vivre paris n°6

25

Upload: abomarque

Post on 30-Mar-2016

222 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

Printemps 2011

TRANSCRIPT

Page 1: Vivre Paris N°6

Belgique/Luxem

bourg6,50

€-

DO

M6,50

€-

Allem

agne8

€-

Italie6,50

€-

Canada

13,50$

can-

US

A10,50

$-

UK

-P

olynésie1200

CF

P

04(VP06)couv 28/02/11 19:00 Page 1

Page 2: Vivre Paris N°6

04(VP06)p2-3 1/03/11 13:49 Page 2

Page 3: Vivre Paris N°6

04(VP06)p2-3 1/03/11 13:49 Page 3

Page 4: Vivre Paris N°6

04(VP06)p4-5 1/03/11 13:54 Page 4

Page 5: Vivre Paris N°6

04(VP06)p4-5 1/03/11 13:54 Page 5

Page 6: Vivre Paris N°6

ÉditoSilence.Du classique Hôtel du Nord de Marcel Carné en 1938à Minuit à Paris, la nouvelle comédie de Woody Allenqui sortira le 11 mai prochain, la Capitale n’a jamais

cessé d’attirer les projecteurs de cinéma. Plus qu’un riche décor où s’épanouissent les histoires et les acteurs, Paris est elle-même une actrice née.Une actrice capable de jouer tous les rôles. Tour à

tour intrigante, révoltée ou passionnée, la Capitalecrève l’écran au point de décrocher les premiersrôles plus souvent qu’à son tour. Il n’y a qu’à voirParis, je t’aime d’Olivier Assayas ou le Paris deCédric Klapisch pour s’en convaincre.

Moteur...Le cinoche aime Paname et Paname le luirend bien. La ville offre à ses habitants lachance pratiquement exclusive de pouvoirs’enrichir d’un cinéma au pluriel. Des salles

pleines, des records d’entrées, un foison-nement de festivals et d’événements : partout et

toute l’année, les cinémas sont à la fête à Paris. Et les cinéphiles. Avec 376 écrans, tous les quartiersont leur toile. Des multiplexes aux salles d’art et d’essai les plus confidentielles, chaque spectateurtrouve son bonheur. La municipalité met les moyenspour défendre et accroître encore cette offre, mais

aussi pour attirer les cinéastes, notamment en faci-litant les tournages. Paris en tête d’affiche, c’estune visibilité assurée auprès des touristes dumonde entier. La plus belle des cartes postales.

Action !Ville Lumière. Incidemment, l’expression fait sens ! Quede chemin parcouru depuis ce jour de décembre 1895

où Auguste et Louis Lumière organisèrent la première projection publique payante du cinématographe. Aujourd’hui, la3D révolutionne le septième art, faisant littéralement entrer lespectateur dans la trame du dernier blockbuster à l’affiche. Encoreloin du générique de fin, Paris et le cinéma inventent de nouveauxdécors à leur histoire d’amour. Et vous, vous avez votre ticket ?

Julien PénégryRédacteur en chef

Rédaction :54, rue de Paradis, 75010 PARIS.Tél. : 01 56 03 50 20. Fax : 01 47 70 51 [email protected]

Directeur de la publication :Christophe BONICEL

Rédacteur en chefJulien PÉNÉGRYTél. : 01 56 03 50 23 ([email protected]).

Directeur artistique :Julien BONICELTél. : 01 56 03 50 30 ([email protected]).

Premier rédacteur graphiste :Sébastien LE BOUARDTél. : 01 56 03 50 28 ([email protected])

Rédacteur graphiste :Christophe LE BOUARD([email protected])

Rédacteurs :Nadir CHOUGAR ([email protected]),Anne-Lise DURET ([email protected]),Julia DUSSERRE-TELMON ([email protected])Edwige SENNER ([email protected])Calie TRIBERT ([email protected])

Premier secrétaire de rédaction : David LANG

Photographes : Jean HARIXÇALDE([email protected]), Carolina ARANTES,Jérôme BONNET, Remi FERRANTE, Pauline LE GOFF, Arnaud PAOLETTI, Alain POTIGNON, Thierry VALLETOUX, Laura SURROCA VILARNAU.

Ont collaboré à ce numéro : BérengèreALFORT, Jules ARMAND, Jean-Laurent CASSELY, Jad CHACRA, Marc ELBRACHT,Alain HAIMOVICI, Sandrine LENORMAND,Anne-Solène LESCAILLE, Harriet LYE, Pierre PINELLI, Élodie ROUGE.

