la revue nouvellecreated date: 8/2/2016 1:56:29 pm

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LA RIJVUE NOT]1F]I,LJJ PSYCHANALYSE &x& psSr€xx&.mô;&&_Ysx sr&wqrxffi*&,-&xx&x€ e*,&"Kffi ;&âv8x x On peut dire que la psychanalyse fait partie de la culture générale de ( I'honnête homme ) d'aujourd'hui, qui a déjà entendu parler du complexe d'Gdipê, du stade oral ou de la sublimation. Et en même temps, c'est une discipline complexe, vaste, et qui a son pfopre jargon technique. ll y a donc une difficulté à parler de la psy- chanalyse à un public intéressé et cultivé mais non spécialiste en ia ma(iere. C'est pourtant une demande adressée règulièrement àu psychanalyste, à savoir d'expliquer Ies fondements de la psychana- lyse, les idées de base, les implications thérapeutiques et égate- ment d'évaluer sa pertinence et son rôle, voire sa crédibilité, dans le monde d'aul'ourd'hui. Vaste programme! Et cepenflant, d,une certaine façon, ia psychanalyse pose auiourd'hui lei questions cru- ciales à notre société, notre société moderne occidentate, tech- nique, scientifique et postchrétienne, dominée par l'économie de marché et qui semble naviguer à vue sans repères solides. |'.\]t CD!:Dr l; \..t rt J t ttil Le titre de ceL arlicle m'a étésLrggéra per un iextede la psvchanal!,sie fran- çaise Julia Kristeva qui affirme dansson livrc Les nout:elles nlal(dies dt2 1rm? que I'homme contempoûin, à force de consomner desobjets, des inragcs et des pilules, a perdu son âme, a perdu toule vieinlérieure. La pos, session debiens, et donc l'argenl, le virtuel (Tï ciùéma, internet), le Prozac (la piLule du honheur) et le \riagra (la pilule de lamour)tiendrajent lieu eujourd hui rlc bonheur. Julia Kristeva résume dans cet ouvrage ce qu'est pour ellecelle perte de lâme : ( Lex|éfience quotidienne senble démonirer Lrne réduction specta, culaire de la vie intérieure. Qui a encore une âmeaujourd'hui:, On ne connait que trop le chantage sentimental digne de ieuilletons télé\'isés,

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  • LA RIJVUE NOT]1F]I,LJJ

    PSYCHANALYSE

    &x& psSr€xx&.mô;&&_Ysxsr&wqrxffi*&,-&xx&x€

    e*,&"Kffi ;&âv8x x

    On peut dire que la psychanalyse fai t part ie de la cul ture généralede ( I 'honnête homme ) d 'aujourd'hui , qui a déjà entendu parlerdu complexe d'Gdipê, du stade oral ou de la subl imation. Et enmême temps, c 'est une discipl ine complexe, vaste, et qui a sonpfopre jargon technique. l l y a donc une di f f icul té à parler de la psy-chanalyse à un publ ic intéressé et cul t ivé mais non spécial iste en iama(iere. C'est pourtant une demande adressée règul ièrement àupsychanalyste, à savoir d 'expl iquer Ies fondements de la psychana-lyse, les idées de base, les impl icat ions thérapeut iques et égate-ment d'évaluer sa pert inence et son rôle, voire sa crédibi l i té, dansle monde d'aul 'ourd'hui . Vaste programme! Et cepenf lant, d,unecertaine façon, ia psychanalyse pose auiourd'hui le i quest ions cru-ciales à notre société, notre société moderne occidentate, tech-nique, scient i f ique et postchrét ienne, dominée par l 'économie demarché et qui semble naviguer à vue sans repères sol ides.

    |'.\]t CD!:Dr l; \..t rt J t ttil

    Le titre de ceL arlicle m'a été sLrggéra per un iexte de la psvchanal!,sie fran-çaise Julia Kristeva qui affirme dans son livrc Les nout:elles nlal(dies dt21rm? que I 'homme contempoûin, à force de consomner des objets, desinragcs et des pi lules, a perdu son âme, a perdu toule vie inlérieure. La pos,session de biens, et donc l 'argenl, le virtuel (Tï ciùéma, internet), le Prozac(la piLule du honheur) et le \r iagra ( la pi lule de lamour) t iendrajent l ieueujourd hui rlc bonheur.

    Jul ia Kristeva résume dans cet ouvrage ce qu'est pour el le cel le perte delâme : ( Lex|éfience quotidienne senble démonirer Lrne réduction specta,culaire de la vie intérieure. Qui a encore une âme aujourd'hui:, On neconnait que trop le chantage sentimental digne de ieui l letons télé\ ' isés,

  • LA REVLJI.] NOUVI|L,I. I I

    PSYCHANALYSE

    mais i l n'exhibe que l 'échec hlstérique de la \ ' ie ]rslchique, bien connu ttarI ' insalisFaction romantique el le \ 'audevil le barurgeois. Qlrànt au regâin d' in-térêl pour les rel igions, on esl en droit de se demander s' i l résulte d'unerecherche ou, àLl contraire, d'une pauvreté psychique qui demande à la foiune prothèsc d'âm€ pour une subjectivité amputée.

