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Volume VIII - N°63 l Novembre 2016 Visite du Conseil de Sécurité Un signal fort donné à tous les acteurs politiques

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Page 1: Visite du Conseil de Sécurité Un signal fort donné à tous ... · de sauvegarder la stabilité de la RDC. Appel à un processus politique inclusif De son côté, l’Envoyé spécial

Volume VIII - N°63 l Novembre 2016

Visite du Conseil de Sécurité

Un signal fort donné à tous les acteurs politiques

Page 2: Visite du Conseil de Sécurité Un signal fort donné à tous ... · de sauvegarder la stabilité de la RDC. Appel à un processus politique inclusif De son côté, l’Envoyé spécial

Editorial

@Par Charles A. Bambara*

Sommaire

C’est sous le signe de la “Diplomatie préventive”, que le Conseil de Sécurité des Nations Unies était en visite en RDC, durant le

mois de novembre 2016.Les quinze membres du Conseil de

Sécurité ont tous fait le déplacement pour réaffirmer la volonté du Conseil d’accompagner la RDC, sur le chemin exigeant de la stabilité, de la paix et de la démocratie.

Les deux objectifs de cette mission ont été clairement fixés par M. Ismaël Abraao Gaspar Martins, l’ambassadeur d’Angola et co-chef de la délégation, qui affirmait à la presse “Nous sommes venus nous entretenir avec les autorités principales du pays, ainsi que les représentants des partis politiques, la société civile… pour résoudre le problème électoral… et notre deuxième objectif c’est de voir les questions de sécurité, et les défis dans la partie Est, surtout dans le Kivu”.

Les incertitudes qui pesaient sur le processus électoral se devaient d’être levées afin de ramener la sérénité, et de relancer un processus plombé, malgré la clôture, avec une feuille de route, du dialogue national. L’inclusivité voulue et recherchée par le Conseil de Sécurité, dans le cadre de sa résolution 2277, n’était pas là. Pour accompagner ce processus et réaffirmer sa détermination à être aux côtés de la RDC, le Conseil a donc fait ce déplacement à Kinshasa et Béni.

La délégation a ainsi rencontré le Président, le Premier ministre sortant, les membres de la mouvance présidentielle et de l’opposition modérée et radicale sans oublier la société civile et les chefs religieux impliqués, eux aussi, dans la médiation. A l’issue de cette série de rencontres, l’ambassadeur français François Delattre déclarait: “L’accord du 18 octobre a été une étape. Les discussions doivent pouvoir se poursuivre dans un cadre plus inclusif, afin d’atteindre le consensus large sur un calendrier électoral précis, accompagné de mesures de confiance”.

On ne peut prédire avec certitude les conclusions des tractations menées depuis quelques semaines par la CENCO, la Conférence Episcopale Nationale du Congo, qui a la mission de créer à présent cette inclusivité, ce consensus.

Cette visite du Conseil de Sécurité en RDC a relancé la dynamique politique. Même si toutes les équivoques n’ont pu être levées, l’intérêt du Conseil au dossier de la RDC, et sa volonté d’accompagner ce pays pour consolider la paix, ne font aucun doute. La MONUSCO, pour sa part avec ses bons offices, a vu son rôle réaffirmé. Maman S. Sidikou, le patron de la Mission onusienne, l’a déclaré très clairement : “la visite du Conseil de Sécurité est un encouragement à la MONUSCO pour faire mieux, pour être plus performante dans toutes ses composantes : militaires et civils”. n

*Directeur de l’Information Publique

Visite du Conseil de Sécurité, un signal

fort donné à tous les acteurs politiques

Directeur de l’Information PubliqueCharles Antoine Bambara

Chef de l’Unité des PublicationsAissatou Laba Toure

Rédacteur-en-ChefTom Tshibangu

InfographisteJésus Nzambi Sublime

Contributeurs Marcelline Comlan, Jean-Tobie Okala, Anne Herrmann, Guy Karema,

Laurent Sam Oussou, Théophane Kinda, Lorene Giorgis, Julien Bertrand, Nounou Ngoie, Alain Likota, Fatou Jobe

Point de vue3 Liberté d’informer et d’être informé

Vie de la Mission4 L’ONU plaide pour un processus politique inclusif en RDC

5 Maman S. Sidikou : « La MONUSCO reste déterminée à assumer sa mission de protection des civils »

6 Radio Okapi ouvre une nouvelle antenne à Béni

Actualité7 Visite du Conseil de sécurité en RDC : L’ONU veut une

transition politique pacifique dans le pays et une action efficace contre les groupes armés dans l’Est

8 La RDC à la croisée des chemins : Le consensus est toujours possible

9 Le coup de tonnerre Trump

10 Professeur Henri Kokolo : « Ce n’est pas la femme qui a été rejetée par l’Amérique, mais le régime des démocrates »

Protection 12 Mgwebi recherche une amélioration de la sécurité en

Ituri

13 Le conflit intercommunautaire Twa-Bantous et ses conséquences au plan humanitaire dans le province du Tanganyika

14 Assister la Police Nationale Congolaise à sécuriser ses armes et munitions

Droits de l’Homme15 Les auteurs de crimes contre les journalistes doivent

être poursuivis

Stabilisation16 Sud Kivu : 7 km de tuyaux pour alimenter en eau 3000

ménages et un centre hospitalier à Idjwi nord

Genre17 Les femmes casques bleus de la Marine uruguayenne

servent avec fierté au sein de la MONUSCO

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Echos de la MONUSCO N°63 - Novembre 2016

@Par Aissatou Laba Toure/MONUSCO

Point de vue

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Il est vrai que les états doivent tout faire pour préserver la paix sociale et la tranquillité du peuple ; mais il ne faut pas, en ce faisant, se tromper de cible et

violer par-là, plus que la liberté d’expression, la liberté des populations à être informées. Imaginons un peu qu’un beau matin, l’on se réveille sans radio à écouter, sans journaux à lire et sans télévision à regarder. Impensable ! Ce jour-là, si par un malheureux hasard, devait arriver, les salles d’attente des psychiatres feront salle comble. Les médias, l’internet et la téléphonie sont devenus nos drogues et personne n’y peut plus rien !

L’histoire du journalisme démontre que l’information est devenue une denrée nécessaire à la survie des systèmes sociaux. Pourtant les gouvernants éprouvent toujours un doute. Ils croient le journaliste peu respectueux des règles de l’éthique

professionnelle, de connivence avec les opposants, avide de renommée et assoiffé d’argent. Ils croient que le pouvoir dont il dispose, il en use et en abuse. Et ce n’est pas juste !

Les acteurs de l’information se sont souvent posés, certes, en surveillants des gouvernants mais ils ont plus servi leur cause en se posant comme des lanceurs d’alerte et des combattants pour la préservation du bien public. En effet, une presse libre, capable d’informer juste, a assez de coudées franches pour avertir, à temps, des risques que court une société. En assurant librement, en toute objectivité et en toute impartialité l’information, ils donnent une vue sur l’ensemble des problèmes du pays et participent, sans parfois le savoir, à leur résolution.

Nul n’ignore que le sort de la démocratie

dans un pays est intimement lié à celui des médias. La liberté qu’elle confère aux médias permet de mesurer les intentions démocratiques d’une Administration. Cependant, le fait qu’ils mettent le doigt plus souvent sur ce qui ne va pas, plutôt que sur les réussites, font des journalistes une cible privilégiée de remontrances et menaces, si ce ne sont tout simplement pas des atteintes à leur intégrité physique.

Depuis que j’observe les acteurs des médias en RDC, leur pugnacité, leur volonté d’être et de rester vigilants, quoiqu’il leur en coûte, forcent mon respect et mon admiration. Jamais ils ne baissent les bras ! Disons leur simplement que ce n’est pas tout que de résister, il faut résister lorsque l’on est sûr d’avoir raison et, ce, pour que les masses médias ne deviennent pas des masses destructeurs. n

Liberté d’informer et d’être informé

Vouloir fermer, brouiller ou couper les émissions des organes audiovisuels, pour qu’ils ne relatent pas des informations est aussi utopique que de vouloir fermer les oreilles des populations pour qu’elles n’entendent pas ce que les médias disent. Je dis simplement qu’à l’ère du numérique, où l’on écoute sa radio préférée avec son téléphone ou son ordinateur, c’est une bataille perdue d’avance, comme nous avons pu le constater il y a peu. La réduction de la fracture numérique permet aujourd’hui, partout en Afrique, si l’on dispose d’une connexion Wifi, d’avoir accès à toute l’information mondiale.

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Echos de la MONUSCO N°63 - Novembre 2016

DossierVie de la Mission

@Par Tom Tshibangu/MONUSCO

Appel à la responsabilité de tous les acteurs congolaisLe Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Maman Sambo Sidikou, a appelé tous les acteurs congolais à la retenue et au sens de responsabilité. Le Chef de la MONUSCO intervenait à la vielle d’une réunion publique annoncée par les partis d’opposition regroupés au sein du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement à Kinshasa. “Je lance un appel à tous les congolais, notamment les organisateurs de ce meeting et leurs militants ainsi qu’aux forces de l’ordre de la ville de Kinshasa censées encadrer cet évènement [à] faire preuve de retenue et de responsabilité,” a déclaré M. Sidikou dans un communiqué de presse.

