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AVRIL 2017 - N°19 WHAT’S ON ? L’actualité économique et financière

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AVRIL 2017 - N°19

WHAT’S on ?L’actualité économique et financière

Page 2: WHAT’S on · 2017. 5. 2. · 3,8 milliards d’euros. Les inves-tisseurs ont continué sur la lan- ... tespropres,deperquisitionsetd’audi-tions »,explique-t-il. Cettecomplexité

Marchés Financiers

Le point

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30 // FINANCE & MARCHES Lundi 3 avril 2017 Les Echos

LA SÉANCE DU 31 MARS 2017

LaBoursedeParisachèveletrimestreauplushaut

• Attention, record ! Vendredi,le CAC 40 prenait 32,87 points(+0,65 %) à 5.122,51 points, ache-vant ainsi le trimestre sur unnouveau plus haut annuel dansun volume d’échanges de3,8 milliards d’euros. Les inves-tisseurs ont continué sur la lan-cée de ces derniers jours, alorsque la journée était plutôt mai-gre en termes d’actualités.

L’indice parisien a gagné 2 %sur la semaine et engrangé5,35 % depuis le début del’année. Le CAC 40 n’était pasrepassé au-dessus du seuil des5.100pointsenclôturedepuisle10 août 2015.

En affiche, Vivendi gagnait3,37 % à 18,23 euros. Selon les

données de la fédération RIAA(Recording Industry Associa-tion of America), le streaminga, pour la première fois, généréla majorité des revenus del’industrie musicale améri-caine en 2016.

ArcelorMittal n’a pas pro-fité de la bonne ambiance géné-rale finissant en queue de pelo-ton à 7,89 euros (–1,17 %). Jeudi,le département du Commercedes Etats-Unis a jugé que desimportations d’acier de payseuropéens et asiatiques rele-vaient du dumping, ce qui lesexpose à des droits de douanevariant de 3,6 % à 148,2 %, adéclaré Wilbur Ross, le secré-taire au Commerce américain.

Journée maussade égale-ment pour Bouygues (–0,71 %à 38,16 euros) et O r a n g e(–0,41 % à 14,56 euros), alorsque Sébastien Soriano, le prési-dent de l’Autorité des télécoms(Arcep), a déclaré au « Figaro »qu’une consolidation du sec-teur « [n’était] pas nécessaire ».

L’OPÉRATION DU JOUR

Johnson&Johnsondétient73,3 %ducapitald’Actelion

• Le géant pharmaceutiqueJohnson & Johnson a réussison OPA de 30 milliards de dol-lars sur Actelion, la plus grossesociété bio-pharmaceutiqued’Europe, a-t-il indiqué dans uncommuniqué, publié le 31 mars.Le groupe américain a ainsiracheté 73,25 % du capital-actions d’Actelion dans le cadrede son offre publique d’achat,arrivée à échéance jeudi 30.

Au total, 78,6 millions detitres ont été échangés au prixproposé de 280 dollars par

action, portant le volume totald’actionsdétenuesparlegroupeaméricain à 83,2 millions.

Les actionnaires encore enpossessiondetitresActeliondis-poseront d’une période supplé-mentaire de 10 jours boursierspour les apporter à Johnson& Johnson, du 6 au 21 avril. Legroupeafaitétatdesavolontéderetirer Actelion de la cote tandisqu’une nouvelle entreprise deR&D, fruit d’une scission de labiotech, sera introduite à laBourse de Zurich.

L’AVIS

TrumpetYellen :lesrisquesduconflitDans un monde dominé par des banques centralesaccommodantes et confortant les politiquesde croissance, sont apparues de fortes tensions entrela nouvelle administration américaine et la Fed.

DonaldTrumpaouvertementcritiquéJanetYellen,jugéetroplentedanslesresserrementsmonétaires.Puis,récemment,c’estlePartirépublicainauCongrèsqui,paruncourrier

officiel,asouhaité« recadrer »vertementlaprésidentedelaFed,poursonrôleactuel« inacceptable »danslaréglementation(notammentbancaire).Saseuleprésencedanslesdiscussionsinternationalessurlaréglementationdéplaîtauxrépublicains.Quellespeuventêtrelesconséquencesdecetterelationdégradée ?

Toutd’abord,ilestdésormaishautementprobablequeJanetYellenneserapasreconduiteàsonposteen2018,cequivasanscontesteajouterdel’incertitudequantauprofilduprochainprésidentdelaFed :sera-t-il« dovish »oudélibérément« hawkish » ?Souhaitera-t-ilaccompagnerlacroissanceou« rattraperletempsperdu »parlaFeddanslanormalisationmonétaire ?

Ensuite,onpeut(doit ?)s’attendreà lapoursuitedelamontéedestensionsentreFedetadministrationTrump,cequiajouteradelavolatilitésurlesmarchés.Enfin,pourceuxquivoyaientdansDonaldTrumpunnouveauRonaldReagan,forceestdeconstaterquenousavonssurcepointunedifférencemajeureentrelesdeuxséquences.AlorsqueVolckeretReaganétaientsurlamêmelongueurd’onde,dansuneéconomiesortantderécession,avecuneinflationà14 %,destauxà20 %(etdoncdesmargesdemanœuvrecolossales),unedettefaible…onsedirigepeut-être(sansdoute ?)versdesdivergencesentreAdministrationetFed,dansuneéconomieenboutdecycle,àfaibleinflationetsansmargesdemanœuvresurlapolitiquemonétaire,avecunendettementdesentreprisesetunedettetotaleélevés.Letimingdelabrouilleestmalchoisi.

Philippe Ithurbide est directeur recherche, analyse et stratégie,Amundi.

Par PhilippeIthurbide

Laurence Boisseau@boisseaul

Les fraudes boursières ne s’arrêtentpas aux frontières. En 2016, legendarme français a instruit320 demandes de collaboration àdesrégulateursétrangers.« Doréna-vant 80 % des affaires nécessitent unecoopération internationale », préciseLaurent Combourieu, directeur desenquêtes à l’Autorité des marchésfinanciers (AMF). Ces six derniersmois, le régulateur français a prisdans ses filets des citoyens améri-cains–destradershautefréquence–qui avaient manipulé les coursd’actions du CAC40. Il a aussi épin-glédesindividusrésidantauQuébecpour avoir cédé des titres Ubisoft enutilisantuneinformationprivilégiéesur le report d’un jeu, Watch Dogs,très attendu par les clients.

Avec la multiplication des plates-formes boursières, et l’émergenced’algorithmes qui envoient des mil-

lions d’ordres en une millisecondeà l’autre bout du monde, les enquê-teurs du gendarme boursier se sonttransformés en globe-trotteurspour pouvoir débusquer des abusde marché. « Les délinquants bour-siers, dès qu’ils ont de l’argent, fontdesmontagesopaques(trusts,fonda-tions) dotés de plusieurs comptessitués dans différents pays voiresur différents continents », continueLaurent Combourieu.

En 2007, dans l’affaire du rachatpar l’opérateur téléphonique BT deNet2S, les limiers de l’AMF ontremonté une piste longue de près

de 20 établissements bancaires ouholdings. Elle les a menés de Lon-dres à Genève, puis à Dubaï et à Sin-gapour en passant par les Seychel-les, les îles Vierges britanniques, etles Etats-Unis. Ils ont mis alors aujour un réseau international d’ini-tiés. « Au total, l’enquête a durédeux ans, nous avons fait 83 deman-des d’information à 13 régulateurs etcollaboré pour la première fois avecles Emirats arabes unis, les Seychel-leset leKenya », sesouvientLaurentCombourieu.Verdict :unesanctionde 6,17 millions d’euros pour lessept mis en cause. Dans l’affaire

Geodis, qui s’est conclue par uneamende record de 14 millionsd’euros pour une personne physi-que, les ordres du trader libanaissanctionné étaient passés parhuit établissements bancaires, àLondres, Copenhague et Beyrouth,dont deux (Lehman Internationalet London International Bank) qui,entre-temps, avaient fait faillite.

Parler chinoisAutres temps, autres mœurs, « lesaffaires nous conduisent de plus enplus en Asie. Nous avons même dûnous mettre aux idéogrammes chi-nois pour trouver une personne sus-pectée de manipulation de cours quiavait déménagé de Chine à HongKong. D’ailleurs, depuis, deux de nosenquêteurs parlent chinois », raconteLaurent Combourieu. Dès qu’il y ades ramifications à l’étranger, ledéroulé de l’enquête se complique.

Parfois, le régulateur n’a jamais eul’occasion de coopérer avec le paysconcerné. « Il arrive qu’il n’y ait pasd’accord bilatéral, pas d’accord multi-latéral (européen ou international),pas de loi sur les abus de marché.Dans ces cas, nous pouvons nousreposer sur la banque centrale dupays concerné, ce que nous faisonschaque fois qu’il n’y a pas de régula-teur boursier », commente LaurentCombourieu. Dans tous les cas, « il ya les requêtes à rédiger et il faut tenircomptedescontraintespropresàcha-que gendarme boursier, de son cadrejuridique, de son degré d’encombre-ment. Nous devons faire avec le droitlocal, très différent, en matière de visi-tespropres,deperquisitionsetd’audi-tions », explique-t-il.

Cettecomplexitéjuridiqueaccroîtles risques de faux pas pour lesenquêteurs. Les avocats en usent :dès qu’il y a coopération, ils essaientd’invoquer des vices de forme oumettent en avant le non-respect desprincipes de la CEDH (Cour euro-péenne des droits de l’homme) pourfaire annuler les procédures. La plu-part du temps, en vain. Mais celaoblige le régulateur à argumenter.

Malgré tout, les enquêtes abou-tissent presque toujours. « Il n’y apas d’exemple où, faute d’une colla-boration efficace avec un régulateurétranger, l’enquête capote totale-ment.Cequiestdéjàarrivé, enrevan-che, c’est que certaines pistes soientfermées. Mais dans le nombre de pis-tes que nous ouvrons, il y en a tou-jours une qui débouche », avanceLaurent Combourieu. n

RÉGULATION

80 % des fraudesboursières nécessitentune collaborationavec des régulateursétrangers.

De plus en plussouvent, les affairesconduisent les enquê-teurs de l’Autorité desmarchés financiersen Asie.

Comment l’AMF traqueles fraudeurs à l’étranger

Dans l’affaire du rachat de Net2S par l’opérateur téléphonique BT, l’AMF a remonté une piste longuede près de 20 établissements, qui l’a menée à Londres, Genève, Dubaï, Singapour en passant par lesSeychelles, les îles Vierges britanniques et les Etats-Unis. Photo Balint Porneczi/Bloomberg

La complexitéjuridique àl’international accroîtles risques de faux paspour le régulateur.

Malgré tout, lesenquêtes aboutissentpresque toujours.

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Gestion d’actifs

Le point

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sationetdemomentum(l’actionest-elle dans une phase haussière ?).

Le renouveau de la pierreSi l’immobilier de bureau est uneclasse d’actifs très prisée des épar-gnants, et aujourd’hui largementdisponible notamment via les SCPIetOPCI, lapierrepapiers’ouvreàdenouveaux segments.

Ainsi, 123 Investment Managersest en train de lancer un fonds dédiéà la promotion immobilière, qui vaco-investir dans les prochains pro-jets de Nafilyan & Associés, sociétélancéeparl’ancienPDGdeKaufman& Broad : une variante du capital-investissement qui permet d’immo-biliser les fonds moins longtemps(la durée cible est de trois ans).

Autre exemple : l’OPCI SilverGeneration que vient de lancerA Plus Finance et qui vise à investirdans des résidences gérées pourpersonnes âgées non dépendantes.Ce fonds profite d’une modificationrécente de la loi, qui permet désor-mais de bénéficier du régime deloueur en meublé non profession-nel dans le cadre d’un fonds, et ilinvestit dans des actifs dont lademande va croître avec le vieillis-sement de la population.

Tirer profit des anomaliesde marchéMais le prix de la stratégie la plusinnovante revient sans doute auFCP Annapurna (Karakoram), quiutilise des tactiques de « day tra-ding » et profite notamment desanomalies de marché qui peuventrésulter des recommandationsd’analystes. La plupart des posi-tions prises (environ 99 %) étantsoldées le jour même, le fonds seretrouve liquide chaque soir et esttrès peu volatil. Son objectif n’estpas de répliquer la performance dumarché actions, mais de générer2 % de performance nette en plusdu taux sans risque.— Emmanuel Schafroth

aLireaussi :Dopezvosrendementsavec les nouveaux fonds obliga-taires sur lesechos.fr/patrimoine

tation des femmes au conseil d’admi-nistration, l’équité de la politique derémunération, mais aussi la prise encomptedel’égalitédansl’organisationdes conditions de travail », expliqueNicolas Bénéton, spécialiste del’investissement responsable chezRobeco. Sur la base de la note obte-nue,lamoitiédesactionsdel’universd’investissement (le MSCI World)sont éliminées, et la sélection finalese fait aussi sur un critère de valori-

res supposés créer de la valeur, ycompris des critères sociaux. Lefonds Sycomore Happy@Work vaainsi « filtrer » son univers d’inves-tissement pour ne retenir que lesentreprises attentives au bien-êtreau travail de leurs salariés. Le fondsGender Equality Impact Equities deRobecoSAM mise, lui, sur le respectde l’égalité hommes-femmes dansl’entreprise. « Nous regardons ce cri-tère à plusieurs niveaux : la représen-

lecté 3 milliards de dollars et anotamment investi dans des socié-tés comme Fanuc (fabricant japo-nais de robots industriels) ou Intui-tive Surgical (robots chirurgicaux).AXA IM a lancé fin 2016 un fondssimilaire baptisé « Robotech ».

Les critères sociauxCertaines vont sélectionner lesactions non plus en fonction de leurpaysoudeleursecteur,maisdecritè-

L e potentiel aujourd’hui pluslimité des marchés incite àchercher de nouveaux

moyens de sélectionner les valeurs,plutôt que d’acheter les indices demanière indiscriminée.

Des fonds « opportunistes »Cesderniersmois,onaainsivufleu-rir des fonds qu’on peut qualifierd’opportunistes, comme LazardEquity Expansion (Lazard FrèresGestion), qui cible les actions euro-péennes pouvant bénéficier de laremontée des taux ou de l’inflation.Il fait lapartbelleauxvaleursfinan-cières (ING, AXA), aux sociétés deconcessions, dont les revenus sontindexéssurl’inflation,ouauxentre-prisesayantbeaucoupdetrésorerieau bilan.

Le fonds FDC Brexit (Financièrede la Cité) mise sur les actions euro-péenneshorszoneeuro(Royaume-Uni principalement, mais aussiSuisse), avec la conviction que leBrexit n’est pas la fin du monde etva créer de nouvelles opportunitésoutre-Manche : un fonds à contre-courant, qui offre une opportunitéde diversification.

Jouer les tendancesstructurellesD’autres fonds actions misent surdes tendances plus structurelles,comme le changement climatique.Le fonds Sycomore Eco Solutions(Sycomore AM) va sélectionner destitresdesociétéscapablesdepartici-per à la transition énergétique,qu’ellesœuvrentdansledomainedel’énergie, du transport propre, de laconstructiondurable,etc.Uneautrethématique attrayante du momentest assurément la robotique. « Larobotisation industrielle se développerapidement pour plusieurs raisons,dont le vieillissement de la popula-tion,quiréduit lamain-d’œuvredanscertains pays. Dans les pays dévelop-pés, c’est aussi un moyen de rapatrierdes activités industrielles qui avaientété délocalisées dans les pays émer-gents tout en restant compétitifs »,rappelle Hervé Thiard, directeurgénéral de Pictet AM France. Lasociété a lancé, en octobre 2015, lefonds Pictet Robotics, qui a déjà col-

LA CHRONIQUEDU FISCALISTE

Ladécouverted’undonmanuelà l’occasiond’uncontrôlefiscallerend-iltaxable ?

