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MIEUX ÊTRE AU TRAVAIL
dans les plateaux médico-techniques.
Influence sur la prévention des IAS
MARSEILLE 6 juin 2014
Maryse BOILON
XXVe Congrès National de la Société
Française d’Hygiène Hospitalière
RAPPORT:
BÊ et QVT/ QUALITÉ DES SOINS
2
30% signes précurseurs de burn-out
MB SF2H Marseille Juin 14
POUR QUOI ?
du risque de complications
Etudes sur déficit de repos
du chirurgien =
du risque d’accident
professionnel
Etudes sur le travail « empêché »
Biais Démarche Qualité: respect multiplicité des
normes / peur erreur de sécurité
Impact mesurable
du burn out des IDE
LE BIEN ÊTRE AU TRAVAIL
Ensemble des facteurs relatifs aux conditions dans
lesquelles le travail est exécuté :
3
QUOI ?
Embellissement des lieux de travail
Hygiène du travail
Ergonomie
Protection de la santé du travailleur
Intégrité physique et psychique.
Sécurité au travail
Charge psychosociale
occasionnée par le travail
MB SF2H Marseille Juin 14
4
De la santé
Comportemental
Engagement
Implication
Créativité
Pas de définition mais des domaines concernés:
LA QUALITÉ DE VIE AU TRAVAIL QUOI
?
Qualité du travail Santé des professionnels
Qualité des soins
Economique
Performance
Productivité
Innovation
Psychologique
Motivation
Satisfaction au Tw
HAS
LA SATISFACTION AU TRAVAIL
État affectif résultant d’une concordance entre:
Évaluation de
ce qu'il en
reçoit
Attentes
d’un individu
dans son
travail
QUOI ?
MB SF2H Marseille Juin 14 5
LE TRAVAIL A CHANGÉ
MB SF2H Marseille Juin 14
6
Démarche :
prévention et
gestion des RPS
Hier et encore aujourd’hui pour demain?
Evolution de la
législation
du travail
= protection des
salariés
En 30 ans
2006/07 2009
2010 Rapport Bien être
Efficacité au travail
Amélioration de
la
QVT
2012 Analyse DARES
2003 et 2010
Enquêtes SUMER
2008
2004 Accord
Européen
A.N.I: 19 juin 2013
POURQUOI AUJOURD’HUI
?
o
F. H. PUBLIQUE et PRIVE d’après
DARES Mars 2012 /Sumer 2010
7
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
POURQUOI AUJOURD’HUI
?
MB SF2H Marseille Juin 14
Des freins à la QVT
Résultats de mon enquête nationale en 2013 dans
15 SERVICES DE STÉRILISATION
8
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
Parfois
Parfois
Parfois
Très peu
Suffisante
Tout à
fait
Parfois
Jamais
Souvent
Toujours
souvent
Jamais
Souvent
Souvent Jamais
MB SF2H Marseille Juin 14
POURQUOI AUJOURD’HUI
?
HAS CERTIFICATION V 2014
MB SF2H Marseille Juin 14 9
Gestion des ressources humaines :
Risques professionnels (lien avec la qualité de vie au travail)
Séminaire :« Qualité de vie au travail et qualité des soins dans les établissements de santé » 21 octobre 2010.
Le Critère 3d dans manuel de certification ( révision avril 2011)
Guide de visite sur la qualité de vie au travail à destination des experts visiteurs
Intégration QVT dans comptes qualité en septembre 2014
1er mai 2014 Nomination : conseillère santé et qualité de vie au travail
COMMENT ?
A partir
DES CONTRAINTES AU TRAVAIL (MODÈLE ANACT)
Le salarié
Tensions liées aux
contraintes de
réalisation
du travail
Tensions
liées
aux
changement du
travail et de son
environnement
Tensions liées
aux valeurs
et exigences du
salarié
Tensions
liées aux relations
et comportements
COMMENT ?
10
Organisation.
Développement
professionnel.
Équilibre des vies
au travail et hors
travail.
Déterminer DES FACTEURS
du BIEN ÊTRE AU TRAVAIL
COMMENT ?
11
Contenu et sens
du travail.
Relations sociales
et
professionnelles.
Environnement
physique.
partenariat :
HAS /ANACT/Professionnels de santé.
FACTEURS DETERMINANTS
du BIEN ÊTRE AU TRAVAIL
COMMENT ?
