vivre, travailler, investir au congo-brazzaville

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Vivre, travailler et investir au CONGO-BRAZZAVILLE © Marie de Clauzade © Marie de Clauzade © Marie de Clauzade © Marie de Clauzade © Marie de Clauzade Supplément au n°108 - Avril / Mai / Juin 2008

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Supplément Vivre, travailler, investir au Congo-Brazzaville (avril-mai-juin 2008)

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Vivre, travailler et investir au

CONGO-BRAZZAVILLE

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VIVRE A L’ÉTRANGER I N°108 III

... « Il n’y a pas de plus grand bonheur que la venue d’un hôte dans la paixet l’amitié » (proverbe congolais). Homme d’affaires, salarié, VIE,ouvrier, bénévole, intérimaire, femme d’expatrié... Le Congo Brazza-

ville ou République du Congo, souvent confondu avec sa voisine la République démocratiquedu Congo (ex-Zaïre), attire de plus en plus d’investisseurs de tous horizons. Aujourd’hui,on parle de l’Afrique comme l’avenir de la planète. Le Congo regorge de ressources natu-relles encore inexploitées et son taux de croissance économique est en hausse. L’entréeen production de nouveaux champs pétroliers en est la principale cause. Mais le pétrole, as-similé à un « ver solitaire », monoproductif et se suffisant à lui-même, ne laisse pas suffi-samment de place aux autres secteurs d’activités. Peu de routes, peu d’infrastructures, pé-nuries d’eau et d’électricité...Comment vivre, travailler ou investir dans ce pays ? Voici, en quelques mots, un avant-goûtde ce qui vous attend, agrémenté de quelques proverbes congolais...

« Si tu peux marcher, tu peux danser. Si tu peux parler, tu peux chanter... » .Vivre au Congo,c’est apprendre à se contenter de peu. Pas de chocolat, mais des langoustes à volonté ! C’estaussi être angoissé tous les jours qu’un vilain moustique vienne vous transmettre le palu-disme! Vivre au Congo, c’est avoir la télévision qui ne fonctionne pas à cause de la pluie...« Quand le singe voit un beau fruit dans l’arbre et qu’il ne peut s’en saisir, alors le singedit que le fruit est pourri ». Travailler au Congo, c’est apprendre à ne compter que sur soi-même. C’est avoir le sentiment permanent de ne jamais être compris... mais c’est aussitravailler dans la bonne humeur et avec le sourire des Congolais. Travailler au Congo,c’est devenir soudain quelqu’un d’important, un patron, un grand chef. C’est aussi être tri-butaire des arrivages de produits importés, des embouteillages, de l’état des routes...« Tous les blancs ont une montre, mais ils n’ont jamais le temps ». Investir au Congo, c’estfaire preuve de beaucoup de patience et ne pas se décourager devant les lourdeurs adminis-tratives. C’est reconnaître ses potentialités et ses richesses. C’est aussi comprendre le mondedes affaires congolais, et tenir compte des spécificités locales. Investir au Congo, c’est sa-voir inspirer la confiance des décideurs congolais et veiller à rester dans la légalité, sanstomber dans le piège de la fraude.

« Là où le cœur est, les pieds n’hésitent pas à aller »... Finalement, le Congo, ne serait-cepas tout simplement une histoire d’amour... ?

Marie de Clauzade

CONGO-brazzaville EDITO

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presentation du

congo-brazzaville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. V

Le Voyage preparatoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. VIII

Savoir Apprecier la vie

au congo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. XII

zoom sur la vie

a pointe noire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. XVIII

trouver emploi, une mission

impossible ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. XX

l’economie congolaise

en bref... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. XXV

Interview de

M. massamba-debat, directeur

general de l’economie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. XXVIII

un pays a developper, refonder,

reconstruire, rebatir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. XXX

Zoom...

sur quelques projets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. XXXIII

creer une entreprise

au congo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. XXXV

sommaire

STUDYRAMA

34-38, rue Camille Pelletan92309 Levallois-Perret cedexFranceTél. : + 33 (0)1 41 06 59 00Fax. : + 33 (0)1 41 06 59 09e-mail : [email protected] au capital de 2 734 555 euros

Directeur de la publicationJean-Pierre [email protected]

Dossier réalisé par :

Marie de Clauzade

Secrétariat de rédaction :

Pierre Barbezat

FabricationSéverine Coatalen [email protected] Benoî[email protected]

Crédit photo couverture :© Marie de Clauzade

Vivre à l’étranger

N° 108 Avril/Mai/Juin 2008

IV VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

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Cld

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VIVRE A L’ÉTRANGER I N°108 V

I Présentation duCongo-Brazzaville

CONGO-brazzaville PRÉSENTATION

Le Congo-Brazzaville n’a fait la« une » de la presse internatio-nale que pour les destructionset les pertes de vies humainesqu’elle s’est infligées au cours desannées 90.Mais ce qui est moins connu,c’estque le Congo est d’abord un beaupays au cœur de l’Afrique del’Ouest,bordée par l’océan Atlan-tique avec une nature luxurianteet de nombreuses richesses natu-relles.Des atouts, jusque-là peu exploi-tés, qui justifient l’arrivée mas-sive d’étrangers et laissent pré-sager un avenir prometteur. Ilsemble que cette ancienne colo-nie française a aujourd’hui tournéla page et l’économie se remet enmarche.

SITUATION POLITIQUEEbranlé par trois guerres civiles,l’adoption d’une nouvelle Consti-tution et la tenue d’élections en2002 ont permis au Congo de nor-maliser la situation politique.Lestensions politiques semblents’apaiser comme en témoignel’accord conclu le 24 avril 2007entre le président Denis Sassou-Nguesso et l’ex-Premier minis-tre Bernard Kolélas.

Leurs formations respectives,le PCT et le MCDDI, ont signéun pacte en vue « d’asseoir unemajorité confortable stable » àl’issue des élections législativesde 2007 et présidentielles de2009.

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arie

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Avenue Charles de Gaulle, Pointe Noire

La sécurité

Depuis la guerre de 1998, le Congo est en reconstruction

post-conflit. Avec l’élection de Denis Sassou-Nguesso en

2002, la stabilité du pays va croissant et la sécurité est

assurée dans presque tout le pays. Cependant, les voyages

sont à envisager avec prudence dans la région du Pool, où

sévissent des bandes armées et dans les zones insécurisées

(au nord-est du pays, dans la région frontalière avec la

République démocratique du Congo, le long de la rivière

Ubangui, ainsi que dans la région frontalière avec la

République Centrafricaine). De lourds incidents ont

également eu lieu, fin octobre 2005, dans la capitale

Brazzaville, plus particulièrement dans les quartiers de

Bacongo et de Makelekele, faisant au moins une dizaine de

morts dont deux expatriés. A part ce type d’incidents, la

sécurité à Brazzaville, à Pointe-Noire ainsi que dans les

agglomérations du nord du pays est relativement

satisfaisante.

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UN POSITIONNEMENTSTRATÉGIQUE AUCŒUR DE L’AFRIQUECENTRALELa République du Congo est sou-vent confondue avec son voisin, laRépublique démocratique du Congo(ex-Zaïre).Le seul point commun qu’ont cesdeux pays est le fleuve Congo (sur700 km), le plus puissant aprèsl’Amazone.Il sépare les deux capi-tales les plus proches au monde(4 614 m),Brazzaville et Kinshasa.La République du Congo s’étendsur 342 000 km2 que limitent leCameroun (523 km de longueur defrontière),la Centrafrique au nord(467 km),l’Angola (201 km) et laRépublique démocratique du Congo(2 410 km) au sud et à l’est, et leGabon (1 903 km) à l’ouest. Lafaçade atlantique est longue de170 km. Une position géographi-que qui lui donne le meilleur indicede centricité.

UNE GÉOGRAPHIECARACTERISÉE PARSES PUISSANCESNATURELLESDe par sa position, découlent sesrichesses naturelles. Une richessehydraulique avec un océan,un fleuve(le Congo) et une trentaine de fleu-ves ou rivières navigables (le Koui-

lou, 320 km, la Loemé, le Niari,le Ngoko...) qui font du Congo ledeuxième plus vaste bassin flu-vial du monde.C’est aussil’un des pays les plus irri-gués et fertiles du conti-nent africain, avecnotamment 22 millionsd’hectares de forêts, dont14 millions de type tropicaldense. Le Congo est à moi-tié recouvert (58 % du pays)par le deuxième domaine fores-tier du monde (la forêtMayombe et la forêtinondée duNord), unerichessecaractériséeen outrepar lesessencesde bois lesplus rares.Quant à la savane,elle s’étend essentiellement sur lesplateaux Batéké et dans la val-lée du Niari.Bref,une nature suf-fisamment abondante et variéepour faire pousser ce que vous vou-drez ! Il faut dire que l’équateurest là.Il rythme le climat par des saisonspluvieuses (9 mois) entrecoupéesde saisons sèches aux tempéra-tures plus douces.

LE PAYS LE PLUS URBANISÉ D’AFRIQUE NOIREToutes ces richesses naturelles etces potentialités offrent une dua-lité de paysages et de fonctions entreles deux principales aggloméra-tions,Brazzaville et Pointe-Noire,terminus du chemin de fer CongoOcéan (CFCO).Nées des fonctions administrativeset commerciales créées par la puis-sance coloniale, elles concentrentà elles seules, 50 % de la popula-tion.Ainsi en 2007,sur les 3,7 mil-lions de Congolais, 1,3 habitentBrazzaville et 1 150 000 Pointe-Noire.La population est jeune (plusde 50 % est âgée de moins de20 ans et 80 % de moins de35 ans). Son origine reste encoreassez incertaine.Selon certaines études,les premiersoccupants seraient les Pygmées (ouleur ancêtres).Malheureusement, les auteurs decette culture restent inconnus. Enrevanche, on commence à savoird’où viennent les habitans,dénom-més Bantu (ce qui signifie « leshumains » dans la langue kongo).

CONGO-brazzaville PRÉSENTATION

La République du Congo ouCongo-Brazzaville

• Superficie : 342 000 km2

• Population : 3,7 millions

d’habitants (2006)

• Densité : 8,9 hab. /km2

• Capitale : Brazzaville

(1 million d’habitants)

• Capitale économique :

Pointe-Noire

• Régime politique : régime

parlementaire

• Président de la république :

Denis Sassou-Nguesso

• Premier ministre : Isidore

Mvouba

• Ministre des Affaires

étrangères : Rodolphe Adada

• Religions : chrétiens (50 %),

animistes (48 %), musulmans

(2 %)

• Langues parlées : français,

lingala (50 %), munukutuba

(30 %), lari (17 %)

• Décalage horaire : GMT +1

• Monnaie : franc CFA (100 F

CFA = 0,152 euros)

• Climat : saison sèche (de

mai à septembre) et saison

de pluies

Les chiffres

REPERES

Quelques dates-clé

1482 : le navigateur portugais Diego Cão « découvre » l’embouchure

du fleuve Congo.

1891 : création de la colonie du Congo français.

1910 : Brazzaville devient la capitale de l’Afrique équatoriale

française (AEF).

15 août 1960 : indépendance du Congo.

1993, 1997, 1999 : remise en question de l’existence même du

Congo au cours de trois guerres civiles.

17 octobre 1997 : Denis Sassou-Nguesso est élu à la tête de l’Etat.

2002 : réélection de Denis Sassou-Nguesso.

VI VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

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Ils constituent la plus grande par-tie de la population congolaise.

LES COMMUNAUTÉSETRANGÈRESAujourd’hui, les étrangers arri-vent en masse au Congo :une vaguede migrations qui déferle, en fait.Ainsi Pointe-Noire,la capitale éco-nomique, devient de plus en pluscosmopolite. Les Français, bienancrés depuis le début, sont pré-sents en grande majorité (environ3 000 Français,dont plus de 2 400sont enregistrés au consulat deFrance fin 2007).Viennent ensuite, depuis quelquesannées seulement, les Asiatiques.Principaux concurrents des Euro-péens en affaires, ils arrivent ennombre au Congo.Un peu commesi,du jour au lendemain,ils avaientcompris que tous les marchés étaientà prendre.Travaux publics,télécom-

munication, pêche, commerce...on les retrouve partout ! Mais cen’est pas pour autant que les Asia-tiques font l’unanimité auprès de lapopulation locale. Les Congolaisleur reprochent leur manque desociabilité et d’intégration, maisla principale raison, c’est qu’« ilsne paient pas », selon l’expressiond’un agent employé par l’un d’en-tre eux. Il y a certes le barrage dela langue,mais leur mode de vie estassez comparable à celui d’unCongolais moyen : ils travaillent etvivent souvent dans des conditionsdifficiles. Confort ou pas, ils secontentent de peu et ne s’instal-lent pas.Les Européens (en majo-rité Français, Italiens, Belges) etAméricains quant à eux,construi-sent des usines et investissent. Ilssont représentés dans différents sec-teurs : Total, ENI, Halliburton(pétrole, forage), Bolloré (logisti-

que et transport), CFAO (techno-logies et automobiles),Gras Savoye(assurances)...La troisième catégorie d’étrangersse partage entre les Emiriens (dansles télécommunications) et les com-munautés d’Indiens, Philippins,Libanais, et Marocains. Ils occu-pent essentiellement le secteur ducommerce et des infrastructures.C’est donc souvent grâce à euxque vous pourrez vous ravitailler enproduits importés de base,en par-ticulier alimentaires. MdCPas question cependant de détrô-ner nos amis les Mauritaniens,quioccupent depuis fort longtempsla majorité des petites épicerieset commerces en tous genres.Sud-Africains, mais aussi Canadiens,Brésiliens et Israéliens s’attaquentaux secteurs industriels. Avecnotamment les projets forestiers etminiers. MdC

VIVRE A L’ÉTRANGER I N°108 VII

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CONGO-brazzaville

VIII VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

PARTIR

Partir au Congo ? L’aventurede Tintin au Congo (bien que dansl’ouvrage, il s’agisse de la Répu-blique démocratique du Congo,exZaïre) attaqué par les moustiques,chassant les lions et combattantles crocodiles vous vient à l’es-prit ? Cela peut ne pas vous don-ner envie ! Cette peinture conformiste del’époque coloniale dressée parHergé donne à nos esprits euro-péens,un imaginaire africain.Maispourquoi imaginer ? Venez donc au Congo,quittez votreconfort et vos habitudes matériel-les. Partez, pour comprendre !Mais avant tout, préparez votredépart. Autant pour l’obtentiond’un visa que pour le déménage-ment, les démarches sont lon-gues et les dates de délais jamaisexactes.

