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L ES E XILÉS H É L O Ï S E C Ô T É A L I R E Extrait de la publication

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AA LL II RR EEExtrait de la publication

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À PROPOS DES

CHRONIQUES DE L’HUDRES…

« PESTE, BATAILLES, TRAÎTRISE ET AMBIANCE

MOYENÂGEUSE GARANTIES. »Clin d’œil

« L’AUTEURE SAIT COMMENT RACONTER

UNE HISTOIRE… ET L’ÉCRITURE EST FLUIDE. »CKRL – Les matins distincts

« LES PERSONNAGES SONT AGRÉABLES, PAS TROP

STÉRÉOTYPÉS ET LES INTRIGUES DE LA COUR DE

DAFIDEC SONT BIEN MENÉES. TOUT SE MET EN

PLACE DANS CETTE PREMIÈRE PARTIE POUR UNE

SUITE QUI PROMET D’ÊTRE TRÈS INTÉRESSANTE. »Les Chroniques de l’Imaginaire

« UNE TRILOGIE AUX RAMIFICATIONS COMPLEXES

QUI S’INSCRIT DANS LA PLUS PURE TRADITION

DE LA FANTASY, PROCHE DE CELLE DE

GEORGE R. R. MARTIN ET DE GUY GAVRIEL KAY. »Le Libraire

« J’IMAGINE MAL UN LECTEUR QUI A AIMÉ

LE PREMIER TOME ÊTRE DÉÇU PAR CETTE SUITE. »Solaris

« LES CHRONIQUES DE L’HUDRES, QUI SONT UN

BRILLANT CLIN D’ŒIL À L’HISTOIRE MÉDIÉVALE, À LA RELIGION CELTIQUE ET AUX ROMANS DE

MARION ZIMMER BRADLEY ET DE GUY GAVRIEL KAY,S’INSCRIVENT DANS LE SILLAGE UNIVERSEL

DE LA LITTÉRATURE DE GENRE. »Impact Campus

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LES EXILÉS

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DE LA MÊME AUTEURE

LES CHRONIQUES DE L’HUDRES

1. Les Conseillers du Roi. Roman.Lévis : Alire, Romans 081, 2004.

2. Les Enfants du solstice. Roman.Lévis : Alire, Romans 089, 2005.

3. L’Ourse et le Boucher. Roman.Lévis : Alire, Romans 097, 2006.

Les Exilés. Roman.Lévis : Alire, Romans 116, 2008.

La Tueuse de dragons. Roman.Lévis : Alire, Romans 134, 2010.

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LES EXILÉS

HÉLOÏSE CÔTÉ

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Illustration de couverture : GUI ENGLAND

Photographie : HÉLOÏSE CÔTÉ

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Les Éditions Alire inc. bénéficient des programmes d’aide à l’édition de laSociété de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC),du Conseil des Arts du Canada (CAC) et reconnaissent l’aide financière dugouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au déve -lop pement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour leurs activités d’édition.

Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’éditionde livres – Gestion Sodec.

TOUS DROITS DE TRADUCTION, DE REPRODUCTIONET D’ADAPTATION RÉSERVÉS

Dépôt légal : 4e trimestre 2008Bibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du Canada

© 2008 ÉDITIONS ALIRE INC. & HÉLOÏSE CÔTÉ

10 9 8 7 6 5 4 3e MILLE

Suisse :Interforum editis SuisseCase postale 69 – CH 1701 Fribourg – SuisseTéléphone : 41 (0) 26 460 80 60Télécopieur : 41 (0) 26 460 80 68Internet : www.interforumsuisse.chCourriel : [email protected] : OLS S.A.Zl. 3, CorminboeufCase postale 1061 – CH 1701 Fribourg – SuisseCommandes : Tél. : 41 (0) 26 467 53 33Télécopieur : 41 (0) 26 467 55 66Internet : www.olf.chCourriel : [email protected] et Luxembourg :Interforum editis Benelux S.A.Boulevard de l’Europe 117, B-1301 Wavre – BelgiqueTél. : 32 (0) 10 42 03 20Télécopieur : 32 (0) 10 41 20 24Internet : www.interforum.beCourriel : [email protected]

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À Dany, Denis, Lucie et tous les membres de la grande famille de la balle au mur,

pour vous remercier des expériences que vousm’avez amenée à vivre au fil des ans

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TABLE DES MATIÈRES

Prologue : Comment Danar punit son peuple ouComment le fleuve Frasem fut changé en désert(extrait du Livre du Chaste et Pur) . . . . . . . . . . . 1

Chapitre 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

Chapitre 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

Chapitre 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

Chapitre 4 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

Chapitre 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75

Chapitre 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95

Chapitre 7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111

Chapitre 8 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139

Chapitre 9 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161

Chapitre 10 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189

Chapitre 11 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211

Chapitre 12 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 229

Chapitre 13 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255

Chapitre 14 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289

Chapitre 15 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 307

Chapitre 16 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 325

Chapitre 17 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 345

Chapitre 18 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 365

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PROLOGUE

Comment Danar punit son peupleou

Comment le fleuve Frasem fut changé en désert

(extrait du Livre du Chaste et Pur)

Un jour, Danar, le dieu Chaste et Pur, se promenait surle rivage du fleuve scintillant qui divisait son Orsdanbien-aimée. Un pli profond creusait son front habituel -lement lisse comme celui d’un enfant, car il avait un grandsouci: son peuple élu se détournait de lui. Alors que Danaravait fait don à ses fidèles de son bien le plus précieux –« Orsdan » signifiait « royaume de dieu » – et qu’il avaittoujours veillé à ce qu’ils ne manquent ni de terres fertiles,ni de bétail, ni d’eau pure, voici qu’ils avilissaient leurâme en forniquant, en tuant pour le plaisir, en volant leurprochain, en mangeant plus qu’à satiété et en buvant desquantités immodérées d’une boisson venue des lointainesterres australes, que les marchands étrangers appelaient« vin ». De plus, bon nombre des enfants de Danar, bercéspar les paroles séductrices des étrangers venus du sud,quittaient l’Orsdan pour ne plus y revenir. Enfin, comme sila coupe ne débordait pas déjà, certains poussaient l’af-front jusqu’à se détourner du Chaste et Pur pour vé nérerdes divinités païennes. Danar avait honte de la faiblesse de

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ses enfants et il était furieux de la présence envahissantequi les corrompait.

