word 2010 : exercice sur les sauts de section

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La Pomme de terre a pomme de terre est ori- ginaire des Andes où elle a été domestiquée et culti- vée depuis le hui- tième millénaire avant notre ère ; les agriculteurs andins avaient créé de très nombreuses varié- tés. La première description connue date de 1533, que l'on doit à Pedro de Cieza de León dans sa Chronique du Pé- rou. Introduite en Espagne en 1534, elle est cultivée par des moines de Sé- ville en 1573 pour nourrir des personnes malades, également sous le nom de pa- pa. En deux siècles, la pomme de terre va conquérir l'Europe : d'abord en Espagne où elle prendra le nom de patata (sous l’influence de batata, patate douce et le mot papa ayant vraisemblablement entraîné une confusion avec le mot Papa dé- signant le Pape), puis l'Italie tara- touffli (petite truffe), l'Irlande potato, l'Allemagne puis la France. Elle est introduite en France vers 1540 et cultivée à Saint-Alban-d'Ay (il s'agissait là de la variété dite « Truffole »). Elle est figurée pour la première fois par Gaspard Bauhin dans Pinax Theatri Botanici de 1596. lle est décrite en 1600 par Olivier de Serres, qui la nomme cartoufle (à relier à l'allemand Kartoffel) et déclare à son sujet : « Cet arbuste dit cartoufle porte fruict de mesme nom, sem- blable a truffes. » Tandis qu'en Italie, Allemagne, Pologne et Russie on mangeait déjà la pomme de terre, en France elle ne fut utilisée que pour nourrir le bétail pendant plus de deux siècles. Les Anglais avaient de leur côté découvert le tuber- cule en 1586, au retour d'une cam- pagne contre les Espagnols dans l'actuelle Colombie. Propagée aussi bien par les Anglais que par les Es- pagnols, la pomme de terre gagne le reste de l'Europe, et les nombreuses disettes du XVIIIe siècle vont encou- rager sa consommation par les Eu- ropéens, l'Allemagne figurant au rang des précurseurs. oncernant la France, en 1757 elle fut cultivée en Bretagne, alors en période de disette, dans la région de Rennes par Louis René de Caradeuc de La Chalotais, bientôt suivi dans le Léon par monseigneur de la Marche, surnommé « l'évêque des patates ». Jean-François Mustel, agronome rouennais (auteur d’un Mémoire sur les pommes de terre et sur le pain économique), encourage sa cul- ture en Normandie : en 1766 on cultive la pomme de terre à Alençon, à Lisieux et dans la baie du Mont Saint-Michel lus d'un siècle avant Parmentier, grâce à Jean Bauhin (1541-1612) et frère de Gaspard Bauhin, directeur des « Grands-Jardin » de Montbéliard, la patate était consommée pour pallier la famine qui sévissait dans le Comté de Montbéliard indépendant et devenu français en 1793. L E C P

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Méthode imagée pour se familiariser avec les sauts de section

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La Pomme de terre

a pomme de

terre est ori-

ginaire des

Andes où elle a été

domestiquée et culti-

vée depuis le hui-

tième millénaire

avant notre ère ; les

agriculteurs andins

avaient créé de très

nombreuses varié-

tés. La première

description connue

date de 1533, que

l'on doit à Pedro de

Cieza de León dans

sa Chronique du Pé-

rou. Introduite en

Espagne en 1534,

elle est cultivée par

des moines de Sé-

ville en 1573 pour

nourrir des personnes malades,

également sous le nom de pa-

pa. En deux siècles, la pomme

de terre va conquérir l'Europe :

d'abord en Espagne où elle

prendra le nom de patata (sous

l’influence de batata, patate

douce et le mot papa ayant

vraisemblablement entraîné

une confusion avec

le mot Papa dé-

signant le Pape),

puis l'Italie tara-

touffli (petite

truffe), l'Irlande

potato, l'Allemagne puis la

France. Elle est introduite en

France vers 1540 et cultivée à

Saint-Alban-d'Ay (il s'agissait là

de la variété dite « Truffole »).