    Car le constal s' impose : pressés par Le stress, jmpatients de gagner et dedépenser, de jouir et de mourir, les hommes et les femmes d'aujourd'huifont 1économie de cette représentation de leur expérieace qu ol-) appelleune vie psychique [.. . ] On 11 a ni Ie tenps ni l 'espace nécessaire pour se faireul- le ime. I. . .1 La vic psl,chique de lhomme moderne se situe désormaisentre les s,v_mptômes somatiques (la maladie avec l hôpilal) el la nise enimaEae de ses désirs ( la rêverie delanl la lélé). Les noulel les ùraladies delâme sont les di l i iclr l lés ou des ircafâci lés de représcntàtions psychiquesqui vont jusq! à meltre à mort l 'espace ps)chique. ,

    Cetie absence de vie inlérieure, de représenlal ion pslchique de ce qu'on vit.de subjecl ival ion personnelle, renloie à ces noulel les pathologies qLle l 'ana-lyste renconlre aujourd'hui eL que KrisLeva appelle ( les ùouvelles maladiescle l 'âme,.

    Et ceci peuI nol6 servir de f i l conducteur pour comprcndre ce qu'cst lù ps],c l . . "11". . : i r - ' -J.rr .1u. lquc . .os. qui p r re l ' r i l r Lr sJ,e le "constituer personneliement, d avoir un désir, de se si iuer paf rapporl à laréali té et aux i lutres dans un monde sans repères eL où l indi i iérerlce àl égard de Dieu se répancl dans l'inclifiérence (André Glucksnan, Ld 1/oriÈme mart de Dieu).

    Àussi je pfoposerai, en un prernier temps, d'examiner ce qu'esL la psycha-r 'ralyse proprement dite el quels sonL ses tondemeùls historiques, lhéo-riques et sa conception de l 'être humajn. Ce qui nous Emènefa bien sûr àparler de Freud. Ei puis, €n un second temps, à reprendfe cette quesiion des< nourel les maladies de l 'âme , eL à Lenter de iépondre au t i tre de cetarlicle : ( La psychanallse sauvera-Felle notre âme ? "

    QU'EST.CE QUE LA PSYCHANALYSE?Le mat

    On peut dire que la ps,!clùnalyse est née à Vienne en 1900, iL y a exactemenicent ans. Lorsque Sigmund Freud a.hè\e L'Intetprétdtion des réues en1899, ourraÉte où i l montre comment I analyse du rêve est la voie royalepour explorer l inconscient el ses clësirs, l 'éditeur n'hésile pas à er, postda-Ler la parul ion pour en ôccenluer lâ syn]bolique.< Psukhè ' en

    grec signil le ( l 'âme ' au sens du souff le de la vie et au sensdu sièEte des sentiments. de I ' inlel l igence, des désirsi ce mot grec se reLrou-ve dans Lout ce qui a à voir avec lc ps),chisùe, c'est-à dire la pensée, la \] iedc l-cspri l . Lc mot u psychanalys€ , lui même a été uti l isé par Freud pourLa première fois en 1E96 sous la fofme < psvchoanaLyse r dans un art iclepublié en irançajs. Par la suite Freud s'expliquera sur le terme ( psychana

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  • LÀ RE\TUE NOWEI-I,O

    PSYCHANALYSE

    lyse ) en en donnant comme définit ion: ( Le tfavail par lequel nous ame-nons à la conscience du malade le psychique refoulé en lui , (voif l-aplancheet Pontalis, Vacabulaire tle la ps!/chanaluse).

    En 1922, Freud disl inguera trois niveaux de sens au terme ( pstchanallse , :

    a) une mélhode d' irvesl igation consistant essentiel lement dans lâ mise enévidence de la signif icâtion inconsciente des paroles, des actions, desrêves et ianLasfies d'un sujet. Cette méthode se fonde principal€mentsur les l ibres associations;

    b) une méthode psychothérapeulique fondée sur cetle inlestigation; en cesens on parlera de < cure psychânÂlylique ) ou d'" entreprendre Llne psy-chanalyse, ou une anall'se ri

    c) un ensemble de théories oir sonl syslémalisées les données apportées paria méthode d' in!estigal ion el |ar le lraiternent.

    Quand on parle de psychanalyse, on peul donc désigner trois choses di l fé-rentes, qui peuvent être quelquefois mêlées : soit l ' inlerprétation de parolesou d'actes de quelqu\ln ou év€ntuelLem€nt d'une .Èuvre d'arl (par exempleLa < recherche du Père r par un orph€lin que Cil les Canlagrel trouve dansL'æuvre musicale de J. S. Bach); soit le trÂitement pslchanaltt ique d'unepersonne sur le di!,an (< Untel est en ar'ral jse parce qu' i l a des problèmes ,);soit une théorie qui renvoie à une conception de l 'êlre humain comme êtrede désif habiié par des pulsions, divisé, er, manque, cherchant inlassable-menL sa satisfacLion, souvenl ignoranl de ses rnolivâtions réelles (" lâ psy-chanallse nous aide à comprendre le fonctionnement de l 'être humain ').L'origine

    Et, en disanl toul ceci, j 'ai déjà ul i l isé pas mal de mots qui méri lent expli-câlion. ALors, voyons de plus près comment toul celâ s'est cons{tuii.

    Lorigine de 1a psychanalyse, c'est L intérêt que Freud, jeurie médecin viennois, s'intéressant aux ( naladies ncn'euses ),, a porlé àux nalades h),sté-riques. IL s agissait d€ patientes qui souffraient dune série de troublesdivers du l ienre vomissements, paralysi€s, pertes d'appétit , extinctions de' 'ô\ . .a1ouis. .menls, ,e-rLIp-n. n l : , n J . s.s,e.c.L.smêJe i s r" d ic"laient aucune cause organique et restaient irès embarrassés, et à ce sujetIrreud s'est montré fort intéressé far les travaux de Charcot à Paris, à l 'hôpiial de la Salpêtrière, qui traitait les malades lrystériques par hypnose. I l yfera un slage en 18E5. l trs la même époque à Vienne, un ami médecin deFreud, Joseph Breuet uti l isait également I 'hypnose pour soigner ceslroubles hysLériques.

    l l s 'agi l , après aloir plongé la patiente dans un élat second, sous hypnose,de l ' interroger et de la taire parler de ce qui ne !a pas. CeLte évocation soushypnose de ce qui pose problème s'accompaÉne d'une forte décharge émolionnelle, une sorte de càthârsis, et àu réveil les slmpLô.les djsparaissentaprès avoir été reconnus et verbalisés par lâ patiente. C'est donc une gùéri-son par le souvenif et la parole de sympiômes physiques, mais poLrr lesquelson ne décelai l aucune cause organique.