POUR UNE ARRIVÉERÉUSSIE

Au moins 3 mois avant de monterdans l’avion, priorité aux formali-tés sanitaires et administratives,sans oublier le déménagement.Lejour J,vous devez avoir passeport,visa,certificat d’hébergement signépar l’autorité municipale de la villed’accueil, titres de transport, car-net jaune des vaccins,permis de tra-vail et permis de conduire...

VACCINATIONS La vaccination contre la fièvre jauneest obligatoire. Il est égalementrecommandé de se faire vaccinercontre le tétanos, la polio, l’hépa-tite A et B, la typhoïde et la diph-térie.De plus amples informationssont consultables sur les sites webde l’Institut de médecine tropi-

cale (www.itg.be) et de l’Organi-sation mondiale de la santé(www.who.int).Le carnet jaune doit indiquer la miseà jour de vos vaccins. Il devra êtreprésenté aux autorités aéroportuai-res de Pointe-Noire et Brazza-ville.

VISA, PASSEPORT,PERMIS DE SÉJOURUn visa (à l’exception des résidentsdes Etats membres de la Commu-nauté économique des Etats del’Afrique de l’Ouest) et un passe-port en cours de validité sont indis-pensable pour l’entrée sur le ter-ritoire congolais quelle que soit ladurée de l’expatriation, de la mis-sion ou du séjour.La demande doit être faite dansvotre pays d’origine,auprès de votreambassade congolaise.Comptez aumoins un mois de délai pour l’ob-tention de votre visa.Le permis de séjour s’obtient unefois que vous avez un visa de troismois et que vous êtes en mesurede présenter des ressources et uncontrat de travail ou bien de jus-tifier d’obligations familiales.Mais

en général, c’est l’employeur quis’occupe de ces formalités.

DÉMÉNAGEMENTLa question du déménagement nevous empêchera en aucun cas departir.Cependant,il faut bien comp-ter trois mois pour que vos affai-res arrivent. Depuis votre pays,contactez un professionnel du démé-nagement international qui estimerale volume de vos marchandises.Ren-seignez-vous sur les objets interditset les formalités douanières d’ex-portation auprès de votre ambas-sade et sélectionnez les biens quevous souhaitez faire expédier parvoie aérienne (dix jours d’attentemaximum entre Paris et Brazza-ville) ou maritime (un mois mini-mum jusqu’à Pointe-Noire).L’ache-minement par avion cargo reste lemoyen le plus sûr et le plus rapide.En revanche le transport par voieferrée entre Pointe-Noire et Braz-zaville demeure aléatoire en matièrede délais et de sécurité.A l’aide d’unformulaire, vous établirez la listeet la valeur de vos effets et confir-merez la date du déménagementavec le prestataire.

I Le voyage préparatoire

Quelquesadresses

I AGS :Brazzaville

Tél. : (+242) 557 38 97.

BP 1838, Pointe-Noire.

Tél. : (+242) 94 41 17 /

94 41 14 / 542 81 80.

Par voie aérienne : 1m3 =

1 000 000 F CFA.

Par voie maritime : 1m3 =

6 000 000 F CFA.

Le prix du transport entre

Pointe-Noire et Brazzaville

varie en fonction du fret et de

la disponibilité du carburant.I CODEM :

Zone fret aéroport Maya-Maya,

Brazzaville.

Tél. : (+242) 551 83 74 /

666 42 86.

Déménagement international :

les prix varient entre 2 000 F

CFA et 3 000 F CFA (pour 1 Kg)

en fonction du poids total.I DEMEX :

www.demexcongo.free.fr

DEMEX est membre de Movers

Poe (www.moverspoe.com)

Réseau « Les déménageurs »,

pour la France et l’Europe

([email protected])

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VIVRE A L’ÉTRANGER I N°108 IX

Y ALLERAllez donc chercher dans une agencede voyages un séjour au Congo...Vous n’en trouverez pas ! Pas detourisme,pas de vols charters et lesprix des billets sont prohibitifs.Prin-cipale destination d’affaires,sa posi-tion de « pays pétrolier » justifie-rait le coût du billet d’avion audépart d’Europe,les sociétés finan-çant par ailleurs les allers et retourspour leurs employés. Air Francea le monopole des vols directs inter-nationaux vers la France,avec troisvols par semaine (les lundi, mer-credi et vendredi). Mais d’ici peu,« la fréquence des vols devrait aug-menter », selon un agent d’AirFrance. Enfin, la notion de tempsn’étant pas la même au Congo qu’enFrance,mieux vaut prendre ses pré-cautions ! Le prix du voyage estconséquent mais varie en fonctiondes périodes de l’année.Si vous par-tez au moment des vacances sco-laires, la meilleure stratégie estde réserver tôt.Pour un vol direct d’Air France,souvent appelé « vol pétrolier », ilfaut compter environ 3 200 euros(minimum) / personne pour un aller-retour. Et la moitié, pour unvol avec escale à Brazzaville.

Les deux aéroports internationauxau Congo sont l’aéroport de Maya-Maya de Brazzaville (220 000 pas-sagers) et celui de Pointe-Noire(105 000 passagers).Les liaisonsPointe-Noire - Brazzaville sontassurées par les vols Equaflight(privé) et Trans Air Congo (TAC),qui font régulièrement la navette.Le trajet ne dure que 40 minutes,juste le temps de déguster « le jus »offert par la TAC et ainsi oublierl’état de l’appareil !

Cependant,pour faire face au prixdu billet,certains tentent d’emprun-ter des compagnies comme la RoyalAir Maroc, ou Ethiopian Airlinespour rejoindre l’Europe.A des tarifsmoins onéreux certes,mais autantdire que cela relève de l’expédi-tion ! Dans le premier cas, il vousfaudra, au départ de Brazzaville,attendre à Casablanca en milieu denuit avant de prendre votre corres-pondance pour la France.Et,dansle second cas, la durée de votrevoyage sera beaucoup plus longue(escale à Addis-Abeba). Mais sivous avez une tout autre destina-tion, pensez-y !Depuis le 20 janvier 2008, GabonAirlines propose un vol direct (deux

fois par semaine) depuis Pointe-Noire,via Libreville pour seulement600 000 F CFA.Selon les premiersvoyageurs, il y aurait « plus de pla-ces qu’en business chez Air France ». N’oubliez pas enfin les sites Inter-net comme www.bourse-des-vols.com ou www.cdonne.com quiproposent de « bonnes affaires ».

Auparavant, la TAAG permettaitaussi de rentrer en France en pas-sant par Luanda (Angola) maisdepuis un crash d’avion en juin2007,la compagnie est interdite devols au dessus de l’Europe.Il existe également de nombreu-ses liaisons aériennes entre le Congoet les pays d’Afrique Centrale(Cameroun,Gabon,Ethiopie,Kenya,Angola,Mozambique...) et les paysd’Afrique de l’Ouest.Mais les horai-res sont rarement respectés et cer-tains vols peuvent même être sup-primés sans préavis.

POUR UNEINSTALLATION RÉUSSIE

S’installer au Congo n’est pas biencompliqué, à condition de connaî-tre les pratiques et adresses loca-les.Voici quelques pistes.

Quelquesadresses

Y aller :I Air France (lignesinternationales) :

www.airfrance.net/fr/index.htm

Tél. : (+242) 81 50 38 / 81 50

37 / 81 02 92.I Trans Air Congo :

www.transaircongo.com/francais

/index.htmlI Royal Air Maroc :

www.royalairmaroc.comI Ethiopian Airlines :

E-mail:

[email protected]

Tél. : (+242) 81 07 61 / 81 07

66 / 528 10 59.I Gabon Airlines :www.gabonairlines.com

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Camion citerne : approvisionnement en eau potable

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X VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

CONGO-brazzaville PARTIR

SE LOGERDifficile de trouver un logement auxnormes « européennes ». Ils sontrares à Brazzaville et à Pointe-Noire, donc très chers. Et l’arri-

vée permanente d’étrangers n’ar-range pas les choses.Les loyers aug-mentent, « ils auraient même tri-plé en dix ans », selon lesprofessionnels de l’immobilier.

Aujourd’hui,ne comptez pas moinsde 600 000 F CFA pour un appar-tement ou pour une maison de qua-tre pièces en banlieue. En ville, ilfaut compter 1,5 million de F CFA

Constructionde maisonsd’expatriés

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S’équiper en eau, électricité et gaz :ruptures, coupures et pénuries

Literie, meubles, fauteuils... Aménager sa maison n’est pas

difficile. Différentes manières de procéder s’offrent à vous.

Aventureux, partez un matin à la Cité, près du Grand Marché.

Vous n’avez même pas besoin d’entrer dans un magasin, les lits

et les canapés sont directement au bord de la route !

L’électroménager, vous le trouverez plutôt dans les boui-bouis

tenus par des Mauritaniens. Au Congo, on trouve de tout ! Si

vous n’avez pas le courage d’affronter les « magouilles

congolaises » (car bien sûr, il vous faudra renégocier les prix et

cela peut prendre du temps), vous pouvez alors choisir les

magasins d’ameublement et d’électroménager en centre ville

(Pédrosa, Régal, Comaco, Esprits d’intérieurs...). Ce sont des

produits importés souvent très chers. Une solution aussi, encore

peu pratiquée, c’est de commander ses meubles par des

entreprises comme Ikea et se les faire livrer directement par

conteneurs. Enfin, il y a parfois de bonnes occasions, si vous

récupérez les listes d’expatriés qui partent et espèrent se

débarrasser au plus vite de leur mobilier.

En matière d’électricité, les coupures sont quasi constantes et

l’achat d’un groupe électrogène semble obligatoire. La vétusté

des installations en est d’ailleurs la cause principale. Le voltage

est le même qu’en France (230 V). Quant aux bouteilles de gaz,

il est plus prudent d’en avoir en réserve car les pénuries

existent.

Il faut savoir que les coupures d’eau sont courantes. La situation

reste précaire avec des taux de couverture d’approvisionnement

en eau potable de 40 % en ville et 14 % en zones rurales. Il est

nécessaire d’avoir un puit ou une bâche à eau pour éviter les

ruptures ainsi qu’un surpresseur à eau. Ces équipements font

l’objet d’un contrat de maintenance et augmentent les charges

de 102 € par mois. Dans certains quartiers, des citernes à eau

alimentent les villas trois fois par jour. Il faut malgré tout

prévoir des réserves en cas de problème.

Malgré un disfonctionnement des lignes fixes à Pointe-Noire

depuis un an et des encombrements quasi constants des

réseaux téléphoniques portatifs, l’accès à Internet à haut débit

(712 Mh) a révolutionné le Congo. Les cybercafés à partir de

1 000 F CFA/ heure commencent à être désertés au profit de

l’achat de cartes de 20 ou 50 heures (25 000 et 50 000 F CFA)

dans des zones équipées du Wifi. L’installation Internet coûte

environ 300 000 F CFA (sans protection électrique). Quant à la

connexion illimitée, vous en aurez pour environ 100 000 F CFA/

mois, pour une connexion basique (64 kbps). Internet reste

malgré tout un grand progrès qui facilite beaucoup nos

habitudes européennes. Cela permet également de téléphoner

gratuitement par VoIP ou Skype.

www.yoonaweb.com

Pour plus de conseils, consultez M. Marco, spécialiste en audits,

informatique et télécommunications.

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VIVRE A L’ÉTRANGER I N°108 XI

par mois minimum pour la locationd’une villa équipée d’un groupe élec-trogène, d’un surpresseur à eau etd’un gardiennage. Le centre villeest un luxe qui se paye.

C’est à Pointe-Noire, capitale éco-nomique, que tout se joue. Villeembouteillée, il vous faudra par-fois plus d’une heure pour traver-ser la cité. C’est pourquoi il vautmieux préférer un logement pro-che de votre lieu de travail.Certains n’ont même pas à se poserla question. Leur entreprise s’oc-cupe de tout. C’est l’un des avan-

tages de l’expatriation. Dès leurarrivée au Congo, une transitionrapide si nécessaire dans un hôtel(à partir de 35 000 F CFA la nuit)puis villa pour toute la famille !Le quartier sera plus ou moins rési-dentiel selon la société qui vousemploie. Ainsi, on trouve entreautres les « quartiers Total ».Appar-tements ou villas sur la côte sau-vage pour les plus chanceux,ou cen-tre ville et côte mondaine pour les« un peu moins chanceux ».Rien ne sert de courir les agencesimmobilières,elle se comptent surles doigts de la main et surtoutrestent relativement onéreuses.Lescautions demandées peuvent avoi-siner les 2 à 3 mois de loyer.

La meilleure solution ? C’est le bou-che-à-oreille. Ou bien l’appel auxservices d’un démarcheur.Villa ouappartement ? Un Congolais se fai-sant passer pour « agent immobi-lier » mais bénéficiant d’un réseauimportant de propriétaires vousdemandera 20 000 F CFA d’hono-raires pour un droit de visites illi-mitées pendant un an.Le but étantquand même de répondre à vosattentes car il touche une com-mission sur tout contrat signé. Géné-ralement,il vous propose 3 à 4 vil-las différentes par semaine enfonction de vos critères de sélectionet de votre budget.N’hésitez pas à annoncer un loyerinférieur au vôtre pour compléterles éventuels travaux.Surtout quepour le même tarif, il peut vousproposer aussi bien une villaimmense, surdimensionnée, avec8 chambres,4 salles de bain,cave,piscine, jacuzzi, garage... qu’unesimple villa de taille normale.Toutest donc négociable.Ce qui est important, voire pri-mordial,c’est l’emplacement et l’ac-cessibilité de votre villa. Choisis-sez donc plutôt les quartiers demoundele (signifie « blancs » enkitouba, le dialecte local), et évi-tez les endroits marécageux ou inon-

dables. Pour les inconditionnelsdu bord de mer, les coins résiden-tiels sont principalement la côtesauvage et le Warf.C’est d’ailleurslà que des « grands patrons » etle consulat de France ont élu domi-cile.Puis, vient ensuite le nouveauquartier de Notre-Dame (face auport) ;des maisons que l’on pour-rait comparer à celles des « Des-perate Housewives ».Toutes iden-tiques et confortables.Un peu plus« boueux » et un peu moins chic,c’est le « Campement du 31 juil-let » (veillez à choisir une villasurélevée pour éviter les inonda-tions).Et enfin, si vous voulez fuirl’animation du centre ville, le bêle-ment des chèvres et le chant du coq,préférez les quartiers de banlieues,à proximité de l’aéroport, versTchimbamba.Les quartiers populaires, commeLa Cité ou encore Sangolo (versla CORAF, peuvent aussi attirerles expatriés, plus « aventuriers ».Le loyer est bien moins cher maismieux vaut se renseigner sur lesconditions de sécurité et de bruit.Le summum du luxe, c’est d’avoirune résidence « secondaire » aubord de la mer. Ainsi, la locationde « case » à la Pointe Indienneou à Matombi permet aux résidentsexpatriés de « faire une coupure »le week-end.

