vivre sa nature · ma part. j'ai eu du mal à réaliser et cela m'a bouleversé....
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N° 38 - Novembre 2018N° 38 - Novembre 2018
LE MAGAZINE QUI
RECONNECTE AUX SENS,
AU CORPS ET AU COEUR.
Vivre sa NatureAu Nom du Corps
Sommaire
4
14
24
ARTICLE
PARCOURS DE VIE D'UN AUTEUR
POEME
INFOS
P 4. "L'histoire vraie d'Elie-Junior - 1er juin2018"par Elisabeth DU CLOSEL
P 14. "Osez être acteur de sa vie, en la vivantdans son flow"par Fanny WALTER
P 24 . "Aimer la dualité"par Caroline GAUTHIER
p 28. Plus d'infos
"L'HISTOIRE VRAIE D'ELIE JUNIOR - 1er JUIN 2018"par Elisabeth DU CLOSEL
Elisabeth participe à ma formation Vivre sa Nature...
femme pleine de vie,
j'ai été saisie par cette histoire que j'ai reçu un matin...
J'ai tout de suite eu envie de vous la transemttre
Bonne lecture
ARTICLE
- Au Nom du Corps - N°38 - Page 4-
ARTICLE
ce qu'il a fait pour eux et pour leur
mère.
Contexte de la fermeContexte de la ferme
J'ai fait la connaissance d'Auguste alors
que je faisais un reportage sur la
rébellion en Casamance en 2010.
Il faisait - et fait toujours - partie du
«groupe de contact » auprès des
combattants de la rébellion afin de
trouver des solutions pour ramener
dans cette région une paix définitive.
On est parti ensemble en brousse, à la
frontière bissau-guinéenne, au camp
d'un des chefs rebelles. Une expérience
assez unique. Ça a immédiatement
«fonctionné» entre nous, on riait tout le
temps, c'était très joyeux.
Pour le remercier, je lui ai offert un
mouton, la symbolique du mouton étant
très importante là-bas.
En avril 2016, Lion-Auguste me
demande de l'aider. A 65 ans et une vie
de travail acharné? dans toutes sortes
de domaines, il se retrouve sans argent,
n'ayant jamais cotisé et n'ayant rien pu
mettre de côté. En Casamance,
l'informel domine, c'est le système. Il n'a
pas d'argent, mais il a une terre de
Préambule indispensable pourPréambule indispensable pour
mieux comprendremieux comprendre
Elie, c'est mon diminutif d'Elisabeth.
En Casamance, on m'appelle ainsi, je
me fais appeler ainsi.
Elie-junior fait donc référence à moi.
En Casamance, à Ziguinchor, je «vis»
avec une famille nombreuse. Cette
famille nombreuse compte «au
moins» 13 personnes.
Une tribu, quoi.
Auguste est « mon » ami, je l'appelle
Lion car il est né un mois d'août. Là-
bas, on dit qu'il est « mon mari ». Je
suis donc sa « seconde épouse » !!!
Non officielle. Djiguène, surnom
donné à sa femme, est ma sister, ma
soeur, mon amie. Pour ses enfants, je
suis la « tante » ou la « marraine ».
Auguste a épousé Djiguène en 2000,
elle était veuve, était maltraitée dans
sa propre famille, car elle avait refusé
de se remarier avec un marabout
qu'elle n'aimait pas. Veuve avec 8
enfants, dont deux petites jumelles,
Awa et Adama. Tous les enfants de
Djiguène appellent Auguste « Papa »
et tous lui sont très reconnaissants de
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rizières sont à l'abandon, tout ne se
reconstruira pas en un jour. La vie
reprend doucement. Il n'y a ni eau, ni
électricité, mais un puits, au pied de
l'école et de la case.
Une grande chance.
De l'aide ? Pour créer une petite ferme.
Séduite par l'idée et le désir d'aller de
l'avant, j'ai engagé les frais pour le
bâtiment et on a commencé : poules,
poulets de chair, canards.... et
maintenant chèvres et moutons.
Les jumelles Awa et Adama -Les jumelles Awa et Adama -
Adama a 22 ans aujourd'huiAdama a 22 ans aujourd'hui
Tous ses enfants sont brillants et
travailleurs. Une de ses filles a passé
brillamment son master 2 en
Agroforesterie. Derrière elle, venaient
Awa et Adama. Il y a 4 ans maintenant,
peu de temps avant qu'elles ne passent
leur bac, Awa se cogne sur une table
au lycée.
