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Visible est le magazine professionnel de l'univers de la communication visuelle édité par 656 Editions. Au sommaire : LUXE !

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À LA UNE

ÉDIT

OSi en 2013, la tendance était à « l’allégé », l’aspect technique des projets n’échappe pas non plus à cette mode, et la créativité prend définitivement le pas sur la technique.N’en déplaise à ceux qui croyaient que l’ordre établi ne changerait jamais. La technique doit désormais s’adapter au design. Et non l’inverse. A nos entreprises de savoir créer de la valeur avec les produits les plus beaux. Nos clients n’at-tendent que ça ! Posséder des machines et maîtriser les techniques étaient hier la raison d’être d’une entreprise. Aujourd’hui, cela ne suffit plus pour être compétitif et performant. La capacité à mobiliser très vite les moyens les plus variés pour « donner vie aux briefs des créatifs » permet à nos entreprises de faire la différence sur un marché tendu. Nous devons fédérer des outils capacitaires externes et concentrer nos efforts sur des investissements de différenciation.

C!Print, qui se tiendra du 4 au 6 février, et son espace NOVA placent le tandem créativité-inno-vation au cœur du marché. Construire une offre de communication globale pour conquérir de nouveaux marchés et réinvestir la relation client sera le sujet des échanges d’une conférence le 4 février. Proposer des solutions globales, via une seule et même entreprise, ou en associant les savoir-faire de plusieurs acteurs est vraiment LA tendance forte des réalisations les plus réussies à découvrir dans votre magazine Visible.

A l’heure où certains évoquent la crise, à Fespa France, à l’instar des autres associations membres de la Fédération de la Communication Visuelle, nous préférons donc parler d’adaptabilité. Etre ouvert sur son environnement, rechercher les bonnes compétences au bon endroit et au bon moment, et apporter des services 360° sont les postures essentielles à adopter pour plonger avec efficacité dans les marchés du futur.Ayons le courage de réécrire nos entreprises, sinon la crise n’existera plus que pour ceux qui auront refusé de changer. L’époque est devenue un formidable tremplin pour faire évoluer nos comportements et mettre définitivement nos clients au cœur de nos entreprises. Et s'il est un domaine dans lequel la satis-faction client est déterminante, c'est bien le luxe, « fil rouge » de ce numéro de Visible. L'enjeu est même de devancer attentes et désirs des grandes maisons, à la fois très attachées à la tradition et totalement audacieuses lorsqu'il s'agit d'adopter des solutions innovantes.

Plus de technologies, plus de créativité, plus d’innovations… pour créer plus de valeurs et toujours avec des Hommes heureux de « pousser les murs ».

Bonne année 2014 à tous !

Christophe Aussenac et Denis Constantin Président et Vice-Président de Fespa France

Édition : 656 Editions, 21 rue Longue, BP 1072, 69202 Lyon cedex 01- tél. 33 (0)4 78 30 41 73 - Fax : 33 (0)4 78 30 41 79 - Fédération de Communication Visuelle - 17, rue de l’Amiral Hamelin - 75783 Paris cedex 16 Directeur de la publication : Guillaume Abou Rédactrice en chef : Lorraine Bôle du Chaumont - 06 81 18 06 76 Coordinatrice éditoriale : Céline Collot, [email protected] - 04 78 30 35 06 Comité de rédaction : Marc Ballu, Michel Caza, Francesca Ceccaldi, Julie Chide, Denis Constantin, Laurence Farenc, Patrick Floren, Michel Martinez, Sylvie Raimbault, Guillaume Tondeur Communication : Aurélie Lamandé Ont collaboré à ce numéro : Lorraine Bôle du Chaumont, Céline Collot, Véronique Olivier, Rachelle Lemoine, Julie Chide, Blaise Goldenstein, Raphaëlle de Dieuleveult Direction artistique et réalisation : François Jaillet, [email protected] Responsable commercial : Thomas Nollet, [email protected], 06 20 63 46 27 Abonnement : Jocelyne Charrière, [email protected] Prix au numéro : 15 euros. Tarif abonnement pour 1 an (4 numéros) : 55 euros Impression et routage : Imprimerie Chirat - 744, rue de Sainte-Colombe - 42540 Saint-Just-la-Pendue N°ISSN : 2261-5474

Conformément à la loi du 11/03/57, toute reproduction même partielle des articles et illustrations publiés dans Visible est interdite sans accord de la société d’édition.

FAUT-IL POUSSER LES MURS POUR DÉCLOISONNER ?

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Couverture : F.451d'après Robert Indiana

ACTUALITÉS06 L’ACTUALITÉ DE LA COMMUNICATION VISUELLE

18 ÉVÉNEMENTS

C!PRINT ET NOVA LIVE : L’INNOVATION EN ACTION

22 OPINION

OÙ VA LE LUXE ? PAR PIERRE-FRANÇOIS LE LOUËT, PRÉSIDENT DE L’AGENCE DE PROSPECTIVE NELLYRODITM

À LA UNE

24 DOSSIER

44 RENCONTRE

« LE PACKAGING, PROLONGEMENT DU PRODUIT » ENTRETIEN AVEC NATHALIE GROSDIDIER

46 RENCONTRE

PHILIPPE APELOIG, HOMME DE CARACTÈRES

40 Chine, le luxe en devenir Interview croisée Martine Lehepeur et Béatrice Querette

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46 RENCONTRE

PHILIPPE APELOIG, HOMME DE CARACTÈRES

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FOCUSTENDANCE

52 LES SUPPORTS PERSONNALISABLES EN ARCHITECTURE INTÉRIEURE

58 LE RENOUVEAU DU PAPIER PEINT

62 NÉON : SOUFFLE LA CRÉATION

PRATIQUE76 UNE ÉCOLE UN PROJET UN PARTENARIAT DE HAUT VOL ENTRE DEUX INSTITUTIONS D’EXCEPTION

80 SOLUTION TECHNOLOGIQUE LE MARQUAGE : L’ARME DU LUXE FACE À LA CONTREFAÇON

82 LA LOI ACCESSIBILITÉ BOOSTE LES COMMERCES DE PROXIMITÉ

84 NOUVEAUTÉS

88 BULLETIN D’ABONNEMENT

EN IMAGES50 LES SHOWROOMS AUTOMOBILES SUR LEUR 31

ÉTUDE DE CAS

64 LE CHOCOLAT : COMMUNIQUER TOUT EN DOUCEUR…

66 MAISON & OBJET : UNE SIGNALÉTIQUE À GRANDE ÉCHELLE

REPORTAGE

68 LE DIGITAL ENTRE À VERSAILLES

70 VITRINES EN VERSIONS ORIGINALES

COMMUNICATION ET CULTURE

72 CHÂTEAU BORÉLY, L’AUDACE AU GOÛT DU JOUR

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ACTUALITÉS

À l’occasion de la sortie du Fetish Ispahan, la collection gour-mande imaginée par le pâtissier Pierre Hermé, Syrine Farfar Lajili, Responsable de Création Vitrine & Scénographie chez Pierre Hermé Paris, a imaginé un hommage aux trois saveurs qui ont fait le succès de la création (rose, framboise, litchi). Elle a utilisé les papiers Curious Translucent Red Lacquer et Curious Skin Rouge, fabriqués par Arjowiggins Creative Papers, pour créer de superbes roses en papier plié puis mis en forme à chaud.Ces fleurs aux pétales imposants, magnifiées par un rétro-éclairage en LED, ont été exposées dans les vitrines des boutiques du créateur français, du 22 octobre au 6 décembre dernier.www.antalis.fr

ORIGAMI DE PAPIER ANTALIS POUR PIERRE HERMÉ

L’agence de design a confié à Digital-Cover, spécialiste de communication digitale, la conception d’une opération anniversaire. Résultat : un film retraçant l’histoire des tendances, des marques et des modes de ces 40 dernières années, vues par Carré Noir. Une stratégie évènementielle moderne et efficace car le film se décline sur tous les supports (web HTLM 5, réalité augmentée…). L’utilisateur est invité à partager une expérience digitale en créant son propre écran de diffusion vidéo, soit sur le site web de l’Agence, soit en scannant le « carré noir » qu’il aura lui-même tracé grâce à une application téléchargeable. Une approche originale à l’image de la créativité de Carré Noir.www.diplomatic-cover.com

CARRÉ NOIR A 40 ANS

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ACTUALITÉS

EN BREFDRAGON ROUGE SIGNE LE NOUVEAU LOGO DE FRED Le célèbre joaillier a confié au groupe indépendant d’agences de design et d’innovation globale Dragon Rouge la refonte de son identité graphique. Le nouveau logotype et la nouvelle charte graphique se dévoilent sur tous les éléments de communication de la marque. www.dragonrouge.fr

ID NUMÉRIQUE MET L’ACCENT SUR LA DÉCOLes 28 et 29 janvier prochains, la société ID Numérique organise dans ses locaux à Voisins-Le-Bretonneux (78) deux journées dédiées à la décoration intérieure créative.Au programme : exposition, démonstrations, conseils, médias (revêtements muraux, toiles, textiles, papiers peints… ), autour des produits HP Latex et HP WallArt.www.idnumerique.fr

LA CALLIGRAPHIE S’EXPOSE AVEC BERNARD BARILLOT Diplômé des Beaux-Arts et professeur de communication graphique, Bernard Barillot est l’invité de « 28 octobre », société d’avocats située à Paris 17ème (3 rue Troyon) qui expose une trentaine de ses œuvres jusqu’au 15 mars 2014. Par une étonnante juxtaposition de calligraphies dynamiques et colorées, le peintre joue avec la profondeur du champ visuel et crée un surprenant mouvement. Le travail réalisé sur la ligne, la couleur et le contour confère à ces œuvres force et originalité.

EMMANUEL IMBERTON ÉLUPRÉSIDENT DE LA CCI DE LYONEmmanuel Imberton, 55 ans, a été élu président de la CCI de Lyon au cours de l’assemblée générale du 2 décembre dernier. Il dirige, depuis 1997, l’entreprise La Cotonnière Lyonnaise, PME spécialisée dans les produits pour le secteur des arts graphiques (marquage, signalétique, supports pour impression numérique, banderoles…). Le nouveau président a indiqué qu’il poursuivrait le déploiement du carnet de route 2011-2015 et qu’il souhaitait renforcer la proximité de la CCI avec les entreprises. Il contribuera également à la mise en œuvre de la réforme des CCI, en participant à l’effort collectif de réduction du déficit public.

Le studio Des Signes a composé la nouvelle signalétique du théâtre des Bouffes du Nord. Le passé culturel et historique riche et complexe de ce haut lieu du spectacle parisien, ainsi que le style haussmannien du bâtiment, expliquent la longue période de réflexion constructive prise par Elise Muchir et Franklin Desclouds pour répondre aux attentes de la direction du théâtre. Le résultat sobre, efficace et moderne, est en harmonie avec l’esprit des lieux et avec les détails architecturaux de la façade.Les designers ont choisi une typographie actuelle (le Note®). Les lettres de 2 cm d’épaisseur sont découpées dans un acier noir satiné et soulignées d’un filet. Le soir, la signalétique se détache grâce à un système de lumière en contre-jour placé entre mur et lettrage. Une bande « porte-affiches » horizontale court le long des murs du théâtre, du café à l’accueil, en passant par l’entrée.www.des-signes.fr

RENAISSANCE SIGNALÉTIQUE DES BOUFFES DU NORD

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Le Pixel Blanc est la première agence intégralement dédiée à l'art numérique, reliant les artistes, les œuvres et les publics. Porteuse d'une vision du numérique en tant que nouveau medium artistique, l'agence a pour objectif sa diffusion auprès du public le plus large, en France et dans le monde.Afin de remplir cette mission, l'agence promeut les artistes et commercialise leurs œuvres au sein d'un catalogue rassemblant le meilleur de la création numérique actuelle. Le Pixel Blanc développe également une activité de coproduction afin de répondre aux grands projets culturels de demain. Lancement du site le 15 janvier 2014.www.lepixelblanc.fr

LANCEMENT DE PIXEL BLANC, AGENCE D'ART NUMÉRIQUE

Jean-Claude Prinz (architecte d'intérieur/designer) et Olivier Gerval (artiste sculpteur, directeur de l’école de Mode et de Design Olivier Gerval Fashion Design Institute), proposent une réflexion sur le rôle du design et de l’architecture dans la conception des lieux commerciaux aujourd’hui. Miroirs des mutations de nos sociétés et du changement de nos modes de consommation, les magasins, des petites boutiques aux grands centres commerciaux, ont dû s’adapter à mesure que la concurrence s’intensifiait. Devanture, vitrine, façade, logotype, matières et matériaux, éclairage, mobilier de présenta-tion, ambiance et décoration ont pris une importance croissante en tant qu’arguments de vente.Les auteurs présentent en images de nombreux concepts et décrivent les différents lieux et typologies de commerce, le rôle du design, les tendances, les moyens et la méthodologie pour créer ou rénover un concept de points de vente.A la fin de l’ouvrage, ils dressent la liste des concours, prix, récompenses, revues, sites Internet qui participent à l'évolution des points de vente dans le monde.Jean-Claude Prinz, Olivier Gerval, Editions Eyrolles, Collection Make it design, 224 p., 35 euros.

A DÉCOUVRIR : DESIGN & ARCHITECTURE DE COMMERCE

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ACTUALITÉS

La marque de verres correcteurs Essilor a repensé son Shopper Lab. Ce lieu d’expérimentation et d’échanges avec les opticiens partenaires permet d’améliorer leur expérience et leur innovation magasin.L’agence de branding Interbrand, en charge du projet, a retenu une approche thématique en créant deux espaces, l’un dédié aux enfants, l’autre à l’offre solaire. Le « Kids Lab », avec ses

couleurs vives et sa mise en place adaptée à la stature des enfants, leur propose des expé-riences ludiques, interactives et pédagogiques pour tester verres anti-casse ou contre les UV…Le second espace « Corner Sun » met en avant les nouveaux produits solaires Essilor grâce à des supports merchandising flexibles et modu-laires, adaptables selon la configuration des magasins d’optique. www.interbrand.fr

LE SHOPPER LAB D’ESSILOR REVU ET CORRIGÉ

La société Absolut Néon a réalisé une œuvre en néon pour les artistes Pierre Joseph et Carmelo Zagari, enseignants à l'Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Montpellier. Inaugurée au sein du service d'Hématologie de l'Hôpital Saint-Eloi, le 9 novembre dernier, cette œuvre commune a été exécutée dans le cadre d'une commande publique soutenue par le ministère de la Culture et de la Communication. Cette œuvre, apparte-nant à une série de 3, a permis d'apporter à un patio jusque là vide une nouvelle dimen-sion artistique, amenant calme et sérénité à des patients souffrant de plusieurs formes de cancers. Les deux artistes font émaner de leurs œuvres des interrogations douces et offrent des réponses muettes, celles d'œuvres que seuls l'attention, le détache-ment et l'acceptation peuvent recevoir. Les artistes ont choisi de dédier leurs œuvres à ceux qui accompagnent les patients : la famille, le corps médical, les associations...www.absolutneon.com

« ART THÉRAPIE » AU CENTRE HOSPITALIER RÉGIONAL ET UNIVERSITAIRE DE MONTPELLIER

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Lacoste a fait réaliser par l’atelier de création design « You Talking To Me » une enseigne végétale destinée au hall d’entrée de son siège social, rue de Castiglione à Paris (1er). Ce crocodile de 2 mètres de long en aluminium est entièrement végétalisé. Il est composé de plantes stabilisées (fougères, mousse, amarante, etc.) qui ne nécessitent aucun entretien pendant 15 ans. L’ensemble est mis en lumière par un système de Leds blanc contrastant avec le vert des végétaux.Le recours au « Vegetal Identity© » apporte à la marque un esprit design innovant et naturel.www.shop.yttm.fr

UN CROCODILE VERT NATURE

Leader de la cuisine haut de gamme à petits prix, Aviva anticipe les nouveaux codes et les attentes qualité de ses clients en faisant évoluer son identité graphique et son concept boutique. L’enseigne choisit de se concentrer sur l’émotion et le ressenti produit.Au final, un logo revisité (avec l’aide du designer graphique Lionel Leroux), équilibré autour de son « i », complété d’une nouvelle signalétique façade dont les lettres boitiers lumineuses orange et blanc ressortent sur un fond gris anthracite. À l’intérieur des points de vente : harmonisation des codes couleurs, circulation repensée et expositions de cuisines à thème (VIP, Family, cottage…).http://cargocollective.com/lacroixdesignglobal

DU BRUIT DANS LES CUISINES AVIVA

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ACTUALITÉS

Conçue par l’École régionale des beaux-arts de Besançon à l’occasion du 23ème Festival international de l’affiche et du graphisme de Chaumont, l’expo-

sition « Un imprimeur » met en lumière un intermédiaire dont on parle peu, bien qu’incontournable dans la chaîne de production : l’imprimeur sérigraphe. L’exposition réunit ainsi une cinquantaine d’affiches, sorties des presses de Lézard graphique, établissement dirigé par Jean-Yves Grandidier à Brumath (Alsace), qui collabore depuis de nombreuses années avec les meilleurs graphistes français et européens.Cette exposition sera visible ailleurs en France au cours des prochains mois : jusqu’au 21 février 2014 au Théâtre d'Auxerre, puis du 7 au 24 mai au Bel ordinaire, Espace d'art contemporain de Pau Porte des Pyrénées (Billère - 64).

« UN IMPRIMEUR » SUR LA ROUTE…

Si on avait encore quelques doutes, en se promenant dans les allées du 3D Print Show qui a eu lieu le 15 novembre dernier au Carrousel du Louvre, c’est désormais une évidence : l’impression 3D est bel et bien une révolution. Les principaux fabri-cants de machines sont là, comme 3D systems ou Stratasys, et tous déroulent un éventail impressionnant d’applications.La technique existe, certes, depuis de nombreuses années comme nous l’avons déjà rappelé (Visible#4, p. 54) mais les développements récents (diversification des matériaux, baisse des coûts…) ont amené les entrepreneurs et créateurs de toutes latitudes à s’en emparer.En communication visuelle, l’impression 3D flirte bien sûr avec la personnalisation. À l’entrée du salon, le stand de Sculpteo ne désemplissait pas. La société française, en partenariat avec Ebay ou Orange, propose notamment des coques smartphones 3D ajoutant une nouvelle dimension au boom de la personnalisation. Et même si la chambre à coucher créée en 3D dont nous vous avions déjà parlé dans notre précédent article était présentée, les applications de l’impression 3D en matière de décoration se trouvent plutôt dans l’immédiat dans le design d’objet.La prochaine édition du salon 3D Print Show aura lieu du 13 au 15 février 2014 à New York. http://3dprintshow.com

3D PRINT SHOW PARIS : L’IMPRESSION 3D EST BEL ET BIEN UNE RÉVOLUTION !

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« UN IMPRIMEUR » SUR LA ROUTE…

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ACTUALITÉS

La marque de chocolats De Neuville (Groupe Soparind Bongrain) a confié à l’agence de design global Cltg la création de sa nouvelle image institutionnelle. Avec la nouvelle signature « créateurs de chocolats français », elle renforce le positionne-ment de la marque associant modernité et tradition par la mise en valeur de sa créativité autant que de son patrimoine.Ainsi, l’image de la cabosse géante, assemblage de créations produits, témoigne de son expertise métier, tandis que le cadre, interprété en vert vif, fait référence à l'historicité de la marque.Le déploiement de cette campagne a débuté en octobre dans le cadre de l'ouverture d'un nouveau point de vente au centre commercial d'Aéroville (95). Elle s'étendra à terme à l'ensemble du réseau et sera déclinée sur tous les vecteurs de communi-cation de la marque. www.cltg.fr

LES CHOCOLATS DE NEUVILLE S’OFFRENT UNE NOUVELLE IMAGE

Pour son 10e anniversaire, le domaine skiable savoyard Paradiski a confié au créateur Jean-Charles de Castel-bajac la décoration des deux télécabines panoramiques à double étage de son téléphérique Vanoise Express. L’entreprise rhônalpine SMTK communication s’est chargée de la réalisation.L’œuvre unique créée pour décorer le Vanoise Express a été dévoilée le 17 octobre à Paris lors d’une soirée anniversaire au Musée Grévin. Le téléphérique décoré a ensuite été mis en service le 21 décembre. Pour cet événement SMTK Communication a imprimé 196 m² d’adhésifs en 3 jours. La partie la plus specta-culaire a été la pose : le covering a occupé 5 personnes pendant 4 jours et a nécessité que l’équipe travaille encordée et en rappel à près de 40 m du sol.www.smtk-communication.com

LE COVERING EN RAPPEL PAR SMTK

Ruedi Baur et l ’équipe d’Intégral Paris ont conçu la signalétique de la New School de New York, projet décliné actuellement à l’école Parsons Paris. Elle s’ap-puie sur une interprétation contemporaine de la typo-graphie Irma de Peter Bilak : le résultat est un alphabet tridimensionnel inspiré par l’architecture de la façade de l’immeuble de l’école New-Yorkaise située à Manhattan. www.irb-paris.eu

LA TYPO EN 3 DIMENSIONS

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ACTUALITÉS

Le Synafel, Syndicat National de l'Enseigne et de la Signalétique, a lancé, en octobre 2013, la 10e édition des Icona d'Or, les Trophées de la communication visuelle. Ils récompensent les acteurs de ce secteur : enseigne, signalétique, marquage et décor et design... pour leurs réalisations remarquables.