12
= Domaines d’amélioration
2014 - XXV e Congrès National de la société Française d’Hygiène Hospitalière - SF2H-
Mieux-être au travail dans les plateaux médico-techniques et influence sur la prévention des IAS
SP09 - Approche psycho comportementale des situations à haut risque infectieux : facteurs influençant la perception du risque
Thierry Salmon Psychanalyste - Psychosociologue Prévention du stress et des Risques Psychosociaux Chercheur au laboratoire de psychologie sociale Aix- Marseille Université
Parc Chanot - Palais des Congrès - 35 Boulevard Rabatau - 13008 Marseille
Vendredi 6 juin 2014
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Thierry Salmon – www.psychanalyste-salmon-care.fr - Vendredi 6 juin 2014
Facteurs influençant la perception
du risque infectieux
La perception du risque infectieux,
Voir les autres risques professionnels
Pourrait apparaître comme une évidence,
découlant d’une réalité qui s’imposerait de
manière uniforme à tous
Or tout un champs de la Psychologie Sociale :
Les Représentations Sociales, viennent nous donner
un éclairage contre-intuitif
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Thierry Salmon – www.psychanalyste-salmon-care.fr - Vendredi 6 juin 2014
Facteurs influençant la perception
du risque infectieux
Parmi les facteurs influençant la perception du
risque infectieux
Se trouve la manière dont un individu, un
groupe, se représente la réalité qui est en jeu
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Thierry Salmon – www.psychanalyste-salmon-care.fr - Vendredi 6 juin 2014
Facteurs influençant
les comportements, la perception
du risque :
La théorie des Représentations sociales (Moscovici,
1961, Beliste et Schiele, 1984, Jodelet, 1989, Abric
1996, Morin, 2012)
Démontre que les comportements d’un individu,
d’un groupe, sont surdéterminés par les
représentations qu’il se fait de la réalité à laquelle
il est confronté
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Thierry Salmon – www.psychanalyste-salmon-care.fr - Vendredi 6 juin 2014
Facteurs influençant
les comportements, la perception
du risque :
C’est ce qui nous permet de comprendre et
d’expliquer
Pourquoi des pratiques de prévention du Sida
n’ont pas remporté 100% de succès
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Thierry Salmon – www.psychanalyste-salmon-care.fr - Vendredi 6 juin 2014
Facteurs influençant
les comportements, la perception
du risque :
De comprendre pourquoi des pratiques
hygiénistes hors connaissances scientifiques
sont mise en place
auprès de porteurs du VIH
ou avec des personnes présentant des
troubles psychiques (maladie mentale)
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Les Représentations sociales
La théorie des Représentations sociales
Marque en psychologie, l’abandon de la distinction développée dans les approches béhavioristes
Entre : le sujet (individu, groupe ) et l’objet (ici le risque infectieux)
Remise en cause du Schéma :
Stimulus
Réponse
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Les Représentations sociales
Marque également l’abandon de la coupure
entre
les univers extérieur et intérieur de l’individu, ou
du groupe
Le sujet et l’objet ne sont pas foncièrement distincts (Moscovici, 1969, p.9)
Ici l’objet est le risque infectieux
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Les Représentations sociales
L’objet est toujours inscrit dans un contexte actif
la contamination, la pandémie
Ce contexte étant partiellement conçu par
l’individu, le groupe en tant que :
prolongement du comportement
des attitudes
et des normes auxquelles se réfère l’individu ou
le groupe
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Les Représentations sociales
Donc l’objet n’existe pas en lui même
Il existe pour un individu ou un groupe et par
rapport à lui
C’est donc la relation sujet-objet qui détermine
l’objet lui même
Cette relation, « ce lien avec l’objet est une partie
intrinsèque du lien social et il doit donc être
interprété dans ce cadre » Moscovici (1986, p.71)
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Les Représentations sociales
Aussi, toute réalité est représentée :
appropriée par l’individu ou le groupe
reconstruite dans son système :
cognitif, de valeurs
En fonction de son histoire
du contexte social et idéologique qui l’environne
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Les Représentations sociales
La représentation est une vision fonctionnelle du
monde
qui permet à l’individu, un groupe
de donner un sens à ses conduites
et les orienter
Et de comprendre la réalité, à travers son propre
système de références
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Les Représentations sociales
C’est une forme de connaissance socialement élaborée et partagée ayant une visée pratique et concourant à la construction d’une réalité commune à un ensemble social (Jodelet, 1989, p.36)
Cette forme de connaissance peut être éloignée de la connaissance scientifique
Parce qu’elle fonctionne comme
un système d’interprétation de la réalité qui régit les relations des individus à leur environnement physique et social
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Les Représentations sociales
C’est cette réalité appropriée et restructurée
qui constitue pour l’individu, ou le groupe, la
réalité même
Nous pouvons donc dire que la perception du
risque infectieux, est déterminé par cette réalité
appropriée, reconstruite
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La perception du risque : 3 illustrations
« La maladie mentale », Denise Jodelet (1989)
« Sida et pratiques de prévention », Michel Morin (2012)
« Groupes instruits à l’hôpital et porteurs du VIH »,
Giami et Veil (1992)
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Perception du risque : la maladie mentale
Denise Jodelet : Folies et Représentations Sociales
(1989)
Etudie au sein d'Ainay-le-Château, une commune
dans laquelle des personnes atteintes de troubles
psychiatriques, sont placées dans des familles d’accueil
En particulier : les pratiques quotidiennes de ces
familles, auprès de ces malades
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Perception du risque : la maladie mentale
Jodelet met en évidence une série de pratiques :
Laver séparément le linge des malades,
Séparer leur vaisselle de celle de la maison,
Eviter certains contacts physiques trop intimes.
