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WALLONIE ESPACE INFOS n°86 mai - juin 2016 WEI n°86 2016-03 - 1 WALLONIE ESPACE INFOS n°86 mai-juin 2016 Coordonnées de l’association Wallonie Espace Wallonie Espace WSL, Liege Science Park, Rue des Chasseurs Ardennais, B-4301 Angleur-Liège, Belgique Tel. 32 (0)4 3729329 Skywin Aerospace Cluster of Wallonia Chemin du Stockoy, 3, B-1300 Wavre, Belgique Contact: Michel Stassart, e-mail: [email protected] Le présent bulletin d’infos en format pdf est disponible sur le si te de Wallonie Espace (www.wallonie-espace.be ), sur le portal de l’Euro Space Center/Belgium, sur le site du pôle Skywin ( http://www.skywin.be ). Contact pour ce bulletin d’informations : [email protected] SOMMAIRE : Thèmes : articles Mentions Wallonie Espace Page Actualité : Immatriculations OUFTI-1 Emmanuel Terrasse à la tête de TAS Belgium Brexit : quel avenir pour le Royaume-Uni spatial ? Quid de l’Interfederal Space Agency Belgium ULg, Thales Alenia Space Belgium, 2 1. Politique spatiale/EU + ESA: Unispace 50+ - L’équipe de Jan Woerner au grand complet Préparatifs du menu pour le Conseil ESA au niveau ministériel (décembre) European Space Solutions jusqu’en 2030 – Un Liégeois Monsieur Espace à la Commission Le Grand Duché à l’assaut des astéroïdes La Chine en train de devenir le n°1 dans l’espace ULg; VitroCiset Belgium 6 2. Accès à l'espace/Arianespace : Le transport spatial européen aux prises avec la bureaucratie européenne Salon de Berlin ILA 2016 Intérêt de la Commission pour les micro-lanceurs à bas coût Nouveaux centres de lancements en Russie et en Chine Rendez-vous 2017 pour Electron, LauncherOne et Vector Space Partenariat germano-brésilien pour le micro- lanceur VLM Le lanceur Tronador II de l’Argentine – Transport spatial privé en Chine et en Inde 14 3. Télédétection/GMES : Interview exclusive de Volker Liebig, Monsieur Satellite ESA de l’ESA – Prague : constellations privées de petits satellites d’observation - 21

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Page 1: WALLONIE ESPACE INFOS...WALLONIE ESPACE INFOS n 86 mai - juin 2016 WEI n 86 2016-03 - 3 OUFTI-1 n‘a apparemment pu résister aux rigueurs de l‘environnement spatial. Victime d‘une

WALLONIE ESPACE INFOS n°86 mai - juin 2016

WEI n°86 2016-03 - 1

WALLONIE ESPACE INFOS

n°86 mai-juin 2016

Coordonnées de l’association Wallonie Espace

Wallonie Espace

WSL, Liege Science Park,

Rue des Chasseurs Ardennais,

B-4301 Angleur-Liège, Belgique

Tel. 32 (0)4 3729329

Skywin Aerospace Cluster of Wallonia

Chemin du Stockoy, 3,

B-1300 Wavre, Belgique

Contact: Michel Stassart,

e-mail: [email protected]

Le présent bulletin d’infos en format pdf est disponible sur le site de Wallonie

Espace (www.wallonie-espace.be), sur le portal de l’Euro Space Center/Belgium,

sur le site du pôle Skywin (http://www.skywin.be).

Contact pour ce bulletin d’informations : [email protected]

SOMMAIRE :

Thèmes : articles Mentions Wallonie Espace Page Actualité : Immatriculations OUFTI-1 – Emmanuel Terrasse à la tête de TAS

Belgium – Brexit : quel avenir pour le Royaume-Uni spatial ? Quid de

l’Interfederal Space Agency Belgium

ULg, Thales Alenia Space

Belgium, 2

1. Politique spatiale/EU + ESA: Unispace 50+ - L’équipe de Jan Woerner au

grand complet – Préparatifs du menu pour le Conseil ESA au niveau

ministériel (décembre) – European Space Solutions jusqu’en 2030 – Un

Liégeois Monsieur Espace à la Commission – Le Grand Duché à l’assaut des

astéroïdes – La Chine en train de devenir le n°1 dans l’espace

ULg; VitroCiset Belgium 6

2. Accès à l'espace/Arianespace : Le transport spatial européen aux prises

avec la bureaucratie européenne – Salon de Berlin ILA 2016 – Intérêt de la

Commission pour les micro-lanceurs à bas coût – Nouveaux centres de

lancements en Russie et en Chine – Rendez-vous 2017 pour Electron,

LauncherOne et Vector Space – Partenariat germano-brésilien pour le micro-

lanceur VLM – Le lanceur Tronador II de l’Argentine – Transport spatial

privé en Chine et en Inde

14

3. Télédétection/GMES : Interview exclusive de Volker Liebig, Monsieur

Satellite ESA de l’ESA – Prague : constellations privées de petits satellites

d’observation -

21

Page 2: WALLONIE ESPACE INFOS...WALLONIE ESPACE INFOS n 86 mai - juin 2016 WEI n 86 2016-03 - 3 OUFTI-1 n‘a apparemment pu résister aux rigueurs de l‘environnement spatial. Victime d‘une

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4. Télécommunications/télévision : GLIS 2016 à Genève – Spacebus Neo et

« tout électrique » chez TAS Belgium – Constellations Boeing et Sky &

Space Global pour la 5G dans le monde – OneWeb en quête de fonds

Thales Alenia Space Belgium 29

5. Navigation/Galileo : Constellation indienne opérationnelle – Constellation

chinoise en cours de déploiement – Galileo Integrated Logistics Support à

Transinne-Libin

Redu Space Services,

VitroCiset Belgium, WSLLux 32

6. Sécurité/Défense : Satellites polonais en projet – Approche européenne

pour les satellites militaires d’observation

34

7. Science/Cosmic Vision : Spacebel à bord de LISA Pathfinder – Découverte

liégeoise d’exoplanètes habitables

Spacebel, ULg 35

8. Exploration/Aurora : ExoMars-2 en 2010 – Les Hommes près de Mars

avant 2030 ? (prédiction de J-Y Le Gall, président du CNES)

37

9. Vols habités/International Space Station : Trois vaisseaux américains en

2018 – Présentation de la CSS (China Space Station) -

38

10. Débris spatiaux/SSA : Test chinois de chasseur d’épaves 42 11. Tourisme spatial : Match Blue Origin-Virgin Galactic 42 12. Petits satellites/Technologie/Incubation : Le PSLV indien, champion pour

les petits satellites

43

13. Education/formation aux sciences et techniques spatiales : Commune de

Libin, capitale européenne pour l’éducation spatiale

Euro Space Center Belgium 45

14. Wallonie-Bruxelles dans l'espace : Nouvelles d’OUFTI-1 - Missions

spatiales (lancements récents)

Skywin, Thales Alenia Space

Belgium , SABCA, Safran

Aero Boosters, Cegelec, Redu Space Services, Spacebel,

VitroCiset Belgium

43

15. Calendrier 2016-2017 d’événements spatiaux pour la Belgique Euro Space Center, ULg 45 Annexes-tableaux (en anglais) : Les prochaines missions de l’Europe dans

l’espace (2016-2025) - Palmarès des succès à l’exportation de l’industrie

spatiale européenne - Commandes à venir pour les satellites civils de

télécommunications et de télévision

ULg 48

RECTIFICATIF : les immatriculations d’OUFTI-1

Le nano-satellite liégeois, enregistré comme objet spatial de la Belgique, a reçu les

immatriculations suivantes :

- 2016-25C pour sa numérotation internationale COSPAR : il s’agit de l’objet C du 25ème

lancement de l’année 2016.

- 41458 dans le catalogue militaire NORAD (Département américain de la Défense) : il est le

41.458ème

des objets satellisés (et identifiés sur orbite) depuis Spoutnik-1 en 1957.

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OUFTI-1 n’a apparemment pu résister aux rigueurs de l’environnement spatial. Victime d’une

panne de son électronique, il est devenu sourd-muet en s’endormant avant d’avoir pu

commencer sa mission de connexions numériques entre les radio-amateurs.

Dernière minute : Emmanuel Terrasse, nouveau directeur

de Thales Alenia Space Belgium – le triomphe de la jeunesse

C’est un polytechnicien et ingénieur des mines âgé de 34 ans qui s’est vu confier le

pilotage de Thales Alenia Space Belgium. Emmanuel Terrasse, né à Paris en 1981, est

sans contexte le plus jeune patron des entreprises qui font du spatial en Belgique.

Félicitations à cette promotion qui consacre une carrière déjà bien étoffée : brillantes

études de 2001 à 2007 à l’Ecole Polytechnique de Paris, à Paris 1 La Sorbonne, puis

Ecole des Mines à Paris ; ingénieur chez Robert Bosch (automobile) et Total Italia

(pétrole) entre 2004 et 2006 ; conseiller de 2007 à 2010 à la Commission européenne,

puis de 2010 à 2012 dans les cabinets de Ministres français ; directeur Recherche &

Développement et en charge des actions du business chez Thales Alenia Space

Belgium depuis septembre 2012. Il devient le président directeur général de TAS-

Belgium à partir de ce 1er juillet. C’est un connaisseur des axes stratégiques de la

filiale belge de l’entreprise commune Thales et Leonardo-Finmeccanicca qui prend les

rênes du n°1 du spatial en Belgique.

« To be or not to be within Europe » : le Brexit l’a emporté,

posant la question de l’avenir spatial du Royaume-Uni

A force d’avoir rendu l’Union européenne responsable de leurs problèmes sociaux, les

politiciens britanniques ont fini par user le câble de plus en plus ténu qui ancrait le

Royaume-Uni au continent européen ? La population britannique – mais pas

écossaise ni nord-irlandaise ! – ne veut plus d’une Europe qu’elle considère comme

coûteuse et bureaucratique, à l’origine de ses maux intérieurs. Au point d’en oublier –

je crois que les Anglais ont la mémoire courte – que l’astronaute britannique Tim

Peake vient de réaliser avec brio un vol spatial record grâce à l’ESA (Europe) et qu’ils

ont pu grâce à l’ESA sauvegarder une industrie de systèmes spatiaux (merci à Airbus

Defence & Space et à SSTL !).

Du coup, ces sont les deux Unions – Union Européenne, Union Jack - qui entrent dans

une zone de fortes turbulences. Le Royaume-Uni va rester un membre actif de l’ESA,

car il aurait tout à perdre d’un schisme avec l’Europe pour ses chercheurs et industriels

qui s’impliquent dans les missions spatiales. Mais qu’en sera-t-il pour le rôle de la

fière ou perfide Albion dans les programmes de l’Union dans l’espace que sont Galileo

et Copernicus ?

- Les satellites de navigation Galileo FOC, commandés par la Commission au maître

d’œuvre allemand OHB, ont leur charge utile réalisée chez SSTL (Surrey Satellite

Technology Ltd). Il sera intéressant de voir dans quelle mesure la prochaine

commande d’au moins 8 Galileo FOC pourra rester favorable à SSTL, le partenaire

britannique d’OHB. On sait que Airbus Defence & Space et Thales Alenia Space

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voudraient trouver l’occasion de prendre leur revanche en décrochant le prochain

contrat du segment spatial Galileo.

- Les satellites d’observation Sentinel, qui doivent garantir des services

opérationnels de télédétection, sont d’ores et déjà commandés. Mais quid de la suite

pour le Royaume-Uni ? Les filiales britanniques ont des soucis à se faire pour leur plan

de charge dans les 2020… Et QinetiQ qui contrôle QinetiQ Space en Flandre ? Le

programme des Proba « made in Belgium » ne risque-t-il pas d’être affecté ?

Un rappel « éloquent » des atermoiements du spatial britannique…

Aujourd’hui, UK Space, l’agence spatiale du Royaume-Uni, mise avant tout sur le

chiffre d’affaires de la manne céleste de la technologie des systèmes spatiaux avec

leurs applications pour la société. Sa vision prend en référence un marché mondial qui,

est estimé atteindre les 40 milliards de livres (près de 48 milliards €) par année dès

2030. Le Royaume-Uni a tout à gagner d’une participation de l’ESA pour renforcer ses

assises dans le business spatial qui est en plein essor. Il peut tirer parti du

développement sur le campus de Harwell (Oxfordshire) de l’ECSAT (European Centre

for Space Applications & Telecommunications), le centre ESA pour les applications et

télécommunications spatiales.

Néanmoins, le Royaume-Uni spatial n’a pas toujours été à la hauteur d’une Europe

volontariste dans l’espace. A commencer par l’affaire du lanceur mort-né Europa des

années 60. Londres et Washington avaient décidé de coopérer dans un programme de

force de frappe conjointe avec des bombes nucléaires. Le développement d’un missile

balistique à moyenne portée (2 500 km), au centre de Woomera (Australie), devait

faire naître une expertise de moteurs-fusées kérolox chez Rolls-Royce. Mais en avril

1960, le gouvernement de Sa Majesté arrêtait les frais. Désireux d’amortir le coût de

son engagement dans Blue Streak, le Royaume-Uni jouait la carte européenne d’un

lanceur de satellites.

Appelé Europa, il était constitué de l’étage britannique Blue Streak, du 2ème

étage

français Coralie, du 3ème

étage allemand Astris, d’une coiffe et d’un satellite

technologique « made in Italy ». Il devait donner à l’Europe un accès autonome à

l’espace, en un temps où l’URSS et les USA dominaient la scène spatiale avec leur

duel pour la Lune. La Belgique et les Pays-Bas étaient chargés de fournir la station de

guidage et de télémesure qui était installée en Australie. L’aventure Europa devait

tourner court après le retrait de Londres pour soutenir le programme d’un lanceur

européen et en dépit des efforts de Paris de le sauver pour des tirs à partir du Centre

Spatial Guyanais.

Alors que le Royaume-Uni abandonnait Europa, son industrie continuait de produire

les Blue Streak jusqu’en 1972. Dans le même temps, Londres investissait dans le petit

lanceur national Black Arrow à trois étages… Son développement jusqu’à une

première satellisation – ce qui faisait de la Grande-Bretagne la 6ème

nation à réussir une

mise sur orbite – était victime du coup d’arrêt décidé par le gouvernement anglais pour

un programme spatial britannique. Cette mise en veilleuse allait saper le moral des

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ingénieurs et chercheurs et surtout l’expertise dans le domaine spatial des universités

et instituts polytechniques au Royaume-Uni. L’Europe spatiale, avec l’ESA, constitua

la planche de salut du rôle des Anglais dans l’espace. IL y eut par ailleurs la ténacité

du professeur Martin Sweeting et de son équipe de l’Université de Surrey à Guildford,

qui allaient faire naître l’entreprise SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd) qui

contribua, notamment, à sauver le système Galileo de l’Union.

Aurons-nous le 1er

janvier prochain l’ISAB

(Interfederal Space Agency Belgium) ?

Le compte à rebours est enclenché pour que la Belgique ait son agence spatiale

interfédérale (*) ou ISAB (Interfederal Space Agency Belgium). Dans six mois, ce

devrait être chose faite, sauf si le parcours dans le labyrinthe des arcanes fédérales

n’est pas trop semé d’embûches. L’objectif reste bien d’avoir l’agence en place pour le

1er janvier 2017. Le 7 juin, Elke Sleurs, Secrétaire d’Etat pour la Politique

Scientifique - à ce titre en charge de Belspo et du spatial belge - visitait Thales Alenia

Space Belgium, Charleroi, à l’occasion de la signature des premiers contrats pour la

nouvelle génération d’équipements destinés aux satellites tout électriques (voir la

rubrique Télécommunications). Elle s’est exprimée sur son intérêt pour l’activité

spatiale belge, notamment sur le processus de création de l’ISAB : « Vu les

importantes mutations que connaît la politique spatiale en Europe, une adaptation de

la politique spatiale belge s’impose. Le spatial devra donc être ré-orienté. Seul

l’avenir nous dira si mes propos sont à la hauteur de la réalité. Les moyens

administratifs et financiers fédéraux pour la participation belge à la politique spatiale

seront regroupés dans un office spatial ‘autonomisé’, dénommé Agence spatiale

interfédérale de Belgique », qui prendra aussi en compte des besoins et des initiatives

de entités fédérées. »

Et de préciser : « L’Agence sera dotée de sa propre personnalité juridique. Il s’agit là

en effet d’un modèle d’administration moderne. La flexibilité nécessaire sera ainsi

assurée, ce qui nous permettra de faire face à ce secteur en pleine évolution.

Contrairement aux agences spatiales, telles que le CNES, l’ASI ou encore la DLR,

l’Agence spatiale belge ne sera pas une agence technique. Pour une agence technique

digne de ce nom, la Belgique est trop petite. […] La politique spatiale belge reposera

donc toujours en grande partie sur l’expertise technique de l’ESA. Mais il est clair que

nous contracterons plus aisément des relations de collaborations que ce n’était le cas

dans le passé. »

(*) Daily Science, en s’entretenant avec la Secrétaire d’Etat Elke Sleurs qui, comme

responsable de la Politique scientifique au niveau fédéral, est en charge du dossier de

création de l’agence, a cru comprendre International Space Agency Belgium pour

ISBA: le quotidien sur le net, que l’on doit à notre mai Christian Du Brulle, en a fait

un titre suite à la visite d’E. Sleurs chez Thales Alenia Space Belgium.

Si le projet ISAB est passé au Conseil des Ministres, il lui faudra passer au Conseil

législatif, au Conseil d’Etat, puis au Parlement avant que ne soit signée par le Roi la loi

instituant l’agence. Il reste des points d’achoppement ou obstacles à franchir :

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- la composition de son conseil d’administration, avec 3 représentants par

région/communauté ;

- la clef du retour régional pour les différents programmes, afin que soit garanti

l’équilibre Nord-Sud ;

- la disparition de Belspo, Service Public fédéral de Programmation de la Politique

Scientifique, au sein duquel se trouve le Service Recherche & Applications Spatiales

qui gère le programme spatial belge jusqu’au Conseil ESA ministériel de décembre.

Déjà, la mise en place de l’ISAB ne laisse personne indifférent dans l’administration

fédérale. D’ores et déjà, des candidats se profilent, voire se positionnent pour gérer les

postes les plus intéressants. Il en est qui proviennent du cabinet d’Elke Sleurs ou du

VITO : ils ont vu dans l’agence une opportunité pour avoir la place de personnes

expertes qui sont depuis des années bien au fait de leurs missions au Service

Recherche & Applications Spatiales de Belspo, ainsi que des rouages de l’ESA et de la

Commission dans l’espace.

1. Politique spatiale EU + ESA

1.1. Vienne en juin 2018 à inscrire dans vos agendas :

UNispace 50+, le rendez-vous mondial des acteurs du spatial

Il y aura en 2018, sous les auspices du Bureau des Affaires Spatiales de l’ONU

(UNOOSA/United Nations Office of Outer Space Affairs) un rendez-vous mondial des

acteurs du spatial, notamment au niveau des Etats (avec leurs chercheurs et

industriels). L’astrophysicienne Simonetta Di Puppo, qui assura de 2008 à 2011 la

Direction ESA pour les vols spatiaux habités, est la Directrice d’UNOOSA. Sous son

impulsion, la conférence et l’exposition Unispace ont voulu remettre à l’honneur un

Evénement des années 60, qui permettait de faire le point sur les progrès des quelques

puissances spatiales de l’époque. La dynamique S. Di Puppo nous a confirmé les

préparatifs en cours pour UNispace+50 à Vienne du 18 au 29 juin 2018.

Il s’agira de la quatrième conférence et exposition mondiale qui fera le point sur

les activités spatiales sur l’ensemble du globe. Les précédentes éditions ont eu lieu

en août 1968 (découverte d’un autre monde), puis en août 1982, et en juillet 1999.

UNispace permettra de se rendre compte du chemin parcouru dans l’espace durant un

demi-siècle ! Les Etats se font un point d’honneur, avec leurs agences nationales, leurs

acteurs scientifiques et industriels, à présenter leurs réalisations et compétences. La

Belgique devrait être de la partie avec sa nouvelle agence spatiale interfédérale.

1.2. Les dix Directions ESA autour du DG Jan Woerner:

une équipe qui fait la part belle aux petits Etats membres

Prof. Dr.-Ing. Johann-Dietrich Woerner est depuis le 1er

juillet 2015 le nouveau

Directeur Général de l’ESA. Il a fallu attendre un an pour connaître la composition, au

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grand complet, de son équipe de Directeurs. Parmi les dix, on en trouve de nouveaux

originaires des petits Etats membres : Autriche, Pays-Bas, Suisse.

- Domaine des applications spatiales

Directeur Télécommunications et Applications intégrées (D/TIA) : Mme Magali

Vaissière (France)

Directeur Programme Galileo et Activités de navigation (D/NAV) : M. Paul Verhoef

(Pays-Bas) ayant longtemps œuvré à la Commission pour la mise en œuvre du

système Galileo, depuis le 15 février.

Directeur des programmes Observation de la Terre (D/) : M. Josef Aschbacher

(Autriche), un proche collaborateur de V. Liebig pour la planification des missions de

satellites de télédétection, dès ce 1er

juillet.

- Domaine du transport spatial

Directeur des Lanceurs (D/LAU) : M. Daniel Neuenschwander (Suisse), à partir de ce

1er octobre.

- Domaine de la science et de l’exploration

Directeur de la Science (D/SCI) : M. Alvaro Giménez Cañete (Espagne)

Directeur Programmes de vols habités et d’exploration robotique (D/HRE) : M. David

Parker (Royaume-Uni)

- Domaine de la technologie spatiale et des opérations

Directeur Gestion technique et de la qualité (D/TEC) : M. Franco Ongaro (Italie)

Directeur des Opérations (D/OPS) : M. Rolf Densing (Allemagne), depuis le 1er

janvier.

- Domaine administratif

Directeur des Services internes : Ressources humaines, Gestion des sites, Finances et

Contrôle de gestion, Technologie de l’information (D/HIF) : M. Jean Max

Puech (France), depuis le 1er

janvier.

Directeur Industrie, Approvisionnements et Services juridiques (D/IPL) : M. Éric

Morel de Westgaver (Belgique)

Les Etats-Membres se trouvent représentés dans l’équipe des directeurs ESA y

compris le DG: Allemagne (2), France (2), Autriche (1), Belgique (1), Espagne (1),

Italie (1), Pays-Bas (1), Royaume-Uni (1), Suisse (1). Priorité pour ces Directeurs à la

préparation du Conseil ESA au niveau ministériel, les 1er et 2 décembre, à Lucerne.

1.3. Eté 2016 de l’Europe spatiale : préparation du Conseil ministériel de

l’ESA et définition de la stratégie de l’Union pour l’espace

Le Conseil ESA au niveau ministériel des 1

er et 2 décembre est attendu avec un réel

intérêt. Il sera un Conseil au menu complet, qui abordera tous les programmes de

l’Agence spatiale européenne, avec de nouveaux dossiers pour l’avenir de l’Europe

dans l’espace. Le CWG (Council Working Group) qui se réunit depuis avril établira

début octobre une proposition des activités à soumettre au Conseil pour un

financement. Pour l’heure, voici un échantillonnage des missions qui retiennent

l’attention des Etats membres de l’ESA :

- Observation de la Terre avec Earth Explorer 9 et avec Earth Watch (avec le petit

satellite ALTIUS « made in Belgium » d’étude de l’atmosphère) ;

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- Transport spatial avec un accent sur des travaux technologiques, notamment pour le

lanceur Vega E, pour des démonstrateurs de rentrée et de réutilisation ;

- Exploration avec la participation de l’ESA à l’ISS (International Space Station)

jusqu’en 2024, avec le développement de nouvelle instrumentation scientifique pour

l’ISS, avec le surcoût de la mission martienne ExoMars 2020, avec une mission

d’atterrissage sur la Lune (en coopération avec Roscosmos) ;

- Technologie (GSTP/General Support Technology Programme), avec l’Asteroid

Impact Mission (AIM) en coopération avec la NASA, une mission e.deorbit pour tester

la désatellisation d’un satellite sur orbite ;

- Télécommunications avec les plates-formes de nouvelle génération Neosat et

Electra, le financement de nouveaux PPP pour le développement de nouvelles

applications intégrées (télédétection + navigation), pour le système Globenet avec des

relais optiques en orbite géostationnaire, pour un programme Govsatcom pour l’Union,

pour l’initiative Pionneer d’innovations…

- Navigation avec la mise en œuvre des technologies pour des satellites Galileo de

seconde génération.

1.4. European Space Solutions : l’Europe des applications spatiales

qui est assurée d’être en ordre de marche jusqu’à l’horizon 2030 !

Depuis le 1er janvier, les Pays-Bas avaient pris la succession du Grand Duché pour la

présidence du Conseil de l’Union européenne. Au menu des manifestations dans le

pays, une conférence au World Forum de La Haye a mis en évidence les retombées

socio-économiques des efforts de l’Europe dans l’espace. European Space Solutions,

organisée du 30 mai au 3 juin par la Commission européenne et le gouvernement

néerlandais - avec l’ESA et la GSA/European GNSS (Global Navigation Satellite

Systems) Agency -, a attiré quelque 1300 participants. Ceux-ci se sont rendus compte

du rôle influent et de l’impact grandissant des systèmes d’applications globales qui

sont mis en œuvre avec les satellites Galileo (navigation) et Sentinel (télédétection).

Des systèmes spatiaux financés par la Commission : ils se traduisent déjà par des

services innovants et emplois à valeur ajoutée, dans des domaines très diversifiés. On

notait la présence, parmi les exposants, de Vitrosités Belgium : il doit contribuer au

bon fonctionnement du Galileo ILS (Integrated Logistiques Support) qui verra le jour à

Transinne-Libin en 2017.

En ouvrant la conférence, la Polonaise Elzbieta Bienkovska, commissaire européenne

en charge du marché intérieur, de l’industrie, de l’entrepreneuriat et des PME, a

souligné les défis auquel est confronté le secteur spatial pour son avenir durable en

Europe. Rappelant qu’une consultation est en cours dans l’Union jusqu’au 12

juillet pour définir la stratégie spatiale européenne pour les 25 à 30 ans, elle a insisté

sur la volonté d’avoir un secteur compétitif au niveau global. Elle a identifié cinq

grands axes à privilégier

- tirer parti au maximum des retombées des programmes Galileo et Copernicus ;

- répondre aux besoins actuels que sont la sécurité, la surveillance des frontières,

le changement climatique ;

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- renforcer la compétitivité, au travers de l’innovation et des « start-ups », de

l’industrie européenne des systèmes et services spatiaux ;

- stimuler les synergies des technologies et missions à usage dual, notamment

pour la surveillance de l’espace ;

- faire en sorte que l’Union soit, grâce à l’espace, un acteur influent dans le

monde.

Et de conclure au sujet du spatial européen: « La compétition ne doit pas être entre

nous, mais avec le reste du monde ».

Pour sa part, Jan Woerner, directeur général de l’ESA, insistait sur la nouvelle donne

du « Big Data » qu’il décrit comme la combinaison de plusieurs sources d’infos, ainsi

que sur la gratuité des signaux Galileo et des données Copernicus pour soutenir

l’éclosion et l’essor de services innovants. La conférence European Space Solutions

présentait des dizaines d’initiatives originales et performante, dans des partenariats de

type public-privé, pour la gestion des deltas, pour une mobilité plus efficace, pour le

contrôle de qualité de l’environnement, pour le suivi de la sécurité et de la santé… Ce

fut l’occasion de la signature du contrat entre la GSA et le ministère néerlandais de

l’infrastructure et de l’environnement pour l’installation à Noordwijk (près de

l’ESTEC) du Galileo Reference Centre (GRC) : dès 2017, il sera opérationnel pour

veiller en permanence sur l’état des signaux et les performances du système Galileo.