D’ailleurs, le sud avait toujours été une source de tracaspour Danar, alors qu’il n’avait aucune raison de se soucierde l’est, du nord ni de l’ouest de l’Orsdan. En effet, aunord, de hauts pics rocheux s’étendaient jusqu’aux neigeséternelles, à l’ouest se trouvait un océan qui prenait finavec le bord du monde, et à l’est se dressait une muraillede montagnes dont les sommets se perdaient dans lesnuages. Nul ne savait ce qui se trouvait au-delà, et lesrares braves qui avaient osé s’y aventurer n’étaient jamaisrevenus. Restait le sud et ses peuplades conquérantes.Cela avait commencé par quelques échanges timides entredes marchands qui avaient traversé la mer du Sud enquête de nouvelles côtes où établir des comptoirs etavaient louvoyé à travers la barrière de récifs qui cerclaitles côtes ouest et sud du royaume. Les habitants del’Orsdan avaient offert aux étrangers de la nourriture etceux-ci leur avaient donné des babioles en retour. Lessiècles passant, le troc s’était mué en commerce, lesmar chands du sud ayant appris aux enfants de Danar àutiliser l’or. Ce métal avait souillé peu à peu l’âme deshabitants de l’Orsdan et ils avaient commencé à voler levoisin à qui hier encore ils auraient confié tous leursavoirs, et à tuer celui pour qui ils auraient naguère donnéleur vie.

En tant que berger de son peuple, Danar devait ramenerses brebis dans le droit chemin. Or, pour ce faire, il avaità combattre sur deux fronts : écarter les étrangers et s’as-surer qu’ils ne reviennent jamais en Orsdan, d’une part,et, de l’autre, punir ses enfants d’une manière telle qu’illes dégoûterait à jamais du vice et de l’attrait malfaisantdes terres du sud.

Le dieu se pencha et caressa rêveusement le Frasemqui s’écoulait à côté de lui. Sans ce fleuve, l’Orsdan neserait plus qu’une terre aride et ses habitants devraients’échiner pour parvenir à faire croître le moindre brin

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d’herbe. Le royaume perdrait également tout attrait pourles marchands désireux de s’emparer de ses richesses.

Danar se releva, le menton volontaire mais le cœurlourd. Sa décision était prise. Il ordonna à toute vie vé -gétale et animale de disparaître des environs et au fleuvede s’évaporer, ce qui forma sur-le-champ un brouillardépais. Le Chaste et Pur somma le vent d’emporter le nuagevers l’ouest et le sud, au-dessus de la mer et de l’océan,de manière à dérober éternellement les côtes de l’Orsdanau regard des étrangers. Malheur au téméraire qui tenteraitde le franchir ! Les récifs se chargeraient de déchirer lacoque de son bateau.

Devant Danar, là où se trouvait quelques instants plustôt l’immense Frasem à l’eau pure et des landes ver-doyantes, s’étendait désormais un sinistre désert gris. Unelarme dévala la joue du dieu. Son royaume avait été sibeau ! Mais tel était le prix à payer pour sauver l’âme deses enfants, telle était la punition qu’ils méritaient pourl’avoir blessé. Le désert serait là pour l’éternité, afin deleur rappeler à quoi ressemblait le cœur de Danar : des-séché, craquelé, stérile. Puis le Chaste et Pur dit d’unevoix douce, mais que chaque habitant de l’Orsdan entenditau plus profond de son âme :

« Par votre faute, cette partie de mon royaume est dé -sormais maudite. Vous y exilerez tous les pécheurs pourqu’ils y implorent mon pardon. Ils ne pourront habiternul autre lieu en Orsdan, sous peine d’y étendre le désert.Quant aux étrangers, vous devrez les chasser sans écouterleurs vils propos. Sinon vous serez corrompus et aurez àgagner le désert avant de contaminer vos frères et vossœurs. Il vous revient désormais d’assurer le salut del’Orsdan.»

Sur ces paroles, Danar se retira. Les membres de lacaste des Purs, ceux qui consacraient leur vie à servir ledieu, se rassemblèrent et exécutèrent fidèlement, pendantles siècles qui suivirent, les ordres de leur maître. Plus unseul étranger ne put s’installer en Orsdan, car les seuls

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qui échappaient miraculeusement aux récifs mortels dis-simulés par le brouillard finissaient lapidés par les villa-geois, effrayés d’attirer sur leur tête le courroux de Danar.En outre, plus un seul pécheur ne parvint à demeurerassez longtemps parmi les siens pour les corrompre.L’exil dans le désert, baptisé l’«Abomination de Danar »pour graver dans les mémoires l’origine de la terre aride,était le lot de ceux qui ne menaient pas une vie pieuse.Ces êtres souillés par le péché, les habitants de l’Orsdanen vinrent à les désigner comme les « Exilés ». Commeils mouraient rapidement de faim, de soif ou à la suite desblessures que leurs anciens concitoyens leur infligeaient,ils n’avaient guère le temps de se repentir et d’obtenir lepardon du Chaste et Pur…

u

Du moins, c’était là ce qu’avaient cru les habitants del’Orsdan jusqu’à maintenant.

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CHAPITRE 1

Le ciel couvert dominait le sol fissuré de la couleur dela pierre. Un vent froid et sec soufflait, soulevant sableet fins cailloux qui recouvraient partiellement les vestigesd’un hameau, dépeuplé depuis si longtemps que les ha -bitants de l’Orsdan avaient oublié son nom. Une petitetête ronde, couverte d’un poil brun et terne, émergea d’untrou creusé sous un mur de pierres partiellement effondré.Les yeux noirs et perçants scrutèrent les environs, latruffe flanquée d’une longue paire de moustaches remuantnerveusement.

