zerrouk, h. evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

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ENSP, Rue Lamfadel Cherkaoui, Madinat Al Irfane, Rabat Tél. : (212) 05.37.68.31.62 - Fax (212) 05.37.68.31.61 - BP : 6329 - Rabat Centre collaborateur de l’OMS CYCLE DE MASTERE EN ADMINISTRATION SANITAIRE ET SANTE PUBLIQUE FILIERE : Management des Organisations de Santé PROMOTION (2011-2013) Mémoire de fin d’études ELABORE PAR : Dr Hamid ZERROUK ENCADRE PAR : Dr Yahya AZIZ Juillet 2013 Evaluation de l’implantation du comité de lutte contre les infections nosocomiales au niveau du Centre Hospitalier Régional El Idrissi de KENITRA Royaume du Maroc Ministère de la Santé Ecole Nationale de Santé Publique كة المغربيةممل ال الصحة وزارةصحة العموميةل المدرسة الوطنية ل

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Page 1: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

ENSP, Rue Lamfadel Cherkaoui, Madinat Al Irfane, Rabat

Tél. : (212) 05.37.68.31.62 - Fax (212) 05.37.68.31.61 - BP : 6329 - Rabat

Centre collaborateur de l’OMS

CYCLE DE MASTERE EN ADMINISTRATION SANITAIRE ET SANTE PUBLIQUE

FILIERE : Management des Organisations de Santé

PROMOTION (2011-2013)

Mémoire de fin d’études

ELABORE PAR : Dr Hamid ZERROUK

ENCADRE PAR : Dr Yahya AZIZ

Juillet 2013

Evaluation de l’implantation du comité de lutte contre les

infections nosocomiales au niveau du Centre Hospitalier

Régional El Idrissi de KENITRA

Royaume du Maroc

Ministère de la Santé

Ecole Nationale de Santé Publique

المملكة المغربية

وزارة الصحة

المدرسة الوطنية للصحة العمومية

Page 2: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

ii

RESUME

1. Définition du problème

Les infections nosocomiales posent un véritable problème de santé publique du

fait de leur fréquence, leur gravité et leur coût socioéconomique. Une étude sur la

prévalence des infections nosocomiales menée sous l’égide de l’OMS a révélé

qu’en moyenne 8,7% des patients hospitalisés avaient acquis une infection

nosocomiale ce qui est aussi le cas au Maroc. Les causes de ces infections

nosocomiales sont multiples, liées à la fois aux procédures de soins et aux

pratiques comportementales. A l’instar des autres pays le Maroc a mis en place

des comités de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN) pour renforcer la

lutte contre ces infections, au niveau des établissements hospitaliers. Pour autant,

une évaluation du fonctionnement de ces comités s’avère nécessaire.

2. Objectifs

Evaluer le degré de mise en œuvre des activités du CLIN au niveau du CHR El

Idrissi de Kenitra et identifier les facteurs contextuels qui auraient influencé cette

mise en œuvre.

3. Méthode

Nous avons opté pour une étude à visée évaluative d’implantation de type 1b,

avec une approche qualitative, le devis adopté est l’étude de cas, type cas unique

avec des niveaux d’analyse imbriqués.

4. Résultats

Il existe un écart dans le degré de mise en œuvre des activités du CLIN, qui

pourrait être justifié par des facteurs contextuels qui auraient influencé

négativement l’implantation des activités ; ils sont représentés par l’insuffisance

d’adhésion des membres du CLIN et des professionnels hospitaliers à ses

activités et les défaillances des mécanismes favorisant une bonne communication

entre les membres du CLIN et les professionnels hospitaliers.

5. Conclusion

Pour améliorer le fonctionnement du CLIN une accélération immédiate en terme

de communication entre les membres du CLIN et les professionnels hospitaliers et

en terme de formation au profit de ses derniers s’avère indispensable.

Mots clés : Evaluation – Implantation – CLIN - Infections nosocomiales –

Intervention - Changement.

Page 3: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

iii

SUMMARY

1. Defining the problem

Nosocomial infections are a major public health because of their frequency,

severity and socio-economic costs. A study on the prevalence of nosocomial

infections conducted under the auspices of the WHO found that on average 8.7%

of hospital patients had acquired a nosocomial infection that is also the case in

Morocco. The causes of these nosocomial infections are multiple, related to both

the processes of care and behavioral practices. Like other countries Morocco has

established committees to fight against nosocomial infections (CLIN) to

strengthen the fight against these infections at the hospitals. However, an

assessment of the functioning of these committees is required.

2. Objectives

Evaluate the degree of implementation of activities at the CHR El Idrissi Kenitra

and identify the contextual factors that influence implementation.

3. Method

We opted for an evaluative study referred implantation type 1b, with a qualitative

approach, the estimate is the case study, with unique levels of analysis nested

types.

4. Results

There is a difference in the degree of implementation of the activities of CLIN,

which could be justified by contextual factors that have negatively influenced the

implementation of activities and they are represented by the lack of adherence of

some members of the CLIN and professionals hospital activities CLIN and failure

mechanisms that promote good communication between members of the CLIN

and hospital professionals.

5. Conclusion

To improve the functioning of CLIN immediate acceleration training and

communication between members of the CLIN with hospital professionals

necessary for the implementation of activities .

Keywords: Evaluation - Implementation - Nosocomial infections – Intervention –

Change.

Page 4: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

iv

ملخص

مقدمة1.

على خطورة من لمالها العمومية للصحة بنسبة حقيقيا مشكال تطرحعدوى المستشفيات

دراسة عن مدى في . االجتماعية واالقتصادية التكاليف من تستوجبه لما وكذلك الصحة

انتشار عدوى المستشفيات التي أجريت تحت إشراف منظمة الصحة العالمية وجدت أن

هو وكذلكالمستشفيات بعدوى في المتوسط اصيبوأ قد ٪ من المرضى في المستشفيات7.8

عمليات الرعاية بصلة ذات هي أسباب عدوى المستشفيات متعددة،. الحال في المغرب أيضا

لمكافحة خاصة مثل غيرها من البلدان أنشأ المغرب لجان .الممارسات السلوكية كذلك و

ذلك، يلزم إجراء تقييم ل و. المستشفياتتعزيز مكافحة هذه العدوى في لعدوى المستشفيات

.لعمل هذه اللجان

الهدف2.

اإلدريسي القنيطرة وتحديد العوامل مستشفى داخل اللجنة هده تقييم درجة تنفيذ أنشطة

.التنفيذ هدا السياقية التي تؤثر على

األساليب3.

، مع ةفريد حالة ، حالة ، مع نهج نوعي، الدراسةb1نوع منواخترنا دراسة تقييمية

.مستشفى اإلدريسي بالقنيطرة حالة مستويات متداخلة من التحليل،

النتائج4.

العوامل السياقية التي أثرت ب،الذي يمكن تبريره اللجنةهناك فرق في درجة تنفيذ أنشطة

ومهنيي أعضاء اللجنة تعبئة في ضعففي وجود تتمثل سلبا على تنفيذ األنشطة و

ومهنيي اللجنة وفشل اآلليات تعزز التواصل الجيد بين أعضاء اللجنةأنشطة في المستشفى

.المستشفى

االستنتاج5.

