xerfi previsis mars 2011

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1/34 n°161 mensuel, mars 2011 Conjoncture et prévisions pour l’entreprise Sommaire 1. Environnement économique et financier 04 1.1. Matières premières 04 1.2. Monnaies et taux 05 1.3. Commerce international 07 1.4. Economies avancées (moral des industriels) 08 1.5. Economies avancées (moral des ménages) 09 1.6. BRIC 10 2. Situation des entreprises françaises 11 2.1. Industrie manufacturière 11 2.2. Construction (bâtiment et travaux publics) 12 2.3. Services 13 2.4. Commerce 14 2.5. Salaires et coût du travail 15 2.6. Coûts des locaux 16 2.7. Situation financière des entreprises 17 2.8. Risque de défaillance 18 3. Ménages 19 3.1. Environnement économique et financier des Français 19 3.2. Consommation des ménages 20 4. Sigles abréviations et acronymes 21 Cahier spécial prévisions internationales 2011 - 2012 5. Croissance mondiale 22 5.1. Etats-Unis 24 5.2. Chine 25 5.3. Japon 26 5.4. Allemagne 27 5.5. Royaume-Uni 28 5.6. Italie 29 5.7. Espagne 30 5.8. Brésil 31 5.9. Inde 32 5.10. Russie 33 L’analyse du mois Pour les entreprises la confiance est de retour. Symptôme le plus significatif, les trésoreries sont redevenues très confortables. D’abord, celle des grands groupes. Jamais, ou presque, les gestionnaires des grandes entreprises ont jugé leur trésorerie aussi aisée qu’en février dernier. Mais, ce mouvement ne se limite pas aux grands groupes du CAC 40. Il est en fait beaucoup plus vaste. De la construction, ou de la distribution en passant par les services, c’est une vraie lame de fond. A la question : « votre entreprise éprouve-t-elle des difficultés de trésorerie », 89% des industriels répondent « non ». Les stigmates de la crise semblent donc déjà effacés. Notre indicateur de défaillance, Xerfi-Risk, ne montre d’ailleurs pas autre chose : le risque de défaillance s’est réduit depuis 9 mois et il est en passe de retrouver sa moyenne de long terme. La mise en place des stratégies défensives est une réussite. Ce qui est le plus surprenant, c’est la vitesse à laquelle l’état de santé des entreprises s’est amélioré. La mise en action de stratégies défensives a de fait parfaitement fonctionné. La flexibilisation obtenue à grands renforts de CDD, de variabilisation des rémunérations, de sous-traitance depuis 15 ans a donné aux chefs d’entreprise les outils indispensables pour ajuster très rapidement leurs structure de coûts, beaucoup plus rapidement qu’en 1993. L’illustration la plus évidente de cette plus grande flexibilisation se lit dans l’évolution

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Page 1: Xerfi Previsis Mars 2011

1/34

n°161 — mensuel, mars 2011

Conjoncture et prévisions pour l’entreprise Sommaire

1. Environnement économique et financier 04

1.1. Matières premières 04

1.2. Monnaies et taux 05

1.3. Commerce international 07

1.4. Economies avancées (moral des industriels) 08

1.5. Economies avancées (moral des ménages) 09

1.6. BRIC 10

2. Situation des entreprises françaises 11

2.1. Industrie manufacturière 11

2.2. Construction (bâtiment et travaux publics) 12

2.3. Services 13

2.4. Commerce 14

2.5. Salaires et coût du travail 15

2.6. Coûts des locaux 16

2.7. Situation financière des entreprises 17

2.8. Risque de défaillance 18

3. Ménages 19

3.1. Environnement économique et financier des Français 19

3.2. Consommation des ménages 20

4. Sigles abréviations et acronymes 21

Cahier spécial prévisions internationales 2011 - 2012

5. Croissance mondiale 22

5.1. Etats-Unis 24

5.2. Chine 25

5.3. Japon 26

5.4. Allemagne 27

5.5. Royaume-Uni 28

5.6. Italie 29

5.7. Espagne 30

5.8. Brésil 31

5.9. Inde 32

5.10. Russie 33

L’analyse du mois

Pour les entreprises la confiance est de retour. Symptôme le plus significatif, les trésoreries sont redevenues

très confortables. D’abord, celle des grands groupes. Jamais, ou presque, les gestionnaires des grandes

entreprises ont jugé leur trésorerie aussi aisée qu’en février dernier. Mais, ce mouvement ne se limite pas

aux grands groupes du CAC 40. Il est en fait beaucoup plus vaste. De la construction, ou de la distribution

en passant par les services, c’est une vraie lame de fond. A la question : « votre entreprise éprouve-t-elle

des difficultés de trésorerie », 89% des industriels répondent « non ». Les stigmates de la crise semblent

donc déjà effacés. Notre indicateur de défaillance, Xerfi-Risk, ne montre d’ailleurs pas autre chose : le risque

de défaillance s’est réduit depuis 9 mois et il est en passe de retrouver sa moyenne de long terme.

La mise en place des stratégies défensives est une réussite.

Ce qui est le plus surprenant, c’est la vitesse à laquelle l’état de santé des entreprises s’est amélioré. La

mise en action de stratégies défensives a de fait parfaitement fonctionné. La flexibilisation obtenue à grands

renforts de CDD, de variabilisation des rémunérations, de sous-traitance depuis 15 ans a donné aux chefs

d’entreprise les outils indispensables pour ajuster très rapidement leurs structure de coûts, beaucoup plus

rapidement qu’en 1993. L’illustration la plus évidente de cette plus grande flexibilisation se lit dans l’évolution

Page 2: Xerfi Previsis Mars 2011

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du poids de l’intérim dans l’emploi total. Parti d’un niveau très bas au début des années 90, l’emploi

intérimaire concernait alors moins de 2% des salariés, l’intérim n’a cessé de se renforcer pour représenter

près de 5% de l’emploi total. Ce sont sur ces nouvelles marges de manœuvre que se sont réalisés les

principaux ajustements durant la récession. De même, en déstockant massivement et en n’engageant

aucune dépense lourde, les sociétés ont mécaniquement limité leurs décaissements. Baisse du BFR, gel

des investissements, il n’est pas étonnant que les finances des entreprises se soient rapidement restaurées.

L’amélioration du côté des finances, se double d’une perception de l’activité future beaucoup plus positive.

Là aussi, le mouvement est très ample. Dans les services, la confiance des chefs d’entreprise se renforce

mois après mois. Le mouvement est identique dans l’industrie. Mieux ! L’optimisme affiché concerne

l’ensemble de l’économie française puisque les perspectives générales de production accélèrent fortement.

Elles sont à 19 points, c’est 27 de plus que la moyenne de long terme. A y regarder de plus près cela

ressemble presque à une vague d’euphorie, puisqu’un tel niveau n’avait quasiment jamais été constaté

depuis la fin 2000, année au cours de laquelle la croissance du PIB avait atteint 4,1%.

Décalage grandissant entre la confiance et l’état de santé de la France

La confiance est revenue, certes, mais cela ne signifie pas de façon mécanique l’entrée de notre économie

dans une nouvelle ère de croissance forte. L’analyse de l’activité réelle donne à cet égard un nouvel

éclairage. En fin d’année, la production industrielle demeurait encore inférieure de 11,5% à son pic de février

2008 et le niveau de production fin 2010 était équivalent à celui du début de 1997. Dans le bâtiment, la

construction neuve demeure à bas niveau et aucune amélioration sensible n’est perceptible dans les

services aux ménages. Pourquoi alors un tel écart entre d’un côté indicateurs de confiance et de l’autre

indices d’activité ? Il y a d’abord un effet rebond, rattrapage oblige. La stabilisation puis le regain de l’activité

ont ainsi été vécus comme un « ouf de soulagement », après une récession sans précédent depuis la

Seconde Guerre Mondiale. La crise a fait des dégâts considérables dans notre tissu d’entreprises : 52 500

sociétés environ ont été jugées défaillantes en moyenne en 2009 et en 2010. C’est près de 20% de plus par

rapport aux niveaux enregistrés entre 2005 et 2008. Pas étonnant que les survivants soient euphoriques et

profitent de la défaillance des autres.

Notre modèle de croissance est en bout de course

Gel des salaires, report des projets d’investissement et blocage des embauches sont des réponses

ponctuelles face à un choc. Leur inscription dans la durée conduit irrémédiablement à sacrifier l’avenir.

Macro-économiquement, cela conduit le pays vers une impasse, c’est-à-dire un équilibre de sous-emploi,

donc un chômage de masse. Pas facile non plus de négocier des hausses de salaires quand la menace est

forte de perdre son emploi. Les salaires ne bougent pas ou peu alors même que l’inflation a redémarré. Fin

2010, la progression des salaires mesurée par le salaire mensuel de base était de 1,7% contre 1,8% pour

les prix. La différence est certes marginale mais elle traduit un phénomène majeur : le pouvoir d’achat des

salariés diminue désormais en France. De surcroît, la crainte du chômage a un effet paralysant et modifie

les arbitrages des ménages qui se constituent une épargne de précaution. Au moment où l’Etat débranche

les perfusions les unes après les autres il n’y a plus de doutes : la consommation va lâcher. On ne peut alors

être que très inquiet. Notre modèle de croissance repose en effet sur la force des dépenses des ménages.

Vers un régime de croissance léthargique

Or, faute de modèle économique alternatif, notre croissance repose encore essentiellement sur cette

demande des ménages. A court terme, compte tenu de l’environnement économique et financier des

Français, cela ne peut conduire que vers une croissance faible. Depuis 25 ans, la politique fiscale a favorisé

les ménages au détriment des entreprises. Le débat actuel autour de la fiscalité révèle que les questions se

multiplient autour de notre modèle économique. En tout état de cause, les choix stratégiques de la France

sont illisibles.

La passion de la

connaissance économique

Directeur de la rédaction : Laurent Faibis, Président de Xerfi

Responsable de Xerfi-Previsis: Alexandre Mirlicourtois, Directeur des Etudes

Responsable de la diffusion : Solène Etienne / Contact : [email protected]

Comité de rédaction : Jean-Baptiste Bellon, Conseiller de Xerfi, Damien Festor, Directeur de Xerfi

France, Alexander Law, Directeur de Xerfi-Global, Laurent Marty, Directeur général de Xerfi, Thomas

Roux, Directeur délégué de Precepta

Société éditrice : Xerfi.com, 13 rue de Calais, 75009 Paris. 01 53 21 81 51, ISSN xxxxxxxx

Achevé de rédiger le 8 mars 2011

Page 3: Xerfi Previsis Mars 2011

3/34

Les multinationales françaises sont la principale force de frappe dont dispose le pays pour

faire face aux défis économiques de l’après-crise. Mais si la France ne retrouve pas les moyens de se

doter d’une politique industrielle volontariste, elle risque de se priver de ses meilleures capacités de

rebond. Une stratégie offensive passe indubitablement par la mise en œuvre d’une action concertée

avec les grandes entreprises de nationalité française qui forment l’essentiel de notre potentiel pour

conquérir les marchés internationaux.