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    t

  • LA RE\'T]E NOL]\TJLLD

    PSYCHANALYSE

    Par ai l leurs l hJipnose qui élait pratiquée à cetle époque nous montfait é! ia-lemeni que quelqu'un pou\jait , à son réveil , accomplir un acte qui Iui alai lélé suÊgéré sous hJ'pnose, sarls plLrs se soulenir que cela lui avajt été suggéré. l l accomplissait alors un acte sans saloir pourquoi; la suggestion res-tanl en quelque sorle inconsciente. Nous trouvons un exentple de cela dans,e Ho,.1d de llaLrpassant, quand une jeune feùnle fort riche va demander del 'argenl à un ami; cela lui a\ 'ai l élé suggéré sous hl,pnose, màis el le ne saitpas Lrourquoi el le accontpl i l cet acte absurcie. I , l l le est gênée, embâr-rassée,mais ne peuL pas donner la raison de son comportement.Nous :r!ons ici les premiers élémenls de base de la jrs),chanalyse : l existen,ce de quelque chose d inconscient qui nous fait agir à nolre insu (démontrée par la suggesLiorl postitypnoiique). et Ia guérison, par le souvenir et lalerbalisal ion, des tràumatismes à l 'origine de sj-nptômes di\,ers.Freud ul i l iserâ l 'hi,pnose et conslalera qu eifecti \ jement les malades sembler-rt souffr ir de n souveniys l iaumàtiques >. XIais lhlpnose ne marche pasavec tous les mâlùdes. Et lreud sinléresse également aux lravaux dcBernheim, à Nancj, sur la suggestion, ce qui l 'amènera à questionner €t< suÉigestionner ) les nalades hystériqLLes pour Lenter de Iever leurs sy.tp-lômes.jusqu à ce que l un d'eux prononce la phrase décisi\ ,e : n tr lais enfin,Docteur, laissez moi paflei l >

    l i l Freud abandonnera alors I 'hJ,-pnose et ia suggestion eL écoutcra parler sesmalades. Silencieux, placé derf lère le palient al lonÊé sur un divan, i l écou,te. I l écoule les malades parler de ce qui ne va pas, de ler.rrs sour,enirs, t1etraumatismes psychiques anciens. I l invite les malades à < se laisser al ler,,à associer l ibrement, à dire louL haut les mots qui leur viennenl à l 'esprit .Dt ce qu' i l entend, c esl que le sujet évoque des sou!enirs ou des situationsintimes, personnclles, qui renvoienL souvenl, en f in de compte, au désirsexuel. l lais à l insu du sujet conscient.l nr Jr . r , "e efps nai ie Ler Jr f cUJ. Annr o. . s, ' r r r r ' le ' r , ubl" . .ys.eriques defuis la morl de son père. Joseph Breuer qui traitai l cette maladepar hypnose, a interrompu brutalenlent le traitement Iorsqu' i l s 'esL renducompte que sa paliente étai l loùbé€ amoureu.se de lui; c'élai l là Ia seulemanière pour Breuer de luir ses assiduilés. A la suite de cetle ruptut-eAnna O. a manifesté, lors d une crise hlslérique, des lantâsmes de grosses,se (inconscients), clus au{ rêreries amoureuses auxquelles cl le se l ivrait àI 'égard de tsreuer Lors de ceite crise h),stérique, mimant une sorte d'accou-chement, son corps a exprimé dune certaine manière un désir sexuelinconscienL el refoulé à légard de son nlédecin. Fr€ud reprendra le | |aite,menl d'Anna O. eL meltra donc en é\ ' idence I 'origine sexuelle inconscienlede ses synlpLômes physiques, mais aussi Ie phénontène de transierl à l 'égarddu médecin, cest à dire l ' investissement afiecti f massii dont celui ci esll 'objet de la parl du palient de la patiente, en l occurcnce. En d'autresmots, ce n'est prs de Breuer quAnna O. élait anoLlreuse, mais de ce qu i lreprésentait pour el le comme médecin, celui qui aurai l la clé de son désir.Àjoulons polrr la petite histoire qu'Anna 0., de son vrai nom BerthaPappenhein, fut une des premières téministes européennes.

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  • L{ R[\ 'L]E NOI \ELLE

    PSYCHANALYSE

    I tun ! . ,nn,1t . t 'd, ! , tppar, i p- : t "h i4t t -

    \ 'bi là les.bases, Ibrigine de la psychanal!,se: Ia découvefte, chcz 1es h\,slé-r iques, d'un désir sexuel refoulé, parcc qu' incordpatible avec l édLrci i l ionrccue el les convenlions sociales. Ce désir sexuel reioulé dans l, iùconscientse maniieste alors de manière détoumée, sous forme de s,rntplôme somùLjql le chez l 'hlstérique. Cela signil ic que Ie srntptôme, la ci ise, ce qui ne rairs. . r , . . .Er . . ; rssi , ' . ( j r f ' ' l l , ,o. i i r , r r , 1a. . . i . , o-1. . ( ,. , . . r . l . . lsr . . l r . p , . . r , ,u. . , .1. . r ,

    - .n. . in.o. i .n 'nJis lut I

    le_patient peut comlrendre quelquc chose en en parlant à lanalyste qui. u le( l . r . r i l . t te- n l . . . r ps. . r , l .ne . - . . t . . ( .