ومهنيي اللجنة والتواصل بين أعضاء التكوينبالفوري اإلسراع يجب األداء لتحسين

.المستشفى

.تغيير -تدخل -المستشفياتعدوى -التنفيذ - التقييم : كلمات البحث

Page 5: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

v

TABLE DES MATIERES

I. INTRODUCTION……………………………………….………1

1. Définition du problème…………………………………………….1

2. Pertinence………………………………….………………….....2

3. Objectifs ………………………………….………………………2

II. METHODE……………………………………………………..3

1. Design de l’étude ………………………………….…………….3

2. Population à l’étude et échantillonnage ……………………………4

3. Variables à l’étude ………………………………….…………….5

4. Collecte des données………………………………….………….6

III. RESULTATS........................................................................7

1. Degré de mise en œuvre des activités du CLIN….…………………7

2. Facteurs contextuels………………………………….…………. 11

IV. DISCUSSION………………………………………..……….15

1. Degré de mise en œuvre des activités du CLIN….………………..15

2. Facteurs contextuels………………………………….…………..15

3. La validité de l’étude………………………………….…………...17

V. CONCLUSION………………………….…………………......18

VI. BIBLIOGRAPHIE................................................................19

VII. ANNEXES…………………………………………………….22

Page 6: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

vi

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Activités du CLIN

Tableau II : Ressources mises à la disposition du CLIN

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Grille d’entretien avec le responsable central

Annexe 2 : Grille d’entretien avec les gestionnaires locaux

Annexe 3 : Grille d’entretien avec les membres de CLIN

Annexe 4 : Questionnaire destiné aux professionnels hospitaliers

Annexe 5 : Grille d’observation des ressources mises à la disposition du CLIN

Annexe 6 : Etat des connaissances

Page 7: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

vii

LISTE DES ABREVIATIONS

BPHH

Bonne Pratique d’Hygiène Hospitalière

CHR

Centre Hospitalier Régional

CLIN

Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales

CMDP Conseil des médecins, des dentistes et des pharmaciens

DHSA

Direction des Hôpitaux et des Soins Ambulatoires

GCBH Région de Gharb Chrarda Bni Hssen HH

Hygiène Hospitalière

IN

Infections Nosocomiales

INAS

Institut National d’Administration Sanitaire

LIN

Lutte contre les Infections Nosocomiales

MS

Ministère de la Santé

OMS

Organisation Mondiale de la Santé

Page 8: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

1

I. INTRODUCTION

1. Définition du problème :

Les infections nosocomiales posent un véritable problème de santé publique du

fait de leur fréquence et de leur gravité [8,19]. Mais aussi de leur coût

socioéconomique qui est une charge considérable pour les patients et pour le

système de santé. Aux Etats Unis, ces dépenses supplémentaires sont estimées de

4,5 à 5,7 milliards de dollars USD par an [2,11].

Une étude sur la prévalence des infections nosocomiales menée sous l’égide de

l’OMS dans 55 hôpitaux de 14 pays dans 4 des six régions OMS (Asie de sud Est,

Europe, méditerranée orientale et pacifique occidentale) a révélé qu’en moyenne

8,7% des patients hospitalisés avaient acquis une infection nosocomiale [2,8].

Au Maroc, une enquête réalisée en 1994, a révélé que la prévalence globale de

l’infection nosocomiale dans les hôpitaux marocains était de 8.1% [10].

De nombreux projets ont montré que l’application d’interventions et de stratégies

pouvait réduire considérablement la charge de morbidité imputable aux infections

résultant d’actes de soins [11].

La littérature démontre qu’à l’aide d’un programme bien structuré de prévention,

le taux d’infections nosocomiales pourrait être réduit de 30 %, voire davantage

[22].

Mais si la lutte contre ces infections est organisée dans les pays développés, elle

l’est beaucoup moins dans les pays de faible niveau socio-économique qui

souffrent, pour la majorité, d’une absence de réglementation et du manque de

données représentatives de surveillance [3].

L’OMS incite les pays membres à mettre en place des CLIN qui joueront un rôle

central dans l’action et la coopération multidisciplinaires et dans le partage de

l’information [8].

La prise de conscience de l’importance du problème posé par les infections

acquises en milieu hospitalier n’est pas récente au Maroc, cette situation a amené

les responsables du secteur à renforcer la lutte contre ces infections en mettant en

Page 9: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

2

place, au niveau des établissements hospitaliers, des comités de lutte contre les

infections nosocomiales [5]. Ce sont des instances de concertation et d’appui

inscrites parmi les dispositions de l’arrêté de la ministre de la Santé portant

règlement intérieur des hôpitaux (06 Juillet 2010) [1].

2. Pertinence : Vu que les infections nosocomiales constituent une cause majeure de

complication des soins de santé, avec comme impact une augmentation de la

mortalité et de la morbidité, une prolongation de l'hospitalisation et une

majoration importante des coûts de santé.

Vu le rôle que peut jouer le comité de lutte contre les IN dans le renforcement du

programme opérationnel d’hygiène hospitalière pour prévenir ces infections.

Vu qu’il n’y a pas eu d’étude évaluative du CLIN depuis sa mise en œuvre à

l’hôpital El Idrissi de Kenitra.

Et vu que les responsables centraux expriment également un besoin

d’information sur le degré de mise en œuvre du CLIN comme intervention

récemment implantée car il va de soi qu’une mise en œuvre inadéquate ou

incomplète des éléments critiques d’une intervention peut limiter la portée des

effets escomptés [9].

Ainsi, il est pertinent de mener une étude évaluative d’implantation du CLIN au

niveau de l’hôpital El Idrissi de Kenitra.

3. Objectifs : -Objectif principal :

Evaluer l’implantation du comité de lutte contre les infections

nosocomiales.

-Objectifs spécifiques :

1- Evaluer le degré de mise en œuvre des activités du CLIN.

2- Identifier les facteurs contextuels qui auraient influencé la mise en

œuvre des activités du CLIN.

Page 10: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

3

II. METHODE 1. Design de l’étude :

C’est une étude à visée évaluative d’implantation de type 1b qui s’intéresse à

l’investigation des interactions entre le contexte de l’intervention et le degré de

mise en ouvre des activités, avec une approche qualitative qui vise à étudier et

comprendre le contexte local en profondeur sans prétendre la généralisation des

résultats, le devis approprié est l’étude de cas, type cas unique avec des niveaux

d’analyse imbriqués ; l’étude de cas est une stratégie de recherche souvent

privilégiée pour l’étude de la dynamique d’implantation des interventions qui sont

difficilement isolées ou dissociées de leurs contextes [4,13,17].

Nous avons opté pour l’étude de cas au niveau de l’hôpital El Idrissi de Kenitra.

Qui est un hôpital général de catégorie régionale, érigé en service d’état géré de

manière autonome. Il possède une capacité litière de 416 lits répartis sur les vingt

cinq services médicaux et chirurgicaux existants. Il possède un CLIN qui participe

dans la lutte contre les infections nosocomiales depuis l’année 2005 bien avant

l’avènement de la circulaire du ministère de 2008 obligeant les hôpitaux de mettre

en place leurs CLIN.

L’hôpital dispose d’un staff composé de 119 médecins (dont 36 médecins

généralistes, 78 médecins spécialistes, 02 chirurgiens-dentistes et 03

pharmaciens), de 274 infirmiers et de 89 administrateurs.

Notre étude s’est étalée sur une période de 4 mois (Février, Mars, Avril et Mai) de

l’année 2013.

2. Population à l’étude et échantillonnage: 2.1. Population cible :

Notre unité d’analyse était représentée par le CLIN de l’hôpital El Idrissi de

Kenitra.

Page 11: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

4

Notre population cible de l’étude était celle auprès de laquelle nous avons

recueilli l’information, elle était composée par les niveaux d’analyse suivants:

Responsable central :

Le responsable du dossier de lutte contre les infections nosocomiales au

niveau de la DHSA.

Gestionnaires locaux :

-Le directeur régional de la région du GCBH

-Le délégué du ministère de la santé à la province de Kenitra

-Le directeur du centre hospitalier régional de Kenitra

Les membres du CLIN

Les professionnels hospitaliers exerçants à l’hôpital El Idrissi

2.2. Echantillonnage :

-Pour les niveaux d’analyse suivants:

Responsable central

Gestionnaires locaux

Membres du CLIN

Nous avons préconisé l’exhaustivité de la population de ces niveaux vu sa taille

réduite.

-Pour les professionnels hospitaliers:

Nous avons fait un échantillonnage accidentel qui consistait à sélectionner les

éléments de l’échantillon en fonction de leurs présence à un endroit déterminé, à

un moment précis [16].

Notre échantillon était constitué des professionnels hospitaliers que nous avons

rencontré à l’hôpital le jour de l’enquête.

Page 12: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

5

3. Variables à l’étude :

Dans les études évaluatives d’implantation, la variable dépendante est le degré de

mise en œuvre des activités qui interagit avec des variables indépendantes qui sont

les facteurs contextuels qui peuvent l’influencer positivement ou négativement.

3.1. Variable dépendante:

La variable dépendante est le degré de mise en œuvre des activités du CLIN, ces

activités sont définies dans le RIH [1].