L'histoire de sa maladie commence ici.
Il n'y a rien d'apparent, mais tout va
dégénérer. Les parents et elle vont se
battre pendant un an et demi pour
tenter de la guérir. Tous les jours,
Auguste l'emmènera sur mon petit
8 hectares dans le village de
Soucouta, à 7 kms de Ziguinchor.
Autrement dit de l'or à exploiter.
Et Soucouta, un lieu chargé de sens,
car c'est à son grand-père que l'on
doit la fondation du village, puis à son
père qui a repris le flambeau et, est
resté vivre seul dans ce village ravagé
par les guerres entre rebelles et
armées. Ce « sage » - guérisseur,
féticheur - connu de toute la région,
avait dispensé de nombreux bienfaits
et distribué des lots de terre à ceux
qui désiraient s'installer et travailler.
Personne ne l'a oublié. Et son Bois
Sacré qui veille sur notre petite ferme
et sa case est respecté de tous.
Pendant les moments forts de la
rébellion, le village s'est vidé de ses
habitants. Le père d'Auguste est
quasiment décédé dans sa case, en
2000, démolie par la suite.
Il y a 4-5 ans, une ONG a décidé de
permettre aux anciens habitants qui le
souhaitaient de revenir cultiver leurs
terres, en leur construisant une case
et en ouvrant une école pour leurs
enfants. Auguste a eu sa case et son
lot de terre, hérité de sa famille (du
moins ce qu'il en reste). Toutes les
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scooter pour voir un
guérisseur, devant
l'impuissance de la
médecine occidentale. En
vain, elle finira par
décéder après avoir été
transférée à Dakar et
transfusée. On ne saura
jamais ce qu'elle a eu. En
Afrique, on parle de « sort
jeté à la famille ».
Elle décède le 6 octobre
2016. L'été précédent sa
mort, en plein hivernage
(saison des pluies), les
moutons d'Auguste
meurent, et le manguier
qui trônait dans la cour et
apportait de l'ombre
bienfaisante, s'assèche,
perd ses feuilles et meurt.
Je dis bien « s'assèche ».
Toute la famille est
impactée.
Ayant beaucoup aidé la
famille, j'ai eu un moment
de panique.
Serait-il possible que, du
fait de mon aide, je sois
responsable de tout
cela?
Ici, on ne supporte pas de
voir quelqu'un réussir. On
fait tout pour le détruire.
Awa et Adama sont
brillantes mais elles vont
rater toutes les deux leur
bac… Suivront la maladie,
la mort. Auguste m'a
appelé au moment du
décès, il était en larmes,
«on a perdu Awa, on a
perdu Awa»...
Auguste m'assure que je
ne suis responsable de
rien, que c'est « africain ».
Adama décidera avec bcp
de courage de quitter
Ziguinchor pour passer
son bac plus sereinement,
aidé par le fiancé de notre
agro-forestière. Histoire
de ne pas rester dans un
contexte traumatisant où
tout lui rappelait sa sœur,
et alors que sa mère
sombrait dans une sorte
de mélancolie terrible -
dont elle a du mal à sortir.
Ici, pas de soutien
psychologique.
Toutes ces années où j'ai
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(ce qu'elles avaient décidé ensemble),
elle m'avoue ne pas aimer ce qu'elle
fait. Non pas qu'elle n'y arrive pas, mais
ça ne l'intéresse pas. Je confie cela à
Auguste qui se récrie : «mais, c'est ce
qu'elle voulait faire avec Awa». « Oui,
mais maintenant elle est seule ».
On en est resté là pour cela.
A savoir qu’Auguste va tous les
vendredis nettoyer la tombe d'Awa.
Elie et Elie JuniorElie et Elie Junior
Et voilà que va intervenir Elie-Junior qui
n'est pas encore Elie-Junior, mais un
poussin parmi les autres, un poussin
d’un jour, arrivé à Ziguinchor avec 99
autres poussins, frères et sœurs,
copains, copines, cousines !!!!
Un voyage difficile et 15 heures depuis
Dakar, dans un car, manquant d'air et
d'eau. 30 d'entre eux ne survivront pas.
D'habitude, on les achète à Ziguinchor,
une fois le voyage assuré. Et voyant
que 3 d'entre eux n'étaient pas en
forme, je décide de les prendre à la
maison, en créant une « poussinière-
infirmerie ». Parmi eux, un petit
handicapé aux pattes atrophiées,
croqué par un chat qui s'est infiltré chez
moi dans un moment d'inattention, de
connu Awa et Adama, les voyant
inséparables, projetant toute leur vie
à deux, je m'interrogeais : comment
vont-elles réagir si l'une d'elle tombe
amoureuse ou choisit « autre chose »
que ce qui les liait comme par un
pacte. Elles étaient quasiment
«interchangeables», comme le sont
beaucoup de vraies jumeaux/elles.