Un martèlement, lointain d’abord mais se rapprochantrapidement, parvint aux oreilles du rongeur. Ce dernierpoussa un cri rappelant le rire d’un humain pris de dé -mence et rentra précipitamment dans son terrier.

Quelques secondes plus tard, un cheval lancé au galopapparut sur la colline qui dominait le village en ruine, ladévala à toute allure et dépassa le trou du rongeur. Sa cri -nière claquait au vent, fouettant le visage rond de sonjeune cavalier, penché sur l’encolure. Le cavalier arrivabientôt en vue du pont de Nipao, nommé ainsi en l’hon-neur du roi qui l’avait fait construire afin de permettre àson peuple de franchir le Frasem. À présent, le passagede pierre constituait le seul moyen de traverser le profondravin, les autres ponts, de bois pour la plupart, n’ayant

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pas résisté à l’érosion du temps. Entre les mèches quidansaient devant ses yeux, le garçon distingua, de l’autrecôté de l’ancien lit du fleuve, deux silhouettes se détachantsur le ciel gris. Aussitôt, il tira sur les rênes de sa monture.

À l’extrémité opposée du pont se tenaient un hommeet un cheval. Le premier, de taille moyenne, avait lescheveux courts et une barbe poivre et sel mal taillée quidissimulait partiellement ses joues creuses parcourues defines rides. Large d’épaules mais d’une maigreur famé-lique, il était vêtu d’une lourde cotte de mailles poussié-reuse. Une épée massive pendait à son côté. Quant à soncheval, dont la crinière noire était inextricablement em -mêlée, ses os saillaient sous sa robe jaune et sale.

Le guerrier apostropha le jeune homme:«Holà, mon garçon ! Te voici bien pressé !»L’interpellé agrippa la poignée de sa dague. La lueur

fiévreuse qui brillait dans les yeux noirs de l’autre ne luiinspirait guère confiance.

« À foncer ventre à terre, tu vas épuiser ta montureavant même d’avoir motif à fuir ! poursuivit le guerrierd’une voix forte, qui couvrait le sifflement du vent.

— Est-ce que c’est vous qui allez me donner une rai-son de filer ? répliqua le garçon d’une voix craintive.

— J’ai plus important à faire que de m’attaquer à ungamin sans défense, dit son interlocuteur en haussant lesépaules.

— Alors pourquoi vous me bloquez le passage?— Pourquoi crois-tu que je bloque ton passage? Si tu

entendais quelqu’un galoper derrière toi, tu t’arrêteraisaussi pour voir de quoi il retourne… et en découdre sinécessaire. »

L’homme posa la main sur le pommeau de son épée.Le garçon blêmit.« Vous avez dit que vous n’attaquez pas les gamins

sans défense ! protesta-t-il d’un ton affolé.— Sauf s’ils le souhaitent… Est-ce que tu veux te

battre, gamin?»

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Ce dernier lâcha aussitôt sa dague.« C’est bien ce que je pensais, soupira le guerrier. Un

enfant qui n’a jamais quitté les jupes de sa mère.»Il vérifia la sangle de sa selle et grimpa sur le dos de

sa monture, qu’il fit virevolter en direction de l’ouest.Le garçon, dont le teint clair s’était empourpré, lança:« J’ai déjà vécu beaucoup d’aventures !— C’est évident, répliqua l’autre d’un ton sarcastique.

Et comme tu as beaucoup d’expérience, tu as sans doutedéjà remarqué que des hommes te suivent !»

Le jeune homme blêmit de nouveau et scruta nerveu-sement les collines environnantes.

«Où sont-ils ?— Tu ne les verras pas : ils sont passés maîtres dans

l’art de se marier avec la grisaille du désert.— Comment vous faites pour savoir qu’ils sont là,

alors ? s’enquit le garçon.— Je le sais, c’est tout. Ils traquent quiconque s’aven -

ture ici.— Et vous ne faites rien?»Les yeux bruns du garçon fixaient de nouveau l’épée

de l’homme, qui haussa les épaules.« Tant qu’on ne me cause pas de tort, je n’en inflige

pas en retour. »Il talonna sa monture, qui s’éloigna au pas. Tout à coup,

la sangle de sa selle céda et glissa, déséquilibrant le ca -valier. Ce dernier poussa un juron sonore avant de heurterle sol rocailleux dans un tintement métallique. Il se relevaen grommelant et en s’époussetant, tandis que son chevals’immobilisait docilement. Le guerrier flanqua un coupde pied à sa selle, puis se tourna vers le garçon, toujoursde l’autre côté du ravin.

«Qu’est-ce que tu as à me regarder, toi ? demanda-t-ild’une voix hargneuse.

— Ri… rien, rien, balbutia son interlocuteur en ren-trant la tête entre les épaules.

— Alors passe ton chemin !»

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Le garçon remit sa monture en route d’un pas lent,franchit le pont de Nipao et dépassa l’homme furieux quiexaminait sa selle brisée en jurant. Il parcourut une courtedistance et sentit ses cheveux se dresser sur sa nuque etles battements de son cœur accélérer. Il voulut se raison-ner, chasser les paroles de l’inconnu de sa mé moire, envain : il avait l’impression désagréable d’être observé.Les histoires que ses collègues serviteurs ra contaient àpropos de malheureux voyageurs qui s’étaient fait massa-crer dans le désert par des Exilés enragés se rappelèrentà son esprit. Ce n’était pas pour rien que les habitants del’Orsdan surnommaient l’endroit « le Man geur d’âmes » :en cela, ils faisaient référence aux nombreuses personnesqui s’étaient aventurées dans l’Abo mination de Danar etn’en étaient jamais revenues, tuées par les êtres corrom-pus qui y rôdaient dans l’attente du pardon du dieu Danar.Le garçon fit tournoyer sa monture et revint vers l’homme.Ce dernier, qui s’était agenouillé et tenait les deux bouts dela sangle brisée entre ses mains, leva vers lui un visagehostile.

