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Ville UNESCO

de Littérature

Melbourne

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Soumission pour Melbourne,

Ville de Littérature

Publié par Arts Victoria.

Cette publication est protégée par les

droits d’auteur. Aucune partie ne peut être

reproduite, par quelque procédé que ce soit,

sauf en conformité avec les dispositions

de la Loi de 1968 sur les droits d’auteur.

© Droits d’auteur : l’État du Victoria 2008

Toutes les informations figurant dans

cette publication sont considérées comme

correctes au moment de l’impression.

Arts Victoria

Private Bag 1

South Melbourne

Victoria

Australie 3205

Téléphone : +61 3 9954 5000

Télécopie : +61 3 9686 6186

[email protected]

www.arts.vic.gov.au

Shelly Gorr (personne à contacter)

Communications & Marketing

Arts Victoria

Tél. : +61 3 9954 5064

[email protected]

Stuart Koop (personne à contacter)

Responsable principal de projet

Arts Victoria

Tél. : +61 3 9954 5062

[email protected]

Comité de direction

Greg Andrews

Directeur adjoint

Arts Victoria

Tom Bentley

Directeur exécutif – Politique et Cabinet

(jusqu’en décembre 2007)

Department of Premier and Cabinet

(Département du Premier

Ministre et Cabinet)

Anne-Marie Schwirtlich

PDG/Directrice de la Bibliothèque d’État

State Library of Victoria

(Bibliothèque d’État de Victoria)

Comité de pilotage

Eric Beecher (Président du Comité)

Private Media Partners

Joel Becker

Directeur Victorian Writers’ Centre

(Centre des écrivains du Victoria)

Morris Bellamy

Directeur Arts & Culture

Ville de Melbourne

Tom Bentley

Directeur exécutif – Politique et Cabinet

(jusqu’en décembre 2007)

Department of Premier and Cabinet

(Département du Premier

Ministre et Cabinet)

Grant Caldwell

Membre du Conseil d’administration

Australian Poetry Centre

(Centre australien de poésie)

Rosemary Cameron

Directrice/PDG

Melbourne Writers' Festival

(Festival des écrivains de Melbourne)

Andrew Campbell

Directeur adjoint par intérim – Politique et

projets stratégiques

Department of Premier and Cabinet

(Département du Premier

Ministre et Cabinet)

Sandy Grant

PDG

Hardie Grant Publishing

Penny Hutchinson

Directrice

Arts Victoria

Kirsty Murray

Auteur

Mark Rubbo OAM

Directeur

Readings Books and Music

Anne-Marie Schwirtlich

PDG/Directrice de la Bibliothèque d’État

State Library of Victoria

(Bibliothèque d’État de Victoria)

Bob Sessions

Directeur de publication

Penguin Group (Australie)

Rohini Sharma

Directrice artistique

(jusqu’en septembre 2007)

Express Media

Carrie Tiffany

Auteur

Michael Webster

Maître de conférences principal, RMIT

Consultant principal, Nielsen BookScan

Rédacteurs de la soumission :

Urszula Dawkins, Steve Grimwade,

Stuart Koop, Dr Greg Kratzmann

Rédacteurs en chef : Hilary Ericksen,

Sally Moss

Conception de publication : Actual Size

Traduction : SBS In Language

Date de soumission : février 2008

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Ville UNESCO

de Littérature

Melbourne

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Résumé

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Cité d’excellence et d’une extraordinaire diversité en matière d’activité littéraire, Melbourne est la candidate idéale au titre de Ville UNESCO de Littérature. Capitale de l’État de Victoria, au sud-est de l’Australie, et centre d’affaires majeur dans la région Asie-Pacifique, elle est largement reconnue comme la capitale culturelle de l’Australie.

Melbourne est une scène débordante de vitalité pour la création d’œuvres lit-téraires. Ses écrivains sont soutenus par un environnement de l’édition vigoureux, dont une multitude de petits éditeurs indépendants, et par la large participa-tion du public à la littérature – en qualité de lecteurs, d’écrivains et d’auditoire aux manifestations et aux festivals.

Au niveau administratif, le Gouvernement de Victoria et la Ville de Melbourne sont extrêmement actifs dans le domaine du développement et des

échanges culturels, en Australie comme au niveau international, et disposent de toutes les ressources nécessaires pour participer au Réseau des villes créatives de l’UNESCO en tant que Ville de littéra-ture. Des initiatives du Gouvernement de Victoria ont récemment été annoncées qui renforceront la position de la ville à ce titre. Cette soumission décrit le pay-sage et les activités littéraires actuels de Melbourne et détaille en outre ces initia-tives et les plans du gouvernement pour l’avenir.