La vie, avec ses mystères et ses
profondeurs insondables, en a décidé
autrement. En les séparant - en
apparence - par la mort de l'une
d'elle. Je pense, et d'autres me
rejoignent, qu’Awa a plus ou moins
provoqué son accident qui allait la
conduire à la mort, pour laisser vivre
sa sœur Adama. J'en ai parlé avec un
ami africain, guérisseur, qui m'a dit la
même chose en analysant les photos
des jumelles que je lui ai montrées.
Awa disparaît physiquement, mais
Awa est vivante au plus profond
d'Adama. Et dans d'autres membres
de sa famille, bien sûr, mais l'impact
n'est pas le même.
En avril, discutant avec Adama qui a
choisi des études de physique-chimie
pour faire de la recherche plus tard,
ARTICLE
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ARTICLE
Inconsolable, mais je devais agir. J'ai
mis les deux petits sous lampe
chauffante, je leur ai mis un pot d'eau
chaude dans leur caisse et ma petite
bouillotte, ils se sont blottis dessus
immédiatement. Mon petit malade ne
mangeait pas et je devais le faire boire
régulièrement. Le soir, n'étant pas sûre
qu'il survive, je demande à Auguste de
m'en apporter trois autres pour leur tenir
compagnie. Je vois débouler trois petits
en pleine santé qui sautaient partout.
C'était tout mignon, je me demandais
comment j'allais gérer cela.
J'avais créé dans la caisse, le coin
«dodo» dans un petit carton, le coin
«boisson» et le coin «grains» à picorer.
J'ai passé toute la nuit à veiller mon
petit. Je lui donnais à boire.
Petit à petit, il a repris des forces et
des… couleurs. Son poil a retrouvé un
aspect normal. J'ai inventé pleins de
trucs dans leur caisse. Notamment, leur
mettre du grain sur une petite boîte,
c'était bien plus drôle de manger
dessus en s'asseyant sur la boite, plutôt
que par terre. La « chauffeuse » attirait
tout le monde la nuit. Si vous observez
bien un poussin ou un poulet, ils
passent leur temps à «danser», du
ma part. J'ai eu du mal à réaliser et
cela m'a bouleversé. J'ai donc mis les
deux autres à l'abri dans ma
chambre.
Le lendemain matin, je pars en ville
en laissant deux poussins en forme,
et je dis à mon coloc de jeter un œil
sur nos « bébés » avant qu'il ne nous
quitte. A 13h, il me laisse un message
pour me dire que l'un d'eux allait très
mal, il était tout mouillé et était sur le
point de mourir. Je prends le premier
Jakarta (moto-taxi) et fonce à la
maison. Je vois mon tout petit en
train, effectivement, de mourir.
J'éclate en sanglots, le prends dans
ma main, il était gelé, je le mets au
soleil pendant une demi-heure sans
pouvoir me consoler. Et là, il s'est
passé la chose suivante.
J'ai senti la mort traverser mon corps
via ma main et mon bras, puis tout le
corps, et une « apparition », une
«vision» (appelons-ça comme on
veut), Awa devant moi et le calvaire
que la famille avait porté pendant un
an et demi. Autant vous dire que j'ai
mis 4 heures avant de pouvoir réagir
et sortir de mes larmes.
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moins à s'étirer de toutes
leurs pattes, c'est marrant
comme tout. Et le calme
est revenu.
Et mon petit a guéri.
Au bout d'une semaine,
j'ai ramené ce petit
monde au village, qu'ils
retrouvent les leurs. Mon
petit avait un petit retard
de croissance mais était
le premier à courir
partout, à sauter dans
tous les sens, à manger
en s'installant dans la
mangeoire car elle était
trop haute pour lui, à
boire. Bref, sauvé.
J'en récupère un autre,
handicapé, pattes
atrophiées. Sachant qu'il
était au bout, je lui avais
mis du duvet et de la
douceur dans son nid.
Il ne résistera pas
longtemps. Il souffrait
trop. J'ai demandé à un
ami à la maison d'abréger
ses souffrances. Lorsqu'il
me l'a rendu, mort, le
même phénomène s'est
reproduit, Awa revenait.
