précises, d’autant plus utiles que certaines se prêtaient auparavant à des acceptions différentes. On citera notamment :• Diversité culturelle : « Multiplicité des formes par lesquelles les cultures des groupes et des sociétés trouvent

leur expression. Ces expressions se transmettent au sein des groupes et des sociétés et entre eux » (article 4, par. 1).

• Expressions culturelles : « Expressions qui résultent de la créativité des individus, des groupes et des sociétés, et qui ont un contenu culturel » (article 4, par. 3).

• Activités, biens et services culturels : « Activités, biens et services qui, dès lors qu’ils sont considérés du point de vue de leur qualité, de leur usage ou de leur finalité, spécifiques, incarnent ou transmettent des valeurs culturelles, indépendamment de la valeur commerciale qu’ils peuvent avoir (…) » (article 4, par. 4).

• Industries culturelles : « Industries produisant et distribuant des biens ou services culturels tels que définis au paragraphe 4 ci-dessus » (article 4, par. 5).

• Protection : « Adoption de mesures visant à la préservation, la sauvegarde et la mise en valeur de la diversité des expressions culturelles » (article 4, par. 6). On voit ainsi qu’il ne s’agit nullement du « protectionnisme » commercial qui passe par des barrières douanières et autres visant à protéger un marché national jugé menacé par des importations.

�. Des droits sont reconnus aux Etats

La Convention reconnaît aux Etats, ceci est fondamental, la faculté de soutenir l’action culturelle en vue de préserver la diversité des expressions culturelles qu’ils estiment appropriées : tel est l’objet de son long chapitre IV. Parmi les principales mesures dont la possibilité est retenue dans ce chapitre, on mentionnera :• Les mesures réglementaires ;• Les mesures permettant aux activités, biens et services culturels d’être créés et diffusés à l’échelle nationale,

y compris mesures linguistiques ;• Les mesures visant à fournir aux industries culturelles nationales indépendantes un accès aux moyens de

production, de diffusion et de distribution ;• Les aides financières publiques ;• Le soutien des organismes à but non lucratif, des institutions publiques et privées, des artistes et des autres

professionnels de la culture ;• Les mesures en faveur de la diversité des médias ;• Les mesures de préservation jugées appropriées en cas de situation où des expressions culturelles nécessitent

une sauvegarde urgente.

�. Des obligations incombent aux Etats

La Convention est aussi source d’obligations pour ses Etats parties, mais ces obligations constituent pour la plupart autant de garanties, sinon de droits, au bénéfice de la société civile et des différents professionnels de la culture. En particulier : • Encourager les individus et les groupes sociaux : • « à créer, produire et diffuser leurs propres expressions culturelles et à y avoir accès (…) » ; • « à avoir accès aux diverses expressions culturelles provenant de leur territoire ainsi que des autres pays

du monde » ;• Favoriser « la compréhension [du public] de l’importance de la protection et de la promotion de la diversité

des expressions culturelles, notamment par le biais de programmes d’éducation et de sensibilisation » ;• Reconnaître « le rôle fondamental de la société civile dans la protection et la promotion de la diversité des

expressions culturelles » et encourager sa « participation active à leurs efforts en vue d’atteindre les objectifs de la présente Convention » ;

• Développer la coopération bilatérale, régionale et internationale notamment en vue de : • renforcer les capacités du secteur public ; • renforcer les partenariats « avec la société civile, les organisations non gouvernementales et le secteur

privé et entre ces entités » ; • promouvoir l’utilisation des nouvelles technologies ; • encourager les accords de coproduction et de codistribution.

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�. Un mécanisme de coopération internationale

La Convention a pour objectif d’intégrer culture et développement durable et d’aider les pays en développement à acquérir ou à développer leurs propres capacités de production culturelle, notamment en renforçant leurs industries culturelles, en renforçant leurs capacités d’élaborer et de mettre en œuvre des politiques culturelles, en suscitant à leur profit des transferts des technologies de même que des soutiens financiers, en assurant un traitement préférentiel de leurs artistes et de leurs productions etc.

Afin de renforcer les industries culturelles des pays en développement, les pays développés doivent entre autres :• faciliter l’accès des activités, biens et services culturels des pays en développement au marché mondial et

en particulier sur le territoire des pays développés ;• permettre l’émergence de marchés locaux et régionaux viables ;• soutenir les artistes et créateurs des pays en développement ;• encourager la coopération avec les pays en développement, notamment dans les domaines de la musique

et du film.

Un « Fonds international pour la diversité culturelle » est constitué à cet effet pour financer des projets qui lui seront soumis dans le cadre de la Convention. Ce fonds sera alimenté principalement par des contributions volontaires des Etats membres de l’UNESCO et par les versements d’institutions publiques et privées, nationales et internationales. Bien entendu, des projets pourront aussi être soutenus par des financements bilatéraux, en dehors du Fonds.

�. Le premier cadre juridique international applicable aux expressions culturelles

La Convention définit sur le plan international et national le rôle des différents acteurs de l’expression culturelle : les Etats, dont le rôle est ainsi formellement reconnu pour la première fois, mais aussi les artistes et autres professionnels, les organismes de production et de diffusion, la société civile et le public.

Les dispositions de la Convention sont placées à égalité juridique avec les règles commerciales internationales, dont la logique est celle du libre échange. C’est un point qui a été très longuement discuté pendant les travaux préparatoires : la Convention devrait-elle déroger à ces règles, existantes ou à venir ? ou au contraire les dispositions de la Convention ne seraient-elles applicables que dans le champ laissé libre par lesdites règles ? C’est finalement le principe de complémentarité qui a été consacré dans l’article 20 :• Les Parties, « sans subordonner cette Convention aux autres traités », • « encouragent le soutien mutuel entre cette Convention et les autres traités auxquels elles sont parties ; et • lorsqu’elles interprètent et appliquent les autres traités auxquels elles sont parties ou lorsqu’elles souscrivent

à d’autres obligations internationales, (…) prennent en compte les dispositions pertinentes de la présente Convention ».

• L’article 20 précise également que « rien, dans la présente Convention, ne peut être interprété comme modifiant les droits et obligations des Parties au titre d’autres traités auxquels elles sont parties ».

III – En conclusion : Mise en œuvre de la Convention

La Convention a été adoptée presque à l’unanimité. Mais un pays, et non des moindres, puisqu’il s’agit des Etats-Unis, a depuis le début montré une hostilité radicale aux idées qui sous-tendent la Convention, au nom de la liberté du commerce et de l’industrie. Les Etats-Unis ont été totalement isolés lors du vote final, mais leur position n’a pas fondamentalement évolué, du moins à ce jour, ainsi que cela est apparu dans les négociations menées avec divers pays en vue d’accords commerciaux bilatéraux.

Le texte adopté en 2005 n’en est pas moins d’une portée politique majeure, tant par son contenu que par le vaste mouvement de mobilisation qu’il porte et par les aspirations qu’il exprime. Tous les acteurs de la vie culturelle y voient d’ailleurs leur rôle consacré, des Etats jusqu’au public. D’aucuns ont pu relever cependant que, si ce texte constituait un cadre précis, il n’avait pas une portée juridique très contraignante en ce sens qu’il comportait plutôt des principes d’action que des dispositions techniques détaillées. Mais il est permis de penser

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que cette caractéristique peut constituer une force plutôt qu’une faiblesse : la relative flexibilité de la Convention peut donner un champ bien plus vaste à la dynamique qu’elle a enclenchée, alors qu’un texte plus rigide pourrait au contraire la brider.

Précisément, les organes de suivi mis en place par la Convention 5 ont entrepris il y a un an et demi un important travail pour déterminer progressivement les orientations, les critères et les procédures à retenir pour sa mise en œuvre. Conformément à l’article 22, la Conférence des Parties a chargé le Comité intergouvernemental de préparer à son intention des « directives opérationnelles » concernant la mise en œuvre de différents articles de la Convention : ce travail doit être mené à son terme. De même, le Fonds international n’a été crédité jusqu’à présent qu’à hauteur de un million de dollars environ. Nous en sommes encore à la période de rodage.

Des principes fondamentaux n’en ont pas moins été posés : c’est ainsi notamment qu’on ne peut plus contester la légitimité de l’intervention des Etats en matière culturelle, ni le rôle des acteurs privés. Bref, la partie est engagée mais le jeu est très ouvert encore : c’est le moment pour des pays « bénéficiaires » d’approfondir et de coordonner l’analyse et la formulation de leurs besoins.

5. Une Conférence des Parties qui se réunit tous les deux ans, et un Comité intergouvernemental de 24 Etats qui se réunit tous les ans. Le Comité prépare les

décisions de l’Assemblée puis veille à leur application, et gère le Fonds international pour la diversité culturelle.

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Les conséquences concrètes de la ratification de la Convention internationale sur la diversité des expressions culturellesLes priorités de l’Organisation internationale de la Francophonie : le développement des politiques culturelles et le soutien aux filières d’industries culturellesPar M. Frédéric Bouilleux, Directeur de la langue française et de la diversité culturelles et linguistique, Organisation internatio-nale de la Francophonie

Excellence Monsieur le Secrétaire d’Etat du Commerce, Excellence Monsieur le Sous-Secrétaire d’Etat au Ministère des Affaires étrangères chargé de la Francophonie, Mesdames et Messieurs les Directeurs généraux et directeurs, Monsieur le Directeur du Bureau régional Asie-Pacifique, cher ami, Mesdames, Messieurs,

La Convention pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles adoptée à l’UNESCO en 2005 n’est peut-être pas l’outil juridique le plus contraignant de l’attirait juridictionnel international, elle porte néanmoins en elle les ingrédients d’une vraie révolution en ce qu’elle permet d’aborder autrement la priorité qu’il est plus que jamais nécessaire d’accorder à la culture. En adoptant un texte qui aborde pour la première fois la double nature – économique et culturelle – des biens et services culturels, les Etats ont permis d’affronter concrètement quelques uns des grands défis d’aujourd’hui et de demain.Il y va, en effet, de la préservation de nos identités et de la valeur de l’échange avec ces « Autres » que la mondialisation a rendu plus proches de nous. Difficulté à se faire comprendre et à accepter la légitimité de l’Autre, repli identitaire, éparpillement et dilution des valeurs, toutes réactions que personne n’avait prévues comme conséquences de la mondialisation culturelle et qui sont facteurs de violence.

Or il serait dangereux de nier que la concurrence des valeurs et des idées, qui sont des facteurs culturels, figure parmi les causes des conflits de notre époque. Pour construire la paix, rien n’est apparu et n’apparaît plus urgent que de prendre la mesure de cette réalité et d’aménager les rapports entre les sociétés et les cultures différentes autrement que sur la mode des conflits de civilisation. Il s’agit bien d’inventer une nouvelle « cohabitation culturelle » et peut-être, au-delà, un dialogue constructif des cultures. Le métissage a ses vertus…

La réflexion qu’il nous est proposé de partager sur le rôle des industries culturelles ou créatives dans la dynamique du développement répond à des objectifs variés, comme nous aurons l’occasion de la souligner ; objectif économique, bien sûr, mais aussi social, culturel et également politique. On ne saurait réduire la problématique à l’un de ces aspects sans risquer d’échouer à trouver des solutions durables. C’est ce qui rend délicate l’approche de ce thème.

En effet, que vaut l’adoption d’un système de droit d’auteurs si le piratage ne peut être enrayé ? A quoi sert le Protocole de Nairobi si les taxes sur les intrants sont toujours aussi lourdes ? Pour qui développer l’édition si les populations ne savent pas lire ? L’aide à la production cinématographique et audiovisuelle est d’une utilité limitée si un secteur de diffusion dynamique ne relaie pas cet effort…

Plus que jamais, la Francophonie, organisation intergouvernementale donc politique, qui se veut un espace de solidarité et un « laboratoire de la diversité culturelle », a son rôle à jouer dans cet exercice complexe qui consiste à faire en sorte que les pays en développement ne soient pas les « laisser-pour-compte » d’une mondialisation parfois mal maîtrisée.

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La mondialisation des échanges a toujours existé, y compris en matière culturelle, mais elle reposait jusque là sur des échanges commerciaux restreints. Les tentatives de structuration des échanges commerciaux laissent espérer un développement des facilités d’accès au marché pour tous les pays sur la base d’un postulat d’égalité présenté comme un corollaire vertueux de la libération. Mais ces principes cachent en pratique le maintien de flux d’échanges déséquilibrés et dissymétriques basé sur une inégalité de fait entre les acteurs culturels du Nord et du Sud, liée à une très grande disparité de ressources financières et de compétences techniques.

Ces disparités ont pu faire croire que les enjeux de la diversité culturelle étaient l’affaire des seuls pays riches, dotés d’industries culturelles performantes, qu’ils souhaitaient défendre face à la concurrence toujours plus pressante de « la » super puissance.

La Francophonie est, quant à elle, convaincue que tel n’est pas le cas, les chiffres d’évolution de la part des industries culturelles ou créatives dans le PIB de l’ensemble des Etats au cours de ces dernières années le prouvent.

Par ailleurs, la mise œuvre de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles constituera l’occasion peut-être unique, pour les pays de Sud, de sauvegarder leurs expressions culturelles, c’est-à-dire leur identité dans un contexte qui brouille trop facilement les pistes pour ne laisser la voie qu’à une seule manière de s’exprimer et d’exprimer le monde.

La transition en cours vers une société mondiale des savoirs, dans laquelle les œuvres de l’esprit sont source de richesses, souligne que la production de biens culturels peut contribuer au développement économique d’un pays au même titre que d’autres secteurs de production, en termes de revenus, d’emplois et d’exportations.

Les industries culturelles et créatives contribuent au PNB mondial à hauteur de 7% dans le monde et de 3% dans les pays en voie de développement (institut des études sociales et politique de Rio de Janeiro – XIème Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement – Cnuced 2004).

Les échanges internationaux de biens culturels (cinéma, radio et télévision, imprimés, littérature et musique) connaissent depuis plus de vingt ans une croissance constante. Ils sont passés de 95 à 380 milliards de dollars entre 1980 et 1998 (PNUD, rapport mondial sur le développement humain, 2004) même si « 90% des pays à faible revenu jouent encore un rôle marginal dans l’exportation de biens culturels, avec un montant total inférieur à 10 millions de dollars en 2002. De même, pour les importations, le montant total se situait sous la barre des 10 millions de dollars en 2002 pour 65% des économies à faible revenu (échanges internationaux d’une sélection de biens et services culturels, 1994-2003, rapport de l’UNESCO de 2005).

Les principes énoncés dans la Convention sur la diversité des expressions culturelles garantissant- la spécificité des biens et services culturels et leur double nature économique et culturelle,- l’égale dignité de toutes les cultures,- la légitimité des politiques culturelles spécifiques qui favorisent le pluralisme des expressions et- le nécessaire rééquilibrage des échanges culturels par l’intensification des politiques de coopération et de

développement,montrent clairement vers quels moyens concrets nous devons nous engager pour la mise en œuvre de cette convention et la réalisation des objectifs qu’elle se fixe.

On pourrait dire que l’ensemble de la programmation de l’OIF contribue à ces objectifs. Mais de manière plus précise, c’est autour de l’aide à la structuration des opérateurs culturels publics et privés que se concentrent nos actions les plus susceptibles de contribuer à la mise en œuvre de la convention.

Il convient en effet d’aider à la structuration et à la professionnalisation des opérateurs, publics et privés. Parallèlement au soutien à la circulation des artistes et des œuvres et à l’aide directe à la production et à la diffusion, il est indispensable de soutenir la mise en place d’administration et de réseaux de professionnels et d’entreprises privées pour que les pays les moins favorisés puissent, à terme, intégrer la culture dans leur politique et leur économie nationales. L’OIF développe des programmes d’actions structurantes conjuguant les incitations, les formations et les actions de terrain.

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Plusieurs programmes prévoient donc le renforcement des capacités des opérateurs publics (ministères, organismes para-publics) et des organismes professionnels afin de favoriser la structuration de véritables politiques culturelles (sensibilisation et aide à l’élaboration de textes statutaires, de législation dans le domaine culturel, sur les droits d’auteurs et la propriété intellectuelle…).

C’est le seul moyen de permettre une appropriation pleine et entière de la diffusion de leur culture par les pays en développement et d’éviter ainsi une exploitation de leur expression culturelle par des intermédiaires prêts à la réduire à un « exotisme » plus directement rentable. Il y a un risque à trop tabler sur le « Ethical lifestyle market ». Est-on certain que cette image de la culture du Sud qui correspond à notre esthétique et soulage notre bonne conscience correspond à ce que veulent montrer les artistes du Sud ?

Rappeler la légitimité des politiques culturelles spécifiques des Etats suppose un préalable : que les Etats développent des politiques culturelles et aient les moyens de le faire. L’aide aux politiques nationales en faveur du secteur de la culture doit être renforcée dans les pays qui en sont dépourvus ou améliorées là où c’est nécessaire. Les politiques culturelles concernent tous les secteurs de l’expression culturelle – législation sur le droit d’auteur et la propriété intellectuelle, statut de l’artiste, création d’établissement publics culturels, ou encore politique du livre.

Je voudrais, à cet égard, donner un exemple emblématique de nos actions et souligner le lien que nous opérons entre actions de coopération sur le terrain et politique culturelle : la Francophonie répond à la demande d’installation d’un réseau de Centres de lecture et d’animation culturelle en contrepartie de l’inscription, par le pays demandeur, de la lecture publique sur une ligne budgétaire spécifique et de la mise en place d’un centre national de lecture public susceptible de se réapproprier, à terme, les établissements ainsi crées.

Par ailleurs, l’Organisation, à l’appui d’études spécifiques, a identifié les filières susceptibles d’être développées pour le renforcement des capacités des entrepreneurs culturels. Elle programme la réalisation d’une cartographie des industries culturelles du monde francophone, entreprise confiée à l’association « Culture et développement » et dont la première étape concerne les pays d’Asie du Sud-Est. Elle vous sera présentée tout à l’heure.

Pour se faire, elle s’appuie sur les structures de formation et les représentants des organisations professionnelles ainsi que sur des établissements de crédits nationaux ou régionaux susceptibles de financer les entrepreneurs culturels. Des formations en gestion des entreprises culturelles sont organisées. En outre, un soutien au financement de ces entreprises est susceptible d’être développé grâce à des produits financiers spécifiques (fonds de garantie, capital risque).

Une priorité est accordée à l’aide à la structuration et à la mise en réseau des filières image, musique et livre afin de permettre une appropriation des processus de production et de diffusion des produits culturels par les professionnels et responsables nationaux :

- L’image (cinéma et audiovisuel) : Si l’aide à l’écriture de scénario, l’aide à la production de courts et de longs métrages, le soutien à la participation aux grands festivals doivent être poursuivis, il convient également de repenser les moyens de diffusion et de distribution de l’image, notamment en Afrique subsaharienne. Le Secrétaire général de la Francophonie s’est engagé lors du dernier Fespaco à Ouagadougou, à ce que l’Organisation travaille à la constitution d’un catalogue numérisé de l’image du Sud, destiné à devenir une banque d’images et de programmes dont les bénéfices pourraient permettre le financement des droits d’auteurs et le fonds d’aide à la production.

- La musique : L’OIF a participé à la constitution d’un Bureau d’exports de la musique africaine qui permettra un meilleur accès au marché des distributeurs africains ; notamment en privilégiant l’accompagnement des professionnels en amont et en aval de leur participation aux marchés et en diversifiant les modes de diffusion (une diffusion sur la toile et sur la téléphonie mobile devrait être étudiée).

- Le soutien à la filière du livre passe par un partenariat avec l’Association internationale des librairies francophones (AILF) en vue d’étendre le réseau de librairies dans l’espace francophone et de le fidéliser par la création d’une Charte des Librairies francophones, avec l’Alliance des éditeurs indépendants pour favoriser les co-éditions équitables tout en poursuivant les actions de formation des libraires en partenariat avec le

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Bureau international de l’édition française (BIEF) et l’AILF. Une sensibilisation des responsables politiques sur le nécessaire respect des dispositions de l’Accord de Florence sur l’aide à la circulation des bien culturels et du Protocole de Nairobi sur la taxation des intrants est également envisagée.

Cette approche sectorielle, par filières, doit être complétée par des actions dans des domaines transversaux particulièrement cruciaux :

- la promotion de la diversité linguistique, composante essentielle de la diversité culturelle. Plusieurs actions ont d’ores et déjà été envisagées en 2008 à l’occasion de l’Année internationale des langues, pour favoriser le plurilinguisme avec les organisations internationales représentant les autres aires linguistiques (Hisponophonie, lusophonie, arabophonie) avec lesquelles nous entretenons un partenariat étroit (méthode d’intercompréhension des langues, création d’une banque terminologique plurilingue, réflexion sur une meilleure prise en compte des exigences du plurilinguisme dans la signalétique des établissements et parcours culturels et réflexion commune sur le rôle des industries culturelles).

- L’usage des technologies de l’information et de la communication. L’Organisation accompagne les représentants de la société civile, du secteur privé et des ministères responsables de la Société de l’information des pays en développement par des séminaires destinés à améliorer la compréhension des enjeux et des concertations dans le but de défendre des positions communes lors des instances régionales et internationales de suivi du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) et des instances spécialisées dans la gestion de l’Internet et de la toile.

En raison de son implication et de sa capacité de mobilisation lors du SMSI, l’Institut de la Francophonie numérique a été nommé par le Secrétaire général des Nations-Unies au sein du Conseil stratégique de l’Alliance globale des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour le développement. Cette plate-forme de partenariat regroupe les grands bailleurs internationaux, les organisations internationales, les principales multinationales du secteur privé ainsi que les réseaux de la société civile en vue de mieux répondre aux attentes des pays en développement.

Par ailleurs, l’Organisation assure sa présence sur la Toile par la création et la mise à disposition de contenus numériques.

La révolution numérique touche les domaines de la création (non seulement le livre et les journaux, mais aussi les arts plastiques, la musique, les produits audiovisuels), ce qui met en péril les industries productrices des supports traditionnels de l’expression artistique.

Consciente de cet enjeu majeur, l’OIF travaille avec les filières professionnelles francophones de l’audiovisuel, du journalisme, des archives et des bibliothèques pour l’élaboration de stratégies et de cahiers de charges techniques (normes et protocoles ouverts favorisant le libre accès et le respect des droits d’auteurs), l’acquisition et le transfert de compétences de numérisation, et la mutualisation d’initiatives de numérisation. Avec le Réseau francophone des Bibliothèques nationales numériques, le Secrétaire général a décidé de lancer d’un portail commun unique destiné à recevoir l’ensemble des fonds en français conservés dans le but de la constitution d’une véritable Bibliothèque numérique francophone. L’Organisation entend aider les institutions des pays en développement à relever le défi de la numérisation de leur patrimoine imprimé par la mise à disposition d’expertises pour l’accompagnement à la formulation de stratégies et l’acquisition de compétences de numérisation.

C’est en facilitant l’accès des pays du Sud à des instruments de politiques culturelles modernes et efficaces et en favorisant la constitution de véritables filières d’industries culturelles susceptibles de créer un véritable circuit économique de l’activité culturelle que nous serons en mesures d’assurer l’expression et la diffusion des expressions culturelles de tous de manière pérenne.

La protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles ne se résument pas à la défense des Droits de l’Homme ou du développement durable ; la spécificité de cette Convention réside dans la reconnaissance de la spécificité des biens et services culturels. Sachons trouver les moyens de la défendre. Les voies d’un nouveau dialogue des cultures doivent être explorées, il en va de la reconnaissance et du respect des identités, et donc

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de l’apaisement des conflits.

L’objectif est ambitieux, sans doute ne parviendrons-nous pas à le réaliser dans son intégralité aussi rapidement que nous le souhaiterions, mais nous savons pouvoir compter sur les synergies que nous développerons avec les principaux acteurs de la scène internationale intéressés et engagés dans ce combat.

De notre capacité à démontrer que la diversité culturelle n’est pas un vain mot, une mode dont on se laissera comme les autres, dépend le succès de nos efforts pour que ce monde en pleine évolution soit à l’écoute de toutes les voix qui l’expriment.

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Un vocabulaire commun pour une vision commune Par Francisco d’Almeida et Marie-Lise Alleman, Culture et Développement (France)

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Consacré aux politiques de soutien aux industries culturelles, ce séminaire s’inscrit dans la série des rencontres régionales que l’OIF a initiées depuis 2007 à travers son Bureau régional Asie Pacifique.

Centrées sur les enjeux liés aux biens et services culturels dans le cadre des négociations commerciales internationales, les deux premières rencontres organisées en 2007 à Hanoi puis à Ho Chi Minh Ville, Vietnam, ont peu à peu permis la constitution à la fois d’une petite communauté d’acteurs et de décideurs de la vie culturelle dans la région et d’un bagage commun de concepts relatifs aux industries culturelles.

Initiée par la direction de la langue française et de la diversité culturelle et linguistique, la rencontre qui nous réunit aujourd’hui à Siem Reap, Cambodge, élargit aux représentants des ministères du Plan, du tourisme et du commerce du Cambodge, du Laos et du Vietnam, la communauté d’idée et d’action qui est en train de se constituer dans cette zone de la Francophonie. Il en découle la nécessité de nous doter d’une compréhension commune du fonctionnement des industries culturelles et des conditions de leur contribution à l’économie nationale, à la cohésion sociale, au rayonnement des identités culturelles et à l’affermissement de la diversité culturelle.

L’OIF souhaite contribuer aux efforts de ses États membres qui sont en Asie et dans le Pacifique pour créer un environnement favorable au développement des industries culturelles. Or, celles-ci ne peuvent se développer que si les autorités nationales concernées prennent les mesures adéquates et favorisent la constitution d’un environnement structuré au plan juridique et réglementaire, technique, financier et culturel. Parlant des autorités nationales, il ne s’agit pas du seul ministère en charge de la culture mais aussi des autres départements ministériels dont les missions et les compétences touchent aux différents aspects de l’économie des industries culturelles : commerce, emploi et travail, plan, économie et finances, formation professionnelle, éducation, tourisme.

Pour disposer d’une base commune pour appréhender le secteur des industries culturelles, voici quelques notions clés qui seront utilisées tout au long de ce séminaire.

Biens, services, activités culturelles

La définition et la délimitation des biens et services culturels fait l’objet de nombreux débats au sein de la communauté internationale. Voici la définition qu’en donne l’UNESCO : « activités, biens et services qui, dès qu’ils sont considérés du point de vue de leur qualité, de leur usage ou de leur finalité spécifiques, incarnent ou transmettent des expressions culturelles, indépendamment de la valeur commerciale qu’ils peuvent avoir.

Les activités culturelles peuvent être une fin en elles-mêmes ou contribuer à la production de biens et services culturels ».

Les biens culturels sont donc des biens de consommation qui véhiculent des idées, des valeurs symboliques et des modes de vie, qui informent ou distraient, contribuent à forger et à diffuser l’identité collective tout comme à influencer les pratiques culturelles. Protégés par le droit d’auteur, ils résultent de la créativité individuelle ou collective qui se transmet sur des supports susceptibles d’être reproduits et multipliés par des procédés industriels et distribués ou diffusés massivement. Livres, revues, enregistrements sonores, films, vidéos, séries audiovisuelles, produits multimédia, logiciels, produits de l’artisanat et design constituent l’offre culturelle, riche et diversifiée, mise à la disposition du public.

Les services culturels sont des activités qui, sans prendre la forme de biens matériels, répondent à une idée ou à une nécessité d’ordre culturel : organiser un concert, diffuser des informations ou des émissions divertissements au moyen de la radio, de la télévision ou de l’internet, etc...

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Les services se traduisent aussi par des mesures d’appui à des pratiques culturelles que les Etats, les institutions publiques et les fondations mettent à la disposition de la communauté. Ils incluent, entre autres, la promotion des spectacles ainsi que la conservation et l’information culturelle : bibliothèques, archives, musées, etc..