Le don manuel se distingue parson absence de formalisme carilestréaliséparsimpletransfertdu bien donné, souvent unesomme d’argent. Il se distingueégalement par son absence detaxation jusqu’à, généralement,sa révélation.

La découverte d’un donmanuel par l’administration, àl’occasion d’un contrôle fiscal,ne caractérise pas une révéla-tion, même si, comme vient dele préciser la Cour de cassation,la qualification du don résulted’une réponse apportée par lebénéficiaire à une question quel’administration aurait formu-lée lors du contrôle.

Cette décision constitue unépisode supplémentaire dansle feuilleton des dons reçuspar des associations (Témoinsde Jéhovah, puis l’associationShambhala qui promeut la pra-tique bouddhique auprès deses membres), qui ne bénéfi-cient pas d’une exonérationde droits de donation, n’étantp a s r e c o n n u e s c o m m edes organismes d’intérêt géné-ral.

Pour être taxables, les donsmanuels doivent avoir été soitdéclarés par leur bénéficiaire,soit reconnus judiciairement,soit révélés à l’administration.Lasolutionfavorable,s’agissantd e s c o n s é q u e n c e s d ’u ncontrôle fiscal, s’applique auparticulier bénéficiaire desommes d’argent, d’actions desociété ou d’objets d’art. Pourautant, le don peut devenirtaxable pour d’autres raisons,notamment si le bénéficiairehérite du donateur.

L’anticipation des consé-quences civiles et fiscales d’undon non déclaré conduit le plussouvent à conseiller sa déclara-tion à l’administration dès saréalisation. n

—SYLVIE LERONDAvocat Counsel, CMSBureau Francis Lefebvre

DR

4ÀRETENIR

•La révélationd’un don manuel àl’occasion d’un contrô-le fiscal n’entraîne passa taxation.•Pour autant,les particuliers ontle plus souvent intérêtà déclarer spontané-ment les dons manuelsqu’ils reçoivent.

BOURSE//Les actions sont sans doute aujourd’hui la classe d’actifs la plus prometteuse.Mais les marchés sont déjà chers. Pour générer des plus-values, il faut sortir des sentiers battus.

Desfondsinnovantspourdoperlesrendements

Le chiffrede la semaine

46 %DES FRANÇAIScitent le risque des loyersimpayés comme principal freinà un investissement immobilier,selon une enquête du GroupeAtland et OpinionWay. Autresentraves citées : la peur descharges de copropriété et desimpôts fonciers (30 %), la craintede l’endettement (24 %) et lestravaux à réaliser dans le loge-ment (18 %). Ceux qui franchi-raient le pas de l’investissementimmobilier visent un deux-pièces,dans leur proximité géographi-que, davantage pour un rende-ment locatif intéressant que pourla plus-value à la revente.

BL’APPARTEMENTDE LA SEMAINE

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0Hypercentre de GrenobleA deux pas de la préfecture,ce duplex de 123 mètres carrés,4 pièces, se situe dans une petitecopropriété. Il comprend troischambres, deux salles de bains.

0VerrièreA l’étage, une pièce de vie aveccuisine ouverte et équipée. Laverrière qui surplombe la salle àmanger apporte une touche loftet offre beaucoup de luminositéà ce vaste espace agrémentéd’une cheminée avec insert.

0Prix :324.000 euros.

aRetrouvez l’appartementde la semaine surlesechos.fr/patrimoine

Un mandat de fonds structurés pour saisirtoutes les opportunitésDepuis huit ans, Hedios s’est fait une spécia-lité de l’émission de fonds structurés et tientmême un rythme effréné : un produit lancépar mois ! « Cela nécessite d’être innovantet d’y consacrer des ressources importantes,puisqu’il faut, chaque fois, trouver une nou-velle formule pour structurer le produit »,rappelle Julien Vautel, président d’Hedios.La société vient de lancer un mandat de

fonds structurés, gratuit, accessible à partirde 20.000 euros. Ses clients pourront ainsiconfier à Hedios la mission d’allouer unepart de leur contrat d’assurance-vie,non pas au prochain fonds émis, mais, parexemple, aux 5 ou 10 prochains. Ensuite, dèsqu’un produit sera remboursé, la part ducontrat allouée aux fonds structurés sera in-vestie quand un nouveau produit sera lancé.

PATRIMOINEVENDREDI 31 MARS, SAMEDI 1ER AVRIL 2017 PATRIMOINE.LESECHOS.FR/

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ISFLe point

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PME en région.Tous les fonds ISF PME agréés

depuis le 1er janvier 2016 (le gros dumillésime 2017) doivent respecterles nouvelles règles d’investisse-ment, comme le recentrage sur lesjeunes entreprises de moins de7 ans pour les FIP ou de moins de10 ans pour les FCPI, et celles relati-vesauplafonnementdesfraisetdescommissions de gestion.

Attention, il ne faut pas oublierque le taux réel de réduction ISFoffertpar les FCPI et les FIPdépendaussi de la part allouée par le fondsauxPME« éligibles » (entre70 %et100 % du fonds). Il est de 50 % dessommes versées pour un fondsinvesti à 100 % au capital de PMEéligibles. S’il n’investit qu’à 90 %, cetaux est ramené à 45 % (liretableau ci-contre). Mais ce volant

tions leur permettant d’investirdans les PME pour réduire leurISF 2017.

A partir d’un ticket d’entréemoyen de 1.000 euros, ils peuventacheter des parts de FCPI ou de FIP,des produits commercialisés parles réseaux bancaires et les con-seillersengestiondepatrimoine.Cequi leur permet d’entrer au capitalde petites et moyennes sociétés,principalement dans les secteursdu numérique, du médical, del’énergie et des télécoms. Par exem-ple, l’offre de Truffle Capital financedes sociétés comme Actility (Inter-net des objets), DenyAll (logiciel desécurité),PayTop(paiementmobileet Web) ou encore Vexim (cimentsorthopédiques). En principe, lesFCPI privilégient les start-up inno-vantes et les FIP soutiennent des

recueille déjà des souscriptions. Ellessont précoces par rapport aux pério-des d’achat habituelles, concentréesde fin mai à mi-juin ». En outre,même si l’ISF PME venait à dispa-raître, des mesures compensatoi-res – pour ne pas fragiliser le finan-c e m e n t d e s j e u n e s p o u s s e sinnovantes en leur coupant cettemanne – pourraient voir le jour. Lecandidat Fillon parle ainsi de hisserà30 %letauxderéductiondesFCPIet des FIP à l’IR, dans la limite de1 million d’euros, sachant que ceplafond serait apprécié sur unedurée de cinq ans. Ce qui devraitéquilibrer la perte subie sur l’ISF.

Frais plafonnésEn attendant, cette année encore,les contribuables se voient pro-poser une offre variée de solu-

Anne-Sophie Vion@AnnesophieVION

S erait-ce le chant du cygnepour le dispositif ISF PME ?Depuis dix ans, grâce à la loi

Tepa, ce régime de défiscalisationen faveur de l’investissement dansles PME, principalement tricolores,permet aux contribuables assujet-tis à l’impôt sur la fortune d’allégerce fardeau. Or, l’ISF 2017 est peut-être le dernier du genre, puisquedes candidats à la présidentielleplaident pour sa suppression totale– c’est le cas de François Fillon – ouson profond remaniement – voulupar Emmanuel Macon.

Souscriptions précocesPour les particuliers, cela signifie-rait, en 2018, la fin notamment desfonds ISF de non-coté « grandpublic », collectifs et gérés. Il s’agitdes FCPI (fonds communs de pla-cement dans l’innovation) et desFIP (fonds d’investissement deproximité) qui leur donnentencore une réduction d’ISF égale à50 % des sommes versées, dans lalimite de 36.000 euros par an. Soitune réduction d’impôt d’au maxi-mum 18.000 euros. Une carotte fis-cale de taille, qui explique le suc-cès, toutes proportions gardées, deces produits. Ainsi, tout en restantinférieure au niveau de 2008, leur collecte au titre de la réductiond’ISF a crû l’an dernier à 516 mil-lionsd’euros,enhaussede16 %parrapport à 2015. Tandis que la ver-sion du dispositif visant à minorerl’impôt sur le revenu (IR), moins-disante fiscalement – la ristourneest dans ce cas de 18 % du montantinvesti plafonné à 12.000 euros paran (célibataire) et 24.000 euros(couple) –, a su attirer à elle451 millions d’euros d’argent frais(+8 % par rapport à 2015).

A court terme, les gérants de pri-vateequitynesedisentpasinquiets.« La perspective de la fin de ces pro-duits fiscaux aura un impact assezfavorable cette année, vue comme ladernière pour investir en réduisantson ISF », estime Bernard-LouisRoques, associé fondateur de Truf-fleCapital.D’ailleurs,relève-t-il, son« offre 2017 [FCPI et holding]

LA CHRONIQUEDU FISCALISTE

Prêtsentreparticuliers :attentionaurisquederequalification

Prêts et donations sont desmoyens bien connus, mais trèsdifférents, pour aider un pro-che. Les prêts ont vocation àêtre remboursés, contraire-ment aux donations , quiemportent la dépossessiondéfinitive du donateur et l’enri-chissement immédiat du dona-taire. Fiscalement, une dona-tion :

– est soumise aux droits demutation à titre gratuit ;

– réduit le patrimoine taxa-ble à l’ISF de la personne qui laconsent et augmente celui dubénéficiaire.

Pour réviser à la hausse l’ISFd’un emprunteur, la Cour decassation a reconnu le 8 février2017 qu’un prêt peut être requa-lifié en donation déguisée parl’administration.

Unemèreâgéeavaitconsentià son fils six prêts non rémuné-résetsansgarantie,quis’étaientsuccédé entre 1989 et 2003 sansaucun remboursement. Néan-moins, l’emprunteur avaitré gu l ièr ement p orté cesemprunts au passif de son ISF.

La Cour a validé la requalifi-cation sur la base du délai deprescription allongé (6 ans) etde la procédure pour abus dedroit, avec la pénalité corréla-tive de 80 %.

Pris isolément, les indicesretenus à charge ne devraientnormalement pas suffire àrequalifier le prêt en libéralité.Cependant, leur conjonction etsurtoutl’âgedelaprêteusesem-blent avoir été déterminantspour la Cour : le terme du pre-mier prêt correspondait pourelleàunâgede99ans« rendantaléatoire l’obligation de rem-boursement ».

Affirmation au demeurantétonnante, puisque le décèsd’unprêteurn’éteintpasladettede l’emprunteur. n

—Florent Ruault, avocat,CMS Bureau FrancisLefebvre

4ÀRETENIR

•La Cour de cassationjuge qu’un abus dedroit peut être retenu àl’encontre de prêts fa-miliaux réalisant desdonations « dégui-sées », notammentlorsque les circonstan-ces montrent que leprêteur n’attend pas deremboursement.

NON-COTÉ//C’est peut-être la dernière année pour bénéficier du dispositif ISF PME. La sup-pression de l’impôt sur la fortune est en effet au programme de candidats à la présidentielle.

DernièrelignedroitepourréduiresonISFaveclesPME

Le chiffrede la semaine

90%DES LOGEMENTSprésentent une anomalie électri-que en France, toutes périodesde construction confondues. Ilssont 80 % à présenter une ano-malie concernant la sécurité del’installation du gaz. Ces chiffresont été publiés par Diagamter,réseau national de diagnos-tiqueurs immobiliers, à troismois de l’entrée en vigueur del’obligation des diagnostics gazet électricité pour la location (loiAlur). Ils proviennent de dia-gnostics immobiliers effectuéssur 67.063 biens dans le cas dugaz et de 114.968 biens dans lecas de l’électricité.

BLA MAISONDE LA SEMAINE

DR

0A Suresnes, au cœurdu « village anglais »Construite en 1923, cette maison,non mitoyenne, de brique beige,offre une superficie de 240 m2.Très lumineuse, elle comptehuit pièces, dont cinq chambres,réparties sur quatre niveaux.

0Un jardin de villeAccessible par la salle à manger,recouvert de cailloux blancs etplanté de rangées de bambous,le jardin de 100 m2 est orientéest-ouest et n’a pas de vis-à-vis.

0Prix1.450.000 euros.

aRetrouvez la maisonde la semaine surlesechos.fr/patrimoine

de liquidités est aussi vu, par lesgérants qui le pratiquent, commeun gage de sécurité pour unemeilleure gestion.

Le cru 2017 comporte aussi dessolutions d’investissement endirect dans le capital de PME noncotées. Dans ce cas, les redevablesde l’ISF profitent d’une réductiond ’ i m p ô t é g a l e à 5 0 % d e sversements, limités à 90.000 eurospar an. La réduction d’impôt nepeut excéder 45.000 euros pour lesinvestissements réalisés du 15 juin2016 jusqu’à la date limite de dépôtde sa déclaration.

Retour des holdingsCeux-ci peuvent être directs ouindirects, via un mandat de gestionou un holding. Cette dernière for-mule a bénéficié en 2015 d’assou-plissements réglementaires. Elleest proposée cette année parExtendam, Inter Invest Capital, MCapital Partners, Truffle Capital,Starquest Capital, 123 InvestmentManagers (ex-123 Venture). Denouveau en vogue, elle éclipse lemandat de gestion. Elle donnedroit aux mêmes atouts fiscauxquel’investissementendirectmaispermet de diversifier les risques enrépartissant ses capitaux entreplusieurs sociétés.

Quel que soit le mode d’accèsretenu, pour choisir un produit, lesparticuliers prendront en comptel’expérience du gérant et donc sacapacité à produire sur une longuepériode des performances dans lecapital-investissement. Il faut gar-der en tête que, au-delà de l’avan-tage fiscal, le placement est risqué,car les performances sont aléatoi-res. Il est aussi peu liquide. L’argentinvesti peut être bloqué jusqu’à dixans, voire plus dans des circons-tances exceptionnelles. ll estrecommandé de ne pas y consa-crer plus de 5 à 10 % de son patri-moine.

4À NOTEREn 2016, près de 45.000 particu-liers ont investi en moyenne11.600 euros dans les FCPIet les FIP au titre de l’ISF.

PATRIMOINEVENDREDI 21 ET SAMEDI 22 AVRIL 2017 PATRIMOINE.LESECHOS.FR/

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ImmobIlIer

Le point

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enfants suivants », précise Jean-François Buet, président de laFNAIM.

Gare aux frais et taxesToutefois, le remboursement ducrédit ne sera pas la seule charge àassumer. Il faudra s’acquitter aussides charges de copropriété etdes éventuels gros travaux prévusdans l’immeuble. Mieux vaut serenseigner sur ces dépenses prévi-sionnelles.

Le montant de la taxe foncière,parfois salée dans certaines com-munes, est également à connaître.A Grenoble pour un 20 m2, il fautcompter 600 euros. A Marseille,« cetimpôtestpluscherdansle5e quedans le 10e arrondissement, qui estlimitrophe. Toutefois, ces deux sec-teurs,soitlesuddu5e etlenorddu10e,nesontpas loindelafacultédeméde-cine », souligne Vanessa Ducros.

L’achat comporte d’autres incon-vénients. D’abord, cette formule estpeu souple, avec un engagementsur plusieurs années de détention.Il faut être en mesure de conserverle studio pour amortir les frais denotaire, de garantie et les éventuelstravaux. Or rien n’est jamais sûr aucours de la première année après lebac. Le jeune peut ne pas se plaire,changer d’avis, décider d’abandon-nersaformationpourensuivreuneautre ailleurs.