Pour cette dixième édition, un vent nouveau souffle sur le concours. Les Icona d'Or adoptent un style plus contemporain, mis en valeur dans une nouvelle vitrine : le site internet www.iconador.com entièrement dédié. Pour la première fois depuis sa création, en 2002, les inscriptions et les dépôts de dossiers se font en ligne.Un nouveau prix permet également à chaque réalisation soumise de tenter sa chance auprès des internautes : le prix coup de cœur des internautes. L'ouverture des votes sera lancée sur le salon C!Print (4 au 6 février 2014) où

ICONA D'OR 2014 : UN CONCOURS QUI N'EN FINIT

PAS DE BRILLER !

LE JURYPrésident du jury : Ruedi BAUR, Designer et signaléticien.Elodie BOYER, Conseil en création de marque et éditeur.Francois HANNEBICQUE, Fondateur et directeur de création, Agence AKDV.Philippe MONTAGNE, Coordinateur technique national, Carrefour Proximité.Anne-Marie SARGUEIL, Présidente de l'Institut Français du Design.Jim WATERS, Co-fondateur et directeur artistique de l'agence Minale Design Strategy.

« C'EST UNE FORMIDABLE OPPORTUNITÉ POUR FAIRE

CONNAITRE VOTRE SOCIÉTÉ. » Guillaume Tondeur,

Président du Comité d'Organisation Icona d'Or

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ACTUALITÉS

Du 8 janvier au 18 février FÊTE DU GRAPHISME

Exposition, rencontres et projectionsPlusieurs lieux à Pariswww.alliance-francaise-des-designers.org

Le 30 janvier ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

DU CLUB DU DIGITAL MÉDIAA 18h00, lieu à définirhttp://www.clubdigitalmedia.fr

Du 4 au 6 février C!PRINT

Nouvelles idées, nouvelles applications, nouveaux marchésEurexpo - Lyonwww.salon-cprint.com

Du 4 au 6 février CTCO

Le salon du textile promotionnel et de l’objet publicitaireEurexpo - Lyonwww.salon-ctco.com

Le 27 mars MEETING ANNUEL

DU SYNAFEL À l'espace hamelin, Paris 17ème

www.synafel.fr

AGENDAdes bornes interactives permettront aux visiteurs unique-ment d’exprimer leur choix. L'ensemble des internautes pourra ensuite voter pour sa réalisation préférée, du 7 au 24 février 2014. Le prix sera décerné à la réalisation, toutes catégories confondues, qui aura remporté le plus de suffrages.Changement encore... Pour la première fois, la soirée de remise des trophées sera animée par la pétillante anima-trice de télévision Nathalie Vincent1 qui saura sans aucun doute galvaniser l’assistance. Ce souffle de nouveauté s'appuie aussi sur les bases qui ont fait le succès de cet évènement. Pour conserver son héritage tout en marquant le début d'un nouveau cycle, le Synafel a choisi d'organiser la soirée de remise des prix au Musée des Arts Forains, là où tout a commencé en 2002. Alors, ne manquez pas cet événement et retrou-vons nous le 27 mars 2014 ! Renseignements et inscriptions : www.iconador.com1- En tant qu’animatrice, Nathalie Vincent a travaillé sur M6, TF1 et, depuis 2010, sur Direct 8 où elle présente Drôle de vidéos.

« VENEZ FAIRE VALOIR CE QUE VOUS FAITES DE FORMIDABLE, VOUS AUREZ L'OCCASION COMME MOI DE METTRE UNE SIGNATURE EN OR SUR VOTRE SAVOIR-FAIRE ET DE VOUS FAIRE REMARQUER PARMI LES PLUS GRANDS. » André Ramsamy, Gérant de la société Réuni Pub (lauréat 2011 et 2012)

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ACTUALITÉSÉVÉNEMENTS

Pour sa seconde édition, le salon C!Print, qui aura lieu du 4 au 6 février à Lyon, prend une toute autre dimension. Il réunira tout le marché de la communica-tion visuelle, à travers 180 exposants soit 45 % de plus qu’en 2013, et mettra en avant l’Atelier Nova live, une initiative unique en Europe. De plus, un nouvel espace, réunissant 40 exposants, sera entièrement dédié aux prestataires de services. Un salon à voir et à vivre !

Plébiscité par les professionnels de l’impression grand format comme par ceux de la personna-lisation dès son lancement en 2013, le salon C!Print annonce qu’il accueillera en 2014 tout le marché de la communication visuelle.

UN ESPACE ENCORE PLUS DIVERSIFIÉPour sa deuxième édition, ce salon consacré à toutes les solutions d’impression et à leurs applications a su élargir son audience et rallier le soutien des associations professionnelles du secteur de l’impression numérique et de la séri-graphie (FESPA France), de la signalétique et de l’enseigne (Synafel), mais aussi des métiers connexes de la filière graphique représentés au sein de l’UNIC (Union nationale de l’imprimerie et de la communication) et du SIN (Syndicat de l'impresion Numérique).

Côté exposants, C!Print regroupera les grandes marques de matériel et de médias tandis que, au cœur de l’événement, Nova Live offrira 1 000 m2 de démonstrations et d’innovations applicables

C!PRINT ET NOVA LIVE :

L’INNOVATION EN ACTION

aux secteurs de la communication visuelle, mais aussi de la décoration et de l’architecture inté-rieure, de la photo, de la personnalisation objet/textile…

Entre « fab lab », vitrine de solutions et laboratoire d’idées nouvelles, l’atelier Nova Live apparait comme une source d’inspiration pour les desi-gners, architectes, décorateurs et annonceurs, curieux de découvrir tout ce que les techniques d’impression et de finition peuvent apporter à leurs projets et comment elles peuvent enrichir leur mise en œuvre.

Enfin, un nouvelle zone, la Plateforme Business, sera intégralement dédiée aux prestataires de services. Ainsi, elle permettra de compléter l’offre du salon avec une multitude de services innovants : impression tout supports, person-nalisation d’objet et de textile, packaging, décoration, web to print… Une zone idéale, en parallèle de C!Print, pour approfondir ses idées et trouver le prestataire adapté à leur réa l isat ion. . . . / . . .

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ACTUALITÉSÉVÉNEMENTS

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UNE IDENTITÉ VISUELLE UNIQUELa scénographie et la direction artistique de Nova Live sont prises en charge par Julien Sappa. Ce designer français explore les multiples rami-fications entre la technologie, l'innovation et le design graphique. Il dirige aujourd’hui RegularSwitch, bureau de création visuelle et de direction artistique qu’il a fondé à São Paulo.Par ailleurs, Jean-Jacques Bernard, photographe associé au projet Nova Live, consacrera à l’événement une série graphique et colorée qui illus-trera les différents procédés et solutions présentés. Ce photographe, qui revisite des instants du quotidien au cœur des plus grandes mégapoles du monde, intervient également pour le compte d’entreprises.www.regularswitch.com.br / www.jeanjacquesbernard.com

UN ESPACE 100% INSPIRATIONNova Live rassemblera près de 20 partenaires, fournisseurs de matériels ou de supports : Agfa, HP, Mimaki, Roland, ZUND (Grafitroniks), Chro-malux, Epson, SEFA, MACtac, Hexis, Filmolux, Texyloop (Serge Ferrari), Dickson Coatings, FalconBoard, TecTex, Guyenne Papier.L’atelier favorisera les démonstrations d’appli-cations en : décoration, personnalisation, PLV, packaging, architecture commerciale, photo, etc., en donnant à voir toutes les étapes du processus de production, du graphisme à la découpe, en passant par le façonnage et la pose.

1 RETAIL DESIGNHabiller une banque d’accueil ou une vitrine, créer un changement de décor à chaque saison, susciter la surprise avec un mur aimanté… Pour un point de vente, le champ des possibles est plus ouvert que jamais grâce à la personnalisa-tion et ce, du sol au plafond !

2 MY PRINTED HOUSE Mobilier personnalisé, décoration textile, habil-lage de cloisons, personnalisation de sol, covering d’objets, etc. : des dizaines de supports différents et de techniques d’impression ont été utilisés pour la conception et la décoration de cette maison « imprimée » de 60 m2.

3 LE CAISSON FONCTIONNELPour découvrir différents matériaux d’impression ou de finitions qui ont également des propriétés innovantes au-delà de leur dimension décorative : antimicrobien, anti-odeur, anti-rayure, acoustique, anti-graffiti, phosphorescent…

4 L’ESPACE PHOTOUne exposition de photos imprimées sur des matériaux divers pour comparer l’effet des rendus : textile, support rigide, adhésif…

5 L’ESPACE ECO-RESPONSABILITÉC!Print commence à s’engager dans une démarche environnementale en partenariat avec le programme de recyclage Texyloop® de Ferrari. Des BigBags seront disponibles sur le salon pour la récupération de tous les matériaux composites souples (bâches), qu’ils soient issus des stands des exposants ou des espaces anima-tions mis en place par l’organisation.

UNE SIGNALÉTIQUE MULTIMATIÈREA voir sur Nova Live : 150 m2 de textile tendu imprimé en sublimation, des panneaux grand format imprimés à plat, etc. La structure même de l’atelier sera réalisée à partir d’une solution modulaire idéale pour l’événemen-tiel : Be Matrix.

www.salon-cprint.com / www.nova-project.fr

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OPINION

ACTUALITÉS

Ces 5 dernières années, le luxe a notamment été porté par la poussée du marché chinois et par les dépenses de ses ressor-tissants à l’étranger. Pour être en phase avec ces nouveaux clients, les marques ont monté des projets exceptionnels faisant croître le coût de leurs produits trois fois plus vite que le pouvoir d’achat en Europe. Un écart s’est creusé au point que nombre de consommateurs, notamment français, ont « décroché », abandonnant les maisons de luxe devenues inaccessibles, pour se tourner vers des marques moyen/haut de gamme. Récentes ou plus anciennes, des enseignes comme Longchamp, Sandro, Maje, Michael Kors, etc. ont su se repositionner, emprunter les codes du luxe et gagner des parts de marché. Depuis peu, la donne change. La Chine cesse d’être un moteur suffisant. D’abord en raison du relatif ralentissement de sa croissance. Ensuite, à cause du buzz occasionné par un bloggeur chinois qui a mis en évidence les montres à plusieurs milliers d’euros, brillant aux poignets des cadres du Parti. Anec-dotique ? Pas vraiment puisque s’en sont suivies une prise de position très ferme du gouvernement pour mettre un terme aux dépenses ostentatoires et une campagne anti-corruption. Cet épisode continue d’ailleurs de faire peser un poids sur l’en-semble des produits de luxe.Dès lors, consommateurs occidentaux perdus en route, baisse de la demande chinoise... Au propre comme au figuré, le luxe cherche de nouveaux chemins.

OÙVA LE

LUXE ?

PIERRE-FRANÇOIS LE LOUËT, PRÉSIDENT DE L’AGENCE

DE PROSPECTIVE NELLYRODITM

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UNE ÉQUIPE, DES ÉTUDES, DES CAHIERS DE TENDANCES, DES RECHERCHES DOCUMENTAIRES ET DE TERRAIN...

TOUT POUR HUMER LE MONDE!

Cultiver la trace mentale laissée par les produits de luxe. La mise en vente du produit et tout ce qui va concourir à l’acte d’achat sont essentiels. C’est selon moi ce qui différencie l’ac-quisition d’un produit mass market de celle d’un produit de luxe. Liée à un moment fort de la vie, il faut respecter l’implication du client. Il se souviendra de la publicité qui a suscité son intérêt, de la vitrine du magasin dont il a poussé la porte, de la façon dont il a été reçu, du packaging entourant l’objet d’exception... Tous ces éléments de communication visuelle et sensorielle sont au cœur de son histoire avec la marque. Source de différencia-tion, au final, ce sont eux qui créent le lien.Alors, où va le luxe ? Un bureau de style tel que le nôtre sillonne le monde et travaille au quotidien pour répondre à cette question. En identifiant des tendances, nous indiquons les directions à prendre. En revanche, ce sont les marques elles-mêmes qui construisent leur chemin. Un chemin unique pour chacune. Propos recueillis par L. BdC.

Les nouveaux relais de croissance. Aujourd’hui trois grands axes émergent formés de pays que j’appelle « effervescents ». Le plus fort potentiel de clients se trouve désormais autour de l’Océan Indien dans des pays comme la Thaïlande, les Philip-pines, la Malaisie, l’Indonésie ou encore l’Afrique du Sud. Il y a également l’Europe Orientale et l’Asie Centrale où se déve-loppent des fortunes considérables. Il faut aussi compter avec certains pays d’Amérique latine. Le Mexique par exemple, qui se rapproche rapidement du top 10 des pays les plus riches, ou encore le Chili...Cependant, pour la majorité de ces consommateurs, Paris reste bel et bien la capitale du luxe. Les marques doivent donc être vigilantes car elles ne vendent pas juste des produits d’excep-tion, mais aussi le style de vie qui va avec. Or, étant donné que le luxe est de moins en moins conçu pour sa clientèle française, gare à ce que ce style de vie à l’européenne ne devienne pas imaginaire...Et le bureau de style NellyRodi dans tout ça ? Depuis 1985, l’agence inspire les marques des secteurs de la mode, du luxe, de la cosmétique, mais aussi de l’industrie ou des services. Elle leur fournit des clefs de compréhension en termes de compor-tements de consommation, de distribution, d’évolution des tendances esthétiques de fond. Forts de nos trois pôles d’expertise - marketing, créatif, études - nous identifions les éléments de modernité et nous accompa-gnons les marques dans leurs processus de création. Un enjeu particulièrement délicat pour le luxe, dont les maisons, souvent historiques, doivent conserver les savoir-faire à l’origine de leur succès, tout en les rendant attractifs et désirables dans l’envi-ronnement actuel de consommation.Se réinventer sans se perdre. Pour identifier les chemins de développement, nos équipes – 40 collaborateurs à Paris et une centaine au total présents dans 21 pays – veillent, récoltent matières à réflexion, bâtissent des cahiers de tendances et assurent des missions de conseil. Notre intervention se situe très en amont des projets. Par exemple au moment où une marque de maroquinerie décide de lancer son parfum. À quel type d’univers, de couleurs, de codes esthétiques va-t-elle pouvoir connecter sa fragrance tout en restant fidèle à ce qu’elle est profondément ? Avec elle, nous définissons un fil rouge qu’ensuite ses équipes, en interne ou bien avec le concours d’agence de communication et de design, vont dérouler jusqu’à l’arrivée de son parfum en boutiques.

BIO EXPRESSDiplômé de l’ESCP (Europe Business School) et de l’IFM (Institut Français de la Mode), PIERRE-FRANÇOIS LE LOUËT est aussi licencié d’histoire. En 1998, il débute sa carrière chez L’Oréal en charge de projets marketing et développement avant de rejoindre, en 2001, l’agence NellyRodi, société familiale fondée par sa mère. Il en assure la direction générale depuis 2003.

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DOSSIER

À LA UNE

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À LA UNE

Le luxe est voué à la croissance sur les 20 prochaines années et les récents résul-tats de groupes comme Richemont sont

là pour le confirmer1 », confiait en mai dernier Emmanuel Combe, vice-président de l’Autorité de la concurrence. Quel autre secteur peut se targuer de telles perspectives2 ? D’autant que sa production se concentre pour l’essentiel en Europe autour de 3 pays leaders : la France, l’Italie et la Suisse. Dans ce ciel apparemment dégagé, l’Hexagone occupe une place de choix puisque sur les 15 premières marques de luxe en termes de renommée, 7 sont fran-çaises. Même et surtout en période de crise, il serait dommage d’ignorer les opportunités d’un secteur dont la progression est à 2 chiffres... ... /...

Le N°5 sans son flacon ? Guerlain sans ses abeilles ? Vuitton sans son monogramme ? Ferrari sans son rouge et son cheval cabré ? Derrière chaque produit d’exception, il y a toujours une histoire elle-même exceptionnelle ! Pour lutter contre la banalisation du luxe, les marques sortent leur « griffes » et utilisent la palette des supports de communication visuelle pour se raconter, fabriquer des écrins à leur image, susciter le désir. Jour après jour, le luxe élabore un rêve dans lequel règnent excellence et créativité et où l’erreur n’a pas sa place.

EN 2015, LE MARCHÉ MONDIAL DU LUXE DEVRAIT DÉPASSER LES 250 MILLIARDS DE $. Source : cabinet de conseil Bain & Compagny

Fin d’une idée reçueEt non, luxe ne vient pas de « lux », lumière en latin mais de « luxus » qui désigne un écart !

Une possible définition du luxe est de le considérer comme un écart par rapport à une norme qu’elle soit sociale, économique, culturelle, politique.

Dossier réalisé par Lorraine Bôle du Chaumont

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À LA UNEDOSSIER

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Le point de vente, média privilégié du luxe

Le florilège de définitions, réunies en page 6 de ce numéro de Visible mais aussi parsemées au fil de ce dossier, montre que chacun possède sa propre appréciation, étroitement dépen-dante de sa situation, de son activité, voire de son humeur du moment ! Une notion si riche et diverse qu’il est vital pour les marques de se définir pour ce qu’elles sont intrinsèquement. De se singulariser, non pas en se comparant aux autres, mais en imprimant une trace unique dans l’esprit des consom-mateurs. Et quoi de mieux qu’une boutique pour laisser son empreinte ? « Réinvestir le point de vente est d’autant plus crucial que ces dernières années, marques premium et mass market se sont inspirées des codes performants du luxe, en valorisant merchandising, produit, expérience d’achat », rappelle Véro-nique Laurent. Architecte d’intérieur et fondatrice de l’agence O’Design, elle intervient pour des enseignes de tous niveaux de gamme et cerne d’autant mieux les spécificités liées au luxe. « Créer un lieu de luxe pour des produits de luxe : une mission délicate... Il s’agit d’être en cohérence totale avec

l’offre exposée. Rechercher l’excellence, valoriser le produit sans toutefois lui faire d’ombre. » Exercice réussi lorsque « exception » rime avec « discrétion », comme au 22, rue Cambon (Paris 1er) à quelques mètres de chez Chanel. Véronique Laurent a conçu pour Valérie Carlotti, un « univers lunetier créatif » en respectant la personnalité de sa cliente. Pour favoriser le conseil et le choix, valoriser le design des lunettes, chaque détail a été pensé, chaque cm2 créé sur mesure : façade noire, chic et sobre à l’encadrement en nickel, poignée de porte d’entrée gainée de cuir, mur de métal griffé, montures présentées en suspension, tiroirs et matériel d’optique totalement invisibles et intégrés dans le décor... Dans ce quartier à deux pas de la rue St Honoré, regard aiguisé, sens en éveil, rien n’échappe à la riche clientèle inter-nationale habituée à fréquenter les plus belles boutiques au monde. ... /...

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VÉRONIQUE LAURENT :

« LE TEMPS EST UN VRAI LUXE QUI PERMET LES RECHERCHES DES PRODUITS ET DES MATIÈRES LES PLUS RARES. LE TEMPS DU TRAVAIL UNIQUE DE L'HOMME. »

UN ÉCRIN TRÈS LUXE OÙ TOUT EST PENSÉ POUR FAVORISER LE CONSEIL D'UNE CLIENTÈLE HABITUÉE À L'EXCELLENCE.

LE CORNER BALENCIAGA DES GALERIES LAFAYETTE,

CHANTIER SUIVI PAR O'DESIGN

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Le luxe vu par les Français

LES RÉSULTATS D’UN QUESTIONNAIRE RÉALISÉ EN 2013 PAR L’ASSOCIATION DES PROFESSIONNELS

DU LUXE1 PERMETTENT DE MIEUX CERNER LA PERCEPTION DU LUXE DES FRANÇAIS.

Quelles sont les catégories

de produits qui représentent le plus l’idée que vous vous faites du luxe ?

- yachts 64 % - jets privés 60 % - joaillerie 56 %

- automobile 40 %

Citez 3 marques qui vous viennent à l’esprit lorsqu’on évoque le luxe :

1- Dior2- Chanel3- Vuitton4- Ferrari

5- Hermès6- Cartier7- Rolex

Quelles sont vos 5 attentes

prioritaires par rapport aux marques de luxe :

88 % des produits de qualité84 % l’authenticité des produits79 % un service exceptionnel

74 % un service ultra personnalisé71 % des produits intemporels

Quelles sont vos 5 attentes

prioritaires par rapport aux magasins de luxe ?

