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Les moines danseurs de Majuli Sattriya, art sacré de l’Assam, Inde du nord-est Danse, musique, chant, théâtre & masques Spectacle de Bhabananda Barbayan SPECTACLE Chant: Upen Bora, khol: Gobin Kalita, flûte: Madhab Kalita, violon: Dipendra Sharmah I- GAYAN BAYAN Ce prélude rend hommage à l’espace scénique en tant que lieu sacré. Les interprètes y sont à la fois chanteurs, danseurs et instrumentistes. Le Gayan correspond au tal (cymbales), le Bayan au khol (tambour). L'objectif principal est l'invocation du Seigneur en tant que puissance éternelle de ce monde. Khol: Bhabananda Barbayan, Niranjan Saikia, Mukunda Saikia, Gobind Kalita, Sorbananda Dowaria, tal: Upen Bora, Dipak Baruah II- VANDANA « En jouant à la balle avec des bergers, Krishna grimpe sur l'arbre Kadamba et surplombe ainsi la rive. La balle tombe dans le fleuve et Krishna plonge pour l’attraper. Kaliya le roi des nagas (serpents célestes) se dresse avec ses cent-dix pointes qui vomissent du poison, il enroule ses anneaux autour du corps de Krishna qui parvient à devenir si énorme que Kaliya doit le relâcher. Après avoir réussi à déjouer toutes les attaques, Krishna constate la frayeur des gens du peuple Brij et se jette soudainement à la tête de Kaliya. Pesant du poids de tout l'univers, il finit en dansant sur les têtes du serpent. » Esha Vandana (invocation au Seigneur), également appelé Guru (grand guide) est la partie introductive du répertoire. Portés par la bhakti-bhava (le sentiment dévotionnel suprême), les danseurs invoquent et décrivent d’abord les splendides attributs du Seigneur Krishna puis dansent le Kaliya Daman. Danse: Bhabananda Barbayan, Baburam Saikia III- OJAPALI / NRISHIMHA LEELA « L’enfant Prahlad est un ami et grand dévot de Krishna, il a pour père Hiranykashipu, un démon qui lui fait subir les pires atrocités. Le Seigneur Krishna est contraint d’apparaître en personne afin de sauver son ami Prahlad de l’emprise d’un père diabolique. Le problème est que le monstre a reçu une faveur de Brahma (le dieu créateur) et ne peut être tué ni par un homme, ni par un dieu, ni par un animal ; ni à l'extérieur, ni à l'intérieur ; ni au sol, ni en l'air ; ni le jour, ni la nuit. Fort de ce sortilège qui le rend invincible, le père de Prahlad devient incontrôlable et son agressivité n’a plus de limite. Il se prend pour l’égal du Seigneur suprême et ira jusqu’à tenter de tuer son propre fils, Prahlad qui est pourtant un ami fidèle et un irréprochable adorateur de Dieu. Afin de contourner le sortilège, Krishna prend la forme effrayante d’un être ni homme ni lion, mais mi-homme mi-lion: Narasimha. Il n’est ainsi plus un humain, plus un dieu, plus un animal. Pour tuer le démon, Narasimha/Krishna le saisit au seuil d'une porte : ni à l'intérieur, ni à l'extérieur ; il attend le crépuscule : ni le jour ni la nuit ; il l’achève en le maintenant sur son genou : ni au sol, ni en l’air. Il finit par l'étriper et par s'enrouler les viscères autour du cou. C’est ainsi que Krishna libère son fidèle ami de son terrible sort. » Ojapali est un orchestre traditionnel d'Assam constitué d'éléments dramatiques dont on trouve la trace en 200 av. J.-C. et qui se réfère au ‘Natyasastra’, le grand traité antique de la danse et du théâtre. Le 'Oja' (meneur) est placé au centre, le 'Pali' (chœur de danseurs) l'encercle et l'accompagne. Le 'Oja' raconte une histoire par le chant et la danse avec l'aide de rythmes, d’airs et de strophes (raga, sloka, diha, pada, dhura, bana et upadesh). Le 'Pali' accompagne le ‘Oja’. Cette danse est commune à tous les sattras (monastères) de l’Assam. Oja: Niranjan Saikia, Pali: Mukunda Saikia, Dipak Baruah, Sorbananda Dowaria IV- SITA HARAN RAVAN BADHA « Ravana, roi des démons, emporta sur son épaule Sita, la femme de Rama et s’envola. Terrifiée, Sita criait vainement à l'aide, Ravana volait déjà haut dans le ciel et suivait la route aérienne vers la capitale de Lanka. Perché sur un arbre tout proche, le vautour Jatayu réagit rapidement. Vieil ami du père de Rama et neveu de Garuda le roi des oiseaux, il était entièrement dévoué à Rama. Etant donné la situation critique de l’impuissante Sita, il ne pouvait pas

