volume n° 2

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La Tourelle/Turret(T) 2008/no 2 1 ADSUM -INTRODUCTION- Mot du Président 2 Mot du rédacteur en chef 3 Mot du cmdt 12 e RBC Trois-Rivières 4 Mot du SMR 12 e RBC Trois-Rivières 5 -40 ANS D’HISTOIRE- La naissance du Régiment 6-7 Les missions de 1968 à 2008 8 Les Colonels du Régiment 9 Mots des anciens cmdt et SMR 10-32 Bal régimentaire 33-34 -ÉVÉNEMENTS À SOULIGNER- Digne de mention au 12 e RBC (Valcartier) 35 Chroniques de monsieur Charles Prieur 36 Budget de l’Association du 12e RBC 37 Retour de l’esc D 38-39 Cérémonie de réintégration 40 Dévoilement du monument COUGAR 41 -NOUVELLES DES RETRAITÉS - La page des retraités 42 -NOUVELLES DES CHAPITRES- Nouvelles du chapitre de l’Ouest 43-45 Nouvelles du chapitre de l’Atlantique 46-49 Nouvelles du chapitre de Québec 50 Nouvelles du chapitre de Montréal 51 -NOUVELLES INTERNATIONALES- Jambo Effendi 52-53 Un Douzième au quartier général de l’OTAN 54-55 - IN MEMORIAM- Hommage au cpl Éric Leduc 56 Hommage au cpl David Marchand 57 Décès cette année 58 Nos camarades disparus en opérations 59 Nos commanditaires 60-64 CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’ASSOCIATION DU 12 e RÉGIMENT BLINDÉ DU CANADA 2008-2009 Président de l’Association : M. M. Grondin Vice-président (Valcartier) : M. J.S. Tremblay Vice-président (T.-R.) : M. F. Chevrette V.-P. honoraire (12 th CAR) : M. V. Dowie Directeur placement : M. E. Landry Directeur bien-être : M. J.R. Boisclair Membre : M. G. Bériau Membre : M. J. Roy Membre : M. J.R.D. Cossette Membre : M. J.R.S. Raymond Membre : M. P.L. Nicolas Nommés par l’Association Trésorier : M. Y. Roberge Secrétaire : M. D. Nault Conseiller juridique : M. J.D. Nolan Peintre régimentaire : M. R. Gauthier Portraitiste : M. J.-P. Vallée Présidents des chapitres de l’Association Atlantique : M. A. Dugas Valcartier : M. J.S. Tremblay Trois-Rivières : M. F. Chevrette Montréal : M. M. Labonté Ouest : M. J.L. Frappier Québec : M. F. Asselin L’équipe de rédaction Rédacteur en chef : Maj B. Gagnon Rédacteur : Slt B. Saint Amour Collateur : Cpl S. Raymond Mise en page/photographe : Cpl S. Raymond Révision de textes/corrections : Mme S. Rioux Deus nobiscum quis contra

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Page 1: Volume n° 2

La Tourelle/Turret(T) 2008/no 2

1

ADSUM

-INTRODUCTION-

Mot du Président 2 Mot du rédacteur en chef 3 Mot du cmdt 12e RBC Trois-Rivières 4 Mot du SMR 12e RBC Trois-Rivières 5

-40 ANS D’HISTOIRE-

La naissance du Régiment 6-7 Les missions de 1968 à 2008 8 Les Colonels du Régiment 9 Mots des anciens cmdt et SMR 10-32 Bal régimentaire 33-34

-ÉVÉNEMENTS À SOULIGNER-

Digne de mention au 12e RBC (Valcartier) 35 Chroniques de monsieur Charles Prieur 36 Budget de l’Association du 12e RBC 37 Retour de l’esc D 38-39 Cérémonie de réintégration 40 Dévoilement du monument COUGAR 41

-NOUVELLES DES RETRAITÉS -

La page des retraités 42

-NOUVELLES DES CHAPITRES-

Nouvelles du chapitre de l’Ouest 43-45 Nouvelles du chapitre de l’Atlantique 46-49 Nouvelles du chapitre de Québec 50 Nouvelles du chapitre de Montréal 51

-NOUVELLES INTERNATIONALES-

Jambo Effendi 52-53 Un Douzième au quartier général de l’OTAN 54-55 -IN MEMORIAM- Hommage au cpl Éric Leduc 56 Hommage au cpl David Marchand 57 Décès cette année 58 Nos camarades disparus en opérations 59 Nos commanditaires 60-64

CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’ASSOCIATION DU

12e RÉGIMENT BLINDÉ DU CANADA 2008-2009

Président de l’Association : M. M. Grondin Vice-président (Valcartier) : M. J.S. Tremblay Vice-président (T.-R.) : M. F. Chevrette V.-P. honoraire (12 th CAR) : M. V. Dowie Directeur placement : M. E. Landry Directeur bien-être : M. J.R. Boisclair Membre : M. G. Bériau Membre : M. J. Roy Membre : M. J.R.D. Cossette Membre : M. J.R.S. Raymond Membre : M. P.L. Nicolas

Nommés par l’Association Trésorier : M. Y. Roberge Secrétaire : M. D. Nault Conseiller juridique : M. J.D. Nolan Peintre régimentaire : M. R. Gauthier Portraitiste : M. J.-P. Vallée

Présidents des chapitres de l’Association Atlantique : M. A. Dugas Valcartier : M. J.S. Tremblay Trois-Rivières : M. F. Chevrette Montréal : M. M. Labonté Ouest : M. J.L. Frappier Québec : M. F. Asselin

L’équipe de rédaction

Rédacteur en chef : Maj B. Gagnon Rédacteur : Slt B. Saint Amour Collateur : Cpl S. Raymond Mise en page/photographe : Cpl S. Raymond Révision de textes/corrections : Mme S. Rioux

Deus nobiscum quis contra

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MOT DU PRÉSIDENT

Chers membres, L’année 2008 se termine sur une note d’encouragement dynamique. En effet, au cours de ces nombreux mois, toute l’équipe du conseil d’administration de votre Association a travaillé très fort afin de recentrer et de mettre à niveau la structure organisationnelle, administrative et financière tant de l’Association que de la Fiducie du 12e Régiment blindé du Canada. Le bilan est plus que positif car nous avons ramené et réactualisé ce qui fait la quintessence même de l’existence des deux organismes depuis ses tous débuts. Je suis très fier des résultats obtenus et je profite de l’occasion pour remercier tous les membres du CA et en particulier, monsieur Yvon Roberge pour son magnifique travail. En regard à l’incertitude des marchés financiers mondiaux, nous croyons que les valeurs de notre organisation sont bonnes même si elles subissent une forte pression du marché boursier. L’un des objectifs du conseil d’administration au cours de la prochaine année est d’ac-croître le nombre de membres en règle de l’Association, soit comme membre à vie, ou membre annuel. En effet, nous sommes en pleine période de recrutement de nouveaux membres et votre collaboration est précieuse et fort recherchée. Un bref rappel - Lors de la fondation de l’Association du 12e Régiment blindé du Canada en 1974, ses objectifs étaient, entre autres, la protection de son patrimoine militaire et régimentaire, la promotion des us et coutumes, sans oublier tous ses militaires qui ont servi ou qui servent encore au sein du 12th CAR, du 12e RBC (Trois-Rivières) et du 12e RBC (Valcartier). Au cours des dernières décennies, nombreux sont ceux qui ont pris leur retraite et qui se sont installés dans différentes municipalités du pays. La distance et le retour à la vie civile ont fait en sorte que bon nombre de nos anciens(nes) collègues n’ont plus de lien «actif» avec leur Association. Il en est de même pour ceux et celles qui sont mutés à l’extérieur des Régiments à travers le pays. Les membres en règle peuvent donc se réunir et fra-terniser au sein des Chapitres de l’Atlantique, Québec, Trois-Rivières, Montréal et de l’Ouest. Pour joindre les rangs de l’Association, il vous suffit de compléter et de faire parvenir le formulaire disponible sur le site Internet du 12e RBC (http://www.12rbc.ca/application.htm). Je profite également de l’occasion pour remercier les membres du Musée militaire du 12e Régiment blindé du Canada qui, par leur implication, soutiennent efficacement son fonctionnement. Ces bénévoles, femmes et hommes, donnent généreu-sement du temps selon leur disponibilité et leur goût. Ils méritent nos félicitations pour le magnifique succès de l’exposi-tion estivale 2008 portant sur «Les 40 ans de missions du 12e RBC» et qui a été saluée par les visiteurs ravis et conquis par la qualité des nombreux kiosques. Nous leur témoignons aussi notre grande confiance pour la promotion, l’avance-ment et le développement du musée. Le climat de Noël, l’approche des fêtes et l’entrée dans une nouvelle année nous donneront l’occasion de nous refaire une autre philosophie de la vie quotidienne. L’année 2009 verra aussi le déploiement du 5e GBMC et du 12e RBC en théâ-tre opérationnel en Afghanistan. À l’aube de cette année nouvelle, au nom de tous les membres du conseil d’administra-tion et en mon nom personnel, je vous transmets nos meilleurs vœux de Paix, de Prospérité, de Bonheur et de Santé et surtout qu’elle favorise le rapprochement et la découverte de valeurs humaines qui nous donneront le goût d’un «mieux-vivre». ADSUM.

Col Michel Grondin, OMM, CD

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MOT DU RÉDACTEUR EN CHEF

Bonjour à tous, Encore une fois, il me fait plaisir de vous présenter une nouvelle édition de La Tou-relle. Afin de commémorer le 40e Anniversaire du 12e RBC de Valcartier, nous nous sommes permis quelques petites modifications à cette édition afin de souligner cet évènement spécial. En effet, vous constaterez que certains changements ont été effectués au format de publication afin de nous laisser la chance de produire une édi-tion unique cadrant encore plus dans l’esprit des célébrations. Pour cette édition, les mots du Col du Régt, du cmdt et du SMR du 12e RBC Valcar-tier ont été déplacés afin de faciliter un concept qui fait ressortir l’histoire du Régiment à travers les paroles des anciens commandants et SMR du Régiment. Je tiens à les remercier tous pour leur participation et j’espère que vous apprécierez les textes et anecdotes que nos prédécesseurs ont bien voulu partager avec nous. De plus, à la suggestion de l’adj Charles LeBel, CD (Ret), nous avons inclus une nou-velle section dans cette édition dédiée à nos retraités. Vous verrez, il y a bel et bien une vie après l’Armée. J’espère cette rubrique vous plaira et que pour la prochaine édition, les textes seront nombreux de la part de nos retraités. En terminant, j’aimerais remercier tout particulièrement les lcol R.O. Gauthier, CD (Ret) et Richard Duquet, CD (Ret) pour avoir bien voulu partager les circonstances, faits et anecdotes datant de la mise sur pied du Régiment. Vous serez agréablement surpris. De plus, un grand merci à toute l’équipe et à ceux qui ont contribué à la rédaction d’articles.

Maj Bernard Gagnon, CD

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MOT DU COMMANDANT DU

12e RÉGIMENT BLINDÉ DU CANADA DE TROIS-RIVIÈRES

Déjà 40 mois se sont écoulés depuis ma prise de commandement et c’est toujours une fierté de commander les femmes et les hommes qui composent l’unité. Je tiens d’ailleurs à les féliciter pour leur travail exceptionnel; leur désir de se surpasser constamment me rend particulièrement fier d’eux. Permettez-moi maintenant de faire un bref survol des activités de l’unité. Sur le plan des effectifs, nous comptons présentement 192 membres et avons un quota de recrutement de 37 recrues pour 2008-2009. Nous atteindrons donc un effectif de 210 membres d’ici les fêtes. Cet été, plusieurs membres se sont qualifiés lieutenants et caporaux-chefs et seront promus d’ici la fin de l’année 2008. Ces nombreuses qualifications sont très prometteuses pour l’avenir et témoi-gnent de la santé de l’unité. Sur le plan de l’entraînement, les unités blindées du 35e Groupe-brigade du Canada (GBC), soit les 12e Régiment blindé du Canada (Trois-Rivières) et Sherbrooke Hussars, étaient jumelées pour en-traîner les groupes principaux à l’entraînement (GPE). J’ai d’ailleurs visité quelques entraînements dans la région de Farnham. Ce fut un grand plaisir de constater la grande qualité de l’entraînement et la collaboration exemplaire des deux unités. Je tiens à mentionner que c’est sous le commande-ment des capt Dufour et Martin que les troupes ont pu développer ce haut niveau de compétence. Ainsi, les troupes se présenteront à l’Ex NOBLE GUERRIER en janvier prochain au Mississipi avec beaucoup de confiance. Cette année, les quatre unités blindées de la réserve du Secteur Québec de la Force terrestre (SQFT) seront réunies afin de former un escadron de reconnaissance, sous la conduite du capt Dufour (nouveau réserviste). Présentement, 13 membres de l’unité sont à l’entraînement pour la rotation 01/09 en Afghanistan. Leur départ est prévu pour le mois de mai 2009. Je tiens à les féliciter pour leur courage et leur détermination. Dernièrement, une assemblée du conseil d’administration du Musée s’est tenue afin de faire le bilan de l’exposition estivale. Cette exposition a connu un grand succès auprès de la population. Je tiens à féliciter et à remercier l’ensemble des membres de la grande famille régimentaire qui a donné généreusement de son temps afin de rendre possible une exposition d’une telle envergure, portant sur les différentes missions auxquelles ont participé les deux Douzièmes, soit Trois-Rivières et Valcartier. Encore cette année, je dois souligner l’excellent travail du directeur général du musée, le lcol Robert Gauthier, CD (Ret), du directeur des archives et conservateur principal, M. Daniel Robert, et du secrétaire du CA et coordon-nateur permanent du musée, l’adjuc Richard Boisclair. Permettez-moi également de souligner la collaboration exceptionnelle du 12e RBC de Val-cartier et plus particulièrement celle du capt Pascal Croteau. En terminant, je veux souhaiter à chacun d’entre vous un très joyeux temps des fêtes. Je vous remercie de l’appui fidèle que vous offrez au Régi-ment. ADSUM!

Lcol François Chevrette, CD

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Des bourses d’études sont toujours octroyées à chaque année aux membres de l’Association du 12e RBC.

Voyez les détails concernant l’admissibilité et la façon de poser votre candidature sur notre site Web au www.12rbc.ca.

MOT DU SERGENT-MAJOR RÉGIMENTAIRE DU 12e RÉGIMENT BLINDÉ DU CANADA DE TROIS-RIVIÈRES

Bourses d’études de l’Association du 12e RBC

En cette édition spéciale du 40e anniversaire, la troupe du 12e RBC de Trois-Rivières tient à souhaiter à chacun d’entre vous un excellent 40e. Depuis le tout début, nous avons construit une excellente relation. Nous avons appris à communiquer et à nous apprécier tout en respectant nos différends respectifs sous d’en-richissements réciproques. Le 12e Régiment blindé du Canada de Trois-Rivières vous souhaite un excellent anniver-saire en ce 40e et vous remercie pour votre engagement constant à votre maison mère de Trois-Rivières. L’année 2009 s’avère une année très occupée. Le Régiment se déploiera au Mississippi sur l’Exercice NOBLE GUERRIER 09. Les régiments blindés du Secteur du Québec (RBSQ) se réuniront afin de supporter l’exercice en tant qu’escadron. Nous aurons l’oc-casion de mettre en pratique nos tactiques de reconnaissance blindée et d’appuyer nos confrères d’armes lors de ce déploiement. Nous avons 12 militaires du 12e RBC de Trois-Rivières qui se déploieront très prochaine-ment sur la FO 1/09 en Afghanistan. Nous leur souhaitons bonne chance et bon succès. Le musée aura encore une exposition estivale en 2009. La thématique de cette exposi-tion sera de souligner les 375 ans de la vie militaire en Mauricie dans le cadre des festivités du 375e anniversaire de la ville de Trois-Rivières. Je souhaite à tous et chacun une très bonne année 2009. ADSUM

Adjuc Richard Boisclair, MMM, CD

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Note de la rédaction: Les articles et photos non publiés dans ce numéro seront reportés à une prochaine parution ou publiés sur le site Web du 12e RBC.

LA NAISSANCE DU RÉGIMENT

NOTE DE LA RÉDACTION : Le texte qui suit nous a été envoyé par le Lcol Richard Duquet, CD (Ret) qui était le commandant du RTR à l’époque où la décision fut prise de former des unités francopho-nes au sein des FC. Rien ne fut altéré sur le format de l’écriture afin de conserver l’esprit du texte.

«Il me fait plaisir de faire suite à ta demande relative au début du 12e à Trois-Rivières APPEL DU GÉNÉRAL ALLARD Le lendemain de la cérémonie de changement de commandement entre Roger Piché et moi (ça se faisait un lundi dans le temps), Général Jean V. Allard m'a appelé à mon bureau à la Reynolds pour me féliciter et me faire connaître ses intentions. Il veut former un groupe d'unités de langue française localisées à Valcartier en plus la base d'aviation à Bagotville et un navire. le Ottawa, tous ayant le français comme langue de travail. Il m'informe qu'il aimerait que le Régiment de Trois-Rivières change son nom pour celui de 12ème Régiment Blindé du Canada -sans aucune traduction possible de ce nom en anglais- et que je devrais convoquer immédiatement le Sénat pour lui présenter cette de-mande et faire suivre une résolution à son bureau au plus tard le lundi suivant. Il nous demande, à la même occasion, de permettre à l'unité de la force régulière de Valcartier d'utiliser, notre devise, nos couleurs, nos honneurs de batailles et nos écussons de collet. Les écussons de béret seront plus tard changés et portés par les 2 unités. La réunion est tenue le jeudi de la même semaine et la résolution préparée par BGen Bill Ritchie est acheminée vers Ottawa, à temps pour permettre au Général de rencontrer le ministre Cadieux. Ajoutons pour la forme qu'en cas de refus par Trois-Rivières, l'offre serait faite à Sherbrooke. Il a été entendu, lors la conversation téléphonique, que la maison-mère serait Trois-Rivières et qu'il en informerait l'unité régulière. MARCHES RÉGIMENTAIRES Général Allard et moi nous nous rendons à Valcartier pour rencontrer le Maj Pierret, chef de la musique du R22R, avec le Lcol Ro-bert Larose pour un repas sur la base et pour discuter de marches régimentaires. Le Général propose la Balade Cheval Blanc de Claude Léveillé pour la marche régimentaire, en laissant le soin de parler de la marche lente plus tard. Rendu à la maison, étant tout à fait ignorant de cette balade, j'en parle à mon fils Michel. Aussitôt, il installe le disque sur le stéréo et le fait jouer - aucune inspira-tion sur le coup pour une possibilité d'une marche militaire.

Par lcol Richard Duquet, CD (Ret)

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Note de la rédaction: Les articles et photos non publiés dans ce numéro seront reportés à une prochaine parution ou publiés sur le site Web du 12e RBC.