Les services peuvent être gratuits ou payants et font partie de l ‘économie marchande ou non marchande.

Parmi les biens et services culturels, on distingue les produits de base qui sont directement associés au contenu culturel et les produits connexes liés aux services, à l’équipement, et aux matériels qui servent à la création, à la production et à la distribution des produits culturels de base.

Industries culturelles

Elles sont principalement par la reproductibilité de l’œuvre originale produite, traitée et transmise au moyen de technologies, par la part importante de la création et par le non salariat des créateurs qui sont rémunérés par les droits d’auteur 1.

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Industries culturelles

Elles sont principalement par la reproductibilité de l’oeuvre originale produite, traitée et transmise au moyen de technologies, par la part importante de la création et par le non salariat des créateurs qui sont rémunérés par les droits d’auteur1.

1 Miège, 2000. Ménard, 2004.

Secteur culturel de base

-arts visuels (peinture, sculpture…) - patrimoine culturel (musées, bibliothèques…) - arts du spectacle (théâtre, danse…) - livres - journaux et périodiques - autres imprimés - médias enregistrés (disques, bandes magnétiques…) - médias audiovisuels (films, vidéos…) - services audiovisuels, redevances sur les droits d’auteur et de licence

- architecture - publicité - design

Secteur créatif

Secteur

culturel au sens large

- architecture - publicité - design

Biens et services culturels connexes

- équipements et matériels (instruments de musique, appareils de reproduction du son, téléviseurs, radios…)- agences de presse - tourisme culturel

1. Miège, 2000. Ménard, 2004.

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Les industries culturelles opèrent par quatre fonctions distinctes dont l’articulation et la succession permettent de créer, produire, diffuser et distribuer, mettre le produit culturel à la disposition du public. L’articulation de ces fonctions donne naissance à des filières économiques structurées autour d’un même produit : livre, film, disque..

Les industries culturelles ajoutent aux œuvres de l’esprit une plus value de caractère économique qui génère en même temps des valeurs nouvelles, pour les individus et pour les sociétés. Tout en contribuant à la préservation et à la promotion de la diversité culturelle, ainsi qu’à la démocratisation de l’accès à la culture, elles sont des gisements importants pour l’emploi et pour la création de richesses. En effet, elles favorisent la créativité, qui est leur “matière première” fondamentale, mais elles permettent également d’innover en termes de production et de distribution.

Droits d’auteur et droits voisins

Le droit d’auteur consiste en la reconnaissance du droit exclusif de l’auteur à disposer de son œuvre, à titre gratuit ou onéreux, et de l’exploiter selon son libre arbitre, en exerçant les prérogatives morales que lui reconnaît la loi. La législation sur le droit d’auteur est complétée par les droits dénommés “voisins” qui protègent les artistes, les interprètes ou exécutants des œuvres, les producteurs de phonogrammes et les organismes de radiodiffusion.

Les droits des créateurs d’œuvres littéraires et artistiques (par exemple, les livres et autres œuvres écrites, les compositions musicales, les peintures, les sculptures, les programmes informatiques et les films cinématographiques) sont protégés par le droit d’auteur pour une durée minimale de 50 ans après le décès de l’auteur.

Les droits voisins reconnaissent aux artistes l’exclusivité d’autoriser la reproduction et la communication publique de leurs interprétations et exécutions. Ils reconnaissent aux producteurs de phonogrammes l’exclusivité d’autoriser la reproduction, la distribution et la communication publique de leurs enregistrements sonores. Les organismes de radiodiffusion jouissent du droit exclusif d’autoriser l’émission, la retransmission par satellite, l’enregistrement et la communication publique de leurs émissions.

Les « sociétés de gestion collective de droits d’auteur » sont des organismes créés par les auteurs et autres titulaires du droit d’auteur et des droits voisins, avec la mission spécifique d’autoriser en leur nom l’utilisation des œuvres protégées, en gérant la perception et la distribution des bénéfices tirés de leur exploitation économique et réalisés par de tierces personnes (reproduction et communication publique) quand ladite exploitation ne peut être gérée de façon individuelle par le titulaire en raison de sa complexité et de son étendue. Ces organismes, créés à l’origine dans le milieu de la musique et du théâtre, ont vu leur action s’étendre à des champs aussi variés que le cinéma et l’audiovisuel, la reprographie, le multimédia et, plus récemment, les réseaux de communication électronique, permettant ainsi, dans ce nouveau contexte, à la fois d’assurer la défense du droit d’auteur et de répondre aux nécessités pratiques des usagers.

Enjeux des biens et services culturels dans l’économie des pays : la culture, une notion complexe qui renvoie à des biens et services spécifiques

Une nature spécifique

Les biens et services culturels présentent des caractéristiques particulières qui justifient le recours à des mesures publiques pour corriger les effets pervers du marché.

> La culture que ces biens et services véhiculent constitue comme la santé et l’éducation un bien public. La valeur symbolique des produits culturels, le bien être qu’ils procurent en termes d’identité est plus élevé que le prix fixé par le marché. Ce phénomène aboutit souvent à un niveau de production et de consommation qui n’est pas forcément optimal pour le bien être social. Prenons l’exemple du secteur cinématographique : une étude très intéressante réalisée par l’UNESCO sur les marchés de l’audiovisuel en Asie montre que la demande du public pour des films domestiques en Inde, en Corée du Sud et en Thaïlande n’est pas

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satisfaite par l’offre proposée par les salles de cinéma. D’où l’importance de mettre en place des dispositifs d’incitation pour encourager, dans ce cas, la production de films pour le marché domestique.

> Les biens et services culturels sont des biens d’expérience : on ne peut pas par exemple connaître la valeur d’un livre tant qu’on ne l’a pas lu. Le consommateur éprouve donc du mal à sélectionner les biens qu’il veut acquérir. Ce qui implique que le succès d’un produit culturel dépende d’éléments extérieurs au produit lui-même comme le bouche à oreille, des stratégies de commercialisation, de marketing…

> Les biens et services culturels sont uniques : chaque œuvre est unique et possède son propre public. Ces biens et services ne sont donc pas substituables entre eux.

> Les biens et services culturels possèdent une structure de coûts bien spécifique : le coût de production de l’œuvre originale est très élevé alors que la reproduction entraîne un coût faible. Ce sont des biens à économies d’échelle. Plus on produit, moins les coûts unitaires de production sont élevés et à rendements croissants : en cas de succès, ils peuvent générer des bénéfices importants ; une fois un film tourné, il ne coûte en comparaison pratiquement rien au producteur de multiplier les salles dans lesquelles son film sera projeté.

On voit, par cette spécificité, l’importance que possède la taille du marché. Son étroitesse entraîne un coût de production unitaire élevé et pénalise la rentabilité des produits culturels et donc l’essor des industries culturelles locales. Ce qui facilite la pénétration de produits étrangers dont le coût a déjà été amorti sur leur propre marché. C’est le cas notamment des produits américains dont le coût est amorcé sur leur propre marché de sorte qu’ils peuvent concurrencer les produits culturels sur des marchés étrangers.

> Les biens et services cultuels comportent des risques. Les goûts du public sont difficilement prévisibles. Le succès n’étant pas assuré, le risque lié à la création d’un oeuvre est plus important. Cette spécificité peut dissuader le secteur bancaire d’investir dans ce secteur et freiner l’accès au financement. Par conséquent, elle handicaper le développement des activités culturelles.

> Par le bais de la reproduction, la technologie est au cœur des industries culturelles. L’arrivée de nouveaux supports de production ou de diffusion a transformé en profondeur ce secteur. On l’a vu avec l’évolution des supports phonographiques et l’arrivée des DVD. Cette caractéristique spécifique renvoie à la dépendance technologique des industries culturelles et renforce le pouvoir économique des firmes qui contrôlent ces technologies et leur domination sur les marchés internationaux.

Les biens et services culturels ne sont pas des marchandises comme les autres que l’on peut soumettre aux seules lois du marché.

Le fonctionnement du marché peut d’ailleurs parfois conduire à la disparition de sources de production locales. Pourtant la production et la consommation de biens et services culturels, en plus de la valeur symbolique qu’ils représentent, sont des facteurs de développement économique notamment grâce à la croissance rapide des industries culturelles. A ce titre, de nombreux travaux d’études reconnaissent la contribution économique de ce secteur.

Des biens et services créés au sein d’une chaîne de production

Les produits culturels sont liés à une industrie de contenu caractérisé par une chaîne de production nécessitant un niveau de structuration important de tous les maillons.

On peut prendre l’exemple de la musique et du phonogramme pour illustrer à grands traits l’articulation d’une filière industrielle de la culture en maillons distincts et inter- reliés

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Cas de la musique : Chaîne de production d’un phonogramme

Création / composition

Enregistrement dans un studio

Production

Édition phonographique

Distribution

Vente au détail

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La création / composition

L’auteur est celui qui écrit les paroles d’une chanson et le compositeur celui qui écrit la musique.Le droit d’auteur donne à l’auteur et au compositeur un droit exclusif d’exploitation sur son œuvre. Par exemple, un écrivain a des droits sur ses œuvres littéraires. Il a le monopole d’exploitation de ses œuvres, qui lui permet de négocier la publication de l’œuvre par un éditeur, moyennant rémunération (droits d’auteur).

L’enregistrement dans un studio

Un studio d’enregistrement est un local équipé pour réaliser des enregistrements sonores, notamment musicaux. Les studios d’enregistrement professionnels comportent au minimum deux pièces : une dans laquelle on capte le son à enregistrer (avec des micros), et une autre où l’on manipule, on enregistre et on mixe les sons.

On assiste actuellement au développement des home studio, petits studios d’enregistrement sonores, à caractère amateur ou semi-professionnel, dont les éléments constitutifs sont généralement du matériel grand public.

La production

Le producteur finance l’enregistrement d’un titre et en devient propriétaire. L’artiste cède l’entière propriété de l’enregistrement au producteur qui rémunère le premier en versant des royalties correspondant à un pourcentage des ventes.

L’édition phonographique

L’éditeur phonographique est celui qui prend l’enregistrement (le master), en fait un disque et le commercialise (pressage, promotion…).Le contrat entre l’éditeur phonographique et le producteur se nomme “contrat de licence”. Comme il fabrique matériellement le disque, l’éditeur phonographique paie des droits. Le producteur restant le propriétaire de l’enregistrement.Il perçoit un pourcentage sur la vente du disque.

La distribution

Le distributeur est chargé de commercialiser le disque dans des magasins ou des points de ventes.

La vente au détail

Selon le niveau de développement du réseau de distribution et de commercialisation, celle-ci peut se faire par des vendeurs ambulants, au marché, ou dans les hypermarchés, des magasins spécialisés voire par Internet.

Importance de l’environnement juridico- institutionnel, technique, financier et culturel des industries culturelles

Le dynamisme des industries culturelles résulte de l’environnement dans lequel elles opèrent. L’exemple de la croissance des industries culturelles dans certains pays d’Asie tels que la Corée du sud ou la Thaïlande montre que le développement de ces industries dépend directement des politiques publiques mises en œuvre et de l’environnement créé pour les conforter.

Il s’agit concrètement de prendre les mesures législatives nécessaires –lois, décrets, statut de l’artiste et des différents métiers, droits-, de mettre en place les cadres de formation professionnelle initiale et continue, de créer les conditions matérielles et techniques favorables – infrastructures de création, de production et de diffusion –, et d’appuyer les capacités des entreprises culturelles par le biais de différentes modalités de financement dont certaines feront l’objet d’une présentation par deux intervenants aujourd’hui puis demain.

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Pour conclure, je voudrais souligner que l’existence d’une production locale correspondant en quantité et en qualité aux besoins des populations est un préalable à prendre au sérieux en élaborant et en appliquant les politiques nationales de soutien qui conviennent et qui soient adaptées aux réalités de chaque pays et de son économie. La concertation avec tous les départements ministériels concernés ainsi qu’avec les organisations professionnelles qui feront l’objet des mesures qui seront prises constituent des conditions indispensables à prendre en compte pour disposer d’industries culturelles correspondant aux enjeux économiques, sociaux et identitaires des pays d’Asie du Sud. C’est à ce prix que les pays d’Asie disposeront des capacités de production et de diffusion qui leur permettront de protéger leur identité et de contribuer à la diversité culturelle de notre commune humanité.

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Identification des entreprises et de l’environnement des filières des industries de la culture du Cambodge, du Laos et du VanuatuPar Francisco d’Almeida, Délégué général, Association « Culture et Développement » (France)

Introduction

La préservation et la promotion de l’identité culturelle d’une communauté humaine ou d’un pays constituent un enjeu crucial dans cette période de mondialisation qui comporte des risques d’homogénéisation culturelle et de perte d’identité.

De ce fait, la capacité des pays d’Asie à assumer une production locale ayant une présence qualitativement et quantitativement significative sur les marchés domestique et international est une condition impérative pour la protection des expressions culturelles et la promotion de leur diversité.

Dans le contexte actuel de déséquilibre du commerce international des biens et services culturels, la diversité culturelle pourrait être réduite dans certains pays si les États ne disposent pas des instruments adaptés pour dynamiser les industries culturelles et pour soutenir une vie culturelle vivante et en évolution permanente. Or, la vitalité de celle-ci provient de la créativité des créateurs, des artisans et de l’environnement dans lequel opèrent différents métiers connexes qui les accompagnent.

Dans le but de soutenir les efforts des pays du Sud membres de la Francophonie, l’OIF a initié en 2007 un programme d’identification des industries culturelles et de leur environnement. Par cette action, l’objectif visé est de mener en collaboration avec les institutions nationales des zones définies, un travail d’identification à mettre à la disposition des décideurs des politiques publiques touchant aux industries culturelles. Il s’agirait d’un annuaire, outil d’information sur les potentialités, les atouts et les handicaps que rencontre la capacité nationale de production de biens et de services culturels.

Prévu pour couvrir les zones Asie du Sud-est, Pacifique, Caraïbes (2007-2008), Afrique de l’Ouest (2008) et Afrique centrale (2009), ce programme a été mis en œuvre pour la zone Asie- Pacifique d’octobre 2007 à mars 2008. Les contraintes liées de sa réalisation ont fortement déterminé la quantité d’informations et le champ couvert.

Voici donc le rapport d’étape du travail effectué, étant entendu qu’il s’agit d’une ébauche qui est à enrichir avec et par les institutions nationales et les professionnels concernés au Cambodge, au Laos et au Vietnam en ajoutant la filière patrimoine culturel à celles déjà identifiées.

La cartographie culturelle, une méthode reconnue par l’UNESCO

• Elle constitue un outil de repérage des acteurs économiques et politiques intervenant dans les différentes filières culturelles.

• Elle consiste à identifier toutes les activités économiques pertinentes dans un espace donné : les différents types d’acteurs, les organisations, l’emploi, l’environnement juridique et institutionnel.

• Ce système d’informations économiques sur la culture permet de contribuer à la pérennisation du principe de collecte et d’observation des industries culturelles de ces pays.

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Conception des industries de la culture utilisée pour cette enquête

• L’enquête est basée sur la conception des industries de la culture comme étant caractérisées principalement par la reproductibilité de l’œuvre originale produite, traitée et transmise au moyen de technologies.

• Elles se composent de filières –son, image, écrits et imprimés- structurées en fonctions distinctes dont l’articulation et la succession permettent de produire, traiter et mettre le produit culturel à la disposition du public.

Précisions sur le déroulement de l’enquête

• Près de 500 structures ont été identifiées et contactées entre octobre 2007 et mars 2008 afin de répondre à un questionnaire sur leur activité. Plusieurs structures n’ont pas répondu ou seulement partiellement à l’enquête.

• Peu de données sur le chiffre d’affaire ont été communiquées. C’est pourquoi, l’enquête ne présente pas un reflet exhaustif de l’activité des entreprises culturelles des pays étudiés, notamment s’agissant de certaines filières qui sont sous représentées. Ainsi, dans les pays d’Asie du Sud Est le secteur des manifestations culturelles (marchés, festivals…) est plus dynamique que ne le révèle l’enquête.

Les résultats de l’enquête pour le Cambodge, le Laos et le Vanuatu

(1) L’annuaire national des structures intervenant dans le champ des industries culturelles (IC)

Il présente les coordonnées ainsi que l’activité des structures intervenant dans :• l’environnement général des IC : services publics, associations, instituts de formation;• la filière de l’écrit : bibliothèques, maisons d’édition, imprimeries, librairies - distributeurs, journaux,

magazines;• la filière de la musique : maison de production, studios d’enregistrement, salles de spectacle, festivals;• la filière de l’audiovisuel : maisons de production, studios, radios, télévisions, salles de cinéma.

(2) L’économie de la culture dans chaque pays

Elle présente :• les indicateurs socio-économiques du pays : population, nombre de langues, Indice de Développement

Humain, taux de croissance du Produit Intérieur Brut…• la politique culturelle du pays ainsi que son environnement institutionnel et juridique;• l’économie des IC du pays : contribution à l’économie nationale, freins à l’activité des structures culturelles,

éléments sur le commerce et la politique commerciale des biens et services culturels

(3) Tendances observées dans les différentes filières culturelles

Pays Nombre d’entreprises recensées Emploi Cambodge 192 3 272 Laos 125 2 592 Vanuatu 26 255

La filière de l’écrit est la plus importante au Cambodge et au Laos ; elle représente respectivement 42% et 45% de l’emploi total estimé.

Au Vanuatu, la filière « audiovisuel » représente en revanche 67% de l’emploi total estimé

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Contribution des différentes filières en termes d’emploi

Pays/Filière Ecrit Audiovisuel Musique Environnement Cambodge 43 35 16 6 Laos 45 37 3 20 Vanuatu 30 67 42 13

A noter : certaines entreprises oeuvrent dans plusieurs filières à la fois, c’est pourquoi, il est difficile d’estimer précisément la part imputable à une filière propre.

Contribution des différentes filières en termes de chiffres d’affaire

Peu de données ont été communiquées sur le chiffre d’affaire (CA) de ces entreprises. Cependant, l’ampleur de l’activité de certaines entreprises dans la filière de l’écrit a pu être estimée au Laos :

- Les plus grandes entreprises présentent un CA de près d’1 million de US$ ;- Les plus petites de �� 000 US$ en moyenne.

Principales difficultés rencontrées par les entreprises culturelles :

• L’étroitesse du marché due en partie au faible pouvoir d’achat des populations. Exemple : au Cambodge, le prix d’un journal à 500 riels représente 8% du revenu journalier moyen d’un

Cambodgien alors que le prix d’un journal en France représente 1% du revenu journalier moyen d’un Français

• La défaillance des infrastructures (électricité, transport, télécommunication). Exemple : l’électricité est chère et peu fiable, de nombreuses entreprises situées en dehors des capitales

souffrent d’un enclavement

• Le manque de matériel et d’équipements notamment dans le domaine de l’impression et de la production son et lumière ; il est le plus souvent importé et très onéreux.

• Les problèmes financiers : problèmes budgétaires manque de fonds de roulement, accès difficile aux financements privés et publics.

Ces problèmes limitent le développement de l’activité des entreprises et leur accès aux nouvelles technologies. Ils constituent un frein à leur compétitivité.

• Le manque de formation du personnel, notamment dans les domaines du « management », de l’administration artistique, de la régie des sons et lumières et de l’informatique.

• Les lacunes juridiques locales, notamment en matière de piraterie et de respect des droits d’auteur.

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L’industrie culturelle au VietnamPar Mme Dang Thi Kim Chung, Experte, Département du Plan et des Finances, Ministère de la Culture, des Sports et du Tour-isme

Mesdames, Messieurs,

Tout d’abord, au nom du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, je tiens à remercier l’Organisation internationale de la Francophonie pour m’avoir invitée à ce séminaire. Mon intervention porte sur certaines politiques et orientations du Vietnam dans ce secteur.

L’industrie culturelle de concert avec les patrimoines culturels et la participation de la population dans la vie culturelle afin d’amener le pays « à la civilisation moderne », tel est le but que le Vietnam s’efforce à atteindre. Dans l’économie vietnamienne des premières années du 21ème siècle, l‘industrie culturelle constitue un des facteurs importants de la croissance économique du pays. La notion d’industrie culturelle relativement récente au Vietnam, n’est en effet utilisée que depuis quelques années, depuis la transition de l’économie vietnamienne à l’économie de marché et notamment depuis l’adhésion du pays à l’OMC en 2006.

1. De l’industrie culturelle du Vietnam

Les secteurs principaux de l’industrie culturelle au Vietnam sont:- la presse, la radio et la télévision, l’internet,- les éditions, l’impression et la distribution,- la production et la distribution des films,- les activités de représentation- les beaux-arts, la publicité et la photographie- la commercialisation des matières et équipements spécifiques aux activités culturelles et sportives ainsi que

la production et la commercialisation d’autres produits et services culturels.

Comme je l’ai dit, la notion d’industrie culturelle, telle qu’elle est employée au Vietnam, est très récente. Pendant les années de réforme au Vietnam, l‘industrie culturelle au Vietnam a connu et connaît toujours de grands changements touchant aux artistes, aux créateurs et aux gestionnaires culturels. Cela dit, les impacts de la réforme économique sur les secteurs culturels différents ne sont pas identiques. Alors que des peintres, des créateurs artistiques bénéficient de l’opportunité de faire valoir leur créativité en économie de marché, les artistes, les acteurs dont la vie dépend de l’existence des institutions (théâtres, groupes artistiques) doivent se battre pour surmonter les difficultés rencontrées dans leur travail. Ces derniers ont toujours besoin des subventions étatiques pour maintenir leurs activités artistiques.

A l’heure actuelle, la production et la distribution des produits culturels sont principalement assurées par les entreprises d’Etat. La participation du secteur privé et des organisations non-gouvernementales y est très limitée. Les entreprises culturelles sont pour la plupart des petites entreprises. La part du budget de l’Etat pour les activités culturelles reste de façon générale, à un niveau bas par rapport aux autres branches : environ 3% du PNB.

2. Des secteurs de l’industrie culturelle au Vietnam�.1. La presse, la radio et la télévision et l’internet

La loi sur la presse est promulguée et est entrée en vigueur en décembre 1989. Elle a été amendée en 1999. Actuellement, cette loi est en cours de discussion son approbation par l’Assemblée Nationale est prévue pour 2009.

Au Vietnam, on compte actuellement plus de 700 journaux, revues et plus de 800 produits de presse. Les ministères, les branches d’activités, les organisations politiques sociales, les collectivités locales disposent, pour la quasi-totalité, d’un organe de presse. Certains ministères et branches d’activités ont même des dizaines

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d’organes de presse, comme le ministère de la Défense (20 organes de presse), les ministères du Commerce et de la Santé Publique (15), le Comité central de la Jeunesse Communiste de Ho Chi Minh (10 avec 20 produits). Les associations professionnelles comme l’Association de jardinage, l’Association de gastronomie, l’Association de l’élevage de crevettes, etc., disposent également d’au moins un organe de presse.

L’internet au Vietnam connaît un fort niveau de développement en comparaison avec d’autres pays dans la région et dans le monde. Selon les statistiques du centre Internet du Vietnam, après 10 ans de lancement de l’internet, le nombre d’internautes au Vietnam représente 21,24% de la population (oct. 2007).

A l’heure actuelle, le marché des médias et de communication se forme progressivement avec la concurrence de plus en plus serrée. Il y a de plus en plus de journaux électroniques. Avec la transition du régime de subvention à l’autofinancement, bon nombre d’établissements de presse fonctionne avec plus d’efficacité.

�.�. Les éditions, l’impression et la distribution

La nouvelle loi sur les éditions entrée en vigueur en juillet 2005 a remplacé l’ancienne loi promulguée en 1993. En général, l’organisation et le fonctionnement des maisons d’édition ne sont pas homogènes. Il y a 3 types principaux :- les maisons d’édition qui sont des entreprises commerciales étatiques,- les maisons d’édition qui sont des établissements publics à recettes propres,- les maisons d’édition qui sont des entreprises étatiques d’intérêts publics.

Les maisons d’édition sont toutes sous tutelle d’une administration ou d’une organisation socio-politique, les acteurs privés n’étant pas actuellement autorisés en matière d’édition au Vietnam.

Toutefois, les individus peuvent participer aux éditions sous forme de partenariat en prenant en charge une partie des frais de gestion ; ou les frais de rédaction et de gestion ; ou en participant au budget du projet de partenariat et bénéficiant ainsi des profits au prorata de leurs apports.

A partir de 2000, on a supprimé la licence qui était requise aux ateliers d’impression sur les emballages, aux ateliers d’impression à technique artisanal, de composition de textes à l’informatique, aux magasins de photocopie, au commerce de matières premières , à la reliure et aux certains autres services pour l’impression.

Les établissements d’impression relevant de l’Etat ont l’autorisation d’imprimer toutes sortes de produits : livres, journaux, revues, marques de produits, emballages, papiers administratifs, etc. Les établissements privés ne sont qu’autorisés pour l’impression sur les emballages, les produits à technique artisanal, et ne sont pas autorisés à imprimer les produits de presse, les produits d’édition, les titres de valeur, ni les papiers administratifs.

�.�. Le cinéma

La loi sur le cinéma entrée en vigueur en janvier 2007 sert de base juridique aux activités cinématographiques. En 1994, le Gouvernement vietnamien a approuvé le Programme de consolidation et de développement du cinéma, ceci était un des trois programmes nationaux du ministère de la Culture et de l’Information et visait à promouvoir le cinéma et à augmenter les investissements au cinéma du pays.

Plusieurs compagnies de films étatiques se sont transformées en entreprises commerciales. Des compagnies privées ont vu le jour. L’envergure de la production, même dans les compagnies d’Etat, reste limitée. Les compagnies d’Etat, bien que restructurées, souffrent toujours du manque de fonds, des problèmes d’infrastructure, d’équipements, de la faible capacité d’accès au marché, et fonctionnent de fait toujours selon le mécanisme de subvention et ne savent qu’attendre des commandes venant du budget de l’Etat.

�.�. La représentation artistique

Les arts de représentation du Vietnam sont de formes diverses : Tuông, Cheo, Cai luong, théâtre contemporain, comédies musicales des ethnies, cirque, marionnettes, chant, danse et musique.

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Actuellement, il y a 129 groupes établis par l’Etat et fonctionnant sur le budget de l’Etat (dont 12 relevant du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, 102 des Services de la Culture, des Sports et du Tourisme ; 15 de l’Armée). Parallèlement, on compte près de 200 groupes d’artistes privés et 150 clubs artistiques qui fonctionnent essentiellement dans les grandes villes comme Hanoi et Ho Chi Minh ville.

Les acteurs et les artistes vietnamiens présentent des limites : âge moyen élevé, faible niveau de formation et ne sont pas en mesure de répondre aux exigences. Les groupes artistiques étatiques comptent actuellement plus de 5000 artistes mais ils sont dispersés sur 11 types d’art différents. Le système de formation a connu des succès non négligeables quant à la quantité, la qualité, ainsi que la diversité de la formation mais les infrastructures matérielle et technique et le corps de formateurs laissent encore à désirer. Depuis quelques années, la socialisation commence à agir dans la formation mais ce modèle de formation ne se limite que dans les grandes villes.

Les problèmes qui se posent actuellement :- Certains groupes qui se penchent trop sur l’aspect commercial de leurs activités, négligent la qualité artistique,

d’où le manque d’œuvres artistiques de qualité.- Situation alarmante des effectifs : Trop peu d’auteurs, de metteurs en scène, de chorégraphes, et d’artistes

jeunes et talentueux. En ce qui concerne les arts traditionnels, le vieillissement de la génération actuelle se heurte au manque de candidats à la formation de la relève.

- Les gestionnaires sont à la fois insuffisants en effectif et faibles en compétence pour pouvoir résoudre les problèmes de l’économie de marché, et rencontrent des difficultés quant à la socialisation des activités artistiques.