Evaluer le rendementCertains parents anticipent, cettephase d’études loin de la maison.« Quelques-uns achètent plusieursannées à l’avance et louent le bien enattendant que leur progéniture s’yinstalle quelques années plus tard »,signaleStéphaneLejeune,chasseurd’appartements à Lyon.

A condition de ne pas se tromperde ville, cette option est séduisantecomptetenudesrendementslucra-tifs des petites surfaces. SelonMeilleursAgents, la rentabilité d’unstudio oscille entre 4,1 % à Paris et10,9 % à Limoges. A titre indicatif, ilfaut compter 10 % à Perpignan ;7,7 % à Lille ; 7,4 % à Montpellier ;7,2 % à Strasbourg ; 6,8 % à Tou-louse et 5,6 % à Bordeaux.— Laurence Boccara

de l’agence Orpi Top Immobilier àMarseille. « La première année, touslouent des petites surfaces dont lesloyers oscillent entre 410 à 460 eurospar mois. La demande se concentreprès de la Castellane, notammentdans les rues où se situent toutes lesécoles de prépa médecine et qui nesont pas loin du CHU de la Timone »,précisecettedernière.Enrevanche,pour des études de courte durée, dedeux ou trois ans, et donc une ins-tallation à « durée limitée » dansune ville d’accueil, l’investissementne vaut pas la chandelle.

Autre élément à prendre encompte : la place du jeune dans lafratrie. « Lorsqu’ils achètent pour lepremier enfant qui s’en va de la mai-son,lesparentspensentqu’àtermecelogementpourraservirplustardaux

à Paris. C’est d’autant plus difficileque cette clientèle se trouve en con-currence directe avec les investis-seurs et les primo-accédants,friands, eux aussi, de studios et dedeux-pièces. Ensuite, compte tenude la dynamique actuelle du mar-ché et de la rapidité de vente desbiens, il faut vite se décider.

Louer la première annéeOnypensemoins,maisdeuxautresparamètres influent sur le choix del’achat ou de la location. Il y ad’abord la durée des études pour-suivies. Un cursus long ou courtchange la donne. « Les parents d’unjeune étudiant en médecine n’hési-tent pas à investir une fois que ce der-nier a réussi le concours de premièreannée », indique Vanessa Ducros,

165.000 euros. Selon la simulationdu courtier Empruntis, un achat de80.000 euros financé avec un créditau taux de 1,2 % (hors assurance)sur vingt ans, nécessite de débour-ser une mensualité de 395 euros.

Attention au timingToutefois, décider de devenir pro-priétaire pour installer son jeunen’est pas aussi simple pour plu-sieursraisons.D’abord,ilyaunpro-blème de timing. « Les parents com-mencent à prospecter à compter despremiers résultats d’admission, soitdès le mois de juin, et cela dure jus-qu’en octobre. Or cette fenêtre de tirest étroite pour trouver et acheter untel bien, d’autant plus qu’il y a lesvacances d’été au milieu », expliqueJérôme Kent, chasseur immobilier

P lus que deux mois avant deconnaître les premiersrésultats des vœux APB de

son rejeton futur bachelier. Cer-tains parents commencent déjà àréfléchir au scénario logement del’an prochain, notamment si leurjeune a des chances d’être admisdans une école ou dans une univer-sité située loin du nid familial. Dèsles résultats connus, il faudra rapi-dement régler cette question del’hébergement et décider de louerou d’acheter.

Accessible en région...D’un point de vue patrimonial, lesprofessionnels plaident pour uninvestissement dans la pierre, àcondition, bien sûr, de disposer delacapacité financièreetd’unniveaud’endettement acceptables. C’esttoujours mieux que de verser unloyeràfondsperdu.« Unepetitesur-face rime avec un petit prix. De plus,les taux des crédits immobiliers sontbas et, à terme, ce type bien se loue etse revend assez facilement », indiqueCarole Rubat, dirigeante RF Patri-moine, un cabinet en gestion depatrimoine basé à Grenoble.

Même si les valeurs remontentpartout en France, le prix d’un stu-dio reste inférieur à 100.000 eurosen région. Il faut compter entre70.000 et 90.000 euros à Marseille,Nantes et Lyon et autour de60.000 euros à Dijon (voir tableau).

Par exemple, dans la cité desDucs de Bretagne, « un 17 m2 situéprès du pont Général-de-la-Motte-Rouge et pas loin de la station dutram no 2 menant aux facultés, s’estvendu en 24 heures à 75.000 euros »,indique Carole Pennanec’h del’agence L’Adresse à Talensac. ALyon, un studio de 21 m2 à rénoverdans le quartier de la Part-Dieu(3e arrondissement) est parti à85.000 euros.

... Cher à ParisEn revanche, à Paris, de telles surfa-ces se vendent plus cher. Les ticketsd’entréesontcomprisentre120.000et 180.000 euros. Récemment,un studio de 19 m2, situé rue deCharonne (12e arrondissement)a c h a n g é d e m a i n s p o u r

LA CHRONIQUEDU FISCALISTE

Lesholdingsanimatricespeuvent-ellesdétenirdesparticipationsminoritaires ?

Les régimes des biens profes-sionnels à l’ISF et des pactesDutreil sont ouverts aux titresdes sociétés holdings à condi-tion que ces sociétés soient« animatrices » de leur groupe.

Ilenestainsi,selonl’adminis-tration fiscale, lorsque les hol-dings participent activement àla conduite de la politique dugroupe et au contrôle de leursfiliales.

La condition de contrôle desfiliales est néanmoins impré-cise et source de débat.

Certains services vérifica-teurs exigent, par exemple, desholdings qu’elles animent latotalitédeleursfiliales.Dèslors,selon ce raisonnement, ladétention d’une simple partici-pation minoritaire ou « noncontrôlée », même à titre acces-soire, suffirait à priver les hol-dings de leur caractère anima-teur.

Dansdeuxdécisionsrenduesle 11 décembre 2014 en matièrede biens professionnels et depactes Dutreil ISF, le TGI deParis avait rejeté cette positionet considéré que la doctrine del’administration n’exige pasexpressément que l’intégralitédesparticipationssoiteffective-ment animée.

La cour d’appel de Paris vientde confirmer ces jugements le27 mars dernier.

L e f a i t q u’u n e h o l d i n gdétienne une participationminoritaire n’est donc pas sus-ceptibledeladisqualifierdesonstatut de holding animatrice sicette holding a bien pour acti-vité principale d’animer desfiliales qu’elle contrôle.

A ce stade, nous ne savonspas si l’administration déciderade se ranger à cette solution oude se pourvoir en cassation. n

—PHILIPPE GOSSETAvocat, CMS BureauFrancis Lefebvre

DR

4ÀRETENIR

•Selon la cour d’appelde Paris, le fait qu’uneholding détienne uneparticipation minori-taire ne l’empêche pasd’être animatricesi cette holding a bienpour activité principaled’animer des filialesqu’elle contrôle.

IMMOBILIER//Avec des taux très bas, est-il utile de verser un loyer à fonds perdu ou peut-onprendre le risque d’investir en misant sur la rentabilité future d’un logement bien placé ?

Logementétudiant :faut-ill’acheteroulelouer ?

Le chiffrede la semaine

90 %DES FRANÇAISestiment que l’Etat doit davanta-ge soutenir financièrement lespersonnes âgées dépendantes,révèle un sondage de Maisonde retraite Sélection (MDRS).Cette aide doit se traduire parune prise en charge d’une partiedu coût du séjour (52 % des son-dés) et par un renforcement dupersonnel dans les structures(48 %). Les pouvoirs publicsdevraient aussi donner plusd’argent aux familles pour lemaintien à domicile, jugent 82 %des Français interrogés. MDRSpublie par ailleurs son 6e palma-rès des maisons de retraite.

BL’APPARTEMENTDE LA SEMAINE

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0Cœur de NiceAu 4e et dernier étage,cet appartement de 104 m2,deux chambres, avec un styleloft new-yorkais, est situéavenue Notre-Dame,en plein centre-ville.

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0Prix530.000 euros.

aRetrouvez l’appartementde la semaine surlesechos.fr/patrimoine

PATRIMOINEVENDREDI 7 ET SAMEDI 8 AVRIL 2017 PATRIMOINE.LESECHOS.FR/

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La capitale et d’autres grandesmétropoles affichent de modestesreplis : Paris (–0,3 %, à 25,20 euros),Bordeaux (– 0,2 %, à 13,20 euros)et Marseille (– 0,1 %, à 12,30 euros).La Fnaim signale que tous les loge-ments ne se louent pas facilement :« Selon les gestionnaires, certainsbiens ont en effet du mal à trouverpreneur, notamment dans le centrede certaines villes, moyennes. »

• DES RÈGLESD’ENCADREMENTQUI S’ÉTENDENTAprèsParis,quiainstaurél’encadre-mentdesloyersenaoût2015,c’estautour de Lille de lui emboîter le pasdepuis le 1er février dernier. SelonClameur, cette mesure qui s’imposeaux propriétaires bailleurs devraitavoir un impact sur 22 % des baux,provoquant une contraction desrecettes locatives de 16,8 %. Les peti-tes surfaces devraient être les plusimpactées.

La région parisienne devrait êtreconcernée par une décision analo-gue. L’encadrement des loyers estattendu à l’horizon 2018 et devraitconcerner 412 communes de l’Ile-de-France. « Une extension d’agré-ment a été déjà obtenue par l’Olap »,a récemment précisé le ministèredu Logement.

La loi Alur du 24 mars 2014 a ins-tauré dans les grandes villes situéesenzonestendues,unplafonnementdes loyers lors de la relocation. Celasignifiequ’unbailleurnepeutmajo-rersonloyersanslimitesentredeuxlocataires. Cette disposition s’appli-queauxlocationsnuesetmeublées.Trois ans après l’entrée en vigueurde cette loi, la Fnaim signale finale-ment que « ces plafonnements ontété heureusement peu nombreux ».

auteur de cette étude annuelle.Dans le même temps, le taux demobilité des locataires s’est amé-lioré quasiment partout en France,sauf à Paris. « Cet indicateur signifieque le moral des ménages s’est amé-lioré. Les locataires étant plusconfiants, ils déménagent davantage.Cela signifie aussi que certains choi-sissent, compte tenu des taux d’inté-rêt bas, de passer du statut de loca-taire à celui de propriétaire »,commente Michel Mouillart.

En ce début d’année, les marchéslocatifs sont assez contrastés selonlesvilles.D’aprèsClameur,onrelèveparmi les plus fortes baisses du prixdu mètre carré celles de Rennes(–2,3 %, à 12,20 euros) ; du Havre(–1,9 %, à 11,20 euros) et de Nice(–1,3 %, à 15,70 euros). Du côté deshausses, plutôt légères, on trouveStrasbourg (+1,2 %, à 12,80 euros),Toulouse (+0,9 %, à 12,20 euros),Dijon (+0,4 %, à 11,20 euros) et Nan-tes (+0,3 %, à 12,30 euros).

L e rendement locatif d’uninvestissement immobilierest le résultat d’une équation

à plusieurs variables. Trois para-mètres majeurs doivent être pris encompte.

• L’ÉVOLUTION DES LOYERSAprès plusieurs années de reflux,les loyers commencent à reprendrede la vigueur partout en France,même s’ils progressent dans uncontexte où l’indice de référencedes loyers (IRL) est étale (0,2 % surun an). Publiée en mars dernier,l’étude de Clameur, l’observatoiredes loyers du marché privé, relèveune stabilisation des valeurs loca-tives au cours des deux premiersm o i s d e c e t t e a n n é e 2 0 1 7 .« Dans 75 % des villes de plus de148.000habitants, les loyersprogres-sent mais souvent moins vite quel ’ inflation » , précise MichelMouillart, professeur d’économie àl’université Paris-Nanterre et

INVESTISSEMENT//La pierre attire les investisseurs comme un aimant. Les rendements sont supérieursà ceux obtenus par d’autres classes d’actifs et la perspective d’un placement tangible rassure... A tort ou à raison.

• DES RENDEMENTSQUI TIENNENT LA ROUTEMalgré le relèvement des prix, destaux d’intérêt et une stabilité géné-raledesloyers,ilesttoujoursoppor-tun d’investir dans la pierre. Face àdes produits financiers (livrets,assurance-vie en euros) aux rému-nérations anémiées, l’immobilierconstitue un placement sûr – c’estun bien réel et tangible – affichantune performance qui tire sonépingle du jeu.

Dans l’ancien, le rendementannuel évolue entre 3 % et 8 %,selonlesniveauxdeprixetdeloyerspratiqués dans les villes. L’année

2016aétémarquéeparleretourdesinvestisseurs dans l’immobilierancien. Le réseau Guy Hoquetsignale que ses ventes investisseursont doublé, passant de 9 % en 2015à 1 8 % e n 2 0 1 6 . L e d é b u t d el’année 2017 a été dans la mêmeveine.

Dansleneuf,danslecadredudis-positifPinel, lesrentabilitésannuel-les espérées sont comprises entre2,5 % et 5 %, selon les localisationset un plafond de loyer à respecter.En vigueur jusqu’au 31 décembreprochain,cetteloicontinued’attirerdes investisseurs. Fin 2016, ces der-niers ont représenté 53 % des ven-tes totales de logements neufs enFrance, selon les chiffres de la Fédé-rationdespromoteursimmobiliers(FPI).— Laurence Boccara

Les nouveaux rendementsde l’immobilier locatif

Tout le monde ou presque connaîtl’investissement locatif Pinel, qui,en contrepartie de l’engagement deloyers modérés et de contraintessur les ressources du locataire,permet d’obtenir une réductiond’impôt.

L’atout fiscal,mis en avant par lespromoteurs, attire de nombreuxcontribuables en quête d’écono-mies d’impôt. Au maximum, il estpossible de déduire 21 % d’un inves-tissement lui-même plafonné à300.000 euros. Mais, au-delà du« Pinel »,conçupourinciterà inves-tir dans le neuf, il existe des formu-les non moins lucratives.

1 LA LOCATION MEUBLÉECompte tenu de la guerre

menée par la Ville de Paris contreles biens loués uniquement pourdes courtes durées, mieux vaut nepas s’y risquer. En revanche, opterpour la location meublée occupéeà titre de résidence principale avecun bail d’un an s’avère être unebonne solution intra-muros.« Dans la capitale, ces appartementsmeublés de bon standing et bien pla-cés se louent vite et cher », indiqueMaud Velter, directeur associé chezLodgis. Le loyer d’un meublé estgénéralement « de 15 à 20 % supé-rieuràceluid’unbienéquivalentlouénu. De plus, la rentabilité est de2 points supérieure », ajoute-t-elle.

C’est en région qu’il est encorepossible d’exploiter le filon de lalocation de courte durée. C’est vraià Grenoble, dont la demande estforte, notamment du côté des jeu-nes ingénieurs ou techniciens

en stage ou en déplacement. C’estaussi vrai « à Marseille, où la loca-tion saisonnière fonctionne biendans le centre-vil le , avec unedemande récurrente pour ce typed’hébergement », affirme PatriceGarnier, de l’agence Laforêt Immo-bilier. Les quartiers les plus adaptéssont ceux du centre, comme lePanier, le Vieux-Port, Belsunce et laJoliette. De plus, ils regorgent depetites surfaces.