LA NAISSANCE DU RÉGIMENT (suite)

Cependant, Maj Pierret rencontre beaucoup de problèmes pour convertir une balade en une marche. Lors de l'assemblée annuelle de l'association du Corps blindé du Canada, la musique du R22R est présente au mess-diner et je m'informe à l'adjudant-maître res-ponsable de la musique du statut de notre marche. Il m'informe qu'il n'y a rien à faire avec la balade. Je lui dis alors "le général veut un animal à 4 pattes et bien l'âne en a bien 4 pattes" et je propose Marianne s'en va-t-au moulin. Je n'ai informé le général seule-ment après avoir entendu la nouvelle marche harmonisée par Maj Pierret. Il l'a entendu et à son tour et l'a accepté en me disant " mon maudit Duquet". Le 12ème de Valcartier s'est occupé de trouver une marche lente. Les responsables ont rencontré Gilles Vigneault chez Félix Le-clerc, à l'Île d'Orléans, pour lui faire part de leur intérêt pour la composition de Gilles, "Quand nous mourrons de nos amours". Il faut se souvenir que cette rencontre survient peu après des événements d'octobre 1970 et Vigneault et Leclerc étaient des séparatistes convaincus. Vigneault a accepté en disant que la musique était internationale. Ces deux marches ont été interprétées pour la première fois, à Trois-Rivières, lors de la cérémonie de la présentation du Guidon, au stade de baseball devant près de 4000 personnes, par le Gouverneur-Général Roland Mitchener. J'ai eu l'honneur de commander cette parade. PREMIER COLONEL DU RÉGIMENT Bob Larose du 12ème Valcartier et moi, nous nous entendons pour demander au Général Allard d'être notre premier Colonel du Ré-giment. L'occasion s'est présentée lors d'un voyage de pêche au club La Madeleine en août 1968. Étaient aussi présents à ce voyage Jack Vining, Frank Spénard, Frank Johnson, Laurier Dubuc, Rollie Gauthier, Roger Piché, Fred Argall. Je m'organise pour aller pêcher seul avec le Général (il faut se rappeler qu'il est chef des Forces canadiennes à ce moment). Je lui demande donc d'être notre Colonel du Régiment. Il y a un peu d'hésitation parce qu'il n'avait pas encore eu cet honneur avec le R22R. Je lui dis que j'avais promis de revenir avec son consentement, sinon je me jetais à l'eau et que je ne savais pas nager .On en a bien ri et il a donné sa réponse positive un peu plus tard.»

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LES MISSIONS DE 1968 à 2008

Allemagne 1967 – 1994

Égypte

1969 – 1979

Chypre 1973 1977 1983

1990 – 1991

Cambodge 1992

ex-Yougoslavie (ONU)

1992 – 1993 1993

1993 – 1994 1995

Haïti 1997

ex-Yougoslavie (OTAN)

1996 – 1997 1999

1999 – 2000 2001 – 2002

2002 2004

Afghanistan

2004 2006

2006 – 2007 2007 – 2008

2008

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LES COLONELS DU RÉGIMENT 1968 À 2008

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Le 1er commandant de 1968 à 1969

et le 2e Colonel du Régiment de 1979 à 1987

Le major-général Robert LaRose, CD (Retraité)

Les débuts régimentaires – Quels souvenirs! Particulièrement, il n’y avait pas de vocabulaire français alors que nous avons créé notre propre petit diction-naire de poche que chaque membre était obligé de porter dans sa poche de veston. Par la suite, nous nous retrouvons à Valcartier sans locaux et un premier stage de très courte durée soit dans «le trou» qui était appelé le bridge où les communicateurs siégeaient à l’abri de possibles attaques nucléaires.

Certains de nos braves en souffraient d’être «cachés» à la journée longue. Heureusement, que la durée a été courte et que le deuxième étage était dans «la prison»… Quelle vie! Une chance que nous étions très occupés et que le temps passait vite. Le recrutement de francophones pour le Douzième a été assez difficile car beaucoup de nos braves ne voulaient pas venir au Québec et particuliè-rement à Valcartier qui n’avait pas une très bonne réputation. Quels plaisirs! Heureusement, j’étais entouré d’excellents appuis ce qui a permis au Douzième d’avoir du succès à ses débuts. Le nom du Régiment est tiré de l’histoire du 12e RBC de Trois-Rivières qui, durant la guerre, a été placé dans l’Ordre de Bataille au douzième rang : c’est-à-dire : le 12th Canadian Armoured Regiment. La traduction du 12th CAR a donc donné naissance au 12e Régiment blindé du Cana-da. En peu de temps, le Douzième a pris sa place avec le RCD, le LdSH (RC) et le 8th CH et après quelques victoires dans les sports compétitifs, le 12e a gagné ses éperons.

Le 1er sergent-major régimentaire de 1968 à 1970

L’adjudant-chef William Denommé, CD (Retraité)

MOTS DES ANCIENS CMDT ET SMR

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Le 2e commandant de 1969 à 1971

Le colonel Charles-Eugène Savard, OMM, CD (Retraité)

Bonjour à Tous, De rêve à réalité… Arrivé au 12e Régiment blindé du Canada à l’été 1968 à titre de commandant-adjoint sous les ordres de Robert LaRose, notre unique et premier commandant, j’étais plein d’espoir. Les 15 premiers mois resteront inoublia-bles pour moi et la plupart des autres «fondateurs» de cette toute nouvelle unité francophone opérant au sein d’un groupe-brigade francophone. Travaillant d’un QG situé au fond d’un abri nucléaire, anciennement appelé le «bridge», nous ne voyions le soleil qu’en fin de semaine. C’est ainsi que débuta cette grande aventure et non

moins grande réussite qu’est devenu le 12e Régiment blindé du Canada. Chaque semaine amenait son lot de nouveaux officiers, sous-officiers supérieurs et soldats provenant des autres régiments blindés, et petit-à-petit des recrues fraîchement sorties de l’École de l’Arme blindée et mêmes quelques ex-fantassins. Lentement mais sûrement arrivèrent nos premiers véhicules de transport et de reconnaissance. Personnellement, j’ai dû traduire ou adapter en français québécois, au moins, cinq ou six manuels d’opérations de base et de notices techniques. Ces traductions ou adaptations étaient faites à partir de documents de langue anglaise et avec l’aide de plusieurs documents français, belges ou suisses. Quelque 15 mois après ces humbles débuts et peu après la naissance de notre troisième enfant, Isabel, je succédai à Robert LaRose. En octobre 1970, peu après nos premières manœuvres au niveau d’escadrons, furent déclarées les «mesures de guerre»; épisode qui devait nous valider, peut-être prématurément, afin d’être prêts pour le service. Déployé vers Montréal au sein du 5e Groupement de Combat, le Régiment, augmenté du 5e Escadron de Génie de Campagne et de quatre com-pagnies de fantassins (anglophones), reçut la tâche de protéger les installations d’Hydro-Québec d’un bout à l’autre du Québec et de sécuriser les résidences de quelques 15 à 20 personnalités publiques. En janvier 1971, de retour à Valcartier, les «12e» s’étaient fait connaître et respecter. Peu importe les motifs réels ou appréhendés des autorités gouvernementales, que je partage toujours d’ailleurs, nous y avons mis tout notre cœur et avons très bien accompli la tâche. Nous avons été fidè-les à notre devise en étant présents à l’appel.

Adsum!

Le 2e sergent-major régimentaire de 1970 à 1972

L’adjudant-chef Len Murray, CD (Retraité) (Décédé en 1981)

MOTS DES ANCIENS CMDT ET SMR (suite)

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Le 3e commandant de 1971 à 1973

Le lieutenant-colonel Bill Campbell, CD (Retraité) (Décédé en 2006)

Le 3e sergent-major régimentaire de 1972 à 1974

L’adjudant-chef Peter Caissie, MMM, CD (Retraité)

MOTS DES ANCIENS CMDT ET SMR (suite)

Page 13: Volume n° 2

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Note de la rédaction: Pour des fins de mise en page, nous nous réservons le droit de modifier certains passages des articles sans toutefois porter atteinte à leurs contenus. Merci de votre compréhension.

Le 4e commandant de 1973 à 1975

et le 4e Colonel du Régiment de 1996 à 2003

Le lieutenant-général James Gervais, CMM, CD (Retraité)

Le 4e sergent-major régimentaire de 1974 à 1977

Le major Ed Grenon, CD (Retraité)

MOTS DES ANCIENS CMDT ET SMR (suite)

Page 14: Volume n° 2

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14

Le 5e commandant de 1975 à 1977

Le brigadier-général Albert Geddry, CD (Retraité)

À l’été 1975, j’avais le grand privilège d’accéder au commandement de mon régiment… le rêve de tout jeune officier dès les débuts de sa carrière. Je me rappelle de cette belle journée ensoleillée comme si c’était hier de même que ma fierté intense et de la responsabilité sur les épaules que m’incombait cette position. Les souvenirs mémorables de mon commandement se situent surtout autour du rendement supérieur des mem-bres du Régiment et tout particulièrement du dévouement des sous-officiers. Sans doute que les officiers tra-vaillent très fort, mais ce sont toujours les sous-officiers qui s’occupent de faire bien paraître le Régiment et son corps d’officiers – je crois que, depuis toujours, ce sont les sous-officiers de toutes les armées, depuis l’antiquité

à nos jours, qui ont joué et continuent aujourd’hui à jouer ce rôle. Cela dit, le souvenir de l’enthousiasme de mes jeunes officiers demeure près de mon cœur. Les Lemay, Quenneville, Maisonneuve, Smith, Robil-lard, Charron et bien d’autres encore sont des noms qui me restent à l’esprit. Comme commandant, j’ai eu à couvrir leurs traces à quelques occa-sions car les autorités de la Base Valcartier ne voyaient pas nécessairement leurs actions comme des plus acceptables. Pour moi, c’en était tout autrement et je devais, parfois, me retenir de les passer au «cash» comme on disait. Un commandant doit toujours se rappeler de ses propres folies de jeunesse. Dans le concret, qu’avons-nous accompli durant ces deux années? À part les manœuvres et les périodes de formation en garnison, le Régiment a été déployé comme force de sécurité pendant les Jeux Olympiques de 1976, soit à Montréal et en région, et à Chypre avec les Nations Unies au printemps de 1977. Ce dernier déploiement a été le premier en dehors du pays pour le Régiment dans son entier depuis la Deuxième Guerre mondiale. Durant ces déploiements, nos conjointes se regroupèrent sous l’égide des Mariannes, ce qui a beaucoup aidé à maintenir le moral du-rant l’absence des membres du Régiment. C’est à Chypre, à l’été de 1977, que j’ai passé le commandement à Paul Addy, avec la musique de passation fournie par les cornemuses du Royal Irish Rangers sur la piste de l’aéroport de Nicosie. En passant, avez-vous déjà marché au pas cadencé à la musique de «Marianne s’en va-t–au moulin» jouée par une quinzaine de cornemuses? Faut le faire! Je suis certain que mon adjuc, Ed Grenon, s’en rappelle lui aussi comme si c’était hier. En un mot, ce fut une période de ma carrière qui me fut des plus agréable et malheureusement bien trop courte.

Le 5e sergent-major régimentaire de 1977 à 1980

L’adjudant-chef Pierre Lussier, MMM, CD (Retraité)

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Le 6e commandant de 1977 à 1979

et le 5e Colonel du Régiment et actuel depuis 2003

Le lieutenant-général Paul Addy, CMM, CD

Lorsque j’ai eu le privilège de prendre le commandement du Régiment, il était à Chypre organisé comme un bataillon d’infanterie légère avec la Batterie X du 5e RALC sous commandement. Le Régiment y avait déjà servi trois mois. Albert Geddry, mon prédécesseur, avait organisé un changement de commandement monté et à pied sur le terrain d’atterrissage de l’aéroport international de Nicosie, qui était non opérationnel et surtout dans la zone tampon. C’était du jamais vu à Chypre et les invités internationaux présents étaient éblouis par la cérémonie qui a servi à concrétiser là le panache et la réputation du Régiment comme unité professionnelle.

La routine de patrouilles et de postes d’observation était bien établie, et peu d’incidents de marques restent gravés dans mon esprit sauf l’incident des boues septiques. La ville de Nicosie avait un système d’égouts, mais la confrontation avait résulté dans le blocage de celu i-ci à la hauteur de la zone tampon. Les excréments du côté grecque ne pouvaient s’évacuer et ceux-ci devaient donc être transportés par camions à un site qui se trouvait près des lignes de confrontations. Avec le temps, le site était devenu un lac qui grandissait et s’étendait vers les lignes turques. Les odeurs étant devenues insoutenables, les Turques avaient menacé de détruire les camions de pompage des boues par tir de chars. Refus des Grecques. Confrontation. Déploiement du Régiment et de nos canons 106 mm sans recul. La situation aurait pu devenir très «emmerdeuse» si les Grecques n’avaient pas accepté de vider leurs boues ailleurs. La réalité est souvent plus surprenante que la fiction. Avec le soutien aux Olympiques de 1976 suivi du déploiement à Chypre, le Régiment n’avait pas vraiment eu le temps de mousser ses expertises de reconnaissance au degré voulu. Je voulais donc initier, pendant que nous étions à Chypre, le recyclage nécessaire avec un rallye de compé-tences blindé de reconnaissance (eg. navigation, communications, identification, observation, entretien, et autres). Bonne nouvelle, le rallye fut bien réussi. Moins bonne nouvelle, c’est la Batterie X qui a gagné parce qu’elle s’était très bien préparée. Leçon d’humilité pour certains! Les compétences ne doivent jamais être laissées pour acquis. Le rodage et le recyclage sont essentiels. De retour au Canada, ce fut une année et demie de reconstitution et d’instruction intenses. L’équipe bien rodée de Chypre avait largement disparu avec les mutations. Nombreux au Régiment n’avaient pas fait d’exercice de reconnaissance depuis deux ans à cause de Chypre et des Olympi-ques. Certains officiers allaient être promus capitaines sans jamais avoir commandé des troupes en mode reconnaissance! Cours de métier et d’avancement, incluant pour nos recrues, donnés au Régiment. Exercices divers, jeux divers incluant l’incident de la poule du Colonel Sanders pour le 2 RCR, campagnes de tir, rodage des troupes et escadrons comme éléments de reconnaissance. Le tout a culminé au printemps 1979 par un exercice s’étalant sur une distance de 60 km dans la Beauce en appui au cours de capitaine de bataille de Gagetown et impliquant tout le Ré-giment. Une belle réussite qui a confirmé la compétence du Régiment. En préparation à cet exercice, le Régiment avait fait une pratique des 20 tracés que les jeunes capitaines auraient à subir. Une pause étant de rigueur avant l’arrivée de ces candidats, j’avais autorisé une permission pour tous en ville à Sainte-Marie de Beauce pour la soirée après le souper pris et l’entretien complété. Notre camp de base étant déserté, le commandant-adjoint, les commandants d’escadrons et moi-même avons décidé d’aller voir comment nos “boys” s’amusaient. Nous avons rapidement été attirés par le bruit émanant d’un club, où notre entrée fut gratuite étant donné le nombre de 12e présents! Quelle fut notre surprise de constater une strip-teaseuse en tenue de combat blindé qui faisait son “show”! Évidemment l’un de nos vaillants 12e était en caleçon quelque part. Tous s’étaient bien amusés.

Le 6e sergent-major régimentaire de 1980 à 1982

Le capitaine Larry Perron, CD (Retraité)

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Le 7e commandant de 1979 à 1981

Le lieutenant-colonel Guy Reny, CD (Retraité)

Bonjour à tous les membres et amis du Régiment, Après la prise de mon commandement en 1979, le 12e RBC passe d’un régiment de reconnaissance à un régiment de chars de combat. Il se compose donc de trois escadrons COUGAR, d’un de reconnaissance sur Lynx M -114 et d’un escadron CS. Après plus de vingt ans de service, nos FERRET sont retirés et le 12e RBC est appelé à se recycler sur le tir de canon 76mm, la conduite et les tactiques de chars . Les COUGAR seront identifiés à des chars d’entraînement. Le recyclage de la plupart du personnel au COUGAR n’est pas une mince affaire, surtout dans un contexte où le régiment n’a que 49% de son effectif de sous-officiers. Un an plus tard après le comité de promotions et en mutant du personnel de l’extérieur (avec ou sans promotions), nous étions à 95% de l’effectif. Même si les premiers COUGAR n’arrivent qu’au début 1980, l’esca-dron B terminera son entraînement pour participer à l’exercice de brigade à l’automne à Gagetown. Au retour, l’escadron A est reformé, se recycle, s’équipe et participera à l’Exercice RENDEZ-VOUS 81 avec le Régiment. Les premiers obus de 76

seront tirés à Valcartier sur le nouveau champ de tir statique et sur le parcours de combat en mai 1980. À la fin de 1980, les travaux du bâtiment annexé au 310, pour loger le nouveau champ de tir réduit, seront complétés. L’inauguration aura lieu lors de l’anniversaire du Régiment, au même moment où nous dédierons un CENTURION soulignant ainsi la présence des unités blindées à Valcartier. Pendant cette période très chargée, le 12e RBC participe, néanmoins, à plusieurs exercices. Pour n’en citer que quelques-uns. Une troupe reconnaissance de l’escadron D se joint à l’Armée britannique en manœuvres à Suffield en Alberta. Les postes de commandement et plusieurs personnes-clés participent à deux exercices de postes de commandement de la 1ère Division. Le Régiment fournira le groupe ennemi et la cellule de contrôle d’exercice de la brigade sur deux Exer-cices NEZ-ROUGE. En janvier 1981, le Régiment envoie l’escadron B à Fort Knox au Kentucky sur un programme d’échange Canada/É.-U. Le mois suivant, l’escadron D participera à l’Exercice SOVEREIGN VIKING; une première pour FMC qui essaye de démontrer la possibilité de combattre sur véhicule dans le Grand Nord. L’escadron sera déployé sur Elsmere Island avec tout son personnel et véhicules pour deux mois. Il aura un camp de base sur un site de forage abandon-né, avec facilités cuisine, douche, dortoir, et un garage qui servira aux deux hélicoptères qui les accompagneront. Comme préparation, j’avais demandé à l’officier d’entretien de recouvrir l’un des véhicules de «stirofoam soufflé» afin de voir jusqu'à quel point nous pouvions augmenter la température intérieure du véhicule par temps froid. L’expérience s’est avérée concluante en ce que la température intérieure des véhicules a été considérablement augmentée ce qui a permis au per-sonnel de travailler au chaud. Lors du déploiement, quelle ne fut pas la surprise du commandant de l’Armée lorsqu’il a vu parader tous les véhicules recouverts d’un «stirofoam» blanc. Les chenillés resteront en marche durant la durée du séjour, lors d’un bris de moteur, un trou sera creusé dans la neige/glace et le véhi-cule y sera poussé pour être recouvert d’une toile, une chaufferette puissante permettra aux mécaniciens de changer les pièces endommagées. À deux reprises, en un an, le 12e RBC se déploie à Gagetown lors des manœuvres de la brigade et de la 1ère Division canadienne. Le Régiment aura l’honneur de recevoir à deux occasions le Gouverneur-Général du Canada, Son Excellence Ed Schreyer, en octobre 1979, où il visitera la garnison Valcartier et en 1980, lors de la concentration de la brigade à Gagetown, le Régiment le recevra à un dîner régimentaire au bivouac avec les dignitaires de l’Association du Corps blindé en réunion à la BFC Gagetown. L’escadron CS se surpassera en organisant un superbe dîner régimentaire sous la tente, son Excellence aura le droit de sabrer le champagne comme la tradition le veut au Régiment. Le 12e RBC et son Régiment français jumelé se rencontrent à deux reprises. En octobre 1979, une trentaine de membres du 12e RBC visitent le 12e Régiment des Chasseurs à Sedan, en France, pour deux semaines. En avril 1980, une quarantaine des Chasseurs nous retournent le compliment pour une visite de 10 jours. Leur visite sera très chargée car ils visiteront Gagetown et Trois-Rivières, sans parler des visites de toutes les unités de la brigade. Ils retourneront avec une tête d’orignal en nous laissant la tête de sanglier. La tête d’orignal devait avoir facilement 48 pouces de large où elle se rendra à Lahr sur Hercule pour être ensuite livrée par camion à Sedan. Pour conclure, le 5e GBC, à l’époque, et le club Centaure de Québec s’associent pour mettre sur pied le premier marathon de Québec. Le 12e RBC sera appelé à organiser et à conduire cette compétition sportive dont l’envergure ne fait plus de doute. Je m’en voudrais d’oublier les visites traditionnelles du 8th CH durant le Carnaval de Québec où il a participé à des compétitions inter-régimentaires. En 1980, le Régiment devait sortir vainqueur aux hockey, ballon panier, ballon-volant et annulera au ballon balai. Notre équipe de canot, qui participe à la course sur le St-Laurent, finira dixième sur 27 équipes. En somme, ce sera deux belles années, témoins de la plus importante transformation du 12e RBC depuis son retour à la Force régulière en 1968.