Tableau I : Les activités du CLIN

Activités du CLIN

Proposition des programmes d’action de lutte contre les infections nosocomiales

Proposition des mécanismes de coordination des actions mener dans les services

hospitaliers en matière de lutte contre les infections nosocomiales

Participation à la formation des professionnels de santé en matière d’HH et de lutte

contre les infections nosocomiales

Proposition de dispositif de surveillance des infections nosocomiales

Promotion de l’application des recommandations de bonnes pratiques en matière

d’ HH

Evaluation périodique des actions de lutte contre les infections nosocomiales

Organisation des campagnes de sensibilisation et d’information au profit des usagers

de l’hôpital

Etablissement des rapports périodiques de situation sur la lutte contre les infections

nosocomiales et de veiller à leur diffusion

Production des avis techniques se rapportant à l’ HH, aux infections nosocomiales et

la sécurité du patient pour lesquels il est consulté par la direction.

Réunions du CLIN au moins une fois / trimestre et chaque fois que de besoin

3.2. Variables indépendantes:

D’après la recension des écrits sur les études évaluatives, l’implantation d’une

intervention serait influencée par des facteurs contextuels qui sont décrits par les

différents modèles théoriques explicatifs du succès de l’implantation répertoriés

Page 13: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

6

dans la littérature. Par rapport à notre étude dont l’intervention est la mise en

place d’un CLIN au niveau de l’hôpital régional ; nous avons opté pour cinq

facteurs que nous avons jugé s’apprêter mieux à notre contexte [9,12,13,14,].

Ainsi nos hypothèses qui représentent nos variables indépendantes de l’étude sont

comme suit :

1. Le support des responsables centraux est un facteur politique qui aurait

influencé le degré de mise en œuvre des activités du CLIN.

2. L’implication des gestionnaires locaux est un facteur politique qui

aurait influencé le degré de mise en œuvre des activités du CLIN.

3. La disponibilité des ressources est un facteur politique qui aurait

influencé le degré de mise en œuvre des activités du CLIN.

4. Le degré d’adhésion des membres du CLIN et des professionnels

hospitaliers est un facteur psychologique qui aurait influencé le degré de

mise en œuvre des activités du CLIN.

5. Le degré de communication entre les différents niveaux d’analyse est

un facteur de développement organisationnel qui aurait influencé le degré

de mise en œuvre des activités du CLIN.

4. Collecte des données :

Le degré de mise en œuvre des activités du CLIN qui est notre variable

dépendante était apprécié par le recours à plusieurs méthodes de collecte de

données qui était la consultation des documents, l’entretien et le questionnaire.

Les variables indépendantes étaient mesurées aussi par le recours à la consultation

des documents, à l’entretien et au questionnaire. Sauf que pour la variable

disponibilité des ressources, nous avons eu recours, en plus, à l’observation

systématique guidé par une grille.

Chaque niveau d’analyse, était investigué par le biais d’un outil de collecte de

données approprié :

Page 14: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

7

Pour le niveau du responsable central, des gestionnaires locaux et des membres

du CLIN nous avons usé des entretiens.

Pour le niveau des professionnels des services hospitaliers nous avons usé du

questionnaire qui a été prétesté et auto-administré.

III. RESULTATS 1. Degré de mise en œuvre des activités du CLIN :

1.1. Proposition des programmes d’action de lutte contre les

infections nosocomiales :

L’analyse du corpus des entretiens avec le directeur de l’hôpital et le président du

CLIN, nous montre que le comité propose des programmes d’action de lutte

contre les infections nosocomiales, sous forme des plans d’action annuels soumis

pour validation au directeur de l’établissement pour qu’il soit mis en œuvre par

l’équipe opérationnelle d’hygiène.

Nous avons fait la vérification par la consultation de ces plans d’action annuels

inhérents à cette activité.

1.2. Proposition des mécanismes de coordination des actions

menées dans les services hospitaliers en matière de lutte contre les

infections nosocomiales :

En analysant les entrevues avec les acteurs concernés par cette coordination, nous

déduisons que le CLIN propose effectivement des mécanismes de coordinations

des actions menées dans les services hospitaliers en matière de lutte contre les

infections nosocomiales. Il participe à des réunions en présence des responsables

des services pour l’organisation des activités de prévention et de lutte contre les

infections nosocomiales dans l’hôpital et participe aussi à l’élaboration des notes

de service en rapport avec l’hygiène hospitalière.

Une vérification documentaire a été faite dans ce sens, nous avons consulté les

procès verbaux des réunions et les notes de services faisant référence à cette

coordination.

Page 15: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

8

1.3. Participation à la formation des professionnels de santé en

matière d’hygiène hospitalière et de lutte contre les infections

nosocomiales :

L’analyse du corpus des interviews auprès des acteurs concernés montre que le

CLIN participe à la formation des professionnels de santé pour renforcer leurs

connaissances en matière d’hygiène hospitalière et de lutte contre les infections

nosocomiales à travers l’organisation des séances de formation, ses dernières sont

inscrites dans le programme de formation élaboré par le CLIN, approuvé par la

direction et intégré au plan de formation continue de l’hôpital.

Le président du CLIN, nous rapporte :

Moi-même, je participe à la formation continue et je veille personnellement sur la

réalisation des autres séances en appelant bien avant le médecin qui va enseigner

pour lui rappeler la date de la séance.

Nous avons fait le recoupement de cette information auprès des professionnels

lors du questionnaire auto-administré dont l’analyse a montré qu’ils ont bénéficié

de séances de formation en matière d’hygiène hospitalière et de lutte contre les

infections nosocomiales organisées par le CLIN.

Un complément d'informations, a été puisé des documents en rapport avec

l’activité.

1.4. Proposition de dispositif de surveillance des infections

nosocomiales :

L’appréciation de cette activité est faite par la consultation des documents en

rapport avec la surveillance des infections nosocomiales et aussi à travers

l’entretien avec les acteurs concernés de près par l’activité pour multiplier les

sources d’information, le chef de service du laboratoire, la responsable du

paillasse de microbiologie et le médecin réanimateur. Cette appréciation montre

que le CLIN propose un dispositif de surveillance des infections nosocomiales

que la direction de l’hôpital veille sur sa mise en place à travers une surveillance

assurée par le service de laboratoire ( paillasse de microbiologie) qui contribue de

façon considérable à cette surveillance en collaboration avec le CLIN et à travers

un ciblage des patients des services de réanimation et de chirurgie et un ciblage

des sites infectieux (site opératoire et urinaire) aussi avec un système de suivi des

Page 16: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

9

résistances aux antibiotiques chapeauté conjointement par l’anesthésiste

réanimatrice et la pharmacienne, toutes les deux sont membres du CLIN.

L’analyse de la documentation inhérente à la surveillance montre que cette

surveillance a permis la détection des cas isolés et des regroupements de cas

(épidémies) et que des actions adaptées à ces situations ont été menées.

1.5. Promotion de l’application des recommandations de bonnes

pratiques en matière d’hygiène hospitalière :

L’analyse de l’interview avec le président du CLIN montre que le CLIN

développe des actions pour promouvoir des recommandations des bonnes

pratiques d’hygiène hospitalière, principalement, la stérilisation du matériel

médico-chirurgical, la mise en place des procédures de soins, la promotion de

l’hygiène des mains et la gestion des déchets liés aux soins.

Le CLIN dispose des documents dans ses archives attestant qu’il propose dans son

plan d’action le développement de ces actions.

Le comité nous a soumis des exemplaires de procédures et de protocoles en

rapport avec la promotion de bonne pratique d’hygiène hospitalière.

1.6. Evaluation périodique des actions de lutte contre les infections

nosocomiales :

Le CLIN évalue périodiquement les actions de lutte contre les infections

nosocomiales à travers une analyse de ses actions. Avec présentation du compte

rendu de cette évaluation sous forme de bilan d’activités réalisées par rapport au

plan d’action avec des recommandations à la direction de l’hôpital et diffusion des

comptes rendus auprès des membres du CLIN. Une vérification documentaire est

faite dans ce sens avec le recoupement de cette information auprès du président et

des membres de CLIN ainsi qu’auprès du directeur de l’hôpital.

1.7. Organisation des campagnes de sensibilisation et d’information

au profit des usagers de l’hôpital :

D’après l’entretien avec le directeur de l’hôpital et le président du CLIN cette

activité n’est pas encore implantée.