- Le piratage (cassettes, CD, droits d’auteurs) reste encore répandu et rend le marché complexe. - Il manque des dispositions législatives spécifiques pour encourager les aspects positifs et empêcher les

aspects négatifs dans la gestion actuelle des activités de représentation artistique.

�.�. Les arts plastiques, les beaux-arts, la photographie et la publicité

L’ouverture du pays et le développement du tourisme et du commerce facilitent la croissance du marché de peintures au Vietnam. Les galeries d’art apparaissent de plus en plus nombreuses. Un marché de peintures se forme de façon spontanée. Les peintres vendent leurs peintures à travers les expositions. Il apparaît de nouvelles formes d’art telles que l’installation et la performance.

Actuellement, les beaux-arts multimédias ont beaucoup d’applications dans la vie quotidienne, du design des produits, la conception des pages web à la production des bandes dessinées, le développement des jeux, la post-production des films, la communication multimédia interactive et virtuelle. Toutefois, l’application des technologies multimédias au Vietnam ne s’arrête qu’à l’impression et à la conception des publicités, faute de ressources humaines compétentes.

Depuis 1986, la publicité au Vietnam se développe rapidement et le taux de croissance annuelle depuis quelques années est évaluée à de 20% à 30%. La Fédération de la publicité du Vietnam (VAA) prévoit que dans 15 ans, la recette de ce secteur pourrait atteindre 24.000 milliards de dongs.

3. Le rôle de l’Etat dans l’industrie de création

L’Etat joue un rôle extrêmement important dans la rénovation des activités artistiques et l’innovation de l’industrie de création. Avant tout, le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme qui représente le Gouvernement dans la gestion étatique de ce domaine, doit proposer des politiques afin d’encourager la croissance de l’industrie de création. Bien qu’il s’agisse d’une nouvelle notion au Vietnam, ce secteur devrait contribuer considérablement à la croissance de l’économie nationale et créer des emplois à la population. Ainsi, il revient à l’Etat de créer des conditions favorables au développement des activités de création.

Il faut également que l’Etat accorde des soutiens nécessaires aux secteurs en difficulté lors de la restructuration afin de s’adapter au nouveau mécanisme de socialisation. Par exemple, la représentation artistique est un des secteurs qui souffre des difficultés et les soutiens de l’Etat y sont indispensables pour non seulement maintenir les établissements de formation et les institutions culturelles mais aussi pour développer de nouveaux contenus.

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En tant que l’administration chargée de la gestion étatique de ce secteur, le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme est en train d’élaborer les documents et les plans de mise en œuvre du Plan de développement des arts de représentation au Vietnam d’ici 2010 déjà approuvé par le Gouvernement. Dans ce plan, l’accent a été mis sur l’amélioration de la capacité de création des artistes et la promotion de la coopération internationale dans le domaine culturel et artistique.

Enfin, les industries culturelles exigent des politiques harmonieuses entre différents ministères et branches concernés afin de faire valoir toute création du peuple. Par exemple, le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme est chargé des politiques culturelles, alors que les autres ministères concernés comme ministère des Finances, du Plan et des Investissements ; et ministère de l’Industrie, etc. ont également leur rôle à jouer dans le développement des industries culturelles. La coopération interministérielle revêt une importance particulière et aura des contributions significatives à l’intégration culturelle et à l’amélioration de l’économie.

Je vous remercie de votre attention.

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La problématique française des politiques de soutien aux industries culturellesPar M. Dominique Wallon, Expert indépendant, ancien Directeur du Centre national de la Cinématographie (France)

L’expérience française est intéressante, car fortement développée, notamment dans le secteur cinématographique, et très diverse en fait selon les domaines. Elle met en œuvre des outils nombreux et peut donc servir de « boîte à outils ».

Les politiques françaises de soutien aux industries culturelles sont forcément spécifiques et donc non directement reproductibles. Leur développement a bénéficié de conditions favorables :- un marché, du livre, de la musique ou de l’image, suffisamment développé pour qu’il suffise de le réguler et

de le soutenir, de manière très sélective ou globale selon les domaines, sans que l’Etat doive le porter à bout de bras ou intervenir systématiquement ;

- une volonté politique constante depuis l’après-guerre en faveur de la culture et des industries culturelles ;- un certain consensus à l’intérieur des professions sur les objectifs généraux et les modes d’intervention de la

politique publique- un engagement et une capacité de négociation sur le plan international.

Elles vont cependant entrer dans une phase plus difficile : - du fait de la crise économique et financière mondiale,- de la remise en cause, par le développement des échanges et des consommations sur le réseau numérique,

du système classique de rémunération des auteurs, fondement du modèle économique des industries culturelles,

- et aussi de la remise en cause actuelle de la priorité (relative) dont la culture a bénéficié de la part de l’Etat, des années soixante au début de ce siècle.

Cette présentation sera construite en distinguant, selon une clé généralement utilisée pour l’analyse des politiques industrielles :- les actions visant à créer un environnement favorable au développement,- les actions affectant plus directement la vie et le fonctionnement de l’entreprise,- les politiques sectorielles, dont celles en faveur du cinéma, de l’audiovisuel et du livre seront particulièrement

évoquées.

(Les principales données économiques figurent dans un tableau reproduit en Annexe).

I - Politiques pour un environnement favorable aux industries culturelles

Le propre des secteurs « industriels » culturels est de croiser des objectifs culturels, immatériels, et économiques, marchands : * objectifs culturels : - vitalité et indépendance de la création artistique, - diffusion de la création et des biens culturels et apprentissage des pratiques artistiques par les publics les

plus larges, - préservation et promotion d’un patrimoine et d’une « personnalité » culturels français, francophones,

européens, ouverts sur le monde et les solidarités extérieures.* problématique économique : - dynamique de marché, - liberté de principe d’entreprises indépendantes (PME) créatives, donc prenant des risques permanents sur

des œuvres ou produits originaux, - régulation, encadrement du marché : droits d’auteur, droit de la concurrence, - protection extérieure, préférence nationale, européenne.

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Le développement des industries culturelles repose d’abord sur un environnement culturel fort, qui suppose lui-même la mise en œuvre de politiques de soutien à la vie artistique et culturelle.

1- 1 – Une politique culturelle activeElle est le fait de l’Etat comme de l’ensemble des collectivités publiques décentralisées, Villes, Régions, Départements.Certaines actions sont particulièrement déterminantes pour les industries culturelles, stricto sensu (image, livre, musique) : - aide à la création (bourses pour les artistes, commandes publiques, aides spécifiques à la création)- formation professionnelle - aide à la diffusion auprès du public- éducation artistique Par exemple, le développement des bibliothèques publiques est-il un facteur de développement de l’achat de livres par la population et une aide directe à l’édition (6 millions de livres non scolaires achetés par le réseau de bibliothèques en 2007).

1- � – La protection la plus totale des droits d’auteur est une condition absolue du développement des industries culturelles, fondement du soutien à la création artistique, et condition du développement d’entreprises d’édition (cinéma, télévision, livre, disque, etc…).

La législation des droits d’auteur a été profondément élargie et modernisée par une loi de 1985 et régulièrement actualisée depuis.

Les droits collectés par les sociétés d’auteurs (spécialisées par domaine artistique) et les sociétés de perception de droits (spécialisées par support de reproduction et de diffusion) représentent 1,4 milliard euro (à rapprocher du chiffre d’affaires - hors presse - du secteur industries culturelles de 35 milliards euro).

Une partie des fonds collectés par ces sociétés est utilisée à des dépenses d’intérêt collectif du secteur.

Si la lutte contre le piratage classique a été un succès, elle est beaucoup plus difficile face au développement sur Internet de l’échange de fichiers n’ayant pas acquittés une redevance légale. Une loi permettant un contrôle systématique de ces échanges de fichiers et un système d’avertissement et de sanction individualisé des pirates est en cours d’adoption au Parlement.

1- � – L’utilisation d’interventions économiques et financières adaptées au marché des biens culturels (production de « prototypes »)- adaptation de la fiscalité générale : TVA à taux réduit de 5,50% au lieu de 19,60% (avec une anomalie,

l’exclusion du disque de ce taux privilégié),- crédits d’impôt,- taxes parafiscales sectorielles,- fonds affectés,- avances remboursables plutôt que subventions,- aides plus ou moins proportionnées aux résultats de marché,- mécanismes de garantie de crédit bancaire : des fonds d’Etat gérés par un établissement bancaire spécialisé

(IFCIC) pour garantir les crédits bancaires.

II – Des politiques pour les entreprises culturelles petites et moyennes Les entreprises des secteurs d’industries culturelles peuvent aller de l’entreprise individuelle au très gros groupe international (Hachette pour l’édition Vivendi pour l’image et la musique, Pathé pour le cinéma etc..). La politique de soutien vise spécifiquement les entreprises petites (ou très petites) et moyennes, celles qualifiées en France d’«indépendantes », celles qui ne sont pas liées à un groupe majeur de la production et surtout de la diffusion des produits culturels.

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� – 1 – La fiscalitéCertains avantages fiscaux (crédit d’impôts notamment) sont réservés aux PME.

� – � – Le créditDe manière à faciliter un accès au crédit auprès de banques, a priori réservées à l’égard d’entreprises petites et moyennes engagées dans des productions à risque, l’Etat a mis en place, sur ressources budgétaires, des fonds de garantie des crédits bancaires. Ces fonds spécialisés par secteur (cinéma, production télévisuelle, musique, édition, presse etc..) sont gérés par un établissement financier spécialisé, de statut privé, indépendant : l’Institut de Financement des Industries Culturelles (IFCIC). Leur bénéfice est réservé aux entreprises « indépendantes » (PME).

� – � – L’information, le suivi et le conseil des entreprisesC’est une responsabilité des services du Ministère de la Culture de collecter et d’organiser l’information statistique comme d’informer et conseiller les entreprises particulièrement. En fait dans tous les secteurs ces responsabilités sont de plus en plus assurées par des organismes qui sont des relais de l’Etat (établissements publics pour le cinéma, l’audiovisuel, le livre), ou les fruits de l’organisation professionnelle du secteur et de sa concertation avec l’Etat (musique notamment).

Ces organismes relais assurent à l’intention des entreprises les fonctions de documentation, information, formation. Certains sont spécialisés dans le conseil à la gestion, d’autres dans le conseil et l’aide à l’exportation.

Ce tissu d’organismes intermédiaires, financé par ses ressources propres et des aides de l’Etat, des sociétés de droits est stratégique pour faire face à la fragilité structurelle de la plupart des entreprises.

�- �- Le problème de la concurrenceSi la petite taille, le renouvellement continu sont des caractéristiques des entreprises du secteur (innovation et créativité obligent), la tendance à la concentration en est une autre (pour contrôler le marché et assurer une péréquation des risques). Outre la législation et la politique générale de contrôle de la concurrence, des législations spécifiques ont été mises en œuvre dans le secteur cinématographique.

Au total cependant l’Etat a beaucoup de difficulté à gérer ce sujet et les restructurations à tendance monopolistique ou les atteintes à la concurrence sont aussi des caractéristiques du secteur.

III – Les politiques sectorielles

Une politique sectorielle, celle du cinéma, sera assez longuement présentée, y compris avec des rapprochements avec l’Union européenne ou des pays comme la Corée du Sud et le Maroc. La production télévisuelle et l’édition seront seulement évoquées.

� – 1 – Le cinéma

Domaine où la problématique de soutien est la plus développée, et la plus ancienne ; il sera assez longuement évoqué.

- Origines historiques :L’après-guerre et la reconstruction du pays (le cinéma fait alors plus de 400 millions d’entrées), un premier mode de soutien financier est mis en place en réaction à la pression des Etats-Unis, en 1946, pour baisser les quotas de films français dans les salles (les quotas dans les salles ont été supprimés de manière volontaire dix ans plus tard).

- Le compte de soutien :Taxe spéciale de 11% sur les billets d’entrées dans les salles, dont le produit est redistribué dans la filière cinéma, au profit initialement (et encore principalement) de la production des films.

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Le soutien total (257M e en 2007) est redistribué aux trois grands secteurs cinématographique, production (120M e), distribution (27M e), exploitation (80M e), le solde à la promotion et la diffusion culturelle.

Deux formes de soutien+ Automatique : l’importance financière du fonds de soutien permet de distribuer à chaque entreprise

cinématographique, selon une clé ajustée chaque année, un montant proportionné aux résultats obtenus par chaque film et chaque entreprise sur le marché.

+ Sélectif : près de 40% du soutien financier total est distribué sur des critères artistiques ou culturels. La procédure la plus importante est l’avance sur recettes qui aide la production des films au stade du scénario, sur des critères qualitatifs.

+ La formation, les festivals, l’exportation, les industries techniques sont aidées de manière spécifique

Trois effets principaux : + Prélèvement net sur les films non français ou non européens exclus de la redistribution du produit de la

taxe. + Redistribution dans l’ensemble de la filière (de l’écriture à la production, de la distribution à l’exploitation en

salles ou l’exportation) en privilégiant les enjeux culturels et les entreprises petites et moyennes. + Pour les producteurs système d’épargne forcée (une partie de la recette qui devait leur revenir depuis les

salles (et les diffusions à la télé) est ponctionnée par la taxe, mais leur est retournée (fortement grossie par d’autres ressources du fonds de soutien) lorsqu’ils engagent la production d’un nouveau film.

- La télévision mobilisée au profit du cinémaLa contribution des télévisions au compte de soutien, le produit de la taxe sur les recettes des télévisions (6% du CA) est partagé entre le soutien au cinéma et le soutien à la production des programmes télévisuels

Les obligations des télévisions à l’égard de la production cinématographique (et de la production télévisuelle), elles ont des obligations de financer la production en pourcentage de leur chiffre d’affaires

Les quotas de diffusion des films français et européens, comme de l’ensemble des programmes télévisuels de création

- L’importance du rôle de la fiscalité Une caractéristique majeure de ce système est l’importance de l’utilisation de la fiscalité pour soutenir les entreprises présentes sur le marché cinématographique et culturel :+ TVA à taux réduit+ Taxes spéciales de financement du compte de soutien, sur toutes les diffusions (salle 11%, télévision 6%,

vidéo 3%, téléphonie mobile 2,5%), dont le produit total (500M€) est affecté au domaine cinéma (voir ci-dessus) et à l’aide à la production télévisuelle,

+ Crédit d’impôt jusqu’à 20% des dépenses engagées par les sociétés de production cinématographique pour la production de films, remboursable même en l’absence de bénéfices imposables ;

+ Système des SOFICA, déduction de l’impôt sur le revenu des sommes souscrites auprès de sociétés de financement des films de cinéma et de télévision,

+ La possibilité d’exonération de la taxe professionnelle communale pour les salles de cinéma+ Les incitations fiscales pour le mécénat culturel des particuliers comme des sociétés+ Liste non exhaustive….

- L’importance financière de la réglementation et l’encadrement réglementaire du secteurC’est la voie législative et réglementaire (obligations de participation des télévisions à la production, quota de diffusion à la télévision) qui permet pour une large part au cinéma français de trouver des ressources importantes sur le marché.

En contrepartie de ce statut privilégié le secteur cinématographique est tenu de respecter une réglementation spécifique. Celle-ci a son origine historique dans la période de reconstruction (volonté d’assainissement du secteur dont la viabilité économique avait été menacée avant-guerre par l’aventurisme financier) ; elle est devenue la contrepartie d’un système de soutien extrêmement favorable.

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Exemples : enregistrement des entreprises, des professionnels, publicité totale des contrats, compte bancaire spécifique pour chaque production, réglementation de la concurrence, évidemment lutte contre le piratage…

- L’originalité du mode de gestion du système L’Etat, écartant intelligemment aussi bien la tradition bureaucratique et administrative que la revendication professionnelle, corporatiste, crée un établissement public, le Centre national de la Cinématographie, doté de l’autonomie financière, suffisamment souple pour travailler en étroite relation avec le secteur professionnel et exercer des prérogatives de droit public.

Quasiment tous les fonds du compte de soutien sont distribués, domaine par domaine, procédure par procédure, après avis d’une commission majoritairement composée de professionnels. La profession est ainsi associée à la mise en oeuvre concrète d’un cadre d’intervention publique défini par la loi et les textes réglementaires.

� - � – L’extension du « modèle cinématographique » de soutien en France au secteur télévisuel et vidéo

- La télévision et la production audiovisuelleReprise, au milieu des années 80, du schéma « cinéma » : mise en place d’une taxe sur les ressources des chaînes TV (publiques et privées) pour créer un fonds de soutien à la production, avec également deux modes d’affectation du soutien, automatique et sélectif. Mais une part (qui variera avec le temps) de la recette est directement versée au compte de soutien cinéma, pour aider celui-ci à résister au développement de l’offre télévisuelle.

Une distinction essentielle est faite entre programmes de stock (fiction, documentaire, animation), bénéficiant du soutien, et programmes de flux (émissions de plateau, variétés, jeux, information…) qui sont en dehors du soutien.

Régime des quotas d’œuvres audiovisuelles et cinématographiques sur le petit écran, transposé au niveau européen dans la directive Télévision sans frontières

- L’édition vidéo et les nouvelles technologiesMême schéma purement financier : taxe sur la vente des cassettes vidéo et DVD, dont le produit est partagé entre une contribution au soutien du cinéma et un système d’aide à l’édition de DVD cinémas et audiovisuels.

- L’articulation financière entre les nouvelles technologies de diffusion et les secteurs « classiques » du cinéma et de la télévisionLe principe de base est toujours le même : la production de films de cinéma est alimentée par sa diffusion, toutes les nouvelles formes de diffusion d’images qui créent une concurrence pour l’image cinématographique (et secondairement l’image télévisuelle) sans contribuer elles-même directement à la production des films doivent être taxées pour alimenter le système de soutien au cinéma :

Anciennement : télévision généraliste, thématique, câblée, satellitaire…Récemment : vidéo à la demande, recettes d’appels téléphoniques et de SMS liés à un programme télévisuel, ce nouveau dispositif avant la fin de la législature, soumettra à la contribution en faveur de la création l’ensemble des distributeurs de services audiovisuels, quel que soit le mode de diffusion, qu’il s’agisse du câble, de l’ADSL, du satellite, des fournisseurs d’accès à Internet ou des opérateurs mobileProjet Sarkozy : taxe sur les opérateurs de communication électronique 0,9% des recettes (autres que celles liées à la fourniture d’un programme audiovisuel) pour contribuer au financement de la télévision publique

Même articulation sur le plan réglementaire : directive européenne intégrant les service de médias audiovisuels à la demande à l’ensemble de la réglementation sur les services audiovisuels.

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3 – 3 Les politiques de soutien au cinéma et à la production audiovisuelle en Europe et dans deux pays « émergents », le Maroc et la Corée du Sud : des parentés avec le système français

- Les programmes de l’Union Européenne

+ La réglementation européenne : la Directive Télévision sans frontières et la mise en place d’un quota (50%) de diffusion d’œuvres européennes sur les chaînes de télévision européennes.

+ Le programme Média mis en place en 1990, renouvelé jusqu’au programme Média 2007 : 750 M€ pour 7 ans (période 2007-2013).

Domaines d’application : la production (développement des projets, aide au financement des producteurs indépendants) ; la formation ; la distribution des films (soutien automatique et soutien sélectif) ; l’exploitation (diffusion des films européens non-nationaux dans les salles de cinéma).

- Le Maroc

La politique de soutien au cinéma est en place depuis le début des années 80 et s’est développé ces cinq dernières années. Fonds de soutien géré par le Centre du cinéma marocain, alimenté par le budget de l’Etat et une contribution des chaînes de télévision: (Avances sur recettes pour la production de films de cinéma et Aides à la modernisation des salles).

Le Centre du cinéma gère un laboratoire, auquel les producteurs ont accès à des prix inférieurs au marché (européen notamment)+ matériel de tournage+ montage+ laboratoire de développement et de tirage des copies 35mm+ transfert vidéo numérique en pellicule 35

Aide au tournage de films étrangers : Les studios de Ouarzazate ont une très grande activité avec des retombées importantes sur les industries techniques et de prestations de service et sur l’emploi et la qualification professionnelle des techniciens du cinéma et de la télévision.

Les rapports avec la télévision : obligation de participation à la coproduction des films de cinéma. La production télévisuelle : Fort développement de la production indépendante (commandes de la chaîne privée et de la chaîne publique, qui réduit progressivement la production en interne), mise en place en 2007 d’un fonds d’aide sélective à la production de fictions et documentaires télévisuels. - La Corée du Sud

Caractère exemplaire de la situation du cinéma dans ce pays :+ Parc de salles en constant développement et modernisation (numérique)- 2058 écrans fin 2007 (contre 720

seulement en 2000)+ Fréquentation très élevée 159 millions en 2007 (1O5 M. en 2002, 42 M. en 1996)+ Part de marché du film sud-coréen : 51 % en 2007. Elle avait atteint un chiffre exceptionnel 64% en 2006

(avant la réduction du quota de présence des films coréens dans les salles), mais n’avait cessé de croître régulièrement depuis 10 ans, en partie sous l’effet de la mise en place de cette réglementation en 1994: 64% en 2006, 48% en 2002, 35% en 2000, 22% en 1996.

+ Nombre de films sud-coréens produits autour de 50 entre 1995 et 1999, 59 en 2000, 78 en 2002, 110 en 2006, 124 en 2007.

Rôle de l’intervention publique : Elle a été décisive pour donner les bases structurelles et un élan absolument remarquable au cinéma sud-coréen, qui ensuite a été porté par l’intérêt du public pour le cinéma, et particulièrement le cinéma national, et parle financement important des fonds et organismes financiers privés, attirés par le succès commercial du film coréen.

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+ Loi pour la qualité du cinéma dès les années 60, relance législative et organisationnelle à partir de 1973 : création de l’ancêtre de la KOFIC (Commission du Film de Corée) et nouvelle loi pour la promotion du cinéma,

+ Création de l’école de cinéma, la KAFA en 1984, + 1994 mise en application de la loi sur les quotas de films coréens : les salles doivent programmer au moins

6 films coréens, pendant 146 jours par an ; les télévisions doivent programmer 20% de films coréens, + 1998 mise en place par la KOFIC d’un fonds indépendant pour le financement des films, Korean Film

Investment Fund,+ 2003 signature d’un accord commercial bilatéral avec les Etats-Unis, comportant un engagement du

gouvernement de réduire de moitié le niveau des quotas en salles,+ 2007 le quota des films coréens en salles passe à 73 jours.

La KOFIC, organisme indépendant, à base professionnelle, dont les cadres dirigeants sont payés par l’Etat et qui travaille avec des commissions spécialisées pour chaque programme d’intervention. Les interventions de la KOFIC 5 (30 programmes environ) sont très ciblées sur des enjeux professionnels, culturels, technologiques, comme l’émergence de nouveaux réalisateurs, la production en numérique HD, la production art et essai, la formation, les échanges et partenariats internationaux.

� - � - Le livre et l’édition

- Le prix unique du livreUn des facteurs déterminant de la vitalité de l’édition française ces vingt dernières années a bien été le vote en 1981 d’une loi instituant le prix unique du livre à la vente finale au consommateur. Cette loi, partant du constat de la disparition progressive des librairies, accélérée par la concurrence croissante des chaîne de magasins spécialisés sur les « produits culturels » et des grandes surfaces, a permis aux éditeurs de fixer aux détaillants un prix imposé pour chaque livre (la marge de réduction possible est de 5%). Cela a contribué au maintien d’un réseau de librairies, en diminution certes mais assez étendu, qui est un facteur évident d’un mouvement important d’achat de livres par le public et donc d’un retour économique positif pour les éditeurs.

- Le soutien financierLe schéma peut sembler très proche de celui du cinéma : taxe spéciale, gestion du soutien par un établissement public. Il y a certes une parenté d’inspiration mais deux grandes différences. Le soutien financier redistribué à l’intérieur du secteur de l’édition et la diffusion du livre est d’un niveau beaucoup plus modeste, et par conséquent ne peut être que purement d’ordre sélectif.+ Redevance de 0,20% sur le chiffre d’affaires des éditeurs (à partir d’une certaine taille du C.A.) et de 2,25%

sur les ventes de matériel de reprographie et de photocopie,+ Gestion par le Centre national du Livre, établissement public à caractère administratif, d’un dispositif de

subventions ou de prêts à taux zéro constitué par une vingtaine de programmes d’aide à l’édition, à la traduction, à la promotion internationale, comme d’aide aux librairies,

+ Les interventions se font sur des critères d’ordre culturel, mais elles ont un certain impact économique, pour les entreprises petites ou moyennes,

+ Attribution des aides par des commissions indépendantes (auteurs, libraires, critiques, éditeurs…) spécialisées sur chacun des programmes,

+ Utilisation de l’IFCIC pour l’octroi de garanties pour l’accès au crédit bancaire de la part des libraires et des petits éditeurs indépendants.

Conclusions

1- Les préalables à tout développement des industries culturelles dans une problématique de marché régulé et soutenu par la puissance publique :- une législation sur les droits d’auteurs, moderne et appliquée ; - une politique de formation professionnelle concernant l’ensemble des filières ;- une fiscalité et un régime douanier aménagés dans un sens favorable au secteur ;- l’accès facilité au crédit bancaire ;

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- le suivi attentif du réseau d’entreprises, notamment par des agences ou des associations en rapport direct avec les professionnels.

2- Les opportunités à saisir :- le tourisme, - les tournages de films pour des productions extérieures,- l’exportation et la promotion,- et de manière beaucoup plus large les possibilités ouvertes par les nouvelles technologies et la numérisation

généralisée de la production et la diffusion de l’image et du son.

3- L’adaptation des objectifs et des moyens- le schéma français de soutien financier, prélevant au stade de la diffusion des ressources qui seront redistribués

en amont (production) et sur des objectifs structurels est stratégiquement juste ; il peut être plus délicat à mettre en œuvre lorsque le marché des diffuseurs et leurs ressources est lui-même très faible ;

- en l’absence de marché important, l’intervention peut prendre prioritairement la voie de la réglementation, protectrice et peut-être dynamisante, et du soutien financier sélectif,

- une action sur des objectifs justes et très ciblés peut avoir un impact important malgré sa modestie financière (exemples du Maroc - et de la KOFIC - pour le cinéma et l’image, du CNL en France pour le livre) ;

- la gestion associant directement les professionnels, leur déléguant des responsabilités, ou simplement reconnaissant et soutenant leurs initiatives et prises de responsabilité est généralement source d’économies ; elle est surtout un facteur d’efficacité et de mobilisation responsable du secteur.

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La culture et l’économie: l’exemple canadienMme Annette Gibbons, Directrice générale associée,Industries culturelles, Secteur des Affaires culturelles, Ministère du Patrimoine canadien, Gouvernement du Canada

Le Canada est un pays de contrastes

Vaste mais relativement peu peuplé :

- Deuxième plus grand pays du monde après la Russie d’après sa superficie- D’ici 2020, on estime que le Canada comptera environ 36 millions d’habitants

Occupant la majeure partie de l’Amérique du Nord et partageant ses deux frontières avec la superpuissance américaine

Urbanisé et développé mais très diversifié:

- La plupart des Canadiens habitent en milieu urbain et l’’urbanisation va en s’accentuant. En 2020, 85 % à 90 % des Canadiens habiteront en milieu urbain et les six plus grandes villes du Canada abriteront plus de 50 % de la population.

- Le PIB moyen par habitant était de $38 600 dollars américains/an en 2007. - La population canadienne est caractérisée par la dualité linguistique et une grande diversité culturelle - qui

sont à la fois source de richesse inestimable mais aussi de défis.