Le respect par tous des lois de la République, une nécessité M. Sidikou a en outre rappelé la nécessité du

L’ONU plaide pour un processus politique inclusif en RDCLe Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Maman Sidikou, a fait appel, le vendredi 4 novembre, au sens de la responsabilité civique de tous les acteurs politiques congolais dans l’exercice de leurs activités, en particulier les réunions et manifestations publiques. De son côté, l’Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la région des Grands Lacs, Saïd Djinnit a appelé, le mercredi 1er novembre, le gouvernement de la République démocratique du Congo à œuvrer pour la mise en place d’un processus politique inclusif.

respect par tous des lois de la République, y compris les dispositions constitutionnelles garantissant les libertés de manifestation, de réunions pacifiques et d’expression, dans un espace politique ouvert. “Ce sont là les conditions indispensables à une démocratie véritable et vivante”, a-t-il estimé.

Bons offices des évêquesLa MONUSCO réaffirme par ailleurs tout son soutien aux “efforts nobles des évêques catholiques [pour parvenir à] un plus large consensus visant à apaiser les esprits et permettre l’organisation d’élections paisibles, crédibles et transparentes dans un délai raisonnable, à travers l’accord politique du 18 octobre”, signé à l’issue du dialogue politique de la cité de l’UA à Kinshasa.

M. Sidikou a ainsi fait état d’un espoir réel de contacts constructifs» entre le camp des

signataires de ce texte et celui des leaders du Rassemblement, qui ont boycotté ce forum. Dans le même ordre d’idées, il a salué l’implication de la Conférence internationale de la région des Grands Lacs (CIRGL) pour accompagner ces efforts en vue de sauvegarder la stabilité de la RDC.

Appel à un processus politique inclusifDe son côté, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, Said Djinnit, a appelé, le mercredi 1er novembre, le gouvernement de la RDC à œuvrer pour la mise en place d’un

processus politique inclusif. Il a également exhorté toutes les parties prenantes à poursuivre leurs objectifs politiques par le biais de moyens pacifiques et du dialogue.

Accord-cadreAu cours de la présentation du dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU sur la mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région, Saïd Djinnit s’est félicité des efforts engagés par les pays signataires pour mettre en œuvre leurs engagements. Il a cependant évoqué des défis persistants, notamment la présence continue et les activités de forces négatives dans l’est de la RDC, avant d’exhorter les pays signataires à mener une action énergique et décisive, afin d’éviter toute inversion des gains obtenus jusqu’à présent.

Saïd Djinnit a en outre souligné que le Mécanisme régional de suivi de l’Accord-cadre avait salué, le 26 octobre à Luanda, en Angola, la signature d’un accord à l’issue du Dialogue politique en RDC. n

Saïd Djinnit, Envoyé spécial du Secrétaire de l’ONU pour la région des Grands Lacs - Photo ONU

Maman S. Sidikou, Représentant spécial du Secrétaire gé-néral de l’ONU en RDC

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Echos de la MONUSCO N°63 - Novembre 2016

Vie de la Mission

Une fillette congolaise a trouvé la mort, alors que deux civils congolais et 32 casques bleus ont été blessés, dont cinq

grièvement, lorsqu’un engin explosif improvisé a explosé mardi 8 novembre à Keyshero, un quartier de Goma, au moment où des casques bleus du bataillon indien faisaient leur sport matinal.

Dans un communiqué de presse, le Représentant spécial du Secrétaire général en RDC, Maman S. Sidikou, a promis de tout faire pour élucider l’origine de cette attaque meurtrière et amener les auteurs de cet acte à en répondre devant la justice. Après avoir

présenté ses condoléances à la famille de la fillette tuée et aux habitants de Goma, et exprimé son soutien et sa solidarité aux blessés, le chef de la MONUSCO a réaffirmé la ferme volonté de la Mission de poursuivre son mandat de protection des populations civiles. “La MONUSCO reste déterminé à assumer sa mission de protection des populations civiles en appui aux efforts du gouvernement de la République démocratique du Congo en vue de restaurer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national,” a déclaré le chef de la MONUSCO.

S’exprimant de New York le même jour, le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon

a également exprimé sa compassion à la famille éplorée et au peuple congolais et souhaité prompt et plein rétablissement aux casques bleus et aux civils qui ont été blessés. Dans une déclaration à la presse, M. Ban a appelé à une action rapide pour que les auteurs de cette attaque soient traduits en justice.

Le lendemain, mercredi 9 novembre, les casques bleus indiens blessés, soignés à l’hôpital de la MONUSCO à Goma, ont reçu la visite du Représentant spécial Maman Sidikou qui était accompagné de l’ambassadeur de l’Inde en RDC et du commandant de la Force de la MONUSCO. n

Maman S. Sidikou : « La MONUSCO reste déterminée à assumer sa mission de protection des civils »

La MONUSCO attaquée

Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Maman Sambo Sidikou, a réaffirmé mardi 8 novembre la détermination de la MONUSCO à poursuivre sans désemparer sa mission de protection des civils. Il s’exprimait à la suite de l’explosion d’un engin explosif qui a causé la mort d’une fillette et fait plusieurs blessés dont une trentaine de casques bleus, à Goma, au Nord Kivu. De son côté, le Secrétaire général Ban Ki-moon a appelé à une action rapide pour que les auteurs de cette attaque soient traduits en justice.

@Par Tom Tshibangu/MONUSCO

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Echos de la MONUSCO N°63 - Novembre 2016

Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RDC, Maman Sidikou, en compagnie de l’ambassadeur de l’Inde en RDC, lors de leur visite aux casques bleus indiens blessés dans l’attentat de Goma

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Aux côtés du C o o r d o n n a t e u r de la Division de l’Information

Publique de la MONUSCO et du Directeur par intérim du Bureau de la MONUSCO Béni, le Maire de la ville a inauguré le studio de Radio Okapi, Antenne de Béni, le vendredi 11 novembre.

C’est un grand défi que le Maire de Béni a lancé à Radio Okapi et à son équipe de Béni, lors de l’inauguration : “ce studio va nous aider sur le plan sécuritaire et sur le plan du développement”. Ce défi est au cœur de l’ambition de Radio Okapi, mise en œuvre tous les jours par les journalistes afin que Radio Okapi soit “la Radio des Congolais, au service des Congolais et de la paix” comme l’a souligné Théophane Kinda, Coordonnateur de la Division de l’Information Publique de la MONUSCO.

Dès son inauguration, Radio Okapi a

commencé à répondre aux attentes du Maire de Béni. 14 journalistes de Béni ont bénéficié d’une formation de trois jours sur les techniques d’animation radio, formation dirigée par Jean-Marc Matwaki, Directeur des Programmes de Radio Okapi.

Par ailleurs, les habitants de Béni ont

participé avec enthousiasme à l’enregistrement en public de deux émissions : Paroles aux Auditeurs et Okapi Service, respectivement sur les thèmes de la Paix et Sécurité, et de la relance de l’économie et de l’emploi des jeunes. Dans la matinée du 12 et du 14 novembre, environ 400 personnes, dont une majorité de jeunes, ont pu dialoguer avec enthousiasme avec le Maire de la ville et le président de l’Office National de l’Emploi (ONEM).

L’équipe de Radio Okapi Antenne de Béni a finalement

diffusé en direct son premier journal local le 14 novembre à 17h00. 30 minutes de tension puis de joie pour toute l’équipe de Radio Okapi Béni qui prend à cœur de répondre aux attentes et à l’enthousiasme exprimés par les autorités locales et les habitants du territoire de Béni. n

Radio Okapi ouvre une nouvelle antenne à BéniDepuis le 14 novembre, la population du territoire de Béni peut suivre un journal local en français et en swahili à partir de 17h00, du lundi au vendredi, et tous les matins à partir de 7h00, sur la fréquence 92.0 FM.

DossierVie de la Mission

Richard Paluku Bengula, Aide Pharmacien au centre médial

évangélique de Nyakunde, Clinique de Béni :

“La Radio Okapi va maintenant nous accompagner. La Radio Okapi doit avoir l’unique mission d’informer

et d’instruire toute la population de manière objective, surtout en cette

période difficile que traverse notre ville et territoire de Béni. J’aimerais voir la Radio Okapi Béni s’attacher aux problèmes de

la jeunesse, s’intéresser aux questions du développement, favoriser les débats

contradictoires et collaborer avec les institutions sanitaires, universitaires et

commerciales”.