Quand à Brazzaville,cherchez plu-tôt un appartement au centre villeavec vue imprenable sur le fleuveCongo d’où l’on aperçoit d’ailleursla ville de Kinshasa.A défaut,vouspouvez vous loger au quartier desBatignolles ou au quartier des pla-teaux.Si vous êtes sûr de vous installercomplètement au Congo, mieuxvaut alors acheter un terrain et faireconstruire, mais le prix du sac deciment grimpe (6 300 F CFA) etles arnaques sont quasi constan-tes.Pour un Congolais,« construireune maison, c’est réveiller lesdémons ». MdC

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I La meilleuresolution pour trouverun logement ? Le bouche-à-oreille. Mais si vous êtes sûrde vous installercomplètement auCongo, mieux vautalors acheter unterrain et faireconstruire.

Coûtsindicatifs1 € = 655 957 F CFA

Eau130 F CFA/m3 (+ taxes : 0,26 %et surtaxes : 4,08 %/m3)Electricité49,08 F CFA/kWh (+ taxes :TVA = 18 % + surtaxes : 2 FCFA/kWh)Carburant- 435 F CFA/litre d’essence- 285 F CFA/litre de gasoil- 6 500 F CFA/12,5 Kg debutaneTéléphone- Indicatifs : Congo-France : 00-33 ; France-Congo : 00-242- Opérateurs: Celtel, MTN,Sotelco, Warid, Alink Telecom,AMC Telecom- Les coûts de communicationvarient selon les opérateurs :Vers la France : de 395 FCFA/min. à 1 140 F CFA/min.Intra-muros : de 120 F CFA/min.à 230 F CFA/min.- Internet/Cybercafés Centre culturel français : (+242)81 19 00 GMS Télécom : (+242) 81 53 77 ;GNI : (+242) 81 09 09Coût de la navigation : à partirde 1 000 F CFA/heure

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CONGO-brazzaville

TRANSPORTSLes voyages entre Brazzaville etPointe-Noire ne peuvent être effec-tués qu’en avion pour des raisonsde sécurité. Mais attention toute-fois,car la majorité des compagnies

locales ne correspond pas aux cri-tères de sécurité internationaux :appareils vétustes, horaires aléa-toires.Pensez à louer des Antonovset appareils légers dans les agen-ces comme Aéro-Service, Equa-

flight,Protocole Aviation.Il existeenviron 10 terrains d’aviation depuisle simple terrain de la broussejusqu’aux aéroports internationaux.La seule ligne ferroviaire entrePointe-Noire et Brazzaville(795 km pour 11 heures de tra-jet) est vétuste et le matériel rou-lant obsolète.De plus,elle est atta-quée régulièrement par des bandesarmées.Le voyage reste donc for-tement déconseillé.Selon une déci-sion du gouvernement,un TGV ferala liaison entre Brazzaville et Pointe-Noire, d’ici à 2012.Pour le transport urbain,le réseauroutier de 12 745 km est diffici-lement praticable car seulement10 % des routes de ce réseau sontbitumées. Hormis le risque sécu-ritaire,la route Brazzaville - Pointe-Noire est impraticable (RN1) etle carburant n’est pas toujours dis-ponible en dehors des aggloméra-tions d’une certaine importance.En ville,bus et taxis fonctionnent demanière satisfaisante.Cependant lavoirie est très détériorée et la cir-culation est encore plus difficileau moment des pluies.Cela devientfacilement inconfortable selon l’étatde la voiture (fenêtres et pare-bri-ses cassés...).La course coûte entre700 et 1 000 F CFA en taxi et 150 FCFA en minibus. Il est égalementpossible de partager la course à plu-sieurs (chacun paie 150 F CFA)si l’on prend la même direction.C’estle « 100-100 ».Si vous envisagezla location de voitures, comptez

Une bonne communicationtéléphonique au Congo ?

L’un des douze engagements du président de la

République devrait porter ses fruits. La société

chinoise Huawei construira, après une étude de

terrain, « un réseau basé sur la technologie la

plus récente, à savoir le réseau CDMA de

téléphonie mobile et de fibre optique », précise

Abraham Liu, représentant de la société

chinoise Huawei Technologies. Aujourd’hui les

opérateurs téléphoniques présents au Congo

sont Celtel (depuis 1999), MTN (depuis 2000),

et depuis peu, Warid Télécom. Ce nouvel

opérateur, tenu par des Emiriens, a obtenu en

2006 la troisième licence de téléphonie mobile

du pays. Il se joint à l’actuelle Sotelco, Société

de télécommunications du Congo (30 % de

parts) qui « possède une infrastructure

vétuste qui ne peut plus satisfaire les besoins

nationaux en matière de télécommunications et

d’Internet », selon le ministre des Postes et

Télécommunications. Les numéros « 94 » des

fameux annuaires téléphoniques de Pointe-

Noire seront ainsi conservés. Les principaux

travaux confiés aux Chinois sont désormais

achevés à Pointe-Noire. Warid entend donc

lancer ses activités début 2008. Finis les

problèmes de connexion, perturbations de

réseau, et bienvenue au Wifi au Congo !

I Savoir apprécier la vie au Congo

Que vous soyez de passage ou que vous envisagiez de vous installer longtemps, le Congo est une aventureinoubliable. L’accueil et la gentillesse de la population vous feront vite oublier l’état désastreux des routes, lesretards d’approvisionnement des magasins et le manque d’infrastructures en tous genres. Mais attention, unCongolais n’anticipe pas. Donc, un conseil : armez-vous de beaucoup de patience !

Gare de Pointe-Noire

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XII VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

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XIV VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

55 000 F CFA (minimum) la jour-née +18 % de TVA. Le tarif seraun peu plus élevé si vous souhai-tez une voiture avec chauffeur(Europcar, Panda Location...).Sur le long terme,l’achat d’une voi-ture est une bonne solution (CFAO,Sporafric,Group Aly Mobile ou par-ticulier...).Vous pourrez facilementla revendre par la suite lors de votredépart.Il est indispensable d’avoirun véhicule tout-terrain type 4x4pour se déplacer hors du centre ville.Mais, il est plus avantageux surle plan financier d’importer son véhi-cule. Les droits de douane pourun véhicule neuf s’élèvent de 48 à53 % ad valorem pour les voitu-res de tourisme.Et enfin vous pouvez utiliser la voiefluviale. Le pays possède plus de2 500 km navigables toute l’année.• Aéro-Service :10, avenue du Général-de-Gaulle,BP 1138, Pointe-Noire.Tél. : (242) 553 39 34.Email: [email protected]

• Protocole Aviation :Route de l’aéroport,Pointe-Noire.www.protocole-aviation.com

LES COURRIERSRAPIDESL’acheminement du courrier parvoie postale à l’intérieur du pays ouà l’étranger,demande un délai mini-mum de 3 à 4 semaines.Et les ris-ques de perte sont très nombreux.Mieux vaut tout de même ne pas

tenter d’envoyer une lettre impor-tante par la poste congolaise.Uti-lisez plutôt les courriers expressmarchandises,tels que DHL Congo,Universal Express, EMS Postex-press Congo,GX International,BigShop Transit,TEX (Transit Express)ou encore Chronopost.

LE CHOIX INDISPENSABLED’UN SYSTÈMEÉDUCATIF FRANÇAIS Il est peu recommandé de scola-riser ses enfants dans le systèmecongolais public ou privé. Mieuxvaut,pour leur réussite,privilégierle système français.Les deux éta-blissements français sont le LycéeCharlemagne à Pointe-Noire,avec785 élèves français et étrangers en2006-2007,et le lycée Saint-Exu-péry à Brazzaville,avec 386 élèves(dont 225 Français).Ils sont homo-logués par l’AEFE et gérés par desassociations de parents.Les ensei-gnements y vont de la maternelleà la terminale (après le bac,le retouren Europe s’impose).Les programmes sont identiquesà ceux des écoles et des lycées fran-çais, assurés par des professeursdétachés de l’Education nationale.Il suffit de prévenir les établisse-ments quelques mois avant votrearrivée en poste,afin que l’inscrip-tion des enfants soit prise en compte.Petit bémol : les frais d’inscrip-tion restent élevés.

Dernière solution, le CNED (Cen-tre national de l’enseignement àdistance).Ce sont des cours à dis-tance de tous niveaux avec plusde 3 000 thèmes d’enseignements.

UN SECTEURFINANCIER ET BANCAIRE EN PLEIN REDRESSEMENT« Toujours avoir des jetons sur soi. »Billets,pièces...le paiement en espè-ces reste de rigueur. L’arrivée desbanques européennes depuis 6 ansest une véritable révolution cultu-relle pour le mode de consomma-tion congolais.Leur rapport à l’argent commenceà changer.Les cartes de crédit (Visaà Pointe-Noire ;MasterCard et Visaà Brazzaville) et les chèques eneuros sont encore très rarementacceptés dans quelques magasinset grands hôtels. Soyez toutefoisprudent, les risques de fausse fac-turation sont fréquents.Et surtout,la commission prélevée s’élève àenviron 14 % du montant (7 %de taux de change et 7 % de trans-fert). Mieux vaut donc utiliser lesrares guichets de billets automa-tiques (au Crédit du Congo,et depuisjanvier 2008 à la BGFI).Les autresguichets qui existent ne prennentque les cartes de crédit de la ban-que à laquelle est affilié le gui-chet.Soyez vigilant également,carle retrait en franc CFA avec votrecarte peu engendrer des frais qui

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Projet de ligneferroviaire reliantPointe-Noire àBrazzaville

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• Lycée français Saint-Exupéry :

BP 31, Brazzaville.

Tél. : (+242) 81 21 10.

Fax : 01 72 27 14 78.

www.lycee-saintexbrazza.org

• Lycée français Charlemagne :

BP 1256, Pointe-Noire.

Tél. : (+242) 94 20 33.

Fax : (+242) 94 43 96.

E-mail du lycée :

[email protected]

E-mail de l’école primaire :

dire-lfc-

[email protected]

www.lycee-charlemagne.org

• CNED :

Tél. : (+33) 5 49 94 94.

www.cned.fr

• Agence pour l’enseignement

français à l’étranger (AEFE) :

Tél. : (+33) 1 53 69 30 90.

www.aefe.fr

Scolarisation

REPERES

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VIVRE A L’ÉTRANGER I N°108 XV

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varient selon votre banque. Il fautsavoir que 80 % des expatriés sefont payer une partie de leur salaireen F CFA par leur entreprise locale.« Au Congo, très peu d’expatriésouvrent des comptes, ils ont tousdes frais de vie et perçoivent leursalaire en euros... Et dans le cascontraire, ils se débrouillent entre

eux pour changer leur argent...Notre principale clientèle, ce sontles Congolais et les investisseurs», confie Pascal Pétris, directeurdu Crédit du Congo.En effet,voustrouverez toujours dans votre entou-rage des personnes intéressées parle change, voire même certainessociétés qui jouent aux banquiersen proposant des frais de changeinférieurs !Sur les quatre établissements decrédit,que sont le Crédit du Congo,

la BGFI Bank Congo, la LCB (LaCongolaise de Banque) et la BCI(Banque Commerciale Internatio-nale),c’est le Crédit du Congo (l’ex-Crédit Lyonnais,groupe Crédit Agri-cole) qui s’approche le plus des cinqniveaux de compétences deman-dés par l’UE. La Mucodec (ban-que mutualiste et de micro-crédit,dont le Crédit Mutuel est un par-tenaire important) fait aussi unexcellent travail de développementet d’accompagnement des PME.L’Ecobank s’implante, son ouver-ture officielle est prévue fin 2008.

DES INFRASTRUCTURESET SOINS MÉDICAUX RESTREINTSLes infrastructures locales sontinsuffisantes et sous équipées.Leshôpitaux locaux sont sinistrés. Lepersonnel de Total est privilégié caril dispose d’un CMS (centre médi-cal de santé) avec des médecinscompétents. Au final, vous aurezdonc le choix entre une clinique pri-vée à Pointe-Noire (Guénin),et unepublique (Netcare).Toutes les deuxde bon niveau médical mais pasdu tout équipées pour les inter-ventions lourdes. A Brazzaville, lecabinet du médecin de l’ambassadede France est ouvert à tous les Fran-

çais. En cas de problème nécessi-tant une intervention chirurgicalemême mineure,le rapatriement estrecommandé,sous peine de « mou-rir sur place » ! Il se fait essen-tiellement vers le Gabon (mais demoins en moins, car la situationse dégrade), l’Afrique du Sud oula France.Veillez donc à bien sous-crire une assurance rapatriementsanitaire avant votre départ.

