zao wou-ki

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TEXTE DE DOMINIQUE DE VILLEPIN Z A O W O U K I ZAO WOU–KI TEXTE DE DOMINIQUE DE VILLEPIN NOUVELLE ÉDITION AUGMENTÉE

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Découvrir quelques pages intérieures du livre "Zao Wou-Ki" aux éditions Flammarion.

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Page 1: Zao Wou-Ki

TEXTE DE DOMINIQUE DE VILLEPIN

ZA

OW

OU

–K

I

Z A O W O U – K ITEXTE DE DOMINIQUE DE VILLEPIN

NOUVELLE

ÉDITION

AUGMENTÉE

Page 2: Zao Wou-Ki

29.09.641964Huile sur toile230 x 345 cm

156

n notice page 201

Page 3: Zao Wou-Ki

Sans titre1949Aquarelle sur papier 31,5 x 23,5 cm

Sans titre1949Aquarelle sur papier44 x 36,5 cm

65

Sans titre(Femme dans la forêt)1949Huile sur toile100 x 81 cm

64

Page 4: Zao Wou-Ki

334

Sans titre2007Encre de Chine et lavis d’encre sur papiermarouflé sur toile montée sur châssis72 x 213,5 cmMusée de l’Hospice - Saint-Roch, Issoudun, FranceDon de l’artiste, 2008

Sans titre2006Encre de Chine et lavis d’encre sur papiermarouflé sur toile montée sur châssis274,5 x 213,5 cmProjet pour un rideau de scène du Centrenational des arts du spectacle (opéra) de Pékin,RPC (Chine) (architecte Paul Andreu)

Page 5: Zao Wou-Ki

Sans titre(Loiret)Avril 2007Aquarelle sur papier66 x 102 cm

343

Sans titre(Paris, hiver)2008Aquarelle sur papier71,5 x 100 cm

342

n notice page 351 n notice page 351

Page 6: Zao Wou-Ki

348

Vitraux Prieuré de Saint-Cosme (La Riche)201014 vitraux crées par Zao Wou-Ki pourle réfectoire du prieuré de Saint-Cosme

Page 7: Zao Wou-Ki

353

1920

Zao Wou-Ki naît à Pékinle 1er février 1920. Sa famille,la famille T’chao, appartient àla très ancienne dynastie Song (Xe-XIIIe siècles après J-C.). T’chaoWou-Ki –Wou-Ki étant le prénom–choisit le pseudonyme de ZaoWou-Ki à son arrivée en France. Chaque année, pour célébrerl’anniversaire du célèbre ancêtrele Roi « Hirondelle et Rossignol »,frère de l’empereur, le trésorfamilial est exposé devant toutela famille qui peut alors admirerdeux peintures : l’une de ChaoMong-Fou (1254-1322), renommépour ses représentations dechevaux sur papier et sur soie, etl’autre de Mi Fei (1051-1107), quiretient particulièrement l’attentiondu jeune Zao Wou-Ki. Aujourd’huiencore, il considère ce derniercomme l’un des plus grands parmiles maîtres chinois. « C’est avanttout, dit-il, un peintre qui regardeautrement et un grandcalligraphe ».

1920 - 1 9 3 1

C’est à Nantung, petite ville situéeau nord de Shanghai où son pèreest banquier, que le jeune ZaoWou-Ki fait ses études primaireset les trois premières années dusecondaire. Élève particulièrementdoué, il se passionne pour lalittérature, l'histoire de la Chineet l’histoire mondiale. Il dessine etpeint dès l’âge de dix ans avecune grande liberté. Si reproche luien est fait, les siens necontrarient cependant pas sondésir de peindre. Son père, lui-même peintre amateur, a obtenuun prix de peinture lors d’uneexposition internationale à Panama.Seule sa mère, moins enthousiaste,se fâche lorsqu'il barbouille depeinture les assiettes de sonservice datant du XVIIIe siècle, etne souhaite guère qu’il deviennepeintre.Ainsi prédisposé au sein d’unefamille d’intellectuels où la peinturea toujours été à l'honneur,il apprend auprès de son grand-pèreque la calligraphie est un art dèslors qu'elle est vivante et transmetune émotion. Quand Zao Wou-Kiapprend les caractères chinois,son grand-père dessine au versode chacun d’eux l’objet signifié.