A titre d’exemple, dans la rueVacon(1erarrondissement),unPari-sienaachetéundeux-piècesrénovéde 42 m2 86.000 euros. « Après15.000 euros de dépenses en travauxetmobilier,etsurlabased’untauxderemplissage moyen de 70 % (pour2 nuitées minimum), il pourra louerfacilement cet appartement entre 60à 70 euros la nuit », précise PatriceGarnier. A Lyon, dans le quartier dela Part-Dieu, même stratégie. « Lalocation meublée de courte duréeséduit les touristes de passage et uneclientèle d’affaires. Tous sont friandsdecesappartementsclefsenmain.Letaux de remplissage avoisine 80 % »,commenteStéphaneLejeune,chas-seur d’appartements local.

Pour répondre à cette demande,ce genre d’opération n’est possibleque dans les 2e, 3e, 4e et 6e arrondis-sements de Lyon avec des ticketsd’entrée compris entre 150.000 et200.000 euros. Les rendementspeuvent tourner entre 8 % et 10 %.« Il faudra avant toute mise en loca-tiondecegenredemanderunchange-ment d’usage à la mairie. La munici-palité vérifiera que la surfaceconcernée est inférieure à 100 m2 etque le règlement de copropriétén’interdit pas cette activité. En géné-ral, lefeuvertdelavilleestassezfacileà obtenir » , ajoute StéphaneLejeune.

2 LA COLOCATIONAcheter ou disposer d’une

grande surface (trois-pièces etplus),puis la loueràplusieursoccu-pants étudiants ou jeunes actifspeut s’avérer une formule intéres-sante. Ce type de cohabitationplaît aux jeunes pour des raisonsde convivialité, d’économies et dequalité de vie.

Ils paient moins cher qu’un stu-dio(oul’équivalent)mais,enplusdeleur chambre, ils profitent des piè-ces communes (cuisine, salon) del’appartement. « Pour le bailleur,c’est aussi gagnant. Le fait de diviserle loyer par le nombre d’occupants,cela permet au final de louer un peuplus cher que s’il louait le bien à unefamille ou un ménage », affirmeNicolas Baussant, associé chezColoc et Vie. En régions, ces coloca-tions peuvent se réaliser dans degrands appartements en centre-ville ainsi que dans des maisons.« Les rendements obtenus évoluententre 5 % et 7 % », ajoute-t-il.

3 LE « MALRAUX »Depuis le 1er janvier, le chan-

gementfavorabledesrèglesfiscalesliées au dispositif locatif Malraux(plafond annuel de dépenses de tra-vaux, report de la déduction, typo-logie d’immeubles concernés) aredonné de la vigueur à ce marché immobilier de niche, dont l’offrecommence à s’étoffer. A la suite desrécents changements, « ce typed’investissementretrouveuneattrac-tivité fiscale évidente auprès d’uneclientèle soucieuse de contribuer à larestauration de qualité d’un patri-moine de caractère », indique-t-onchez Herez, un cabinet de gestionde patrimoine basé à Paris.

Ces programmes, qui compren-nentunimportantvolet travaux(de65 à 80 % du prix total) sontaujourd’hui proposés dans des vil-les telles qu’Arles, Avignon, Nancy,Metz,Avignon,Nîmes,Montpellier,Bordeaux, Bayonne et Nantes. « Cetype d’investissement est intéressantpour sa localisation de choix. On sesituetoujoursdanslecentre,dansunquartier ancien, souvent sauvegardé,qui fait (ou va faire) l’objet d’unerequalification décidée par la muni-cipalité. Les tickets d’entrée pour cesappartements promis à la rénova-tion et nichés dans des immeublesavec cachet commencent autour de130.000 euros pour des rendementslocatifs annuels compris entre 2 et3 % »,complèteEricNinu,directeurcommercial d’iSelection. A Arles,un T1 de 24 m2 en rez-de-chausséeest proposé à 130.000 euros. « Avec ce genre d’acquisition, on adopte unedémarche patrimoniale de longterme. On n’est pas du tout dans unequête de rendement pur, immédiat età court terme », signale CorinneCoccetta, responsable du serviceimmobilier d’Equance. — L. B.

Troisidéesd’investissementsrentablesL’investissement immobi-lier est protéiforme.Zoom sur des formulessortant des sentiers battus.

Location meublée de tourisme :la nouvelle donne fiscaleA compter de 2017, les revenus locatifs encaissésà l’occasion d’une location meublée relèveront systémati-quement du régime d’imposition des bénéfices indus-triels et commerciaux (BIC). La loi faisait jusqu’alorsune distinction : la location exercée à titre habituel étaitimposée dans la catégorie des BIC et celle à titre occasion-nel relevait de l’imposition des revenus fonciers.On note deux exceptions à cette règle : la locationd’une chambre d’hôte, dont le produit est inférieurà 760 euros TTC par an, et la location, à « des conditionsraisonnables », d’une pièce faisant partie intégrantede la résidence principale du propriétaire.Depuis le 1er janvier 2017, les loueurs de courts séjoursdoivent être affiliés au Régime social des indépendants(RSI) dès lors que les recettes excèdent 23.000 euros.

Dans l’ancien,le rendement annuelévolue entre 3 %et 8 %.

Les chiffres clefs

4,88 %LE RENDEMENT MOYEN2016 DE L’IMMOBILIERLOCATIF RÉSIDENTIEL(Source : Fnaim)

1,80 %LE TAUX MOYEN 2016DE L’ASSURANCE-VIEEN EUROS(Source : FFA)

compter du lancement dufonds, sauf dans certains caspréalablement définis (licen-ciement,divorce,décès…).Cetteforme de placement – Opcibénéficiant du régime favora-ble du LMNP – n’est pas inéditepuisqu’un premier fonds de cetype, Silver Generation d’A PlusFinance, est né en 2016, maiscelui-ci est dédié aux seulesrésidences pour seniors. Cesproduits appartiennent à unenouvelle catégorie, les fondsd’investissement en locationmeublée (FILM).

A l’issue de la période de blo-cage de LF Cerenicimo +, legérantesttenud’accéderàvotredemande de rachat dans undélai d’un an au maximum.Autre originalité, vous pouvezsouscrire une assurance pro-tectionrevente,pouruncoûtde300 euros, qui vous protège,pendant huit ans à partir del’achatetsouscondition,jusqu’àune baisse de 20 % de la valeurde votre investissement et dansla limite de 20.000 euros. n

Anne-Sophie Vion@AnnesophieVION

Vous pouvez investir, au seind’un unique placement, dansdes logements en résidencespour touristes, étudiants et per-sonnes âgées grâce à LF Cereni-cimo +, un produit collectif ori-ginal lancé conjointement parCerenicimo et La FrançaiseREM. Son principal atout : vousdonner accès, à partir d’un tic-k e t d ’e n t r é e m o d é r é , d e5.000 euros, à ces trois typesd’actifs d’immobilier gérés enFrance, dans le neuf et l’ancien,que vous pourriez difficilementacheter seul, en direct, et dansces conditions.

Rachat après cinq ansAutre point fort, grâce à lastructure juridique de LF Cere-nicimo +, à la fois Opci (orga-nisme de placement collectifimmobilier) et FPI (fonds deplacement immobilier), vousbénéficiez du régime fiscal duloueur en meublé non profes-sionnel (LMNP). Ce qui devraitvous permettre, assure Benja-min Nicaise, président de Cere-nicimo, « de viser un rendementnet annuel,après impôts,autourde 3 % ». La durée d’investisse-ment recommandée est d’aumoins huit ans. A noter quevous ne pourrez pas récupérervotre argent pendant cinq ans à

Un Opci original permetd’investir à la foisdans des résidencesde tourisme, étudianteset pour personnes âgées.

LestatutdeloueurenmeubléavecunOpci

« Le produitpermet de viser

un rendement netannuel, après

impôts, autourde 3 %. »

BENJAMIN NICAISEPrésident de Cerenicimo

06 // PATRIMOINE Vendredi 14, samedi 15 avril 2017 Les Echos

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Nantes et, peut-être, la futureimplantationd’unaéroportinterna-tional à Notre-Dame-des-Landes.

Les villes qui sortentde leur torpeurAutre piste à suivre : les villes quisortent de leur torpeur, commeLeMansouMetz,dontlesprixs’affi-chent entre 1.300 et 1.600 euros lem2.« Cesontdescommunesd’autantplus agréables et attractives pour desinvestisseurs qu’elles permettent derejoindre Paris en train entre 1 heureet 1 h 30. Et deviennent donc à ce titrequasiment des villes de banlieue »,souligne Michel Mouillart, porte-parole du baromètre LPI-SeLoger.

Pour autant, et même si elles ontdéjà connu une pression sur leursprix au cours des dernières années,prévient Fabrice Abraham, « ilserait dommage de négliger les com-munes actuellement plébiscitées parles investisseurs pour un achatà vocation locative, comme Bor-deaux, Lyon ou Montpellier. Car cesont des valeurs sûres qui ont déjàmontré leur résistance ».— Anne-Lise Defrance

aQuels potentiels pour Parisintra-muros ?sur lesechos.fr/patrimoine

bureaux,2.000m²decommerces…)et, surtout, la perspective du GrandProjet ferroviaire du Sud-Ouest,censé la mettre à un peu plus de3 heures de Paris d’ici à 2024.

Le bel avenirdes métropoles de l’OuestUn bel avenir est aussi promis àdeuxmétropolesdel’Ouest,Renneset Nantes. « Ces deux villes ont le bonpotentiel pour être les Bordeaux dedemain », s’enthousiasme ThomasLefebvre. Avec ses 2.500 euros lemètre carré en moyenne, Rennes,reliée à Paris d’ici à trois mois enseulement 1 heure 27 minutes,figure parmi les grandes villes deprovince les plus abordables.

Une occasion à saisir d’autantplus rapidement par les investis-seurs que l’ouverture prochained’une deuxième ligne de métro,l ’aménagement du quart ierEuroRennes autour de la gare(125.000 m² de bureaux, 1.400 loge-ments, 30.000 m² de commerces…)et la croissance constante de lapopulation, notamment étudiante(de7.000à8.000étudiantsattendusen plus à l’horizon 2020), pour-raient jouer en faveur d’une aug-mentation rapide des prix. Mêmechose à Nantes (2.646 euros le m2

moyen) avec le prolongement dutram, l’aménagement de l’île de

d’infrastructuresprévussont lestroiscritères qui permettent à une com-mune de prendre de la valeur au fildes ans. Et, par là même de voir ses prix immobiliers grimper », ana-lyse Thomas Lefebvre. Comme en témoignenotammentBordeaux,oùle chantier du tram entamé à l’aubedes années 2000, la rénovation des quais et l’arrivée en juillet de cette année de la ligne à grande vitesse (LGV)SudEuropeAtlantiquesetra-duisent par une augmentation des prix de l’ordre de 204 % en quinze ans, selon MeilleursAgents.

« Certaines villes ont en effet unpotentiel de plus-value quasi certaincar elles sont en devenir », poursuitEric Allouche, directeur exécutif duréseau ERA Immobilier. « Voire,pour quelques-unes d’entre elles, enpleine phase de développement. »A l’image, par exemple de Toulouse(2.638 euros le m2 en moyenne),dopée par la mise en service d’unetroisième ligne de métro à l’hori-zon2024,laconstructionprochainede l’Occitanie Tower (11.000 m² de

U n investissement immobi-lier s’envisage sur le longterme. Pour réaliser une

bonne opération patrimoniale, ilfaut se situer dans une perspectivede 10 à 15 ans, ne serait-ce que pouramortir des droits de mutation éle-vés. S’il existe des valeurs sûres, lestemps changent. Certes, la haussedes prix se confirme (lire page 2),mais sur un an, les évolutions sonttrès hétérogènes.

Favorisé par « un déséquilibre deplus en plus marqué entre une offrequi se raréfie et une demande qui necesse de croître », explique FabriceAbraham, directeur général duréseau Guy Hoquet, le phénomènede reprise devrait se généraliser en2017, mais les prix n’ont pas encoreexplosé…

Les investisseurs qui achètentaujourd’hui peuvent espérer uneplus-value future. A condition dumoins de miser sur la bonne ville.Car, prévient Thomas Lefebvre,directeurdelaR&DchezMeilleurs-Agents, « celles qui ont surperforméaucoursdesquinzedernièresannéesne sont pas forcément celles quioffrent les plus belles perspectives degains à l’avenir ».

Quelssontlescritèrespermettantde sélectionner les meilleures opportunités ? « La démographie, leniveau d’emploi et les travaux

PLUS-VALUES//Pour réaliser de belles affaires, il faut miser sur les villesqui voient leur population augmenter et leurs infrastructures se développer.

Misersurlesvilleslesplusprometteuses

Avec 200 kilomètres de lignes demétro créés, 68 nouvelles gares et70.000 nouveaux logements par and’ici à 2030, le Grand Paris Express(GPE)vabouleverseràtermelemar-ché immobilier local. « Des commu-nes qui, aujourd’hui, ne sont pas oualorstrèsmaldesserviesparlestrans-ports en commun et suscitent en celapeu d’intérêt pour les investisseursvontconnaîtredanslesannéesàvenirunregaind’attractivité,seféliciteEricAllouche. Car, mieux reliées aux bas-sins d’activité et d’emplois et/ou auxgrands pôles universitaires, ellesdevraientrapidementvoirleurvaleurgrimper. » A l’image, depuis quinzeans, de nombreuses villes de ban-lieue,dontlaconnexionàParisajou-tée à l’amélioration de leur cadrede vie dope leurs prix immobiliers.

« Montreuil ou Pantin, par exem-ple, ont vu leur prix prendre respecti-vement 247 % et 246 % depuis 2001.

Quant à Levallois-Perret ou Clichy,ils ont augmenté de 227 % et 222 % »,précise Thomas Lefebvre. Un phé-nomène d’autant plus séduisantpour qui cherche à réaliser unebelle plus-value que les tarifs descommunesconcernéesparlechan-tier du GPE n’ont pas encore enre-gistré de mouvement spéculatif.

Toutes les communesn’en profiteront pasMais attention, « toutes ne vont pasprofiter de cet élan », met en gardeFabrice Abraham. « Mieux vauts’intéresser aux communes relative-ment proches de la capitale, qui pré-sentent une mixité sociale et dont lesélus témoignent d’une volonté derénovation urbaine. Voire qui atti-rent les sièges sociaux de grandesentreprises ou de bâtiments publics,à l’instar du Conseil régional à Saint-Ouen. » Sur une belle rampe de lan-cement, on peut citer Aubervilliersou Bagneux. « La première, qui affi-che actuellement des prix autour des3.200 euros le m2 en moyenne, vabénéficier du prolongement de laligne12,ainsiquedel’ouvertured’icià

deuxansducampusCondorcetdédiéaux sciences humaines et sociales, etqui accueillera environ 15.000 per-sonnes », indiqueThomasLefebvre.Quant à la seconde, actuellement30 % moins chère que ses voisinesavec ses prix autour des 4.100 eurosle m2 en moyenne, elle bénéficierad’ici à 2020 du prolongement de laligne4etdelacréationdelaligne15.

Autre ville sur laquelle miser :Villejuif(4.300euroslemètrecarré)qui profitera du développementdu projet Campus Grand Parc(150.000 mètres carrés de locauxd’activité, extension de l’InstitutGustave Roussy, premier centreeuropéen de lutte contre le cancer,3.300 logements…) ainsi que del’arrivée des lignes de métro 14 et 15.Seulbémolpeut-êtrepourlesinves-tisseurs, prévient Michel Mouillart,« l’extension de l’encadrement desloyers à 411 communes des premièreet deuxième couronnes pour 2018pourrait, si elle se confirme, sérieuse-ment affecter la rentabilité des inves-tissements et du coup bouleverser lastratégie des investisseurs ».— A.-L. D.