PAYER SES IMPÔTSAu Congo, le salarié est soumis aurégime de la retenue à la source.Il n’a pas de déclaration d’impôt surle revenu à faire. Pour un salairemensuel de 300 000 F CFA brut,il reçoit 234 000 F CFA net, soitun prélèvement de 20 à 25 % dubrut. Entre 14 et 17 % pour leCNSS (Comité national de sécuritésanitaire) et entre 5 et 8 % surl’IRPP (impôt sur le revenu des per-sonnes physiques).Ceux qui ont desrevenus autres que salariaux (immo-bilier,commerce,entreprise) doiventfaire une déclaration de revenuset payer des taxes sur les bénéfi-ces s’élevant à 35 %.Tous les biensà usage personnel (achat de parcelle,biens immobiliers) sont taxés àl’achat ou à la revente (pas d’im-pôt foncier ou de taxe d’habitation).Les frais de Sécurité sociale (médi-caments, médecins...) dépendentdes conventions collectives. Enmoyenne,35 % des frais de santépour le salarié et ses ayants droitsont pris en charge par l’entreprise(65 % à la charge du salarié). Ilest recommandé de s’inscrire auprèsd’un organisme comme la CFE(cfe.fr) afin de bénéficier d’une meil-leure protection.Enfin,comme en France,il y a uneTVA. Son taux fixe est de 18 %.Le droit fiscal congolais répond auxexigences fixées par la CEMAC(Communauté économique etmonétaire de l’Afrique Centrale).Plus d’informations :www.izt.net

Direction générale des impôts Centre ville, Brazzaville, BP 180.Tél. : 81 17 18. MdC

CONGO-brazzaville VIVRE

XVI VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

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Location d’Antonov

QuelquesadressesBanques I Crédit du Congo :BP 1312 Pointe-Noire.Tél. : (+242) 94 24 00/01 ou 66722 00.BP 2470, Brazzaville.Tél. : (+242) 81 07 15.www.creditlyonnaiscongo.comwww.creditlyonnais.cgI BGFIBANK Congo(succursale banque gabonaise) :BP 14579, Brazzaville.Tél. : (+242) 81 40 50.BP 610, Pointe-Noire.Tél. : (+242) 94 91 84.Santé

I Assurances générales duCongo (AGC) :www.agc-congo.comI NSIA Congo Assurances :I Gras Savoye :[email protected] utilesI ADFE (Association desFrançais à l’étranger) :[email protected] 13593, Brazzaville.I Marlène Bach :[email protected] 1256, Pointe-Noire.I Jean-Pierre Vauchel :[email protected] UFE (Union des Français del’étranger)Pierre Sayag : +242 94 10 20

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Il est 6 heures du matin. Pointe-Noire s’éveille.La température exté-rieure est de 30°C.Pas de chance,l’eau ne sort pas du robinet.Vousprendrez donc votre douche dehors,le temps d’attraper « une occa-sion » (taxi) ou d’arriver à votre« moyen » (de transport,bien sûr !).Ce sont des appellations purementcongolaises. Boue, flaques d’eau,

trous,bosses,voitures embourbées...le chemin de terre prend fin, vousvoilà devant la seule route goudron-née qui mène au centre ville. Evi-dement,vous n’êtes pas seul.Taxis,charrettes,4x4,camions,grumiers,sur 3, 4, 5 voies... chacun conduità sa façon.Surtout, imposez-vousdans la circulation,personne ne vousfera de cadeau ! Votre seule obli-gation pendant le trajet, c’est debien mettre votre clignotant à cha-que tournant.Le policier n’est pasloin...

Après une heure d’embouteillages,vous arrivez au marché. Businesset arrangements en tous genres,bienvenue au paradis de la contre-façon ! Chacun « fonctionne »comme il peut,en essayant d’avoir« un petit quelque chose » (un peud’argent) pour survivre.Entre papaye et manioc, le pois-son toute juste sorti de l’eau serapréparé par votre ménagère et braiséau feu de bois. « Le patron » (ici,le chef de famille expatrié) ado-rera ! L’après-midi sera plus repo-

sante.Café entre amies,piscine auTwiga Hotel,et pourquoi pas un petittour sur la plage pour contemplerla mer ? Comme pour s’évader quel-ques instants... Sur le chemin duretour,passage rapide à Park’n Shoppour connaître la date du prochainarrivage.La réponse n’est pas pré-cise. Cela dépendra de la volontéde « Dieu » !

Le soir, dîner aux chandelles carle groupe électrogène est« enpanné » (en panne, bien sûr)puis sortie au MB (Master Bar)avec quelques amis. C’est le pointde rencontre des hommes d’affai-res, là où les plus grandes déci-sions se prennent.Mais,c’est éga-lement un lieu de rencontres.L’activité nocturne est importanteet le sexe n’est pas tabou.

Vous remarquerez par la suite quela majorité des Congolais saurontvous dire qui vous êtes et ce quevous avez fait ces derniers jours.Ilssont à l’affût de vos faits et ges-tes.Ce qu’ils pensent de vous ? « Le

CONGO-brazzaville VIVRE

I Zoom sur la vie à Pointe-NoireSurnommée « Ponton-la-belle », Pointe-Noire se situe à 586 km de Brazzaville, 208 km de Dolisie, 1 118 kmd’Owando et 1 435 km de Ouesso. La capitale économique du Congo doit son nom à des navigateurs portugaisqui ont baptisé ce site, Punta Negra, après avoir récupéré sur la côte un éperon de blocs de pierres noires.

XVIII VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

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Grand marché à Pointe-Noire

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moundele,(blanc),il a l’argent » !Malgré les sourires et leur gentil-lesse, « l’étranger » reste le seulespoir pour eux de sortir de l’en-fer quotidien.Une misère que 98 %des expatriés de passage sont loind’imaginer. Ils n’y auront, pour laplupart, même pas prêté la moin-dre attention durant leur passage.

VIE PRATIQUE :QUELQUES PISTES...Voici quelques conseils pratiques,qui serviront surtout aux « femmesd’expats »,pour bien vivre à Pointe-Noire :• ShoppingFaire du shopping à Pointe-Noire,ce n’est pas évident.Hormis les quel-ques boutiques très chères en cen-tre ville (avenue Charles-de-Gaulle),le Grand Marché et ses alentoursrassemblent un large choix de vête-ments, tissus, maroquinerie. Mal-gré les fortes odeurs et la chaleur,passez-y une petite heure en débutde matinée, ça vaut le coup.• AlimentationDepuis pas moins d’un an, le nom-bre de magasins de produits impor-tés est passé de « un » à cinq. Laconcurrence permet ainsi la réduc-tion des prix qui restent toutefoisprohibitifs. Les arrivages tous les15 jours pour ravitailler les maga-

sins restent encore aléatoires. Laplupart des produits locaux alimen-taires se trouvent au Grand Mar-ché, au Marché des plateaux, àTié Tié ou chez Agricongo. Pois-sons,crustacés et langoustes s’achè-tent principalement dans les pois-sonneries (L’Océane ou La Marée).Mais un des rares luxes du Congo,c’est le poisson tout frais livré direc-tement à domicile et sur commandepar André le pêcheur ! Côté boulangeries, pâtisseries, etrestaurants, la ville n’en manquepas.• Côté distractions Mieux vaut être occupé,car les acti-vités en semaine sont peu nombreu-ses. Pas de cinéma, pas de centrecommercial,pas de théâtre.Un Cen-tre culturel français (CCF) a ouvertses portes fin octobre 2007.Vouspourrez cependant pratiquer un cer-tain nombre de sports (golf, gym,tennis),sports nautiques,(piscine,jet ski,pêche sportive,club de voile,descente du fleuve Congo) et aéro-nautiques (ULM, hélicoptère...).• Pour visiter les alentoursLe lac de Nanga, le bois des sin-ges,la réserve de Conkouati,les gor-ges de Diosso et les rives du Koui-lou sont des sites ponténégrins à nepas manquer.Les baies de Pointe-Noire et de Pointe Indienne sontgrandioses... MdC

Quelques sitesweb utiles

- Conseils pratiques aux

voyageurs : www.diplomatie.fr

- www.republique-congo.com :

Vitrine Internet officielle du

gouvernement de la

République du Congo

Brazzaville ; renseignements

sur le pays : institutions et

constitution, économie,

histoire, tourisme

- www.africatime.com/congo

/index.asp

- www.planeteafrique.com

(culture et actualités)

- www.pontonwebcity.com (site

sur la ville de Pointe-Noire)

- www.afriqueindex.com/

pays/congo.htm

(annuaire Internet de l’Afrique)

- www.le-congo.ifrance.com

(photos du sud du pays)

- www.afrik.com (actualités et

culture du pays)

- www.zenga-mambu.com : site

très intéressant qui reprend

des articles de tous les

quotidiens du Congo

VIVRE A L’ÉTRANGER I N°108 XIX

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Un hammam au Congo

Qui l’aurait imaginé ? Le Colisée Spa est le premier centre

digne de ce nom à ouvrir ses portes au Congo. Initiative de la

belle-fille du président de la République du Congo, les moyens

sont là. De la manucure à la cure, mais aussi une salle de sport

et un restaurant diététique... Vous oublierez rapidement que

vous êtes au Congo ! Une coupure de bien-être et de sérénité

qui prend forcément de l’ampleur dans la ville polluée et

inconfortable qu’est Pointe-Noire. Le bien-être et le plaisir sont

multipliés par quatre, alors que le standing n’atteint pas celui

des grands spas fleurissants en Europe et en Asie... Mais le

cadre est propice à la détente, les salles de soins honorables, le

matériel de haute qualité et le personnel attentionné. On

aurait toutefois apprécié une touche africaine, que ce soit dans

les soins comme dans la décoration. Les prix sont raisonnables :

comptez en moyenne 15 à 20 000 F CFA le soin

et 30 à 40 000 F CFA la cure (3 soins).

Pour en savoir plus : [email protected]

Tél. : (242) 670 05 05.

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Baroudeur,débrouillard,diplômé ounon... La route vers l’emploi n’estpas impossible. Avec un minimumd’expérience dans son domaine,ouen jouant sur les relations,de nom-breuses portes vous seront ouvertes.Les Congolais moyens,qu’ils soientchauffeurs de taxis,ouvriers ou ven-deurs de cacahuètes, vous dironttous que « le travail, ça se fait rare ».Le gouvernement leur a promis,lorsdes élections présidentielles de 2002,40 000 emplois. Le chômage desjeunes avec son cortège de méfaits(toxicomanie, alcoolisme, prosti-tution précoce, violence) ne cessed’augmenter. « Si le Congo souf-fre, disent-ils, c’est parce que laFrance maintient les dictateurs aupouvoir, et cela nous empêche detravailler dignement dans notrepays. » Mais d’un autre côté, ils

poursuivent : « Nous avons besoindes Européens et des Américains,pour qu’ils implantent des usineset qu’ils puissent nous embaucher. »

Une main-d’œuvre « pas chère »pour les entreprises,qui exploitentdans la majorité des cas leursemployés. En moyenne, sur unedizaine d’expatriés, vous aurez unpeu moins d’une centaine de Congo-lais en main-d’œuvre locale. Lerecrutement des Congolais restemalgré tout « une histoire de famille ».Parce qu’il est le fils ou le beau-filsde « untel » qui travaille dans tellesociété, il faut l’embaucher.L’expatrié, quant à lui, est géné-ralement recruté depuis l’étran-ger au sein de l’entreprise qui luidonne une mutation ou bien luiconfie une mission au Congo pen-dant quelques années (en moyennetrois ans).Un choix ? Pas toujours...Juste un tremplin pour l’expérienceprofessionnelle, « un passage auCongo ».Souvent considéré comme

CONGO-brazzaville TRAVAILLER

I « Nous avons besoindes Européens et des

Américains, pour qu’ilsimplantent des usineset qu’ils puissent nous

embaucher. »

I Trouver un emploi, une mission impossible ?

Pour la plupart des Congolais, les perspectives d’embauche sont rares. En revanche, les expatriés trouveront dessolutions, notamment grâce à l’association Unicongo (90 % des entreprises du pays).

XX VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

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Ouvriers travailleurs congolais dans une société de maintenance pétrolière

Les Congolais au chômage

En dépit de l’expansion du secteur pétrolier et parapétrolier et dufait de la dégradation des structures non pétrolières et dufonctionnement précaire des structures publiques (administration,justice, santé, Sécurité sociale, enseignement, etc.), la très grandepartie de la population vit dans la pauvreté. La récession dumarché de travail n’a cessé d’augmenter avec un chômage élevé(50 % de la population active) et un sous-emploi, de même que deforts taux de mortalité infantile (112 %) et d’analphabétisme(35 %). Les agents de l’Etat (70 % des travailleurs) ont vu leursalaire être réduit de 30 % depuis 1994, et ont 20 mois d’arriérésde salaires. L’on assiste à une augmentation très sensible du coûtde la vie et l’enrichissement illicite d’une minorité.

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« la punition » en terme de paysd’expatriation pour les employésdes grandes entreprises implantéesdans d’autres destinations idylli-ques... Mais, détrompez-vous, leCongo est finalement une des des-tinations les plus agréables d’Afri-que et les avantages liés à l’expa-triation sont nombreux. Et pourtrouver du travail,des solutions exis-tent.Consultez les sites Internet desgrands groupes qui ont des filia-les au Congo, les sites des cabi-nets de recrutement spécialisés surl’Afrique,ou encore les sites d’em-ploi international.Mais la meilleuresolution, c’est d’être sur place.Arriver « sans contrat d’expatria-tion» au Congo est un pari culotté.Mais, le culot, il en faut pour réus-sir en Afrique. Chasse aux petitesannonces dans les journaux pana-

fricains (La Semaine Africaine),porte-à-porte, bouche-à-oreille...Pour les ressortissants français,adressez un CV à l’ambassade ouau consulat de France. Ils aurontcertainement des offres d’emploià vous proposer,mais pas forcémentdans votre domaine. Si le deman-deur est pressé et si ses exigencesne sont pas pointues, votre dispo-nibilité immédiate sera le meilleuratout.Vous pourrez être embau-ché du jour au lendemain.Quant àla majorité des grosses sociétés(essentiellement à Pointe-Noire) dusecteur pétrolier,parapétrolier,tran-sitaire, elles recherchent fréquem-ment du personnel pour des postesadministratifs,commerciaux,comp-tables.Bien souvent,elles ne recru-tent que leurs ingénieurs depuis leurspays.Pour le reste du personnel de

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CONGO-brazzaville TRAVAILLER

l’entreprise, l’embauche se fait surplace.Toutefois, vous pouvez aussiêtre embauché « à la congolaise »parce que vous connaîtrez telle outelle personne.

LA SOLUTIONLa meilleure solution qui s’offre àvous, c’est l’association Unicongoqui regroupe plus de 90 % des entre-prises du Congo.La palette des sec-teurs d’activité est large et variée :forêts,banques,assurances,établis-sements de crédit,commerces,hôtel-lerie,industries,parapétroliers,pétro-liers,télécoms,transports,transits...Dès qu’un besoin de personnel(Congolais comme expatrié) se faitsentir, la société adhérente trans-met l’offre à Unicongo. Que voussoyez commercial de bon niveau,informaticien,maintenancier indus-triel, électricien pointu ou encoretechnicien,ingénieur,cadre de direc-tion administrative,instituteur...il yen a pour tout le monde.Il vous fau-dra malgré tout « un coup dechance » pour trouver dès votre arri-vée une offre qui corresponde àvos attentes. Commencez par cequ’on vous proposera.Cela vous lais-sera le temps de vous acclimater.Et surtout le temps de vous consti-tuer un carnet d’adresses. Ce qu’ilfaut savoir,c’est que plus vous res-terez au Congo, plus vous connaî-

trez du monde et plus vous aurez dechances de réussir. Car le rela-tionnel est primordial dans ce pays.Les expatriés sont « solidaires »entre eux.Mais prenez garde toutefois auxpratiques illégales ou au manqued’honnêteté de certains...Autre bémol :dans la majorité descas, les entreprises proposent des« contrats locaux ». Donc, côtésalaire, il vaut mieux ne pas misersur les niveaux occidentaux.A moinsbien sûr,d’avoir un profil très recher-ché,ce qui se négocie.Ou bien encore,d’avoir « un business » à côté,commela majorité des Congolais.Avec unsalaire local, vous aurez cepen-

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Clau

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Conditions de travail dans une cimenterie

XXII VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

3 questions à... Christian Barros, président de Unicongo,union patronale et interprofessionnelle du Congo.

