Thme 2: La guerre au XXme sicle: De la guerre froide de nouvelles conflictualits:

La guerre froide, conflit idologique, conflit de puissancesPlan du sujet :

I. La Guerre Froide: cadrage

II. Berlin: un lieu de la Guerre Froide

III. Cuba: une crise de la Guerre Froide

IV. La guerre du Vietnam: un conflit de la Guerre Froide

I. La Guerre Froide: cadrage (carte p. 118)a. Une confrontation globale entre deux blocs: la bipolarit

En 1947, le monde devient bipolaire: il est domin par les Etats-Unis et lURSS, quon appelle les superpuissances ou les deux Grands. Chaque superpuissance rgne sur son propre bloc, les Etats-Unis sur le bloc occidental et lURSS sur le bloc de lEst. Le mot bloc suggre une alliance rigide, les Etats allis ont en fait une marge de manuvre trs limite et sont compltement domins par les superpuissances. Une superpuissance nintervient jamais dans le bloc de lautre (les Etats-Unis laissent lURSS rtablir lrdre Berlin-Est en 1953, en Hongrie en 1956, Prague en 1968); dans la Guerre Froide, les conflits interviennent dans les zones pas encore attribues par un des deux blocs.

La rivalit entre les deux grands est multiforme: conomique, militaire, spatiale, sportive etc. Ce qui est nouveau, cest le caractre idologique du conflit: la confrontation Est-Ouest est une lutte entre deux modles et deux systmes de valeurs jugs opposs: lun communiste, lautre libral. Chaque champ diabolise ladversaire. Les Etats-Unis se veulent les leaders du monde libre et de la dmocratie, combattant le rgime sovitique caractris par labsence de libert et un rgime autoritaire. Les amricains invoquent des principes moraux: la libert est assimile au bien, tandis que le communisme est lincarnation du mal. Le camp sovitique se prsente comme le camp anti-imprialiste, menant la lutte des classes lchelle mondiale.

b. Une Guerre qualifie de Froide

Lexpression guerre froide se popularise ds 1947 pour qualifier la situation de tension sans affrontements directs entre les Etats-Unis et lURSS. Cette absence daffrontements sexplique entre autre par linvention de larme nuclaire dans les annes 1940. En 1949 lURSS se dote en effet dune nombe atomique. Ds lors, laffrontement direct entre les superpuissances devient improbable car il conduirait la destruction mutuelle assure. Cest pourquoi, la Guerre Froide est parcourue de nombreux traits de dissuasion militaire. Chaque camp participe une course aux armements, mais chaque camp cherche aussi prserver un quilibre de la terreur en contrlant ces armements.

Mais la guerre froide nest pas froide partout: les superpuissances saffrontent hors de leurs territoires dans des conflits dits rgionaux, en sappuyant sur des Etats allis. LURSS utilise par exemple larme du Vietnam en Asie ou celle de Cuba en Afrique. Les Etats-Unis peuvent compter sur la France en Afrique ou sur les Etats amis au Moyen Orient (Arabie Saoudite, Isral).

Les interventions des armes des superpuissances hors de leurs blocs sont en fait rares. Les Etats-Unis sengagent au Vietnam (nous en reparlerons) et lURSS en Afghanistan (1979-1989). La guerre de Core (1950-1953) est un cas particulier: les Etats-Unis interviennent mais la tte dune coalition mandate par lONU (lURSS boycottait alors le Conseil de Scurit de lONU).

c. Les lieux de la Guerre Froide

On peut dire que le systme de la guerre froide a un centre, o la guerre nest pas envisageable et une priphrie, o les conflits rgionaux sont possibles l o aucune des superpuissances na assis sa domination de manire stable.

Le centre est constitu par les deux blocs. Chaque bloc comprend le territoire de la superpuissance et des pays intgrs dans une alliance militaire: lOTAN (1950) autour des Etats-Unis et le pacte de Varsovie (1955) autour de lURSS. Outre des bases militaires places tout autour des blocs, les deux armes sont masses le long dune ligne de front trs spectaculaire, le rideau de fer qui sparer lEurope en deux (ligne de barbels avec no mans lands dans la plupart des endroits, mais vritable mur fortifi dans la ville de Berlin); mais elles ne saffronteront jamais.