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Les moines danseurs de MajuliSattriya, art sacré de l’Assam, Inde du nord-estDanse, musique, chant, théâtre & masquesSpectacle de Bhabananda Barbayan

SPECTACLE

Chant: Upen Bora, khol: Gobin Kalita, flûte: Madhab Kalita, violon: Dipendra Sharmah

I- GAYAN BAYANCe prélude rend hommage à l’espace scénique en tant que lieu sacré. Les interprètes y sont à la fois chanteurs, danseurs et instrumentistes. Le Gayan correspond au tal (cymbales), le Bayan au khol (tambour). L'objectif principal est l'invocation du Seigneur en tant que puissance éternelle de ce monde. Khol: Bhabananda Barbayan, Niranjan Saikia, Mukunda Saikia, Gobind Kalita, Sorbananda Dowaria, tal: Upen Bora, Dipak Baruah

II- VANDANA« En jouant à la balle avec des bergers, Krishna grimpe sur l'arbre Kadamba et surplombe ainsi la rive. La balle tombe dans le fleuve et Krishna plonge pour l’attraper. Kaliya le roi des nagas (serpents célestes) se dresse avec ses cent-dix pointes qui vomissent du poison, il enroule ses anneaux autour du corps de Krishna qui parvient à devenir si énorme que Kaliya doit le relâcher. Après avoir réussi à déjouer toutes les attaques, Krishna constate la frayeur des gens du peuple Brij et se jette soudainement à la tête de Kaliya. Pesant du poids de tout l'univers, il finit en dansant sur les têtes du serpent. » Esha Vandana (invocation au Seigneur), également appelé Guru (grand guide) est la partie introductive du répertoire. Portés par la bhakti-bhava (le sentiment dévotionnel suprême), les danseurs invoquent et décrivent d’abord les splendides attributs du Seigneur Krishna puis dansent le Kaliya Daman. Danse: Bhabananda Barbayan, Baburam Saikia

III- OJAPALI / NRISHIMHA LEELA« L’enfant Prahlad est un ami et grand dévot de Krishna, il a pour père Hiranykashipu, un démon qui lui fait subir les pires atrocités. Le Seigneur Krishna est contraint d’apparaître en personne afin de sauver son ami Prahlad de l’emprise d’un père diabolique. Le problème est que le monstre a reçu une faveur de Brahma (le dieu créateur) et ne peut être tué ni par un homme, ni par un dieu, ni par un animal ; ni à l'extérieur, ni à l'intérieur ; ni au sol, ni en l'air ; ni le jour, ni la nuit. Fort de ce sortilège qui le rend invincible, le père de Prahlad devient incontrôlable et son agressivité n’a plus de limite. Il se prend pour l’égal du Seigneur suprême et ira jusqu’à tenter de tuer son propre fils, Prahlad qui est pourtant un ami fidèle et un irréprochable adorateur de Dieu. Afin de contourner le sortilège, Krishna prend la forme effrayante d’un être ni homme ni lion, mais mi-homme mi-lion: Narasimha. Il n’est ainsi plus un humain, plus un dieu, plus un animal. Pour tuer le démon, Narasimha/Krishna le saisit au seuil d'une porte : ni à l'intérieur, ni à l'extérieur ; il attend le crépuscule : ni le jour ni la nuit ; il l’achève en le maintenant sur son genou : ni au sol, ni en l’air. Il finit par l'étriper et par s'enrouler les viscères autour du cou. C’est ainsi que Krishna libère son fidèle ami de son terrible sort. » Ojapali est un orchestre traditionnel d'Assam constitué d'éléments dramatiques dont on trouve la trace en 200 av. J.-C. et qui se réfère au ‘Natyasastra’, le grand traité antique de la danse et du théâtre. Le 'Oja' (meneur) est placé au centre, le 'Pali' (ch œur de danseurs) l'encercle et l'accompagne. Le 'Oja' raconte une histoire par le chant et la danse avec l'aide de rythmes, d’airs et de strophes (raga, sloka, diha, pada, dhura, bana et upadesh). Le 'Pali' accompagne le ‘Oja’. Cette danse est commune à tous les sattras (monastères) de l’Assam. Oja: Niranjan Saikia, Pali: Mukunda Saikia, Dipak Baruah, Sorbananda Dowaria