Partout dans les zones du monde en effervescence, les Etats interviennent ouvertement – et

parfois outrageusement – pour soutenir leurs champions nationaux. Nous avons, à l’inverse, et à

rebours, décidé de vouer aux gémonies les politiques volontaristes.

Mais l’effort de l’Etat – et donc de la nation – ne peut pas être sans contrepartie. L’Etat doit

épauler les grands groupes dans leur conquête de parts de marché à l’étranger et leur permettre

d’entraîner dans leur sillage les entreprises de taille moyenne. Ce renouveau du lien entre le pays et

ses multinationales doit se faire sous le sceau de la réciprocité : la croissance des entreprises à

l’étranger, et notamment dans les pays émergents, doit avoir des retombées positives pour

l’économie et l’emploi dans l’Hexagone.

Pour plus d’informations : www.xerfi.com

Et sur le blog du livre : www.lafranceetsesmultinationales.com

Page 4: Xerfi Previsis Mars 2011

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1. Environnement économique et financier

1.1. Matières premières

Les prix vont continuer d’augmenter Les cours atteignent des records en février. Le mouvement haussier est général, mais le pétrole se détache. Les

craintes d’une rupture des approvisionnements libyens (1,7 million de barils/jour) ont fait flamber les cours. Le Brent et le

WTI ont atteint 114$ de 99$ le baril au cours du mois. L’engagement de l’Arabie Saoudite de compenser les pertes de

production n’ont que temporairement calmé des marchés qui spéculent à la hausse. Malgré une fin févier moins virulente

(notamment pour les matières agricoles), l’indice GSCI a poursuivi son ascension pour le 6ème

mois consécutif.

+ Points de repère

GSCI : après janvier 2009, où il descend à un plus bas depuis septembre 2004, l’indice GSCI est sur une tendance haussière.

Pétrole : le pétrole a repris sa progression depuis décembre 2008 (il cotait alors 40,3$). Le pic a été atteint en juillet 2008 à 133,4$

Mat. prem. agricoles : en dessous de 200 en juillet 2004, le GSCI Agriculture a franchi pour la 1er

fois la barre des 500 début 2011.

Cuivre : les cours sont à leur plus haut niveau après être revenus à 5 149$ en 2009. En 1993, la moyenne était inférieure à

2 000$.

Ensemble la hausse va se poursuivre

Pétrole

tensions extrêmes en février

Indice GSCI, fin de mois, (panier de matières premières 100 = 1970) Cours du baril (Brent Mer du Nord) en dollars

300

400

500

600

700

févr-09 févr-10 févr-11

Sources : estimation février 2011 Xerfi (données INSEE via Feri)

40

50

60

70

80

90

100

110

févr-09 févr-10 févr-11

Sources : estimation février 2011 Xerfi (données INSEE via Feri)

Matières agricoles

encore plus chères en février

Cuivre

vers le sommet des 10 000 $ la tonne

Indice GSCI Agriculture (panier de matières premières agricoles), fin de mois 100 = 1970

Dollar la tonne

250

300

350

400

450

500

550

600

févr-09 févr-10 févr-11

Sources : estimation février 2011 Xerfi (données INSEE via Feri)

2 500

4 000

5 500

7 000

8 500

10 000

févr-09 févr-10 févr-11

Sources : estimation février 2011 Xerfi (données INSEE via Feri)

Page 5: Xerfi Previsis Mars 2011

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1. Environnement économique et financier

1.2. Monnaie et taux

La remontée de l’euro est bien enclenchée L’euro s’est renforcé face au dollar en février. Les investisseurs se concentrent plus sur les écarts de taux existant

(1% pour la BCE contre une fourchette de 0%-0,25% pour la Fed) et encore plus à venir que sur les risques

géopolitiques du sud de la Méditerranée. Or, l’institution de Frankfort semble beaucoup plus sensible aux risques

inflationnistes que son homologue américaine dont la priorité reste centrée sur la croissance. Les anticipations sont donc

à une hausse plus rapide dès le mois d’avril) des taux en Europe ce qui renforcera mécaniquement l’euro.

Points de repère

Euro / dollar : introduit à 1,17$, l’euro descend à son plus bas niveau en octobre 2000 (0,85$). Son plus haut est atteint en juillet

2008 à 1,58$. En 2010, le cours moyen a été de 1,33$, en baisse de 4,8% sur 2009.

Euro / yuan : l’euro a glissé de 5,6% en 2010 et est revenu à 9 yuans en moyenne sur l’année.

Euro / livre sterling : l’euro a cédé du terrain en 2010 face à la livre (-3,7%) pour une moyenne de 0,858.

Euro / franc suisse : l’euro a dévissé de 8,4% face au franc suisse en 2010 après déjà une chute de 4,9% en 2009.

Euro / dollar – yuan

la hausse se confirme

Euro / livre sterling

stable

Évolution de l’euro par rapport au dollar (éch. gauche) et au yuan (éch. droite)

Évolution de l’euro par rapport à la livre sterling

1,2

1,3

1,4

1,5

1,6

févr-09 févr-10 févr-11

8,0

8,7

9,4

10,1

10,8€/$ (G) €/yuan (D)

Sources : estimations février 2011 Xerfi (données Feri)

0,80

0,85

0,90

0,95

févr-09 févr-10 févr-11

Sources : estimation février 2011 Xerfi (données Feri)

Euro / franc suisse

fin de la glissade

Taux de change réel effectif de la France

moins favorable pour les exports

Évolution de l’euro par rapport au franc suisse Taux de change réel effectif de la France (c’est-à-dire pondéré par le poids des pays dans la structure des échanges). Indice 100 = 2005

1,25

1,35

1,45

1,55

févr-09 févr-10 févr-11

Sources : estimation février 2011 Xerfi (données Feri)

95

97

99

101

103

févr-09 févr-10 févr-11

Sources : estimation février 2011 Xerfi (données Feri)

Page 6: Xerfi Previsis Mars 2011

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1. Environnement économique et financier

1.2. Monnaie et taux

Les taux remontent mais le crédit reste bon marché La remontée des taux courts n’est pas encore handicapante. Après être descendu à un point bas en mars 2010

(0,63%), l’Euribor 3 mois est reparti à la hausse et atteint en février 1,15%. A ce niveau (encore très modeste), ce n’est

pas un frein aux projets d’investissement ou d’acquisitions des entreprises. En revanche, le retour de l’inflation, ainsi que

les tensions sur les marchés obligataires, liés notamment aux risques sur la dette des Etats, poussent les OAT 10 ans à

la hausse et font pression sur les taux des crédits immobiliers qui devraient rapidement passer au-dessus de 4%.

Points de repère

Taux directeur : à 1%, le taux directeur est à son niveau plancher depuis mai 2009. Son plus haut est atteint entre octobre 2000 et

avril 2001 à 4,75%.

Eonia : de juillet 2009 à septembre 2010, l’Eonia est resté bloqué sous la barre des 0,5%. En moyenne en 2008 il était de 3,9%.

Euribor : de juillet 2009 à sept. 2010, l’Euribor est passé sous le seuil de 1%. La moyenne 2010 est la plus faible enregistrée.

OAT 10 ans : à 3,12% de moyenne, l’année 2010 marque un record de faiblesse. Mais le mouvement s’est inversé depuis.

Taux directeur de la BCE

toujours bloqué à 1%

Taux de l’argent au jour le jour

la hausse reste raisonnable

Taux directeur de la BCE Eonia

0,8

1,0

1,2

1,4

1,6

1,8

2,0

févr-09 févr-10 févr-11

Sources : estimation février Xerfi (données BCE via Feri)

0,0

0,5

1,0

1,5

févr-09 févr-10 févr-11

Sources : estimation février Xerfi (données BdF via Feri)

Taux à 3 mois

la remontée est désormais perceptible

Taux à 10 ans

6ème mois de hausse

Euribor 3 mois OAT à 10 ans

0,5

1,0

1,5

2,0

févr-09 févr-10 févr-11

Sources : estimation février Xerfi (données BCE via Feri)

2,5

3,0

3,5

4,0

févr-09 févr-10 févr-11

Sources : estimation février Xerfi (données BdF via Feri)

Page 7: Xerfi Previsis Mars 2011

7/34

1. Environnement économique et financier

1.3. Commerce international

Vers une décélération en 2011 La fin 2010 a été tonique. Les deux derniers mois de 2010 ont permis de clôturer l’année 2010 sur une note positive. Le

commerce mondial a ainsi progressé d’un peu plus de 16%, effaçant la chute historique de 2009. Une remontée à vive

allure principalement sous la conduite des émergents. Or les dernières informations, notamment en provenance de

Chine, montrent un premier essoufflement des exportations (en valeur). Renversement de tendance ou simple accroc ?

Il semble bien que le ralentissement des pays avancés, sous la coupe de cures d’austérité, commence à se diffuser.

Points de repère

Commerce international : après une chute historique de 12,6% (en volume) en 2009 (la dernière datait de 2001 avec -0,8%), le

commerce mondial a rebondi en 2010 (+16,1%). Entre 2000 et 2010, les exports mondiales ont progressé de 4,7% l’an.

Pays développés : la chute de 2009 a été plus brutale que chez les émergents (-16% contre -9%) et la remontée de 2010 moins

vive (+13,2% contre 19,2%). Les exportations des pays développés se sont élevées de 2% en moyenne par an depuis 2000.

Emergents : entre 2000 et 2010, les exports des émergents ont augmenté au rythme annuel moyen de 8,4%.

Commerce international

la fin 2010 a été dynamique

Commerce international

décembre 2010 a accéléré

Indice en volume (100 = 2000) des exports, moyenne mobile 3 mois Variation en volume (3 derniers mois / 3 mois précédents) des exports

125

135

145

155

165

déc-08 déc-09 déc-10

Sources : calculs Xerfi (données CPB)

-15%

-10%

-5%

0%

5%

10%

déc-08 déc-09 déc-10

Sources : calculs Xerfi (données CPB) Zone

Pays développés / émergents

l’écart se creuse à nouveau

Pays développés

le Japon remonte, l’Europe glisse

Indice en volume (100 = 2000), moyenne mobile 3 mois des exports Variation en volume (3 derniers mois / 3 mois précédents) des exports

100

110

120

130

déc-08 déc-09 déc-10

160

185

210

235Pays avancés (G) Emergents (D)

Sources : calculs Xerfi (données CPB)

-4%

0%

4%

8%

déc-09 déc-10

USA Japon Zone euro

Sources : calculs Xerfi (données CPB)

Page 8: Xerfi Previsis Mars 2011

8/34

1. Environnement économique et financier

1.4. Economies avancées : moral des industriels

Les industriels sont de plus en plus confiants Le moral reste globalement bon dans l’industrie. Le manque d’enthousiasme des industriels japonais détonne. En

Europe ou aux Etats-Unis, la confiance règne et se situe à son plus haut niveau depuis deux ans. En Europe, deux pays

se distinguent. L’un pour l’exceptionnelle confiance de ses chefs d’entreprise, l’Allemagne. L’autre par un niveau de

confiance qui ne parvient pas à se relever, la Grèce. C’est d’ailleurs le seul pays dont le niveau de confiance demeure

en dessous de 100, frontière indiquant la neutralité de l’indicateur.