    " i t o, .

    . .1( .ucr r . l , Ln Jr . . r t , . r l : , 1. , r I e. ,ut . . . , . l . , .. tu' i l l i l . La !erbelisation étant en quclque sorte une remise en ordt-e alc cequl pert l lrhait le suiel.

    l l icn sûl; l ' r eud a be:rlrcoup cherclr!, beaucoup rél léchi, et c,esl en écoutants€s fal ients qu' i l a pfogfessirentemt mis en place sa conception du fonc-l ionnemenl de l être humain. La théorie s esl donc enracinle dans Ia cl inlque et a abouti à u|e théorie de Ia r ie psyclt ique,:! uû nodèle de fonc| ,n.r ' ,d" t t Jrr I t ' . . . . , .uc. oo . .p. t . r , lu lp. . r rp.r . .J lI estrrLt sc Ènl hqur LJe s|n r luqLre.I l_a ùi lrsi été anené à constùter que cc dont les àdultes souffraient renloyàitréÉiul ièrefi tent à ce qui s était passé dans leur petite enfance, et trouvait sonorjEiDe dans Ies i tvatars de Ia pulsion sexuelle, plLrs oLl moins refoLllée danslinconscienl. Quand Freud parle de scxuali lé, i l I 'entend daùs un sens lrèslg: i .n o. i . . r . r .d. l rL iJo , . ; r i r i , r r . L l in J. , i , .n. ,: ' r l , ' , . r rJ. . i : , . , . . , , i (1, .1. i 1 : _r . p. . 0. r 5r \u, . . . ,. ' I

    : ( ,u or ' " . . r i ,1. " l ( . . ts: r . r . l re . , t . . JJ 1. . , . r . \asfir 'al ions amoureuses. à la recherche de iusion avec l 'obiet d'amollr. l lais- . l r l . .1r . .e, . . .crLr ' . , :1, , 1" i r . . r . . . " .qui . r o.u,st l r . r .p. . -

    ' sr . r i : .J" . ern,u. \ .n. | r , . l . . Ih id. . . . i r l . io . , . . led, t . .d Lrne incfo)able plasticité- Dans se recherchc de plaisif et de satisfacl ion. lnI _ns. \ r

  • LÀ REVLJD NOL,\'ELLE

    PSYCHANALYSE

    sanles de ce qu'on appelle conlmunément les perversions :sadisme. tnasochisme, voyeurisme, homosexuali lé, fét ichisme, r 'nceste, pral iques masturbi l toires, €lc. C tsl cn ce sens que I 'enfant esL un < pervers polvmorphe ,_'Ibut être humaiD dit < nofmal ' possède à des degrés di lers touÈs ces composantes possibles de la sexuali té, mais el les sonl latenies ou refoulé€s. C'eslquand certaiùes de ces contposant€s frennent trop de place qu on parle depersonnalité !ùthologique. Dt ceci peul aider à comprendr e pàr exemple, lebo r , .eJ, "ni 1". c l -et l i r t r . -

    . . .Q..Jcr" - .n ip. . . . .e . r .i 'ue ' l - - p." r le pr ' r :uL:e \ t rd( . I .u i" . a, . l ic .1 nL, ' . . is qr 1. , t r .L! 'é pour se donner les sai isiactions nlasochistes qLl i l estime nécessaires,I 'u l cn.e.o,or. . r L(e.rÊ,n.c:Lr i : e. .s- . .1e , t f . . . r jo ie ip.,u j ,o, . le. . i . r r . r .c. )1. e c,urr , is .^. J. i . o i i r . r qLre- i nag:trJ lrrglde et consenrateur qui !a voir de temps er l€mps des l ihas pornos encichette. ou le même i bon père de lanti l le "

    qui recherche le contact avecrrn je . e ' rLJ. l .u i . lJ ,u j .o ui r ' t L< i . , n ." . , i r je l . - -Jn. Il tDtotnù e cnez ut sulet .F'reud considère donc que, cltez chaque être humain, la pulsion sexuelle aLrne histoire peisonnelle et que tout ce qui dans l 'éducatio| et les .xigencesde la société va intntanquablentent conlrarier sa setistaction immécliateaboutira à une sorte de compromis ( le " moi > t irai l lé entre 1e pôle pul,sionnel du

  • LA RE\I;E NOUVELLE

    PSYCHANALYSE

    dans les exigences de lù sociéié, de la civi l isal ion, de la culture Ce confl i ld\cc lcUpr. . , t .e , fanl \ .LL .L le" t .ceqL l r i |urel l^ - Je'âmef(e- ld. cun. o p 'sruirr ' rn l o. - Ier . nnl l : . ( , l . - . de l - l i -pe élant eû principe I ' idenli f ication de l 'enfant av€c le parenl du mêlre sexequi devient ainsi t ] lr modèle.