Les secteurs clés portés à l’attention de l’UNESCO sont l’histoire culturelle et littéraire distinctive de Melbourne, ses points forts et ses antécédents particu-liers en matière de production littéraire et enfin la manière dont la ville entend à l’avenir partager ces points forts et les mettre en valeur par le biais de la collabo-ration et des échanges internationaux.

v

Melbourne

Mr Tulk.

Photographie : Mark Chew

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Le pédigré littéraire de MelbourneFondée en 1835 sur les berges de la rivière Yarra, la petite localité de Melbourne s’est rapidement développée en une grande ville coloniale en plein essor, considérablement stimulée par la ruée vers l’or du Victoria dans les années 1850. Au cours du vingtième siècle, Melbourne est passée du statut de grande ville de l’ère victorienne – qualifiée de « merveil-leuse Melbourne » – à celui d’importante métropole jouissant d’une diversité de cultures. Tout au long du siècle, les vagues successives d’immigration en provenance de nombreux pays ont joué un rôle prédominant dans le paysage multiculturel de la ville – et tel est encore le cas aujourd’hui.

Au fil du temps, la littérature de Melbourne a évolué d’une littérature du déplacement à une littérature de la diaspora, transformant les expériences des immigrants en divers narratifs de luttes, de définition de soi, d’identité et d’appartenance. Au dix-neuvième siècle, nombre d’écrivains ont tenté de transmettre des informations et des descriptions de la « colonie » aux lecteurs restés au « pays natal », tout en esquis-sant la définition du paysage et de la société de Melbourne à travers ses dif-férences d’avec la « patrie ». Au début du vingtième siècle, l’attention des descen-dants littéraires des premiers écrivains restait tournée vers le « pays d’origine »,

mais les descriptions du « pays d’accueil » jouèrent un rôle important dans la création d’une littérature australienne distinctive.

Depuis la Seconde Guerre mondiale, des écrivains d’influences et de milieux de plus en plus variés ont contribué (plus que dans toute autre ville australienne) à la richesse multiculturelle du paysage littéraire de Melbourne, fortement imprégné du vécu des personnes disper-sées, tant par leurs différences que par leurs similarités. L’expansion de l’édition locale dans la période d’après-guerre a également ajouté à l’éclectisme de la production littéraire de Melbourne, stimulant une grande variété de genres et d’expressions culturelles. La notion antérieure de la Grande-Bretagne comme source de l’héritage littéraire de Melbourne se fait de plus en plus obsolète ; de plus en plus, les immigrants et leurs descendants expriment dans la littérature leurs relations complexes avec nombre de « terres natales » à travers l’Europe, l’Asie, le Moyen-Orient et au-delà. En même temps, Melbourne est elle-même, incontestablement, le « foyer » de ces écrivains et de nombreux autres, et la littérature contemporaine de la ville reflète aussi bien la diversité des cultures que la transcendance des fron-tières culturelles, grâce à l’exploration par les écrivains indigènes de thèmes et de genres situés au-delà des frontières.

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De nos jours, les écrivains de Melbourne sont soutenus par une industrie littéraire indispensable et un environnement cul-turel urbain qui accueille d’innombrables manifestations, activités et opportunités littéraires. Le secteur de l’édition littéraire de Melbourne est de loin le plus important d’Australie, et l’édition scolaire ainsi que l’édition pour enfants font preuve d’une vitalité impressionnante. Une industrie florissante qui compte parmi ses mem-bres des maisons d’édition internationales telles que Penguin et Lonely Planet, ainsi que des éditeurs indépendants émi-nents tels que Text Publishing, Hardie Grant, Black Inc., Melbourne University Publishing et Scribe Publications, s’enrichit de petites maisons d’édition indépendan-tes énergiques de qualité publiant livres, journaux et magazines. À cet environ-nement d’édition très actif s’ajoute une vaste gamme d’organisations profession-nelles liées à la littérature, dont le Centre des écrivains de Victoria, Express Media, le Centre de littérature pour la jeunesse à la Bibliothèque d’État de Victoria et le Centre australien de poésie contribuent de façon significative à la vie culturelle de la ville. Il existe également une profusion d’associations plus petites créées autour de communautés d’intérêts et de centres d’excellence spécialisés, qui servent les écrivains et professionnels de la littéra-ture en tous genres et renforcent encore les industries littéraires de la ville.

Les bibliothèques municipales de Melbourne inspirent et encouragent la participation du public à la littérature dans toute la ville et toutes les banlieues : plus d’ouvrages sont empruntés par davantage de lecteurs dans les biblio-thèques municipales de Melbourne que partout ailleurs en Australie. Parmi les activités proposées dans les bibliothèques municipales, figurent, notamment, ate-liers d’écriture, séances de contes et clubs de lecture. Les bibliothèques consacrent par ailleurs des ressources importantes à l’accès à la littérature dans le cadre de programmes de bibliothèque mobiles et à la mise en place de collections en langues communautaires, en gros caractères et en format audio.