@Par Anne Herrmann/MONUSCO

@Propos recueillis par Alain Coulibaly/MONUSCO

Vox Pop

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Echos de la MONUSCO N°63 - Novembre 2016

Diane Tumba, Avocate et Coordinatrice du Réseau Femme

Citoyenne Engagée (RFCE) Béni Ville et Territoire :

“En tant que femme qui milite pour la paix, j’attends de la Radio Okapi des informations objectives et vérifiées

sur la situation en territoire de Béni, qu’elle soit la radio au milieu du village. J’attends de la Radio Okapi qu’elle fasse

participer les femmes à ces émissions pour qu’elles puissent s’exprimer et s’engager

sur les différents problèmes qui se posent en territoire de Béni et dans notre pays

en général. Enfin, j’aimerai entendre une émission sur la femme, ses droits et ses

devoirs envers son pays”.

Jimmy Kighoma, Président du Conseil Urbain de la Jeunesse et Rapporteur Général de la Société civile de Béni :

“L’implantation du studio de la Radio Okapi à Beni est un évènement majeur

pour la liberté d’expression à Béni. La Radio Okapi, c’est une radio neutre,

apolitique qui accorde la parole à tous et qui est rigoureuse dans sa ligne éditoriale. Sa présence permettra d’élargir l’auditoire

des plaidoyers de la population de Beni en prenant en compte la diversité de cette population et des défis auxquels elle doit faire face. En diffusant une information

objective et vérifiée, la Radio Okapi va aider à atténuer les phénomènes de rumeur et de stigmatisation. Elle va également

contribuer à la pacification et la résolution des conflits sur le plan local”.

Remise officielle de la plaque marquant l’inauguration de l’antenne Radio Okapi de Beni - Photo MONUSCO

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Echos de la MONUSCO N°63 - Novembre 2016

Actualité 7

Pour le volet politique de cette visite, les membres du Conseil de sécurité ont fait passé, samedi 12 novembre à Kinshasa, à leurs interlocuteurs

“un message de soutien au peuple congolais et d’un appel à la responsabilité des tous les acteurs de la RDC, pour assurer une transition pacifique vers des élections crédibles, ouvertes et apaisées dans un délai raisonnable, conforme à la Constitution”. Ils ont pu rencontrer quasiment tous les principaux acteurs de la vie politique et sociale congolaise, dont le président Joseph Kabila.

Appel à un consensus politique plus large Au cours d’une conférence de presse tenue à l’issue de cette série de rencontres, les membres du Conseil de sécurité ont estimé que l’accord politique signé le 18 octobre à l’issue du Dialogue national était “une étape“. Ils ont appelé à la poursuite des discussions afin de parvenir à un consensus plus large sur le processus électoral.

Appel à l’implication de la population et des pays de la région dans la lutte contre les groupes armésEn ce qui concerne la dimension sécuritaire de cette visite, la délégation du Conseil de sécurité s’est rendue, le dimanche 13 novembre, dans l’Est du pays, plus précisément à Beni, une région en proie à une série de massacres de civils depuis près de deux ans. Il s’agissait de voir comment apporter un soutien plus efficace à la MONUSCO afin qu’elle soit plus performante dans l’exercice de sa mission de protection des populations civiles en appui au Forces armées congolaises contre les groupes armés dans l’est du pays.

Au cours d’une conférence de presse, la délégation Conseil de sécurité a promis de se pencher, dès son retour à New-York, sur

la situation de Beni afin de régler la question sécuritaire qui préoccupe les habitants de cette zone depuis des années.

“Pour arriver à défaire les ADF, on a besoin d’un travail collectif. Il faut que l’ensemble d’acteurs jouent leurs rôles. Les acteurs au sein de la MONUSCO et au-delà de la MONUSCO. On a parlé des pays de la région, les habitants, les populations du Nord-Kivu, de Beni. C’est très important qu’ils coopèrent avec la MONUSCO, avec les FARDC pour que les énergies soient mises ensemble pour lutter contre ces criminels. Que les populations de Beni aident à apporter l’information au personnel de la MONUSCO de manière à ce que collectivement, il soit possible de ses débarrasser de ce fléau que sont les ADF”, a plaidé Alexis Lamec, Représentant-adjoint de la France au Conseil de sécurité de l’ONU.

L’ambassadeur Ismaël Abraao Gaspar Martins, a estimé pour sa part que ce qui se passe à Beni constitue des actes de terrorisme et qu’il est important de mettre en œuvre des stratégies appropriées pour y mettre un terme.

“Nous allons, à notre retour à New-York, voir avec le secrétariat et le département des opérations de maintien de la paix, que la qualité des forces qui sont envoyées ici aient la spécialisation qu’il nous faut pour agir contre les terroristes qui agissent ici. Car les forces négatives sont des terroristes”, promet Ismaël Abraao Gaspar Martins.

La délégation du Conseil de sécurité s’est entretenue avec les autorités politico-militaires de la province du Nord-Kivu ainsi que différentes couches de la population représentées au sein de la société civile. n

Visite du Conseil de sécurité en RDC

L’ONU veut une transition politique pacifique dans le pays et une action efficace contre les groupes armés dans l’Est

Une délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies, codirigée par les représentants permanents de l’Angola, l’ambassadeur Ismaël Abraão Gaspar Martins, et de la France, l’ambassadeur François Delattre, a effectué une visite de travail en République démocratique du Congo du 11 au 13 novembre. Il s’agissait, d’une part, d’agir de façon préventive afin d’aider les parties prenantes au processus électoral à s’entendre pour aller vers des élections inclusives et pacifiques et, d’autre part, de voir comment apporter un soutien plus efficace à la MONUSCO pour répondre aux défis sécuritaires posés par les forces négatives dans l’Est de la RDC.

La délégation du Conseil de sécurité lors de sa conférence de presse après la rencontre avec le président Joseph Kabila

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Echos de la MONUSCO N°63 - Novembre 2016

DossierActualité

En effet, faisant suite aux recommandations du dialogue qui s’est tenu à la Cité de l’Union Africaine, le chef de l’Etat a nommé,

le jeudi 17 novembre, un Premier ministre en la personne de Samy Badibanga, chargé de mettre en place un gouvernement pour conduire la transition vers des élections paisibles et transparentes. Ce dernier étant un ancien membre de l’UDPS, certains observateurs espèrent que sa nomination rapprochera les positions du Rassemblement à celles de la Majorité au lieu de les radicaliser. Reçu officiellement par les président Joseph Kabila, le mercredi 22 novembre, Samy Badibanga n’a-t-il pas affirmé, au sortir de l’audience, “Notre mission principale est celle d’organiser les élections, mais chemin faisant, il faut penser à la cohésion nationale pour rassembler tout le peuple et espérer avoir tout le monde dans la marche que nous allons mener consistant à penser à l’économie et surtout au social de la population”.

Le chef de l’Etat dans son adresse sur l’état de la nation devant l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès le mardi 15 novembre 2016, en appelait toujours à des rapprochements. “Mon vœu le plus ardent est que, conformément à l’article 24 de l’Accord politique, ceux qui, pour une raison ou pour une autre, n’ont pas participé à sa conclusion,

La RDC à la croisée des chemins

Le consensus est toujours possible

puisse y adhérer en le signant, de manière à ce qu’à l’unisson nous offrions à notre peuple le précieux cadeau qu’il attend de nous : l’exercice effectif de son droit légitime de se choisir ses dirigeants, librement, sans entrave aucune, mais aussi dans la paix physique et des cœurs,” avait affirmé Joseph Kabila.

Le dialogue est certes en difficulté mais on peut penser que le fil du dialogue peut être renoué au regard des différents efforts fournis par la communauté internationale et les institutions internes et surtout à la déclaration du chef de l’Etat. Trois pistes majeures devraient concourir à cette décrispation.

D’abord la visite à caractère préventif du Conseil de sécurité qui a effectué un séjour en RDC du 11 au 13 novembre 2016. Le Conseil de sécurité est même allé toucher du doigt les réalités à Beni, et rencontré les différents acteurs, les autorités locales et la société civile. Le message délivré par le Conseil de sécurité est très clair : il souhaite que les différents protagonistes de la crise qui secoue la RDC se mettent ensemble pour éviter le chaos à la RDC et que des élections transparentes et crédibles puissent être organisées dans les meilleurs délais.

La deuxième piste, c’est l’intervention de la Conférence nationale épiscopale du Congo (CENCO). Elle a tout mis en œuvre

pour rapprocher les différentes positions. La CENCO s’est positionnée comme une force avec laquelle il faut compter depuis le début de la crise et restera certainement une force incontournable sur laquelle les différents acteurs pourront s’appuyer pour trouver une issue à la crise.

Enfin la troisième piste est celle des Nations Unies, le Secrétaire général s’est du reste félicité de la nomination d’un Premier ministre et encourage le Premier ministre Badibanga à créer un climat propice au respect des libertés et droits fondamentaux essentiels au débat politique et à des élections crédibles et inclusives, comme le prévoit la résolution 2277 (2016) du Conseil de sécurité. Il a par ailleurs félicité la médiation menée par la CENCO et appelle les groupes politiques qui n’ont pas signé l’Accord politique à rester engagés et à travailler à la résolution de leurs différends de manière pacifique.

