y en a poids comme nous - vigousse.ch · déjà qu’avec le franc fort ce n’est pas la joie pour...

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Vendredi 25 novembre 2011 > N o 83 JAA CH–1006 Lausanne PP/Journal LES ROMANDS SONT TROP GROS. « Y EN A POIDS COMME NOUS ! » JUSTICE Des charges sur Légeret Page 3 VAUD L’informatique tique Page 5 CONSO Patati patatates Page 7 TÊTE DE TRUC Dopage bête Page 16 ABONNÉS Votre bulletin de versement Page 17 www.vigousse.ch CHF. 3.– / Abonnement annuel CHF. 140.– Qui a plus de toits a plus de neige. Proverbe persan

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Vendredi 25 novembre 2011 > No 83

JAA CH–1006 Lausanne PP/Journal

LES ROMANDS SONT TROP GROS. « Y EN A POIDS COMME NOUS ! »

Vendredi 25 novembre 2011 > No 83

JAA CH–1006 Lausanne PP/Journal

JUSTICEDes charges sur Légeret Page 3

VAUDL’informatique tique Page 5

CONSOPatati patatates Page 7

TÊTE DE TRUCDopage bête Page 16

ABONNÉSVotre bulletin de versement Page 17

www.vigousse.ch CHF. 3.– / Abonnement annuel CHF. 140.–

Qui a plus de toits a plus de neige.

Proverbe persan

Vigousse vendredi 25 novembre 2011

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Vigousse vendredi 25 novembre 2011

2 RubriqueC’est pas pour dire ! 3De plus en plus de chevaux : en Suisse, on n’a pas de pétrole, on a des équidés.

Stations de ski : c’est tout vertSebastian Dieguez

Toujours pas de neige ? Mon Dieu, que

va-t-il advenir de nos prestigieuses

stations de sports d’hiver ? Et notre

tourisme, avec tous les emplois (mot

magique) que génèrent nos mythiques

alpages ? Déjà qu’avec le franc fort ce n’est pas la joie

pour les consommateurs de glisse, si en plus ça ne

glisse même pas… Cauchemar sur les cimes donc,

lesquelles, comme on dit maintenant à propos de tout

et n’importe quoi, « ne sont pas épargnées par la crise ».

Eh bien qu’elles crèvent, les stations. Et surtout qu’elles

emportent dans leur gouffre financier tout leur cortège

d’arnaqueurs en terrasse, de crétins emmitouflés dans

d’épouvantables combinaisons, de mioches casqués

oscillant aléatoirement tels des missiles à tête

chercheuse, de snowboarders avinés hurlant des

anglicismes au pub. Bon débarras. Qu’on s’épargne

aussi, au moins pour une saison, l’hécatombe

habituelle de péronés et le supplice des remonte-pentes

assiégés et détraqués, sans compter le rachat d’un

matériel encombrant, cher et moche qui prend la

poussière à côté des pneus neige pendant le reste de

l’année.

Pas de neige ? C’est très simple : n’y allez pas, boycottez

ces infâmes canons à glace pilée, foutez la paix à ces

malheureux glaciers pour les dernières années qu’il

leur reste à vivre, ignorez les appels pathétiques et

désespérés des promoteurs-pollueurs qui se foutent

complètement des domaines qu’ils exploitent à merci.

C’est la crise ? Parfait, c’est le moment idéal pour

vendre tout ce bazar disgracieux aux Chinois. Ils n’ont

aucun goût et dans dix ans on n’en obtiendra pas le

centième du prix. Au diable le ski et ses abominables

excroissances que sont le snowboard, le monoski et

le télémark. Cet hiver, restez chez vous et lisez un

bouquin. Mieux, lisez un bouquin au bord de la mer

si vous en avez les moyens. De toute façon, si vous

comptiez aller en station, c’est que vous les avez.

Romancier [ROmãsjé] n. m. Per-sonne qui écrit des romans, des histoires. Pour être un romanssier reconnus, il te faut posséder quattre qualité : un vrai sens réelle et concret de la réalité, un corp et une âme su-rentraînés et en bétton armé, une vé-ridique imagination qui transsande l’esprit humain et inhumain, et sur-tout, une parfaite maitrise du fran-çais belge, du français français et du français suisse (Jean-Claude Van Damme à propos de ses Mémoires). ♦ Syn. Auteur, écrivain, homme de lettres, littérateur, mythomane.

Le petit Vigousse de la langue française

Tête-à-queue L’affaire DSK ressemble à un mauvais film ? C’était l’occasion d’en faire un bon roman.

Le polar et la manière S’inspirant du meurtre de Vevey, un romancier vaudois charge François Légeret en mélangeant justice et littérature.

Quoi ! Encore l’affaire DSK ? Pitié, n’en jetez plus… Affaire Wagram, affaire

Carlton, nouvelles révélations, SMS scandaleux… Mais jusqu’où chutera l’ex-futur-président-de-la- République ? Et qui s’en soucie surtout ? N’a-t-on pas déjà trop dit, trop écrit ? Eh bien non. Peut-être que, dans le fond, rien n’a été vraiment dit sur cet événement planétaire. Pour en prendre la pleine et juste mesure, il fallait un écrivain. Et pas n’importe lequel : il fallait un type qui n’a rien à perdre, hors du système, qui se fout de tout et ne respecte rien. Marc-Edouard Nabe s’y prêtait à merveille. Un affreux jojo lui aussi : sale type univer-sellement méprisé, à côté duquel Dieudonné ressemblerait presque au gendre idéal. A tel point que personne ne veut plus publier ses horreurs. Il édite donc désormais lui-même ses livres et les distribue sur internet (marcedouardnabe.com), comme son dernier roman : L’Enculé.

Intitulé provisoirement « Triple crime au sentier des Rurettes », l’opus est signé Michel Bory, an-

cien journaliste à la RSR et auteur de dix polars qui mettent en scène l’inspecteur Perrin, limier imagi-naire de la Sûreté vaudoise. Cette fois-ci, l’ouvrage « qui n’a rien d’un roman, mais qui est un documen-taire écrit » (dixit l’auteur) porte sur l’affaire Légeret. L’œuvre ne pa-raîtra pas avant que le Tribunal fé-déral se soit prononcé sur l’affaire et à condition qu’il ne renvoie pas dans les cordes le procureur géné-ral Eric Cottier et toute la Justice vaudoise, qui devrait alors tout re-prendre à zéro.