Page 17: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

10

Un gestionnaire local, nous confie :

Ces campagnes nécessitent beaucoup de préparation, ce qui demande du temps

pour implanter cette activité et elle sera inscrite à l’ordre du jour à l’occasion des

journées portes ouvertes qui seront organisées par l’hôpital.

L’analyse des entretiens avec les autres membres du CLIN montre que le retard

dans l’implantation de cette activité serait dû plutôt à l’absence des structures

offrant la possibilité de la réalisation des séances pour certains et le manque de

formation en communication avec les usagers pour d’autres.

1.8. Etablissement des rapports périodiques de situation sur la lutte

contre les infections nosocomiales et de veiller à leurs diffusions :

Des rapports périodiques de situation sur la lutte contre les infections

nosocomiales sont établis par le CLIN qu’il transmit à la direction de l’hôpital.

Ces rapports sont archivés dans le dossier CLIN qui répertorie tous les documents

concernant ses activités. Un bulletin relatant la situation de lutte et l’écologie

microbienne ainsi que les principales réalisations sont diffusées aux différents

acteurs de l’hôpital. La réalisation de cette activité est confirmée aussi par un

gestionnaire local de l’hôpital au cours de l’entretien.

1.9. Production des avis techniques se rapportant à l’hygiène

hospitalière, aux infections nosocomiales et la sécurité du patient

pour lesquels il est consulté par la direction :

Des documents attestent que le CLIN produit des avis techniques se rapportant à

l’hygiène hospitalière et qu’il a été invité par la direction de l’hôpital à participer

et à siéger dans les différentes commissions d’appel d’offres chaque fois que cela

concerne des matériels ou des produits en rapport avec l’hygiène hospitalière. Les

interviews avec les acteurs viennent corroborer ces faits. Nous le rappelle un

gestionnaire à l’hôpital :

On implique toujours le CLIN dans tous ce qui concerne l’hygiène hospitalière et

on l’invite toujours à participer dans les appels d’offres, vous pouvez leurs

demander, c’est impératif, Ah oui.

Page 18: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

11

1.10. Réunions de CLIN au moins une fois / trimestre et chaque fois

que de besoin :

Des réunions de CLIN s’organisent chaque fois que de besoin se fait ressentir

par le comité ou solliciter par la direction. À travers l’analyse de la documentation

du CLIN cette périodicité d’au moins une fois par trimestre stipulé par le

règlement intérieur des hôpitaux ne se respecte pas.

Cela est confirmé aussi au cours des entretiens avec le directeur de l’hôpital et le

président du CLIN qui nous rapporte :

C’est vrai et tu le sais bien, on fait les réunions mais avec les préoccupations des

membres du CLIN et de l’administration, on trouve parfois du mal à respecter le

calendrier des réunions.

2. Facteurs contextuels :

2.1. Disponibilité des ressources :

La disponibilité des ressources nécessaires pour la mise en œuvre des activités

propres du CLIN est appréciée à travers l’observation guidée par une grille de ses

ressources et aussi à travers l’analyse du corpus des entretiens avec les

gestionnaires locaux concernés.

Tableau II : Les ressources mises à la disposition du CLIN

Ressources disponibilité

Local oui

Equipements bureautiques oui

Matériels informatiques oui

Fournitures de bureau oui

Matériels audiovisuels oui

Moyens de communication

(téléphone, fax, internet)

oui

L’analyse des données des entretiens nous montre aussi que les gestionnaires

locaux qui exercent le contrôle sur les ressources sont en faveur de l’intervention.

Page 19: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

12

L’un des gestionnaires nous dit que :

Mon rôle c’est de mobiliser les moyens et pour moi le CLIN est prioritaire.

Un autre gestionnaire nous déclare que :

Lui-même le CLIN doit développer son plaidoyer est convaincre l’administration,

pour nous l’administration, on est partant bien sûr.

2.2. Support des responsables centraux :

Nous déduisons, à travers l’analyse des entretiens, la consultation des documents

et des publications du ministère, que les responsables centraux supportent la mise

en œuvre des activités du CLIN.

L’analyse de ses sources révèle aussi que les responsables centraux supportent

cette intervention par les sessions de formation au profit des gestionnaires locaux

et les responsables des CLIN en tant que mesures d'accompagnement ainsi que par

la production des références aussi bien réglementaires que techniques. A travers

aussi le suivi personnalisé du déroulement des activités.

Le responsable central nous dit :

On a des contacts continus avec les acteurs locaux et même personnalisés avec

les responsables des CLIN. On essaye toujours de les impliquer dans toutes les

activités qui touchent les infections nosocomiales et la sécurité des patients, bien

sûr, mais aussi aux activités du concours qualité et d’accréditation.

Nous sentons, tout le long de son interview, sa détermination pour appuyer le

CLIN.

L'implantation reçoit également tout l'appui moral de la direction centrale. À ce

propos, le responsable nous déclare:

Nous avons besoin des CLIN qui sont actifs parce que cela ne sert à rien de

mettre en place un comité seulement sur le papier, il perd sa crédibilité c’est

comme un entraineur qui a dix bons joueurs mais le résultat n’est pas au rendez

vous, ça tue, si je suis supporter.

L’analyse des entretiens avec les gestionnaires locaux confirme ce support de

l’administration central à travers la mise en place des mesures

d’accompagnement, un des gestionnaires locaux déclare :

On a la chance, le CLIN est passé comme projet à Kenitra et il a profité des

mesures d’accompagnement de la part du ministère.

Page 20: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

13

Un autre gestionnaire local nous dit que :

Cette année le ministère nous a demandé d’envoyer deux personnes pour

bénéficier de formation des formateurs en matière de lutte contre les infections

nosocomiales, chose faite.

2.3. Implication des gestionnaires locaux :

La lutte contre les IN est l’une des priorités inscrite par les gestionnaires locaux

dans leur projet d’établissement hospitalier.

Il ressort des entretiens que ses gestionnaires apportent leur soutien au CLIN et

leur détermination en l'occurrence le délégué, pour soutenir cette intervention qu'il

considère comme un garant de qualité des soins à l’hôpital. Cette détermination,

paraît évidente dans sa déclaration :

Je dis si le CLIN marche très bien c’est tous les services hospitaliers qui seront

touchés, moi je m’intéresse de prés, je suis un gestionnaire issu du milieu

hospitalier, je connais ce qui est névralgique pour l’hôpital, je sais que le CLIN

est très important pour l’hôpital.

La majorité des membres du CLIN interviewés nous ont assuré le soutien des

gestionnaires locaux surtout du délégué.

Un de ses membres nous déclare :

Il y a une forte implication des gestionnaires locaux et on espère qu’elle continu.

2.4. Degré d’adhésion des membres du CLIN et des professionnels

hospitaliers:

L’analyse des entretiens avec les membres du CLIN montre que la plupart

adhèrent et participent aux activités et ils sont convaincus de la pertinence de

l’intervention et ils veulent qu’elle réussisse.

L’entretien avec le président du CLIN démontre sa forte adhésion à l’intervention.

Il nous déclare :

Cela fait maintenant plus de huit ans que j’ai eu mon diplôme en hygiène

hospitalière et depuis je ne cesse de déployer mes efforts pour réussir à ancrer les

activités du CLIN à l’hôpital.

Page 21: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

14

L’analyse des entretiens avec les membres du CLIN montre aussi l’insuffisance

en adhésion de certains membres en terme de participation aux activités

organisées par le CLIN, un membre de CLIN nous rapporte :

Aujourd’hui ça marche très bien, mais on aimerait bien que les autres membres

participent avec nous.

Un autre membre interviewé a avancé la surcharge du travail comme argument de

son manque d’adhésion.

L’analyse des questionnaires auto-administrés auprès des professionnels montre

que la plupart des infirmiers ayant participé à l’enquête ont bénéficié d’au moins

une séance de formation en matière de lutte contre les infections nosocomiales

organisé par le CLIN par contre une minorité seulement des médecins enquêtés

déclare avoir bénéficié de formation en matière d’infections nosocomiales.

Néanmoins, les professionnels occupant un poste de responsabilité adhérent plus

que les autres professionnels à l’activité de formation organisé par le CLIN. Cela

a été vérifié lors des entretiens avec les membres du CLIN.

2.5. Degré de communication entre les différents niveaux d’analyse :

La consultation des publications et des documents ainsi que l’interview réalisée

auprès du responsable central montrent que les réunions, les circulaires, les notes

de service, l’information et la formation représentent les outils de

communication que le département central déploie pour communiquer avec les

acteurs locaux.