La MONUSCO par ailleurs n’a pas cessé de jouer sa partition au moyen de ses bons offices pour appuyer les efforts déjà faits et donner une chance aux négociations en cours. Le Représentant spécial du Secrétaire général de Nations Unies n’a cessé d’apporter son concours à ces intenses tractations. Il a ainsi été de toutes les rencontres de haut niveau du Conseil de sécurité avec les autorités et les structures rencontrées à Kinshasa. A Beni il a été le modérateur de la rencontre entre le Conseil et les autorités locales et politiques. Il a poursuivi ses bons offices en se rendant à Luanda et en rencontrant les différents acteurs politiques, religieuses et de la société civile. La MONUSCO travaille donc dans l’ombre et espère que ces différentes négociations vont porter des fruits. La nomination d’un Premier ministre ouvre grandement la voie à une sortie de crise pourvu que les Congolais dans leur ensemble sachent raison garder et reprendre le dialogue qui reste la voie incontournable pour remettre la RDC sur les rails. Ces efforts conjugués à ceux de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) et de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) peuvent certainement faire pencher la balance vers la décrispation.

L’opposition politique comme la majorité et toutes les structures qui peuvent apporter leur pierre à l’édification de la nation doivent le faire pour sauver la RDC pendant qu’il est encore temps. n

@Par Théophane Kinda/MONUSCO

La République démocratique du Congo (RDC) est à la recherche d’un consensus qui permettrait de sortir de la crise que traverse le pays depuis des mois. Tous les efforts sont faits à l’intérieur comme à l’extérieur du pays pour trouver des solutions. Le mois de novembre a été par conséquent très politique. A l’approche du 19 décembre 2016, date officielle consacrée par la Constitution comme marquant la fin du mandat présidentiel, la RDC recherche un signal fort pour éviter que le pays ne tombe dans l’impasse. Ce qui explique les initiatives tous azimuts pour trouver un consensus.

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Echos de la MONUSCO N°63 - Novembre 2016

Samy Badibanga, nommé Premier ministre dans le cadre de l’Accord politique

du 18 octobre dernierPh

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Ce que l’Afrique peut attendre de la politique étrangère de Monsieur Trump n’est pas encore très clairement établi. Quelles

conséquences, l’application stricte de ses promesses de campagne peut entraîner sur l’économie de certains pays africains comme la République démocratique du Congo, non plus. On sait juste, en passant en revue ses déclarations, que l’Afrique n’est pas un sujet central dans sa réflexion. Il n’est pas inexact de reconnaître que le continent africain aura été la grande absente des débats, lors de la campagne.

Si l’on s’accorde pour dire que l’Amérique sous l’Administration Obama s’était faite le porte-drapeau des nations occidentales, éprises de liberté, de démocratie, de respect de la Constitution, de respect des droits humains et le pourfendeur des hommes d’Etat peu regardants sur le respect des constitutions de leur nation, on est un peu démuni face à la future Administration Trump. C’est la raison pour laquelle, les différentes oppositions aux gouvernants africains ont, pour la plupart, ri jaune à l’annonce de la victoire de Donal Trump.

Elles qui espéraient tant que Hillary, à la suite de Barack, prendrait le relais pour secouer les récalcitrants au respect de la Constitution. Elles qui comptaient beaucoup sur l’appui des Etats-Unis pour enfin goûter, à leur tour, aux douces joies du pouvoir, ont déchanté. La baisse de la pression sur ces pays arrange bien des dirigeants, irrités de s’entendre toujours “sermonner pour mauvaise conduite démocratique” et qui se sont empressés de féliciter Donald. Ce dernier leur rendra-t-il la vie plus facile en ne se préoccupant peu ou prou du devenir, ainsi qu’il l’a laissé entendre lors d’une interview, d’une Afrique “qui ne fait pas beaucoup d’efforts pour progresser, alors que nous y avons déjà dépensé beaucoup d’argent” ? Wait and see !

Mais même si cela était, les africains eux ne se désintéresseront pas de l’Amérique et du poids moral qu’il pèse sur l’échiquier mondial. Et c’est ainsi que l’on apprend que Etienne Thisekedi a écrit au futur locataire de la Maison Blanche. Dans cette missive datée du 10 novembre, le Président de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) et chef du Rassemblement, félicite le nouvel homme fort de l’Amérique mais n’oublie pas de lui rappeler “que les qualités de leader dont vous disposez nous permet d’espérer que vous ne ménagerez aucun effort pour aider la République démocratique du Congo à sortir de la crise électorale qu’elle traverse, en vue de parvenir à une véritable démocratie”.

Ce qui est sûr, c’est que si Trump, lui, n’en aurait cure de l’Afrique, il n’en sera certainement pas de même pour son Administration, qui sait très bien où se trouve l’intérêt de l’Amérique, où se trouve les matières premières et la situation géostratégique de certains pays africains. Pour la grande Amérique toutes ces choses sont trop sérieuses et précieuses pour être abandonnées, au détour d’une élection.

Ce qui nous donne raison c’est que lors de sa première grande intervention d’après élection, Trump est revenue sur deux ou trois positions qui le mettaient en porte à faux avec le reste du monde : mettre Hillary Clinton en prison ; la torture des présumés terroristes ou encore le doute qu’il avait sur le changement climatique. Et last but not least, Donald Trump a nommé Nikki Haley comme ambassadrice des Etats Unis à l’ONU, considérée comme une diplomate solide, ce qui est plutôt bon signe. n

Le coup de tonnerre Trump

Le 9 novembre 2016 fera partie des dates que le monde n’oubliera pas. Ce jour-là, à l’issue d’une campagne électorale unique dans les annales de la grande Amérique. Donald Trump, le républicain milliardaire excentrique est devenu le 45ème président des Etats Unis d’Amérique. Beaucoup d’encre a coulé depuis, pour décrire la surprise qu’il a été face à une Hillary Clinton, pronostiquée gagnante des joutes électorales.

@Par Aissatou Laba Toure/MONUSCO

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Donald Trump, élu 45ème président des Etats-Unis

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Echos de la MONUSCO N°63 - Novembre 2016

Professeur Henri Kokolo

« Ce n’est pas la femme qui a été rejetée par l’Amérique, mais le régime des démocrates »

A la surprise générale, la campagne présidentielle américaine s’est soldée par la victoire de Donald Trump au détriment d’Hillary Clinton qui avait pourtant la faveur des sondages. La tendance isolationniste qui s’est dégagée du discours de campagne de M. Trump a suscité des inquiétudes dans plusieurs parties du monde, y compris l’Afrique. Echos de la MONUSCO a approché l’internationaliste et communicologue Henri Kokolo Thamba di Malanda, professeur à l’Institut Facultaire de Sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC) de Kinshasa, qui nous livre, dans cet entretien, son analyse quant à ce à quoi peuvent s’attendre les Africains en particulier, avec Trump comme président des Etat-Unis.

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Echos de la MONUSCO N°63 - Novembre 2016

Le professeur Hugues Henri Kokolo Thamba di Malanda

@Propos recueillis par Tom Tshibangu/MONUSCO

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Echos de la MONUSCO N°63 - Novembre 2016

L’Amérique vient d’élire son nouveau Président en la personne de Donald Trump. Selon vous, pourquoi l’a-t-il emporté sur Hillary

Clinton ? Les Etats-Unis n’étaient pas prêts à avoir une femme comme dirigeant ?Je crois que l’arrivée au pouvoir d’un homme de race blanche après Barack Obama, est la manifestation d’une réaction normale qu’a le peuple américain qui vient de sortir de huit ans d’une présidence qui semblait extraordinaire. En effet, c’était la première fois qu’un président à la peau noire accédait à cette fonction. Les Américains avaient fondé beaucoup d’espoir sur cette personne. Je n’irai pas jusqu’à évoquer les relents racistes qui existent et qui sont naturels. Mais les Américains avaient trop attendu d’Obama, pensant qu’il serait une président spécial, mais c’est ce que le peuple, surtout le peuple américain blanc, a attendu qui n’est pas arrivé et qui a fait que ce peuple a rejeté Mme Clinton. Ce n’est donc pas la femme qui été rejetée mais plutôt une réaction contre le système Obama, Hillary ayant été son Secrétaire d’état et étant membre actif du parti démocrate. En fait, c’est une réaction contre le régime des démocrates qui est en train de sortir de la Maison Blanche.

Dans son programme, Donal Trump fait-il état des relations qu’il compte avoir avec les pays africains ?Ce sont les Américains qui peuvent poser une telle question à leur président. Car c’est eux qui élisent leur président, et le cahier de charges de celui-ci concerne les Américains. L’Afrique, quant à elle, compte 54 Etats souverains, qui ne sont pas dirigés par le président américain. Dans les relations internationales, on cherche toujours à être dans les normes, et le respect entre les peuples notamment, en fait partie. Obama a été le président des Américains quoiqu’il soit noir ; il n’était pas le représentant des Africains aux Etats-Unis. Il était l’élu des Américains et par les Américains pour faire le bonheur des Américains tout d’abord.