Dont la population se transforme rapidement

La population compte historiquement deux communautés linguistiques principales mais constitue aussi une des terres d’accueil les plus importantes au monde :Francophones : 22,1 % (2006)Anglophones : 57,8 % (2006)Enrichi par la présence d’une population allophone grandissante dont les langues maternelles les plus fréquemment parlées sont, en ordre d’importance, le chinois, l’italien, l’allemand, le penjabi et l’espagnolL’immigration augmente et les immigrants s’installent de plus en plus dans l’Ouest et le centre du Canada

La population augmente, mais elle est vieillissante, à l’exception de la population autochtone : Le Canada est le pays du G8 dont l’accroissement de la population est le plus élevé. En 2006, l’âgé médian de la population était de 39 ans. En 2015, il pourrait y avoir plus de gens âgés de 65 ans et plus, que de jeunes de moins de 15 ans (une première!). Le Canada compte 1,1 million d’Autochtones (3,8% de la population) dont la moitié avait moins de 25 ans en 2001. Le rythme de croissance de la population autochtone est plus élevé que celui de la population canadienne en général.

Les tendances précédentes définissent le marché culturel canadien

- Défi de réaliser des économies d’échelle en raison de la faible densité de la population

- Besoin de satisfaire à deux marchés linguistiques

- Besoin de refléter la diversité de la société canadienne

- Besoin de rejoindre l’ensemble de la population en fonction de valeurs et d’idéaux partagés

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Le secteur canadien de la culture a des retombées économiques et sociales importantes

La culture génère des revenus et de l’emploi et est une source importante de dépenses de consommation

Revenus et emplois : - Le secteur a contribué pour quelque 46 M$ au PIB du Canada et employait environ 662 000 Canadiens en

2007 – des gens hautement qualifiés à l’avant-garde de la maind’œuvre novatrice du Canada.

- Entre 1997 et 2004, les entreprises du secteur des arts et de la culture ont connu une croissance plus rapide que celle de l’économie canadienne en général (5,7 % vs 3,5 %).

- Les travailleurs du secteur des arts et de la culture habitent dans les plus grandes villes du pays, soit Toronto, Montréal et Vancouver, lesquelles représentent 64 % de la main-d’œuvre de ce secteur.

Dépenses de consommation :

- En 2005, les consommateurs canadiens ont dépensé 25,1 milliards de dollars pour des biens et services artistiques et culturels soit 5 % de plus que leurs dépenses totales pour les meubles, les électroménagers et les outils.

La culture contribue au commerce international

- Vu la petite taille du marché national, les exportations culturelles canadiennes et les tournées à l’extérieur du pays sont essentielles à la viabilité de plusieurs institutions culturelles.

- Le secteur fait la promotion du Canada dans un monde où la concurrence est de plus en plus vive.

- En 2005, les exportations canadiennes de biens et de services artistiques et culturels étaient évaluées à 5,2 milliards de dollars

- 90 % des biens et 73 % des services artistiques et culturels canadiens ont été exportés aux États-Unis en 2005.

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Le secteur canadien de la culture a des retombéeséconomiques et sociales importantes

ENSEMBLE DES AVANTAGES

Attire les investissements,les gens de talent et lestouristesFavorise la créativité etl’innovation industriellesEncourage l’espritd’entreprise

46 M$ du PIB – 3,8 % du PIB662 000 travailleurs – 3,9 %de l’emploi25,1 M$ en dépenses deconsommation

Démocratie saine

Fierté nationale

Qualité de vie

Collectivités vigoureuses

Exportations culturelles Image forte à l’étrangerRecettes destournées

Avantages internationaux

Avantageséconomiques

directs

Avantagessociaux

Avantageséconomiques indirects

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La culture favorise l’innovation

- Attire les gens de talent : « Les villes riches en ressources culturelles sont de véritables foyers de créativité et des aimants qui attirent les gens de talent provenant de tous les secteurs de l’économie. » [traduction] (Le Conference Board du Canada, 2008)

- Plusieurs villes en Amérique du Nord ont créé des grappes d’activités culturelles et constituent des « pépinières de créativité », des sources de richesse économique en elles-mêmes et des pôles d’attraction de talents dans tous les secteurs de l’économie.

- Toronto est un centre économique considérable qui compte des universités chefs de file et des industries artistiques et culturelles considérables sur le plan économique.

- Montréal est le lieu de naissance du Cirque du soleil et jouit actuellement d’une scène musicale dynamique.

- La région de Toronto-Buffalo-Rochester-Montréal compte 22 millions d’habitants et jouit d’une économie de plus de 530 milliards de dollars. C’est la 5e plus grande « méga-région » en Amérique du Nord et elle constitue la 12e plus importante économie au monde.

La culture génère aussi des revenus dans une autre industrie d’importance au Canada : le tourisme

- Les dépenses en tourisme atteignaient 70 milliards de dollars en 2007.

- Selon la Commission canadienne de tourisme, les dépenses en tourisme culturel au Canada atteignent plus de 3 milliards de dollars par année.

- En 2006, 73,2 % des Américains adultes ayant séjourné plus de 24 heures au Canada ont participé à des activités culturelles ou de divertissement

- 84 % des Canadiens ont visité un coin nouveau de leur propre pays en 2004 et 2005. Parmi ces voyageurs:

69,9 % ont participé à une activité culturelle ou récréative lors d’un voyage et 11 % ont assisté à des représentations culturelles autochtones

La révolution technologique a transformé les modes de création et de consommation de la culture

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La révolution technologique a transformé les modes de créationet de consommation de la culture

ENVIRONNEMENT PRÉCÉDENT NOUVEL ENVIRONNEMENT : CHANGEMENT RAPIDE ETCONSTANT

Publics passifs qui ont accèsau contenu de façons limitées

Les publics décident de plus en plus des modalités deconsommation (où, quand, comment) de la culture; les choixse multiplient.

Environnement opérationnelet réglementaire fermé –p. ex. la radiodiffusion

Les marchés sont plus ouverts étant donné que latechnologie transcende les frontières et augmente laconcurrence.

Les principaux acteurs sontcomme des « gardiens » –qui imposent le contenu auxpublics

De nouvelles possibilités s’ouvrent aux entreprisesculturelles pour atteindre le consommateur; il existe un grandpotentiel économique dans le domaine de la productionnumérique et de la diffusion.

La convergence des appareils, des plateformes et du contenumodifie les rôles traditionnels et transforme la chaîne de productionen un réseau complexe qui crée de nouveaux modèles d’affaires.

Démarcation claire entre lesproduits culturels; chaînes deproduction linéaire

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Le secteur de la culture canadienne tire profit de la révolution technologique

Promotion en ligne de la musique canadienne :- 34 % des jeunes Canadiens âgés de moins de 20 ans ont recours aux sites Internet de réseautage social,

par ex. Facebook, afin de découvrir de nouvelles pièce de musique- L’industrie de la musique fait désormais la promotion de ses artistes online.

Convergence entre médias traditionnels et numériques : renegadepress.com- Série primée mettant en vedette un adolescent autochtone et ses amis, dont le contenu combine éléments

télévisuels et Internet

Le moulin à images (Robert Lepage) : - Un document visuel et sonore innovateur, de quarante minutes, projeté sur les silos à grains du port de

Québec, dans le cadre des célébrations du 400e anniversaire de la ville de Québec.

La révolution technologique se manifeste dans le secteur des jeux vidéos au Canada

- De par son talent et son excellente réputation en conception de programmes, l’industrie canadienne connaît une croissance fulgurante de 16,9 % par année et le secteur attire des investissements importants de l’étranger.

- Deux des plus importants studios de conception au chapitre du nombre d’employés se trouvent au Canada : EA Canada à Vancouver (1400 employés) et Ubisoft Montréal (1400 employés).

- EA Canada est le plus important studio de conception au monde en fonction du revenu : il génère à lui seul environ le tiers du revenu de l’entreprise à l’échelle mondiale (1,2 milliard sur 3,6 milliards de dollars).

- Plus de 40 des 200 meilleurs jeux vendus en Amérique du Nord ont été créés ou élaborés au Canada, notamment les jeux de la série de Tom Clancy, Prince of Persia, et FIFA .

En guise de conclusion

- La culture est un enjeu important pour le Canada

- Le secteur des arts et de la culture a des retombées économiques et sociales importantes et se trouve au centre de l’économie créative

- Les technologies numériques interactives ont modifié fondamentalement notre façon de créer, de vivre l’expérience culturelle et d’y accéder

- Il est plus important que jamais de comprendre ces transformations technologiques afin de maximiser les bienfaits économiques et sociaux de la culture

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Séminaire régional sur « Les politiques de soutien aux industries culturelles :contribuer à une maîtrise de la mondialisation par la diversité culturelle »

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La concertation pouvoirs publics/organisations professionnelles : présentation d’un exemple français Intervention de M. Gilles Castagnac, Directeur du Centre d’information et de ressources pour les musiques actuelles (IRMA)

Avant de commencer, je précise très rapidement deux ou trois petites choses concernant l’Irma afin que vous puissiez savoir “d’où je parle”, et ainsi mieux “décrypter” mon propos.

Donc, l’Irma (Centre d’information et de ressources pour les musiques actuelles) est, comme son nom l’indique, un centre de ressources pour la musique. C’est en même temps un organisme d’intérêt général et une structure associative de droit privé. Notre fonction consiste à aider la structuration des acteurs et des activités de la musique. Ca veut dire :- que nous gérons la base de données de la profession, plus de 30.000 contacts,- que nous éditons des guides professionnels, sur les métiers par exemple,- que nous organisons des formations et développons une ingénierie de formation,- que nous mettons à disposition des fiches pratiques, des conférences, du conseil, un service d’offre d’emplois

et de stages, de la mise en réseau, etc…Ca marche plutôt bien ; notre site internet reçoit plus de 7.000 visiteurs par jour, par exemple.

L’autre particularité, c’est que nous fonctionnons sur un modèle mixte. Notre budget (2M€/an) vient autant de nos propres recettes commerciales que des subventions que nous attribue le ministère de la Culture et de la Communication. Donc, partant de ce point de vue, je m’excuse des éventuels décalages que mon intervention pourrait susciter.

Aujourd’hui, Francisco D’almeida m’a demandé d’intervenir sur « La concertation pouvoirs publics/organisations pros : présentation d’un exemple français ». Pas évident. Comment définir “un exemple” ? Moi, ce dont je peux parler, c’est d’une situation particulière, dans un pays particulier, à partir d’une expérience particulière et principalement liée à la musique.

D’ailleurs, ne sachant pas bien comment je devais adapter cette intervention à une situation que je connais mal, j’ai attendu le dernier moment pour la finaliser et je vous prie également de m’excuser de l’aspect un peu “déconstruit” que ce choix de méthode aura pu entraîné.De plus, comme nous avons pris du retard, je passe que je vais essayer de faire quelques “coupes” dans ce que j’avais prévu de dire.

Par ailleurs, même si je répète que je m’excuse par avance des décalages que mon propos pourrait avoir avec les réalités de chacun d’entre vous, c’est aussi une occasion d’illustrer la complexité du sujet des industries culturelles et donc de l’indispensable diversité des points de vues nécessaires pour en parler.

Ce matin, j’ai été particulièrement sensible au rappel, par Stany Kol, du 3e principe affirmé par la déclaration de l’Unesco signée par l’ensemble des pays autour de la table. La participation de la société civile aux débats, donc la concertation avec les acteurs, est un facteur indispensable de la diversité culturelle. C’est écrit. Je suis rassuré. Je peux donc être utile et m’exprimer. Je dois donc développer ce propos sur l’intérêt de la concertation. Pour essayer d’être utile, je vais juste proposer quelques pistes de réflexion afin de nourrir le champ du dialogue.

Cela suppose donc de poser la question : C’est quoi une organisation professionnelle ?

Les regroupements s’imposent aux professionnels pour gérer des intérêts collectifs, à commencer par les plus catégoriels. Puisqu’il s’agit de professionnels, leur premier acte collectif et solidaire peut être, par exemple, de placer des barrières à l’entrée de leur profession. C’est comme cela qu’ils cherchent à garantir leur “qualité”. Ils effectuent le “tri” (untel fait partie —ou pas— de la profession) afin de garantir eux-mêmes leur crédibilité.

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Dans cette logique, ce groupe de professionnels constitue donc une représentation de leur profession, un interlocuteur susceptible de parler au nom de cette profession. Quand ces regroupements sont constitués d’entreprises, on parle généralement de chambre syndicale. Une première action d’une chambre syndicale peut être de construire et faire signer un code déontologique, au minimum une charte. Cela correspond bien à cette première démarche de reconnaissance.

Mais bien souvent, c’est la question des chiffres qui constitue la première dynamique de regroupement. (Combien pèse notre secteur ? en CA ? en emplois ? en nombre de produits ou de prestations vendues ?…) On a besoin de se compter. Mais on a aussi besoin de se compter pour afficher ces chiffres vers l’extérieur.

Je ferai là, un parallèle avec le débat de ce matin à propos de « l’enquête d’identification des entreprises et de l’environnement des filières des industries de la culture du Cambodge, du Laos et du Vanuatu », et notamment le propos de Francisco d’Almeida quand il parlait de la difficulté à ce que cela ne soit pas perçu comme de « l’espionnage industriel » qui empêche d’obtenir les bonnes données.

Cette “méfiance” des enquêtés est un problème naturel et constant.Mais il peut se résoudre si on retient notamment deux principes :- d’une part en considérant que ce sont les acteurs (TOUS les acteurs) qui détiennent les bonnes informations

les concernant (même s’il faut les aider à les organiser),- d’autre part en en faisant quelque chose d’utile pour eux, c’est-à-dire qu’ils soient associés et bénéficiaires

de la redistribution de ces informations

S’ils ont intérêt à ce que cette observation existe, alors ils seront naturellement les premiers à y contribuer. Pour le dire autrement, j’ai indiqué que l’Irma réalisait l’annuaire des professionnels… Et bien si nous n’éditions pas cet annuaire en en faisant quelque chose d’utile pour ces professionnels, il est bien évident qu’ils ne verraient pas l’intérêt de nous donner les informations les concernant.

Un autre exemple permet d’illustrer cette logique dans la démarche ; En France, la création du Top 50 – reposant sur la réalité des ventes de disques – a, par exemple, été un acte important dans la construction du Syndicat national des éditeurs phonographiques, le Snep. Jusque là, les chiffres reposaient sur des hit-parades approximatifs ou carrément trafiqués, qui conférait à cette profession une image de gens peu crédibles. Le Top 50 a été un des premiers éléments pour changer cette image. Depuis cette époque, c’est donc cette chambre syndicale, le Snep, qui contrôle les chiffres de ventes et sert de référent pour l’analyse du marché. Et pour cette fonction – qui fait consensus – le Snep (donc chacun de ses membres) investi pas mal d’argent.

L’affirmation de ces regroupements professionnels est souvent une première étape importante que les pouvoirs publics ont intérêt à accompagner. C’est important d’être aux côtés des professionnels dès ce moment-là, voire de les aider à construire cette organisation des chiffres : d’abord parce que tout le monde y a intérêt (c’est plus sain d’un point de vue économique), mais aussi parce que cela permet aux pouvoirs publics d’être également identifié comme un interlocuteur constructif.

Parce que le but des organisations professionnelles, c’est de négocier… et le meilleur moyen d’obtenir des résultats positifs dans ces négociations c’est de bien se comprendre.Ainsi, travailler avec les organisations professionnelles sur leurs enjeux collectifs, est un moyen de permettre aux pouvoirs publics de dialoguer efficacement avec ces instances.D’autant qu’on s’aperçoit souvent qu’il existe des difficultés évidentes dans la compréhension réciproque ; par exemple, on dit souvent que « le temps institutionnel n’est pas le même que celui des entreprises ».

Donc la concertation permet de créer une habitude de collaboration. Mais cela permet aussi d’amener les organisations professionnelles sur un autre terrain – un terrain sur lequel elles n’iraient pas “naturellement” – celui de l’intérêt général.

Là, on entre dans une autre ambition. Et c’est ce qui peut permettre aux pouvoirs publics de reprendre la main dans les négociations, de fixer d’autres objectifs, de définir les règles, de faire jouer la dynamique des entreprises sur leur propre terrain. Mais là il s’agit bien d’une autre phase, plus complexe. Elle nécessite de l’ingénierie, de la compétence, de la continuité,…Là, plus que d’organisations professionnelles, on en viendra à parler

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d’organismes professionnels. Parce qu’ils ont été créés, explicitement, pour ces nouveaux objectifs ; cela fait partie de leur cahier des charges ; il y aura eu concertation, conventionnement,…

Les opportunités ne manquent pas. Mais il faut savoir les saisir… et donc avoir appris à travailler ensemble, parce que cela demande du temps pour bien se connaître et se comprendre. Reste que, du coup, c’est fragile et aléatoire. Notamment lorsque cela n’est pas validé/favorisé par un cadre réglementaire (mieux, législatif) permettant à chacun de trouver sa place et d’anticiper un cadre “stabilisé” de résultantes pour pouvoir s’engager sereinement dans ce programme commun.

A l’arrivée, c’est une bonne méthode pour intervenir sur un champ économique. Il ne s’agit pas simplement de réguler, de “pondre” des textes réglementaires dont on sait bien qu’ils seront toujours détournés (ne serait ce que pour des questions de “mondialisation”), mais que cette capacité de régulation s’appuie également sur une capacité d’incitation. C’est une manière d’encourager les bons pratiques sans remettre en cause la concurrence. Bien au contraire. Au-delà, il me fallait aussi parler “d’exemple” pour montrer comment cette collaboration contribue à la structuration et au développement économique et culturel. Là, je vais gagner un peu de temps sur l’horaire, car le meilleur exemple, selon moi, a déjà été présenté par Dominique Wallon : la fameuse Loi de 85 dite « Loi sur les droits voisins ».

Je compléterai juste son évocation, en insistant sur le processus de dialogue professionnels /pouvoirs publics qu’elle a engendré et qui dure depuis plus de 20 ans.Je rappelle que cette Loi donc a été votée en 1985, à l’unanimité du Parlement (ce qui, en France, est quand même assez rare). Aujourd’hui, les sommes réparties à partir de ces taxes représentent une des principales sources de rémunération des ayants doits, des artistes notamment.

Mais au-delà de son principe de régulation, cette Loi est également allée plus loin. Elle a installé, au-delà de ces intérêts catégoriels, des principes d’intérêt général.A la demande du ministère de la Culture, le Parlement a introduit un article qui conduit à ce qu’une partie des sommes ainsi perçues soit utilisée pour des actions d’intérêt général : formation, aide à la production et à la circulation des œuvres. Du coup, c’est tout un processus qui a ainsi pu s’enclencher.

Dés l’origine, les organisations professionnelles représentant les auteurs, les interprètes et les producteurs se sont entendues pour gérer un fond commun afin de mettre en place des programmes d’aides pour les projets. Cet organisme, le FCM (Fond pour la création musicale) gère aujourd’hui une dizaine de programmes pour soutenir des sorties de disques, des festivals, des clips, des sites internet,…L’an dernier, le FCM a apporté son soutien a près de 500 projets.

Mais cela ne s’est pas arrêté là.Avec ce dispositif, c’est tout un ensemble d’organismes d’intérêt général, dont le mien, qui ont aussi pu être institués et soutenus :- des organismes pour le soutien à l’export (Bureau Export, Francophonie Diffusion),- des organismes de ressource, des opérations pour les jeunes talents, etc…Et tout cela a, petit à petit, construit une infrastructure cogérée par les professionnels et les pouvoirs publics pour animer les chantiers prioritaires et tenter de trouver, ensemble, des solutions aux problèmes que rencontre la filière musicale.

Alors, évidemment, ce n’est pas si simple que cela. Tout le monde n’est pas toujours d’accord. Certains en font plus que d’autres. Certains professionnels trouvent cela bien complexe…Mais ce qui est sûr, c’est que cela a créé des logiques de solidarité. Cela a permit de construire des choses en commun, de définir des priorités partagées, d’organiser le dialogue au quotidien.

Mais le plus important, c’est que tout cela a permit de maintenir un continuum. C’est-à-dire de considérer que la question des industries culturelles ne concerne pas que les industries. Mais qu’il s’agisse bien de construire un environnement qui bénéficie aux artisans, aux petites et moyennes entreprises, à ceux qui développent le patrimoine, etc…

Au passage, je rebondirai en parallèle sur une autre chose qui a été rappelée ce matin : l’importance d’un statut

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pour les artistes. J’ajouterai que cette question peut aussi concerner les entreprises et que, par exemple, il existe une réflexion européenne pour la définition d’un statut juridique des entreprises culturelles. Cette réflexion s’appuie notamment sur le besoin de soutenir leur prise de risque en tant qu’employeurs.

J’indique également que cette question du continuum ne se limite pas aux acteurs. Cela concerne aussi les dispositifs. Dominique Wallon a tout à l’heure évoquer l’Ifcic, organisme de garantie bancaire, national, installé à Paris, de niveau industriel… mais on peut aussi donner l’exemple de Trempolino garantie, un petit fond, en région, portant sur des petites sommes, mais permettant à des groupes locaux d’enregistrer un disque pour pouvoir tourner ou d’investir dans l’achat d’un véhicule plutôt que d’avoir à le louer à chaque date.

Pour conclure, je reprendrai l’interrogation sur les nouvelles technologies et le piratage.En effet, à quoi sert cette réflexion alors que le marché du disque s ‘écroule ? Problème de “riches” ? Opportunité pour les autres ? Là aussi je crois qu’il y a besoin d’une solidarité culturelle.

Les industriels se sont emparés des DRM (Digital right management). Aujourd’hui, ils sont en train de disparaître en tant que MTP (mesures techniques de protection). Mais les DRM ne se limitent pas à cela. C’est aussi l’occasion d’apporter une plus-value aux fichiers numériques qui circulent : qui a créé cette œuvre ? dans quelles conditions ? comment en savoir plus sur son travail ? etc…

Cette question est bien d’ordre patrimonial et concerne aussi des processus de mondialisation… On en parle peu. C’est dommage et, rapidement, très dommageable si on ne fait rien.

Merci de votre attention.Merci de votre accueil.

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Séminaire régional sur « Les politiques de soutien aux industries culturelles :contribuer à une maîtrise de la mondialisation par la diversité culturelle »

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Intervention de M. Lionel RequillartDirecteur général de l’Association “Artisans d’Angkor” (Cambodge)

Artisans d’Angkorprésentation 2008

Artisans d’Angkor estprofitable pour la

4eme annéeconsécutive et

contribue directementet indirectement al’amélioration des

conditions de vie de5000 familles dans la

Province deSiem Reap

Programme REPLIC(3ans):

Artisans d’AngkorProject UE

Creation d’uneSociete Mixte(participation

publique et privee):Artisans d’Angkor

Création desChantiers-Ecoles

Centre de formation(Ministere de l

EducationCambodge– Ligue

Francaise del’Enseignement et

d’Educationpermanente)

1992 200820031998

Les grandes datesd’ Artisans d’Angkor

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Les activités d’Artisansd’Angkor

Sculpture sur pierre

et sur bois

Peinture

sur soie

Polychromie,

lacque et dorureMétiers de la

soie

• un modèle de dévelopement durable des Arts et de l’ArtisanatFormation des jeunes ruraux défavorisés pour leur donner une vocation et desrevenus

• conditions matérielles exceptionnelles dans l’ environnement actuel dupays :– Salaire moyen: 182 $/ (supérieur a la moyenne nationale)– Soins médicaux– Assurance 24/24h– Autres avantages(cantine bon marché, garderie, parking)– Proximité domicile lieu de travail – le modele des ateliers ruraux

• Une participation forte des salariés et artisans au capital des AA:L’Association “Artisanat Khmer” détient 20% du capital des AA

une entreprise à la pointe du progrèssocial et créatrice d’emploi…

L’effectif représente au 30 octobre 2008 1,124 personnes dont 825 artisans répartis dans 12 ateliers ruraux.

EVOLUTION DE L’EFFECTIF

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Promouvoir l’art et l’artisanatKhmer au Cambodge et à

l’international

Durée de la formation– initiale 3 mois a 1 an – complément trimestriel selon besoin

Les critères de selection• Préférences données à de jeunes ruraux défavorisés, sachant lire et écrire• Dextérité manuelle et vocation de travailler manuellement• Avoir une sensibilité artistique et ambition d’acquérir une véritable spécialité• S’engager respecter les critères de qualité• Etre garanti par un membre de sa famille ou de son institution

Processus de selection• Test d’enseignement general• maitrise Lecture et ecriture• Test d’aptitue technique (dessin volume)

Des conditions matérielles exceptionnelles dans l’environnement actuel dupays:– Formation gratuite– Allocation des le 1er mois d’ínsertion:– Avantages sociaux comme les autres artisans

une formation chez Artisansd’Angkor

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Les défisd’Artisans d’Angkor

• L’apprentissage et le maintien d’un haut niveaude qualité

• Une évolution très rapide de l’origine des visiteursen. Caucasiens Asiatiques

• Adapter notre production face aux fluctuationsfortes du marché touristique

• des hausses de couts de production• L’attractivité nouvelle des emplois administratifs

“Participer au renouveau de l’Artisanat cambodgien:

Une culture pérenne du vrai à l’interieur et du beau à l’extérieur

Raison d’êtred’Artisans d’Angkor

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Intervention du représentant de l’Association laotienne de l’ArtisanatPar Mme Rassanikone Nanong, Présidente

Au nom de moi-même, de l’Association des Artisans Lao représentant des artisans Lao, je voudrais remercier l’OIF de me donner cette occasion pour vous présenter l’activité principale de notre Association à ce séminaire et pour pouvoir échanger les expériences avec d’autres pays de la région. En même temps, je souhaite que ce séminaire nous apporte beaucoup de succès et de coopération.

L’Association des Artisans Lao (AAL) est une organisation non gouvernementale, sans profit et apolitique. Elle a été établie au 1er Avril 1998 sous les auspices de la Chambre de commerce et d’industrie nationale.

Les objectifs de l’AAL :

- Unifier et préserver les produits artistiques lao pour le but de promouvoir les affaires, la gestion, la promotion et le développement des entrepreneurs locaux aussi bien que les membres et non membres de l’AAL. L’amélioration des produits aussi bien que la quantité et la qualité pour la croissance durable afin de répondre à la demande continuelle de la société et des marchés.

- Unifier et promouvoir aussi bien l’identité de l’artisanat Lao ainsi que la modernisation des arts culturels des différents groupes ethniques dans le but du développement durable.

- Promouvoir et encourager les artisans lao à produire plus les produits artisanaux pour les marchés locaux et pour les exportations.

- Améliorer la qualité et la valeur des produits artisanaux pour que ces produits soient commercialement acceptables pour les clients.

- Démontrer aux étrangers, expatriés, aux différentes organisations internationales, aux visiteurs... la valeur de la culture laotienne, les motifs traditionnels des produits artisanaux qui sont uniques et sophistiqués, beaux et pleins de significations.

- Faire comprendre aux laotiens la situation actuelle des produits en comparaison avec ceux de différentes provinces et ceux des autres pays. Faire comprendre aux artisans la qualité et le standard des produits artisanaux correspondant aux besoins des clients pour pouvoir accéder aux différents niveaux des marchés.

Les membres d’AAL :

L’AAL avait commencé en 1998 avec 23 membres de différentes unités et secteurs de production des produits artisanaux basés à Vientiane.

Le nombre des membres a augmenté jusqu’à 95 en 2004 et arrive à 129 membres en 2008 basés dans 7 provinces.

L’AAL se compose de 7 secteurs de production différents :1- Textiles2- Rotin, Bambou, Coco, papiers de mûrier, fibres naturels.3- Bijouterie en argent, or ....4- Produits culturels5- Poterie

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6- Produits recyclés : les accessoires et objets en bois, les cornes des buffles, le fer et métal...7- Produits organiques : produits cosmétique, produits alimentaires.

Les activités principales de l ‘AAL :

- Le Festival des artisans Lao du 1er au 5 Novembre de tous les ans depuis 2002. Ce Festival est devenu une grande fête de l’année et aussi la fête nationale pour les artisans lao de se réunir, échanger les expériences. A cette occasion, les artisans peuvent exposer et vendre leurs produits, rencontrer des clients..., envoyer leurs nouvelles créations aux concours des meilleurs produits de l’année, participer au séminaire sur le développement de l’artisanat lao, et faire la démonstration de la production des produits artisanaux.