Les libraires indépendants jouissent d’une part importante du marché aus-tralien, augmentant encore la force et la diversité du secteur de détail. Melbourne, en particulier, compte de nombreuses librairies indépendantes et librairies spécialisées prospères, ainsi qu’un com-merce d’occasion florissant : il existe à Melbourne plus de librairies par habi-tant que partout ailleurs dans le pays. Il n’y a pas lieu de se surprendre que Melbourne connaisse également la plus forte concentration de clubs de lectures communautaires du pays.

Melbourne a des antécédents remar-quables en matière de présentation de grands festivals littéraires, dont des

Federation Square, la

rivière Yarra et le site des

arts de Melbourne.

Photographie : Peter Dunphy

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manifestations de portée nationale telles que le Festival des écrivains de Melbourne, le Festival de poésie Overload, les conférences Alfred Deakin Innovation Lectures et le Festival des nouveaux écri- vains, assorties d’un calendrier de festivals spécialisés et de célébrations de moindre envergure. Des myriades d’événements de création parlée prennent place toute l’année dans toute la ville, un niveau inégalé par de nombreuses villes plus grandes à travers le monde pour ce type d’activité. Les organes des médias à Melbourne – presse écrite, électronique et en ligne – renforcent encore l’engagement de la ville vis-à-vis de la littérature par le biais de promotion de manifestations, critique littéraire, suppléments de presse spécialisée, émissions de radio et spon-sorat littéraires.

L’enseignement primaire et secon-daire à Melbourne et dans le Victoria donne un haut niveau de priorité à l’écriture, à la littérature et à la lecture, et ce dès la prime enfance. Les initiatives financées par le gouvernement telles que le Défi lecture du Premier Ministre de Victoria encouragent l’intérêt des élèves pour la littérature, et l’enseignement se concentre sur des listes de lectures variées qui présentent aux enfants une gamme d’œuvres littéraires australiennes et internationales. Les jeunes écrivains émergeants bénéficient également de toute une gamme de formations à l’issue de leurs études secondaires. On citera les nombreux cours diplômants d’écriture et d’édition, reconnus et de qualité, les licences et diplômes universitaires de deuxième cycle d’écriture, de publication et d’édition et les innombrables stages de courte durée proposés par les biblio-thèques, le Centre des écrivains de Victoria, les centres communautaires et l’organisation Arts Access à l’intention des personnes handicapées.

Melbourne abrite un grand nombre d’institutions culturelles majeures, dont le Musée de Melbourne, le Centre des arts, le Musée national de Victoria, le Musée de l’immigration et le Centre australien de

l’image en mouvement. La plus impor-tante des institutions littéraires de la ville est la Bibliothèque d’État de Victoria.

Première institution culturelle d’envergure créée à Melbourne, la Bibliothèque d’État a acquis, depuis sa fondation en 1854, une vaste collection de livres, manuscrits et autres matériels littéraires et historiques, privilégiant les articles en provenance de Melbourne et de Victoria. Il s’agit du dépôt littéraire le plus important de la ville et d’un centre extrêmement actif sur le plan de la participation du public à la lecture, à la recherche et à l’engagement culturel. La Bibliothèque d’État offre l’accès à un nombre croissant de matériels en ligne et se consacre à promouvoir la littérature et la lecture en mettant ses ressources à la disposition d’utilisateurs très divers. Elle héberge également le Centre de litté-rature pour la jeunesse qui organise des manifestations pour les jeunes et produit le site web Inside a Dog à l’intention des jeunes lecteurs et rédacteurs.

Mission et objectifs : les clés pour une Ville de LittératureDans le contexte du Réseau des villes créatives de l’UNESCO, la mission de Melbourne est d’instaurer sa préémi-nence internationale de ville littéraire. Pour ce faire, les objectifs principaux de la ville sont les suivants : se voir octroyer le titre de Ville de Littérature, créer un « pôle » littéraire, développer le profil international du Festival des écrivains de Melbourne et mettre en valeur les prix littéraires Premier’s Literary Awards.

Le Gouvernement de Victoria a récemment renforcé son engagement à l’égard de la vie littéraire à Melbourne. L’année 2008 verra le début des travaux de construction d’un Centre des livres, de l’écriture et des idées. Ce nouveau « pôle » d’écriture et d’activités et organisations littéraires sera doté de vastes espaces de prestige qui seront loués au Centre des écrivains de Victoria ainsi qu’à d’autres organisations littéraires de premier plan. La coexistence de ce type d’organisations

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et d’installations destinées aux festivals, conférences et autres programmes publics sur un même lieu permettra la création d’un nouveau point de conver-gence important pour l’activité littéraire, la participation et le développement d’un auditoire à Melbourne.