PUBLICITE : CAPITALE RÉGIE35-37, rue Gallieni,92100 Boulogne-Billancourt.Tél. : 01 58 88 37 00.

Directeur de régie : Yann CRABÉ[email protected]

Directrice de publicité :Maeva GRAFEUILLE [email protected]

Chef de publicité :Claire [email protected]

Responsable administration finance :Olivier BENCHETRIT

ABONNEMENTS : ABO MARQUE, BAL 314 116, route d’Espagne, 31100 Toulouse.Tél. : 05 34 56 35 62. Fax : 05 62 48 12 63.

DISTRIBUTION FRANCE : MLP

DISTRIBUTION EXPORT : EXPORT PRESSE

VIVRE PARIS est édité par CAPITALE PUBLISHING SARLau capital de 5000 €Siège social : 35-37, rue Gallieni, 92100 Boulogne-Billancourt. / RCS 517 815 908Gérant : Christophe BONICELPrincipaux actionnaires :B&B MEDIA / MAHOGANI SARL

Numéro commission paritaire : 1214 K 90156ISSN : 2106-9816

IMPRIMERIE : IN PRINTVia Milano, 266Baranzate (MI) ItalieImprimé en Italie.

Photos de couverture :Alain Potignon & Jean HARIXÇALDE©

Trip

Fon

tain

e

› Découvertes› Art de vivre

› Sorties› Déco

Trimestriel - N° 6 - Mars/Avril/Mai 2011

Retrouvez-nous sur www.facebook.com/vivre-paris, www.twitter.com/vivreparis

et bientôt, nos meilleurs adresses sur l’appli iPhone VIVRE PARIS.

GRAND ÉCRAN

Erratum : dans Vivre Paris n° 5, les recettes présentées en page 96 sont issues de la créativité de Claudia, la chef du restaurant O Corcovado, 7, rue Simon Le Franc, 75004 Paris.

03(VP06)p6.qxd 1/03/11 13:58 Page 6

Page 7: Vivre Paris N°6

04(VP06)p7 1/03/11 12:23 Page 7

Page 8: Vivre Paris N°6

14 > NewsRemportez un homme auxenchères / Le duoLes Chanteuses sortson premier album.

20 > AgendaExpo : Brassens vupar Joann Sfar /“Gomorra” sur lesplanches du Palace.

22 > Paris émoisParis selon Ayo :“J’aime les Parisiens”.

24 > TendanceLe recyclage a la cotechez les artistes.

26 > PortraitsAlban Tenebrifer, la compagnie Vatra,Mister Diva et l’homme tatoué :rejouez la paradedes monstres !

32 > RencontreArnaud Rebotini : DJ schizophrène.

80 > NewsDes polars 100 %Paris / Un parc touten plastique envahitl’Observatoire du BHV.

82 > ConfidencesNicolas Bedos :“Je me sens blaséde Paris”.

85 > GuideCatapultage dans le 13e, un arrondis-sement en marge.

94 > Paris d’avantPlongée au cœurdes maisons closesparisiennes.

98 > Le monde à ParisUn tour en Angleterresans passer la Manche.

Culture

Balades

>>

Sommaire26

72

66

98

34

En couverture34 > Paris fait son cinémaEntretien avec Charlotte Rampling, présidentedu festival Paris Cinéma / Dans les coulissesd’Intouchables, le prochain film de Nakacheet Toledano avec François Cluzet et OmarSy / Les petits boulots du septième art.

60 > NewsLe top 5 des couscous / Un baréphémère ouvre bientôt ses portes.

66 > RencontreJulien Labrousse,l’ancien noctambuleprend un mi-temps et métamorphose le Trianon.

70 > PortraitGontran Cherrier,le fournisseur desgrandes maisonsouvre sa boulangerie.

72 > EnquêteNouveaux lieux, nouveaux concepts,le thé et le café fontleur révolution.

Food Night Life&

82

94

03(VP06)p8-11 1/03/11 12:19 Page 8

Page 9: Vivre Paris N°6

03(VP06)p8-11 1/03/11 12:19 Page 9

Page 10: Vivre Paris N°6

108 > NewsLe Salon du vintage / Mister Lëkki remetau goût du jour les mobiles des années 90.

112 > SérieDernier volet d’une série consacrée aux lits les plus fous de la Capitale.

116 > DossierSpécial design : les nouveaux lieux / les objets / les designers qui montent

138 > NewsVisite des sous-sols de Pontoise / La truffe dans tous ses états à Neuilly.

140 > AgendaUne table d’hôtes dans un restaurant étoilé /La 56e édition du Salon d’art contemporainde Montrouge / Le festival Chorus.