Points de repère

Etats-Unis-Japon-Zone euro : après être descendu à un plus bas en déc. 2008, l’indicateur de confiance des industriels

américains atteint un pic en avril 2010. Au Japon, la confiance des industriels touche un point bas (91,6) en mai 2009. Le point le

plus bas survient en février 2009 pour les industriels eurolandais.

Allemagne-France-Royaume-Uni : la confiance des industriels allemands et français est à son plus haut niveau depuis 2005, en

janvier 2011.

Les grandes zones

les européens les plus optimistes

Big three européens

l’Allemagne loin devant

Indicateur de confiance (100 = normal) Indicateur de confiance (100 = normal)

90

95

100

105

janv-09 janv-10 janv-11

USA Japon Zone euro

Sources : OCDE (via Feri)

85

90

95

100

105

110

janv-09 janv-10 janv-11

Allemagne France Roy-Uni

Sources : OCDE (via Feri) Zone

L’Europe du Sud

Les Grecs ne s’en sortent pas

Pays-Bas / Belgique

la confiance est revenue

Indicateur de confiance (100 = normal) Indicateur de confiance (100 = normal)

85

90

95

100

105

janv-09 janv-10 janv-11

Italie Espagne Grèce

Sources : OCDE (via Feri)

90

95

100

105

janv-09 janv-10 janv-11

Belgique Pays-Bas

Sources : OCDE (via Feri)

Page 9: Xerfi Previsis Mars 2011

9/34

1. Environnement économique et financier

1.5. Economies avancées : moral des ménages

Les consommateurs sont méfiants La fracture perdure entre les ménages et les chefs d’entreprise. Excepté l’Allemagne et une partie de l’Europe du

Nord qui effectuent un tir groupé (le moral est au beau fixe pour tout le monde), le fossé se creuse entre le haut niveau

de confiance des dirigeants et l’anxiété croissante des particuliers. Les inquiétudes liées à la persistance d’un taux de

chômage élevé auquel s’ajoutent désormais celles liées au retour de l’inflation (notamment sur des postes aussi

emblématiques que l’alimentaire et l’énergie) pèsent actuellement sur le moral des ménages.

Points de repère

Etats-Unis : la confiance touche un point bas en février 2009 et remonte depuis en restant toutefois inférieure à 100.

Allemagne-France-Royaume-Uni : parti du même niveau en janvier 2009 (environ 95), seul l’indicateur de confiance allemand est

repassé au-dessus de 100 et atteint son plus haut niveau depuis 2005 en décembre 2010.

Italie-Espagne-Grèce : l’ensemble des indicateurs est en recul depuis le second semestre 2010. Il descend à son plus bas niveau

pour depuis 2005l a Grèce en février.

Les grandes zones

les doutes ne sont pas levés

Big three européens

seuls les Allemands ont le moral

Indicateur de confiance (100 = normal) Indicateur de confiance (100 = 2010)

85

90

95

100

105

janv-09 janv-10 janv-11

USA Japon Zone euro

Sources : OCDE (via Feri)

90

95

100

105

110

janv-09 janv-10 janv-11

Allemagne France Royaume-Uni

Sources : OCDE (via Feri) Zone

L’Europe du Sud

inquiétude générale

Pays-Bas / Belgique

Légèrement optimiste

Indicateur de confiance (100 = normal) Indicateur de confiance (100 = normal)

85

90

95

100

105

janv-09 janv-10 janv-11

Italie Espagne Grèce

Sources : OCDE (via Feri)

95

98

101

104

janv-09 janv-10 janv-11

Belgique Pays-Bas

Sources : OCDE (via Feri)

Page 10: Xerfi Previsis Mars 2011

10/34

1. Environnement économique et financier

1.6. BRIC

Des signaux annociateurs de décélération Le moral reste bon. Si les premières informations en provenance d’Inde sur le climat des affaires est un signe

précurseur de l’état d’esprit de l’ensemble des BRIC, alors le début d’année a été dynamique du côté des émergents. En

revanche, s’il faut regarder du côté du Brésil, un bémol doit être apporté. Toutefois, si la tendance est moins bonne du

côté du Brésil, le niveau (62) reste nettement au-dessus de la barre des 50 qui marque la frontière entre climat positif et

négatif. A noter également le début de quelques hésitations aux niveaux des consommateurs.

Points de repère

Brésil : après être descendu à un plus bas au 1er

trimestre 2009 (depuis 2005), le climat des affaires s’est restauré pour atteindre

un plus haut début 2010. Pour les ménages, la fin 2005 marque un plancher et le plus haut est réalisé en T3 2010.

Russie : depuis 2005, le creux survient au 1er

trimestre 2009 pour les ménages comme pour les entreprises.

Inde : sur les 5 dernières années, le sommet est atteint en T2 2007 (201,2) et le plancher en T2 2009 (93,8).

Chine : les pics pour les entreprises et les ménages (146 et 113) sont atteints à la mi-2007, le plus bas en T1 2009.

Brésil

les entreprises un peu plus hésitantes

Russie

confiance générale

Climat des affaires (50 = neutre), échelle de gauche Confiance des consommateurs (100 = neutre), échelle de droite

Climat de l’activité dans l’ind. manuf. (100 = neutre), échelle de gauche Confiance des consommateurs (0 = neutre), échelle de droite

40

50

60

70

mars-08 mars-09 mars-10 mars-11

120

135

150

165Entreprises (G)

Consommateurs (D)

Sources : CNI, FecomSP (données trimestrielle via Feri)

90

95

100

105

110

mars-08 mars-09 mars-10 mars-11

-45

-30

-15

0

15Entreprises (G) Consommateurs (D)

Sources : OCDE et FSS (données trimestrielle via Feri) Zone

Inde

euphorique

Chine

les ménages doutent pas les sociétés

Climat anticipé des affaires (100 = T2 1999) Climats des affaires et confiances des ménages (100 = neutre)

80

100

120

140

160

180

mars-08 mars-09 mars-10 mars-11

Sources : DuBrl (données trimestrielles via feri)

100

110

120

130

140

mars-08 mars-09 mars-10 mars-11

EntreprisesConsommateurs

Sources : NBSC et CEMAC (données trimestrielles via Feri)

Page 11: Xerfi Previsis Mars 2011

11/34

2. La situation des entreprises françaises

2.1. France : industrie manufacturière

L’industrie commence à coincer Premier coup d’arrêt en février. L’indicateur synthétique de conjoncture s’est replié de 2 points. Un recul à relativiser

puisque l’indicateur demeure 6 points au-dessus de sa moyenne. La situation semble plutôt saine. Mais en apparence

seulement. Car la violence inouïe de la crise modifie l’interprétation que l’on donne à ce type de chiffres. Le fait d’être

repassés au-dessus de la moyenne ne signifie pas que nous sommes revenus à la normalité. La production reste

inférieure de plus de 10% à son sommet de début 2008 et l’industrie française demeure particulièrement fragile.

Points de repère

Climat des affaires : depuis 1980, le minimum de la série survient en mars 2009 (70). L’optimum est de 126 (juin 2000)

Perspectives perso. de prod. : la moyenne de long terme est de 5 avec un minium de -31 début 2010 et un pic à 26 (mai 1976).

Production industrielle : le point haut est atteint en février 2008 (104,7). Avril 2009 marque le point le plus bas de la série (83,6).

Carnet de commandes globaux : depuis 1976, la moyenne s’établit à -17. Le creux de la série est en mars 2009 (-67).

Taux d’utilisation des capacités de production : la moyenne de long terme est de 85,45%. Juin 2009 est un plus bas historique.

Climat des affaires

coup d’arrêt à l’amélioration

Activité réelle et perspectives

la production va caler

Indice synthétique du climat des affaires (moyenne = 100) Perspectives d’activité (soldes d’opinion des industriels) en %, gauche Niveau de la production (100 = 2005), droite

60

70

80

90

100

110

120

févr-08 févr-09 févr-10 févr-11

Climat des affaires Moyenne de long terme

Sources : INSEE (données via Feri)

-45

-25

-5

15

35

févr-08 févr-09 févr-10 févr-11

80

87

94

101

108Perspectives - G Production - D

Sources: INSEE (données via Feri) Zone

Carnets de commandes globaux

1ère alerte sur les commandes

Taux d’utilisation des capacités de prod.

toujours trop bas

Niveaux des carnets de commandes globaux (soldes d’opinions, en %) Taux d’utilisation des capacités de production

-70

-50

-30

-10

10

févr-08 févr-09 févr-10 févr-11

Carnets globaux Moyenne de long terme

Sources : calculs Xerfi (données INSEE via Feri)

60

70

80

90

2007 2008 2009 2010 2011

TUC Moyenne de long terme

Sources : calculs Xerfi (données INSEE via Feri)

Page 12: Xerfi Previsis Mars 2011

12/34

2. La situation des entreprises françaises

2.2. Construction (bâtiment et travaux publics)

Début d’année encore difficile Le plus dur est passé mais la reprise sera lente. Sur les 12 derniers mois, le nombre de logements construits est

repassé au-dessus des 350 0000. Le mouvement est toutefois moins marqué pour les locaux professionnels, signe que

le retour à la normal n’est pas total. D’ailleurs, selon les entrepreneurs interrogés en février, le climat conjoncturel reste

mitigé. À 99, l’indicateur synthétique du climat des affaires se maintient à un niveau proche de sa moyenne de longue

période. La conjoncture dans les TP reste morose malgré un signe encourageant du côté des carnets de commandes.

Points de repère

Climat des affaires (bâtiment) : la crise de 2009 n’a pas été la pire. Le creux du climat des affaires survient en janvier 1993 (80).

Mises en chantier (MC) : la moyenne des MC de logements sur les 10 dernières années est de 385 453 avec un pic à plus de

465 000 en 2007. Les MC de locaux atteignent leur apogée en 2007 (42 millions de m²) et descendent à moins de 23 en 2010.

TP (carnets de commandes) : la moyenne de long terme est de -28 avec un sommet en juillet 2000 (40) et un creux en oct. 83.

TP (activité) : depuis 1974, la moyenne de l’activité passée est de -6, celle de l’activité prévue de -15.

Climat des affaires dans le bâtiment

légèrement en dessous de la moyenne

Bâtiment : mises en chantier

fin de la glissade

Indice synthétique du climat des affaires (100 = moyenne) Locaux professionnels (cumul 12 mois) en millions de m², gauche Logements (cumul 12 mois), en milliers, droite

85

95

105

115

févr-08 févr-09 févr-10 févr-11

Climat des affaires Moyenne de long terme

Sources : INSEE (données via Feri)

15

25

35

45

janv-08 janv-09 janv-10 janv-11

300

350

400

450

500Locaux professionnels - G Logements - D

Sources: calculs Xerfi (données SOeS vie Feri) Zone

Carnets de commandes dans les TP

encore un peu dégarnis

Activité dans les travaux publics

l’année commence mal

Jugements sur les carnets de commandes (soldes d’opinions, en %) Activité passée et prévue (soldes d’opinions, en %)

-70

-50

-30

-10

10

30

mars-08 mars-09 mars-10 mars-11

Carnets de commandes Moyenne de long terme

Sources : INSEE (données via Feri)

-60

-40

-20

0

20

mars-2008 mars-2009 mars-2010 mars-2011

Activité prévue Activité passée

Sources : INSEE (données via Feri)

Page 13: Xerfi Previsis Mars 2011

13/34

2. La situation des entreprises françaises

2.3. Services

L’activité est maussade L’écart se creuse entre les soldes d’opinions et l’activité réelle. D’après les chefs d’entreprise, la conjoncture

s’améliore encore en février. En hausse sur les 6 derniers mois, le climat des affaires s’établit à 104. De surcroit, les

dirigeants revoient légèrement à la hausse leurs anticipations d’activité donnant l’impression d’un nouvel élan dans les

services. Toutefois, les indicateurs réels de l’activité (chiffre d’affaires) suivent partiellement le mouvement, notamment

dans les services aux ménages dont le volume d’activité ne parvient pas à décoller depuis novembre 2008.