Le responsable central nous rapporte :

Nous faisons toujours de la communication, notre cheval de bataille, avec les

hôpitaux, par le biais de plusieurs mécanismes que nous jugeons suffisants pour

rester en coordination permanente.

Cette information a été vérifiée lors des entretiens avec les gestionnaires locaux.

Suite à la consultation des documents et aux interviews réalisées auprès de la

direction de l’hôpital et du CLIN, la communication au niveau local se fait plutôt

à travers des réunions, des bilans périodiques et à travers la sensibilisation et la

formation. Ces données nous les avons recoupé avec celles recueillies auprès des

professionnels enquêtés. Cependant, cette analyse des questionnaires montre que

Page 22: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

15

la plupart des professionnels ne sont pas satisfaits du niveau actuel de la

communication.

La plupart des suggestions, recueillis lors de l’analyse des questionnaires auto-

administrés, tournent autour des besoins en formation continue en matière du

CLIN et le besoin d’information sur le déroulement des activités du CLIN.

IV. DISCUSSION

1. Degré de mise en œuvre des activités du CLIN :

A travers l’analyse des données recueillies à partir des différents outils de collecte

de données que nous avons utilisé, nous déduisons que la majorité des activités

que nous avons investigué pour mesurer le degré de mise en œuvre de notre

intervention ont été implantées. Toutefois le degré de mise en œuvre diffère d’une

activité à une autre comme il est montré dans la partie résultat. L’activité

d’organisation des campagnes de sensibilisation et d’information au profit des

usagers de l’hôpital n’est pas encore implantée.

Nous pouvons dire ainsi qu’il y a un écart entre l’intervention réellement

implantée et la version stipulée par le règlement intérieur des hôpitaux.

2. Facteurs contextuels :

L’analyse des résultats montre que la position des responsables centraux est en

faveur de notre intervention. Ce qui influencerait positivement le degré de mise en

œuvre des activités du CLIN, Ce constat réconforte notre première hypothèse qui

stipule que le support des responsables centraux influencerait le degré de mise en

œuvre.

Les gestionnaires locaux sont suffisamment impliqués dans l’implantation de

l’intervention, ce qui permet d’appuyer notre deuxième hypothèse.

La disponibilité des ressources influencerait positivement le degré de mise en

œuvre des activités du CLIN, ce qui est en faveur de notre troisième hypothèse de

recherche.

Page 23: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

16

Par rapport à notre quatrième hypothèse qui stipule que l’adhésion des membres

du CLIN et des autres professionnels hospitaliers influencerait le degré de mise

en œuvre, les résultats montrent que l’adhésion des membres du CLIN et des

professionnels est déficiente. Ce qui pourrait retentir négativement sur le degré de

mise en œuvre des activités.

Notre investigation concernant notre dernière hypothèse, prouve qu’il y a un

déficit de communication entre les membres du CLIN et les professionnels

hospitaliers. Cela aurait influencé négativement le degré de mise en œuvre des

activités.

Donc, en synthèse, l’écart décelé dans le degré de mise en œuvre des activités de

l’implantation du CLIN au niveau de CHR de Kenitra serait dû fort probablement

aux facteurs contextuels qui ont influencé négativement l’implantation de

l’intervention ; ces facteurs sont représentés, d’une part, par l’insuffisance de la

communication entre les membres du CLIN et les professionnels hospitaliers et

d’autre part, par la faible adhésion des membres du CLIN et des professionnels

hospitaliers aux activités. Toutefois, les facteurs relatifs à la disponibilité des

ressources, au support des responsables centraux et à l’implication des

gestionnaires locaux, auraient influencé positivement le degré de mise en œuvre

des activités d’implantation du CLIN.

En effet, les modèles théoriques qui tentent d’expliquer les liens entre le degré de

mise en œuvre des activités d’une intervention et son contexte, mettent le point

sur l’importance de l’appui apporté par les agents d’implantation et les ressources

qu’ils déploient pour la mise en place des activités comme facteurs décisifs pour

le succès d’implantation d’une intervention. Le succès d’une intervention dépend

largement du support accordé par les agents d’implantation à l’intervention,

exerçant des contrôles importants dans l’organisation, notamment le contrôle des

ressources, selon la théorie de la dépendance à l’égard des ressources. Le

gestionnaire peut manifester concrètement son soutien au changement en

choisissant d’y investir des ressources importantes et en faisant bénéficier les

groupes qui appuient le projet d’un apport de ressources [7,13].

Page 24: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

17

Cependant, pour qu’un individu puisse adhérer au changement, il doit se

l’approprier et intégrer ses valeurs, ses normes et ses buts, et pour cela il doit

comprendre son contenu, ceci à travers la communication et la formation [23].

La formation et la communication sont les leviers essentiels d'accompagnement

pour faire évoluer les attitudes et les comportements et permettre ainsi une plus

grande acceptation du changement par les individus [24]. Une communication

efficace doit permettre de rejoindre régulièrement tous les membres du personnel

de l’établissement, chacun étant un maillon potentiel dans la chaîne de

transmission des micro-organismes et pouvant ainsi avoir un rôle à jouer dans la

prévention et le contrôle des infections [22].

Une bonne communication à l’intérieur de l’organisation est nécessaire au succès

de l’implantation [26].

Selon le modèle de développement organisationnel, l’un des obstacles au

changement peut provenir d’une transmission mauvaise ou insuffisante de

l’information [7].

Selon le Modèle psychologique, le rôle du gestionnaire consiste alors à faciliter

l’élaboration d’un cadre favorable à l’apprentissage, qui nécessite la mise en

œuvre de stratégies visant à accroître la responsabilité, l’initiative et la propension

des personnes à discuter avec les autres membres de l’organisation des difficultés

créées par la nouvelle situation. Un changement sera implanté adéquatement si

l’on réussit à vaincre les résistances naturelles des personnes [7].

3. La validité de l’étude :

3.1. La validité interne :

Nous avons utilisé des outils de collecte de données déjà existants et utilisés dans

d’autres études similaires à notre contexte : validité de la mesure.

La validité interne de notre étude repose sur le choix de notre devis, étude de cas,

qui est privilégié dans les études évaluatives d’implantation.

Le principal biais lié à notre méthode est la désirabilité sociale que nous avons

essayé de contrôler en utilisant la triangulation des outils de collecte des données,

ce qui nous permet d’avoir plus d’assurance sur la véracité des données collectées.

Page 25: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

18

3.2. La validité externe :

Nous sommes amenés à discuter la validité externe qui fait référence à la capacité

de généraliser les résultats de l’étude. Le choix restreint du site (cas unique)

compromet la généralisabilité de nos résultats mais nous nous permet d’aller en

profondeur dans notre contexte particulier.

Il s’agit donc d'une étude de cas dont les résultats ne peuvent être inférés,

cependant, ils peuvent constituer une base d'hypothèses et de renseignements

pour en tirer profit dans des études de recherche similaires.

V. CONCLUSION

Notre sujet de recherche vise l’analyse de l’implantation à la recherche des

facteurs contextuels qui ont influencé la mise en œuvre de notre intervention.

Cette étude nous permet de conclure que le support des responsables centraux et

des gestionnaires locaux accordé à l’intervention ainsi que la disponibilité des

ressources auraient été des facteurs qui ont influencé positivement le degré de

mise en œuvre des activités d’implantation du CLIN au niveau du CHR El Idrissi

de Kenitra. Tandis que les facteurs contextuels ayant ralenti la mise en œuvre de

l’intervention auraient été l’insuffisance d’adhésion des membres du CLIN et des

professionnels hospitaliers aux activités du CLIN et le déficit en mécanismes de

communication entre les membres du CLIN et les professionnels hospitaliers.

Pour pallier à la disparité remarquée, en matière de la communication entre les

membres du CLIN et les professionnels hospitaliers, il serait utile de déployer un

effort de proximité pour développer d’avantage des mécanismes internes de

communication.

La faible adhésion des professionnels à l’activité de formation, laisserait proposer

de réadapter les plans de formation continue aux besoins réels des professionnels

en terme de lutte contre les infections nosocomiales.

Dans une perspective d’amélioration, nous espérons que notre étude contribuerait

au développement du fonctionnement du CLIN et permettrait aux gestionnaires

locaux d’avoir des informations probantes pour prendre les décisions appropriées.