CesbanlieuesquivontprofiterdelaconcrétisationduGrandParisLe développementdes transports en commundevrait permettreaux communes aujourd’huienclavées de se valoriser.

Gare à la hausse de la taxe foncière

+3,78 % pour les grandes villes de France entre 2015 et2016, +2,22 % entre 2014 et 2015… Le constat de l’Unionnationale de la propriété immobilière (Unpi) est inquié-tant. « Entre 2010 et 2015, cette taxe a augmenté de 14,7 %en moyenne sur l’ensemble du territoire. Soit trois fois plusque l’inflation constatée pendant la même période »,souligne Frédéric Zumbiehl, juriste à l’Unpi.Pis, les chiffres disponibles pour 2016 montrent unenouvelle hausse dans 35 départements (contre 11 en 2015).En cause ? Un relèvement des taux voté par les collecti-vités territoriales. Les 50 plus grandes villes de Franceaffichent un taux de taxe foncière moyen de 41,07 %contre 37,22 % pour le reste de l’Hexagone.

Rennes figure parmiles grandes villesde provinceles plus abordables.

Les Echos Vendredi 14, samedi 15 avril 2017 PATRIMOINE // 07

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16 // INDUSTRIE & SERVICES Jeudi 13 avril 2017 Les Echos

Logement : une finde quinquennat en fanfare

Catherine Sabbah@csabbah

Les chiffres de production de loge-ments neufs sont le meilleur éten-darddubilandefindequinquennat.463.000 permis de construire enregistrés entre mars 2016 etf é v r i e r 2 0 1 7 : l ’o b j e c t i f d e s 500.000 logements par an affichés en 2012 n’est pas loin d’être atteint. Ycompris130.000logementssociauxpour une cible de 150.000. Même sices autorisations de construire ne disent rien sur les mètres carrés quiseront réellement bâtis, les métro-poles se couvrent de grues et la construction de logements neufs

s’est recentrée vers les régions où lademande s’avère la plus forte. « La période reflète un état d’esprit, expli-que la ministre du LogementEmmanuelle Cosse : faire avec les acteurs du secteur et agir dans la durée. » Tout ce que n’ont cessé de réclamer les professionnels plus qu’agacés par l’incertitude des années 2012 à 2014 alors que CécileDuflot réformait tous azimuts avec sa loi Alur, pour un accès au loge-ment et un urbanisme rénové.

Trois ans après cette bataille ran-gée qui s’est soldée par une glacia-tion du marché, les professionnelsont changé de refrain. « Les chosescommencent à bouger, concèdeAlexandra François-Cuxac, la pré-sidentedelaFédérationdespromo-teurs immobiliers. Mais il faut

encore que certains élus cessent derejeter l’acte de construirecomme unacte perturbateur. La seconde partiedu quinquennat, pragmatique, aœuvré dans ce sens. » En forçant parexemple les élus récalcitrants àappliquer la loi SRU.

EquilibrePromoteurs et aménageurs ontapplaudi aux plans de relancede 2014 et 2015, au prêt à taux zéro etaudispositifdéfiscalisantPinel.Sansles encenser, ils se montrent peu cri-tiques envers les mesures de régula-tion qui ont permis d’augmenter laconstruction de tous les types delogement. La mobilisation du fon-cier public commence à donner desrésultats et certains terrains bloquésdepuis vingt ans ont enfin été ven-dus.LaSNCFetl’Assistancepublique(APHP), réticentes au moment duvote de la loi en 2013, ont engagé desstratégies foncières. De même, la co-conceptiondequartiersoud’équipe-ments entre collectivités et groupesprivés permet d’accélérer les projets.Le renforcement de la loi SRU a, lui,

poussé la production de logementssociaux, tandis que le statut de loge-ment locatif intermédiaire a ajoutéun segment de marché qui n’existaitpas,toutcommelelogementpartici-patif, même s’il est marginal.

Désormais, les promoteurs tra-vaillent volontiers dans les villes quiencadrent les prix de vente – unepratique qui se généralise – car ilsachètent les terrains moins cher etsont assurés d’écouler leurs pro-grammes.Mêmel’encadrementdesloyers a cessé de faire polémique. Iln’a pas sensiblement pesé sur lesprix et pas non plus découragé lesinvestisseurs comme annoncé parles Cassandre. « Il aura fallu presquedix lois, dont Alur, Macron, égalité etcitoyenneté, NOTRe… sans compterles mesures des lois de finance », sou-ligne Emmanuelle Cosse.

Ne pas bouger cet équilibre quicommence juste à porter ses fruits,sur cela aussi politiques et profes-sionnels sont d’accord. Pas de ris-quepourl’instantcomptetenudelavacuité des propositions des candi-dats sur le sujet. n

l Le quinquennat avait très mal commencé, il s’achève sur d’excellents chiffres.l Les taux bas ont soutenu une relance amorcée par de nombreuses réformes.

IMMOBILIER

mais leur prix est indexé sur l’infla-tion ou plafonné. Le propriétairepeut vendre, louer, transmettremême à ses héritiers. Quant au ter-rain, il reste propriété de l’OFS, louéaux habitants via un bail sanséchéance. » C’est le seul moyen pourqu’un logement ayant bénéficiéd’une TVA réduite ou d’aides publi-ques ne soit pas revendu deux foisplus cher quelques années plustard, en enrichissant son seul pro-priétaire.Récemmentprésenté lorsd’unSalonimmobilieràLille, ledis-positif a séduit beaucoup decurieux, pas refroidis par l’absencede plus-value à la revente.

Prêts à long termeLe système est réservé aux ménagesdont les revenus n’excèdent pas lesplafondsd’accessionsocialeàlapro-priété : 54.000 euros pour unefamille de 4 personnes, soit unebonne partie de la population. Lapremièreopérationd’unOFSvavoirlejouràLille,dansl’anciennefacultéde pharmacie. « Une quinzaine delogements autour de 2.100 euros lemètre carré, dans ce quartier central,c’est introuvable », poursuit l’élue lil-loise. D’autres OFS sont en cours demontage à Biarritz et à Rennes. Cescollectivités trouveront sans peinequelques terrains inutilisés, mais ilsne sont pas inépuisables. Commentreconstitueront-elles leurs réservesfoncières ? Seul le temps permettrade répondre à cette question. LesOffices fonciers solidaires sont éligi-bles aux prêts à long terme de laCaisse des Dépôts. Sur quarante ousoixanteans,ilyasansdoutemoyende lisser l’acquisition de terrainsgrâceauxredevancesverséesparlesoccupants.— C. B.

Il reste quelques semaines avant la passation de pouvoir, le temps de mettre en orbite l’une des dernièresréformes du quinquennat : les Offi-ces fonciers solidaires (OFS). Usinesà gaz ou idée géniale ? Issus des loisAlur et Macron, ces organismes à but non lucratif devraient permet-tre de créer des logements aborda-blesenévacuantl’undesfreinsprin-cipaux à la baisse des prix : le coûtdu terrain. Le foncier ne devient passubitement gratuit, mais c’est l’OFS,privé ou public, qui l’acquiert ou, s’ille possède déjà, le met à dispositionde bailleurs sociaux, de promo-teurs, de coopératives… qui y cons-truisent des immeubles. Pour les

ménages, l’économie peut atteindrejusqu’à40 %.Aleurmensualitéallé-gée s’ajoute seulement une petite redevance pour l’usage du terrain, de l’ordre de 1 euro par mètre carréet par mois.

« L’idée est simple, mais pas sifacile à mettre en œuvre, expliqueAudrey Linkenheld, élue à Lille etdéputéeduNord,quiasuivi letexte.Tout l’intérêt du système est de pro-duire des logements abordables, quile resteront : les murs sont cessibles

Via un système de démem-brement, les Officesfonciers solidaires pour-raient faire baisser de 30 %le prix des logements.

Mise en route des Officesfonciers solidaires

La première opérationd’un OFS va voirle jour à Lille,dans l’ancienne facultéde pharmacie.

Les métropoles se couvrent de grues et la constructionde logements neufs s’est recentrée vers les régions où la demandes’avère la plus forte. Photo Francois Henry/RÉA

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Retraite:lesFrançaispessimistespourleursvieuxjours

BoursoramaavecAFPle26/04/2017à13:50,misàjourà15:16

SelonuneétudedelaHSBCconsacréeà"l'avenirdesretraites",prèsde80%desjeunesactifsFrançais(20-37ans)s'attendentà"unediminutiondespensionsderetraitespubliquesdanslesannéesàvenir".

LesFrançaisde20-37anssontlespluspessimistesdumondevis-à-visdusystèmedepensionspubliques.(AFP/JOELSAGET)Unactiffrançaissur3néaprès1980pensemêmeque"lespensionspubliquesderetraiten'existerontplusau moment de la fin de sa carrière professionnelle", explique cette enquête de la première banquemondiale intitulée"Lessablesmouvants".Réaliséeavec l'institut IpsosMoridans16paysdont laFrance(18.400personnes),elleaétédévoiléecemercredi26avrilparRTL.Lepessimismeestmoinsélevédansles autres pays, où enmoyenne "seuls" 24% des actifs craignent une disparition des aides d'États auxpersonnesâgées.98% des personnes sondées en France (90% dans les autres pays) considèrent que les vingtenaires ettrentenaires-"lesMillenials"-françaisserontenmoinsbonnepositionpourlaretraitequelesgénérationsprécédentes.Lesbaby-boomerssontperçuscommelesplusprivilégiéspour48%desFrançais(contre42%pourl'échantillonmondial).Pourquoicettevision?Labanque l'attribueenpartieaucontexteéconomique : "Levieillissementde lapopulation et la hausse des dettes nationales sapent la confiance dans la capacité des économies dumondeà venir enaideauxpersonnesâgées", écrit-elle. 61%des "Millenials" françaispensent ainsi queleurgénérationseraconfrontéeàunemoindrecroissanceéconomique(contre53%enmoyennedanslesautrespays).

UNEÉPARGNEDEPRÉCAUTION

Pour 63% des Français interrogés, le niveau de la dette et des déficits pourrait également, à terme,empêcherleversementdespensionsderetraites.Ceuxquiépargnentcommencentainsiàlefairedeplusenplustôt:à24ansenmoyennecontre26ansailleursdanslemonde.Pourfairefructifierleurépargneetfaceàlafaiblessedestauxd'intérêt,45%desFrançaisinterrogésvoientdanslapropriétélemoyenleplussûrdefinancersaretraite(contre47%)."32%optentpourl'épargnedeprécaution, 15% pour les régimes de retraite privés et 2% pour les obligations d'État/Entreprise". LesFrançaisapparaissentrelativementprudents:seuls12%desactifssedisentprêtsàréaliserdesplacementsrisqués"pourgarantirleurstabilitéfinancière",contre39%enmoyennedanslesautrespays.37%pensentqu'ils"continuerontàtravailler,sousuneformeouuneautre,pendantleurretraite",ajoutel'étude.C'estdavantagequeparlepassé,maiscelarestebienendessousdelamoyennemondiale(58%).Au final, seuls 10%pensentqu'ils pourrontprofiterd'une retraite confortable (contre34%enmoyennedanslesautrespays).

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EntrEprisEs

Le point

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04 // FRANCE Mardi 2 mai 2017 Les Echos

Plus inquiétants encore sont lesrisques que ferait peser l’applicationduprogrammeduFrontnationalsurla stabilité politique de notre pays.Une stabilité indispensable auxéchanges commerciaux et à la réali-sation des investissements, dont laFrance a tant besoin pour moderni-ser ses infrastructures, financer larecherche et relancer son industrie.

Quantà lasortiedel’euro,ceseraitune catastrophe pour les entreprisesfrançaises et les habitants. Elle se tra-duirait par la hausse du prix desmatières premières et des biensimportés, ainsi que le renchérisse-ment de beaucoup d’investissementsindustriels. En effet, pour vendre, ilfaut produire, et pour produire, ilfaut des machines-outils : or 90 % decellesutiliséesenFranceproviennentde l’étranger.

Enfin, fermerlesfrontièresets’iso-ler ne m’a jamais paru être une solu-tion. Sans le relais de l’Europe, lacapacité d’influence de la France estinfimeà l’échellemondiale.Quepèse-raient, seuls, 65millions de Français,faceà7milliardsd’humains ?Mieuxvaut revoir le fonctionnement del’Europe plutôt que la quitter. »— D. S.

grandes entreprises n’avaient pasd’abord été des PME qui ont réussi !Comme si la France devait regretterd’avoir donné naissance à de nom-breux leaders mondiaux, qui sou-tiennent son économie et font safierté à l’étranger !

3ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE : L’ENTRE-DEUX-TOURS

Marie Bellan@mbellan1

Le phénomène est suffisammentrare pour être souligné. Plusieurschefs d’entreprise, de tout secteurd’activité et de toute taille, ontaccepté de s’exprimer dans noscolonnes sur la menace que repré-sente, selon eux, une possibleentrée de Marine Le Pen à l’Elysée.Chacun a tenté d’imaginer quellesseraient les conséquences d’unemiseenœuvreduprogrammedelacandidate du FN pour son entre-prise.Lespointsdevuesontà la fois

sévères et alarmistes. En tout cassans concession.

Ces prises de position paraissentallerdesoi.Pourlagrandemajorité

des chefs d’entreprise, à l’excep-tion des entrepreneurs dont

l’activité est très locale, commecertains artisans ou commer-çants, la sortie de l’euro ou

encore le « protectionnisme intelli-gent » de Marine Le Pen, signifie-raient la mort de leur entreprise àterme. Selon un sondage Opi-nionWay réalisé le jour du premiertour de l’élection présidentielle,seuls 17 % des chefs d’entreprise,artisans et commerçants ont votépour le FN, ce qui est au-dessous dela moyenne nationale.

Le fait de sortir du bois ainsi n’enreste pas moins inaccoutumé, pourne pas dire exceptionnel. Lespatronssonttrèsréticentsàprendredes positions politiques. Mais la situationest inhabituelle,beaucoupplusencorequ’en2002oùlavictoirede Jean-Marie Le Pen n’effleurait aucun esprit et n’inspirait donc aucune crainte aux milieux écono-miques. Une partie du patronat, notamment les grands groupes,

estime parfois que c’est contre-pro-ductif puisque la candidate du FN accuse systématiquement lesgrands patrons de protéger le « sys-tème » pour se protéger eux-mê-mes. Et ces chefs d’entreprise ont des salariés, des clients, et parmi eux, il y a statistiquement de nom-breux électeurs du Front national.

Courrier aux salariésLe patron de Paprec, qui a envoyéun courrier à ses salariés (plus de8.000) avant le premier tour pour

les mettre en garde contre un voteà l’extrême droite et ses conséquen-ces sur leur propre entreprise, a faitun geste qui reste exceptionnel.Il a d’ailleurs été critiqué par unepartie de ses pairs et pas toujourscompris par ses salariés. « Ils votentpour qui ilsveulent, a-t-il tenuà fairesavoir. Mais je trouvais plus respec-tueux de leur fournir des informa-tions. »

Quelques autres chefs d’entre-prise se sont aussi démarqués cesderniers jours. D’abord Michel

Edouard-Leclerc, le patron de lagrande distribution, qui a posté lasemaine dernière sur son blog unbillet explicite. « J’ai suffisammentdéfendu, sur ce blog et dans d’autresmédias, le projet européen, la mon-naie unique et la libre circulation deshommes et des idées pour que per-sonne n’imagine un seul instant queje puisse voter pour quelqu’un quipropose la déconstruction de la plus grande avancée politique du XXe siè-cle. » Précisant qu’il ne souhaitaitpasqu’onassimilesapositionàcellede « l’entreprise ».