Le 7e sergent-major régimentaire de 1982 à 1984

L’adjudant-chef Denis Fournier, CD (Retraité) (Décédé en 2003)

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Le 8e commandant de 1981 à 1983

Le colonel Georges Service, CD (Retraité)

Au début des années 80, quand j’étais commandant, soit de 1981 à 1983, seulement des pontifes sages (il y en a?) auraient su prévoir que l’Empire soviétique s’achevait. En conséquence, les unités de combat des Forces canadiennes continuaient d’axer leur entraînement sur des opérations «de haute intensité». Des exercices au niveau d’escadron, de régiment et de brigade, même parfois de division, étaient notre pain quotidien. Si l’entraî-nement collectif était grandement limité par le besoin d’entraîner les cavaliers niveau de solde trois, il était quand même efficace. Toutefois, sur le plan équipement, les unités des Forces canadiennes (à part de la brigade en Allemagne)

étaient faibles. Les équipes de combat des Armes blindées/d’infanterie étaient dotées de véhicules d’un blindage léger et d’un canon «juvénile» du COUGAR. Le canon de l’artillerie était également modeste. Est-ce que c’était une folie de rêver d’emboîter le pas avec nos alliés en Europe contre la puissance massive russe? Le Castor contre l’Ours? La folie, non, c’était l’audace. Je crois que l’attaché militaire de l’URSS, après une visite à Valcartier, aurait signalé à ses supérieurs que chez le sol-dat du 5e GBC a du cœur. Pendant ces années, il n’y avait qu’une seule chance de servir à l’étranger en tant que régiment entier, c’était à Chypre. Comme en Bosnie, cette chance permettait au Régiment, au-delà de la portée du QG de la brigade et des tâches infernales imposées, de se consacrer à une mission uni-que et de travailler ensemble pour un seul but. Le 24 mars 1983, journée historique de la formation du Régiment, le déploiement à Chypre com-mence, et le Guidon du 12e RBC volerait plus haut que tous les drapeaux des unités des FC. Quelques jours après notre arrivée sur l’île, le commandant de la brigade m’appelle pour annoncer les tristes nouvelles qu’il y a eu un incendie au casse-croûte à Valcartier. Il ne s’agissait pas de quelques hamburgers flambés; tout l’édifice détruit et un membre de l’arrière-garde soupçonné. Heureux d’être enfin avec le Régiment à l’étranger, je lui réponds au bout d’une ligne intermittente qu’il faisait chaud également à Chypre. Nous n’avons perdu aucun membre du Régiment à Chypre et nous avons mérité des éloges de la part du commandant adjoint des Nations Unies sur l’île… «La meilleure unité sur sept». Nous, qui étions au Régiment à cette époque, sommes reconnaissants des défis modestes auxquels nous avons fait face par rapport à ceux en Bosnie et en Afghanistan. À chaque membre du Régiment, peu importe où il a servi, je dis, «Chapeau!!!».

Le 8e sergent-major régimentaire de 1984 à 1987

Le capitaine Ken Maybee, OMM, CD (Retraité)

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Le 9e commandant de 1983 à 1985

Le colonel Doug Taylor, OMM, CD (Retraité)

Le 9e sergent-major régimentaire de 1987 à 1989

L’adjudant-chef Joseph Robichaud, CD (Retraité)

MOTS DES ANCIENS CMDT ET SMR (suite)

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Le 10e commandant de 1985 à 1987

Le colonel Georges Bordet, CD (Retraité)

Le 10e sergent-major régimentaire de 1989 à 1991

L’adjudant-chef Richard Temple, MMM, CD (Retraité)

Bonjour à tous les membres et amis du Régiment, Par la force des choses, mon mandat comme SMR a débuté avec le lcol Caines étant donné que mon prédécesseur a précipité sa sortie des Forces canadiennes. Quoique de courte durée, mon mandat a été tout de même bien rem-pli. Par la suite, à ma grande surprise, le lcol Maisonneuve m’a choisi pour devenir SMR tout au long de son com-mandement. Plusieurs diront que c’est préférable d’être muté à l’extérieur du Régiment avant d’entamer son mandat de SMR mais, dans les circonstances, le fait de connaître l’état opérationnel réel du Régiment ainsi que le moral de ses hommes m’ont permis de conseiller judicieusement le cmdt entrant. Le mot d’ordre était "Get with the program" puis le Régiment a effectué un virage de 360º en passant de participants à gagnants. Les hommes ont gagné le trophée RAMSHEAD présenté au meilleur escadron de chasse au tir statique ainsi qu’au parcours de bataille. L’escadron D a remporté le trophée MERRITT décerné au meilleur escadron de reconnaissance du Corps blindé. Le cmdt et moi avons accompagné l’escadron lors de la portion course de l’épreuve et je me souviendrai toujours de la physionomie des gars lors de cette épreuve, ils étaient épuisés mais heureux d’avoir donné le meilleur d’eux -mêmes. Même au niveau sportif, nous avons fait notre marque; quelle belle sensation qu’est la vibration de la victoire de groupe et de savourer l’excellence du dépassement. En 1990-1991, le Régiment a fait un dernier tour sur l’île de Chypre. Pour ce tour, les SME étaient tous nouveaux sauf pour un mais, certainement pas le moindre; nous avions la crème de la crème. Pour compliquer les choses, quelques-uns de nos hommes étaient impliqués avec la crise autochtone. Cer-tains d’entre eux ont été privés de l’entraînement pré-déploiement ainsi que du congé pré-embarquement. Avec professionnalisme, ils ont tous accompli leur travail. Tous les membres, sans exception, ont contribué au succès des aventures Chypre et Oka. Malgré la distance et l’éloignement, notre mission à Chypre a été déterminante à l’essor régimentaire et de brillantes carrières se sont dessinées grâce à l’esprit d’équipe et le sentiment du "devoir accom-pli". Finalement, le retour au Canada a été marqué par la préparation de la parade de changement de commandement, la coordination des festivités qui entourent cet événement d’envergure ainsi que notre implication dans la routine de nos familles. Chers amis, tout au long de mon mandat comme SMR, j’ai constaté la force d’un groupe lorsqu’il décide de travailler ensemble. Continuez dans ce sillon et rappelez-vous que la satisfaction que procure la victoire de l’équipe surpasse embûches et sacrifices. Dans la conjoncture actuelle, cette sagesse s’a-vère nécessaire et primordiale pour réaliser la mission. Je vous souhaite d’avoir du flair, d’être animés par le feu sacré régimentaire, de goûter à toutes sortes de triomphes et de promouvoir, sans équivoque, votre affiliation au meilleur Régiment blindé. Bon 40e anniversaire!

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Le 11e commandant de 1987 à 1989

Le lieutenant-général Michel Caines, CMM, CD (Retraité)

Jeune lieutenant, fraîchement gradué du Collège militaire, je suis affecté au Régiment pour la première fois à l’été 70, soit deux années après son accession à l’ordre de bataille de la Force régulière. Par la suite, j’ai passé plusieurs années dans divers postes pendant que le Régiment a continué son évolution, à travers une variété d’équipements, vers une unité qu’a maintenant atteint son plein développement. Je ne peux pas, personnelle-ment, séparer le temps du commandant des 17 années de formation régimentaire que le précédaient; l’un pré-pare, et l’autre est une continuité. Nous avions tous, à l’époque, le sentiment que l’on participait à quelque chose de spéciale en bâtissant cette

jeune unité. Quels sont mes souvenirs les plus vifs durant ces années où le Régiment a célébré son 20e anniversaire? Premièrement, les gens. Surtout, les membres du Régiment, un cadre superbe d’officiers et de sous-officiers qui, ayant grandi ensemble, se connaissait bien. Une équipe qui travaillait bien ensemble, soit à l’entraînement ou dans les circonstances inhabituelles telles que la recherche pour une jeune demoiselle égarée dans les Laurentides. Les sages conseils de Denis Mercier et des adjuc Robichaud et Temple. Les vétérans de la Deuxième guerre – Fern Caron, Frank Johnson, Pat Mills, Mario Gaulin, entre autres - nos liens avec notre histoire : l’accession de Mario Gaulin au poste de Colonel honoraire, succédant à Bob LaRose; les fins de semaine et soirées avec nos camarades à la maison-mère de Trois-Rivières, incluant l’ouverture du musée; la présence du gén Allard ainsi que les visites avec nos confrères de l’Arme blindée française. Deuxièmement, le rythme de l’entraînement. Malgré les lacunes de période, l’Armée de terre a toujours maintenu son cycle d’entraînement ro-buste, et la vie quotidienne fut une série d’exercices continuels tels que MAÎTRE-GUERRIER, NEZ ROUGE, RV, dans les endroits exotiques : la Beauce, Gagetown, Dundern, Wainwright sans mentionner les reconnaissances annuelles en Norvège. En faisant la lecture des rapsi t des com-mandants au fils des années, je constate que ce rythme n’a guère changé, sauf, bien sûr, l’addition des déploiements fréquents en théâtre opéra-tionnels où les membres du Régiment continuent de se distinguer. Maintenant, à l’occasion du 40e anniversaire de l’accession à l’Ordre de bataille, c’est avec une grande fierté que je regarde le Régiment. Ça été un privilège d’avoir eu l’opportunité de faire partie de cette histoire, ce continuum, qui est toujours en train de s’écrire.

Le 11e sergent-major régimentaire de 1991 à 1993

L’adjudant-chef Raymond Charest, CD (Retraité)

MOTS DES ANCIENS CMDT ET SMR (suite)

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Le 12e commandant de 1989 à 1991

Le lieutenant-général Michel Maisonneuve, CMM, CSM, CD (Retraité)

Le focus du Régiment en 1989 fut dévoué beaucoup à notre préparation pour le retour de l’unité vers Chypre à l’automne 1990. Malgré cela, on avait du pain sur la planche pour compléter toutes les autres tâches habituel-les d’un Régiment blindé; il y avait les manœuvres à Valcartier et à Gagetown telles l’appui au cours des com-mandants d’équipe de combat, les exercices de brigade, les jeux d’hiver, et les compétitions du Corps blindé – RAMSHEAD (tir de canon COUGAR) et MERRITT (tâches de reco) à Wainwright – durant cette époque. Le Régiment a gagné MERRITT et bien figuré sur RAMSHEAD. Bien sûr, beaucoup d’événements hors de notre contrôle sont aussi venus influencer nos activités; la première guerre du Golfe et la crise d’Oka furent deux des plus grands.

Le Colonel du Régiment, à ce moment- là le col Mario Gaulin, appuyait fidèlement toutes les activités, en assistant à plusieurs d’entre-elles. Sa présence donnait toujours un «boost» à tous les membres du Régiment. Le plus souvent possible, son épouse Gertrude l’accompagnait. Le bgén Armand Roy était le Général-Commandant de la 5e Brigade durant cette période, et il continuait à donner un ton opérationnel à toutes nos activités. Bien avant ma prise de commandement, j’avais décidé de constituer un escadron formé entièrement de réservistes pour appuyer le Régiment en mission opérationnelle à Chypre. Les commandants des quatre Régiments blindés de Milice du Québec ont totalement coopéré, et nous avons pu mettre en œuvre la formule d’appui de 10% de personnel de la Force régulière au sein de l’escadron Rural. Chacun des Régiments de milice a fourni l’une des quatre troupes de l’escadron. Le maj Dan Braun du Sherbrooke Hussars a commandé l’escadron Rural; les autres commandants à Chypre étaient les maj Lacroix, Sulik et MacNeil et le cmdtA était le maj Gaudreau. Nous avons également dû contribuer presqu’un escadron complet de véhicules et de personnel de notre arrière-garde pour les opérations reliées à la crise d’Oka. La crise d’Oka et la guerre du Golfe, qui se déroulaient en même temps que notre mission, prenaient toute la place dans les médias canadiens. Néanmoins, nous avons eu quelques évé-nements marquants pendant notre rotation qui ont créé beaucoup de tension. Émeutes et protestations nécessitant le contrôle des foules ainsi que changements du statut quo par les belligérants nous ont gardés occuper pendant toute la période; rien comme l’Afghanistan, b ien sûr, mais à cette époque, c’était le genre de mission. L’une des habitudes préférées de mon SMR, l’adjuc Rick Temple et de moi-même, était de parcourir les lignes du Régiment au moins une fois par semaine; le SMR se pointait dans ma porte avec sa canne et me disait «OK, mon Colonel, c’est le temps de faire nos rondes…» On apprenait beaucoup à chaque fois que l’on se promenait. En plus, cela permettait à nos cavaliers et officiers de nous parler de leurs activités. Bien sûr, le SMR aimait bien rugir lorsqu’il surprenait une activité non autorisée ou souvent plutôt un manque d’activité… Avant l’inspection du Général-Commandant, nous avions eu des «renseignements» de type Alpha-1 à l’effet que celui-ci portait beaucoup d’atten-tion aux chemises et cravates de l’uniforme des FC afin qu’elles soient de la bonne grandeur pour que le bouton du col de chemise soit bien ca-ché. Je ne sais pas combien de temps le SMR et les SME ont passé à pré-inspecter la troupe pour s’assurer que les chemises faisaient bien! Comme de fait, le GCmdt a fait plusieurs commentaires à ce sujet lors de l’inspection… Que de bons souvenirs et surtout celui de cvr, de s-offr et d’offr de superbe qualité; des Douzièmes et des membres à l’appui de notre Régiment – de dignes prédécesseurs des membres du Douzième actuel.

Le 12e sergent-major régimentaire de 1993 à 1995

L’adjudant-chef Claude Houle, CD (Retraité)

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Le 13e commandant de 1991 à 1993

Le lieutenant-colonel Reno Vanier, CD (Retraité)

Le 13e sergent-major régimentaire de 1995 à 1998

Le capitaine Florian Asselin, CD (Retraité)

C’est pour moi un grand honneur et un immense plaisir de souligner les 40 ans de la vie opérationnelle du Régiment. Fondé le 6 mai 1968, le Régiment a traversé la Crise d’octobre, les Jeux olympiques, la Crise d’Oka, le déluge de Winnipeg et celui du Saguenay et une multitude de missions de paix qui ont suivi. Le Régiment s’est montré des plus flexible tout au long de son histoire; toujours là pour contribuer à l’effort militaire canadien et il a su ajuster son rôle aux besoins des temps. Pour ma part, je suis arrivé le 13 mars 1969 comme nouveau cavalier au sein du Régiment à l’âge de 17 ans. Lors de la création de notre Régiment, nos premières journées n’étaient pas faciles; nos installations étaient dans un état lamentable. Le quartier général était situé au site de détention de la base et les escadrons travaillaient dans la bâ-tisse de la mini-compagnie en face de la détention. Au cours des années qui ont suivi, le Régiment a pris place dans la bâtisse 202 pour l’état-major et dans la bâtisse 310 pour nos véhicules. L’édifice 310 était l’un des plus beaux édifices au sein des Forces canadiennes. Les autres unités blindées devaient sans doute être jalouses de nous. Nous avions beaucoup d’espaces. L’escadron A avait des Lynx, l’escadron B des Ferret, l’escadron C des Jeep et l’escadron Hors rang 3 ou 4 véhicules à roues. Le Régiment avait deux Centurion en 1970 et j’étais l’un des chanceux qui était qualifié sur ce char d’assaut. Par la suite, le Régiment recevait des véhicules tous les mois. En août 1972, j’étais également l’un des chanceux qui ont eu la chance d’aller visiter le 12e Régiment de Chasseurs de Sedan, en France. Je peux vous dire que cette visite a marqué plusieurs d’entre-nous. Je n’avais que 21 ans à l’époque. En 1984, lors de la course des voiliers, la Transat Québec et St-Malo, l’escadron de reconnaissance était responsable de la sécurité et du contrôle du site. Cet escadron a eu la chance de se démarquer, car tous les yeux de la brigade et de la population étaient braqués sur eux. De plus, j’ai eu également la chance de servir comme sergent-major régimentaire de 1995 à 1998. Le Régiment était très occupé durant cette période. En 1996, L’escadron D était avec le Groupement tactique, l’escadron C a été démantelé, il y a eu la célébration du 125ième anniversaire et par-dessus tout, tous les membres disponibles du Régiment ont dû se déployer dans la région du Saguenay lors du déluge dévastateur. En tant qu’ancien membre du Douzième, il y a des fois où je trouve ça dur d’aller visiter le Régiment. Je pense, entre autres, aux nombreux véhicules avec lesquels j’ai eu le plaisir de travailler. Ils sont tous devenus des pots de fleurs maintenant : le Centurion, le Lynx, le Ferret, le Cougar, le Léopard, et bien d’autres. Notre Régiment a pris de l’âge et par le fait même, les fondateurs de ce Régiment aussi. Dans les trois dernières années, les signes de vieillesse ont commencé à se manifester chez plusieurs anciens Douzièmes. D’où l’importance de garder une liaison avec vos responsables de Chapitres de l’Associa-tion pour que l’on puisse continuer à informer nos confrères de la belle histoire de notre Régiment. Je vous souhaite à tous un joyeux 40e anniversaire régimentaire.