Le souci d'hygiène y prend un caractère
obsessionnel et une coloration phobique
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Perception du risque : la maladie mentale
Toutes ces pratiques sont sous tendues par
par une Représentation Sociale des troubles
psychiatriques : ‘’la maladie mentale’’
qui se décline sous la forme
d’une croyance et d’une peur :
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Perception du risque : la maladie mentale
La ‘’maladie Mentale’’ serait contagieuse
elle serait transmise par les Humeurs
(théorie des humeurs, Hippocrate de Cos, 460 avant
JC, Grèce: sang, pituite (phlegme , lymphe) bile jaune, bile
noire)
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Perception du risque : la maladie mentale
Pour s’en prémunir, il faut éviter tout
contact, et mélange
Avec le linge porté
avec la vaisselle des malades
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Deuxième illustration : le Sida
Michel Morin : Pratiques Sociales et
représentations (2012)
Etudie les « ratés de la prévention du
Sida auprès des jeunes »
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Perception du risque : le Sida
Le Sida dès sa découverte occupe une
place de choix dans les peurs des Français
(1989) :
première peur : la drogue avec 80% des
répondants
deuxième peur : le Sida avec 68%
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Perception du risque : le Sida
Plummer (1988), avait mis en évidence
deux grands modèles de discours sur le Sida:
Un modèle médical
et
Un modèle social
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Perception du risque : le Sida
Le modèle médical focalisé sur le corps / l’organique
Utilisant un vocabulaire scientifique expliquant la
contamination par le
Virus de l’Immunodéficience Humaine
Le modèle social, fait de stigmatisations, focalisé sur
les styles de vie
et appuyé sur
des explications par la faute et la responsabilité
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Perception du risque : le Sida
Morin met en évidence que le référentiel médical
est utilisé pour dramatiser la peur de la mort
Ce choix renvoit à une approche idéologique et
objectivante de la prévention
La peur comme moteur
Mais les études sur les pratiques montrent que
ce modèle ne fonctionne pas bien…
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Perception du risque : le Sida
A la question : Pensez-vous que le Sida soit un risque ?
pour certain groupes :
oui : 84%
pour la société :
oui : 70%
pour vous même :
oui : 40%
« Moi, n’est pas les autres »
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Perception du risque : le Sida
Autre enquête après une campagne d’information et
de prévention : (Moatti et al., 1990)
Le % de répondants qui se sont sentis + inquiets
des risques que le Sida fait courir à la société :
75,1 %
de leur risque individuel de contamination :
25,4 %
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Perception du risque : le Sida
Apparait très clairement la représentation sociale face
au risque Sida sous la forme d’une croyance :
« Moi, n’est pas les autres ! »
Ce sont les autres qui encourent un plus grand risque !
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Perception du risque : le Sida
Enquêté sur les pratiques de protections , 1990
Si le préservatif est admis comme un moyen efficace beaucoup pensent que le choix du partenaire n’est pas une protection trop aléatoire, contrairement aux messages préventifs habituels
Oui Non
PG BTS AS INF PG BTS AS INF
Préservatif 98 97 98 100 0 0 2 0
1 partenaire 72 90 53 73 23 8 40 22
Choisir ses
partenaires
43 71 27 34 52 24 70 62
Peu de
partenaires
31 62 15 34 59 33 82 62
spermicides 8 10 8 6 72 33 87 91
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Perception du risque : le Sida
Giami et Veil, 1992, ont mis en évidence pour des groupes « instruits » à l’hôpital
Des conduites de protections défensives avec les séropositifs
laver à part leurs vaisselles
Ne pas boire la boisson d’une bouteille utilisée
Pratiques en décalage avec le savoir médical officiel
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Thierry Salmon – www.psychanalyste-salmon-care.fr - Vendredi 6 juin 2014
Perception du risque : le Sida
La thématique qu’attaque le discours préventif
« Ça n’arrive qu’aux autres ! »
Reste une croyance fortement ancrée
Que doit prendre en compte tout
raisonnement qui s’appuie sur le contrôle et la
manipulation de l’inquiétude (Jayle, 1992)
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Thierry Salmon – www.psychanalyste-salmon-care.fr - Vendredi 6 juin 2014
Conclusions
Il apparaît clairement que la perception du risque et
les pratiques de préventions associées ne sont pas
déterminées par le schéma: Stimulus / Réponse
Mais bien par les représentations sociales que s’en
font les populations concernées
Les représentations sociales ne sont pas visibles à
« l’œil nu »
elles doivent être étudiées pour maximiser
le succès des pratiques souhaitées
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Thierry Salmon – www.psychanalyste-salmon-care.fr - Vendredi 6 juin 2014
Merci de votre attention
Thierry Salmon Psychanalyste - Psychosociologue
Prévention du stress et des risques psychosociaux
Centre médical de fontblanche
1005 Avenue Jean Monnet
13127 Vitrolles
www.psychanalyste-salmon-care.fr
06 20 17 80 60
33
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