Vivre à l’étranger : Monsieur le président, Unicongo est en quelque

sorte le « Medef congolais ». Pouvez-vous nous présenter votre

structure (mission, réalisations et projets) ?

Christian Barros : Unicongo est une association qui rassemble les

principaux organismes professionnels patronaux existant au Congo.

Nous travaillons principalement à l’élaboration des conventions

collectives avec le ministère du Travail et à la désignation des

représentants patronaux au sein des différents organismes tels que le

tribunal de commerce, le tribunal du travail, les commissions des litiges

et le conseil d’administration de la Caisse nationale de sécurité sociale

(CNSS) dont nous avons la présidence. A Brazzaville comme à Pointe-

Noire, notre principale mission est la défense des intérêts de nos

adhérents. Actuellement, nous nous consacrons particulièrement au

développement de notre site Internet : www.unicongo.org. Le but étant

de lui donner une structuration par l’embauche de personnels

permanents spécialisés dans la statistique, l’économie, le juridique, etc.

VAE : Quels avantages aurait un demandeur d’emploi de passer par

Unicongo ?

C.B : Le demandeur d’emploi bénéficie de notre vaste fichier

d’adhérents, de notre connaissance du marché du travail local et de

notre partenariat avec l’ONEMO et le ministère du Travail.

VAE : Aujourd’hui Unicongo est un partenaire indispensable à l’Etat

congolais. Quelle est votre participation dans l’évolution du Code

du travail ?

C.B. : Unicongo est en contact permanant avec le ministère du Travail

pour améliorer ce code et l’adapter aux normes de l’OHADA.

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VIVRE A L’ÉTRANGER I N°108 XXIII

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CONGO-brazzaville TRAVAILLER

XXIV VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

dant toujours beaucoup plus qu’unCongolais.Simplement,vous devrezfaire quelques compromis, sur leconfort. Mais avec le temps, votresituation ne fera qu’évoluer !

QUELQUES PISTES ...En plus du secteur privé,la recher-che d’un emploi peut se faire via uncertain nombre de grandes insti-tutions des Nations Unies,à moinsde se tourner vers le bénévolat.

• Le Volontariat internationalOuvert à tous les jeunes, filles ougarçons, de 18 à 28 ans, ressor-tissants de l’UE,quel que soit leurniveau de qualification.Le VIE pro-pose des emplois dans des domai-nes extrêmement variés. La duréedes missions varie de 6 à 24 mois.C’est une bonne méthode pour uneexpérience professionnelle interna-tionale et un pied d’entrée dans lemonde « expatriés ». Pour postu-ler à l’ancien statut de Coopérantdu service national (CSN),et pourplus d’informations, rendez-voussur le site Internet :CIVI - 77, boulevard Saint-Jac-ques, 75998 Paris Cedex 14.www.civiweb.com

• Le concours d’EtatTravailler au Congo peut aussi pas-ser par le biais d’un concoursd’Etat. Mais les places sont diffi-ciles à obtenir.Emplois relevant du ministère des

Affaires étrangères,emplois consu-laires et emplois de coopération :www.diplomatie.gouv.frEmplois relevant du réseau scolairefrançais à l’étranger :www.aefe.fr

• L’enseignementPour enseigner au Congo,deux pos-sibilités s’offrent à vous. Si vousêtes titulaire d’un diplôme dansle métier (CAPES,CAPET,agré-gation... pour les Français), vouspourrez postuler pour les deux éta-blissements français à Pointe-Noireet à Brazzaville.Sorti du cursus classique, contac-tez plutôt directement les établis-sements sur place.Cependant,votrecontrat sera certainement uncontrat local,qui peut parfois res-sembler à du bénévolat.

• Le bénévolatFaire de l’humanitaire,à la conditionde bien préparer son séjour.Au Congo,les ONG et les associations de soli-darité internationale sont insuffisan-tes alors que les besoins sont impor-tants, que ce soit dans le domainede la santé,de l’éducation ou du déve-loppement.Selon le FMI,70 % dela population vit sous le seuil depauvreté (moins de 1 US $ par jour)alors qu’il était de 30 % en 1993.La politique d’austérité dictée en 2003par le FMI a permis durant 2004un rééchelonnement de la dette exté-rieure et la signature d’accords pré-

liminaires en vue de l’accession à l’ini-tiative PPTE. Cette opportunitédevrait permettre une relance de l’éco-nomie nationale et la concrétisationde la politique de lutte contre la pau-vreté. Mais le soutien financier inter-national se fait toujours attendre.Parmi les ONG,la Croix Rouge fran-çaise et la Croix Rouge internatio-nale sont implantées, notamment àl’hôpital de la Cise à Pointe-Noire.Mais les deux organismes parlentde rétrocéder leurs activités à l’Etatle plus tôt possible.Il en va de mêmepour MSF qui devrait fermer fin 2008.Les candidatures pour une ONGsont nombreuses.Mieux vaut doncavoir une bonne formation et uneexpérience de terrain avérée. Lerecrutement se fait souvent depuisl’étranger, par Internet, ou par lebouche-à-oreille.Sinon,via le Vatican et l’épiscopat,les jeunes peuvent trouver desactions de bénévolat intéressan-tes auprès des communautés ; oubien avec l’église évangélique...Franchement, mieux vaut partiravec l’appui d’une structure occi-dentale pour être certain de nepas « se planter » une fois au Congoet pour y faire du travail utile.Enfin, il y a ASI (Action solida-rité internationale) qui a des pro-jets pour des actions de bénévolatau Congo, et de nombreuses asso-ciations comme « Halte Sida » àPointe Noire. www.icrc.org MdC

Permis de travail et protection sociale

Dans tous les cas, c’est l’ONEMO (Office national de l’emploi et dela main-d’œuvre) qui vous donnera un permis de travail. Chaquetravailleur doit être enregistré à l’agence départementale del’ONEMO sous peine de sanctions. Selon le directeur général,André Nvanga Elenga, elle est aussi conçue comme un moyen derésorber le chômage. « La municipalisation permet aux jeunes desaisir les opportunités qu’elle offre pour trouver un gagne-pain. »Ce que l’on pourrait comparer avec l’ANPE en France.La protection sociale fonctionne très mal. La CNSS est défaillante.Il faut impérativement garder une protection sociale et des droitsà la retraite dans son pays d’origine, même si c’est cher etcontraignant. (CFE).

Aperçu sur les salaireslocaux/mois*I Ouvrier : 50 000/60 000I Contremaître :

70 000/80 000I Ingénieur : 210 000I Commercial : 195 000I Secrétaire locale : 200 000I Comptable : 300 000I SMIG : 40 000* Salaires en F CFA, donnés à titreindicatif, variables selon lesconventions collectives.

QuelquesadressesEn FranceI Espace emploiinternational :Tél. : (+33) 1 53 02 25 50.www.emploi-international.orgI Monster (emploiinternational) :www.international.monster.frI Apec International :Tél. : (+33) 1 40 52 20 01.www.apec.fr

Au CongoI Unicongo :www.unicongo.org I Ambassade de France auCongo (ambassadeur :M. Nicolas Normand) :Rue Alfassa, BP 2089,Brazzaville.Tél. : (+242) 81 55 41.www.ambafrance-cg.orgI Consulat général de France(consul général : M. TerenceWills) :4, allée Nicolau, BP 720,Pointe-Noire.Tél. : (+242) 94 00 02 et 94 00 62.Ouvert du lundi au vendredi de8 h à 12 h (fermé le mercredi).

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VIVRE A L’ÉTRANGER I N°108 XXV

CONGO-brazzaville INVESTIR

Au cours du premier semestre2007, la croissance en volume dePIB s’est maintenue au rythmeannuel de 6,1 % et 5,5 % horspétrole.Des pourcentages conformes à lamoyenne africaine (5,7 %),maisnettement inférieurs aux annéesprécédentes : 6,4 % en 2006 et8,3 % en 2005. Les premierssignes du redressement de l’éco-nomie hors pétrole sont toutefoisencourageants. Mais la dévalua-tion monétaire en 1994 et la detteengendrée par les années de guerrecivile restent toujours un handi-cap majeur pour l’économie.

LE SECTEURPÉTROLIER : 80 %DES RECETTES DEL’ÉTATLe Congo vit au rythme des coursdu pétrole depuis 1957 et sa pro-duction détermine à elle seule lacroissance du pays avec ses 87 mil-lions de barils par an.Soit une baisseressentie dans les exportations d’en-viron 10 %. L’incident qui a eulieu sur la plateforme de Nkossa enmai 2007,nécessitant un arrêt deproduction de 7 mois, et la dimi-nution des rendements sur le champM’Boundi,en sont les causes prin-cipales.Mais,à l’heure où le baril a dépasséle seuil historique des 100 dol-lars, la baisse est largement com-pensée. Ce qui fait d’ailleurs cou-

ler beaucoup d’encre alors que legouvernement s’est engagé auprèsdes institutions de Bretton Woodsà rendre transparente la gestiondes ressources pétrolières.En 2008,la production devrait rebondir àprès de 105 millions de barils,avecle risque d’une bouffée d’inflation.Le potentiel gazier, quant à lui,est estimé à 120 milliards de mètrescube de réserves dont 55 % degaz associé et 45 % de gaz natu-

rel.La bonne tenue de la croissancese traduit également par la nou-velle progression des exportationscongolaises.Les achats de pétroledes Etats-Unis et de la Chine lesplacent en tête des pays partenai-res du Congo-Brazzaville.Leurs importations ont atteint en2006 des niveaux record,respecti-vement de 3,1 et 2,8 milliards dedollars : un quasi-décuplement encinq ans.

I L’économie congolaiseen bref...L’économie congolaise souffre d’une faible diversification et d’une très forte dépendance à l’égard du secteurpétrolier dont elle tire l’essentiel de ses recettes d’exportation et de ses recettes fiscales. Cette situationcommence doucement à évoluer.

Quelques chiffres

• PIB : 2 503 milliards de F CFA en 2005.

• PIB/habitant : 1 394 dollars PPA en 2006.

• Croissance du PIB : 6,1 % et 5,5 % hors

pétrole en 2007.

• Taux d’inflation : 4,9 % en 2006, et 4 %

en 2007, selon la BEAC.

• Exportations : les ventes d’hydrocarbures

pèsent à hauteur des neuf dixièmes des

exportations totales, loin devant le bois

(6 %) ou le sucre (moins de 1 %).

• Importations : l’accélération des

importations (+25 % en 2006) est

imputable à l’ensemble des achats, surtout

les produits alimentaires (viandes et

poissons), et les machines électriques et

mécaniques (plus de 20 % chacun), suivis

des produits chimiques (dont les

médicaments).

• Balance commerciale : affiche un nouveau

record, plus de 7 milliards de dollars.

• Clients en 2006 : les Etats-Unis sont les

premiers clients du Congo avec une part du

marché de 34 %, suivis par la Chine (31 %),

Taiwan (11 %), la Corée du Sud (9 %) et le

Brésil (3 %).

En valeur, l’ensemble des exportations

congolaises vers les pays asiatiques

représente près de 52 % du total.

• Fournisseurs en 2006 : la France est de

loin le premier fournisseur. Sa part du

marché congolais s’est élevée à 24 %,

devant la Chine (13 %), les Etats-Unis et

l’Inde (8 % chacun).

L’Italie, la Belgique, l’Afrique du Sud, les

Pays-Bas, la Grande Bretagne et l’Argentine

occupent les places suivantes, avec des

parts variant de 5,7 à 2,4 %.

• Dette publique totale : 5 milliards

d’euros en 2006, dont 2,35 milliards

d’euros en arriérés.

I Le Congo vit aurythme des cours dupétrole depuis 1957 et sa productiondétermine à elle seulela croissance du paysavec ses 87 millionsde barils par an.

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XXVI VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

LE SECTEUR PRIMAIRE : 4,8 %DU PIBL’agriculture et l’élevage ontapporté une contribution positiveà la croissance (0,6 point). Maisseulement grâce aux cultures vivriè-res,à l’élevage et à la pêche.La partde l’agriculture dans le PIB a,quantà elle, fortement régressé : de27,13 % en 1960 à moins de 10 %aujourd’hui. En effet, sur342 000 km2 de superficie totale,70 % sont occupées par la forêtet la savane et 22 % seulement sontvalorisables. La deuxième justifi-cation que l’on pourrait apporter,c’est celle du pétrole, « le ver soli-taire » du Congo. Avec celui-ci,monoproductif et triomphant,dif-ficile de faire retourner les Congo-lais aux champs ! Les principalescultures de subsistance sont lemanioc (environ 800 000 t/an),quireprésente 90 % de la productionalimentaire,la banane,le blé,le riz,l’arachide et les légumes divers.La sylviculture a également contri-bué à la croissance (0,3 point).Si la production de bois tropicauxa diminué (2,8 %),la chaîne d’ex-ploitation a été privatisée suiteau désengagement total de l’Etatet le démarrage de l’activité dela nouvelle société Eucalyptus Fibredu Congo (EFC) a permis la reprisede l’exploitation des massifs. Saproduction a atteint 118 tonnes,dont la quasi-totalité a été expor-

tée. La croissance de la sylvicul-ture demeure cependant handi-capée par le poids de la fiscalitéet de la mauvaise qualité des infra-structures de transport,à l’originedes problèmes récurrents d’éva-cuation de la production.

LE SECTEURSECONDAIRE :73,6 % DU PIBL’industrie est dominée par lesindustries extractives,les hydrocar-bures constituant l’essentiel del’activité (près de 2 307 milliardsde F CFA en 2006) et en contri-buant largement à la croissance(1,1 point).L’apport des industriesmanufacturières s’est élevé(0,7 point) grâce à l’extension decapacités de production des filièresindustries alimentaires et chimiquescomme Brasco (fabrication de bois-sons) et Plasco (production d’eauminérale).En outre,la société SCGIa accru sa production de gaz indus-triel destiné à l’approvisionnementdes usines pour les sociétés de dis-tribution de produits pétroliers.Lesdifficultés du CFCO ont toutefoispesé sur la croissance de la produc-tion industrielle. Le chiffre d’af-faires du BTP a crû de 16,2 %en 2006, soit une croissance de0,3 point, en adéquation avec lerythme de progression des investis-sements publics.Enfin, la brancheélectricité a vu sa consommationaugmenter grâce à une meilleure

gestion de l’activité distribution parla SNE qui tente de généraliser l’ins-tallation de compteurs pour mieuxlutter contre les branchements pira-tes et les fraudes.