«Qu’est-ce que tu veux? s’enquit-il sèchement.— Je… je peux vous aider, bégaya le garçon.— Ah oui ? Tu veux me servir de selle ?»Le jeune homme envisagea brièvement d’abandonner

à son sort un si désagréable individu. Cependant, la pers -pective de traverser seul le reste du désert le convainquitde rester.

« Je suis écuyer, dit-il. Je sais réparer une sangle bri-sée.»

Bien que le visage de l’homme traduisît toujours uncertain mépris, une étincelle d’intérêt s’alluma dans sesyeux noirs.

« Je suppose qu’en échange tu veux de l’or ?»Le garçon secoua la tête.« Seulement que vous m’accompagniez jusqu’à la fin

du désert. »L’homme gratta pensivement sa joue râpeuse.

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LES EXILÉS 009

« Une sangle contre une escorte? Pourquoi pas? Tuvas vers l’ouest, toi aussi ?»

Le jeune écuyer répondit par l’affirmative.« Très bien, mon garçon. Répare-moi cette courroie,

que nous reprenions la route. »Le jeune homme descendit de son cheval, fouilla

brièvement dans les sacs accrochés à sa selle, en tira unegrosse aiguille et du fil épais. Il entreprenait de recoudrela sangle quand un hurlement suraigu retentit. Il lâchason aiguille, se releva et tira nerveusement sa dague.

Le guerrier esquissa un rictus moqueur.« Ce n’est qu’une vulgaire martesh ! Tu ne dois pas

t’être éloigné si souvent que cela des jupes de ta mèrepour ne pas reconnaître son cri !

— Je sais très bien ce qu’est une martesh », se hérissale jeune homme en rengainant son arme.

Il reprit son ouvrage. Lorsqu’il eut terminé, il posa laselle sur le dos de la monture de l’homme, rattacha lacourroie et dit :

« Vous devriez vous acheter une nouvelle selle. Lecuir a durci à plusieurs endroits, et la sangle pourrait sebriser à nouveau.

— Elle tiendra bien le temps que nous traversionsl’Abomination.»

L’homme enfourcha son cheval. Avisant l’écuyer tou-jours à terre, il demanda :

«Alors, mon garçon, qu’attends-tu?»Le jeune homme se hâta de monter en selle et lança :«Au fait, je m’appelle Jan. Et vous?— Enrir. »Il mit sa monture au trot et passa devant Jan, qui lui

emboîta le pas. Seuls le vent et la cadence monotoneproduite par les sabots de leurs montures troublèrent lesilence du Mangeur d’âmes.

u

Extrait de la publication

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La nuit glaciale succéda à la grisaille diurne. La pâlelumière produite par le croissant de lune et les étoileséclaira une ferme abandonnée. Enrir immobilisa soncheval et en descendit, dégaina son épée et pénétra dansl’habitation par l’entrée dont la porte pendait mollementsur le côté, retenue au mur par une seule penture.

Jan resta sur sa monture, les doigts crispés autour desrênes au point d’en avoir les jointures blanches. Il luisemblait qu’une éternité s’était écoulée depuis que leguerrier était entré dans la ferme. Et si ses mystérieuxpoursuivants lui avaient tendu un piège? Et s’ils profi-taient de l’absence d’Enrir pour l’attaquer? Et si ? Et si ?Néanmoins, bien que son angoisse le harcelât sans répitpar ses suppositions, Jan devait se rendre à l’évidence : iln’y avait aucun mouvement suspect dans les environs.

Le guerrier ressortit de la ferme et considéra le garçond’un air agacé.

« Qu’est-ce que tu attends pour venir ? À moins quetu ne préfères passer la nuit dehors…»

Jan ne se le fit pas dire deux fois. Il quitta le dos de samonture et la mena jusqu’à la ferme. Tandis qu’il s’oc-cupait de la desseller, Enrir faisait de même avec la sienne.Ensuite, Jan entra dans la ferme. Le sable s’était accu-mulé en petits tas sur le sol de terre battue et le vent avaitdispersé la paille qui recouvrait naguère les poutres dutoit encore en place. Une section du mur du fond s’étaitécroulée, bloquant l’accès à une pièce qui avait dû tenirlieu de chambre. Une table et de la vaisselle brisée dis-paraissaient sous une couche de gravats.

« Je me demande qui vivait ici, commenta Jan d’unton songeur.

— En quoi cela te concerne-t-il ? rétorqua Enrir, quifouillait dans l’une de ses besaces. Cette masure est aban -donnée depuis des siècles et nous pouvons y passer lanuit. Voilà tout ce qui importe. »

Il sortit un morceau de viande séchée, en prit unebouchée, mastiqua longuement, l’avala puis grimaça. Il

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prit sa gourde et but une longue rasade d’eau. Jan le fixaun moment, un pli profond creusant son front lisse, puisil constata :

«Vous n’êtes pas très gentil !— Tu en prends conscience seulement maintenant ?

releva Enrir. Tu es encore moins futé que tu n’en as l’air!»Il continua son repas en ignorant ostensiblement le

gar çon. Jan demeura un instant piqué près du guerrier,les sourcils froncés et la bouche ouverte, à la re cherched’une réplique appropriée. N’en trouvant aucune, il finit parse détourner de l’homme et par prendre son petit bagage.Il en sortit un morceau de pain sec qu’il grignota.