Michel Bory, lui, a déjà jugé. Le romancier a suivi les deux pro-cès qui ont condamné François Légeret à la prison à vie pour les meurtres de sa mère, de sa sœur disparue et d’une amie de passage. Et ça lui suffit pour affirmer : « Je suis convaincu de sa culpabilité et ce serait rudement utile qu’il le re-connaisse » (24 heures, 09.05.11). Il a bien sûr enquêté à fond : « J’ai eu des rencontres avec les avocats, le procureur, le juge. J’utilise aussi des extraits de pièces et des interro-gatoires. Je donne les noms de tout le monde, même des inspecteurs. »

Ah bon ? Bizarre, bizarre... Com-ment diable se fait-il qu’un simple particulier puisse ainsi accéder à des pièces d’une procédure encore

L’enculé comme on dit du chan-ceux, du salopard qui se sort tou-jours de tout. C’est l’affaire DSK vue par… DSK, transfiguré pour l’occasion en personnage roma-nesque à la mesure d’un Alceste ou d’un Rastignac. Dans sa tête, un jeu de massacre qui mettrait

Céline dans l’embarras et renvoie Houellebecq à ses études. Du Sofitel au pla-teau de Claire Chazal, tous les épisodes de « l’affaire » sont passés au crible du cynisme d’un héros aussi

simiesque qu’impubliable. Le tout dans l’outrance permanente, la guignolade complète et la poilade jubilatoire qui sont les seules ré-ponses à cette « affaire » grotesque et ses pathétiques protagonistes. L’Enculé, c’est dix procès par page, pour diffamation, antisémitisme, racisme, calomnie, tout ce qu’on voudra. Mais c’est d’abord un ro-man, et si Nabe a de loin dynamité toutes les limites de la bienséance, c’est que c’était la seule manière d’en finir avec ce fait divers mi-nable. Un délirant éclat de rire, oui, mais dont la semi-confidenti-alité invite aussi à s’interroger sur la couardise du milieu éditorial, le conformisme de nos médias et le pouvoir des quelques pisse-froid

et renifleurs de polémiques qui pensent à notre place.

Sebastian Dieguez

L’Enculé, de Marc-Edouard Nabe, 249 pages. Disponible uniquement sur www.marcedouardnabe.com

en cours de jugement ? Mis au courant, François Légeret a posé la question au juge d’instruction Chatton, au procureur Cottier et à la présidente du Tribunal cantonal Muriel Epard. Tous ces magistrats ont eu la même réponse un brin embarrassée : « Nous avons en ef-fet rencontré M. Michel Bory, mais jamais nous ne lui avons transmis de documents. » Il vaudrait mieux : dans le cas contraire, ça pourrait les conduire devant les tribunaux… Quant aux flics chargés de l’en-quête sur les meurtres veveysans, Ulysse Biéri et Jean-François Chevalley, ils n’ont rien répondu du tout. Idem pour la cheffe de l’identité judiciaire Melinda Dar-rer, déjà mal prise dans une sé-rie d’expertises douteuses. Alors quoi ? Michel Bory a-t-il lu ou

n’a-t-il pas lu ces documents clas-sifiés ? S’il a menti à ce propos, ça en dit long sur la crédibilité de son prétendu travail d’enquête. Et s’il a dit la vérité, ça en dit encore plus long sur les institutions judiciaires vaudoises !

En attendant, il n’en démord pas, Sherlock Holmes. Il est convaincu de la culpabilité de François Lé-geret au point de quitter le rôle d’écrivain pour endosser celui de confesseur. Il se propose en ef-fet d’ajouter à la fin de son livre une missive intitulée « Lettre de Bory à F.L. ». Un message qui rap-pelle un peu les grandes heures de l’Inquisition : « Tant que vous nierez les charges retenues contre vous, vous serez considéré comme un être dangereux capable du pire

pour arriver à ses fins. Par contre, si vous exprimez votre repentir, votre situation sera diamétralement différente. Vous pourrez enfin vous expliquer sur la colère dévastatrice qui s’est emparée de vous le jour où votre vie a basculé dans l’horreur. (...) Expliquez-vous à la Justice ! Dites la vérité ! Soulagez enfin votre conscience du poids terrible qui pèse sur vous ! »Et notre Torquemada du Nord vaudois d’en rajouter une couche : « Libre de vous racheter une conscience dans le repentir des vies ôtées (...) vous pourrez utiliser votre fortune pour plaire à Mamy qui vous regarde et lit dans votre cœur, et aider des enfants du tiers-monde comme vous. »Ce n’est pas un document qu’il prépare, Michel Bory : c’est le Grand Livre des Révélations !

Patrick Nordmann

Guignol’s bande

Affaire Légeret

Une plume dans le cas

Roman à l'eau de rose

Vigousse Sàrl, rue du Simplon 34, CP 1499, CH-1001 Lausanne > www.vigousse.ch > [email protected], Tél. +41 21 612 02 50 > Directeur rédacteur en chef : Barrigue > Rédacteurs en chef adjoints : Laurent Flutsch & Patrick Nordmann > Chef d’édition : Roger Jaunin > Secrétaire de rédaction : Monique Reboh > Abonnements : [email protected] > Tél. +41 21 612 02 56 > Publicité : Inédit Publications, av. Dapples 7, CP 900, CH-1001 Lausanne, [email protected] > Layout et production : www.unigraf.com > Imprimé en Suisse chez Courvoisier-Attinger SA/Bienne > Tirage : 15 000 ex.

Faits divers et variés

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Vigousse vendredi 25 novembre 2011

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Malgré la crise, l’horlogerie suisse tient le coucou.Faits divers et variés

Il y a trois décennies que ça dure. Dans le canton de Vaud, l’admi-nistration est aussi puissante

que les gouvernants sont faibles. «Contrairement aux autorités des autres cantons, le Gouvernement vaudois a toujours laissé faire ses fonctionnaires », explique un ini-tié. Et quand il s’est agi d’informa-tiser les rouages de l’Etat, tous les ronds-de-cuir se sont comportés comme « des couilles molles » en défendant leurs petits territoires et en se défi lant chaque fois qu’il fal-lait se confronter aux besoins des autres départements.

C’est là qu’on retrouve Francis Randin. Cette tête bien faite et au-toritaire n’a jamais fait vraiment confi ance aux fonctionnaires. Dès le départ, il a instauré l'out sour-cing en matière de programmes et de logiciels, travaillant notamment avec des Français et la fi rme IBM, qui ne se gênaient pas pour facturer leurs prestations au canton. L’homme a toujours réussi à se rendre indispensable auprès de conseillers d’Etat successifs qui n’y connais-saient rien en informatique. Et même en étant partie prenante dans nombre des catastrophes qui ont jalonné l’histoire de l’infor-matisation de l’administration, il a toujours su tirer son épingle du jeu. C’est ainsi qu’on fait des ja-

loux et des aigris dans les rangs de ceux qui, dans le merdier ambiant, prétendaient apporter leurs propres solutions. Depuis les années 80, Francis Ran-

din a baigné dans bien des gabegies. Du « Progiciel de Comptabilité Finan-cière de l’Etat de Vaud », plus connu sous le nom de PROCOFIEV, en pas-sant par le DPSI, « Direc-

tion de Planifi cation et de Stratégie Informatique », le CIEV et autres sigles pour en arriver à l’actuelle DSI (Direction des Systèmes Informa-tiques), censée réunir sous le même toit tous les systèmes de l’Etat de Vaud, des centaines de millions de francs ont été investis, souvent pour

Coffi â Le spectaculaire plantage informatique qui a ridiculisé l’Etat de Vaud lors des élections fédérales n’est que l’arbre qui cache une forêt d’emmerdements. Avec pour garde forestier un certain Francis Randin.

des prunes. A la charge du contribuable, bien sûr.Très malin, Francis Randin a surfé sur ces vagues de marasme. Tantôt du côté de l’Etat,

tantôt du côté du privé, il a jonglé avec les mandats

publics concédés à des sociétés dont il a souvent été un dirigeant. Ce mé-lange des genres, toutefois, ne visait pas à se faire du fric : en 1998, quand il a été viré d’Unicible, une société de la BCV censée gérer les données des banques cantonales, il a perdu la moitié de ses revenus en revenant se blottir dans le giron de l’Etat et ter-miner sa carrière en tant que chef de la Direction, planifi cation et straté-gie informatique (DPSI), histoire de tenter une fois pour toutes de créer un système fi able et unifi é dans l’ad-ministration.