89 % un service exceptionnel88 % trouver exactement le produit désiré

88 % être bien87 % un conseil expert de la part des vendeurs85 % la protection des données personnelles

1- L’APF à l’origine du « World Luxury Tracking » est le 1er observatoire mondial sur les clientèles du luxe. Lancé en 2007 en partenariat avec Ipsos,

il étudie 13 marchés. Un volet Moyen-Orient s’y est ajouté l’an dernier.

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Alors que l’installation d’un magasin franchisé tourne aujourd’hui autour de 1 000 à 1 500 €/ m2, difficile de réaliser l’intégralité d’une boutique de luxe à moins de 5 000 €/m2. Ces marques font elles aussi des appels d’offre afin de trouver ce qu’il y a de mieux au meilleur prix. Habi-tuées au bel ouvrage, elles connaissent le coût des matériaux, du travail et du temps passé et sont prêtes à le payer, au juste prix. Au final, les budgets restent maîtrisés, les sommes engagées sont juste plus importantes. « Moyens » s’entend aussi en termes de compétences. A ce titre, dans les années 90, la constitution des grands groupes de luxe comme LVMH et PPR3 a marqué un tournant. En plus de se partager le marché, ils ont relancé les marques, notamment en s’attachant le talent de personnalités. Le recrutement de directeurs artistiques tels que John Galliano chez Christian Dior, Marc Jacobs chez Louis Vuitton ou Karl Lagarfeld chez Chanel a réinsufflé du dynamisme aux maisons de luxe. Chacun d’eux a imprimé sa « patte » depuis les collections jusqu’aux espaces de vente. Ponctuellement, les maisons s’allient

également la notoriété de designers ou d’archi-tectes en vue, pour la réalisation de flagships. Si le buzz auprès de la presse se fait autour du nom de quelques célébrités, sur le terrain, la mise en œuvre des projets passe par la créativité et l’audace de prestataires dont clients et grand public ne connaissent rien. Chaque maison possède son carnet d’adresses très confiden-tiel d’artisans et d’entreprises soigneusement référencés... Mais dans ce « petit monde », le bouche-à-oreille fonctionne et maîtres d’œuvre, architectes ou directeurs de travaux savent qui a fabriqué tel mobilier, conçu telle vitrine, imprimé telle affiche... « Il est souvent difficile d’avoir l’au-torisation de communiquer sur un projet. En tant que prestataire, il faut être suffisamment humbles pour savoir s’effacer au bénéfice d’une maison. Cependant, les compétences sont connues, reconnues et les noms circulent, confie Soline d’Aboville designer scénographe. Et puis, l’am-biguïté de notre (in)visibilité est compensée par la satisfaction de travailler avec des gens très talentueux et par l’intensité des challenges tech-niques à relever. » ... /...

Les moyens de la perfection

SOLINE D’ABOVILLE :

« LE LUXE ? C'EST "WAOUH" ! UN GRAND PLAISIR ÉPROUVÉ DEVANT QUELQUE CHOSE DE PARFAIT, DE POÉTIQUE... INUTILE DE CONNAÎTRE LE COMMENT OU LE POURQUOI, C'EST JUSTE ET ÉVIDENT. »

« LES VITRINES DES MAISONS DE LUXE PRIVILÉGIENT LA LISIBILITÉ DE L'OFFRE ET SON EXCLUSIVITÉ, ANALYSE SOLINE D'ABOVILLE. PEU DE PRODUITS, DES HISTOIRES SIMPLIFIÉES POUR SUBLIMER ET FAIRE RÊVER. »

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Formée à l’art des vitrines chez Cartier, Soline d’Abo-ville a créé en 2008 l’agence Manymany et intervient pour des maisons comme Boucheron, Baccarat, Chanel ou Dior. « L'expérience client proposée par une marque de luxe doit s'appuyer sur une histoire claire, mélange subtil du patrimoine de la maison et de sa créativité », explique-t-elle en toute connais-sance de cause. Le dispositif que la jeune femme a récemment imaginé pour accompagner le lancement du livre ‘Les sacs de Ville Louis Vuitton : une histoire natu-relle’ illustre tout à fait cette obligation de conjuguer histoire et modernité. Afin de garantir la cohérence de la communication visuelle du projet, elle s’est inspirée du parti-pris éditorial de l’ouvrage et revi-sité le principe de l’arbre généalogique. Cependant,

exit poussière, place à la technologie dans une installation magique à voir jusqu’en janvier dans la boutique des Champs-Elysées ! Sur l’arbre, 9 sacs suspendus, réalisés grâce au procédé d’impression 3D, se transforment au rythme de tableaux succes-sifs, via un dispositif de vidéo-mapping évoquant leur (bio)diversité. A l’arrière-plan, une rétro-projec-tion suggère les origines et les différentes façons de porter les sacs. Actuellement, 75 % du CA des entreprises du luxe se réalise à l’export, hors de l’Europe. Ce déplace-ment géographique de la consommation impose aux marques historiques de faire partager leur histoire à une clientèle originaire de Chine, du Brésil, d’Inde, de Russie... où émerge une classe aisée qui aspire à se différencier en consommant. Voilà pourquoi, les maisons ouvrent de plus en plus de points de vente dans ces pays et accompagnent leur déploiement d’expositions, souvent itinérantes. Il s’agit alors de créer des lieux capables à la fois de véhiculer l’origine française de la marque et de s’ancrer localement. En Russie, il est fait référence aux malles de voyage fabriquées par Vuitton pour le prince Wladimir Orlov à la fin du 19ème siècle. A Shanghai, des origamis de la Tour Eiffel côtoient des éléments de décor rouge et or dont les Chinois raffolent. « Très pédagogiques, ces expositions ont plusieurs niveaux de lecture pour émerveiller les connaisseurs et pour donner des clefs de compréhension à ceux qui découvrent la marque. Chacun doit pouvoir se l’approprier », décrypte Soline d’Aboville. ... /...

Des racines et de l’ADN

© Julien Bozzato

© Louis Vuitton

L'EXPOSITION LOUIS VUITTON À SHANGHAI, UNE

PASSERELLE ENTRE L'HISTOIRE DE LA

MARQUE ET SES CLIENTS CHINOIS.

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QUENTIN HIRSINGER :

« LE LUXE, C’EST AVOIR DU TEMPS POUR LA CURIOSITÉ, LES CHEMINS DÉTOURNÉS, LA SÉRENDIPITÉ, LES DÉCOUVERTES FORTUITES QUI NOUS ENRICHISSENT. »

À LA UNE

Innovantes par tradition, les entreprises du luxe cultivent l’audace pour se distinguer et se projeter dans le futur. Le concept de MatériO est fait pour elles, entre autres...

Le 21 décembre 2013 au matin, celui ou celle qui tapait le mot « luxe » dans la barre de recherche du site de MatériO se voyait proposer 252 fiches et 489 en tapant « luxe + packaging ». Mais inutile d’espérer trouver parmi elles des bois précieux

pour la marqueterie ou du galuchat pour le gainage... ça, on connaît déjà. On tombera plutôt sur de « la dentelle de bois en feuilleté de verre » ou sur de la « marqueterie en fibre de carbone ». Depuis 13 ans, cette société privée 100 % indépendante se veut aussi 100% décloi-sonnante. Elle s’est fixé une mission bien précise... enfin si l’on peut dire : identifier sans relâche et partout dans le monde matières innovantes, « semi produits » ou encore technologies de mise en forme de matières... « Une collection de trucs bizarres, en lien fort avec la matière, répertoriés sans finalité d’emploi afin qu’en face, quelqu’un puisse se l’approprier sans a priori », explique Quentin Hirsinger, dont la matière grise est à l’origine du concept. Ce « quelqu’un » peut être architecte, designer, horloger, couturier, décora-teur, enseigniste... Bref, un créatif en quête d’inspiration.Pour voir ces matières de tous poils, deux possibilités. Se rendre à la matériauthèque de la rue du faubourg St Antoine (Paris 12ème), où siège aussi Le Lieu du Design, afin de toucher, tripoter, sentir, palper, regarder une large palette d’échantillons. Se connecter au site Web et découvrir dès le 1er clic, une mosaïque d’images de matériaux, « car rien n’est plus bavard que les images et rien de tel aussi que la présentation de projets réalisés à partir de ces matériaux pour inspirer et donner encore d’autres idées », dixit Quentin Hirsinger. En revanche, seuls les abonnés ont ensuite accès aux fiches associées qui détaillent par le menu caractéristiques techniques, R&D, contacts fabricants, débouchés et tutti quanti. Que l’on rentre par famille de matière, par propriété, par notion, avec une idée bien arrêtée ou non, les propositions issues des presque 7 000 fiches référencées, seront forcément inédites. La pépite est peut-être au bout de ce chemin...

Trucs, machins, pépites et autres MateriO

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PHILIPPE ROSSETTI :

« LE LUXE EST UNE INDUSTRIE DE L’UNIQUE ET DU CURIEUX. IL NE S’ASSOCIE PAS JUSTE À UN PRODUIT MAIS AUSSI À UNE EXPÉRIENCE. »

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Précurseur dès sa création, le Bon Marché, le grand magasin le plus select de Paris décline depuis l’automne 2013 une signalétique chic et raffinée qui fait référence à sa proximité avec Saint-Germain des Prés, quartier des arts et des lettres. « Nous souhaitions une solution qui ait du sens et participe à la narration des lieux, au-delà des modes », raconte Philippe Rossetti, directeur merchandising qui compare le Bon Marché à une page blanche dont l’histoire ne cesse de s’écrire. C’est donc l’idée du livre qui s’est imposée comme support de communi-cation. Une multitude de facsimilés réalisés à partir des papiers de la gamme Curious Matter d’Antalis animent l’ensemble de l’espace du rez-de-chaussée, grâce à une extrême modularité. Rassemblés en position verticale au-dessus des structures des stands, recouverts de papiers Antalis imprimés de nuages sur un ciel bleu, ils accueillent la signature de chaque marque en lettres noires. Intégralement blancs, gris ou beiges, posés sur le mobilier, en vrac ou savamment disposés, d’autres « livres » servent à présenter les produits. L’idée du ciel est intervenue en écho au travail de Mathias Kiss, peintre en décors et artiste multifacettes qui a réalisé une fresque nuage dans l’espace chapeaux. « Nous voulions créer une vraie cohérence entre la signalétique et cette œuvre poétique, très inspirée des codes du surréa-lisme, souligne Philippe Rossetti. Nous avons également été séduits par le contraste entre l’apparente fragilité du papier, matière sensuelle et familière et l’usage technique que nous lui avons attribué ». Un parti-pris en adéquation avec la volonté du Bon Marché d’être différent. ... /...

Quand la signalétique participe à l’esprit des lieux...

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DENIS CONSTANTIN :

« LE LUXE ?C’EST L’INCERTITUDE ABSOLUE, MAIS UNE INCERTITUDE CONSTRUCTIVE QUI POUSSE À TOUJOURS SE DÉPASSER. »

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À LA UNEDOSSIER

À l’origine, les marques de luxe vendaient dans l’écrin de leurs boutiques des produits d’exception, fabriqués en très petites séries, et n’avaient pas besoin des outils de la publicité sur le lieu de vente. Beaucoup d’entre elles se sont maintenant engagées dans la voie du luxe « accessible », distribué dans des magasins multi marques. La PLV est donc devenue l’atour indispensable de leur merchandising. Sinon, comment se différencier en linéaires, soutenir et mettre en scène le lancement d’un nouveau parfum ? Mais cette fois encore, la communication doit se hisser au niveau du produit. « Nos clients nous demandent de la qualité perçue sur des supports visuels relativement éphémères, précise Denis Constantin, pdg de Constantin SAS, spécialiste de la communication sur le lieu de vente. Ils doivent

provoquer l’émotion du consommateur, contribuer à déclencher l’achat. » Facile à dire, plus difficile à faire dans un secteur où, selon le chef d’entreprise, l’état d’esprit a changé. Autrefois, l’idée de débourser beau-coup d’argent sous-tendait d’obtenir le meilleur. « À présent, notre défi quotidien consiste à produire du beau, mais moins cher. » Dès lors, toute l’énergie de l’entreprise est mobilisée pour la fabrication d’objets « parfaits » au service du luxe. Chaque détail est vérifié : taille des plis, précision des arrêtes, blancheur du carton contrôlé sous UV pour s’assurer de la restitution de sa valeur une fois imprimé, etc.Les codes du luxe s’épurent ? Qu’à cela ne tienne, il faut réaliser une PLV conjuguant simplicité, perfection des détails et surtout originalité. Une simplicité toute apparente qui dans les faits réclame beaucoup d’inves-tissement et de réflexion. « Pour être performants et concurrentiels, en plus du produit, nous proposons aux donneurs d’ordre du luxe, un achat en coût complet, ajoute Denis Constantin. Un service qui envisage la PLV sur toute sa durée de vie, depuis sa conception, jusqu’à sa livraison en passant par sa fabrication et par son recyclage. »

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... et la PLV donne de la valeur !

PLV POUR DIOR CHEZ NOCIBÉ PAR CONSTANTIN SAS

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JEAN-YVES GRANDIDIER :

« LE PLAISIR D’ÊTRE UN MAILLON DE LA LONGUE CHAÎNE DE CEUX QUI METTENT TOUT EN ŒUVRE POUR CRÉER

UNE BELLE IMAGE... EN SOI, C’EST UN LUXE ! »

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À LA UNE

Dans un projet très luxe, le degré de perfection attendu est défini par la qualité de chaque intervenant. Le maillon le plus faible détermine donc le résultat final. A ce titre, l’élaboration du livre objet « Le nez du whisky » est très représentative. Composé d’un coffret, d’un livre, de flacons d’arômes et d’outils explicatifs, il a réclamé des compé-tences distinctes. Pour mener à bien ce projet, la maison d’éditions provençale Jean Lenoir s’est tournée vers l’Atelier parisien de design graphique ter Bekke & Behage. En plus du design, de la conception graphique, des illustrations et du graphisme, l’Atelier en a coordonné toutes les étapes. Evelyn ter Bekke & Dirk Behage se sont bien entendu appuyés sur des matières premières de qualité supérieure, notamment en termes de papeterie mais aussi sur le savoir-faire d’artisans de talent. « Rien n’a été laissé au hasard, expliquent-ils, mais le plus important dans ce type d’aventure, c’est que chaque artisan prend le relais du métier de son collègue. Chacun intervient comme un partenaire et non comme un simple exécutant. Durant des mois, les professionnels de ces entreprises4 se sont retrouvés pour travailler autour de cet objet ‘made in France’. Tous parlaient exactement la même langue, celle du luxe. Tous utilisaient le même vocabulaire, celui de l’exigence individuelle et collective, de la qualité et du respect. »Dans cette chaîne graphique, la sérigraphie est l’un des mail-lons clef. Cette technique d’impression présente l’avantage d'être utilisable sur tous types de supports. Son atout luxe ? La précision et la possibilité de déposer beaucoup d’encre, par couches successives, avec une densité de couleur difficilement égalable. Lézard Graphique, atelier de sérigraphie alsacien dont la notoriété dépasse nos frontières, revendique la satisfaction du travail bien fait dans la réalisation d’affiches pour la grande distribution comme dans celle d’estampes pour des artistes. Jean-Yves Grandidier, directeur fondateur précise cependant : « Bien des professionnels sont capables de résoudre les problé-matiques de projets artistiques ou luxe, mais tout le monde n’en a pas l’envie. Chez Lézard Graphique, débusquer le mouton à 5 pattes, trouver la solution pour qu’une affiche rétro éclairée dans un abribus conserve la même intensité de couleur de jour comme de nuit, nous motive totalement ! » Dans le cas du coffret le Nez du Whisky, la sérigraphie a nécessité un double passage avec, par conséquent, un risque de décalage... Aucune erreur n’est malgré tout permise... pas même une poussière dans l’encre ! A ce stade d’excel-lence, la multiplication des contrôles à toutes les étapes de production est indispensable. « Les machines utilisées sont les mêmes pour la grande distribution, pour une institution culturelle ou pour une grande maison. Le coût machine ne varie pas, ce qui change ce sont les matières premières sélectionnées et le temps passé. Des paramètres qu’une maison comme Hermès par exemple entend puisqu’elle applique la même exigence dans la réalisation de ses propres produits. » ... /...

LA SÉRIGRAPHIE DE L'ENSEMBLE DU LIVRE OBJET ÉDITÉ À 4 000 EXEMPLAIRES A NÉCESSITÉ UN DOUBLE PASSAGE POUR CHACUN DES 3 ÉLÉMENTS - FOURREAU, BOÎTE D'ARÔMES ET COUVERTURE DU LIVRE - SOIT AU TOTAL, 3 SEMAINES DE TRAVAIL.

L’addition des talents = le nombre d’or du luxe

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EVELYN TER BEKKE & DIRK BEHAGE :

« L’ACCUMULATION DU SAVOIR-FAIRE ET DE L’EXIGENCE DE TOUS LES INTERVENANTS, VOILÀ LE SECRET DU LUXE. »

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À LA UNEDOSSIER

Cette question, chacun se la pose légitimement. Les réponses varient selon le métier et l’optique adoptée. Pour la majorité des interlocu-teurs, les maisons connaissent le prix de l’excellence et sont prêtes à le payer... au prix juste. En matière de production de PLV, Denis Constantin nuance en précisant qu’au final, c’est l’obligation de résultat qui prime, sans prise en compte exacte du temps réellement passé. En revanche tous sont d’accords : prise de risque et créati-vité sont l’aiguillon qui stimulent l’adrénaline des prestataires du luxe ! Aucun problème ne doit rester sans solution. Une brillance insuffisante, un matériau trop peu résistant, une installa-tion trop fragile pour être démontable et transportable ? L’intérêt des challenges à relever tire les équipes vers le haut. Aucun risque de lassitude ou de travail répétitif. « Une motivation profitable à l’esprit d’équipe qui pousse chacun à progresser et dont les résultats sont cumulatifs, se réjouit Jean-Yves Grandidier. Sans parler du bonheur intense de travailler pour et avec des gens très talentueux, graphistes, scénographes, directeurs artistiques... » L’histoire ne s’arrête pas là, car la technicité et les compétences acquises dans le luxe, laboratoire de la communication visuelle, pourront aussi être mises au service des clients d’autres secteurs. Tous l’assurent avec convic-tion : la qualité n’est évidemment pas réservée au luxe. Evelyn ter Bekke et Dirk Behage ajoutent : « S’il est long de se faire une réputation et rapide de la perdre, en revanche, une fois leur confiance gagnée, ces clients très exigeants reviennent vous solliciter ». Au final, la fidélité semble donc assez répandue dans un milieu où, on l’a remarqué, les « grandes maisons » savent faire travailler les « petites »...

A lire les spécialistes qui se sont exprimés à travers ces lignes, c’est évident : luxe ne renvoie pas au passé mais au contraire à une modernité absolue où tout reste à inventer. Un incubateur d’idées, une source d’énergie pour les équipes, un laboratoire de technologie, une réserve de savoir-faire, etc. Le mot de la fin pourrait être celui de Denis Constantin lorsqu’il lance : « Le luxe ? Dans nos métiers, on ne peut pas en faire l’économie ! ».

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1- Source : Vanity Vanity, 21 mai 2013. Le groupe Richemont possède plusieurs des plus grandes marques de luxe - Cartier ; Van Cleef & Arpels ; Piaget ; Jaeger-LeCoultre ; Montblanc... - 2- Le cabinet de conseil Bain & Company prédit qu’en 2025, le marché du luxe sera cinq fois plus grand qu’en 1995... 3- En savoir plus sur l’affrontement des 2 géants français (LouisVuitton-Moët Hennessy et Pinault-Printemps-Redoute) : « Les guerres du luxe », Stéphane Marchand, éditions Fayard.4- Un livre objet made in France qui a mobilisé des savoir-faire à travers tout le territoire : Dupont Agencies, en région Centre, spécialiste de matières décoratives pour l'habillage du packaging de luxe ; Vincent-Jouret entreprise ardéchoise pour le façonnage et l’habillage du coffret ; Media graphic, imprimerie Rennaise pour l’impression du livre et Lézard Graphique atelier alsacien de sérigraphie. Seul le papier est de fabrication américaine pour le fourreau et suédoise pour les pages du livre (Artic Paper).

Le luxe est-il rentable ?

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À LA UNE

Guerlain : un palais réinventéCet automne, la boutique située au n° 68 des Champs-Elysées a réouvert. Un chantier de 1 650 m2 en préparation depuis 4 ans. Après Andrée Putmann et Maxim d’Angéac, cette fois c’est Peter Marino, l’architecte dédié du groupe LVMH, qui a écrit une nouvelle page de l’histoire d’un espace inauguré en 1914. Une vingtaine d’artistes et d’artisans d’art ont été entraînés dans le sillage de cette métamorphose. Ici, par exemple, Lison de Caunes, marqueteuse de paille, a habillé les murs du 1er étage et créé des paravents dont les motifs reprennent le feston des flacons de l’Eau impériale. Un va-et-vient incessant entre tradition et modernité.