LE SECTEUR TERTIAIRE : 21,6 %DU PIBLe commerce,la restauration et l’hô-tellerie ont contribué modestementà la croissance (0,7 point).La conso-lidation des revenus des ménages etle dynamisme des activités hôte-lières en sont la principale justifica-tion. Les magasins de produitsimportés se sont,quant à eux,mul-tipliés par quatre en 2007.Mais lesdifficultés d’approvisionnement deBrazzaville à partir de Pointe-Noirepar la voie ferroviaire perdurent.Les autres branches des servicescomme les transports et les télé-communications ont aussi amorcéune légère hausse (0,6 point) endépit de l’accroissement des capa-cités opérationnelles du Port Auto-nome de Pointe-Noire (réhabilita-tion des équipements au sol,allongement de la voie ferrée ...)et de la modernisation des aéroportsde Dolisie et Impfondo. Les inves-tissements réalisés par les socié-tés de téléphonie mobile destinésnotamment à moderniser et à éten-dre leurs réseaux expliquent éga-lement l’apport positif à la crois-sance de cette branche.

MdC

CONGO-brazzaville INVESTIR

Le poids de la dette

Plus de 8 milliards de dollars US en 2004 et 5 milliards

dont 2,35 milliards de dollars US en arriérés en 2006,

c’est la dette estimée du Congo. Une dette extérieure

qui dépasserait encore le montant du PIB (125 %). Pour

les experts du Fonds, les perspectives sont incertaines :

« Si d’un côté le niveau élevé du prix du pétrole et la voie

ouverte pour un allègement de la dette ont créé des

conditions favorables pour le Congo, d’un autre la rapide

progression des dépenses budgétaires pourrait mettre à

mal la stabilité macroéconomique, la cohérence du

budget, et la compétitivité extérieure. » Afin d’assainir la

situation financière du pays, l’annulation de dettes

bilatérales décidées par les créanciers du Club de Paris

et l’allègement de la dette au titre de « l’initiative en

faveur des Pays pauvres très endettés (PPTE) »

permettront au pays d’apurer une partie de ses arriérés

extérieurs. Le Congo va devoir combler les retards

constatés sur le front des réformes et se conformer à

une discipline plus stricte au plan budgétaire ; C’est le

challenge de ce pays qui pointe aujourd’hui au

140e rang au classement de l’Indice de développement

humain élaboré par le PNUD.

REPERES

SUR LE WEB

IMinistère de l’Economie,des Finances et du Budget :www.mefb-cg.orgIMission économique :www.missioneco.org/congoI Site officiel du Congo :www.congo-site.info IGuide commercial etéconomique de l’investisseur(information et conseils surle Congo Brazzaville) :www.congo-site.cgI Investissement Congo :www.congoinvestissement.comI Union patronale etinterprofessionnelle duCongo : www.unicongo.org I Guide pratique pourinvestir en zone franc :www.izf.netI Aperçu économique etfinancier de la CEMAC :www.beac.intA savoir : les sites Internetdu FMI, de la Banquemondiale et du PNUDcontiennent également denombreuses informations.

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XXVIII VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

Vivre à l’étranger :Monsieur ledirecteur,quelle importance atta-chez-vous à communiquer surl’économie de la République duCongo ? Robert Jean-Raphaël Massamba-Debat :Dans un monde où l’espacemédiatique est accepté par tous etoriente la vie quotidienne, l’anima-teur d’une structure administratived’une telle importance ne peut fairel’économie d’un effort de commu-nication,surtout à travers un maga-zine comme Vivre à l’étranger.C’estdonc l’occasion de dire au mondeet aux investisseurs en particulier,qu’il existe un pays : le Congo.Avectoutes les potentialités qu’il peut offriren matière d’investissement.

VAE : Quel bilan tirez-vous, en2008,sur l’économie du Congo ?Quel avenir envisagez-vous ? Etconcernant les perspectives demodernisation du port autonomede Pointe-Noire,quel impact celava-t-il générer ?R.J.-R.M.-D.:Les prévisions éco-nomiques en 2008 sont favora-

bles car le taux de croissance pour-rait atteindre les 9,2 % et que,dansle même contexte, le secteur horspétrole connaîtra une croissancesoutenue de l’ordre de 6,9 %.L’avenir peut être envisagé sousune optique plutôt encourageanteet optimiste à la lumière des der-nières perspectives de productionpétrolière, et de la réalisation decertains grands travaux struc-turants engagés dans le cadredu programme de la NouvelleEspérance. La modernisation duport autonome de Pointe-Noireconstitue un dispositif d’impor-tance dans le processus de déve-loppement du Congo, ainsi quedans la reconquête de sa place depays de transit dans l’espace sous-régional.

VAE :Aujourd’hui, le pétrole abien sombre réputation auCongo.Que pensez-vous de l’as-similation du secteur pétrolier à« un frein au développementdu Congo » ?R.J.-R.M.-D.:Le secteur pétrolene conviendrait pas d’être assi-milé comme « frein au développe-ment du Congo » puisqu’il réalised’importants investissements etgénère des ressources.Cependant,les pays comme le nôtre sont plu-tôt à la recherche d’une synergieentre le secteur pétrole et le sec-teur hors pétrole, de telle sorteque tant sur le plan de l’impact que

du financement,l’activité pétrolièreait un effet structurant sur le sec-teur hors pétrole,et portant sur l’en-semble de l’économie.VAE :Qu’est-il prévu pour diver-sifier l’économie du Congo ? R. J.-R. M.-D. : La diversificationéconomique est actuellement unepréoccupation du Congo,mais éga-lement une préoccupation sous-régio-nale.Le grand forum sur « la diver-sification et la promotion del’investissement non pétrolier en vued’une croissance forte et durabledans la CEMAC », qui s’est tenudu 1er au 3 octobre 2007 à Libreville(Gabon) a permis à tous les Etatsde la sous-région de prendre lamesure et la nécessité d’aborderla question du développement de noséconomies sous cet angle. Les tra-vaux de ce forum ont permis deproposer aux Etats une matrice dedouze principales recommandations.Il est donc question pour notre paysd’étudier minutieusement ces recom-mandations afin d’en déterminer lesmodalités de mise en œuvre.

VAE :Quel est l’impact de l’ex-clusion du Congo du Processusde Kimberley sur l’économienationale ?R.J.-R.M.-D.:L’exclusion du Congoau processus de Kimberley a failliavoir pour impact sur l’économienationale le découragement desinvestisseurs et donc leur attentismesur le développement de leurs acti-

I Robert Jean-Raphaël Massamba-Debat,

directeur général del’Economie

CONGO-brazzaville ENTRETIEN AVEC. . .

Robert Jean-RaphaëlMassamba-Debat,

directeur général del’Economie

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vités dans le secteur des mines.Ordepuis les efforts entrepris pourrevenir dans ce processus,le minis-tère de l’Economie et des Finan-ces n’a cessé de créer des conditionsd’accueil des partenaires. Alorsles intentions d’investissements seconfirment de plus en plus.

VAE :Pouvez-vous nous présen-ter la DGE, son rôle et ses dif-férents pôles d’activités ? Quel-les sont vos relations avec lesinstitutions financières ?R.J.-R.M.-D.: La structure dontnous assurons la charge est l’or-gane technique qui assiste le minis-tre de l’Economie, des Financeset du Budget dans l’exercice de sesattributions en matière de poli-tiques économiques,d’études éco-nomiques, financières et de coo-pération économique.Ainsi,il nous a été confié la lourdetâche d’élaboration des comptesnationaux.Et avec l’assistance d’un expertdu Fonds monétaire international(FMI),nous venons de permettreà notre pays d’aboutir à la recon-version de ses comptes au SCN93,qui est une recommandation desbailleurs de fonds.Ce qui est logi-quement une fierté nationale car

le Congo peut alors se mettre enbonne place parmi les économiesde la sous-région.Dans le domaine de la coopéra-tion économique,nous procédonsà la mise en œuvre et à la ges-tion de la coopération économi-que,en vue de créer un forum d’ex-cellence sur la coopérationéconomique et le développement.

Nous avons à charge le secréta-riat permanent de la Commis-sion nationale des investissementsqui joue le rôle de l’agence de pro-motion des investissements auCongo. Alors nous contribuons àétablir une relation sereine etsacrée entre l’administration publi-que et les entreprises.

VAE :De quelle façon le renfor-cement de coopération entre laChine et le Congo entre-t-il enjeu dans l’économie du pays ?Que gagne le Congo avec cetteouverture ? R. J.-R. M.-D. : L’un des engage-ments de la Nouvelle Espérancepréconisait la coopération avectous les pays du monde. La coo-pération entre la Chine et le Congodate de 1964. Il est donc normalque cette coopération se développe.

On ne parlerait donc pas de l’ou-verture sur la Chine, mais plutôtde la poursuite d’une coopéra-tion qui a déjà porté des fruitset qui est appelée à en porterdavantage.

VAE : Comment la corruptionse place-t-elle dans l’économiedu Congo ?R. J.-R. M.-D. : Je ne pense pasqu’une place soit réservée à lacorruption dans l’économie duCongo.Cependant,si elle existe,les dispositifs en matière de gou-vernance et de lutte contre lacorruption sont tout à fait indi-qués pour la réduire dans desproportions négligeables, enayant bien conscience de ce queles études ont montré quant àl’impact néfaste qu’elle peutavoir particulièrement sur uneéconomie en développement.

VIVRE A L’ÉTRANGER I N°108 XXIX

Direction Générale de l’Economie

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I Les prévisionséconomiques en 2008sont favorables car, letaux de croissancepourrait atteindre les9,2 % et que dans lemême contexte, lesecteur hors pétroleconnaîtra unecroissance soutenuede l’ordre de 6,9 %.

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XXX VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

DES ATOUTS INDENIABLES

LES ATOUTS ETRICHESSES NATURELLES PROPICES À L’INVESTISSEMENTAvec une position stratégique aucœur de l’Afrique,le port autonomede Pointe-Noire est une des plusgrandes forces du Congo. Port detransit et d’éclatement, il disposede capacités d’accueil en eau pro-fonde (7,30 m à 13 m) et fait dePointe-Noire le centre principalde l’activité économique et com-merciale du Congo. Il est situé àla croisée des axes utilisés par lesEtats-Unis, la côte Est de l’Amé-rique du Sud d’une part, et l’Afri-que du Sud, l’Inde et l’Extrême-

Orient d’autre part. L’abondancede richesses naturelles apporte aussiune contribution à l’essor écono-mique du Congo. Constatez vous-même,vous ne pourrez que trouverterrain à défricher ! Le domaineforestier, un terrain encore enjachère,comprend près de 150 espè-ces d’essences dont une quarantaineest commercialisable. Concernantle secteur agricole,seulement 3 %des terres cultivables sont exploi-tées et 14 millions d’hectares desavanes inexploitées.Ajouté à celal’environnement physique et hydro-graphique favorable à l’élevage etun climat qui permet deux cyclesde production agricole. Quant aupotentiel halieutique, il est d’envi-ron 100 000 tonnes pour la pêchecontinentale. Mais pas besoin dechercher si loin, regardez d’abord

sous vos pieds,le sous-sol est richeen minerais solides,un secteur queles autorités ont d’ailleurs décidéde promouvoir.

LES MOYENS MISEN ŒUVRE POURFAVORISER LACROISSANCEDes atouts certes, mais des infra-structures et des axes routiers enmauvais état. Les pistes sont engrande majorité praticables avecdes véhicules 4x4. Les axes stra-tégiques du budget de l’Etat seconcentrent sur le secteur des infra-structures de base et de l’énergieélectrique.Des freins à la croissanceactuelle du pays.Pour cela,un Plannational de transports (PNT) estélaboré. Il a pour objectifs princi-paux de doter le Congo d’ici 15 à20 ans d’un réseau routier cohé-rent et de bonne qualité.Avec entre autres la constructionde l’axe routier Pointe-Noire/Braz-zaville.Les travaux,confiés aux Chi-nois,devront suppléer ou limiter lescarences du CFCO.Il est égalementprévu la création d’un Fonds rou-tier chargé de l’entretien courantet périodique du réseau routiercongolais.Faire face à la pénurie d’électricitéest la seconde priorité du gouver-nement. La République du Congoest à peine capable d’assurer la moi-tié de ses besoins en électricité et

I Un pays à développer,refonder, reconstruire,rebâtir Pays pétrolier parmi les plus anciens d’Afrique, et doté de richesses naturelles et minérales appréciables, le Congoest en mesure, moyennant des réformes, de mobiliser des ressources additionnelles de bailleurs de fonds etd’investisseurs privés afin de mettre l’économie sur une trajectoire de croissance durable.

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I Un Plan national detransports (PNT) a

été élaboré. Il a pourobjectifs principaux

de doter le Congod’ici 15 à 20 ans d’un

réseau routiercohérent et de bonne

qualité.

Atlantic Palace : investissement privé sur du long terme

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dépend fortement de la produc-tion électrique d’Inga en Républi-que démocratique du Congo.Depuis2003,le secteur s’ouvre aux inter-venants extérieurs. Le gouverne-ment dispose désormais de parte-naires pétroliers pour la constructiond’une centrale électrique à gaz d’unecapacité de 400 mW et d’une coo-pération avec la Chine pour la réha-bilitation du barrage de Moukou-koulou ainsi que la construction(pour une durée de 5 ans) du plusgrand barrage hydroélectrique duCongo sur le site d’Imboulou.Plus d’informations :www.congo-site.com/pub/fr/v4X/

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www.congo-site.com/pub/fr/v4x/

actualites/article.php?num=6495

DANS QUOI INVESTIR ?« Les potentialités et les opportu-nités d’investissements sont aussiinnombrables que variées », expli-que un entrepreneur.Actuellementtous les secteurs ou presque sontpropices à l’investissement. Il suf-fit de s’en rendre compte. Moinsde 10 % du secteur primaire sontexploités.Les principaux domainesqui ont le vent en poupe concernentnotamment les services. Servicesde livraison,pressing,restaurationrapide, gardiennage, nettoyage

industriel, transport spécialisé...Que ce soit dans le cadre de la viecourante ou dans la vie des entre-prises,ce marché est en plein essor.Pensez aussi aux prestations de ser-vices en informatique,Internet (bou-tiques de téléphonie mobile, four-nisseurs d’accès à Internet,cybercafés,réalisation de sites web,formation...).Dans le même regis-tre, les activités de conseils spé-cialisés, notamment dans les sec-teurs de pointe,nécessitant une réelleexpertise (télécommunications,communication, informatique,conseil juridique,recrutement,publi-cité et communication...) gagnentà être développées.Un marché pro-metteur mais pas encore exploité :celui de l’immobilier, aussi bien lecourtage que la promotion immo-bilière.La demande est forte.C’estégalement le cas du secteur alimen-taire et des produits de premièrenécessité.Le commerce de biens deconsommation est un secteur encrise en raison d’un développementimportant et inquiétant du secteurinformel délictuel.Enfin, les marchés à très fortespotentialités dans la présenteconjoncture sont le secteur des tra-vaux publics : entreprises de BTP,prestataires de services ; et inévi-tablement le tourisme (agences devoyages,organisation d’excursion,

transports,location de voitures...).Bref, tout reste à faire et de nom-breux marchés sont à prendre !