Les Nations Unies doivent répondre à de nombreux défis qui se posent à travers le monde, comme le changement climatique, le développement durable, l’aide humanitaire, la prévention des conflits, le maintien de la paix ou le respect des droits de l’homme. Selon vous, l’ONU pourrait-elle compter sur le plein soutien des Etats-Unis sous la présidence de Trump ? Je pense que Trump entrera à la Maison Blanche pour travailler pour les Américains d’abord. La politique qu’il compte mettre en place, ce sera tout d’abord pour l’Amérique et pour faire en sorte que l’Amérique redevienne celle qu’ont laissée Ronald Reagan et les présidents qui l’ont précédé. Ç’a été son

slogan de campagne. Maintenant, concernant la collaboration entre l’Amérique de Trump et l’ONU, je dirais comme les Anglais “let’s wait and see”. Toutefois, nous savons qu’entre les Etats-Unis et les Nations Unies, il y a un problème de gros intérêts. N’oublions pas que les Etats-Unis figurent en bonne place parmi les puissances qui aujourd’hui contribuent à amener un certain équilibre des forces sur cette planète. Nous ne devons pas occulter cela. Les Etats-Unis participent dans plusieurs opérations qui peuvent être pacifiques, militaires ou humanitaires. Les Etats-Unis apportent quelque chose de très important dans ce que nous appelons la pacification ou une sorte d’équilibre dans le monde. Certaines bouches, il est vrai, disent que les Etats-Unis contribuent parfois à la déstabilisation d’un certain nombre de régions. Mais nous devons toujours garder à l’esprit ce que ce pays a toujours fait pour le monde. Trump, certes, est allé parfois au-delà du tolérable dans ses déclarations lors de la campagne. Mais dès lors qu’il sera au fait des affaires du monde, il ne pourra plus avoir le comportement de ce Trump qui s’adressait de manière désinvolte aux Mexicains, aux Latinos, aux Musulmans, etc. Quand il aura la carte du monde devant lui, il modérera son tempérament, et les conseillers qui sont autour de lui sont là pour ça.

Sa politique annoncée comme très “isolationniste” inquiète ; est-ce que la porte des Etats-Unis sera fermée aux immigrants économiques ou ceux qui quittent leur pays pour raison de conflits ?Je viens de dire que Trump faisait certaines déclarations parce qu’il n’était pas au fait de la chose publique. Mais quand il sera au fait de la gestion, il se rendra compte de ce que les Etats-Unis reçoivent des autres et de ce qu’ils attendent de recevoir des autres. Il sera alors ramené à la réalité et il va tempérer. Il s’est entouré d’une équipe de conseillers, lesquels ont suivi les critiques qui se sont exprimées autour de tout ce qu’il a dit. Je pense donc que quand il viendra dans le sillage de la gestion, ses conseillers vont l’aider à tempérer. Il essayera de voir comment le monde marche, et il s’y mettra. Rappelez-vous que lors de la guerre de 1914-18, les Etats-Unis étaient foncièrement isolationnistes, mais cela ne les avait pas empêchés d’intervenir en Europe pour terminer la guerre qui s’y tramait. Ceci pour dire que quand il sera devant les réalités, son discours changera, et son comportement mêmement.

D’une manière générale, l’Afrique s’est montrée pessimiste face à l’élection de Trump, mais a-t-elle des raisons d’être inquiète ?

On a entendu s’exprimer de nombreuses craintes. Mais moi je dis que c’est là l’occasion pour nous Africains de nous dire que les problèmes africains concernent nous-mêmes Africains d’abord. Et c’est nous qui devons chercher les solutions, et les autres ne peuvent venir qu’en supplétifs. Car croire que le bien des Africains viendrait d’autres Etats, est une erreur monumentale. La première leçon à tirer, c’est que, dans cette dernière campagne présidentielle américaine comme dans les campagnes passées, il n’y a eu aucune place pour l’Afrique. La présence de l’Afrique n’a été évoquée ni par Donald Trump ni par Hillary Clinton. Donc encore une fois, moi je crois qu’il est temps pour les Africains, après plus de 60 ans d’indépendance, de se prendre en charge. Je sais que c’est pénible, mais s’ils concrétisent cette volonté de se prendre réellement en charge, les autres viendraient nous aider avec bonheur.

L’appui des Etats-Unis aux pays pauvres notamment à travers leur programme USAID est très apprécié. Y’a-t-il des craintes à avoir à ce niveau-là? Nous ne devons pas avoir de craintes. Trump, quand il va se rendre compte de ce que sont les relations de l’Amérique avec le monde, avec l’Afrique et toutes les parties du monde, il sera ramené à la réalité. Il pouvait faire certaines déclarations tant qu’il était en dehors du pouvoir. Maintenant il doit savoir composer avec les autres. Trump a dit ce qu’il veut faire de l’Amérique mais cette Amérique-là ne pourra pas se faire sans les autres Etats ; elle devra se faire avec les autres. La France, le Gabon, le Congo, la Chine et tous les autres Etats qui ont des interactions avec l’Amérique, contribuent d’une manière ou d’une autre à la force des Etats-Unis. Nous verrons que dès qu’il se mettra au pouvoir, il tiendra un autre langage. Nous avons connu Ronald Reagan qui menaçait les gens, mais qui finalement n’a pas été le cowboy dont on avait annoncé l’arrivée.

Pensez-vous que si le président Trump devait voyager en Afrique, il pourrait choisir la RDC comme destination?Je ne peux le dire. Mais la grande différence avec nous, c’est que les Etats-Unis n’en sont pas à leur première alternance au pouvoir. Et s’il y a un dossier concernant la RDC, celui qui va sortir de la Maison Blanche va laisser le dossier tel que les Etats-Unis l’ont pensé. Et donc je crois qu’il n’y aura pas de différence entre ce que faisait Obama concernant la RDC et ce que fera Trump. La RDC a une importance, et là-dessus l’histoire peut nous renseigner. L’Amérique ne peut pas se délester de la RDC d’une manière impromptue. n

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Après un briefing avec ses collègues du bureau de la MONUSCO en Ituri à son arrivée le 27 octobre, il a rencontré les autorités politico-

administratives, sécuritaires (Police Nationale Congolaise (PNC) et Forces Armées de la RDC (FARDC) et les acteurs de la société civile.

La situation sécuritaire en Ituri est dominée par les activités de deux groupes armés, à savoir la Force de Résistance patriotique (FRPI) dans le Sud Irumu et les Mai Mai Simba à Mambasa. Dans le territoire du Sud Irumu, bien que la FRPI se retrouve dispersée à la suite de récentes opérations menées conjointement par les FARDC et la Force de la MONUSCO, force est de constater que ce groupe armé continue de commettre

couramment des exactions contre la population locale.

La FRPI, auteur principal de violations des droits de l’HommeLa FRPI est l’auteur principal d’atteintes aux droits de l’Homme, avec à son actif 36 violations sur 169 commises par les groupes armés en RDC au mois de septembre dernier, selon le rapport du Bureau conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH).

De plus, la FRPI utiliserait les civils comme boucliers humains pour se protéger contre une attaque directe de la Force de la MONUSCO. Ses combattants se fondent, en effet, dans la communauté, lors des opérations militaires visant à les neutraliser.

“L’option militaire a déjà montré ses limites dans ce conflit armé de la FRPI, qui perdure depuis environ 15 ans,” a estimé la société civile qui a donc demandé au chef militaire de la MONUSCO de faire pression sur le Gouvernement de la RDC pour l’ouverture de négociations avec les groupes armés de l’Ituri.

Une dernière chance pour la FRPI de déposer les armes Après avoir discuté sécurité avec le Vice-Gouverneur de la province de l’Ituri, le général Mgwebi a soutenu, devant la presse locale, la position de la société civile qui prône la recherche de solutions pacifiques aux conflits armés de l’Ituri. “Une dernière chance a été donnée aux miliciens de la FRPI pour désarmer et réintégrer le processus DDR,” a-t-il déclaré, avant souligner que “les FARDC et la MONUSCO ont la responsabilité de démanteler tous les groupes armés encore actifs en Ituri pour instaurer une paix durable dans cette province”.

La société civile doit sensibiliser les groupes armés au DDRLe général Ngwebi s’est ensuite rendu à Mambasa, un territoire en proie aux atrocités commises par les Mai Mai Simba dans sa partie ouest, où il s’est entretenu avec des représentants de la société civile et des notables locaux. Il leur a demandé “de s’impliquer dans la sensibilisation des groupes armés pour les amener à déposer les armes”. Et ce après avoir écouté leurs préoccupations, parmi lesquelles le contrôle des carrières de mines d’or par les groupes Mai Mai ; les affrontements entre ces groupes armés et les FARDC ; la sécurité des déplacés installés dans des lieux publics et le fardeau que ces derniers représentent pour les populations locales.