Elle est figurée pour la première

fois par Gaspard Bauhin dans

Pinax Theatri Botanici de 1596.

lle est décrite en 1600 par

Olivier de Serres, qui la

nomme cartoufle (à relier à

l'allemand Kartoffel) et déclare à son

sujet : « Cet arbuste dit cartoufle

porte fruict de mesme nom, sem-

blable a truffes. » Tandis qu'en Italie,

Allemagne, Pologne et Russie on

mangeait déjà la pomme de terre, en

France elle ne fut utilisée que pour

nourrir le bétail pendant plus de

deux siècles. Les Anglais avaient

de leur côté découvert le tuber-

cule en 1586, au retour d'une cam-

pagne contre les Espagnols dans

l'actuelle Colombie. Propagée aussi

bien par les Anglais que par les Es-

pagnols, la pomme de terre gagne le

reste de l'Europe, et les nombreuses

disettes du XVIIIe siècle vont encou-

rager sa consommation par les Eu-

ropéens, l'Allemagne figurant au

rang des précurseurs.

oncernant la France, en 1757 elle fut

cultivée en Bretagne, alors en période

de disette, dans la région de Rennes

par Louis René de Caradeuc de La Chalotais,

bientôt suivi dans le Léon par monseigneur de

la Marche, surnommé « l'évêque des patates ».

Jean-François Mustel, agronome rouennais

(auteur d’un Mémoire sur les pommes de terre

et sur le pain économique), encourage sa cul-

ture en Normandie : en 1766 on cultive la

pomme de terre à Alençon, à Lisieux et dans la

baie du Mont Saint-Michel

lus d'un siècle avant Parmentier, grâce à

Jean Bauhin (1541-1612) et frère de

Gaspard Bauhin, directeur des «

Grands-Jardin » de Montbéliard, la patate était

consommée pour pallier la famine qui sévissait

dans le Comté de Montbéliard indépendant et

devenu français en 1793.

L E

C

P

Parmentier et la pomme de terre

ntoine-Augustin Parmentier, né le 12 août 1737 à Montdidier, et devenu garçon apothicaire, participe à la guerre de Sept Ans. Il est fait pri-

sonnier en Prusse. On lui sert de la nourriture pour les cochons : de la bouillie de pommes de terre. Il trouve cela excellent et

n’aura de cesse que cette nourriture soit acceptée en France, ce qui sera fait en 1785, de la façon que voici : Parmen-

tier a fait ensemencer la plaine des Sablons (près des Champs-Elysées) avec des pommes de terre. La troupe garde

jour et nuit le champ où poussent les légumes. Le peuple qui répugne à consommer la pomme de terre – Diderot, dans

l’encyclopédie, n’a-t-il pas affirmé qu’elle donnait la gale – se dit que si la garde interdit l’approche de la culture en cours,

c’est qu’elle doit être précieuse !

orsque les pommes de terre sont parvenues à maturité, Parmentier demande que la garde de nuit soit aban-

donnée. Dès la première nuit, des voleurs vien- nent déterrer les tubercules et les consomment. Ils les trouvent

excellents et répandent la nouvelle ! Parmentier a gagné sa bataille ! En 1800, Bonaparte le fera premier pharma-

cien des armées. Parmentier est un touche à tout génial qui préconise la vaccination contre la variole dans les rangs de la

Grande Armée, qui jette les bases de disciplines modernes comme l’œnologie, l’agrobiologie, etc. Il n’a qu’un objectif : amélio-

rer la vie de ses semblables. Mais son action n’est pas recon- nue à sa juste valeur de son vivant. Ce champion du tubercule meurt à

soixante-seize ans, de la tuberculose, ses dernières années marquées par de nombreuses difficultés et déceptions. Si son nom n’est pas gravé,

comme il l’eût mérité, sur l’Arc de Triomphe, au moins peut-on le trouver dans le métro. Parmentier possède sa station sur la ligne 3, entre Répu-

blique et Père Lachaise, sous terre, en ce lieu où naissent et croissent ses chères pommes de terre.

Source L’histoire de France pour les Nuls

http://fr.wikipedia.org

A

L