Ensuite,TomEnders,lePDGalle-mand d’Airbus, a envoyé une lettreà Emmanuel Macron, l’assurant deson « plein soutien pour le secondtour de l’élection ainsi que pour lesélections législatives qui suivront »et estimant que le candidat incarne« de manière très concrète le change-ment ». Enfin, Martin Bouygues,patron du groupe Bouygues, s’est,lui aussi, montré critique vis-à-visdeMarineLePendansunedéclara-tion aux « Echos ».

Le 7 mai prochain, le choix deschefsd’entreprise françaisestassezclair. n

ProjetFN:lecrid’alarmedeschefsd’entreprise

Pour beaucoup de chefsd’entreprise, le fait deprendre position contre leFN ne va pas toujours de soi.

« L’analyse attentive du programmedeMarineLePenpermetd’endécelerles conséquences sur les activitésd’une entreprise telle que Veolia.

Au plan environnemental toutd’abord, l’impact du programme duFront national serait sans véritableincidence sur les activitésdeVeolia. Ilne fait que reprendre certaines com-posantes de politiques déjà engagéesen matière d’énergies renouvelablesou d’efficacité énergétique des bâti-ments. En cela, il reflète la très faibleplace accordée à l’environnementdans cette campagne présidentielle,ce que je ne peux que déplorer, alorsmême que la transition énergétiqueou l’économie circulaire pourraientcréer des centaines de milliersd’emplois en France.

Au plan économique, en revanche,il n’en va pas de même. Mises à partles TPE et les PME, le Front nationalaffiche une vision de grande défiancevis-à-vis des entreprises, alors que cesont elles qui créent des richesses etdes emplois. Comme s’il n’était paspossible à une entreprise de croîtresans être antisociale ! Comme si les

ANTOINE FRÉROTPDG DE VEOLIA

« LeprogrammeduFNferaitpeserunrisquesurlastabilitépolitiquedenotrepays »

Sortir de l’euro pour le patronde Michelin, c’est, entre autres,alourdir les coûts des entrepri-ses. Il explique que l’arrivée del’euro fut « un facteur impor-tant de simplification dans lagestion de la trésorerie dugroupe ». Les économies réali-sées sur les dépenses liées àl’utilisation de monnaies diffé-rentes dans chaque marchéeuropéenontpermisde« déga-ger les marges nécessaires pourgérer les devises des marchésémergents dans lesquels legroupe s’étendait ». De la mêmefaçon, revenir au franc oblige-rait le groupe à tenir des comp-tes sociaux en francs, là aussi« complexité » et « nouveauxcoûts » à prévoir.

Par ailleurs, la dégradationde la monnaie conduirait legroupe à augmenter ses prixen France pour « protéger sesmarges ».

Le patron de Michelin insistedonc sur l’effet inflationnistequ’aurait immanquablementune sortie de l’euro. Cette infla-tion créerait une pression à lahausse sur les salaires qui « setraduirait très vite » par une« rupture de la compétitivité »desaproductionenFrance, jus-que-là exportée à plus de 60 %.Leleadermondiala,commesespairs industriels, organisé sabase européenne en spéciali-sant au mieux ses usines ; entreelles se déroule donc un fluxd’échanges constants. Est-ilbien nécessaire de rebâtir entreelles des murailles ?— S. De.

JEAN-DOMINIQUE SENARDPRÉSIDENTDU GROUPE MICHELIN

` SURLE WEB

•Dossiers, diaporamas… plus d’informationssur le programme de Marine Le Pen, son parcourssur lesechos.fr/elections

Regain de popularité de l’UEen FranceEt si le goût de l’Europe revenait aux Français ? La dernièreenquête Eurobaromètre indique un léger, mais net, regain depopularité de l’Union européenne : 53 % la jugent utile ( contre57 % au niveau de l’Europe), soit 5 points de plus qu’il y a un an.Ils sont 14 % (contre 17 % en 2016) à considérer que l’UE est une« mauvaise chose ». Interrogés sur les « derniers événementsgéopolitiques, tels que l’instabilité croissante dans le mondearabe, l’influence accrue de la Russie et de la Chine, ou leBrexit et l’élection de Donald Trump », les Français marquentleur préférence pour « une réponse commune » à 72 % enFrance (73% dans l’UE).

Lafindel’eurogénéreraituneinflationqui« setraduiraittrèsvite »parune« rupturedelacompétitivité »

L’arrivée de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle et son éventuelle victoire suscitent l’inquiétude dans le monde patronal. Photo Pascal Rodriguez / Sipa

« Sans le relais de l’Europe,la capacité d’influencede la France est infimeà l’échelle mondiale »,estime Antoine Frérot.Photo Eric Piermont/AFP

Il a dit

« Le choix deMarine Le Pen, jene l’envisage pas.Les catastropheséconomiques,très peu pour moi.Le monde estdéjà assez durcomme ça. »MARTIN BOUYGUESPatron du groupe Bouygues

IBO

/Sip

a

Pour le patron de Michelin, l’eurofut « un facteur importantde simplification dans la gestionde la trésorerie du groupe ».Photo T. Zoccolan / AFP

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Juridique

Le point

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Les Echos Vendredi 7, samedi 8 avril 2017 PATRIMOINE // 35

Car pour calculer la part d’héri-tagedevantreveniràchaqueenfantau décès de son père ou de sa mère,on tiendra compte de ce qu’il luiavait déjà été transmis par dona-tion. Pour effectuer cette opération,on ne retient pas la valeur des biensau jour de la donation mais au jourdu décès. « Par exemple, si un desenfants a utilisé les sommes donnéespour investir dans une start-up, c’estla valeur de sa participation au jourdu décès du donateur qui pourraitêtre réintégrée à sa succession. Il ris-que ainsi de devoir faire profiter sesfrères et sœurs de son enrichisse-ment », remarque Catherine Costa.

C’est pour éviter cela qu’onconseille aux parents de consentirunedonation-partage,quitteàréin-tégrer dans l’acte des donationsantérieures consenties en ordredispersé. Contrairement à unedonation simple, une donation-partagepermetd’opérerunpartagedéfinitif des biens contenus dans ladonation.

Dès lors, on n’en tiendra pascompte pour déterminer la partd’héritage revenant à chaqueenfant, et pour apprécier si laréserve de chaque enfant a bien étérespectée, ces biens seront retenuspour leur valeur au jour de la dona-tion-partage, et non au jour dudécès.— N. C.-K.

perdredevuequelorsqu’onnedonnela nue-propriété d’un bien, on sedépossède. Mieux vaut donc éviter dedonner des biens en nue-propriété àsesenfants,commesarésidenceprin-cipale, si on risque un jour de devoirla vendre pour faire face au risque dedépendance », conseille SandrineQuilici.

3 PRIVILÉGIEZ LADONATION-PARTAGE

Dernière précaution à prendre : lesparents ayant plusieurs enfantsauront intérêt à recourir à la dona-tion-partage plutôt qu’à des dona-tions ordinaires même si elles ontl’air égalitaire en apparence.

priété transmise qui, par définition,est inférieure à celle de la pleinepropriété. Cette valeur est détermi-née à partir d’un barème quidépenddel’âgedudonateuraujourde la donation : plus il est jeune,moins cette valeur sera élevée. Si ledonateur a entre 51 et 60 ans, ledonataire ne sera taxé que sur lamoitié de la valeur du bien ; s’il estâgé de 61 ans à 70 ans, cette valeurpasse à 70 %, puis à 80 % si le dona-teur a entre 81 et 90 ans.

En outre, au décès de l’usufrui-tier, le donataire va récupérer lapleine propriété du bien sans droitsupplémentaire à payer. « Mais au-delà de cet intérêt fiscal, il ne faut pas

rale, tout n’est pas permis pourautant. Si vous avez des enfants,vous ne pouvez pas empiéter surleur part de réserve héréditaire.Autrement dit, une partie de votresuccession doit obligatoirementleur revenir et vous ne pouvez pasles déshériter totalement. Maisvouspouvezparfaitementattribuerl’autre partie – la quotité disponi-ble – à qui bon vous semble.

Si vous n’avez pas d’enfant, vouspouvez déshériter vos autres héri-tiers et attribuer la totalité de votresuccession à qui vous souhaitez.Seule limite à cette liberté, si vousmourez sans descendance et êtesmarié, votre conjoint survivant esthéritier réservataire à hauteur duquart de votre succession. A hau-teurdecequart,vousnepouvezpasle déshériter !

Quels que soient vos objectifs, untestament doit répondre à desrègles de fond et de forme pour êtrevalable.

Attentionaux formules typeCertaines formules type ont dessignifications très précises dont ilfaut bien mesurer la portée. « Parexemple, si on utilise la formule : ceciestmontestamentquirévoquetoutesles dispositions antérieures, celaaura également pour effet de révo-quer la donation au dernier vivantconsentie au conjoint. Aussi sansaller jusqu’à faire établir un testa-ment authentique, ce qui est assezpeu utilisé en pratique, il est préféra-ble de se faire aider par un notairepour rédiger son testament et de lefaireenregistreraufichiercentraldesdispositions des dernières volontés »,conseille Catherine Costa.— Nathalie Cheysson-Kaplan

* Enquête Elabe pour Le Crédit Foncier.

de 500.000 euros sera ainsi taxe a15,6 %s’ilesttransmisenunefoisparsuccession, mais a 12,6 % s’il esttransmis par donation en deux foiseta8,5 %s’ilesttransmisentroisfois.

2 OPTIMISEZ AVEC LARÉSERVE D’USUFRUIT

« Il est encore possible de réduiredavantage les droits à payer si au lieude consentir une donation en pleinepropriété, les parents conserventl’usufruit des biens donnés et netransmettent que la nue-propriété »ajoute Sandrine Quilici.

Si les parents conservent l’usu-fruit, les droits ne seront calculésque sur la valeur de la nue-pro-

Avec l’allongement de l’espérancede vie, l’âge moyen des enfants aud é c è s d e l e u r s p a r e n t s e s taujourd’hui de 50 ans. Et il devraitpasser à 55 ans en 2035 et à 60 ansen 2070 selon France Stratégie.

Pour ceux qui souhaitent pou-voir aider leurs enfants au momentoù ils en ont véritablement besoin,la solution passe alors par la trans-mission anticipée de leur patri-moine, via les donations.

1 BÉNÉFICIEZDE DROITS RÉDUITS

Pour les gros patrimoines, cettestratégieprésenteenoutreunavan-tage supplémentaire. Elle permetde réduire significativement lesdroits à payer a condition d’espacersuffisamment les donations dansle temps de manière à bénéficier àchaque fois de l’abattement de100.000 euros applicable entreparents et enfants qui se renouvelletouslesquinzeans,puispourlesur-plus des tranches les plus basses dubarème.

Selon France Stratégie, un capital

transmettre une partie de leur bienà leur partenaire de pacs ou à leurconcubin est de rédiger un testa-ment en leur faveur car une dona-tion au dernier vivant est réservéeaux couples mariés.

Quoi qu’il en soit, les deux actespermettentdeparvenirauxmêmesobjectifsentermesdeprotectiondusurvivant.Aunedifférenceprès :enprésence d’enfants qu’ils soientissus ou non de leur union actuelle,la marge de manœuvre des couplesnon mariés est plus limitée que cel-les des couples mariés puisquele maximum qu’ils peuvent léguerà leur partenaire de pacs ou à leurconcubin ne peut pas dépasserlaquotitédisponibledeleursucces-sion.

Le mariage, en revanche, permetde laisser au survivant une partsupérieure appelée « quotité dispo-nible spéciale entre époux ». Cettepart peut porter sur la totalité dela succession en usufruit ou sur lequart en pleine propriété et les troisquarts en usufruit.

Les atouts et limitesdu testamentLe testament est également unesolution à envisager pour ceux quisouhaitent préparer à l’avance leursuccession sans pour autant sedémunir de leur vivant.

Il peut être utile pour laisser unepartie de ses biens à des personnesqui n’ont pas vocation à hériter,comme ses petits-enfants parexemple, ou encore pour décider àl’avance du sort de son patrimoineenattribuantteloutelbienà l’unouà l’autre de ses enfants, ou enfinpour avantager certains d’entreeux.

Mais si la loi vous laisse une cer-taine liberté pour aménager lesrègles de la dévolution successo-

si vous êtes pacsé (bien que les par-tenaires de pacs comme lesconjoints soient exonérés de toutdroit de succession) ; ce sont vosenfants, ou à défaut vos parents etvos frères et sœurs, qui recueille-ront la totalité de votre succession.

Protéger le « survivant »Maisriennevousinterditdevouloirlaisser à votre conjoint survivantdavantage que ce que la loi luiaccorde ou de vouloir assurer unminimum de protection à votrepartenaire de pacs ou concubin.Mais pour qu’il en soit ainsi, il fautl’avoir anticipé.

« S’il s’agit d’améliorer le sort devotre conjoint survivant, une dona-tionauderniervivantestl’outilleplusapproprié. Non seulement elle per-met d’augmenter ses droits successo-raux. Par exemple, si vous n’avez qu’un enfant, vous pourrez lui attri-buer la quotité disponible ordinaire en pleine propriété qui s’élève à la moitié de votre succession. Mais sur-toutelleluioffreplusdeliberté. Ilpeutêtre inséré une faculté de cantonne-ment dans l’acte. Le conjoint survi-vant pourra alors décider de ne pren-dre que tel ou tel bien en fonction de ses besoins et préoccupations. Ce quin’est pas possible lorsqu’il hérite en vertu de la loi. Par exemple, il pourradécider de ne pas garder une rési-dencesecondairedont iln’aplus vrai-ment l’utilité pour éviter que cela ne pèse sur son ISF », explique Cathe-rine Costa, directrice à l’ingénierie patrimoniale à la Banque Privée 1818. Ce que le conjoint ne prendra pasreviendraauxenfantsdudéfunten pleine propriété, y compris ceuxnés d’une autre union.

Si vous êtes pacséEn revanche, la seule solution pos-sible pour ceux qui souhaitent

A près moi le déluge… 38 %des Français déclarent nepas avoir de projets de

transmission de patrimoine et 37 %d’entre eux y ont déjà pensé maisn’ontencorerienprévu(*).Etilsonttort, car ce que prévoit la loi nes’adapte pas à tous les cas de figure.Si vous êtes marié, votre conjointsurvivanthériteradanstouslescas,mais l’étendue de sa part dépendrades autres héritiers que vous laisse-rez. Si vous n’avez que des enfantscommuns, votre conjoint aura lechoix entre la totalité de votre suc-cession en usufruit ou le quart enpleine propriété.

Mais si vous laissez des enfants– ou des petits-enfants – nés d’uneautreunion,votreconjointn’auraledroit qu’au quart de votre succes-sion enpleinepropriété, sanspossi-bilité d’option pour l’usufruit ; vosenfants recevront les trois quartsrestant à partager entre eux à partségales, quelle que soit l’union dontils sont issus.

Et si vous ne laissez pas d’enfants(ni de petits-enfants), votre conjointsurvivant héritera de la totalité devotre succession si vos parents sonttous les deux décédés, des troisquarts si un de vos parents vous asurvécu et de la moitié si vos deuxparents sont toujours en vie.

Enrevanche,sivousvivezencou-ple sans être marié, la personneavec laquelle vous partagez votrevie n’a pas vocation à hériter, même

Si vous ne prenez aucune disposition de votre vivant, c’est le Code civil qui se chargera de désigner les bénéfi-ciaires de votre succession selon un ordre bien défini. Qui hérite ? Que faire pour organiser sa succession ?