142 > ReportageVisite guidée du premier palace pour chiens de France.

144 > EscapadeLe Consulat de la Boirie, votre chambred’hôtes dans un micro-état imaginaire à deux heures de Paname.

150 > RestaurantsVivons heureux, mangeons cachés.Sélection de terrasses planquées.

154 > BarsVus au cinéma : les rades de Klapisch et autres films cultes.

157 > DisquairesPour dénicher le bon son d’antan, une sélection de survivants.

162 > The TwoNouvelles coqueluches rock-folk, le fils de Jean-Michel Jarre et la fille de Philippe Starck nous lâchent leurs bons plans parisiens.

Sommaire

Guides

Périphéries

Mode Déco&

132144

157

142

122

116

03(VP06)p8-11 1/03/11 12:19 Page 10

Page 11: Vivre Paris N°6

03(VP06)p8-11 1/03/11 12:19 Page 11

Page 12: Vivre Paris N°6

Culture03(VP06)p12-13 28/02/11 19:02 Page 12

Page 13: Vivre Paris N°6

Du 11 mai au 13 juin dans la nef du GrandPalais, avenue Winston-Churchill, 75008 Paris.www.grandpalais.fr

a 4e édition de Monumenta auralieu en mai et juin au Grand Palais.Après Anselm Kiefer (2007), Richard

Serra (2008) et Christian Boltanski (2010),c’est au tour d’Anish Kapoor d’investirles 13 500 m2 de la nef. L’artiste britannique né à Bombay relève le défiet investit l’espace sous les 45 mètresde hauteur de la grande verrière avecune œuvre conçue spécialement pourl’occasion. Elle ne sera révélée au public que le jour de l’inauguration, le 11 mai. En attendant, pour les petitscurieux, il faudra patienter et essayerd’imaginer tant bien que mal ce que ce sculpteur de génie a bien pu nousconcocter pour l’occasion. Seules informations qu’il a bien voulu laisser filtrer : un seul objet, une seule forme,une seule couleur. Rappelons tout demême que ce sera sa première grandeexposition à Paris depuis trente ans !

L

Unmonument

PaiaisGrandau

©A

NIS

HK

AP

OO

RD

AN

SLE

GR

AN

DP

ALA

IS–

SE

PTE

MB

RE

2010

.PH

OTO

FAR

IDA

BR

ÉC

HE

MIE

RTO

US

DR

OIT

SR

ÉS

ER

SM

ON

UM

EN

TA20

11,M

INIS

TÈR

ED

ELA

CU

LTU

RE

ET

DE

LAC

OM

MU

NIC

ATIO

N.

03(VP06)p12-13 28/02/11 19:02 Page 13

Page 14: Vivre Paris N°6

14 Culture

33

Princesse du Bénin, ancienne architecte et désormais humoriste… Rien ne semblefreiner l’ascension de Naho Da Piedad. Pétillante, extravagante, débordante d’énergie,quelques mots qui résument parfaitement son spectacle intitulé “Follement Folle”. Noire auxformes voluptueuses, cette femme de 36 ansjoue à merveille avec son public, qui le lui rendbien. Pendant une heure, Son Altesse dépeintune société pleine de préjugés, balayant avechumour et sans fausseté les sujets d’actualité. Du rire, de la sincérité et des pas de danse rythment ce one woman show du début à la fin. Si bien qu’on ne voit vraiment pas le temps passer.Jusqu’au 2 avril au Théâtre des Feux de la Rampe, 2, rue Saulnier, 75000 Paris.Tél. : 01 42 46 26 19.

SOIT LE NOMBRE DE PONTS ILLUMINÉS LA NUIT À PARIS.

Le baromètreDES NOUVEAUXCONCEPTS

On y croit un peu, beaucoup, pas du tout. Vivre Parispasse les dernières tendances à la moulinette.

Les guidesde poche sauce GQEn mal de bons plans? Le magazinemasculin GQ arrive à la rescousseavec “Quew”, des guides de poche thématiques par quartier. Deux pour l’instant sont disponibles, avec chacun leur couleur :rouge pour le Marais et vert pour Saint-Germain-des-Prés. Une sélection pointue d’une centainede bonnes adresses vous y attend. Gratuit,bilingue français anglais, disponible aussi surInternet et sous peu comme application iPhone.www.quew.fr