- La foire artisanale tous les trois mois pour promouvoir les produits de chaque secteur de production.

Les services de l’AAL :

- Galerie Ekkalack Lao qui a pour le but de : • présenter et vendre des produits artisanaux des membres d’AAL et des villageois, • produire sur la commande, • fournir aux membres les sources d’informations concernant le marché d’artisanat, le développement

des designs.

- Laboratoires Textiles pour tester le standard de la qualité des tissus. En même temps fournir le label « Chai Lao » pour certifier la qualité a ceux qui passent le standard.

Les projets de l’AAL :

- Projet AAL-UNIFEM pour renforcer l’économie des femmes du secteur textile dans un village très pauvre aux alentours de Vientiane.

- Projet AAL/ EU-Asia Crafts Match pour établir le système IT incubateur.

Les soutiens du gouvernement Lao :

1- 1er Novembre, Journée Artisanat Lao par le Premier Ministre2- Loi de promotion de l’artisanat Lao : • approuvée par l’Assemblée nationale, No 95/ASN en date du 25/07/2008 • Decret du Président de la République, No 109/PP en date du 18/08/20083- Festival des Artisans Lao du 1-5 Novembre, autorisé par le Cabinet du Premier Ministre.

Les difficultés de l’AAL :1- manque d’un centre de promotion de l’artisanat au niveau national qui serait utile en même temps pour la

formation, l’exposition et les ventes, pour la rencontre entre des producteurs artisanaux et aussi avec des clients, ... et le musée.

2- manque d’école pour former les « designer ». Notre grand potentiel pour le moment c’est de travailler avec l’école des beaux-arts.

3- le réseau entre les différentes organisations locales concernées n’est pas encore bien établi et ne développe pas encore assez de coopération.

A l’occasion de ce séminaire, comme responsable de l’AAL, je vous présenterai quelques idées à échanger avec d’autres participants de l’OIF pour établir des réseaux entre les membres des pays de l’OIF régional pour échanger les expériences, la technique appropriée, la coopération en tant qu’organisation, association ainsi que les affaires privées.

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Les industries CulturellesLa musique au LaosIntervention de M. Douangmany Soliphanh, Directeur-Adjoint de Lao Art Media (RDP Lao)

• la RDP lao est un pays qui a sa diversité culturelle authentique grâce à sa pluri ethnie possédant sa propre musique et sa chanson relative à leur vie quotidienne

• Actuellement la production musicale a connu un grand essor de la chanson et de la musique qui, combinées à la promotion sont devenues petit à petit le produit culturel préféré de la société.

• La musique lao d’aujourd’hui se compose de plusieurs sortes telle que: Traditionnelle, Folklore, Contemporain (Pop, Rock, Hip-hop…)

• A nos jours, les acteurs de studio d’enregistrement comptent une dizaine de studios et 5 maisons de production privée équipées du système Home studio numérique. La capacité de production est 3 disques/mois.

Les consommateur des produits musicaux sont :• Les Stations de Radio (une vingtaine),• 3 Stations de Télévisions • Les acteurs du service de publicité surtout pour organiser les concerts et les évènements publicité• Le publique en général 21,6 % de la population.

Les contraintes : • Le coût de la production n’est pas rentable par manque de consommateur parce que le marché est très

modeste et cela dépend du pouvoir d’achat des consommateurs.• Le droit d’auteur vient d’être promulgué. Il y avait souvent des viols du droit d’auteur. • La concurrence joue un rôle important avec le pays voisin qui a presque la même origine de langue.• Le ressource humaine est insuffisamment qualifié, les acteurs sont plutôt des amateurs.• Le manque de ressource financière et aussi de crédibilité.

Les attentes dans l’avenir proche:• Il faut qu’il y ait des formations professionnelles dans la filière concerné (Producteurs, compositeurs,

musiciens, artistes….)• il faut qu’il y ait des soutiens institutionnels ou gouvernementaux concernant des règlementations. • il faut du renforcement de l’identité nationale ainsi que l’interne et international. • il faut du fond pour soutenir la production musicale.

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Intervention du représentant de l’Association des musiciens vietnamiensPar M. Cat Van, Compositeur, Chef du Secrétariat de la rédaction, Revue de la Musique du Vietnam, Association des Musiciens du Vietnam

L’Association des Musiciens du Vietnam est une association à vocation politique, sociale et professionnelle, relevant de la Fédération des Associations de la Littérature et des Arts du Vietnam. Fondée en 1957, l’Association a reçu l’année dernière, lors de son 50ème anniversaire, l’Ordre de l’Etoile Jaune, distinction la plus noble de l’Etat du Vietnam, accordée aux musiciens vietnamiens. A travers plus de 50 ans d’existence et de développement, l’Association compte actuellement plus de 1000 membres avec plus de 20 sections réparties sur tout le territoire du pays. Nous sommes fiers de voir 14 compositeurs décorés du Prix de Ho Chi Minh et 75 autres du Prix de l’Etat en matière de littérature et d’arts… Ces distinctions traduisent une reconnaissance de la contribution importante de l’Association dans la lutte de plus de 30 ans pour la libération nationale de 1945 à 1975 au travers de 2 longues et atroces guerres.

L’Association a pour mission de construire une musique vietnamienne moderne, riche en identité nationale, répondant aux exigences de l’oeuvre de construction et de défense de la Patrie vietnamienne socialiste, dans l’esprit d’intégration et de développement. Les activités de l’Association sont ainsi ciblées aux domaines de composition, de représentation, de recherche et critique et de formation. Elles se concentrent aux thématiques suivantes :

1. Améliorer le professionnalisme des membres à travers des activités concrètes pour chaque domaine de spécialité.

2. Organiser des ateliers annuels de création

3. Organiser des conférences et des séminaires

4. Participer aux grandes activités culturelles du pays.

5. Sélectionner les œuvres et les recherches en musique pour décerner les prix annuels.

6. Participer aux activités régionales et mondiales en musique. Notre centre de Protection des Droits d’Auteurs du Vietnam, fondé en 2004 et étant membre de l’Organisation Mondiale des Droits d’Auteurs (CISAC), mène des échanges dans le domaine de musique avec un certain nombre des pays dans la région et dans le monde.

Afin de faire connaître les activités susmentionnées, l’Association dispose de son propre organe de porte-parole, Revue de la Musique du Vietnam, qui a vu le jour dès les premiers jours de l’établissement de notre Association. Il s’agit d’un mensuel, réservé aux membres de l’Association et aux amateurs de musique. Toutefois, la distribution de la revue ne connaît pas encore un réel développement et la revue n’occupe pas encore la place qu’elle mérite dans la presse nationale.

Le point fort des musiciens vietnamiens, aussi bien compositeurs que musiciens, c’est qu’ils ont été formés soigneusement dans des pays de culture musicale avancée comme l’ex-Union Soviétique, la Russie, la Pologne, la Hongrie, la Bulgarie, l’Allemagne, la Chine, la Corée et plus récemment la France, la Belgique, le Canada et dans certains autres pays. Ce contingent se concentre essentiellement sur la composition et la représentation de différents genres de musique académique, comme la symphonie, la musique de chambre, le chœur, l’opéra, etc. Récemment, avec le développement de l’économie de marché, ce type de musique « sérieuse », de la composition jusqu’à la représentation, risque de se perdre, faute d’auditeurs et de spectateurs. Les tendances musicales populaires, occidentales se répandent au Vietnam et attirent la plupart du jeune public. Ceci suscite des inquiétudes et constitue des anomalies aux activités musicales du pays. La musique traditionnelle de longue

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date connaît aussi le même risque, bien que l’UNESCO ait reconnu des types de musique du Vietnam comme patrimoine culturel immatériel du monde, comme la musique royale de Hué, l’espace musical des Gongs de Tay Nguyen, et prochainement le Quan ho et le Ca tru.

A la difficulté provenant du manque de formation du public aux genres de musique académique s’ajoute une autre difficulté : Les bonnes œuvres de musique des auteurs vietnamiens, bien qu’ayant reçu des prix annuels de l’Association des Artistes, ne peuvent être présentées au public, faute de moyens financiers réservés à cet effet.

La diffusion à la radio et à la télévision des œuvres de musique académique des auteurs vietnamiens se voit de plus en plus restreinte, tant quantitativement que qualitativement. Il n’en reste que des émissions d’œuvres classiques de compositeurs occidentaux et ce, sur financement des sponsors et souvent programmées à des heures très tardives

L’Association des Musiciens vietnamiens souhaite des soutiens à plusieurs égard, surtout le financement pour organiser des festivals annuels de musique au cours desquels seront présentées des œuvres de musique académique vietnamienne de tout genre afin de pouvoir promouvoir la musique vietnamienne dans la vie quotidienne, contribuant ainsi à élever le niveau de culture musicale du public dans des conditions encore très limitées en éducation musicale chez les auditeurs. D’autre part, l’Association souhaite aussi d’avoir des opportunités de contact, d’étude, d’échanges d’expériences multilatéraux à travers des activités professionnelles diverses et variées avec des musiques développées dans le monde.

Que notre séminaire soit couronné de succès ! Bonne santé et bonheur à toutes et à tous !

Merci de votre attention.

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Quelques lignes sur les éditions au VietnamPar Dr. Tran Doan Lam, Directeur et Rédacteur en chef, Maison des Éditions The Gioi (Vietnam)

I. Situation générale

Les éditions au Vietnam datent depuis très longtemps, elles se développent peu à peu, du niveau très rudimentaire (impression à planchette en bois, en pierre) aux technologies et moyens modernes. Actuellement, il y a 55 maisons d’édition dans tout le pays, des dizaines de milliers de maisons du livre privées, d’ateliers d’impression, de distributeurs. Les maisons du livre ateliers d’impression peuvent être des établissements privés ou publics ou des sociétés mixtes ou à actions..

Les 55 maisons d’édition au Vietnam se différencient par leurs tutelles : tutelle des ministères (Maison d’éditions du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme), tutelle des associations (Maison d’éditions de l’Association des Ecrivains, celle de l’Association des Beaux-arts), tutelle des administrations locales (Maison d’éditions de Hanoi, celle de Ho Chi Minh ville), tutelle des établissements éducatifs (Maison d’éditions de l’Université nationale).

La population du Vietnam compte environ 84 millions d’habitants dont entre 65-70% vivent à la campagne. Le marché des livres est de ce fait essentiellement regroupé aux grandes villes, surtout à Hanoi et à Ho Chi Minh ville, où le niveau de vie des habitants, relativement élevé, leur permet un budget destiné aux livres, pour l’amélioration du niveau intellectuel. Ces dernières années, l’Etat du Vietnam a accordé une attention particulière au développement du secteur d’édition, en promulguant des politiques conformes pour encourager le secteur à atteindre le taux moyen fixé à 4 livres/habitant. Toutefois, il faut reconnaître que la structure des titres édités reste déraisonnable : 80% des livres sont des manuels scolaires réservés aux élèves, aux étudiants. L’encouragement des différentes ressources de la société pour les éditions permet une meilleure exploitation des potentialités de la société ainsi que de la matière grise de toutes les populations. La ratification du Vietnam de la Convention de Berne en 2006 crée des conditions favorables aux échanges avec d’autres pays dans le monde. Un grand nombre de livres étrangers dont le droit d’auteur a été payé ont été traduits en vietnamien pour les lecteurs vietnamiens en vue de l’amélioration de leur niveau intellectuel.

D’autre part, l’Etat accorde des soutiens nécessaires à des maisons d’éditions spéciales comme la Maison d’éditions de la Culture des Ethnies ou la nôtre, Maison d’éditions The Gioi. Le Vietnam est un pays de 54 ethnies de cultures différentes. La préservation des identités culturelles et la promotion de la diversité culturelle dans le contexte actuel de la régionalisation et la mondialisation vaste et profonde est un impératif. Ainsi, le Vietnam a des politiques de soutien aux éditions des livres pour les lecteurs des minorités ethniques, notamment celles des régions reculées ou des régions défavorisées sur le plan socio-économique. Parallelement, avec la politique d’ouverture et l’intégration du pays entamé depuis 1986, il devient nécessaire de promouvoir, dans la région d’Asie du Sud-Est et dans le monde, l’image du pays, du peuple et les potentialités économiques, socio-culturelles. Le vietnamien n’étant pas une langue connue comme l’anglais ou le français, les éditions The Gioi, en tant qu’établissement unique au Vietnam chargé des publications en langues étrangères, devient le fournisseur des informations diversifiées sur le Vietnam aux lecteurs du monde entier, contribuant ainsi à la promotion des échanges internationaux. Nous sommes toujours conscients de la préservation de l’identité culturelle du pays, de la diversité culturelle tout en accélérant le processus d’intégration dans le monde. Etant pays membre de la Francophonie, le Vietnam doit encore promouvoir les cultures des autres pays francophones membres auprès des lecteurs nationaux. C’est pourquoi, notre programme annuel inclut toujours des ouvrages en français sur le Vietnam et ceux traduits du français en vietnamien pour servir deux catégories de lecteurs : les étrangers et les Vietnamiens. Le programme d’aide à la traduction Nguyen Van Vinh géré par l’Ambassade de France au Vietnam auquel nous participons depuis une dizaine d’années, apporte effectivement de bons résultats. Les livres traduits en vietnamien sur financement de ce programme, sont très utiles pour les lecteurs vietnamiens, surtout les jeunes, les étudiants et les élèves. Le Vietnam a également un programme d’aide financière à la sélection et la traduction de bons ouvrages des auteurs vietnamiens en langues étrangères et des ouvrages célèbres d’auteurs étrangers en vietnamien et ce, au service de la politique d’intégration mondiale.

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II. Problèmes

• L’envergure des éditions du Vietnam est encore très limitée ; l’infrastructure est trop faible pour pouvoir apporter une contribution considérable au budget annuel du pays.

• Le marché est restreint et se concentre principalement à deux grandes villes, Hanoi (environ 6 millions d’habitants) et Ho Chi Minh ville (environ 8 millions d’habitants). Les livres ne sont pas suffisamment distribués dans les campagnes, les régions reculées et lointaines, les régions en difficultés ou chez les minorités ethniques.

• Les maisons d’éditions sont concurrencées par les médias électroniques, les divertissements tels que le cinéma, les jeux en ligne. Ainsi, le temps réservé à la lecture se voit considérablement réduit.

• La récession économique mondiale a une mauvaise influence sur le budget familial. On doit d’abord satisfaire les besoins de premières nécessités : alimentation, habillement, frais médicaux. Les dépenses pour les publications sont ainsi négligées.

• La concurrence des maisons d’éditions étrangères. Ces dernières peuvent prochainement ouvrir des bureaux de représentation au Vietnam. Les éditions nationales se trouveront ainsi dans une rude concurrence. En plus, les pays anglophones surtout la Grande Bretagne et les Etats-Unis chercheront certainement à étendre leurs cultures, l’usage de leur langue au Vietnam.

III. Attentes

• Le Vietnam doit avoir des politiques pour soutenir la modernisation de l’infrastructure, l’élargissement de l’envergure des maisons d’éditions, établir les groupes édition-impression-distribution afin de créer des conditions favorables à tout le processus, depuis la production jusqu’à ce que les livres arrivent aux consommateurs-lecteurs.

• L’Etat doit avoir un programme d’édition à long terme pour certaines maisons d’éditions avec des orientations claires comme, par exemple, livres aux habitants des régions reculées, des minorités ethniques, livres d’informations pour les relations extérieures.

• Il faut mobiliser les ressources disponibles dans la société pour développer le secteur d’édition aux Vietnam et pour encourager la lecture chez les Vietnamiens, pour faire en sorte que la société vietnamienne devienne celle de lecture et d’apprentissage.

• Il faut accélérer les échanges culturels. Il faudrait établir un mécanisme de coopération en matière d’édition – sous tutelle de l’OIF – entre pays membre de la Francophonie afin de promouvoir davantage les cultures de la communauté, surtout la culture et la langue françaises. Le renforcement de la compréhension mutuelle entre les membres est un facteur extrêmement important dans nos efforts pour la promotion d’une diversité culturelle dans l’unité.

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Intervention de M. Olivier SieberDirecteur d’Apsara TV (Cambodge)

Je m’appelle Olivier Sieber et je représente au Cambodge le groupe français de communication Asialis qui gère depuis trois ans la chaine de télévision Apsara TV et la radio FM 97. Nous produisons également des films d’entreprise et des spots de publicité, nous possédons un studio d’animation 3D dans lequel nous employons des jeunes handicapés, un magazine de télévision, une structure de création de sites web, une boutique de télé-achat, un bar-restaurant et une galerie d’art.Je suis très flatté d’être invité aujourd’hui à participer à ce colloque en tant que professionnel de la culture et en tant que représentant d’une chaîne de télévision cambodgienne car, comme vous pouvez le constater, je ne suis pas vraiment cambodgien et que le plus souvent la télévision n’est pas considéré comme un instrument culturel.Mais j’ai appris qu’ici au Cambodge tout était possible et il semble que dans la Francophonie également, ce dont je me réjouis.Je vais donc me permettre de vous faire part de mon action depuis 3 ans à la tête d’Apsara TV et de certaines des réflexions qu’elle m’a inspirée dans ce contexte typiquement cambodgien.Je dirige une chaine de télévision cambodgienne généraliste, Apsara TV, qui existe depuis 1996 et qui bien qu’appartenant au parti au pouvoir, le PPC (Parti du Peuple Cambodgien) est une chaîne privée sans aucun subside ni aide de l’Etat et qui ne vit que de ses recettes publicitaires.Depuis mon arrivée, Apsara TV émet 24h/24 en khmer sur tout le territoire cambodgien et est reçue en direct et en clair en France depuis un peu plus d’un an sur les réseaux adsl (free, orange, neuf).Depuis peu, nous tournons même une partie de nos programmes en HD dans un souci constant d’amélioration de notre qualité.Je suis français, je ne parle pas le khmer, je suis à priori très étranger à la culture cambodgienne mais cela n’a pas empêché les propriétaires de la chaine de ne vouloir que des français pour la diriger et la développer en nous demandant en plus qu’elle continue à être un représentant digne de la tradition cambodgienne et de montrer l’exemple.En faisant cela, le PPC savait qu’il confiait à un étranger et en plus à un français (ce qui n’est pas neutre dans cette région) un instrument au pouvoir très important tant à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur.En effet la production et la diffusion télévisuelle représentent un grand enjeu culturel, financier et politique dans notre monde global actuel comme on peut le constater avec les films et programmes de télévision des USA qui offrent un modèle d’identification à la culture américaine pour le monde entier et dont la vente internationale représente un des tous premiers postes d’exportation de ce pays.Etait-ce une mission Impossible ? Que nenni.En définitive, tout a été assez simple, il a suffi de positiver tous les manques et tous les problèmes que nous avons pu rencontrer ici au Cambodge.Comme dans la télévision nous sommes quand même une vraie industrie avant d’être une industrie culturelle, nous avons étudié jour après jour notre marché, nos clients, afin de fabriquer les produits qui pouvaient les intéresser et que nous pourrions leur vendre afin de gagner de l’argent, de faire des bénéfices et donc de garantir l’existence et le développement de notre société et des 200 personnes qui y travaillent.Il est par exemple fascinant de constater que la presque totalité des foyers cambodgiens possèdent un poste de télévision même si l’électricité publique n’arrive pas chez eux.Nous avons également étudié ce que faisaient nos concurrents qui en l’espèce sont six chaînes de télévision et des cablo-distributeurs.Les cablo-distributeurs piratent environ 70 chaines internationales chacun et les chaines de télévision proposent les mêmes programmes de divertissement aux mêmes heures, concerts, karaokés, boxe cambodgienne et séries asiatiques à l’exception de TVK la chaîne nationale, un peu plus culturelle et politique.Nos premiers clients sont nos téléspectateurs mais nos vrais clients sont les annonceurs publicitaires mais ici nous sommes très gâtés, il n’y a aucune mesure d’audience objective donc on est tous les premiers et les meilleurs et nos interlocuteurs dans les agences, chez les annonceurs publics et privés ne se préoccupent en général pas de la qualité de nos programmes ni de notre audience mais presque uniquement des avantages que nous pouvons leur consentir.

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En ce qui concerne la politique et la censure, nous avons eu l’extrême chance de pouvoir travailler de l’intérieur avec les dirigeants du pays et de pouvoir nous expliquer sur chaque projet ou réactions d’incompréhension et parfois d’indignation des téléspectateurs.Enfin, nous avons été confrontés très vite à la triste réalité de la culture et de la connaissance au Cambodge due en grande partie à son histoire récente : peu de créateurs, d’écrivains, d’artistes, d’intellectuels, très peu de professionnels et de techniciens, une éducation d’un assez faible niveau qui empêche la plupart des gens de bien connaître leur histoire et le monde qui les entoure avec par-dessus-tout une très mauvaise habitude de la copie et du piratage.Toutes ces constatations, bien loin de nous abattre, nous ont fait comprendre que nous avions l’opportunité et la chance extraordinaire de pouvoir fabriquer au Cambodge une chaîne qui pourrait être différente, intéressante et utile pour la population et la création en mêlant ce que nous avons tous appris, la culture, l’information et le divertissement, et de pouvoir le faire sans concurrence.Apsara TV est donc devenue en trois ans une chaine locale très remuante, novatrice et éclectique destinée à ouvrir l’esprit et la curiosité des gens sur leur pays et sur le monde qui les entoure.Pour le moment, notre public est surtout composé de l’élite culturelle et économique du pays, les étudiants, mais nous commençons à avoir des retours favorables de la part des populations plus défavorisées.Et depuis un an, nous travaillons pour un nouveau public, les cambodgiens de France qui veulent savoir ce qui se passe réellement dans leur pays.C’est pour cette raison que nous commençons à produire des émissions en khmer et en français étant encouragés dans ce sens par beaucoup de nos téléspectateurs tant cambodgiens qu’expatriés, ceux-ci pouvant enfin suivre les programmes d’une chaîne cambodgienne.Nous produisons actuellement environ 3 heures de programmes frais par jour en comptant le journal télévisé de 30 minutes.Voici quelques exemples des programmes que nous avons produits nous-mêmes et mis à l’antenne :Serey Sousday Pormean, une émission quotidienne de 26 minutes à 6h30 du matin destinée à ouvrir l’esprit des gens sur l’international et la culture de leur pays, en présentant les événements et les hommes qui ont marqué le monde et l’histoire, aux fêtes nationales, aux événements culturels de Phnom Penh et du Cambodge.Intermezzi : une émission musicale hebdomadaire qui chaque vendredi présente toutes les musiques et en particulier la musique classique, le jazz et les musiques du monde. Chaque vendredi, nous proposons une émission consacrée en alternance chaque semaine soit à l’environnement et au développement, soit aux entreprises du pays, à la santé, aux nouvelles technologies, etc… Nous diffusons la plupart des événements culturels et artistiques organisés à Phnom Penh et dans tout le Cambodge avec en particulier ceux présentés par le Centre Culturel Français, concerts, théâtres, expositions, nuits d’Angkor, cirque avec Phare Ponleu…Par exemple, en ce moment nous diffusons chaque jour 3 minutes de reportage sur les deux festivals de la photo de Siem Reap et de Phnom Penh.Chaque lundi, nous interviewons tous les hommes politiques du Cambodge, tant nationaux qu’internationaux.Nous avons créé deux talk show qui présentent tous les hommes et femmes actifs de ce pays,Chaque samedi, nous produisons et diffusons une émission consacrée aux nouveaux talents, chanson, danse, acteurs, réalisateurs video, etc…Nous produisons un grand nombre de reportages et documentaires sur la vie quotidienne dans les villages, sur le développement du pays, Nous assurons la diffusion in extenso du procès des khmers rougesLa semaine prochaine, nous lançons une émission quotidienne produite en France et au Cambodge afin de créer un lien entre les deux communautés et une meilleure connaissance mutuelle.Et tout cela sans oublier les karaokés en direct, les concerts de musique populaire, les séries internationales, les conseils de beauté et de santé, le taichi tous les matins et tout ce qui constitue le quotidien qu’une chaine généraliste.Tout semble idyllique mais ça ne l’est pas du tout car même si notre image est très bonne, nous sommes confrontés à de véritables problèmes pour la transformer en vraie réussite culturelle et commerciale.En effet, le marché publicitaire local est très faible et ne suffit pas à faire vivre toutes nos chaînes de télévision et c’est pour cette raison que j’ai été amené à diversifier nos activités autour de la télévision.Nous avons peu de ressources humaines locales tant du côté de nos agents que du côté des participants et des invités à nos émissions.Il m’est par exemple impossible de monter une émission sur les livres et la lecture car personne ne peut l’assumer ni la produire.

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Je n’ai encore jamais rencontré un auteur capable d’écrire une série télévisée locale de qualité quelle soit courte ou longue ni des producteurs locaux capables de m’apporter des projets originaux et viables sur la durée.Nous n’avons que très peu de journalistes et quasiment aucune équipe complète de production.Du côté des pouvoirs publics cambodgiens, on constate assez peu de réceptivité car la culture n’est pas encore reconnue comme un élément essentiel du développement du pays et il existe une vraie incompréhension du rôle que peut avoir la télévision dans le développement du pays.Les responsables français et de la francophonie locaux reconnaissent, ce que nous faisons mais ils ont peu de projets d’envergure et de qualité, aucune vraie action de communication et évidemment jamais d’argent.Nous avons le même positionnement par rapport aux élites mais c’est une population difficile à comprendre et à intéresser.Il ne faut pas être petit chez les grands alors que nous représentons pour beaucoup un désir de grandeur, d’histoire, d’art de vivre, de culture…Pour résumer, tout ce que nous faisons pour la Francophonie et la France est considéré comme un dû et depuis 3 ans, on ne m’a jamais demandé si ce que je faisais avait un coût et même plus, on est très exigeants avec nous comme si nous étions à leur service.Même les ONG qui sont 2000 au Cambodge ont la même attitude : faire leur promotion d’accord mais gratuitement.Heureusement que j’ai les américains, les coréens, les japonais, les chinois et les malaysiens pour comprendre ce que nous pouvons leur apporter de qualitatif dans leur communication commerciale et qui paient tout en étant très fiers de travailler avec des français.Ce sont à peu près les seuls sponsors qui s’intéressent au contenu de nos émissions.Bien sûr, comme nous sommes d’incorrigibles optimistes et que nous croyons aux valeurs de la Francophonie, nous allons continuer à nous battre et trouver des solutions simples à mettre en place.Tout d’abord, un des grands avantages de la télévision au Cambodge et en Asie, c’est que ça ne coûte pas cher et beaucoup moins cher qu’en Europe ou ailleurs.Une chaîne comme Apsara TV revient globalement à moins de 3 Millions de dollars US par an, nos spots de publicité coûtent 50 US$ les 30 secondes et nos coûts de production varient de 1000 US$ à 5 000 US$ l’heure de programme.A ces prix-là on peut se permettre de lancer plein de nouveaux projets, de tester des actions de promotion et communication.D’autre part, la diversité culturelle a besoin de professionnels, de vrais budgets de création, de production, de promotion et de diffusion et dans ce domaine, la Francophonie peut intervenir efficacement dans nos programmes en participant à la formation de nos producteurs, journalistes et techniciens à tous les niveaux,Elle devrait avoir une vraie démarche d’entreprise dans toutes ses actions, fabriquer des produits de qualité et organiser de vrais événements et manifestations de haut niveau culturel et professionnel en les accompagnant d’une vraie action de promotion et de communication comme le font les américains et les indiens pour leurs films et en abandonnant la politique d’aide pour une politique de partenariat et de coproductionIl est nécessaire d’avoir un peu de courage et arrêter de se contenter de peu, de s’extasier devant des œuvres qui n’en sont pas et d’organiser des spectacles de patronage alors que les attentes sont très fortes.Nous n’avons rien à perdre et tout à gagner.Nous pouvons travailler avec les jeunes, découvrir et mixer les talents et travailler à fabriquer la société de demain avec nos propres valeurs, celles des anglophones et celles des asiatiques sans exclusive. En conclusion, nous croyons qu’il est possible pour la Francophonie de continuer à faire de grandes choses sur ce continent de 6 Milliards de gens qui nous aiment, nous rêvent et veulent apprendre notre mode de vie et de pensée, notre culture, notre histoire et la télévision peut être un instrument très efficace pour accompagner toutes ces actions.Vous avez un outil à votre disposition, profitez-en !Je vous remercie.