Points de repère

Climat des affaires : le plus bas historique est survenu en mars 2009 (69) et le plus haut (116) en avril 1989. La moyenne de 2010

ressort à 98.

Perspectives d’activité : la moyenne pour l’ensemble des services ressort à 4 et à 3,6 pour l’ensemble hors intérim.

Chiffre d’affaires (serv. ménages) : le CA a progressé d’environ 0,5% (estimation en volume) en 2010 après - 1% en 2009

Chiffre d’affaires (serv. entreprises) : le CA en valeur s’est élevé de 1,1% en 2010 (estimation) après -2% en 2009.

Climat des affaires

l’environnement s’améliore légèrement

Perspectives d’activité

à peine mieux

Indice synthétique du climat des affaires (100 = moyenne) Perspectives d’activité (soldes d’opinions), en %

60

70

80

90

100

110

févr-08 févr-09 févr-10 févr-11

Climat des affaires Moyenne de long terme

Sources : INSEE (données via Feri)

-30

-20

-10

0

10

20

févr-08 févr-09 févr-10 févr-11

Services (hors intérim) Services (ensemble)

Sources : INSEE (données via Feri) Zone

Chiffre d’affaires : services aux ménages

le volume d’activité reste amorphe

Chiffres d’affaires : serv. aux entreprises

le jeu de Yo-Yo continue

Chiffre d’affaires (100 = 2005) Chiffre d’affaires en valeur (100 = 2005)

94

98

102

106

110

nov-2007 nov-2008 nov-2009 nov-2010

Valeur Volume

Sources : INSEE (données via Feri)

112

114

116

118

120

nov-2007 nov-2008 nov-2009 nov-2010

Sources : INSEE (données via Feri)

Page 14: Xerfi Previsis Mars 2011

14/34

2. La situation des entreprises françaises

2.4. Commerce

Les ventes vont inéluctablement ralentir L’année 2011 commence mal. Les commerçants ne font pas preuve de beaucoup d’optimisme, après des soldes

décevantes. L’indicateur du climat des affaires (tout en restant au-dessus de sa moyenne) se replie traduisant le

manque d’entrain de l’activité, signe que les consommateurs ont mis le frein sur leurs dépenses. Les perspectives

demeurent hésitantes et tout converge vers la poursuite du ralentissement. D’ailleurs, les professionnels ne s’attendent

pas à autre chose et leurs intentions de commandes sont en baisse.

Points de repère

Climat des affaires : le point de décembre 2008 (-77) constitue le deuxième plus bas de la série. En moyenne en 2010, le climat

ressort à 103, soit au-dessus de la moyenne de long terme (100).

Perspectives d’activité : la moyenne pour l’ensemble est de -1 dont : commerce automobile (-7,7) et commerce de détail (*) (+5,2).

Chiffre d’affaires (commerce auto) : le CA a progressé d’environ 2,9% (estimation en valeur) en 2010 après -4,6% en 2009.

Chiffre d’affaires (commerce de détail) : le CA en valeur a progressé de 3,2% après avoir chuté de 4,6% l’année précédente.

Climat des affaires (ensemble)

baisse du moral

Perspectives d’activité (ensemble)

embellie passagère

Indice synthétique du climat des affaires (100 = moyenne) Evolution des ventes dans les 3 prochains mois (soldes d’opinions), en % / (*) hors carburants, hors pharmacie

70

80

90

100

110

févr-08 févr-09 févr-10 févr-11

Climat des affairesMoyenne de long terme

Source : INSEE (via Feri)

-80

-60

-40

-20

0

20

févr-08 févr-09 févr-10 févr-11

Com. auto.EnsembleComm. de détail (*)

Source : INSEE (via Feri) Zone

Chiffre d’affaires : commerce automobile

la prime à la casse a dopé la fin d’année

Chiffres d’affaires : commerce de détail

beaucoup d’hésitations

Chiffre d’affaires en valeur (base 100 = 2005) Chiffre d’affaires en valeur (base 100 = 2005)

95

100

105

110

115

nov-2007 nov-2008 nov-2009 nov-2010

Source : INSEE (via Feri)

103

105

107

109

111

113

nov-2007 nov-2008 nov-2009 nov-2010

Sources : INSEE (données via Feri)

Page 15: Xerfi Previsis Mars 2011

15/34

2. La situation des entreprises françaises

2.5. Salaires et coût du travail

Les salaires sont sous controle

La pression sur les salaires continue de s’accentuer. La hausse des salaires s’est installée sous la barre des 2% en

2010 et est tombée à 1,8% au troisième trimestre. C’est son plus bas niveau depuis 10 ans. Toutes les catégories de

salariés (des ouvriers aux cadres) et toutes les grandes branches d’activité sont concernées par le même mouvement.

Cette décélération n’empêche pas au coût du travail (salaire + charges) de s’alourdir de nouveau.

Points de repère

Salaire (ensemble) : la hausse moyenne en 2010 n’aura pas dépassé 1,8% après 2,2% en 2009. Sur les 10 dernières années, les

salaires ont progressé sur une base annuelle moyenne de 2,5%.

Salaire (par catégorie) : sur les 10 dernières années, le salaire des ouvriers a progressé de 2,7% l’an contre 2,5% pour les autres.

Salaire (par branche) : c’est dans le BTP que la hausse a été la plus rapide depuis 2000 (+3% l’an) contre 2,5% dans l’industrie et

2,4% dans le tertiaire.

Salaires

sous la barre des 2% de hausse

Salaires par catégorie

toutes les catégories sont concernées

Salaire mensuel de base – Ensemble des salariés (moyenne annuelle) Salaire mensuel de base (moyenne annuelle par catégories)

1,5%

2,0%

2,5%

3,0%

sept-07 sept-08 sept-09 sept-10

Sources : calculs Xerfi (données Dares)

1,5%

2,0%

2,5%

3,0%

3,5%

sept-07 sept-08 sept-09 sept-10

Ouvrier Prof. intermédiaires Cadres

Sources : calculs Xerfi (données Dares) Zone

Salaires par branche

ralentissement général

Coût du travail (salaire + charges)

poursuite de l’alourdissement

Salaire mensuel de base (moyenne annuelle par grandes branches) Indice du coût du travail (moyenne annuelle)

1,5%

2,0%

2,5%

3,0%

3,5%

sept-07 sept-08 sept-09 sept-10

Industrie BTP Tertiaire

Sources : calculs Xerfi (données Dares)

1%

2%

3%

4%

sept-07 sept-08 sept-09 sept-10

Sources : calculs Xerfi (données Dares)

Page 16: Xerfi Previsis Mars 2011

16/34

2. La situation des entreprises françaises

2.6. Coût des locaux

Le coût des locaux remonte légèrement La hausse du coût de la construction et des loyers reste modeste. L’indice du coût de la construction (ICC) s’établit

à 1 520 en T3 après 1 517 au trimestre précédent. En glissement annuel, il augmente de 1,2%, soit un rythme inférieur à

celui enregistré trois mois plus tôt. Sur la même période, l’indice des loyers commerciaux (ICL) s’établit à 102,4 et la

hausse sur un an devient supérieure à 1% ce qui n’était plus survenu depuis le 2ème

trimestre 2009. Les prix des travaux

d’entretien s’accroissent de leur côté de 0,3% par rapport au trimestre précédent et le glissement annuel ressort à 1,1%.

Points de repère

Indice du coût de la construction : le pic de l’ICC survient au 3ème

trimestre 2008 où il atteint la valeur de 1 594. La progression

cette année là est de 7,65%. Après une baisse de 2,9% en 2009, il devrait avoir progressé d’un peu moins de 1% en 2010.

IPEA : inférieures ou proches de 1%, les variations (en glissement annuel) actuelles de l’IPEA sont les plus basses enregistrées

depuis 2007.

ICL : après un bref passage en territoire négatif, les variations de l’ICL ont retrouvé leur tendance moyenne.

Indice du coût de la construction (ICC)

encore loin de son sommet

Indice du coût de la construction (ICC)

hausses contenues

ICC en niveau (00 = T4 1953) Glissement annuel de l’ICC

1 275

1 350

1 425

1 500

1 575

1 650

sept-07 sept-08 sept-09 sept-10

Sources : calculs Xerfi (données INSEE via Feri)

-6%

-3%

0%

3%

6%

9%

12%

sept-07 sept-08 sept-09 sept-10

Sources : calculs Xerfi (données INSEE via Feri) Zone

Prix des travaux d’entretien (IPEA)

faibles revalorisations

Indice des loyers commerciaux (ILC)

retour en territoire positif

Glissement annuel de l’IPEA Glissement annuel de l’ILC

0%

1%

2%

3%

4%

5%

sept-07 sept-08 sept-09 sept-10

Sources : calculs Xerfi (données SOeS)

-2%

0%

2%

4%

6%

sept-07 sept-08 sept-09 sept-10

Sources : calculs Xerfi (données SOeS via Feri)

Page 17: Xerfi Previsis Mars 2011

17/34

2. La situation des entreprises françaises

2.7. Situation financière des entreprises

Trésoreries toujours très confortables Les grandes entreprises ont des réserves. Selon la dernière enquête menée auprès des trésoriers des grandes

entreprises, la situation de la trésorerie d’exploitation des grandes entreprises est à un sommet : près de 16% la

considère comme très aisée. Ce sentiment est partagé par une grande majorité d’industriels : seulement 11% d’entre

eux éprouvent des difficultés de trésorerie. Dans le bâtiment, le mouvement est semblable et le jugement s’améliore en

début d’année.

Points de repère

Trésorerie d’exploitation des grandes entreprises : la moyenne depuis janvier 2009 est de -1,9%. Le maximum de la série est

atteint en février 2011 (+15,9%).

Trésorerie (industrie) : en moyenne dans l’industrie manufacturière, 12,1% des entreprises éprouvent des difficultés de trésorerie.

Trésorerie (par grande branche) : dans le bâtiment la moyenne de long terme de jugement sur la situation de la trésorerie ressort

à -7, celui des services à -10 et ceux du commerce (-14).