Une fois que les deux cavaliers eurent mangé et étenduleur couverture de laine sur le sol de la ferme, Enrir tirade ses sacs de voyage une pipe, qu’il bourra d’herbes sé -chées auxquelles il mit le feu. Une odeur âcre se répandit.Jan commenta d’un ton désapprobateur :

« Les Purs n’approuvent pas qu’on consomme desproduits qui embrouillent l’esprit. »

Entre deux bouffées, Enrir répliqua :«Ça m’aide à dormir. »Le jeune homme ne dit rien. Un long moment passa.

Le silence devenait pesant et Jan sentit la peur affluer enlui. Il voulut s’en distraire en demandant à l’homme:

«Qu’est-ce que vous faites dans le désert ?— Après vingt ans d’absence, je me suis dit qu’il était

peut-être temps que je rentre chez moi.— Par Danar! s’exclama Jan. Je n’ai même pas encore

vécu aussi longtemps ! Pourquoi êtes-vous parti pendanttoutes ces années? Et où êtes-vous allé ?»

Le guerrier aspira une nouvelle bouffée d’herbes odo -rantes au lieu de répondre. Ses yeux se perdirent dans levague.

«Qui sont les Mentors à présent ? interrogea-t-il.— Dan-Tepurem est le Mentor des Enfants-rois. Et

ceux-ci sont les descendants de…»Enrir le coupa d’une voix impatiente :

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Extrait de la publication

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« Les Enfants-rois sont tous pareils : gâtés et égoïstes.Dis-moi plutôt qui sont les autres Mentors.

— Les Enfants-rois sont justes et bons ! s’indigna Jan.Ils règnent sagement sur le peuple et le guident par leurinnocence ! Ils sont des modèles de pureté !»

Pris d’un doute subit, il dévisagea Enrir. Le sang seretira de son visage.

«Vous êtes un Exilé ! s’écria-t-il. Ce sont les pé cheursqui blasphèment, les Purs le disent !»

Il bondit sur ses pieds, ramassa ses affaires et se di -rigea vers la sortie.

« Et où crois-tu aller ? l’interpella Enrir. Sais-tu seu -lement dans quelle direction est l’ouest ?

— Je trouverai ! dit le jeune homme. Danar guiderames pas !

— À ta guise. »Enrir exhala une bouffée de fumée.Jan franchit l’ouverture et fit quelques pas devant lui.

Le sol désertique paraissait blanc sous l’éclairage de lalune. Dans le lointain, le cri étrange d’une martesh s’éleva.Jan tressaillit. Qui pouvait dire quels dangers se dissi-mulaient derrière les collines environnantes? Il réintégraà toute vitesse l’intérieur de la maison en ruine.

Enrir ne se donna même pas la peine de lever la têtevers lui. Il fumait sa pipe d’un air pensif.

« Prouvez-moi que vous n’êtes pas un Exilé ! ordonnaJan.

— Pourquoi devrais-je obéir à un simple écuyer?— Parce que… parce que…»Le garçon cherchait désespérément un argument.« Parce que je tiens à la pureté de mon âme! finit-il

par dire.— Ah oui, la fameuse pureté, commenta Enrir avec un

sérieux affecté. Si tu es si assuré que ton âme est pure,c’est que tu as passé l’Épreuve de l’Innocence. Tu esassez vieux pour ça.

— Je l’ai réussie haut la main !» dit fièrement Jan.Extrait de la publication

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Il roula la manche de sa houppelande brune. Sur sonbras droit apparaissait la lettre « I » marquée au fer rouge,signe qu’il était reconnu comme exempt de corruption.

« Pouvez-vous en dire autant ? poursuivit le garçond’un ton de défi.

— Si cela t’amuse», répondit Enrir.Il posa sa pipe et remonta la manche droite de la che-

mise mouchetée de taches de rouille qu’il portait sous sacotte de mailles.

Jan écarquilla les yeux à la vue de la lettre qui ornaitle bras de l’autre et tomba à genoux, face contre terre.

« Par… pardon, bafouilla-t-il. Je ne savais pas quevous étiez Pur, Dan-Enrir !

— Relève-toi, abruti, ordonna l’homme, agacé, touten recouvrant la lettre « P» imprimée dans sa chair. Je nesuis pas plus un membre de la caste des Purs que toi !

— Mais… mais cette lettre ? dit Jan, une expressionahurie sur son visage bonhomme.

— Une vieille histoire qui, comme toutes les vieilleshistoires, ne mérite qu’une chose: sombrer dans l’oubli, dit-il avec une pointe d’amertume. Reviens t’asseoir et ré pondsà ma question: qui sont les quatre autres Men tors?»

Jan s’exécuta, ne sachant trop que penser. Avait-il de -vant lui un membre de la caste des Purs? Pourtant, aucunde ceux qu’il avait rencontrés ne ressemblait à Enrir, nes’habillait comme lui et, surtout, ne blasphémait commelui. Il refusait même le titre de « Dan », que tous les Pursajoutaient à leur nom pour signifier qu’ils étaient les dis -ciples et les messagers de Danar. À tout le moins, le garçonpouvait trouver un certain réconfort dans l’idée quel’homme qui l’escortait n’était pas un Exilé. Son âmen’était donc pas en péril en sa présence… bien que Jann’en fût pas absolument certain.

« Les autres Mentors sont Dan-Alafem, Dan-Kosir,Dan-Ganan et Dan-Zilan. Ils sont très vieux et très sageset ils quittent rarement leurs appartements. Le MentorDan-Tepurem les tient informés des affaires du royaume.

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— Ainsi, commenta Enrir après avoir absorbé unebouffée d’herbes odorantes, Dan-Tepurem détient lepouvoir.

— Que voulez-vous dire ? Le Mentor Dan-Tepuremse fait la voix des Mentors et prodigue aux Enfants-roisles conseils que les cinq ont approuvés !» protesta Jan.

Enrir se pencha vivement vers le jeune homme, quirecula instinctivement.

« Et toi, petit serviteur, qui es-tu pour en savoir au -tant ? Les simples écuyers ne sont généralement pas aucourant du fonctionnement du conseil des Mentors. Quelseigneur sers-tu donc?»