Le « Monsieur Espace » à la Commission :

Pierre Delsaux, un juriste liégeois de renom international

A La Haye, nous avons fait connaissance avec le nouveau « Monsieur Espace » de la

Commission. Depuis novembre 2015, le Liégeois Pierre Delsaux succède à l’Allemand

Paul Weissenberg comme DG adjoint en charge de la politique spatiale, des

programmes Copernicus, de Défense, de navigation par satellites (EGNOS, Galileo) à

la Commission européenne, Direction Générale GROW (Marché Intérieur, Industrie,

entrepreneuriat et PMEs). Né en 1957, Pierre Delsaux a, après de brillantes études de

droit à l’Université de Liège, y a été assistant en droit institutionnel, puis chercheur

FNRS et chargé de cours entre 1980 et 2004. Il a eu un parcours dans les institutions

européennes, à commencer par la Cour de justice des Communautés, puis dès 1991 à

la Commission Européenne. C’est un juriste international de grand renom pour les

questions du droit des sociétés, de la politique de concurrence, de la lutte contre le

blanchiment d’argent, du respect des règles de marché public pour l’octroi des fonds

communautaires…

Cet expert des activités législatives touchant les relations avec le Conseil et le

Parlement européen a la tâche délicate de mener à bien la mise en œuvre, avec de

nouveaux satellites, des systèmes Galileo pour la navigation et Copernicus pour la

télédétection. Il s’agit des deux programmes phares de l’Union pour des services à la

communauté mondiale.

1.5. Le Grand Duché de l’Espace

à l’assaut des ressources des astéroïdes !

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Plus que jamais, le Luxembourg s’affirme comme Grand Duché de l’Espace. Ce pays

d’à peine 580 000 habitants, au cœur de l’Europe, s’affirme au plan mondial avec une

politique volontariste pour l’exploitation de l’environnement spatial. Après avoir

réussi avec les satellites de télécommunications, il se lance dans le système solaire afin

d’en explorer les ressources minières en vue de leur mise en œuvre internationale.

Au milieu des années 1980, le gouvernement grand-ducal défiait ses grands voisins en

apportant son soutien à la création de l’entreprise SES (d’après son appellation initiale

de Société Européenne des Satellites). Le Luxembourg jouait le franc-tireur pour une

télévision « sans frontières » en osant miser sur des satellites privés de

télécommunications comme des relais TV sur l’Europe. Le système Astra de SES

défiait les administrations nationales des PTT en ignorant la subtile distinction entre

services de télécommunications et de télévision pour les satellites géostationnaires

(placés à quelque 35 800 km au-dessus de l’équateur). Cette « étourderie »

administrative a fait éclore au Grand Duché le plus important opérateur global

de satellites pour la télévision haute définition et l’internet large bande ! Aujourd’hui, Ses affirme un succès global avec une flotte de 52 satellites

géostationnaires et une constellation de 12 satellites en orbite moyenne. Un chiffre

d’affaires pour 2015 de plus de 2 014 millions €, dont 674 millions € de bénéfice après

impôts. Une manne céleste pour le Luxembourg qui est devenu un membre fort actif

de l’ESA (Agence spatiale européenne).

Le 3 février, les autorités grand-ducales en ont surpris plus d’un en annonçant leur

positionnement comme pôle d’affaires européen pour l’exploration et l’exploitation

des ressources minières de l’espace extra-terrestre. Avec l’initiative

SpaceResources.lu, elles veulent stimuler la naissance d’une industrie « NewSpace »

intéressée par la mise en œuvre commerciale d’autres horizons dans le système solaire.

« Notre but est d’ouvrir l’accès à de nombreuses richesses encore inexploitées sur des

rochers qui sillonnent l’espace, et ce, sans porter atteinte à des habitats naturels »,

explique Etienne Schneider, vice-Premier Ministre, en charge de l’Economie. Il a pris

pour conseillers l’Européen Jean-Jacques Dordain, qui dirigea l’ESA de juillet 2003 à

juin 2015, et l’Américain Pete Worden, qui fut responsable du Centre Ames de la

Nasa.

Richesses d’un patrimoine universel

Cet intérêt pour le développement de mines extra-terrestres n’a rien d’étonnant pour ce

petit pays qui, jusque dans les années 70, connut la prospérité avec une industrie

sidérurgique grâce au minerai de fer extrait de son sous-sol. Et l’affaire va bon train, le

Luxembourg misant sur l’effet de surprise. En fait, il s’agit ni plus ni moins d’une

réplique juridique européenne à l’amendement qu’a voté le 10 novembre dernier le

Congrès américain pour encourager l’exploitation commerciale des astéroïdes par des

compagnies privées des Etats-Unis. C’est bel et bien une remise en cause du principe

d’universalité des corps célestes qui se trouve acté dans le Traité des Nations Unies en

matière d’exploration et d’exploitation de l’Espace. L’article II de ce Traité adopté en

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WEI n°86 2016-03 - 11

janvier 1967 est on ne peut plus clair: « L’espace extra-atmosphérique, y compris la

Lune et les autres corps célestes, ne peut faire l’objet d’appropriation nationale par

proclamation de souveraineté, ni par voie d’utilisation ou d’occupation, ni par aucun

autre moyen. »

L’exploration des astéroïdes : plus que jamais à la mode !

L’étude « in situ » du gros astéroïde Bennu, qui doit abriter des éléments des

débuts du système solaire, va être l’objet d’une mission de la NASA et de

l’Université d’Arizona : Osiris-Rex (Origins, Spectral Interpretation, Resource

Identification, Security-Regolith Explorer) est une sonde de 1,5 t qui sera lancée

ce 8 septembre du Cape Canaveral. Elle ira en septembre 2021 prélever 2 kg

d’échantillons de Bennu : placés dans une capsule, ils doivent arriver sur Terre

en mars 2021.

Après une déclaration d’intention, le Grand Duché est en juin passé aux actes,

démontrant à nouveau son côté frondeur. Des moyens financiers étaient débloqués

pour donner vie à SpaceResources.lu dans le cadre du budget spatial luxembourgeois.

Avec le soutien de la SNCI (Société Nationale de Crédit et d’Investissement),

actionnaire de la première heure de SES, une ligne de crédit était ouvert pour un

montant de 200 millions € comme soutien au programme LuxImpulse. Deux petites

entreprises américaines se montraient intéressées à signer un protocole d’accord avec

le Luxembourg pour tirer parti de cet investissement dans une formule PPP

(Partenariat Public-Privé) :

- Deep Space Industries (DSI), avec un siège à Luxembourg, projette de réaliser la

mission Prospector-X d’un Triple Cubesat équipé pour manœuvrer sur orbite. Ce

démonstrateur technologique, réalisé en terre grand-ducale par l’industrie européenne

testera une paire de caméras pour des observations rapprochées de « géocroiseurs »

(astéroïdes qui croisent régulièrement l'orbite de notre Terre).

- Planetary Resources qui vient de créer une filiale luxembourgeoise a obtenu 25

millions € dans le cadre du fonds LuxImpulse. Ce jeune constructeur de satellites

compacts envisage la satellisation prochaine de ses Cubesats et Arkyd-100, d’une

dizaine de kg, pour observer tant la surface terrestre que la voûte céleste.

Dans les mois à venir, le Grand Duché devrait communiquer davantage sur ses

ambitions dans l’exploration des astéroïdes et sur les perspectives de coopération

internationale. Luxspace, filiale d’OHB System, pourrait bien être associée au

développement d’une petite plate-forme, dérivée de son bus Triton, Deltatec à Ans

(Liège) est déjà partenaire de Luxspace

Comme le montre ce schéma réalisé par un Institut américain et paru dans

l’hebdomadaire New Scientist, l’exploitation des ressources minières sur les

astéroïdes ne manque assurément pas d’intérêt.

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1.6. Nouveau bond en avant pour l’Empire du Milieu dans l’espace:

c’est bien parti pour être le n°1 dans l’espace à l’horizon 2030…

Le 25 juin (à l’heure planifiée depuis des semaines), le premier vol de son puissant

lanceur CZ-7 (Chang Zheng, alias Longue Marche) inaugurait le complexe flambant

neuf de lancements à Wenchang sur la côté de l’île de Hainan. Avec ce succès d’un

nouveau système de transport spatial, misant sur des ergols écologiquement propres

(kérozène, oxygène et hydrogène liquides), la Chine spatiale franchit une nouvelle

étape dans le développement d’un ambitieux programme de missions dans l’espace.

Beijing avec la CASC (China AeroSpace Corp) a de la suite dans les idées : la

perspective est bel et bien de faire arriver des taïkonautes sur la Lune au début des

années 2030! Son plan spatial à long terme est de faire de l’Empire du Milieu le n°1,

incontournable, dans l’espace au cours de la prochaine décennie. Son grand projet

concerne la mise en oeuvre de la CSS (China Space Station), qui est d’ores et déjà

proposée via l’ONU aux chercheurs et industriels du monde entier. Il faudra compter

sur des robots chinois sur la Lune, Mars et des astéroïdes, ainsi que des observatoires

sur les points de Lagrange à 1,5 millions de km de la Terre. De quoi justifier

l’avènement des lanceurs de nouvelle génération que sont les CZ-6 (1er

vol en

septembre 2015), CZ-7 (1er

lancement en juin 2016), puis - 1er

vol prévu cet automne –

CZ-5.

Déjà en 2015, le 19 septembre 2015, le lanceur CZ-6, à 2 étages fonctionnant avec des

propulseurs kérolox YF-100 et YF-115 avec un 3ème

étage compact à propulsion

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cryogénique, mettait sur orbite polaire une vingtaine de micro- et nano-satellites

technologiques de fabrication chinoise. Il a surtout permis de valider le propulseur YF-

100 semi-cryogénique, à kérozène et oxygène liquide (1108 kN de poussée) qui est

développé par l’AALPT (Academy of Aerospace Launcher Propulsion Technology), la

6ème

académie du CASC. C’est l’élément clef de la nouvelle génération des lanceurs,

puisqu’il équipe :

- le CZ-7 (2 pour le 1er étage central, 1 pour chacun des 4 propulseurs d’appoint, 1

version dérivée YF-115 pour le 2ème

étage) pour satelliser jusqu’à 13,5 en orbite basse

(LEO) ;

- le CZ-5 (2 sur chacun des 4 propulseurs d’appoint) pour placer jusqu’à 25 t en LEO

ou injecter 14 t en orbite de transfert géostationnaire (GTO).

La propulsion cryogénique, à hydrogène et oxygène liquides, est à l’honneur sur CZ-

5 : 2 YF-77 équipent l’étage central, tandis que 2 YF-75 ré-allumables propulsent le

2ème

étage. Le premier vol de démonstration du CZ-5 qui a une coiffe de 5 m de

diamètre doit avoir lieu depuis Wenchang en novembre prochain. La charge utile n’est

pas encore finalisée.

Les CZ-5 et CZ-7 constituent les deux piliers pour la construction - dès 2018 -,

l’exploitation - à partir de 2020 – et l’extension – en 2022 - sur orbite de la CSS. Que

Beijing propose à l’ONU pour une utilisation internationale. Le CZ-7 permettra le

ravitaillement de la station chinoise avec des vaisseaux cargo Tianzhou : il sera testé

avec un lancement en avril 2017 au moyen du CZ-7. Le CZ-5, après avoir servi aux

missions d’exploration lunaire Chang’E-4 (rover et observatoire sur la face cachée) et

Chang’E-5 (retour d’échantillons), doit fin 2018 servir à la satellisation de Tianhe-1, le

corps central, doté de cinq colliers d’arrimage ; c’est à cet habitacle complexe que

viendront se placer des modules laboratoires. Voir la rubrique Vols habités de ce

numéro pour prendre connaissance des étapes de la réalisation de la CSS

modulaire.

Le vol de démonstration du CZ-7 a servi à quatre « premières » technologiques :

- l’étage supérieur Yuangzheng-1a capable de 9 ré-allumages pour déployer des

satellites sur des orbites différentes ; cette version améliorée du système de propulsion

Yuangzheng-1 qui a déjà fonctionné dans l’espace a permis d’expérimenter le

ravitaillement sur orbite en vue d’autres missions…

- l’essai réussi du bouclier avec matériau ablatif et de la procédure de rentrée de la

future capsule (modèle réduit) pour les vols spatiaux chinois ;

- l’expérimentation de liaisons intersatellites entre deux microsats, les Tiange-1 et

Tiange-2 ;

- le test d’Aolong-1, un satellite expérimental ADRV (Active Debris Remov able

Vehicle) qui manoeuvre dans l’espace pour enlever des débris spatiaux… mais aussi

pour inspecter des satellites.

2. Accès à l'espace/Arianespace

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2.1. Le transport spatial européen : faire rapidement face

à la tourmente bureaucratique, décoller au mieux et au plus vite !

Alors que « le loup » de SpaceX rôde de plus belle autour de la bergerie du business

des lancements de satellites - une bergerie où jusqu’ici vivaient dans une paix bien

réglée les Arianespace et ILS (International Launch Services) qui se partageaient un

marché à hauts risques -, voici que l’Union européenne porte un regard intéressé et

critique sur le transport spatial en Europe. Et ce, à l’heure où l’ESA et Airbus Safran

Launchers se lancent dans le programme Ariane 6 qui consacre le rôle croissant

d’Airbus dans le domaine des lanceurs. La Commission européenne s’intéresse de plus

près à Arianespace, au Centre Spatial Guyanais, ainsi qu’à l’avènement de lanceurs

petits et réutilisables. Surtout que la concurrence prend de l’ampleur au niveau

mondial avec de nouveaux lanceurs en Russie (Angara), au Japon (H-3), en Inde

(GSLV MKIII), en Chine (CZ-7 et CZ-5), aux Etats-Unis (Vulcan). N’est-on pas en

train de jouer avec le feu pour préserver l’autonomie de l’Europe pour son accès à

l’espace notamment à des fins commerciales ?

La main-mise d’Airbus Safran Launchers sur Arianespace, avec près de 75 % de

participation - suite aux rachats des parts du CNES (gouvernement français) -, ne

semble guère du goût d’industriels européens qui ne font pas partie du groupe Airbus.

Les Avio, ELV, Finmeccanica, Thales Alenia Space, OHB… d’exprimer une certaine

inquiétude: ils entendent être rassurés quant à la neutralité commerciale d’Airbus

Safran Launchers. Ils ne voient guère d’un bon œil sa prise de pouvoir et son influence

marquée sur l’exploitation des lanceurs Ariane et… Vega. Il serait même question de

créer, autour de ELV, la société Vega Space, chargée d’exploiter des lanceurs Vega.

Avec leur montée en performances - Vega C dès 2019, notamment avec Vega E à

l’étude pour la prochaine décennie -, les Vega « made in Italy » pourraient faire de

l’ombre à des missions doubles d’Ariane 6.2.

Par ailleurs, les Vega concurrencent le lanceur russe Rokot, qui est expoité par

Eurockot, filiale allemande d’Airbus Defence & Space. Mais les jours de Rokot sont

comptés, vu les contraintes du Ministère russe de la Défense et étant donnée la

disponibilité en baisse des exemplaires du missile intercontinental SS-19 Stiletto (UR-

100N) dont il est dérivé par la société Khrounichev de Moscou. Il a été commandé par

l’ESA pour les lancements, à partir du cosmodrome militaire de Plessetsk, de satellites

d’observation Sentinel pour l’ESA et l’Union européenne. Ainsi Sentinel- 3A était

satellisé le 16 février dernier. Rokot est prévu pour satelliser le Sentinel-5P(recursor)

d’Airbus Defence & Space en octobre prochain, puis Sentinel-2B (également réalisé

par Airbus Defence & Space) en avril 2017. Mais Eurockot a du mal à fixer un

calendrier de lancements…

Dans ce contexte de frictions industrielles autour du transport spatial européen, il faut

rappeler que l’Italie ne semble pas avoir « digéré » le coup bas de la DGA française.

Celle-ci privait ELV, le maître d’œuvre de Vega, de l’usage du logiciel - dérivé de

celui des missiles stratégiques français - pour l’avionique du lanceur « made in Italy ».

Finalement, seul le 1er vol Vega fut autorisé à utiliser le logiciel français. Il a fallu que

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l’industrie italienne, grâce au soutien de l’Espagne (GMV) et de la Belgique

(Spacebel), se mobilise pour développer à l’arraché le logiciel de pilotage Vega. C’est

avec ce logiciel que Vega connaît le succès que l’on sait.

Et la Commission de s’en mêler…

On le voit : ce remue-ménage socio-économique autour de la prise de contrôle

d’Arianespace par Airbus Defence & Space et Safran a un impact sur l’industrie des

satellites. Ce problème n’est pas simple à résoudre. La Commissaire danoise

Margrethe Vestager, en charge de la politique de concurrence en Europe, doit remettre

pour juillet ses conclusions qu’on espère positives. Mais le processus d’évaluation se

révèle plus compliqué qu’il ne semblait à première vue. Ainsi, dans un communiqué

officiel, la Commission s’est fixée comme échéance la date du 10 août pour conclure

son enquête. Le fait que Airbus Safran Launchers devienne l’acteur majoritaire

d’Arianespace pose-t-il vraiment problème pour le respect des règles de la libre-

concurrence en Europe ? Il ne faudrait pas trop tergiverser afin que soit protégé le

business d’Arianespace. Au même moment, on assiste à une redoutable montée en

puissance du concurrent américain SpaceX.

2.2. Salon de Berlin ILA 2016 : le transport spatial européen en vedette

ILA 2016, le Salon aérospatial de Berlin qui s’est déroulé du 1er au 4 juin (avec

quelque 150.000 visiteurs) fait figure de salon régional (comparé au Salon du Paris-Le

Bourget), mais il fait la part belle au spatial autour d’une magnifique présentation de

l’Europe dans l’espace (pavillon ESA). La Russie avec Roscosmos, ainsi que

l’Ukraine avec Yuzhmash/Yuzhnoye montraient leurs compétences spatiales. La

Pologne était présente avec son industrie aéronautique et, pour la première fois, avec la

Polish Space Agency (POLSA) créée en septembre 2014.

Manifestement, le transport spatial européen avait les honneurs d’ILA 2016. Avec

cette maquette (au 1/4), (déjà) impressionnante, d’Ariane 6.4 à l’entrée du pavillon

ESA, placé sous le signe « Space for Earth » (De l’Espace pour la Terre). Les

propulseurs cryogéniques Vulcain 2 et Vinci y figuraient en bonne et due place pour

bien montrer la réalité du développement en cours d’Ariane 6. Non loin de là, sur le

stand OHB, l’attention se focalisait sur une maquette du Dream Chaser de la société

américaine SNC (Sierra Nevada Corp). On sait que l’entreprise brêmoise coopère avec

SNC pour une « européanisation » du planeur spatial privé (concept « lifting body », à

corps portant). Des négociations entre l’ESA et SNC portent sur l’emploi de l’IBDM

(International Berthing & Docking Mechanism) : ce système d’arrimage, dit

« universel » à l’étude depuis plusieurs années est proposé par la firme belge QinetiQ

Space sur le Dream Chaser qui doit ravitailler l’ISS avec 5,5 t de fret à partir de 2019

(6 missions déjà commandées par la NASA dans le cadre du contrat CRS-2

(Commercial Resupply Services).

Sur le stand de BavAIRia, de petits modèles de l’avion-fusée Skylon et de son

propulseur cryogénique hybride SABRE (Synergistic Air-Breathing Rocket Engine)

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faisaient état de l’intérêt de l’industrie chimique bavaroise pour le motorisation du

système britannique d’accès à l’espace.

2.3. Micro-lanceurs à bas coût ? La Commission s’intéresse à la question…

La Commission porte un sérieux intérêt à l’accès européen à la dimension spatiale.

Dans le cadre de son programme Horizon 2020 de Recherche et Développement, elle a

lancé des études technologiques - pour un investissement total de plus 8 millions € -

sur des projets en Europe de petits lanceurs :

- Le système de lancement semi-réutilisable ALTAIR (Air Launch space

Transportation using an Automated aircraft and an Innovative Rocket) est un projet de

lanceur qui combine un avion automatique réutilisable transportant une fusée d’un

concept innovant pour satelliser 50 à 150 kg en orbite basse. Cette étude de 36 mois a

démarré le 1er décembre 2015 pour un montant de 3.974.546 € ; les 9/10 sont pris en

charge par Horizon 2020. Elle associe l’ONERA pour la coordination, Bertin

Technologies et CNES (France), GTD Sistemas de Informacion (Espagne), Nammo

Raufoss (Norvège), Piaggio Aero industries (Italie), Spacetec Partners (Belgique),

Ecole Polytechnique de Zurich (Suisse).

- Le micro-lanceur SMILE (SMall Innovative Launcher in Europe) fait appel à un

concept innovant pour mettre en orbite basse jusqu’à 50 kg pour moins de 500.000 €

le kg (grâce à la production 3D). L’objectif est de trouver le complément à la panoplie

actuelle des Vega et Ariane. L’étude qui a débuté ce 1er janvier pour une durée de 36

mois a obtenu le financement de 4.058.642 €, dont 3.990.925 € pris en charge par le

budget Horizon 2020. Elle a fait l’objet d’une présentation à la conférence European

Space Solutions qui s’est tenue à La Haye du 30 mai au 3 juin. Le consortium

comprend la Fondation NLR (Pays-Bas), comme coordinateur, avec des entreprises de

Norvège (Nammo Raufoss, Andoya Space Center), d’Espagne (PLD Space, en train de

développer le lanceur Arion-2), d’Allemagne (avec le DLR, impliqué dans le projet

brésilien du petit lanceur VLM), du Danemark (Terma), de Roumanie (INCAS), des

Pays-Bas (Airborne Technology Centre, ISIS), de Grèce (Heron Engineering), de

France (Tecnalia).

2.4. « Premières » en Russie et en Chine : nouveaux centres de lancements

qui deviendront des hauts lieux de l’astronautique au cours des années 2020

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Au cours de ce deuxième trimestre 2016, ce sont deux nouveaux centres de lancements

qui ont été inaugurés en Asie par la Russie et par la Chine. Ils sont appelés à devenir

d’importants complexes d’accès à l’espace pour des missions fort ambitieuses

d’exploration spatiale.

- La Russie, avec son agence spatiale Roscosmos et sous l’impulsion du Président

Poutine, contribue au développement de l’Extrême-Orient en y édifiant le

cosmodrome de Vostochny depuis début 2011 dans la région de l’Amour, près de la

frontière chinoise (51°49’Nord, 128°15’Est). Il s’agit du deuxième grand chantier de

l’ère Poutine, après le complexe olympique de Sotchi. Un premier complexe de

lancements, qui s’inspire de l’ELS (Ensemble Lancement Soyouz) du Centre Spatial

Guyanais, était inauguré avec le lancement d’un Soyouz-2, le 28 avril 2016. Il est

prévu qu’un autre ensemble pour les lanceurs Angara soit édifié aux côtés de l’aire des

Soyouz, afin d’être opérationnel en 2019… Le nouveau cosmodrome russe qui

s’étendra sur 551 km² doit servir à des missions habitées - dès 2020 - avec un vaisseau

pour 4 cosmonautes qui doit succéder à l’actuel Soyouz.

- La Chine, avec la CASC (China Aerospace Science & Technology Corporation),

prépare la nouvelle génération de ses fusées modulaires Longue Marche/CZ-7 et CZ-5,

dont les propulseurs utilisent des ergols écologiquement propres (kérozène, oxygène et

hydrogène liquides). Leur mise en œuvre a nécessité un complexe dédié à leur

exploitation : le Wenchang Satellite Launch Center ou WSLC (19°34’ Nord,

110°52’Est) s’étend sur 1.200 hectares de la côte nord-est de l’île de Hainan, dont les

plages constituent le grand atout touristique. D’ores et déjà les autorités locales

entendent tirer parti du centre de lancements spatiaux comme point d’attraction grâce à

l’aménagement d’un musée de l’astronautique. Il était inauguré par le lancement réussi

d’une première CZ 7 le 25 juin. Il doit être suivi du vol en novembre de la puissante

CZ 5. Si Beijing donne le feu vert à un programme habité de vols autour et sur la

Lune, ce complexe sera aménagé pour accueillir le lanceur lourd CZ-9, qu’étudie

actuellement la CASC (China AeroSpace Corporation).

- Dans le reste du monde, au moins deux nouveaux sites privés de lancements spatiaux

sont en cours d’aménagement pour des mises sur orbite dès 2017-2018: celui de

Rocket Lab pour le micro-lanceur Electron sur la bande côtière de la Péninsule Mahia

(Nouvelle Zélande), celui de SpaceX pour les lanceurs Falcon 9 sur la plage de Boca

Chica près de la cité de Brownsville (à la frontière entre le Texas et le Mexique).

2.5. Electron, LauncherOne, Vector Space : rendez-vous en 2017

de premiers micro-lanceurs américains pour leur premier vol

A l’heure du « NewSpace », de jeunes entreprises misent sur le déploiement de petits,

voire très petits satellites pour des connexions internet autour du globe ou pour des

observations de l’environnement terrestre. Il leur faut disposer de systèmes de

transport spatial à bas coût pour des satellisations « sur mesure ». Ce qui explique la

multiplication d’initiatives privées de micro-lanceurs. Aux Etats-Unis, deux projets

prennent forme, soutenus par des fonds à risques, avec l’objectif de réaliser des

lancements dès 2017. Il faut leur ajouter le surprenant projet de Vector Space ? qui est

le fruit de recherches universitaires en Californie sur le développement de fusées-

sondes réutilisables.

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- Le LauncherOne biétage de Virgin Galactic sera largué à quelque 10,5 km d’altitude

un Boeing 747-400 de la flotte Virgin Atlantic mis aux couleurs de l’entreprise de

transport spatial de Sir Richard Branson qu’il a rebaptisé « Cosmic Girl ». Grâce à

l’emploi de ce gros porteur, le mciro-lanceur pourra satelliser 300 kg en orbite

héliosynchrone et jusqu’à 450 kg en orbite équatoriale. Le prix du lancement se situera

aux alentours de $ 10 millions. Les tests des propulseurs kérolox NewtonThree (1er

étage) et NewtonFour (2ème

étage) se succèdent apparemment sans problèmes. Les

essais de lancement dans les airs sont annoncés pour 2017. L’exploitation commerciale

du LauncherOne est prévue pour 2018 pour déployer sur orbite des petits satellites

pour les constellations OneWeb et Sky & Space Global.

- L’Electron biétage de Rocket Lab, également à 2 étages en matériaux compostes et

avec propulseurs Rutherford (oxygène liquide/kérozène) de conception originale, doit

effectuer un premier lancement avant la fin de l’année. Il pourra placer 150 kg sur une

orbite héliosynchrone à 500 km depuis le nouveau site qui est en cours d’implantation

en Nouvelle Zélande. Rocket Lab qui vient de fêter son 10ème

anniversaire termine,

avec quelque 200 essais au banc, la qualification en vol des moteurs kérolox

Rutherford dont la fabrication fait largement appel au processus 3D. Il annonce le prix

d’un lancement Electron pour moins de $ 5 millions, avec une cadence de jusqu’à

100vols par an. Il insiste sur le fait qu’il sera le premier opérateur de mises sur orbite

commerciales à partir de son propre complexe de lancements !

2.6. Micro-lanceur brésilien : un partenariat entre AEB (Brésil)

et DLR (Allemagne) avec OHB et MT Aerospace

Le Brésil pourra-t-il un jour lancer des satellites depuis la base d’Alcantara ? Son

lanceur VLS-1 a connu bien des déboires et l’AEB (Agence spatiale brésilienne) a

décidé d’arrêter son développement devenu trop coûteux. Par ailleurs, le projet

Cyclone 4 avec l’Ukraine a tourné court faute de financement et à cause de retards,

laissant inachevée une importante infrastructure de lancements au CLA (Centro de

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Lançamento de Alcantara) sur une zone côtière au Nord du Brésil. Un partenariat

germano-brésilien a pris forme autour du lanceur VLM (Veiculo Lançador de

Microsatelite), dérivé du VLS mais moins complexe et amélioré. Avec le VLM à 3

étages à poudre, il s’agira de satelliser jusqu’à 200 kg en orbite basse. Le DLR

(Deutsche Zentrum für Luft-und Raumfahrt) et OHB (avec MT Aerospace) apportent

leur soutien technologique à l’AEB, l’IAE (Instituto de Aeronautica e Espaço)

militaire et l’industrie brésilienne (notamment Avibras) dans la fabrication et la

qualification des propulseurs solides brésilien S50 (12 t de poudre). Une première

tentative de satellisation avec le VLM est annoncée pour fin 2018. La Swedish Space

Corp (SSC) est intéressée par le développement du microlanceur VLM.