Pendant que je lui
préparais son petit nid de
plumes et de feuilles de
mangue, je me suis dit
«je ne peux pas garder ça
pour moi».
Je ne pouvais garder ça
pour moi. Mais je ne
pouvais non plus en
parler aux personnes
directement impliquées,
sa sœur Adama, et sa
mère Djiguène. J'aurais
alors ouvert la boîte de
Pandore et cela aura créé
le pire, car personne pour
récupérer la douleur et la
souffrance. Je ne suis pas
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ARTICLE
nom que lui a donné notre jeune Touba
qui travaille avec nous. Elie Junior s'est
servi de moi pour transmettre un
message fort à moi et à ma famille. Elie
Junior est devenu la mascotte, mais ce
n'est pas fini, car depuis ce jour, il a
cessé sa croissance, il ne pèse que 100
grammes, court mange boit mais ne
grandit pas. Seules ses ailes se
déploient. Je dis à Auguste en rigolant
«ben oui, j'ai passé un pacte avec lui»!!!
et Elie Junior de ne pas tout
comprendre et de me raconter.
« Ben, je suis arrivé avec des frères et
sœurs, qui sont devenus grands
comme mes parents, puis encore plus
grands comme mes grands-parents » !!!
A chaque nouvelle arrivée que nous
avons, toutes les trois semaines, Elie
Junior retrouve des petits frères et
sœurs de sa taille, mais pas de son
âge. Il a maintenant deux mois, et il
attend mon retour au village pour me
raconter tout ce qu'il a vu.
La cérémonie au village a eu lieu, toute
la famille y a participé. Des « charités »
ont été faites, le « sacrifice » d'une
chèvre, des colas achetées et de
menues choses. Des bains dans le
bolong ont été pris, les vêtements
psy, même si j'en connais un paquet,
et il aurait fallu que j'assure un suivi
constant. Impossible de prendre une
telle responsabilité sur mes épaules,
sans avoir la certitude d'obtenir du
mieux-être de part et d'autre.
Mieux valait agir « à l'africaine ».
J'en ai parlé à mon ami, guérisseur
qui m'a dit qu'il fallait faire, par une
cérémonie au village, un acte pour
«séparer» Awa de sa sœur.
Pour purifier les lieux et protéger la
famille et la maison en ville.
Restait à en parler à la famille, du
moins à Auguste que je savais apte à
comprendre ce qu'il m'arrivait et ce
qui arrivait à travers moi. A peine
avais-je commencé à parler qu'il fond
en larmes (si rare pour un homme),
touché au cœur, me disant et redisant
les paroles que deux/ trois jours avant
Adama lui avait redit « tu sais, papa,
Awa, elle est en moi, on s'est promis
toutes les deux de réussir pour
pouvoir t'aider car tu nous as tant
donné ». Mon Lion a pleuré pendant
une demi-heure et on a bcp parlé.
Voilà comment est né Elie Junior,
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changés, quelques bagues achetées.
Ne manquait que moi qui a été
associée à distance, tout cela le jour
de la Pentecôte, jour ô combien
symbolique pour moi, car, il y a 21
ans de cela, mon « ami-amant »
Pierre-Mary, se suicidait un week-end
de Pentecôte.
Depuis, je suis « habitée » par cela, et
ne vous cache pas que les larmes
coulent doucement sur mes joues en
écrivant ceci.
Des larmes, non de tristesse mais
d'émotions, qui charrient la Vie et la
Mort mêlées l'une à l'autre.
Dans deux semaines, un peu plus, je
serai à nouveau là-bas.
On se fera un grand clin d'œil avec
Elie-Junior, je le reconnaîtrais parmi
tous les petits, j'en suis sûre.
ELISABETH DU CLOSELELISABETH DU CLOSEL
ARTICLE
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"OSEZ ETRE ACTEUR DE SA VIE,EN LA VIVANT DANS SON FLOW"
par Fanny WALTER
J'ai rencontré Fanny, lors d'une animation de ma conférence...
On a tout de suite bavardé et, face à son expérience de vie,
c'est tout naturellement que je lui a proposé une place
pour vous partager son parcours et ses écrits...
Bonne lecture
PARCOURS DE VIE D'UN AUTEUR
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PARCOURS DE VIE D'UN AUTEUR
enfants de ma classe au point d’avoir le
prix de camaraderie, puis déléguée de
classe. Inconsciemment, toujours
habillée en garçon, parmi les 10% de
filles en école d’ingénieurs, et dans mes
activités sportives.