IV- SITA HARAN RAVAN BADHA « Ravana, roi des démons, emporta sur son épaule Sita, la femme de Rama et s’envola. Terrifiée, Sita criait vainement à l'aide, Ravana volait déjà haut dans le ciel et suivait la route aérienne vers la capitale de Lanka. Perché sur un arbre tout proche, le vautour Jatayu réagit rapidement. Vieil ami du père de Rama et neveu de Garuda le roi des oiseaux, il était entièrement dévoué à Rama. Etant donné la situation critique de l’impuissante Sita, il ne pouvait pas rester inactif et il décida coûte que coûte de la sauver des griffes de Ravana. Il savait qu’il ne faisait pas le poids face à la surpuissance du roi des démons, il n’en avait pas peur mais s’attendait à être tué s’il entravait son chemin. Prenant le nom de Rama, l’oiseau Jatayu rassembla donc toutes ses forces pour interrompre la fuite de Ravana. Son bec et ses griffes aiguisées déchirèrent la chair du démon qui riposta avec son épée. Le combat dura et Jatayu s’épuisa, son corps saignant de toutes ses blessures. Ses ailes drainaient toute son énergie, Ravana les lui coupa et Jatayu tomba à terre. // Sugriva (singe) avait fait la connaissance de Rama qui cherchait comment sauver sa femme Sita du démon. Rama promit à Sugriva qu'il tuerait son frère Vali qui l’avait chassé de son royaume et rétablirait Sugriva comme le roi des singes. Sugriva, à son tour, promit d'aider Rama. Ensemble, ils allèrent trouver Vali. Tandis que Rama s’était posté en retrait, Sugriva lui lança un défi pour se battre. Les frères se ruèrent l'un sur l'autre, se battirent avec des arbres et des pierres, à coups de poings, d’ongles et de dents. A cet instant, Rama apparut avec son arc et décocha une flèche droit dans le cœur de Vali. Son frère mort, Sugriva réclama le royaume des singes. Pour sa part, Rama souhaitait s’en remettre au dharma (la loi naturelle) et offrir une dernière chance à Ravana malgré ses actions atroces et son apologie du mal. Il lui proposa de faire la paix en rendant immédiatement Sita et en faisant des excuses tant à Rama qu'à Sita. Ravana refusa et fut assassiné par Rama durant la guerre qui les opposa. »

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(IV)- Le Ankiya Bhaona, théâtre traditionnel d'Assam, trouve ses racines dans les monastères néo-vishnouites. Les pièces furent écrites au 15ème siècle par le maître Sankardeva et son disciple Madhavdeva pour donner un regain de vitalité sociale en proposant un théâtre qui s’adresse à toutes les communautés, sans distinction de caste ou de religion. Il fallut pour cela créer le Brajavali qui, contrairement au sanskrit réservé aux initiés, était une langue compréhensible par tous. Le Ankiya Bhaona est une forme de théâtre dansé avec des chansons et des dialogues. Le Sutradhara est le narrateur, il est au cœur du drame et fait le lien entre les personnages et les spectateurs. L’épisode présenté est tiré de l’épopée du Ramayana. Rama est l'avatar le plus important de Vishnu. Il représente le nec plus ultra des incarnations historiques et incarne le personnage idéal du peuple indien. Il est Vishnu descendu sur la terre pour conquérir toute la péninsule indienne, le Sri Lanka inclus, conformément à la loi de Bharata. Ce véritable héros tient toujours un arc et une flèche indiquant son empressement à détruire le mal. Sutradhara: Bhabananda Barbayan, Garuda & Sugriva: Niranjan Saikia, Rama: Mukunda Saikia, Sita: Baburam Saikia, Vali: Dipak Baruah, Ravana: Sorbananda Dowaria