2.7. Le lanceur national Tronador II : l’Argentine

avant le Brésil pour réussir le lancement d’un satellite ?

La CONAE (Comision Nacional de Actividades Espaciales) a fait du microlanceur biétage

Tronador II une priorité de son programme spatial. Elle a opté pour la propulsion à liquides –

- moteurs kérolox (kérozène/oxygène liquide) T10 de 100 kN, puis T30 de 295 kN - qui est

actuellement en développement avec le programme VEX (Vehiculos Experimentales). Une

fusée VEX-5A doit être testée en juillet ou en août à partir de la base Pipinas de Punta Indio:

il s’agira d’une étape cruciale de l’ambitieux programme Tronador. L’objectif depuis un

nouvel ensemble de lancements sur la base navale de Puerto Belgrano est de pouvoir satelliser

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WEI n°86 2016-03 - 20

250 kg en orbite basse dès 2019-2020. Une version améliorée Tronador III, avec un 3ème

étage, est à l’étude.

2.8. La Chine et l’Inde à l’heure du transport spatial :

création de compagnies privées pour les lancements de petits satellites…

En Asie, la Chine et l’Inde font la démonstration de leur capacité de lancer des

satellites de façon régulière grâce à des investissements publics conséquents. D’une

part, avec les Longue Marche de la CASC (China AeroSpace Corp) . D’autre part avec

les PSLV et GSLV de l’ISRO (Indian Space Research Organisation). Ce qui

n’empêche point des initiatives privées d’y prendre forme pour proposer des services

de lancements compétitifs. Ce sont des équipes de jeunes ingénieurs qui osent relever

le défi de l’accès « low cost » à l’espace.

- OneSpace, société chinoise créée en juin 2015 avec l’aval du National Defense

Science & Industry Bureau, a pour objet la commercialisation d’un lanceur à poudre

dérivé du Kuaizhou à 3 étages, capable de satelliser 1 t en orbite héliosynchrone. Elle

le décrit comme le « space express » car son lanceur peut être mis en œuvre dans un

court délai. Son premier lancement, avec mise en orbite de 500 kg, est prévu en 2018.

On en saura plus au Salon Zhuhai Air Show 2016, du 1er

au 6 novembre prochain.

- Landspace technology, spin-off de la Tsinghua University, vise dans un premier

temps le marché des microsatellites avec un lanceur économique à l’horizon 2020.

- Shenzhen Yu Long Aerospace Science & Technology, qui développe des fusées-

sondes à poudre, projette d’expérimenter un lanceur à propulsion liquide en 2019-

2020. Elle ne manque pas d’ambition puisqu’elle annonce un système habité pour aller

dans l’espace en 2025.

- Bellatrix Aerospace, dont le siège se trouve à Vidyaranyapuram (Mysore), propose

deux lanceurs biétages, dits économiques, à propulsion liquide, avec structures en

composites de carbone, sur le thème « Imagineering the future beyond ». L’entreprise

indienne mise sur des technologies innovantes et annonce la réutilisation du 1er

étage.

Elle développe ses propres moteurs, l’Aeon de 41 kN (oxygène liquide/kérozène ?)et

le Kalam de 800 kN (oxygène liquide/méthane).

. Le Chetak (12 t au décollage), avec 4 Aeon pour le 1er

étage et 1 Aeon pour le 2ème

,

est destiné à placer 150 kg en orbite héliosynchrone (microsats et nanosats). Prix

annoncé : $ 2 million !

. Le Garuda (43 t) avec un moteur Kalam pour le 1er étage et 1 Aeon pour le 2

ème,

pourra satelliser plus d’1 t en orbite héliosynchrone. Prix annoncé : $ 5.4 million !

Mais pas la moindre info sur le site de lancements…

3. Télédétection/GMES

3.1. Interview de Volker Liebig, le Mr Satellite EO de l’ESA: « Le libre accès aux données est le ticket

d’entrée à la nouvelle économie du ‘big data’ »

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Ce 1er

juillet - trois mois avant l’échéance prévue -, Volker Liebig quitte ses fonctions

de directeur ESA des programmes d’observation de la Terre, ainsi que de chef de

l’ESRIN à Frascati, près de Rome. Son successeur était son proche collaborateur pour

la planification des missions de satellites européens de télédétection (*). Depuis

octobre 2004, ce spécialiste allemand de géophysique qui soufflera ses 59 bougies en

septembre, a donné une forte impulsion au développement en Europe de satellites de

télédétection qui répondent aux besoins cruciaux de l’humanité partour sur le globe.

Durant son mandat de 12 années, V. Liebig a réussi à faire de l’observation de la Terre

la plus importante activité, aux multiples défis, pour l’ESA et pour l’Europe dans

l’espace. Elle comprend pour l’ESA les missions inédites Earth Explorer à des fins

scientifiques et pour la Commission européenne les observatoires opérationnels

Sentinel du système Copernicus. Pour cette activité clef, on a affaire à un budget de

1.603 millions € pour 2016. Ce qui représente 30.5 % des ressources de l’ESA !

L’entretien qui suit a été réalisé par Théo Pirard le 9 mai, lors du Symposium

« Living Planet » de Prague. Ce Symposium qui se tient tous les trois ans - depuis

2007 - est un événement que l’on doit à Volker Liebig. Avec les chercheurs et

industriels concernés par la télédétection spatiale, il fait le point sur l’exploitation

des données des missions Earth Explorer de l’ESA, puis Sentinel de la

Commission. Cette année, placé sous le thème des opérations Copernicus, iil a

permis de réunir dans la capitale tchèque quelque 3300 participants. Dont un trio

du CSL (Centre Spatial de Liège). Dans l’exposition, le stand du VITO (Mol),

avec une maquette grandeur nature de PROBA-V, ne passait point inaperçu.

Quel changement majeur constatez-vous durant votre mandat de 12 années à la tête

des programmes européens de satellites de télédétection ?

Volker Liebig : Toute activité confondue, le principal changement au cours de cette

période a été de faire du système Copernicus une réalité opérationnelle pour une

mission globale touchant à l’environnement et à la sécurité. L’avènement des satellites

Sentinel, financés par l’Union européenne, constitue un sérieux changement et une

chance formidable pour l’image de l’Europe dans le monde. A présent, des utilisateurs

sur l’ensemble du globe ont accès de manière régulière à des données opérationnelles

qu’ au début de mon mandat de Directeur, on rêvait juste d’avoir. En parallèle, nous

avons mis au point les missions scientifiques des Earth Explorers. Nous sommes en

train de préparer EarthCARE (Clouds Aerosols & Radiation Explorer), FLEX

(Fluorescence Explorer), puis Biomass. Nous sommes dans le processus de choisir la

mission Explorer 9. Par ailleurs, nous avons pour Eumetsat démarré le développement

de deux nouvelles générations de satellites météorologiques, les MTG (Meteosat Third

Generation) et Metop SG (Second Generation).

Le segment spatial de Copernicus pour la Commission européenne, n’est-ce pas

votre grand succès ?

V.L. : Je répondrai par l’affirmative. Il s’agissait d’un grand défi et on a réussi à le

relever pour la Commission européenne, notre partenaire. En fait, nous réalisons pour

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WEI n°86 2016-03 - 22

l’environnement et la sécurité civile ce que nous avons réalisé depuis 35 ans pour la

météorologie. Copernicus est l’un des deux principaux systèmes que l’Union a voulus

dans l’espace pour rendre service à la société globale. L’autre est Galileo pour la

navigation avec des satellites civils.

Comment parvenir à faire naître une synergie avec la Commission?

V.L. : C’est une tâche délicate, car l’ESA et la Commission européenne sont des

organizations fort différentes. D’un côté, on a une organisation axée sur les problèmes

d’ingénierie. Nos teams d’ingénieurs ont l’habitude de mettre au point des lanceurs et

des satellites. De l’autre, on a une Commission qui doit s’en référer à la législation

européenne et rendre compte que l’espace est un moteur efficace pour développer

l’emploi et promouvoir le high-tech en Europe. L’ESA et la Commission ont des

différences d’objectifs et de cultures. Nous devons apprendre à vivre ensemble, vu que

nous sommes complémentaires. La réussite de l’entente au sein du couple est de

prendre ce qu’il y a de mieux chez chaque partenaire. . Copernicus est l’exemple réussi

de ce que l’Europe peut réaliser ensemble et un beau modèle pour l’avenir.

Avez-vous un don de diplomate pour négocier avec la Commission ?

V.L. : Je crois que la clef réside surtout dans l’efficacité de l’ESA pour la gestion de

ses programmes. Ce qui permet à la Commission d’aller de l’avant avec ses satellites

pour des applications globales. Nous avons démontré que nous sommes un partenaire

fiable en investissant au préalable dans le segment spatial du système Copernicus. J’ai

su convaincre les Etats membres de l’ESA d’investir dans des missions prototypes, et

ce, dès la mi-2000, bien des années avant l’Union ne soit en mesure de financer les

satellites Sentinel. Nous avons soutenu la Commission avec succès lors des

négociations budgétaires avec le Parlement et les Etats membres de l’Union. Cela a

pris tout au plus une année pour finaliser les négociations du contrat entre l’Union et

l’ESA.

Pourquoi la réalisation du système Copernicus a semblé plus facile que le

développement du système Galileo ?

V.L. : Nous avions établi des objectifs clairs en ce qui concerne les règles respectives

de l’ESA et de la Commission. En fait, pour le segment spatial de Copernicus, nous

avons eu recours à la procédure bien éprouvée de l’ESA pour la commande de ses

satellites à l’industrie européenne. La Commission a accessé notre façon de faire, plus

flexible et efficace, pour les contrats des satellites Sentinel. Pour Galileo, la procédure

est différente, vu que la Commission met en œuvre son outil d’attribution des contrats,

peu adapté à l’acquisition de systèmes spatiaux. Si on compare Copernicus et Galileo

pour les commandes de satellites, nous avons pu gagner plusieurs mois et réaliser des

économies en ce qui concerne la réalisation des Sentinels.

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Vous avez déjà signé les contrats pour quatre Sentinel-1, quatre Sentinel-2 et quatre

Sentinel-3 afin de garantir la continuité des services opérationnels jusqu’aux années

2030. Les quatre satellites de chaque série seront-ils semblables ?

V.L. : Il y a quelques petites différences au niveau des spécifications des 2 premiers A

et B et des 2 suivants C et D. Il a fallu tenir compte de l’obsolescence d’éléments de

l’avionique. Quelques aménagements sont apportés dans la charge utile. A bord des

3ème

et 4ème

satellites radar Sentinel-1, sera embarqué un récepteur AIS (Automated

identification System) pour le suivi du trafic maritime. De même les versions C & D

des Sentinel-3 seront équipées d’un altimètre à haute performance.

Quel est l’opérateur des Sentinels ?

V.L. : L’ESA est le principal opérateur. Nous mettons en œuvre les satellites à partir

de l’ESOC à Darmstadt (Allemagne). Pour ce qui est des satellites optiques Sentinel-3,

l’ESA a la responsabilité des observations multispectrale concerenant les terres, tandis

que l’organisation Eumetsat est chargée de l’étude des phénomènes océaniques et

atmosphériques. Pour Copernicus, nous avons confié ce qui touche à l’atmosphère et à

l’océan à Eumetsat, vu son expertise. Les Sentinel-1 et Sentinel-2, ainsi que le

Sentinel-5P pourtant consacré à l’analyse des composants atmosphériques, sont du

ressort de l’ESA. Pour des services spécifiques avec les Sentinels, l’ESA collabore

étroitement avec l’EMSA (European Maritime Safety Agency), l’ECMWF (European

Centre for Medium-range Weather Services), ainsi qu’ avec l’EEA (European

Environment Agency) pour les données in situ.

Si les versions A et B des Sentinels donnent entière satisfaction au-delà de leur vie

utile, postposerez-vous les lancements des versions C et D ?

Une fois que les C & D seront prêts à être livrés par l’industrie, nous déciderons avec

la Commission européenne si nous allons les stocker ou mettons sur orbite. J’espère

bien que les A et B fonctionneront plus longtemps que les sept ans pour lesquels ils

sont spécifiés. Di c’est le cas, nous les garderons au sol. Nénamoins, nous souhaitons

avoir une année de chevauchement pour procéder à la calibration et la validation de

leurs instruments. Répétitivité des observations, disponibilité sur le long terme aux

données, politique d’accès ouvert et libre à ces données constiuent les clefs pour

rendre les utilisateurs confiants afin qu’ils investissent dans de nouvelles applications.

Et çà fonctionne déjà ! Maintenat que Copernicus est une réalité opérationnelle, nous

avons déjà soigné des accords pour le segment sol dans 11 pays différents. L’intérêt ne

va que croître. D’ailleurs, des sociétés se sont mis à développer des services

commerciaux avec les données Copernicus. Plus de 30.000 utilisateurs dans la

communauté scientifique et dans le secteur indsutriel se sont inscrits pour proposer des

traitements spécifiques.

Le Sentinel 5P sera satellisé à la fin de cette année : pourquoi cette mission

particulière ?

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V.L. : Il s’agit d’un précurseur, qui comblera l’écart avec les Sentinel-4 et les

Sentinel-5 qui sont des instruments pour l’étude de l’atmosphère à bord des satellites

météo de nouvelle génération d’Eumetsat . A savoir les MTG-S (Meteosat Third

Generation-Sounder) et les Metop-SG (Second Generation) qui seront satellisés durant

la prochaine décennie. Sentinel-5P est un petit satellite à une mission assez bon

marché : on utilise l’instrument néerlandais TROPOMI (Troposperic Monitoring

Instrument) pour établir des mesures de chimie atmosphérique.

Vous êtes le partisan du libre accès aux données de télédétection du système

Copernicus. Comment alors avoir un retour sur investissement à long terme ?

V.L. : Le libre accès aux données des observations Sentinel est le ticket d’entrée à la

nouvelle économie à l’heure de la société ‘big data’. Alors que le numérique s’impose

de plus en plus dans notre société, il est essentiel de tirer parti de la l’investissement

pour Copernicus afin que l’observation de la Terre soit partie prenante de l’économie

basée sur les plates-formes de données. Le développement des Sentinels représente un

investissement que les contribuables de l’Union ont déjà payé. Il est dès lors correct de

leur fournir en retour les données gratuitement. Aux Etats-Unis, le système Landsat de

la NASA a perdu de son intérêt quand les utilisateurs ont dû payer pour avoir accès

aux données de télédétection. C’est comme le GPS dont les signaux de géo-

localisation sont libres d’accès. Imaginez que ces signaux ne soient plus gratuits. Plus

personne n’y aura recours pour naviguer par satellite avec son smartphone. La gratuité

des données, c’est l’idée révolutionnaires de la nouvelle économie. Elle favorise

l’éclosion d’un business d’innovations liées à des applications inattendues.

Quel peut bien être l’avantage opérationnel du service public Copernicus , comparé

à des initiatives privées qui se lancent dans le déploiement de constellations pour

l’observation de notre planète ?

V.L. : L’avènement de Copernicus est à l’origine d’un changement en profondeur des

règles du jeu en matière de télédétection spatiale. Primo, il y a la répétivité élevée des

observations avec la mise en œuvre d’au moins deux Sentinels sur la même orbite. Ce

qui permet de visualiser la Terre dans ss globalité tous les six jours ! Avec

l’observatoire européen Envisat, il fallait 32 jours pour réaliser cette vision globale. Il

s’agit d’une différence significative pour stimuler des applications opérationnelles à

des fins commerciales. Secundo, la durabilité garantie d’une infrastructure

opérationnelle pour les vingt ans à venir grâce aux Sentinels dits C et D.

Durant votre carrière au service de l’ESA, quelle a été votre grande déception ?

V.L. : C’est très clair. La perte du satellite Cryosat qui devait inaugurer la famille des

Earth Explorer, m’a beaucoup affecté. C’était mon premier lancement comme

Directeur ESA pourl’Observation de la Terre. Je me trouvais à l’Esrin quand on a dû

constater l’échec. Cryosat-1 n’a pu se séparer de l’étage supérieur et est tombé surles

glaces de l’Arctique. Je fus très déçu, mais ce drame donna lieu à une réaction

positive. Dans les trois mois qui ont suivi, l’ESA a soumis à son Conseil la décision

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de reconstruire Cryosat dans un court délai. Etant donné le haut intérêt d’une étude

détaillée de la couverture glaciaire, cette décision a pu être prise très vite. Ce qui

démontre la réactivité de l’ESA pour remplacer un outil clef dans la connaissance d’un

milieu terrestre qui change.

Vous n’avez pas été déçu par la perte soudaine d’Envisat ?

V.L. : Pas vraiment. Envisat avait largement dépassé sa durée de vie. Prévu pour des

opérations durant cinq années, il avait 10 ans sur orbite quand il s’est arrêté de

fonctionner. La panne ppouvait survenir à tout moment, si bien que ce ne fut une

déception. On aurait espéré qu’il ait pu poursuivre ses observations et mesures jusqu’à

ce que les premiers Sentinel soient satellisés.

Vous n’êtiez pas d’emblée favorable à la technologie microsat pour l’observation de

la Terre, comme celle développée avec le Proba « made in Belgium »?

V.L. : Il faut remettre dans son vrai contexte le développement de la plate-forme Proba

de micro-satellite autonome. Sa réalisation s’est faite dans le cadre du GSTP (General

Support Technology Programme) de l’ESA. Nous avons eu l’agréable surprise de voir

que le Proba-1 expérimental était un bon observateur sur orbite. Il démontre qu’un

satellite léger et compact peut être un outil utile pour des missions de télédétection.

Nous continuons à employer Proba-1 qui fonctionne toujours. Et nous collaborons

avec le VITO en Belgique pour Proba-Végétation qui est un très bon précurseur des

Sentinel-3. Nous comptons bien utiliser des microsats pour de prochaines missions

ESA de télédétection. Ainsi est-il question d’avoir recours à une plate-forme Proba

pour le radar passif Saocom-CS que l’ESA va développer en partenariat avec

l’Argentine.

La Belgique envisage un successeur à Proba Vegetation sous la forme d’un mini-

satellite Global Végétation en coopération avec la Chine. Comment l’ESA se

positionne au sujet de ce rapprochement sino-belge ?

V.L. : Global Végétation est une initiative prise par le gouvernement belge de réaliser

un satellite en partenariat avec une institution publique chinoise. Il y a des discusssions

pour savoir comment l’ESA peut ou non s’impliquer dans ce satellite. Nous devons

faire preuve d’une grande vigilance en ce qui concerne les règles ITAR : sont-elles

respectées par le projet de satellite belgo-chinois. Leur non-respect pourrait mettre en

danger les autres missions de l’ESA. Surtout que nous disposons déjà des observations

de Sentinel-3. Ne perdons pas de vue que ces Sentinel-3 remplissent une mission assez

similaire en ce qui concerne le suivi du couvert végétal. En fait, Proba-Vegetation

constituait un « gapfiller » pour Sentinel-3. Maintenant que le premier Sentinel-3 est

sur orbite, il fournit d’intéressants produits sur la végétation globale. Néanmoins, nous

n’excluons aucun autre observateur de la végétation. Ce qui est un plus pour la

répétitivité des prises de vues.

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Alors, comment voyez-vous la compétition des opérateurs privés avec des

constellations de satellites d’observation à des fins commerciales?

V.L. : Il est encore trop tôt de juger dans quelle mesure ces opérateurs pourront

réussir. J’espère et souhaite qu’ils connaîtront le succès. Certains visent des marchés

niches comme la vision TV « en direct » depuis l’espace. Je suis convaincu que

l’avenir de la télédétection spatiale à des fins commerciales n’est pas dans la vente des

données, mais plutôt dans l’essor de nouvelles idées pour connecter des services de la

sphère internet. La fourniture de ces services pour des applications encore inédites est

la clef du succès des systèmes de satellites d’observation.

Dans quelle mesure ces opérateurs privés, vos concurrents, ont-ils accès aux

données des Sentinels pour combler des vides dans leurs observations ?

V.L. : Les données des observatoires Sentinel sont libres de droit pour tout le monde.

Y compris pour les sociétés privées et nous espérons bien qu’ils vont participer à la

création d’éléments de business basés sur leur exploitation.

Y aura-t-il d’autres missions de type Sentinel pour le système Copernicus de

surveillance du globe pour l’environnement et la sécurité ?

V.L. : La Commission est en train de voir quels besoins vont être prioritaires pour la

prochaine génération. Le suivi du dioxyde de carbone (CO2) paraît avoir la priorité

pour le système Copernicus. Il y a bien d’autres propositions, comme la surveillance

« à la Cryosat » des glaces sur les mers, un instrument dans l’infrarouge thermique

pour les Sentinel-2, des senseurs dans l’hyperspectral ou à très haute résolution.

Personnellement, je crois que cette dernière possibilité de mission va devenir une

initiative privée. Nous avons entamé la phase de consultation des utilisateurs pour

connaître leurs besoins. Ce qui donnera lieu en 2017 à une définition de critères. La

réponse à la demande, j’en suis convaincu, va se faire dans le cadre d’une coopération

internationale ou sous la forme de PPP (Partenariat Public-Privé). L’ESA entend

contribuer au respect de l’accord COP 21 des Nations Unies pour le contrôle du

changement climatique. Elle a entrepris des travaux de préparation sur le projet

Carbonsat. Reste à investir dans une technologie qui exigera des années d’efforts pour

son développement. Cet investissement dans le cadre du prochain EOEP-5 (Earth

Observation Envelope Programme) sera au menu du prochain Conseil ESA au niveau

ministériel, qui se tiendra à Lucerne les 1er et 2 décembre.

Envisagez-vous des initiatives PPP (Partenariat Public-Privé) dans un proche

avenir ?

V.L. Je suis persuadé que nous allons avoir davantage des initiatives PPP pour la

prochaine génération des Sentinels. Pour la première génération, nous n’avions pas

retenu l’option de la très haute résolution. Si la Commission décide à l’avenir qu’elle a

besoin de vues à très haute résolution, notamment à des fins sécuritaires comme le

contrôle des frontières, on peut envisager cette possibilité via un PPP. L’industrie

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semble intéressée à investir. Il y a déjà un domaine où l’industrie a déjà investi dans un

PPP. C’est le cas d’EDRS (European Data Relay Satellite System) qui, pour ses

liaisons laser à haut débit avec un satellite géostationnaire, a trouvé Copernicus

comme premier client. Les Sentinel-1 et Sentinel-2 sont équipés de terminaux laser

pour transmettre leurs importants flux de données.

La Chine et l’Inde se dotent de satellites géostationnaires pour des prises de vues à

haute résolution. Qu’en est-il en Europe ?

V.L. : Nous travaillons sur deux concepts de satellites géostationnaires pour des

observations à haute résolution. Le premier est un observatoire GEO pour des images

de 5 m de résolution. L’autre est un satellite pour l’observation des océans avec une

résolution de 20 m. L’industrie européenne des systèmes spatiaux est à l’oeuvre pour

élaborer des modèles d’affaires possibles en vue de tels systèmes.

Peut-on un jour s’attendre à une approche européenne qui soit unifiée pour la mise

en œuvre de satellites d’observation à usage dual , à la fois civil et militaire ?

V.L. : Des discusssions viennent de démarrer. Il est clair que l’approche duale

permettra d’économiser l’argent public. Si des projets voient le jour en Europe pour

combiner systèmes civils et militaires, ils pourront tirer parti de l’expertise que l’ESA

a acquise avec ses équipes d’ingénieurs qui gèrent des satellites à finalité civile depuis

plusieurs décennies. Il serait logique d’utiliser la même expertise pour les satellites

militaires européens. L’ESA est fort bien préparée pour cette éventualité. Elle a

régulièrement des rencontres avec l’EDA (European Defence Agency) pour la mise en

œuvre des technologies à usage dual.

Comment voyez-vous l’avenir des satellites d’observation ?

V.L. : Un avenir radieux. Nous assistons au développement rapide du monde internet

et ce phénomène va se poursuivre avec des connexions à haut débit, avec l’essor d’une

économie de plates-formes numériques. Nous constatons que, au cours des 12

dernières années, le programme ESA d’obervations de la Terre a quadruplé, ce qui en

a fait le programme le plus important de l’ESA. Par ailleurs, le secteur de valorisation

des observations faites par satellites a augmenté d’environ 8 % par année durant la

dernière décennie et nous voyons une forte demande pour les données géo-spatiales en

parallèle avec une révolution dans les TIC (Technologies de l’Information et de la

Communications). Mis ensemble avec le système Copernicus, des algorithmes pour le

« big data » et pour le « cloud processing » donnent lieu à des nouveautés fantastiques

pour lesobservations de la Terre, vu que vous pouvez traiter sur station de travail

d’énormes quantités de données. Ce n’était pas possible il y a une dizaine d’années.

Pour conclure cet entretien, revenons à votre brillante carrière à l’ESA. Quel sera

votre avenir à partir de ce 1er

juillet ?

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V.L. : Avant tout, j’aiderai le directeur général de l’ESA et mon successeur (*) dans la

préparation du Conseil ministériel de décembre prochain. Le directeur général m’a

demandé de rester à l’ESA jusqu’en mars 2017. Ce que je ferai après, honnêtement, je

ne le sais pas encore. J’ai juste besoin d’un peu de temps pour prendre une décision. Je

suis heureux de vivre une époque passionnante pour les nouveaux développements de

la technologie spatiale.

(*) Dès ce 1er

juillet, Volker Liebing est remplacé à la Direction ESA des

programmes d’observation de la Terre par un chercheur autrichien, Josef

Aschbacher. Il est un expert bien connu à l’ESA puisqu’il y travaille depuis 2001,

aux côtés de Volker Liebig.

3.2. Constellations privées de petits satellites

pour observer en continu (en quasi direct) notre Terre

Dans le cadre du Symposium « Living Planet » qui a accueilli quelque 3300

participants à Prague du 9 au 13 mai, deux entreprises privées américaines ont présenté

leurs systèmes de constellations pour une vision en continu et en haute résolution de

notre planète. Points communs entre elles : elles ont eu recours à l’ISS (International

Space Station) pour expérimenter leurs produits et elles ont acquis des systèmes

européens de satellites d’observation avec leurs banques de données pour se faire une

clientèle.

- Planet Labs (à présent rebaptisée Planet), qui a vu le jour dans la Silicon Valley,

mise sur la technologie Triple Cubesat pour produire à la chaîne des nano-satellites

compacts et légers de télédétection, ultra compacts. Elle joue la carte de la réactivité

pour rendre rapidement compte des changements soudains qui touchent

l’environnement, suite à des séismes, des pollutions ou à des phénomènes météo. Avec

son rachat de la constellation RapidEye (5 microsats de 150 kg), qui est née d’une

initiative allemande, elle dispose d’un porte-feuille d’images multispectrales sur

l’ensemble du globe et propose des services d’interprétation pour diverses

applications. C’est PlanetScope, son accès « en direct » à l’imagerie « à la carte » de

télédétection, qui constitue son principal atout.

Les nano-satellites de Planet ont été testés dès 2013 sous le nom de Dove, puis de

Flock (un total de 90 !) en étant déployés de l’ISS (International Space Station). Ils

étaient capables de prendre des vues de 3 à 5 m de résolution depuis 400 km d’altitude.

Puis 11 Flock-1 étaient satellisés sur orbite héliosynchrone à 620 km d’altitude au

moyen du lanceur russo-ukrainien Dnepr. Pour la fin de l’année, Planet prévoit la mise

en œuvre, sur cette même orbite, d’une constellation de quelque 150 nano-satellites

d’observation. Avec une telle flotte évoluant à 475 km, chaque point sur la Terre

pourra être observé chaque jour avec une résolution de 3,7 m ! Avec une trentaine de

stations réparties sur le globe, Planet sera en mesure de recueillir quotidiennement

jusqu’à 11 Terabytes de données ou 1,3 million d’images.