La Défense contre-attaqueVous vous sentez un peu perdu au milieu du quartier de la Défense? “Là pourtoi”, une application téléchargeablesur votre smartphone, a été conçuepour vous aider. Interactive et ludique,elle distille infos générales et bonsplans. On peut également, via les “contribulles”,apporter ses idées ou faire part de ses besoins.Le hic, c’est que pour le moment les contributeursmanquent à l’appel…www.lapourtoi.fr

Se payer un JulesÀ l’occasion de la Saint Jules, le 12 avril,le site “Tonjulesauxencheres” seralancé officiellement. Comme son nomle laisse craindre, il s’agit d’un site derencontres où vous, Messieurs, mettezaux enchères votre propre personne… Et ces demoiselles de miser sur vous pour vous “remporter”. Euh… comment dire?www.tonjulesauxencheres.com

90%

40%

10%

Brin de folie

La grève, on sait la faire, mais sait-onque l’expression trouve son origineplace de l’Hôtel de Ville ?Jusqu’en 1830, la place de l’Hôtel deVille était appelée place de Grève. Lesouvriers, les insurgés, les révolution-naires avaient alors l’habitude de s’yrassembler pour exprimer leur mécon-tentement. Ce lieu était également connupour avoir été la scène de nombreuses

exécutions, dontcelle de Ravaillac,

l’assassin d’Henri IV. Quant à l’Hôtel de Ville, dont l’ancêtre était la maisonaux Piliers, il fut achevé deux siècles plus tard, sous le règne de François Ier.

LA MINUTEHISTORIQUE

03(VP06)p14.qxd 28/02/11 19:05 Page 14

Page 15: Vivre Paris N°6

04(VP06)p15 1/03/11 13:07 Page 15

Page 16: Vivre Paris N°6

• C’est à Pérouse, dans l’Italie du XVe siècle,que le premier “Monte du Pietà” vit le jour à l’initiative d’un moine recollet, Barnabé de Terni. La création du Mont-de-Piété deParis sera autorisée par Louis XIII en 1637.On la doit à la détermination de l’un de sesmédecins, Théophraste Renaudot.

• Une dette de jeu contractée par le filsde Louis-Philippe serait à l’origine de l’expression “ma tante”, pour désigner le Mont-de-Piété de Paris. Honteux d’avoirlaissé sa montre en gage, François Ferdinandd’Orléans aurait en effet prétexté l’avoiroubliée chez sa chère tata…

• C’est par décret, le 24 octobre 1918, quel’organisme de prêt sur gage s’est mué en “caisse de crédit municipal”, actant ainsi la diversification de ses activités. Le Mont-de-Piété de Paris est alorsdevenu le Crédit municipal de Paris.

• Le griffon, ou grype, fut choisi commeemblème par le premier Mont-de-Piété, à Pérouse. Un animal mythologique dotéd’un corps de lion, d’ailes et d’un bec d’aiglequi gardait les mines d’or d’Apollon dans ledésert de Scythie. Ce cerbère est toujoursl’emblème du Crédit municipal de Paris.

16

SAVIEZPASSUR

CHOSESQUE VOUS NE

Culture

VerbiageIl y a mille et une façons de

“manger” dans le lexique parigot.On connaît les classiques “bouffer”,

“se goinfrer”, “damer”… Mais encore ? Galimafrer, jaffer, mastéquer, morfiler, tortorer.

Bon appétit !

Non, vous n’êtes pas dans une boutiquede modèles réduits mais chez Bruno,coiffeur de son état. Installé depuis unevingtaine d’années non loin des GrandsBoulevards, dans le 10e arrondissement, il vous coupe les cheveux dans ce drôled’endroit aux murs recouverts de petites voitures, camions et tracteurs. Auparavant,ce sont les nains de jardin et les raquettesqui avaient droit de cité. Lassé, ce grandenfant dans l’âme a finalement choisi dese tourner vers les petits bolides coloréset régressifs à souhait. Les fidèles du salonse prêtent au jeu et certains aident mêmeBruno à compléter sa collection.

Ciseaux & tacots

Délire de copinesLes Chanteuses se mettent ànu ! Elles le sont, en tout cas,sur la pochette de leur pre-mier album, intitulé avec déri-sion “Dernier album”. Victoriaet Priscilla, les deux bombesincendiaires de ce duo bas-tonneur, décochent un rockdéjanté, irrespectueux et sul-fureux. Tout le monde enprend pour son grade, à com-mencer par elles. Bonnesjoueuses. Mais qui sont-elles ?