    Tout cel se met cn place alant six âns, et c esl dans la façon plus ou moinsheLlreuse, ou perlurbée, ou défai l lanle, dont lenfanl vivrù ces étapes cru-c le. nL. . : . Jo. . ne " I ' s l r . crur- Je

    \ r lpr 'on i rc 'ob Je Cesr ln ':ec", t l i t , r t , e ' e p r . n c t c . r o 1 a i " i r r . i Ip 'c l e5. s

    : ' la. l i r . ê D'_lciDe de réali té, loutes les conlenances et censures, que s'élaboreroùt lesré;l isâl ior 'rs plus oLr nroins co plexes du désir, par des voies quelqueioisdélournées. i l l ce qui est tefoulé dans l jnconscit nt sùrgi ra quclquefoissousfonne de s,y_nplôrie dans le comportemtnt ou le discours du sujet ainsi quedans scs révei, mais consti lue éÉàlcmenl la slruclufe inconscienie de sonDs\jchisme. lit ceci vous cxpliqua la diversité des comportenents, cLes fani; imes et des désirs chez Les humains. à la différence des animaux.

    l l v a des lersonnÀli lés passires (( orales,), i l y a dcs personnaLités sadio es n.* i*1 . .s. .1 ei : , . r . i i or ' Je. o.s. . fo 'J - r r 'J . . fe

    r-e uro-i r , r .s, J." hor ' . rc" . .es. -e: I r '

  • LA REITE NOIAELLE

    PSYCHANALYSE

    r 'y r p.s J i jerp.elal io ' r . landrrd du . \ '_nL, lô ne. Dou' .o ' rpreld"p lc.enjeux du symptôme, du ratàge, de ce qui fait souffrir, pour mieux conrprendre ce qui nous l iouvern€ à notre insu, i l faut rel ire son histoire el parler à quelqu un dont on suppose qu' i l €n sait un peu plus que nous mêmesur notre désir, sur ce que nous sommes,

    I l l , selon la formule de f ' feud, i l s 'agit polrr le " moi ) conscient de pouloir

    advenir là où i l n'y alai l que le < ça , inconscient. I I s agit de pouvoir unpeu mietlx s'enlendre dans ce qu'on di l , d'être un peu plus srLjel de sapropre histoire. Selon la très belle imaÉe de J.-8. Pontal is, i l s 'agitd'( ouvrir une fenêlre,. La fenêlre c'est à la fois un cadre el une ouverlu-re. Si je vais à une autre fenêife, je chanÉte mon poini de vue sur le monde.Lanalyse c'est cela; changer cle poinL de vue sur soi, sur les aulres, sur lemonde.

    À ce stade ci chacun peut se rendre compte qu on est loin des clichés et desidées toules faites qui onl parfois circulé à propos de la psycfranalyse.Cerlains onl fai l le reproche à f 'reud de !oir du sexuel parloul el la psychà-nalyse a parfois été perçue comme dangereuse farce qu'el le pfôlreraiI unesorte de 1ibération sau!'age du désir. Dans cerLains mil ieux chrétiens nolam-inent, elLe sentait parfois ie soufre.

    0r, si la ps)_chanalyse nous apprend quelque chose, c'est bien le carectèrei l lusoire d'une soi-djsanl l iberté. D'une part, i ly aura toujours une tcnsionentre les exigences du désir et cel les de lâ sociétéi d'àutre part, noussommes soulenL aveugles et ignorants sur les motival ions profondes de nosactes el de nos choix. l in ce sens, lâ frhrase de Corneil le " Je suis mailre demoi comnre de I 'Unilers ) esl éninenrnlenL risible.

    INTÉRIOR|TÉ ET SUBJECTTVATTON dUn tlre Jt J-sirI-être humain est d une c€rtaine manière ignorant sur lui même; i l ne saitjamais toui à fait ce qu' i l dit quand i l parle, ni ce qu' i l fait quand i l agi l , carl 'organisation de son discours et de ses âctes renvoie à quelque chose d' in-conscienl en rapporl avec son désir. I l esl un êire de désir parce qu' i l épiou-ve le manque. Un manque fondamental l ié à une perte originelle, cel le d'unobjet primordial à jamais perdu. Car i l doit renoncer à La jouissance immédiate et continue, à être " tout dans les chos€s ' ; i l doit entrer dans le langage, dans lc s,vmbolique, dàns ce qui orgânise les relations humaines ensociété. I l nlesure ce qui sé|are les lnols des choses et i l expérimente les diflérenLs objets d'amour qui peulent occupet plus ou moins bien, plus oumoins nral, la place laissée l ibre par ce manque fondamenlal.

    C'esl ainsi qu'en ar'ralyse, Ies personnes sonl amer'rées à rel ire leur hisloire,à comprendre leur frarcours, c'est 'à-dire la manière ( inconscienle) donlel les orlt répondu à ceLle queslion du manque el dù désir, Ia façon dont cl lesont orgaùisé le comblemenl ou le rernplissaÊe du lnanque. Dâns la plupartdes crs, celâ se fai l suivanl des repères socialenlent orÊùnisés : le mariage,l 'éducation des enfants eL Ia \) ie professionnelle, pour s'en lenir à l 'essenliel.

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  • LÀ RE\l]E NOII'ELLI]

    PSYCHANALYSE

    l i l pour beaucoup de gens, ceux quion peut efleler les < névrosés normauxmo!ens ), cela peut ionctionl1er sans trop de problèrnes durant toute leur

    I lais_i l feut arriver que cela cesse de fonclionnef con\jenùblement, que I insâtisFaclion, voire la souffrance, prenne de plus en plus de place, que le rala,gr.d i r .c.s, .et , mais que sonl les nlots qlrand on aime / Cet l tomlneorganise sa vie sans el le, ne l ' inclut pas dalrs ses projets, màis ne rompL ttâs| |on a r ' . l r l .n n. . r l , . .s. t d"e t . t l Vâq.c. furp rurerhr-s.oe,

    rô1. J. . . ' f . q. e l l , Jor r ,ou\ ' . r pôu q. ' r .e:g,q. . J, . "" i^ . , 1. .