Pour cela, Vaud a dû continuer à faire allégeance au canton de Berne, qui, au travers de sa société semi-privée Bedag, s’occupait, contre monnaie sonnante et tré-buchante, de toute l’informatique de leur ancien baillage.Et ce n’est qu’aujourd’hui que les Vaudois ont enfi n, après plein de grincements de dents, rapatrié à Lausanne tous les services qu’ils avaient confi és aux Bernois : un franc succès, comme on l’a vu lors des élections fédérales le 23 oc-tobre.

Patrick Nordmann

Francis Randin, Bug Brother

Vincent

Laurent, qui habite Guin (alias Düdingen, Fribourg), res-pecte la loi : il paie chaque an-

née les 462 fr. 40 de la redevance de réception radio-télé. Mais pour des raisons qui le regardent, il règle ses factures via une case postale anonyme. Et ni son nom ni son prénom ne sont inscrits sur sa porte d’entrée.Un soir, lui et sa femme s’apprêtent à passer à table quand retentit la sonnette. Sur le pas de porte, un employé de Billag an-nonce en pur dialecte singinois et en substance :– Monsieur et Madame, vous ne fi -gurez pas sur ma liste informatique. Vous devez déclarer vos appareils !

Pas de chance pour le visiteur: Laurent se sent d’humeur taquine. Il décide d’abord de jouer le francophone hermétique au parler alé-manique. S’ensuit un dia-logue de sourds de cinq minutes. Enfi n, pris de pi-

tié, Laurent en-chaîne en suisse allemand parfait. Déconfi t et aga-cé, l’employé de Billag s’emporte :– C’est une affaire sé-

rieuse, Monsieur ! Alors vous allez décliner votre identité et déclarer vos appareils !– Il est hors de question que je vous dise qui je suis. Non mais c’est quoi, ces manières ? Vous débarquez chez

L’importun importuné Lorsqu’un lecteur de Vigousse se fait contrôler par Billag à l’improviste, il improvise.

des inconnus à l’heure du repas pour leur demander leurs noms ? C’est moi qui vais prendre le vôtre pour dénoncer aux autorités cette incroyable façon de faire !– Je suis offi cier pour l’OFCOM (Offi ce fédéral de la communica-

tion), rugit l’homme, écarlate ; j’ai donc

tous les droits !– Ouais, eh ben moi, je suis le roi

chez moi et j’ai le droit de faire ce que

je vais faire mainte-nant, conclut le plai-santin juste avant de lui claquer la porte au nez.Depuis, rien. Aucune

nouvelle en deux mois. Pourtant, Laurent attend

impatiemment que débarque la cavalerie Billag, histoire de se marrer encore une fois...

Alinda Dufey

La bonne Billag !

Internet donne des boutons

Tous les enfants peuvent être vaccinés contre la varicelle, mais quelques parents res-

tent très réticents à la piqûre, par peur d’effets secondaires large-ment fantasmés. Le mieux, selon eux, c’est que leur môme « fasse » sa varicelle, c’est tout. Et si pos-sible à une date qui les arrange. Dans cette optique, quatre gre-luches états-uniennes se sont lan-cées dans la récolte et le commerce de sucettes, crayons et jouets in-fectés. On peut ainsi commander sur leur site internet, pour 100 francs suisses environ, de quoi couvrir effi cacement, au moment choisi, sa progéniture de pustules. Voilà une très brillante idée, sauf qu’il y a des détails qui cloquent. D’abord, certains des objets mis en vente ont été contaminés par d’autres maladies plus graves que la varicelle. C’est ennuyeux. Par ailleurs, quelques employés des postes ont été en contact avec ces minibombes bactériologiques. La maladie ayant de plus lourdes conséquences à l’âge adulte, cer-tains d’entre eux se sont retrouvés dans un état critique. Ils ont porté plainte. Moralité : sur internet, la connerie est souvent contagieuse.

Jonas Schneiter

Il se paie sa tronche

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En vente sur www.vigousse.ch, en librairie et en kiosque

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Dans des Vaud draps

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Vigousse vendredi 25 novembre 2011

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Vigousse vendredi 25 novembre 2011

Jugé à Lausanne, Contador boira-t-il la TAS ?

Comme on sait, l’ancien Em-pire du Milieu jouit d’un développement économique

que le monde entier lui envie. Les adorateurs de la croissance s’exta-sient devant le Miracle chinois et « les marchés » n’en peuvent plus de saliver. Mais sous la peau la-quée, le canard est faisandé.Au nom du rendement à tout prix, les facéties agro-alimentaires se multiplient. Après le scandale du lait à la mélanine et quelques ava-nies sanitaires du même tonneau, voilà que les pastèques, à force d’être gavées d’accélérateurs de croissance, se mettent à exploser dans les champs. Des pépins en perspective ! Ailleurs, le riz est pollué au cadmium. Les champignons sé-chés sentent fort le formol, le jambon est fumé aux insecticides et le sel de cuisine est coupé au sel indus-triel. Tout ça pour que les produc-teurs et les revendeurs se sucrent.

Dans le bâtiment, ça ne va guère mieux. Les « immeubles en tofu » (expression imagée désignant la pire des camelotes) poussent par-tout, construits en quelques jours par des entrepreneurs véreux avec l’appui d’autorités corrompues. Evidemment, on ne s’embarrasse pas de complications ennuyeuses

Depuis sa naissance en 1956, on connaissait Betty Bossi* pour ses recettes faciles,

son curry à la sauce alémanique, sa pizza à l’ananas. Plus récem-ment, l’entreprise s’est lancée dans la salade coupée et prélavée sous plastique. Laquelle coûte un saladier : 3 fr. 60 les 160 grammes de laitue pommée et 4 fr. 20 les 100 grammes de doucette ! N’empêche, ça marche. Il semble donc que les consommateurs soient prêts à tout pour s’épar-gner l’effroyable perspective de se mouiller les mains à préparer et laver eux-mêmes leur salade.