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- Urthecast, qui est basée à Vancouver (Canada), teste depuis début 2014 le marché de

la télédétection spatiale en équipant le module russe de l’ISS (International Space

Station) de deux caméras vidéo multispectrales pour des images en continu : Theia (1

m de résolution avec une fauchée de 4 km) et Iris (5 m de résolution avec une fauchée

de 50 km). Le 22 juin 2015, elle annonçait l’achat de la société espagnole Deimos

Imaging avec ses deux satellites (Deimos-1 pour observer avec 22 m de résolution,

Deimos-2 pour des vues de moins d’1 m) et avec sa banque d’images.

Prochaine étape : le déploiement, pour être opérationnelle en 2018, de la constellation

UrtheDaily de 8 mini-satellites d’observation optique (5 m de résolution). A l’horizon,

Urthecast prévoit OptiSAR, une constellation de 16 mini-satellites dotés d’un senseur

optique (0,50 m de résolution) et d’un SAR en bande L et X pour une vision tout

temps, de jours comme de nuit. Plus que jamais, les activités humaines à la surface

terrestre n’échapperont pas à des observatoires sur orbite.

4. Télécommunications/télévision

4.1. GLIS 2016 : le spatial,

moteur clef de la connectivité

Les TIC ont envahi la vie quotidienne à l’échelle planétaire. Les Technologies de

l’Information et de la Communication ont besoin d’une connectivité sécurisée à des

débits de plus en plus élevés. La GLIS 2016 (Global Conference on Space and the

Information Society) a fait le point à Genève les 6 et 7 juin sur les défis pour les

systèmes spatiaux.

L’imposant complexe de l’UIT (Union International des Télécommunications), qui fait

face à l’Office des Nations Unies à Genève, a accueilli la GLIS 2016 organisée sous

les auspices de l’IAF (International Astronautical Federation). L’objectif de l’UIT,

institution spécialisée de l’ONU avec 193 pays membres, est de connecter tous les

habitants de la planète, quel que soit l’endroit où ils habitent et quels que soient leurs

moyens. Il répondait bien au thème « Mettre le spatial à la portée de tous les pays » de

la conférence, placée sous le signe du numérique, à l’heure où notre village global se

trouve connecté avec des systèmes de plus en plus performants de

télécommunications, tant au sol que sur orbite. L’UIT, avec son Département des

Services Spatiaux au sein du Comité du Règlement des Radiocommunications 1906-

2016, veille sur l’efficacité des satellites dans l’écosystème mondial des

télécommunications.

On a affaire à la montée en puissance de l’économie de l’information dont il faut

garantir la durabilité jusque dans l’espace: en gérant la ressource limitée des

fréquences, en empêchant les risques d’interférences dans un environnement

encombré, en veillant à la disponibilité de capacités pour les satellites scientifiques et

sondes spatiales, en sécurisant l’accès à des banques de données de plus en plus

conséquentes, en exploitant au mieux les TIC pour la sauvegarde du milieu terrestre

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menacé par le réchauffement climatique. C’est ce qu’ont rappelé des représentants de

la NASA, de l’ESA et de Roscosmos, ainsi que les présidents du CNES et de l’ASI

(Agenzia Spaziale Italiana). Jean-Yves Le Gall qui présidera l’IAF le 1er

septembre a

insisté sur le caractère changeant du secteur spatial durant ces dernières années avec

l’avènement d’un nouvel âge que l’on appelle NewSpace : selon lui, le changement

ressemblera à un SmartSpace, avec le recours à des systèmes spatiaux toujours plus

réactifs, miniaturisés, modulaires ou flexibles. Et de dresser le constat de la fin des

barrières entre les systèmes de l’espace et les NBIC (Nanotechnologie,

Biotechnologie, Informatique, Sciences Cognitives).

Les cinq sessions de la CLIS 2016 ont mis en évidence l’impact, comme sur le côté

fragile, des technologies spatiales dans l’essor mondial des TIC. Depuis les relais à

haut débit, géostationnaires ou en constellations, aux satellites d’observation -

notamment radar -, de navigation, de collecte de données. Trois opérateurs de satellites

ont exprimé leurs vues : SES (devenu le n°1 global avec 65 satellites suite au rachat de

la constellation O3b), Eutelsat (préparant Quantum, satellite intelligent en bande Ku à

lancer en 2019) et le nouveau OneWeb (avec 648 satellites en orbite basse à l’horizon

2020). Du côté de l’industrie des systèmes spatiaux, à part Lockheed Martin, les

grands constructeurs de satellites étaient absents des panels. Deux acteurs européens

des nano- et micro-satellites ont présenté leurs vues sur les constellations: la PME

néerlandaise ISIS (Innovative Solutions in Space) et la société sud-africaine SCS

(Space Commercial Services Holdings)

GLIS 2016 a souligné pour le segment spatial les résultats positifs de la Conférence

mondiale des Radiocommunications 2015, qui s’est tenue en novembre. Néanmoins,

on reste vigilant pour la prochaine qui aura lieu au début de 2019. Son agenda

concernera à 49 % les activités dans l’espace. Il sera à nouveau question de la

cohabitation des réseaux terrestres et des constellations pour l’emploi des bandes C

(6/4 GHz), Ku (14/11 GHZ), Ka (30/20 GHz), Q-V (50/40 GHz et au-delà), vu

l’appétit grandissant pour des systèmes mobiles à haut débit.

4.2. Thales Alenia Space Belgium/TAS Belgium:

à la mode du Spacebus Neo « tout électrique »

Le 7 juin, en présence d’Elke Sleurs, Secrétaire d’Etat fédéral pour la Politique

scientifique (et initiatrice de la future Agence spatiale interfédérale de Belgique),

Thales Alenia Space Belgium a signé ses premiers contrats pour sa nouvelle

génération d’équipements de puissance pour les satellites « tout électrique » de Thales

Alenia Space. Il s’agit de deux contrats pour l’Africa Broadband Satellite d’Eutelsat et

pour le Comsat NG militaire de la DGA (Direction Générale de l’Armement)

française. Il s’agit des deux premiers satellites à utiliser la plate-forme Spacebus Neo.

Patrick Bury, directeur général adjoint de TAS Belgium, commente ce nouveau succès

pour le n°1 du spatial belge : « Thales Alenia Space nous a confié le développement de

la majorité des équipements électroniques de la nouvelle génération Spacebus Neo.

Ces nouveaux produits présentent des niveaux de performance, de compétitivité, de

flexibilité et de légèreté sans précédent. »

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4.3. Nouvelles constellations de petits satellites en projet pour la 5G :

Et la prolifération de se poursuivre de plus belle. Il ne se passe pas un mois sans qu’un

système de constellation avec micro-satellites soit annoncé dans le monde. Non sans

une certaine surenchère pour conquérir quelque 4 milliards d’internautes sur le globe.

C’est bel et bien l’ère du SmartSpace, comme le note Jean-Yves Le Gall, président du

CNES. On peut se demander le niveau d’investissements à consentir pour que

l’internet haut débit - 4G, voire 5G – et mobile - jusque dans les avions et sur les

navires – puisse voir le jour grâce à la dimension spatiale. En tout cas, de quoi justifier

l’essor de micro-lanceurs « sur mesure » pour le déploiement sur différentes orbites.

- Boeing Co en a surpris plus d’un en informant la FCC (Federal Communications

Commission) sur un ambitieux projet - pour la prochaine décennie - d’une

constellation de 1.396 micro-satellites (près du double que la constellation

OneWeb !) qui seront produits en série pour des connexions haut débit dans les bandes

C (4/6 GHz) et V (entre 40 et 75 GHz) qui ont été demandées à l’UIT (Union

Internationale des Télécommunications). Ils seront répartis sur 35 plans d’orbite

inclinée à 45 degrés et sur 6 plans à 55 degrés, à 1200 Km d’altitude. Boeing déjà une

extension avec 1560 microsatellites supplémentaires sur 12 plans à 55 degrés (1200

km d’altitude) et sur 21 plans à 88 degrés (1000 km). En fin de compte, 2.956 miro-

satellites pour des communications personnelles et mobiles à large bande ! Qui dit

mieux ? Le géant aérospatial de Seattle est à la recherche d’un candidat crédible qui

soit prêt à investir dans pareille méga-constellation. Aucun chiffre n’est donné pour

l’investissement à réaliser.

- Sky & Space Global (SSG), entreprise britannique née en Israël mais basée en

Australie, prévoit pour 2020 la mise en œuvre d’une constellation de 200 nano-

satellites pour de l’internet haut débit notamment en Afrique et pour les îles du

Pacifique. Trois démonstrateurs, employant la technologie Cubesat, sont en

préparation : chacun des trois Diamonds a une masse de moins de 10 kg. Ils seront

satellisés par un PSLV indien en 2017. Virgin Galactic, qui est actionnaire de SSG, a

obtenu de lancer la constellation au moyen du lanceur LauncherOne.

4.4. Quid de l’avenir de OneWeb ? Il reste 2 milliards € à financer…

Airbus Defence & Space prend pied dans le segment des constellations de petits

satellites. Le groupe aérospatial relève le défi technologique de la mise en œuvre du

système OneWeb de 648 micro-satellites pour créer dès 2020 un internet performant

sur l’ensemble du globe. Un demi milliard de dollars sont déjà financés par Intelsat,

Echostar, Bharti, Salinas, Qualcomm, Coca-Cola, Virgin, MDA, Airbus… La

prochaine tranche à financer doit faire appel à de nouveaux investisseurs dans les mois

à venir. Ce sont en tout quelque $ 2,5 milliards qu’il s’agit d’investir dans satellites,

lancements, stations au sol…

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A la GLIS 2016, OneWeb a fait l’objet d’une présentation de Tony Azzarelli,

responsable de la stratégie et des aspects réglementaires. Le but est de faire en sorte

que les 54 % de la population mondiale n’ayant aucun accès à un internet efficace

disposent d’un système qui offre un débit de 25 à 50 Mbps depuis l’espace. Les 648

relais à 1.200 km sur 18 plans d’orbite fonctionneront dans les bandes Ku et Ka.

Chaque satellite de 150 kg, équipé de la propulsion électrique, aura une durée de vie

d’au moins 7 années. La ligne de production en série - jusqu’à 3 satellites par jour ! -

va être testée à Toulouse. Elle sera implantée dans une nouvelle usine dans le parc

industriel qui jouxte le Kennedy Space Center du Cape Canaveral (Floride). Le

calendrier déploiement sera one ne peut plus serré. Le premier lot d’une dizaine de

satellites expérimentaux doit être lancé fin 2017 par un Soyouz depuis le Centre

Spatial Guyanais. La mise en place de la constellation donnera lieu en 2018-2019 à

une vingtaine de lancements depuis Kourou et Baïkonour, ainsi qu’au moyen de 39

LauncherOne aéroportés de Virgin Galactic.

5. Navigation/Galileo

5.1. Déploiement complet de la constellation IRNSS :

l’Inde a son système de navigation opérationnel !

Les Indiens dans l’espace n’ont pas fini de nous surprendre. Durant la première moitié

de cette année, trois vols réussis du lanceur PSLV ont permis le déploiement de la 1ère

génération d’IRNSS (Indian Regional Navigation Satellite System). Dans les mois à

venir, l’ISRO (Indian Space Research Organisation) pourra déclarer opérationnel son

système régional avec sept satellites - chacun d’une masse de 1.425 kg équipé d’une

horloge atomique au rubidium ultra-précise -, à quelque 35.800 km : 3 « fixes » sur

une position géostationnaire, 4 « évoluant » sur des trajectoires inclinées par rapport à

l’orbite géostationnaire. D’ores et déjà, l’ISRO prépare la deuxième génération des

satellites IRNSS pour la prochaine décennie.

5.2. Constellation Beidou NSS de la Chine :

globalement opérationnelle à l’horizon 2020 ?

Lors de la 59ème

session du COPUOS (Committee on the Peaceful Uses of Outer

Space) à Vienne, le 8 juin, le China Satellite Navigation Office a fait le point sur le

Beidou Navigation Satellite System (BNSS)/Compass, dont la constellation est entrée

dans la phase 3 de son déploiement. La phase 2 s’est achevée le 27 décembre 2012

avec la mise à disposition du système pour des services régionaux de navigation par

satellites. Avec l’objectif d’un positionnement avec une précision de moins de 10 m.

Un million de récepteurs font l’objet en Chine d’une promotion pour diverses

applications. Par ailleurs, Beijing mise sur la coopération internationale – via des

accords avec les Etats-Unis, la Russie et l’Union européenne - pour que son

BNSS/Compass coexiste avec succès aux côtés du GPS, de Glonass et du GNSS.

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Depuis 2015, ce sont sept satellites Beidou de nouvelle génération - avec des horloges

sécurisées plus performantes et des signaux plus puissants de navigation – qui ont déjà

été mis en orbite : Beidou Inclined GEO/Beidou-17 (30 mars 2015), deux Beidou-3

M1 & M2-MEO/Beidou-18 et Beidou-19 (25 juillet), Beidou-3 Inclined GEO/Beidou-

20 (30 septembre), Beidou-3M MEO/Beidou-21 (1er

février 2016), Beidou-2 Inclined

GEO/Beidou-22 (29 mars), Beidou GEO/Beidou-23 (12 juin). Aucune info n’est

donnée sur l’état de fonctionnement de chaque satellite opérationnel de la constellation

Beidou.

5.3. Galileo Integrated Logistics Support (ILS) à Transinne-Libin

calendrier serré pour sa mise en œuvre durant la seconde moitié de 2017

L’Ardenne belge désormais de plus en plus à l’heure Galileo avec le Centre ESA de

Redu-Libin (avec Redu Space Services) et avec le Galileo ILS (Integrated Logistics

Support) de Transinne-Libin (avec VitroCiset Belgium). Le premier est chargé des

tests sur orbite (IOT) de chaque Galileo FOC au moyen de sa plus grande parabole (21

m de diamètre). Le second va être édifié autour d’un square inauguré le 17 juin dernier

pour les nouveaux aménagements du parc d’activités économiques de Galaxia (20

hectares). Autour de ce square dont la réalisation sous l’impulsion d’IdeLux a coûté

3,5 millions € - financés conjointement par la Wallonie et par le FEDER – on aura

l’Euro Space Center (présent à Transinne depuis 25 ans) et le centre d’entreprises

Galaxia avec l’incubateur WSLLux (sciences de l’ingénieur) de l’ESA et un centre de

connaissances géré par IdeLux. Ils seront rejoints en 2017 par le centre Galileo

Integrated Logistics Support (ILS) qui doit, dans un nouveau bâtiment de 2.300 m²,

assurer le support technique des 16 stations, répartie sur le globe, du segment sol

Galileo. Sa construction doit démarrer cet automne pour une mise en service durant

l’été 2017.

6. Sécurité & Espace/Défense spatiale

6.1. POLSA, l’agence spatiale polonaise : priorité aux satellites

d’observation à usage dual pour la sécurité et pour la défense

Depuis 2015, la Pologne envisage de se doter d’un ou de deux satellites d’observation,

qui répondent à des besoins de sécurité et des objectifs de défense. Elle a chargé la

POLSA, son agence spatiale créée le 26 septembre 2014, de réaliser des études de

faisabilité sur des observatoires optiques et radar à haute résolution. Entretemps, les

Universités et Instituts de recherche, concernés par des activités en télédétection, sont

en train de s’initier au traitement des données grâce aux satellites radar Cosmo-

SkyMed de l’Italie. POLSA et le Ministère polonais de la Défense vont, dans les

prochains mois, finaliser un contrat pour un ou deux types de satellites. L’objectif est

de faire naître une industrie polonaise de systèmes spatiaux (lanceurs, satellites). Les

deux grands constructeurs européens de satellites d’observation se positionnent pour

ce contrat avec des filiales en Pologne : Thales Alenia Space Polska, PZL Warszawa-

Okecie d’Airbus (qui va s’équiper de salles blanches et moyens de tests).

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6.2. Premiers pas, encore timides, pour une approche paneuropéenne dans

la mise en œuvre de satellites d’observation à usage dual (civil et militaire)

Volker Liebig, en charge de la Direction ESA pour l’Observation de la Terre jusqu’au

30 juin - il est depuis ce 1er juillet remplacé par son « bras droit », l’Autrichien Josef

Aschbacher -, est conscient qu’il faut harmoniser en Europe, dans un souci

d’économies, les systèmes de satellites d’observation civils et militaires. Il nous a

confié dans une interview (voir texte complet dans les pages qui précèdent) qu’il nous

donnait lors du Living Planet Symposium à Prague : « Des discussions viennent de

démarrer. Il est clair que l’approche duale permettra d’économiser l’argent public. Si

des projets voient le jour en Europe pour combiner systèmes civils et militaires, ils

pourront tirer parti de l’expertise que l’ESA a acquise avec ses équipes d’ingénieurs

qui gèrent des satellites à finalité civile depuis plusieurs décennies. Il serait logique

d’utiliser la même expertise pour les satellites militaires européens. L’ESA est fort

bien préparée pour cette éventualité. Elle a régulièrement des rencontres avec l’EDA

(European Defence Agency) pour la mise en œuvre des technologies à usage dual. »

7. Science/Cosmic Vision

7.1. Rôle clef de Spacebel pour l’excellence des mesures

sur le phénomène des ondes gravitationnelles (mission LISA-Pathfinder)

Lancé par la 6

ème Vega le 3 décembre 2015, le satellite LISA (Laser Interferometer

Satellite Antenna) Pathfinder de 1,9 t a gagné sa position sur le Point Lagrange L1 en

janvier 2016. Ce démonstrateur vise à valider les technologies permettant de mesurer

avec une grande précision les ondes gravitationnelles de l’Univers, ondulations dans le

tissu Espace-Temps comme l’avait prédit Albert Einstein (1879-1955). Les premières

mesures, enregistrée depuis mars dernier, sont d’excellente qualité. L’entreprise belge

Spacebel contribue à ce succès prometteur en tant que développeur pour Airbus

Defence & Space du logiciel du traitement des données à bord de LISA Pathfinder. Ce

logiciel DHS (Data Handling Software) gère tous les échanges de données à bord :

depuis la communication entre le contrôle d’attitude et d’orbite et les capteurs et

actionneurs très précis du système jusqu’au stockage des données scientifiques qui

proviennent des opérations de test dans une mémoire de masse avant leur

téléchargement vers les stations sol.

7.2. En quête de la vie extra-terrestre: Liège en première ligne

pour la découverte d’exoplanètes « proches » qui soient habitables

Plus que jamais, grâce à son Université, Liège est la Cité ardente de l’espace. Moins d’une

semaine après la mise en orbite de son nano-satellite OUFTI-1, ce sont ses astrophysiciens1

qui étonnent le monde entier. Un groupe de chercheurs de l’Institut d’Astrophysique a en

effet révélé dans un article paru dans la prestigieuse revue scientifique Nature la découverte

de trois exoplanètes de taille terrestre et potentiellement habitables en orbite autour d’une

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mini étoile "ultra-froide", rebaptisée TRAPPIST-1, et située à seulement 40 années-lumière

de la Terre2. La découverte pourrait bien s'avérer historique car elle représente ni plus ni

moins que la première opportunité de détecter de la vie en-dehors du système solaire ! En

effet, la petite taille3 et la proximité de l'étoile rendent possible l'étude détaillée de la

composition atmosphérique des planètes par la prochaine génération de grands télescopes, y

compris la détection de possibles traces chimiques de vie.

Certains astronomes de l'ULg font partie de la famille grandissante des "chasseurs

d'exoplanètes", à l’affût de systèmes planétaires autour d’autres étoiles que le Soleil. Cette

quête ne cesse de s’intensifier : on détecte les exoplanètes au rythme annuel de plusieurs

centaines, avec l’espoir de découvrir celle qui nous apprendra enfin que la vie existe

ailleurs. Il pourrait bien s'agir d'une des trois nouvelles planètes découvertes par les

astronomes liégeois, et la presse internationale ne s'y est pas trompée. Durant les trois jours

qui ont suivi la publication de cette découverte, Michaël Gillon - à la tête de l’équipe à

l’origine de cette avancée majeure - et son collègue Emmanuel Jehin ont été sollicités de

toutes parts, assaillis de questions depuis tous les continents. En 24 heures la nouvelle a fait

le tour du monde et ils ont fait le buzz sur des chaînes TV d’envergure internationale et la

Une de nombreux journaux et sites de news sur Internet …

TRAPPIST : un petit télescope dans la cour des grands

Mais à quoi doit-on cette découverte extraordinaire ? Non pas à une mission spatiale de

grande envergure, mais à un modeste télescope que Michaël Gillon et Emmanuel Jehin

ont conçu et appelé TRAPPIST (pour Transiting Planets & Planetesimals Small Telescope).

C’est au cœur d’un observatoire totalement robotisé que ce petit télescope de 75 kg, doté

d’un miroir principal d’à peine 60 cm, est piloté à distance depuis un PC, une tablette ou un

smartphone, au bureau ou au domicile, par les astronomes de l'ULg. Implanté à

l’Observatoire La Silla de l’ESO dans le désert d’Atacama au Chili, ce télescope financé par

le FNRS depuis 2010 a pour unique mission l’étude des exoplanètes en transit et le suivi

des petits corps (comètes, astéroïdes) du système solaire. Les astronomes liégeois sont seuls

maîtres à bord pour optimiser et consacrer tout le temps nécessaire à ces recherches de

longue haleine, Michaël Gillon et Emmanuel Jehin dirigeant, respectivement, les

programmes 'exoplanètes' et 'comètes et astéroïdes' de TRAPPIST.

« L’idée originale - qui nous a permis de réaliser cette découverte avant tout le monde -

était d’aller jeter nos filets du côté des petites étoiles nommées naines ultra-froides, ayant

des températures inférieures à 2.700° C (à comparer au 6000°C du Soleil), pour voir si

elles avaient des planètes semblables à notre Terre, précise Michaël Gillon. On ne peut bien

les observer qu’avec des détecteurs ayant une bonne sensibilité dans le proche infrarouge.

C’est ce que nous avons réussi à faire. » Ainsi les astrophysiciens ont-ils fait preuve d’une

certaine audace en se lançant sur la piste de ces étoiles naines ultra-froides. En effet la

plupart cherchent les planètes potentiellement propices à la vie autour d’étoiles semblables

au Soleil, mais elles sont très difficiles à détecter et impossibles à étudier en détail à cause

de la forte luminosité de leur étoile. La zone habitable – où se trouve l’eau sous forme

liquide - autour des étoiles ultra-froides est par contre beaucoup plus proche de l’étoile et les

planètes qui orbitent dans cette zone le font plus rapidement, et donc les possibles transits se

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manifestent de façon bien plus fréquente. De plus dans la Galaxie, jusqu'à 20% des étoiles

seraient des naines ultra-froides dont de nombreuses dans le voisinage du Soleil. « Des

conditions donc favorables et un challenge qui s’est révélé payant et qui ouvre de nouvelles

perspectives dans la quête des mondes habités. » précise Emmanuel Jehin.

Et ce n’est qu’un début… pour une suite encore plus exaltante !

En effet, forts de leur avance dans la quête internationale de la vie dans l’Univers, les

chercheurs de l'ULg sont décidés à encore aller bien plus loin. Ils terminent actuellement

l’implantation d’un second télescope dans l’Atlas marocain, à 2 700 m d’altitude.

TRAPPIST-Nord situé à l’observatoire de l’Oukaimeden, va compléter son frère jumeau du

Chili et scruter le ciel d’hémisphère boréal cette fois. Ce nouvel observatoire est financé par

un crédit gros équipement de l’ULg et un ARC. Il est également au centre d’une nouvelle

collaboration entre l’ULg et l’université Cadi Ayyad de Marrakech avec notamment des

thèses en co-tutelle. Mais aux côtés de cette double TRAPPIST, il y aura le quatuor de

télescopes SPECULOOS (pour Search for habitable Planets Eclipsing Ultra-Cool Stars) qui

vont être installés à proximité du VLT à Paranal au Chili !

Il s’agit cette fois d’un projet bien plus ambitieux, avec quatre télescopes identiques ayant

des miroirs primaires de 1 m, robotisés comme l’est TRAPPIST : ils seront totalement

dédiés à la recherche de ces fameuses exoplanètes autour d’étoiles ultra-froides. Ce nouveau

projet est financé par un ERC et associe dans un consortium les Universités de Cambridge et

King Abdulaziz de Jedah qui chacune ont financé un télescope. Et Michaël Gillon,

également à la base et à la tête de SPECULOOS, de se montrer enthousiaste quant à

l’avènement du projet prévu au printemps 2017: « Avec ces nouveaux télescopes très

performants, on va surveiller pendant cinq ans les 500 étoiles naines froides les plus

proches et on devrait statistiquement détecter plusieurs nouveaux systèmes, chacun

représentant une nouvelle opportunité de détecter de la vie ailleurs… »

Les Exoplanètes sont les vedettes de deux médias qui viennent de paraître :

- Athena n°321, juin 2016 (version papier seulement distribuées en Belgique, version

électronique sur http://athena.wallonie.be), consacre quatre pages à la découverte de

TRAPPIST-1.

- Espace & Exploration n°34, juillet-août 2016, a mis les Exoplanètes à la une pour son

numéro estival. On peut le commander ou s’abonner sur le site www.espace-

exploration.com

(1) L'équipe liégeoise à l’origine de cette découverte est dirigée par le chercheur FNRS

Michaël Gillon, et comprend ses collègues Emmanuel Jehin, Valérie Van Grootel, et Pierre

Magain, ainsi que les doctorants Laetitia Delrez, Artem Burdanov, et Cyrielle Opitom.

(2) 1 année-lumière est la distance que parcourt en un an la lumière à près de 300.000 km/s.

C’est-à-dire, grosso modo, 10.000 milliards de km ! 40 années-lumière est donc une

distance énorme à échelle humaine, mais néanmoins très petite à l'échelle de notre Galaxie

qui a un diamètre de 100.000 années-lumière.

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(3) TRAPPIST-1 est à peine plus grande que la plus grosse planète du système solaire,

Jupiter, qui est elle-même dix fois plus petite que le Soleil.

8. Exploration/Aurora

8.1. ExoMars-2 reporté à l’année 2020 : le Directeur Général

de l’ESA déçu par un nouveau retard qu’il doit financer

La décision de reporter la mission russo-européenne ExoMars 2019, rebaptisée

Exomars-2, était attendue bien avant l’envol d’ExoMars 2016/ExoMars-1. La sonde

est en route vers la Planète Rouge qu’elle atteindra le 19 octobre prochain. Le report

d’ExoMars-2 à la prochaine fenêtre martienne en juillet 2020, pour des raisons

techniques qui concernent tant la partie de la Russie que celle de l’Europe, ne fait point

le bonheur de Jan Woerner, Directeur général de l’ESA. A Prague, le 9 mai, avant

l’ouverture du Living Planet Symposium organisé par l’ESA, il n’a pas caché sa

frustration : « Cette décision ne m’a pas vraiment surpris. […] Je me suis battu pour

éviter ce report, mais ce ne fut pas possible. Je suis vraiment décontenancé par cette

décision ». Il lui faut trouver un financement supplémentaire pour un programme qui

atteint le 1,3 milliard €. Soit le double de ce qui était prévu initialement. J. Woerner ne

veut en aucun cas réduire le budget des missions scientifiques au profit d’Exomars.

L’ESA a pu obtenir 1 milliard € de ses Etats membres. Au prochain Conseil

ministériel de l’ESA qui se tiendra à Lucerne en décembre, un supplément qui reste à

évaluer devra être débloqué pour permettre la réalisation russo-européenne

d’ExoMars-2. Le Conseil ESA du 15 juin, sous l’impulsion de David Parker, Directeur

ESA pour le vol spatial habité et pour l’exploration robotique, a donné un signe positif

en acceptant d’injecter 77 millions € dans la mission ExoMars-2. Ce sont

principalement les délégations de l’Italie (avec 34 millions €) et du Royaume-Uni (19

millions €) qui se sont montré les plus déterminées pour leurs industriels

(respectivement Thales Alenia Space, Airbus Defence & Space). Fadura encore faire

des efforts car on s’attend à ce que le budget ExoMars atteigne les 1,56 milliard €.