J’allais tous les week-ends en
montagne, puis au travail, comme
ingénieur commercial en informatique.
Ayant failli mourir à ma naissance où
mon cœur s’est arrêté 3 secondes, puis
à 19 ans dans une avalanche en ski de
randonnées, où un ami y est resté; j’ai
toujours cherché à profiter de chaque
instant, à être dans une «certaine» joie.
Mariée, deux enfants, une vie agréable
à Grenoble.
De quoi pouvons- nous avoir besoin de
plus ?
Mon chef est à Lyon, mes clients sur
Grenoble et Lyon, mon bureau à
Grenoble, d'ailleurs les équipes
d’ingénieurs que je fais travailler sont
sur Grenoble, Lyon, Maroc, et Inde.
J’ai donc une certaine liberté.
Et pourtant, je m’ennuie.
J’assiste à la conférence de Caroline
Gauthier, puis commence à lire son
livre « Au nom du corps ».
Quel bonheur, enfin une personne qui
me comprend : un passé où nous
avons tout bien fait comme il faut,
puis un déclic pour explorer des
expériences non scientifiques et non
rationnelles, puis une recherche pour
trouver un équilibre avec tout son
être, pour vivre dans le flow.
Cela vaut le coup de ne pas écouter
les autres, aller chercher au fond de
soi, pour se reconnecter à son flow.
D’où la citation de Mark Twain « Ils ne
savaient pas que c’était impossible,
alors ils l’ont fait. », qui m’inspire
chaque jour.
LE CHEMINEMENT VERS LE FLOWLE CHEMINEMENT VERS LE FLOW
D’abord un cheminement d’aînée etD’abord un cheminement d’aînée et
1ère de classe1ère de classe
Ainée d’une famille de 5 enfants,
d’une famille élargie de 16 cousins,
mon rôle était de montrer l’exemple.
Ma mère voulait un garçon, que je
sois bonne en mathématiques et en
sport. Mon père m’a recommandé
d’être ingénieur. J’ai toujours cherché
à faire ce que l’on souhaitait de moi,
1ère de classe, gentille avec les
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jouer mon rôle de grande sœur.
Et d’un coup, avant de partir en Inde, je
leur annonce que maintenant, ils sont
grands, indépendants, et responsables,
qu’ils n’ont plus besoin de moi et que je
pars en Inde.
Et là, c’est la découverte d’une autre
culture.
Heureusement mes cours Interculturels
vus en MBA m’aident bien, pour
relativiser le comportement de ces
indiens, que je ne comprends pas, et
qui m’énervent les 3 premiers mois,
après mon arrivée en Inde.
À mon insu, inconsciemment, mes sens
se réveillent très légèrement, et par
conséquent, mon intuition et ma
créativité également.
Eh oui, l’Inde est un pays où les sens
sont très sollicités.
Je me mets à la photographie, ce qui
m’incite à l’exploration du monde
extérieur, qui va finalement réveiller
aussi un peu mon monde intérieur, mes
propres sens.
- Les couleurs de toutes ces femmes en
sari jaune, orange, rouge, rose, bleu
turquoise, vert, doré...
- Les odeurs : un tour dans Old Delhi et
J’en parle à mon chef, qui me
propose de changer de clients, et je
refuse... Voyant tout ce que j’allais
perdre, que cela allait m’amuser 3
mois, puis que cela m’ennuierait de
nouveau... je décide donc de chercher
autre chose, sur Lyon. Car selon moi,
il n’y a aucun poste à Grenoble qui
pourrait stopper mon ennui.
J’en profite pour aller à des
conférences « Travailler avec les
indiens ». D’un point de vue
commercial, ce peuple me fascine.
Puis un jour, le père de mes enfants
me dit que nous avons l’opportunité
d’être expatriés en Inde.
Je fonce, je lâche tout, prends mes
enfants de 2 et 4 ans pour aller
expérimenter une autre vie.
La découverte d’un autre univers etLa découverte d’un autre univers et
d’un autre moi-mêmed’un autre moi-même
J’avais pris ce poste de responsable
commercial et emménagé dans cet
appartement assez grand, en me
disant que quoi qu’il arrive à mes 3
frères et à ma sœur, je pourrais les
loger et les nourrir, afin de continuer à
PARCOURS DE VIE D'UN AUTEUR
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les épices sont tellement
forts que ma gorge est
complètement prise... J'ai
du mal à respirer, et j'ai
une toux qui n’en finit
plus...