Par ailleurs, le Gouvernement de Victoria a augmenté son soutien financier au Festival des écrivains de Melbourne en vue de développer le profil de ce dernier en Australie et à l’étranger. Autre initiative du Gouvernement de Victoria pour le soutien et la promotion de la lit-térature : la restructuration des prix annuels Premier’s Literary Awards et l’augmentation de leur montant. Neuf catégories de prix actuelles seront affi-nées et les écrivains pourront concourir dans plusieurs nouvelles catégories.

Melbourne est également l’hôte d'un des prix littéraires les mieux dotés, le Melbourne Prize for Literature, décerné tous les trois ans par le Melbourne Prize Trust. Deux prix d’un montant de 30 000 $ récompensent respectivement un écri-vain reconnu et un nouvel écrivain, et le lauréat chevronné remporte en outre un séjour à Milan, ville jumelée à Melbourne, d’une valeur de 30 000 $.

En qualité de centre d’échanges commerciaux clés dans la région Asie-Pacifique et de centre régional d’excellence en littérature, Melbourne s’engage avec l’Asie et le reste du monde par le biais d’échanges culturels et com-merciaux dans l’industrie de la culture. Les résidences d’écrivain offertes par l’organisation Asialink de l’Université de Melbourne sont l’une des nombreuses manières dont Melbourne soutient la compréhension et la collaboration artis-tique internationales. Si elle remporte le titre de Ville de littérature, Melbourne sera soucieuse de manifester plus avant

l’intérêt qu’elle porte actuellement aux échanges culturels et à la construction d’une communauté culturelle mondiale en étoffant ses relations avec ses six villes jumelles à travers le monde. Elle aura également à cœur de développer ses liens avec Édimbourg et d’en créer de nouveaux avec d’autres villes du Réseau des villes créatives, pour leur bénéfice mutuel. La ville reconnaît que de tels échanges sont non seulement précieux sur le plan artistique et économique, mais également essentiels à la compréhension mutuelle entre les cultures et au déve-loppement de sociétés plus inclusives.

RécapitulatifMelbourne offre des opportunités d’engagement et de participation à l’écriture et à la lecture à tous les niveaux : de sa communauté diverse d’écrivains au secteur florissant de son édition indépen-dante en passant par ses programmes vigoureux d’enseignement de la littéra-ture et sa scène littéraire débordante de vitalité. Elle est située dans un pays qui démontre clairement son soutien envers les arts et la littérature par le biais de pro-grammes de financement offerts par le gouvernement à tous les niveaux – depuis les activités et projets locaux et munici-paux jusqu’au soutien fédéral et de l’État aux individus, aux entreprises et au pub-lic. Cette soumission invite l’UNESCO à reconnaître l’excellence et la diversité de Melbourne sur le plan de la production et de la participation littéraires en la nom-mant Ville de littérature. Si elle remporte ce titre, Melbourne deviendra un membre actif et enthousiaste du Réseau des villes créatives de l’UNESCO, développera énergiquement sa réputation et ses res-sources littéraires existantes et partagera sa richesse artistique, au niveau local et international.

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Table des matières

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Résumé iv

Table des matières x

1 Une brève histoire de Melbourne

2

2 La ville, les gens 8

3 Melbourne et l’UNESCO 16

4 Les infrastructures culturelles 18

5 L’économie artistique 26

6 Le Gouvernement au service des arts

34

7 L’environnement urbain : cartographie littéraire

40

8 Les écrivains et l’écriture 46

9 L’édition : donner forme aux idées et aux mots

60

10 Les organisations : soutenir la littérature à Melbourne

70

11 Le soutien financier : encourager l’art d’écrire

76

12 Festivals et manifestations : célébrer la littérature

80

13 Les bibiothèques : entrepôts du verbe et des idées

86

14 Les librairies : vendre de la prose, de la poésie et du plaisir

94

15 Les médias : passer le mot 100

16 L’éducation : littérature et alphabétisation

104

17 Les perspectives d’avenir 112

Annexe 1 : liste des éditeurs 116

Annexe 2 : organisations littéraires à Melbourne

118

1

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1 Une brève histoire de Melbourne

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Les débutsDepuis la création de la nation Kulin et de ses terres par l’aigle géant Bundjil, il y a quelque 40 000 ans, le people indigène occupe la région connue actuellement sous le nom de Melbourne. Le récit cons-tituait une part essentielle de sa vie : la loi et la culture étaient transmises orale-ment par la peinture, le chant et la danse. En un sens, les premiers « écrits » de ce lieu virent le jour sous forme de gravures rupestres, peintures sur écorce, dessins sur sable et pyrogravure sur manteaux en peau d’opossum.