Page 26: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

19

VI. BIBLIOGRAPHIE

1-ARRETE DU MINISTERE DE LA SANTE, Dispositions de l’arrêté du

ministère de la santé N°456-11 du 2 Rajeb 1431 (6 juillet 2010) portant règlement

Intérieur des Hôpitaux, publié au Bulletin Officiel N° 5926 du 12 rabii II 1432 (17

Mars 2011).

2-MINISTERE DE LA SANTE. Manuel d’hygiène hospitalière et de prévention

des infections nosocomiales. DHSA. Version 2009.198 p

3-ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE, Prévalence des infections

nosocomiales dans 27 hôpitaux de la région méditerranéenne EMHJ, Vol, 16

No.10, 2010. s p.

4-BROUSSELLE, Astrid et al. L'évaluation: concepts et méthodes, Les Presses

de l’Université de Montréal, collection « Paramètre », 2009, 308 p.

5-CIRCULAIRE DU MINISTERE DE LA SANTE N° 054, du 26/07/2008,

relative à la constitution des comités de lutte contre les infections nosocomiales

au niveau des centres hospitaliers, 2008, s p.

6-COLY, Martial (2010). Les facteurs d’adhésion du personnel au projet

d’établissement hospitalier, cas du PEH de l’hôpital de Beni Mellal, Rabat, INAS,

76 p.

7-CHAMPAGNE, François. La capacité de gérer le changement dans les

organisations de santé- étude n° 39, Université de Montréal, 2002,47 p.

8-ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE, Prévention des infections

nosocomiales, Guide pratique 2e édition Sous la direction de DUCEL Georges-

Pierre, Fondation Hygie, Genève, Suisse WHO/CDS/CSR/EPH/2002,80 p.

9-CINQ-MARS, Martine, et Daniel, FORTIN. Perspectives épistémologiques et

cadre conceptuel pour l’évaluation de l’implantation d’une action concertée,

Université du Québec à Montréal, the canadian journal of program evaluation vol.

14 n°. 2, 1999, 26 p.

Page 27: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

20

10-MINISTERE DE LA SANTE. Enquête nationale de prévalence 1994 au

Maroc (rapport interne) Rabat, 1994.http://www.emro.who.publication

/emhj/1301/article 7. htm consulté le 21 FEV 2013

11-ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE. Un soin propre est un soin

plus sûr http:/ www ; who.int / gpsc / background/fr/ consulté le 15/3/2013.

12-CONTANDRIOPOULOS, André-Pierre, et LYNDA, REY. Evaluer une

intervention complexe, Enjeux conceptuels, méthodologiques, et opérationnels,

The Canadian Journal of Program Evaluation Vol. 26 No. 3, 2012, 16 P

13-DENIS, Jean-Louis, et al. L’analyse de l’implantation : modèles et méthodes,

GRIS , Université de Montréal Québec , Bulletin33(1),1990,9 p.

14-DENIS, Jean-Louis, et François, CHAMPAGNE. Politique publique et

changement dans les organisations de santé, le cas de l'implantation de la vacation

en centre d'hébergement au Québec, In: Politiques et management public, vol. 7

n° 2, 1989, 27 p.

15-BAREIL, Céline. La résistance au changement : synthèse et critique des écrits,

HEC Montréal. Cahier no 04-10, 2004,17p.

16-CONTANDRIOPOULOS, André-Pierre et al. Savoir préparer une recherche,

la définir, la structurer, la financer, Les Presses de l’Université de Montréal.

1990,197 p.

17-CONTANDRIOPOULOS, André-Pierre et al (1993), L’évaluation dans le

domaine de la santé - concepts et méthodes, Université de Montréal, Bulletin

33(1), 9 p.

18-BLANCHET, Alain, et Anne, GOTMAN. L’enquête et ses méthodes,

l’entretien, 2e édition refendue, édition ARMON COLIN. Paris, Nathan, 1992, s p

19-FKI, Habib, et al (2008), Epidémiologie des infections nosocomiales dans les

hôpitaux universitaires de Sfax, Revue Tunis Infectiologie, Vol 2, N°1, 2008,10 p.

Page 28: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

21

20-CHAMPAGNE, François et al (1992). Pour une évaluation sensible à

l’environnement des interventions, l’analyse de l’implantation. Service social, vol.

41, n° 1, 20 p.

21-COMITE TECHNIQUE NATIONAL DES INFECTIONS

NOSOCOMIALES, 100 recommandations pour la surveillance et la prévention

des infections nosocomiales Ministère de l'Emploi et de la Solidarité Secrétariat

d'Etat à la Santé et à l'action sociale, 2ème édition Paris 1999,106 p.

22-QUEBEC (Gouvernement), Infections nosocomiales, cadre de référence à

l’intention des établissements de santé du Québec, 2006, 109 p.

23-LECHAT, Juliana. L‘implication des acteurs dans un projet de promotion et

d’éducation pour la santé, Mémoire, Diplôme de Master 2 Professionnel Sciences

du Mouvement Humain, Université Montpellier I, UFR STAPS, Année 2005 –

2006, 52 p.

24-BENGOUFFA, Abdessamed. Problématique du changement : entre concepts

et réalités, Mémoire pour l’obtention d’un diplôme de praticien médical

inspecteur, Alger, ENSP, 2005.

25-AGENCE NATIONALE D’ACCREDITATION ET D’EVALUATION EN

SANTE. Principes de mise en œuvre d’une démarche qualité en établissement de

santé, Paris, 2002, 77 p.

26-CHAMPAGNE, François et al. Introduction d’une innovation dans les

organisations, l’expérience de département de santé communautaire (DSC) au

Québec, Rapport méthodologique. Université de Montréal, Bibliothèque nationale

(1985), 253 p.

Page 29: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

22

VII. ANNEXES

Annexe 1 : Grille d’entretien avec le responsable central

1. Est ce que vous trouvez que l’intervention est pertinente ?

2. Est ce que vous êtes impliqués dans la mise en œuvre des activités du

CLIN au niveau externe ?

3. Faites-vous un suivi et une évaluation continue du degré de mise en œuvre

de ces activités ?

4. Est ce que vous avez des suggestions à faire?

Annexe 2 : Grille d’entretien avec les gestionnaires locaux

1. Est ce que vous trouvez que l’intervention est pertinente ?

2. Est ce que vous êtes impliqués dans la mise en œuvre des activités du

CLIN à l’hôpital ?

3. Faites-vous un suivi et une évaluation continue du degré de mise en œuvre

des activités ?

4. Est ce que les ressources nécessaires pour la réalisation des activités sont

disponibles ?

5. Est ce que vous avez des suggestions à faire?

Annexe 3 : Grille d’entretien avec les membres de CLIN

1. Est ce que les gestionnaires locaux vous appuient dans l’implantation des

activités ?

2. Est ce que vous adhérez aux différentes activités ? Si non, Pourquoi ?

3. Est ce que les ressources nécessaires pour la réalisation des activités sont

disponibles ?

4. Est-ce qu’on vous informe et on sollicite votre participation dans les

travaux du comité ?

5. Est ce que vous avez des suggestions à faire?

Page 30: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

23

Annexe 4 : Questionnaire destiné aux professionnels hospitaliers

MINISTERE DE LA SANTE

INSTITUT NATIONAL D’ADMINISTRATION SANITAIRE

Questionnaire destiné aux professionnels hospitaliers

Le présent questionnaire s’inscrit dans le cadre de la préparation d’un mémoire de

fin d’étude pour l’obtention d’une maîtrise en administration sanitaire. Il est

destiné à vous professionnels hospitaliers. Son objectif est de recueillir des

informations pour analyser l’implantation du comité de lutte contre les infections

nosocomiales(CLIN).

Nous vous demandons de répondre de manière objective et précise aux questions

posées.

Merci pour votre aimable collaboration

1. Quel est votre profession ?

Médecin Infirmier

2. Occupez-vous un poste de responsabilité dans votre service ?

Oui Non

3. Est-ce que vous êtes au courant de l’existence du CLIN ?

Oui Non

4. Est-ce que vous avez déjà participé aux sessions de formation organisées

par le CLIN ? Oui Non

-Si oui, Combien de fois?

Une entre deux et quatre plus de quatre

-Si non, pourquoi ?