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À LA UNEDOSSIER

À chacun son

« LE ‘PREMIUM’ RÉUNIT QUALITÉ DES PLANS,

DES CIRCULATIONS, DES VOLUMES, DE LA LUMIÈRE, DU CONFORT, DU GRAPHISME,

DES PALETTES COLORIELLES... L’ART DES DÉTAILS ! »

OLIVIER SAGUEZPRÉSIDENT DIRECTEUR GÉNÉRAL, AGENCE SAGUEZ & PARTNERS

« LE LUXE POUR LE CONSOMMATEUR DU 21ÈME SIÈCLE, EST DE POUVOIR GAGNER

DU TEMPS EN FAISANT SES COURSES, TOUT EN PRENANT SON TEMPS DANS

UN COMMERCE D’EXCELLENCE. » PHILIPPE MONTAGNE

PRÉSIDENT DU COMITÉ DE PROXIMITÉ, FÉDÉRATION DU COMMERCE ET DE LA DISTRIBUTION

« EN ARCHITECTURE INTÉRIEURE, LE LUXE EST DANS LE DÉTAIL, DANS LA FINITION PARFAITE D’UN MEUBLE OBTENUE SEULEMENT EN TRAVAILLANT ÉTROITEMENT AVEC LES ARTISANS. »

JOSÉPHINE GAD ARCHITECTE D’INTÉRIEUR ET SCÉNOGRAPHE, SET & INTERIOR DESIGN

« C’EST LA PLACE VENDÔME, LA HAUTE COUTURE, UNE FERRARI, VIVRE TOUTE L’ANNÉE

AU GEORGES V... L’INACCESSIBLE POUR LEQUEL NOUS TRAVAILLONS PARFOIS. »

JEAN-PIERRE MÉNÉRET CHARGÉ D’AFFAIRES ET CONDUCTEUR DE TRAVAUX,

ACTIF SIGNAL

« LONGTEMPS ANCRÉ DANS UN CONTEXTE STABLE ET HOMOGÈNE, LE LUXE EST AUJOURD’HUI

FONDAMENTALEMENT PLURIEL. » PIERRE-FRANÇOIS LE LOUËT

PRÉSIDENT, AGENCE NELLYRODI

« IL NE PEUT EXISTER SANS AUDACE. POUR MOI, LE LUXE EST AVANT TOUT IMMATÉRIEL. »

CHRISTOPHE GIRAUD DIRECTEUR, SCÉNOS-ASSOCIÉS

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À LA UNE

« DANS MON TRAVAIL, PLACE À LA LUMIÈRE MAIS PAS AU LUXE. LE LUXE EST UN MODÈLE

À PIRATER, UN LEURRE À DISSIPER, UN SEMBLANT DE RARETÉ. »

NATHALIE TALECARTISTE

« ME SENTIR LIBRE, APAISÉ, AVANCER D’UN PAS LESTE DANS MA CRÉATION, SANS EMBUCHE. BÉNÉFICIER D’ESPACE DANS UN MONDE LE MOINS RESTREINT POSSIBLE. VOILÀ QUEL EST MON LUXE. »

PHILIPPE APELOIG GRAPHISTE, STUDIO PHILIPPE APELOIG

« LE LUXE NAÎT DE LA QUALITÉ DE LA RENCONTRE. CE PEUT ÊTRE AVEC UN PAYSAGE, UNE MATIÈRE…

ET BIEN ENTENDU, AVEC UNE PERSONNE. » ALAIN MOATTI

ARCHITECTE CO-FONDATEUR, AGENCE MOATTI-RIVIÈRE « LE LUXE EST UNE FORME D’ACHÈVEMENT. »

JEAN-MICHEL LOUBRY FONDATEUR, ELEPHANT-CONSEIL

« LE LUXE EST CE QUE L’ON N’A PAS OU, DU MOINS, CE QUI EST LOIN D’ÊTRE QUOTIDIEN. »

JONAS REINHARDT DIRECTEUR, U-NICA MICRONICS AG « LE LUXE EST DANS

LA QUALITÉ DE L’ARTISAN, QU’IL SOIT MAROQUINIER,

ORFÈVRE, NEZ... » SÉBASTIEN DE LAMBERTERIE

DIRECTEUR TECHNIQUE DE TRACE TAG EUROPE

« RAFFINEMENT, PLAISIR ET AVANT-GARDE. C’EST LA COMBINAISON DE CES TROIS ÉLÉMENTS QUI FAIT LE SUPPLÉMENT D’ÂME D’UN PRODUIT DE LUXE. »

NATHALIE GROSDIDIERDIRECTRICE, IDICE – LUXE PACK

« LE LUXE, C’EST L’EXCELLENCE À LA FRANÇAISE ! » MARIE-JOSÉ MASCIONI

DIRECTRICE, ENSAAMA – OLIVIER DE SERRES

« L’IDÉAL DU LUXE, C’EST LE PRODUIT DONT ON RÊVE ET QUE L’ON A ENVIE DE POUVOIR S’OFFRIR, AU MOINS UNE FOIS DE TEMPS EN TEMPS. »

JÉRÔME BOUTELCHOCOLATIER, CHARLOTTE CORDAY

« POUR MOI, C’EST DE POUVOIR TOUT FAIRE. ON NE COMPTE PAS, TOUT EST POSSIBLE. »

JEAN-CLAUDE MARTY DIRECTEUR GÉNÉRAL,

POOL EVENTS PRODUCTION

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À LA UNEDOSSIER

Chine, le luxe en devenir

Impossible de consacrer un dossier au luxe sans s’intéresser à la Chine. Un marché très prometteur à condition de bien le connaître. Saviez-vous par exemple qu’en mandarin, un même mot signifie « apprendre » et « imiter » ? Martine Leherpeur, fondatrice de l’agence éponyme et Béatrice

Querette, creative director du Studio Merchanfeeling partagent avec nous leur expérience de l’Empire du Milieu.

Martine Leherpeur : Je me suis rendue pour la 1ère fois en Chine en 1980, au lendemain de la Révolu-tion Culturelle. À l’époque, j’avais déjà été frappée par l’extrême vitalité des Chinois, par leur sens fonda-mental du bonheur. Même si le luxe a été gommé de leur vie pendant des décennies, inconsciemment, ils en conservent les clefs dans le millefeuille de leur civilisation millénaire. Béatrice Querette : L’Asie donne la pêche ! Je reviens de 3 semaines en Chine durant lesquelles j’ai aussi constaté ce dynamisme. Sans préjugés moraux ni lour-deurs administratives, tout va vite et semble possible.M.L : Vous avez raison, d’ailleurs, 100 fois par jour, les Chinois disent « mei wen ti ! » - il n’y a pas de problème ! - Et ils recherchent des solutions.B.Q. : J’ai trouvé que dans les villes, le luxe s’affichait de façon ostentatoire. Les vitrines des boutiques de marques se prolongent en façade, sur plusieurs étages. Des temples du luxe, Shanghai en compte au moins dix... Tout y est fait pour attirer l’œil. Les codes sont les mêmes qu’en Europe, mais poussés à l’extrême. Les matières sont plus brillantes, le doré et l’argent plus présents. Et la nuit, cet éclat est encore plus flagrant. M.L. : Il y a 2 ans, cette facette ostentatoire et très visible représentait 70 % du luxe. Aujourd’hui seule-ment 50 %. Les consommateurs chinois évoluent vite selon le principe du « tao » qui signifie « chemin ». En matière de luxe comme dans d’autres domaines, ils découvrent les choses petit à petit et progressent. ... /...

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XE !

Fondatrice de Martine Leherpeur Conseil (MLC), bureau de conseil en stratégie et en création, MARTINE LEHERPEUR a ouvert en 2004 une antenne de 5 personnes à Shanghai pour y accompa-gner les marques françaises dans leur implantation mais aussi pour guider des clients chinois sans leur développement.

Le Studio Merchanfeeling est composé d’un bureau d’architecture, de design et de conseil piloté par des merchandisers. BÉATRICE QUERETTE, creative director, multiplie les voyages en Chine de-puis 2006 et désormais également les interventions. Elle réalise actuellement le design intérieur d’une tour de luxe à Shenzhen.

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CHRISTOPHE LEMAÎTRE RÉALISE EXCLUSIVEMENT DES PIÈCES DE HAUTE JOAILLERIE UNIQUES.

SA DEVISE : « UNE FEMME, UN BIJOU ». POUR LE LANCEMENT DE SON ACTIVITÉ À HONG KONG,

BÉATRICE QUERETTE A SCÉNOGRAPHIÉ UNE EXPOSITION TRÈS ÉPURÉE.

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À LA UNEDOSSIER

... Voilà pourquoi en Chine cohabitent plusieurs types de luxes correspondant à des niveaux de maturité diffé-rents. La 1ère étape consiste à apprendre en imitant (le mot est le même en mandarin). Ensuite, vient la vague de ceux qui se sont enrichis considérablement et très vite après la Révolution culturelle. Souvent ignorants, mais gros consommateurs de luxe, ils sont séduits par ce qui est voyant. En revanche, leurs enfants en sont déjà à la 3ème étape. Cultivés, ils ont fait de grandes écoles en Europe ou aux US et aspirent à un luxe tourné vers l’art de vivre. B.Q. : C’est ce que j’ai constaté en réalisant en décembre dernier la scénographie d’une exposition de haute joaillerie à Hong-Kong. Là, tout était dans la sobriété. Un merchandising très épuré pour mettre en valeur les pièces, des clients conviés sur invitation, une vente hyper personnalisée. Un luxe très VIP dans lequel la qualité du produit est redécouverte. Où il n’est question ni d’imitation, ni de copie ou de série mais au contraire d’authenticité et de pièces uniques. La demande s’accompagne d’une envie de comprendre et

d’apprendre. De la volonté d’acheter un Château Pétrus tout en souhaitant connaître les secrets de sa vinification et l’art de le consommer...M.L. : Les marques et les Maisons de luxe, notamment françaises, comme Dior ou Vuitton l’ont bien compris. Depuis plusieurs années, elles organisent des exposi-tions pour raconter leur histoire en Chine, mais aussi en Russie. Simultanément, après 100 ans de honte, les Chinois ont soif de se réapproprier leur culture, rachètent des antiquités dispersées à l’étranger, ouvrent des musées, redécouvrent l’art du thé, etc.B.Q. : Ils commencent, même si cela reste exceptionnel, à créer leurs propres marques de luxe ! Herborist par exemple, cosmétiques inspirés de la pharmacopée chinoise. Ou encore les lignes de vêtements lancées par de jeunes créateurs formés en occident, telle « Wuyong1 » la marque de Ma Ké, créatrice qui habille 1ère dame de Chine. M.L. : Et même si c’est encore plus marginal, quelques riches esthètes chinois, franchissent la 4ème étape du luxe. Celle du « rien » dans laquelle la recherche de l’équilibre passe par la philosophie et le retour aux valeurs ancestrales. Au-delà de l’aspect anecdotique, cette 4ème phase montre combien tout va plus vite en Chine que chez nous. Certains ont déjà ‘bouclé la boucle’, passant du luxe le plus ostentatoire au raffine-ment du vide.

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XE !

CHINE, LE LUXE EN DEVENIR

MARTINE LEHERPEUR : « LE LUXE, C’EST DU TEMPS, DU RARE, DE L’UNIQUE ET FORCÉMENT DE L’INTIME. »

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B.Q. : Face à des facultés d’adaptation aussi phéno-ménales, on peut vraiment se poser la question de l’arrogance française et se hâter de la mettre au placard. Mode, architecture... il y a des pépites qui ne demandent qu’à exploser. Les Chinois veulent rattraper des années de sommeil forcé, difficile de leur en vouloir.M.L. : Plutôt que d’avoir peur, à nous de travailler ! Il est essentiel d’apprendre à bien connaître leur culture pour éviter les erreurs dues à la méconnaissance. On se souvient des débuts maladroits de Chanel en Chine... La marque ignorait que dans ce pays, le camélia, fleur emblématique des collections de Gabrielle Chanel, était un symbole de mort ! Mais la marque s’est ensuite magnifiquement rattrapée en captant l’imaginaire des Chinoises et en leur racontant l’histoire de « Coco », notamment à travers des expositions telles que « Culture Chanel ».B.Q. : Nous avons une vraie carte à jouer : les Chinois adorent la France, sa culture, sa gastronomie. Quelle chance !M.L. : Sans perdre de vue que ce sont de grands enfants sentimentaux, assez gâtés, très exigeants qu’il ne faut donc pas décevoir. Propos recueillis par L. BdC.

1-« Wuyong » traduit par « inutile » en français...

BÉATRICE QUERETTE : « LE MERCHANDISING DU LUXE MET EN AVANT LA PERFECTION DE L’OBJET ET, À TRAVERS LUI, SON HISTOIRE ET SES ARTISANS. »

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À LA UNE

“ Le packaging, prolongement

du produit “

RENCONTRE AVEC

NATHALIE GROSDIDIER DIRECTRICE DU SALON LUXE PACK

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À LA UNE

Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse ? Pas pour les professionnels du packaging, qui font en sorte que contenant et contenu soient en harmonie. C’est d’autant plus vrai dans le luxe ou l’expérience du produit haut de gamme se goûte dès l’emballage… Directrice du salon Luxe Pack depuis 19 ans, Nathalie Grosdidier, nous dévoile les dernières tendances.

Visible : Qu'est-ce qui définit un packaging de luxe ? Nathalie Grosdidier : La raison d’être d’un packa-ging de luxe est de sublimer le produit qu’il contient, en plus de le protéger. Tout est une question de cohérence : par les matériaux, le graphisme, les couleurs, la forme, etc., l’emballage et le conte-nant doivent apparaître comme le prolongement du contenu.

Comment se comporte le marché du packaging de luxe ces dernières années ? Il évolue de plus en plus à l’échelle mondiale, même si l'Europe détient encore le leadership de l'embal-lage haut de gamme, avec notamment la France, l'Italie et l'Allemagne. Ainsi, Monaco accueille le salon Luxe Pack depuis 26 ans et reste le point d’ancrage européen de ce marché.Par ailleurs, comme dans bien d’autres secteurs d’activité, on assiste à une concentration autour de quelques grands groupes qui maitrisent de nombreuses technologies. Néanmoins, le marché continue d’accueillir des petites PME qui se singula-risent en apportant un savoir-faire pointu ou différent.Les principaux secteurs utilisateurs de packaging de luxe sont, dans l’ordre, la parfumerie et la cosmé-tique, puis l’alcool et les spiritueux qui prennent une place de plus en plus importante et enfin l’épicerie fine.

Que retenez-vous de la dernière édition de Luxe Pack qui s’est déroulée du 23 au 25 octobre ? Ce rendez-vous annuel est toujours aussi attendu, car la plupart des exposants ne dévoilent pas leurs nouveautés avant l’ouverture du salon pour en réserver la primeur aux visiteurs ! Premier constat : il y a de plus en plus de nouvelles possibilités en termes de décoration. Par exemple, les hologrammes ou encore la « dentelle numérique », papier finement découpé au laser. Cette année, entre autres innovations remarquables, je retiens les

NATHALIE GROSDIDIER est directrice d’Idice, la société qui organise Luxe Pack Monaco, salon mondial consacré au packaging de luxe, dont la 26ème édition a attiré, du 23 au 25 octobre, 7 500 visiteurs.

incrustations de sable sur support en verre (bouteille Hertus), mais aussi les effets de matière nés de l’as-sociation entre Dupont de Nemours et le fabricant d’ornement textiles Oriol et Fontanel. Ils sont arrivés à incruster divers tissus dans du Surlyn, un polymère transparent.Par ailleurs, les matériaux naturels font leur grand retour depuis quelques années, surtout dans le suremballage, à l’image d’un habillage bois par exemple pour un flacon de parfum.Enfin, impossible de passer à côté de la tendance à la « portabilité » des packagings pour des produits encore plus nomades et faciles à vivre.

On attend aussi de plus en plus parler de packaging « intelligent », qu’est-ce que cela signifie ?Effectivement, le high-tech en général est une tendance marketing de fond qui concerne aussi les packaging. En revanche, le terme « intelligent » recouvre des réalités très diverses… La palette de maquillage présentée cette année par DB Tech-nique comprenant un écran intégré dans le boitier diffusant des leçons de maquillage en vidéo en est une excellente illustration. C.C.

Page de droite - Grâce à la technologie DuPont Surlyn® 3D (3D pour « Design Décoration and Depth ») de DuPont et aux développements d’Oriol & Fontanel en matière d’adhésivage, une technique innovante d’encapsulation textile

est née. Elle consiste à surmouler la résine Surlyn® d’une parfaite transparence, sur un contenant habillé de textile.

Ci-dessus - Packaging « intelligent » avec la palette de maquillage avec vidéo intégré développée par DB Technique (Loiret).

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À LA UNERENCONTRE

Jusqu’au 30 mars 2014, Les Arts Décoratifs consacrent au graphiste Philippe Apeloig une 1ère rétrospective. L’exposition Typorama nous fait découvrir ou redécouvrir 30 ans de création. Un voyage à travers plus de 150 affiches, logo-types, typographies et d’identités visuelles qui plonge le visiteur dans le processus créatif ou, tout simplement, le fait rêver.

Visible : Vous travaillez beaucoup pour de grandes institutions culturelles (musées, festivals...). N’est-ce pas un peu élitiste ?Philippe Apeloig : L’art m’apparaît élitiste, comme c’est fréquemment le cas lorsqu’il y a confrontation avec une culture savante. Mais il existe aussi des rencontres avec une culture plus populaire qui ouvrent les champs du possible pour le graphisme.Pour autant, je n’ai pas le sentiment de rester cloi-sonné, car la culture et sa mise en valeur progressent sans cesse. En fait, je ne suis ni focalisé sur le milieu des institutions culturelles, ni assujetti mais simplement happé dans un mouvement qui agit comme un centre de gravité pour les graphistes. Malheureusement, les possibilités de toucher d’autres univers comme l’indus-trie ou la publicité sont rares.

Le graphisme est-il lui même un art ?Il est enseigné dans les écoles d’art parce que c’est une forme d’expression artistique. Mais différentes approches existent. Certaines sont plus orientées vers la technique. D’autres tentent de la dépasser par un biais plus artistique et plus intellectuel. Le graphisme constitue un territoire où, souvent, se mélangent geste artistique et démarche commerciale. Il faut refuser cette vision limitée qui pousse à croire que le graphisme se résume à un service technique.

Sur une affiche, la typographie et l’image coexistent. Qui gagne ?Dans mes travaux, c’est clairement la typographie qui prime. Je me suis fait exister par le texte plus que par l’image. Je cherche à articuler information et émotion, l’une par rapport à l’autre dans une tension parfois immodérée, jusqu’à parvenir à un équilibre parfait. J’évalue les formes et les contre-formes. Comment elles peuvent tenir ensemble dans une mise en page, sans s’effondrer, sans se disperser.

Pourquoi avoir accepté de dévoiler les coulisses de votre processus créatif dans cette exposition ?A chaque énoncé de commande, je repars à l’aventure, sans jamais avoir une idée préétablie de ce que je vais inventer. Au fil des années, j’ai constitué un dictionnaire mental de références et d’images. Je les laisse venir à moi dans leur multiplicité et, au fur et à mesure, cela se met en place. Parfois c’est une course de vitesse ! De temps en temps, une idée vient en oblique bousculant tout ce qui a précédé. J’aime me laisser surprendre, avoir de brefs instants d’éblouissement, des moments à la fois de jubilation et de panique. Révéler mon processus de création, c’est témoi-gner, montrer comment je parviens à faire fonctionner ensemble des éléments distincts, ouvrir une petite fenêtre sur une pensée complexe qui me permet d’aboutir à la mise au point d’un visuel. ... /...

PHILIPPE APELOIG,

HOMME DE CARACTÈRES

BIO EXPRESSFormé à l’École Supérieure des Arts Appliqués Duperré et à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (Ensad), PHILIPPE APELOIG est graphiste et typographe. Il commence à travailler au Musée d'Orsay au moment de son ouverture. Il est en charge de la Direction artistique du musée du Louvre de 2003 à 2007. Il a ensei-gné à l’Ensad et à la Cooper Union School of Art de New York. On lui doit, entre autres, l’idéogramme des musées de France, l’iden-tité visuelle du Théâtre du Châtelet à Paris, celle de l'orfèvre Puifor-cat... Ses affiches typographiques, ont fait sa réputation. Il partage son temps entre les États-Unis et Paris où il a créé son studio.

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À LA UNE

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À LA UNERENCONTRE

Que souhaitez-vous que les visiteurs retiennent de cette rétrospective ?Cette exposition peut contribuer à changer le regard sur le graphisme, mais aussi sur la vision de ma propre trajectoire. C’est une forme de transmission du savoir, une chance d’offrir de nouvelles perspectives sur cette pratique, de faire découvrir la symbiose qui existe entre le graphisme et d’autres formes artistiques comme l’ar-chitecture ou la sculpture. Je cherche à montrer qu’il faut cultiver sa capacité d’étonnement.