    Son loyage analvt ique (le relour du bonheur) la melha fâce à el le-ntême età ses alrangements et compromis, qui la poussàicnt à reiuser de voir Ia !éri-té de sa si luation eL de son comportement. EIle compfendra progressi\,e-ûenl le type de l ien qu'el le tentait de nou€r avec un homme, un l ien qui seVoulai l i i rsionnel, Lolal, donc impossible, calqué sur le modèle imaginé parl enfant vis-à r is de sa mère- Chaque fois qu'el le àimait un homme, €l le l ;ei-ntalt comme url enfant aime sa mère el conme elle était convaincue qLlc samère I 'aimail : absoluntent el sans réserve. l iL dans sa hâte d être aimée, el les'ab:rndonnait quasimenl au prentier homme disponible, tanl el le étai l inca-pable de demeurer dans ce qui lui alrparaissait comme ( le \ j ide ' .Progressivemenl, cn rel isanl son parcours, cl le prendra conscience de celael découvrire Llne autre " el le,même > que celle qu el le croyrit êlr€. ,qlorsqu'el le désirùit construire savie, el le répé1ait un scénario d,éihec, parce quel 'enfant impalient et al ide d'être aimé se jetait cle marière fusionnelle clansdes relations nouées a\,ec n' i l r1porte quel ament (amanfmaman) qu el leimaginail di5ponible, mênle s' i l ne lui promeftai l r ien. tr lais plLrtôt se menlir et s' i l lusionner qu'aifronter un certain vide, une certâinc sol i tude...

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  • LÀ RE\,UE NOUlrllLt,D

    PSYCHANALYSE

    Ilar-ralyse (le ûrei l leur placemeni qu'el le ait jamais fùi l , di |-el le) lui leradécoulr ir daLrlres l l ]anières d ainrer, d'autres modes dc relal ior-r avec Iesgens, plus adullcs, plus sereines. lui permeitani de garder coniiancc en cl lc,de devenir plus autonome, toul erl acceplanl l ' inévitable disl i lnce qui noussépare de l 'autre, fût- i l l 'être qui nous esl le plus cher. Et donc, plutôt qued être gouvernée à son inslr dans un fatage répéti l i f , el le deviendra davantage sujet de sa propre existence.

    Elte un sujet i'

    C esL cela que I 'anallse nous efprend : êlre sujet de nolre propre exisLence,êlre 6dèle en quelque sorie à un désir personnel, soutenir un projet personnel, Lrûe t losi l ion subjecti ! ,e. Et n'êlre pas seulement Le produil jncorls-cicnt, quasi-objel, des alatars famil iaux et sociaux qui nous ont teçonnés. I l tcest d'autant plus dif i ici le aujourd'hui qùe notre fonclionnement sociallajsse de moins en moins de place à ce qu'o| peul i lppeler la subjecuvité.

    I l y a en quelquc sorte une double dif i icul lé à tenir une place de sujet danssa propre existence. D'une part, i ly a cetle parl obscure et inconsciente denous mêmes qui nous rend toujours un peu dufies sur nos motilationsréelles et les enjeux inconscients de noLre désir. D aulre part, i l y a aujourd hui un fonctionnement socir l qLri enÉendfe une di iTiculté supplém€ntairedans 1a rechercfre que mène chôcun trour lenir une place de sujel. Je m'inspire icl de ce qu'on appelle les " noulel les

    palholoÉties " de noire social. dece que l{r isteva appellc les n noutcl les maladies cle l 'âme ), ei que le ps!,

    chanalyste Jean Pi€rre Lebrun a décrit , notammerI dans son ouvrage ai,man.le sans limite lBrès,I9u7).De quoi s'agit i l? De ce constùt que notre forlcl ionnemenL social :r évacuéd Llne ceriaine manière tout repère absolu, tout ce qui lenaiI l ielr de trânscendance, de réfur€nce à une autorité commune. C'eit à la fois la morl deDieu conrme f igure paternelle transcendante, repèie f ixe poLrr noire orgar'r isal ion socinle; c'esl égalemenl l 'effacemcnt quasi slslématiqLre de toutesles f igures qui représenlaient dùùs nolre social la notion d'auiorité, de chef,de père. Comme si lous les humains qui devaient occuper une place de leader, de chef, d'autorlté, élaient mal à laise ! is-à'vis de cette posit ion quirenloie à une hiérarchie. C'est ce qur Lâcân, qui a prolongé les lralaux de['reud el mÂrqué l 'hisloire de la psychanaLysc, a lppelé le déclin de la foncti0n fâlernelle.l l ne s'agi l pas seulement du papa en chair ct en os, ais de celui qrl i occupe cetle place el qui invite l 'enfant à qujtter la jouissance inr.1édiale représentée Dar la rnère pour enlrer dans la société humaine, organisée selon cer-taines lois comnunes aux êlre parlants. On peut tradit ionnellernenlprendre, pour repère chronologique de celie conlestation de tout cc quireprésente une autorité, lâprèsrlrai 1968. C'esl à la fois la contestation dcl aulorité du chef de famil le, mais aussi de loul ce qui peut représenter uncautori lé sociale, morale, poli t iquc ou rcl igieuse. Comme si plus personnenélai l al l iorisé à occuper une place dif iércnte représenlanl Lrne autori lépour d aulfes. D'où 1e malaise, car cornment fonctionner ensemble si onoccupe tous lâ ùêûe place ? Un exemple irès simple pour conprcndre la

  • LA RE\Ull NOIrt'ts]-l,lJ

    PSYCHANALYSE

    I . s. i le Jur e . cr n. . ! ,n mL r Iuut , .1.6n."y" i (mLle: le n ,aJrcT 0 l , r .et . \ t i l : t ' l :Ul btpn . t , Ui - i t C , i . t c, , r ( D, .1\ .!our qu on pursse avotr une heure unlversel le.