…………………………………………………………………………

5. Que diriez-vous de la communication du CLIN ?

…………………………………………………………………………..

6. Est ce que vous avez des suggestions à faire à propos du CLIN?

............................................................................................

Page 31: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

24

Annexe 5 : Grille d’observation des ressources mises à la

disposition du CLIN

Ressource disponible Non disponible

Local

Equipements

bureautiques

Matériels informatiques

Fournitures de bureau

Matériels audiovisuels

Moyens de

communication

(téléphone, Fax, Internet)

Page 32: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

25

Annexe 6 : Etat des connaissances

1. Définition des infections nosocomiales :

Une infection est dite nosocomiale ou hospitalière (du grec « nosokomeone » qui

signifie hôpital) si elle apparaît au cours ou à la suite d'une hospitalisation et si

elle était absente à l'admission à l’hôpital. Ce critère est applicable à toute

infection.

Lorsque la situation à l'admission n'est pas connue, un délai d'au moins 48 heures

après l'admission (ou un délai supérieur à la période d'incubation lorsque celle-ci

est connue) est communément accepté pour distinguer une infection d'acquisition

nosocomiale d'une infection communautaire.

Pour les infections du site opératoire, on considère comme nosocomiales les

infections survenues dans les 30 jours suivant l'intervention, ou, s'il y a mise en

place d'une prothèse ou d'un implant, dans l'année qui suit l'intervention.

[2,8,21,22].

2. Programme de lutte contre les infections nosocomiales :

La prévention des infections nosocomiales passe par l’ensemble des personnes et

des services, impliqués dans les soins de santé. Chacun doit contribuer à réduire le

risque d’infection à la fois pour les patients et pour le personnel. Le concept de

prévention englobe le personnel soignant, la direction, l’implantation de

l’établissement, la fourniture du matériel et des produits, et la formation des

agents de santé. Pour être efficaces, les programmes de lutte contre les infections

nosocomiales doivent être très complets et porter aussi bien sur les activités de

surveillance et de prévention que sur la formation du personnel. Ils doivent aussi

bénéficier d’un soutien effectif au niveau national et régional.

L’OMS incite l’autorité sanitaire compétente à élaborer un programme national

(ou régional) pour aider les hôpitaux à réduire le risque d’infections nosocomiales.

Page 33: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

26

Ce programme devra :

Fixer des objectifs nationaux en rapport avec les autres objectifs nationaux

en matière de soins de santé.

Etablir et tenir à jour des directives et recommandations concernant la

surveillance, la prévention et les pratiques en matière de soins de santé.

Elaborer un système national de surveillance de certaines infections et

d’évaluation de l’efficacité des interventions.

Harmoniser les programmes de formation initiale et continue destinés aux

professionnels de santé.

Faciliter l’accès au matériel et aux produits indispensables pour l’hygiène

et la sécurité.

Encourager les établissements de santé à surveiller les infections

nosocomiales et à restituer l’information aux professionnels concernés.

L’autorité sanitaire devra désigner un organe chargé de superviser le programme

(ministère, institution ou autre organisme officiel) et de planifier les activités

nationales avec l’aide d’un comité national d’experts. Les organisations

professionnelles et les instituts universitaires devront aussi être impliqués dans ce

programme [8,21].

3. Programmes hospitaliers :

Le principal effort de prévention devra être axé sur les hôpitaux et autres

établissements de santé.

La prévention des risques pour les patients et le personnel de l’établissement est

l’affaire de tous, et doit être encouragée au niveau le plus élevé de

l’administration.

On établira un plan de travail annuel destiné à évaluer et promouvoir des soins de

santé de bonne qualité, des mesures d’isolement appropriées, la stérilisation et

autres pratiques, la formation du personnel et la surveillance épidémiologique. Les

hôpitaux devront fournir des ressources suffisantes pour soutenir ce programme

[8, 21,22].

Page 34: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

27

4. Comité de lutte contre les infections nosocomiales :

Le comité de lutte contre les infections nosocomiales jouera un rôle central dans

l’action et la coopération multidisciplinaires et dans le partage de l’information. Il

devra représenter un large éventail des programmes et des personnels concernés,

par exemple administration, médecins et autres soignants, microbiologie clinique,

pharmacie, approvisionnement central, maintenance, entretien des locaux,

formation.

Il doit relever directement soit de l’administration de l’établissement soit de

l’équipe médicale afin de promouvoir la visibilité et l’efficacité des programmes.

En cas d’urgence (comme une flambée épidémique) il doit être capable de réagir

rapidement.

Il est chargé de [8, 21,22] :

examiner et approuver un programme d’activité annuel en matière de

surveillance et de prévention.

examiner les données de la surveillance épidémiologique et identifier les

secteurs d’intervention.

évaluer et promouvoir des pratiques améliorées à tous les niveaux de

l’établissement de santé.

assurer la formation appropriée du personnel en matière de lutte contre

l’infection et de sécurité.

examiner les risques associés aux nouvelles technologies et surveiller les

risques infectieux liés aux nouveaux dispositifs et produits avant leur

approbation pour utilisation.

examiner et appuyer les investigations en cas d’épidémies.

communiquer et coopérer avec les autres comités hospitaliers partageant le

même domaine d’intérêt, comme le comité pharmaceutique et

thérapeutique ou le comité sur l’utilisation des anti-infectieux, le comité de

sécurité biologique ou le comité santé et sécurité, et le comité de

transfusion sanguine.

Page 35: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

28

A l’instar des autres pays le Maroc s’est inscrit dans cette politique de lutte contre

les IN. Il a mis en place des comités de lutte contre ses infections dont les

attributions, organisation et modalités de fonctionnement sont fixées par l’article

21 du règlement intérieur des hôpitaux [1] :

de proposer le programme d’actions de lutte contre les infections

nosocomiales;

de proposer des mécanismes de coordination des actions menées dans les

services hospitaliers en matière de lutte contre les infections nosocomiales;

de participer à la formation des professionnels de santé en matière

d’hygiène hospitalière et de lutte contre les infections nosocomiales;

de proposer un dispositif de surveillance des infections nosocomiales;

de promouvoir l’application des recommandations de bonnes pratiques en

matière d’hygiène hospitalière;

d’évaluer périodiquement les actions de lutte contre les infections

nosocomiales;

d’organiser des campagnes de sensibilisation et d’information au profit des

usagers de l’hôpital.

Il est chargé d’établir un rapport périodique de situation sur la lutte contre les

infections nosocomiales et de veiller à sa diffusion. Il est consulté par la direction

de l’hôpital sur toute question se rapportant à l’hygiène hospitalière, aux

infections nosocomiales et à la sécurité du patient.

Le comité se réunit à l’initiative de son président au moins une fois par trimestre

et chaque fois que de besoin. Son secrétariat est assuré par le chef du pôle des

affaires médicales.

5. Evaluation et recherche évaluative :

Il n’y a pas une seule définition universelle et absolue néanmoins pour tenter de

voir plus clair, on peut adopter la définition suivante qui fait aujourd’hui l’objet

d’un large consensus.

Evaluer consiste fondamentalement à porter un jugement de valeur sur une

intervention ou n'importe laquelle de ses composantes dans le but d'aider à la prise

de décision. Ce jugement peut résulter de l'application de critères et de normes

Page 36: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

29

(évaluation normative) ou s'élaborer à partir d'une démarche scientifique

(recherche évaluative) [17].

On peut définir la recherche évaluative comme la démarche qui consiste à poser

un jugement a postériori et une intervention au moyen de méthodes scientifiques.

La recherche évaluative peut se décomposer en six types d’analyse : l'analyse

stratégique, l'analyse de l'intervention, l'analyse de la productivité, l'analyse des

effets, l'analyse de rendement et enfin l’analyse d'implantation [17].

6. Evaluation de l’implantation :

Pour évaluer le comité de lutte contre les infections nosocomiales, nous allons

nous servir de l’évaluation d’implantation qui consiste à étudier les relations entre

une intervention et son contexte durant sa mise en œuvre.

Evaluer consiste fondamentalement à porter un jugement de valeur sur une

intervention ou n'importe laquelle de ses composantes dans le but d'aider à la prise

de décision. Ce jugement peut résulter de l'application de critères et de normes

(évaluation normative) ou s'élaborer à partir d'une démarche scientifique

(recherche évaluative) [17].