- Les bruits : des klaxons
dans tous les sens, des
pétards pour fêter tel
événement, et oui, à
chaque instant il y a une
fête ou une célébration
religieuse...
- Le goût : invitée chez un
indien qui nous dit qu’il a
mis très peu d’épices
sachant d'où nous
venions... Et j’ai croqué
dans un piment qui m’a
comme anesthésiée toute
la jambe ; ma figure est
devenue rouge, les
larmes se sont mises à
couler à ne plus pouvoir
s’arrêter...
- Et le toucher : la
découverte des massages
ayurvédiques, de tous ces
tissus avec des textures
variées...
En plus de tous ces sens,
en tant que sportive, la
seule activité facilement
faisable pour bouger son
corps à Delhi est le yoga.
Je m’y mets, petit à petit,
j’adore, je découvre aussi
la méditation...
Je pratique 2h à 2h30
chaque jour. Ma
professeur de yoga me
conseille de ralentir.
J’ai l’impression de ne
plus maîtriser mon corps,
que quelque chose de
plus grand que moi agit à
mon insu.
Je ressens un jour en
allant au yoga, assise à
l’arrière de ma voiture
conduite par mon
chauffeur, un moment de
grâce, où nous sommes
«UN», un amour de tout,
toutes choses, toutes
personnes...
Je suis détachée de
l’espace et du temps.
D’autre part, pendant un
an, j’ai été consultante
interculturelle pour une
entité du groupe Safran,
un grand groupe français
PARCOURS DE VIE D'UN AUTEUR
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Certains symptômes sont les mêmes
que les miens, et d’autres non.
Je lui disais « mon type de cas est peu
étudié, car nous nous sentons joyeux,
donc cela ne gêne pas la société.
En même temps, je suis incapable de
ressentir la tristesse, la colère, ou la
peur.»
Je continue alors ce chemin
d’expériences vers les ressentis et les
émotions, avec des approches plus ou
moins originales, des voyages...
Curieusement je découvre que cela
développe mon intuition et ma
créativité.
Accepter d’allier ces deux univers etAccepter d’allier ces deux univers et
vivre dans le flowvivre dans le flow
Ces découvertes ont été tellement
fortes que cela m’a donné envie de les
transmettre.
J’ai donc écrit un livre avec mes photos
et apprentissage de l’Inde.
L’écriture est un merveilleux outil pour
prendre du recul sur des
apprentissages et permet de « faire un
saut quantique » comme dirait mon ami
Antonio.
Ainsi je suis devenue conférencière,
coach d’entreprises épanouissantes et
qui avait racheté, 2 ans auparavant,
une entreprise indienne et souhaitait
harmoniser les pratiques entre ses
équipes en France, Allemagne et
Inde.
Après un an, ils m’appellent «coach»,
puis me disent que « c’est bon, ils
arrivent à travailler tous ensemble ».
Me voilà donc à faire un Master en
Coaching, découvrir de nombreux
concepts que j’expérimente, des
expériences non rationnelles, la
découverte du monde de l’énergie.
En même temps, cela m’amuse car
j’avais fait un DEA sur les ondes en
même temps que mon diplôme
d’ingénieur.
Au fur et à mesure de ces
expériences, je découvre qu’en fait, je
n’ai pas d’empathie, incapable de
ressentir mes émotions, ni celles des
autres.
Une amie m’a dit « En arrivant en
Inde, tu avais cinq carapaces, en
repartant, tu n’en as plus qu’une ».
Je discute souvent avec mon ami
Pascal, spécialiste des personnes
catégorisées TDAH (Trouble et Déficit
d’Attention et Hyperactivité).
PARCOURS DE VIE D'UN AUTEUR
- Au Nom du Corps - N°37 - Page 18 -
PARCOURS DE VIE D'UN AUTEUR
concentrée à en oublier l’espace-temps,
dans une performance extrême et dans
un état de complète sérénité.
C’est possible au niveau individuel et
collectif.
L'EXEMPLE D'UN VOYAGE AL'EXEMPLE D'UN VOYAGE A
BERLIN DANS LE FLOWBERLIN DANS LE FLOW
Faire confiance aux synchronicités,Faire confiance aux synchronicités,
se libérer de la peur du manquese libérer de la peur du manque
Je reçois un message d’un collègue :
«Le Tarif early birds est jusqu’à ce soir,
prolongé exceptionnellement d’un
jour.» Je regarde combien j’ai sur mon
compte...