C’est la guerre. L’une estbrune, l’autre blonde. Lapremière hispano-helvète,

la seconde parigote. En fait,elles sont les deux meilleuresamies du monde, se sontrencont rées en cours decomédie et se sont vite trouvéesdes passions partagées : lafondue, les douches com-munes et un appart versOdéon. Et la musique, danstout ça ? L’h is to i re com-mence avec l’envie de pro-poser un programme court et décalé pour la téloche, où elles jouent des sketchsentrecoupés de morceauxdes Ramonès . De f i l en aiguille, elles en viennent

à pousser elles-mêmes lachansonnette. Résultat descourses, le titre “Secoue tatête”. Une écoute aura suffipour que tout s’enchaîne.Des paroles écrites par uncertain Octave Parango, unhumour cash, une légèretéassumée et huit morceauxplus tard, une galette. Ni les rockers canadiens deP o r n F l a k e s , n i J i m m yDarling, que l’on retrouvepartout, n’ont pu résister àleur charme ravageur. Elless’amusent de tout et le scandent haut et fort. De “Le Père Noël n’existe pas”diffusé pendant les fêtes defin d’année (tant qu’à faire) à “Festival de Cannes”, ellesn’y vont pas avec le dos de la cuillère en matière de déri-sion pour se payer la tête desclichés. Alors un conseil :prenez tout ça au cinquièmedegré. Car pour elles, toutn’est qu’un pur délire decopines. Nos Chanteusessont vraiment loin d’avoirchopé “La grosse tête”.Disponible chez tous les bons revendeurs.

LE MONT-DE-PIÉTÉ

03(VP06)p16.qxd 28/02/11 19:08 Page 16

Page 17: Vivre Paris N°6

04(VP06)p17 1/03/11 13:08 Page 17

Page 18: Vivre Paris N°6

Oubliez le vendeur de BD carrément geek desSimpson, hautain et dédaigneux. Philippe est sympa,et aime à faire partager sa passion aux chalands du canal Saint-Martin.Après avoir été pâtissier pendant quinze ans, Philippe en aeu marre de ce métier trop physique et routinier. Alors aprèsavoir travaillé dans des librairies du Quartier latin, il décideen 2006 d’ouvrir la sienne. Il ne voulait pas de beauxrayonnages, puisque “ce qui fait ma librairie, ce sont lesbouquins ; quitte à ce que ce soit un peu le bordel, autanten montrer le plus possible”. Il a donc flâné, récupéré de-cide-là quelques meubles, comme ce canapé laissé par l’ancienne locataire – une boutique de lingerie érotique. ChezPhilippe, on trouve surtout des BD d’éditeurs indépendants,un grand choix de bons artistes et de beaux livres. Maisaussi quelques CD, un DVD, un tee-shirt… Philippe aimeaussi que s’organisent des rencontres avec les auteurs et éditeurs qu’il affectionne, voire même quelques petitsconcerts. Aux bédéphiles lassés de ne trouver dans lesgrandes librairies que des blockbusters type Persepolis,on ne peut que conseiller d’aller se balader du côté du canalSaint-Martin, partager leurs coups de cœur du moment et bouquiner sur le canapé de Philippe.

18 Culture

Le Cercle des poètes est un honnêterestaurant aux allures de maisonnéemédiévale. Outre la bonne chère, lesRosnay, propriétaires des lieux, aimentpartager leur amour de la langue et desmots. Du lundi au samedi, à partir de22 heures, le Cercle accueille les férusde rimes riches pour un récital hors dutemps. Aragon y avait ses habitudes et,depuis la guerre, les plus grands noms dela poésie s’y pressent. Moyennant unemodique participation (5 euros), on s’of-fre en guise de digestif un panaché delitotes, métaphores, oxymores et autresallitérations qui sifflent comme des serpents sur vos têtes. 30, rue de Bourgogne, 75007 Paris. Tél. : 01 47 05 06 03.

Philippelibrairele

Fans de jeux d’arcade, soyez les bien-venus à Néo Legend, dans le 12e arron-dissement, un concept store qui a vu le jour il y a quatre ans grâce à trois copains d’enfance,Raphaël, Rémi et Robin.Sur les murs, des œuvresd’artistes indépendants, desaffiches et des figurines mangasannoncent la couleur. Les geekscomme les nostalgiques, ont lesyeux qui pétillent et les mains quifrétillent dans ce lieu qui leur estentièrement dédié. Ici, on teste et on

achète de splendides machines multijeux tout droit venues du Japon. Près de

2 000 jeux anciens ou récents ontété insérés au cœur de ces

engins, des bornes d’arcadeclassiques, vintage ou ultra-modernes. Mais attention,ces consoles grandeurnature ne sont pas acces-sibles à toutes les bourses.Néo Legend, 71, rue