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Intervention sur la Convention sur la diversité culturellePar M. Nguyen Trong Trinh, Chef du Bureau chargé des contenus, Centre de production de films télévisés du Vietnam

Mesdames, Messieurs,

La diversité culturelle est une valeur de l’humanité à préserver.

La Convention sur la diversité culturelle approuvée est une dynamique importante dans la préservation et la promotion de la diversité culturelle. En ratifiant cette Convention, le Vietnam, tout comme les autres pays signataires de cette Convention, s’est dotée des conditions favorables pour développer sa culture dans le bon sens.

Le Vietnam est un pays en voie de développement, l’ancienneté et la nouveauté s’y intercalent, la limite entre le bon et le mauvais n’est pas toujours claire. Travaillant dans la télévision, mieux que quiconque, nous sentons clairement que la diversité culturelle exerce chaque jour, chaque heure, un impact sur les programmes que nous produisons.

La diversité culturelle rend nos programmes plus riche et constitue en même temps une ressource illimitée des matières à découvrir pour produire nos programmes. Par contre, elle crée d’inombrables difficultés aux producteurs de télévision qui doivent faire face aux limites confuses entre ancienneté et nouveauté, entre la tradition et le conservateur, entre la modernité et l’hybride culturel.

En tant que producteur de téléfilms, nous devons toujours être vigilants pour bien distinguer les limites confuses, afin de pouvoir guider nos téléspectateurs.

Préserver la diversité culturelle signifie à la fois la préservation de la diversité dans sa propre culture et en même temps la réception de la quintessence des cultures des autres pays. Nous essayons toujours de présenter dans nos films les particularités, les belles traditions de la culture vietnamienne, sans oublier pour autant d’y introduire les différences culturelles des autres ethnies vivant sur le territoire du Vietnam.

Dans notre pays, la diversité culturelle est depuis longtemps une condition d’existence et de développement de la culture mais aussi de la nation même. En particulier, pour nous, les professionnels de la télévision et opérateurs dans le domaine culturel, nous nous efforçons toujours de dessiner un tableau multicolore dans lequel chaque couleur est mise dans une entité globale mais garde toujours sa beauté, son originalité..

J’espère qu’en participant à cette Convention sur la diversité culturelle, le Vietnam aura des opportunités d’acquérir des connaissances, de soutien et de partager avec des pays amis les expériences dans la préservation et l’édification de la culture de chaque nation.

Je vous remercie de votre attention.

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Intervention du Centre de ressources audiovisuelles BophanaMelle Lida Chan, Documentaliste audiovisuelle au Centre de ressources audiovisuelles BophanaMelle Gaëlle Dakan, Chargée de mission culturelle auprès du Centre de ressources audiovisuelles Bophana, détachée par l’Ambassade de France au Cambodge

Melle Lida CHANPrésentation succincte du Centre Bophana

I – Mémoire et développement A/ Raisons de création du Centre Bophana

En collaboration avec le Ministère de la Culture et des Beaux-Arts au Cambodge, le Centre Bophana a été créé pour répondre à plusieurs raisons :

1- Retrouver la mémoire oubliée du Cambodge, sa culture et ses expressions culturelles. Parce que l’archive audiovisuelle est un bon moyen pour faciliter l’accès aux publics cambodgiens.

2- Il est également important et urgent de reconstituer l’identité d’un pays dans un contexte de la transition socio-économique, notamment sur ses traditions, et son histoire.

3- Renforcer le secteur audiovisuel : en donnant des formations continues pour les techniciens cambodgiens en audiovisuel : prise de son, prise de vue, montage et mixage.

B/ Les activités développées par le Centre Bophana:

Pour répondre aux besoins de la reconstitution des archives audiovisuelles d’hier et d’aujourd’hui, le Centre Bophana a développé trois grandes activités :

- Tout d’abord, la collecte des archives : Si on voit l’histoire du Cambodge, 30 ans après la guerre civile, le Cambodge reste orphelin de son patrimoine culturel et audiovisuel. Pour préserver ces archives audiovisuelles qui restent, le Centre Bophana part en mission de la collecte : au Cambodge et à l’étranger, comme en France et aux Etats-Unis... Jusqu’en décembre 2008, le Centre Bophana a collecté plus de 4 milliers de documents audiovisuels depuis 1899 jusqu’à aujourd’hui. Pour viser plus de publics cambodgiens, plus de 500 documents audiovisuels sont en cours de traduction et de doublage actuellement en langues cambodgiennes.

- Une fois que les archives audiovisuelles sont collectées, elles seront toutes numérisées pour sauvegarder dans la Base de données. Ces archives sont des films, des documentaires, des émission TV ou radio, des photos ou des enregistrements sonores…

- Ensuite, ces documents audiovisuels sont mis gratuitement à la disposition du public au Centre Bophana. L’espace de consultation est ouverte à tous les sortes de public, individuel ou en groupe.

o L’éducation à l’image est également mise en place pour renforcer les esprits critiques auprès des jeunes

o Le Centre encourage aussi les étudiants et les professeurs à utiliser les archives audiovisuelles comme des palettes pédagogiques dans leur approche de l’histoire, de la citoyenneté et de la culture

o Pour valoriser les archives audiovisuelles, le Centre Bophana propose de nombreuses activités culturelles : programme annuel d’expositions, de conférence et des projections

o Dès le début 2008, le Centre Bophana est parti sur une autre aventure : projection itinérante. Le but est de toucher le public en province et de permettre un accès plus large aux archives, pour promouvoir l’égalité aux savoirs patrimoniaux, culturels et historiques. (Kampot, Kampong Speu, et Banteay Meanchey)

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En quelques chiffres, le Centre Bophana a touché en tout plus de 10 000 personnes depuis son ouverture. Pour cette année, 90 % de publics sont des Cambodgiens et la majorité sont des scolaires et universitaires. Les écoles et les universités restent des cibles incontournables du projet.

C/ Eventuelles difficultés

En face de ce succès, le Centre Bophana reçoit de plus en plus de demandes de la part du public. Nous souhaitons donc à l’avenir agrandir notre espace de consultation et notre salle de projection. Cela dit, on manque de formations et de personnels qualifiés et surtout de financement pour ça. Il faut encore se rappeler que le Cambodge est un pays qui n’a pas encore d’école de documentaliste et du cinéma...

Melle Gaëlle DakanII – Audiovisuel et développement

A/ Redynamiser le secteur audiovisuel au Cambodge en l’ouvrant à l’international, une stratégie vers le développement

1) Restructurer la production cinématographique et audiovisuelle cambodgienne a) La production audiovisuelle et cinématographique au Cambodge : des productions variables b) Les raisons : un manque de structuration du secteur cinématographique et audiovisuel au Cambodge Ex : absence d’identification des filières, de corps de métiers, etc.

�) Faire du Cambodge une terre d’accueil des tournages étrangers, une stratégie de développement durable pour le pays et son secteur audiovisuel

A défaut d’avoir les financements suffisants au Cambodge, il s’agit de susciter et utiliser l’industrie cinématographique mondiale pour redynamiser le secteur audiovisuel cambodgien et de manière générale contribuer au développement économique du Cambodge.

a) le Cambodge, une terre d’accueil des tournages étrangers o retour de la stabilité politique et ouverture à l’international o intégration au marché économique mondial. o Ex : adhésion à l’ASEAN en 1999 et l’OMC en 2003 o diversité et authenticité des paysages : jungle, plages, décors coloniaux, Angkor Wat. Ex : vastes

espaces et décors historiques o coûts de production faibles. Ex : une nuit d’hôtel dans un 4 étoiles 70 à 100 dollars US la nuit Ex de productions tournées au Cambodge

b) une activité génératrice de revenus pour l’ensemble du pays o estimation moyenne : 250 000 dollars US dépensés au Cambodge par jour en moyenne par le tournage

de Tomb Raider o 50 à 80% du budget d’un film sont des salaires o repartis sur l’ensemble du territoire cambodgien o et ne se limitant pas seulement au secteur audiovisuel. Secteur de la construction (décors), de l’hôtellerie,

de l’interprétariat, etc. ex : 11 000 repas préparés sur le tournage de « Deux frères »

c) au-delà de ces bénéfices directs, l’accueil de productions étrangères au Cambodge s’accompagne d’externalités positives sur le long terme :

- rayonnement culturel et développement du tourisme : • valorisation du patrimoine culturel et naturel cambodgien • Amélioration de l’image du pays • Développement du tourisme. Ex : le cinéma génère entre 75 et 80% des touristes en France ; 1 touriste

sur 10 qui viennent en Angleterre vient après avoir vu un film tourné en Angleterre

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- renforcement de la stabilité politique et économique du Cambodge

Ex : appui aux politiques nationales en matière de législation (propriété intellectuelle, etc.)- Développement d’une véritable industrie de l’image au Cambodge : o Diversification et amélioration des compétences du secteur audiovisuel. o Renouvellement de la production audiovisuelle locale. Ex : co productions, apports de compétences

et possibilités de réinjecter ces revenus dans des productions locales, lesquelles sont demandés. Ex : avenir des industries du divertissement avec + de 50% de la population âgée de moins de 35 ans et 5% de croissance annuelle en moyenne au Cambodge

o Soutien à l’essor d’un pole de compétitivité audiovisuelle cambodgien en Asie du Sud Est et intégration au marché régional.

=> Apport d’une véritable valeur ajoutée : créativité, confiance et valorisation du Cambodge au-delà du seul site d’Angkor.

�) Un enjeu stratégique de développement reconnu et initié par le gouvernement cambodgiena) une volonté politique : Soutien à la création d’une Commission du Film du Cambodge (septembre 2008)o partenariat financier avec l’Agence Française de Développement : 1, 8 million de dollars US sur 4 anso opérateur local : l’association cambodgienne ARPAAb) des moyens financiersEx : 1 million de dollars US investis dans l’achat d’équipements et matériels lourds de la part du ministère de la culture et des beaux-arts

B/ Un plan d’action clairement défini (�00�-�01�)

1) Identification des besoins et hiérarchisation des priorités a) besoin d’équipement de standard international : OR : il existe peu de matériel de ce type au Cambodge > besoin d’investissement lourds car ce matériel coûte cher Ex : une bonne caméra peut coûter jusqu’à 25 000 dollars USb) besoin de professionnels qualifiés aux métiers de l’image et du son - les besoins d’une production étrangère : des techniciens et des assistants locaux répondant à des standards

internationaux - compétences techniques et gestion de projets- Deux priorités : - besoin de régisseurs et de producteurs : ce sont eux qui vont « rassurer » et expliquer le fonctionnement du

pays aux équipes étrangères- besoin de scénaristes cambodgiens pour le marché interne : Tout film de cinéma, de télévision et/ou de documentaire commence par une histoire bien écrite

OR : - absence de véritable organisme de formation professionnelle à ces métiers, la formation audiovisuelle se

faisant principalement sur le tas pour le moment (manque de créativité)- certains de ces métiers n’existent pas (ex : machinerie, décors)

�) Le projet d’offres de formations audiovisuelles au Centre de ressources audiovisuelles Bophanaa) Présentation- objectifs : mettre en place des ateliers de formation professionnelle aux métiers et techniques de l’audiovisuel

à partir de 2009 pour pouvoir répondre à des demandes de tournages étrangers et/ou locales- types de formation : scénario, régie, prise de son, habillage sonore, montage son, montage, prise de vue,

dessin animé. Il s’agit de former avant tout des techniciens opérationnels pour des tournages

b) La spécificité des ateliers professionnels proposés : Un format d’ateliers professionnels souple permettant : - d’adapter l’offre à la demande et éviter de saturer le marché dès les premières années- d’identifier régulièrement de nouveaux stagiaires intéressés par ces formations- d’améliorer de façon continue les stages en tirant des leçons des ateliers précédents

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- d’assurer un suivi des stagiaires entre les périodes d’ateliers pour les aider à trouver des tournages étrangers et/ou locaux ainsi que des compléments de formation

- permet de laisser aux techniciens la possibilité de conserver leur emploi en parallèle de leur formation lorsque c’est le cas

Des formateurs et des équipements internationaux permettant : - de développer les possibilités de création et répondre aux exigences de productions internationales

c) les atouts du Centre Bophana - une expertise prouvée et adaptée aux contextes cambodgiens et des pays du Sud Ex : ateliers déjà réalisés (ex : CFI en septembre 2007), formation continue des documentalistes, transferts

de compétences (Burkina Faso, Timor Leste) - un équipement audiovisuel et un environnement de qualité- une équipe internationale trilingue - un accès à une documentation audiovisuelle de qualité car il s’agit également de faire comprendre l’image

(sur le Cambodge, sur le cinéma)- un vaste réseau de partenaires et de soutiens : o un soutien institutionnel sans faille de la part du gouvernement cambodgien o partenaires financiers comme le MAE français o un vaste réseau de contacts : • experts dans le milieu du cinéma grâce aux relations du réalisateur Rithy Panh • partenariats avec des acteurs Sud Sud. Ex : institut Imagine • relais nationaux avec projections en provinces • au cœur de l’Asie francophone

�) Les stratégies d’accompagnement du projet vers son succès- valoriser le patrimoine culturel et naturel cambodgien => rôle de la CFC, actions concertées avec le ministère

du tourisme- favoriser les synergies entre les acteurs audiovisuels présents au Cambodge- besoin de financements lourds, or la culture reste malgré tout un secteur encore peu prioritaire pour les

bailleurs de fonds=> montrer l’aspect économique de la culture

Conclusion

La culture valorise le patrimoine national cambodgien, lequel permet des retombées positives dépassant le seul secteur culturel. Cela devient un enjeu stratégique de développement pour le Cambodge, dans un contexte mondialisé. Mais il reste à investir.

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Rôle du Ministère du Plan et des Investissements dans la promotion de la diversité culturelle et des industries culturelles au VietnamPar M. Dang Xuan Khu, expert, Service du Travail, de la Culture et de la Société, Ministère du Plan et des Investissements (Vietnam)

Mesdames, Messieurs,

Je suis très heureux d’être invité à ce séminaire et de vous faire part de mes réflexions sur le rôle du ministère du Plan et des Investissements dans la promotion de la diversité culturelle et des industries culturelles au Vietnam. Mon propos se focalisera sur 3 contenus :

• Prise de conscience par le Gouvernement et les ministères, les branches au niveau central de la diversité culturelle et des industries culturelles ;

• Rôle du ministère du Plan et des Investissements dans la promotion des industries culturelles ;

• Résultats obtenus.

1/ Tout d’abord, je me permets de résumer le processus d’ouverture à la diversité culturelle, ainsi que la reconnaissance et l’évaluation du rôle de l’industrie culturelle du Vietnam.

• Dès la fin des années 80, parallèlement à la mondialisation, le Gouvernement du Vietnam a commencé la politique du Renouveau – visant l’ouverture et l’intégration économique du pays. Les facteurs sociaux et économiques étant favorables à l’accueil des cultures étrangères, la tendance à la diversité culturelle et l’intégration sont de plus en plus vastes et profondes. Le Gouvernement vietnamien prétend une réception sélective des éléments positifs de la diversité culturelle en élargissant les relations avec les pays du monde avec la devise « se faire l’ami de tous les pays et cultures dans le monde ».

• L’intégration économique et la promotion de la diversité culturelle du Vietnam sont illustrées par la signature par le Gouvernement vietnamien de toute une série de conventions internationales dont plusieurs portant sur la culture et les industries culturelles telles que : Convention de Berne sur la propriété intellectuelle et le droit d’auteur, Convention de l’UNESCO sur la diversité culturelle et le développement de l’industrie de cinématographie, Convention de Rome sur la protection des présentateurs,…

• Pourtant l’intégration est toujours un processus à double face. Pour limiter et empêcher les produits culturels étrangers malsains, contraires aux bonnes mœurs de la culture vietnamienne, la stratégie de développement socio-économique pour la période 2001-2010 du Vietnam a précisé la détermination à recevoir de bon gré la quintessence de la culture de l’humanité et construire, développer une culture forte d’identité nationale du Vietnam.

�/ Je voudrais ensuite vous présenter le rôle du ministère du Plan et des Investissements dans le développement socio-économique en général et dans la promotion des industries culturelles en particulier.

• Le ministère du Plan et des Investissements est l’administration centrale chargée de la gestion du plan, des investissements et des statistiques du pays.

• Dans le domaine des plans: le ministère du Plan et des Investissements a le rôle de conseiller général du Gouvernement dans l’élaboration des stratégies et des plans de développement socio-économique du pays dont les stratégies et les plans de développement du secteur culture et communication.

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Séminaire régional sur « Les politiques de soutien aux industries culturelles :contribuer à une maîtrise de la mondialisation par la diversité culturelle »

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• Sur le plan des investissements, le ministère du Plan et des Investissements est chargé de l’élaboration et la promulgation des politiques de mobilisation et d’affectation des ressources (budget de l’Etat, investissements directs étrangers, APD) ; l’orientation et l’affectation d’autres ressources légales pour réaliser les objectifs de développement socio-économique durable.

• Sur le plan de la culture en particulier :

- Le ministère du Plan et des Investissements est l’organisme coordinateur qui, en collaboration avec le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, soumet à l’approbation du Gouvernement des stratégies générales. Le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme coordonne l’élaboration et soumet à l’approbation du Gouvernement des stratégies et plans quinquennaux et annuels de développement des secteurs et sous-secteurs particuliers.

- Le ministère du Plan et des Investissements, en collaboration avec le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, définit les objectifs de développement sectoriel en adéquation avec les investissements, fait le bilan et surveille la réalisation des objectifs de développement.

- Le ministère du Plan et des Investissements coordonne, en collaboration avec le Ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, l’élaboration des politiques et des mesures de mobilisation de toutes les ressources légales au service du développement de la culture et de l’industrie culturelle. Il élabore et promulgue également les mécanismes et les politiques de soutien aux investisseurs et les entreprises investissant au développement de l’industrie et des services culturels.

�/ Pour terminer, je voudrais vous faire part de certains résultats obtenus dans la promotion de l’industrie culturelle.

• Ces dernières années, avec le développement économique, le Vietnam a connu beaucoup de succès dans l’éradication de la famine et la diminution de la pauvreté ; la réalisation des objectifs de développement millénaire et de sécurité sociale. Le niveau de vie matérielle et spirituelle de la population s’avère ainsi amélioré.

• La part du budget de l’Etat consacrée à la culture et la communication est portée de 2% dans les années 90 à 3,3% en 2000 et à 3,8% en 2008.

• Le Vietnam continue à réaliser le Programme des objectifs nationaux de la culture (qui a été lancé dans les premières années 1990) avec une priorité accordée aux 3 objectifs centraux, à savoir: préservation des patrimoines culturels, amélioration des institutions de culture et communication de base et développement du cinéma (y compris le soutien à la production, à la diffusion et la promotion).

• Promulgation du Décret 05/2005/NQ-CP en date du 18/4/2005 du Gouvernement sur la promotion de la socialisation des activités en matière de culture, de santé publique, de science et éducation et de sports. L’accent est mis sur la promulgation des politiques et mécanismes de soutien aux entreprises exerçant dans le domaine socio-culturel en général et celles dans la culture et communication ainsi que dans l’industrie, le commerce des services culturels en particulier.

• Promulgation des Décrets pour concrétiser la politique de socialisation des ressources au service du développement du secteur socioculturels, parmi lesquels, le Décret 69/2008/ND-CP et la Décision 1466/QD-TTg en date du 10/10/2008 du Premier Ministre sur le type, la taille et les critères des entreprises bénéficiaires de la politique d’encouragement de la socialisation prévue dans le Décret 69/2008/ND-CP. Selon ce Décret, le budget de l’Etat étant limité, les investissements publics dans le secteur sont concentrés sur la préservation de la culture nationale, à l’orientation du développement de la culture et de l’industrie ainsi que des services culturels. Les activités concrètes en matière de commercialisation des produits et services culturels seront livrées à l’initiative des entreprises.

�/ Conclusion

La préservation de la culture nationale et l’accueil des cultures étrangères ainsi que le développement des industries culturelles sont des catégories qui sont à la fois à double face et complémentaires. Afin que ces

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Siem Reap, Cambodge, 4 - 5 Décembre 2008

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aspects ne rentrent pas en contradiction, qu’ils se complémentarisent et se développent parallèlement, le rôle du ministère du Plan et des Investissements et celui des institutions culturelles doivent continuer à être renforcés, élevés, et ce, pour la construction d’un Vietnam prospère, puissant et civilisé.

Je vous remercie de votre attention.

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Séminaire régional sur « Les politiques de soutien aux industries culturelles :contribuer à une maîtrise de la mondialisation par la diversité culturelle »

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Intervention de S.E.M. Mao ThoraSecrétaire d’Etat au ministère du Commerce du Royaume du Cambodge(Résumé établi par le Bureau régional de l’OIF)

Pour M. Mao Thora, l’articulation de l’économie et de la culture est une responsabilité de l’Etat que celui-ci assume par le biais de mesures réglementaires et de subventions. Le Secrétaire d’Etat considère que « ce qui manque, ce ne sont pas les politiques mais plutôt les moyens financiers ».

Le gouvernement du Cambodge a mis en place des soutiens financiers dans le secteur du patrimoine culturel qui contribue considérablement au développement touristique. Le lien entre ces deux secteurs d’activité est très étroit et, par la création d’emploi et d’exportations de produits culturels, il engendre un « cercle vertueux ». Dans ce cadre, le gouvernement cambodgien subventionne massivement l’Autorité Apsara. Ce sont plus de 1.000 monuments et 2.000 sites archéologiques qui sont concernés. Le classement au patrimoine mondial du temple de Phrea Vihear a joué un rôle important pour la promotion du patrimoine khmer et les autorités cambodgiennes comptent déposer un dossier de classement du site du Grand Baray.

Dans le secteur de l’audiovisuel et de la musique enregistrée, le « divertissement » comme ils sont trop souvent et indûment nommés, la situation est tout autre. Il n’y a pas d’aides publiques et la mondialisation produit ses effets négatifs sans entrave. Les produits audiovisuels de Hong Kong, de Corée du Sud et de Thaïlande inondent les écrans de télévision. La production locale est quasi inexistante. Les disques sont importés (ou copiés) des Etats-Unis et d’Europe, le secteur de la chanson étant entièrement envahi par des productions étrangères.

Dans le domaine des arts de la scène, la situation n’est pas moins difficile : le théâtre traditionnel et la danse Apsara, faute de subventions, sont en voie de disparition.

Quelques mesures ont cependant été prises pour améliorer l’environnement juridique.

Une loi de 2003 et son décret d’application de 2005 ont établi une réglementation du droit d’auteur et des droits voisins. Un comité interministériel a été chargé de réguler ce domaine et un dispositif de lutte contre le piratage a été mis en place mais sans résultats très significatifs pour le moment.

Une loi sur le cinéma entrera en vigueur en 2009. Elle prévoit la création d’une école de formation aux métiers de la cinématographie, en coopération avec la Corée du Sud. Par ailleurs, un centre de formation des professionnels du cinéma a été créé, en coopération avec l’Agence française de Développement.

M. Mao Thora exprime l’espoir que le cinéma khmer puisse ainsi acquérir progressivement un niveau de qualité qui lui permette de rayonner dans la région voire sur le marché international.

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Siem Reap, Cambodge, 4 - 5 Décembre 2008

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Tourisme, Industries culturelles et Artisanat d’Art : l’approche par grappe – Cas du SénégalMonsieur Ibrahima Wade, Secrétaire Permanent du Comité d’Orientation et de Suivi de la Stratégie de Croissance Accélérée

AGENDA

Bref rappel de l’évolution de l’économie sénégalaise

Le Sénégal Émergent �01�: Vision et objectifs stratégiques de la Stratégie de Croissance Accélérée (SCA)

Le Concept de Grappe et la Grappe « Tourisme, Industries Culturelles et Artisanat d’Art » au Sénégal

Conclusions - Recommandations

1985 - 1994

Présence importante de l’État dansles secteurs clés de l’économie(eau , électricité , télécoms ,Banques , arachide, coton,..)

Détérioration des infrastructuresde transport

Programme d’ajustement sectorieldes transports (PAST)

Taux de croissance faible

2,9% entre 1985 et 1991 et2,2% en 1992

Taux de croissancedémographique élevé: 2.9%

DEVALUATION

1994 – 2000

Programme de Privatisationdes entreprises dans lessecteurs clés: Eau, Télécoms,Électricité, Chemins de fer

Libéralisation accrue del’économie

Programme d’amélioration desinfrastructures (PST)

Inflation maîtrisée

Taux de croissance moyen 5%

Relance du BTP, servicestourisme, exportationshalieutiques

Demande sociale non résorbée

Évolution de l’économie : D’une économie à dominanteétatique vers une économie de marché

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Séminaire régional sur « Les politiques de soutien aux industries culturelles :contribuer à une maîtrise de la mondialisation par la diversité culturelle »

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De la consolidation des acquis vers l’émergence

Cadre macroéconomique favorableTaux de croissance moyenautour de 5%Inflation maîtrisée en dessous de2%Taux d’investissement de 24%duPIBDoublement des recettesbudgétaires de l’état

Achèvement du programme deprivatisationsNotation B+ (Standard & Poors)Lancement du programme des GrandsTravauxLancement de la SCA

Eradication de la pauvreté

Taux de croissance de 7 à 8 %

Doublement du PIB sur 10 ans

1500 USD PIB/hbt sur 15 ans

Taux d’investissement: 30% duPIB

2000 - 2006 2015

SCA

DES INDICATEURS POSITIFS• Taux de croissance ~ 5 %

• Inflation maîtrisée < 3 %

• Recettes budgétaires en hausse

MAIS DES DÉFIS À RELEVER• Chômage• Pauvreté• IDE• Exportations

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Siem Reap, Cambodge, 4 - 5 Décembre 2008

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DSRP

Protection sociale,prévention etGestion des risques et catastrophes

Bonne Gouvernance,Développement décentralisé

et participatif

Accélération de laPromotion des

Services Sociaux de base

CREATIONDE RICHESSES

Croissancepro pauvre

DSRP

Cadre macroéconomique sain

Politiques sectorielles Pro pauvres

Secteurs d’appui à la création de richesses• Transport et mobilité• Énergie• Micro finance

Mesuresd’accompagnement • Emploi• Secteur privé

SCA

•Environnementdes affaires•Grappes

Axe 1 du DSRP: Création de richesses

Le dispositif légal de la SCA,initiative de compétitivité par les grappes

La Loi d’Orientation n° 2008 – 03 du 08 janvier 2008sur la Stratégie de Croissance Accélérée

Initiée par le GouvernementAdoptée par la Représentation nationale

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Séminaire régional sur « Les politiques de soutien aux industries culturelles :contribuer à une maîtrise de la mondialisation par la diversité culturelle »

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Principes de base

• L’entreprise, moteur de la création de richesse

• Le partenariat et le dialogue multi – acteurs, au cœur duprocessus

Consolidation des acquiset veille stratégique

Accélération des réformes del’environnement des affaires

Identification et Promotion des grappes à haut potentiel

économique et social

Mobilisation des acteurs et communication de la vision

Stratégiede

CroissanceAccélérée

1

3

2

4

5

Accélération de la mise à niveau des infrastructures

LA SCA: 5 AXES PRIORITAIRES

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Siem Reap, Cambodge, 4 - 5 Décembre 2008

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LA SCA - UN PROCESSUS ARTICULEAUTOUR DE DEUX PILIERS

la mise en place d’un environnement des affaires

de classe internationale

SCA

1

2l’identification et la promotion

des grappes de croissanceà haut potentiel

économique et social

Pilier 1

Accélération des réformes pour unenvironnement des affaires de classeinternationale

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Séminaire régional sur « Les politiques de soutien aux industries culturelles :contribuer à une maîtrise de la mondialisation par la diversité culturelle »

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Les pr ior ités

Amélioration de la sécurité juridique et judiciaire

Développement des ressources humaines

Mise à niveau des infrastructures physiquesmaîtrise du foncier et aménagement du territoire

1

3

2

4

Mise à niveau de l’environnementadministratif et réglementaire et meilleur

accès au financement

Pilier 2

Identification et promotion desgrappes à haut potentieléconomique et social

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Siem Reap, Cambodge, 4 - 5 Décembre 2008

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Initiatives de compétitivité par les Grappes

Un développement au cours des vingt dernières annéesà l’échelle des villes – métropoles (Amérique du Nord),des régions ou États (Amérique du Nord, Europe, AsiePacifique)

Une généralisation progressive à l’échelle mondiale

Les constituants d'une grappe : 3 niveaux

Commercialisent les produits et services hors

de la région

Secteursde tête

Activités de soutien

Entreprises fournissant des matières premières,des produits semi-transformés et des services

RessourcesHumaines Technologie

Financementet capital

Environnementréglementaire

Infrastructure économique de base

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Séminaire régional sur « Les politiques de soutien aux industries culturelles :contribuer à une maîtrise de la mondialisation par la diversité culturelle »

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Grappe de Croissance (Définition)

Pôle intégré ou réseau de compétitivité structuré autourd’entreprises d’un secteur donné en contact avec les marchés,ainsi que de toutes les activités contribuant au renforcementde leur compétitivité et bénéficiant d’une solide infrastructureéconomique.