De grandes maisons comme Hermès ou Puiforcat font aussi appel à vous. Votre démarche est-elle différente ?Elle est identique. Le sujet ne détermine pas la qualité de la réponse plastique. Dessiner une affiche ou un logo, c’est se faire le passeur d’un apport positif. Peu importe le thème puisque le secret de l’imaginaire reste ancré dans la complexité et la richesse du processus créatif.

Pourriez-vous créer le logo d’une marque de lessive ?Oui, pourquoi pas ! Je prendrais même cela comme un défi, un seuil à franchir.

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L’ordinateur change-t-il la donne en matière de design graphique ?L’ordinateur est un crayon hypersophistiqué. Il concentre tous les outils qui existaient auparavant, du Rotring à l’équerre, de la règle au compas. Tout est réuni et d’autres accessoires complètent sans cesse la gamme. Quelle chance d’avoir si facilement accès à la typogra-phie ainsi qu’à toutes les polices de caractères dans un choix infini ! Nous franchissons un nouveau seuil d’exigence et de liberté qui nous met en situation d’être en permanence aux aguets. Au final, nous ne sommes jamais tranquilles, vraiment !

Les animations graphiques numériques ouvrent un nouveau champ d’expression. Cela vous inspire-t-il ?J’aime que la typographie soit en mouvement. Les lettres forment une chorégraphie sur la page et dans ces ballets de lettres, je pousse la lisibilité jusqu’à ses limites. Ainsi, dans le projet Saut Hermès au Grand Palais, les lettres se substituent au pur-sang. Certaines prennent vie et franchissent l’obstacle à la place du cheval, sur l’affiche mais également dans l’animation mise en ligne sur le site de l’événement.

Enfin, qui a imaginé l’affiche de l’exposition Typo-rama ?Cela a été ma récréation ! J’ai choisi d’y mettre en valeur l’une des polices de caractères « ABF Linéaire » que j’avais créée pour l’identité visuelle de l’Association des Bibliothécaires de France (ABF), ensuite développée par la fonderie suisse Nouvelle Noire. Sur cette affiche, la typographie est désarticulée, émiettée en particules pour donner l’illusion d’un titre en mouvement, comme s’il était en train de naître... Propos recueillis par L. BdC.

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Les concessionnaires automobiles rivalisent de créativité et d’élégance pour clore 2013 et fêter 2014.

Les showrooms automobiles

sur leur 31LUMIÈRE SCULPTÉE À L’ATELIER RENAULT L’artiste designer berlinois Christopher Bauder a mis en lumière l’exposition « Color Manifesto » présentant le design renouvelé de la marque. Il a créé une immense sculpture formée par 750 tubes de Leds colorés qui ondule telle une vague, entre sol et plafond, au-dessus des 6 concept-cars exposés. Les couleurs des Leds qui varient au fil des heures, amplifient l’impression de mouvement et renforcent la modernité. Au programme des animations : cabine photomaton aux couleurs de l’exposition avec cliché expédié via internet, studio de pose photo au décor parisien enneigé ou plus traditionnelle encore, avec le Père Noël…

1, 2,3… PARTEZ CHEZ MERCEDEZ BENZ !Le constructeur fait rêver les passionnés de sports automobiles en présentant cinq modèles de compétition. Avec ces véhicules dont certains ont réellement concouru (24h de Dubaï en 2011), la marque anime son capital Histoire et joue avec la désirabilité que suscitent ces « bêtes » de course. La scénographie reprend l’ambiance sportive : podiums éphémères qui, tels des rings de boxe décollent certaines voitures du sol et les présentent en champion. Mise en lumière clignotante rouge et blanche évoquant les fanions des courses automobiles.

Jusqu’au vortex lumineux constitué de miroirs et de contre-miroirs placés au-dessus d’un modèle de F1, simulant le mouvement en spirale d’une course.

L’HIVER S’INVITE CHEZ PEUGEOTRésolument saisonnière, la marque joue avec les codes de Noël dans un décor hivernal pour 4 modèles emblématiques du Lion. Parmi eux, un véhicule de pompier d’un rouge flamboyant installé sur un podium, allusion au monde de l’enfance et à la magie de Noël. La gamme de scooters a son propre espace mis en valeur par un jeu de miroirs triangulaires inclinés. Sur les vitrines, des boules de neige adhésivées, au plafond, des boules de Noël transparentes remplies de jouets miniatures conçus par Peugeot et vendus sur place. Autant de clins d’œil à la liste du Père Noël !

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CHEZ CITROËN, LES FANS ONT VOTÉ ! Pour son dernier décor de l’année, Citroën, via une application Facebook, a laissé ses fans du monde entier choisir les 6 modèles exposés dans son showroom du C42. Avec l’agence en création évènementielle Lever de Rideau, la marque a imaginé des animations autour des résultats du vote en jouant avec les codes des réseaux sociaux. Studio pour créer une mini vidéo postable sur You Tube, cabine photo Instagram recomposant les pixels d’un portrait, à partir d’un filtre de photos Citroën à partager sur Facebook ou encore stand Pinterest… Autant de cadeaux de Noël offerts aux fans !Pour faire écho aux illuminations des Champs Elysées, un lustre de Leds de 18 m de haut, création du collectif d’artistes Visual System, habille tous les étages du bâtiment, telle une colonne de lumière rouge et blanche.

ECRIN PARISIEN 100 % DS Après Shanghai, c’est dans le DS World Paris, au 33 rue François 1er que Citroën décline tout l’univers DS avec élégance et luxe. Le lieu accueille les plus beaux modèles, anciens ou récents, en édition parfois limitée, dans un espace pensé comme une collection haute couture : sofa, pièce unique dessiné par les designers Citroën, lustre de 3,8 m de haut, composé de 900 clochettes de verre soufflé, assemblées sur 1300 filaments de fibre optique, murs alternant laques et habillage d’inspiration cuir, comme la sellerie en veau pleine fleur des voitures…parfum et ambiance musicale sur-mesure.Le show-room accueillera tout au long de l’année des manifestations artistiques et culturelles autour des univers de la mode, de la gastronomie, du design, dans un esprit de luxe à la française.

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FOCUSTENDANCE

Du sol au plafond, des nouveautés permettent de personnaliser les espaces professionnels et de proposer du « vrai » sur-mesure. Des solutions repérées sur les salons Architect@work et Batimat Paris, certaines à retrouver sur l’espace Nova du salon C!Print, qui se tient à Lyon du 4 au 6 février.

LES SUPPORTS PERSONNALISABLES

EN ARCHITECTURE INTÉRIEURE

TARKETT, FLOORCRAFT Designs et découpes sur-mesureTarkett a développé un service inédit, Floorcraft, pour pousser la personnalisation de chaque sol à l’extrême. Il permet d’intégrer les logos, les couleurs ou les motifs

distinctifs d’une marque, quel que soit le sol. Le projet de revêtement prend vie grâce à l’adaptation et à la person-nalisation des designs ou de découpes spécifiques. Vingt motifs disponibles, dans un choix de six coloris.Le + L’ultra-personnalisationwww.tarkett.com

FORBO, FLOTEXLABCréation à la carteAvec le nouveau service Flotex® lab, la personnalisa-tion à l’infini des sols est possible grâce à la technologie HD. La qualité d’impression et la flexibilité de création sont illustrées par 4 thèmes qui reposent sur des effets visuels bluffants : Vertigo, Illusion, Chromatic et Energy. Le + Structure hybride alliant les bénéfices d’un sol textile (confort à la marche, confort acoustique) et les avantages d’un sol PVC (facilités d’entretien, résistance au trafic, hygiène...). 100 % imperméable et imputres-cible. www.forbo-flooring.fr

TECTEX, SOLTEX 1600Support lino pour le solDistribué par TecTex, ce lino est personnalisable et présente une très bonne résistance à l’abrasion (passage fréquent).Le + Une personnalisation infiniewww.tectex.fr

Crédit photos : Milwaukee Art Museum

SIGNER SON SOL

Expo La Boca Nantes

INTERFACE, NET EFFECTEsthétique et écologiqueConçue par le designer David Oakey, cette collection de dalles textiles inspirée des océans contient 10 % de fibres recyclées. Elle est fabriquée à partir de filets de pêche récupérés par Interface grâce au programme NetWork, en collaboration avec la Zoolo-gical Society of London.Le + Possibilités de décoration infinies grâce à plusieurs designs, textures et couleurs, rapide mise en place, facilité d’entretien, isolation acoustique améliorée.www.interface.com

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FOCUS

STUDIO LE PREDEAU, POETIC WALLArt muralAvec la peinture, le vinyle découpé ou imprimé numé-riquement et la projection vidéo, le duo d’artistes Mel et Kio propose des interventions graphiques monumentales

sur murs, plafonds, fenêtres, sols et façades extérieures.Le + De nouvelles perspectives poétiques en matière de design à 360°.www.lepredeau.com

KNAUF, ORGANIC Inspiration végétaleDerrière les dalles acoustiques éco-performantes de Knauf se cache une philosophie : donner du relief et une dimension artistique aux murs, en jouant sur les qualités esthétiques naturelles de l’enchevêtrement des fibres de bois. Le + Un effet décoratif inédit.www.knauf-organic.fr

SINIAT, PLATEC Panneaux décoratifs et acoustiques sur-mesurePLAtecTM, marque de Siniat, crée des décors de plaques de plâtre perforées selon le design imaginé par l’architecte. Ils se déclinent de manière à chaque fois unique, sur des supports simples ou complexes (corniches lumineuses, habillage de poteaux, ellipses, coupoles), pour la scénogra-phie, l'architecture commerciale, l'aménagement d’hôtels, lieux publics, bureaux et halls d'immeubles... Le + Solution décorative et acoustique très modulable.www.siniat.fr

HABILLER SES MURS

FIB & CO, GREEN BLADERevêtement sans compromis

Aboutissement de plusieurs années de recherche menées par deux ingénieurs français, ce revêtement décoratif unique au monde transforme les déchets de la culture bananière en produit semi fini haut de gamme, éco conçu et recyclable. Proposées dans un format standard de 1 250 mm sur 2 500 mm,

les feuilles de placage Green Blade sont aussi disponibles avec des gabarits et des motifs réalisés à la demande, selon des procédés et des dessins évoquant la marqueterie. Une subti-l ité inédite qu’aucun autre placage n’autorise. Le + Haut de gamme, esthétique, 100 % naturel et éco-conçuwww.fibandco.com

DICKSON COATINGS, JET TEX Bâche décorativeJet Tex est une toile écologique de la gamme EverGreen Fabrics, ignifuge, imprimable 1 face par impression numérique avec des encres solvant, UV ou latex.Elle est parfaitement adaptée pour des applications en intérieur, sous forme de : tapisserie, habillage mural, reproduction de tableaux, fond de vitrine, display, roll-up, kakémono, PLV, décoration, aménagement de stands.Le + Existe avec effet de matières : crocodile ou tortue, imprimable également.www.dickson-coatings.comLa salle de théâtre

du nouveau Centre de loisirs Val Caron à Courbevoie

l’œuvre signalétique de Mathilde Bretillot Fib&light est éclairée de l’intérieur.

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CAROLINE MARTIN, PHOTOSPHÈREEspace infini de créationConcept de décoration élaboré par Caroline Martin à partir de ses créations photographiques, Photosphère permet de personnaliser son espace en choisissant la couleur, le cadrage, la taille, le support. Imprimées en grand format, les images, réalisées en macrophotographie, révèlent un univers graphique inédit.Le + Création d’images personnalisées à partir des produits et de l’identité visuelle.www.photosphere.eu

HABILLER SES MURS (SUITE)

ROLAND, MACHINE D’IMPRESSION UV LEJ-640F Large éventail d’applications Cette table à plat permet d’imprimer et de personnaliser une grande variété de supports, rigides ou souples, allant jusqu’à 15 cm d’épaisseur : kakemonos, PLV, packa-ging, fresques, décoration d’intérieur, de mobilier, de portes, de radiateurs… Idéale pour la personnalisation de magasins, de stands et de packaging. Le + Facilité et rapidité d’application, poly-valence.www.rolanddg.fr

MACTACAdhésif personnalisableMACTac est l’un des spécialistes du film adhésif imprimable ou texturé. L’adhésif texturé est de plus en plus utilisé dans le domaine de la déco-ration intérieure notamment du fait de son originalité, de sa diversité, de sa pose facilitée et de plus en plus de part sa durabilité.Le + Solution décorative très modulable avec effet visuel garanti !www.mactac.fr

INSONORISER SES ESPACES

SERGE FERRARI, BATYLINE AWMembrane acoustique et personnalisableProposé par Serge Ferrari, Batyline Aw est un matériau fin et léger qui affiche des performances d’absorption acoustiques uniques. Il est personnalisable en impres-sion numérique.Le + Solution légère, souple et durable.www.sergeferrari.com

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SAINT GOBAIN GLASSOLUTIONS, TEX GLASSAlliance inédite du verre et du tissuNouvelle collection de vitrages destinés à l'aménage-ment et la décoration intérieure, Tex Glass résulte de l'encapsulage d'un textile haut de gamme au cœur de deux verres extra-clairs SGG DIAMANT. Cet assemblage, breveté par Glassolutions, permet de conserver l'aspect originel des tissus et, ainsi, d'ob-tenir un vitrage décoratif de qualité. Le + Original et élégant, technologique et esthé-tique.www.glassolutions.fr

S’ISOLER AVEC ÉLÉGANCE

HEXIS, ADHÉSIF DÉPOLIL’adhésif pour protéger des regards indiscretsLe film dépoli est idéal pour des applications origi-nales sur verre. Il protège des regards indiscrets et confère aux espaces vitrés un caractère esthétique personnalisé sans réduire la luminosité.Le + une durabilité jusqu’à 8 ans.www.hexis-graphics.com

INSONORISER SES ESPACES (SUITE)

ALYOS EASY DBTEX®

Baffles acoustiques sur-mesureCe système est constitué d’un revêtement perméable à l’air, 100% polyester et M1. Un jonc silicone en péri-phérie permet de le tendre à l’intérieur de cadres en aluminium anodisé. Il se pose sur la base de la toile seule ou avec un absorbant en complément, comme la mousse de mélamine. Le + Simplicité et rapidité d’installation, performance acoustique adaptée à chaque projet, avec un coeffi-cient d’absorption allant de αw = 0,6 à αw = 1,0.www.alyos.eu

KNAUF

Solution acoustique personnalisableCes panneaux de 2 400 x 450 mm (ép. 23,5 mm) se posent en toute simplicité sur les plafonds de la salle à corriger. Ses perforations micro-oblongues lui confèrent une absorption acoustique accrue de αw = 0,9. Le + La mise en œuvre, ne nécessitant aucune connaissance technique particulière, est assurée en 30 minutes seulement, sans enduit ni peinture : immobilisation minimale de la pièce à équiper et chantier propre. www.knauf-batiment.fr

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FOCUSTENDANCE

Autrefois ringardisé, le papier peint revient de plus belle avec de nombreuses cordes à son arc : des coloris audacieux, des effets surprenants, des coûts qui rivalisent avec la peinture et de nouvelles propositions quant à son utilisation.La grande majorité de la production est imprimée en héliogravure. La gravure des cylindres nécessaires à l’impression étant très coûteuse, l’héliogravure, mais aussi la flexographie ou l’offset ne sont pas des tech-niques avec lesquelles tenter des paris de design osés d’autant que le blanc et les tons unis en général l’emportaient encore récem-ment dans le choix du public.Du côté des gammes de luxe, on note les apports de la sérigraphie ou de la couture en finition. La production est encore plus onéreuse mais l’effet sensoriel (relief, matière, parfum, lumière) offre une véritable valeur ajoutée.

DÉCORATION ET PERSONNALISATION : UN DUO GAGNANTSurfant sur la mode du papier peint conçu comme élément autonome de décoration, des gammes personnalisées se développent depuis peu. Notamment grâce à l’impression numérique qui ouvre la voie aux petites séries et à la production à l’unité. ... /...

Après la déferlante florale et psychédélique des années 70, suivie d’une longue désaffection du public où l’on n’a plus posé sur les murs que de la peinture blanche, le papier peint est à nouveau en plein essor.

LE RENOUVEAU DU

PAPIER PEINT

Pop & Shoes plonge ses clients dans l’identité d’une collection, du tee-shirt au papier peint (réalisation Artprint).

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LE RENOUVEAU DU

PAPIER PEINT

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À VOUS DE RÉVÉLER LA PAGE CI-CONTRE…

MODE D’EMPLOI■ Téléchargez l’application Fabwall sur IOS

■ Tapez le nom de notre papier peint « Visible »■ Scannez son échantillon ci-contre

■ Découvrez ce qui est caché…

... Selon Aymeric Lejemtel, Président de l’A3P1, en ce qui concerne les distributeurs, la personnalisation n’est pour l’instant qu’un marché de niche. Quant aux décorateurs et designers, l’impression numérique leur permet d’alimenter l’étape concept-projet. Produire à l’unité des prototypes déploie l’éventail des possibilités et stimule leur créa-tivité. Ils se permettent des paris beaucoup plus audacieux.Sur le terrain du BtoB, cette nouvelle application se développe beaucoup plus rapidement. Les héliograveurs s’équipent en numérique pour bénéficier de la souplesse de production qu’offre cette technique. Les

professionnels de la communication visuelle quant à eux sont d’ores et déjà équipés pour d’autres applica-tions grand format. Leurs clients : musées, enseignes de magasins, hôtels, restaurants et sièges sociaux… En effet, le papier peint s’insère parfaitement dans une offre globale d’agencement afin de développer, jusque sur les murs, « l’expérience » que vivent consomma-teurs ou visiteurs. Une communication personnalisée (géographie, saison, collection, identité visuelle…) et multi-supports met en place un univers et rend possible une sensation d’immersion.

DE LA PERSONNALISATION À L’INTERACTIVITÉFabWall est une réflexion sur les évolutions de la conception, de la fabrication et de la distribution du papier peint, qui est à l’origine du premier papier peint de réalité augmentée. Celui-ci contient des informations numériques (images/textes) pouvant être révélées par un ordinateur ou un iPhone. Sur le principe du Flash-code, qui permet la lecture, à partir d’un smartphone, de données encodées, sons, vidéos et images, qui sont « stockés » sur le papier peint prennent vie sur l’écran. Avec le FabWall, Jean-Louis Frechin et Uros Petrevski ont réalisé une belle performance en rempor-tant le prix du Musée des Arts décoratifs. J. C.

1- Association pour la Promotion du Papier Peint

Scénographie du musée savoisien de Chambéry (réalisation Smtk)

IMPRIMEURS CRÉATIFS !Exploitant les multiples possibilités des nouvelles machines d'impression numérique, certains impri-meurs indépendants développent leurs propres gammes de papier peint. Pour concevoir des motifs attrayants et originaux, ils font appels à des créa-tifs ou des artistes et n’hésitent pas à proposer leurs réalisations en série limitée. On voit ainsi fleurir des offres de personnalisation plus belles les unes que les autres ! C'est le créneau choisi par Presse Papier, une société basée à Lyon, qui se développe sur ces nouvelles tendances en proposant des papiers peint imprimés en numérique, des créations originales et du sur-mesure à la demande.

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FOCUSTENDANCE

Plateaux de télévision, défilés de mode, vitrines, galeries d’art, le néon s’invite

dans des lieux très sélects... Tendance, il allume le désir des créatifs.

NÉON, SOUFFLE

LA CRÉATION

Est-ce parce que ses tubes de verre sont chauffés jusqu’à l’incan-descence, puis soufflés à la bouche avant d’être courbés à la main ? Est-ce parce qu’aucune machine ne peut remplacer l’homme dans ces différentes étapes ? Est-ce parce que le verre ne révèle sa couleur définitive qu’à l’instant où le gaz prisonnier du tube est réveillé par le courant électrique ? Ou bien est-ce pour toutes ces raisons à la fois que le néon est magique ?