Trésorerie des grandes entreprises

nouveau record en février

Trésorerie (industrie)

peu d’industriels sont en difficulté

Solde d’opinions, cvs, en %, données mensuelles Solde d’opinions, cvs, en %, données trimestrielles,

-25

-15

-5

5

15

févr-09 févr-10 févr-11

Comment jugez-vous la situation de votre trésorerie d'exploitation, aisée,

normale ou difficile? Ecart de % entre les réponses

Source : AFTE-Coe-Rexecode

5

10

15

20

25

30

mars-09 mars-10 mars-11

Proportion d'entreprises qui éprouvent des difficultés de trésorerie (%)

Sources : INSEE (via Feri) Zone

Trésorerie (BTP, services et commerce)

nouvelle amélioration dans le BTP

Prix à la production (industrie)

les hausses sont proches de 5%

Jugement sur les trésoreries (soldes d’opinions, en %) Prix à la production (glissement annuel)

-40

-30

-20

-10

0

mars-09 mars-10 mars-11

BTP Services Commerce

Sources : INSEE (via Feri)

-10%

-7%

-4%

-1%

2%

5%

8%

janv-09 janv-10 janv-11

Sources : calculs Xerfi (données INSEE via Feri)

Page 18: Xerfi Previsis Mars 2011

18/34

2. La situation des entreprises françaises

2.8. Risque de défaillance

Nouvelle baisse du risque début 2011 Le risque d’ensemble diminue en début d’année. L’amélioration perceptible depuis la mi 2010 s’est poursuivie début

2011 et le risque est désormais proche de sa moyenne. La fin 2010 a été marquée par certaines disparités entre les

différentes grandes branches de l’économie. Le risque de défaillance continue de sensiblement diminuer dans l’industrie

et le commerce alors qu’il recommence à s’accroitre dans la construction et les services aux entreprises. La situation se

détériore à nouveau pour les agences immobilières après une nette amélioration durant 16 mois.

Points de repère

Risque de défaillance (ensemble) : de février 2008 à février 2009, le risque moyen a été de 60 avec un pic à 66 en mai 2010.

Risque de défaillance (grandes branches) : le risque moyen entre novembre 2007 et novembre 2009 a été de plus de 52 pour le

commerce, 68 pour l’industrie et les services aux entreprises et de 72 pour le BTP. Au-delà de 60, le risque de défaillance est

considéré comme élevé, au-delà de 80 comme très élevé.

Ensemble des entreprises

le risque diminue moins vite

Industrie et construction

fin d’année difficile pour le BTP

Note de risque de 1 à 100 (50 = moyenne de long terme du risque des entreprises)

Note de risque de 1 à 100 (50 = moyenne de long terme du risque des entreprises)

45

50

55

60

65

70

févr-08 févr-09 févr-10 févr-11

Moyenne de long terme

Source : Xerfi Risk

50

60

70

80

90

nov-07 nov-08 nov-09 nov-10

Industrie BTP

Source : Xerfi Risk Zone

Commerce et services aux entreprises

le commerce passe sous les 50

Focus : agences immobilières

Légère remontée en fin d’année

Note de risque de 1 à 100 (50 = moyenne de long terme du risque des entreprises)

Note de risque de 1 à 100 (50 = moyenne de long terme du risque des entreprises)

40

50

60

70

80

nov-07 nov-08 nov-09 nov-10

Commerce Serv. entreprises

Source : Xerfi Risk

10

20

30

40

50

60

70

80

nov-07 nov-08 nov-09 nov-10

Source : Xerfi Risk

Page 19: Xerfi Previsis Mars 2011

19/34

3. Ménages

3.1. Environnement économique et financier des ménages

Les menaces se précisent sur le pouvoir d’achat

L’inflation est proche de 2% depuis le début d’année. Les prix à la consommation se sont accrus de 1,8% en glissement annuel en janvier, un niveau proche mais en dessous de la cible visée par la Banque Centrale Européenne (2%). Toutefois certains prix augmentent rapidement, voire dérapent, à l’instar des produits pétroliers. Et la situation ne devrait pas s’améliorer à court terme. Outre l’impact direct sur le pouvoir d’achat, la remontée des prix sur plusieurs postes symboliques alimentent, avec le maintien d’un chômage élevé (9,7%), le sentiment de défiance des Français.

Points de repère

Pouvoir d’achat : la hausse du pouvoir d’achat a été de 2% en moyenne sur les dix dernières années. Avec 1% prévu cette année

2010 sera la plus mauvaise année après 2008.

Inflation : l’inflation moyenne depuis 2000 a été de 1,7%. En 2010, la hausse des prix a été de 1,7% après 0,3% en 2009.

IRL : la hausse a été de 1,4% l’an entre 2006 et 2010 avec un plus haut en 2008 (+2,5%) et un plus bas en 2009 à (0,9%).

Chômage : le taux de chômage a été en moyenne de 9,8% en 2010. Il était inférieur à 9% au début des années 2000.

Pouvoir d’achat

une fin d’année difficile

Inflation générale

de plus en plus proche de 2%

Pouvoir d’achat de l’ensemble des Français (moyenne annuelle) Glissement annuel de l’indice des prix à la consommation

0%

1%

2%

3%

4%

sept-07 sept-08 sept-09 sept-10

Sources : calculs Xerfi (données INSEE via Feri)

-1%

0%

1%

2%

3%

janv-09 janv-10 janv-11

Inflation Sous jacente

Objectif BCE

Sources : calculs Xerfi (données INSEE via Feri) Zone

Loyer (IRL)

se loger coûte plus cher

Chômage

aucune décrue en vue

Glissement annuel de l’IRL Taux de chômage en % de la population active

-1%

0%

1%

2%

3%

déc-06 déc-07 déc-08 déc-09 déc-10

Sources : calculs Xerfi (données INSEE via Feri)

7,5

8,5

9,5

10,5

déc-08 déc-09 déc-10

Source : Eurostat (via Feri)

Page 20: Xerfi Previsis Mars 2011

20/34

3. Ménages

3.2. La consommation des ménages

La consommation va rapidement décrocher Triste début d’année pour la consommation des ménages. Les dépenses ont reculé de 0,5% en janvier après 2 mois

de hausse. Le glissement annuel demeure positif à 2,4%. Cette évolution était attendue avec le recul prévisible des

achats d’automobiles avec la fin de la prime à la casse. Mais ce repli reflète aussi la fragilité de la conjoncture française

dans son ensemble. Les ménages ont perdu confiance : l’austérité, la crainte du chômage et le retour de l’inflation sur

des postes symboliques participeront d’un nouveau tassement de la consommation au cours des semaines à venir.

Points de repère

Consommation (ensemble) : les dépenses des ménages ont progressé de 3,1% (en volume) en 2010 après 2% en 2009.

Automobile : après une chute de 7,6% en 2008, la conso. d’auto a progressé de 7,9% en 2009 et est restée stable en 2010.

Textile-habillement : la consommation a progressé de 1,7% en 2010 après une baisse de 3,4% en 2009.

Equipement du logement : la hausse a dépassé une nouvelle fois les 10% en 2010 grâce à l’électronique grand public (+13%)

Conso. de produits manufacturés

baisse du niveau en janvier

Consommation automobile

l’après prime sera très difficile

Consommation en volume (éch. gauche), variation sur trois mois (éch. droite)

3 derniers mois / 3 mois précédents, consommation en volume

23

24

25

26

janv-09 janv-10 janv-11

-2%

0%

2%

4%Conso. (Mds €, cst) Conso. (T/T-1)

Sources : calculs Xerfi (données INSEE via Feri)

-20%

-10%

0%

10%

20%

janv-09 janv-10 janv-11

Sources : calculs Xerfi (données INSEE via Feri) Zone

Textile-habillement

temporairement mieux

Équipement du logement

la croissance restera molle

3 derniers mois / 3 mois précédents, consommation en volume 3 derniers mois / 3 mois précédents, consommation en volume

-4%

-2%

0%

2%

4%

6%

janv-09 janv-10 janv-11

Sources : calculs Xerfi (données INSEE via Feri)

-2%

0%

2%

4%

6%

janv-09 janv-10 janv-11

Sources : calculs Xerfi (données INSEE via Feri)

Page 21: Xerfi Previsis Mars 2011

21/34

4. Sigles, abréviations et acronymes

Sigles Signification Informations complémentaires

Eonia Euro OverNight Index Average Taux de rémunération des dépôts interbancaires pour la Zone

Euro avec une échéance de 1 jour.

Euribor EURo InterBank Offered Rate

L’Euribor correspond au taux auquel les dépôts interbancaires

en Euro sont offerts entre banques de premier plan, au sein de

la Zone Euro.

GSCI Goldman Sachs Commodity Index Panier de matières premières (pétrole, métaux communs,

métaux précieux, matières premières agricoles, etc.)

GSCI

Agriculture Goldman Sachs Commodity Index Agriculture

Panier de matières premières uniquement constitué de

matières premières agricoles.

ICC Indice du Coût de la Construction

L’ICC mesure chaque trimestre l'évolution des prix des

bâtiments neufs à usage principal d'habitation. Il s'agit du prix

TTC.

ILC Indice des Loyers Commerciaux

L’indice trimestriel des loyers commerciaux (ILC) remplace

progressivement l’ICC pour la révision des loyers

commerciaux. Il est composé à partir de l’indice des prix à la

consommation hors tabac et hors loyers (pour 50 %), l’ICC

(pour 25 %) et l’indice du chiffre d’affaires du commerce de

détail en valeur (pour 25 %).

IPEA Indice des Prix des travaux d’Entretien

et d’Amélioration

L’IPEA résulte d’une enquête destinée à établir des indices de

prix trimestriels couvrant les différentes activités nécessaires à

l’entretien et l’amélioration des logements. Ces indices sont

utilisés pour le suivi conjoncturel, l’indexation de contrats.

IRL Indice de Référence des Loyers

A partir du 1e janvier 2006, l’IRL s’est substitué à l’ICC comme

référence pour la révision des loyers en cours de bail dans le

parc locatif privé. Cet indice trimestriel s’établit comme la

moyenne, sur les douze derniers mois, de l’indice des prix à la

consommation hors tabac et hors loyers.

OAT Obligation Assimilable du Trésor Emprunt d’Etat émis pour une durée de 7 à 50 ans maximum.

SMB Salaire Mensuel de Base

Le salaire mensuel de base (SMB) correspond au salaire brut

avant déduction des cotisations sociales et avant versement

des prestations sociales. Il ne comprend ni les primes ni les

heures supplémentaires.

TUC Taux d’utilisation des capacités de production Indicateur de la plus ou moins forte sollicitation de l’appareil

productif.