Forts de ce constat, les as du mar-keting de chez Betty Bossi ont forcément planché sur l’applica-tion de ce juteux principe à d’autres denrées. Tiens, et si on essayait avec les pommes de terre ? Bien plus faciles à laver et à conditionner que la salade, elles doivent pouvoir se vendre, di-sons… allez, quatre fois plus cher que les patates en vrac dans le cageot voisin !Voilà donc les pommes de terre déjà lavées sous em-ballage. Avec la pelure, bien sûr. Mais il n’y a pas besoin de les passer sous l’eau. Ce qui procure un indicible soulagement, car, comme chacun sait, les autres

et coûteuses comme le respect des normes ou la qualité des maté-riaux. A quoi bon puisque de toute façon les petites gens s’endettent pour s’y loger à prix prohibitif ? En attendant que tout l’édifi ce s’ef-fondre comme se sont effondrées 7000 écoles « en tofu » du Sichuan à la première secousse sismique, tuant des gamins par dizaines de milliers. Alors que les bâtiments normaux n’ont pas souffert.

Les dirigeants, comme toujours quand les profi ts s’additionnent, ont un penchant certain pour la soustraction. Dans le Sichuan tou-jours, des dons collectés à la suite d’inondations ont été détournés au

profi t d’une société im-mobilière, laquelle s’est empressée de construire des restaurants, des sa-lons de thé et un parc d’attractions dans les zones inondables. Ce qui

est aussi illégal que dangereux, car en cas de crue les bâtiments empêchent l’écoulement de l’eau. Et c’est une collectivité publique qui a loué ces terrains inconstruc-tibles. Bref : gangrénée par les truands et les corrompus, la Chine est rede-venue l’Empire du « milieu ». Et ça empire.

Catherine Avril

patates vendues au supermarché sont littéralement couvertes de boue.

Luxe suprême, les pommes de terre prélavées sont vendues en portions pour deux personnes. C’est si pratique : des fois qu’on prévoie de se mijoter un petit souper en amoureux, la quantité de tubercules n’est-elle pas un problème crucial ? Au fi nal, la patate prélavée Betty Bossi revient à 6 fr. 25 le kilo. Purée !

Sophie Reymondin

* nom connu de la rédaction

Conso & consorts

Betty Bossi nous prend pour des patates

Pauvres pékins Les Chinois ont inventé la poudre, mais ça va fi nir par leur péter à la fi gure.

Tubercule ridicule Le prix de la pomme de terre ne rétrécit pas au lavage.

«On n’est pas en train de boire le thé ! »

Audience en correctionnelle dans un Tribunal d’arrondissement. Noms � ctifs mais personnages réels et dialogues authentiques.

– Monsieur Duna, c’est déjà votre troisième au-dience, dit le juge. Divorcé en 2010, vous n’avez jamais versé la pension alimentaire mensuelle à votre femme et votre � ls. Et vous devez…– 27 850 francs, complète Madame Schick, du Bureau de recouvrement et d’avances de pen-sions alimentaires (BRAPA). L’audience d’avril a été suspendue pour laisser à Monsieur une chance de régler ses a� aires, mais il n’a rien fait. Nous lui avons envoyé des rappels, mais rien.L’accusé compulse longuement ses paperasses.– J’ai tous les papiers de mon divorce dans ce classeur, je ne vois pas ces rappels.– Voici pourtant les doubles, répond Madame Schick.– Mais dans mon classeur ils n’y sont pas !– C’était hier soir qu’il fallait organiser vos af-faires, on ne va pas perdre du temps mainte-nant, coupe le magistrat. Reprenons. Avez-vous fait des recherches d’emploi ?

– Oui, mais j’ai rien trouvé, et le chômage, ça joue pas. Alors je suis au social.- Montrez-moi les documents du chômage et du social, ordonne le juge.Après dix minutes de recherche frénétique, Mon-sieur Duna trouve la lettre du chômage et la tend au juge.– En e� et, vous n’avez pas droit au chômage. Et les documents du social ?– Je les ai vus, mais je ne les trouve pas…– Ils sont juste là, intervient Madame Schick. – Vous n’avez pas de quoi payer la pension, confi rme le juge en examinant les papiers. Avez-vous fait modi� er le jugement de divorce comme on vous l’a demandé lors des autres au-diences ?– Non, j’ai tout envoyé à l’avocate que vous m’avez assignée, mais elle ne répond pas. Elle est où au fait ?– Comment ça, elle est où ? Un peu de sérieux,

on est au Tribunal pénal et vous risquez la pri-son, on n’est pas en train de boire le thé ! S’inter-rompant, il avise la soussignée : Et je ne veux pas voir ça dans le journal ! A l’accusé : C’est à vous de vous organiser avec votre avocate, d’avoir les documents que la cour exige et de respec-ter ses décisions. Vous n’êtes pas un mauvais bougre, mais vous êtes négligent et dépassé. On vous a donné vos chances, mais vous n’avez pas redressé la situation. Je n’ai plus le choix.Monsieur Duna écope de 45 jours de privation de liberté, qui s’ajoutent à 3 mois déjà infl igés pour ivresse au volant.– J’ai peut-être trouvé un boulot, je dois appeler aujourd’hui. Je fais comment si je suis en taule ?– On pourra transformer votre peine en se-mi-détention, soupire le juge. C’est marrant, à chaque audience, vous avez « peut-être » trouvé un emploi…

Lily

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les as du mar-keting de chez Betty Bossi ont

* nom connu de la rédaction

keting de chez Betty Bossi ont forcément planché sur l’applica-tion de ce juteux principe à d’autres denrées. Tiens, et si on essayait avec les pommes de terre ? Bien plus faciles à laver et à conditionner que la salade, elles doivent pouvoir se vendre, di-sons… allez, quatre fois plus cher que les patates en vrac dans le cageot voisin !Voilà donc les pommes de terre

sous em-ballage. Avec la pelure, bien sûr.

keting de chez Betty Bossi ont forcément planché sur l’applica-

de terre ? Bien plus faciles à laver et à conditionner que la salade, elles doivent pouvoir se vendre, di-sons… allez, quatre fois plus cher que les patates en vrac dans le

pommes de terre sous em-

L’ombre chinoise

Tout cela corrompue

Pommes de terre déjà lavées, 2 fr. 50 les 400 grammes, chez Coop.

Vigousse vendredi 25 novembre 2011 Vigousse vendredi 25 novembre 2011

98 Payez-vous un dessinateur : [email protected] percutants Emeutes en Egypte : « Tahrir, c’est mourir un peu ! »

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A Zurich, cracher sur la police vous coûtera le molard du chat. Indigestion de dettes : l'euro au bord du renvoi.Bien profond dans l’actu !

Complètement bouchéLe week-end dernier à Chiasso, quatre véhicules des services sanitaires, deux véhicules de police et un camion de pompiers ont été requis pour une intervention d’urgence dans un appartement duquel s’échappait un gros nuage toxique. L’incident, rapidement maîtrisé, a été causé par le propriétaire des lieux. Lequel avait utilisé un puissant corrosif, de l’acide chlorhydrique, pour essayer de déboucher ses toilettes. C’est ce qui s’appelle une idée de chiotte.