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Le 14e commandant de 1993 à 1995

Le lieutenant-colonel David Moore, CD (Retraité)

Le 14e sergent-major régimentaire de 1998 à 2000

L’adjudant-chef Guy Gaudet, CD (Retraité)

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Le 15e commandant de 1995 à 1997

Le brigadier-général Jocelyn Lacroix, CSM, CD

Chers consœurs et confrères d`armes de la famille régimentaire, Je vous souhaite un joyeux 40e anniversaire au sein de la Force régulière. J`ai connu le privilège de commander notre Régiment du 16 juin 1995 au 13 décembre 1997. Lorsque que M. Asselin (adjuc à l’époque) et moi nous sommes présentés au commandant sortant, le lcol Moore, pour la passation des consignes, ce dernier nous attendait de pied ferme avec une demande d`adhésion pour deve-nir membre de l`Association du 12e RBC. Son ultimatum a été simple et efficace : «Nous commencerons la passation des consignes lorsque vous aurez tous les deux signer votre adhésion». En un temps, deux mou-vements et quelques 400.00 $ chacun plus tard, nous étions membres!

La prise d`armes organisée par le lcol Moore a été remarquable. Il avait convaincu le commandant de brigade de combiner le déplacement men-suel obligatoire des véhicules de combat du Régiment avec la prise d`armes. Seul lui aurait pu vendre cette idée! Le but, une parade montée dans les secteurs d’entraînement de Valcartier. De mes quatre changements de commandement, celui-ci a été, de loin, le plus impressionnant et le plus mémorable. Mes garçons, jeunes adultes maintenant, s’en souviennent encore très clairement. Mes deux années et demies peuvent se résumer en un tempo d`entraînement élevé et de déploiements exigeants aux niveaux des escadrons. Plus ça change, plus c’est pareil! Le D, si ma mémoire me sert bien, était en Bosnie jusqu`en novembre 1995 et le A s`est déployé pour Op PALA-DIUM avec le QG de la 5e Brigade ainsi que d’autres éléments à l’été 1996. L’exercice régimentaire et celui de brigade pour cette montée en puis-sance ont été exigeants. Le défi le plus important à surmonter, à mon avis, était celui relié aux règles d’engagements où les membres expérimen-tés du Régiment devaient adapter leurs réponses à celle qui était adéquate pour une mission de chapitre VII, donc beaucoup plus robuste que les règles d’engagements dont il était question au sein d`une mission de chapitre VI avec Op CAVALIER et avec lesquelles il y avait beaucoup de confusions. Parallèlement, beaucoup d’efforts ont été déployés en 1996 et 1997 afin de rehausser les habiletés de base de l’équipage, en par ticulier le tir. En effet, les nombreux déploiements, auxquels le Régiment avait participé entre l’automne 1992 et le début de l’année 1997 ainsi que le type de mis-sion relié à ces déploiements, avaient nui considérablement au maintien à long terme des habiletés de base de l’Arme blindée. Les activités du 125e, célébrées en 1996 à Trois-Rivières et à Valcartier, ont eu beaucoup de succès et ce, tout particulièrement, avec le souper «tout grade» de la famille régimentaire conduit dans le corridor central nouvellement aménagé du Régiment avec ses magnifiques sculptures sur bois aux thèmes de nos déploiements, fabriquées par notre artiste régimentaire, le sgt Métivier. Avant de terminer, je me dois de souligner une période pénible de notre histoire qui a eu pour conséquence le ternissement de la réputation de plusieurs excellents chefs de la famille régimentaire ainsi que de la 5e Brigade. Je parle ici du scandale de «Bacovichi» qui a éclaté au grand jour au début de 1996. Durant cette période, la confiance envers l`institution des Forces canadiennes était à son plus bas. Lorsque des allégations sont devenues publiques concernant notre tour de 1993, la chaîne de commandement de l’Armée a jugé qu’elle devait réagir vite et fort. Malheu-reusement, plusieurs gens du Régiment et de la Brigade ont souffert de ces réactions qui, dans plusieurs cas, vu avec le recul, n’étaient pas justi-fiées. Plusieurs de ces membres ont été blessés par des allégations sans fondement. Plusieurs n’ont pas mérité ce qui leur est arrivé par la suite. Je suis convaincu que nous avons tous appris de ces moments difficiles et j’ose espérer que l`expérience acquise durant cette tr iste et difficile période continuera d’être le gage d’un avenir meilleur. En terminant, je garde de bons souvenirs des moments passés en compagnie de la famille régimentaire. J`ai été un grand privilégié. Je remercie les hommes et les femmes de la troupe avec qui j`ai servi ainsi que les sous-officiers et officiers qui m’ont formé et ont défini en grande partie l’offi-cier que je suis devenu aujourd`hui.

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Le 15e sergent-major régimentaire de 2000 à 2002

Le capitaine Jean-Bernard Roby, MMM, CD (Retraité)

Bonjour à Tous, J’ai choisi de souligner les membres du Régiment et les événements régimentaires qui ont eu un impact sur moi depuis juillet 1969. Vous comprendrez qu’avec 40 années de service, je ne peux me souvenir de tous ceux et celles qui ont croisé mon chemin et pour cela je vous prie de m’excuser. Vous vous trouvez très certainement ailleurs quelque part plus profondément dans ma pensée. Plusieurs d’entre vous avez influencé ma démarche personnelle en tant que soldat, leader et papa. Pour

certains, votre rencontre avec moi s’est, peut-être, révélée comme une expérience difficile. Sachez que pour moi, elles sont toutes devenues des apprentissages positifs. P’tit Paul Robert, Roger Munger, Angelo Ninzatti, l’arrivée des LYNX au Régiment, cpl Lusignan, les fréres Moulin, Charlie Gutta, capt Johnston, adj Leroux, adjuc Murray, André Nadeau, Donald Bryar, cvr Scantland, Bruce Weaver, cpl Joanisse, les parties d’huîtres au 310, Rick Perrier, John Sullivan, Éric Landry, la visite au 12e Chasseurs, adjum Downy, adjuc Caissie, «Les bras» Gaudet, Émile Deslisle, Toby Breau, mon oncle Jerry (Doyle), maj Charrier, la Crise d’Octobre, adjum Gaby Gaumont, cplc Matte, l’esc C à Chypre en 73, adjum Grenon, cplc Charest, cplc Houle, cvr Anthanasopoulos, sgt «Panache» Brisson, adj Dick Baril, sgt Guay Munro, Raymond Landry, Georges Isabelle, Charlie Ouellet, Butch Bodkin, Gilles St-Onge, John Marcil, maj Aubry, après un certain dîner régt avec adjuc Lussier, les Ex-New Viking, Serge Bougie, René Frigon, les MU-KLUK, St-Peter, Denis Fortier, cpl Chenard, lt, maj et lcol Georges Rousseau, capt Boire, adj Perron, Rick Temple, Raynald Graves, Mike Rouleau, adj Rothenberg, Émile Deslauriers, Brian Schiratti (Sénécal), Yves Damphousse, Gaston Tsibucas, capt Chris Chance, cplc Toupin, Bert Fleury, le Gros Martel, Guy Gaudet, Florian Asselin, Rosaire Lavoie, cplc Chicoine, capt Lacroix, cplc Champagne, lt, maj et lcol Guy Maillet, Op CAVALIER 1992-93, Dan, cplc Roussy, Dan Rocheleau, Richard Métivier, Jack Rousseau, Andy Royer, Phil Turbide, Pat Lafleur, Blou, Gilbert Poirier, Yvon Ouellette, Mario Belcourt, le Club 86, la messe de minuit à Chypre en 90, le party d’halloween au Ledra, Luc Rousseau, Serge Archambault, lcol Maisonneuve, Lou Fontaine, Nelson Ayotte, lt Torpe, adj Marc Corbin, Pat Firerri, un 16 km avec lcol Caines, Noël à Lipik, un commis qui rêvait à Visoko, col Collin, Pierre Morasse, capt et Maj Michel Héroux et Raynald Vigneault. Pour conclure, je veux témoigner mon bonheur de faire partie du Régiment et tout ce qu’il représente. J’ai été privilégié d’avoir cheminé et grandi parmi cette belle équipe de militaires. Maintenant que l’heure de ma retraite se pointe à l’horizon, je me prépare à continuer d’être présent de d’au-tres façons.

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Le 16e commandant de 1997 à 1999

Le lieutenant-colonel Terry Davis, CD (Retraité)

En 1997, j’ai eu l’honneur d’être choisi en tant que le 16e commandant du 12e Régiment blindé du Canada. Quelques semaines plus tard, les membres du Régiment se sont déployés dans la région de Montréal pour l’Opération VERGLAS. Pendant toute la période, la loyauté, l’honnêteté et le dévouement démontrés par toute la troupe m’ont permis d’effectuer mes tâches ce qui n’aurait pas été possible sans son appui incommensurable dont j’ai été très fier. Ceci a été reconnu non seulement par les membres des Forces canadiennes mais par les membres de la communauté. Les liens qui ont été établis avec la communauté d’Acton Vale existent encore aujourdhui. Peu importe la tâche (que ce soit chez nous, en Bosnie-Herzégovine, et autres), les membres du

Regiment ont toujours démontré leur professionnalisme et ingéniosité dans l’accomplissement de leurs fonctions. Alors que je pourrais écrire des pages sur le régiment, vu que j’ai l’opportunité d’offrir mes commentaires à l’occasion de notre 40e anniversaire de l’Ordre de bataille de la Force régulière, j’aimerais remercier les membres du Régiment. Je désire vous réitérer ma fierté d’avoir commander un régiment dont la réputation n’est plus à faire. Il est essentiel de souligner que le travail effectué par un militaire dans un régiment de combat cons-titue un apport important au niveau du travail d’équipe. Pour tous ceux qui ont ou qui serviront, n’oubliez pas vos racines. Joyeux 40e anniversaire à Tous!

Le 16e sergent-major régimentaire de 2002 à 2005

L’adjudant-chef Mario Belcourt, MMM, CD

Bonjour à vous tous, C’est un honneur pour moi de vous écrire à l’occasion du 40e anniversaire du Régiment depuis son retour avec la Force régulière. Durant mon séjour de 3 ans, j’ai eu la chance de travailler avec deux excellents commandants, les col Maillet et lcol Frappier. Ce qui m’a marqué le plus, alors que j’étais le SMR, ont été le professionnalisme et la fierté de la troupe. Je dois également ajouter avoir été impressionné par le respect et le sens du devoir de nos mé-tiers de support. Lors d’un luncheon à l’occasion du départ du col Maillet, nos sous-officiers des métiers de support nous ont dit que le Régiment était la meilleure place à la brigade grâce à son esprit d’équipe. Ici à Ottawa, j’entends encore ces commentaires. Lorsque nos membres travaillaient pour d’autres organisations, j’étais très fier de recevoir des éloges concernant leur performance. Que ce soit durant les exercices, les tours opérationnels, le Régiment a toujours bien fait. Pendant mon tour, spécialement en 2004, le Régiment était déployé dans plusieurs endroits dans le monde et au Canada, que ce soit à Kaboul, un peu partout en Bosnie et à Valcartier, avec l’arrière-garde qui a soutenu des tâches à Ga-getown et Bagotville, le Régiment les a accomplit avec brio. Dans les sports, notre Régiment a toujours donné de son meilleur et nous a représentés avec fierté spécialement lors de la course des grades pendant les jeux d’hiver de la brigade durant l’hiver 2005 alors que nous avons remporté la médaille d’or. Cette fierté n’est pas d’hier. Elle a commencé lors de la formation du Régiment par les Lussier, Gaumond, Dupuis, Bryar, Hayes, Gaudet et Tsibucas pour en nommer que quelques-uns. Ils nous ont passé cette fierté et le sens d’appartenance qui font du Douzième une grande famille unie, et c’est notre Force. C’est à nous et à ceux qui nous remplaceront de continuer dans le même sens pour s’assurer que cette fierté demeure dans nos cœurs. Lors de la passa-tion de commandement entre les lcol Frappier et Lanthier, c’est à ce moment, que j’ai remis la canne à l’adjuc Poirier. Je dois avouer que c’est surtout lorsque que je me suis assis en face de la troupe que j’ai constaté combien le Régiment, par l’exécution et l’ensemble des mouvements, déployait, une fois de plus, un effort collectif marquant. À la fin de la parade, tous mes confrères à la brigade sont venus me souligner la performance mémorable de la troupe. En terminant, je souhaite au Régiment un excellent 40e anniversaire. Adsum.

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Le 17e commandant de 1999 à 2001

Le brigadier-général John Collin, OMM, CD Bonjour à tous, Tout d’abord, j’aimerais vous exprimer à quel point j’ai vraiment apprécié mes deux années de com-mandement en tant que 17e commandant du Régiment. Sans l’ombre d’un doute, ce fut le plus grand moment de ma carrière. Je me sens honoré et privilégié d’avoir commandé un Régiment si excep-tionnel. Je suis d’avis que le personnel dont est constituée une organisation fait en sorte qu’elle soit efficace et les membres du Régiment sont, par-dessus tout, ce qui a rendu mon mandat des plus agréable.

Le Régiment a été très occupé au cours de mes deux années de commandement. À cette période, l’emphase n’était pas mise sur l’Afghanistan mais il y a eu des tours opérationnels où l’entraînement tant sur le plan des pré-déploiements que sur celui de la prépa-ration personnelle était vraiment pris au sérieux. Lors de mon arrivée au Régiment, l’escadron B a été déployé en Bosnie. Cet esca-dron a su performer de façon admirable et a continué la tradition canadienne soit celle de l’excellence tout au long de cette mission. Pour ce qui est du reste du Régiment, nous nous sommes concentrés à raffiner nos connaissances élémentaires de guerre. De plus, nous avons consacré beaucoup de temps sur les champs de tir et avons été choyés de conduire deux exercices de groupement tacti-que et participé à un exercice de brigade. Au cours de l’exercice de brigade du 5e GBMC, et pour la première fois dans l’histoire du Régiment, nous avons déployé trois escadrons de chars (ayant converti l’escadron A en un escadron de chars et en ajoutant un es-cadron de chars du Royal Canadian Dragoons). Cette importante mise en œuvre a été un point culminant dans la collaboration entre les régiments blindés et l’École de l’Arme blindée a su jouer un rôle décisif contribuant ainsi au succès de cet exercice. Nous avons également conduit le cours de commandant d’équipe de combat pour l’Armée et avons pu bénéficier d’un tel entraînement qualifié d’hors pair. À plusieurs occasions, les escadrons ont dû se déployer afin de conduire leur propre entraînement et je me rappelle can-didement de l’exercice de l’escadron de reconnaissance où nos liens avec la population civile s’étaient définitivement renforcés. Que travailler et aucun moment pour se divertir est souvent très ennuyant. Donc, nous avons tenu d’agréables dîners et activités régimentaires, avons eu un échange de petites unités avec le 12th Cavalry Regiment de la 1st Cavalry Division à Fort. Hood, au Texas, avons tenu notre triathlon et participé à toutes les activités sportives de brigade et de la base et ce, avec fierté et enthou-siasme. En terminant et d’un point de vue personnel, mes deux années de commandement ont passé très rapidement; non parce que le Régi-ment était occupé, puisqu’il l’est toujours, mais parce que j’aurais voulu que ces deux années durent encore plus longtemps. Tous les membres du Régiment ainsi que leurs familles devraient être extrêmement fiers de tout ce qui a été accompli et je n’oublierai ja-mais le temps passé à cette unité. ADSUM.

Le 17e sergent-major régimentaire de 2005 à 2007

L’adjudant-chef Gilbert Poirier, MMM, CD

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Le 18e commandant de 2001 à 2003

Le colonel Guy Maillet, MSM, CD

Tout d’abord, je tiens à remercier le lieutenant-colonel Tremblay pour cette initiative. C’est avec plaisir que je vais partager brièvement les faits saillants qui ont marqué les deux années de mon commandement. Je suis arrivé au Régiment comme son 18e commandant à l’été 2001. Ayant été absent du Régiment depuis 1993, une éternité, j’ai été frappé par les changements. Rien n’était comme je m’en rappelais. Partis étaient les COUGAR, 5/4 tonnes, M113 et Iltis. Le Régiment était maintenant équipé avec le LÉOPARD, le COYOTE, le VBL et le VSLR ou le «vaisselier» comme l’appelait la troupe. Je vous laisse devenir pourquoi. Dans certains cas, nous étions gagnants alors que dans le cas du dernier, nous étions perdants. Nous avions aussi de nou-velles radios, une nouvelle tenue de combat, une nouvelle boîte à fourbi et des nouvelles bottes chaudes, im-perméables mais dangereusement glissantes par temps froid. Pas vrai monsieur Roby?

Bien que beaucoup de choses aient changé, je prenais réconfort dans le fait que je connaissais bien les sous-officiers. Mon SMR, l’adjuc Roby, avait été mon SME lors de mon déploiement en Bosnie en 1992. Beaucoup des sgt, adj et adjum étaient de mes anciens cvr, cpl, cplc et sgt. Bien que le corps des officiers m’était moins familier, j’ai été aussi frappé par sa qualité. C’est à ce moment que j’ai réalisé la force de notre Régiment. Les gens vont et viennent mais le Régiment survit grâce à son habileté d’assurer sa succession. Pour moi, c’est là la richesse de notre famille régimentaire : ces gens!

Les premiers mois sont marqués par la tragédie du 11 septembre 2001. L’ironie du sort veut que ce matin là, le Régiment recevai t le groupe d’or-dres du commandant de brigade dans la salle de conférence LaRose. Jamais, je n’oublierai cet avant-midi. Notre cellule de renseignements si-tuée juste en face de la salle de conférence était branchée sur CNN et venait à toutes les 10 minutes mettre à jour le leadership de la brigade. Résultat, notre niveau d’alerte a été augmenté et les unités de la 5e brigade ont été confinées à la région de Québec pour plusieurs jours. Le dé-ploiement rapide des navires et avions des Forces canadiennes, en appui à la coalition internationale en Afghanistan, allait nous faire réaliser à nouveau les exigences de notre profession et le besoin de préparer notre personnel et nos familles au concept d’engagement et de responsabilités illimitées. Je me rappelle que c’est un message que je m’efforçais de communiquer le plus souvent possible. Qui aurait prédit que les Forces canadiennes allaient subir autant de pertes dans des opérations au cours des années qui allaient suivre? Pour moi, ce matin là, beaucoup de choses ont changé. C’était la fin de «l’après Guerre froide» et le début d’une ère caractérisée par un tempo infernal et des opérations de hautes intensités.

Mes deux années de commandement ont été également marquées par les déploiements en Bosnie. Malheureusement, la doctrine de l’époque voulait en sorte que le régiment blindé n’était plus vraiment considéré comme une unité de combat déployable mais plutôt comme un générateur de force; rôle qui avait été auparavant le domaine des formations supérieures. La tâche du Régiment était de générer des escadrons pour les groupes-tactiques basés sur les bataillons d’infanterie. Frustrant pour moi et mon état-major mais pas un gros problème pour la troupe qui recevait quand même l’opportunité de se déployer et de démontrer ses talents.