Le peuple Kulin connut les éruptions volcaniques, les inondations et la mon-tée du niveau de la mer qui formèrent la topographie de la région. Leur chef, Barwool, ménagea un canal dans les montagnes avoisinantes pour endiguer la

crue et créa ainsi ce qui deviendrait plus tard la rivière Yarra et son embouchure, Port Phillip Bay. Par la suite, le peuple Kulin vécut dans les plaines, chassant le kangourou géant à la fin de l’ère glacière, observant l’arrivée des premiers vais-seaux européens au dix-neuvième siècle et, de nos jours, vivant et travaillant dans la métropole dynamique de Melbourne.

De l’avant-poste colonial à « la merveilleuse Melbourne »Le peuplement européen de Melbourne commença lorsque John Batman, éleveur de la terre de Van Diemen (l’actuelle Tasmanie), fit voile sur l’actuelle rivière Yarra le 8 juin 1835 et écrivit dans son journal de bord : « Voici l’endroit propice pour un village. » Par la suite, Batman prétendit avoir signé un « traité » avec

L’Australie indigène est d’une

grande diversité ; à lui seul, le

Victoria compte 36 groupes

de langues aborigènes, dont

les locuteurs sont les gardiens

originels de ces terres.

Avec l’aimable autorisation

de la Victorian Aboriginal

Corporation for Languages.

Aboriginal Languages of Victoria

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les chefs indigènes, par lequel il devenait propriétaire de près de 250 000 hectares. Trois mois après l’arrivée de Batman, un syndicat de fermiers de Tasmanie, sous la houlette de John Pascoe Fawkner, fonda la première colonie permanente. En l’espace de deux ans, plus de 350 personnes et 55 000 moutons avaient débarqué et de vastes élevages de laine s’étaient créés dans le district.

Jusqu’en 1851, les deux tiers des quelque 90 000 immigrants du « District de Port Phillip » arrivaient par leurs propres moyens, principalement du Royaume-Uni. Leur passage coûtait le double de la paie annuelle d’un ouvrier et durait près de quatre mois. Les migrants assistés par la colonie étaient en majorité des domestiques et des ouvriers agricoles. Plus de 600 000 immigrants se rendirent sur les chantiers de mines lorsque de l’or fut découvert dans le Victoria en 1851, et la moitié demeura à Melbourne à la fin de la ruée vers l’or, une dizaine d’années plus tard. La richesse soudaine transforma la petite ville portuaire en un centre inter-national bouillonnant d’activité.

Le premier établissement d’enseignement important de la ville, l’Université de Melbourne, fut fondé en 1853 dans une période de crois-sance rapide. Actuellement l’une des

plus anciennes universités d’Australie, elle n’offrait à ses débuts qu’un cours d’humanités ; toutefois, ingénierie, droit, médecine, médicine dentaire, musique, science et science vétérinaire se succédèrent rapidement. L’Université de Melbourne est à présent un leader national et mondial en matière de recherche et d’enseignement.

La Bibliothèque d’État de Victoria (appelée autrefois la Bibliothèque pub-lique) fut fondée un an après l’université. Pierre de touche de la culture, la bi-bliothèque nous rappelle le rôle crucial joué par l’écriture et le savoir dans la définition d’une métropole. Son président fondateur, Redmond Barry, la déclara d’accès libre pour tout individu de plus de quatorze ans, « quand bien même il serait en chemise… tant qu’il a les mains propres ».

Avec la ruée vers l’or dans le Victoria, Melbourne se transforme de petite ville frontalière boueuse en une imposante cité de flèches et de dômes. Dès 1860, l’édition prend son essor et des récits sont publiés sur la vie à Melbourne et sur les champs aurifères, tels que Land, Labour and Gold (1857) de William Howitt. La production et la distribution du livre bénéficient de l’arrivée des libraires de Dublin George Robertson et Samuel

Avant 1830, dans le Victoria,

tout le monde ou presque

possédait une cape en peau

d’opossum pour l’hiver. Des

motifs complexes y étaient

incisés, représentant l’identité

du clan et le monde naturel.

De nos jours, les communautés

indigènes de Victoria font

revivre l’art de la fabrication

des capes en peau d’opossum.

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Mullen, qui, avec Henry Tolman Dwight, introduisent la littérature scientifique, médicale, juridique et religieuse. En 1861, Melbourne compte 125 000 habitants – deux fois la taille de San Francisco – et elle est devenue le centre du commerce de librairie australasien.