La priphrie est constitue essentiellement de pays dAfrique et dAsie o les deux superpuissances saffrontent indirectement. LAmrique Latine est sense faire partie du bloc occidental, mais le rapprochement entre Cuba et lURSS en 1959 complique la situation. Certains Etats cherchent aussi chapper la lutte dinfluence entre les grandes puissances en fondant le mouvement des non-aligne (1961).

d. Les tapes principales de la Guerre Froide

La guerre froide commence en 1947 avec la rupture de la Grande alliance conclue par les Etats-Unis et lURSS contre Hitler. La premire phase de la Guerre Froide (1947-1953) est particulirement dure avec le blocus de Berlin et la guerre de Core. Aprs la mort de Staline (1953), Khroutchev, nouveau dirigeant de lURSS parle dune coexistence pacifique entre les deux Grands, cest une priode de dgel des relations internationales. Mais la tension redevient trs forte avec la crise de Berlin en 1961 et avec la crise de Cuba en 1962.

On entre ensuite dans la Dtente de 1963 1975. Les grandes puissances restent en rivalit mais elles cherchent tablir un dialogue et limiter la course aux armements.

La Dtente se termine la fin des annes 1970 avec lintervention de larme sovitique en Afghanistan (1979). La guerre froide connat de nouveau une phase trs tendue.

Puis la politique de rformes menes en URSS depuis 1985 par Gorbatchev conduit finalement la fin de la guerre froide. Le bloc de lEst seffondre en 1989, quand Moscou laisse ses anciens satellites choisir leur destin. LURSS elle-mme disparat en 1991.

II. Berlin: un lieu de la Guerre Froidea. Berlin en 1945

En 1945, lAllemagne est du cot des vaincus. Les confrences de Yalta et Potsdam scellent son sort: elle est divise en quatre zones doccupation (Etats-Unis, URSS, Grande-Bretagne, France). Sa capitale, Berlin, situe dans la zone sovitique est galement divise en quatre (doc. 3 p. 121).

Mais Staline cherche crer un glacis de protection autour de lURSS et cherche donc sassurer le contrle total de Berlin. Par ailleurs, Berlin-Est, il impose la cration du SED (Parti socialiste unifi dAllemagne) dans le cadre de la politique de satellisation des pays dEurope de lEst librs par lArme Rouge dans lesquels lURSS favorise linstallation de gouvernements communistes.

Pour viter que lAllemagne ne tombe sous domination communiste, Amricains et Britanniques font fusionner leurs zones le 1er janvier 1947. Les Franais, jusqualors rticents de peur dune renaissance de la puissance allemande, acceptent le 1er juin 1948 lunification des trois zones occidentales lors de la Confrence de Londres. Une monnaie commune est cre: le Deutsche Mark qui nest pas valable dans la partie sovitique.

b. Le blocus de Berlin (1948-1949)

Staline rplique cette unification le 24 juin 1948 en dclarant le blocus de Berlin-Ouest: il bloque toutes les voies daccs terrestres (routires, ferroviaires) aux secteurs occidentaux. Il espre ainsi forcer les Occidentaux quitter la ville.

Le prsident amricain Truman, plutt que de rouvrir de force les routes, choisit de ravitailler Berlin-Ouest par un pont arien (doc. 4 et 5). Les Sovitiques nosent pas attaquer les avions amricains et en mai 1949, aprs 1 an de blocus inutile, Staline lve le blocus. Cette priode marque les dbuts dun contraste entre la prosprit de Berlin-Ouest, alimente par laide amricaine et Berlin-Est, beaucoup plus austre.

c. La naissance des deux Allemagnes

La crise a soud le camp occidental autour du sort des Berlinois de lOuest et elle acclre la sparation de lAllemagne. Deux Etats sont crs en 1949: les trois zones doccupation occidentales forment la Rpublique Fdrale dAllemagne, (RFA, capitale Bonn) allie aux Etats-Unis ; les Sovitiques crent la Rpublique Dmocratique Allemande (RDA, capitale Berlin-Est), intgre au bloc communiste.

Les deux Etats se dveloppent paralllement. En juin 1953, une grve gnrale et une rvolte clatent Berlin-Est, contre les conditions de travail durcies et labsence dlections libres. Lagitation est terriblement rprime par des chars sovitiques (doc.2 p. 123). Les Occidentaux ne bougent pas, ils respectent la rgle tacite de non-intervention dans le bloc adverse.

d. Une ville coupe en deux (1961-1989)

Berlin-Ouest devient alors le symbole de la libert pour les citoyens de la RDA. La rpression de 1953 augmente encore le flux de rfugis qui passent par Berlin-Ouest pour rejoindre le bloc capitaliste: 2,7 millions de personnes passent entre 1949 et 1961.