Dans ma première année de commandement, l’escadron A était sous le commandement du maj Jean-Marc Lanthier et la deuxième année, l’esca-dron D sous le commandement du commandant actuel, le maj Stephen Tremblay. Ce n’est que lors de mes six derniers mois en poste que je peux dire que le Régiment était enfin présent. Ces opérations et les autres tâches ont fait en sorte que l’on jouait souvent à la chaise musicale avec les postes d’officiers et de sous-officiers. Il faudrait vérifier mais je pense, à quelques exceptions près, que le cpl Daniel Dorais; commis du SMR, les cantiniers et moi avions été les seuls à rester dans nos postes respectifs pour la durée.

Un autre évènement remarquable s’est produit le 22 mars 2003 lors du changement du Colonel du Régiment entre les lgén Jim Gervais et Paul Addy. Pour la première fois, depuis notre existence (soit 35 ans), du moins je le pense, les deux Douzièmes étaient sur parade sous un seul com-mandement régimentaire. Pour l’occasion, le col Jocelyn Lacroix était le commandant, le maj Denis Mercier son adjoint et l’adjuc Rick Temple le SMR. C’était spécial!

En terminant, plusieurs autres faits se sont produits pendant la période où j’étais en poste. Par exemple, il y a eu le premier officier féminin en la personne de Karine Thibault. Il y a eu la sélection du maj Bill Foster à titre d’Écuyer à sa Majesté la reine Élizabeth II. Nous avons également entraîné des équipages d’astronautes de la NASA. Malheureusement, l’une de ces périodes de formation a été interrompue par la désintégration de la navette Columbia à son retour sur terre. Et enfin, le souvenir le plus souffrant découle sûrement de notre exercice de guerre hivernale en janvier 2003 dans la région des Bois francs alors qu’il a fait en moyenne moins 40 degrés pendant cinq jours consécutifs. Il s’agissait de la se-maine la plus froide dans la région en 50 ans. Brrr qu’il faisait froid!

Bon 40e à tous!

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Le 18e sergent-major régimentaire et actuel depuis 2007

L’adjudant-chef Philippe Turbide, CD

Bonjour à Tous, Je suis entré en poste le 16 juin 2007 et devenu ainsi le dix-huitième SMR. Ma perception est que malgré les changements, plusieurs choses demeurent semblables. Depuis mon retour au Régiment, notre mission est de générer des escadrons pour rencontrer le besoin de la campagne en Afghanistan. C’est pas mal la même chose que nous faisions pour la Bosnie au début des années 90 et que nous avons main-

tenu jusqu’en 2004. Dans le passé, nous faisions des exercices de plus de deux mois à Wainwright; on appelait ça un RV. Aujourd’hui, en prépa-ration pour un déploiement, les escadrons font une montée en puissance qui est ni plus ni moins qu’une série d’exercices qui se termine par une validation de l’entraînement à Wainwright pour une durée d’un peu plus que deux mois. Les enjeux sont les mêmes, seule la menace est diffé-rente. Nous nous sommes entraînés longtemps pour faire face à la menace Soviétique qui, à laquelle, Dieu merci, nous n’avons jamais eu à nous confronter. L’entraînement pour les missions de paix, pour sa part, était aussi centrique aux opérations conventionnelles. La mission d’aujourd’hui est qualifiée de conflit insurrectionnel, mais des opérations conventionnelles y sont tout de même effectuées. Cette mission s’avère plus périlleuse que celles effectuées durant les dernières années, ce qui signifie que l’entraînement est plus rigoureux et se concentre surtout à contrer les prati-ques et les procédures utilisées par les insurgés. Mon plus grand défi est d’effectuer la meilleure gestion possible du personnel afin d’établir un équilibre entre les rotations opérationnelles, les mutations et les cours de carrière mais ce qui ne change pas est la même fier té dans les yeux de nos Douzièmes lorsqu’ils reviennent de mission et ça, j’en suis très reconnaissant. Il y a eu plusieurs événements significatifs depuis le début de mon mandat. Pour l’année 2008, non seulement le Régiment célèbre ses 40 années d’accession à la Force régulière mais la ville de Québec célèbre ses 400 ans. Pour l’occasion, plusieurs unités de la Force opérationnelle interar-mes Est, dont le Régiment, ont défilé dans les rues de la vieille ville. Quel superbe événement pour rayonner! Le 2e R22eR était en grande tenue rouge avec leur casque de peau d’ours, même le RCD y était représenté par une garde de 20, aussi en grande tenue avec leur casque de laiton et leur queux de cheval. Le Douzième était représenté par une garde de 50 hommes qui escortaient le Guidon. De toute beauté, toutes les unités étaient alignées, les Guidons et drapeaux consacrés étaient dégainés et intégrés à leurs unités qui, elles, étaient en tenue des Forces canadien-nes. Jusque là, tous les éléments pour une réussite étaient présents, sauf que Mère nature n’a pas coopéré. Le temps était gr is et quelques gouttes se sont mises de la partie et ce, à quelques minutes du début du défilé. Le mot d’ordre a donc été donné : « Enlevez vos médailles pour ne pas les abîmer, mais les Guidons, drapeaux et grandes tenues restent et feront le défilé». Au départ, il s’est mis à pleuvoir et, par la suite, il y a eu une averse qui s’est malheureusement transformée en vrai déluge. Les rues du Vieux-Québec, à leur tour, se sont également transformées en canaux. J’ai eu de l’eau jusqu’aux chevilles et mon CF pesait une tonne. Pour rendre l’événement encore plus agréable, nous étions reçus, à presque tous les coins de rues, par des manifestants qui chantaient des refrains anti -guerre mais également par des sympathisants qui nous félici-taient, nous applaudissaient et surtout nous remerciaient pour notre travail. Même si le Guidon a dégoûté pendant plusieurs jours et que le TQ a encore la peau rose (dû à la tunique rouge de la grande tenue) et que certains CF sont rendus serrés, je suis heureux d’avoir été là lors de cette journée et d’avoir défilé avec le Régiment et le Guidon. L’année 2008 sera bientôt terminée, et comme à toutes les années, ici, à l’approche du congé de Noël, on se dépêche à terminer l’entraînement pour être libre durant la dernière semaine (semaine folle) parties de hockey, dîner de la troupe, inter-mess, Saint-Vincent de Paul, Noël et la visite à la Maison Paul-Triquet font tous partie de la routine avant le congé. Le 5 octobre dernier, j’ai accueilli, avec le commandant, les derniers mem-bres de la FO 1-08 qui revenaient de leur mission en Afghanistan. Ceci marquait la première fois que tous les membres du Régiment étaient de retour au pays depuis juillet 2007. Les prochains départs sont prévus pour le début mars 2009. Alors cette année, pour les Fêtes, tous pourront être à la maison. Je vous souhaite donc à tous un excellent congé plus que mérité. ADSUM.

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Le 19e commandant de 2003 à 2005

Le lieutenant–colonel John Frappier, CD

Bonjour à Tous, Après avoir reçu la note du commandant me demandant d’écrire un article pour cette édition spéciale de LA TOU-RELLE à l’occasion du 40e anniversaire du Régiment, j’ai téléphoné l’adjuc Belcourt afin de me remettre dans l’es-prit de notre temps ensemble au sein de l’unité. Une chose est certaine, tous les deux gardons d’excellents sou-venirs et une très grande fierté d’avoir eu l’honneur de commander des gens d’une telle qualité.

Tout comme les 38 autres années de l’histoire du Régiment, mes deux années de commandement ont été très bien remplies. Les six premiers mois ont vu se succéder la montée en puissance de l’esc D pour la Roto 1 de l’Opération ATHÉNA et la montée en puissance de l’esc A, et de l’élément de commandement national pour la Roto 14 de l’Opération PALLADIUM. Pour nous appuyer dans nos efforts, nous nous sommes tour-nés vers la population du comté de Portneuf, plus particulièrement la famille Giroux et leurs amis de St-Casimir, qui nous ont prêté leurs terres et leur hospitalité nous permettant ainsi de bien valider la préparation de nos troupes de reconnaissance.

Un évènement malheureux est venu assombrir cette période lorsque le Régiment a vu l’un de ses piliers le quitter. Le col Mario Gaulin, Lieute-nant-colonel Honoraire du 12e RBC de Trois-Rivières de 1984 à 1987 et Colonel du Régiment de 1987 à 1996 et qui est décédé le 9 octobre 2003 laissant dans le deuil son épouse Gertrude ainsi que toute la grande famille régimentaire. Ce fut un triste moment personnellement car le col Gau-lin faisait partie intégrale de mon expérience Régimentaire puisque je me suis joint au Régiment peu après son entrée en poste à titre de Colonel du Régiment. Il demeurera à jamais présent dans notre mémoire. Notre unité a démontré son énergie et son ressort lors de l’exercice de brigade à Fort Drum dans l’état de New York où avec très peu de prépara-tion, nos escadrons se sont distingués parmi les sous-unités de la brigade. L’année, qui suivit, fut un succès sur toute la ligne. Le PCR ainsi que les esc A et D ont exécuté leurs missions à l’étranger avec brio. Ceci n’aurait pas été possible sans le support et le dévouement des esc B et CS qui ont tenu le fort à Valcartier. Ce sont les membres de l’arrière-garde régimentaire, souvent oubliés, à qui nous devons les remerciements et les félicitations. Au grand détriment de notre capacité opérationnelle, c’est pendant le mois de mai 2004 que nous avons retiré le LÉOPARD de notre inventaire pour mieux nous concentrer sur les opérations de reconnaissance. J’ai été réconforté d’apprendre que nous avons de nouveau établi cette capacité au sein du Régiment. Les mois qui ont suivi le retour des missions ont été tout aussi occupés que les précédents. Le Régiment a conduit un exercice hivernal afin de rafraîchir les connaissances de ses escadrons en guerre hivernale suivi des jeux d’hiver de la brigade. C’est ici que l’un des moments représenta-tifs de la combativité du Régiment est survenu. Contre toutes attentes, l’équipe régimentaire de la course des grades a gagné la médaille d’or surpassant toutes les équipes des unités de la brigade et notamment des trois bataillons d’infanterie. La fierté de ce moment-là, je la revis toutes les fois où je pense aux gens qui forment la grande famille régimentaire. Je serai éternellement reconnaissant du privilège que j’ai de me compter parmi les commandants de cet excellent Régiment. Joyeux 40e anniversaire à tous les Douzièmes. Adsum!

MOTS DES ANCIENS CMDT ET SMR (suite)

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Le 20e commandant de 2005 à 2007

Le colonel Jean-Marc Lanthier, CSM, CD, M.Sc.

Bonjour à Tous, Il est évident que chacun des commandants et SMR qui rédigera un court article soulignant les faits d’armes du Régiment lors de la période de sa contribution à l’équipe de commandement régimentaire arrivera à la même conclusion : les accomplissements du Régiment, année après année, sont remarquables, et le rythme opéra-tionnel incroyablement élevé est demeuré constant tout au long des 40 années d’histoire du Régiment. De 2005 à 2007, un vent de transformation au sein des FC amène avec lui des changements importants au

niveau stratégique et opérationnel. L’institutionnalisation au sein de l’Armée d’un plan de gestion de la disponibilité opérationnelle crée un modèle expéditionnaire de forces opérationnelles prêtes à se déployer pour la conduite d’opérations dans deux théâtres d’opérations simultanés. L’esc B du maj Arcand se joint donc à la FO 2-06, basée sur le 2e R22eR, et est le premier escadron à compléter le cycle d’entraînement complet, incluant la confirmation à Wainwright. L’esc D du maj Dugas se joint quant à lui au 1er R22eR avec la FO 4-06, suivi par l’esc A du maj Huet avec le 3e R22eR de la FO 3-07, et puis par l’esc D du maj Boivin avec le 2 PPCLI de la FO 1-08. L’ampleur de la mission en Afghanistan fait qu’un deuxième théâtre d’opérations n’est pas créé, et les esc B et D ne se déploient pas initialement. Cependant, la troupe 63 du capt Flemming et de l’adj Dubé se déploie avec la FO 1-06 du 1 PPCLI et accomplit un bouleau extraordinaire qui lui vaut toutes les éloges du cmdt 1 PPCLI. Le Régi-ment se voit aussi confier la tâche de commander la première équipe de liaison et mentorat opérationnel de l’Armée nationale afg hane. Mon dé-ploiement donne donc l’occasion au maj LeBlanc d’assumer le commandement régimentaire pendant presqu’un an, ce qu’il a fait de façon brillante avec l’appui constant du SMR, l’adjuc Poirier. Le départ des chars en 2004, jumelé à un programme de gestion intégrée des parcs de véhicules, pose de sérieux défis pour l’instruction indivi-duelle et l’entraînement collectif des escadrons. Face au manque de véhicules, les chefs doivent faire preuve d’énormément d’imagination pour permettre l’entraînement des troupes lors d’une période d’entraînement extraordinairement occupée. Les solutions innovatrices mises de l’avant par le cadre des officiers et sous-officiers du Régiment démontrent encore une fois la trempe de ces derniers face aux défis. Heureusement, le Régiment reprend du service sur les chars, la troupe du capt Croteau devenant la première troupe du Régt employant les LÉOPARD 2A6M en opérations en 2007. L’arrivée du nouveau CEMD en 2005 amène aussi un changement crucial dans la priorité accordée aux opérations domestiques : le Canada de-vient un théâtre d’opérations, et les QG de secteurs de la Force terrestre adoptent une structure interarmées. Le Régiment se voit donc confié à intervalles réguliers un mandat de FO domestique qui est soutenu par un entraînement plus rigoureux menant à une validation formelle. L’histoire régimentaire est soulignée par trois évènements importants. Les efforts extraordinaires déployés par Tojo Griffiths se concrétisent par l’aménagement d’un char en monument à Ortona; les Chroniques de guerre de Charles Prieur sont publiées; et la dédicace des monuments LÉO-PARD C1 et du FERRET clôt l’année des vétérans au Régiment, le 15 décembre 2005. J’aurais eu besoin de beaucoup plus de place pour relater tous les exploits du Régiment pendant ces deux années. Heureusement, nous pouvons compter sur les éditions archivées de La Tourelle pour se remémorer les faits d’armes du Régiment. Continuons donc d’y contribuer. Joyeux 40e

anniversaire!

MOTS DES ANCIENS CMDT ET SMR (suite)

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Le 21e commandant et actuel depuis 2007

Le lieutenant-colonel Stephen Tremblay, CD

Bonjour à Tous, Mon mandat en tant que 21e commandant aura été consacré principalement à la génération des troupes pour la mis-sion en Afghanistan. Même si je n’ai pas eu la chance de diriger le Régiment en opération où même de visiter ses membres déployés, j’espère avoir donné un peu de stabilité de commandement. Comme vous le savez, la mission en Afghanistan est très exigeante et très perturbante autant pour nos militaires que pour leurs familles. Au cours de mes deux années aux commandes, le Régiment aura déployé trois escadrons de reconnaissance et une troupe de chars en plus de fournir des renforts individuels à l’équipe de reconstruction provinciale et à celle du mento-rat de l’Armée afghane. Jusqu’à présent, la mission nous aura pris un membre soit le cpl Richard Renaud décédé le 15 janvier 2008 ainsi que blessé plusieurs autres autant sur le plan physique que psychologique. Malgré la dureté de

l’opération, nos membres continuent de se distinguer peu importe les postes qu’ils occupent. De plus, le dossier d’acquisition des chars LÉOPARD 2 n’aura pas tellement progressé. Mise à part la signature du contrat en décembre 2007 et le dépla-cement d’une quarantaine de chars à Montréal, pour subir une transformation canadienne, le reste aura été du travail d’état-major. L’Armée de terre a toujours l’intention de distribuer un certain nombre de ces chars au sein des trois Régiments, mais ils ne pourront pas être livrés avant encore quelques années. À l’automne 2008, il y a eu beaucoup de discussions entourant l’acquisition du nouveau véhicule de reconnaissance en remplacement du COYOTE. Plusieurs options sont à l’étude, mais aucune décision n’a encore été rendue. La structure des Régiments fait également les manchettes au sein du Corps blindé. L’instabilité de l’Armée de terre fait en sorte que cette filière sera en constante évolution pour encore bien des années. De plus, l’année 2008 aura marqué la venue de la première femme à joindre les rangs des sous-officiers supérieurs au Régiment et ce, au sein du Corps blindé canadien, soit la sgt Janique Larivière. Ma dernière année et demi m’aura certainement enseigné que même si nous avons, au cours de notre histoire, relevé des défis incroyables et ce, dans le monde entier, le Régiment demeure fragile. Cette fragilité provient des émotions et des sentiments qui y sont véhiculés. Nous devons donc être pleine-ment conscients, peu importe qui nous sommes par rapport au Régiment, de notre rôle afin de continuer d’y perpétuer des valeurs sûres tout en respec-tant les différends de chacun. Cette part de responsabilité revient à tous les membres. Je dois vous avouer que je n’ai jamais apprécié autant le Régiment qu’en tant que commandant. J’imagine que la quarantaine m’a mieux préparé pour ce défi, mais je crois sincèrement que si je n’avais pas eu ce privilège de commander, j’aurais mal connu le Régiment. Pour moi, le Régiment est beaucoup plus que les périodes que nous y servons. Il est également beaucoup plus qu’une organisation militaire qui s’entraîne pour la guerre. Le Régiment est avant tout une grande famille composée de personnes venant de tous les milieux et provenant de partout au Canada, et même d’ailleurs. Le Régiment vit en fonction de ses membres, qu’ils soient décédés, retirés, servants et même ceux à venir. Chacun d’entre nous a contribué ou contribue toujours à faire en sorte qu’après 40 années d’existence, le Régiment est plus fort que jamais. Mon expérience des dernières années m’aura également appris qu’une équipe de commandement qui répond mal aux besoins du Régiment peut grande-ment affecter celui-ci. Chaque geste, chaque parole doit correspondre à un raisonnement explicable car celui-ci affectera tous les membres. Si les déci-sions sont superficielles, elles mineront directement le moral de la troupe. Les équipes de commandement du Régiment ont de grandes responsabilités tant au niveau d’escadron qu’à celui de troupe. Si on ne comprend pas bien son rôle, on peut nuire à l’évolution du Régiment. En conclusion, en tant que 21e commandant du Régiment, j’ai appris à connaître davantage les forces du système régimentaire et je suis fier d’être un Douzième. J’espère que vous saurez apprécier notre grande famille bien avant que vous atteigniez un grade supérieur au sein des Forces canadiennes. Nous devons continuer à cultiver notre histoire.

Note de la rédaction: La Tourelle est une publication non officielle publiée deux fois par année par l’Association du 12e Régiment blindé du Canada. Les opinions et les points de vue exprimés dans cette revue ne sont pas nécessairement ceux du MDN et n’engagent que leurs auteurs.

MOTS DES ANCIENS CMDT ET SMR (suite)

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Voici de magnifiques photos du bal régimentaire qui a eu lieu le samedi 29 novembre 2008 au Centre d’Instruction du Secteur du Québec de la Force terrestre de la Garnison Valcartier. Une incroyable soirée où plus de 700 personnes se sont donné rendez-vous pour fêter les 40 ans du Régiment.