Selon Sepp Blatter, patron de la FIFA, le footballeur vic-time d’insultes racistes au

cours d’un match doit se rappe-ler qu’il s’agit avant tout d’un jeu et qu’à la fi n on se serre la main. Le racisme, au même titre que le coup franc ou la bicyclette, serait donc inhérent à ce sport. De tels propos sont inadmissibles. Le racisme n’a pas sa place dans le foot. Car il manque pathétiquement d’en-vergure et de lucidité. Ceux qui exècrent les bronzés, les youpins, les bougnoules ou les niakoués partent du principe qu’eux-mêmes appar-tiennent à une race supérieure. C’est une sacrée généralisation : si on prend la peine d’examiner deux secondes un frouze, un schleu ou un macaroni, on réalise qu’ils ont beau êtres blancs, ce sont quand même de sacrées raclures de bidet. Quand Dieu a créé les polacks et les espingouins, non seulement il n’avait plus de poils pour faire des singes, mais il était aussi à court

de peinture noire pour faire des nègres. Même si on se replie sur le natio-nalisme, qui permet de réduire le champ de sa tolérance à son seul pays, il reste encore beaucoup de déchets. Il est ainsi parfaitement insupportable de savoir que les sa-lopards d’étrangers nous considè-rent comme une seule nation alors qu’il y a dans nos rangs ces rési-

dus de fausses couches de Saint-Gallois et ces trous du cul de Valaisans. Le ra-cisme et le nationalisme sont des mensonges, de la haine au rabais, de la tolé-rance déguisée. Le raciste

est tout compte fait un humaniste qui s’ignore. Il n’y a qu’une valeur qui tienne dans le foot : le suppor-tisme, qui implique le dévouement total à son équipe et la négation de toutes les autres. La haine aveugle, nauséabonde et partielle véhiculée par le racisme doit être extirpée. Car elle fait obstacle à la haine rationnelle, éclairée et universelle inculquée par le supportisme, der-

La vie selon le professeur Junge Cette semaine : pourquoi le racisme n’a pas sa place dans le football.

nier gardien du véritable esprit du football. Qui consiste en une communion au-delà des ethnies et des religions dans la victoire de l’équipe du supportiste, et dans l’extermination sans pitié des ba-nanias et des faces de citron de l’équipe adverse.Si un sous-homme quelconque s’est senti insulté à la lecture de cette chronique, il doit se rappeler

Le raciste est un humaniste qui s’ignore

Les rèvesPetits plaisirs faciles

Il n’est pas toujours aisé de faire chier les grands de ce monde. Essayons donc avec les petits. Aujourd’hui : un vitrier.

Les vitriers couraient les rues à l’époque de nos grands-parents. Traînant leurs guêtres en hélant le client au hasard des besoins. Un peu comme une pute aurait crié « puuuuuuuutes » en bas des maisons pour avertir de sa présence, le vitrier criait « vitrieeeeeeeeeeeeeer » pour qu’on sache qu’il était là, au cas où. A l’ère du triple vitrage ISO 4200 Minergie ++, le vitrier n’est plus que l’ombre de lui-même. Fendillez votre baie vitrée donnant sur le lac et les Alpes, et ce n’est pas une, ni deux, ni trois, mais quatre semaines minimum qu’il vous faudra attendre avant de voir quelqu’un se pointer pour changer le carreau. Pour toutes ces raisons, faisons chier un vitrier

au plus vitre… pardon, au plus vite. Comment ? Fastoche !Invitez un vitrier à voir un thriller au cinéma. Au moment où le méchant va se faire attraper par les gentils, levez-vous devant lui pour lui boucher la vue ! Lorsqu’il réalisera que votre père fait un tout autre métier que lui, son monde s’écroulera et vous pourrez enfi n vivre en paix.

Tonton Pierrick

La semaine prochaine : comment faire chier un agent Billag.

Le 8e conseiller fédéralDepuis son bunker sous le Palais fédéral, il dirige dans le plus grand secret le Gouvernement helvétique.

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Le 8Le 8ee conseiller fédéralDepuis son bunker sous le Palais fédéral, il dirige dans le plus grand secret le Gouvernement helvétique.Depuis son bunker sous le Palais fédéral, il dirige dans le plus grand secret le Gouvernement helvétique.Depuis son bunker sous le Palais fédéral, il dirige dans le plus grand secret le Gouvernement helvétique.

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On va faire des alliances secrètes séparées avec le

PBD, le PS, l’UDC et le PLR.

… on va lancer un ticket Verts-PDC avec deux outsiders

improbables pour leurrer la gauche du centre-droit et…

je ne comprends rien du tout à votre stratégie pour l’élection au Conseil fédéral…

Parce que si je vous suis bien, avec toutes ces manigances, ce sont les candidats les plus médiocres qui sont élus pour ne fâcher personne.

C’est pourtant comme ça qu’on est tous arrivé au gouvernement.

Eh bien heureusement que vous n’êtes que des fantoches destinés à distraire le peuple…

Ça me fout des frissons rien que d’y penser…

Je n’ose pas imaginer ce qui se passerait si c’était vraiment vous sept qui dirigiez ce pays…

Et bien sûr on va trahir tout le monde lorsqu’au 2e tour du

4e scrutin…

Je vous arrête,

Doris,

C’est idiot.

Pitch

qu’il s’agit avant tout d’un jeu avec les mots et qu’à la fi n on se serre la main. Enfi n, en théorie. Car il est hors de question que je touche un bicot, un rosbif, un sac à merde de Rhodes-Extérieures ou un suppor-ter de Servette.

Professeur Junge, phare de la pensée contemporaine

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Délit de sale goal

Vers 5500 avant J.-C. (heure locale), toute une bande de fainéants a immigré

dans nos contrées. Ces gens-là, fi gurez-vous, rechignaient à cra-pahuter dans les bois pour tra-quer le cerf et la framboise. Ils trouvaient trop fatigant d’aller aux champignons et aux limaces. De toute façon, ils n’étaient pas fi chus d’abattre une limace à la sagaie. En plus, ils ne voulaient pas camper ici ou là au gré des saisons. Voyez-vous ça ! Belle mentalité, décidément. Au lieu de s’in-tégrer et de faire comme tout le monde avait toujours fait, il a fallu que ces étrangers foutent le bordel. Ils se sont mis à couper des arbres et à construire des hameaux fi xes au bord des lacs et des rivières. A-t-on idée ? Comme si ce genre d’excentri-cité ne suffi sait pas, ils avaient une façon absurde de se nour-rir. Au lieu d’aller ramasser des graines sauvages à l’endroit où elles poussaient (apparemment c’était trop compliqué pour eux), ils ont commencé à en semer au-

tour de leurs gourbis pour les avoir sous la main. Et plutôt que de partir décocher une fl èche en forêt quand venait l’envie d’un gigot, ils ont mis des bêtes dans des petits enclos pour être bien sûrs de ne pas les rater.