L’arrivée d’un rover européen sur la Planète Rouge est à ce prix.

8.2. Des Hommes près de Mars avant 2030 ?

Une prédiction de Jean-Yves Le Gall, président du CNES

La prochaine décennie va être marquée par l’arrivée de robots autour de Mars (dont

une sonde des Emirats arabes!) et sur son sol (dont le rover européen d’ExoMars-2).

D’ores et déjà, les prochaines fenêtres martiennes intéressent Elon Musk et son

entreprise SpaceX. En 2018, une capsule Red Dragon, avec des expériences de la

NASA, va se poser sur Mars en 2019… Comme pour fêter les 50 ans des premiers pas

de l’Homme sur la Lune avec l’historique mission Apollo 11.

Jean-Yves Le Gall, président du CNES, y voit un bel effort du privé pour mettre la

Planète Rouge à la portée des Terriens. Dans son éditorial du CNES Mag n°69,

consacré au thème de Mars, la nouvelle frontière, il ose cette surprenante

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WEI n°86 2016-03 - 38

« prophétie »: « La révolution que connaît le secteur spatial, portée par l’innovation

au service des applications, pourrait bien avoir une conséquence inattendue : la

formidable accélération de l’exploration martienne. Envisagée il y a encore six mois

pour 2040-2050, la mission habitée vers Mars est en train de se rapprocher à une

vitesse vertigineuse, puisque ses promoteurs nous parlent à présent de 2030, voire de

2025 ! La raison ? Les bénéfices apportés par la spectaculaire diminution du coût des

satellites et des lancements, rendue possible par la multiplication des projets et

l’augmentation des cadences. Et ce qui n’était qu’un concept, l’envoi vers Mars d’un

vaisseau suffisamment grand pour permettre à quatre ou six personnes de séjourner

deux ans dans l’espace, est en train de devenir un projet et bientôt une réalité. »

9. Vols habités/International Space Station/Microgravité

9.1. Missions d’astronautes aux Etats-Unis : de la pénurie à l’abondance

en 2018 avec trois vaisseaux spatiaux (Dragon V2, Starliner, Orion MPCV)

Dès 2018, les astronautes américains disposeront de trois vaisseaux pour aller dans

l’espace : deux privés - le Starliner de Boeing, le Dragon V2 de SpaceX -, ainsi qu’ un

public – l’Orion MPCV de la NASA, réalisé par Lockheed-Martin. Après sept années

de disette - le Space Shuttle a été mis hors course en juillet 2011 -, la NASA mise sur

des systèmes privés pour l’envoi d’astronautes dans l’ISS (International Space Station)

sur orbite à quelque 400 km. Sa desserte sera confiée à des vaisseaux réutilisables de

Boeing et de SpaceX. Ainsi le CST-100/Crew Space Transportation Starliner et le

Dragon V2, conçus pour emmener jusqu’à 7 astronautes, vont se relayer pour les

allers-retours à bord de la station. SpaceX n’hésite pas à clamer qu’elle devancera

Boeing : le premier vol expérimental de son Dragon V2, avec des astronautes de la

société et de la NASA pourrait avoir lieu fin 2017. Il mettra fin à la dépendance de

l’Amérique pour le vaisseau Soyouz russe dont la conception remonte à l’ère

soviétique (années 60) pour le duel lunaire…

Certes, la présence de Boeing et de SpaceX aux côtés de la NASA dans des formules

de partenariat public-privé marque un tournant pour l’astronautique. Ce qui n’empêche

pas la NASA de développer avec Lockheed Martin son vaisseau Orion de 25 t, dit

MPCV (Multi-Purpose Crew Vehicle) pour l’exploration de la Lune et du système

solaire. Il faudra attendre jusqu’en 2021 son premier vol avec un équipage de 4

astronautes autour de la Lune. Au même moment, la Chine mettra en service un

véhicule habité de nouvelle génération pour l’exploitation de sa station spatiale de

longue durée. De même, la Russie prévoit de tester son nouveau vaisseau baptisé

Federatsia qui doit remplacer le Soyouz durant la prochaine décennie. Constat :

l’Orion américain, le vaisseau chinois des années 2020, le Federatsia russe présentent

des traits communs avec l’emploi d’une capsule de forme conique…

9.2. China Space Station (CSS): voici un descriptif de ses modules-

laboratoires pour inviter la communauté internationale à leur exploitation

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Beijing a décidé de miser sur sa technologie des systèmes spatiaux pour entretenir des

relations de coopération internationale dans l’espace. Le programme spatial de la

CASC (China AeroSpace Corp) est en train de faire un nouveau bond en avant avec la

mise en service des lanceurs CZ-5, CZ-6 et CZ-7 de nouvelle génération. Lors de la

59ème

session du COPUOS (Committee on the Peaceful Uses of Outer Space) à

Vienne, le 14 juin, Ms WU Ping, Deputy Director, CMSA (China Manned Space

Agency), a décrit le planning pour la mise en œuvre de la CSS pour 3 à 6 personnes

sur une orbite inclinée à 42-43 degrés entre 340 et 450 km. Elle a insisté sur plusieurs

éléments de laboratoires : écologie, biotechnologie, physique des fluides, phénomènes

de combustion, fusion de matériaux, expériences en lévitation, etc. Elle a présenté les

conditions d’une coopération à l’exploitation de la CSS, dans le cadre de l’ONU.

Schéma de l’assemblage de la CSS de 2018 à 2023

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Le module central Tian He avec un collier d’arrimage multiple constituera le cœur de

la CSS : il doit être satellisé par le lanceur CZ-5 en 2018.

Le nouveau lanceur CZ-5B, mis en œuvre à partir du nouveau centre de lancements de

Wenchang, doit effectuer son premier vol en novembre. Il servira à satelliser le

module central Tian He en 2018. Ce lancement donnera bel et bien le coup d’envoi de

la construction de la CSS.

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Le module d’expériences I, baptisé Wen Tian, sera le premier laboratoire à venir

s’arrimer sur le module central Tian He, après que celui-ci ait été inspecté et validé par

un séjour de taïkonautes avec un vaisseau Shenzhou. Wen Tian sera équipé d’un bras

télémanipulateur et d’un sas de sortie extra-véhiculaire.

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Le module d’expérimentation II, appelé Meng Tian, constituera un laboratoire

polyvalent, sur lequel le ravitailleur automatique Tianzhou viendra s’arrimer après

avoir été satellisé par le lanceur CZ-7 depuis Wenchang.

10. Débris spatiaux/Space Situational Awareness (SSA)

Démonstrateur chinois à l’essai pour l’enlèvement d’épaves sur orbite

La Chine plus que jamais présente dans l’espace, même pour y enlever les débris. Le

lanceur CZ-7, pour son premier vol du 25 juin a servi à tester le démonstrateur

technologique Aolong-1. Il s’agit d’un satellite expérimental ADRV (Active Debris

Removable Vehicle) qui manoeuvre dans l’espace pour enlever des débris spatiaux…

mais aussi pour inspecter des satellites !

11. Tourisme spatial/véhicules suborbitaux

Blue Origin (Jeff Bezos) avec New Shepard habité dès 2017: en train

de prendre de vitesse SpaceShipTwo de Virgin Galactic (Richard Branson)

S’envoyer en l’air jusqu’à la frontière de l’espace : ce devrait être possible dès fin

2017 pour tout être… fortuné. Cet aller-retour qui permettra de franchir la Ligne de

Karman (*) qui définit la frontière entre le domaine terrestre et le milieu spatial qui se

situe à 100 km d’altitude deviendra routinier à la fin de cette décennie. Il y a dix ans, il

était question de faire voler des touristes en microgravité à la lisière du monde spatial.

Le vol habité suborbital paraissait à portée de systèmes privés. Il y avait eu en 2004

l’impulsion de l’Ansari X Prize, prix qui récompensait la première firme privée

réussissant à dépasser cette frontière à deux reprises endéans les deux semaines.

L’exploit était réussi par l’avion-fusée SpaceShipOne (SS1) avec un pilote d’essais à

bord.

(*) du nom du physicien hongrois-américain Théodore von Karman (1881-1963),grand

spécialiste d’aéronautique.

Dans la foulée du SS1, Sir Richard Branson, le patron du groupe Virgin, lançait son

initiative commerciale Virgin Galactic de vols spatiaux avec des bonds à plus de 100

km dès 2013... Dans le monde, plus de 500 personnes réservaient leur billet. Mais le

développement du SpaceShipTwo (SS2) - pour 2 pilotes et six passagers - se révélait

plus complexe et plus périlleux que prévu. Son premier exemplaire se désarticulait

dans les airs le 31 octobre 2014. Le co-pilote, qui aurait été à l’origine d’une erreur de

pilotage, trouvait la mort dans cet accident. L’escapade d’un aller-retour dans l’espace

- sans mise sur orbite (**) - est loin d’être de la routine sans risques. Virgin Galactic

ne semble plus en mesure de gagner la course du tourisme suborbital… Blue Origin,

l’affaire de Jef Bezos, qui est le créateur et patron de la boutique en ligne Amazon,

démontre sa capacité de réutiliser une fusée et sa capsule : du novembre 2015 au 18

juin, 4 vols du New Shepard ont été réussis, apparemment sans problèmes. Les vols

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avec une capsule améliorée, pour pouvoir emmener un équipage, vont se succéder

dans les mois à venir.

(**) Pour se mettre à tourner autour de la Terre, il faut atteindre la vitesse orbitale de

28 000 km/h (près de 8 km/s).

2017 devrait être la grande année dans le développement des services privés de

tourisme suborbital. Virgin Galactic annonce la reprise, dans les mois à venir, des

essais d’un nouveau SS2 dont la fiabilité a été renforcée. On attend avec curiosité cette

reprise. Son objectif est d’avoir un SS2 opérationnel durant 2018. Entretemps, Blue

Origin, aura sans doute permis à des équipages de touristes de voler à plus de 100 km

d’altitude… A bord de la capsule New Shepard, lors de bonds balistiques à sensations

fortes qui durent environ 10 minutes - dont 2 minutes de microgravité -, en volant

jusqu’à la vitesse supersonique de Mach 3 (3 765 km/h). Faute de moyens financiers,

XCOR, troisième prétendant américain au vol suborbital avec l’avion biplace Lynx, a

décidé de mettre en veilleuse sa réalisation, et ce, bien avant qu’ un premier essai en

vol ne puisse être envisagé.

12. Petits satellites/Technologie/Incubation

L’Inde spatiale, avec son lanceur PSLV, championne

des mises sur orbite « low cost » de mini-, micro- et nano-satellites

Le Satish Dhawan Space Center, alias SHAR (Shiharikota Range), est devenu le

rendez-vous mondial des constructeurs et opérateurs de petits satellites (mini-, micro-

et nano-satellites). Le lanceur indien PSLV, qui se révèle fiable et précis pour ses

mises sur orbite, est devenu l’incontestable concurrent du Dnepr russo-ukrainien

exploité par Kosmotras. Il vole régulièrement en orbite héliosynchrone pour des

satellites de télédétection de plus en plus performants, aux côtés desquels on trouve

des petits satellites d’autres pays. Comme le montre ce tableau diffusé par Peter De

Selding, rédacteur business spatial et Europe dans l’espace pour le site et le magazine

SpaceNews.

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Et la série continue en 2016… Après trois lancements dédiés au déploiement des trois

derniers satellites de la constellation IRNSS (Indian Regional Navigation Satellite

System), le PSLV-C34 a servi le 22 juin à placer sur orbite héliosynchrone à 500 km

une charge utile de 1.288 kg. Elle comprenait le Cartosat-2C d’observation pour des

prises de vues avec une résolution de 60 cm, ainsi que 19 autres petits satellites, pour

la plupart destinés à des missions de télédétection: BIROS de 130 kg (Allemagne pour

le DLR), LAPAN-A3 de 120 kg (Indonésie), Skybox Gen2-1 de 110 kg (USA pour la

société Terra Bella), M3MSat de 85 kg (Canada), GHGSat-D de 25,5 kg (Canada), 12

Dove/Flock-2P de type Cubesat – chacun de 4,7 kg - (pour Planet Labs), et 2 Cubesat

(1,5 kg, 1 kg) d’étudiants indiens.

Le prochain (et dernier de l’année) PSLV-C35, qui sera lancé en août, doit satelliser

Resourcesat-2A pour l’ISRO. En même temps que Alsat-2B de 120 kg (Algérie),

Alsat-1B de 110 kg (Algérie), Alsat-1N(ano) de 7 kg (Algérie), Pathfinder-1 de 50 kg

(USA), Max Valier de 20 kg (Allemagne), Venta-1 de 20 kg (Allemagne), NLS-19 de

7 kg (Canada).

13. Education/formation aux sciences et techniques spatiales

Commune de Libin : capitale européenne

de l’éducation aux systèmes spatiaux

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Il y a 25 ans - le 19 juin 1991 -, l’Euro Space Center (ESC) voyait le jour à la

Barrière de Transinne, le long de l’autoroute E411, à mi-chemin entre Bruxelles et

Luxembourg. Le bourgmestre de Libin Léon Magin (1920-1991) pouvait vivre cet

événement en ayant atteint l’objectif de mettre l’espace à la portée du grand public,

notamment des jeunes. L’infrastructure s’inspirait d’abord du concept américain de

« space camp » autour d’un modèle grandeur nature de la navette spatiale (maquette

unique en Europe !).

Par la suite, sous l’impulsion de l’actuel directeur Jean-Marcel Thomas, le complexe

pédagogique prenait une coloration résolument européenne, devenant la propriété

conjointe de l’Etat fédéral, de la Région wallonne et de la province de Luxembourg.

Dans son orbite, IdeLux a fait naître le centre d’affaires Galaxia de Libin-Transinne,

qui est axé sur le business spatial. Derrière une grande muraille de panneaux solaires,

on a l’incubateur technologique WslLux qui aide de jeunes pousses à tirer parti des

retombées d’applications dans l’espace.

La raison d’être de l’ESC est le Centre ESA de Redu, près du Village du Livre, en

pleine campagne ardennaise. Cet ensemble de paraboles blanches pointées vers le ciel

sert au contrôle des petits satellites PROBA, aux tests sur orbite des satellites de

navigation Galileo, à la gestion de satellites géostationnaires pour l’agence spatiale

européenne et pour l’opérateur grand-ducal SES. Depuis septembre dernier, à

l’initiative de Hugo Marée, chef du Bureau Education de l’ESA (et ancien directeur de

l’ESC), avec le soutien du gouvernement belge (2 millions €), il s’est équipé d’outils

« dernier cri » de formation à la mise en œuvre des systèmes spatiaux. Ils viennent

s’ajouter aux actions éducatives que l’ESA propose gracieusement (sur acceptation du

dossier d’inscription) à ses 22 états membres pour stimuler l’intérêt des jeunes à la

technologie des satellites et expériences pour l’espace.

- L’ESA Academy s’adresse aux ingénieurs, polytechniciens, physiciens pour un

apprentissage, durant une semaine, à l’emploi du CDF (Concurrent Design Facility)

pour mener à bien la conception en équipe d’une mission spatiale.

Appel urgent aux étudiants de niveau universitaire

qui sont intéressés par la conception de missions spatiales

Pendant une semaine, du 20 au 23 septembre, l’Academy Training & Learning

Programme de l’ESA propose à un étudiant de chacun des 22 Etats membres de

l’ESA l’occasion de se familiariser à un atelier Concurrent Engineering au Centre ESA

de Redu. Il s’agit d’initier la nouvelle génération d’ingénieurs et chercheurs à un

processus informatisé pour concevoir et développer sur ordinateur des produits et

systèmes pour le domaine spatial. L’ESTEC à Noordwijk dispose d’une installation

CDF (Concurrent Design Facility) pour l’élaboration de ses missions dans l’espace. Le

stage proposé à Redu permettra à ses participants de faire connaissance avec la

méthode utilisée par l’ESA dans son CDF. Voir le site ESA pour en savoir plus.

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- L’e-robotics lab est destiné à sensibiliser les enseignants européens du secondaire –

puis du primaire dès janvier 2017 – à l’emploi des robots dans l’exploration spatiale.

Le Cubesat lab est en préparation pour 2017 : les équipes d’étudiants disposeront

d’un laboratoire unique en Europe, spécialement équipé pour préparer et tester leur

nano-satellite. On y trouvera, à l’échelle de la technologie Cubesat, les systèmes

d’intégration, ainsi des moyens de tests, comme une petite cuve et un pot vibrant

14. Wallonie-Bruxelles dans l'espace

14.1. Nouvelles d’OUFTI-1 en orbite : contact perdu

le 3 juin 2016 avec le nano-satellite expérimental liégeois…

C'est avec succès que le nanosatellite OUFTI-1 est lancé depuis la Guyane française et

inséré dans son orbite nominale, le 25 avril 2016. Les systèmes du satellite se sont

allumés et les antennes déployées, de façon automatique et au moment précis voulu.

La balise de code Morse a alors immédiatement commencé ses transmissions en "CW"

et code Morse, lesquelles ont été captées avec succès sur Terre par de nombreux radio-

amateurs. Dès ce moment, la balise a transmis de façon continue son message - qui

contient notamment des informations basiques de télémétrie – et ce, jusqu'au samedi 7

mai (en Belgique) -, donc durant les 12 premiers jours de la mission. Des radio-

amateurs du monde entier nous ont très gracieusement envoyé environ 500 rapports

avec les signaux audio reçus et/ou la télémétrie décodée. Ces informations sont

disponibles sur le site web OUFTI-1 (http://events.ulg.ac.be/oufti-1/en/radioamateurs).

Le 7 mai, la balise de code Morse est devenue silencieuse. Après trois jours intensifs

d'écoute et d'analyse, l'équipe OUFTI-1 a alors décidé de commencer à activer le

système de radiocommunication AX.25 destiné aux télécommandes et à la télémétrie

(TC/TM). Une première télécommande était envoyée au satellite le mardi 10 mai - un

moment historique - à partir de la station sol principale à l'Université de Liège en

Belgique. Cette première télécommande ne demandait pas de réponse du satellite.

L'équipe a ensuite envoyé plusieurs télécommandes plus avancées, chacune pour

plusieurs passages sur plusieurs semaines. Las ! le satellite n'a répondu à aucune

sollicitation, tandis que la balise Morse est demeurée silencieuse.

Afin d'éliminer tout problème au niveau de sa station sol et de ses capacités de TC/TM

en AX.25, l'équipe a décidé d'envoyer des télécommandes à partir d'une autre station

sol, comme cela a été fait le vendredi 3 juin depuis la station sol du Von Karman

Institute for Fluid Dynamics (VKI) situé près de Bruxelles. OUFTI-1 n'a obéi à aucune

télécommande… A ce stade, après un nombre important de tentatives variées pour

établir le contact avec le satellite, il semble très clair qu'un problème technique est

survenu à bord, probablement à partir du 7 mai, ce qui explique qu’il soit devenu

sourd-muet. La capacité à communiquer avec le satellite via TC/TM est, bien entendu,

un prérequis pour activer le système innovant de radiocommunication D-STAR en

mode numérique.

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Sur base des informations reçues des radios-amateurs du monde entier et des

symptômes observés, l'équipe OUFTI-1 a obtenu des éléments d'information très utiles

concernant le comportement du satellite en orbite. Elle reste à l’écoute afin de

surveiller le satellite à intervalles périodiques et d’essayer de comprendre la nature du

problème qui a provoqué la panne du nano-satellite et l’échec de sa mission principale.

La construction du satellite, le lancement, les opérations initiales en orbite et les

challenges techniques survenus récemment ont tous contribué à faire du projet et de

l'aventure OUFTI-1 une expérience éducative hors du commun pour tous, aussi

bien étudiants que chercheurs et académiques. L’équipe des professeurs, chercheurs et

ingénieurs qui ont permis la réalisation d’OUFTI-1 tenait à remercier les radios-

amateurs du monde entier qui l’ont aidée à comprendre le comportement du satellite

en orbite grâce à leurs rapports d'écoute. Reste à entamer le développement d’un

OUFTI-2 plus ambitieux, notamment avec l’emport d’une nano-caméra dans

l’hyperspectral.

14.2. Missions spatiales avec du "made in Wallonie-Bruxelles"

Régulièrement, sous la forme de ce tableau, nous faisons état des lancements de

satellites ou des missions spatiales qui utilisent du matériel des membres de Wallonie

Espace.

Il ne se passe pas une semaine sans qu'une mission spatiale

dans le monde n'implique un centre de recherches

ou une entreprise en Wallonie et à Bruxelles.

Ce résultat est rendu possible grâce aux efforts consentis par l'Etat belge, depuis quatre

décennies, dans les programmes de l'Europe dans l'espace.

Afin d'être au courant des principales caractéristiques (maître d'oeuvre, plate-

forme, performances, planning...) des satellites et lanceurs (classés par pays), le

site de Gunter's Space, bien tenu à jour, est à recommander :

http://www.skyrocket.de/space/

Pour l'actualité quotidienne concernant le spatial dans le monde :

http://www.spacetoday.net/

http://www.spacedaily.com/

Evénement spatial Participation wallonne de chercheurs et d’industriels Lancement V229, le 9 mars, d’Ariane 5-ECA

avec le satellite de télécommunications Eutelsat-

65 WestA (SSL, ex-Space Systems/Loral) pour le système Eutelsat (France).

Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes,

structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et

composants d’avionique pour la case à équipements), Safran Aero Boosters (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3

(pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par

Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.

Page 48: WALLONIE ESPACE INFOS...WALLONIE ESPACE INFOS n 86 mai - juin 2016 WEI n 86 2016-03 - 3 OUFTI-1 n‘a apparemment pu résister aux rigueurs de l‘environnement spatial. Victime d‘une

WALLONIE ESPACE INFOS n°86 mai - juin 2016

WEI n°86 2016-03 - 48

Lancement Proton, le 14 mars, de la sonde

ExoMars 2016, comprenant TGO (Trace Gas

Orbiter) et EDM (Entry, Descent & landing

Demonstrator) Schiaparelli réalisés par Thales

Alenia Space pour l’ESA (Europe) et Roscosmos

(Russie).Arrivée à la Planète Rouge le 19 octobre

prochain.

Participation de Thales Alenia Space Belgium à TGO. Instrument à

bord pour l’expérience NOMAD (Nadir & Occultation for Mars

Discovery) de l’Institut Royal d’Aéronomie Spatiale, qui est constitué de SO (Solar Occultation), de LNO (Limb, Nadir & solar

Occutation) et UVIS (Ultraviolet Imaging Spectrograph) : à sa

réalisation ont participé le CSL (Centre Spatial de Liège) pour les

tests sous vide, Amos, Lambda-X, Thales Alenia Space Belgium.

Lancement VS14 du Soyouz ST guyanais, le 25

avril, avec le satellite d’observation radar

Sentinel-1B (Thales Alenia Space Italia) pour le système Copernicus (Commission Européenne),

avec les Cubesats est@r-2 (Politecnico di

TorinoItalie), AAUSat-4 (AAU/Danemark) et

OUFTI-1 (ULg/Belgique), le micro-satellite Microscope (CNES/France)

Participation de Thales Alenia Space à l’équipement sauvegarde du

lanceur Soyouz guyanais. Participation de Thales Alenia Space

Belgium à Sentinel-1B. Implication du CSL dans le traitement des données SAR de Sentinel-1B. Réalisation à l’ULg, à HEPL/ISIL et

HELMO du nano-satellite OUFTI-1, avec les industriels wallons :

Deltatec, Thales Alenia Space Belgium, Microsys, CSL, Spacebel,

Open Engineering, V2i, Samtech/Siemens, Technifutur.

Lancement VS15 du Soyouz ST guyanais, le 24

mai, avec deux Galileo FOC (OHB + SSTL),

baptisés Andriana et Liene, pour le déploiement d’une constellation civile de satellites de

navigation (Commission Européenne-

GSA/European GNSS Agency)

Participation de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation

électrique de chaque Galileo FOC. Thales Alenia Space Belgium à

bord du Soyouz ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde Européen). A noter que le Centre ESA de Redu, avec Redu Space

Services, est chargé des tests sur orbite, en bande L, de chaque

satellite Galileo FOC. Contribution de Spacebel au logiciel de manipulation des données à bord de chaque satellite en soutien des

opérations au sol. Implication de VitroCiset Belgium dans la

logistique du segment sol du système Galileo.

Lancement V230, le 18 juin, d’Ariane 5-ECA

avec le satellite de télédiffusion directe Echostar-

18 (SSL, ex-Space Systems/Loral) pour

Echostar/Dish Network Corp (USA) et le satellite de télécommunications d’affaires BRIsat-1 (SSL)

pour le réseau de Bank Rakyat Indonesia.

Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et

composants d’avionique pour la case à équipements), Safran Aero

Boosters (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3 (pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par

Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le

fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.

Lancement V232, prévu le 24 août, d’Ariane 5-

ECA avec les satellites de télécommunications

Intelsat 33E/EpigNG (Boeing) et Intelsat 36

(SSL) pour l’opérateur global Intelsat (USA/Luxembourg)

Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et

composants d’avionique pour la case à équipements), Safran Aero

Boosters (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3 (pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par

Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le

fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.

Lancement VV07 de Vega, le 3 décembre, avec le satellite d’observation à usage dual PeruSat-1

(Airbus Defence & Space) pour les Forces

Armées (Chili), avec quatre satellites

d’observation Skysat C (SSL) pour l’opérateur commercial Terra Bella financé par Google

(USA)

SABCA comme sous-systémier du pilotage des quatre étages avec des EMAs (Electro-Mechanical Actuators) ou servo-vérins

électromécaniques et comme fournisseur de la structure de base du 1er

étage. Thales Alenia Space Belgium pour de l’électronique dans la

centrale inertielle. Spacebel pour la contribution au logiciel de bord. Implication de Cegelec dans les bancs d’essais des EMAs de SABCA

et dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.

Lancement V231, prévu en septembre, d’Ariane

5-ECA avec le satellite de télécommunications

NBN Co-1B/Sky Muster II (SSL) pour

l’opérateur NBN Co (Australie) et le satellite de

télécommunications Gsat-18 (ISRO) pour le système Insat (Inde).

Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et

composants d’avionique pour la case à équipements), Safran Aero

Boosters (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3

(pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le

fonctionnement du Centre Spatial Guyanais.

Page 49: WALLONIE ESPACE INFOS...WALLONIE ESPACE INFOS n 86 mai - juin 2016 WEI n 86 2016-03 - 3 OUFTI-1 n‘a apparemment pu résister aux rigueurs de l‘environnement spatial. Victime d‘une

WALLONIE ESPACE INFOS n°86 mai - juin 2016

WEI n°86 2016-03 - 49

15. CALENDRIER 2016-2017 D'"EVENEMENTS SPATIAUX" POUR LA BELGIQUE

(*) Théo Pirard prévoit de participer à ces événements.

Note : si vous avez des conférences qui peuvent intéresser des chercheurs et ingénieurs

du domaine spatial, n’hésitez pas à les communiquer pour les inclure dans cet agenda.

2016

30 juillet-7 août : 41st COSPAR Scientific Assembly, à Istanbul (Turquie). C’est le rendez-

vous, tous les deux ans, de la communauté mondiale des chercheurs, décideurs et

responsables de laboratoires et instituts scientifiques qui s’impliquent dans la mise en œuvre

de systèmes pour l’exploration de l’espace, la découverte de l’Univers, les aspects de la vie en

impesanteur… La tenue de cette conférence internationale risque d’être fort pertrubée par le

climat d’insécurité qui règne en Turquie, suite aux attentats terroristes dans l’aéroport

international Ataturk d’Istanbul.

(*) 8-12 septembre : IBC 2016, à Amsterdam (RAI), rendez-vous européen (conférence et

exposition) concernant les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication).

