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La motivation, produit de la reconnaissance de l’expérience interculturelle et de la valorisation de la singularité des parcours Geneviève Zarate Institut national des langues et civilisations orientales, Paris [email protected]

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La motivation, produit de la reconnaissance de l'expérience interculturelle et de la valorisation de la singularité des parcours.

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Page 1: Zarate  Inalco

La motivation, produit de la reconnaissance de l’expérience

interculturelle et de la valorisation de la singularité des parcours

Geneviève ZarateInstitut national des langues et civilisations orientales,

[email protected]

Page 2: Zarate  Inalco

La relation entre motivation et expérience individuelle

• La motivation, un concept issu de la psychologie

• La motivation ou l’individualisation de l’apprentissage

• La motivation : l’apprenant au cœur du dispositif d’apprentissage

• La motivation : la singularité de la relation entre des langues et une expérience individuelle

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Ce que l’expérience apporte au concept de motivation

• Élargit l’apprentissage aux situations non-scolaires

• S’applique à l’enseignant comme à l’élève • Englobe des processus sociaux• S’articule avec la dimension biographique des

apprenants et des enseignants• S’inscrit dans l’espace des dynamiques

interculturelles

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Du locuteur à l’acteur socialChapitre 1 Kern R. Liddicoat T.

(coord.)Zarate G., Lévy D. Kramsch C. (coord.)

Précis du plurilinguisme et du pluriculturalisme.

Éditions des Archives contemporaines, 2008.

http://www.eacgb.net

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Les limites de l’utilisation du concept de motivation dans l’apprentissage des

langues

• Débouche sur une définition restrictive du locuteur, fondée sur son niveau de performance dans les quatre compétences de base (parler, écouter, lire, écrire)

• S’appuie sur la dichotomie locuteur natif/locuteur non-natif. Or le « locuteur natif » ne communique que dans son propre contexte social

• Vise à remédier à une vision déficitaire du locuteur en langue étrangère

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Ce qu’apporte au débat l’expérience de l’acteur social

• Le concept d’acteur social met en relief la variété des positions du locuteur qui, en tant qu’acteur, peut conjuguer plusieurs modalités d’apprentissage, d’élocution et d’action

• L’acteur social fait l’expérience de positions de dominant et de dominé, de natif et de non-natif, à différentes périodes de sa vie

• La notion d’acteur social reconnaît le pouvoir de l’individu de participer pleinement à la création ou à la modification des contextes dans lesquels il ou elle acquiert et utilise la langue

• L’acteur social manie et communique ses appartenances et ses identités, se crée une voix personnelle (dans chacune des ses langues, à travers ses langues et dans l’ensemble de son répertoire linguistique).

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La prise en compte des expériences spécifiques de l’acteur social

• Les compétences et les connaissances du l’acteur social sont ainsi différentes de celles du locuteur natif.

• L’individu est construit dans un cadre positif qui reconnaît ses capacités, ses voix, ses identités, ses appartenances et ses rôles dans l’action sociale.

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Expérience et biographie langagière

• L’expérience de la relation aux langues est spécifique

• Elle ne s’inscrit pas seulement dans un cadre scolaire

• Elle peut être le fruit d’une histoire nationale et / ou familiale, d’un vécu personnel.

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Qu’est-ce qu’une biographie langagière ?

• « L’histoire personnelle par rapport aux langues et aux cultures, marquée par des découvertes, des abandons, des reprises. Elle sera influencée par l’environnement familial, mais aussi culturel (situation de monolinguisme ou de plurilinguisme, langues obligatoires à l’école) et social (mobilité à l’étranger : immigration, séjour professionnel, tourisme). »

M.-J. Barbot (2000) Les auto-apprentissages, Paris, Clé international, p. 116

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Qu’est-ce qu’une biographie langagière ?

• « La biographie langagière repose sur la capacité de l’individu à relater les éléments constitutifs de son expérience dans les domaines linguistiques et culturels. L’hypothèse (…) est que le travail biographique permet de développer chez l’apprenant de langue la conscience selon laquelle ses apprentissages linguistiques gagnent à être mis en relation les uns avec les autres. Parce qu’elles permettent de penser les langues comme des éléments inter-reliés dans l’histoire, le répertoire culturel et le bouquet plurilingue du sujet, les biographies langagières contribuent à nourrir la réflexion menée actuellement en didactique, sur la pluriliguisme. »

Molinié M. (coord.) (2006) Biographie langagière et apprentissage plurilingue. Le Français dans le monde. Recherches et applications, janvier

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L’identité du professeur de langue…

… entre l’espace privé et l’espace professionnel

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La biographie langagière et Portfolio européen des langues

• Le Portfolio, outil d’auto-évaluation des compétences en langues

• Le Portfolio, outil de valorisation de l’expérience vécue

• Les limites du Portfolio dans la description de la biographie langagière

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La biographie langagière n’est pas un simple récit d’expérience

• La biographie langagière n’est pas une simple description de l’expérience. Elle entre dans un processus de formation.

• Elle suppose un travail réflexif

• Elle met en perspective le jugement sur la différence culturelle et évite de hiérarchiser les expériences vécues.

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Les étapes de la découverte de l’altérité. L’expérience d’Anne

• « Le premier trimestre était malheureusement français (…) les collègues, quelques enseignants du lycée français.

• Avec un collègue français nous avons découvert que nous jouions au bridge… (…) La quatrième (joueuse) a été une amie de ce collègue français qui habite au Portugal, qui n’est pas portugaise. Ca a été une deuxième vague d’adresses. Qui est en fait sud-africaine et qui vit au Portugal depuis 3 ans. Et qui est dans un réseau qui n’est pas vraiment portugais, mais plutôt anglais. »

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Les étapes de la découverte de l’altérité. L’expérience d’Anne

• « Ce qui est difficile au Portugal – ce n’est pas comme en France – c’est de trouver des lieux où on peut pratiquer des activités. Durant tout le premier semestre, j’ai cherché, je n’ai pas trouvé des choses qui me conviennent. Après j’ai trouvé des cours de danse africaine qui m’ont permis de rencontrer des gens qui sont tout à fait en dehors du contexte français et scolaire.  On a eu l’occasion d’aller danser et j’ai invité à dîner certaines personnes aussi. »

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Les étapes de la découverte de l’altérité. L’expérience d’Anne

• Je venais avec Zaïda qui était aussi en vacances. J’ai participé sans statut privilégié… J’ai mangé comme eux d’une manière frugale, sans rien laisser dans l’assiette, en finissant le moindre petit bout de gras. (…)

• On m’a appris à faire du crochet car j’ai montré mon intérêt pour le crochet alors que dans d’autres situations je n’aurai certainement pas montré mon intérêt pour le crochet !

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La prise en compte des expériences spécifiques de l’acteur social

• évite une vision déficitaire du locuteur en langue étrangère : il est riche d’une expérience que le locuteur natif n’a pas

• permet de lire la logique spécifique d’un parcours personnel

• autorise l’émergence d’une voix personnelle construite à travers plusieurs langues et une expérience singulière de l’altérité.

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Zarate G., Lévy D. Kramsch C. (coord.) Précis

du plurilinguisme et du pluriculturalisme.

Éditions des Archives contemporaines, 2008.

http://www.eacgb.net