Page 22: Xerfi Previsis Mars 2011

22/34

5. Cahier spécial prévisions internationales 2011 -2012

Allemagne : un top modèle à bout de souffle

La croissance mondiale hoquète

L’essoufflement de la croissance mondiale est inéluctable. L’an dernier, le PIB global avait accéléré sous l’effet du rebond

post-récession et de la santé insolente des pays émergents, Chine en tête. Las, la mécanique se grippe aujourd’hui. Les

économies avancées, Etats-Unis à part, ont sacrifié la relance sur l’autel de l’austérité. Les pays émergents souffrent, eux,

d’un mal plus insidieux : l’inflation qui déstabilise les populations et alimente les bulles (an janvier, les prix à la

consommation ont même grimpé de 4,9% en glissement annuel en Chine). Les uns pointeront du doigt l’inconséquence de

la politique monétaire américaine, en partie responsable de la flambée des cours des matières premières agricoles et

industrielles. Les autres souligneront le rôle des troubles géopolitiques, eux mêmes alimentés par la hausse du coût des

denrées alimentaire, dans l’envolée du pétrole. Dans ce cocktail potentiellement explosif, l’inévitable spéculation pourrait

bien servir d’étincelle si l’on n’y prend pas garde. Tout est donc réuni pour une année 2011 décevante. Hors aléa

géopolitique ou encore climatique, nous attendons une hausse du PIB mondial de 3,1% seulement cette année, après 4%

en 2010.

L’Allemagne : un parangon de vertu érigé en exemple

En Europe, comme ailleurs, l’horizon s’est singulièrement obscurci. Heureusement, nous dit-on, que nous avons encore un

modèle phare sur notre Vieux Continent : l’Allemagne. Cette Allemagne qui avait connu une croissance famélique au cours

des années 2000. Cette Allemagne dont le PIB avait chuté de 4,7% en 2009 tandis que le commerce mondial s’écroulait.

Mais cette Allemagne qui a su se redresser. Profitant du redémarrage des échanges internationaux, profitant de sa

frugalité passée, profitant aussi d’une politique économique efficace (merci le Kurtzarbeit !), l’activité s’est accrue de 3,5%

l’an dernier. Il n’en fallait pas plus pour que l’on décrète que ses voisins doivent suivre le même sillage. Vu de France, il est

vrai, les performances allemandes en matière de croissance peuvent faire pâlir d’envie, nous qui avons été limités à 1,5%

de croissance l’an passé et qui anticipons encore moins pour 2011.

Il est vrai que la puissance allemande à l’exportation est impressionnante. Notre voisin d’outre-Rhin, avec ses 80 millions

d’habitants est aujourd’hui le deuxième exportateur mondial, alors que nous Français pointons au cinquième rang.

Pourquoi une telle force de frappe ? La réussite du positionnement de la production allemande est incontestable. De

l’automobile à la machine outil, les produits made in Germany bénéficient d’une aura liée à leur qualité et à leur solidité. La

spécialisation dans les biens d’équipement explique également que l’Allemagne a mieux su tirer parti que d’autres de la

forte demande des économies émergentes. Ces dernières exportent des biens de consommation, mais pour ce faire elles

n’ont souvent d’autre choix que de se fournir auprès des industriels d’outre-Rhin. La comparaison avec la France est sans

appel : les Allemands exportent cinq fois plus que leurs homologues tricolores vers la Chine, ses 1,3 milliard d’habitants et

ses 9% de croissance annuels. Pour mémoire, à la fin des années 1990, ce rapport n’était que de 1 à 2…

Des avantages comparatifs soigneusement bâtis

Le fait est que toute la stratégie allemande de ces dix dernières années a été bâtie autour de la capture de parts de

marché auprès de ses voisins. Sa principale concurrente n’est pas la Chine, mais bien la France. Et notre principal déficit

n’est pas la Chine, mais l’Allemagne. Les hypothèses abondent pour expliquer le différentiel de compétitivité entre nos

deux économies. On fustige souvent une fiscalité punitive et le coût du travail de ce côté-ci de la frontière. Mais les chiffres

montrent que dans le secteur manufacturier, chaque heure travaillée coûte 33,16 euros en France, soit 20 centimes de

moins qu’en Allemagne. Là où le bât blesse, c’est que l’Hexagone bénéficiait bien d’un avantage en termes de coûts, mais

celui-ci s’est étiolé au cours de la dernière décennie. Il serait toutefois bien réducteur d’assimiler la formidable compétitivité

allemande à une meilleure gestion des coûts salariaux unitaires. Bien au contraire, l’Allemagne a su bâtir patiemment son

avantage comparatif en misant sur ses atouts structurels. Il y a son positionnement produit dans le haut de gamme, nous

l’avons dit, qui permet aux industriels d’outre-Rhin d’imposer leurs prix à leurs clients. Dans ce contexte, un euro fort est

bien plus un atout qu’un handicap. Mais il y a aussi le positionnement géographique de l’Allemagne. La proximité des pays

d’Europe centrale et européenne permet à nos voisins de décomposer finement leur chaîne de valeur en y délocalisant les

processus à forte intensité de main d’œuvre et à faible valeur ajoutée. Mais l’assemblage se fera toujours en Allemagne,

histoire de conserver ce label « Made in Germany » qui vaut son pesant d’or. On comprend dès lors mieux l’empressement

Page 23: Xerfi Previsis Mars 2011

23/34

de Mme Merkel de vider de toute sa substance une Union de la Méditerranée souhaitée par la France. Autant éviter, en

effet, que sa stratégie soit copiée de trop près…

La stratégie allemande : faire de ses faiblesses des forces

La stratégie allemande s’est aussi et surtout bâtie sur des faiblesses. Faiblesse du coût de la vie d’abord : les prix de

l’immobilier n’ont rien à voir entre Paris et Berlin… le pouvoir d’achat immobilier (c'est-à-dire le nombre de mètres carrés

qu’il est possible d’acquérir avec le salaire moyen dans la ville) est ainsi quatre fois plus élevé dans la capitale de la

République fédérale que dans la Ville Lumière. Et rien d’étonnant, non plus, à ce que le hard discount allemand ait vu le

jour outre-Rhin. Tout est bon pour éviter que les coûts ne dérapent et entachent la compétitivité. Faiblesse de la

démographie ensuite : depuis 8 ans la population allemande décline. Et 840 000 habitants en moins (comparé à une

hausse de 2,6 millions en France…), ce sont des dépenses d’éducation en moins, des dépenses futures de santé en

moins et des raisons de solliciter le contribuable en moins. Faiblesse de la présence militaire allemande enfin : pour des

raisons historiques et stratégiques, notre voisine consacre un demi point de PIB en moins que la France chaque année à la

défense. De fait, les dépenses par habitant qui y sont consacrées atteignaient 499 euros de ce côté-ci du Rhin en 2009,

contre 356 euros en Allemagne. Là encore, nul besoin d’augmenter la charge de l’imposition et de risquer de nuire à la

force de frappe de la Deutschland AG.

Le modèle se heurte à sa dépendance vis-à-vis de voisins souffreteux

Le problème, c’est que toute stratégie basée sur des faiblesses a des failles. Et, pour 2011, cette faille pourrait justement

venir de la faiblesse de la croissance de ses voisines. Nous avons beau nous émerveiller de la dynamique des ventes

allemandes au grand large, sur période récente 48,5% des exportations allemandes avaient pour débouché la zone euro et

le Royaume-Uni. Or, l’austérité assumée dans ces pays, et encouragée par la classe politique outre-Rhin, va forcément

pénaliser la demande sur le Vieux Continent. Au Royaume-Uni d’abord où les coupes dans les dépenses publiques et la

hausse de la TVA sapent le moral et le portefeuille des consommateurs. En Espagne ensuite, où plus d’un actif sur cinq

est au chômage et où on scrute avec nervosité chaque mouvement des marchés autour de la dette souveraine. En France

enfin où la résistance de la consommation commence à se fissurer avec l’épuisement des mesures de relance. Résultat :

la croissance outre-Rhin n’atteindra « que » 2% cette année.

C’est le prix à payer pour l’Allemagne d’avoir construit un modèle d’une efficacité remarquable lorsque le commerce

international s’envole, mais qui s’épuise dès lors que la demande mondiale s’affaiblit. En particulier lorsque elle provient de

ses partenaires – et de ses concurrents – les plus proches.

Points de repère

PIB mondial (volume) : entre 2000 et 2010, le PIB mondial s’est élevé de près de 32% en volume soit au rythme de 3% l’an.

PIB par zone (volume) : la croissance de l’Asie émergente entre 2000 et 2010 s’est réalisée sur une base annuelle moyenne de

7,6% contre 1,9% pour les Etats-Unis et de 1,4% pour la Zone euro.

Zone

Croissance mondiale

régime de croisière autour de 3%

Croissance par zone

décrochage même en Asie

Variation du PIB en volume Variation du PIB en volume

4,3%

2,0%

4,0%3,1% 3,0%

-1,8%-3%

0%

3%

6%

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Sources : calculs et prévisions Xerfi (données nationales via Feri)

-6%

-3%

0%

3%

6%

9%

12%

2007 2008 2009 2010 2011 2012

USA Zone euro Asie (hors Japon)

Sources : calculs et prévisions Xerfi (données nationales via Feri)

Page 24: Xerfi Previsis Mars 2011

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5. Cahier spécial : prévisions internationales 2011 - 2012

5.1. Etats-Unis

Les perspectives se détériorent La croissance va être freinée par la faiblesse de la consommation. Les ménages américains vont subir de plein fouet l’arrêt des mesures de stimulation (baisse des impôts, allongement de la durée de l’indemnisation chômage, etc.). En d’autres termes, les fondamentaux vont reprendre le dessus. Or, c’est une reprise molle du marché du travail, de maigres revalorisations salariales, le maintien d’un chômage élevé (par rapport aux standards historiques) et un effet richesse immobilier toujours malmené qui attend les Américains aux cours des prochains trimestres. Quant au moteur extérieur, s’il bénéficie de la faiblesse du dollar, il sera freiné par le ralentissement de la demande mondiale. Points de repère

PIB (volume) : sur la décennie 2000, le PIB s’est élevé de 22,9%, soit au rythme de 1,9% par an en moyenne.

Consommation (volume) : entre 2000 et 2010, les dépenses des ménages ont augmenté de 28,7%, soit au rythme de 2,3% par

an.

Décomposition du PIB (2010) : conso. ménages (70%), public (19%), investissement (13%), extérieur (-3%), stocks (1%).

Inflation et chômage : entre 2000 et 2010, les prix ont progressé de 2,5% par an. Le taux de chômage a été de 5,9%.

Croissance : évolution du PIB

la croissance s’essouffle

Inflation

l’inflation repart

Variation annuelle du PIB en volume Glissement annuel

1,9%

0,0%

2,9%

2,1% 1,9%

-2,6%-3%

-2%

-1%

0%

1%

2%

3%

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Sources : prévisions Xerfi (données BEA via Feri)

-2%

-1%

0%

1%

2%

3%

janv-09 janv-10 janv-11

Inflation générale Sous-jacent

Sources : calculs Xerfi (données BLS via Feri) Zone

Chômage de longue durée

le chômage de longue durée s’installe

Consommation des ménages

proche de 2%, pas plus

Nombre de personnes au chômage depuis 27 semaines et plus Moyenne sur les 3 derniers mois (millier de personnes)

Variation annuelle de la consommation des ménages en volume

2 000

3 000

4 000

5 000

6 000

7 000

janv-09 janv-10 janv-11

Sources : calculs Xerfi (données BLS via Feri)

2,4%

-0,3%

-1,2%

1,8% 2,0% 1,8%

-2%

-1%

0%

1%

2%

3%

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Sources : calculs Xerfi (données BEA via Feri)

Page 25: Xerfi Previsis Mars 2011

25/34

5. Cahier spécial : prévisions internationales 2011 - 2012

5.2. Chine

L’inflation menace la croissance Le modèle de croissance chinois est-il en train de changer ? La volonté est de recentrer la croissance sur la demande intérieure pour devenir moins dépendant de l'extérieur. Et, les chiffres de la consommation (qui progresse à vive allure) sont souvent mis en avant. C'est oublier que les autres composantes, dont les exportations, évoluent aussi vite, voire plus. A court terme, la Chine ne peut pas se passer de l’étranger dont le flux de commandes va se tarir. L'inflation (alimentaire notamment) est redevenue préoccupante. Pas d'autres solutions pour les autorités que d'élever les salaires, quitte à faire entrer l’économie dans une spirale prix-salaires pour éviter l’émergence de conflits sociaux. Points de repère

PIB (volume) : sur la décennie 2000, le PIB s’est élevé de 192,3%, soit au rythme de 10,2% par an en moyenne.