L’HEURE DESGRANDES RÉFORMES

Les trois défis que doit toutefoisrelever le Congo sont : la réduc-tion de la dette, la dépendance dusecteur pétrolier,et la stabilité socio-politique notamment par la luttecontre la corruption.Après quelques turbulences et denombreuses réformes parfois impo-pulaires,les relations entre le FMIet le Congo sont redevenues serei-nes. Réduire la dette et réduire lapauvreté,tels sont les objectifs pre-miers. « Pour les années à venir,il faudra définir clairement lesbesoins d’investissement », indiquele directeur adjoint du FMI.En effet,sur un budget s’élevant à 1,377 mil-liard de F CFA en 2007, le FMIjuge les 400 milliards de F CFA(609 millions d’euros) consacrésaux investissements publics,exces-sifs et inflationnistes au regardde la capacité d’absorption du pays.Selon la Banque mondiale (BM),« les missions du FMI au Congorecourent préalablement aux notesd’analyse de la BM dans les domai-nes des dépenses publiques et de

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REPERES

Quelques données

I Superficie des terrescultivables : 8 200 000 haI Taux de mise en valeurdes terres cultivables : 10 %I Production potentiellede bois : 2 millions de m3/anI Principales essencesforestières : limba, okoumé,sapelli, teck, acajou, sipo,bahia, eucalyptus I Potentialitéshydroélectriques : 2 500mégawatts dont 1 000mégawatts peuvent résulterde l’aménagement du site deSoundaI Production pétrolière :10 à 15 millions detonnes/an, et les réservesdemeurent importantesI Réserves de gaz : 120milliards de m3

I Réserves de potasse :800 milliards de tonnes I Réserves de fer :1 milliard de tonnes I Gisements d’or enexploitation : 100 t/an sur30 ans)I Autres : polymétaux(zinc, cuivre, plomb), grèsbitumineux, agrominéraux etgéomatériaux

Projet du chemin de fer entre Pointe Noire et Brazzaville

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la viabilité de la dette ». Parallè-lement à cette activité de surveil-lance, elle apporte son soutien auCongo dans le cadre d’une stra-tégie d’appui transitoire post-conflit(90 milliards de F CFA en 2007).Il est aussi prévu que la BM accordeune aide pour la restructuration dusecteur financier,le développementdes PME, la reconstruction desinfrastructures et le développementdes secteurs pétroliers et miniers.Au niveau du secteur bancaire,les banques congolaises font pres-que toutes face à des problèmes derecouvrement.De ce fait,elles doi-vent tenir à jour une liste des débi-teurs indélicats.L’Etat devra aussiréformer les fonds de pension,aprèsrecensement de ses retraités.Face aux défis de la mondialisationet aux enjeux de négociations com-merciales en cours, la Républiquedu Congo décide d’adopter une posi-tion commune aux Etats d’AfriqueCentrale sur les négociations desaccords de partenariat économi-que (APE).En ce qui concerne la communautéinternationale, elle manifeste sonsoutien par une aide estimée à56 milliards de F CFA.Au plan bila-téral,la France et le Congo ont signéen mars 2007 un document-cadre

de partenariat prévoyant une aidefinancière de 116 millions d’eu-ros pour la période 2007/2011.Pour finir, le dernier point de cesréformes, est le processus de pri-vatisation.

FAVORISER LEDÉVELOPPEMENTDU SECTEUR PRIVÉEn matière d’investissement public,le Congo bat des records. La trèsgrande dépendance de son écono-mie vis-à-vis du pétrole a annihilétout effort allant dans le sens desinitiatives productrices de richesseen dehors des revenus qu’il pouvaitengendrer à l’Etat. « Les Congo-lais ont adopté la facilité, le lais-ser-aller dans l’euphorie de lamanne pétrolière, révèle un entre-preneur. En plus, les textes régle-mentaires qui régissent son fonc-tionnement sont considérés commecaducs. » Le Congo connaît aussides carences dans le mode de paie-ment des impôts, dans les procé-dures du commerce extérieur pourtoutes les démarches relatives àl’enregistrement de la propriétéet dans l’application juridique descontrats d’affaires.Comment faire alors pour attirerles investisseurs dans le secteurprivé ? Seul l’Etat peut interveniren se désengageant de la gestiondes activités de production pourconcentrer les finances et les effortspublics dans la mise en place effi-cace des infrastructures de base.On parle en effet de la privatisationde la Congolaise de Raffinage(CORAF), la Société nationaled’électricité (SNE), l’Hôtel Cos-mos à Brazzaville mais aussi desprivatisations à venir de la Sotelcoet du CFCO. Malgré les lenteurset les retards, le processus de pri-vatisation suit son cours. L’Etat acompris que le « redécollage » dupays passait par une dynamisa-tion accrue du secteur privé.Selonle FMI, « le désengagement del’Etat devrait permettre de stimu-ler et de libérer les énergies dusecteur privé tout en installant

une culture de résultat dans l’éco-nomie ».Investir dans le secteur privé n’estdonc pas impossible.Selon Barthé-lemy Tandou,animateur de l’Obser-vatoire des marchés du Congo,« ily a de la place pour tous, pour lesgrands, comme (et surtout) pourles petits (PME, PMI, artisans,consultants, indépendants, com-merçants...) ». La règle est sim-ple :les autorités congolaises encou-ragent l’installation des opérateursprivés à travers un cadre incitatifet avantageux. Il est mis dans lepays : un centre de formalité desentreprises (CFE),une charte desinvestissements, des chambres decommerce, un système bancaire,des textes et des codes dans lesdomaines forestier,minier,des hydro-carbures, les procédures judiciai-res et comptables OHADA,un cadrejuridique garantissant les inves-tissements entrepris.

RENFORCER LATRANSPARENCE ETLUTTER CONTRELA CORRUPTIONHaute surveillance internationalede l’économie d’une part,mais aussitransparence dans la gestion desfonds.En septembre 2007,l’adhé-sion du gouvernement à l’Initiativepour la transparence prévoit desmissions de revues régulières (plu-sieurs fois par an),composées d’ex-perts de la BM et du FMI, dansles industries extractives pourconstater les progrès réalisés.Parexemple, les comptes de la SNPC(Société nationale du pétrole) sontrégulièrement audités par des fir-mes internationales et les résul-tats sont rendus publics.Parallèlement, le président de laRépublique a mis en place une com-mission pour éradiquer la corrup-tion. Elle est composée à paritéde représentants de la majorité etde l’opposition et départagée parle siège dévolu à l’union patronaleUnicongo.A ce stade,les premiersrésultats de cette commission sontprometteurs. MdC

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Port de Pointe-Noire

Quelquescontacts• Ministère du Commerce,de la Consommation et desApprovisionnements :BP 2965, Brazzaville.Tél. : (+242) 81 50 56 ou(+242) 81 33 [email protected]• Chambre de commerce,d’industrie, d’agriculture etdes métiers :BP 665, Pointe-Noire.Tél. : (+242) 94 12 80 ou(+242) 94 07 [email protected]• Chambre de commerce,d’industrie, d’agriculture etdes métiers :BP 92 Brazzaville.Tél. : (+242) 81 16 [email protected]

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I Zoom sur quelques projets

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Le Congo dispose aujourd’hui detous les moyens, en termes de res-sources financières et naturelles,pour réussir l’assainissement de sesfinances publiques,et la reconstruc-tion de son tissu économique amorcédepuis quatre ans. Il peut en effetcompter sur ses nouveaux grandsprojets.

LE SECTEURMINIERDans le domaine des mines, l’at-tribution de deux permis, « BokoSongho » et « Yanga-Koubanza »va permettre la reprise de la pro-duction du cuivre, du plomb et duzinc dans le bassin minier de laBouenza occidentale. Le projet« Potasse-magnésium-Kouilou »de la société canadienne MagIn-dustries prévoit l’exploitation immi-nente des gisements de potasse etde magnésium. Il est égalementprévu qu’une de ses filiales Mag-Metals y installe un four à fusionde magnésium et produise60 000 tonnes de ce métal, soit15 % de la consommation mon-diale. Les alliages de magnésiumseront destinés à l’industrie auto-mobile mondiale. MagMineralsdevrait quant à elle, exploiter lessels de potasse.Enfin, la recherche du minerai defer lancée dans les environs deZanaga par la société MPD Congoet le développement des gisementsdu même minerai aux monts Avimaet Nabemba,dans la Sangha, fontégalement partie des nouveaux pro-jets de grande envergure.

LE SECTEUR BOISLa société Malaisienne TamanIndustries a ouvert son usine de pla-cage et de contre-plaqué de Hinda

(région du Kouilou - Pointe-Noire).D’un coût global de 8 milliards defrancs CFA (XAF),l’usine est équi-pée de deux lignes de productionpour les contre-plaqués et de deuxautres pour les placages. Dans undeuxième temps, elle prévoit laconstruction d’une deuxième scie-rie d’une capacité de productionmensuelle de 12 000 m3.

LE SECTEURPÉTROLIER• Le pétrole demeure l’une desressources les plus importan-tes du CongoLe lourd passé du Congo se tra-duit aujourd’hui par une dette exté-rieure énorme et des infrastruc-tures obsolètes ou détruites parles conflits.Or,l’essentiel des reve-nus de ce pays post-conflit dépendde l’évolution du marché pétro-lier mondial :la conjoncture actuellefait de la République du Congo leparadoxe d’un pays riche des reve-nus de son pétrole mais appauvripar le poids de sa dette extérieure,conséquence d’années de gestiondéfectueuse et de guerres civiles.Laproduction pétrolière s’élève à envi-

ron 10 à 15 millions de tonnes paran. Elle a augmenté de 9 % parrapport à 2005.Cette tendance à la hausse de laproduction ne se poursuivra plus :le gouvernement a établi son pro-jet de budget pour 2007 sur uneproduction pétrolière de 97,2 mil-lions de barils, soit une baisse de4,3 %. Le projet de budget 2007estime que les recettes pétrolièresatteindront 1 054 milliards de FCFA soit 1,6 milliards d’euros. Celan’empêche pas certaines compa-gnies pétrolières d’investir encorebeaucoup d’argent.

• Le projet Moho-Bilondo :pro-duction pétrolière du 1er champde l’offshore profond Moho-Bilondo, développement pionnierdans l’offshore profond congolais,entrera en production en 2008.Le défi essentiel de ce projet estl’exploitation économique de réser-voirs de taille moyenne dans lecontexte extrême des grandes pro-fondeurs d’eau. En 1998, quatreréservoirs ont été découverts à80 km des côtes,à des profondeursvariant de 540 à 660 m. Le pro-

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Plateforme pétrolière de Nkossa

REPERES

En quelqueschiffres...

I Total E&P Congo emploieaujourd’hui environ 568 locaux, 176 expatriés,174 contractés, 8 VIE et 9 intérimaires. Soit eneffectif total de 935 en 2006,dont 180 familles sontrésidentes.I TEPC a opéré près de lamoitié des puitsd’exploration réalisés auCongo : 57 ans d’explorationavec 77 puits pour TEPC surun total de 166 puits.I Sur les 17 champsexistants, 11 ont été mis enproduction par la filiale E&PCongo.65% des réservesinitialement répertoriées ontété découvertes.I La production pétrolièrecongolaise est passée de 180 000 barils/jour en 1995 à287 200 barils/jours dont143 000 barils/jour pour TEPen 2002.

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jet va initier la valorisation de deuxdes quatre champs découverts (quis’étendent sur près de 72 km2) etva devenir l’une des principalessources du nouvel essor pétroliercongolais.Il permettra une augmentationde la production pétrolière natio-

nale de 90 000 barils par jour en2010.Plus d’informations sur le site :www.meretmarine.com

• Total E&P CongoDepuis près de 40 ans,Total E&PCongo a su développer une rela-

tion de confiance privilégiée avecla République du Congo,devenantà la fois le premier investisseurdu pays,le premier opérateur pétro-lier et le premier employeur privé.Total ouvre aujourd’hui de nou-velles perspectives de croissanceau Congo en soutenant une forterelance de l’activité pétrolière,tantpar l’exploration active de nou-veaux gisements dans les grandset ultra grands fonds dépassant2 000 mètres de profondeur d’eau,que par l’optimisation de la pro-duction des champs arrivés à matu-rité.Les noms de ces champs jalon-nent aujourd’hui son histoire :Pointe Indienne, Emeraude,Likouala,Sendji,Yanga,Tchibouel,Tcheno, et Nkossa.L’innovation technologique acontré un déclin annoncé de la pro-duction et a permis d’offrir unenouvelle jeunesse à un pays pétro-lier mature, quatrième exporta-teur de pétrole de l’Afrique sub-saharienne. MdC

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Implantation deschamps pétroliers

au Congo

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I Créer une entreprise au CongoDes démarches administratives inévitables mais une procédure claire et incitative, telle est la trame à suivre...