Ses interlocuteurs ont également évoqué les activités périodiques de l’Alliance des Forces démocratiques (ADF) dans la partie sud de l’Ituri, ainsi que le mouvement récent de déplacés le long de l’axe Beni-Erengeti-Biakato-Mambasa et Beni-Erengeti-Idohu-Komanda, avant de demander une présence renforcée des casques bleus dans la région pour une meilleure protection des populations.

Pour terminer, le chef militaire de la MONUSCO a rencontré les responsables de la 31ème Brigade des FARDC. Ces derniers lui ont brossé la situation sécuritaire dans le territoire de Mambasa, soulignant que les Mai Mai étaient en débandade.

Signalons que durant ses quatre jours de visite en Ituri, le général Mgwebi a aussi procédé à la remise de la médaille d’honneur de l’ONU à plus 550 soldats du contingent Bangladeshi, ainsi qu’à l’inauguration d’une exposition de photos sur l’action des casques bleus en Ituri. n

Mgwebi recherche une amélioration de la sécurité en IturiLe Commandant de la Force de la MONUSCO, le général de corps d’armée Derrick Mgwebi a effectué une visite de travail à Bunia, en Ituri, du 27 au 31 octobre. Cette visite qui l’a amené dans les territoires du Sud Irumu (Aveba et Gety) et de Mambasa (Biakato, Mambasa centre) avait pour objectif «d’échanger avec toutes les couches sociales sur les problèmes sécuritaires en Ituri en vue de trouver des solutions durables.»

@Par Laurent Sam Oussou/MONUSCO

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Le Commandant de la Force de la MONUSCO, le général Derrick Mgwebi (centre) lors de sa visite de travail en Ituri

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@Par Marcelline Comlan/MONUSCO

Les scènes se répètent avec leur cortège de désagréments pour les populations dans le territoire de Nyunzu, à 200 km de Kalemie :

attaques et ripostes, incendies de villages, pillages, meurtres, viols et autres violations de droits de l’Homme sur les populations contraintes de fuir les combats entre les communautés Twa et Luba. Les conséquences au plan humanitaire sont importantes.

De nombreux mouvements de populationLes mouvements de population se sont accélérés dans la province du Tanganyika,

avec environ 75.000 personnes déplacées sur la période des affrontements, selon les sources humanitaires. Sur les six territoires que compte le Tanganyika, 3 sont indirectement touchés par le conflit : Manono, Kongolo, Kalemie. Le nombre de sites de déplacés s’est donc accru, ce qui constitue une véritable préoccupation pour les autorités provinciales et les acteurs humanitaires.

Face à cette situation, les autorités locales à Manono ont déployé des éléments de police dans le secteur d’Ankoro, touché par une vague des déplacés, pour y protéger les civils. Les déplacés ont été logés dans

les îlots du fleuve Congo et dans les villages environnant le secteur d’Ankoro.

Le territoire de Kongolo a aussi connu l’arrivée de personnes déplacées en provenance de localités de Kabalo et Nyunzu. Depuis début octobre 2016, la localité de Kongolo aurait reçu 537 familles déplacées en provenance de Nyunzu.

Dans le territoire de Kalemie, de nouveaux déplacés se sont installés dans des sites spontanés, soit 1349 ménages en provenance de Nyunzu, en majorité des femmes et des enfants. Ce qui souligne l’urgence des besoins en matière de santé et de scolarisation des enfants. Tous les sites regrouperaient une population estimée à environ 35.000 personnes. La promiscuité et la précarité des conditions de vie exposent ces personnes à des risques de contracter des maladies, comme le choléra.

Une épidémie de choléra maîtriséeC’est en juillet 2016 que s’est déclarée l’épidémie de choléra, dont la propagation a été favorisée par les mouvements de masse de déplacés. Les nouveaux cas de contamination ont concerné surtout les zones de Kalemie, Nyemba et Kabalo.

Kalémie a été touché, avec 195 cas mais zéro décès enregistrés entre septembre et octobre 2016. Des mesures de prévention ont été mises en place : traitement du choléra et chloration de l’eau de consommation notamment. Résultat : le choléra est sous contrôle.

Les zones de Nyemba et Kabalo, elles, ont enregistré respectivement 122 cas, dont 3 décès, et 141 cas, dont 11 décès. La maladie sévit principalement dans la localité de Mwenge, à 35 km de Kabalo. Mais la situation a été stabilisée grâce à l’intervention de Médecins Sans Frontières-Hollande.

Des réponses immédiates à la criseLa MONUSCO a actionné les mécanismes de protection des civils pour faire baisser la tension entre les parties en conflit. Plusieurs missions conjointes MONUSCO-Gouvernement provincial ont été menées pour évaluer les aspects sécuritaires et humanitaires. La MONUSCO a établi un détachement de casques bleus béninois à Nyunzu. Ces derniers ont d’ailleurs essuyé des tirs de flèches lors d’une mission conjointe. Par ailleurs, une base temporaire de casques bleus pakistanais a été installée à Kabalo. La présence de ces casques bleus doit également faciliter le travail des humanitaires, ainsi que la préparation d’un processus de pacification, de réconciliation et de cohabitation pacifique entre Twa et Lubas. n

Le conflit intercommunautaire Twa-Bantous et ses conséquences au plan humanitaire dans le province du Tanganyika

Dans la province du Tanganyika, si les hostilités survenues entre juillet et octobre 2016, ou du moins l’ampleur qu’elles ont prise entre les communautés Peuples autochtones et les Bantous, ont été une surprise pour certains, pour d’autres, le conflit est cyclique parce qu’il prend racine dans une situation complexe liée à l’histoire et à divers aspects socio-économiques, structurels et culturels qui régissent les relations entre les deux communautés. Les causes profondes du conflit demeurent, à tel point qu’un message mal interprété, une action jugée inappropriée de part et d’autre, met le feu aux poudres avec comme corollaire une situation critique au plan humanitaire pour les populations.

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Une vue de membres de la milice Luba

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A ce jour, la PNC ne dispose pas de la capacité nécessaire pour gérer et stocker ses armes en toute sécurité, qui, pour la majorité,

ne sont généralement pas correctement marquées et/ou enregistrées. En l’absence d’une solution alternative, les agents de la PNC entreposent leurs armes au sein de leurs habitations ou de certaines installations militaires. Dans la plus part des cas, les locaux utilisés ne se conforment pas aux normes minimales de stockage des armes et munitions. Cela affecte ainsi la capacité de la PNC à jouer son rôle et contribue non seulement au vol et la prolifération d’armes au sein des groupes armés illégaux mais aussi au mauvais usage des armes de la PNC constituant un danger pour la communauté.

En réponse à ce problème, le programme du Service de la Lutte anti mines des Nations Unies (UNMAS) en RDC soutient la PNC avec les infrastructures et capacités nécessaires pour gérer et stocker en toute sécurité les armes et munitions, y compris non létales. Pour ce fait, UNMAS a formé une équipe composée d’experts en armement et d’ingénieurs en construction qui veillent au respect des standards internationaux.

Cette année, en conformité avec la Résolution 2277 du Conseil de Sécurité et grâce au soutien de la communauté internationale, huit armureries d’une capacité variant de 700 à 2 000 armes ont été construites sur la base des besoins de la PNC et en adéquation avec les standards internationaux dans les provinces du Nord Kivu, Sud Kivu et Ituri. La première armurerie construite par UNMAS fut officiellement remise à la PNC lors d’une cérémonie à laquelle UNPOL assista en octobre dernier.

En plus de ces solutions de stockage sécurisées, UNMAS a formé la PNC à gérer ses armes et munitions au travers de divers modules sur les principes de base du maniement des armes, le marquage des

armes et la gestion des données relatives au marquage. Les formations ont été délivrées à plus de 110 officiers de la PNC de Kinshasa, Goma, Bunia et Bukavu.

Fort du succès récent de ces activités en collaboration avec la PNC, UNMAS espère

que de nombreux autres projets en appui à la PNC se concrétiseront et croit fermement que ceci est une première étape vers la création d’un environnement sans danger où les communautés de la RDC peuvent vivre en toute sécurité. n

Assister la Police Nationale Congolaise à sécuriser ses armes et munitionsLa sécurisation inadéquate et la mauvaise gestion des armes et munitions en République Démocratique du Congo (RDC) reste une préoccupation urgente à l’échelle du pays, de la région des Grands Lacs et de la communauté internationale élargie. UNMAS, en collaboration avec UNPOL, propose des solutions de stockage sécurisées et des formations ciblées pour aider la Police Nationale Congolaise (PNC) à entreposer et gérer ses stocks et ainsi réduire les risques de vol et d’accident.