La promotion de la compétitivité parl’approche des grappes

Les prenantes que sont les administrations publiques, lesentreprises, les organisations professionnelles, patronales,consulaires et syndicales, les structures de recherche, deformation et de financement et les populations conjuguent leursefforts et initiatives dans le cadre de partenariats opérationnelspour la promotion de filières porteuses, à travers le maintien d’unenvironnement global propice à l’épanouissement de l’individu, del’entreprise et de la communauté, nourri par des valeurs partagéesde solidarité, de créativité, de vitalité culturelle, d’ouverture, deprogrès individuel et collectif et de développement durable.

Page 83: « Les politiques de soutien aux industries culturelles : contribuer à

Siem Reap, Cambodge, 4 - 5 Décembre 2008

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LA SÉLECTION DES GRAPPES

Grappes à haut potentiel de croissance (démarche en 4 étapes)

APPROCHEQUANTITATIVE

Diagnostic des interrelations sectorielles

APPROCHEQUALITATIVE

Filières dominantes, chaîne de valeur, interrelations existantes, géographie

SÉLECTION Potentiel à l’exportation, compétitivité,création d’emplois, valeur ajoutée, etc.

IDENTIFICATION

Le champ d'analyse

Le champdes

opportunités

Le champ du possible

Les priorités

L'exploration des grappes s'est faite à partir d'un largecriblage des opportunités d’activités

L ’éventail global

Le potentiel

Les grappesembryonnaires(Pré grappes)

Les grappes de croissance à hautpotentiel économique et social

Les grappesactuelles

Lesgrappes

potentielles

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Séminaire régional sur « Les politiques de soutien aux industries culturelles :contribuer à une maîtrise de la mondialisation par la diversité culturelle »

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Enseignementsmajeurs

Du potentiel : 31 grappes

Ce potentiel est faiblementexploité : 6 grappes, 21 pré-grappes et 4 Grappespotentielles

La valorisation de ce potentielapparaît comme une nécessitéet une urgence, afin d’initierune véritable dynamique decroissance forte.

Les Critères de choix de la« short list » de grappes à hautpotentiel économique et social

Marge de progression à MLT(potentiel croissance)

Potentiel de Valeur Ajoutéegénérée

Potentiel de compétitivitéinternationale

Potentiel à l’exportation

Potentiel de création de nouveauxemplois qualifiés et non qualifiés

CINQ GRAPPES À HAUT POTENTIELÉMERGENT

• Tourisme, industries culturelles et artisanatd’art

• Agriculture et agro-industrie

• TIC et téléservices

• Textile et confection

• Produits de la mer

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Siem Reap, Cambodge, 4 - 5 Décembre 2008

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TOURISME, INDUSTRIESCULTURELLES ETARTISANAT D’ART,

Un positionnement favorable de pays de «Balnéaire d’hiver» à proximité du premier marché émetteur de tourisme au monde, l’Europe ;

Une politique volontariste d’investissements surtout publics ainsi que l’aménagement de la première station balnéaire au Sénégal, la station de Saly Portudal;

Richesses culturelles importantes;Tradition d’ouverture séculaire;Croissance forte de la demande sur de nouveaux segments (nature,

culture);Aménagements de nouveaux pôles (Grande Côte Dakar-St-Louis, Sud-

est, Sud);Développement du marché du voyage

[ + ]Forces et opportunités

DIAGNOSTIC

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Séminaire régional sur « Les politiques de soutien aux industries culturelles :contribuer à une maîtrise de la mondialisation par la diversité culturelle »

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[ - ]Faiblesses et contraintes

DIAGNOSTIC

Déficit d’image;Coût renchéri de la destination (appréciation del’Euro);Fiscalité élevée (TVA à 18%);Vieillissement des réceptifs;Faiblesses des industries de soutien au tourisme;Faible développement de certains pôles;Déficit de coopération et de collaboration entre les

acteurs de la grappe;Crise en Casamance;Concurrence internationale et sous-régionale de plus

en plus forte ; Emergence de nouvelles destinations;Perte de compétitivité de la destination Sénégal

TOURISME, INDUSTRIESCULTURELLES, ET ARTISANAT

D’ART

VISION

UN TOURISME A FORTE VALEUR AJOUTEE, SAIN ET RESPONSABLE, MAÎTRISE ET PROFITABLE A

L’ECONOMIE NATIONALE

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Siem Reap, Cambodge, 4 - 5 Décembre 2008

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Situationactuelle

Objectif2010

800 000 arrivées / an

15 837 chambres

31 216 lits

1 500 000 arrivées

20 000 chambres

40 000 lits

3Développer la visibilité et l’image du Sénégal

2Faciliter l’accès et faire

de Dakar le Hub aérien de l’Afrique de l’Ouest

1Réaliser les aménagements

et les investissementsPublics dans

les pôles touristiques

4Développer un cadre

juridique et fiscal incitatif pour les investissements et

la compétitivité

5Développer les

activités et les productions des populations locales en

soutien à la grappe

7Lancement d’un

Programme national Qualité: Plan Qualité Tourisme Sénégal

9Instauration d’un vaste

programme de formation pour accompagner la

montée en gamme

8Identifier et promouvoir des

projets pilotes hautde gamme

6Promouvoir l’insertion des

nationaux dans l’industrie touristique

TOURISME, INDUSTRIES CULTURELLES, ETARTISANAT D’ARTOBJECTIFS STRATEGIQUES

Page 88: « Les politiques de soutien aux industries culturelles : contribuer à

Séminaire régional sur « Les politiques de soutien aux industries culturelles :contribuer à une maîtrise de la mondialisation par la diversité culturelle »

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Les facteurs de développement desindustries culturelles dans la

grappe TICAA

3Défis à relever

Ancrer les valeurs positives et les

ressources culturelles du Sénégal

dans la promotion de la

responsabilité sociale et

l’accélération durable de la

croissance

Mettre en place un système fort de

protection et de promotion de

l’héritage culturel sénégalais

Formuler un ensemble acceptable

d’indicateurs culturels rendant

compte du développement culturel

et de son support à l’accélération

durable de la croissance,

notamment en relation avec le

développement du tourisme

Page 89: « Les politiques de soutien aux industries culturelles : contribuer à

Siem Reap, Cambodge, 4 - 5 Décembre 2008

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3 Stratégiesmises en oeuvre

Promouvoir les industries de la

création à travers un programme

intégré de développement de la

culture et des arts

Encourager la génération d’emplois

et/ou de revenus à travers le

tourisme culturel et les industries

culturelles

Favoriser les échanges culturels

avec les autres pays, notamment

ceus limitrophes et initier des

programmes de développement des

industries créatives au niveau

communautaire

• Accroître le nombre de projetsimpliquant les communautés de base etportant appui aux groupes vulnérables

• Soutenir les jeunes créateurs et lesartistes prometteurs ainsi que lesformes contemporaines d’expressionartistique

• Développer un paquet de SPL ou« clusters » dans les différentes filièresdes IC

• Soutenir les expositions et festivalsavec un accent particulier pour lesinitiatives communautaires

• Soutenir la documentation et lareconnaissance de structureshistoriques, paysages, monuments,sites, arts traditionnels et autres aspectsde l’héritage culturels et de la créationartistique

Des activitésmultiformes deprotection, de

développement etde valorisation des

actifs culturels

(1)

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Séminaire régional sur « Les politiques de soutien aux industries culturelles :contribuer à une maîtrise de la mondialisation par la diversité culturelle »

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• Appuyer la production et la diffusionde produits artisanaux traditionnels etcontemporains tels que le tissage, lapoterie, les instruments de musique, laconfection de panier en matériauxlocaux, la musique, la productioncinématographique et les arts sur scène

•Renforcer le partenariat entre lesMinistères chargés du tourisme, de laculture, de l’artisanat et de laprogrammation économique, par ledéveloppement de programmes dédiésà la revitalisation du tourisme local (lecontenu éducatif des sites anciens et desévènements spéciaux sera renforcé àtravers la production de matériauxpromotionnels de référence et laformation des guides et personnelstouristiques

Des activitésmultiformes deprotection, de

développement etde valorisation des

actifs culturels

(2)

• Organiser la promotion marketingdes produits et évènements culturelspour accroître les exportations etsoutenir le développement du tourisme

• Améliorer l’accès des PME culturellesau financement

• Améliorer la formation aux industriesculturelles

Des activitésmultiformes deprotection, de

développement etde valorisation des

actifs culturels

(3)

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Siem Reap, Cambodge, 4 - 5 Décembre 2008

�1

Promouvoir les festivals d’art sénégalais

• Favoriser l’utilisation des TIC pouraméliorer la compétitivité desindustries culturelles

• Adopter un cadre juridique et fiscalfavorable au développement desindustries créatives (loi sur les droitsd’auteur et droits voisins, statut del’artiste, régime de protection socialedes artistes, incitations diverses)

Des activitésmultiformes deprotection, de

développement etde valorisation des

actifs culturels

(4)

Que retenir ?

1. Approche grappe: Cadre idéal

pour le développement des

industries culturelles et leur

pleine contribution aux

économies nationales dans un

cadre de mondialisation

2. Des pré-requis:

- Dénir des objectifs clairs et

précis de contribution des IC à

la croissance économique

nationale

- Nécessité d’une maîtrise des

données et statistiques sur les IC

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Séminaire régional sur « Les politiques de soutien aux industries culturelles :contribuer à une maîtrise de la mondialisation par la diversité culturelle »

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Soutien des politiques publiques aux industries des arts et de la culture – Le contexte canadien

Mme Annette Gibbons, Directrice générale associée, Industries culturelles, Secteur des Affaires culturelles, Ministère du Patrimoine canadien, Gouvernement du Canada

Aperçu

1. Engagement du Canada envers la Convention de l’UNESCO

2. Le rôle du gouvernement dans la culture

3. Le ministère du Patrimoine canadien

4. Outils stratégiques de la politique culturelle

Cadre législatifRéglementationInstitutions nationalesSoutien financier direct

5. Succès

6. Contexte en évolution

7. Conclusion

1. Engagement du Canada envers la Convention de l’UNESCO

- Le Canada a été le premier pays à déposer, en novembre 2005, son document d’acceptation de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles.

- Depuis, le Canada a pris un rôle de premier plan et participé activement à des forums conçus pour promouvoir les objectifs de la Convention.

- Le soutien du Canada à la Convention indique clairement l’importance que nous accordons à la protection et la promotion de la culture.

2.1. Le rôle du gouvernement dans la culture : Regard sur la politique culturelle canadienne

Le Canada a toujours soutenu la culture au moyen de ses politiques publiques pour que les Canadiennes et les Canadiens se rapprochent malgré la géographie du pays, les deux langues officielles et la diversité des origines :

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Siem Reap, Cambodge, 4 - 5 Décembre 2008

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Tous les ordres de gouvernement, ainsi que le secteur privé, participent au soutien de la culture.

3.1. Le ministère du Patrimoine canadien

- Le ministère du Patrimoine canadien est le ministère responsable de la culture à l’échelon fédéral.

- Par ses politiques et ses programmes, le Ministère vise à contribuer à un Canada uni et créatif dans lequel l’ensemble de la population canadienne a la possibilité de participer à la vie culturelle et civique du Canada.

- Le mandat du Ministère en matière de culture consiste à :

+ soutenir un Canada plus créatif et confiant dans un monde offrant une diversité de choix

+ créer un contenu culturel et des expressions artistiques à caractère canadien qui soient accessibles au pays et à l’étranger

3.2. Le rôle du ministère du Patrimoine canadien

- Il est axé sur des domaines d’intérêt national

- Il surveille, effectue des recherches, met en œuvre des cadres stratégiques, réglementaires et législatifs

- Il fournit des mécanismes de soutien directs et indirects aux industries culturelles

- Il fournit des mécanismes d’intervention sur le plan culturel en partenariat avec : > d’autres ministères fédéraux > des administrations provinciales, territoriales et municipales > des sociétés d’État fédérales > des institutions culturelles > des organismes non gouvernementaux

3.3. Objectifs stratégiques

Les cinq objectifs stratégiques poursuivis :

1- Investir dans l’excellence

2- Exploiter les possibilités qu’offrent les nouvelles technologies

3- Représenter les Canadiennes et les Canadiens

4- Rejoindre des auditoires canadiens

5- Rejoindre le monde entier

4

Le Canada a toujours soutenu la culture au moyen de ses politiques publiquespour que les Canadiennes et les Canadiens se rapprochent malgré lagéographie du pays, les deux langues officielles et la diversité des origines :

Tous les ordres de gouvernement, ainsi que le secteur privé, participent ausoutien de la culture.

2.1 Le rôle du gouvernement dans la culture :Regard sur la politique culturelle canadienne

Convention sur la protection et lapromotion de la diversité desexpressions culturelles del’UNESCO

Conseil desArts duCanada

CBC/ SRCSubventionpostale pour lesrevues

Muséesnationaux

Officenational dufilm1850 1950 2000

CRTC1900

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Séminaire régional sur « Les politiques de soutien aux industries culturelles :contribuer à une maîtrise de la mondialisation par la diversité culturelle »

��

4.1. Mécanismes d’intervention de la politique culturelle du Canada

4.2. Mécanismes d’intervention – Cadre législatif

Lois (exemples) :

> Loi sur le droit d’auteur

> Loi sur la radiodiffusion

> Loi sur Investissement Canada

> Loi de l’impôt sur le revenu

> Loi sur le statut de l’artiste

4.3. Mécanismes d’intervention – Dispositions législatives sur le droit d’auteur

- Le Canada possède des dispositions sur le droit d’auteur depuis 1924.

- Le droit d’auteur est exclusivement de compétence fédérale canadienne et est régi par la Loi sur le droit d’auteur.

- La Loi protège et encourage l’expression créative en accordant des droits tant économiques que moraux aux créateurs.

- La Loi prévoit des droits voisins aux interprètes ou exécutants, aux producteurs et aux radiodiffuseurs.

- La Loi encourage – et parfois exige – la gestion collective du droit d’auteur.

8

4.1 Mécanismes d’intervention de la politiqueculturelle du Canada

CADRE DERÉGLEMENTATION

• Restrictions à l’accès au marché• Exigences réglementaires•Règlement sur la propriété desentreprises• Règles sur le contenu canadien

INSTITUTIONS NATIONALES

•Télévision• Films• Musées• Organismes voués aux arts• Festivals

• Téléfilm Canada• Office national du film• Centre national des Arts• Musées nationaux

• CBC/Radio-Canada• Conseil des Arts du Canada• CRTC• Bibliothèque et Archives Canada

• Loi sur Investissement Canada• Loi de l’impôt sur le revenu• Loi sur le statut de l’artiste•Loi sur l’exportation et l’importation debiens culturels• Loi sur les musées

• Loi sur la radiodiffusion• Loi sur le CRTC• Loi sur les télécommunications• Loi sur la radiocommunication• Loi sur le droit d’auteur•Loi sur l'indemnisation enmatière d'expositions itinérantes

CADRE LÉGISLATIF

• Livres• Musique• Médias numériques interactifs• Revues

SOUTIEN FINANCIER DIRECT

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- Pour la gestion collective, les tarifs (qui comprennent les taux de compensation) sont approuvés par la Commission du droit d’auteur Canada, un organisme de réglementation quasi judiciaire qui fonctionne sans lien de dépendance avec le gouvernement.

4.4. Outils stratégiques – Loi sur Investissement Canada

- Le ministre de Patrimoine canadien est responsable de l’application de la Loi sur Investissement Canada et de son règlement relativement au secteur culturel, notamment l’édition de livres et de périodiques, la production cinématographique et vidéographique, et la musique.

- La Loi s’applique aux investisseurs étrangers qui veulent démarrer une nouvelle entreprise au Canada ou qui souhaitent prendre le contrôle d’une entreprise canadienne existante.

- La Loi exige que les investissements représentent un avantage net pour le Canada.

- Aux termes de la Loi, un avantage net comprend les facteurs suivants : > la compatibilité de l’investissement avec les politiques culturelles canadiennes; > la participation des Canadiens à l’entreprise; > l’effet de l’investissement sur l’innovation, la concurrence et le développement économique du

Canada.

4.4. Mécanismes d’intervention – Réglementation

- Conformément à la Loi sur la radiodiffusion, un organisme public autonome, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes, élabore une réglementation touchant les questions particulières à l’industrie.

- La réglementation porte sur :

> les conditions d’accès au marché

> la promotion d’objectifs d’intérêt public

> la disponibilité de contenu canadien

> la propriété canadienne

4.5. Mécanismes d’intervention – Institutions nationales

- Les organismes de portefeuille du ministère du Patrimoine canadien et les sociétés d’État jouent un rôle de premier plan pour soutenir les activités culturelles au Canada.

- En voici quelques exemples :

> la Canadian Broadcasting Corporation / Société Radio-Canada, notre radiodiffuseur national

> l’Office national du film produit et distribue des œuvres audiovisuelles canadiennes

> Téléfilm Canada est un organisme voué au développement et à la promotion de l’industrie audiovisuelle canadienne

> le Conseil des Arts du Canada favorise le développement des arts

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Séminaire régional sur « Les politiques de soutien aux industries culturelles :contribuer à une maîtrise de la mondialisation par la diversité culturelle »

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4.6. Outils stratégiques – Soutien financier direct

- Les programmes de financement gouvernementaux assurent un financement direct aux industries des arts et de la culture, par exemple :

> le Fonds de la musique du Canada

> le Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition

> le Fonds de financement de longs métrages canadiens

> le Fonds canadien de télévision

> le Fonds des nouveaux médias du Canada

> le Musée virtuel du Canada

5.1. Succès

- Le soutien qu’accorde le Canada au secteur culturel a produit un groupe de créateurs, une infrastructure ainsi que des institutions et des sociétés d’envergure mondiale :

> De 1997 à 2007, le volume total (en dollars) de produits télévisés canadiens a augmenté de 70 %, passant de 1 à 2,1 milliards de dollars.

> Les bénéficiaires du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition ont vu leurs ventes passer de 301 à 448 millions de dollars entre 1996-1997 et 2007-2008.

> Le Canada est un chef de file mondial dans la conception de jeux vidéo; ce secteur a produit des recettes évaluées à près de 2 milliards de dollars en 2007. En fait, 20 % des jeux vidéo les plus vendus en Amérique du Nord sont créés dans des studios canadiens.

- Depuis la création du Fonds de la musique du Canada en 2001, la part du marché des albums d’artistes canadiens vendus au Canada est passée de 16 % à 26,1 % en 2007.

- Les succès récents dans l’industrie du film canadien comprennent Bon Cop, Bad Cop qui a obtenu en 2006 les plus hautes recettes pour un film canadien (12 millions de dollars). En 2007, le film Les 3 p’tits cochons a obtenu 4,5 millions de dollars de recettes-guichet au Canada. En 2004, le film Les Invasions barbares / The Barbarian Invasions a remporté l’Oscar du meilleur film en langue étrangère, une première dans l’histoire du cinéma canadien.

- Depuis la création du programme Présentation des arts du Canada en 2001, la population canadienne participe chaque année à près de 50 000 activités artistiques offertes par des organismes financés par le programme.

6.1. Environnement culturel en évolution

- La diversité du Canada continue de croître : > changements démographiques, diversité ethnoculturelle croissante, dualité linguistique, représentation

des Autochtones et caractère distinctif des régions

- La technologie redéfinit fondamentalement la façon dont les particuliers interagissent avec toutes les formes d’expression créative :

> Les nouvelles technologies permettent de choisir où, quand et comment faire l’expérience d’un produit

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culturel, et les choix se multiplient. > Les auditoires sont en train de prendre le contrôle – particulièrement les jeunes amateurs de

technologie.

- Les modèles de gestion et les relations sont fondamentalement transformés par les médias numériques ainsi que par l’adoption des technologies et l’adaptation à celles-ci.

> Concurrence plus grande > Nouvelles possibilités

7. Conclusion

- Réagir à ces défis et saisir les occasions :

> mettre au point des solutions tant sur le national que multilatéral pour assurer le succès de nos artistes et créateurs

> promouvoir et protéger la diversité culturelle

- Les principes et les secteurs d’intervention privilégiés demeurent les mêmes :

> élaborer des politiques qui permettent aux Canadiennes et aux Canadiens de créer des expressions culturelles diversifiées et d’y avoir accès.

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Séminaire régional sur « Les politiques de soutien aux industries culturelles :contribuer à une maîtrise de la mondialisation par la diversité culturelle »

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L’action multilatérale francophone en faveur du développement des industries culturellesRémi Sagna, Chef de la Division de la Diversité culturelle, Direction de la Langue française et de la Diversité culturelle et linguistique de l’OIF

Cadre stratégique Décennal de l’OIF

Le Xème Sommet de la Francophonie a adopté le premier cadre stratégique francophone à traduire par les opérateurs en Programmations inscrites dans des cycles de quatre ans.

Quatre missions de l’OIF

A - Promouvoir la langue française et la diversité culturelle et linguistiqueB - Promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’HommeC - Appuyer l’éducation et la formationD - Développer la coopération au service du développement durable et de la solidarité.

Objectifs spécifiques dans le domaine des industries culturelles

- Appuyer la structuration d’une économie de la culture - Appuyer le développement des métiers de la culture en encourageant la qualité des productions culturelles

par un soutien au renforcement des capacités techniques et par des partenariats avec les entreprises.

Formes d’intervention (8)

> Appui aux politiques nationales> Etudes - Information > Formation > Concertations> Soutien à la production des œuvres> Soutien à la circulation des artistes et des œuvres> Soutien à la diffusion des produits culturels> Appui pour l’accès aux financements

Appui aux politiques nationales

- Appui à la définition du statut des artistes - Soutien au diagnostic du secteur culturel (Etats généraux de la culture, Etat des lieux, etc.)- Soutien aux réseaux des bureaux de gestion collective- Appui à l’élaboration de politiques culturelles globales ou sectorielles (mise à disposition d’une expertise si

nécessaire)- Appui à l’élaboration de plans de lutte contre la piraterie musicale.

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Etudes - Information

- Etudes sectorielles (filières musique, image, livre)- Etat de lieux des industries culturelles dans l’espace francophone- Informations - Sites divers (Fonds des inforoutes)- Forum de discussions- Etude de faisabilité (ex. Bureau export de la musique africaine)- Cartographie des entreprises culturelles (Asie, Caraïbe, Uemoa, Cemac)

Formation

- Formation des entrepreneurs culturels à l’élaboration de projets et à la gestion d’entreprises

- Formation des techniciens et professionnels de la création artistique, notamment dans le cadre du MASA, de différents festivals ou de structures ayant une vocation ou des programmes dans ce sens

- Formation et sensibilisation des banquiers à l’examen de projets culturels

- Formation aux métiers du livre(CAFED)

- Formation en écriture de scénarios

- Formation des cadres de l’action culturelle (administrateurs et animateurs culturels - partenariat avec le Centre régional d’Action culturelle de Lomé (CRAC).

Soutien à la production des œuvres

- Soutien à la production audiovisuelle (Fonds de soutien à la production audiovisuelle des pays du Sud- Cinéma et Télévision)

- Soutien à la création artistique (résidences et ateliers de création débouchant sur un festival, une tournée ou une exposition à caractère international)

Soutien à la circulation des artistes et des œuvres

- Participation d’artistes et de professionnels divers à des festivals (théâtre, musique, danse, arts de la rue, arts de la parole, cinéma)

- Participation à des tournées (théâtre, musique, danse)

- Participation à des biennales, symposiums, expositions, etc.

Soutien à la diffusion des produits culturels

- Participation aux marchés : Image, Arts vivants, livre, etc. (Ex. Midem, Masa, Womex, Mip-Tv, Salon du livre de Paris, Fildak, Salon du livre de Québec, Babel Med, Le Kolatier, etc.)

- Production annuelle d’une compilation musicale de promotion des labels de musique de pays du Sud

- Participation ou appui à de grands événements internationaux (biennales, symposiums, expositions, salons, etc.)

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Séminaire régional sur « Les politiques de soutien aux industries culturelles :contribuer à une maîtrise de la mondialisation par la diversité culturelle »

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Appui pour l’accès aux financements

- Création d’un Fonds de garantie des industries culturelles couplé à des actions d’accompagnement : formations des entrepreneurs culturels des filières musique, image et livre, ainsi que des banquiers.

Concertations

- Symposium sur l’accès aux financements internationaux, mai 2004, Paris

- Colloque «Apport des industries culturelles au développement durable des pays du des pays du Sud», novembre 2004, Ouagadougou

- Journées «Portes ouvertes» aux entreprises culturelles et aux banquiers à l’occasion des séminaires de formation

- Concertation sur le financement du cinéma africain, Bruxelles 2007.

Autres projets dans le cadre de la programmation 2007-2009

* Projet d’ingénierie culturelle

* Mise en réseau des industries culturelles : - Appui à la mise en place d’un Bureau export de la musique africaine - Soutien au Réseau des librairies francophones

* Concertation régionale sur les industries culturelles dans les pays francophones d’Asie

* Catalogue numérique de l’image africaine.