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Lancer sa propre activité au Congo,c’est facile et rapide.Selon un agentdu Centre de formalités adminis-tratives des entreprises (CFE),« vous pouvez créer une entrepriseen moins d’une heure, sur un seulformulaire, en un seul paiementet en un seul lieu (guichet unique) ».Placé sous la tutelle du ministèrechargé des Petites et des Moyen-nes Entreprises, le CFE est dotéd’un comité interministériel com-prenant les représentants de dif-férents ministères techniques, desinstitutions et organismes impli-qués dans les formalités d’entrepri-ses. Mais méfiez-vous des bellesparoles... Le Congolais n’a pas lamême notion du temps qu’un Euro-péen.Armez-vous de patience,vousn’échapperez pas aux lourdeursadministratives congolaises ! Connaître les formalités à effectuer,les coûts à prévoir et les organis-mes à contacter...Quels que soientla nature du projet et les investis-sements qu’il pourrait induire, leconcours des administrations sui-vantes seront à solliciter :la CCIAM,Unicongo, l’ADPME. Le « moded’emploi » est aussi expliqué surle site Internet de la mission éco-nomique du pays, jetez-y un coupd’œil ! En matière de financement, entreles banques implantées au Congo,les organismes de micro-crédit etl’Agence de développement des peti-tes et moyennes entreprises(ADPME), vous aurez le choix.L’association Pointe-Noire Indus-trielle (APNI) propose aussi,avec

le concours de certaines grandesentreprises,un suivi des PME dansla tenue de leur comptabilité, l’ac-cès au financement et le position-nement sur le marché.Au niveau international,la Sociétéfinancière internationale (SFI),l’Agence française de développe-ment (AFD) proposent des appuisà l’investissement et la banque euro-péenne d’investissement (BEI),la Banque ouest-africaine de déve-loppement (BOAD) fournissent desprogrammes de financement.Selon Prosper Bizitou, directeurgénéral de Fidafrica au Congo, lesalternatives possibles pour implan-ter une activité au Congo dépen-dent de la stratégie et du projetde l’investisseur. « Pour les inves-tissements dont la durée ne dépassepas deux années, l’immatriculationd’une succursale est appropriée, etune société de droit congolais pourles investissements dont la duréeest supérieure à deux années. Ilest possible d’exécuter un contratconclu avec une société congolaisedont la durée d’exécution n’excèdepas une année en sollicitant une

Autorisation temporaire d’exercerdes activités commerciales auprèsdu ministre en charge du Com-merce. Cette autorisation dont ladurée est de six mois peut êtrerenouvelée. »

PRECAUTIONS ÀPRENDREAvant de vous lancer dans l’aven-ture, posez-vous les bonnes ques-tions pour bien préparer le ter-rain.Toute implantation nécessitedes études préalables. L’étudeapprofondie du marché potentiel etde la faisabilité du projet est la pre-mière grande étape.Puis viennentles questions d’achat de fournitu-res avec plusieurs interlocuteurs.Pourquoi ne pas prévoir quelquesvoyages de prospection sur place ?« Il ne faut pas trop se fier aux appa-rences », confie un jeune créateurd’entreprise. Le fait de se rendresur place permet de mieux com-prendre le monde des affairescongolais, et de tenir compte desspécificités locales (juridiques parexemples). L’idéal est évidementd’avoir un partenaire local bien

Pour en savoir plus

I C.F.E :BP 2103, Brazzaville.Tél. : 81 35 24.BP 1137, Pointe-Noire.Tél. : 94 02 35.www.congo-pmea.netE-mail : [email protected] Mission économique :www.missioneco.org/congoI Chambre de commerce,d’industrie, d’agriculture etdes métiers de Pointe-Noire :www.cciampnr.orgI ACPE (agence pour lacréation d’entreprises)

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introduit dans les affaires.Il sauravous diriger vers les bons interlocu-teurs,mais aussi vous dire les piè-ges à éviter.Il ne faut pas non plushésiter à demander conseil auxentrepreneurs déjà implantés depuislongtemps,ou bien vous rendre dansles cabinets locaux de conseils àl’implantation. « On constate quenos entrepreneurs n’ont besoin dudroit que lorsqu’ils ont un litige,révèle un avocat d’entreprise. Il estnécessaire de s’adresser aux juris-tes dès la création de l’entreprise. »Le Congo dispose d’un arsenald’avocats et de notaires suscepti-bles de guider les investisseurs dansleurs démarches. Il est donc utilede consulter des cabinets juridiqueset de fiscalité des entreprisescomme : Sutter & Pearce, Ernstet Young (notamment pour les ques-tions sur l’OHADA,) et Fidafrica/Price Waterhouse (pour les ques-tions liées à la fiscalité au Congo.Fidafrica étant également man-dataire agrée de l’OAPI en matièrede protection de marques).

LES BONSCONSEILS...• De la Chambre de commerce,d’industrie, d’agriculture et desmétiers de Pointe-Noire (CCIAM)« Choisir son secteur d’activité,reste la chose la plus importante,indique Sylvestre Didier Mavouen-zela, président de la CCIAM dePointe-Noire.Avant de vous lancerdans les affaires, vous devez véri-fier que les clients que vous escomp-tez existent réellement et qu’il ya des besoins identifiés non satis-faits et pour lesquelles il y a de réel-les opportunités d’affaires. LaCCIAM pourra mettre à votre dis-position les informations utiles pourvous aider à éclairer votre parcoursde créateur. Une fois lancé dansle monde des affaires congolai-ses, vous vous rendrez rapidementcompte que les secteurs porteurssont multiples. Il est donc prudentde ne pas perdre son cœur de métier,c’est cela le plus difficile. Il fautégalement veiller à rester dans la

légalité. La fraude étant main cou-rante, même pour des entreprisesfiables. C’est d’ailleurs ce qu’il sepasse, pour de nombreux inves-tisseurs. Tôt ou tard, ils sont démas-

qués, les Congolais ont l’habitudeet sont très vigilants là-dessus. »• D’un entrepreneurAu Congo,il y a beaucoup de contrô-les administratifs et peu d’informel.

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I Le Congo disposed’un arsenal

d’avocats et denotaires

susceptibles deguider les

investisseurs dansleurs démarches. Il

est donc utile deconsulter des

cabinets juridiques et de fiscalité des

entreprises

Trois questions à...I Richard Moulet, membre du réseau Afrique CMS BureauFrancis Lefebvre à Sutter & Pearce au Congo, avocat spécialiséen droit des sociétés (France), arbitre agréé CCJA OHADA.

Vivre à l’étranger : Vous êtes conseiller juridique au Congo depuis 12

ans, après avoir été conseiller juridique et fiscal, puis avocat en

France... Quels sont, selon vous, les secteurs porteurs au Congo

aujourd’hui ?

Richard Moulet : La construction de la route Pointe-Noire/Brazzaville, et

la perspective d’une jonction directe entre Brazzaville et Kinshasa, vont

constituer des facteurs fondamentaux de développement qui vont

transformer le paysage économique congolais, permettant à

l’agriculture actuellement enclavée, de trouver des débouchés, et

permettant toutes sortes d’investissements dans le cadre des services

portuaires et de la logistique des transports routiers. Pointe-Noire va

donc consolider son rôle de plaque tournante commerciale en Afrique

Centrale.

VAE : Le Congo souhaite avoir un environnement des affaires de

classe internationale. Qu’en est-il aujourd’hui ?

R. M. : Il reste beaucoup à faire pour améliorer l’environnement du droit

des affaires, en particulier il faudrait certainement enfin concrétiser le

guichet unique pour les entreprises et disposer de règles précises et

standardisées pour le traitement des dossiers avec les différentes

administrations publiques et organismes publics et parapublics.

VAE : Quels avantages aurait un investisseur à consulter Sutter &

Pearce ?

R. M. : Sutter & Pearce est un cabinet de conseil juridique et d’arbitrage

indépendant, qui dispose d’une longue et solide expérience en

République du Congo dans toutes les branches du droit des affaires ;

S & P anime également un partenariat avec des cabinets spécialisés

dans les domaines juridique/judiciaire (avocats) et d’expertise

comptable et de commissariat aux comptes, regroupés

géographiquement, permettant ainsi à tout investisseur au Congo de

bénéficier d’une assistance pluridisciplinaire, juridique, fiscale et

comptable de qualité, sur une même localisation. Au plan de la sous-

région, S & P dispose d’implantations en RCA et en RDC, de

correspondants en Afrique Centrale (Gabon, Cameroun), et est membre

du Réseau Afrique CMS-Bureau Francis Lefebvre, l’un des tout premiers

cabinets d’avocats d’affaires en France qui fait partie de CMS, alliance

de grands cabinets d’avocats européens qui dispose de près de

50 implantations dans le monde.

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XXXVIII VIVRE A L’ÉTRANGER I AVRIL 2008

« Il est indispensable de se tour-ner vers des spécialistes, la CCIAM,des avocats d’affaires ou notairesreconnus pour l’obtention et lapublication des actes notariés. »Ces formalités concernent aussi bienl’immatriculation, la modificationd’une entreprise individuelle,d’unesociété, ou la cessation d’activitétemporaire, partielle ou totale.• D’un conseiller juridique« S’entourer de bons conseillerset ne pas faire preuve d’impatience !Le développement du Congo offrede nombreuses opportunités pourles bonnes volontés qui ne se lais-sent pas facilement décourager,et qui savent inspirer la confiancedes décideurs congolais. »• D’un conseiller financier« La proximité géographique entreBrazzaville et Kinshasa est un élé-ment à prendre en considérationsi un opérateur extérieur envisagedes économies d’échelle. Toutesopérations envers la République duCongo doivent faire l’objet d’unesolide couverture financière. Unepartie de la dette extérieure duCongo Brazzaville est détenue pardes créanciers privés pratiquant dessaisies sur certains des avoirs exté-rieurs détenus par l’Etat congolais.Ces risques seront atténués si l’opé-rateur s’intègre dans les appels d’of-fres financés par les organisationsinternationales tels le PNUD, laBanque mondiale ou l’UE. »

LA PROTECTIONDES INVESTISSEMENTSLe Congo offre une protection desinvestissements comparable à celledes pays de l’OCDE, en dépit desdémarches administratives lour-des qui sapent la compétitivité.Au plan juridique comme fiscal,investir au Congo nécessite la com-préhension du cadre des relationsd’affaires.Pour attirer et encourager l’arri-vée et l’installation d’hommes d’af-faires, l’Etat congolais a élaboréun code d’investissements qui com-porte, à l’instar de ceux qui ont

accompagné la prospérité dans laplupart des pays émergents, desgaranties et des avantages substan-tiels. Il est mentionné, dans la loin°6-2003 du 18/03/2003 portantcharte des investissements, lesconditions dans lesquelles s’opèrentces investissements, les garantieset les avantages qui sont accor-dés.Hormis la création d’infrastruc-tures modernes, la CCIAM dePointe-Noire projette la créationd’une banque maritime, la miseen place d’un fonds maritime, lacréation d’un guichet unique virtuelet la mise en place d’un code d’in-vestissements maritimes.Mais aussila création d’une zone franche, laconstruction d’un môle de pêche etd’un port de plaisance...Au plan juridique,l’investisseur despays de droit civil (Europe notam-ment hors common law),se retrou-vera facilement dans les conceptsjuridiques régissant le droit des affai-res au Congo. De plus, le Congoest membre de la CEMAC et signa-taire du Traité de l’OHADA (Orga-nisation pour l’harmonisation dudroit des affaires en Afrique).A ceteffet, les sociétés commercialessituées dans les Etats parties del’OHADA sont soumises aux dispo-sitions de l’Acte uniforme relatif audroit des sociétés commercialeset du groupement d’intérêt éco-nomique. « Toutefois, des amé-liorations sont encore nécessairespour une application effective dela règle de droit aussi bien au niveaudes animateurs des structures admi-nistratives qu’au niveau des tri-bunaux, car que vaut un bel arse-nal juridique si celui-ci ne peut êtreéprouvé par une censure objectiveet efficiente de la part du juge »,constate le directeur général deFidafrica.Au plan fiscal, on ne cachera pasque la fiscalité congolaise est rela-tivement lourde et améliorable,tantau niveau des taux : en particulierpour l’impôt sur le revenu des per-sonnes physiques du fait de sa trèsforte progressivité et de l’étenduede son champ d’application ;qu’au

niveau de la multiplicité destaxes/redevances et des élémentsde parafiscalité qui la composent.Toutefois l’existence de conventionsfiscales avec la France et les Etatsde la CEMAC (et bientôt avec l’Ita-lie) favorisent les investissementsen provenance de ces Etats.

LA FISCALITÉD’ENTREPRISE :5 AVANTAGES INCITATIFS À L’INVESTISSEMENT• La TVA est supportée par leconsommateur (18,6 %).• La TVA est égale à zéro pourles produits d’exports.• Les impôts sur les sociétés sontnuls pendant les 3 premiers exer-cices d’exploitation (après 49 %des bénéfices dégagés).• Réduction de 50 % des impôtssur les sociétés aux entreprisesqui investissent au minimum 1/3 dumontant des investissements del’exercice précédent.• Possibilité de procéder à des amor-tissements dégressifs et autorisa-tion du rapport des résultats néga-tifs sur les exercices ultérieurs dansles phases de montées en régime(pour améliorer le cash-flow).

LES STRUCTURESJURIDIQUESToutes les structures juridiques sontenvisageables. Le cadre législatifcongolais permet de s’adapter auxdivers types d’investissement oud’implantation : il permet notam-ment d’exercer des activités tem-poraires dans un cadre extrême-ment souple, particulièrementadapté au secteur parapétrolier,tout en offrant les véhicules juri-diques « traditionnels » mis en placepar l’OHADA, en particulier : lasuccursale (d’une durée théorique-ment courte), et les sociétés com-merciales bien connues du droitfrancophone :la SARL et la sociétéanonyme, en passant par le grou-pement d’intérêt économique(GIE).

MdC

CONGO-brazzaville INVESTIR

REPERES

SUR LE WEB

IMinistère de l’Economie,des Finances et du Budget :www.mefb-cg.orgIMaison de l’Afrique àParis (vous trouverez desdossiers économiques surchaque pays d’Afrique) :www.lamaisondelafrique.comI Le CIAN (conseil desinvestisseurs français enAfrique, il a pour objet depromouvoir les intérêts et lesinvestissements du secteurprivé en Afrique, auprès desgouvernements et desorganisations professionnelles) :www.cian.asso.frI Africadre :www.africadre.com (conseils enAfrique Noire francophone)I Ubifrance :www.ubifrance.frI Société financièreinternationale (SFI), filialede la banque mondiale.I Fonds européen dedéveloppement (FED),interface entre les entreprisespartenaires et les organismesfinanciers susceptibles definancer des projets dedéveloppement.I Banque africaine dedéveloppement (BAD), quifinance les investissements àlong terme des entreprisespubliques ou privées.I Banque européenned’investissements :www.bei.orgI Agence dedéveloppement etd’encadrement des petiteset moyennes entreprises(ADPME) : www.adepme.snI Agence française dedéveloppement (AFD) :www.afd.fr (dispose de diversproduits financiers couvrantl’ensemble des étapes d’unprojet de création d’entreprise)

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