Evidemment, ces âneries impli-quaient de bosser beaucoup plus. Les bestiaux captifs de vaient être soignés et nourris tous les jours alors que les chevreuils

il fallait s’y attendre, les ennuis n’ont pas tardé. Les communau-tés étaient sédentaires, elles ont pu s’agrandir : du coup, il a vite fallu des chefs et des sous-chefs pour tenter de maintenir un sem-blant d’ordre, d’où des histoires à n’en plus fi nir. Il a fallu aussi des spécialistes pour fabriquer tout l’outillage utile aux corvées inu-tiles. A la longue, ils se sont mis à fondre du métal et autres sottises toujours plus compliquées, sau-grenues et dangereuses.

Naturellement, certains habi-tants ont commencé à posséder plus de bêtes et de grain que d’autres, ce qui a engendré ja-

lousies et querelles. Et chaque vil-

lage abritait des stocks qui suscitaient la

convoitise des vil-lages voisins. Ça n’a pas raté : au bout d’un certain temps, il a fallu inventer les militaires. On voit où ça nous a menés. Tout ça parce que des gens n’aiment pas crapahuter dans les bois.

Laurent Flutsch

Pourquoi faire simple ?

LE FIN MOT DE

L’HISTOIRE

se débrouillaient très bien tout seuls. Pareil avec ces plantations idiotes qu’il fallait s’éreinter à la-bourer, biner et tout ce qui s’en-suit. Les fraises des bois, elles, poussent d’elles-mêmes et quand elles sont mûres, on les cueille. C’est pourtant simple.En dépit du bon sens, ces étran-gers ont pourtant imposé leurs pratiques imbéciles. Et comme

Fusil d’assaut (prototype).

12 Rubrique Citation - citation - citation - citation.

Vigousse vendredi 25 novembre 2011

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Vigousse vendredi 25 novembre 2011

Notation pour la France : c’est la detteline.Culture et déconfi ture

DÉCHANTER Certaines femmes rêvent encore du prince charmant jusqu’à ce que le mariage transforme leur romantique mari en gros rustaud de crapaud ! Le Syndrome de Cendrillon, Théâtre de la Corde, Bâtiment du Grenier, Moudon, 26.11.

FÉTICHISER L’identité féminine interrogée à grands coups de talon haut et de cuir souple. Femmes «Shoe Time», création chorégraphique d’Emmanuel Accard, Théâtre de Colombier, Grande Salle, 02.12 à 20 h et 04.12 à 17 h.

SE TORDRE Un couple en crise, une femme autoritaire et une « trublionne » sexy : les ingrédients indispensables d’une comédie toute en gaieté. Chérie noire, halle de gymnastique, Rossemaison, 25-26-27.11 et 02-03-07-09-10.12.

Brouillon de culture

Victorieux en Espagne, Mariano, le nouveau premier ministre, cache sa Rajoy.

Sur le port, de l’angoisse. Le cœur des dockers est à marée basse, une vague de licen-

ciements submerge les dernières illusions. Michel, syndicaliste, charge sa propre barque, solidaire d’hommes à l’amer. Il lui reste la fi erté des combats passés, l’amour d’une femme et l’amitié des co-pains d’abord. Pour marquer trente ans de vie commune, ces proches offrent à Michel et Marie-Claire le voyage de leurs rêves. Dans un petit coffre : des billets d’avion pour la Tanzanie et pas mal de sous pour jouir de belles vacances à l’ombre du Kilimandjaro. Mais le rêve tourne vite au cauchemar : braquage à domicile, coffre envolé, esprits traumatisés! Et intenses co-gitations quand ce couple de prolos légèrement embourgeoisés apprend que le voleur est un jeune ouvrier

également licencié. Condamner ou comprendre ?Avec Les Neiges du Kilimandjaro Robert Guédiguian signe « sa » grande œuvre, où la lutte des classes se mue en confl it de géné-rations, où la tragédie se mêle à la mélancolie, où on entend battre le cœur d’un humanisme qui a la

Générations de survie Robert Guédiguian atteint des sommets d’émotion et d’intelligence. Un fi lm de grand sage, pas de vieux con !

sagesse des humbles, l’intelligence des hommes de conviction. Ces neiges-là sont éternelles.

Bertrand Lesarmes

Les Neiges du Kilimandjaro, de Robert Guédiguian, avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin. Durée: 1 h 47. En salles.

Un fi lm

Les lendemains qui déchantentDes cédés

Un drôle d’oiseauSi vous aviez décidé de vous suicider dans la joie et la bonne humeur, le nouveau disque de Patrick Bishop n’est assurément pas le choix idéal. En revanche, si vous désirez ardemment mettre fi n à vos jours dans la mélancolie la plus profonde, jetez-vous sur Birds of Lima. Une perle de beauté triste en provenance di-recte de la capitale (Patrick Bishop s’appelle en réalité Roman Buhlmann et il est bernois). Avec pour seul accompagnement une guitare et un piano, joués par deux acolytes dont le teint du visage et le regard ha-gard ne laissent pas présager de la meilleure hygiène de vie, Patrick Bishop se paie tout de même le luxe d’inviter la voix d’Adam Ficek (ex-batteur des Baby-shambles) sur un titre. Pour information, on n’est pas obligé de se suicider en écoutant Birds of Lima. On peut également faire la vaisselle, ses paiements de fi n

de mois, ou même l’amour. Cette dernière activité étant probablement la plus appro-priée…

Pierrick Destraz

Birds of Lima, Patrick Bishop, Irascible.

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L’Esprit Frappeur Villa Mégroz – 1095 Lutry (VD)www.livestream.com/espritfrappeur

Vendredi 25 (20 h 30)Samedi 26 novembre (20 h)

Dimanche 27 novembre (17 h)

Claude Semal« Ceci n’est pas un chanteur belge »

12 nouvelles chansons

Samedi 26 novembre – 1re partie

Michel NeuvilleUne chanson qui se rit

des modes, pas des mots

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Gare aux grilles par égéHORIZONTAL1 Allient délit et brûlis chez Charlie 2 Musique d’Afrique – A l’aise en thèse 3 Siffl et de dur – Adoucir 4 But des coups à Moscou – Chant du coq 5 Bataillait pour les œillets 6 Serviteur du créateur – Très passable – Pratique en informatique 7 Pas en retard en panards – A la queue de belliqueux footeux 8 Où l’on glisse avec délice – Son riz était amer 9 Pète à tue-tête – De père naguère toujours en guerre 10 Leurs roupies ne sont que monnaie négligeable.

VERTICAL1 Ne jure que par sa propre culture 2 S’acclame chez Sam – Tel Zottel 3 Sa prise maîtrise – Polonais qui sur l’aile se démenait 4 Par de César – Distanças de la queue 5 Eventuellement mortels – Se mange au bord de la Manche 6 Présent dans le passé – Déterminant rhénan 7 Cassent les pieds – Village du Bocage 8 Gaine le chêne – Plancher de vachers – Son au diapason 9 Mioches qui bûchent – Lente croulante 10 Travaillait plus pour gagner moins – Paumés de la grande pomme.