Depuis 2002

10 280 000 mètres carrés de zones suspectées dangereuses (ZSD) dépollués et/ou remis

37 260 séances d’éducation aux risques délivrées aux communautés affectées

3 593 000 bénéficiaires d’éducation aux risques

Depuis 2003

28 170 km de route sécurisés

3 880 mines, 364 100 munitions non explosées (UXO) and 6 193 400 munitions pour armes légères détruites

Depuis 2015

743 armes détruites

3 armureries construites en appui à UNPOL et 8 armureries construites en appui à la PNC

110 officiers de la PNC formés à la gestion des armes et munitions

*en date du 31 octobre 2016

Réduction de la menace des engins explosifs dangereux et armes légères/petit calibre en RDC*

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@Par Lorene Giorgis/MONUSCO

Des officiers de la PNC de Kinshasa formés à la gestion des armes et munitions

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15Droits de l’Homme

Dans le cadre de son mandat de surveillance et de promotion des droits de l’homme, le Bureau conjoint des Nations Unies pour

les droits de l’Homme (BCNUDH) documente de nombreux cas d’interférences, de menaces, d’arrestations arbitraires et de violences à l’encontre des journalistes opérant en RDC. Ces atteintes à la liberté de la presse, reconnue tant par le droit international que par la Constitution congolaise, s’inscrivent dans un cadre plus large de restrictions de l’espace démocratique, tout particulièrement depuis janvier 2015 et le début de la période pré-électorale.

Selon les informations confirmées par le BCNUDH, 34 journalistes ou travailleurs des médias ont été victimes de violations des droits de l’homme par des agents de l’Etat en 2015. Depuis début 2016, ils sont déjà

au moins 57 à avoir subi de telles violations, qu’il s’agisse d’intimidations ou de menaces, d’interdiction d’exercer, de confiscation de leur matériel, d’arrestations arbitraires, et parfois d’actes de violence. Ces violations ont pour la plupart été commises par des agents de l’ANR et de la PNC, souvent sur ordres d’autorités politiques ou administratives.

Alors qu’ils couvraient les manifestations organisées par les partis d’opposition les 19, 20 et 21 septembre 2016 à Kinshasa, la correspondante de Radio France Internationale (RFI), un journaliste-photographe de l’Agence France Presse (AFP) et six autres journalistes de la presse congolaise ont été interpellés et détenus par les policiers et militaires déployés sur terrain. Certains d’entre eux auraient été victimes de mauvais traitements et auraient eu leur matériel de travail arraché. Plus récemment, en lien avec le meeting prévu le 5 novembre 2016 par les membres du Rassemblement, les signaux de RFI et de Radio Okapi ont été brouillés dans plusieurs villes de la RDC, dont Kinshasa et Lubumbashi, et ce, pendant plusieurs jours. En outre, un arrêté ministériel du 12 novembre 2016 interdit les stations de radiodiffusion sonore étrangères, non-installées en RDC, de diffuser des émissions

et programmes sans avoir au préalable signé un contrat de partenariat avec une chaine congolaise, qui doit être validé par le Ministre de la Communication et Médias. L’objectif de ces mesures semble être de limiter l’accès de la population à l’information considérée comme portant atteinte aux intérêts du pouvoir.

“La Constitution de la RDC reconnait la liberté de la presse et garantit à chacun le droit à l’information”, rappelle José Maria Aranaz, Directeur du BCNUDH. “J’encourage le gouvernement congolais à tout mettre en œuvre pour que cessent les attaques contre les travailleurs des médias et pour que leurs auteurs soient poursuivis, afin de créer les conditions pour un plein exercice de la liberté de la presse et du droit à l’information”.

La RDC traverse actuellement une période d’incertitude autour de la tenue des prochaines élections. Dans ce contexte, les citoyens congolais méritent de pouvoir accéder sans entrave à l’information, en particulier celle sur la situation politique et sécuritaire. Pour cela, il est vital que les journalistes et les travailleurs des médias, qu’ils soient congolais ou internationaux, soient en mesure d’exercer leur profession de manière libre et indépendante. n

Les auteurs de crimes contre les journalistes doivent être poursuivis

Article 19 – « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontière, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »

Déclaration universelle des droits de l’Homme, Assemblée générale de l’ONU,

Paris, le 10 décembre 1948.

Le 2 novembre dernier était célébrée la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes. L’occasion pour le Secrétaire général des Nations Unies, ainsi que pour la société civile congolaise, de rappeler le rôle essentiel des travailleurs des médias, et l’importance de leur indépendance et de leur sécurité comme fondement de la démocratie.

@Par Julien Bertrand/BCNUDH

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Les femmes en couches admises à la maternité de Kihumba, au centre hospitalier de Luhandala, n’auront plus à parcourir des kilomètres ou

à puiser dans le Lac Kivu pour leurs besoins en eau. Une borne fontaine d’où jaillit de l’eau potable est désormais disponible dans l’enceinte même de ce centre hospitalier. Six autres bornes fontaine du même type ont également été installées le long des 7 kilomètres de tuyauteries entre le centre hospitalier et la source de captage, au bénéfice d’environ 3000 ménages du groupement de Kihumba, dans la partie Nord de l’ïle d’Idjwi. Grâce aux 57.171 USD financés par la MONUSCO, le partenaire « Association pour le Développement Economique et Social (ADESO) », qui a exécuté le projet, a également installé un réservoir d’une capacité de 25 mètres cubes pour s’assurer d’une réserve permanente d’eau potable pour le centre hospitalier de Luhandala, qui reçoit 250 malades en hospitalisation et jusqu’à 500 malades en

consultations ambulatoires chaque mois.Des mots de remerciements, des cris

de joie, avec quelques danses spontanées

des bénéficiaires, c’est ce qui a été vécu lors de la cérémonie de remise des travaux appuyés par la MONUSCO. Julien Wa Abeca

Matandiko, médecin directeur du centre hospitalier, a reconnu que ce geste de la MONUSCO venait de pallier un problème lié à la vie courante en résolvant un problème de santé publique.

Du côté de la MONUSCO, Marietha Dos Santos a indiqué que la Mission de Stabilisation n’a pas pu rester insensible au problème de pénurie d’eau qui affectait les femmes en couches et les autres malades admis dans ce centre hospitalier. Aussi a-t-elle appuyé ce projet, en signe de solidarité avec la population de Kihumba, tout en espérant qu’il en sera fait bon usage.

Pour la pérennisation du projet, un système de gestion communautaire a été mis en place et assurera la maintenance et le renouvellement des équipements en cas de nécessité. n

Sud-Kivu

7 km de tuyaux pour alimenter en eau 3000 ménages et un centre hospitalier à Idjwi nordTrois mille ménages et la maternité de Kihumba en territoire d’Idjwi, au Sud Kivu, sont désormais alimentés en eau potable grâce à un projet à impact rapide financé par la MONUSCO. L’inauguration dudit projet à impact rapide a eu lieu le mardi 4 novembre 2016.

Stabilisation

Démonstration du bon fonctionnement de cette borne-fontaine

Vue de la voie menant à la maternité de Kihumba qui fait partie du centre hospitalier du même nom

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@Par Alain Likota/MONUSCO

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Genre 17

Dix femmes casques bleus font partie du contingent naval uruguayen; elles exercent les mêmes fonctions que leurs

collègues masculins, occupant des postes tels que capitaine de bateau, chef de Section logistique, agent paramédical, chauffeur et opérateur radio.

La participation des militaires féminins de la Marine uruguayenne dans les opérations de maintien de la paix est entièrement volontaire, mais elles bénéficient des mêmes avantages et opportunités que les hommes.

Tenant compte du cadre international, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté sept résolutions concernant les femmes, la paix et la sécurité. Sur cette base, la Marine uruguayenne a entrepris des efforts pour traduire dans les faits et mettre en œuvre

les dispositions onusiennes en matière d’intégration de la dimension genre.

Ainsi, la Marine uruguayenne se conforme auxdites résolutions de l’ONU, notamment en augmentant le quota de femmes aux contingents militaires affectés aux opérations de maintien de la paix, favorisant ainsi à la fois l’égalité et l’équité de genre entre les casques bleus.

La participation des femmes dans les

opérations de maintien de la paix est vitale pour les Nations Unies et la Compagnie navale uruguayenne, puisqu’elles peuvent assurer un lien fiable avec les victimes. Les casques bleus féminins uruguayens en RDC contribuent à créer un environnement plus sûr, et font partie de celles qui sensibilisent les femmes congolaises à la promotion de leurs droits, autrement dit de leur bien-être. n

Les femmes casques bleus de la Marine uruguayenne servent avec fierté au sein de la MONUSCOLa Compagnie de patrouille navale uruguayenne (URPAC) est présente au sein de la MONUSCO, avec un effectif total de 100 hommes et femmes déployés à Bukavu et à Kavimvira dans la province du Sud Kivu. L’URPAC a pour mission de créer un environnement sécurisé et stable dans sa zone de responsabilité sur les lacs du Kivu et du Tanganyika.

Le Sous-secrétaire général des Nations unies aux droits de l’Homme, Andrew Gilmour, est arrivé à Kinshasa, le lundi

21 novembre, pour une visite de cinq jours en RDC.

Le but de son séjour était de “d’exprimer sa préoccupation face aux rétrécissements de l’espace démocratique et la détérioration de la situation des droits de l’homme en RDC”, selon le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’Homme.