(*) 12-16 septembre : World Satellite Business Week, organisé par Euroconsult à l’Hôtel

Westin, Paris. Incontournable, il s’agit d’une semaine de conférences, qui réunit les top

managers des entreprises ayant un rôle influent sur le développement des systèmes spatiaux,

permet de faire le point sur l’état du monde pour le business dans l’espace (satellites de

télécommunications, de télédétection). Elle comprendra le 20th Summit for Satellite

Financing, le 13th Symposium on Satcom Market Forecasts, le 8th Summit on Earth

Observation Business. Un rendez-vous à ne pas manqueer par les acteurs du business spatial à

l’heure de l’essor des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) grâce à la

dimension spatiale (internet large bande, imagerie haute résolution, banque d’images,

traitement des données…)

20-22 septembre : Industry Space Days 2016, organisé par l’ESA à l’ESTEC, Noordwijk

(Pays-Bas). Le rendez-vous annuel européen des industriels intéressés par les systèmes et

services dans l’espace.

(*) 22 septembre : Colloque Le chanoine Lemaître, un Carolo, père du Big Bang, à partir

de 16 h, au Palais des Beaux-Arts de Charleroi, dans le cadre des activités « société, lettres et

arts » de l’Académie royale de Belgique. Voir sur le site : www.academieroyale.be

(*) 22 septembre : Grande soirée d’anniversaire (de 18 h 30 à 23 h) – sur invitation – à

Louvain-la-Neuve pour les vingt ans de l’association Wallonie Espace qui fait partie du

Pôle de Compétitivité Skywin (Plan Marshall).

(*) 26-30 septembre 2016: 67th

IAC à Guadalajara (Mexique) sur le thème « Making space

accessible and affordable to all countries ». Mettre le spatial à la portée de tous les pays : tel

est le thème retenu pour l’édition 2016. Ce sera l’occasion de faire plus ambple connaissance

avec les activités spatiales en amérique Latine : Argentine, Brésil, Mexique, Vénézuela,

Bolivie, Chili, Pérou, Nicaragua… Elon Musk, le fondateur et boss de SpaceX, devrait

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WALLONIE ESPACE INFOS n°86 mai - juin 2016

WEI n°86 2016-03 - 50

profiter de cette conférence annuelle qui réunit la communauté mondiale de l’astronautique

pour donner des détails sur la mission du Red Dragon qu’il a programmée dès 2018-2019 – en

partenariat avec la NASA - sur la Planète Rouge !

(*) 30 octobre, à 18 h : Il y a 50 ans, le grand duel pour la Lune, organisée par l’ASBL

Amis du Ban de Soiron, à l’Eglise de Soiron-Pepinster. Deux fans de l’astronautique – le

physicien Christian Barbier (Centre Spatial de Liège) et l’historien Théo Pirard (Space

Information Center/Belgium) – vont s’affronter dans une joute oratoire, émaillée de

documents photos et vidéo, pour faire revivre le match historique entre Russes et Américains

pour être les premiers sur la surface lunaire et revenir en toute sécurité...

(*) 2, 3 & 4 novembre: 3rd Space Access International Conference, à Paris, organisée par

Astech Paris Region pour mettre en évidence les enjeux des systèmes spatiaux pour le

business d’applications innovantes.

8-11 novembre : 10th ESA Roundtable on micro & nano technologies for space

applications, organisé par l’ESA à l’ESTEC.

(*) 14-18 novembre : ESWW 13 ou 13th European Space Weather Week, à Ostende,

organisé par le STCE (Solar terrestrial Centre of Excellence), par l’ESA et le Space Weather

Working Team (Observatoire Royal de Belgique).

(*) 1er

-2 décembre : Conseil ESA au niveau ministériel à Lucerne (Suisse). Au menu : le

développement d’Ariane 6, la participation européenne à l’ISS, une mission - avec la NASA -

d’exploration d’un astéroïde, le financement de nouveaux programmes de technologie

spatiale…

2017

(*) 24-25 janvier 2017 : 9th Annual Conference on European Space Policy, au Bâtiment

Charlemagne de la Commission Européenne à Bruxelles, organisée avec beaucoup d’à-propos

par Business Bridge Europe avec les acteurs du spatial en Europe. Le thème retenu :.

L’occasion à ne pas manquer de faire le point sur les ambitions de l’Europe dans l’espace au

lendemain du Conseil ministéirel ESA de Lucerne.

7-9 février : SmallSat Symposium - Silicon Valley, au Computer History Museum,

Mountain View (Californie).

(*) 24-28 avril : 11th IAA Symposium on Small Satellites for Earth Observation,

organisé par le DLR à la Berlin-Brandenburgische Akademie der Wissenschaften. Cette

conférence d’une semaine - l’une des premières concernant la technologie des petits satellites

pour l’observation de la Terre – est l’occasion de faire le point sur les nouvelles tendances en

matière de systèmes spatiaux de télédfétection. Notamment à l’heure où se multiplient dans le

monde les constellations de micro- et nano-satellites d’observation.

(*) 19-25 juin 2017 : 52ème

Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace, à Paris-

Le Bourget. L’événement aérospatial qui est attendu tous les deux ans comme étant le plus

grand salon pour l’aviation, le spatial, la sécurité et la défense.

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WALLONIE ESPACE INFOS n°86 mai - juin 2016

WEI n°86 2016-03 - 51

25-29 septembre 2017 : 68th IAC à Adélaïde (Australie). Le Congrès international

d’Astronautique se déroule dans l’Hémisphère Sud, près de la région Asie-Pacifique, en

Australie (pour la deuxième fois).

18-29 juin 2018 : UNISPACE+50 à Vienne, organisé par l’UNOOSA, le Bureau de l’ONU

pour les Affaires spatiales. Il s’agira de la quatrième conférence et exposition mondiale qui

fera le point sur les activités spatiales sur l’ensemble du globe. Les précédentes éditions

ont eu lieu en août 1968, puis en août 1982, et en juillet 1999. Que de chemin parcouru dans

l’espace depuis un demi-siècle ! Les Etats se font un point d’honneur, avec leurs agences

nationales, leurs acteurs scientifiques et industriels, à présenter leurs réalisations et

compétences. La Belgique devrait être de la partie avec sa nouvelle agence spatiale

interfédérale.

UNISPACE+50 va mettre en évidence les quatre piliers sur lesquels s’appuie un

programme spatial national : le business de l’espace, la société de l’espace, l’accès à

l’espace, la diplomatie à l’heure spatiale.

(*) Septembre-Octobre 2018 : 69th IAC à Brême (Allemagne)

14-22 juillet 2018 : 42nd COSPAR Scientific Assembly, à Pasadena (Californie)

Eté 2019 : un IAC à Washington D.C. ou à Orlando (Floride) pour célébrer les 50 ans de

l’Homme sur la Lune (mission Apollo 11).

Annexes-tableaux (en anglais)

A.1. Calendrier des prochaines missions de l’Europe dans l’espace

(2015-2022)

Cette liste, qui veut montrer que la technologie spatiale est une réalité bien vivante

dans l’Union européenne, s’efforce d’être la plus complète possible mais elle ne

prétend pas être exhaustive. La difficulté réside dans la mise à jour de ce calendrier,

car le planning des missions – surtout d’ordre scientifique et technologique - n’est

guère respecté. On s’efforce, dans la mesure du possible et sans être certain des dates

de lancement, d’inclure les pico- et nano-satellites (Cubesat) qui est réalisés par des

teams d’étudiants comme outils d’éducation et de recherche… S’il manque l’une ou

l’autre mission, pouvez-vous le signaler ([email protected]) ?

Surlignés en bleu : les missions ESA, Eumetsat et Union

Surlignés en rouge : les missions ESA vers l’ISS

Surlignés en vert : les satellites d’opérateurs commerciaux

Si vous avez des suggestions à faire, des modifications à apporter, n'hésitez pas à

le faire: elles seront les bienvenues.

Courriel : [email protected]

NAME Launch Launcher Mission (agency/operator) Prime contractor SES-9 4 March 2016 Falcon 9 FT Communications (SES) Boeing Satellite Systems

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WALLONIE ESPACE INFOS n°86 mai - juin 2016

WEI n°86 2016-03 - 52

EUTELSAT-65 WEST A 9 March 2016 Ariane 5 Communications (Eutelsat/Echostar) Space Systems/Loral

EXOMARS-1 TGO + EDM LANDER SCHIAPARELLI

14 March 2016 Proton Mars exploration with orbiter and lander

(ESA + Roscosmos)

Thales Alenia Space

SENTINEL-1B 25 April 2016 Soyuz 2 CSG Radar observations GMES (ESA) Thales Alenia Space (I)

MICROSCOPE 25 April 2016 Soyuz 2 CSG Technology (CNES + ESA) CNES + ONERA

OUFTI-1 25 April 2016 Soyuz 2 CSG Télécom D-Star (Amsat ?) Un. Liege + CSL + ESA

AAUSAT-4 25 April 2016 Soyuz 2 CSG Maritime surveillance (AAU) Aalborg University + ESA

E@STAR-2 25 April 2016 Soyuz 2 CSG Technology (Polytechnics Turin) Polytechnics Turin + ESA

GALILEO FOC 13-14 24 May 2016 Soyuz CSG Navigation (Commission + ESA) OHB-System + SSTL

MAX VALIER SATELLITE July 2016 PSLV Astronomy Quadsat (Inst Bozen) Inst Bozen + MPE Garching

BEESAT-4 July 2016 PSLV Technological Cubesat (TU Berlin) TU Berlin + DLR ?

PAZ/SEOSAR 2016 Dnepr? Military radar (CDTI) CDTI + EADS CASA + INTA

EUTELSAT 117 WestB 2016 Falcon 9 v.1.1 Communications (Eutelsat Americas) Boeing Satellite Systems

GALILEO FOC 7 & 10-12 2016 Ariane 5 ES Navigation (Commission + ESA) OHB-System + SSTL

AALTO-1 2016? TBD Earth Observation (VTT Finland) VTT Finland

PILSENCUBE 2016? TBD Communications (Un. West Bohemia) Un. West Bohemia

POLYTEC-1/NAOSAT 2016? TBD Earth observations (Un. Pol. Valencia) Noasat + Un. Valencia

ROBUSTA-1B 2016? TBD Radiation testing (Un. Montpellier) ESA + Un. Montpellier

ELISE 2016? TBD 12U Cubesat demonstrator (Nexeya) Nexeya + Silicom

TECHNOSAT 2016? TBD Technological microsat (TU Berlin) TU Berlin + DLR ?

CYGNUS CRS-5 2016 Antares 230 COTS module to ISS (Orbital Sciences) + Thales Alenia Space Italia

BIROS/FIREBIRD 2016 Soyuz Infrared earth observations (DLR) DLR + ?

NORSAT-1 July 2016 ? Vega Sea & space surveillance (Norsk Romsenter)

Norsk Romsenter + Un. Toronto

OTB-1 2016? TBD Orbital Test Bed (SSTL) SSTL

LAPAN TUBSAT-A3? 2016? PSLV HDTV Earth imagery (TU Berlin) TU Berlin + LAPAN

FLYING LAPTOP 2016? Soyuz Technology (IRS Un.Stuttgart) IRS Un.Stuttgart

MICROPPTSAT ? 2016? Vega ? Cubesat micropropulseurs (ARC) Austrian Research Centers

ATMOCUBE 2016? Vega ? Cubesat scientifique (Un. Trieste) Un. Trieste

AYSEM-1 2016? PSLV ? Türkish Cubesat (Bahcesehir Un) Bahcesehir University/ CalPoly

BEOSAT ? 2016? PSLV ? Space environment (ERIG) Univ. Braunschweig

ESTELLE 2016? Dnepr Technology cubesat (Estonia) Tartu University + NanoSpace

IMSAT ? 2016? PSLV or Vega Remote sensing microsat (ASI) Carlo Gavazzi Space ?

NADEGE 2016? TBD Triple Cubesat techno (Nexeya) Nexeya + Silicom

HEIDELSAT 2016? PSLV ? Triple Cubesat (FH Heidelberg) FH Heidelberg + DLR

ESTCUBE-2 2016? TBD Micro-propulsion (Un. Tartu) Un. Tartu, Estonia

NUTS 2016 TBD Gravity waves (NTNU) NTNU, Norway

VKI RE-ENTSAT 2016 TBD Re-entry experiment (VKI) VKI, Belgium + ?

INFLATESAIL 2016 TBD Solar sail demonstrator (SSC) Surrey Space Center

GOSSAMER-1 2016 TBD Solar sail demonstrator (DLR + ESA) DLR/Kayser Threde

CFOSAT? 2016 Long March 2C Oceanography (CNES + CNSA) CNSA + Thales Alenia Space

SENTINEL-5

PRECURSOR

2016 Rokot Atmosphere chemistry (ESA + TNO) Airbus D&S UK + TNO

SES-10 2016 Falcon 9 FT Broadcasts/communications in Latin

America (SES)

Airbus D&S

OPS-SAT 2016 TBD Technological triple cubesat (ESA) GomSpace +TU Graz

QBITO 2016 TBD Spain QB50 (Un Pol Madrid) E-USOC + VKI

SES-11/ECHOSTAR 105 2016 Falcon 9 FT Broadcasts/communications (SES) Airbus D&S

NOVASAR-S 2016 TBD S-band radar satellite (UKSpace +

SSTL)

SSTL

HISPASAT-1F 2016 Ariane 5 Communications (Hispasat) SSL

OPSAT-3000 2016 Vega Dual-use high-resolution EO (It. Min.Defence)

IAI (Israel), CGS + Telespazio

UPMSAT-2 UNION 2016 Dnepr ? Earth environment monitoring (UPM) UPM + INTA

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WALLONIE ESPACE INFOS n°86 mai - juin 2016

WEI n°86 2016-03 - 53

VENTA-1 2016 Dnepr ? AIS Quadsat (Ventspils + Un. Bremen) Ventspils + Augstkola + OHB

NEMO-HD 2016? Dnepr ? Earth observations (SFL + Space-SI) + Space-SI (Slovenia)

PRISMA ITALIA 2017? Vega ? Security monitoring (ASI) Carlo Gavazzi Space

ALMASAT-EO 2017? Vega ? Earth Observations (Min Univ & Res) AlmaSpace

GAMASAT-1 2017 TBD Reentry test (Un. Porto) Un. Porto + Tekever)

OPTOS-2G 2017 TBD Astrophysics (INTA + ?) INTA

DELFFI/DELTA + PHI 2017 TBD Formation flight (TU Delft) TU Delft + ISIS

PICASSO 2017 TBD Aeronomy (Clyde Space) BISA, Belgium

REMOVE DEBRIS 2017 Vega? Technology (SSC) ESA + SSC

GOSSAMER-3 2017 TBD Large solar sail demonstrator (DLR) DLR / ?

S-NET-1/-2/-3/-4 2017 TBD Nanosat constellation (TU Berlin) TU Berlin + BST

NANOSAT-2A 2017 TBD Technology (INTA + ?) INTA

METOP-C/EPS 2017 Soyuz 2 CSG Polar meteo (Eumetsat +NOAA) Airbus D&S Satellites

VENµS 2017 Vega Observations (CNES + ISA) ISA + French & Israeli industry

SENTINEL-3B 2017 Soyouz 2 ? Oceanography GMES (ESA) Thales Alenia Space (F)

HISPASAT AG-1 2017 Ariane 5 Communications (ESA + Hispasat) OHB + Thales Alenia

TARANIS 2017 Vega Analysis of lightning & stripes (CNES) CNES + CNRS

GÖKTÜRK-3 2017 TBD SAR Earth Obs (TAI + Tübitak) TAI + ?

TUBIN 2017 TBD Earth Observation in infrared (TU

Berlin)

TU Berlin + BST

GALILEO FOC 15-18 2017 Ariane 5 ES Navigation (Commission + ESA) OHB-System + SSTL

EUTELSAT-172B 2017 Ariane 5 Communications (Eutelsat) Airbus D & S

AMAZONAS-5 2017 Ariane 5 ? Communications (Hispasat) SSL/Space Systems/Loral

MUSIS CSO-1 2017 Vega ? Spy satellite (DGA) Airbus D&S + Thales Alenia

Space

INGENIO-SEOSAT 2017 Vega Observations (CDTI + ESA) EADS CASA

SES-12 2017 Ariane 5 Broadcasts/communications (SES) Airbus D&S

ERA/ISS NAUKA

MODULE

2017? Proton ISS remote manipulator (ESA) EADS Dutch Space

SES-14 2017 Falcon 9 FT Communications (SES) Airbus D&S

SES-15 2017 Ariane 5 Communications (SES) Boeing Satellite Systems

SES-16/GOVSAT 2017 Falcon 9 FT Military communications (LuxGovsat +

SES)

Orbital Science Corp

ENMAP 2017 PSLV Hyperspectral imagery (DLR) Kayser-Threde

AZERSPACE-2 2017 Ariane 5 Powerful comsat (Azerspace + Intelsat) SSL

ADM-AEOLUS 2017 Vega Lidar measurements (ESA) Airbus D&S

ESEO 2017 Vega? Student earth observation microsat (ESA)

SITAEL/AlmaSpace

SENTINEL-2B 2017 Soyuz 2 Observations GMES (ESA) Airbus D&S

CHEOPS 2017 Vega ? Exoplanets monitoring (ESA) SSTL

PROBA-3A 2018 Vega Formation flight (ESA) QinetiQ Space

PROBA-3B 2018 Vega Formation flight target (ESA) EADS CASA + Sener

GALILEO FOC 19-22 2018 Ariane 5 ES Navigation (Commission + ESA) OHB-System + SSTL

SIMBA 2018 TBD Sun-earth Imbalance (RMI) RMI Belgium + ?

HEINRICH HERTZ 2018 TBD Communications (DLR + ?) OHB-System + Airbus D&S ?

EU:CROPIS 2018 TBD Biological laboratory (DLR) DLR + ?

EARTHCARE 2018 Soyuz Earth Explorer (ESA + JAXA) TBD

GLOBAL V(EGETATION)1

2018? Long March 2D Earth observations (Belspo + VITO) VITO + SAST + OIP

SAOCOM-CS 2018? TBD Passive radar mission (ESA + CONAE) QinetiQ Space or SSTL?

OPSIS 2018 Vega High-Resolution EO (ASI) CGS + Italian industry + OHB

SUMO 2018 TBD Ozone measurements (LATMOS) Polytechnique Palaisseau

MTG-I-1 (METEOSAT) 2018 Ariane 5 GEO meteo imager (ESA/Eumetsat) Thales Alenia Space + OHB

Page 54: WALLONIE ESPACE INFOS...WALLONIE ESPACE INFOS n 86 mai - juin 2016 WEI n 86 2016-03 - 3 OUFTI-1 n‘a apparemment pu résister aux rigueurs de l‘environnement spatial. Victime d‘une

WALLONIE ESPACE INFOS n°86 mai - juin 2016

WEI n°86 2016-03 - 54

BEPICOLOMBO 2018 Ariane 5 Mercury orbiters (ESA + JAXA) Airbus D&S + JAXA

SOLAR ORBITER 2018 Atlas 5 Solar exploration (ESA) Airbus D&S

MUSIS CSO-2 2018 Vega ? Spy satellite (DGA) Airbus D&S + Thales Alenia

Space

JAMES WEBB ST 2018 Ariane 5 Astronomy/Astrophysics (NASA) Northrop Grumman + ESA

SENTINEL-6/CRYOSAT-JASON-4

2018 Vega Oceanography (ESA + Eumetsat) Thales Alenia Space + Airbus Defence & Space

MPCV ORION 2018 SLS Block1 Manned spacecraft (NASA + ESA) Lockheed Martin + Airbus

D&S

MTG-S-1 (METEOSAT) 2019 Ariane 5 GEO meteo sounder (ESA/Eumetsat) Thales Alenia Space + OHB

COSMO SG-1 & SG-2 2019 TBD Dual-use radar satellites (Defensa/ASI) Thales Alenia Space Italia

SIGMA/MARCONI-1 2019 ? TBD Broadband communications (ASI + PPP)

Italian industry + ?

MICROCARB 2019 Soyuz or Vega Chemistry of atmosphere (CNES) CNES + ?

SIGMA/MARCONI-2 2019 TBD Broadband communications (ASI +

PPP)

Italian industry + ?

PROBA-ALTIUS? 2019 TBD Atmosphere chemistry (ESA + BISA) QinetiQ Space

SARAH AKTIV-1 2019 Falcon 9 v.1.1 Satellite émetteur radar (Bundeswehr) OHB + Airbus D&S

SARAH PASSIV-1 & -2 2019 Falcon 9 v.1.1 Satellite récepteur radar (Bundeswehr) OHB

SENTINEL-6/JASON-4 CRYOSAT

2019 Vega ? Oceanography & Polar monitoring (ESA)

Thales Alenia Space + Airbus D&S?

EUTELSAT

QUANTUM

2019 Ariane 5? Intelligent comsat (ESA + Eutelsat) SSTL + Airbus D & S

EUTELSAT BB

AFRICA

2019 TBD HTS with spotbeams (Eutelsat) Thales Alenia Space

MUSIS CSO-3? 2019 Vega ? Spy satellite (DGA + Bundeswehr) Airbus D&S + Thales Alenia

Space

EUCLID 2019 TBD Cosmology (ESA) Thales Alenia Space

ARIANE 6.2 DEMONSTRATOR

2020 Ariane 6.2 New generation launch vehicle (Airbus) ESA + ASL

SWOT 2020 TBD Ocean topography (CNES + NASA) TBD + NASA/JPL

PROBA-4 IMP ? 2020 Vega ? Asteroid mission (ESA) TBD

EXOMARS-2020 Rover 2020 Proton-Breeze Mars rover (ESA + NASA) ? Thales Alenia + Airbus D&S

CERES-1, -2, -3 2020 Vega C Electronic intelligence (DGA + CNES) Airbus D&S + Thales Alenia Space

MTG-I-2 (METEOSAT) 2020 TBD GEO meteo imager (ESA/Eumetsat) TBD

SWUSV 2020 Vega ? Space Weather forecasts (CNES + CAS

?)

TBD

BIOMASS 2020 Soyuz? Earth Explorer (ESA) Airbus Defense & Space

AIM with Cubesats 2020 Soyuz Asteroid Impact Mission (ESA) TBD + NASA

ARIANE 6.4

DEMONSTRATOR

2021 Ariane 6.4 New generation launch vehicle (Airbus) ESA + ASL

EPS/METOP SG-1 2021 TBD Polar Meteo (ESA + Eumetsat) Airbus Defence & Space

OTOS 2021 ? TBD Super High resolution EO (DGA +

CNES)

Airbus D&S + Thales Alenia

Space?

SMILE/INSTANT 2021 Long March 6? Space Weather from L5 (ESA + CAS) European platform?

SHALOM 2021 TBD Hyperspectral EO (ISA + ASI) IAI + Rafael + Italian industry

GLOBAL

V(EGETATION)2

2021 TBD Earth observations (Belspo + VITO) VITO + QinetiQ Space + OIP?

COMSAT NG-1 2021 ? Ariane 5 ou 6 Military Satcom (DGA + CNES) Thales Alenia Space + Airbus

D&S

FLEX 2022 Vega Photosynthesis monitoring (ESA) TBD

COMSAT NG-2 2021 ? Ariane 5 ou 6 Military Satcom (DGA + CNES) Thales Alenia Space + Airbus

D&S

Page 55: WALLONIE ESPACE INFOS...WALLONIE ESPACE INFOS n 86 mai - juin 2016 WEI n 86 2016-03 - 3 OUFTI-1 n‘a apparemment pu résister aux rigueurs de l‘environnement spatial. Victime d‘une

WALLONIE ESPACE INFOS n°86 mai - juin 2016

WEI n°86 2016-03 - 55

EXOMARS-2022 2022 ? TBD Mars Science (ESA + NASA) TBD

JUICE 2022 Ariane 5 Jupiter Moon exploration (ESA +

NASA?)

Airbus Defence & Space

EPS/METOP SG-2 2023 TBD Polar Meteo (ESA + Eumetsat) Airbus Defence & Space

MTG-I-3 (METEOSAT) 2023 TBD GEO meteo imager (ESA/Eumetsat) Thales Alenia Space + OHB

PLATO 2024 Soyuz ? Exoplanetary science (ESA) TBD

ATHENA X-IFU 2028 Ariane 5 ? X-ray observatory (ESA) TBD

© Space Information Center/Belgium – January 2016

4. Export contrats for the satellite industry in Europe

This alphabetical list review the known contracts signed by the European

industry of space systems for spacecraft outside Europe to be launched during the

period 2016-2020. It also includes the major contracts for payloads or platforms.

NAME Contractor (Country) Mission (launch schedule) Prime contractor (State) “AFRICA” EOSAT-1/-

2

Not disclosed (Morocco) High-resolution observations (2017) Thales Alenia Space (France)

ALSAT-1B ASAL/CNTS (Algeria) Remote sensing microsats [2015] SSTL + DMCII

ALSAT-2B ASAL/CNTS (Algeria) Remote sensing micro-satellites (2010) Airbus D&S (France)

ALSAT NANO? ASAL (Algeria) + UKSpace Techno Triple Cubesat (2016) Surrey Space Centre (UK)

AONESAT-1? AOneSat Communications

(Switzerland/India)

GEO telecommunications (2016?) *Thales Alenia Space (France)

ARABSAT-6B Arabsat (Saudi Arabia) GEO telecom/broadcasts (2014) Airbus D&S (France) +

*Thales Alenia Space (France)

ARSAT-1/-2 & /-3 ?

ArSat (Argentina) GEO telecommunications (2014-17) * Thales Alenia Space + Airbus D&S

BANGABANDHU-1 BTRC/Bangladesh

Telecommunication

Regulatory Commission

(Bangladesh)

GEO telecommunications (2017-2018) Thales Alenia Space (France)

BADR-7/

ARABSAT-6B

Arabsat (Saudi Arabia) GEO telecom/broadcasts (2015) Airbus D&S (France) +

*Thales Alenia Space (France)

BELINTERSAT-1 Belintersat (Belarus) GEO telecom/broadcasts (2016) *Thales Alenia Space (France)

DIRECTV LATIN

AMERICA

/INTELSAT-31

DirecTV (USA) GEO broadcasts (2016) Airbus D&S Satellites (France)

ECHOSTAR-105

/SES-11

Echostar (USA) + SES

(Luxembourg)

GEO broadcasts & communications (201) Airbus D&S Satellites (France)

EKSPRESS AMU-1 RSCC (Russia) GEO telecom/broadcasts (2015) Airbus D&S (France)

EKSPRESS 80 RSCC (Russia) GEO telecom/broadcasts (2018) * Thales Alenia Space

EKSPRESS 103 RSCC (Russia) GEO telecom/broadcasts (2018) * Thales Alenia Space

FALCON EYE-1

& -2

UAE Armed Forces (UAE) Very high-resolution observations (2017,

2018)

Thales Alenia Space + Airbus D&S

(France)

GEO-KOMPSAT-2B KARI (South Korea) GEO meteorological observations (2019) *Airbus D&S (France)

GÖKTURK-1 Min Defence (Turkey) High-resolution observations (2015) Telespazio + Thales Alenia Space

HELLASAT-3/

EUROPASAT

Arabsat (Saudi Arabia) &

Inmarsat (United Kingdom)

GEO High-power broadcasts (2017) Thales Alenia Space (France)

INMARSAT-6 F1 & F2 Inmarsat (United Kingdom) GEO Mobile Services (2020-2021) Airbus D&S (France)

IRIDIUM NEXT /IRIDIUM PRIME?