1935

À quinze ans, Zao Wou-Ki réussitl’examen d’entrée à l’Écoledes beaux-arts de Hangzhou endessinant une statue grecqued’après moulage. Les études durentsix années : trois ans de dessind’après un plâtre, deux ans dedessin d’après le modèle vivantet la dernière année enfin étantconsacrée à la peinture à l’huile.Ces cours sont complétés par lacopie de la peinture traditionnellechinoise, la perspectiveoccidentale, ainsi que la théoriede la calligraphie. Impatient,le jeune Zao Wou-Ki n’attend pasla fin de sa scolarité et dès ladeuxième année, il peint à l’huileses premières natures morte, sespremiers paysages et des portraitsde sa sœur cadette Wou-Xuan.Les professeurs de l’École desbeaux-arts de Hangzhou sontchinois et occidentaux.

Les chinois enseignent la peinturetraditionnelle de Ming et Ts’ingalors que les occidentauxtransmettent les préceptes del’Académie Royale de Belgique ouceux des Beaux-Arts de Paris.Face à cette formation orientéeavant tout vers l’exactitude durendu et le réalisme, Zao Wou-Kicherche à capter l’essentiel deslignes de force de la composition.Il veut, dit-il, « saisir l’unité dusujet ». Aussi cette formation luiapparaît-elle contraire àses aspirations plastiques.

1938

L’École des beaux-arts deHangzhou est transférée à Chang-King face à l’avancée des troupesjaponaises.

1941

Dès la fin de ses études, Zao Wou-Ki est nommé lecteur dans l’écolequi l’a formé. En 1941, il fait sapremière exposition à Chang-King.Son père lui achète sa premièreœuvre. Zao Wou-Ki dira plus tard :« En réalité, les tableaux quej’avais exposés étaient fortinfluencés par Matisse et Picasso,mes arlequins évoquaient l’époquebleue, mes femmes-statuesl’époque grecque. » C’est en effetdans Cézanne, Matisse et Picassoque Zao Wou-Ki va trouver cettevision qu’il juge plus près dela nature.Zao Wou-Ki trouve ses modèlesdans les cartes postales « quireproduisent des peinturesfrançaises » que son oncle luirapporte de Paris et qu’ilcollectionne. Il dévore aussiles « pleines pages » montrantdes œuvres de Renoir, Modigliani,Cézanne, Matisse ou Picasso dansles revues américaines alorsdiffusées en Chine (Life, Harper'sBazaar et Vogue). Il pense eneffet que les solutions auxproblèmes qu’il se pose ne setrouvent ni dans la peinturetraditionnelle chinoise, ni dansla peinture académiqueeuropéenne, mais bien chezCézanne et Matisse. Il forme sonregard auprès de ces deux peintresqui sont, dit-il, plus proches deson tempérament.

b i o g r a p h i e

Son grand-père paternel, vers 1925

À l’École des beaux-arts, Hangzhou, 1935

Page de gaucheDans son atelier, Paris, 1973

J’aime mes amis comme je soignechaque matin, à l’heure du petitdéjeuner, en buvant du thé,les bonsaï, orangers et orchidéesde ma salle à manger. Je cultivel’amitié car j’ai besoin de cetteharmonie avec le monde extérieur.Ces amis, rencontrés dès 1949,dans la fidélité réciproque, m’ontaidé à m’enraciner dans ce pays,au point de ne plus penserretourner vivre en Chine.

Le climat était-il favorable pouraccueillir d’autres cultures, et leurdonner la chance de se développer ?Je n’ai jamais une seule foisété victime de racisme, commeje le craignais. Dès mon arrivéej’ai été non seulement accueilliet compris mais soutenu par ceuxque je ne connaissais pas encore.Ma peinture a été le maillon dupremier lien qui m’a permis d’avoirde nombreux amis.

1942

Il organise au musée nationald’Histoire naturelle de Chang-Kingune exposition où sont présentéesdes œuvres de Lin Fengmian, WuDayu – son directeur de l'Écoledes beaux-arts, Guan Liang, TingYin-Yung, Lin Kuang-Tang etde lui-même. Bien accueillie parles intellectuels et les jeunespeintres, cette exposition montrepour la première fois des artistesvivants qui veulent rompre avecla tradition.

”Autoportrait,Fayard, page 95