Au cours des décennies suivantes, Melbourne s’affiche aux yeux du monde, accueillant en 1880–1881 et en 1888 des expositions internationales de grande envergure dans les domaines de l’industrie, des sciences et des arts qui capitalisent sur la réussite d’expositions antérieures. Le Palais royal des exposi-tions – jusqu’à récemment le seul bâtiment en Australie à figurer sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO – est construit à l’occasion de l’Exposition internationale de 1880 pour confirmer la place de Melbourne en tant que grande ville coloniale importante et prospère. L’exposition de 1888 attire environ deux millions de visiteurs et dure six mois.

Les visiteurs de Melbourne dans les années 1880 sont stupéfaits par la beauté et l’opulence de la ville. Là, dans l’hémisphère sud, il existe une ville plus vaste que la plupart des capitales europée-nnes, dont les bureaux au style ouvragé rivalisent avec ceux de New York, Londres et Chicago, et forte d’une population de

plus d’un demi-million. Parmi ses admi-rateurs, se trouve le journaliste anglais George Augustus Sala à qui l’on doit le surnom de « merveilleuse Melbourne ».

Par ailleurs, les arts de la scène com-mencent à s’implanter à Melbourne. Dès 1886, la ville compte cinq grands théâtres, dont les théâtres Princess et Alexandra, spacieux et décorés avec opulence, le Bijou, l’Opéra et le Théâtre Royal. Avec l’arrivée de plusieurs hommes de théâtre doués d’esprit d’entreprise, dont George Coppin, William Lyster et J.C. Williamson, le théâtre « sérieux » s’établit fermement, et des œuvres telles que La maison de pou-pée d’Ibsen côtoient les divertissements légers de Gilbert et Sullivan, les comédies et d’autres œuvres populaires.

Les jours heureux de la ville sont ébranlés par plusieurs dépressions entre 1890 et 1930. Tandis qu’un grand nom-bre chante les louanges de Melbourne, d’autres exposent dans leurs écrits la pauvreté, la prostitution et le crime qui entachent désormais les bas-fonds de la ville. Dans Light and Shadows of Melbourne Life (1888), John Freeman observe que « Melbourne a ses ombres et ses lumières, ses taudis et ses palaces, sa racaille et sa haute société, et une abjecte pauvreté côtoyant une richesse incommensurable. »

Créateur : Whittock, N.

Photographie The City of

Melbourne. Australia

1er mai 1855.

Impression : lithographie en

couleurs ; 29,0 x 53,4 cm sur

planche de 38,0 x 56,5 cm.

Avec l’aimable autorisation de

la State Library of Victoria

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Le Palais royal des expositions

– jusqu’à récemment le seul

bâtiment en Australie à figurer

sur la liste du Patrimoine

mondial de l’UNESCO – fut

construit à l’occasion de

l’Exposition internationale de

1880 pour confirmer la place de

Melbourne en tant que grande

ville coloniale importante et

prospère. L’exposition de 1888

attira quelque deux millions

de visiteurs et dura six mois.

6

De plus en plus, on met aussi l’accent sur le caractère et le charme canaille de la ville, et Songs of a Sentimental Bloke (1913) de C.J. Dennis’s et The Moods of Ginger Mick (1916) ont recours à la langue vernaculaire locale et à l’humour des classes défavorisées pour critiquer les conditions de vie urbaine. Henry Handel Richardson, dans son roman The Getting of Wisdom (1910), dépeint un aspect dif-férent de la vie de l’époque, puisant dans son expérience d’élève au Presbyterian Ladies’ College dans les années 1880.

La Fédération et au-delà En 1901, le Commonwealth d’Australie est proclamé et Melbourne choisie comme lieu de réunion du Parlement fédéral jusqu’à ce qu’une nouvelle capi-tale australienne puisse être sélectionnée et qu’un Parlement adapté soit construit. Le parlement se réunira à Melbourne jusqu’en 1927.

Survient la Première Guerre mondiale et son lot de détresse ; le Victoria envoie 112 000 de ses citoyens sur le front, dont 16 000 trouveront la mort. Après la guerre, les progrès de la technologie et des infra-structures symbolisent le renouveau

de la croissance et de la sophistication de Melbourne ; cependant, la Grande Dépression plongera, une fois encore, la ville dans l’adversité. Ces temps difficiles se prolongeront dans les années 1930 et jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Au cours des années 1920, la population continue de croître dans des proportions modestes, jusqu’à atteindre un million ; la Dépression, toutefois, ralentit consi-dérablement la croissance et en 1940 la population ne dépasse pas 1,1 million.

En dépit des fortunes changeantes du début du vingtième siècle, les banlieues de Melbourne ne cessent de s’étendre, de même que ses lignes de chemin de fer et le nombre de propriétaires d’automobiles privées. Les ouvriers suivent les usines et quittent le centre pour les banlieues. En 1901, le secteur de fabrication emploie 31 % de la main d’œuvre de Melbourne ; en 1947, il représente 40 %, expansion soutenue par la migration assistée qui procure aux usines non seulement de la main d’œuvre mais également des consommateurs.