Iridium Satellite (USA) Mobile comsat constellation (2016-2019) Thales Alenia Space (France)

KAZSTSAT/Earth

Mapper

Ghalam KJC (Kazakhstan) Remote sensing micro-satellite (2015) SSTL (United Kingdom)

KOREASAT-5A KT Sat (South Korea) GEO Telecom (2017) Thales Alenia Space (France)

KOREASAT-7 KT Sat (South Korea) GEO Telecom (2016) Thales Alenia Space (France)

Page 56: WALLONIE ESPACE INFOS...WALLONIE ESPACE INFOS n 86 mai - juin 2016 WEI n 86 2016-03 - 3 OUFTI-1 n‘a apparemment pu résister aux rigueurs de l‘environnement spatial. Victime d‘une

WALLONIE ESPACE INFOS n°86 mai - juin 2016

WEI n°86 2016-03 - 56

LAPANSAT-A2 LAPAN (Indonesia) Remote sensing micro-satellite (2016) *TU Berlin (Germany)

LAPANSAT-A3 LAPAN (Indonesia) Remote sensing micro-satellite (2016) *TU Berlin (Germany)

NEXSTAR-1 & -2 Aniara Communications

(India)

GEO Telecommunications (2017) * Elecnor Deimos (Spain) +

European partners

ONEWEB

MICROSATS (900)

OneWeb (USA) Megaconstellation of microsats for internet

connectivity (2017-2019)

Airbus Defense & Space (France +

Germany)

OUTERNET-1, -2, -3 Outernet Inc (USA) Cubesat internet constellation (2017) Clyde Space (United Kingdom)

PERUSAT-1 Min Defence (Peru) High-resolution observations (2016) Airbus D&S Satellites (France)

SGDC-1 Visiona Technologia (Brazil) Governmental communications (2016) Thales Alenia Space (France)

TELKOM-3S PT Telekomunikasi

(Indonesia)

GEO Telecom (2016) Thales Alenia Space (France)

TELSTAR-12

VANTAGE

Telesat (Canada) GEO telecom (2015) Airbus D&S Satellites (France)

YAMAL-601 Gazprom Space Systems

(Russia)

GEO communications (2018) *Thales Alenia Space (France)

* Payload contractor SSL = Space Systems Loral

SSTL = Surrey Satellite Technology Ltd

© Space Information Center/Belgium – December 2015

A.3. Table of planned/expected contrats

related to civilian satellites for communications and broadcasts

The most profit-making space business concerns the satellite systems for

communications and broadcasts (see in this Directory the table reviewing all the

spacecraft in operational service and in preparatory status). This new and

original table summarizes the known/announced satellites for which a RFP is in

progress or in project. European satellite industry has to play a significantly

promising role, in spite of the high value of the euro. Space Systems/Loral as One

of the main aggressive contenders for comsat contracts was acquired by Canada’s

MDA (McDonald Dettwiler & Associates).

SATELLITE (Operator/country) Position (frequencies) Status & particular aspects (launch year) ABS-8 (Asia Broadcast Satellite/Hong

Kong)

116.1°E (C-, Ku- & Ka-

bands)

First UTS (Ultra High Throughput Satellite) for Asia, contracted

to Boeing, but crucial problem to get US funding through Ex-Im

Bank. If Ex-Im authorization is not revived by US Congress, RFP

to be reissued, with some chance for European industry (2018)

ABS-9 (Asia Broadcast Satellite/Hong

Kong)

16°W (Ku- & Ka-bands) International RFP to be issued in 2016, if the funding is acquired.

All-electric UTS (Ultra High Throughut Satellite) to cover

Europe, Africa and Americas, giving a global dimension to ABS

services for DTH platforms. (2019)

ABS-10 (Asia Broadcast Satellite/Hong

Kong)

159°E (Ku) & Ka-bands) International RFP to be issued in 2016, if the funding is acquired.

All-electric UTS (Ultra High Throughut Satellite) to cover Asia,

Oceania and Pacific region with DTH platforms. (2019)0

AFRICASAT-2A (Measat Satellite Systems/Malaysia)

5.7° E (C-, Ku & Ka-bands) RFP in progress for satellite, but contract not yet finalized. Measat looking for a partner such as Eutelsat or Arabsat…

(upgrade for Africasat-1/Measat-1 positioned at 46°East,

replacement of Africasat-2/Measat-2 positioned at 5.7°East)

ALCOMSAT-1 (ASAL/Algeria) 24.5°E? (C- & Ku-band –

Northern beams)

Indigenous development, with technical assistance of CASC, of a

SmallGEO-type comsat since September 2013. Launch contract

with CGWIC/China Great Wall Industry Corp (2018).

AL YAH-3/YAHSAT-3 (Yahsat/United

Arab Emirates)

20°W (Ka-band) First private comsat operator in the Middle East interested by the

market of Latin America for broadband connections. Contracts

with Orbital Sciences (Geostar-3) et Arianespace. (2016)

AMAZONAS-5 (Hispasat/Spain) 61° W (Ku- & Ka-band) Replacement Amazonas-4B after cancellation of contract with

Page 57: WALLONIE ESPACE INFOS...WALLONIE ESPACE INFOS n 86 mai - juin 2016 WEI n 86 2016-03 - 3 OUFTI-1 n‘a apparemment pu résister aux rigueurs de l‘environnement spatial. Victime d‘une

WALLONIE ESPACE INFOS n°86 mai - juin 2016

WEI n°86 2016-03 - 57

Orbital Sciences. SSL as prime contractor. To be launched by

Arianespace or SpaceX? (2017)

AMOS-6 (Spacecom/Israel) 4°W (Ku- & Ka-bands) After international RFP, Israel Aerospace Industries (IAI)

selected as prime contractor, with Canadian MDA as payload

contractor. Heavy satellite with hybrid propulsion, to be launched

by Falcon 9 FT. To replace Amos-2 and to add Ka-band capacity

(to be used by Eutelsat following contract with Facebook for

efficient internet coverage of Africa) to the ‘hot bird’ position of

Spacecom. (2016).

AMOS-7 & -8 (Spacecom/Israel) 17°W and ? (Ku- & Ka-

bands)

Powerful satellite(s) to cover Latin America. Specifications under

study for international RFP. To be contracted in 2016. (2018-2019)

AMOS-E (IAI/Israel) TBD (Ku or Ka-band) Compact “all-electric” comsat to be proposed by IAI to emerging

markets or new operators. (2018?)

ANGOSAT-1 (Ministry

Telecoms/Angola)

24.5°E (C- & Ku-band –

Southern beams)

In-orbit delivery contract with Russian RKK Energia and

Rosoboronexport. Negotiations finalized in May 2011. Total cost

of the full system: around 245 million euros. To be launched by

Angara 5 (2017 or 2018, with a full coverage of Eastern and

Southern Africa).

ANIARA NEXSTAR-1 & -2 ? (Aniara

Communications/India)

50°E, 98°E or 160° E (Ku-

band)

Private operator in India with small GEO satellites. Contract to

Dauria Aerospace for two 16-Ku band spacecraft to cover Middle

East and Africa. Launcher not yet selected, but possibility of dual

launch with Indian GSLV MkII (2018)

ANIK G-2 (Telesat/Canada) 107.3° E (Ku- & Ka-bands?) Multipurpose broadcasting & communications satellite. Contract

planned in 2016. (2017)

AONESAT-1 (AOneSat

Communications/Switzerland + India)

47.5° W (C-, Ku, Ka-

bands ?)

New operator based in Switzerland. Company created by Indian

family Pavuluri (Hyderabad) with views for global broadband

business. First medium-size Ekspress-1000N type comsat,with payload of Thales Alenia Space, contracted through MOU with

ISS Reshetnev in order to cover Latin America. Launcher not yet

selected. (2018?)

APSTAR-5C or TELSTAR-18

VANTAGE (APT Satellite

Holdings/Hong Kong)

138°E (C- & Ku-bands) HTS comsat to be jointly used by Telesat Canada and by APT

Satellite. Contract with SSL for SSL 1300 spacecraft. Launcher

not yet selected (2018)

APSTAR-6C (APT Satellite

Holdings/Hong Kong)

TBD (C-band, Ku-band, Ka-

band

DFH-4 communications and broadcasting satellite: contract with

CGWIC. To be launched by Long March 3B (2018)

APSTAR-9/MYSAT-1 (APT Satellite

Holdings/Hong Kong)

142°E (Ku-band, Ka-band

?)

Plan to expand coverage and services. Geosynchronous position

preserved by using Chinasat-5A. Contract with CGWIC (China

Great Wall Industry Corp) for in-orbit delivery of high-power

DFH-4 type comsat (launched on 17 October 2015)

APSTAR-10 (APT Satellite

Holdings/Hong Kong)

TBD (Ku-band, Ka-band?) In-orbit delivery contract with CGWIC, including financing

services, for high-power DFH-4 type comsat (2017)

ARABSAT-6A & -6E?

(Arabsat/Saudia Arabia)

26°E, 34°E ? (Ku- & Ka-

bands)

Sixth generation of Arabsat spacecraft: contract with Lockheed

Martin. To be launched by Falcon Heavy (2017).

ARMSAT-1 (Armcosmos, Armenia) 71.4°E (Ku-band) National comsat, for coverage of Eastern Europe and Central Asia, to be developed with the assistance of Roscosmos or

CGWIC? (2018?)

ARSAT-1/-2/-3 (ArSat/Argentina) 71,8° W, 81° West (Ku-

band)

Part of SSGAT (Sistema Satelital Geoestacionario Argentino de

Telecomunicaciones). Invap SA as prime contractor, with Thales

Alenia Space selected for the payload after an international RFP.

Launches with Arianespace. (2014, 2015, 2018)

AZERSPACE-2/INTELSAT-38

(Azercosmos/Azerbaidjan, Intelsat)

45°E (Ku- & Ka-bands) Comsat developed with Intelsat as partner to share

geosynchronous position and frequencies. Coverage of Europe,

Middle East, Africa, Central and South Asia, To be used jointly

with Azerspace-1 which is in GEO since February 2013. Satellite

contract to SSL. To be launched by Ariane 5. (late 2017)

BANGABANDHU-1 (Bangladesh

Telecommunications Regulatory

Commission/Bangladesh)

119.1° (C- and Ku-band) Powerful comsat with up to to 40 transponders. Orbital slot

acquired from Intersputnik (Russia). Technology transfer with

SPARRSO (Space Research & Remote Sensing Organization).

Page 58: WALLONIE ESPACE INFOS...WALLONIE ESPACE INFOS n 86 mai - juin 2016 WEI n 86 2016-03 - 3 OUFTI-1 n‘a apparemment pu résister aux rigueurs de l‘environnement spatial. Victime d‘une

WALLONIE ESPACE INFOS n°86 mai - juin 2016

WEI n°86 2016-03 - 58

Plan for in-orbit delivery contract and turnkey system: Thales

Alenia Space with Arianespace. (2017)

BELINTERSAT-1 (Belintersat/Belarus) 51.5° E (14 transponders in

C-band, 26 transponders in

Ku-band)

After international RFP launched in 2010, CGWIC (China Great

Wall Industry Corp) selected for in-orbit delivery contract –

DFH-4 type comsat for services in Central Asia, Africa and

Europe - Financial support of Chinese Ex-Im (2015) – Launched

by Chinese Long March 3B (2016)

BELINTERSAT-2 (Belintersat/Belarus) Tbd (transponders in C-

Ku- and Ka bands?)

Belintersat looking for an international partner to go ahead with

the 2nd comsat (2019?)

BITSAT (Dunvegan Space

systems/USA)

LEO system (S-band

frequencies)

Constellation of up to 24 low-cost Triple Cubesats for “cloud

computing” services around the globe (first satellites to be

launched in late 2016)

BRISAT-1 (PT BRI/Bank Rakvat Indonesia)

150.5° E (C- & Ku-band) SSL (ex-Space Systems Loral) as contractor for the medium-size comsat to connect the 11,000 bank branches of Babk Rakvat

Indonesia across the Indonesian Archipelago. Launch contract

with Arianespace (2016)

BSAT-4A (Broacasting Satellite

Corp/Japan)

110°E (Ku-band) Broadcasting satellite contracted with SSL. Launcher still to be

selected. (2017)

BULGARIASAT-1 (Bumilsatcom

/Bulgaria)

TBD (Ku-band) High-power broadcasting saltellite to cover the Balkans. After

international RFP, SSL (ex-Space Systems/Loral) with SSL 1300

spacecraft, selected as prime contractor. SpaceX Falcon 9 FT as

launch vehicle. (2016)

CHINASAT-9A/SINOSAT-4 (China

Satcom/China)

92.2°E (Ku-band) High-power DFH-4 comsat of 5.1 t to be launched by Long

March 3B (2016)

CHINASAT-15/(China Satcom/China) 51.5°E (C-, Ku- & Ka-

bands)

High-power DFH-4 comsat of 5.4 t to be launched by Long

March 3B (2016)

CHINASAT-16 (CASC-China Satcom

/China)

TBD (Ka-band) HTS (High Throughput Satellite), based upon DFH-4 platform,

with multi-spot beam payload to cover China. (2017)

CHINASAT-18 (CASC-China Satcom

/China)

TBD (Ka-band) HTS (High Throughput Satellite), based up on DFH-4 bus, with

multi-spot beam payload to cover China. (2018)

CHINASAT-M (China Satcom/China) 125°E (C- & Ku-bands) 5.4-t DFH-4 comsat to be launched by Long March 3B (2016?)

CONGOSAT-01 (Renatelsat/Congo) TBD (C- & Ku-bands) Announcement of a contract for in-orbit delivery with China Telecom and CGWIC (China Great Wall Industry Corp). No

recent info about development status (2017 or 2018?)

DIRECTV-15/SKY MEXICO-1

(DirecTV/USA)

102.75°W (Ku- & Ka-

bands)

6.3-t broadcasting satellite, with powerful Eurostar-3000

platform, to cover North America with high-power beams.

Airbus D&S Satellites selected as prime contractor – Launched by

Ariane 5. (May 2015)

DIRECTV SKY BRASIL-1 or

INTELSAT-32e (DirecTV-Sky

Brasil/USA-Brasil)

43°W (Ku- & Ka-bands) Powerful DTH satellite to cover Brasil and Latin America. Airbus

D&S Satellites selected as builder with a Eurostar 3000 platform.

To be launched by Ariane 5-ECA (2016)

DPRK COMSAT-1? (KCST-

NADA/North Korea)

TBD (C-band & ?) Indigenous development of a geosynchronous satellite in the

Space Plan 2012-2017 of DPRK, but no recent info. To be

launched by a national Unha rocket. Possible cooperation with

China ? (2018 ?)

ECHOSTAR-18 (Dish Network Corp-

Echostar/USA)

110°W (Ku-band) Direct broadcasting satellite for the Dish Network Corp, in

replacement of Echostar-10. Space Systems/Loral as prime

contractor. Launcher not yet selected (TBD)

ECHOSTAR-19/JUPITER-2 (Hughes Network Systems/USA)

109°W (Ka-band) SSL (Space Systems Loral) as prime contractor for interactive broadband LS-1300 satellite with high-power beams to cover

North America. Atlas 5 selected as launch vehicle (2016)

ECHOSTAR-21/TERRESTAR-2

SOLARIS MOBILE (Echostar/USA)

10° E (S-band) Purchase of Solaris Mobile Ltd (Ireland), with S-band payload of

Eutelsat W2A/10A in order to develop S-band multimedia

applications in Europe. Use of Terrestar-2 satellite, with 6.9 t

launch mass and large dish antenna, contracted with SSL (Space

Systems Loral). To be launched by Proton. (2016)

ECHOSTAR-23 (Dish Network Corp-

Echostar/USA)

121°W? (Ku-band) Purchase of cancelled CMBStar-1: SSL (Space Systems Loral) as

prime contractor with LS-1300 spacecraft. Launcher not yet

selected. (2016 ?)

Page 59: WALLONIE ESPACE INFOS...WALLONIE ESPACE INFOS n 86 mai - juin 2016 WEI n 86 2016-03 - 3 OUFTI-1 n‘a apparemment pu résister aux rigueurs de l‘environnement spatial. Victime d‘une

WALLONIE ESPACE INFOS n°86 mai - juin 2016

WEI n°86 2016-03 - 59

ECHOSTAR-105/SES-11

(Echostar/USA & SES/Luxembourg)

105°W (C- & Ku-bands) Joint Echostar-SES communications satellite to cover North

America, Mexico et the Carribean. Eurostar-3000 spacecraft of

Airbus Defence & Space. To be launched by Falcon 9 FT. (2016)

EGYPT NAVISAT-12A (Defence

Ministry of Egypt?)

35.5°E? (L-, C-, X- & Ka-

bands)

National comsat system for dual-use governmental services.

International RFP in progress for contract in 2016. (2019)

EIGHTYLEO (eightyLEO/Germany) LEO constellation (S-band?) Private project for a constellation with relay microsats in low-

orbit for personal communications. (TBD)

EKSPRESS AM-7 (RSCC) 40° E (L-, C- & Ku-bands) 5.7 t satellite contract with Airbus D&S: Eurostar 3000 bus with

16 kW payload. Launched by Proton. (2015)

EKSPRESS AM-8 (RSCC) 14°W (C- & Ku-bands) AM-8 to be built by ISS Reshetnev for the platform and Thales

Alenia Space for the payload. Launched in GEO by Proton-

Breeze DM-03. (2015)

EKSPRESS AM-9? (RSCC) 36° E? (C-, Ku- & Ka-

bands?)

RFP in progress for a possible contract in 2016. (2018)

EKSPRESS AMU-1 /EUTELSAT-36C (RSCC/Eutelsat)

36° E (70 repeaters in Ku- & Ka-bands)

Airbus D&S selected with Eurostar-3000 spacecraft. Capacity to be jointly operated by RSCC and Eutelsat. Launched by Proton-

Breeze M. (2015)

EKSPRESS AMU-2 (RSCC) 103° E (80 repeaters in C-

& Ku-bands)

International RFP in progress for selection in 2016. Pressure of

Roscosmos to get the contract for a Russian enterprise of space

systems. (2018)

ENERGIA-100 (Energia-

Telecom/Russia)

TBD (Ka-band) Small HTS (High Throughput Satellite) developed by RKK

Energia for broadband connections in Russia. In partnership with

Rostelecom. To be launched by Angara 5 with AngoSat-1 (2017

or 2018)

ES’HAIL-2 (Es’hailSat, ictQatar/Qatar) 26°E (Ku- & Ka-bands),

close to Badr position of the

Arabsat system

Partnership with Arabsat for the joint use of the capacity. After

international RFP, Mitsubishi Electric selected as prime

contractor.To be launched by Falcon 9 FT (2017)

EUTELSAT-9B + EDRS-A (Eutelsat +

Airbus D&S Services)

9°E (Ku-bands + optical

relay for data intersatellite

links)

Airbus D&S as prime contractor. Hosted payload for EDRS

(European Data Relay Satellite) – with laser beams - contracted to

Airbus D&S Services following PPP with ESA. Launched by

Proton. (January 2016)

EUTELSAT-7C (Eutelsat) 7°E (Ku-band) High-power “all-electric” comsat to be co-positioned with

Eutelsat-7A to cover Europe and Africa. Contract with SSL for

the satellite. Launch vehicle yet to be selected (2018)

EUTELSAT-65 WestA (Eutelsat +

Anatel/Brazil)

65°W (C-, Ku- & Ka-bands,

with spotbeams)

Eutelsat offer selected by Anatel for the use of Brazilian position

to cover Latin America. Contract with SSL (ex-Space

System/Loral). Availability of services for the Olympic Games of

Rio. To be launched by Ariane 5. (2016).

EUTELSAT-172B (Eutelsat) 172°E (C- & Ku-bands, with

spotbeams)

Innovative HTS (High Throughput Satellite) to cover Asia-Pacific

for broadband links and mobile connectivity. With the partnership

of Panasonic Avionics Corp. All-electric Eurostar 3000EOR

platform developed by Airbus Defence & Space. Ariane 5 as

launcher. (2017)

EUTELSAT BB FOR AFRICA

(Eutelsat)

4°W ? (Ka-band with

spotbeams)

Innovative « all-electric » HTS based on Spacebus Neo (1st

contract), developed by Thales Alenia Space. For the

development of Internet services in Africa, for Facebook, in addition to Ka-band capacity leased on AMOS-6. (2019)

EUTELSAT QUANTUM (Eutelsat) TBD (Ku-band) Intelligent communications satellite for multipurpose services.

Spacecraft developed through PPP between Eutelsat and ESA.

Airbus Defence & Space as prime contractor, with SSTL (Surrey

Satellite Technology Ltd) for the GMP-T platform. Launch

contract with SpaceX: still to be confirmed (2019)

GOVSAT/SES-16

(LuxGovsat/Luxembourg)

21.5°E (X- & Ka- bands) Establishment of public-private enterprise LuxGovSat

(Luxembourg gov + SES). Satellite contracted to Orbital ATK.

Designed to receive additional payload during orbital lifetime? To

be launched by Falcon 9 FT from SpaceX commercial center at

Boca Chica, Texas (2018).

GSAT-6/6A (ISRO/India) TBD (C- & S-bands) 2.1-t comsat based on the I-2K platform, deploying a large dish

for mobile services and governmental communications. Launched

Page 60: WALLONIE ESPACE INFOS...WALLONIE ESPACE INFOS n 86 mai - juin 2016 WEI n 86 2016-03 - 3 OUFTI-1 n‘a apparemment pu résister aux rigueurs de l‘environnement spatial. Victime d‘une

WALLONIE ESPACE INFOS n°86 mai - juin 2016

WEI n°86 2016-03 - 60

by GSLV MkII. (2015 with success/2017)

GSAT-7A (ISRO/India) 74°E (UHF, S-, C- & Ku

bands)

2.6-t comsat based on the I-2K platform, identical to GSAT-7 in

GEO since August 2013 after successful Ariane 5 launch.(2017)

GSAT-9 (ISRO/India) 48°E (Ku-band) 2.2-t comsat using the I-2K platform with high-power

transponders. To be launched by GSLV MkII (2017)

GSAT-11 (ISRO/India) TBD (Ku- & Ka-bands) Advanced 4-t comsat based on the I-4K platform. To be launched

by the heavy GSLV MkIII or by a non-Indian rocket (2016)

GSAT-15 (ISRO/India) 93.5°E (Ku-band, L-band

GAGAN payload)

3.1-t comsat based on the I-3K bus. Successfully launched by

Arianespace (November 2015)

GSAT-17 (ISRO/India) 93.5°E (C-, Ku & S-bands) 3.5-t I-3K spacecraft decided in 2015. To be launched by Ariane

5-ECA (2017)

GSAT-18 (ISRO/India) 74° E (C- & Ku-bands) 3.5-t I-3K spacecraft decided in 2015. To be launched by Ariane

5-ECA (2016)

GSAT-19E (ISRO/India) TBD (C-, Ka & S-bands) Powerful I-6K spacecraft currently in development. To be

launched by the first GSLV MkIII Demonstration (2016 or 2017)

GSAT-20 (ISRO/India) TBD (C-, Ku- & Ka-bands?) Powerful I-6K spacecraft to be launched by 2nd GSLV MkIII

Demonstration (2018)

HEINRICH HERTZ/H2SAT (DLR + OHB + ESA? )

TBD (Ka-band) OHB as prime contractor with SmallGEO/Luxor bus. Broadband services with advanced Ka-band payload for dual use. Launcher

not yet selected. (2018)

HELLASSAT-3/EUROPASAT

(Arabsat/Greece + Saudi Arabia &

Inmarsat/UK)

39°E (Ku- & Ka-bands, S-

band)

Powerful broadcasting satellite contracted by Arabsat to Thales

Alenia Space. Addtional S-band hosted payload for Inmarsat to

cover Europe with MSS broadcasts. To be launched by Falcon

Heavy. (2017)

HELLASSAT-4

/SAUDIGEOSAT-1 (Arabsat/Greece +

Saudi Arabia)

39°E? (Ku- & Ka-bands) Joint venture between Hellasat/Arabsat and KACST (King Abdul-

Aziz City for Science & Technology). Powerful 6-t spacecraft for

broadcasts, carrying many innovations, contracted with Lockheed

Martin. To be launched by Ariane 5. (2018)

HISPASAT AG1/36W-1 (ESA +

Hispasat /Spain)

36° W (Ku- & Ka--bands) Luxor/SmallGEO bus (ARTES 11 programme) with payload

developed by TESAT and Thales Alenia Space. Contract signed

with OHB System. PPP between ESA and Hispasat for the

payload. To be launched by Ariane 5. (2016)

HISPASAT-1F/ 30W-6 (Hispasat/Spain) 30°W (Ku-& Ka-bands) High-capacity communications satellite for broadband connections. SSL selected as prime contractor. To be launched by

Proton or Falcon 9. (2017)

HYLAS-3/EDRS-C (Avanti

Communications, United Kingdom +

ESA)

22.5°E (Ka-band) Small GEO platform of OHB carrying EDRS-C of Airbus D&S

Services/TESAT + Avanti payload for broadband Ka

communications through PPP agreement with ESA. Launch

contract with Arianespace (2017)

HYLAS-4 (Avanti Communications,

United Kingdom)

0°E (Ka-band) Broadband comsat, with 64 Ka-band transponders, based upon

Geostar-3 bus. Contracts with Orbital ATK for satellite and

Arianespace for launch. (2017)

HORIZONS-3E (Sky Perfect JSAT +

Intelsat = Horizons-3 Satellite

LLC/Japan-USA)

169°E (C- & Ku-bands) Continuation of Intelsat-Jsat partnership. HTS (High Troughput

Satellite) with advanced digital payload based Intelsat Epic NG

platform for Asia-Pacfic region. To be jointly operated by Sky

Perfect JSAT for own purposes and by Intelsat Horizons Satellite

within the global system of new generation Epic platforms.

Satellite and launch contracts not yet announced. (2018)

INMARSAT 5/GLOBAL EXPRESS (Inmarsat/United Kingdom)

Atlantic, Pacific & Indian Oceans (89 Ka-band

transponders on each

satellite)

Contract for up to 4 powerful spacecraft for mobile broadband services: Boeing Satellite Systems as prime contractor with BSS-

702HP bus. Proton-Breeze M launch contract with ILS. Falcon

Heavy for 4th satellite (2013, 2015, 2017)

INMARSAT 6 (Inmarsat/United

Kingdom)

TBD (L-band & Ka-band) Two all-electric Eurostar 3000EOR satellites, contract with

Airbus D&S. Launcher not yet selected (2020, 2021)

INTELSAT-30 DLA-1 & -31 DLA-2

(Intelsat/Luxembourg – DirecTV Latin

America)

95°W (C- & mostly Ku-

bands)

Co-located high-power LS-1300 satellites of SSL (ex-Space

Systems/Loral), for DTH broadcasts in Latin America (DLA:

DTH Latin America). Ariane 5 launch for Intelsat-30 DLA-1 ,

Proton-Breeze M launch for Intelsat-31 DLA-2 (2015)

INTELSAT-32E/SKY BRASIL-1 TBD (Ku-band) Powerful DTH satellite to cover Brasil and Latin America. Airbus

Page 61: WALLONIE ESPACE INFOS...WALLONIE ESPACE INFOS n 86 mai - juin 2016 WEI n 86 2016-03 - 3 OUFTI-1 n‘a apparemment pu résister aux rigueurs de l‘environnement spatial. Victime d‘une

WALLONIE ESPACE INFOS n°86 mai - juin 2016

WEI n°86 2016-03 - 61

(Intelsat/Luxembourg – DirecTV Latin

America

D&S Satellites selected as builder with a Eurostar 3000 platform.

To be launched by Ariane 5 (2016)

INTELSAT-34/HISPASAT 55W-1

(Intelsat/Luxembourg)

55.5° E/Atlantic Ocean (C-

and Ku-bands)

Replacement of Intelsat 27 lost at launch with Zenit 3SL, on 31

January 2013, of the medium-power 6.2-t HS702 satellite

developed by Boeing Satellite Systems. Specific coverage of

Latin America. Replacement contract in 2013 with 3.3-t comsat of

SSL (ex-Space Systems/Loral). Launched by Ariane 5. (2015)

INTELSAT-36 MULTICHOICE

(Intelsat/Luxembourg – Multichoice

/South Africa)

68.5°E (C- & Ku-bands,

mainly for DTH broadcasts)

Powerful satellite to be co-located with Intelsat-20 for pan-

african coverage. SSL (Space systems/Loral) selected as prime

contractor. To be launched by Ariane 5. (2016)

INTELSAT EPIC-1/-29E & -2/-

33E/NEXT GENERATION (Intelsat/Luxembourg)

29°E, 33°E (C- and Ku-

bands with broadband spotbeams/high throughput

technology)

Versatile high-power satellites, using an innovative heavy

platform, for mobile broadband applications: after international RFP, contracts in 2012 and in 2013 to Boeing Satellite Systems.