Il s’agissait également pour lui d’encourager les autorités à prendre les mesures nécessaires pour prévenir une escalade des violences liées au processus électoral et des violations des droits

politiques et libertés fondamentales. A Kinshasa, Andrew Gilmour a

rencontré, le mardi 22 novembre, les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale. Le mercredi 23 novembre à Lubumbashi où il a rencontré notamment le Gouverneur de province, il a martelé le même message : Lever l’interdiction de manifester et mettre fin aux limitations des droits politiques et libertés publiques. M. Gilmour s’est ensuite rendu jeudi 24 à Goma, dans l’Est du pays, où il s’est entretenu avec les ONG de défense des droits de l’homme.

Plus de détails sur sa visite dans notre prochaine édition. n

Le Sous-secrétaire général de l’ONU aux droits de l’homme en visite en RDC

Les femmes de la Compagnie de patrouille navale uruguayenne effectuent les mêmes tâches que les hommes. Ici une conductrice de bateau

@Par Fatou Jobe/MONUSCO

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Selon l’étude menée, durant deux mois, par les structures étatiques, les organisations de la société civile et la section Genre

de la MONUSCO auprès des femmes, notamment de l’administration publique, de l’armée, de la police, des services de sécurité, du renseignement, de la justice et des partis politiques, et dont les résultats viennent d’être publiés dans le cadre de la commémoration du 16è anniversaire de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la femme, la paix et la sécurité, 535 femmes de différents domaines de la vie constituent aujourd’hui la base de données de la compétence féminine de la province de la Tshopo.

Selon Madame Doudou Tikaileli, représentante du Forum des Femmes pour l’Appropriation de la Résolution 1325 (FOFAP), l’expertise de ces femmes embrasse pratiquement tous les domaines

Les femmes de la Tshopo décidées à sortir de l’ombre …

de la vie. Elle est riche et variée : environ la moitié de ces 535 femmes disposent d’un diplôme universitaire ; les autres ont des connaissances avérées en informatique, gestion de l’humanitaire, leadership féminin, questions liées à la paix, la sécurité et les droits humains et la résolution des conflits. Cette base de données, selon le Ministre provincial du Genre, Docteur Joachim Ondendakemi Lokenge, représente un outil important pour la promotion de la parité dans les organisations gouvernementales et non gouvernementales.

La cheffe de division provinciale du Genre, Madame Bernadette ISIKISIKI, a invité les autorités provinciales à promouvoir toutes les compétences féminines contenues dans la base de données. Le grand défi à relever, a-t-elle dit, consiste en la capitalisation formelle des initiatives et compétences de femmes ainsi

Alors que la résolution 1325 reconnaît l’importance de la place de la femme à la table de prise de décisions, la femme congolaise, en province de la Tshopo, se sent toujours marginalisée. Et pour cause, elle est absente des organes provinciaux de prise de décisions. A titre d’exemple, sur dix portefeuilles ministériels qui composent l’Exécutif provincial, on ne trouve aucune femme ; sur 24 parlementaires qui siègent à l’hémicycle, aucune femme non plus. Le constat est clair : les femmes sont sous représentées dans les institutions stratégiques de prise de décisions. C’est pour couper court aux rumeurs selon lesquelles il n’y aurait pas de femmes capables, et qui servent d’arguments à ceux qui se plaisent à maintenir les femmes en marge des organes de prise de décisions, que la MONUSCO et le Ministère provincial du Genre viennent de mettre sur pied une base des données des compétences féminines de la province.

que la croissance de leur visibilité dans tous les secteurs de la vie courante.

Au nom du Gouverneur de la province, le Ministre provincial des médias, M. Heri Baraka, qui a reçu cette base de données, a applaudi le travail réalisé et invité les femmes non encore enregistrées à se faire identifier.

Pour Madame Charlotte Ngung Biala, en charge de la section Genre à la MONUSCO, malgré les efforts consentis, les femmes sont toujours sous représentées dans le domaine de la paix et de la sécurité, elles sont sous représentées dans les institutions stratégiques de prise de décisions. Elle invite le Gouvernement provincial de la Tshopo à tenir compte de leur participation dans la gestion de la chose publique en se conformant à la Convention sur le Droit de la Femme et la Constitution qui stipule que “les femmes auront dans des conditions d’égalité, les mêmes droits que les hommes“. n

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@Par Guy Karema/MONUSCO

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Malgré les interrogations suscitées par l’élection du climatosceptique Donald Trump à la tête des Etats-Unis, les pays

participants ont présenté un front uni face à l’urgence de mettre en œuvre l’accord de Paris sur le climat, et souligné son caractère “irréversible”. Adopté en décembre 2015, entré en vigueur le 4 novembre et déjà ratifié par 111 Etats sur les 193 signataires, cet accord, rappelons-le, vise à limiter “bien en dessous” de 2°C le réchauffement du climat global.

De grands projets pour 2017La COP22 a été marquée par l’annonce de plusieurs mesures visant à accélérer le processus lancé par l’Accord de Paris en 2015. On notera l’accélération de l’application des engagements pris par les Etats à la COP21, avec un calendrier revu à plus court terme, soit à l’échéance 2018 plutôt que de 2020. “Notre vision a été consolidée et nous travaillons pour des progrès concrets, et pour faire aboutir des actions révolutionnaires jusqu’à la fin de 2017 (...). 2017 doit être l’année des projets de grande envergure, de la mobilisation des financements, et de l’accès aux services financiers qui seront nécessaires à l’adaptation”, a déclaré, devant la presse, le président de la COP22, le ministre

marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, Salaheddine Mezouar.

Accélération des financementsAutre point important : la confirmation des engagements pris par les pays en matière de financement ; les pays riches doivent mobiliser 100 milliards de dollars d’ici 2020, pour soutenir les projets d’atténuation et d’adaptation aux effets du changement climatique. Plus de 81 milliards de dollars ont déjà été promis au Fonds pour l’adaptation. En outre, les pays se sont engagés à verser plus de 23 millions de dollars au Centre et réseau des technologies climatiques. La COP22 a vu également le lancement du Fonds d’investissement de Marrakech pour l’adaptation (MICA), doté de 500 millions de dollars.

Le Fonds bleu pour le Bassin du Congo a été aussi lancé. Il s’agit d’un projet initié par le président du Congo-Brazzaville Denis Sassou Nguesso pour promouvoir la réduction des effets du réchauffement climatique dans le bassin du Congo.

Vers le “zéro carbone” en 2050Il y a eu aussi le lancement du Partenariat de Marrakech pour l’action mondiale en faveur du climat, feuille de route 2017-2020 de l’action climatique pour les acteurs étatiques et non

étatiques. Et la création de la plate-forme “2050 pathways”, un projet qui regroupe des pays, des villes et des entreprises qui s’engagent à n’émettre plus aucun gaz à effets de serre d’ici 2050, pour atteindre le “100% zéro carbone”.

Un mot sur la participation de la RDC Cette COP22 se voulait “africaine”, en mettant en avant les initiatives lancées à l’échelle du continent, dont le point d’orgue a été l’organisation du premier Sommet africain de l’action, en marge de l’événement. La RDC a pris une part active aux discussions qui ont abouti à la signature de la Déclaration de Marrakech pour un développement durable du secteur du palmier à huile en Afrique, ainsi qu’à celles sur le projet de transfèrement des eaux de la rivière Ubangi vers la lac Tchad. Un projet rejeté par les experts congolais, estimant qu’il constituerait une menace pour les parcs nationaux et les espèces aquatiques.

En revanche, des partenaires de la RDC ont présenté des projets réalisés en RDC. C’est le cas de la BDA, une ONG québécoise qui a un grand projet sur la formation des Eco-preneurs dans la Réserve de Biosphère de Luki. Ces derniers vont apprendre à transformer des plantes médicinales en matière première en respectant les normes internationales. n

COP 22 : Les Etats réaffirment leur engagement en faveur de l’Accord de Paris sur le climat Débutée lundi 7 novembre à Marrakech, au Maroc, la COP 22, qui se voulait celle de l’action, s’est achevée, le vendredi 18 novembre au soir, après douze jours de négociations. Les chefs d’Etat et de Gouvernement ont adopté à l’unanimité jeudi 17 novembre la « Proclamation de Marrakech », qui appelle la communauté internationale à intensifier l’action politique dans la lutte contre les changements climatiques et le soutien aux pays menacés. Plusieurs projets ont été annoncés pour 2017 et des dizaines d’initiatives lancées au cours de cet événement.

Environnement

@Par Nounou Ngoie/Radio Okapi

Le roi Mohammed VI du Maroc et le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon ont posé pour une photo de famille avec les Chefs d’Etat et de Gouvernement présents à Marrakech

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25 novembre 2016 : Journée de lutte contre les violences faites aux femmes

“Le monde reconnaît de plus en plus enfin que la violence à l’égard des femmes et des filles constitue une violation des droits de l’homme, une pandémie de santé publique et un obstacle de taille au développement durable. Pourtant, nous pouvons et devons encore faire bien davantage pour transformer cette prise de conscience en une prévention et en une intervention dignes de ce nom”

Ban Ki-moon