Après la Seconde Guerre mondiale, Melbourne connaît un regain d’expansion rapide, stimulée par un afflux important

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de migrants (voir le chapitre 2), des conditions économiques propices – par-ticulièrement dans l’industrie lainière – et des investissements substantiels dans de nouvelles routes, écoles et hôpitaux, qui ont été négligés durant les longues décennies de récession. Les infrastruc-tures continueront à se développer tout au long des années 1960 et jusqu’au début des années 70.

Au cours des années 1970, le patro-nage des arts par l’état se traduit par l’essor des festivals, du théâtre, de la musique et des arts plastiques à Melbourne. Le tourisme devient une industrie d’envergure qui amène des visiteurs internationaux en plus grand nombre et renforce d’autant le prestige culturel de la ville. Deux nouvelles uni-versités ouvrent leurs portes – l’Université Monash en 1961 et l’Université La Trobe en 1967 – suivies par d’autres dans les années 1980, consolidant la place de Melbourne en tant que chef de file de l’enseignement universitaire.

On a souvent cité l’organisation des Jeux Olympiques de Melbourne en 1956 comme un tournant dans le développe-ment social, culturel et architectural de

la ville. Les années qui suivent voient Melbourne se transformer : les édifices s’allongent, la circulation s’intensifie et les migrants d’Europe continentale enrichissent la ville de leurs cultures distinctives. Depuis 1945, environ 1,5 million de personnes se sont installées définitivement dans le Victoria, dont un tiers seulement du Royaume-Uni. En 1995, nombre de nouveaux immi-grants d’Australie sont arrivés comme « personnes déplacées » – réfugiés de l’Europe de l’Est déchirée par la guerre – et la majorité d’entre eux est à présent installée à Melbourne. Par ailleurs, des accords d’immigration attirent un grand nombre de personnes en provenance de pays tels que les Pays-bas, l’Allemagne, l’Italie, la Grèce et la Turquie. Après la guerre du Vietnam, l’immigration en provenance d’Asie augmente, apportant de nouvelles influences culturelles à la vie citadine. Depuis peu, des immigrants du Chili, du Liban, de Chypre, d’Éthiopie et de Somalie fuyant la guerre civile et les bouleversements politiques ont rejoint la communauté de Melbourne et contribuent à son identité, celle d’une cité véritablement multiculturelle.

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2 La ville, les gens

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Melbourne est la capitale de l’État de Victoria et la deuxième plus grande ville d’Australie (après Sydney). Située sur la pointe sud-est du continent, le Victoria est le plus petit état d’Australie conti-nentale, avec une superficie totale de 227 416 km². Melbourne se trouve environ à mi-chemin de la longue côte méridionale de Victoria et jouit d’un climat tempéré, avec des étés tièdes à chauds et des hivers frais. De Melbourne, la durée de vol pour les autres capitales d’état Adélaïde and Sydney est d’environ une heure, et pour Hobart et la capitale nationale Canberra, un peu moins d’une heure.

Comme c’est le cas pour la majorité des grandes villes australiennes, le cœur de Melbourne est constitué d’un

imposant centre d’affaires, prolongé d’une vaste étendue urbaine d’environ 8 800 km2 autour des côtes de Port Phillip Bay, où réside une population de quelque 3,6 millions.

Le centre de Melbourne, naguère petit village sur les berges de la rivière Yarra, est à présent un quadrillage ordonné de larges artères alternant avec d’étroites ruelles. À l’ouest du centre d’affaires, se trouve le quartier de Docklands qui faisait anciennement partie du Port de Melbourne. Reconverti récemment, il comprend aujourd’hui des zones com-merciales, résidentielles et de loisirs. Trois autoroutes desservent les régions nord, est et sud de Melbourne, reliés par une route à péage passant sous la rivière

Block Place, Melbourne – l’une

des nombreuses ruelles

et galeries de la ville.

Photographie : Tim Webster

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Centre for

Books,

Writing &

Ideas

City Library

Centre for

Books,

Writing &

Ideas

City Library

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Centre for

Books,

Writing &

Ideas

City Library

Melbourne centre.

© Avec l’aimable autorisation

de la Ville de Melbourne.

Droit d’auteur 2007

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1 Australian Bureau of Statistics (ABS), 2006, 2006 Census Statistics.

Yarra et sur le Bolte Bridge, l’un des prin-cipaux nouveaux ponts de Melbourne. La ville est également desservie par un réseau étendu de transport public – autobus, trains, tramways et taxis. Avec vingt-sept itinéraires sur environ 250 km de voie, le réseau de tramway de la ville est le troisième plus grand du monde.