Crozatier, 75012 Paris.Tél. : 01 44 63 06 23.

www.neo-legend.fr

bonsoir !Amis de la poésie,

Au 27, rue Jacob, les bonnes pages et les belles lettres n’ont pas dit leur derniermot. Du changement dans l’air.Après avoir accueilli pendant 65 ans les éditions du Seuil, cet immeuble du XVIIIe siècle

qui abrita l’atelier d’Ingres voit arriver de nouveaux locataires : les Arènes et L’Iconoclaste, deux maisons d’éditions, mais aussi les revues “XXI” et “6 mois”. Au rez-de-chaussée, c’est la révolution : un espace à livres ouvert, totalement escamotable, a été conçu pour accueillir des écrivains, organiser des débats, des rencontres, des conférences et des expositions. Ouvert à tous, ce lieu pourra se transformer au gré des envies et des événements organisés autour des auteurs et de leurs univers. L’inauguration aura lieu fin mars. Les rats de bibliothèquesapprécieront, les autres viendront s’y cultiver pour frimer en société… 27, rue Jacob, 75005 Paris.

Ça déménage !

Mille bornes

03(VP06)p18.qxd 1/03/11 0:15 Page 18

Page 19: Vivre Paris N°6

04(VP06)p19 1/03/11 13:09 Page 19

Page 20: Vivre Paris N°6

Agenda

La Cité de la musique tenait à fairedécouvrir le chanteur moustachusous un angle inédit. Le dessinateurJoann Sfar et la journaliste ClémentineDeroudille, commissaires d’expositionpour l’occasion, transmettent leurpassion pour Brassens à travers un parcours en forêt ludique et didactique. Documents inédits, manuscrits et carnets, archivessonores et télévisuelles, photos, guitares… Le visiteur se promène ainsi de découverte en découverte.Brassens ou la liberté, du 15 mars au 21 août. 221, avenue Jean-Jaurès,75019 Paris.www.cite-musique.fr

On ne présente plus Miss Van, artistemondialement célèbre issue du streetart. Ses œuvres ont été exposées dansles plus grandes galeries de Paris, New York, Los Angeles ou encoreShanghai. Cette fois-ci, la jeune femmeinnove avec une nouvelle exposition,Twinkles : douze fresques sombres et malicieuses. Saisissante par sonunivers aux nombreuses facettes, elle revient à l’assaut du public parisien après trois ans d’absence.Du 19 mars au 30 avril 2011à la Galerie Magda Danysz.78, rue Amelot, 75011 Paris.

Femmes poupées ou femmes fatales,les pin-up n’ont jamais cessé de tra-

vailler l’imagination des grands garçons.La Gallery Paris propose une rétros-

pective de toutes ces demoiselles, réellesou fictives, des années vingt aux années

soixante. Cette exposition leur rend hommage à travers de nombreux portraits

vintage. Dita Von Teese n’a qu’à bien se tenir ! Du 28 avril au 12 mai 2011.

14, rue Charles V, 75004 Paris.www.lagparis.com

Gare à Brassens

Après le succès des “Shadocks etCompagnie… en musique !”, venezdécouvrir ou redécouvrir les p’tits déjmusicaux de la Péniche Opéra avec “Le Retour des Shadocks et Compagnie…en musique !” Un spectacle pour tous,une bande dessinée lyrique, des pantomimes opératiques, une cantateanimalière, une boîte à joujou musicaleet animée… Que vous ayez 7 ou 77 ans,venez rire et chanter !Tous les dimanches matin à partir de 11 heures. Face au 46, quai de la Loire,75019 Paris. Tél. : 01 53 35 07 77.

Après le triomphe du filmde John Waters, Hairspraydébarque enfin sur lesplanches parisiennes. Cet hymne joyeusementsubversif à la gloire de latolérance et de la libertéva souffler son vent debonne humeur au Casinode Paris. La comédiemusicale a réuni des mil-liers de spectateurs à Londres et à New York. Un succès fou qui ne devrait pas se démentirdans la Ville Lumière. À partir du 26 avril 2011. 16, rue de Clichy, 75009 Paris.www.casinodeparis.fr

Twinkles©

Joan

nS

far

Éternels Shadocks

Après le film de MatteoGarrone sorti en 2008,“Gomorra” s’installe sur lesplanches. Tirée de l’œuvrede Roberto Saviano, la piècecontemporaine débarqueau Palace. Après avoir étéjouée en Italie puis lors du Festival de théâtre de Berlin, elle sera donnée à Paris dans sa langue originale. Que ceux qui ne parlentpas napolitain se rassurent, le spectacle serasous-titré en français. Du 19 au 30 avril 2011.8, rue du faubourg Montmartre, 75009 Paris.www.theatrelepalace.fr

Ça décoiffeGomorra

Poupoupidou !