Consommation (volume) : entre 2000 et 2010, les dép. des ménages ont augmenté de 119,6% soit au rythme de 7,4% par an.

Décomposition du PIB (2010) : conso. ménages (36%), public (15%), investissement (42%), extérieur (12%), stocks (0%), erreurs

et omissions (-5%)

Inflation et chômage : entre 2000 et 2010, les prix ont progressé de 2% par an. Le taux de chômage a été de 4%.

Croissance : évolution du PIB

accélération terminée

Inflation

l’inflation alimentaire dope l’ensemble

Variation annuelle du PIB en volume Glissement annuel

14,2%

9,6%9,1%

10,3%9,5%

9,0%

6%

9%

12%

15%

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Sources : prévisions Xerfi (données NBSC via Feri)

-3%

0%

3%

6%

9%

12%

janv-09 janv-10 janv-11

Inflation générale Alimentation

Sources : calculs Xerfi (données NBSC via Feri) Zone

Commerce extérieur

les excédents se réduisent

Consommation des ménages

ralentissement progressif en vue

Solde du commerce extérieur (milliard de dollars, échelle de gauche) Exportations (milliard de dollars, échelle de droite )

Variation annuelle de la consommation des ménages en volume

-10

0

10

20

30

40

janv-09 janv-10 janv-11

10

40

70

100

130

160Solde commercial Exportations

Sources : calculs Xerfi (données CC via Feri)

8,9%

7,0%

8,5%8,8%

8,5%8,2%

6%

8%

10%

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Sources : calculs Xerfi (données NBSC via Feri)

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5. Cahier spécial : prévisions internationales 2011 - 2012

5.3. Japon

Les années 2011 et 2012 seront encore décevantes La reprise s’essouffle déjà au Japon. L’économie japonaise a signé l’une des plus belles performances des économies avancées en 2010. Cette « prouesse » ne peut cependant s’apprécier qu’à la lumière d’une récession historique l’année précédente. Surtout, elle ne doit pas masquer un 4

ème trimestre difficile qui hypothèque déjà le résultat

à attendre en 2011. Très dépendante de son commerce extérieur, l’Archipel va souffrir du ralentissement du commerce mondial. Surtout, la consommation des ménages (sous perfusion de plans gouvernementaux jusque là), affaiblie par les évolutions démographiques, sera freinée par les maigres hausses des salaires et ne pourra pas prendre le relais.

Points de repère

PIB (volume) : sur la décennie 2000, le PIB s’est élevé de 10,3%, soit au rythme de 0,9% par an en moyenne.

Consommation (volume) : entre 2000 et 2010, les dépenses des ménages ont augmenté de 9,4% soit au rythme de 0,8% par an.

Décomposition du PIB (2010) : conso. ménages (57%), public (19%), investissement (20%), extérieur (5%), stocks (0%).

Inflation et chômage : entre 2000 et 2010, les prix ont diminué de 0,3% par an. Le taux de chômage a été de 4,7%.

Croissance : évolution du PIB

la croissance restera bloquée sous 2%

Inflation

pressions déflationnistes

Variation annuelle du PIB en volume Glissement annuel

2,3%

-1,2%

4,0%

1,3%1,8%

-6,3%-7%

-4%

-1%

2%

5%

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Sources : prévisions Xerfi (données ESRI via Feri)

-3%

-2%

-1%

0%

1%

janv-09 janv-10 janv-11

Inflation générale Sous-jacent

Sources : calculs Xerfi (données JSB via Feri) Zone

Commerce extérieur

les exportations plafonnent

Consommation

un moteur très fragile

Solde du commerce extérieur (milliard de yens, échelle de gauche) Exportations (milliard de yens, échelle de droite )

Variation annuelle de la consommation des ménages en volume

-600

-300

0

300

600

900

janv-09 janv-10 janv-11

3 500

4 000

4 500

5 000

5 500

6 000Solde commercial Exportations

Sources : calculs Xerfi (données JMoF via Feri)

1,6%

-0,7%

-2,0%

1,9%

0,5%

1,3%

-3%

-2%

-1%

0%

1%

2%

3%

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Sources : calculs Xerfi (données ESRI via Feri)

Page 27: Xerfi Previsis Mars 2011

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5. Cahier spécial : prévisions internationales 2011 - 2012

5.4. Allemagne

L’Allemagne va souffrir des difficultés de ses voisins Le moteur extérieur va ralentir d’ici 2012. L’Allemagne va devoir affronter une baisse de régime de sa demande externe. Ses principaux partenaires européens (48,5% des expéditions allemandes sont en direction de l’UEM et du Royaume-Uni) sont sous l’impact d’une cure d’austérité généralisée ce qui limite leurs demandes adressées à l’extérieur. La montée en puissance de la consommation, bien que notable, ne sera pas assez forte pour la compenser. De surcroit, après une franche accélération, les dépenses d’équipement devraient progresser plus mollement. Les dépenses publiques sont sous étroite surveillance : 80 milliards d’euros d’économies à partir de 2011 étalés sur 4 ans.

Points de repère

PIB (volume) : sur la décennie 2000, le PIB s’est élevé de 12,6%, soit au rythme de 1,1% par an en moyenne.

Consommation (volume) : entre 2000 et 2010, les dépenses des ménages ont augmenté de 6,2% soit au rythme de 0,5% par an.

Décomposition du PIB (2010) : conso. ménages (56%), public (20%), investissement (20%), extérieur (5%), stocks (-1%).

Inflation et chômage : entre 2000 et 2010, les prix ont progressé de 1,5% par an. Le taux de chômage a été de 8,5%.

Croissance : évolution du PIB

baisse par pallier de la croissance

Inflation

au plus haut depuis deux ans

Variation annuelle du PIB en volume Glissement annuel

2,8%

0,7%

3,6%

2,0%1,4%

-4,7%-6%

-4%

-2%

0%

2%

4%

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Sources : prévisions Xerfi (données Bbk via Feri)

-0,5%

0,0%

0,5%

1,0%

1,5%

2,0%

janv-09 janv-10 janv-11

Inflation générale Sous-jacent

Sources : calculs Xerfi (données Bbk et Eurostat via Feri) Zone

Confiance des chefs d’entreprise

moral en acier

Commerce extérieur

le moteur extérieur va ralentir

IFO (industrie manufacturière, BTP, commerce) : indice 100 = 2000 Contribution annuelle du commerce extérieur à la croissance du PIB

75

85

95

105

115

janv-09 janv-10 janv-11

Moy. de long terme

Sources : calculs Xerfi (données IFO via Feri)

1,6%

-0,2%

-3,2%

1,1% 1,3%0,7%

-4%

-2%

0%

2%

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Sources : calculs Xerfi (données Bbk via Feri)

Page 28: Xerfi Previsis Mars 2011

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5. Cahier spécial : prévisions internationales 2011 - 2012

5.5. Royaume-Uni

Tout va mal Encore deux années difficiles en 2011 et 2012. Hausse de la TVA, gel des salaires dans la fonction publique, inflation à 4%, taux de chômage à 8%, etc. l’environnement n’est pas facile pour les consommateurs. Or, les dépenses des ménages ont assuré l’essentiel de la croissance britannique au cours des dernières années. Sans leurs soutiens, les perspectives de croissance au Royaume-Uni sont obligatoirement faibles. Certes, le commerce extérieur va jouer un rôle plus important à la formation du PIB, mais il ne peut pas totalement se substituer à la consommation. A cela s’ajoute des dépenses publiques mises en coupes réglées pour diminuer dès 2011 le déficit public de 2 points.

Points de repère

PIB (volume) : sur la décennie 2000, le PIB s’est élevé de 19,6%, soit au rythme de 1,6% par an en moyenne.

Consommation (volume) : entre 2000 et 2010, les dépenses des ménages ont augmenté de 23,9% soit au rythme de 2% par an.

Décomposition du PIB (2010) : conso. ménages (65%), public (23%), investissement (15%), extérieur (-3%), stocks (0%).

Inflation et chômage : entre 2000 et 2010, les prix ont progressé de 2% par an. Le taux de chômage a été de 5,7%.

Croissance : évolution du PIB

la croissance ne redémarre pas

Inflation

la hausse des prix est préoccupante

Variation annuelle du PIB en volume Glissement annuel

2,7%

-0,1%

1,4%0,8%

1,4%

-4,8%-6%

-4%

-2%

0%

2%

4%

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Sources : prévisions Xerfi (données ONS via Feri)

1%

2%

3%

4%

janv-09 janv-10 janv-11

Inflation générale Sous-jacent

Sources : calculs Xerfi (données Eurostat via Feri) Zone

Commerce de détail

les volumes vendus stagnent

Consommation

les Anglais vont se serrer la ceinture

Indice des ventes (100 = 2006), moyenne sur les 3 derniers mois Variation annuelle de la consommation des ménages en volume

104

107

110

113

116

janv-09 janv-10 janv-11

Volume Valeur

Sources : calculs Xerfi (données ONS via Feri)

2,2%

0,4%

-3,2%

0,9%

-0,4%

1,2%

-4%

-2%

0%

2%

4%

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Sources : calculs Xerfi (données ONS via Feri)

Page 29: Xerfi Previsis Mars 2011

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5. Cahier spécial : prévisions internationales 2011 - 2012

5.6. Italie

En panne La croissance restera collée autour de 1%. Paradoxalement, pour un pays soumis à une dure cure d'austérité, la demande domestique privée sera cette année (comme en 2010) l'un des principaux artisans de la croissance. C’est un moteur poussif, mais il pousse dans le bon sens. Cette « exception » italienne s'explique en partie par la faiblesse de l'endettement du secteur privé (les entreprises comme les ménages). Une partie du succès de 2010 est liée aussi aux aides versés aux ménages (pour l’achat d’automobiles mais pas seulement) dont les enveloppes ont été vidées. Aucune franche accélération n’est donc à attendre dans un contexte marqué par des prix en hausse et un chômage élevé.

Points de repère

PIB (volume) : sur la décennie 2000, le PIB s’est élevé de 6,3%, soit au rythme de 0,6% par an en moyenne.