V- BASTRA HARAN « Seigneur Krishna a volé les vêtements des gopis (vachères) pendant qu’elles se baignaient dans un étang. Varuna, le dieu marin, avait interdit les baignades naturistes dans les rivières, les étangs et autres lieux publics. Cependant les gopis le faisaient souvent et Krishna voulut leur donner une leçon. Il a rejoint la rive de l'étang dans lequel elles se baignaient, a pris leurs vêtements et les a étendus sur les branches de l’arbre Kadamba tout proche. Il a grimpé dessus et s'est dissimulé dans les branches. Voulant sortir du bain, les gopis ont cherché leurs vêtements qui avaient disparu. Soudain des mouvements dans le feuillage attirèrent leur attention. En levant les yeux, elles virent Krishna caché là-haut et leurs vêtements dispersés partout sur les branches de l’arbre Kadamba. Malicieusement, Krishna exigea qu'elles sortent nues pour récupérer leurs effets. » Krishna souhaitait vérifier que les gopis étaient capables de livrer leur âme à ses pieds. En volant leurs vêtements, il cherchait à savoir si elles feraient abstraction de leur condition physique. Il invita les gopis à la Saslila (Dimension Cosmique) lorsqu’il comprit qu’elles pouvaient effectivement se concentrer pour suivre le chemin de la 'Dévotion Béate' .Gopis: Baburam Saikia, Mukunda Saikia, Sorbananda Dowaria, Dipak Saikia, Krishna: Niranjan Saikia

LE SATTRIYA

La région de l’extrême nord-est de l’Inde est géographiquement séparée du reste du pays. Elle est frontalière avec la Chine, le Bangladesh, le Bhoutan et la Birmanie. L’Assam en est l’état principal. Majuli est la plus grande île fluviale au monde malgré les dégâts causés par les crues du fleuve Brahmapoutre. C’est le berceau de la culture Sattriya et des tribus mishings.La dénomination « Sattriya » est issue du terme « sattra » qui désigne les monastères néo-vishnouites au sein desquels cet héritage se transmet. Il existe actuellement plus de six cents sattras en Assam dont vingt sur l’ île de Majuli . La tradition veut que l’on confie au sattra un de ses enfants masculins âgé de trois à cinq ans afin qu’il se consacre à l’art et la culture en tant que moine célibataire jusqu’à la fin de sa vie. Les fonctions fondamentales du sattra sont la promotion de la foi par l’enseignement religieux et les rituels dévotionnels, le maintien de bonnes relations au sein de la fraternité, le développement de la spiritualité par la danse, le théâtre et la musique à parts égales avec l’artisanat, l’élevage et l’agriculture. Depuis le 19ème siècle, l’art Sattriya s’est émancipé au-delà des limites des sattras, il est maintenant reconnu et pratiqué par de nombreux laïcs, en Inde et à l’étranger. Cependant, seuls les moines en ont gardé le sens rituel d’origine, défini il y a environ cinq cents ans. Le Sattriya compte parmi les huit danses classiques principales de l’Inde. Il a été créé par le maître Srimanta Sankardeva (1449-1568) qui naquit à une époque de grands troubles politiques, sociaux et moraux, et fonda le néo-vishnouisme. Parcourant l’Inde pendant douze ans, il lança le mouvement de la Bhakti (dévotion spirituelle), exclusivement dédié au Seigneur Krishna en tant qu’être suprême et fondé sur l’amour pour toutes les créatures. Défendant notamment l’abolition des castes, Sankardeva professait : «N’aie jamais de rancune envers d’autres peuples ou religions, maintiens un état d’esprit constructif dans le respect de toutes les religions.» Sankardeva fait désormais partie intégrante de l’histoire de la pensée indienne et a laissé en Assam des marques significatives dans tous les champs de la société contemporaine : agriculture, artisanat, économie, politique, sociologie, philosophie, littérature, langage, musique, danse, architecture, beaux-arts, ...

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