Note de la rédaction: La Tourelle est une publication non officielle publiée deux fois par année par l’Association du 12e Régiment blindé du Canada. Les opinions et les points de vue exprimés dans cette revue ne sont pas nécessairement ceux du MDN et n’engagent que leurs auteurs. N.B. La date limite de réception des articles pour la prochaine édition est le 1 juin mars 2009.

LE BAL RÉGIMENTAIRE

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LE BAL RÉGIMENTAIRE (suite)

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FÉLICITATIONS À TOUS!

NOUVEAU RETRAITÉ

Ont été promus au grade de caporal : Cpl F. Moirin Cpl J. Bilodeau Cpl Y. Roch Cpl A. Dufour Cpl J.C. St-Laurent Cpl E.J.A. Fitzback Cpl H. Landry

DIGNE DE MENTION AU 12e RBC (VALCARTIER)

Adj G. Tsibucas,CD Sgt D. Daigle,CD Maj J.A.S. LeBlanc,CD Sgt P. Morasse,CD

Adj G Lamarre.MMM,CD Adj J.M.C. Déry,CD Adjuc J.A.R.A. Royer,CD

Ont été promus au grade de sergent : Sgt S. Bachmann Sgt S. Jalbert

Ont été promus au grade d’adjudant : Adj E. Doiron Adj D. Sévigny

Ont été promus au grade de caporal-chef : Cplc F. D’Amours-Burlone Cplc C. Dugas Cplc D. Laplante-Gendron Cplc S. Lévesque Cplc M. Paulhus Cplc S. Plourde Cplc S. St-Pierre Cplc J.F. Verreault Cplc M.C. Cloutier Cplc R. Ouellet

Ont été promus au grade de lieutenant : Lt G. Fortin Lt G. Aupin

A été promu au grade de capitaine : Capt B. Lafontaine

Ont été promus au grade d’adjudant-maître Adjum M. Rondeau Adjum P. Nadeau

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CHRONIQUES DE CHARLES PRIEUR

4 SEPTEMBRE À 18 h 00, le Premier ministre Daladier annonce aux députés de l'Assemblée nationale qu'il n'avait d'autre choix que de déclarer que l'état de guerre existait entre la France et l'Allemagne. Source : Journal de guerre régimentaire 4 SEPTEMBRE Le recrutement débute au manège militaire de Trois-Rivières. Lentement d'abord. La guerre ne se limite pour l’instant qu'à la distante Pologne. 4 SEPTEMBRE «Cent douze passagers et membres d'équipage du vapeur Athenia ont péri la nuit dernière, premières victimes des sous-marins allemands ». Source : Chronicle of the Second World War, publication américaine. 5 SEPTEMBRE Les Allemands entrent à Piotrków en Pologne et allument des incendies dans le district juif. Source : Chronicle of the Second World War, publication américaine. Note de la rédaction Quelque trois millions de Juifs vivaient alors en Pologne. En 1945, 90% d’entre eux avaient été exterminés. 7 SEPTEMBRE Aujourd'hui, quarante-cinq officiers et militaires du rang s’ajoutent à l'effectif. Note de la rédaction L’examen médical standard en vue de l’enrôlement s’appelait PULHEMS. Chaque lettre de l’acrostiche rappelant le terme anglais de chaque partie ou aspect de la personne qui devait faire l’objet de l’examen. P, désignait les poumons (pulmonary, en anglais); U, désignait les membres supérieurs (upper limbs, en anglais); H, désignait le cœur (heart, en anglais); E, désignait la vison et l’ouïe (eyes et ears, en anglais); M, rappelait un test de quotient intellectuel simplement désigné test M de l’Armée; S, désignait enfin l’aspect psychiatrique de la personne. 10 SEPTEMBRE Le Canada déclare la guerre à l'Allemagne.

Par M. Charles Prieur

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BUDGET ASSOCIATION 12e RBC

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Par Maj Stéphane Boivin, Cmdt esc D

RETOUR DE L’ESCADRON D

INTRODUCTION Comme vous le savez sans doute, l’esc D s’est déployé au sein du 2e Bataillon du Patricia Princess Canadian Light Infantry lors de la FO 1-08, du 28 février au 20 septembre 2008. Lors de notre arrivée, le contexte de sécurité était celui d’une période fin hiver et pré-printemps où les insurgés préparaient, avant la récolte de l’opium, leur campagne d’insurrection. C’est donc dans un climat que je qualifierais de tranquille que notre tour a débuté. Une acclimatation nécessaire au pays, ses habitants, le terrain et surtout notre zone d’opération était de mise afin de bien comprendre toutes les dynamiques auxquelles nous devrions faire face. Dans ce pays où les conflits en jeu sont souvent d’ordres ethnique, religieux, idéologique et matériel, notre capacité à résoudre ou à régler un problème d’une manière efficace et coordonnée était essentielle si l’on souhaitait des résultats concrets. Notre plus grand défi tout au long en fut un de perception du peuple Afghan, si difficile à contrôler, afin d’en tirer parti pour soutenir nos opérations en cours. OPÉRER DANS LA PROVINCE DE KANDAHAR Tout au long de l’entraînement, il était clair que le désir du commandant de bataillon était de nous employer afin de soutenir et de renforcir ses opérations dans le centre de la Province et ce, dans un contexte pure de reconnaissance. Spin Boldak était donc le préambule à ce qui allait s’avérer notre première de plusieurs zones d’opérations. Au fil du temps, nous avons hérité de Takhta Pul, d’Arghandab et Shah Wali Kowt. Notre mission a donc évolué tout comme nos responsabilités. Le Groupe escadron de reconnais-sance du GT 2PPCLI, en partenariat avec les FSNA et l’ÉPR, conduira des opérations dans tout le spectre afin de maintenir le développement des districts d’ARGHANDAB, Bas SHAH WALI KOWT, SPIN BOLDAK et TAKHTA PUL, et possiblement au travers de la ZDA KANDAHAR. Concrètement, et en toute logique avec notre mission, nous avons plus souvent qu’autrement opéré ailleurs. Nous avons passé quatre mois à occuper des postes de combat avancés dans Panjawi, et passé plusieurs jours dans Maywand et Ghorak. L’approche était dans un contexte de collaboration avec les Afghans ( DL, ANP, ABP, ANA) en tout temps et basée sur les effets de manière à accroître l’efficacité des missions. Tou-tes ces opérations avaient un point en commun, de la reconnaissance avec des ressources nécessaires (tailored tasked) pour accomplir notre travail. Nous avons effectué les tâches suivantes : - Opérations de surveillance (OP) - Opérations de convois et d’escortes - Opérations de perturbation (PCC, KLEs) - Opérations d’interdiction (Blocs, feinte) - Opérations de cordons et fouilles (ANA, ANP, ABP) - Opérations de protection et sécurité (ANP, ANA) - Opérations de stabilisation

Une petite Afghane dans Zahri à 200 m des combats quotidiens

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RETOUR DE L’ESCADRON D (suite)

Les leçons apprises ont été immenses. Tout incident, situation nous permettait d’apprendre à nous améliorer ou même à modifier nos méthodes afin de s’adapter aux insurgés. Chaque jour était une surprise. Nous avons même terminé notre tour avec un rôle supplémentaire d’ELMO. Si vous avez une chose à retenir de l’Afghanistan, ce sont ces deux citations qui, à mon avis, résument très bien ce pays :

«In War everything is very simple, but the simplest thing is extremely difficult». Clausewitz

“It is better to let them do it themselves imperfectly than to do it yourself perfectly. It is their country, their way, and our time is short.”

T.E. Lawrence, 1918 DES CHIFFRES! Bien sûr, sans entrer dans les détails des éléments cinétiques, on peut affirmer que l’entraînement réel de combat, aux dispositifs explosif de circonstances, détenus et aux premiers soins avancés ont été très utiles pour la majorité qui ont dû négocier avec ce genre de situation. L’esc a : - effectué 31 évacuations médicales pour les Afghans - opéré dans 10 districts sur 16 - changé de location de poste de commandement à deux reprises - maintenu deux FOB pendant trois mois - passé 205 jours en commandement - parcouru par mois en moyenne 1500 km - effectué 30 opérations coordonnées de toutes sortes - effectué 500 patrouilles - eu des journées de travail de 10 heures pour la troupe - eu des journées de travail de 16 heures pour l’ÉM CONCLUSION L’escadron a complété son travail le 20 septembre 2008 et le dernier groupe était de re-tour le 5 octobre. Nous ne pouvons évidemment pas mesurer de façon précise l’effet sur le terrain, mais concrètement à tous les jours, nous avons tout fait en notre possible pour s’acquitter de notre tâche et avons eu plusieurs succès à différentes échelles. Nous avons aidé à améliorer la sécurité de façon permanente dans trois districts totalement opposés géographiquement. Nous avons opéré dans un contexte multinational à quelques reprises. Nous avons surtout essayé de capitaliser sur l’ANSF à faire leur travail au-delà de leurs difficultés et peurs. L’esc a su opérer quotidiennement en anglais et cela est tout à l’honneur de ses leaders qui ont effectué leur travail de façon remarquable mal-gré la contrainte. Le Régiment a maintenant plusieurs autres jeunes soldats et chefs avec l’expérience de l’Afghanistan qui, sans contredit, en sortent grandis. Ils ont su au quo-tidien mettre leurs émotions de côté et confronter l’insurrection avec comme seul désir d’accomplir leur mission.

Changement de commandement entre les escadrons D du 12e RBC et celui

du RCD.

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CÉRÉMONIE DE RÉINTÉGRATION

Par Slt B. Saint Amour

C’est après 7 mois de service que l’esc D revient enfin au Régiment. Après le rythme opérationnel effréné de la mission en Afghanis-tan, l’esc pourra profiter de la routine tranquille du Régiment. Une parade de réintégration et de bienvenue a eu lieu le 24 novembre 2008 pour les membres de l’esc. Le bgén Laroche a alors procédé à une remise d’étoile de campagne aux membres méritant de l’esc. Le drapeau de la ville de Québec, ayant fièrement flotté au-dessus des membres de l’escadron en théâtre, a été redonné au Maire de la ville de Québec, monsieur Régis Labeaume. Voici le nom des huit récipiendaires de l’étoile de campagne : Cvr Beauchamp Cvr Bergeron Cvr Dubé-Provencher Cvr Gagnon Cvr Hamelin Cvr Levesque-Bouchard Cvr Néron-Dufour Le maj Stéphane Boivin, Cmdt esc D, redonnant au Maire de la ville de Québec, monsieur Régis Labeaume, le dra- peau ayant flotté tout au long de leur mission en Afghanis- tan.

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DÉVOILEMENT DU MONUMENT COUGAR

par Lcol Stephen Tremblay, cmdt du 12e RBC

Sur la plaque de gauche, on peut lire :

Véhicule blindé polyvalent

Cougar

En service au sein

du 12e Régiment blindé du Canada

de 1980 à 1999

Sur celle de droite : Ce monument du véhicule Cougar a été dédié en l’honneur de l’indicatif

d’appel 13F à la mémoire du

Cplc Langevin et du Cpl Galvin

décédés en service de la paix le 29 novembre 1993

en Bosnie-Herzégovine en ce 25e jour de novembre 2008

par le commandant du 12e RBC, Le lcol Stephen Tremblay

Le 25 novembre 2008, le lcol Stephen Tremblay procédait au dévoilement du monument COUGAR en présence de madame Ina Galvin, mère du cpl Galvin, ainsi que des membres et amis de la famille. Pour ce qui est de la famille du cplc Langevin, celle-ci n’a pas pu participer compte tenu de la tempête qui sévissait. Le Régiment tourne ainsi une page d’histoire en ayant un véhicule de plus comme mo-nument installé près de la Bâtisse Major-François-Xavier-Lambert, soit le 310.

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LA PAGE DES RETRAITÉS

Par Adj Charles LeBel, CD (Retraité)

Premièrement, j’aimerais remercier le rédacteur en chef d’avoir accepté d’inclure cette nouvelle page dans notre Tourelle. L’idée m’est venue en parcourant les chroniques des différents chapitres. Je me suis dit que les lecteurs aimeraient certainement entendre parler des confrères qui ont pris leur retraite, savoir ce qu’ils sont devenus et peut-être même en profiter pour s’annoncer dans ce qu’ils font comme seconde carrière. Étant donné que je suis l’instigateur de cette page, le rédacteur en chef m’a dit : «Excellent, j’attends votre article. Oups!». Alors, voici en bref ce que je suis devenu depuis ma retraite après 30 ans de car-rière comme régulier et réserviste. Au printemps 2005, mon épouse et moi cher-chions un projet commun qui nous permettrait de quitter nos emplois. À ce mo-ment-là, nous possédions deux propriétés, une à Portneuf et une autre au Costa Rica, et nos enfants étaient autonomes de leur côté, faisant carrière comme poli-

cier et militaire. C’est alors que nous avons regardé la possibilité d’acquérir un commerce fonctionnant l’été pour pouvoir passer l’hi-ver dans le sud. Après avoir retourné maintes fois toutes nos idées, nous en sommes venus à la conclusion que le mieux était d’aller s’installer en permanence au Costa Rica. Le choix économique a été assez facile. Nous avions le choix entre travailler au Canada et passer du temps dans le sud ou aller vivre dans le sud sans travailler et aller passer du temps dans le nord. Le 10 septembre 2005, nous voilà dans l’avion après avoir liquidé une partie de nos biens et embarqué le reste dans un conteneur maritime. Enfin, nous pouvions relaxer. Le pire était passé. Ça n’a pas été de tout repos de préparer un tel changement. En partant, on s’est dit, on es-saye ça, on va apprendre une nouvelle culture, la langue espagnole et si ça ne fonctionne pas, on remballe le tout. Ça fait maintenant plus de trois ans que nous vivons ici. Nous parlons l’espagnol et faisons partie du peuple costaricien. Nous som-mes occupés à tous les jours. Nous jouons beaucoup aux jardiniers en entretenant nos palmiers, manguiers, orangers, citronniers, Amapola, crotus, etc… Comme je le faisais au Canada, je travaille beaucoup le bois ici mais cette fois, avec des essences de bois tropicaux telles que le teck, pochote, laurel negro, cedro et melina. Le reste du temps est consacré aux visites dans le pays ou au Canada et à l’accueil de nos parents et amis qui viennent profiter du soleil. Possédant une deuxième maison sur notre propriété, nous envisageons de la transformer en gîte de location pour les gens du nord qui rêvent de chaleur. Comme vous pouvez le voir, la retraite c’est pas mal du tout, surtout quand on s’endort à chaque soir bercé par les vagues du Pacifique.

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La saison des mutations approche. Peut-être pensez-vous être muté à Ottawa pour une première fois. Que se soit par choix ou par forte recommandation de votre patron, Ottawa est pour la majorité d’entre nous un Quartier-général obscure. Cet article est le premier d’une série de trois visant à informer les membres du Régiment sur différents aspects, tant pro-fessionnels que familiales, de la vie militaire dans la région de la Capitale Nationale. Il pourra, je l’espère bien, vous éclai-rer dans votre réflexion. Les articles deux et trois viseront, quant à eux, à décrire l’organisation et le fonctionnement des QG principaux auxquels la majorité des Douzièmes mutés à Ottawa se retrouveront. Le but des ces articles n’est pas pour vous convaincre de venir travailler ou pas à Ottawa. Ils viseront surtout à démystifier quelques mythes et, je l’espère bien, apporter un peu de lumière à l’obscurité bureaucratique des différentes entités stratégiques qui dictent et synchroni-sent les activités des FC et auxquelles, peut-être, viendrez-vous vous joindre. L’Ontario ou le Québec. Rien de plus légitime à se poser comme question. Chaque situation est différente. Règle géné-rale, on doit, cependant, connaître quelques faits. Il y a plus de 26 édifices du MDN dans la Région d’Ottawa. Ces édifi-ces sont situés aux quatre coins des villes d’Ottawa, Gatineau et Hull. Assurez-vous de savoir dans lequel de ces édifices vous serez appelé à travailler. Gardez en tête qu’il est toujours possible que votre organisation déménage d’un édifice à l’autre. L’argument des garderies subventionnées du régime québécois ne devrait pas être un facteur déterminant. Il n’y a tout simplement pas de places dans la région de l’Outaouais. À moins d’avoir un contact solide, vous débourserez environ 30 $ par jour par enfant. Le prix est sensiblement le même en Ontario. À noter qu’en Ontario, les enfants débutent le pri-maire un an avant ceux du Québec. Le prix des maisons/logements est environ 30% plus élevé qu’en Ontario. Par contre, le taux d’imposition moins élevé de l’Ontario devrait réajuster cette différence à 10%. Le transport en commun est fantastique. À moins d’habiter en campagne, vous n’attendrez jamais plus de 5 minutes votre autobus. La plupart des routes principales ont des passages réservés pour le transport en commun. Aux heures de pointe, il est souvent plus rapide et efficace de prendre le transport en commun que votre automobile. Le coût d’une passe mensuelle est d’environ 80 $. Le stationnement est limité pour la majorité des édifices. Les personnes travaillant au QGDN et désirant prendre leurs automobiles doivent s’attendent à débourser 12 $ par jour pour le stationnement. C’est en raison de cette situation dérisoire que la plupart des gens optent pour le transport en commun. .

ANALYSE D’UNE MUTATION À OTTAWA

Par Maj Pascal Larose

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Non, il n’y a pas d’indemnité de mission terrestre dans 98% des mutations à Ottawa. Ce facteur pourra certai-nement causer quelques maux de tête à la valse des mutations et la chaîne de commandement. Mais atten-tion, s’il n’y a pas de telle indemnité, c’est parce que vo-tre travail devrait être plus stable; vous ne devriez pas être déployé en exercice. À noter également qu’il n’y a plus d’indemnité de vie chère dans la région Au moins deux avantages professionnels doivent être mentionnés. Premièrement, vous augmenterez votre ré-seau de connaissances et contacts, tant militaires que civils, exponentiellement. Que se soit en vue d’une pro-motion, d’une seconde carrière, ou par développement professionnel, l’établissement de nouvelles connaissan-ces nationales, voire même mondiales, est très gratifiant. Deuxièmement, vous améliorerez grandement votre connaissance stratégique des opérations ainsi que celle du fonction-nement gouvernemental. Souvent, si l’on a l’impression que les décisions tardent à venir, c’est car ces dernières sont très complexes et demandent une approche interdépartementale, voire intergouvernementale. En règle générale, la plupart des mutations des Douzièmes devraient se traduire par un travail de bureau (au sein de l’un des nombreux QG). Vous travaillerez dans un cubiculeville. À moins d’avoir le grade de colonel ou d’être directeur, tous sont sur le même pied d’égalité pour les espaces de travail : un petit cubicule avec bureau, ordinateur et téléphone; il n’y a pas de porte. Bien que la plupart des organisations travaillent dans la langue anglaise, la place du français comme langue de travail est tout de même imposante. Il est possible d’avoir accès à tous les services en français. Beaucoup de documents officiels sont également produits dans la langue de Molière. Si vous avez une cote d’au moins A en anglais, vous ne devriez pas envisager une mutation dans la région d’Ottawa comme étant problématique. Bien au contraire, car vous améliorerez la qualité de votre anglais rapidement sans que cela n’affecte la qualité de votre travail. Il est peu probable que vous retrouviez l’esprit d’équipe régimentaire au sein d’une mutation à Ottawa. Les gens sont plus indépendants. Ils effectuent l’entraînement physique seuls ou en très petits groupes. Ils ne doivent pas obligatoirement assister aux activités professionnelles/sociales hors des heures de travail. C’est à vous de décider si cela est un avantage ou pas. Il est impossible de pouvoir généraliser et prendre position sur une comparaison entre Ottawa et Valcartier sans faire inter-venir des critères purement personnels. Chose certaine, la vie militaire à Ottawa est vraiment différente d’un environne-ment d’armes de combat. Si vous envisagez une mutation prochainement, gardez ces quelques commentaires en tête. Ils pourront peut-être vous aider à faire un choix plus éclairé. Dans le prochain article, nous aborderons le fonctionnement général du QGDN, de celui du QG de l’Armée, du Comman-dement Canada et du Commandement de la Force Expéditionnaire du Canada.