Héritage : leserreursàéviter

SUCCESSIONS

LesmeilleurestactiquespouroptimiserlesdonationsLa donation permetde minorer les droitset d’éviter les conflitsfamiliaux. Il faut toutefoiséviter de se déposséderd’une trop grande partde son patrimoine.

mois. Les velléités protec-tionnistes de Donald Trumpdans le domaine commercialpèsent sur le moral desinvestisseurs.

FONDS MATIÈRESPREMIÈRESLes fonds dédiés au secteurmondial des matières premiè-res perdent 2,51 % en trois

–2,51 %

Le baromètredes fonds

+ 11,64 % en trois mois. La ca-tégorie a profité des bons ré-sultats de sociétés, notam-ment, dans le secteur de latechnologie.

FONDS FRANCE PETITESET MOYENNES CAP.Beau temps pour les fondsinvestis en petites et moyen-nes valeurs tricolores :

+11,64 %

Mor

ning

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5av

ril2

017

Pensez àl’assurance-vieL’assurance-vie présenteun double intérêt, civilet fiscal. Sauf primes mani-festement exagérées, onne tiendra pas comptedes sommes versées au(x)bénéficiaire(s) désigné(s)ni pour le partage de la suc-cession, ni pour l’apprécia-tion de la réserve hérédi-taire. Dans de nombreuxcas, ce capital ne supporte-ra, en outre, aucune taxa-tion (exonération pour lescontrats en faveur duconjoint ou du partenairede pacs ou à hauteur de152.500 euros par person-ne pour les versementseffectués avant 70 ans).« En multipliant le nombrede bénéficiaires, ce sont dessommes importantes quipeuvent être transmisessans fiscalité. Dès lors, l’as-surance-vie est un formida-ble outil pour ceux qui sou-haitent transmettre uncapital à leurs petits-en-fants en toute sécurité, sansse préoccuper de savoir s’ilsvont entamer la réserve hé-réditaire de leurs enfants »,explique Sandrine Quilici,directeur de l’ingénieriepatrimoniale chez PictetWealth Management.

38 %DES FRANÇAISdéclarent ne pas avoirde projets de transmissionde patrimoine.

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EpargnE

Le point

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lesindices

PÉTROLE : L’OPEP TIENTSES ENGAGEMENTSLes pays de l’Opep ont réduit enmars leur production de pétroleau-delà de leurs engagements,selon son rapport mensuel, àhauteur de 104 % de ce qui étaitprévu. L’organisme se dit con-fiant pour la demande, alors que,selon l’American PetroleumInstitute, les stocks de brut ontreculé aux Etats-Unis sur lasemaine. Le baril de brent gagneprès de 1,5 % depuis lundi.

L’épargne française reste trop peuinvestie dans les entreprises

Edouard Lederer@EdouardLederer

Les années passent, le constatdemeure. D’un côté, les Françaisépargnent beaucoup – ils sontmêmelesvice-championsdelacaté-gorie en Europe – mais ils privilé-gientlesplacementslesplusliquideset les moins risqués. Ils rechignentdonc à investir directement ou indi-rectement(autraversdefondsoudecontratsd’assurance-vie)enactions.De l’autre, les entreprises se finan-cent certes sans difficulté par de ladette (via un crédit bancaire ou uneémissionobligataire),maisellespei-nentjustementàleverdesfondspro-pres.« Lapartdeladetteesttrèssupé-rieureàcelledesfondspropresdanslebilan de nos entreprises », remar-quait récemment Anne Le Lorier,sous-gouverneure de la Banque deFrance,lorsd’uneconférenceconsa-crée à l’orientation de l’épargne versles entreprises. Or, dans une écono-mie avancée ou vieillissante – tellequelanôtre–,lesentreprisesdoiventinnover pour se développer, et « labanque n’est pas le canal le plusadapté » pour y parvenir, souligne-t-elle. Le crédit bancaire va, de fait,souvent avec des prises de garantiephysiques, incompatibles avec lefinancement de l’innovation, pardéfinition immatérielle.

Deux statistiques publiéesmercredi par la Banque de Francetémoignent une fois de plus decette préférence française pour ladette en général, et la dette bancaireen particulier : une première toucheaux placements financiers réalisésparlessociétésd’assurancesfrançai-ses. Les flux de titres de capital ont

certestotaliséprèsde75 %desinves-tissementsnetsauderniertrimestre2016. Mais, à fin décembre, ils nereprésentaient toujours qu’un petit8 % des 2.522 milliards d’euros desplacements financiers des assu-reurs.Autrechiffreparlant, legrandmouvement de « désintermédia-tion », tant annoncé depuis la crisefinancière,n’aeujusqu’àprésentquedes effets limités. La part des ban-ques dans l’endettement des entre-prises tournait autour de 70 % desencours avant crise. Elle s’est stabili-séeàniveauélevé,autourde60 %enfévrier2017.C’estpeuouproulapro-portion inverse de celle observéeoutre-Atlantique.

De nombreux chantiersComment faire évoluer les compor-tements ? « Il y a un nombre de fac-teurs qu’on ne peut faire varier qu’àmoyen et long terme », a soulignéAnne Le Lorier . De fait les chantierssont nombreux : parmi les pointsévoqués, améliorer la culture finan-cièredesménages,réformerlespro-duits d’épargne réglementés(Livret A, PEL…) dont la rémunéra-tion n’est pas « sensible aux tauxde marché », réformer la fiscalité del’épargne, mais surtout imaginer denouveaux produits d’épargne. Unvéritable graal de l’épargne, que lespouvoirs publics pensaient avoirdécouvert ces dernières années eninventant l’« euro-croissance ».Mais ce nouveau produit d’assuran-ce-vie, conçu comme une voiemédianeentrelefondseuros(àcapi-tal garanti) et les unités de compte(qui ne donnent pas la garantie ducapital, mais font espérer un rende-ment plus élevé), n’a pas rencontréde succès massif. L’environnementde taux bas est, il est vrai, venu per-cuter de plein fouet son démarrage.

« Trouverlebonproduitestdifficilecar il faut réconcilier les attentes desépargnants en matière de rendement,de risque, et de liberté minimaled’entrée et de sortie de ce placementavec les besoins des entreprises enfonds propres » tout en ayant àl’esprit lastabilité financière,détailleAnne Le Lorier. Une feuille de routepour les autorités peut-être, maisaussi pour le secteur financier invitéà faire preuve d’innovation. n

l Les placements financiers des assureurs ne sont toujours que très peu dirigés vers les actions.l La part des banques dans l’endettement des entreprises s’est stabilisée à un niveau élevé, autour de 60 %.

ÉPARGNE

Credit Suisse : vent de fronde autour du bonus des dirigeants

Etienne Goetz@etiennegoetz

La deuxième banque helvète,Credit Suisse, fait face à une opposi-tioncroissanteconcernantlarému-nération de ses hauts dirigeants.Après Glass Lewis et Ethos, un troi-

sièmebureaudeconseilauxaction-naires, Institutional ShareholderServices (ISS), a appelé cettesemaine les investisseurs à rejeterles émoluments proposés. « Endépit d’une seconde perte nette d’affi-lée, les niveaux de rémunérationvariable pour les dirigeants demeu-rent élevés », a-t-il déclaré mardi.

Dans son rapport annuel, CreditSuisse entend verser à son comitéexécutif 26 millions de francs suis-ses (23,4 millions d’euros) de bonusà court terme et 52 millions à longterme.Rienquepourlepatrondelabanque,TidjaneThiam,larémuné-rationtotales’élèveà11,9millionsde

francs, en nette hausse par rapportà l’année précédente (4,57 millionspour six mois). Si la moitié desactionnaires suivent les recom-mandations de Glass Lewis, Ethoset ISS lors de l’assemblée généralele 28 avril prochain, Credit Suissedeviendrait la première banque dupays à voir les émoluments rejetésen vertu des lois « fat-cats » suisses.Ces dernières ont été introduitesen 2015 et obligent les entreprisescotées à procéder à un vote contrai-gnant concernant les rémunéra-tions de patrons. Elles interdisentégalement toute prime de départ etles bonus liés à des opérations de

fusion-acquisition. Les contre-venants risquent des amendes etjusqu’à trois ans de prison.

« Nous prenons note des recom-mandations »,afaitsavoirunporte-paroledelabanque,avantd’assurerque « Credit Suisse respecte la démo-cratie actionnariale ». Pour lemoment aucun investisseurmajeur n’a annoncé son oppositionaux propositions de la société.

Stratégie inversedes concurrentsLes émoluments chez Credit Suissepassentd’autantplusmalauprèsdesbureaux de conseil que l’établisse-

ment a perdu 2,7 milliards de francsen2016etprèsde3milliardsen2015.Son cours de Bourse a perdu plusde 30 % l’an passé, et les résultats dela restructuration se font toujoursattendre. Selon une note des analys-

tes d’UBS, il faudra attendre 2019pour que le rendement des fondspropres (RoTE) atteigne les 10 %,seuil à partir duquel la banquerecommence à créer de la valeurpour ses actionnaires.

En outre, la banque a choisi lastratégie inverseà lamajoritédesesconcurrents européens, qui, mêmeaprès avoir dégagé des profits, ontdécidé de revoir à la baisse les enve-loppes de bonus. Credit Suisse a eneffet augmenté de 6 % l’enveloppedes primes versées aux salariésquand UBS l’a réduite de 17 % aprèsavoir pourtant dégagé un bénéficede 3,2 milliards de francs. n

BANQUE

Trois cabinets jugentla rémunération ducomité exécutif exces-sive après deux annéesconsécutives de perte.

Assurance-vieetactions,deuxroutesparallèlesANALYSEMarie-Christine SonkinE n accordant à l’assurance-

vie un statut plus favorableque celui du droit commun,

le législateur, relayé par Bercy, aconçuuninstrumentextrêmementefficace pour contenter l’épargnantà la recherche de sécurité. Et, par lamême occasion, orienter les place-ments vers les emprunts obligatai-res finançant opportunément ladette de l’Etat. Les fonds en euros, àcapital garanti, ont offert pendantdes décennies le réceptacle idéald’uneépargnede« pèredefamille »avec en prime un rendement desplus attrayants.

Mais les temps ont changé, etvoilàqu’aprèsavoirfavorisé ladette,le gouvernement aimerait financerla croissance ; en clair, l’investisse-ment en actions. Les nouvelles nor-mes prudentielles de Solvency II

imposant aux assureurs qui s’y ris-queraient via leur actif général uncoût exorbitant en termes de fondspropres, restait à se rabattre sur lesassurés en leur expliquant que lesalut est désormais dans les unitésde compte (UC), un support investipour partie en actions.

Le discours semblait d’autantplus approprié que les fonds eneuros rapportent en moyenne trèspeu (1,80 % en 2016)… bien loin desrendements flamboyants desannées 2000. Mais la grande massedes épargnants de l’assurance-vien’est pas très sensible à cet argu-ment. Certes, les clients de gérants

de patrimoine et autres « familyoffice » ont bien compris l’intérêtdes UC. Mais les autres, c’est-à-dire lamajorité,neretiennentquecequileur paraît essentiel : avec les UC,c’est le client qui porte le risque. Laperspective d’un rendement poten-tiel bien supérieur ne suffit pas… Ilsrecherchent avant tout la sécurité.

Garder la maîtriseQuant aux entrepreneurs, ils veu-lent garder la maîtrise de leursinvestissements. Placer leur argentdans les sociétés qu’ils sélection-nent eux-mêmes (de préférence laleur) et pouvoir vendre quand c’estle bon moment et non quand la fis-calité est la plus douce. Autant desouplesses interdites par l’assuran-ce-vie qui dépossède en quelquesorte l’assuré de son pouvoir de

décision. Il peut certes effectuer desarbitrages mais, sauf exceptions,sur des supports de gestion collec-tive.Enoutre,l’assurén’estpluspro-priétaire de ses fonds mais d’unecréance sur l’assureur…

Reste aux divers think tanks àtrouver des solutions pour rendrel ’é p a rg n e p r o d u c t i ve a s s e zattrayante aux yeux de la masse desépargnants. Une « flat tax » sur lesplus-values est la solution retenuepar certains. Une baisse drastiquede la fiscalité sur les valeurs mobi-lières détenues en direct peut favo-riser la détention d’actions. Le che-minentoutcassemblebienéloignédu cadre de l ’assurance -vie.Laquelle pourrait faire les frais dece désir de réorientation de l’épar-gne via une normalisation de sonrégime fiscal pour les flux futurs. n

La banque entendverser à son comitéexécutif 26 millionsde francs de bonusà court termeet 52 millionsà long terme.

« La part de la detteest très supérieure

à celle des fondspropres dans le bilande nos entreprises. »

ANNE LE LORIERSous-gouverneure

de la Banque de France

24 // Jeudi 13 avril 2017 Les Echos

FINANCE&MARCHES

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Monde

Le point

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RÉDUCTION DU DÉFICITCOMMERCIALDES ETATS-UNISLe déficit commercialdes Etats-Unis a décru plusfortement que prévu, de 9,6 %,en février, à 43,6 milliardsde dollars en données CVS,à la suite d’un recul desimportations, a indiqué mardile département du Commerce.Mais le déficit des biens avecla Chine a augmenté de 5,2 %,à 31,7 milliards de dollars.

NET RECUL DU NOMBREDE CHÔMEURSEN ESPAGNELe nombre de chômeursa nettement reculé en mars,à 3,7 millions de personnes,a annoncé mardile ministère de l’Economie,profitant surtout duredémarrage de l’activitédans le tourisme. Sur un an,le ministère recense390.000 chômeurs de moins,soit une baisse de 9,6 %.

1,8 %DE HAUSSE DES VENTESDE DÉTAIL EN ZONE EUROLes ventes au détail dans lazone euro ont augmenté plusque prévu en février, de 0,7 %par rapport à janvieret de 1,8 % en rythme annuel,soutenues par les achats devêtements, selon des chiffresEurostat diffusés mardi.

enchiffres

LeFMIs’alarmedestrèsfaiblesgainsdeproductivitédanslemonde

Richard Hiault@RHIAULT

Lemoteurdelaproductivitédanslemondeestenpanne. Ilesturgentdele redémarrer si l’on veut encoreélever le niveau de vie des popula-tions. La hausse de la productivitéau siècle dernier a permis qu’un« Américain moyen ne travailleaujourd’hui qu’environ dix-septsemaines »pourgagnerl’équivalentdu « revenu réel annuel d’un Améri-cain moyen en 1915 », a rappelé enpréambule, devant l’AmericanEnterprise Institute, lundi soir àWashington, Christine Lagarde,directricegénéraleduFondsmoné-taire international (FMI).

Lafaiblecroissancedelaproduc-tivité n’affecte pas seulement lespays industrialisés mais aussi lespays émergents et en développe-ment. La décélération, déjà palpa-ble avant la crise de 2008, n’a faitque s’amplifier depuis.

Partantd’uneétudedeseséquipespubliée le même jour, la directricegénérale a relevé que la croissancede la productivité dans les paysriches s’est affaissée à +0,3 % par an,au lieu de +1 % auparavant. Si elleavait poursuivi sa hausse au rythmed’avant la crise, le produit intérieurbrut (PIB) des grandes économiesserait aujourd’hui supérieur de 5 %.« Cela reviendrait à ajouter à la taille

de l’économie mondiale un autreJapon », a-t-elle dit.