Des védés

L’abbaye ne fait pas le moineLe Moine, l’un des premiers romans gothiques écrit en 1796 par Matthew G. Lewis, fut un énorme succès de la littérature fantastique à l’époque. Et son adaptation cinématographique par Dominik Moll, avec Vincent Cassel dans le rôle du frère Ambrosio, avait toutes les chances de faire pâle fi gure à côté de l’original. D’abord parce qu’il est tiré d’un texte aujourd’hui presque illisible par les non-initiés et ensuite parce que tous les clichés imaginables des romans de gare qui font « peur » sont concentrés dans l’ouvrage original. Pourtant, ô surprise, ce fi lm est plutôt excellent. L’interprétation est habitée (oui, les soutanes sont considérées comme « habits »). L’histoire navigue habilement sur les bords du ridicule sans pour autant y tomber. Et le fi lm accumule les images fortes, troublantes et marquantes. Un chapelet de compliments !

Michael Frei Karlo� , � lms cultes, rares et classiques, Lausanne

Le Moine, Dominik Moll, 2011, TF1 Vidéo, VF, DVD et Blu-Ray, 100 min.

Un bouquin

Tranches de gens bonsMonsieur Titi Chalmègre, qui ferme souvent les yeux et rêvasse en continu, vous offrira avec plai-sir un petit digestif à Saint-Lô. Madame Dolorès Rattachant vous paiera une visite chez le docteur Gorkia à Angoulême avant de vous laisser compulser son herbier odorant. Monsieur et Madame Charlotte Marzeau vous recevront en toute amitié et simplicité dans un salon si enfumé qu’il est presque irrespirable.Ces personnages incongrus sont honorés, parmi beau-coup d’autres, dans Le Guide des Gens version 2012. Ludique et décalé, cet ouvrage propose, dans une France réinventée, des idées de visite touristique chez des quidams accueillants. De la pure gaudriole, même si un petit saut chez Madame de Fauverages à Magnat l’Etrange est bien tentant… Suivez le guide pour vous perdre !

Alinda Dufey

Le Guide des Gens, France 2012, de Philippe Caubet et Léa Lund, Editions Noir sur Blanc, 139 pages.

Pour fêter ses 15 ans, l’association vaudoise de défense des prosti-tuées Fleur de Pavé offre un repor-tage artistique sur la vie des belles de nuit. La dessinatrice Emilie Renault et le photographe Ghis-lain Botto se sont immiscés durant deux ans dans le mystérieux mi-lieu du sexe rémunéré. Entretiens, écoute, observation, accompa-gnement discret : des instants sur

Solution pour les nuls dans le prochain numéro

Une expo

Passes de cœur

le vif et des vies dans l’instant. Sans vulgarité mais sans pudibon-derie, cette exposition humaine et sociale raconte les travailleuses du

sexe en gigantesques dessins noir-blanc d’une grande fi nesse, en photographies aux couleurs vives et en petits récits de vie imprimés. Une immersion dans leur vraie in-timité.

Alinda Dufey

Maisons de dames, Galerie Humus, jusqu’au 03.12, puis à l’Ecole d’études sociales et pédagogiques dès décembre et au Forum Hôtel de Ville dès février 2012, le tout à Lausanne.

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Vigousse vendredi 25 novembre 2011

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Vigousse vendredi 25 novembre 2011

PS : décès de Danielle Mitterand .

Au rédacteur en chef de« La Tribune de Genève »Monsieur,

Laissez-moi vous féliciter pour votre civisme. Votre quotidien est le seul qui ait su réunir sur la même page, le 17 novembre, la décision d’une commission du Conseil national et un fait divers qui permet d’en apprécier toute la justesse.

Il y a peu, les bonnes âmes s’émouvaient qu’un Léonardin eût tué son amie à l’aide de son fusil d’assaut.

Or l’assassinat d’un Suisse en République dominicaine le rappelle à point nommé : quand on ressent l’impé-rieuse nécessité de supprimer son prochain ou sa prochaine, on trouve toujours un moyen pour pallier l’absence d’arme à feu.

Dès lors, on comprend mieux l’utilité du fusil dans notre pays : il diminue le risque que la victime fi nisse à la charge d’une assurance invalidité déjà bien trop sollicitée.

Mais je vois dans l’utilisation de l’arme de service un avantage supplémentaire. Le jeune Dominicain qui a tué le vieux cochon qui baisait son amie n’avait pas de raison de se faire justice, mais imaginez le cas d’un chômeur désespéré qui, après avoir mis fi n aux jours de sa femme avec un marteau, retourne l’arme contre lui-même : a-t-il vraiment des chances de s’achever à coup sûr avant de s’évanouir ?

La décision de la Commission de la politique de sécurité est donc sage. Certes, elle aide les soldats violents à commettre des actes délictueux, mais elle donne les moyens de les accomplir avec cette perfection que l’on se plaît à qualifi er d’helvétique. Merci de nous avoir permis, par une mise en page appropriée, de le comprendre.

Avec mes salutations périphériscopiques les plus.

Schüp

Rebuts de presse

Santé !Ainsi donc les Suisses ne seraient pas loin de rivaliser avec les champions du monde toutes catégories de l’obésité, nos amis états-uniens. C’est même pire de ce côté-ci de la Sarine puisque, selon l’Offi ce fédéral de la santé publique, 58,6% des Romands seraient en surcharge pondérale contre « seulement » 53,4% des Alémaniques. A croire que la Cervelas-Salat est moins calorique que la « salée au sucre », le papet ou la longeole…

Dieu merci, les remèdes existent. Et l’OFSP de nous conseiller de manger davantage de fruits et de légumes, de boire un maximum d’eau et d’avoir des activités physiques comme marcher pour se rendre à son travail, à la rigueur le faire à vélo, grimper les marches d’escalier au lieu d’utiliser l’ascenseur, voire accomplir des activités ménagères ou, pour les plus chanceux, jardiner.Et la pratique du sport dans tout ça ? L’OFSP, dont la mission est pourtant de faire en sorte que toutes les Suissesses et tous les Suisses soient dignes de fi gurer dans le prochain catalogue Spengler, ne dit rien de ce qui reste tout de même la meilleure manière de conserver la taille mannequin ou une plaque de chocolat en lieu et place d’une bouée.

Il faut bien l’avouer, certaines pratiques sportives peuvent être dangereuses pour la santé. J’ai un ami qui, chaque jour que Dieu fait, s’en va d’un pied gaillard de son domicile au bistrot du coin. Bon, d’accord, à l’eau du robinet, ou gazeuse à quinze balles le litre, il préfère le p’tit blanc sec et un brin acide du patron. Il passe ainsi des heures à entraîner son coude, son épaule et sa glotte avant, longtemps plus tard, d’eff ectuer le chemin du retour sur et alternativement une seule jambe.Quand on lui demande ce qu’il pense du sport en général et des bienfaits que celui-ci pourrait lui apporter, il répond: « C’est au sport que je dois, malgré mon âge, d’être encore un athlète ! » Et quand on le prie de préciser de quelle discipline il s’agit, il annonce fi èrement: « Le bar fi xe ! »

Et ce sera tout pour cette semaine.