    P:rr ai l leurs, ce monde sans Djeu el sans f iÉiLlres réiércnt iel les qui puissent. .4 . L l . l - ecl . l J Jor. . p. l . 5c,p| | .< et . o. . .oLrr , .c | ,*

    c n que. . . .p\1.rr f \ l ; ' . . ) .c. t r1. . r r .s.cr oen ; . juur. re..er l f ΀u (r J. . ' . r . nc. : r . r rJpl e. otr a reco. 15 p, . . p0. .1 . .1r . . .LlT)ol .oa. j r " , o; t . c - . . t . . . tor ,b l o,cr . . r tôu(. 1. , , . .p lorrrorganiser notre exislence el reculer sans cesse les l imites du possible. l iêmela médecine esl devenue Lechnoscienl i6quej i l ny plus de méclecin quiècolr le des pal ieùts, mais une science médicale qui t rai te des maladies, elq. r , !u5 orn.net rJ j^ | l , hu oe frrr rerrr( . un . . c l rJ.rai o.puj J,n (

  • LA RIIVT]Ii NOU\iELLE

    PSYCHANALYSE

    absence de repères, létre humain a cetle lental ion de s' identif ier à n inFporte quelle idole, qu el le soi l Lrne idéologie, une secle, une langue. unerace, urr part i . Dt ceci nous renvoie à ces crislat ions idenli taires, ces fnnatismes r€Ligieux, ces intolérances nalionalistes qui sembleni se dé!elolperaujourd'hui. Ce qLre lécfi \ lr in i \min l laalouf appelle ( les identités nleLrrtr ières ". l labscnce de repèf€s et l ' imlossibi l i té de subjccl irer sa profreerisLence ont pour corol laires Ie fanatisme el l ' intoiérance lorsque, daûs sirquête désespérée d' iclenl i té, qLrelqu un s en remet à une idole imrEinairepour se rassurer sur ce qu iL cst, pour donner une i l lusion de consistùnceà son êLre.

    Enlendoùs-nous bi€n : on ne revient pas eD arrière. On ne peut pas ( injecter du sens ) de manière arl i f iciel le, on ne peut pas ressusciter, siDon pir Laviolence, unc rcprésentation de Dieu qLri à cessé de signif ier quelque choseaujourcl 'hui, on ne pell t pas imfoser le r€touf, sans plus, de la l igure auto,r i taire du père ou du chei on ne peut pas remeltre en placc certains idéauxqui s.rnt morts. Ce serait le piège du hnalisme intégrisle. Et i lne s'agit tâsnon plus de prôner l 'obscufanlisnle scientif ique et de rejeter le discoLlrsscienti l lque, c est impossible; là non plus on ne re!ienL pas en arrière. l laisdans ce nalaise, dans cette crise du fonclionnemenl social, la psychanal!sepeut aider à resiLuef ies choses dans une juste persfecl i !e. I i t rappelcr quesi quelqùe cl-rose ne !a pas, c'€st peut être larce que le sujet doit retrou!ersâ place correcte per rapporL au monde et pir rapport aLLx autres,

    J€ ferai ici réËrence à Lln arl icle publié par Jean Pierre Lebrun dàns Lrn ouvrage collecti f édité par l 'U.L.8., Où rd Dieu?, art icle inl i lulé ( Dieu n'estplus mort I ' . . . I l v â évidemnenl une poinle de prolocation dans ce l i l re,mais i l s 'agi l de répondre à la question sLLivante : qu advienl- i l de La placeocctipée aLrtrefois pâr ies représentations tradit ionnclles de Dieu? End'autres mots, ce n'est pas farce qLre ces représentnti6'ns de Dieu ne signiÊent plus gfand chose pour une ntajorité de personnes aujourd hui que laplace qu'el lÈs prenaicnl n'cxisle pius. Ce n'est pas perce que I ' indif iarence : jiégard de Dieu se r 'épand que la place qu' i l occupail ccsse d e\ister.

    Freud, dans la perspective scienLjsle qui élait cel le de son époque, considé,rait ql le la rel igion élait une i l lusion, une nér,rose obsessionnelle col lecl i le.Néanmoins, Freud imagine à l 'origine de l hunlanilé le mylhe de Tatem ctnrôou, le nr! ihe du meuflre d'un père print i t i f . En d'autres mots, i l t â pourIrreLrd ure sorle de ] iÊure paternelle ofigin:r ire, de Père cornnun à lhuntanité. Cela v€ut dire qu' i l r_ a une f igure t ierce, un Tiers, dont nous sommes

    Lecan feprendra les choses sous Llne autre perspecli !e en disanl que le pèradc Frcurl, celui qui dans l 'cedipe ]renrel à lenfanl de rentrer dans l 'ordresocial, c'esL celui qui rcprésente ce qui esi au fondemenl de nolrc hLrnânité, à savoir les lois du lanÉtage. Pollr Lacan, cc quj nous caractérise contnlehumains, c'esl que nous arons à renoncer à être ( tout dans les cl-roses ' età entrer dans l 'ordre symbolique qui fai l loi pour l êire humain. l ordre lan-gagier Ce qui suppose évidemment une perte. l lais ce lanÉàge dans lequelDous devons apprendre à fonctionner'et qui cùractérise notre spécil lci té

  • I-À RLI\TUIi NOUVDI-LE

    PSYCHANALYSE

    d'être hunain, nous l 'ârons rcçu, i i nous précède ct |ersonne ncn est lemaitre, C'est une rétérence t ierce que nous ne pou\)ons ignorer. sous p€inede de!enif l i l iéralement inhumains et de iaire des passages à l 'Âcte qui portenl piéJudice à autrui.