Allez, j’ose m’acheter mon billet d’avion
pour Berlin et le billet pour assister à la
Convention Européenne des
Conférenciers organisée cette année à
Berlin.
Oser demanderOser demander
J’ai animé cette année pour l’AFCP, les
conférenciers français, un atelier de 15
min « Yoga pour Conférenciers ».
Alors je me dis « Et si je le proposais
aux allemands ? », cela serait
l’occasion de parler anglais, même si
cela fait un petit moment...
Et oui, j’ose proposer au cas où...
La réponse des organisateurs
de leadership féminin, qui donne une
place au féminin sacré, avec du sens,
du partage, de la confiance, de la
bienveillance, afin de réintégrer les
émotions, la créativité, l’intuition, la
nature et l’amour au coeur de
l'entreprise.
J’ai aussi créé mon activité comme
Chief Happiness Officer d’une
entreprise africaine Mitcom’s et de
startups :
- la première est « Régates agiles »
pour faire vivre dans son corps tous
ces concepts de leadership inspirants,
lors de Régates en voilier
- la deuxième est « Livre & Vous »
pour favoriser la réalisation de soi par
l’écriture.
Ce chemin vers le flow durera toute
ma vie! Il est beau, plein de surprises
incroyables, de prises de conscience.
Le concept du flow, a été
particulièrement décrit par Mihaly
Csikszentmihalyi.
Pour moi, c’est être aligné avec ses
valeurs, ses talents, sa mission de
vie, sa raison d’être,.. tellement
concentrée
- Au Nom du Corps - N°38 - Page 19 -
allemands : « Vous
comprenez bien que cela
fait 5 mois que tout est
déjà organisé. En même
temps, effectivement,
c’est intéressant. »
Trois jours après, je
reçois un email « Ça y
est, nous vous avons
dégagé une possibilité
d’animer un workshop de
45 min ».
Wahou, merci la vie, et
j’ose relever le défi.
Être claire sur sonÊtre claire sur son
intentionintention
Je choisis de vivre ce
voyage dans le flow, c’est
à dire que je ne prévois
pas tout, afin de laisser un
peu de place à l’imprévu.
Je ne réserve donc pas
de chambre, et je pose
l’intention que cela sera
l’occasion de créer du
lien.
J’arrive le matin à l’hôtel
du séminaire, un endroit
magnifique.
1ère solution : il reste une
chambre. « Non, ce n’est
pas cela que je veux, cela
ne répond pas
entièrement à mon envie
de créer du lien, et n’est
pas idéal pour mon porte-
monnaie. »
Je poursuis donc mon
expérience.
Trouver du soutien,Trouver du soutien,
gratitudegratitude
Chic, je retrouve deux
compères de France, je
leur explique ma situation,
et l’un d’eux me répond
«Tu pourras toujours
compter sur nous, si
vraiment tu n’as pas de
PARCOURS DE VIE D'UN AUTEUR
- Au Nom du Corps - N°38 - Page 20 -
PARCOURS DE VIE D'UN AUTEUR
Avoir confianceAvoir confiance
La journée avance, je n’ai toujours pas
ma solution, et j’ai confiance. Il est 18h.
J’attends à l’accueil avant d’aller au
dîner des conférenciers internationaux.
Et là, le miracle se passe : un homme
me demande si je suis la française qui
cherche une chambre à partager ?
Il me dit qu'une amie a payé pour deux
car l’hôtel s’est trompé.
Il me prend en photo, l’envoie à son
amie, qui arrive 5 min après pour
m'annoncer la bonne nouvelle.
D'ailleurs elle est ravie de partager sa
chambre.
C’est une belle rencontre !
Nous discutons entre passionnées, et
nous devenons amies.
ET SI, VOUS AUSSI, VOUS OSIEZET SI, VOUS AUSSI, VOUS OSIEZ
VIVRE DANS LE FLOW ?VIVRE DANS LE FLOW ?
J’aime faire confiance à la vie et j’utilise
le pouvoir d’acceptation : accepter la
situation, son corps, ses émotions,
accepter de ne pas avoir de
compliments de la part de son
entourage.
Deux outils que j’utilise pour cela sont
solution où dormir, en mettant ton
tapis de yoga et dormant dessus dans
un coin de la chambre.»
Cool, gratitude, j’ai une autre solution
de repli.
En même temps, cela ne correspond
pas exactement à mon envie de
création de nouveaux liens.
Je poursuis donc ...
Accepter les réponses de chacun,Accepter les réponses de chacun,
souriresourire
Je me prends à mon jeu, cela me
force à aller à la rencontre de tous
ces inconnus; 300 personnes sont à
cette convention.