Roger Jaunin

Le cahier des sportsCoupé décolléPêchée sur le site du

Matin (21.11.11), cette information sur l’arrestation du fi ls de

Kadhafi : « Seif al-Islam, 39 ans, est arrivé vers

15 heures en Suisse dans le petit aéroport de Zenten. »

Aurait-il été enlevé par Micheline Calmy-Rey ?

Courrier V

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DSK d’écoleEpidémie de couvertures consacrées aux frasques sexuelles de Dominique Strauss-Kahn : « La vie cachée de DSK » pour Le Nouvel Observateur (17.11.11), « Nouvelles révélations. L’effarante double vie de DSK » pour L’Express (16.11.11), « DSK est-il malade ? » pour VSD (16.11.11). Le tout avec, évidemment, les articles graveleux de circonstance. Cette avalanche voyeuriste permet aux autres hebdos français de s’indigner de cet acharnement. « Strauss-Kahn : va-t-on trop loin ? », se demande Marianne (19.11.11) qui pour le prouver cite toutes les révélations pêchées chez les confrères ! Avec la presse française, le cul ne suffi t plus : il faut aussi du faux-cul !

Info bétonSous le titre choc « Arrêté pour avoir injecté du ciment dans les fesses », La Liberté (21.11.11) croit bon de narrer l’histoire d’un transsexuel états-unien qui se faisait passer pour un chirurgien esthétique. Et qui, pour améliorer les formes de ses patientes, leur injectait donc du ciment, de l’huile minérale et même un produit de colmatage utilisé pour les pneus crevés. Ce qui est bien dans la presse romande, c’est qu’on peut y trouver une information complète sur l’actualité, avec tous ses rebondissements.

Drapeau en BernePetit coup de casquette à un confrère romand « bimensuel, féministe, écologiste » qui a pour titre solidaritéS » (17.11.11). Les articles y sont intéressants (sauf si on est UDC). L’un d’eux rappelle « Le discours de la panosse fédérale » tenu à Lausanne par le docteur Maurice Jeanneret-Minkine en 1933, juste après les tirs de l’armée contre les citoyens à Genève. Pour ces propos, il avait écopé de trois mois de prison ! Et solidaritéS de rappeler l’événement sous ce titre : « Cette panosse qui se ganguille au bout du mât ». Charrette !

LibyedineuxPour ceux qui aiment les dérapages des stars et les photos olé olé, le mensuel Entrevue est une bible. Malgré sa pompeuse devise « Toutes les vérités sont bonnes à dire », l’édition de novembre donne plutôt à reluquer qu’à s’informer. On y trouve ainsi une série de « photos intimes d’un couple fou furieux » : Hannibal Kadhafi et son opulente épouse Aline. C’est surtout elle que l’on remarque, dans des poses aussi dénudées que lascives. C’est la Tribune de Genève qui va être jalouse.

Peter pan !Vendredi dernier à Paris, l’éditeur lausannois Pierre-Marcel Favre s’est vu remettre l’insigne d’Offi cier de la Légion d’honneur. Il y avait là, parmi une centaine d’invités, tout ce que le petit monde élargi de l’édition romande compte de célébrités, à com-mencer par Pierre Lamunière et son épouse Frankie (Edipresse), Viviane et Jérôme Dewitt (Radio Cité), Christophe Passer et Isabelle Falconier (L’Hebdo), le promoteur immobilier Bernard Nicod et son amie (celle-ci n’a pas de nom), quelques politiciens et autres personnages mondainement connus. Tous, à l’évidence, heureux de poser devant l’objectif de Peter Rothenbühler (www.lematin.ch/people). L’ex-rédenchef du Matin est décidément très polyvalent : il sait même piquer le boulot des photographes qu’il avait à l’époque lui-même licenciés.

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Vigousse vendredi 25 novembre 2011

Dopage : Yannick n’a trouvé que des arguments à la Noah.La suite au prochain numéro

Neige canonique Le Valais sous les fl ots cons

Odeur de gouff reLa France enlève le A

Salades de CairotesLe pouvoir tout en canons

6 Romands sur 10 trop grosPas si grave, ça ne fait que 3 sur 5

C’est arrivé la semaine prochaine(ou du moins ça se pourrait bien)

« Ce qui frappe chez Yannick Noah, ce n’est pas le tennisman,

mais le nègre.» Quel con, ce Pierre Desproges ! Quel manque de vi-sion (et de savoir-vivre). Parce qu’enfi n, pour un gars ca-pable d’éborgner Jean-Ma-rie Le Pen, de disserter à l’infi ni sur la longueur de l’intestin grêle d’Inès Marie Laetitia Eglantine Isabelle de Seignard de La Fres-sange (dite Inès de La Fres-sange) ou encore de passer le poivre à PPDA, ne voir dans le champion de Ro-land-Garros que la couleur certes hautement suspecte de sa peau relève de l’aveu-glement pur et simple. A moins de l’avoir croisé au fond d’une fumerie (et non pas dans sa cave à bordeaux), Des-proges aurait dû bien vite s’aper-cevoir que Yannick Noah, en plus d’être né nègre, n’allait pas tarder à jouer les cafteurs de première. La preuve : il n’a pas 20 ans, et pas le moindre titre à son palmarès, qu’il dégomme l’un de ses pairs, un cer-tain Victor Pecci, qualifi é de co-

caïnomane dans les pages de Rock & Folk. Obligé de démentir, il invoquera une nuit blanche (!) sévèrement arrosée au cours de la-quelle «on» lui a fait dire ce qu’il n’avait aucune envie de dire.Dix ans plus tard, dans l’émis-sion « La face cachée » d’Antenne 2, il lâche : « On est tous dopés !» Avant de nuancer, regard rivé sur

les gambettes de l’accorte présentatrice: « Quelque part… » Dernière saillie en date dans les pages du Monde (19.11.11). Là, c’est l’Espagne tout entière qui en prend pour son grade. Nadal, Contador, les champions du monde de foot, les joueurs du Barça ? Tous dopés, tous clients du sinistre Docteur Fuentes, maintes fois piqué

seringue en pogne et dont on attend toujours qu’il passe de-

vant ses juges. Beau tollé au pays de la ola… Au point que David Douillet, ministre des Sports, s’est vu contraint de présenter ses ex-cuses « au nom de la France ».Depuis, Yannick Noah ne pipe mot. Il chante et se fout bien de ce que sa cote a dégringolé plus vite que celle du Nasdaq ou de l’euro. Sur son dernier disque (Fron-tières/2010) le meilleur titre est sans doute « On veut plus jouer ». Les dopés, les chargés, les tri-cheurs, eux, jouent toujours.

Roger Jaunin

Pas tout blanc, Noah

HUBERT DE PLONK & REPLONK