03(VP06)p20-21 28/02/11 19:16 Page 20

Page 21: Vivre Paris N°6

Ce festival pluriculturelvous convie duranttrois jours à élargir

votre palette artistique. Naviguez entre cinéma, chants poétiques,expo photo, récitals de flûte, lectures… Partez à la rencontre d’interprètes aux horizons éclectiques venus pour vous faire vivre des instants festifs et conviviaux. Du 20 au 22 mai 2011 à la Maisonette.65, rue Notre-Dame-de-Nazareth, 75003 Paris.

Découvrez la nouvelle expositiond’Amatome, alias Franck Fesquet.Pour la première fois, ses droïdes seront exposés dans la Capitale. En façonnant le métal et des objets détournés, cet artiste-sculpteur crée des personnages humanoïdes uniques,entièrement articulables et interactifs grâce à des jeux de lumière.Ces sculptures à l’esthétisme parfait renvoient aux interrogationsuniverselles sur l’ambiguïté de la relation homme-robot. God is a computer, du 18 avril au 7 mai au Cadre d’Olivier.6, rue de la Cerisaie, 75006 Paris. www.amatone.com

Nomades

La Cinémathèque française metà l’honneur le cinéaste Stanley

Kubrick. Deux étages, pasmoins, sont consacrés à ce génie

du septième art. L’occasion de revenir sur son parcours et les grands films qui l’ont

marqué : d’“Orange mécanique”à “Eyes Wide Shut” en passantpar “Shinning”. On entre dans

l’univers clair-obscur de ce réalisateur hors pair à travers desarchives : scénarios, correspon-

dances, documents de recherches,photos de tournages, costumes

et accessoires…Du 23 mars au 31 juillet 2011.51, rue de Bercy, 75012 Paris.

www.cinematheque.fr

Stanley Kubrick

Découvrez Océanerosemarie, ou la vie d’une jeune lesbiennedont personne ne croit à l’homo-sexualité. À contre-courant des clichés véhiculés, elle aimeles femmes, le rouge à lèvres et les robes à fleurs. Du club de foot féminin aux boîtes ultra-branchées, de “L World” à l’inévitable coming out parental,elle dresse le portrait des gensqui croisent sa route et narre sa “lesbiennitude”. Joyeuse et décomplexée, elle vous feramourir de rire dans ce one woman show qui décape.La Lesbienne invisible, jusqu’à finjuin 2011 au Théâtre du Gymnase.39, rue du Sentier, 75002 Paris.www.theatredugymnase.com

Gayattitude

©W

arne

rB

ros.

Ent

erta

inm

ent

Inc.

2011

Robotique

03(VP06)p20-21 28/02/11 19:16 Page 21

Page 22: Vivre Paris N°6

22 Culture

Avant de quitter New York, j’étais persuadée d’avoir tout vu. J’ai débarqué dans la Capitale comme après neuf mois degrossesse, vraiment prête à accoucher en studio. Et surtout à partager ma musique de façon honnête, comme si je m’adressais

à quelqu’un que je connaissais bien.

J’aime voyager. J’ai souvent la bougeotte, je ne reste jamais bien longtempsdans un pays ou dans une ville. Mais je pense que je vais m’arrêter un bonmoment ici car je m’y retrouve. Avant, j’étais toujours en déplacement d’uneville à une autre: une vie totalement psychédélique. Aujourd’hui, j’habite Paris.

Paris: la clé d’un moment de ma vie. C’est ici que je suis devenue ce que jesuis, sûre de moi. J’ai pu y vivre ma musique, l’expérimenter, trouver ma voix aussi. Je me sens chez moi, à ma place.

Dès le début, je me suis sentie complice avec cette ville. J’étais seule,avec ma guitare. Des personnes m’écoutaient et me jetaient de l’argent. Il faut malgré tout être chanceux, ici, pour réussir. L’autre jour, à la gare de Lyon, j’ai aperçu une femme qui dormait sur le trottoir avec ses quatre enfants, ça m’a fait mal au cœur.

Cette capitale offre un vrai melting-pot; il y a un tel mélange de cultures.Parfois on se trouve dans un quartier et on n’a pas l’impression d’être à Paris. La rue Saint-Denis est un bon exemple, elle est remplie d’afros. Par contre, j’ai horreur du 16e. J’y ai vécu un temps. L’appart’ typiqueparisien. Mais le quartier est ennuyeux, totalement mort. Je préfère les endroits qui bougent, comme la rue Saint-Denis, Oberkampf...