Jan se mordit les lèvres.« Je ne travaille pas pour un seigneur, je suis assigné

au palais. J’entends les rumeurs qui y circulent…— As-tu d’autres rumeurs à partager? » s’enquit Enrir

en fixant le jeune homme de son regard pénétrant.Le teint de Jan vira au cramoisi. Conscient d’en avoir

déjà trop dit, le garçon secoua vigoureusement la tête.«Très bien, dit Enrir, garde tes petits secrets pour toi.»Il esquissa un rictus railleur, vida sa pipe et la rangea.

Ensuite, il s’enroula dans sa couverture de laine, sonépée blottie contre lui.

Jan l’imita, soulagé que l’entretien ait pris fin. Il fut longà trouver le sommeil. La menace invisible des poursui-vants et le sentiment d’urgence qui le gagnait chaque foisqu’il évoquait sa mission l’empêchaient de goûter à unrepos nécessaire.

Une semaine plus tôt, il avait été éveillé en sursaut aubeau milieu de la nuit, dans les écuries du palais royal del’Orsdan. Il s’était dressé sur sa paillasse. Les paupièreslourdes, il avait découvert une frêle silhouette drapée d’unecape noire.

«Votre Majesté! s’était-il exclamé avant de s’agenouilleren catastrophe, le front contre la paille de son ma telas.

— Pas si fort ! l’avait coupé son visiteur de sa voixfluette. Tu tiens absolument à réveiller tout le monde?»

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Jan avait secoué la tête et jeté un coup d’œil nerveuxautour de lui. Cependant, hormis les sentinelles postéessur le chemin de ronde et les chevaux dont il partageaitle logis, il n’y avait personne dans les environs.

« J’ai une mission à te confier, avait enchaîné Christendans un chuchotement affolé. Tu dois aller immédiatementchercher de l’aide. Cette nuit, quelqu’un a tenté de pé -nétrer dans ma chambre. Il n’y avait aucun garde à maporte pour l’en empêcher! Heureusement, Sotem est passéme voir pour s’assurer que je n’avais besoin de rien, cequi a fait fuir l’inconnu! Jan, l’assassin fait partie des gensdu palais! Il me faut donc trouver quelqu’un de l’extérieurpour me protéger !»

Les accents désespérés de l’enfant avaient ému Jan.« Que voulez-vous que je fasse, Votre Majesté ? Je

donnerais ma vie pour vous, vous le savez !— Pars tout de suite et trouve-moi un protecteur ! Tu

connais sûrement des gens de confiance !»Encore à demi endormi, Jan s’était contenté d’ac-

quiescer.« Je compte sur toi !» avait conclu Christen.Il avait fait mine de s’éloigner.« Votre Majesté ! Qu’est-ce que je vais dire à maître

Vidan ? avait demandé l’écuyer, terrorisé à l’idée d’af-fronter le maître des écuries. Il ne me laissera pas partir !

— Tu n’as qu’à ne rien lui dire. Pars cette nuit, commeça, tu n’auras aucune explication à fournir», avait réponduChristen d’un ton calme.

Sur ces entrefaites, il avait disparu aussi silencieu -sement qu’il était venu.

Tout en s’habillant à la hâte, Jan avait rassemblé sesidées. Trouver de l’aide, trouver de l’aide… Plus facile àdire qu’à faire, mais l’urgence dans le ton de Christen nelaissait pas de place à la réflexion. Jan devait agir et nongaspiller ses énergies à penser.

Ce n’était pas la première fois que son maître croyait êtrela cible de tentatives de meurtre. Pour avoir été le témoin

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de l’une d’elles, Jan savait les craintes de l’Enfant-roifondées. En effet, quelques jours plus tôt, le cheval de cedernier s’était emballé. Sans Jan pour contrôler la monture,Christen serait tombé et se serait brisé le cou. Jan avaitdécouvert, en examinant le cheval habituellement calme,qu’on avait glissé une épine sous la sangle de la selle.Lorsque Jan avait montré l’objet à Christen, celui-ci luiavait révélé que ce n’était pas la première fois qu’on at -tentait à sa vie. Parfois, quand il était seul dans sa chambre,il avait l’impression d’être épié et, quand il s’aventuraitdans les couloirs du palais sans sa garde d’honneur, ilentendait le pas discret de quelqu’un qui le suivait. Unefois, il avait même trouvé l’une de ses robes d’apparatlacérée. L’Enfant-roi avait partagé ses inquiétudes avecle Mentor Dan-Tepurem, mais celui-ci avait décrété quel’imagination fertile du garçon lui jouait des tours.

Après l’incident du cheval, Christen était retourné voirle Mentor, cette fois avec une preuve et le témoignagede Jan à l’appui. Le Mentor avait alors donné des ordrespour qu’une enquête soit menée, mais depuis, Christenn’avait pas eu de nouvelles. Pourtant, il continuait à sesentir menacé et il l’avait dit à Jan, la seule personne enqui il avait confiance.

Or, quand Christen était venu le réveiller au beaumilieu de la nuit, ce n’était plus pour lui exprimer sescraintes, mais pour qu’il passe aux actes. À cet effet, Janétait aussi démuni que Christen : entré au service desEnfants-rois à l’âge de cinq ans, il n’avait pas quitté lacapitale de l’Orsdan depuis. Comment aurait-il pu con -naître des gens fiables?

Cependant, sa loyauté envers l’Enfant-roi lui dictait detout mettre en œuvre pour agir. Faisant fi de l’obstaclede taille, et conformément aux instructions de Christen,il avait rassemblé quelques affaires, emprunté un chevalet il était sorti des écuries le plus silencieusement pos-sible. Il était ensuite passé par la cuisine et avait subtiliséquelques vivres dans le vaste garde-manger du palais.