Consommation (volume) : entre 2000 et 2010, les dépenses des ménages ont augmenté de 6,7% soit au rythme de 0,6% par an.

Décomposition du PIB (2010) : conso. ménages (61%), public (21%), investissement (20%), extérieur (-2%), stocks (0%).

Inflation et chômage : entre 2000 et 2010, les prix ont progressé de 2,2% par an. Le taux de chômage a été de 8%.

Croissance : évolution du PIB

la croissance stagne à bas niveau

Inflation

la hausse des prix reste raisonnable

Variation annuelle du PIB en volume Glissement annuel

1,4%

-1,3%

1,1% 0,8% 1,0%

-5,1%-6%

-4%

-2%

0%

2%

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Sources : prévisions Xerfi (données Istat via Feri)

0,0%

0,5%

1,0%

1,5%

2,0%

2,5%

janv-09 janv-10 janv-11

Inflation générale Sous-jacent

Sources : calculs Xerfi (données Istat et Eurostat via Feri) Zone

Commerce extérieur

très déficitaire malgré les exports

Consommation

amélioration poussive

Solde du commerce extérieur (milliard d’euros, échelle de gauche) Exportations (milliard d’euros, échelle de droite )

Variation annuelle de la consommation des ménages en volume

-5

-4

-3

-2

-1

0

déc-08 déc-09 déc-10

20

22

24

26

28

30Solde commercial Exportations

Sources : calculs Xerfi (données Istat via Feri)

1,1%

-0,8%

0,7% 0,8%

1,3%

-1,8%-2%

-1%

0%

1%

2%

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Sources : calculs Xerfi (données Istat via Feri)

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5. Cahier spécial : prévisions internationales 2011 - 2012

5.7. Espagne

La sortie de crise sera longue L'économie espagnole se remet doucement d'une récession historique. Trimestre après trimestre, la croissance s'est installée mais la reprise sera lente face à l'ampleur du choc subi par l'économie. C'est de l'extérieur que l'économie ibérique va tirer l'essentiel de sa progression future. L'écrasement de la demande domestique (cure d'austérité oblige) limite mécaniquement les importations alors que les efforts faits par les Espagnols en matière de salaire ont entrainé une baisse des coûts salariaux unitaires et redonné de la compétitivité aux entreprises. Un rayon de soleil : le tourisme qui a souffert de la concurrence avec les pays du sud de la Méditerranée va retrouver des couleurs.

Points de repère

PIB (volume) : sur la décennie 2000, le PIB s’est élevé de 28,9%, soit au rythme de 2,3% par an en moyenne.

Consommation (volume) : entre 2000 et 2010, les dépenses des ménages ont augmenté de 29,1%, soit au rythme de 2,3% par

an.

Décomposition du PIB (2010) : conso. ménages (60%), public (22%), investissement (23%), extérieur (-4%), stocks (0%).

Inflation et chômage : entre 2000 et 2010, les prix ont progressé de 2,9% par an. Le taux de chômage a été de 11,8%.

Croissance : évolution du PIB

retour timide en territoire positif

Inflation

la barre des 3% est atteinte

Variation annuelle du PIB en volume Glissement annuel

3,6%

0,9%

-0,2%

0,5%1,1%

-3,7%-4%

-2%

0%

2%

4%

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Sources : prévisions Xerfi (données INE via Feri)

-2%

0%

2%

4%

janv-09 janv-10 janv-11

Inflation générale Sous-jacent

Sources : calculs Xerfi (données INE et Eurostat via Feri) Zone

Chômage

20% des Espagnols sans emploi

Consommation

bloquée pour de longs mois

Taux de chômage (% de la population active) Variation annuelle de la consommation des ménages en volume

13

15

17

19

21

déc-08 déc-09 déc-10

Sources : calculs Xerfi (données Eurostat via Feri)

3,7%

-0,6%

1,0%

-0,7%

0,7%

-4,3%-5%

-3%

-1%

1%

3%

5%

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Sources : calculs Xerfi (données INE via Feri)

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5. Cahier spécial : prévisions internationales 2011 - 2012

5.8. Brésil

Taux de croissance divisée par deux Retour sur terre pour l’économie brésilienne. La croissance devrait fléchir avec la disparition des effets de base (en partie à l'origine de la performance de 2010), le ralentissement du commerce mondial et les premiers effets du resserrement de la politique monétaire. A cela s'ajoute l’impact de l'inflation sur le pouvoir d'achat. L'accélération de la demande intérieure s'est accompagnée d'une remontée des prix. A 6% en janvier, elle se situe sur la partie supérieure de la cible de la Banque centrale (+/-2% autour de 4,5%) et a conduit les autorités à durcir leur politique monétaire avec un taux d'intérêt directeur graduellement relevé en partant d'un point bas à 8,75% en mars 2010 à 11,25% en janvier.

Points de repère

PIB (volume) : sur la décennie 2000, le PIB s’est élevé de 47,9%, soit au rythme de 3,6% par an en moyenne.

Consommation (volume) : entre 2000 et 2010, les dépenses des ménages ont augmenté de 50,1% soit au rythme de 3,8% par an.

Décomposition du PIB (2010) : conso. ménages (65%), public (19%), investissement (20%), extérieur (-1%), stocks (-2%).

Inflation et chômage : entre 2000 et 2010, les prix ont progressé de 6,7% par an. Entre 2002 et 2010, le taux de chômage a été de

9,7%.

Croissance : évolution du PIB

moins de croissance en 2011-2012

Inflation

retour à des sommets

Variation annuelle du PIB en volume Glissement annuel

6,1%5,2%

7,3%

3,4% 3,5%

-0,6%-1%

1%

3%

5%

7%

9%

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Sources : prévisions Xerfi (données IBGE via Feri)

4,0%

4,5%

5,0%

5,5%

6,0%

janv-09 janv-10 janv-11

Sources : calculs Xerfi (données IBGE via Feri) Zone

Taux directeur de la Banque centrale

durcissement de la pol. monétaire

Consommation

un peu moins soutenue

Taux directeur : SELIC Variation annuelle de la consommation des ménages en volume

8,5

9,5

10,5

11,5

12,5

13,5

janv-09 janv-10 janv-11

Sources : calculs Xerfi (données BCB via Feri)

6,1%5,7%

6,3%

4,2% 4,0%4,2%

0%

2%

4%

6%

8%

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Sources : calculs Xerfi (données IBGE via Feri)

Page 32: Xerfi Previsis Mars 2011

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5. Cahier spécial : prévisions internationales 2011 - 2012

5.9. Inde

Toujours sur un rythme de croissance élevé L’expansion indienne se poursuit. Certes, l’année 2010 a été exceptionnelle et a bénéficié à la fois d’un effet de base positif, de l’impulsion donnée par l’organisation des Jeux du Commonwealth, des mesures gouvernementales de soutien et d’une météo favorable. Autant de facteurs aléatoires ou en voie d’extinction. Toutefois, les ressorts internes du pays sont suffisamment solides (vaste marché intérieur en progression rapide avec l’apparition d’une classe moyenne) pour envisager deux nouvelles années de forte de croissance. Seul bémol, l’inflation se rapproche à nouveau de 10% et la RBI a durci sa politique monétaire depuis près d’un an (les taux d’intérêt réels demeurent néanmoins négatifs).

Points de repère

PIB (volume) : sur la décennie 2000, le PIB s’est élevé de 114,2%, soit au rythme de 7,2% par an en moyenne.

Consommation (volume) : entre 2000 et 2010, les dépenses des ménages ont augmenté de 97%, soit au rythme de 6,4% par an.

Décomposition du PIB (2010) : conso. ménages (58%), public (12%), investissement (34%), extérieur (-6%), stocks (2%).

Inflation et chômage : entre 2000 et 2010, les prix ont progressé de 6,1% par an. Le taux de chômage a été de 9,6%.

Croissance : évolution du PIB

ralentissement en douceur

Inflation

à nouveau proche de 10%

Variation annuelle du PIB en volume Glissement annuel

9,9%

6,4%

9,8%9,0%

8,5%

5,7%

4%

6%

8%

10%

12%

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Sources : prévisions Xerfi (données CSOI via Feri)

5%

10%

15%

20%

janv-09 janv-10 janv-11

Sources : calculs Xerfi (données RBI via Feri) Zone

Taux directeur de la Banque centrale

relèvement progressif des taux

Consommation

le dynamisme ne se dément pas

Taux de prises en pension Variation annuelle de la consommation des ménages en volume

4,5

5,0

5,5

6,0

6,5

janv-09 janv-10 janv-11

Sources : calculs Xerfi (données RBI via Feri)

9,2%

8,2% 8,2%7,9%

7,5%

4,9%

4%

6%

8%

10%

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Sources : calculs Xerfi (données CSOI via Feri)

Page 33: Xerfi Previsis Mars 2011

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5. Cahier spécial : prévisions internationales 2011 - 2012

5.10. Russie

Divine surprise pétrolière La Russie profite de l’envolée du pétrole. C’est une faiblesse : faible compétitivité du secteur industriel et forte dépendance au secteur de l’énergie. Aujourd’hui c’est un atout. L’économie russe profite en effet pleinement de la flambée actuelle du prix du baril et sa croissance est repartie. L’inflation générale, en hausse de près de 9% en début d’année, a toutefois contraint la Banque centrale à réaliser un 1

er resserrement de sa politique monétaire qui était restée

inchangée depuis mai 2010, à 7,75% pour passer à 8% en février : les taux d’intérêt réels restent négatifs. Malgré les hausses de salaires, le pouvoir d’achat sera attaqué par l’inflation générale et limitera la consommation des ménages.

Points de repère

PIB (en volume) : sur la décennie 2000, le PIB s’est élevé de 74,7%, soit au rythme de 5,2% par an en moyenne.

Consommation (en volume) : entre 2000 et 2010, les dép. des ménages ont augmenté de 133,2% soit au rythme de 8% par an.

Décomposition du PIB (2010) : conso. ménages (64%), public (15%), investissement (23%), extérieur (0%), stocks (-3%).

Inflation et chômage : entre 2000 et 2010, les prix ont progressé de 13,2% par an. Le taux de chômage a été de 8%.

Croissance : évolution du PIB

stabilisation autour de 4%

Inflation

désormais proche de 10%

Variation annuelle du PIB en volume Glissement annuel

8,5%

5,2%3,9% 4,3% 4,0%

-7,9%-10%

-5%

0%

5%

10%

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Sources : prévisions Xerfi (données SCoS via Feri)

4%

7%

10%

13%

16%

déc-08 déc-09 déc-10

Inflation générale Sous-jacent

Sources : calculs Xerfi (données OCDE via Feri) Zone

Taux directeur de la Banque centrale

1er tour de vis en février

Consommation

soutenue mais croissance stable

Taux de refinancement Variation annuelle de la consommation des ménages en volume

5

7

9

11

13

févr-09 févr-10 févr-11

Sources : calculs Xerfi (données CBR via Feri)

14,2%10,7%

4,9%3,4% 3,5%

-7,6%-10%

-5%

0%

5%

10%

15%

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Sources : calculs Xerfi (données SCoS via Feri)

Page 34: Xerfi Previsis Mars 2011

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