SOUFFLÉ, IL LES INSPIREOn le croyait ringard, dépassé par d’autres technologies. Erreur ! Artistes, directeurs artistiques, concepteurs lumières ou décors sont attirés par la lumière du néon. Fanny Allié, artiste pluridisciplinaire fran-çaise installée à Brooklyn depuis 8 ans l’a fait entrer dans son univers en 2011, lors du Bring to Light NYC, équivalent de la Nuit Blanche. Choisie pour créer le Glowing Homeless, une sculpture aux contours d’une forme humaine couchée sur un banc public, elle explique pourquoi : « Grâce au néon, j’ai renversé la réaction d’évitement habituellement provoquée par un SDF, en attirant le public vers sa forme lumineuse. Pouvant être très fin, le tube néon respecte tous les détails de mon dessin original. Net, précis, puissant, visible de jour comme de nuit, il n’y pas de matériaux comparable ! ». Les qualités du néon, Jean-Pierre Ménétret chargé d’affaires et conduc-teur de travaux chez Actif Signal, les connaît parfaitement pour avoir dirigé 15 ans un atelier de soufflage. Il parle avec conviction des multiples facettes des néons que l’entreprise fait réaliser, aussi bien dans le cadre de projets artistiques qu’événementiels. « Avec 5 possi-bilités de diamètres, variant de 6 à 18 mm, des tubes pouvant mesurer jusqu’à 3 m en continu, une vingtaine de coloris à disposition et pas moins d’une dizaine de blancs différents, le néon se plie à toutes les envies. » Pour le Glowing Homeless, Fanny Allié a opté pour un « rose chair », alors que pour « les Silhouettes », une autre de ses œuvres exposée l’an dernier à l’église St Eustache à Paris, elle a choisi un blanc chaud. « Dans les deux cas, dit-elle, je recherchais des teintes capables d’évoquer la chaleur de l’humain. »

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FOCUS

SHOW DEVANTPlus festif, le néon s’invite dans les campagnes publicitaires, on se souvient de celle pour Kenzo imaginée et photographiée par Jean-Paul Goude. On l’aperçoit également au détour des clips et même dans les émissions musicales télévisées. Regardez bien lors de la prochaine diffusion de The Voice... Les noms des 4 coachs qui ponctuent l’étroit couloir de 20 m menant du foyer au plateau sont réalisés en néon ! José-phine Gad, scénographe, en a habillé le mur pour donner un look urbain au décor. Ces coulisses font partie intégrante du show car les caméras y filment l’arrivée des talents. « Fixés sur le caillebottis métallique qui laisse voir la paroi de béton brut, les noms se détachent en néon d’un blanc froid, choisi pour accentuer le côté angoissant de ce que nous appelons entre nous le ‘couloir de la mort’ ». A chaque personnalité correspond une typographie : carrée, plutôt Broadway pour Garou, très similaires à celles figurant sur leur album respectif pour Florent Pagny et pour Mika, et un lettrage manuscrit pour Jennifer. « Avec le néon on peut tout faire. Net, sans effet de pointillé, il se prête particu-lièrement bien au lettrage. L’installation est reliée à un gradateur, pour faire varier l’intensité lumineuse des tubes néons selon les besoins des caméras. Il est essentiel de pouvoir la baisser afin qu’elle n’éclate pas sur le visage des gens et ne concurrence pas le reste de l’éclairage », nous apprend Joséphine Gad.

UN MATÉRIAU À TRAITER AVEC DÉFÉRENCESeule ombre au tableau, la fragilité des tubes. Un néon cassé c’est une poussée d’adrénaline pour le client comme pour l’entreprise qui l’a fourni. Artistique ou télévisuel, le spectacle doit continuer, « c’est pourquoi, explique Jean-Pierre Ménétret, nous devons être très réactifs et pouvoir faire fabriquer, livrer et remplacer un néon dans les plus brefs délais ». Un service et une relation de confiance qui s’inscrivent dans le prolongement des nombreux échanges nécessaires à la réalisation de chaque objet lumineux. « Faire comprendre avec exactitude ce que j’ai en tête à ceux qui façonnent le néon implique de beaucoup communi-quer. Cela crée forcement une certaine complicité » confie Fanny Allié. La fragilité du néon participe probablement à l’attachement qu’il provoque. S’il réclame une attention particulière lorsque l’on s’active autour de lui, comme c’est le cas sur un plateau de tournage, en revanche, un condi-tionnement spécifique de transport conjugué à quelques précautions, et une création peut voyager pour briller dans des expositions, des vitrines, ou sur des défilés de par le monde. L. BdC.

OÙ VOIR DU NÉON ?Nathalie Talec est une artiste protéiforme (photographies, vidéos, peinture, performances...). Dans son travail à l’esthétique épurée, profondément inspiré par les motifs du froid, le néon trouve tout particulièrement sa place. A découvrir en ce moment « GIMME SHELTER », une œuvre installée à Saint Etienne, place d’Armes, devant la Cité du design. Conçue avec Alexandre Nossovski, architecte DPLG et Stéphane Dwernicki, designer, l’installation mixant néon, verre, métal et béton, renvoie aux travaux de Le Corbusier et de Charlotte Perriand dans leurs recherches sur l’architecture idéale. Un projet initié par le Musée d’Art Moderne de St Etienne Métropole.

A voir aussi, dans le cadre d’une exposition personnelle à Beauvais, espace culturel François Mitterrand, du 24 janvier au 5 avril 2014, KAYAK, pièce majeure de l’œuvre de Nathalie Talec dans laquelle le néon développe toute la force de sa présence sur 250 x 50 x 60 cm.

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FOCUSÉTUDE DE CAS

L’ARTISAN CHOCOLATIER : UN MARQUAGE CHIC ET CLASSIQUEDepuis de nombreuses années, les chocolatiers se servent de la surface des confiseries pour apposer décorations ou messages. Artisan passionné, responsable de la chocolaterie centenaire Char-lotte Corday à Caen, Jérôme Boutel crée notamment des chocolats événementiels pour ses clients professionnels, principalement au moment des fêtes de fin d’année. « Sur ce produit de luxe, la première des personnalisations concerne le choix du chocolat que nous sélectionnons, car il existe des crus comme dans le vin. Concer-nant l’impression, j’utilise la technique éprouvée du transfert. »

Classique, le chocolat comme cadeau d’affaires de fin d’année ? Pas si sûr car les techniques de personnalisation permettent aujourd’hui de communiquer une image très différente de l’entreprise. Industriels et artisans jouent sur les formats, les couleurs et les goûts. Et ça plaît !

LE CHOCOLAT : COMMUNIQUER TOUT

EN DOUCEUR…

UNE BOITE PERSONNALISÉE, À L'IMAGE DE LA SOCIÉTÉ CLIENTE.

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FOCUS

L’image fournie par son client au format pdf, est transmise à PCB Création (Benfeld, 67), spécialiste du décor alimentaire. Traitée par leur studio graphique, elle est imprimée dans l’usine sur des films plastiques (polyéthylène) avec du beurre de cacao coloré. Ce film est ensuite appliqué par l’artisan sur ses chocolats encore chauds et liquides. Le marquage s’effectue par choc thermique : en cristallisant, l’image s’imprime sur le chocolat refroidi et reste en surface lorsque la feuille est retirée, quelques heures plus tard.Cette technique, permettant d’imprimer un logo aussi bien qu’une photographie plus complexe, pèse peu dans le coût du produit final : environ 2 % pour un logo. « Nous complétons le marquage, poursuit Jérôme Boutel, par le choix d’un boitage tendance, que nous faisons réaliser et personnaliser par une entreprise de packa-ging. Ses designers imaginent chaque année une collection d’une dizaine de modèles, épousant les tendances du moment en termes de coloris, de format, etc. Pour être efficace, l’offre ne peut s’arrêter au chocolat : l’impact visuel résulte d’un tout. »

CHOCOLAT 3D : L’ÉVÉNEMENTIEL S’EMPARE DU CHOCOLATLa tendance 3D fascine le public et certains acteurs l’ont compris, qui proposent un marquage personnalisé, assemblant les savoir-faire traditionnels pour répondre à cette demande.Sur Internet, deux sociétés proposent actuellement une offre de chocolat 3D personnalisé : Cros’s concept et Chocolat 3D. Cette dernière, portée par l’agence événementielle Pool Events Produc-tion, propose aux annonceurs une personnalisation totale du chocolat. « Notre métier consiste à créer l’étonnement, explique Jean-Claude Marty, son directeur général. Au pouvoir de séduction que possède déjà le chocolat, nous ajoutons une dimension supplé-mentaire. Notre offre Chocolat 3D est novatrice par l’étendue de ses possibilités de personnalisation : tant par le marquage que par l’aspect de ‘l’objet’ chocolat. » Il s’agit d’une véritable logique de création : « Des designers travaillent la forme des chocolats (72 % de cacao) en fonction des attentes de nos clients, puis nous créons les moules correspondants… Tout est possible, dans des dimensions allant de 5 à 40 cm. Nous faisons même fabriquer le packaging adéquat. »

QUANTITÉ MINIMALE POUR UNE PERSONNALISATION : 50 kg de chocolat, soit 150 à 200 boites.

POUR COMMUNIQUER, LA PERSONNALISATION PEUT ÊTRE COMPLÈTE : DE LA CRÉATION DU MOULE AU MARQUAGE SUR FEUILLES DE SUCRE.

Mais pas de confusion : il ne s’agit pas d’impression 3D car Pool Event Production a choisi une autre voie, plus classique : « Les imprimantes 3D coûtent encore trop cher dans notre domaine, avec un temps de production bien trop long, de 15 à 40 h pour un moule. Nous avons mis au point un process plus rapide, s’appuyant sur l’utilisation de machines, une fois le fois le visuel réalisé par nos équipes : fraiseuse numérique pour la matrice, thermo-formeuse pour les moules puis la tempéreuse pour dresser le chocolat dans les moules. » La personnalisation des couleurs est quant à elle réalisée par impression sur feuilles de sucre, ou marquage quadri pour un rendu d’image extrêmement précis.Les moules fabriqués restent propriété des commanditaires : « Nos clients sont des pâtissiers, qui en commandent pour leur produc-tion, mais aussi des entreprises en direct. Notre produit peut aussi bien toucher au luxe, pour un grand compte, que permettre des choses plus modestes, pour des PME. »Entre l’offre 3D pour laquelle Internet sert de vitrine et la créa-tivité des artisans chocolatiers, le marquage séduit de plus en plus. « Les gens s’étonnent : "Ah, on peut faire ça ?". Oui ! Et ce n’est pas une question de technologie : il fallait simple-ment en avoir l’idée ! ». B. G.

POUR CHAQUE CRÉATION, SON PACKAGING.

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FOCUSÉTUDE DE CAS

CHIFFRES CLÉS5 JOURS EN JANVIER ET EN SEPTEMBRE

3 000 MARQUES, DONT 45 % INTERNATIONALES

130 000 M2 NETS DE STANDS

85 000 VISITEURS DU MONDE ENTIER

Deux fois par an, MAISON & OBJET, rendez-vous réservé aux professionnels de la décoration, s’installe sur tout le parc de Paris-Nord Villepinte. Pour ce salon aux dimensions hors normes, la signalétique représente une gageure : orienter et informer, tout en valorisant la charte graphique. Un défi relevé avec créativité par l’agence O’Design depuis... 18 ans !

Au-delà d’être « L »’événement de référence pour les professionnels de la décoration, de l’art de vivre et du design, en France et à l’international, Maison & Objet est une « ville », avec des kilomètres de couloirs, de multiples entrées/sorties, des restau-rants, des navettes, des parkings à identifier au premier coup d’œil. La signalétique est indispensable pour rassurer, guider, entraîner les visiteurs dans cette métropole. En charge de la signalétique du salon depuis sa création en 1995, avec 36 sessions à son actif, l’agence O’Design intervient sur l’envi-ronnement extérieur du parc et sur l’aménagement intérieur des halls 1 à 6. Avec deux maîtres-mots, explique sa directrice Véronique Laurent : « Infor-mation et cohérence de l’identité. Où qu’il soit, le visiteur doit retrouver les mêmes éléments de communication ».

UN EXERCICE DE STYLE Parce qu’à l’origine il regroupait plusieurs salons, Maison & Objet a opté pour une signalétique fonc-tionnelle et identitaire, valorisant ses quartiers (ethnic chic, textile, arts de la table, côté déco, artisans d’art, accessoires maison...), symbolisés par des couleurs différentes. En septembre 1996 (4e session), le salon ayant investi de nouveaux halls, il est apparu primordial de guider les visiteurs vers leurs points de rendez-vous, mais également de les inciter à s’y promener comme on le fait dans une ville, en quête

UNE SIGNALÉTIQUE À GRANDE ÉCHELLE

d’achats réfléchis, mais aussi de découvertes. Dans ce contexte, Véronique Laurent a imaginé le fameux « Fil rouge », parcours d’inspiration à travers halls et quartiers, matérialisé au sol par une moquette rouge. En 2003, réflexion de fond et nouvelle étape : la communication globale du salon est entièrement construite autour du visuel de la campagne institu-tionnelle. Désormais, dans un but de cohérence, la signalétique doit s’y rattacher.

LA LIBERTÉ DANS LE CADRELe délicat « exercice de style » pour l’agence O’De-sign consiste à s’approprier le visuel élaboré par une agence extérieure, pour l’exploiter avec créati-vité sur le salon. « Dans un premier temps, précise Véronique Laurent, nous en extrayons les éléments représentatifs, que nous déclinons dans la signa-létique selon une même méthode, constamment enrichie ». En amont du salon, la signalétique est très proche du visuel choisi, puis, à l’intérieur, elle prend ses distances en conservant les signes forts, pour privilégier l'information. « Ce qui compte avant tout, poursuit-elle, c’est de hiérarchiser les messages. Ainsi, l’information prioritaire est la lettre de l’allée, puis le quartier où se trouve le visiteur ainsi que le secteur s’il y a lieu, avec le rappel du hall en haut à gauche. Le visuel est alors présent en filigrane. Pour les enseignes de stands qui comprennent pléthore d’informations, nous travaillons la clarté des éléments de repérage : numéros de hall, d’allée, de stand, le quartier, le nom de l’exposant et sa natio-nalité, le parcours auquel il est affilié si besoin ». Une évidence pour les exposants et les visiteurs du salon, qui cache pourtant un travail titanesque. V. O.

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FOCUS

SEPTEMBRE 2011« Sur fond blanc, le visuel affiche une identité marquée. Nous avons fait évoluer les formes représentatives sur les bannes, avec une typographie Helvetica en bas de casse. Longtemps, nous avons privilégié la typographie en minuscules, très lisible. »

JANVIER 2012 « Afin de renforcer la cohérence du projet global de communication (papier et Internet), nous avons réintégré les capitales pour les noms de quartiers ».

JANVIER 2013 Exemple de déclinaison de la signalétique du salon : sur l’esplanade extérieure, la galerie d’accueil du parc, l’entrée du quartier, la banne d’allée et l’enseigne de stand. Au fur et à mesure de la progression au cœur du salon, le visuel de la communication se fait de plus en plus discret, au profit de l’information pure.

SEPTEMBRE 2013 « Avec l’arrivée de Philippe Brocart à la direction de Maison & Objet, changement d’orientations avec un traité visuel inédit et une typo manuscrite. »

JANVIER 2014 « La signalétique repasse en bas de casse, guidée par la typographie du visuel institutionnel. »

5 SESSIONS EMBLÉMATIQUES

COMMENTÉES par Véronique Laurent

Véronique LAURENTEn 1991, Véronique Laurent crée O'DESIGN, agence de design d'environnement. Spécialiste du « Retail design », l’architecte d'intérieur de formation intervient dans de nombreux domaines : architecture institutionnelle, signalé-tique, design graphique, aménagement de lieux de travail, de lieux de réception et d'espaces privés.

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FOCUSÉTUDE DE CAS

Afin d’améliorer l’accueil du public, en juin 2013, le château de Versailles a mis en place une

installation digitale. Objectif : mieux orienter plus de 7 millions de visiteurs chaque année.

« C’est une première ! », souligne Jérôme Hérard, directeur général de ViaDirect, agence qui a réalisé cette installation de solution d’orientation interac-tive. A la fois pour ce site touristique, parmi les plus visités de France, où aucune digitalisation n’avait jusqu’alors été mise en œuvre. Egalement pour cette agence créée en 2009 et spécialisée en mobi-lier tactile d’orientation ( Pour centres commerciaux, villes, hôpitaux, transports...) qui effectue ainsi son premier projet muséal. La problématique se révèle très spécifique. En effet, il ne s’agit plus d’orienter des individus « isolés », mais des flux de visiteurs, afin d’améliorer leur information sur le domaine et d’éviter de trop fortes concentrations sur de mêmes

lieux. Autre nouveauté : le mobilier a dû être conçu spécialement pour une intégration architecturale optimale.

NI XVIIE SIÈCLE, NI TROP MODERNEDestiné aux principaux espaces d’accueil – les ailes des Ministres, où arrivent groupes et visiteurs individuels, et le Petit Trianon qui peut se visiter indépendamment du Château – l’équipement se compose de 4 dispositifs tactiles (de 22 à 40 pouces) et de 4 écrans d’affichage dynamique (32 à 46 pouces). « Il ne fallait ni singer le mobilier du XVIIe siècle, ni chercher à être trop moderne, confie Jérôme Hérard. De surcroît, rien ne pouvait être accroché aux murs ou aux plafonds. Nous nous donc sommes inspirés de la silhouette du dispositif tactile, un pied et un écran incliné, qui évoque une lunette astronomique. A partir de là, nous avons ébauché divers mobiliers, et pour des questions d’encombrement, de sécurité et de stabilité, avons abouti à un modèle en acier blanc avec un trépied aux angles arrondis. » Le principe a été décliné sur les deux types d’écrans.

LE DIGITAL ENTRE À VERSAILLES

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GÉRER LA FRÉQUENTATION DES ESPACES EN TEMPS RÉELCes deux dispositifs, tactiles et dynamiques, répondent à des besoins distincts. Les écrans d’affichage dynamique ont été installés dans les zones d’attente avant l’achat des billets. L’infor-mation diffusée concerne l’approche pédagogique du domaine avec un plan détaillant les différentes parties qui peuvent être visitées, les offres proposées et les types de billets correspondants. Pour le tactile, la mission est autre. Le visiteur choisit ou non de consulter cet écran, souvent après l’achat de son billet. Cette application permet d’orienter chacun selon ses centres d’intérêt, mais également selon le taux de fréquentation des espaces à un instant « T ». « En cas de forte affluence, il est par exemple conseillé de commencer sa visite par les jardins », reprend Jérôme Hérard. Disponible en français et en anglais, cet outil indique la situation des services (restaura-tion, toilettes, etc.), les temps de déplacement entre deux points et permet également de recevoir le plan du château sur son mobile. R. L.

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FOCUSREPORTAGE

Avec 84 000m2 de surface commerciale, Aéroville n’est pas le plus grand des centres commerciaux d’Unibail-

Rodamco, mais les vitrines de ses 200 commerces sont certainement les plus étonnantes.

L’architecte Philippe Chiambaretta a dessiné un bâtiment aux volumes hors-normes. Avec cette construction ex nihilo, il a pu faire fi des contraintes, étirant le bâtiment vers le ciel et créant d’immenses ouvertures pour laisser affluer la lumière. Prises dans le même élan, de part et d’autre des mails de 11 m à 13 m de large, les vitrines semblent gigantesques. Leurs dimensions participent sans conteste à la sensation d’espace qui frappe lorsque l’on arpente les 1,5 km du parcours shop-ping d’Aéroville. Olivier Saguez qui a signé le design du centre de la création du nom Aéro-ville à l’architecture intérieure explique : « En général, les magasins disposent de vitrines de 4 m de hauteur alors qu’ici elles culminent à 5,6 m, voire 8 m ! D’où l’idée d’en profiter pour laisser les enseignes s’y exprimer avec force et même de les inciter à nous surprendre ».

VITRINES EN VERSIONS

ORIGINALES

JEU DE TRANSPARENCE

UNE PROUE DE NAVIRE EN CORIAN© ET LEDS

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FOCUS

CENTRE 4 ÉTOILES, MAIS PAS TEMPLE DU LUXE

Le design intérieur signé Saguez&Partners décline sols en marbre et 6 000 m2 de parquet en chêne mas-sif. Qualité d’accueil, services gratuits, complexe de cinéma nouvelle génération, etc. « Pour autant, Aé-roville n’est pas un centre commercial de luxe, tient à préciser sa directrice Elodie Arcayna. Un écrin au design très soigné, mais qui regroupe une grande diversité d’enseignes aux offres variées, accessibles à chacun selon son budget. Un centre où la clientèle se sent bien puisque 2 mois après son ouverture, la durée moyenne de visite s’élève à 2h, soit une fois et demi plus qu’ailleurs. »

CRÉATION D’UNE « CELLULE VITRINES »Au sein du Groupe Unibail-Rodamoco, le concept studio fait partie intégrante des équipes de développement. Composé de 10 architectes possédant aussi des compétences en design, il intervient sur tous les aspects de conception architecturale de ses centres neufs et existants. « Sur le projet d’Aéroville, détaille sa directrice, Elodie Arcayna, deux architectes étaient spécifiquement dédiés au suivi des vitrines des enseignes. Totalement innovante, cette « cellule » a effectué des recherches sur des réalisations dans le monde entier et a permis de pousser l’ensemble de nos preneurs vers plus d’audace dans leurs réalisations, de façon à ce que leur concept et leur marque soient davantage visibles depuis le mail. » Ainsi, les enseignes trop frileuses, ou celles ne disposant pas des compétences en interne ont pu bénéficier des conseils et de l’ac-compagnement de la cellule pour optimiser l’utilisation du terrain d’expression XXL des vitrines.