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Puis il était parti de la résidence royale. Les gardes nel’avaient pas ennuyé, car il arrivait que des serviteurssortent dans Aldanar au cours de la nuit pour accomplir unemission pour les Mentors ou les Enfants-rois. Lorsqu’ilavait laissé la capitale de l’Orsdan derrière lui, il avaitmis le cap à l’ouest, là où se trouvait, par-delà l’Abo -mination de Danar, le village de Budem, l’endroit où ilétait né. Bien qu’il n’eût pas vu ses parents pendant plusde onze ans, ceux-ci accepteraient peut-être de le con -seiller… du moins l’espérait-il de tout son cœur. Aprèstout, ils l’avaient déjà grandement aidé en le confiant auPur du village, Dan-Garao, à l’âge de cinq ans. Ce dernierl’avait promis à une meilleure destinée que de mourir defaim dans une famille qui comptait déjà trop de bouchesà nourrir… situation qui n’était pas dépourvue d’une ironiecruelle, la stérilité affectant bon nombre de femmes enOrsdan. Le père et la mère de Jan avaient alors fait preuvede sagesse. Peut-être le feraient-ils encore.

Tout en se remémorant les événements qui l’avaientamené à quitter le palais, Jan contemplait les étoiles àtravers le toit délabré de la ferme. Rien ne troublait ledésert silencieux, à l’exception de la respiration sifflanted’Enrir. Le garçon ferma les paupières, mais son inquiétudel’empêchait de trouver le repos. Comme le con seillaientles Purs, il pria avec ferveur Danar de placer de l’aidesur sa route. Le salut de l’un des Enfants-rois et, par lefait même, de l’Orsdan, en dépendait. Sa prière terminée,il finit par s’endormir, rompu par les émotions de lajournée.

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HÉLOÏSE CÔTÉ

Née en 1979 à Québec, Héloïse Côté s’intéressedepuis toujours à la mythologie, aux contes et auxlégendes. Cette passion l’a amenée à commencer àécrire très tôt des histoires mettant en scène descréatures fabuleuses, des dieux et de la magie. Entre2004 et 2006, elle publie sa première trilogie, LesChroniques de l’Hudres (Alire), puis s’attaque auxExilés. Titulaire d’un doctorat en fondements del’éducation de l’Université Laval, elle est égalementl’auteure de plusieurs articles scientifiques et profes-sionnels, ainsi que de l’ouvrage Langue et culturedans la classe de français. Une analyse de discours,écrit en collaboration avec Denis Simard (Presses del’Université Laval, 2007). Boursière du Conseil derecherches en sciences humaines du Canada, elleeffectue actuellement un stage postdoctoral au Centrede recherche en éthique de l’Université de Montréal,afin de poursuivre ses recherches sur les relationsentre l’école et la culture contemporaines.

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EXTRAIT DU CATALOGUE

Collection «Romans» / «Nouvelles»

001 Blunt – Les Treize Derniers Jours Jean-Jacques Pelletier002 Aboli (Les Chroniques infernales) Esther Rochon003 Les Rêves de la Mer (Tyranaël -1) Élisabeth Vonarburg004 Le Jeu de la Perfection (Tyranaël -2) Élisabeth Vonarburg005 Mon frère l’Ombre (Tyranaël -3) Élisabeth Vonarburg006 La Peau blanche Joël Champetier007 Ouverture (Les Chroniques infernales) Esther Rochon008 Lames sœurs Robert Malacci009 SS-GB Len Deighton010 L’Autre Rivage (Tyranaël -4) Élisabeth Vonarburg011 Nelle de Vilvèq (Le Sable et l’Acier -1) Francine Pelletier012 La Mer allée avec le soleil (Tyranaël -5) Élisabeth Vonarburg013 Le Rêveur dans la Citadelle Esther Rochon014 Secrets (Les Chroniques infernales) Esther Rochon015 Sur le seuil Patrick Senécal016 Samiva de Frée (Le Sable et l’Acier -2) Francine Pelletier017 Le Silence de la Cité Élisabeth Vonarburg018 Tigane -1 Guy Gavriel Kay019 Tigane -2 Guy Gavriel Kay020 Issabel de Qohosaten (Le Sable et l’Acier -3) Francine Pelletier021 La Chair disparue (Les Gestionnaires de l’apocalypse -1) Jean-Jacques Pelletier022 L’Archipel noir Esther Rochon023 Or (Les Chroniques infernales) Esther Rochon024 Les Lions d’Al-Rassan Guy Gavriel Kay025 La Taupe et le Dragon Joël Champetier026 Chronoreg Daniel Sernine027 Chroniques du Pays des Mères Élisabeth Vonarburg028 L’Aile du papillon Joël Champetier029 Le Livre des Chevaliers Yves Meynard030 Ad nauseam Robert Malacci031 L’Homme trafiqué (Les Débuts de F) Jean-Jacques Pelletier032 Sorbier (Les Chroniques infernales) Esther Rochon033 L’Ange écarlate (Les Cités intérieures -1) Natasha Beaulieu034 Nébulosité croissante en fin de journée Jacques Côté035 La Voix sur la montagne Maxime Houde036 Le Chromosome Y Leona Gom037 (N) La Maison au bord de la mer Élisabeth Vonarburg038 Firestorm Luc Durocher039 Aliss Patrick Senécal040 L’Argent du monde -1 (Les Gestionnaires de l’apocalypse -2) Jean-Jacques Pelletier041 L’Argent du monde -2 (Les Gestionnaires de l’apocalypse -2) Jean-Jacques Pelletier042 Gueule d’ange Jacques Bissonnette043 La Mémoire du lac Joël Champetier044 Une chanson pour Arbonne Guy Gavriel Kay045 5150, rue des Ormes Patrick Senécal046 L’Enfant de la nuit (Le Pouvoir du sang -1) Nancy Kilpatrick047 La Trajectoire du pion Michel Jobin048 La Femme trop tard Jean-Jacques Pelletier049 La Mort tout près (Le Pouvoir du sang -2) Nancy Kilpatrick050 Sanguine Jacques Bissonnette051 Sac de nœuds Robert Malacci052 La Mort dans l’âme Maxime Houde053 Renaissance (Le Pouvoir du sang -3) Nancy Kilpatrick054 Les Sources de la magie Joël Champetier055 L’Aigle des profondeurs Esther Rochon056 Voile vers Sarance (La Mosaïque sarantine -1) Guy Gavriel Kay