Pour plus d’informations

Agir ensemble/Francophonie 2006-2009

La culture se conjugue au pluriel

www.francophonie.org

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Projet développement des industries culturelles des pays du Sud Mme Angèle Bonané, Responsable de projets, Direction du développement durable et de la solidarité

GENESE DU PROJET

Sommets des Chefs d’Etat et de Gouvernements de la Francophonie

Hanoi (1997) Moncton (1999)

2ème Conférence des ministres francophones de la Culture (Cotonou – Bénin 2001)

Mise en place du projet « DEVELOPPEMENT DES INDUSTRIES CULTURELLES »des pays du Sud

Démarches

2000-2001: phase étudesEtudes de faisabilité:

- Paris : de l’idée vers la formalisation du projet,

- sur le terrain (7 pays visités; une cinquantaine d’établissements financiers visités, une centaine de questionnaires collectés),

- 3 Conclusions: dialogue quasi inexistant; méconnaissance des modes de fonctionnement respectifs, opportunités insuffisamment appréhendées,

BENEFICIAIRES = PAYS MEMBRES DE LA FRANCOPHONIE

- Afrique du nord: Maroc et Tunisie

- Afrique de l’Ouest (FGIC): Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger Sénégal, Togo;

Le Projet

�00�-�00�: phase mise en œuvre du projet- Négociation de convention de partenariat avec les organismes de garantie identifiés dans les régions test

ciblés,- Mise en place effective de 3 fonds de garanties dans les pays/régions éligibles: Maroc, Tunisie, Afrique de

l’Ouest, - Renforcement des capacités et mobilisation des différents partenaires

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Séminaire régional sur « Les politiques de soutien aux industries culturelles :contribuer à une maîtrise de la mondialisation par la diversité culturelle »

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Projet « DEVELOPPEMENT DES INDUSTRIES CULTURELLES » = un projet intégré

COMPOSANTES

A. Constitution mécanismes de garantie

B. Mesures d’accompagnement : Apport - Expertise technique (formation des parties concernées), et - Réalisation d’études, pour mieux connaître le secteur des industries culturelles;

C. Sensibilisation des décideurs

A- Mécanismes du Fonds de garantie

- Partage du risque financier en Garantir des prêts bancaires consentis aux industries culturelles des pays francophones du Sud

- Rapprocher les financiers et les entrepreneurs culturels en stimuler le partenariat banques entreprises culturelles

Approche Méthodologique

- Apporter une dotation financière

- Confier la gestion du fonds à un partenaire financier local ,

> respecter ses procédures en vigueur > Autonomie de décision du partenaire > Assurer un suivi régulier de l’évolution >>>>> Retrait de l’OIF à terme

Champ d’intervention

Toutes les entreprises des secteurs suivants :

1. Production et distribution cinématographique, audiovisuelle et musicale; 2. Production et distribution de livres;3. Production de contenu multimédia culturel ou éducatif;4. théâtre et spectacles vivants;5. Exploitation de salles de cinéma;6. Radios et télévision;7. Presse écrite;8. Arts visuels, arts plastiques, mode, artisanat d’art, design.

CRITÈRE D’ÉLIGIBILITÉ

1. personnes morales de droit privé des pays bénéficiaires du fonds, légalement constituées,2. exerçant leur activité dans les pays du Sud,3. quelle que soit leur forme juridique, 4. chiffre d’affaire annuel ne dépassant pas un seuil déterminé.

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B – Mesures d’accompagnement

Secteur public:

* Colloque: sur l’apport des industries culturelles au développement durable des pays du Sud 2004:

Objectifs

- sensibiliser les décideurs politiques au rôle et au potentiel de l’économie de la culture comme un axe fondamentale du développement durable

> Niveau national > Niveau régional

- Soutenir la capacité des gouvernements des pays francophones du Sud dans leur stratégies de développement au niveau national et régional.

Secteur Privé

- Valorisation de l’expertise des cadres bancaires en matière d’analyse du risque spécifiques aux secteurs culturels, et d’évaluation des entreprises culturelles.

- Valorisation de l’expertise des pays bénéficiaires du Sud par le renforcement des compétences des futurs formateurs pour assurer la relève,

(séminaires de formation de formateurs. des cadres de banque et opérateurs des filières ciblées)

Résultats :

Renforcement des capacités : 13 séminaires dans les pays ciblés, environs trois séminaires par filière:

- Renforcement des compétences des entrepreneurs culturels en gestion d’entreprises, formulation, présentation et négociation de dossiers de financement de projets.

600 entrepreneurs culturels des filières image, édition, et musique,

- Renforcement des compétences de deux cent banquiers en analyse économique et financière des risques sur projets et entreprises culturels

- Constitution de réseaux informels de professionnels: faciliter établissement contacts, constituer un réseau d’experts des secteurs culturels Africains, pour favoriser coopération Sud Sud

- Création d’un forum d’échange et de discussion des entrepreneurs culturels sur l’espace

C- Sensibilisation des décideurs

- appui d’experts, à l’élaboration de politique culturelle; nationale ou intégrées dans les sous régions

- A l’amélioration de L’environnement économique : mise en place de législation (la protection des bien culturel et de la propriété intellectuelle et artistique), tarifs douaniers et fiscalités préférentiels, dans la sous région, en faveur des industries culturelles : lutte contre la piraterie, statut de l’artiste, cartographie des industries culturelles

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Coordonnées utiles FGIC

Maroc Caisse Centrale de Garantie Centre d’Affaires, Boulevard Ar Ryad – hay Ryad Rabat TP. 2031Tél. : 212 37 71 68 60 /61Télécopie : 212 37 71 57 15 Courriel : [email protected]

TunisieFonds National de GarantieMinistère des FinancesDirection Générale du Financement113 avenue de la Liberté1002 TunisTél. : 216 71 842 240Télécopie : 216 71 840 454

Afrique de l’OuestBanque d’Investissement et de Développement de la Cedeao (BIDC)128, Bd du 13 JanvierB.P. 2704 Lomé – TogoTél. : 228 221 68 64Télécopie: 228 223 04 83 Courriel : [email protected]

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Siem Reap, Cambodge, 4 - 5 Décembre 2008

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Programme d’appui aux industries créativesUn programme commun mis en œuvre par l’UNESCO, le PNUD, l’OIT et la FAO, en partenariat avec le Gouvernement Royal du CambodgeM. Blaise Kilian, Coordinateur de Projet au Bureau de l’UNESCO du Cambodge

Le Fonds espagnol pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement

Trois des huit Objectifs sont visés:

1- Réduire l’extrême pauvreté et la faim

3- Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme

8- Mettre en place un partenariat global pour le développement

Patrimoine et pauvreté

- En dépit d’un tourisme en plein essor, une très grande partie de la population cambodgienne vit encore sous le seuil de pauvreté.

- L’artisanat et les formes d’arts traditionnels sont menacés lorsque les artisans/artistes sont forcés d’abandonner ces disciplines pour des activités plus rentables.

- Les techniques de productions et les réseaux de commercialisation de ces produits culturels sont encore insuffisamment organisés.

Encourager la promotion et la mise en valeur du patrimoine

- Le Projet commun d’appui aux industries créatives vise à assurer la préservation des traditions culturelles par la promotion commerciale des industries créatives.

- Une commercialisation efficace contribuera à élever le niveau de vie des populations locales tout en garantissant la préservation de leur patrimoine culturel.

Promouvoir la mise en œuvre des Conventions de l’UNESCO

- Convention du 17 octobre 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel

- Convention du 20 octobre 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles

Deux secteurs clefs

- Le Projet commun veut apporter un soutien aux disciplines artistiques traditionnelles

- Le Projet commun veut contribuer à la promotion de l’artisanat

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Un projet s’appuyant sur les expériences existantes

- 4 agences partenaires des Nations Unies: UNESCO, PNUD, OIT, FAO

- 4 ministères du Gouvernement Royal du Cambodge: Culture et Beaux-arts; Commerce; Industries, Mines & Energie; Agriculture, Forêts & Pêches

- Associations de producteurs/ artistes

Mise en œuvre

1. Analyse du secteur et identification des industries créatives ayant le meilleur potentiel. Les produits développés à partir de ressources naturelles seront également inclus dans le programme

2. Sélection des zones géographiques, priorité étant données aux provinces périphériques

3. Sélection des partenaires: associations de producteurs, communautés locales

Structure institutionnelle

- Un Comité National de Direction

- Un Comité de Gestion du Programme commun

- Un Bureau commun basé au Ministère de la Culture et des Beaux-arts

- Des bureaux provinciaux hébergés par le Ministère de l’Agriculture, de la Forêt et des Pêches

Résultats escomptés

- Renforcement des capacités institutionnelles à préserver le patrimoine immatériel et à promouvoir la diversité culturelle

- Développement du potentiel économique et social des industries créatives

- Les capacités des artistes et producteurs dans le domaine de la formation, de la production et de l’organisation entrepreneuriale auront été renforcées

- La qualité, la provenance et l’aspect culturel des produits seront garantis par un système de Sceau reconnu par le Gouvernement Royal

- Les réseaux de production, de promotion et de commercialisation des produits culturels auront été rationalisés

- Les procédures légales et administratives auront été facilitées et expliquées aux acteurs concernés

- L’exportation des produits issus des industries créatives aura été facilitée

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Sur le long terme…

- Accroissement des opportunités d’emploi dans le secteur des industries créatives

- Plus grande intégration économique des provinces périphériques et de leurs populations

- Renforcement du lien entre patrimoine, tourisme et niveau de vie

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Le rôle du PNUD dans le soutien aux industries culturelles/créatives au CambodgeIntervention de M. Natharoun Ngo, Chargé de mission pour le développement au PNUD du Cambodge

1/ La mission du PNUD :

Soutenir l’accélération et les progrès qui doivent être réalisé en matière de développement humain et réduction de la pauvreté.Un objectif: une amélioration véritable pour les communautés locales en terme de niveaux de vie et de choix; en terme d’opportunités.Au cœur du développement humain et de la réduction de la pauvreté se trouve la création d’emploi et de revenus, mais aussi la préservation de l’environnement, le respect pour la diversité (culturelle, ethnique).

2/ Les industries créatives (IC) au Cambodge : un énorme potentiel sous-exploité

a/ � contraintes au développement des IC :- Un contexte institutionnel qui reste à développer et renforcer Manque de régulations et support institutionnel impacte la compétitivité du secteur

- Des ressources humaines à consolider (entreprenariat, compétences et savoir faire) Composée d’une majeure partie de femmes; un meilleur accès aux infrastructures et services leur

permettraient de renforcer leur activités artisanales et commerciales.

- Les artistes et producteurs locaux rencontrent des difficultés pour vendre et accéder aux marchés. Adapter les politiques commerciale et services destinés à supporter le développement des filières.

- Des communautés indigènes/minorités ethniques qui représentent un foyer de savoir faire mais isolé et aliéné a cause de leur location géographique éloignée (N.E.) et des difficultés d’accès.

b/ Un réel potentiel :Dans l’effort de diversification des secteurs qui favorisent et supporte l’expansion économique du Cambodge (industrie textile, le tourisme), la contribution des IC aux PIB national doit augmenter.

Les IC représentent une source de revenu qui peut contribuer de façon forte au développement des milieux ruraux et à la génération d emploi pour les femmes, les minorités ethniques et les communautés indigènes

3/ Projets de soutien du PNUD :

a/ Implication dans la réorganisation du secteur de la soie, à travers une stratégie développé par le Ministère du Commerce (MoC), le ministère des femmes, piloté par ITC (International Trade Center) et soutenu par le PNUD. La stratégie vise à créer un secteur de la soie au Cambodge qui soit mieux structuré et plus compétitif, afin de générer de meilleurs revenus et des emplois pour tous les acteurs de la filière.Le projet permet la mise en place d’un mécanisme de financement commun pour que les acteurs clés répondent d’une seule voix à la stratégie adoptée et pour éviter les duplications.A titre de rappel, le secteur de la soie génère au Cambodge plus de 25 millions de plus-values par an et emploie plus de 25000 personnes, à majorité des femmes. Effet de vase communiquant vers d’autres secteurs comme le tourisme, les danses traditionnelles, design et décoration intérieur, l’artisanat, etc.

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b/ Participation du PNUD dans le projet commun de plusieurs agences des Nations Unies pour le soutien aux industries créatives.

La participation du PNUD repose sur une expérience solide en terme de politique et programmes commerciaux. Partenaire avec le MoC pour l’adoption et l’implémentation d’une stratégie commerciale intégrée pour le Cambodge (DTIS) et guide dans le développement de la stratégie pour le secteur de la soie.

Dans le cadre de ce projet commun, le résultat visé par le PNUD en collaboration avec le MoC est de faciliter et d’améliorer la commercialisation de produits et services culturels vers les marchés domestiques et internationaux.Les bénéficiaires locaux visés sont des artisans, producteurs, micro-entrepreneurs, puis en remontant dans la filière détaillants et distributeurs.

Les objectifs/outputs:- Des législations commerciales et des procédures d’export adaptées/améliorées pour favoriser le

développement des filières/produits/services sélectionnées. - Des stratégies adoptées pour renforcer la compétitivité au sein des filières/produits/services identifiées.

Les activités:- Une identification et sélection de 5 produits/services culturels en concertation avec les acteurs clés courant

2009.- La facilitation de Dialogues provinciaux entre représentants clés du secteur public et du secteur privé

pour identifier à quels niveaux se trouvent les barrières, les freins rencontrés par les acteurs des filières sélectionnées, et un soutien fourni aux groupes de producteurs et d’associations locales identifiées pour résoudre/surmonter les problèmes identifiés.

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Synthèse du séminairePar M. Frédéric Bouilleux, Directeur de la langue française et de la diversité culturelle et linguistique, Organisation internationale de la Francophonie.

Nous arrivons à la fin de nos travaux. Des différentes présentations que nous avons entendues ainsi que des débats qui ont suivi se dégagent plusieurs champs d’intervention susceptibles de promouvoir les industries culturelles et pouvant servir de base aux actions à conduire. Une marche à suivre et un agenda devraient être retenus pour la mise en œuvre effective de ce processus.

I - Champs d’intervention

A- Les politiques nationales relatives aux industries culturelles

Certains pays ont d’ores et déjà inscrit les industries culturelles comme priorité dans les stratégies nationales de développement, notamment dans la stratégie de croissance accélérée (méthode par grappe, Sénégal) et par intégration dans les plans quinquennaux (Vietnam).

Mais il convient de convaincre les responsables politiques des Etats du poids économique, social et culturel de ce secteur d’activités.

Il conviendrait, à cet effet d’améliorer la collecte des données statistiques notamment en complétant l’annuaire des industries culturelles dans les pays francophones d’Asie du Sud-est réalisé par l’association « Culture et développement » pour le compte de l’Organisation internationale de la Francophonie.

De manière plus générale, plusieurs mesures pourraient être envisagées :- Développer des outils statistiques pour mesurer les impacts économiques directs, indirects ainsi que les

impacts internationaux des industries culturelles (comme l’a montré l’approche canadienne) permet de disposer des éléments d’information nécessaires à la prise de décision sur les stratégies à suivre.

- Mettre en place des outils de soutien au secteur culturel permet aussi de conforter sa capacité de production. La subvention est sans doute l’instrument le plus traditionnel mais ses limites sont connues, notamment la faiblesse et la fragilité des moyens budgétaires dont les États disposent.

D’autres outils existent comme : - Le soutien aux manifestations de diffusion et de promotion des activités culturelles, festivals, semaines du

film, etc.- Les mesures législatives et réglementaires : propriété intellectuelle et artistique ; droits d’auteurs et droits

voisins, lutte contre la piraterie, mesures fiscales comme le crédit d’impôt, définition du statut de l’artiste.- Soutien à la Société civile et au secteur professionnel.

La protection de la diversité culturelle dépend de la vitalité et du dynamisme du vivier des créateurs et opérateurs culturels. Pour favoriser cette dynamique plusieurs initiatives peuvent être envisagées:- Formation professionnelle et expertise. Il a été question notamment de formation de formateurs ;- Accès aux marchés domestiques, sous régionaux ou internationaux;- Mise à disposition d’équipements, fourniture de matériels.

B- Le soutien au secteur professionnel passe aussi par :

- La création de réseaux professionnels dans les domaines de l’édition pour lequel a été suggérée la création d’une alliance des éditeurs francophones d’Asie du Sud – Est, de l’audiovisuel, et de l’artisanat. Pour cette dernière filière, proposition a été faite d’appuyer la création de maisons des arts et des métiers ;

- Mise en place de dispositifs d’accès à l’information sur les marchés, les formations ;

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- Création de structures professionnelles d’intervention chargées d’apporter aux entreprises culturelles l’accompagnement technique spécialisé dont elles ont besoin.

- Développement des fonds d’aide et de garantie pour les entrepreneurs culturels.

Les secteurs d’activités les plus communément cités comme prioritaires pour bénéficier de ces stratégies de soutien sont : livre, image, musique, artisanat et artisanat d’art.

II - Méthode de travail et suivi de ce séminaire

A- Les actes du séminaire : les présentations et les débats que nous avons eus feront l’objet d’une publication sous forme d’actes qui seront publiés en �00�.

B- Les suites concrètes

Afin d’assurer un suivi concret à notre rencontre, il est proposé qu’une lettre soit envoyée par l’OIF aux ministres de la Culture ou/et des Affaires étrangères des trois pays invités – Laos, Vietnam, Cambodge - sollicitant :

1– la désignation d’un correspondant national pour les industries culturelles, qui sera l’interlocuteur privilégié des différentes parties concernées ;

2– la communication des priorités nationales retenues parmi les champs d’intervention ci-dessus identifiés – une priorité étant accordée aux actions susceptibles de se décliner dans une dimension régionale.

Après réception des réponses, une concertation régionale de suivi des initiatives pourrait être organisée, de manière régulière, peut-être annuellement, par le Bureau régional pour l’Asie et le Pacifique de l’OIF.

III - La coordination entre les différents partenaires sur les projets de coopération pour le développement des industries culturelles : quelle mutualisation ?

En cette période de raréfaction des ressources budgétaires, il serait utile d’aménager des synergies entre les programmes d’intervention des organisations de coopération multilatérale et des États qui développent des programmes d’appui aux industries culturelles: UNESCO, OIF et PNUD (sur les aspects économiques et commerciaux), France, Canada, Espagne…. Cela passe par l’échange d’informations sur les programmes mis en œuvre ainsi que par l’examen des actions coordonnées envisageables.

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Séminaire régional sur« Les politiques de soutien aux industries culturelles : contribuer à une maîtrise de la mondialisation par la diversité culturelle »Siem Reap, Cambodge, 4 - 5 Décembre 2008

Programme

Jeudi 4 décembre 2008

Matinée : 9h00 - 12h00

Cérémonie d’ouverture : - Allocution de M. Patrice Burel, Directeur du Bureau régional de l’OIF pour l’Asie et le Pacifique.- Allocution de S.E.M. Pech Sophath, Sous-Secrétaire d’Etat au ministère des Affaires étrangères, chargé de

la Francophonie.

I) Le cadre de mise en œuvre des politiques en faveur de la diversité culturelle.

A. L’apport de la Convention internationale sur la diversité des expressions culturelles, par Stany Kol, Expert indépendant, ancien Secrétaire permanent de la Conférence générale de l’UNESCO.

B. Les conséquences concrètes de la ratification de la Convention internationale sur la diversité des expressions culturelles, par Frédéric Bouilleux, Directeur de la Langue française et de la Diversité culturelle et linguistique à l’OIF.

C. Questions de vocabulaire : les industries de la culture, les filières, l’articulation des maillons de la chaîne à l’intérieur d’une filière industrielle de la culture, par Francisco d’Almeida, Délégué Général de « Culture et développement ».

Pause et photo officielle : 10h20 - 10h45

D. Présentation des résultats de l’enquête d’identification des entreprises et de l’environnement des filières des industries de la culture du Cambodge, du Laos et du Vanuatu, par F. d’Almeida, Délégué général de Culture et Développement,

- Présentation complémentaire sur la situation des industries culturelles au Vietnam par Mme Dang Thi Kim Chung, Experte au Département du Plan et des Finances, Ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme.

Discussion

Après-midi : 14h00 - 17h00

II) Les conditions favorables au développement des industries culturelles

A. Les politiques de soutien à la création, à la production, et à la diffusion des biens culturels, par Dominique Wallon, Expert indépendant, ancien Directeur du Centre national de la Cinématographie (France).

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B. Les mesures d’encadrement juridique et institutionnel des industries culturelles - le contexte Canadien, par Madame Annette Gibbons, Directrice générale associée (Industries culturelles) dans le Secteur des Affaires culturelles du ministère du Patrimoine canadien.

C. La concertation pouvoirs publics - organisations professionnelles : Présentation d’un exemple français, par Gilles Castagnac, Directeur du Centre d’information et de ressources pour les musiques actuelles (Irma).

Pause : 15h00 - 15h15

D. Le point de vue des professionnels de la culture : Quelles réalisations ? Quelles difficultés ? Quelles attentes ?

• Artisanat d’art : - M. Lionel Réquillart, Directeur général de « Artisans d’Angkor » (Cambodge) - Mme Rassanikone Nanong, Présidente de l’Association laotienne de l’artisanat (Laos) • Musique : - M. Donangmany Soliphanh, Directeur-adjoint de Lao Art Media (Laos) - M. Cat Van Van, Association des compositeurs vietnamiens (Vietnam) • Livre : - M. So Raingsey, Monument books (Cambodge) - M. Tran Doan Lam, Editions Thê Gioi (Vietnam) • Production télévisuelle : - M. Olivier Sieber, Directeur d’Apsara TV (Cambodge) - M. Nguyen Trong Trinh, Chef du Bureau chargé des contenus, Centre de production de films télévisés

du Vietnam (VTV) • Cinéma : - Mme Gaëlle Dakan, Chargée de mission culturelle, Centre de ressources audiovisuelles Bophana

(Cambodge) - M. Tran Luan Kim, Président de l’Association des cinéastes vietnamiens (Vietnam).

Discussion

Vendredi 5 décembre 2008

Matinée : 9h00 - 12h00

9h00 - 10h20

III) L’articulation de la culture et de l’économie dans une perspective de développement : quelle démarche peut-on adopter ?

A. Le rôle des ministères chargés du Plan par : - M. Dang Xuan Khu, Expert au Département du Travail, de la Culture et de la Société, Ministère du Plan

et de l’Investissement du Vietnam

B. L’approche cambodgienne, par S.E.M. Mao Thora, Secrétaire d’Etat au Ministère du Commerce

C. « Tourisme, industries culturelles et artisanat d’art » : l’approche par grappes, cas du Sénégal, par M. Ibrahima Wade, Secrétaire permanent de la Stratégie de Croissance Accélérée du Sénégal.

D. L’approche canadienne de l’articulation entre industries culturelles et développement économique, par Madame Annette Gibbons, Directrice générale associée (Industries culturelles) dans le Secteur des Affaires culturelles du ministère du Patrimoine canadien

Discussion

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Pause : 10h20 - 10h30

10h30 - 12h00

IV) Coopération sous-régionale et coopération internationale pour le développement des industries culturelles.

A. L’appui de l’OIF aux États membres de la Francophonie : les programmes de soutien au développement des industries culturelles des pays du Sud, par Rémi Sagna, Chef de la division Diversité Culturelle, à la Direction de la Langue française et de la Diversité culturelle et linguistique, et Angèle Bonané, Responsable de projets, Direction du développement durable et de la solidarité.

Discussion avec les représentants des pays participants.

B. L’appui de l’UNESCO aux industries culturelles, par M. Blaise Kilian, Coordinateur de Projet au Bureau de l’UNESCO du Cambodge.

C. L’appui du PNUD aux industries culturelles, par M. Natharoun Ngo, Chargé de mission pour le Développement au PNUD du Cambodge.

Après-midi : 14h00 - 17h00

D. Coopération sous-régionale et internationale pour le développement des industries culturelles des pays francophones d’Asie et du Pacifique.

Séance animée par Frédéric Bouilleux, Patrice Burel et Francisco d’Almeida. - Identification des filières les plus porteuses dans la région - Recensement des mesures nationales susceptibles d’aider les industriels de la culture - Recensement des mesures internationales susceptibles d’aider les gouvernements locaux - Recherche de synergies entre les différents pays participants - Définition d’un dispositif de suivi conjoint

17h00 - 17h15

Cérémonie de clôture

- Allocution de M. Frédéric Bouilleux, Directeur de la Langue française et de la Diversité culturelle et linguistique à l’OIF.

- Allocution d’un officiel cambodgien

Samedi 6 décembre

8 h30 - 12h00

Une visite du site d’Angkor (Angkor Wat, Bayon, Ta Phrom) est organisée pour les participants qui auront confirmé leur intention d’y participer.

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Liste des participantsSéminaire régional sur « Les politiques de soutien aux industries culturelles : contribuer à une maîtrise de la mondialisation par la diversité culturelle »Siem Reap, Cambodge, les 4 et 5 décembre 2008

CAMBODGE

1. S.E.M Pech Sophath Sous-Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères chargé de la Francophonie Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale

2. Mme Hay Sonnarin Directrice du Département de la Francophonie Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale

3. S.E.M. Mao Thora Secrétaire d’Etat Ministère du Commerce

4. M. Long Ponnasirivath Directeur général adjoint en charge de la coopération culturelle internationale Ministère de la Culture et des Beaux-Arts

5. M. Keo Phuong Directeur de la Culture et du Tourisme Ministère du Tourisme du Cambodge

6. M. Heang Meth Chef du Bureau de la culture touristique Ministère du Tourisme du Cambodge

7. Mme Chau Sun Kerya Directrice Département du développement culturel et des musées Autorité Apsara

8. M. Lionel Requillart Directeur général Association « Artisans d’Angkor »

9. Mme Thavy Meng Directrice de la communication et des relations publiques Association « Artisans d’Angkor »

10. M. Olivier Sieber Directeur Télévision Apsara

11. M. So Raingsey Directeur exécutif Monument Books

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12. Mme Gaëlle Dakan Chargée de mission culturelle auprès du Centre de ressources audiovisuelles Bophana, détachée par

l’Ambassade de France au Cambodge

13. Melle Chan Lida Documentaliste Centre de ressources audiovisuelles Bophana

LAOS

14. M. Bounthieng Siripaphanh Directeur général Département des Beaux-Arts Ministère de la Culture

15. M. Leuam Nhongvongsithi Directeur adjoint Institut de Recherche économique et commerciale Ministère de l’Industrie et du Commerce lao

16. M. Soukaseum Bodhisane Vice-Président Administration nationale du Tourisme

17. Mme Rassanikone Nanong Présidente Association laotienne de l’artisanat

18. M. Douangmany Soliphanh Directeur adjoint Lao Art Média

VIETNAM

19. M. Pham Ngoc Hai Directeur adjoint Institut de Recherche des politiques industrielles Ministère de l’Industrie et du Commerce

20. Mme Dang Thi Kim Chung Experte Département du Plan et des Finances Ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme

21. Mme Dang Thi Thu Thuy Experte Département des Relations internationales Administration nationale vietnamienne du Tourisme

22. M. Dang Xuan Khu Expert Département du Travail, de la Culture et de la Société Ministère du Plan et de l’Investissement

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23. M. Tran Luan Kim Président Association des cinéastes vietnamiens

24. M. Cat Van Van Compositeur Chef du Secrétariat de la rédaction Revue de la Musique du Vietnam Association des musiciens vietnamiens

25. M. Tran Doan Lam Directeur et Rédacteur en Chef Editions The Gioi

26. M. Nguyen Trong Trinh Chef du Bureau chargé des contenus Centre de production de films télévisés du Vietnam

ORGANISATIONS INTERNATIONALES

27. M. Natharoun Ngo Chargé de mission pour le Développement Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) au Cambodge

28. M. Blaise Kilian Coordinateur de Projet Bureau de l’UNESCO à Phnom Penh

ORGANISATION INTERNATIONALE DE LA FRANCOPHONIE

29. M. Frédéric Bouilleux Directeur de la langue française et de la diversité culturelle et linguistique

30. M. Patrice Burel Directeur du Bureau régional Asie-Pacifique

31. M. Rémi Sagna Chef de Division Direction de la langue française et de la diversité culturelle et linguistique

32. Mme Angèle Bonané Responsable de Projets Direction du développement et de la solidarité

EXPERTS

33. Mme Annette Gibbons Directrice générale associée Secteur des Affaires culturelles Ministère du Patrimoine canadien

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34. M. Ibrahima Wade Directeur de la Stratégie de croissance accélérée Ministère des Finances du Sénégal

35. M. Gilles Castagnac Directeur Centre d’informations et de ressources pour les musiques actuelles

36. M. Stany Kol Expert indépendant Ancien secrétaire permanent de la Conférence générale de l’UNESCO

37. M. Dominique Wallon Expert indépendant Ancien directeur du Centre national de la cinématographie (France)

38. M. Francisco d’Almeida Délégué général Association « Culture et développement » (France)

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