MAXIMUM DE LIBERTÉ, MINIMUM DE CONTRAINTESUne charte a été établie en concertation avec Saguez&Partners. Quoique rigoureuse, elle laisse une grande liberté aux enseignes pour leur conception. « Nos cahiers des charges sont plus des recensements de possibilités que de contraintes, précise Elodie Arcayna. Nous avons toutefois inclus une notion fondamentale : que l’enseigne soit visible et qu’elle retranscrive l’esprit de la marque. En ce sens, nous avons favorisé les éléments lumineux, les couleurs, et les volumes. » Le centre compte flagships, exclusivités inter-nationales, marques plus classiques. « Les enseignes de chaque boutique et de chaque restaurant se répondent, rythment les mails, créent des repères visuels loin de la stan-dardisation mais sans cacophonie visuelle », décrypte Olivier Saguez. Résultat, des vitrines toutes différentes. Certaines, sail lantes, pop out et cassent l’alignement des allées. Côté technique, peu de fabricants sont capables de réaliser des éléments de verre de 8 m de haut en un seul tenant et dont la mise en œuvre nécessite des avis techniques validés par des bureaux de contrôle spécialisés. « Leur nombre est toutefois suffisant pour permettre aux enseignes de faire jouer la compétition, à la fois sur la qualité du design et sur le prix », précise Elodie Arcayna qui conclut, « au vu de ces concepts originaux, la démarche de la cellule vitrine sera d’ailleurs renouvelée et même généralisée sur d’autres centres. » L. BdC

L'ALLURE D'UN IMMEUBLE HAUSSMANIEN

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FOCUSCOMMUNICATION ET CULTURE

Dans l’actuel quartier marseillais de Bonneveine, se dresse le château Borély. Cette imposante bastide du XVIIIème siècle abrite depuis juin 2013 le Musée des Arts décoratifs, de la Faïence et de la Mode. Entre réhabilitation et transformation : 4 ans pour une nouvelle naissance !

Au cœur d’un parc de 17 ha, le château Borély regroupe une étonnante collection de 2 500 œuvres. Et pas n’importe lesquelles : des céramiques, des verres, des objets d’art et des accessoires de mode... Autant de pièces fines et méconnues à présenter au public de manière vivante et attractive ! Une réhabilitation confiée au cabinet d’architec-ture Moatti-Rivière, qui s’est adjoint les services du muséographe Scénos-associés pour travailler sur

« ‘VIVRE, C’EST CHANGER DE LIEU’, ÉCRIVAIT GEORGES PEREC. J’Y CROIS BEAUCOUP ET FAIS EN SORTE, DANS LA DÉAMBULATION, DE CONSTAMMENT RÉ-ÉTONNER. » Alain Moatti

CHÂTEAU BORÉLY, L’AUDACE AU GOÛT DU JOUR

les conditions même du regard : permettre au visi-teur de déambuler, de trouver du sens à cet édifice XVIIIème et à ses collections d’objets experts. « Ce qu’on appelle "Château Borély", explique l’architecte Alain Moatti, est une grosse maison de campagne, comme on le lit dans les thèmes de nature des moulures et des rosaces, mais aussi dans les sols en tomettes. Mon travail a consisté à lui conserver un aspect "domestique" quasi contemporain, en

gommant le côté technique du musée (les éclairages, les suspentes, les vitrines qui auraient l’air de vitrines), en respectant toujours les règles de composition du XVIIIème siècle : la centralité, l’axialité et la symétrie. »

DES PLAFONDS INSOLITESSi les salles remarquables ont été restaurées à l’identique, d’autres ont fait l’objet de réinterprétations originales. « Le XVIIIème siècle est marqué par l’audace, explique Christophe Giraud de Scénos-associés. On y voit la fertile maturité des manufactures de Louis XIV. Nous avons repris ce principe de création avec les manufactures contemporaines, en cherchant toujours la meilleure technique. » Cet aspect radical se retrouve dans l’ha-billage spectaculaire des plafonds avec de surprenantes coques de résine

Salle des pas perdus, côté sud, la lumière du soleil se reflète dans les tomettes de bronze, pour diffuser sur le plafond des traînées d’or.

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FOCUS

moulée qui remplacent les grandes rosaces d’ori-gine. « Pour les habiller et pour cacher la climatisation et les éclairages, détaille Alain Moatti, j’ai fait réaliser ces coques partiellement démontables dont la forme recrée par un jeu de lumière une rosace centrale, reflet de la pièce. » La réalisation de ces coques a été confiée au cabinet d’ingénierie Cogitech, qui a fabriqué ces résines minérales pour l’occasion. « Le plafond devient ainsi l’élément majeur, poursuit Alain Moatti : c’est lui qui dynamise la salle, en lui donnant une qualité de couleur ». Le sol est parfai-tement complémentaire, l’architecte ayant choisi de recréer des tomettes sur-mesure – en ciment, en bois ou en bronze –, capables de renvoyer sur ces coques des éclats de lumières fascinants.

PERSONNALISER CHAQUE CENTIMÈTRE: LA RÉVOLUTION DE L’ÉCLAIRAGEUne fois mise en valeur, la pièce offre les meilleures conditions d’exposition des collections. L’interven-tion du muséographe prend alors tout son sens. « En travaillant au plus près des objets, explique Christophe Giraud, nous élaborons un parcours inverse à celui de l’architecte : lui part du très grand pour arriver à l’échelle de l’objet, nous partons de l’objet et remontons aux dimensions de la salle, puis du château. Le projet de ce musée naît au point d’équilibre de nos deux approches. » Rien n’a donc été laissé au hasard : les vitrines ont été dessinées comme de véritables meubles, camouflant tous les détails techniques, à commencer par l’éclairage. «

Aujourd’hui, il peut être intégré facilement, sans grosse ventilation, ni bruit ou condensat de pous-sière dans les vitrines. Il est pilotable et modulable avec un niveau de précision extrême. » Dans la salle de bains, Scénos-associés a ainsi conçu une vitrine originale, abritant 102 flacons en verre des 19ème et début 20ème siècles. « Cette vitrine en forme de paravent est composée de 3 panneaux de verre, de 20 x 200 cm de haut. Nous y avons intégré un éclairage en fibres optiques très inno-vant, de chez Luxam (Hybrid fiber). Chaque fibre est pilotable indépendamment depuis une tablette ou un mobile. Ce dispositif, mis en œuvre par notre éclairagiste Dominique Borrini, permet de regrouper les objets éclairés par usage, par couleur ou par technique de fabrica-tion pour les présenter au public. » ... /...

La vitrine en paravent de la salle de bains utilise un éclairage en fibre optique innovant, chaque fibre étant pilotable indépendamment depuis une tablette ou un mobile

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FOCUSCOMMUNICATION ET CULTURE

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... Dans une seconde pièce, sont exposées des faïences. « La source d’éclairage est cachée sous la table de verre, poursuit Christophe Giraud. La lumière jaillit d’un polissement spécifique, qui l’oriente vers les objets en se réfléchissant sur des lames de verre qui servent à la fois de diffuseurs et de réflecteurs. Ce verre de 24 mm d’épaisseur, qui n’apporte aucune colo-ration à la lumière, a été spécialement coulé pour le projet par le fabricant Schott. » Plus loin, le visiteur découvre le papier peint Züber1 : une suite de lais tendus sur châssis, exposées sur plus de 12 m de longueur. « Pour lisser les nuances entre les papiers peints et créer une homogénéité, sans détériorer le support, nous avons eu recours à la technologie Arcaline 2 de Ayrton. Ses rampes d’éclairages sont pilotables, led par led : nous modulons précisément la température et la couleur de chacune des leds, tous les 10 cm, sur les 24 rampes installées (12 en haut, 12 en bas). »

Dans la section mode, les luminaires permettent de conce-voir des vitrines évolutives. Les mannequins costumés sont éclairés de la tête aux pieds avec une lumière constante et neutre en température, sans chaleur, pour ne pas altérer leur conservation. « Nous utilisons les mêmes appareils Arca-line 2 pour diffuser depuis le plafond, sur un cyclorama de fond, un effet coloré. Nous pouvons ainsi personnaliser les vitrines, en changeant les couleurs selon les objets exposés. » Un éclairage particulièrement innovant pour mettre en perspec-tive le siècle des Lumières !

SIGNALÉTIQUE : QUE FAIT LA POLICE ?Comme pour le reste du projet, Moatti-Rivière a conçu la signalétique selon la dualité du lieu chargé de mémoire et de modernité. Dans la cour extérieure, par exemple, trois gigantesques lettres en acier rouillé accueillent le visiteur, selon les mêmes principes de centralité, d’axialité et de symétrie. Hautes de 2,5 m, elles servent de support aux informations qui y sont gravées. E renseigne sur l’Exposition, M sur le

Musée et A sur l’Accueil. « Le choix d’une typo-graphie assez classique, explique Alain Moatti, a été guidé par des contraintes techniques, les lettres devant être assez massives pour rester rigides. Dans le musée lui-même, nous avons pu pousser plus loin le souci typographique grâce à une signalétique en lenticulaire donnant une impression de relief et permettant de lire deux types de contenus selon l’angle de vision. » D’un côté, le nom historique des pièces, avec la typographie originelle reproduite des plans d’architectes, de l’autre le nom attribué par le musée, dans la police classique.Ce souci du détail se retrouve dans chaque aspect de la réhabilitation et crée un lieu véritablement unique, où les savoir-faire modernes et anciens se répondent dans un écho stimulant. B. G.

1- La Manufacture Züber & Cie fabrique à Rixheim (68) depuis 1797 et jusqu’à aujourd’hui, ses papiers peints, tissus et cuirs en utilisant l’impression traditionnelle « à la planche ». Notamment célèbre pour ses décors panoramiques et panneaux décoratifs.

Le papier peint Züber mis en valeur par plus de 200 leds, modulables individuellement (technologie Arcaline 2 de Ayrton).

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Monumentale, la signalétique extérieure est constituée de lettres de 2,5 m, en acier rouillé.

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PRATIQUEUNE ÉCOLE, UN PROJET

UN PARTENARIAT DE HAUT VOL

ENTRE DEUX INSTITUTIONS

D’EXCEPTIONFleuron de la promotion du luxe français à

l’international, le Comité Colbert a noué un partenariat d’exception avec l’école d’art et de

design française ENSAAMA1-Olivier de Serres. Un enrichissement mutuel, avec la transmission des

savoirs aux jeunes générations et un nouveau souffle apporté à ses maisons membres.

Association loi 1901 créée en 1954, le Comité Colbert rassemble aujourd’hui 78 maisons fran-çaises de luxe et 14 institutions culturelles qui œuvrent ensemble au rayonnement international de l'art de vivre français. Afin d’anticiper et de préparer l’avenir en transmettant ses valeurs, la formation des jeunes générations est un enjeu majeur, permettant de disposer d’un vivier de jeunes talents qui continueront d’incarner le style français et de le réinventer dans les maisons de luxe. Preuve de cette conviction : la création de la Chaire Colbert au sein de l’ENSAAMA – Olivier de Serres. Choisie après un appel d’offres lancé par le Comité Colbert auprès des écoles fran-çaises de création, l’ENSAAMA a parallèlement mis en place le Master 2 « Stratégies du design » (cf. encadré page 74). Enthousiaste et déter-minée à utiliser au mieux les formidables opportunités de ce partenariat, Marie-José Mascioni, directrice de l’Ecole souligne : « Nos projets convergeaient. Nous nous sommes retrouvés avec une même exigence pédago-

gique autour de l’excellence française, de la recherche et de la transmission des savoir-faire. » Pivot du projet, c’est également l’équipe ensei-gnante de l’ENSAAMA qui déploie son énergie au sein de la Chaire Colbert.

ALCHIMIE RÉUSSIE Pour ces maisons souvent centenaires, il est essentiel de préparer l’avenir en participant à la formation de la relève et en identifiant de nouveaux talents. L’enrichissement est mutuel : pour les entreprises, c’est un formidable labora-toire de recherche enrichi par le regard de cette nouvelle génération, ainsi que l’assurance de garder vivante la connaissance du secteur du luxe et de ses savoir-faire. Pour les étudiants en fin de cursus, il s’agit d’une occasion unique, juste avant d'entrer dans la vie active, de confronter leurs références culturelles avec les connais-sances et les méthodes de travail acquises à l’ENSAAMA. Cette aventure est également une véritable passerelle vers l’emploi. Entre 2011 et 2013, quatorze maisons se sont ainsi enga-gées au profit de la création et de la formation des jeunes : Bernardaud, Boucheron, Chanel, Christian Dior, Ercuis, Guerlain, Hermès, Cham-pagne Krug, Longchamp, Pierre Hermé Paris, S.T.Dupont, Yves Delorme, Les Arts Décoratifs, Sèvres–Cité de la céramique. Une méthode qui a fait ses preuves, puisqu’aujourd’hui tous ces étudiants sont entrés dans la vie active. V.O.

« TRÈS INNOVANT, CE PARTENARIAT DONNE À NOS ÉTUDIANTS DES PERSPECTIVES PROFESSIONNELLES DANS LA CONCEPTION ET LA CRÉATION, ET LEUR OUVRE LES RÉSEAUX D’EXCELLENCE SUR LA SCÈNE INTERNATIONALE. » Marie-José Mascioni

1- Ecole Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d'Art

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PRATIQUE

ABÉCÉDAIRE AUDACIEUXAprès une première Chaire de 3 ans, le Comité Colbert a renouvelé en 2013 son engagement auprès de l’ENSAAMA pour 3 années de plus ! Pour promouvoir ses jeunes talents auprès des entreprises, des prescripteurs et relancer la Chaire, l’Ecole a choisi un mode d’expression original : un livre précieux sous forme d’Abécédaire. Responsable de la coordination du Master et des projets réalisés avec le Comité Colbert, Xavière Bouyer2 argumente : « Nous souhaitions parler du Master d’une manière ouverte et plurielle. La pluralité est un aspect important que nous cultivons. Elle apparaît dans notre façon de faire travailler les étudiants en équipes pluridisciplinaires3 et dans la diversité des entreprises du Comité Colbert. Nous sommes partis de 26 mots forts du design, qui nous ont semblé caractériser le Master et que nous avons choisis en concertation avec Valérie Sandoz, Secrétaire générale du Comité Colbert, avec l’équipe pédagogique et en lien avec les étudiants de l’année en cours. Nous avons recherché les définitions dans deux dictionnaires (Hachette et Littré) et ajouté notre propre définition, le tout en version bilingue français / anglais. De A à Z, chaque lettre est ensuite illustrée avec un ou plusieurs projets issus des trois premières années du Master. Enfin, deux anciennes étudiantes, Pauline Crenn épaulée de Sophie Cure, ont pris en charge l’identité visuelle, la conception de l’abécédaire et des invitations ». Aperçu de ce très beau travail avec deux projets présentés par des étudiants... aujourd’hui tous devenus des professionnels !

« TRÈS INNOVANT, CE PARTENARIAT DONNE À NOS ÉTUDIANTS DES PERSPECTIVES PROFESSIONNELLES DANS LA CONCEPTION ET LA CRÉATION, ET LEUR OUVRE LES RÉSEAUX D’EXCELLENCE SUR LA SCÈNE INTERNATIONALE. » Marie-José Mascioni

CURIOSITÉ - « Renault… vous emmène en voyage »Elise Auger, Emilie Deschamps, Anne-Claire Majorel, Carole Pfendler, Céline Plunet - Renault, 2011 Pour cette réflexion prospective autour de la concession de demain, les étudiantes ont questionné les limites de Renault et cherché à dépasser ses bornes. « La marque sortirait alors du cadre strict d’une concession pour venir s’échapper dans la ville sous forme de signes curieux et amusants, » explique Anne-Claire Majorel, aujourd’hui global designer. Illustrant le mot « Curiosité », ce projet lui a appris à travailler avec des personnes d’horizons multiples, qui ont su enrichir son point de vue et apporter des solutions auxquelles elle n’aurait pas songé seule. « Car, souligne-t-elle, plus un design appa-raît comme simple et astucieux, plus il a nécessité en amont un travail croisé considérable. »

2- Également architecte et professeur au département architecture intérieure et environnement de l’ENSAAMA.3- Le Master réunit des étudiants spécialistes de création industrielle, design de communication visuelle et multimédia, design d’espace, design de packaging, stand et événementiel, design de mode, design textile, métiers d'art.

L’ARCHITECTURE DE LA CONCESSION S’INSPIRE

DU LOGO DE RENAULT.

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PRATIQUEUNE ÉCOLE, UN PROJET

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MAÎTRISE - « La Boîte Noire »Alexandre Hoyos et Lancelot Letellier - Maison Chanel, Chaire Colbert 2013La maison Chanel s’est interrogée sur l’identification instantanée d’un projet d’exposition itiné-rante. Les deux étudiants se sont attachés aux valeurs intrinsèques de la marque : éléments architecturaux, graphiques, formels, qui permettent de « dire Chanel sans ses codes ». Pour Alexandre Hoyos, aujourd’hui designer graphique au sein de l’entreprise, « donner à voir notre plus-value en tant que designer graphique est enrichissant, à la fois pour nous et pour les autres corps de métiers avec qui nous travaillons ». Lancelot Letellier, architecte d'intérieur au sein de l'agence Jouin Manku (Paris) complète : « Chacun aborde les divers domaines du design de manière décomplexée, en s'appuyant sur la spécialité de l'autre, afin de concevoir le projet le plus maîtrisé dans tous ses aspects (architecture, installations, communication...) ».

UN REMARQUABLE TREMPLIN PROFESSIONNEL : LE MASTER 2 « STRATÉGIES DU DESIGN »Avec le soutien de la Chaire Colbert, l’ENSAAMA-Olivier de Serres a mis en place le Master «Stratégies du design» en co-habilitation avec l’Université d’Evry Val-d’Essonne. Ce complément de formation au cursus du DSAA (Diplôme Supérieur en Arts Appliqués) a pour ambition de créer des passerelles avec le monde de l’entreprise, du luxe français en particulier. L’année se décompose en deux semestres autour de thématiques élaborées par les entreprises participantes, en accord avec l’équipe pédagogique. Au premier semestre, la vingtaine d’étudiants passe 3 semaines dans les maisons du Comité Colbert pour appréhender, via conférences et workshops, l’univers du luxe, ses codes, ses savoir-faire et la place qu’y occupe le design. Au second semestre, un stage de six mois en immersion totale dans une entreprise leur permet de parfaire leurs compétences et de construire un réseau professionnel dans la perspective d’une future embauche. La soutenance du Master se déroule fin septembre devant un jury composé d’enseignants de l’ENSAAMA, de l’université d’Evry et de professionnels des maisons.

LA MAQUETTE ET LES ÉDITIONS PAPIER RÉALISÉES PAR LES DEUX ÉTUDIANTS.

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PRATIQUESOLUTION TECHNOLOGIQUE

Le MARQUAGE : l’arme du luxe face à la contrefaçon

Dans le luxe, plus qu’ailleurs, l’authenticité du produit compte. Les

clients achètent aussi une marque, son histoire, son process de fabrication. Pour lutter contre la copie, les maisons du luxe sont à la recherche de solutions d’authen-

tification et de traçabilité. Le marquage de sécurité est un enjeu majeur.

Règle n°1... Pour qu’une solution soit efficace elle doit parfaitement s’intégrer aux produits et au packaging sans altérer ou modifier l’identité de la marque et du produit. Pas question d’imprimer un QRcode sur un sac à main de plusieurs milliers d’euros à moins qu’il n’ait été pensé par le designer comme un décor !Les marques ont construit des réseaux de produc-tion et de distribution très contrôlés. L’intégration de solutions d’authentification ou de traçabilité, tout en concernant un nombre minimum d’intervenants, doit être souple pour ne pas bouleverser le process existant et s’adapter à l’ensemble des produits. Avec un haut niveau de sécurité garanti, sur le terrain, la détection des signes de sécurité doit être rapide et délivrer des données suffisantes pour analyser, le cas échéant, les failles d’un réseau mis en place. « Il est difficile pour les prestataires de répondre à toutes ces attentes simultanément et très souvent des compromis doivent être trouvés », indique Jonas Reinhardt, directeur de U-NICA Micronics AG1.

COMBINER LES SOLUTIONS DE MARQUAGEPour l’authentification ou la traçabilité, la combi-naison de signes visibles (carte d’identité d’une montre de luxe) et de signes invisibles (ADN de synthèse sur des fourrures) est souvent la solution. Rassurants pour les consommateurs, les signes visibles mettent en avant la valeur du produit, sont facilement communicables aux agents des douanes et découragent les faussaires. Les signes invisibles permettent un contrôle plus draconien et un suivi plus confidentiel que la marque se réserve. Les solu-tions techniques peuvent être préexistantes mais leur combinaison et leur intégration sont la plupart du temps du sur-mesure une fois que l’on a déter-miné les problématiques spécifiques de chaque produit et de chaque marque : son positionnement, le nombre de fournisseurs, leur implantation… Pour être efficaces, elles doivent être intégrées dès les premières étapes de création. Ainsi, pour marquer un flacon de parfum, le traceur peut être inclus dans l’impression directe du flacon (encre ou vernis), lors de l’injection du bouchon ou encore lors de l’impres-sion de l’étiquette. Des solutions existent donc, mais les nouveaux modes de distribution posent problème aux marques : comment gérer la vente en ligne qui nécessite de nouveaux outils et quid de l’authenticité d’un produit face à l’avènement d’un marché de l’occasion ?