    CurieLrsemcnl, la ps)chaùallse vient rappelei à l 'êLre humain qu i l l , a CuTiers, de l, \ulre, que nous avons tous une " delte comnrune " à l 'égard . lelori . lre langagier. Cc qui nous défini l commc être humain, c'est de devoirquil tef une sorte de " nature " puremeni biologique et de fonctionner enl .c a . ' r , p pJ._p . . ce .nBi .c,qui e b s ' . sulr no. f l . ,por. .ct en l l1êrie leûrps nous fait perceloir Lrne double perte, cel le de 1a jouissance imnlédiale clùs choses, cel le l iéc à ce qui sépare lcs mols des choses,nais aussi cel le l iée à l ' impossibi l i té de " ioui dire ). C'est ce

    qu'en analj 'seon appelle la castrâl ion primôiye el secondaire. lJelanl fonc[ionner danslordre symboliQuc du langùge, l 'êlrc hurnâin n'est ni ( loul dans leschoses > ( le monde des mots nous décoll€ dLr rnonde des choses), ni ( LouLdilns les mots > ( lout dire esl impossible). Et i l doi l rcconnaitre ceLte doubleperLe, ce manque.

    La psychanalyse ! ient nous rappeler que, parce que nous somûes lrumains,nous reslons loujours en manque, c esl Ia condil ion même de notre désir.Et qu' i l ) ù à respeclef cetle place l ide du manque, ce qui sépzrre les motsdes choses. ce qui ne peut se dire;qu i l t_ a à respecter cel le référence l ier-ce du langage qui nous est donnée el dont personne n est le mailre. Nouspartùgeons tous celle condil ion commune dune rélérence à un t iers, àl 'ordre symbolique, el donc personne rrres[ û]aiLre de son roisin ni de la !érilé. l l l a en quelque sorte la pLace ride du t iers à rcspecter dans ros rapports,ccl ie là rnêl1e qui noùs rend hLlmains-

    Lorsqu on oublie cetle référence t ierce et que la toute pLrisôance du di j-cours technoscienLili(lL1e fonclionne sans qu un sujet y enlialie sa responsa-bi l l té on aboutit , par cxenule, i Àusch i lz. , \u nom d une ral ionali té scicn-l i i ique (le bien de la race), et en dénlissionna.t de sa responsabil i té de sujetà l 'égard du l ' iers, on a él iminé quelques milhons dc tersonnes.' lbùl si ln'f lement parce qu on ne leLrr a f i lLrs recor'rnu l quali té d être hunuin. On ùni! que ces vict imes part i lg€aiùnt ùrec les nrzis la nlême réiérence t ierce. lanlan]e hu.)aniLé.

    SAUVER NOTRE ÂME?, \1or s, la ps,r 'chanalyse va' l 'el le sauver notre âme ? ELle nous iùvi le cerlainernent à assumer nolre responsabil i lé de sujet, par rappoll à ce que noussommes et par rapport à un fonctionncn]enl social qLri semble dominé parun discours techioscienlihque et adminislrati l aveugle et anon!me.

    La ps,vchanalysc Dous inl iLe i nous interroger sur notrc désif, ton pas poltrpfélendre le l ibérer de manièrc sauvage eL anarchique, mais pour permettreà un sujet d'amerger', pour lermetife à quelqu'Lrn dc pouloir dire ( je ). desubjecl i \ .er ce qu i l vit . PenneLLre à lrn sujet, en étant 1idèlc à son désir, d'assumer ses reipolrsahil i tés par rapport à Ia l lace qu' i l occupe.

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  • LA REWE NOWELLE

    PSYCHANALYSE

    Lolsque quelqu'un s'al longe sur le divan, c'esl vrai qu' i l doit se r isquer àabandonner ses fétiches, ses idoles, ses soi djsant certitudes. Il y aura untemps pour dire, dire tout ce qui vient à I'esprit. Puis un temps pour com-prendre, comprendre sa propre histoire et ses enjeLl\. Puis un temps pourconclure, c'est-à-dire asslrmer, avec un peu plus de liberté et en meilleureconnaissance de cause, ses choix de !ie,Pour terminer par une référence plus précise en ce qui conceme " rotreâme ), cerlains psychânalystes, des femmes surtout, comme FiançoiseDolto, Julia Kristeva, Maûe Balmary ont travaillé les textes bibliques, lisantattentivement les formulations exactes des textes de l'Ancien et du NouveauTestament. Et cette lecture simulianée de Freud et de la Bible est extrêmement intéressante dans la mesure où, en 11û de compte, on repère dans ceslexles fondamentaux pour notre cullure occidentale chrétienne desmoments structurants essentiels du psychisme humain et un appei à devenir un sujet responsable, reconnaissant à la fois son manque fondamentalet la nécessiLé d'être fidèle à son désir. Pour Françoise Dolto, Jésus est avanttout quelqu'un qui éleille, entretient notre désir, et nous appelle à allet plusloin. D'où sa formulalion des béatitudes : < Quel bonheur pour ceux quisont en manque jusqu'au fond du c(Eurl ) Freud et Lacan ne peuvent ques'y retrouv€r.

    Claude VandeogaerClaude Vandevwer est psvchanalyste el psychothérapeute.

    Cet arlicle reprend une conférence laile à l'hôtelAlla Louise, à Bruxelles, Ie 2 sep-tembre 2000.