Une mauvaise répartitionL’étude du FMI reconnaît la diffi-cultéàmesurerprécisémentlapro-ductivité en raison des activitésnumériques. « Un des soucis estl’exclusion du PIB de la valeur del’information gratuite, des réseauxsociaux, du divertissement, qui sontfinancésparlesrevenuspublicitaireset la vente d’informations à proposdes usagers », indique le document.Ces réserves étant faites, l’étudeavance d’abord les effets négatifs dela crise de 2008. « A la différence desrécessions passées, la faiblesse des

bilansdesentreprisesconjuguéeàunresserrement du crédit » a freinél’investissement.LeFMInoteégale-ment une mauvaise répartition ducapital des entreprises. L’incerti-tude croissante sur l’évolution del’économie mondiale et des politi-ques économiques des gouverne-ments a aussi découragé l’investis-sement dans des projets à plus hautrisque et à plus fort rendement.

Il n’en demeure pas moins quecette crise de 2008 n’a fait ques’ajouteràd’autresfacteursstructu-rels plus anciens. L’essor des tech-nologies de l’information et de lacommunication dans l’économiedes pays industrialisés s’est ralenti.

Les effets bénéfiques du boom de lafin des années 1990 et du début desannées 2000 ne sont plus aussiintenses. Le Fonds avance aussi levieillissementdelapopulation,sur-tout dans les pays industrialisés. Laproductivitéd’unêtrehumainvarieau cours de sa vie professionnelle

en fonction de son expérienceacquise, de la dépréciation de sonsavoir-faireetdesescapacitésmen-tales et physiques. « De ce fait, sescompétences vont probablementatteindre un pic avant de décliner enfin de carrière, conduisant à un reculde son innovation et de sa producti-vité », relate l’étude. Le ralentisse-ment du commerce mondial cons-titue un autre facteur néfaste. Lamoindre interpénétration des éco-nomies freine la diffusion desmeilleures technologies et peutainsi laisser des entreprises moinsproductives survivre. Pour revitali-ser cette productivité, ChristineLagarde mentionne un nécessaire

renforcement du commerce. Unmaintien des investissementspublics dans la recherche fonda-mentale, à l’origine des innovationsmajeures, serait aussi adéquat. Siles dépenses en recherche et déve-loppement étaient en hausse de40 % en moyenne, le PIB des paysindustrialisés pourrait progresserde 5 % à long terme. Accélérer lesréformes structurelles, ouvrir lesfrontières aux migrants, notam-ment pour les pays industrialisésvieillissants, refuser le protection-nisme, renforcer les politiques enmatière d’innovation, d’éducationet de formation sont autant de pis-tes préconisées. n

l La hausse de la productivité des pays industrialisés n’est plus que de 0,3 % par an, contre 1 % avant la crise.l Population vieillissante, formation, manque d’investissement et commerce en berne sont au nombre des explications.

Guillaume de Calignon@gcalignon

La France ne fait pas exception à larègle. Alors que, partout dans lemonde, les gains de productivités’amoindrissent, l ’Hexagoneconnaît la même tendance. Lahausse de la productivité françaiseest passée de plus de 5 %, enmoyenne, entre 1950 et 1974 à seule-ment0,7 %paranentre2003et2014.Mais au-delà de ces chiffres, il existepeut-être une spécificité française.« En termes de gains de productivité,la France a décroché ces vingt derniè-res années, relativement aux Etats-Unis », notait une étude de FranceStratégie publiée il y a un an.

Lorsd’uncolloqueorganisésurcethème à la Banque de France le1erfévrierdernier,deséconomistessesont penchés sur le sujet et ils ontavancé plusieurs explications. PourPhilippe Askenazy, chercheur auCNRS et professeur à l’Ecole nor-male supérieure, la montée en puis-sance des contratscourts a pu inten-sifier la proportion d’emplois peuqualifiésetpeuproductifs.Lahaussedes emplois à temps partiel involon-

taire pourrait aussi réduire l’engage-mentdessalariésdansleurtravail,etdonc leur productivité. Par ailleurs,le nombre d’autoentrepreneurs aexplosé depuis quelques années. Or,ces personnes travaillent plus sanstoutefois que cela se voie dans leschiffres d’affaires des autoentrepri-ses. Bref, l’évolution de la structuredu marché du travail pousserait à ladégradation des gains de producti-vité, particulièrement en France.

Un effet de rattrapageAutreexplication,l’économienumé-rique pourrait peser sur la producti-vité. Parce que, en tant qu’économiede réseaux, le numérique accordeuneprimeauleaderquiatendanceàprendre une part de marchéénorme. Cette acquisition d’uneposition dominante par quelques

acteurs ne pousse pas aux gains deproductivité. Ensuite, le tissu pro-ductif français aurait moins vite etmoins bien intégré les nouvellestechnologies que les entreprisesaméricaines, d’où le différentiel degains de productivité entre les deuxpays depuis vingt ans. C’est la thèsede Rémy Lecat et Gilbert Cette, éco-nomistes à la Banque de France,reprise par France Stratégie qui sug-gère, paradoxalement, que tout n’estpas perdu : la France disposeraitencore d’un réservoir de gains deproductivité important, via un effetde rattrapage. Ainsi, la note deFrance Stratégie explique qu’« en2012, le stock de capital français enmatériel informatique, en matériel decommunication et en logiciels seraitinférieur d’environ un quart au stockdes Etats-Unis, à peu près au niveaudustockaméricaindelafindesannées1980 ».

Enfin, une partie importante desgains de productivité aux Etats-Unisa été réalisée en faisant disparaîtreles entreprises les moins producti-vesauprofitdesplusproductives.LaFrance, elle, n’a pas connu une telleintensité du processus de « destruc-tion créatrice ». Reste une interroga-tion : il n’est pas sûr que les conceptsdelacomptabiliténationale,commelePIB,permettentd’appréhenderdemanière satisfaisante l’économiemoderne, et notamment l’apportdes nouvelles technologies. n

LesraisonsdudécrochagefrançaisLes gains de productivitéen France ont été moindresqu’aux Etats-Unisdepuis vingt ans.Les économistes avancentplusieurs hypothèses.

CONJONCTURE

« En termesde gains

de productivité,la France a

décroché ces vingtdernières années,

relativementaux Etats-Unis. »

RAPPORT DE FRANCESTRATÉGIE

Le FMI préconise derenforcer les dépensesde recherche,le commerce etd’ouvrir les frontièresaux migrants.

06 // Mercredi 5 avril 2017 Les Echos

MONDE

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Point de vuede nos Partenaires

Le point

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Avril 2017 L'allocation mensuelle de Fidelity

L’allocation tactique De David Ganozzi sur la base du portefeuille de Fidelity Patrimoine, au 31.03.17 En relatif par rapport à l’allocation stratégique

Points forts Le momentum global reste porteur

Le risque politique se dissipe en Europe

Points faibles La valorisation des marchés actions demeure

élevée

Le scepticisme à l’égard de Donald Trumpgagne les marchés

Les incertitudes politiques freinent les marchés dans leur élan Le mois de mars a été caractérisé par une vague d’incertitudes politiques de part et d’autre de l’Atlantique. La période n’a bénéficié à aucune classe d’actifs.

Girouette. Depuis plusieurs mois maintenant, le contexte politique s’est imposé comme la seule force de gravité des marchés. Les présages d’un tsunami populiste en Europe les lestaient de ce côté-ci de l’Atlantique tandis que les promesses électorales de Donald Trump les tiraient à la hausse de l’autre. L’équinoxe de printemps a toutefois occasionné un inversement de tendance le mois dernier, donnant aux indices des allures de girouette. D’un côté, la confiance des investisseurs à l’égard du président américain a commencé à s’éroder. Jeune apprenti du jeu politique, ce dernier a vu depuis janvier son action itérativement contestée, même au sein de sa propre majorité. Après les décrets sur l’immigration, c’est sa tentative d’inhumation de l’Obamacare qui a essuyé un échec cinglant et, au-delà, jeté le doute sur sa capacité à mener ses mesures économiques. Ce coup de froid a parallèlement été concomitant à un redoux sur le front européen où les craintes liées au calendrier électoral se sont progressivement dissipées. D’abord aux Pays-Bas où les élections législatives se sont soldées par la victoire du Premier ministre sortant aux dépens du parti extrémiste de Geert Wilders. Ensuite en France où le scénario d’une victoire de Marine Le Pen a été lentement mais sûrement écarté au fil des sondages d’opinions.

Doigté. En arrière-plan de cette animation politique, les banques centrales ont donc assuré les seconds rôles. Du reste, elles ne se sont pas limitées à de la figuration. Sans grande surprise, la Fed a remonté de 25 points de base son principal taux directeur - désormais compris dans une fourchette de 0,75 % à 1 % - pour le mettre plus en phase avec la réalité économique américaine. Comme àson habitude, Janet Yellen a fait preuve de doigté pour faire passer un nouveautour de vis monétaire sans susciter l’émoi des investisseurs. En dépit des signauxconjoncturels particulièrement favorables, la présidente de la Fed s’est abstenuede relever ses prévisions ou d’accélérer la cadence de la normalisation de sapolitique monétaire. Une prudence qui lui a ainsi permis de faire passer unnouveau resserrement tout en provoquant une détente sur le T-Bond à 10 ans,repassé depuis sous le seuil des 2,6 %. Dans une moindre mesure, le statu-quoannoncé par la BCE une semaine auparavant relevait de la même adresse. Endépit d’indicateurs positifs et d’un relèvement de ses prévisions de croissance - à1,8 % cette année - l’inertie prescrite par Mario Draghi était plus une réponseimplicite au contexte politique qu’une décision s’appuyant sur les strictesparamètres économiques.

Allocation au sein des obligations - - - = + ++

Investment Grade Euro

Euro High Yield

Euro Short Term

Dette émergente

Allocation au sein des actions - - - = + ++

Etats-Unis

Europe

Asie ex Japon

Japon

Marchés émergents

Allocation par classes d’actifs - - - = + ++

Actions

Matières Premières

Obligations

Monétaire

Le graphe du mois

Source : Fidelity et Morningstar sur la base du fonds FF - Fidelity Patrimoine

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Etats-Unis: taux d'intérêt (En %)

Fed Funds10 ans

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Avril 2017 L'allocation mensuelle de Fidelity

ACTIONS : Frein politique La forte hausse – quelque peu irrationnelle - des indices sur février a été suivie par une tendance sans grande orientation le mois dernier. Sur la période, le MSCI World ne s’adjuge qu’une légère hausse de 0,6 % caractérisée par de fortes disparités géographiques. Dans les rangs des investisseurs, celles-ci témoignent d’un changement dans leur appréhension des risques qui se concentrent désormais plus sur les marchés américains. L’orientation n’en reste pas moins à la hausse sur fond d’indicateurs toujours plus encourageants : 235.000 créations d’emplois et un ISM manufacturier à 57,7 points en février pour les États-Unis, un PMI composite (Markit) à 56,7 points sur la même période et un chômage revenu sur mars à 9,5 % en Europe. Cette récente évolution des points de tension sur les marchés actions nous a incité à faire évoluer légèrement notre allocation sur cette classe d’actifs. Nous restons globalement surpondérés sur ce compartiment. En son sein, nous avons renforcé notre position sur les actions européennes (surpondération) au détriment des marchés américains (sous-pondération). Nous restons surpondérés sur le Japon et légèrement surexposés aux marchés émergents ainsi que « neutre » sur l’Asie-Pacifique.

OBLIGATIONS : Indécision En dépit du contexte agité qui a prévalu en mars tant sur le front politique que monétaire, c’est l’absence de réaction du compartiment obligataire qui a été le plus notable sur le mois écoulé. Alors que le high yield est resté stable (-0,04 %), l’investment grade a légèrement reculé (-0,5 %). Cette tendance s’explique toutefois par la prudence affichée par les banques centrales en dépit d’un environnement économique qui devrait les inciter à s’engager plus franchement sur la voie de la normalisation. Parallèlement, la dissipation progressive des risques en Europe s’inscrit également dans ce sens. Comme pour les actions, l’environnement actuel nous a incité à un léger changement de notre allocation obligataire. Nous avons réduit notre sensibilité en duration en renforçant notre exposition aux obligations de court terme sur lesquelles nous restons surpondérés au même titre que le high yield. A l’opposé, nous demeurons sous-pondérés sur l’investment grade.

MATIERES PREMIERES : Repli du pétrole Dans le prolongement des mois précédents, les matières premières continuent d’évoluer en dents de scie. Après le rebond de février, elles sont nettement reparties à la baisse (-3,2 %) le mois dernier. Une rechute qui tient bien évidemment au repli des cours du pétrole qui sont passés de 56 à 50 dollars le baril (Brent) sur la période. Cette forte volatilité nous incite une fois encore à rester « neutre » sur cette classe d’actifs.

À surveiller Plus que jamais, la scène politique française sera au centre des

préoccupations en avril. L’OAT à 10 ans, véritable baromètre du risque dansces élections, sera surveillé jusqu’au soir du 23 avril… et au-delà jusqu’au7 mai.

Dans les semaines – et mois – à venir, les commentaires de la Fed sur uneéventuelle accélération de la politique monétaire et de l’administration Trumpsur les mesures de relance seront scrutés de près par les investisseurs.

L’allocation d’actifs Illustration au travers de 3 portefeuilles types, au 31.03.17

Actions Actions Europe 24 %

45 % Actions Etats-Unis 14 % Actions Japon 3 % Actions Asie Pacifique 1 % Actions Emergents 3 %

Taux Obligations Euro « Investment Grade » 22 %

35 % Obligations Euro « High Yield » 3 %

Obligations Euro Court Terme 10 %

Monétaire Monétaire Euro 10 % 10 %

Equilibre (5 ans)

Matières premières Matières premières 10 % 10 %

Dynamique (> 5 ans)

Défensif (3 ans) Actions Actions Europe 16 %

30 % Actions Etats-Unis 8 % Actions Japon 3 % Actions Asie Pacifique 1 % Actions Emergents 2 %

Taux Obligations Euro « Investment Grade » 30 %

45 % Obligations Euro « High Yield » 3 %

Obligations Euro Court Terme 12 %

Monétaire Monétaire Euro 25 % 25 %

Actions Actions Europe 33 %

65 % Actions Etats-Unis 21 % Actions Japon 4 % Actions Asie Pacifique 2 % Actions Emergents 5 %

Taux Obligations Euro « Investment Grade » 7 %

15 % Obligations Euro « High Yield » 3 % Obligations Euro Court Terme 5 %

Monétaire Monétaire Euro 5 % 5 %

Matières premières Matières premières 15 % 15 %

Source: Fidelity. Les performances passées ne préjugent pas des rendements futurs. Les valeurs citées dans ce document ne constituent pas de recommandations d’achat. Elles ne sont données qu’à titre d’illustration ou à indiquer que l’OPCVM est actuellement investi dans ces valeurs. Les actions ne sont pas garanties et peuvent donc perdre de la valeur, notamment en raison des fluctuations des marchés. Fidelity fournit uniquement des informations sur ses produits. Ce document ne constitue ni une offre de souscription, ni un conseil personnalisé. Nous vous recommandons de vous informer soigneusement avant toute décision d’investissement. Toute souscription dans un compartiment doit se faire sur la base du prospectus actuellement en vigueur et des documents périodiques disponibles sur le site internet ou sur simple demande auprès de Fidelity. Fidelity Funds est une société d’investissement à capital variable de droit luxembourgeois (SICAV). Ses compartiments sont autorisés à la commercialisation en France par l’AMF. Fidelity SICAV est une société d’investissement à capital variable de droit français. Publié par FIL Gestion, SGP agréée par l'AMF sous le n°GP03-004, 29 rue de Berri, 75008 Paris. PM2379