Pour mettre un terme cet exode, la RDA fait difier, dans la nuit du 12 au 13 aot 1961, un mur le long de la ligne de dmarcation qui coupe Berlin en deux.

Le Mur devient un haut lieu de laffrontement idologique entre les deux blocs (si ce nest le principal). Les autorits est-allemandes justifient sa construction par les activits subversives et les menes agressives des puissances occidentales. Cette propagande participe aux efforts mens par lURSS au cours de ces annes pour se prsenter comme le camp de la paix face au militarisme amricain. Dans le camp adverse, le prsident de lpoque, John F. Kennedy dnonce le mur de la honte, symbole de lchec du systme totalitaire sovitique. Berlin-Est et la RDA sont compars des prisons (doc. 1 p. 122) o la population est surveille par la STASI (p. 122) et rprime quand elle tente de svader. Kennedy se rend Berli- Ouest en 1963 pour y affirmer la solidarit du monde libre.

La Dtente et lOstpolitik (p. 122) permettent ensuite un apaisement de la situation Berlin. En 1971, les quatre puissances occupantes signent laccord quadripartite sur Berlin qui cherche amliorer le sort des Berlinois (doc. 4 p. 123). Cet accord permet la signature dun trait (1972) par lequel les deux Etats allemands se reconnaissent mutuellement comme Etats dune mme nation.

e. La chute du mur de Berlin (1989)

En 1989, le nouveau dirigeant de lURSS, Gorbatchev annonce que lURSS ninterviendra plus dans les dmocraties populaires dsormais libres de choisir leur systme politique. La mme anne, la Hongrie ouvre son rideau de fer avec lAutriche et des milliers dAllemands en profitent pour fuir. Les manifestations se multiplient en RDA et le 9 novembre 1989, quand les dirigeant annoncent louverture de la frontire avec la RFA, des manifestants commencent dtruire le mur (doc. 5 p. 123)

Cet vnement symbolise la fin de la Guerre Froide et annonce la runification allemande (3 octobre 1990).

Ainsi, ds 1948, Berlin est un enjeu capital de la Guerre Froide et symbolise la scission entre les deux blocs, mme si celle-ci sexprime aussi en dautres lieux.

Lire p. 124-127

III. Cuba: une crise de la Guerre Froidea. Le contexte et les prmisses de la crise

1962: missiles intercontinentaux E-U peuvent frapper lURSS via lEurope de lOuest, tandis que lURSS ne peut pas frapper le sol amricain. Contexte de la coexistence pacifique mais toujours course aux armements et lespace.

1959: Fidel Castro et son conseiller argentin Che Guevara renverse Fulgencio Batista (dictateur pro-amricain). Nouveau rgime qui se proclame pas socialiste tout de suite mais se radicalise face lhostilit des E-U.

Rforme agraire, nationalisation des sucreries VS intrts amricains. Fusillade et opposants rfugis aux EU. En avril 1961, pour renverser le gouvernement cubain, la CIA (p.128) organise le dbarquement de 1500 opposants cubains dans la baie des Cochons Cuba mais cest un chec complet. En fvrier 1962, Cuba est exclu de lOEA (p. 128) et soumise un embargo (p. 128) par les EU. Du coup, Castro se rapproche de lURSS pour se protger (doc.1) et couler son sucre.

Khrouchtchev persuade Castro de laisser les Sovitiques installer des missiles nuclaires Cuba (atteindrait de Miami jusque NY), persuad que Kennedy ne ragira pas, puisquil na pas ragi lors de la construction du mur de Berlin (doc. 2 p. 128)

b. Les deux semaines de la crise des missiles

Le 14 octobre 1962: avion U2 photographie rampes de missiles en construction (doc. 3 p. 129) et dautres reprent des cargos sovitiques transportant des missiles.

Kennedy choisit la modration mme si ses conseillers lui conseillent dattaquer Cuba (doc. 1 p. 130). Le 22: il sadresse aux Amricains dans un discours tlvis: si Cuba attaque bloc => considre URSS => attaquera URSS (doc. 4). Le 24 octobre les flottes sovitiques et amricaines se font face.