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057 Seigneur des Empereurs (La Mosaïque sarantine -2) Guy Gavriel Kay058 La Passion du sang (Le Pouvoir du sang -4) Nancy Kilpatrick059 Les Sept Jours du talion Patrick Senécal060 L’Arbre de l’Été (La Tapisserie de Fionavar -1) Guy Gavriel Kay061 Le Feu vagabond (La Tapisserie de Fionavar -2) Guy Gavriel Kay062 La Route obscure (La Tapisserie de Fionavar -3) Guy Gavriel Kay063 Le Rouge idéal Jacques Côté064 La Cage de Londres Jean-Pierre Guillet065 (N) Treize nouvelles policières, noires et mystérieuses Peter Sellers (dir.)066 Le Passager Patrick Senécal067 L’Eau noire (Les Cités intérieures -2) Natasha Beaulieu068 Le Jeu de la passion Sean Stewart069 Phaos Alain Bergeron070 (N) Le Jeu des coquilles de nautilus Élisabeth Vonarburg071 Le Salaire de la honte Maxime Houde072 Le Bien des autres -1 (Les Gestionnaires de l’apocalypse -3) Jean-Jacques Pelletier073 Le Bien des autres -2 (Les Gestionnaires de l’apocalypse -3) Jean-Jacques Pelletier074 La Nuit de toutes les chances Eric Wright075 Les Jours de l’ombre Francine Pelletier076 Oniria Patrick Senécal077 Les Méandres du temps (La Suite du temps -1) Daniel Sernine078 Le Calice noir Marie Jakober079 Une odeur de fumée Eric Wright080 Opération Iskra Lionel Noël081 Les Conseillers du Roi (Les Chroniques de l’Hudres -1) Héloïse Côté082 Terre des Autres Sylvie Bérard083 Une mort en Angleterre Eric Wright084 Le Prix du mensonge Maxime Houde085 Reine de Mémoire 1. La Maison d’Oubli Élisabeth Vonarburg086 Le Dernier Rayon du soleil Guy Gavriel Kay087 Les Archipels du temps (La Suite du temps -2) Daniel Sernine088 Mort d’une femme seule Eric Wright089 Les Enfants du solstice (Les Chroniques de l’Hudres -2) Héloïse Côté090 Reine de Mémoire 2. Le Dragon de Feu Élisabeth Vonarburg091 La Nébuleuse iNSIEME Michel Jobin092 La Rive noire Jacques Côté093 Morts sur l’Île-du-Prince-Édouard Eric Wright094 La Balade des épavistes Luc Baranger095 Reine de Mémoire 3. Le Dragon fou Élisabeth Vonarburg096 L’Ombre pourpre (Les Cités intérieures -3) Natasha Beaulieu097 L’Ourse et le Boucher (Les Chroniques de l’Hudres -3) Héloïse Côté098 Une affaire explosive Eric Wright099 Même les pierres… Marie Jakober100 Reine de Mémoire 4. La Princesse de Vengeance Élisabeth Vonarburg101 Reine de Mémoire 5. La Maison d’Équité Élisabeth Vonarburg102 La Rivière des morts Esther Rochon103 Le Voleur des steppes Joël Champetier104 Badal Jacques Bissonnette105 Une affaire délicate Eric Wright106 L’Agence Kavongo Camille Bouchard107 Si l’oiseau meurt Francine Pelletier108 Ysabel Guy Gavriel Kay109 Le Vide -1. Vivre au Max Patrick Senécal110 Le Vide -2. Flambeaux Patrick Senécal111 Mort au générique Eric Wright112 Le Poids des illusions Maxime Houde113 Le Chemin des brumes Jacques Côté114 Lame (Les Chroniques infernales) Esther Rochon115 Les Écueils du temps (La Suite du temps -3) Daniel Sernine

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LES EXILÉSest le cent trente-cinquième titre publié

par Les Éditions Alire inc.

Cette version numérique a été achevée en juin 2010 pour le compte des éditions

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Voici bien longtemps, Danar, le dieu Chasteet Pur, lassé des vilenies de son peuple, fitdisparaître toute l’eau du fleuve Frasem,source de vie de l’Orsdan. Désormais, le désertgris à la terre craquelée et stérile deviendraitle lieu d’expiation de tous les pécheurs !

Pour apaiser l’ire du dieu de l’Orsdan, la castedes Purs exile de plus en plus de pécheurs dansl’Abomination de Danar, le désert qui gan-grène le centre du royaume, non sansimprimer au fer rouge dans leur chair le « E »de l’infamie, qui fait d’eux des Exilés.

C’est dans ce contexte qu’Enrir de Dirdell,membre de la caste des seigneurs, revient aupays après vingt années passées dans les roy-aumes du sud. Sur sa route, il croise Jan, unjeune écuyer qui retourne dans son villagenatal pour y quérir de l’aide. Son maître, l’en-fant-roi Christen, est victime de mysté rieusesagressions et ne peut se fier à quiconque aupalais royal pour assurer sa défense.

En escortant Jan hors du désert, Enrir apprendque Dan-Tepurem occupe l’une des positionsles plus élevées du royaume, celle de Mentor.Or, c’est pour se venger de cet homme qu’Enrirde Dirdell est revenu. Pour s’en rapprocher, ilaccepte d’aider Jan et son maître. Cependant,les loups rôdent et la rumeur veut que lesExilés s’organisent et cherchent à renverser lerégime des enfants-rois…

L e s E x i l é s

T E X T E I N É D I T

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