ANALYSE D’UNE MUTATION À OTTAWA (suite)

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VISITE À HAWAÏ

Personne n’a voulu nous croire (surtout pas nos blondes) lorsqu’on disait qu’il s’agissait d’un simple hasard; les majors Pascal Larose et Eric Landry se sont retrouvés sur une tâche à Hawaï pour une semaine. Nous imaginons que personne ne nous croira non plus lorsqu’ils sauront que cela a été organisé par le maj Simon Boucher, officier de liaison en Californie avec les Marines et ce, sans cor-ruption. Pourtant tout était légitime. Nous étions membres d’une équipe ayant pour tâche d’aviser et de participer à l’entraînement du QG du 3 rd MARINE REGT Special Purpose Marine Air Ground Task Force (SPMAGTF). L’exercice, ayant une ressemblance avec nos MAPLE SENTRY, visait à entraîner le QG de la FO qui sera installé à KAF en vue de déployer des troupes dans la province de Helmand. Une équipe britannique était également présente. Nous avons travaillé dur et pendant de longues heures. L’exercice débutait tous les matins à 07h00 et se terminait vers 19h00. Pas de temps pour les plages et les chemises fleuries. Cinq jours durant, et malgré un léger mal de tête, résultant sans doute du déca-lage horaire, nous avons transmis notre connaissance de KAF aux Marines. Prouvant le sérieux de la chose, nous restions même sur la base pendant que les autres Canadiens et les Britanniques étaient sur le bord de la plage – Merci Simon pour avoir réservé notre motel! Face aux résultats de cet échange, le Chef d’État-major de l’Armée de terre a clairement mentionné qu’il désirait pour-suivre cette collaboration entre les gens de retour de théâtre et les Marines. Avis aux gens se déployant sur les prochaines rotations. Ce sera peut-être vous! C’est une tâche très exigeante, mais cela en vaut la peine. Le col White, cmdt du SPMAGTF, nous a per-sonnellement remercié de notre apport et nous a demandé s’il pouvait faire quelque chose de particulier pour nous rendre l’appareil. Nous avons alors répondu : «Ramenez-nous ici, on adore Hawaï!». Le maj Pascal Larose

Par Maj Pascal Larose et

maj Éric Landry

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Lorsque j’ai commencé à travailler pour l’équipe d’instructeurs de tir (équipe d’IT), autrement dit l’IG Team, j’ai prévu un emploi moins stressant et occuper celui que j’avais eu lorsque j’étais en campagne cours après cours. Je m’étais trompé. Avec un bébé qui s’en vient incessamment, j’ai pensé que l’équipe me donnerait un peu de temps pour me reposer. Encore une fois, je me suis trompé. Après six mois dans l’équipe, comme le chef, je venais tout juste de réaliser la quantité de travail qu’il restait à faire. Je savais que l’équipe d’IT était responsable des normes de canon-nerie partout au Canada, mais ce que je n’avais pas réalisé était que l’équipe était le centre d’excellence pour presque tous les systèmes de tir dans l’Armée, incluant : le C6 (montée), le .50 cal mitrailleuse lourde, la tourelle d’un mètre, tous les RWS (y en a trois!), le TUA, le Léo C2 et 2, et bien sûr le 25mm. Tout ça avec une équipe de seulement cinq autres gars. Après mon arrivée dans l’équipe, ma première tâche était de travailler avec les adj Martin Caron, Steve Robinson (R22eR) et Mike Bastien (RCD) pour rebâtir le cours d’instructeur de tir avancé (CITA). Nouvellement renommé le cours de spécialiste de tir direct de l’Armée (STDA), le cours était semblable à l’ancien mais avec plusieurs changements majeurs. L’un de ces changements était l’ajout du voyage technique. Pendant une période d’une semaine, les étudiants de STDA visitaient beaucoup de facilités de recherches et de développements soit : General Dynamics Land Systems Canada à London en Ontario, l’École du génie électrique et mécanique des Forces à Borden, General Dynamics Ordonnance and Tacti-cal Systems (GD-OTS) à Le Gardeur, l’atelier 202 à Montréal, et finalement le RDDC et CEEM Valcartier. Le voyage a été un succès. Par contre, il a pris beaucoup de temps à être coordonné. Finalement, la seule raison pour laquelle nous étions capables de visiter tous ces différents endroits était dû au fait que je connaissais un ancien blindé dans presque chaque compagnie. Alors,il semble y avoir beaucoup d’emplois dans le civil pour un vieux soldat blindé, et pas juste un chauffeur de tracteur! Malgré que le cours de STDA soit semblable au CITA, deux mois ont été nécessaires afin d’écrire tous les plans de leçons. Je peux vous dire que c’était long et que ça m’a pris la moitié moins de temps comparativement à l’adj Caron. Cette année est la première fois qu’on donne ce cours et le Régiment a beaucoup de représentations en la présence des slt Delisle, sgt Cantin et cplc Babin. De plus, on a le sgt Turcotte comme instruc-teur. La prochaine tâche pour l’équipe était d’organiser la première conférence d’IG. Avec le rythme d’opérations dans l’Armée depuis ces dernières années, ce n’était pas possible depuis 2006. Par contre, cette année, nous en avons eu une, peu importe les contraintes. Au cours de cette conférence, nous avons discuté des sujets divers tels que des LÉOPARD 2 au 25mm et tous les sujets entre les deux. La conférence a eu lieu du 28 au 30 octobre 2008. Et entre tout ça, l’équipe a dû trouver le temps pour un nouveau système d’armes, le Nanuk. Le Nanuk est un RWS mais plus avancé que celui qu’on utilise maintenant. Il est monté sur une coque de VBL, avec beaucoup de blindage appliqué et on en recevra que 33. Néanmoins, l’Armée le veut en Afghanistan dès que possible et l’équipe essayera de produire toutes les «drills», la PLANIN, et les aide-mémoire en moins de deux mois. Bien, le congé paternel peut attendre quelques mois de plus!

NOUVELLES DU CHAPITRE DE L’ATLANTIQUE

Par Capt Chris Radl RAPSIT de l’équipe d’instructeurs de tir (IT) et le nouveau cours de STDA

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COURS DE PP4 SME 0801

Par Adj Pierre Nadeau Le nouveau cours de PP4 SME a commencé le 18 sept 2008 avec 23 candidats de toutes les régions du Canada. Il y avait des réservistes et des réguliers, des jeunes et des moins jeunes et il y avait même un adjum de la réserve. Le premier jour du cours, nous avons réalisé qu’il y avait environ 500 ans d’expérience sur ce cours. Cette expérience partait de 15 ans à 30 ans de service. Le seul fait d’avoir autant d’expérience sur ce cours en valait la peine; beaucoup d’histoires, bonnes et mauvaises, et le PT à tous les jours était un peu «slow» mais efficace. Le but du cours était de former des sergents-majors d’escadron au combat (non pas des champions olympiques). En tout cas, l’horaire était extrêmement chargé. Il y avait beaucoup de cours théoriques. Une journée typique commençait à 06 h 00 et se terminait vers 17 h 00, sans compter les devoirs du soir. De plus, il fallait prendre le temps de réviser nos notes de cours dans le but de se préparer pour l’examen théorique. Je peux dire que 5 soirs/semaine, on avait des travaux. Durant le cours, nous avons eu la chance de découvrir de nouveaux aspec ts d’entraînement comme le VBS2, qui est un jeu de guerre modifié pour nos besoins d’enseignement ici à l’ÉAB; dans notre cas, nous avons bâti un échelon et pratiqué virtuellement des ravitaillements de combat avec des ravitaillements en cours de route. Cela nous a permis virtuellement de comprendre beaucoup d’aspects techniques. Ce qui est merveilleux avec le VBS2 est qu’on peut voir nos «set up» de tous les côtés, même du ciel, ce qui est très efficace quand nous avons fait nos briefings aux autres syndicats. De plus, nos leçons ont été développées par syndicat ce qui amplifiait nos connaissances sur les sujets, une brillante idée de l ’adjum Girard, instructeur senior du cours. Cette façon de faire est extraordinaire et nouvelle pour plusieurs d’entre nous. Il s’agissait de faire sortir nos expériences en syndicat et de les partager avec tous les participants du cours, et si les points d’enseignements n’étaient pas tous couverts durant ce genre de doctrine, l’instructeur finissait le travail. Autrement dit, en 40 minutes, je savais tout ce que les autres ont eu comme expérience sur le sujet. Nous avons trouvé cette façon de faire incroyablement efficace et surtout pas ennuyante. Il y a eu des moments forts comme lorsque notre officier de cours a discuté de la relation officier versus membre du rang avec son SME et a discuté des relations importantes entre un cmdt d’esc et son SME; on a bien saisi les petites choses qui se pas-sent entre le deux êtres humains - pas parfait mais combien efficace pour nous. Tout au long du cours, nos instructeurs se sont montrés dévoués. Pour avoir été instructeur sur de nombreux cours et dans plusieurs écoles, je n’ai jamais vu des instructeurs autant disponibles. Presque tous les cours, durant les pauses, il y avait au moins un instruc-teur pour apporter de l’aide supplémentaire à ceux qui en avaient besoin. Après une semaine et demie de théorie, ce fut l’examen final. Trois leçons de 40 minutes de travail intense où l’on écrivait et répondait à toutes sortes de questions sur le ravitaillement, les échelons, et autres. Après quoi, les exercices de simulation ont commencé sur le JCATS pour une semaine. À la fin de ceci, nos réservistes ont terminé le cours. Pour nous, par contre, nous devions faire la partie «champ» durant deux autre semaines. Plusieurs d’entre nous étions impatients de pouvoir mettre en application nos nouvelles connaissances - maintenant que nous sommes des spécialistes du ravitaillement!

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DE MAS’UM GHAR À LA FOB PETERSVILLE (NB)

Par Capt P. Croteau

En mars 2008, nous étions de retour après une mission très remplie de près de sept mois en Afghanistan, tous heureux enfin de revoir nos proches et de revenir à la vie normale. Nous étions heureux également de ramener tous les gars de la troupe sains et saufs. Après des vacances bien méritées, la troupe était de retour au boulot au mois de mai et faisait par-tie du nouvel escadron C du Régiment. À l’été, le cvr Laurent Proulx (chauffeur de 32A), le cpl Étienne Turcotte (loader de 32B), l’adj Curadeau et moi-même furent mutés à l’École de l’Arme blindée de Gagetown. Pour l’adj Curadeau, la pre-mière journée à l’école fut assez spéciale alors qu’il n’eut même pas le temps de commencer ses «clairances» qu’il se retrouvait dans les secteurs d’entraînement afin de remplacer un autre adj. Une semaine plus tard, il se voyait octroyer le poste d’adj des opérations pour l’exercice de fin d’été à Sussex et d’adj de cours pour un DP 1.2 chef de troupe en sept (phase IV)… Bienvenue à l’École!!! Rapidement mis en selle, il a su relever les défis du déménagement et des nombreu-ses tâches. Il faut dire que l’École est nettement en manque de personnel pour le nombre de cours qui est généré. On parle d’un manque de plus de 30 sergents. Quant à moi, je suis arrivé au début septembre et j’ai eu la chance de débuter comme instructeur sur un cours de chef de troupe de chars. Le rythme est assez élevé à savoir environ deux semaines entre chaque cours nous laissant peu de temps pour la préparation. Malgré cet horaire chargé, nous apprécions tous de nous retrouver à la maison toutes les fins de semaines comparativement aux deux dernières années au Régiment où nous avons été absents 16 mois sur 24. Plusieurs Douzièmes, qui étaient en Afghanistan sur la roto 4, viennent également d’être mutés à l’École et après discus-sion, nous arrivons tous au même constat : le passage entre la vie opérationnelle et la vie en garnison est extrêmement difficile. En effet, après avoir vécu des heures palpitantes à effectuer des opérations réelles en équipe de combat où les risques et les défis étaient journaliers, se retrouver dans le cadre d’une École n’a rien d’évident. Premièrement, il y a tout l’aspect du niveau des stagiaires versus le niveau atteint en théâtre qui n’est pas facile à gérer. Nous vous parlons de cela en toute humilité mais la réalité est là et nous a frappés en arrivant. Le manque de vitesse d’exécution et de cohé-sion peut en irriter plus d’un alors que nous avons été habitués au travail d’une équipe bien rodée où tout le monde connaissait son rôle. En mission, nous étions en cinquième vitesse et ici, il faut retourner en première vitesse pour les cours de base et en troisième vitesse pour les cours seniors. Comme instructeur ou DS, c’est la chose que nous avons trouvé la plus difficile. Lorsque tu es assis à côté et que les choses ne se déroulent pas comme tu veux, la tentation «d’embarquer par-dessus» le stagiaire est immense. Il a donc fallu s’adapter rapidement, prendre des grandes respira-tions, se tâter le pouls du coup (à la manière du maj Dugas) et accepter la réalité du contexte de l’instruction. De toute façon, personne ne se fait tirer dessus ou saute sur des mines. On peut donc prendre notre temps et bien «coacher» les stagiaires. Une autre tentation, que nous avons tous, est de mettre la gomme. Deux bombes artisanales (IED) suivies d’une embus-cade et pourquoi pas une attaque au gaz pour finir le trace… Sérieusement, il faut travailler fort encore une fois pour se calmer et s’adapter. Ça prend un peu de temps avant de pouvoir gérer huit choses à la fois en «top high» alors que l’étu-diant vient tout juste d’apprendre sa procédure pour adopter une position de tir et qu’il a de la broue dans le toupet. Il a fallu également revenir à l’enseignement de la doctrine en lâchant les insurgés pour les conflits plus classiques. Il faut remplacer les deux talibans avec un RPG pour les bons vieux BMP 2 ou BRDM. Nous étions rendus très à l’aise avec le contexte de guerre de contre-insurrection et il nous a fallu travailler un peu pour se remettre dedans. Même chose du côté des tactiques tant de chasse que de reconnaissance. Retourner à la base de la doctrine fut très bénéfique car en retour-nant dans les livres et dans l’enseignement, nous nous sommes rendus compte combien nous avions rapidement perdu la base. Néanmoins, c’est comme du vélo, ça ne se perd pas. Malgré ce retour à la base, on voit que l’influence de l’Afgha-nistan est présente dans les tracés avec des IED, TUAV, FOB, CAS, les équipes EOD, armée locale et autres.

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DE MAS’UM GHAR À LA FOB PETERSVILLE (NB) (suite)

Une chose est claire, l’expérience que nous avons acquise des opérations inter-armes est perceptible dans tous les tracés et nous tentons toujours d’ajouter notre grain de sel et donner le «big picture» aux stagiaires. Nous croyons que l’arrivée récente de plusieurs instructeurs des régiments a donné un bon coup de barre vers la modernisation du Corps blindé d’autant plus que l’École est à modifier considérablement la manière dont les cours seront dis-pensés. En effet, vous verrez de plus en plus de cours à distance et une utilisation plus poussée des laboratoires VBS 2 afin de réduire la durée des cours à Gagetown et la pression sur les véhicules COYOTE. Avec un manque d’instructeurs et une flotte vieillissante, il fallait trouver un moyen de livrer plus de cours et de réduire le temps passé dans le champ (parce que le véhicules sont fatigués). Par conséquent, la solu-tion fut d’effectuer des tracés sur VBS 2 au tout début des cours afin d’évaluer surtout la procédure de bataille et le développement des plans. Une fois la procédure de bataille bien comprise, le cours se dé-place en campagne afin de confirmer l’aspect pratique des tactiques et des plans. Ayant des réticences au départ, bien des instructeurs appré-cient maintenant la semaine de plus en garnison pour améliorer la pro-cédure et perdre moins de temps ensuite en campagne; pas la solution idéale mais c’est la meilleure compte tenu des exigences du Corps en production de personnel. Finalement, à notre arrivée, l’un des très gros défis était de s’adapter à la culture organisationnelle de l’École où le cpl de la voûte a plus de pouvoir qu’un adj… Nous caricaturons un peu mais au jour le jour, nous sommes confrontés à plusieurs règles ou manières de fonctionner qui peuvent nous irriter. Surtout lorsque c’est un cpl qui vient de passer ses 15 derniè-res années, l’École comprend mieux les procédures que toi. L’École étant ce qu’elle est, soit composée de plusieurs régi-ments, de langues et de plusieurs générations de soldats, il nous a fallu rapidement comprendre les codes qui nous sem-blaient parfois peu logiques ou un peu démodés. Néanmoins, une fois maîtrisé, le travail devient assez simple et tu en viens à ne plus te poser les questions qui tuent. De toute façon, avec le rythme effréné des cours et les horaires journa-

liers très remplis à la «FOB» Petersville ou sur la fameuse route Lawfield, tu n’as pas trop le temps de philosopher et remettre en question toutes les procédures. Nous préférons laisser ces casse-têtes à ceux qui ont le pouvoir de changer quelque chose et nous concentrer sur nos leçons à enseigner. En terminant, nous pouvons dire qu’après le choc initial de notre arrivée à l’École et de notre adaptation à la vie new brunswickoise (où les magasins sont fermés presque tout le temps, pas de bou-langerie ou rouler 5 km/h en bas de la limite de vitesse «just in case»…), que nous apprécions maintenant notre travail. Donner de l’instruction dans son métier et voir des jeunes officiers et des sous-officiers évoluer au fil des cours a quelque chose de très sti-mulant et de très gratifiant. ADSUM.