Le centre, ce que les Parisiens appellent la “petite couronne”, j’adore! On peut y marcher tranquille, personne ne vous remarque ni ne vous épie. Et c’est beau...

On peut découvrir tellement d’endroits magnifiques ici. Une promenade sur le canal Saint-Martin, c’est magique. Et la mosquée, les guitares, les djembés...L’ambiance est absolument extra. Ma prochaine découverte, c’est le Rosa Bonheur.Tout le monde m’en parle. Je dois absolument y aller.

Les Parisiens? Ce que j’aime chez eux, c’est qu’on peut les comprendre avec le cœur. Ils aiment la nature, l’art, le design, la musique. Ils ont le goût des belles choses.

Chacun d’entre eux a un visage vraiment différent. C’est selon les quartiersoù ils évoluent. Par exemple, dans le Marais, les gens ont l’air plus libres.Je me sens cool, légère dans le 3e. C’est d’ailleurs pourcela que j’ai choisi d’y vivre. Par contre, quand je prendsla ligne 1 pour aller bosser, je suis déjà plus agressive.

Le 7 mars sort son troisième album, intitulé Billie Eve, clin d’œil au terme believe (croire) et hommage à Eve, sa fille née en juillet dernier. La chanteuse allemande s’apprête à remonter sur scène pour plusieurs dates parisiennes. Elle qui vécut à Paris il y a quelque temps se réinstallepour de bon. Un choix de vie motivé par un amour inconditionnel pour la Capitale. Elle revient, les yeux pleins de tendresse, sur son Paris. Propos recueillis par Julien Pénégry Photo Jean Harixçalde

“AYO“C’est ici que je suis devenue ce que je suis”

03(VP06)p22-23 28/02/11 19:19 Page 22

Page 23: Vivre Paris N°6

03(VP06)p22-23 28/02/11 19:19 Page 23

Page 24: Vivre Paris N°6

24

L a folie du métal vous envahit,passez faire un tour à l’atelierKidimo. Le bonheur est là, à

portée de main. Dans cet antre,l’artiste s’échine à donner une nouvellevie à des lettres venues du mondeentier. Composez et décomposez ceslettres comme vous le voulez. Un bonmoyen d’apprendre l’orthographe auxenfants ! De toutes les tailles, de toutesles formes, de toutes les couleurs, il y en a pour tous les goûts. Kidimodétourne, assemble et recompose lemot, ou même, pourquoi pas, laphrase de votre choix. Toutes les compositions sont des pièces uniquesque vous ne risquez pas de retrouversur les murs de votre voisin.

CésarisésCosta, son truc à lui, c’est la mosaïque.Enfin, la mosaïque constituée de pan-neaux routiers et autres plaques derues, et même celles du métro parisien.Il les coupe, les scie, les tord et les

assemble sur de la tôle pour en faire dessortes de tableaux. Ne suivez surtoutpas la direction indiquée, vous ris-queriez de vous perdre ! Autodidacte, il voue une passion à César, duquel il s’inspire pour créer ses pièces. Ildétourne même certains panneauxpour en faire des meubles, des chaises,des tables, des guéridons… Un travailsensible et plein d’humour qui don-nera sans nul doute une touche de gaieté et de folie à votre intérieur. Même si ce dernier travaille enprovince, on peut facilement découvrirses œuvres, régulièrement exposéesdans les galeries parisiennes. Ce sera le cas du 17 au 31 mars à… l’atelierKidimo ! Hé oui, les deux artistes s’associent, avec le concours de lagalerie Art Jingle Contemporary et de l’atelier Mirabelle, dans une seule et même exposition intitulée “Métal-liques”. Un véritable foisonnementcréatif d’art et de vintage. Allergiquesau métal, s’abstenir.

Culture

TOMBÉSDANSLEPANNEAUDeux artistes, deux univers, et pourtant une même passion : le recyclage. Pas n’importe lequel, seul le métal les intéresse. Costa et Kidimo. Le premier travaille des panneaux de signalisation et des plaques de rue. Le second s’occupe de lettres qui, dans une autre vie, composaient des enseignes de magasins. Texte : Julia Dusserre-Telmon Photos : DR

Atelier Kidimo,227, rue Saint-Denis, 75002 Paris.

03(VP06)p24 28/02/11 19:21 Page 24

Page 25: Vivre Paris N°6

04(VP06)p25 1/03/11 13:11 Page 25