Et cela me force à aller dans des
questions intimes : « Où dormez-vous
ce soir ? Puis-je dormir dans votre
chambre ? »
Et non, je ne drague pas, c’est
purement une question pratique.
Certains répondent qu’ils ne dorment
pas avec un inconnu, ou qu’ils ne
parlent pas anglais, ou qu'ils ont
besoin de se reposer seuls ou...
Et j’accepte les réponses de chacun
avec bienveillance et sourire.
En même temps, je trouve cette étude
sociologique très intéressante.
- Au Nom du Corps - N°38 - Page 21 -
Retrouvez :Retrouvez :
- son Livre :- son Livre : « Oser Communiquer,« Oser Communiquer,
Créer la confiance » aux éditionsCréer la confiance » aux éditions
Pyramidion,Pyramidion,
www.editionspyramidion.comwww.editionspyramidion.com
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la méditation et le yoga.
Je recommande à chacun de se fixer
un moment et une durée atteignable
pour lui.
Par exemple, démarrer par 2 minutes
de respiration le matin, et 2 minutes
de scan corporel le soir.
Parfois, je suis convaincue du bienfait
mentalement, et pourtant je n’arrive
pas à le faire.
Je propose alors d’aller chercher dans
ses talents ou ce qui nous amusait
quand nous étions enfants, ou de
s’appuyer sur ce que nous arrivons
déjà à faire, et les adapter
légèrement.
Alors quel est la prochaine expérience
que vous pourriez faire davantage
dans le flow, en écoutant votre
intuition ?
FANNY WALTERFANNY WALTER
PARCOURS DE VIE D'UN AUTEUR
- Au Nom du Corps - N°38 - Page 22 -
AIMER LA DUALITÉ
POÈME
Poèmepar Caroline GAUTHIER
Ne cherche pas à tout prix l’unité,
Car le divin se trouve dans
la confrontation de tes opposés.
Se focaliser uniquement sur un seul
de tes côtés,
C’est continuer à vivre en se coupant
d’une de tes deux moitiés.
Cela engendre de l’illusion
Et t’éloigne de ta vraie maison.
Le divin s’exprime
dans ce jeu de la dualité
Et dans l’union
de ces complémentarités :
Le réel et l’idéal
L’ombre et la lumière
Le bas et le haut
Humain et Divin
Le concret et le rêve.
La paix se trouve donc dans cette
capacité à te trouver,
Au centre de ta dualité.
- Au Nom du Corps - N°38 - Page 24 -
POÈME
Tu créeras alors ton harmonie avec
toutes tes notes,
Les basses comme les hautes.
Tu créeras ton arc-en-ciel
avec toutes tes couleurs,
Les sombres comme les claires,
et tu uniras toutes tes polarités
intérieures,
Les négatives comme les positives,
Ton pôle Sud comme ton pôle Nord.
As-tu déjà vu
l’Univers refuser l’hiver, la nuit, la Lune,
Sous prétexte qu’il fait plus froid
ou plus sombre ?
As-tu déjà vu
la Terre refuser le Pôle Sud ?
Parce qu’il serait perçu comme
étant en bas et polarisé négativement ?
As-tu déjà vu
l’expir qui ne laisserait pas
la place à l’inspir ?
As-tu déjà vu
ton corps refuser
le sommeil et le repos?
Là est la divine Dichotomie.
Celle qui te conduira à
être enfin réuni…
Caroline GAUTHIER
À toute inspiration positive et
génératrice d’espoir,
Correspond potentiellement
une pathologie
qui peut te plonger dans le noir.
Ne pas le savoir,
c’est tomber dans une erreur fatale
Pour ton évolution finale.
Aussi bien tes lumières
que tes ombres doivent être
conscientes et présentes.
Et toi, il est important que
tu te tiennes là, juste là au centre…
Au point de jonction de tes opposés,
Que tu auras mariés et embrassés.
Il se révèle alors
le Mystère suprême de l’Univers :
celui de la danse de la dualité.
L’arc-en-ciel naît quand il fait beau et
qu’il pleut en même temps.
Et ton arc-en-ciel naît
dans cette capacité de vivre
tes nuages et tes soleils.
Alors ne fuis pas tes nuages,
et ne cherche pas
uniquement ton soleil…
Tiens-toi juste au centre…
- Au Nom du Corps - N°38 - Page 25 -
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- Au Nom du Corps - N38 - Page 28 -