1- EU-nica Micronics AG distribue et intègre des solutions de sécurité pour la protection de marques, produits et documents de valeur. http://www.u-nica.com/

AU CŒUR DES SOLUTIONS

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PRATIQUE

Le VISIBLE n’a pas besoin de révélateur. Le consom-mateur peut le détecter lui-même. En revanche, l’INVISIBLE-VISIBLE (marquage invisible devenant visible sous l’action d’un détecteur) ou le VISIBLE-VISIBLE (marquage révélant un autre aspect sous l’action d’un détecteur) nécessitent un outil de détec-tion.

Le NIVEAU DE SÉCURITÉ du marqueur dépend du type de DÉTECTION (longueur d’ondes d’excitation et longueur d’ondes d’émission). Le détecteur utilisé peut-être universel (UV détectés par une lampe de Wood…) ou dédié.Les outils dédiés sont les plus utilisés pour marquer les produits puisqu’ils répondent précisément à la demande des marques qui doivent lutter contre le développement de marchés parallèles ou l’importa-tion illégale.

Les MARQUEURS de sécurité sont intégrés dans le PROCESSUS D’IMPRESSION : encres invisibles, UV, Infrarouges, microsphères, ADN de synthèse. Ils ont été adaptés aux différentes techniques : sérigra-phie, héliogravure, flexographie, offset ou jet d’encre. Et la variété des procédés permet de combiner les marqueurs de sécurité en fonction des besoins. Les encres invisibles imprimées en numérique jet d’encre permettront une personnalisation par lot par exemple. Mais la taille des gouttes de l’impression jet d’encre piezzo ne permet pas le dépôt de micro particules. Ces dernières seront donc imprimées en sérigraphie, en hélio ou en flexographie.

Pourtant secteur sensible, le marquage anti-contre-façon ne connaissait jusqu’à présent aucune NORMALISATION. Cependant, la variété des solu-tions développées (en matière d’anti-contrefaçon) a mis en lumière la nécessité d’une certification. Sébas-tien de Lamberterie, directeur technique de Trace Tag

Europe confirme : « la norme ISO 12931 a le mérite de dresser une typologie des outils d’authentification pour évaluer et apprécier les solutions les mieux adap-tées à chaque nécessité ». Créée avec l’ensemble des acteurs internationaux concernés, Jean-Michel Loubry, fondateur d’Elephant-Conseil qui a présidé à l’élabo-ration de la norme détaille : « Nous avons caractérisé les solutions en fonction des besoins en associant critères techniques et pratiques : résistance, ergo-nomie, souplesse de détection, etc. ». J. C.

2- Trace Tag crée et produit des marqueurs de sécurité pour l’authentification et la traçabilité. http://www.tracetag.com/3- Elephant-Conseil propose un accompagnement dans l’élaboration de stratégies individuelles ou collectives et la mise en œuvre des moyens techniques d’identification et d’authentification. http://www.elephant-conseil.fr/

AU CŒUR DES SOLUTIONS

Pour l’authentification et la traçabilité, les solutions peuvent être divisées en deux grandes familles. Le visible et l’invisible.

LES MICROSPHÈRES SONT RENDUES VISIBLES PAR UN DÉTECTEUR DÉDIÉ (SOURCE : TRACE TAG).

Détecteur dédié (source : Trace Tag).

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PRATIQUE

LA LOI ACCESSIBILITÉ BOOSTE LES COMMERCES DE PROXIMITÉ

La Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD) a décidé de faire de l’application de la loi de février 2005 une opportunité pour les commerces de proximité plutôt qu’une contrainte subie.

« Dans les commerces de proximité, lance Philippe Montagne, président du comité proximité de la FCD, notre intérêt est d’accueillir le plus de clients dans les meilleures conditions possibles. La loi nous accom-pagne pour faire davantage, notamment via l’évolution des concepts, l’aménagement des boutiques et l’ac-cent porté sur les relations humaines. » En regard des contraintes techniques induites par la mise en place de la loi, cette déclaration positive et dynamique n’allait pourtant pas de soi...

FLASH BACK SUR UN ÉTAT DES LIEUXEn effet, un constat s’est vite imposé à la FCD : suivre les directives existantes sur l’accessibilité des ERP1 pose des problèmes majeurs. Philippe Montagne détaille : « L’application stricto sensu de la loi, fait peser une très forte menace sur les commerces de proximité, petits libres-services, superettes, etc. Elle aurait compromis la pérennité de 8 500 d’entre eux. Un exemple, l’élargisse-ment systématique des allées aurait pour conséquence une perte de 20 à 30 % de linéaire développé, soit une baisse de rentabilité et de CA dans les mêmes propor-tions ». Il y a deux ans, ce constat s’est traduit en plan d’ac-tion. Dans un 1er temps, la FCD s’est rapprochée des

pouvoirs publics. Une réflexion a été lancée, notam-ment avec Marie Prost-Coletta, Déléguée ministérielle à l’accessibilité afin de trouver les moyens d’une adap-tation pragmatique des règles prévues par la loi. Un groupe, « Regards croisés sur... », a été créé, réunissant des représentants des associations de personnes en situation de handicap, les ministères concernés et les entreprises. Ensemble, ils ont examiné une dizaine de cas pratiques et réalisé 4 fiches abordant problèmes clefs et solutions préconisées, la base pour de futures dérogations locales.

COMMENT ADAPTER LA LOI...Pour chaque cas, il s’agit de parvenir à un consensus conjuguant maintien de l’activité et amélioration de l’accessibilité, en trouvant les solutions les plus pragma-tiques. En somme, aboutir à une adaptabilité maîtrisée par la loi.Synthèse de cette démarche, la FCD a conçu un guide pratique, afin d’aider les 16 800 dirigeants de magasins à aménager au mieux leurs commerces en optimisant l’accessibilité. « En plus de présenter la loi et les avan-cées des « Regards croisés », le guide en propose une approche « commerce » qui réintroduit la dimension humaine au cœur de la démarche par la sensibilisation des équipes en magasin », insiste Philippe Montagne.

ECLAIRAGE OPTIMISÉ, ALLÉES DÉGAGÉES ET SIGNALÉTIQUE CONTRASTÉE POUR PLUS DE CONFORT.

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« AMÉLIORER L’ACCESSIBILITÉ N’EMPÊCHE PAS DE CULTIVER L’ATTRACTIVITÉ. AÉRER ENTRÉES ET VITRINE RENOUE AVEC LEUR VOCATION PREMIÈRE : LA VUE SUR L’ACTIVITÉ COMMERCIALE. » Philippe Montagne

LA FCD EN CHIFFRES • 17 500 COMMERCES ALIMENTAIRES (INTÉGRÉS ET INDÉPENDANTS)• 40 ENSEIGNES RATTACHÉES AUX GROUPES CARREFOUR, CASINO, MONOPRIX, FRANCAP, PICARD, SCHIEVER, COLRUYT, AUCHAN.• 13 MILLIARDS DE CA• 40 000 EMPLOIS SALARIÉS

... ET TENDRE À UNE ACCESSIBILITÉ UNIVERSELLEEn choisissant comme titre « Comment mieux accueillir tous nos clients ? », le guide fait écho à une attente fortement exprimée par les personnes en situation de handicap. Elles souhaitent en finir avec les dispositifs discriminants conçus seulement pour elles, au profit de solutions pensées pour tous ! Cette exigence s’applique bien sûr aussi à la communication visuelle : prévoir une signalétique claire et bien contrastée en réfléchissant aux couleurs, à la taille des caractères ; installer un éclai-rage orienté sur les produits ; concevoir une PLV de qualité, organisée et maîtrisée ; aménager une devanture dégagée facilitant l’accès et mettant en avant l’activité de la boutique. Ces attentions profitent à l’ensemble de la clientèle et améliorent l’accueil de tous. D’autant que chacun est susceptible d’être, un jour touché, momen-tanément ou durablement.Le guide va contribuer à positiver l’accessibilité dans le but d’offrir à tous les clients services et prestations, en garantissant à chacun la plus grande autonomie possible dans les commerces de proximité. L. BdC.

1- Etablissements recevant du public

UNE ENTRÉE DÉGAGÉE, DE PLAIN-PIED, ÉQUIPÉE

DE PORTES AUTOMATIQUES VITRÉES, VITROPHANIE

DE SÉCURITÉ, INFORMATIONS... DES RÈGLES DE BASES

FACILITANT L’ACCÈS DE TOUS AUX COMMERCES.

AUCUN DISPOSITIF TECHNIQUE NE DISPENSERA JAMAIS DE VEILLER À LA QUALITÉ DE L’ACCUEIL PERSONNALISÉ PAR LES ÉQUIPES EN MAGASIN.

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NOUVEAUTÉS

PRATIQUE

CORSO MAGENTA DÉROULE LA PEINTURE

Breveté, ce process de fabrication unique transforme industriellement la peinture liquide en un film de peinture. Présenté en première mondiale sur l’espace Zoom Touch du salon Batimat 2013, Nioulasco est une peinture multicouche, sèche, écologique et prête à la pose. Conditionnée en bobines, elle s’applique par simple encollage sur tous types de supports, sans manipulation de produits liquides toxiques ou polluants, avec une qualité de finition impossible à réaliser manuellement : couleur exacte, tendu exceptionnel, opacité parfaitement homogène, textures nouvelles, impression digitale.Gamme : 22 couleurs unies, dont 6 blancs ou blancs cassés, et 5 aspects de surface avec effets matière (empreinte de cuir, galuchat...). Personnalisation sur demande.Le + : une vitesse d’application record et un temps d’immobilisation des locaux réduit.www.corso-magenta.com

MAROTTE PASSE AU GLOSS

Experte dans le travail du bois depuis 1948, Marotte innove constamment afin de faire découvrir de nouvelles essences et de nouvelles finitions pour ses panneaux d’ébénisterie destinés à l’agencement intérieur (revêtement des murs, des portes, des plafonds, du mobilier...). Présentée sur Architect@work, «Gloss» est une collection de panneaux sculptés avec finitions exclusives brillantes obtenues par l’application d’un film teinté dans la masse thermoformé sur un support en MDF préalablement sculpté. Alliant stabilité et résistance de surface, ces panneaux offrent d’élégants jeux de lumières et de subtils reflets.Gamme : Trois finitions exclusives (Ice Gloss, Black Gloss et Métal Gloss), déclinées en 6 modèles de sculptures.Le + : un produit fini, prêt à poser.www.marotte.fr

SOLUTION D'ÉCLAIRAGE LED POUR ENSEIGNES, FAÇADES ET GRANDS FORMATSEclairal est un produit développé et commercialisé par la société BBe Consulting en partenariat avec la société Cellux pour la fabrication. BBe Consulting, créée en 2005, est une société spécialisée dans l’étude de solutions d’éclairage, d’engineering industriel et de systèmes fluides. Éclairal est un nouveau luminaire à réflecteur asymétrique, un rail d'éclairage à LED modulaire, visant un éclairage mural uniforme. Le support de potence est adapté à tout type de bardage. Les potences métalliques fournies en 3 longueurs couvrent des surfaces de 1, 3 et 5 mètres de hauteur. Le rail, profilé aluminium léger et discret, d'une longueur standard de 2,5 m, s’additionne et se coupe facilement aux dimensions souhaitées. Et enfin, le choix du ruban LED permet aisément de s’adapter à la puissance désirée. www.eclairal.fr

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PRATIQUE

C!PRINT SOURCING, LE PREMIER SALON

EN LIGNE

SENTINEL GLAMOURISE L’ÉCLAIRAGE DE SÉCURITÉ

Impression, personnalisation, marquage, le nouveau salon en ligne déve-loppé par 656 Groupe fera son lancement officiel sur C!Print.C!Print le rendez-vous de l’impression, de la personnalisation et du marquage aura lieu les 4, 5, 6 février 2014 à Lyon. Il marquera entre autres le lancement du salon en ligne C!Print Sourcing. Dès le lendemain, les visiteurs pourront se rendre sur www.cprint-sourcing.com.Qu’est-ce que c’est ? Un outil de travail quotidien pour les professionnels du marquage et de l’impression grand format ; un moteur de recherche complet pour l’inspiration des prescripteurs ; un salon en ligne qui ouvrira aux imprimeurs de nouveaux marchés en apportant la réponse technique à des besoins écono-miques.Nouveau projet porté par 656 Groupe, C!Print Sourcing référencera les marques et les distributeurs, le matériel et les consommables, les marchés et les applications. Les entreprises pilotes du projet dont les produits et services sont déjà référencés sur C!Print Sourcing sont : Canon France, Chemica, Dickson Coatings, Epson France, Hexis, Mactac, Promattex, Reflectiv, Roland France, Seripress, Alexandre Frezal Numérique, BGA Diffusion, Buisine, La Cotonnière Lyonnaise, Euromedia, Filmolux, Horizon Numeric et Poitoo Adhésifs.Créé par et pour l’industrie, C!Print Sourcing est par ailleurs doté d’une interface vivante et dynamique (actualités, promotions, publicité, tendances, vidéos, tuto-riaux…). Il a vocation à devenir un véritable réseau communautaire.www.cprint-sourcing.com

Requis par la plupart des réglementations, l’éclairage dit de sécurité est souvent peu esthétique. Sentinel innove avec un produit différent, choisi et non subi, qui s’intègre à la décoration et à l’ambiance du lieu par son design et sa personnalisation. Les différents modèles sont 100 % Leds hautes perfor-mances, éco-conçus et faciles à installer. Gamme : 4 « blocs de portes « (Vega, Maïa, Alcyone, Sélène) et 3 « blocs de plafonds » (Sirius, Zaniah, Altais), avec un large choix de couleurs et de décors selon les modèles.Le + : plus de visibilité, donc plus de sécu-rité.www.sentinel-cleverlighting.fr

DES MESSAGES PUBLICITAIRES HAUT DE GAMME AVEC KAPA®PREMIUM KAPA®premium est le nouveau panneau en mousse léger avec des surfaces PET de haute qualité, produit et distribué par 3A Composites, division du Groupe Schweiter Technologies. Le Groupe produit et distribue des matériaux composites pour des segments de marché tels que l’architecture, la communication visuelle, le transport, l’industrie et l’énergie éolienne. Ces revêtements en papier synthétique permettent des résultats d‘impression de très haute qualité. En outre, ils sont résistants aux déchirures et à l‘eau. KAPA®premium sert donc idéalement comme panneau de conception pour les affichages publicitaires sophistiqués sur le point de vente ainsi que pour l’aménagement intérieur des marques de luxe.Il est idéal pour l’impression digitale directe et est facile à découper avec des lames standards. En plus, des rainures en V sont possibles pour des applications 3D.www.3acomposites.com

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NOUVEAUTÉS

PRATIQUE

Présent sur plusieurs continents Prismaflex International (Haute Rivoire – 69) est à la fois un fabricant industriel de panneaux d'affichage et un imprimeur numérique grand format. Consacrant plus de 3 % de son CA à la R&D, la société a concrétisé en 2013 son développement selon les deux axes du « green » et du « digital » avec la création du Green & Digital Center. Dirigé par Frédéric Zadéo, ce complexe unique en Europe regroupe sur 1 000 m2 un campus R&D dédié à la recherche environnementale et digitale, une unité de produc-tion de panneaux led, un centre de contrôle et un showroom extérieur et intérieur. Véritable vitrine des savoir-faire développés par Prismaflex Inter-national, ce centre met en avant ses technologies de pointe, comme Blue tech et les premiers panneaux 100 % autonomes en énergie solaire, ou encore toute l’étendue de la gamme Prismatronic pour le Digital.Afin de poursuivre sa démarche environnementale, Prismaflex lancera début 2014 la certification ISO 14001 pour le Green & Digital Center.www.prismaflex.com

DES EFFETS TRÈS SPÉCIAUX…Exaprint, imprimeur en l igne ouvert exclusivement aux professionnels des arts graphiques, propose de nouveaux supports, techniques et finitions qui permettent d’apporter une véritable valeur ajoutée dans des applications comme la carterie haut de gamme, le faire-part et le packaging. Par exemple Letterpress : ce papier blanc 600 g marqué avec la technique du débossage surfe sur la vague vintage tout en apportant un agréable touché cotonneux. Quant au papier texturé « Bois » (300 g), imprimé en numérique, il imite à la perfection les veines du bois pour des créations pleines d'authenticité. www.exaprint.fr

PRISMAFLEX A OUVERT SON GREEN AND DIGITAL CENTER

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PRATIQUE

ADVERTIBLE PROPOSE LE MOBILIER PUBLICITAIRE EN « KIT »

Plusieurs packages sont disponibles, que ce soit pour meubler un accueil, une salle de réunion ou encore un magasin. Par exemple, le Kit n°1 « Détente » comprend 1 canapé, 2 fauteuils et 1 table basse. Le Kit n°2 « Accueil » comprend 1 canapé, 1 banc et 2 chaises. 1 banc et 2 poufs. A noter également les Kits « Lounge » et « Café ».Comme tous les produits commercialisés par Advertible, ces kits sont entièrement person-nalisables avec un logo, un motif ou encore une photowww.advertible.eu

FLOW + 2.0, UN OUTIL DE TRAVAIL POUR LES IMPRIMEURS

UTILISER MOINS D’ENCRE POUR IMPRIMER AVEC LE LOGICIEL ECOFONT

Flow +, le logiciel de gestion et de management conçu par Caldera pour les imprimeurs a sorti fin 2013 sa version 2.0. « Notre solution a été entièrement retravaillée afin d’être à nouveau le système de workflow grand format le plus rapide et le plus précis de Caldera » souligne Sébastien Hanssens, Vice-président marketing et commu-nication.Cet outil peut idéalement être associé au Webshop de Caldera, solution web-to-print développée spécialement pour aider les imprimeurs du grand format à promouvoir leurs produits en ligne, à réduire le temps passé sur les processus de vente et à augmenter leur volume d’activité. Tout y est interconnecté : par exemple, dès la commande validée, le fichier peut être envoyé directement dans le RIP.www.caldera.com

Selon une étude de l’Université du Wisconsin – Green Bay, Century Gothic est la police qui permet d’économiser le plus d’encre ou de toner lors d’une impression. Or, le logiciel Ecofont permet d’améliorer encore cette performance.Comment ça marche ? Pendant l’impression, Ecofont insère de minuscules trous dans les lettres, sans aucun effet néfaste sur la lisibilité. On peut travailler avec sa police habituelle, il suffit ensuite d’appuyer sur une touche pour imprimer sa variante Ecofont, à partir des programmes habituels, tels

que Microsoft Word et Outlook. A usage profes-sionnel, ce logiciel peut jouer un rôle majeur dans la politique RSE d’une entreprise puisqu’il permet d’économiser jusqu’à 50 % d’encre.www.ecofont.com

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UNE ÉCOLE, UN PROJET

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PRATIQUE

NE MANQUEZ AUCUN NUMÉRO

DE VISIBLE, ABONNEZ-VOUS !

£ OUI, JE M’ABONNE À VISIBLE POUR 1 AN (4 NUMÉROS) : TARIF : 55 EUROS.

Je joins mon règlement par chèque bancaire ou postal à l’ordre de 656 Editions.

COORDONNÉES

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Nom ........................................................................................................................................ Prénom ....................................................................................................

Société ............................................................................................. Code NAF / APE ............................................................... Fonction .....................................

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Téléphone ...................................................... Fax ...................................................... E-mail ...............................................................................................................

VOTRE ACTIVITÉ £ DESIGNER

£ ARCHITECTE

£ PHOTOGRAPHE

£ AGENCES CONSEILS

£ GRAPHISTE

£ SERVICES, ADMINISTRATION ET INDUSTRIE

£ COMMERCE ET DISTRIBUTION

£ INDUSTRIE

£ INSTITUTIONNEL

£ IMPRIMEUR

£ SIGNALETIQUE/ENSEIGNE

£ ÉDITEUR/DIGITAL MEDIA

£ PERSONNALISATION OBJET/TEXTILE

£ FABRICANTS MATÉRIELS D'IMPRESSION

£ LOGICIELS ET E-BUSINESS

£ FORMATION

£ ASSOCIATION

£ AUTRES

CE COUPON ET VOTRE RÈGLEMENT SONT À RENVOYER À :

VISIBLE 656 Editions - 21 rue Longue - BP 1072 - 69202 Lyon Cedex 01

BULLETIN D’ABONNEMENT

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