Cest le sommet de lquilibre de la terreur (possibilit guerre nuclaire et destruction mutuelle assure). Castro est favorable une attaque contre les EU (doc. 3 p. 130) mais Khrouchtchev finit par cder en premier, conscient des risques dune nouvelle guerre danantissement. Il retire les missiles en change de la promesse des EU de ne pas envahir Cuba et retirer leurs missiles en Turquie.

c. Les consquences de la crise

Deux camps prsentent issue de la crise comme dfaite adverse (doc. 5 p. 131) mais dans les faits Khrouchtchev est discrdit tandis que Kennedy est admir pour sa fermet. Mais les EU ne parviennent pas renverser le rgime communiste Cuba et celui-ci va multiplier les gurillas castristes en Amrique Latine et en Afrique.

Crise entraine une reprise des ngociations entre les 2 Grands: tlphone rouge (Maison Blanche, Kremlin) et 1963 Trait de Moscou interdit essais nuclaires dans latmosphre, cest le dbut de la Dtente (mais toujours grande peur atomique).

IV. La guerre du Vietnama. De la dcolonisation la guerre froide

1940 Indochine (doc. 2 p. 133) occupe par les Japonais (2GM). Lors de la capitulation japonaise le Vietminh (df.) sinsurge en aot 1945 et le 2 septembre, H Chi Minh proclame lindpendance du Vietnam (RDV df) le 2 septembre. France tente de reprendre le contrle de ses colonies => guerre dIndochine. EU soutient la France: contre la colonisation mais doctrine endiguement (df.) et peur communisme (Chine 1949, guerre Core 1950-1953)

Dfaite franaise, accords de Genve 21 juillet 1954: indpendance du Cambodge, Laos et Vietnam spar en 2 (doc. 2).

Nord-Vietnam: H Chi Minh, capitale Hano, soutien URSS et Chine

Sud-Vietnam: dictature militaire, Sagon, soutenu par EU.

Des lections sont prvues pour runifier le pays.

Les amricains craignent la propagation du communisme en Asie S-E, selon la thorie des dominos (df). Ils veulent un Sud modle (pas colonis, pas communiste) mais dictature autoritaire et corrompue => ds 1960 FLN/Vietcongs (df) gurilla qui se dveloppe au Sud.

b. Lenlisement et le retrait amricain

Les EU commencent par quiper larme sud-vietnamienne et envoyer des conseillers. Puis en 1964, le Prsident Johnson fait voter la rsolution sur le golfe de Tonkin (doc. 3-4) et il envoie des troupes sans faire de dclaration de guerre (doc. 1).

Arme amricaine: supriorit technologique et matrielle (aviation, bombardements, napalm, agent orange, hlicoptres) mais gurillas mobiles, connaissance du terrain, approvisionns par piste H Chi Minh. 1968, offensive du Tt (grande offensive des Vietcongs contre plus de 100 villes, repousse mais montre vulnrabilit Sud Vietnam) => doutes possibilit de gagner la guerre.

En mme temps, 1968 = apoge des mouvements de protestation contre la guerre.

Fin du mandat de Johnson => changement de stratgie (doc. 5 p. 133). Mais Nixon lu Prsident grce promesse de paix dans lhonneur => poursuit politique de dsengagement. Il met profit la Dtente pour rgler le conflit et diviser le monde communisteen se rapprochant de la Chine. Il acclre une vietnamisation du conflit (retrait des troupes), accords de Paris (27 janvier 1973) pour ce retrait => la guerre se poursuit entre nord et sud. 1975 Vietcongs prennent Saigon et unifient Vietnam sous un rgime communiste. La mme anne Cambodge et Laos camp communiste.

c. Lchec amricain

Conflit asymtrique et meurtrier (2 mio Vietnamiens, 58000 soldats amricains). Pas opposition directe sovitiques et amricains.

Echec = priode faiblesse EU dans guerre froide: fin de la Dtente, pousse communiste en Asie et en Afrique.

Nouvelle tape dans laffrontement idologique car Amrique de plus en plus critique lextrieur mais aussi lintrieur: au dbut cache lopinion ampleur de lengagement amricain puis prsente la guerre comme le combat du monde libre contre le communisme. Plus en plus de mobiliss => opinion puis mdias critiques => guerre ternit image => p. 134-135

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