Launches with Ariane 5. (January 2016 & 2017)

INTELSAT EPIC-3/-35E/NEXT

GENERATION (Intelsat/Luxembourg)

35°E (C- and Ku-bands with

broadband spotbeams/high

throughput technology)

Versatile high-power satellites, using an innovative heavy

platform, for mobile broadband applications: Boeing Satellite

Systems selected as prime contractor. Launcher not yet selected.

(2017)

INTELSAT-38/AZERSPACE-2

Intelsat, Azercosmos/Azerbaidjan)

45°E (Ku- & Ka-bands) Comsat developed with Azercosmos as partner for joint use of

geosynchronous position and frequencies. Coverage of Europe,

Middle East, Africa, Central and South Asia. LS-1300 comsat

contracted in 2015 with SSL To be launched by Ariane 5. (2017)

INTELSAT-39

IRANSAT-1, -2 & -3 (SRI-Space

Research Institute & ISA/Iranian Space

Agency/Iran)

24.19 °E, 34°E (Ku-bands) Civilian project of small geosynchronous satellites to carry 2 Ku-

band transponders for digital broadcasts. Indigenous development

in progress with North Korea? (2020?)

IRIDIUM NEXT

(Iridium Communications/USA)

LEO constellation (L- band,

with interlinks)

Thales Alenia Space (with Orbital Sciences as US partner)

selected as prime contractor for the space segment (72 satellites in

orbit + 9 ground spare satellites). Launch services with nine Falcon 9 FT rockets of SpaceX - 10 satellites on each launcher -

from Vandenberg AFB and Dnepr from Yazny. Contract with

Canadian Aireon LLC for hosted payload to collect ADS-B

signals for aeronautical traffic monitoring. Up to 58 satellites

equipped to collect AIS (Automated Identification System)

signals for maritime traffic surveillance. (2016-2018/progressive

replacement of the existing and operational 66-satellite

constellation)

IRIDIUM PRIME

(Iridium Communications/USA)

LEO constellation (L-band,

with interlinks)

Expansion of Iridium Prime to offer LEO missions with hosted

payload for innovative research and applications. Iridium Next

satellites, based upon EliteBus platform and made by Thales

Alenia Space in Orbital Sciences facility, proposed to welcome 265-kg instrumentation for up to 17 Mbps of data. An average of

2 to 6 satellites launching per year. Use of Iridium Next ground

infrastructure (after 2018?).

JCSAT-14 (Sky Perfect JSAT/Japan) 154°E (C- & Ku-bands) Replacement of JCSAT-2A with SSL (ex-Space Systems/Loral)

as prime contractor. LS-1300 satellite to be launched by Falcon 9

v1.2 (2016)

JCSAT-15 (Sky Perfect JSAT/Japan) 110°E (Ku-band) Replacement of JCSat-110. Contract to SSL (Space systems

Loral) for high-power LS-1300 broadcasting satellite. To be

launched by Ariane 5. (2016)

JCSAT-16 (Sky Perfect JSAT/Japan) 0°E (C- & Ku-bands) First of five comsats to be ordered until end of the decade.

Contract to SSL for LS-1300 comsat, to be launched by Falcon 9

FT. (2016)

JCSAT-17 Sky Perfect JSAT/Japan) TBD (S-, C- & Ku-bands) Contract with Lockheed Martin for modernized A2100 comsat.

Launcher not yet selected. (2019)

JUPITER-2/ECHOSTAR-19 (Hughes

Network Systems/USA)

109.1° W, close to Jupiter-1

(Ka-band)

SSL (ex-Space Systems Loral) as prime contractor for interactive

broadband satellite with powerful 6.6-t spacecraft to cover North America with broadband spotbeams to meet HughesNet Gen4

high-speed internet services. Atlas 5 selected as launch vehicle

Page 62: WALLONIE ESPACE INFOS...WALLONIE ESPACE INFOS n 86 mai - juin 2016 WEI n 86 2016-03 - 3 OUFTI-1 n‘a apparemment pu résister aux rigueurs de l‘environnement spatial. Victime d‘une

WALLONIE ESPACE INFOS n°86 mai - juin 2016

WEI n°86 2016-03 - 62

(2016)

KACIFIC-1a & -1b (Kacific Broadband

Satellite/Singapore)

From 130 to 170°E (Ka-

band)

System starting operations with a hosted Ka-band multibeam

payload to enhance broadband connections in the Pacific.

Contracts not yet finalized. (2018?)

KOREASAT-5A (KT Corp/South

Korea)

113°E (Ku-band) Upgraded Spacebus 4000B2 spacecraft of 3.5 t contracted to

Thales Alenia Space. To be launched by Falcon v.1.2.(2017)

KOREASAT-7 (KT Corp/South Korea) 116°E (Ku- & Ka-bands) Upgraded Spacebus 4000B2 spacecraft of 3.5 t contracted to

Thales Alenia Space. To be launched by Ariane 5.(2016)

KYPROSAT ? (Kypros Satellites

/Kyprus)

TBD (Ku-, Ka-bands) Partnership with SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd) as an

offer for new operators.

LAOSAT-1 (Min.

Telecommunications/Laos)

128.5° E (C- & Ku- bands) In-orbit delivery contract with CGWIC (China Great Wall

Industry Corp), in order to cover South East Asia, from Pakistan

to Papua New Guinea. Satellite made by CAST (Chinese

Academy of Space Technology) for launch with Long March 3B/G2 launch. (November 2015)

LEOSAT CONSTELLATION (Leosat

Inc/USA)

SSO at 1,800 km (Ka-band) Constellation of 80-100 microsats for secured links between

enterprises around the globe. Feasility study made by Thales

Alenia Space (to be operational in 2019?)

LYBID-1/UKRCOMSAT-1 (NSAU-

UkrCosmos/Ukraine)

48° E (Ku-band & Ka-band) High-power satellite (transponders of 120 W) built by MDA

(McDonald Dettwiler & Associates – ex-SPAR Aerospace) as

prime contractor with ISS Reshetnev platform (Ekspress 1000H).

Canadian funding of the system. Development delayed by

financial problems in Ukraine. Launch with “made in Ukraine”

Zenit 3LB? (postponed to 2017?)

MEASAT-2a (Measat Satellite

Systems/Malaysia)

148°E (C-, Ku- and Ka-

bands?)

Negotiations in progress for a partnership with high-power

comsat operator, to cover South East Asia and Pacific. Satellite

and launcher ontracts expected in 2016. (2018)

MEXSAT-1/CENTENARIO &

-2/MORELOS-3 (SCT-Secretaria de

Communicaciones y Transportes/Mexico)

116.8°W (L- & Ku-bands) Governmental contract with Boeing Satellite Systems, including 2

Boeing 702HP Geomobile satellites equipped with 22-m L-band

antenna. Mexsat-1 lost with Proton-Breeze M failure in May 2014. Mexsat-2 launched by Atlas 5 (October 2015)

MYANMAR-SAT? (M-Tel/Myanmar or

Birmania)

TBD (C- & Ku-band) Negotiations with satellite operators - especially Intersputnik - for

the use of orbital slot and frequencies. Singtel and CGWIC well

positioned for development contract? (2018?)

NBN CO-1A/SKY MUSTER & -1B

(NBN/Australia)

140°E & 154° E (Ka-band) High-power satellite system for NBN (National Broadband

Network), covering Oceania and surroundings. Space

Systems/Loral as prime contractor for 6.4-t SSL-1300 spacecraft.

Launch contract with Arianespace (Ariane 5). (September 2015,

2016)

NBN CO-1C (NBN/Australia) TBD (Ka-band) Need for a third broadband comsat. RFP to be decided for

contract in 2016 ? (2018?)

NEOSAT/EUTELSAT (ESA +

Eutelsat/Europe)

TBD (Ku- & Ka-bands) New-generation platform for geo comsats. Technologies

developed for Spacebus neo and for Eurostar neo. (2019)

NICASAT-1 (TBD/Nicaragua) TBD (Ku-band) Communication & broadcasting satellite for Latin America.

Based on DHF-4 bus, to be developed and delivered in orbit by

CGWIC (2018?)

NIGCOMSAT-2 (Nigcomsat/Nigeria)

19° E (L-, C- , Ku- and Ka-bands)

Contract with CAST through CGWIC to upgrade the capacity of Nigcomsat-1R and to achieve a global system. Coverage of

Africa, Middle East, China and Central Asia (2018 ?)

NIGCOMSAT-3

(Nigcomsat/Nigeria)

22° W (L-, C- , Ku- and Ka-

bands)

Contract with CAST through CGWIC to upgrade the capacity of

Nigcomsat-1R and to achieve a global system. Coverage of

Africa, the Americas (2018 ?)

NYBBSAT-1/SILKWAVE-1 (New

York Broadband LLC/USA + CMMB

Vision/Hong Kong)

105°E (L-band) High-power L-band satellite, based upon 702MP platform, to

support mobile services in China, then in Asia. Purchase of

Asiastar satellite at 105°E to start services during 2015. Contract

with Boeing for first satellite. Launcher not yet selected. (2018)

NYBBSAT-2 & -3 (CMMB

Vision/Hong Kong)

TBD (L-band) High-power L-band satellites to be based on “made in China”

DFH-4 Contracts with CGWIC? (2017-2018)

ONE WEB (One Web + Virgin Galactic Up to 648 operational Project to produce up to 900 microsats of 150 kg for global

Page 63: WALLONIE ESPACE INFOS...WALLONIE ESPACE INFOS n 86 mai - juin 2016 WEI n 86 2016-03 - 3 OUFTI-1 n‘a apparemment pu résister aux rigueurs de l‘environnement spatial. Victime d‘une

WALLONIE ESPACE INFOS n°86 mai - juin 2016

WEI n°86 2016-03 - 63

+ Qualcomm + Airbus D&S) satellites in 1,200 km orbits

(Ku-band)

internet connections at low cost. Technical and financial

partnership with Airbus Defense & Space. Automated production

of small satellites, at the rate of 3-4 units per day… $ 0.5 billion

already financed. Still looking for investors and bank loans. To be

launched by Soyuz from Guyana and from Russia, by

LauncherOne of Virgin Galactic. (full deployment for 2019, with

first launches in 2018)

O3b/up to 20 (O3b Networks/Jersey +

SES/

Luxembourg

Equatorial MEO

constellation (Ka-band)

Broadband system for 3G cellular networks and WiMAX towers.

Development in progress with the strong support of SES for

funding resources and control facilities. Contract with Thales

Alenia Space for EliteBus spacecraft, with an initial order of 12 satellites in construction, with 12 launched by Soyuz from French

Guyana. First 4 satellites launched in June 2013, but affected by

power problems. Soyuz launches in July and December 2014.

Further 8 satellites contracted in December 2015. (2018)

QAEM (Defense Ministry/Iran) TBD (C- & Ku-bands) National project of comsat for governmental services in Iran, with

C-band and Ku-band transponders. To be indigenously developed

and launched (2020 ?)

PALAPA-E1 (PT Indosat Tbk

/Indonesia)

150.5° E? (Ku-band) High-power communications satellite contracted in May 2013 to

Orbital Sciences, in order to replace Palapa-C2. Indosat looking

for exploitation with an international partner. Preceded since June

2012 by PSN-V, the Chinasat-5B, in inclined orbit, sold by China

Satcom (no launch announced). See BRIsat.

PSN-6 (PT Pasifik Satelit

Nusantara/Indonesia)

146°E (C- & Ku-bands) Medium-size 5-t comsat contracted to SSL. To be launched by

SpaceX Falcon 9 FT.(2017).

SAARC-SAT (ISRO/India) TBD (Ku-band) Medium-size 2-t satellite, based upon I-2K platform, for communications and meteorology. To be developed by ISRO and

Indian industry for SAARC/South Asian Association for Regional

Cooperation. To be launched by GSLV MkII. (2017?)

SATMEX-9/EUTELSAT 117 WestB

(Eutelsat Americas/Mexico)

116.8°W (C- & Ku-band) Regional operator acquired by Eutelsat. Contract with Boeing

Satellite Systems for an all-electric medium-size comsat. To be

launched by Falcon 9 FT of SpaceX (2016)

SES-9 (SES/Luxembourg) 108.2 E (Ku-band) High-power SES-9 satellite of 5.3 t (BSS-702 HP), contracted

with Boeing Satellite Systems, in order to cover Asia-Pacific

regions. Also available for mobile links in Indian Ocean. Falcon 9

FT launch contract with SpaceX. (March 2016)

SES-10 (SES/Luxembourg) 67° W for Latin America

(Ku- & Ka-band)

High-power SES-10 to cover Andean countries for DTH and

broadband applications, within the Simon Bolivar satellite

network. Contracts with Airbus D&S for powerful Eurostar-3000

and with SpaceX for Falcon 9 FT launch (2016 )

SES-11/ECHOSTAR-105 (SES/Luxembourg)

105°W (Ku- & Ka-bands) High-power satellite for broadband connections to extend strategic partnership with EchoStar to cover North America.

Contracts with Airbus D&S. To be launched by Falcon v.1.2.

(2016)

SES-12 (SES/Luxembourg) 95°E (Ku- & Ka-bands) 5.3-t DTH (Direct To Home) and HTS (High Throughput

Satellite) comsat to cover Asia-Pacific. Airbus Defence & Space

as prime contractor with all-electric Eurostar 3000EOR platform.

To be launched by Ariane 5 (2017)

SES-14 (SES/Luxembourg) 47.5-48° W (C- & Ku-

bands)

All-electric “intelligent” comsat of 4.2 t, based on the E3000EOR

of Airbus Defence & Space, with DTH (Direct To Home) and

HTS (High Throughput Satellite). Capacity for mobile, maritime

and aeronautical services. Launch with Falcon 9 FT from SpaceX

commercial center at Boca Chica, Texas (2017)

SES-15 (SES/Luxembourg) 129°W (L-, Ku- & Ka-

bands)

All-electric comsat using BSS 702SP of Boeing Satellite Systems.

Capable to offer entertainment and Wifi services onboard aircraft in flight over the America’s. With hosted payload for WAAS

navsat purposes. To be launched by Ariane 5. (2017)

SES-17 (SES/Luxembourg) TBD (Ku- & Ka-band) High-power satellite for broadcasts and broadband links.

Evaluation of proposals in progress (2018)

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WALLONIE ESPACE INFOS n°86 mai - juin 2016

WEI n°86 2016-03 - 64

SGDC-1/BRSAT-1 (AEB + Visiona

Technologia Espacial/Brazil)

68°W & ? (X- & Ka-bands

+ meteo payload for SGDC-

3?)

Satélite Geoestacionário de Defesa e Comunicações Estratégicas

(SGDC) or Multi-purpose satellites to be used for governmental

communications, broadband links, air traffic management. Joint

venture Embraer+Telebras, with VisionaTechnologia Espacial

company, to manufacture the satellites with foreign support.

Possibility to include a meteorological payload on the 2nd

spacecraft After international RFP, selection of Thales Alenia

Space and Arianespace respectively for SGDC-1 satellite

(Spacebus-4000C4 bus) and launch (2017-2020?)

SICRAL-2/SYRACUSE-3C (Italian

MOD-ASI + DGA-CNES/Italy + France)

37°East (UHF and SHF

bands)

Italian-French military comsat to upgrade the Sicral and Syracuse

3 systems. Thales Alenia Space Italia (with Telespazio) selected as prime contractor. Launched by Ariane 5. (April 2015)

SPACEX CONSTELLATION (SpaceX

+/ Google?)

Up to 4,000 cheap microsats

in various orbital planes at

625 km? (S- & Ku-bands)

Private project of megaconstellations for global internet

connectivity. Still to be approved by FCC. Specific factory with

automated production of satellites, located at Seattle, Washington.

No recent info about development. (first demonstrators to be

launched in 2016; full deployment in 2019-2020?)

STAR ONE-C5 (Star One/Brazil) 68° W (C- & Ku-bands) Civilian comsat to cover Latin America. RFP for selection of

contractor in 2016 (2018?)

STAR ONE-C6 (Star One/Brazil) 84°W (Ku-band) Civilian comsat for Latin America. RFP for selection of

contractor in 2016? (2019?)

STAR ONE-D1 (Star One/Brazil) 85° W (C-, Ku- & Ka-band) Civilian comsat to support the Olympic Games of Rio for

broadcasts and broadband services in Latin America. SSL (ex-

Space Systems Loral) as contractor with SSL-1300 comsat. To be

launched by Ariane 5 (2016)

SUPREMESAT-2 (Supremesat/Sri

Lanka)

50°E? (Ku-bands) Contracts with CGWIC (China Great Wall Industry Corp) for in-

orbit delivery of DFH-4 type comsat and with China Satellite Communications Corp. Supremesat-1 launched in November

2012 with leased capacity of Chinasat-12 (2015). To be launched

by Long March 3B. (2018)

TELESAT LEO HTS/‘KA-BAND‘

CONSTELLATION (Telesat/Canada)

LEO (Ka-band) Project to deploy a constellation of Ka-band small satellites for

broadband services. First two satellites as demonstrators,

contracted with SSL and with SSTLseparetely. Launcher not yet

selected.. (2018?)

TELKOM-3S (PT Telekomunicasi

Indonesia)

118°E (C- & Ku-bands) 3.5 t Spacebus 4000B2 spacecraft contract with Thales Alenia

Space to cover Indonesia and South-East Asia. Arianespace as

launch provider (2016)

TELKOM-4 (PT Telekomunicasi

Indonesia)

108°W (C-band) Contracted to SSL for high-power SSL-1300 comsat, to replace

Telkom-1. Launch vehicle not yet selected. (2018)

TELSTAR-12V/VANTAGE

(Telesat/Canada)

15°W (Ku-band) High-power broadcasting satellite with beams on Europe, Larin

America, Middle East, Africa, in order to replace Telstar-12.

Spotbeams for maritime mobile services. Airbus D&S selected as contractor. To be launched by Japanese H-2A (November 2015)

TELSTAR-18V/VANTAGE or

APSTAR-5C (Telesat/Canada + APT

Satellite Holdings/Hong Kong)

138° E (C- & Ku-bands) Replacement of Telstar 18 by a powerful HTS comsat. Contract

with SSL. To be jointly used with APT Satellite Holdings. To be

launched by Falcon Heavy? (2018).

TELSTAR-19V/VANTAGE

(Telesat/Canada)

63°W (Ku- & Ka-bands,

with spotbeams)

New generation comsat with versatile HTS (High Throughpout

Satellite) payload. To be co-located with Telestar 14R for the

coverage of the Americas. Contract with SSL for SSL-1300

comsat. To be launched by Falcon Heavy? (2018)

THAICOM-6/AFRICOM-1

(Thaicom/Thailand)

78.5° E (C- & Ku-bands) Medium-size comsat approved by government. Orbital Sciences

as prime contractor. C-band coverage of Africa. Launched in

January 2014 by Space X Falcon v1.1 and co-located with

Thaicom-5.

THAICOM-8

(Thaicom/Thailand)

78.5°E (Ku- & Ka-band) High-power broadcasting satellite to be co-located with Thaicom-

5 and -6. Contracts to Orbital Sciences for satellite, to SpaceX for

Falcon 9 FT launch (2016)

THAICOM-9? (Thaicom/Thailand)

50.5°E (Ku-band) HTS satellite for expansion of the Thaicom system to the Middle East, Europe and Africa, as replacement of IPStar? Possibility of

Page 65: WALLONIE ESPACE INFOS...WALLONIE ESPACE INFOS n 86 mai - juin 2016 WEI n 86 2016-03 - 3 OUFTI-1 n‘a apparemment pu résister aux rigueurs de l‘environnement spatial. Victime d‘une

WALLONIE ESPACE INFOS n°86 mai - juin 2016

WEI n°86 2016-03 - 65

acquiring a 2nd hand comsat already in orbit to keep the orbital

slot. (2018?)

THAICOM-IPSTAR-2?

(Thaicom/Thailand)

119.5°E (Ku- & Ka-bands) High-power broadband satellite to be acquired through

partnership with another operator. Enhancement of IPSTAR-1

capacity in South-East Asia and Oceania. Contracts not

confirmed to SSL for satellite, to SpaceX for launch (2018)

THAI-ICT SAT

(ICT Ministry/Thailand)

TBD (Ku- & Ka-band?) Governmental broadband satellite currently in preparation. RFP in

preparation. (2018)

THOR-7 (Telenor Satellite

Broadcasting/Norway)

1° W (Ku- & Ka-bands Contracts to SSL (ex-Space Systems Loral) for high-power SSL-

1300 satellite and Arianespace for Ariane 5 launch. Successfully

launched on 26 April 2015, in order to enhance Telenor Satellite

Broadcasting fleet and to offer mobile services. (2015)

THURAYA-4/Thuraya/United Arab Emirates) ?

TBD (L- & S-bands) RFP not yet finalized, in order to achieve a global coverage for personal communications. Go-ahead decision related to financial

results. (2019?)

TKSAT-2/TUPAC KATARI

SATELLITE-2 (ABE or Agencia

Bolivia Espacial/Bolivia)

87.2° W? (C-, Ku- and Ka-

bands)

Project of second comsat for Bolivia, after the successful

operations with TKSat-1, developed by CGWIC (China Great

Wall Industry Corp) and launched in December 2013. Delayed

decision for contract (2018?)

TURKMENALEM 520E

/MONACOSAT

(Turkmenian Space

Agency?/Turkmenistan + Space

Systems International/Monaco)

52° East (Ku-band) After international RFP, Thales Alenia Space selected as prime

contractor with Spacebus-4000C2 spacecraft. Launched by Falcon

9 v.1.1 (instead of Long March 3C). Lease of a GEO position

owned by Monaco through Space Systems International.

Monacosat-1 capacity marketed by SES. (April 2015)

TÜRKSAT-5A/-5B

(Türksat/Turkey)

31°E & 42°E (C- & Ku-

bands)

International RFP in preparation for medium-size comsats to be

ordered in 2016. Development in Turkey with TAI through

technology transfer. (2018-2019)

TÜRKSAT-6A (Türksat/Turkey) 42°E (Ku-band) First medium-size comsat to be developed in Turkey by TAI with

foreign assistance. (2020?)

TÜRKSAT-7A (Türksat/Turkey) TBD (Ku- & Ka-bands) Comsat to be made in Turkey by TAI. (2022?)

VIASAT-2 (Viasat/USA) 111.1°W (Ka-band) 6.7-t powerful HTS (High Throughput Satellite) for broadband services in North America and for air & maritime links over the

Atlantic Ocean. Contract with Boeing Satellite Systems for BSS-

702HP spacecraft. To be launched by Ariane 5. (2016)

VIASAT-3 AMERICAS, ASIA, EMEA

(Viasat/USA)

TBD (Ka-band) Global HTS (High Throughput Satellite) with 3-geosynchronous

satellite system for transmissions of up to 1 Terabits per second,

in order to compete with LEO constellations.. Contract with

Boeing Satellite Systems for 6.4-t BSS-702HP spacecraft. To be

launched by Ariane 5 or Falcon Heavy. (2019-2011?)

VINASAT-3 & -4 (VNPT/Vietnam) 21.5° E? (X- and Ka-bands) Preparation of international RFP for contract in 2016? Possible

partnership with another operator in Asia-Pacific. (2018?)

YAMAL-601 (Gazprom Space

Systems/Russia

49°E (C-, Ku- and Ka-

bands)

Replacement of Yamal-202. After international RFP, Thales

Alenia Space selected in 2013 for the contract. Finally, under the

pressure of the Russian government, ISS Reshetnev as prime

contractor, with Thales Alenia Space as payload contractor. Proton as launch vehicle (2018)

YAHSAT-3/AL YAH-3 (Yal Yah

Satellite Communications

Company/UAE)

20°W (Ka-band) Ka-band HTS (High Thoughput Satellite) for translantic

connections, with coverage of Latin America (especially Brazil)

and Africa. Selection of Orbital ATK for 4.7-t Geostar-3

spacecraft. To be launched by Ariane 5 (2017)

© Space Information Center/Belgium – February 2016

In italics: project in study phase or with unclear status

Lecture – Dossiers/Livres concernant l’odyssée de l’espace

Page 66: WALLONIE ESPACE INFOS...WALLONIE ESPACE INFOS n 86 mai - juin 2016 WEI n 86 2016-03 - 3 OUFTI-1 n‘a apparemment pu résister aux rigueurs de l‘environnement spatial. Victime d‘une

WALLONIE ESPACE INFOS n°86 mai - juin 2016

WEI n°86 2016-03 - 66

Cette rubrique fait le relevé, avec un bref descriptif, de dossiers et livres qui sont parus

durant les six derniers mois pour présenter l’intérêt et l’impact des activités spatiales ?

notamment en Europe.

Comment on fait pipi dans l’espace ? par Pierre-François Mouriaux, avec préface de

l’astronaute Jean-François Clervoy, aux éditions Fleurus, mars 2016, 48 pages.

Ce que vous auriez voulu et n’auriez pas osé poser comme questions sur la vie quotidienne

des hommes et femmes dans l’espace, sur les détails et dessous de leur vie, apprentissage,

défis à relever... Vous trouverez les réponses dans ce livret cartonné, fort attrayant et bien

intéressant, qu’on doit à Pierre-François Mouriaux, rédacteur Espace de l’hebdomadaire

aérospatial Air & Cosmos. Il vient de paraître aux Ediitons Fleurus dans une collection

« Petites et grandes questions » destinées aux très jeunes (dès le fondamental). Son auteur es

Editions Fleurus viennent d’éditer un ouvrage cartonné de 50 pages.

Pierre-François Mouriaux, fan et connaisseur de l’odyssée spatiale - il est le rédacteur Espace

de l’hebdomadaire Air & Cosmos -, réussit le pari de nous rendre familier dans un langage

aisé et précis ce que chacun souhaite connaître sur les multiples aspects, même les plus

insolites, du quotidien dans le monde « extra-terrestre ». Il décrit les risques à surmonter, prix

à payer, épreuves à passer… Ce guide qui est illustré avec des dessins très explicites peut être

un cadeau pour l’élève qui a bien travaillé. En tout cas, il est à recommander dans les

bibliothèques communales et scolaires.

Apollo – les missions lunaires habitées, par Pierre-Emmanuel Paulis, avec préface de

l’astronaute Claudie Haigneré, chez Ed2A (Editions Auteurs d’Aujourd’hui), avril 2016, 114

pages, avec une superbe iconographie.

Il s’agit d’un superbe album « au cœur des archives de la conquête spatiale », fruit des

contacts d’un passionné de l’aventure de l’espace : Pierre-Emmanuel Paulis, enseignant à

l’Euro Space Center de Transinne-Libin, a peu à peu « conquis » l’amitié des femmes et

hommes qui ont vécu et travaillé autour de la Terre. Il a rencontré, au prix d’efforts patients,

ces astronautes qui sont allés découvrir la Lune entre 1968 et 1972. Il y a déjà un demi-siècle,

ces courageux pionniers faisaient triompher le programme Apollo d’exploration lunaire, lors

d’un duel épique, qui a marqué les « golden sixties », entre l’Union Soviétique (Moscou) et

les Etats-Unis (Washington).

L’originalité de ce document d’histoire contemporaine est émaillé de souvenirs de l’auteur sur

ses rencontres avec ces hommes de l’espace qui avaient assurément de l’étoffe de héros. Sous

un jour original, Pierre-Emmanuel Paulis fait redécouvrir, tant par l’anecdote que par l’image

(plus de 100 photos, dont quelques-unes avec des autographes personnalisés), l’effort

américain dans cette épopée qui a permis à douze hommes de laisser à la surface lunaire leurs

empreintes pour les siècles à venir!

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