L'analyse de l'implantation consiste à spécifier l’ensemble des facteurs influençant

les résultats obtenus suite a l’introduction d’une intervention et permet de mieux

comprendre les conditions de généralisation d’une intervention dans d’autres

milieux.

Concrètement, l’analyse de l’implantation s'intéresse à trois questions soit : (a)

Quelle est l'influence du milieu d'implantation sur le degré de mise en œuvre de

l'intervention ? (composante 1); (b) En quoi les variations dans la mise en œuvre

de l'intervention influencent-elles les effets observés ? (composante 2);et (c)

Quelle est l'influence de l'interaction entre le milieu d'implantation et

l'intervention sur les effets observés ? (composante 3).

Les composantes 2 et 3 du modèle visent à expliquer les effets observés suite à

l'introduction d'une intervention tandis que la composante 1 cherche à comprendre

les variations dans l'implantation de l'intervention. Il s'agit dans ce cas d'un

prérequis logique à l'atteinte d'une plus grande efficacité. Le but ultime est de

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proposer une explication à l'écart, observé, entre l'intervention planifiée et celle

implantée réellement, en vue d'assurer son intégrité [13].

L’analyse des variables explicatives de l’implantation d’une intervention s’appuis

sur des modèles conceptuels, nous présentant brièvement chacun de ses modèles

fournissant ainsi des hypothèses qui pourrait être utile pour expliquer le niveau

d’implantation d’une intervention et la manière dans le contexte agit sur son degré

de mise en œuvre.

7. Modèles théoriques d’implantation d’une intervention :

D’après la recension des écrits sur les études évaluatives, l’implantation d’une

intervention serait influencée par des facteurs contextuels qui sont décrit par les

différents modèles théoriques explicatifs du succès de l’implantation répertoriés

dans la littérature, J-L.DENIS regroupe ses modèles en cinq perspectives [13], en

vue de fournir des pistes théoriques pour l’étude du contexte de l’implantation

[9,12,13,14,].

Nous présentons brièvement chacun des ces modèles fournissant ainsi des

hypothèses qui pourraient être utiles pour expliquer le niveau d’implantation

d’une intervention et la manière dont le contexte agit sur son impact [13] :

Modèle hiérarchique et rationnel :

Selon le modèle hiérarchique, le changement sera implanté adéquatement s’il a été

bien planifié et si les procédures planifiées ont été suivies. Dans l’ensemble, le

modèle hiérarchique permet d’identifier une série d’étapes qui, si elles sont bien

franchies, devraient assurer le succès d’un changement. Cette approche accorde

un rôle clé aux gestionnaires en position d’autorité, qui doivent à la fois décider

des changements à apporter, exercer tout au long du processus un contrôle

hiérarchique et jouer un rôle de supervision.

Page 38: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

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Modèle de développement organisationnel :

Selon l’approche du développement organisationnel, le changement sera un

succès si les gestionnaires réussissent à promouvoir des valeurs de participation et

de consensus, notamment en améliorant la qualité de vie organisationnelle.

De façon générale, le développement organisationnel suggère que le style

participatif de gestion, la décentralisation des processus de décision, les

programmes d’enrichissement des tâches et les mécanismes favorisant la

communication sont garants du succès de l’implantation de changements dans les

organisations

Selon ce modèle, l’un des obstacles au changement peut provenir d’une

transmission mauvaise ou insuffisante de l’information.

Modèle psychologique :

Ce modèle postule une relation séquentielle entre les croyances, les attitudes, les

intentions et les comportements, il suppose qu’ils vont influencer la propension

des individus à accepter l’implantation d’une intervention.

L’approche psychologique met l’accent sur la réaction des personnes au

changement. Un changement sera implanté adéquatement si l’on réussit à vaincre

les résistances naturelles des personnes.

Le modèle le plus connu est certainement celui de Lewin, ce modèle propose un

processus cognitif en trois phases : décristallisation (dégel), déplacement et

recristallisation (regel). Le rôle du gestionnaire consiste alors à faciliter

l’élaboration d’un cadre favorable à l’apprentissage.

L’élaboration d’un contexte favorable à l’apprentissage nécessite la mise en

œuvre de stratégies visant à accroître la responsabilité, l’initiative et la propension

des personnes à discuter avec les autres membres de l’organisation des difficultés

créées par la nouvelle situation.

Page 39: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

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Modèle structurel :

Selon la perspective structurelle, les organisations qui réussissent à implanter avec

succès une intervention se distinguent des autres par leur structure et par leur

capacité d’adapter celle-ci aux exigences du changement. Les organisations de

forme organique (peu formalisées, décentralisées, flexibles et participatives)

pouvaient plus facilement s’adapter et s’approprier des innovations et des

changements. Le rôle du gestionnaire se résume à celui de réorganisateur. Il opère

des réorganisations pour répondre à de nouvelles contraintes ou à des occasions

résultant de modifications importantes à certains facteurs situationnels.

Modèle politique :

Selon l’approche politique, l’adoption et l’implantation des interventions sont

considérées comme des jeux de pouvoir organisationnel dont le résultat constitue

un ajustement aux pressions internes et externes. Les difficultés liées à

l’implantation d’un changement dépendent de la poursuite d’intérêts particuliers

par des acteurs influents de l’organisation.

Pour l’approche politique, le succès de l’intervention dépend largement du soutien

accordé par les acteurs ou les groupes exerçant des contrôles importants dans

l’organisation, notamment le contrôle des ressources, selon la théorie de la

dépendance à l’égard des ressources.

Certains éléments peuvent faciliter l’obtention d’appuis au changement proposé.

Le gestionnaire peut manifester concrètement son soutien au changement en

choisissant d’y investir des ressources importantes et en faisant bénéficier les

groupes qui appuient le projet d’un apport de ressources.

Page 40: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

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La mise en œuvre d’une intervention supposera nécessairement des changements

au niveau organisationnel, c’est-à-dire des processus complexes d’adaptation et

d’appropriation des politiques ou des programmes dans les différents milieux

concernés. En ce sens, la littérature sur le changement et l’innovation dans les

organisations peut avantageusement servir de guide à l’analyse d’implantation des

interventions. Des écrits scientifiques proposent des modèles, des approches et

des théories pouvant servir à définir le contexte lors d’analyse de l’implantation

des interventions [7,13] :

Approche de la gestion stratégique :

Selon l’approche de la gestion stratégique, l’implantation du l’intervention sera un

succès si des dirigeants stratèges réussissent à transformer de façon radicale la

culture, la stratégie et la structure d’une organisation suite à des situations de crise

et de haute turbulence. Ils doivent être radicaux et révolutionnaires pour briser

l’inertie et réduire les coûts de transition.

Modèle de l’apprentissage :

Selon le modèle de l’apprentissage organisationnel, le changement sera implanté

avec succès si l’on réussit à mettre de l’avant un processus d’apprentissage

collectif basé sur l’expérimentation, l’essai et l’erreur.

Les perspectives environnementales externes :

Selon la perspective environnementale, les principales sources de changement et

les facteurs déterminants du succès de l’implantation se retrouvent dans

l’environnement externe de l’organisation. Nous regroupons ici deux modèles

assez distincts, soit la théorie écologique et la théorie institutionnelle. Dans les

deux cas, les dirigeants sont limités dans leur capacité de mettre en œuvre leur

stratégie.

Les théories de la complexité :

Selon les théories de la complexité, le changement sera encouragé en favorisant la

complexification de l’organisation interne, la communication et la participation,

de façon à stimuler l’auto-organisation, l’adaptation à la diversité

environnementale et l’apprentissage.

Page 41: ZERROUK, H. Evaluation de l'implantation du comité de lutte contre

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Selon ce modèle, une organisation confrontée à un environnement turbulent

devrait, plutôt que de chercher l’ordre et la simplicité, tendre à se complexifier en

termes d’organisation interne puisque la probabilité d’adaptation augmente si la

diversité interne correspond à la diversité externe à laquelle fait face

l’organisation.

Approche gurus :

Selon les gurus, le changement est normal, inévitable et urgent et il peut être géré

par des leaders compétents et efficaces. Les recettes de compétence dans la

gestion du changement représentent ici des jumelages variés de plusieurs modèles

de changement sur chacun desquels les auteurs peuvent mettre un accent différent.