Cours de chef de tp chars - capt Croteau, adj Caron, adj Thibodeau, cpl Turcotte, cvr Leves-

que, cvr Perron, et les slt Savard, Pompili et

Le slt Savard apprend la job de loader lors du cours de chef de tp chars

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Par Capt Florain Asselin, CD (Retraité), Président du chapitre de Québec

NOUVELLES DU CHAPITRE DE QUÉBEC

Il y a eu une cinquième rencontre décontractée des membres du Chapitre de Québec à la Légion Royale canadienne, au 45, rue Paquet de Loretteville le 12 juin 2008. Cette soirée a été un succès incroyable à laquelle plus de 60 anciens et membres du Régiment ont participé. Merci à tous ceux qui ont assisté. Ces rencontres sont ouvertes à tous, officiers ou pas, et offrent la chance de se rencontrer, fraterniser entre amis et écouter de bonnes vieilles histoires. Notre objectif est d’encourager ce genre de rencontres sociales et ainsi resserrer la camaraderie entre les membres et les anciens du Régi-ment de la région de Québec. Nous avons eu la chance de rencontrer Marcel Dupuis, un ancien adjudant, qui a quitté le Régiment en 1978. C’était la première fois qu’il participait à une fonction du Régiment depuis son départ. D’ailleurs, il en était très heureux. De plus, il a eu la chance de rencontrer des anciens confrères qu’il n’avait pas vus depuis plusieurs décennies. De plus, nous avons eu la chance d’avoir un membre provenant d’Ottawa, soit Daniel Drapeau, et d’un autre, cette fois-ci, de la Beauce, Rémi Gilbert, ainsi que beaucoup d’autres membres dont j’oublie malheureusement leurs noms. Nous vous remercions de votre présence. Comme la présente édition de LA TOURELLE a été publiée après les fêtes 2008, notre dernière rencontre remonte au vendredi 12 décembre 2008, sous le format de 5 à 7, et a eu lieu encore une fois à la Légion Royale canadienne. De plus, les services de Nez-Rouge étaient disponibles. Plusieurs membres du Régiment, actuels et anciens, ont pu, à nouveau, fraterniser ensemble. Comme le prochain 5 à 7 aura lieu le vendredi 12 juin 2009, je vous demanderais de bien vouloir transmettre l’invitation à tous nos membres actuels et anciens. J’ai environ 320 adresses de courriél dans ma liste et il se peut fort bien qu’il m’en manque. Si vous avez des noms, veuillez m’acheminer leurs courriél et ça me fera plaisir de les informer de cette prochaine rencontre. Je vous attends tous le 12 juin 2009. Entre temps, je profite de l’occasion pour vous offrir mes meilleurs vœux en cette Nouvelle Année 2009! Voici mon adresse courriél : [email protected].

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Par Maj Mario Blanchet, Président du chapitre de Montréal

Chers membres du Douzième,

Voici quelques petites nouvelles fraîches des membres du Chapitre de Montréal qui se sont rencontrés le 26 juin 2008 à l’École de leadership et recrues de Forces canadiennes (ELRFC) de St-Jean sur le Richelieu. Nous avons profité de cette occasion pour souligner le départ de nos deux valeureux membres du Douzième soit l’adj Lamarre, CD et le sgt Morasse, CD. L’activité a débuté avec un dîner avec les membres et quelques discussions sur diverses nouvelles du Régiment. Le lgén Michel Maisonneuve, CMM, CSM, CD (Retraité) est venu nous voir et a remis les certificats aux membres prenant leur retraite des FC. Le tout a été suivi d’un entraînement en salle de simulation de tir intérieur où plusieurs d’entre nous ont bien fait durant les tirs de M72 et C7. Par contre, nous aurions dû être alertes au tir car si nous n’avions pas les bonnes positions de tir, un fusil à balle de plastique aurait tirer sur nous ce qui a rappelé à plusieurs de bien faire ses drills comme sur les chars avec les Jockey. La rencontre a été un grand succès avec une participation des plus nombreuse. Il est toujours plaisant de remarquer la venue d’anciens membres et je profite de l’occasion pour les saluer. ADSUM! Le lgén Maisonneuve, CMM, CSM, CD (Retraité) remettant au sgt Morasse son certificat de départ. Le lgén Maisonneuve, CMM, CSM, CD (Retraité) remettant à l’adj Lamarre son certificat de départ.

NOUVELLES DU CHAPITRE DE MONTRÉAL

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Avec les Askaris du 3Bn. The King’s African Rifles, le bataillon s’était embarqué en train à la gare de Nakuru, sa ville de garnison, capitale de la province du Rift au centre du Kenya, pour se déployer près de la frontière Ougandaise à l’Ouest du pays, dans la région du Mont Elgon. C’était la première fois depuis très longtemps que le bataillon se déployait pour une opération de contre-terrorisme. Le train ne roulait pas à la même allure que les trains occidentaux et le voyage allait durer toute la nuit. Dans le wagon réservé aux officiers, l’éclairage avait été tamisé peu après que les ordres aient été passés. Au-dessus du cliquetis des rails, ils arrivaient parfois à entendre les éclats de rire des Askaris qui jouaient aux cartes ou se racontaient des histoires dans les wagons réservés à la troupe. Après que des extrêmistes aient terrorisé la population de la région du Mont Elgon et que la police ait avoué son incapaci-té à régler le problème, le Gouvernement kényan a appelé l’Armée en renfort. L’état-major avait décidé de déployer le 3e Bataillon, The King’s African Rifles (3KAR); une unité à l’histoire colorée, qui avait combattu les Askaris de Von Lettow-Vorbeck au Tanganyika durant la Première Guerre mondiale, les Italiens de Mussolini en Abyssinie et l’Armée Impériale japonaise en Birmanie à la Deuxième Guerre et enfin les rebelles Mau-Mau durant les années ´50. Le train arrivait finalement en gare de Kitale à la levée du jour. Les camions du peloton de transport du bataillon étaient déjà là pour nous amener vers la zone d’opération, ayant fait le trajet quelques jours avant, avec le reste de la compagnie de service, pour établir le camp de base. Mais le peloton de transport ne pouvait prendre qu’une compagnie à la fois, ce

qui signifiait que les quatre compagnies de fusiliers devaient prendre chacune «leur tour» et faire la majeure partie de ce qui restait du trajet, à pieds… Cela ne semblait pas affecter les Askaris et alors que la compagnie A montait sur les camions, les compagnies B, C et D se déployaient en ordre de route pa-quetages au dos. Mon ordonnance, le caporal John Machika (a.k.a. Mzee John, dû à son âge), avait déjà trouvé mon véhicule et mon chauffeur, le lance-caporal Geoffrey Tinega, était prêt à m’amener au camp de base mais je préférais faire un bout de chemin avec les compagnies de ligne et dit à Mzee John de partir avec Geoffrey vers le camp, j’allais rester avec mon ope-rateur radio, le caporal Patrick Otieno, pour faire la marche. Quelques minu-tes après, ce dernier me rapporte : -Effendi, wakompani waoni tayari ! (ce qui voulait dire que les compagnies étaient prêtes à la marche) -Mbele ! (En avant …) (Bien que l’anglais soit bien compris, le kiswahili est la langue la plus utilisée par la troupe, on doit se débrouiller pour en avoir une base... Kiswahili angu si nzuri, lakini najaribu !) Les colonnes de compagnies se déployèrent et peu de temps après s’élevèrent les chants de marche, ryth-mant le pas des Askaris. Les compagnies n’ont eu aucun problème à franchir les quelques vingt kilo-mètres les séparant du camp, les soldats kényans, souvent recrutés dans les campagnes, ont un physique solide. À mon arrivée, Mzee John avait préparé mon bivouac et un pot de massala tchai (un thé épicé populaire en Afrique de l’Est) m’attendait. Peu de temps après, je partais avec mon chauffeur et mon

JAMBO EFFENDI !

Par Lcol Charles Branchaud

SQMR Mwaniki et le SMR, Mr. Kianga (à droite)

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JAMBO EFFENDI! (suite)

opérateur radio pour rencontrer les autorités locales afin de confirmer les engagements du bataillon et de commencer les patrouilles mixtes (armée/police) le lendemain matin. La région du Mt Elgon est très accidentée, les collines y sont très abruptes et ont bien servi de cache au Sabaot Land Defence Force (SLDF), ce groupe terroriste qui s’en prenait à la popu-lation locale depuis un certain temps. Leurs revendications reflètent un problème commun au Kenya soit la distribution inéquitable des terres des colons européens par le premier gouvernement kényan à l’époque de l’indépendance et qui a favorisé l’ethnie Kikuyu, tribu de N’Jomo Kenyata, premier président du pays. Le SLDF connaissant bien le terrain, ces membres ont pu échapper un certain temps aux autorités, mais pas indéfiniment. La façon d’opérer du bataillon est par-fois expéditive et agressive, tant dans les engagements avec le SLDF, que dans la façon de traiter les prisonniers. Les Askaris du 3 KAR (surtout ceux du peloton de reconnaissance, en majorité de la tribu Massaï) sont de fins pisteurs qui savent repérer et embusquer… La vie avec un bataillon du King’s African Rifles est ponctué de moments des plus intéressants et parfois humoristiques, surtout lorsque la troupe a mal compris l’intention de ses supérieurs. Elle peut aussi être étonnamment différente, par exemple, lorsqu’à l’issue d’un procès par voie sommaire, le coupable se voit attribuer une dizaine de coup de kiboko (chicotte) pour avoir été pris à dormir en devoir de garde, ce qui ne lui permettra plus de s’asseoir avant un certain temps… Après un déploiement de huit semaines, le bataillon était de retour en caserne à Nakuru, les Askaris étaient repris en main par Mr. Kitinya, le SMR, qui devait préparer le bataillon pour la revue de la journée nationale, mais pas avant la ngoma (fête) de retour à la base. Mis à part les plaisirs (et périls) de s’aguicher avec les filles de bars locaux, la troupe doit user d’imagination et de ressour-ces pour se divertir, puisqu’il n’y a pas de cinémas ni d’équivalent du CANCON show. La solution est le ngoma, un événe-ment qui, dès son annonce, attise une activité intense qui, en partie, se concen-tre sur la préparation de la bière locale, ya pombe. Le ngoma est un événement des plus intéressant, semblable au dîner de la troupe chez nous, mais plus … ethnique. Il commence au crépuscule; plusieurs feux de pelotons sont allumés autour desquels les hommes préparent le nyama choma (BBQ local) fait de viande de bœuf, d’agneau et de chèvre. Ils laissent leurs uniformes pour prendre la tenue traditionnelle de leurs tribus d’origines et avec ya pombe qui coule à flot, les compétions de tambours et de danses tradi-tionnelles commencent et durent jusqu’au petit matin … mal de tête inclus. Tuaonana ijayo !

Mon opérateur radio, le caporal Otieno

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Par Lcol Jean Laprade, Assistant coordinateur de l’Exécutif de l’état-major international

UN DOUZIÈME AU QUARTIER GÉNÉRAL DE L’OTAN À BRUXELLES

Avoir la chance d’être muté en Europe, en plus que ce soit au Quartier général de l’OTAN à Bruxelles, est une occasion de pouvoir travailler dans un cadre stratégique au sein de la com-munauté européenne et de découvrir, par la même occasion, la vie des Belges au quotidien. Au cours de l’année 2007, j’ai saisi cette opportunité et accepté un poste au siège de l’OTAN à titre d’assistant coordinateur de l’exécutif au sein de l’état-major militaire international. Titre ronflant, me direz-vous, mais qui, en réalité, s’apparente aux fonctions d’un G3 tâches/EM à un niveau stratégique. Le Comité Militaire constitue la plus haute instance militaire au sein de l’OTAN et avise le Conseil de l’Atlantique-Nord ainsi que les différents commandements stratégiques (ACO et ACT). De fait, le bureau du coordinateur de l’exécutif prépare, coordonne et supervise les travaux relatifs au Comité Militaire de l’OTAN en session plénière, lors des rencontres infor-melles et pendant les conférences réunissant les chefs d’états-majors des pays membres. S’ajoute à cela la coordination quotidienne des tâches au sein de l’état-major militaire interna-tional, la synchronisation des activités avec le cabinet du Secrétaire Général et la liaison cons-tante avec les différentes délégations ainsi que les divisions civiles et militaires. Pour ce faire, le bureau de coordination de l’exécutif compte sur une équipe de huit personnes dirigée par un brigadier britannique. Pour ma part, mon rôle consiste, entre autres, à préparer les réunions du comité militaire, écrire les comptes-rendus, assurer le suivi des tâches relatives aux ré-unions et visites du comité, planifier les conférences et coordonner l’entraînement de base de l’état-major. À vrai dire, nous sommes deux lieutenants-colonels (un allemand et un canadien) à cumuler ces fonctions et je dois dire que nous en avons plein les bras. Malgré les horaires

chargés, mes fonctions me permettent de suivre les débats du comité militaire sur des enjeux stratégiques comme la Force de réaction de l’OTAN, l’entraînement des Forces afghanes, les besoins opérationnels de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS), la situation en Géorgie, et autres. L’aspect le plus intéressant de mon poste est, sans aucun doute, le caractère multinational du milieu de travail. Le fait de côtoyer des membres des différentes forces armées alliées apporte une dimension très enrichissante tant sur le plan professionnel que personnel. Les échanges sur les méthodes de travail, les visions différentes sur les aspects géopolitiques des conflits, les relations interculturelles sont des éléments qui permettent d’apprécier la diversité au sein du QG de l’OTAN. L’aspect culturel est d’autant plus important quand vient le temps de négocier les termes d’un projet qui doit être présenté au Comité Militaire pour son approbation. La charte du Comité Militaire prévoit que toute décision doit être prise par consensus de tous les pays membres sans quoi le document soumis doit être retourné pour révi-sion. Dans cette optique, les membres des groupes de travail, qui rédigent les documents, doivent posséder une bonne connaissance des affinités culturelles des pays membres afin d’éviter les points litigieux pour améliorer les chances de parvenir à un consensus rapidement. Dans les faits, le consensus est un principe de base qui a été adopté par l’OTAN dès sa création. Ce principe permet à tous les pays de jouir d’une voix égale à la table de discussion et toute déci-sion est prise à l’unanimité. Par contre, puisque l’OTAN est un appareil bureaucratique imposant, il est très difficile en pratique de parvenir rapidement à un consensus avec 26 représentants de nationalités différentes autour de la table. Dans plusieurs cas, les décisions peuvent prendre des semaines voire même des mois avant d’être entérinées. C’est pourquoi, il est très important de bien tenir compte de l’aspect culturel dans toutes les délibérations visant à obtenir l’unanimité des États membres. Ceci peut permettre de réduire considérablement les délais d’attente dans cer-tains dossiers qui ont des répercussions sur les différentes opérations de l’OTAN.

Le QG de l’OTAN à Bruxelles

Au pied du Mont St-Michel

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UN DOUZIÈME AU QUARTIER GÉNÉRAL DE L’OTAN À BRUXELLES (suite)

Dans les faits, le consensus est un principe de base qui a été adopté par l’OTAN dès sa création. Ce principe permet à tous les pays de jouir d’une voix égale à la table de discussion et toute décision est prise à l’unanimité. Par contre, puisque l’OTAN est un appareil bureaucratique imposant, il est très difficile en pratique de parvenir rapidement à un consensus avec 26 re-présentants de nationalités différentes autour de la table. Dans plusieurs cas, les décisions peuvent prendre des semaines voire même des mois avant d’être entérinées. C’est pourquoi, il est très important de bien tenir compte de l’aspect culturel dans toutes les délibérations visant à obtenir l’unanimité des États membres. Ceci peut permettre de réduire considérablement les délais d’attente dans certains dossiers qui ont des répercussions sur les différentes opérations de l’OTAN. Outre le travail, Bruxelles permet aussi de profiter d’un cadre de vie à l’euro-péenne avec ses marchés, le chocolat, les moules, les frites et surtout…la bonne bière belge. Il y en a pour tous les goûts car presque chaque ville ou village belge possède sa marque de bière. La bière est tellement populaire que certains ont adopté le slogan : économisons l’eau…buvons de la bière. La situation géographique de la Belgique permet aussi de voyager facilement dans plusieurs pays limitrophes tels la France, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, le Luxembourg, l’Allemagne, la Suisse et même l’Autriche. Pour ma part, mon épouse et moi profitons pleinement des congés alloués pour visiter l’Europe. Pour 2009, Scandinavie, Russie, Italie, Slovénie et Espagne sont des destinations prévues au calendrier. Pour terminer, j’aimerais souhaiter à tous les membres du 12e un joyeux 40e anniversaire et féliciter tous ceux et celles qui ont contribué au succès des différentes missions en Afghanistan au cours de 2007 et 2008.

La plage de Dieppe en 2007 (65 ans après le raid tenté par les Canadiens en 1942)

En préparation pour la réunion du Comité Militaire à Sofia en Bulgarie.

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HOMMAGE AU CPL ÉRIC LEDUC

Le 22 juillet dernier, une nouvelle a frappé de plein fouet une famille, le 12eRBC et le 3R22R. Le décès d’Éric et Jonathan Leduc nous a tous prit par surprise. En ce temps des fêtes, nos pensées sont bien sûr

avec la famille, les amis et les collègues des frères Leduc.

Par le Sgt FP Lepage

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HOMMAGE AU CPL DAVID MARCHAND

Le caporal David Marchand était un soldat volontaire, jovial, extrêmement motivé et un ami hors pairs. Il a su se distinguer par son professionnalisme et son excellent travail accompli au cours des dernières années. Il démontrait une bonne réaction aux directives et un bon esprit d’équipe. Lors-que des tâches lui étaient confiées, elles étaient toujours bien accomplies.

Le caporal Marchand était un atout essentiel au sein du Régiment étant donné sa bonne participa-tion aux activités, son bon rendement aux exercices, ainsi que sa joie de vivre et son humour tou-jours là pour nous remonter le moral quand il le fallait.

Il sera amèrement regretté et nous ne pouvons que déplorer la perte de cet excellent militaire et ami. La mémoire du caporal David Marchand restera à jamais gravée dans le cœur de tous les membres du 12e Régiment blindé du Canada de Trois-Rivières. Bon repos éternel David.

Éloge pour un confrère d’armes

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Adjum Jacques Antaya, CD (Ret) décédé le 5 janvier 2009 Adj Roger Rioux, CD (Ret) décédé le 31 décembre 2008 M. Wlliam Steward décéde le 5 décembre 2008 Adjudant-maître Glenn Parks décédé le 27 novembre 2008 Cpl David Marchand décédé le 8 novembre 2008 Adj André Beaulieu, CD (Ret) décédé le 25 octobre 2008 M. Gérard Pilon décédé le 14 octobre 2008 M. Conrad Horace Beach décédé le 2 octobre 2008 M. Ovila Cantin décédé le 2 octobre 2008 Adjuc Léo Yergeau, CD (Ret) décédé le 21 août 2008 Cpl Éric Leduc décédé le 22 juillet 2008

Nos sincères condoléances aux familles éprouvées

IN MEMORIAM

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NOS CAMARADES DISPARUS EN OPÉRATIONS DEPUIS 1968

EN MÉMOIRE

Deus nobiscum quis contra Note de la rédaction: La Tourelle est une publication non officielle publiée deux fois par année par l’Association du 12e Régiment blindé du Canada. Les opinions et les points de vue exprimés dans cette revue ne sont pas nécessairement ceux du MDN et n’engagent que leurs auteurs.

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NOS COMMANDITAIRES

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