Si Melbourne est principalement une ville anglophone à l’héritage anglo-celte, elle est aussi l’une des grandes villes d’Australie les plus culturellement diverses, plus d’un quart de sa population étant né à l’étranger et quelque 22 % parlant à la maison une langue autre que l’anglais.¹ Même si la majorité des immi-grants de Melbourne sont arrivés dans les décennies qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, la ville a connu nombre de cul-tures depuis ses premiers jours. Le quartier chinois de Melbourne, par exemple, établi en 1854, est l’un des plus anciens du monde. Les habitants de Victoria sont originaires de plus de 230 pays, parlent plus de 180 langues et dialectes, obser-vent plus de 110 religions et s’identifient avec des ancêtres issus de plus de 200 pays. La majorité des personnes nées à l’étranger se sont installées en Australie à la recherche d’une vie meilleure pour elles et leurs enfants. Un nombre important y est arrivé en tant que réfugié : Européens déplacés par la Seconde Guerre mondiale, réfugiés de la guerre du Vietnam ou, plus récemment, des conflits déchirant les républiques de l’ancienne Yougoslavie, la Corne de l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Afghanistan.

Melbourne est le siège d’un bon nombre d’entreprises parmi les plus importantes d’Australie. C’est un centre d’affaires majeur dans la région Asie-Pacifique et le tourisme est une industrie locale d’envergure.

Le Victoria offre de nombreuses opportunités de tourisme non loin de Melbourne : littoral spectaculaire au sud-est et au sud-ouest, montagnes et forêt tropicale tempérée au nord-est, terrains aurifères historiques et zones semi-arides à l’ouest et, dans tout l’état, une multitude de parcs nationaux et de forêts domaniales. En outre, Melbourne est dotée d’une excellente situation géographique pour desservir les com-munautés rurales et littorales, et des programmes artistiques itinérants et d’autres initiatives relient ces commu-nautés à la capitale de l’état.

La densité d’habitation à Melbourne est inférieure à celle de bien des grandes villes d’Europe, d’Asie et des États-Unis. Si les quartiers proches du centre-ville sont généralement composés d’appartements, de maisons de ville, de maisons mitoyennes et de petites maisons indépendantes avec jardinets, les trois-quarts de la population urbaine environ vivent dans des maisons indépen-dantes plus spacieuses avec jardin, dans des banlieues qui peuvent se trouver jusqu’à 30 km du centre-ville. De par ses nombreux espaces verts, Melbourne est souvent surnommée la « ville-jardin ».

Festivals et grandes manifestations en tous genres jouent un rôle important dans la vie culturelle de Melbourne, à l’intérieur comme en plein air. Les manifestations hebdomadaires organisées toute l’année vont des compétitions sportives interna-tionales aux petits festivals de rue locaux. La ville se distingue également par sa « culture des cafés » dans les quartiers du centre et sa réputation de destina-tion idéale pour faire des emplettes. Le Gouvernement de Victoria a tiré active-ment parti des occasions d’accueillir de grandes manifestations nationales et

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2 Department of Premier and Cabinet, 2007, Seeking Global Opportunities: The Victorian Government’s Action Plan to expand the impact of its International Network.

internationales à Melbourne, organisant courses de chevaux, courses automobiles, festivals culturels et congrès qui con-tribuent tous au prestige international de la ville. Plus récemment, Melbourne a accueilli les Jeux du Commonwealth 2006 et les Championnats du monde 2007 de la FINA. Parmi les grandes manifesta-tions annuelles, on citera les courses de chevaux Spring Racing Carnival, le Festival international des arts de Melbourne, l’Open d’Australie, le Festival international du film de Melbourne, le Festival international de comédie de Melbourne et le Grand Prix australien de Formule 1.

Les habitants de Melbourne sont connus dans toute l’Australie pour leur enthousiasme sportif comme pour leur

amour de l’art. D’après les estimations, 75 % d’entre eux pratiquent un sport et presque autant s’adonnent à une forme d’art ou de littérature (voir le chapitre 5). Melbourne assume avec bonheur la double épithète de « capitale des arts » d’Australie et de centre du football australien.

Plus de la moitié de la population de Melbourne en âge de travailler a fait des études universitaires. Le nombre d’étudiants internationaux accueillis par la ville est parmi les plus élevés du monde et ceux-ci rapportent un revenu annuel de 2,9 milliards de dollars à Melbourne – soit autant que le tourisme.2

Melbourne, à l’instar des autre grandes villes d’Australie, est gouvernée à trois niveaux : local/municipal, étatique et

La foule hilare au

Festival international de

comédie de Melbourne.

Photographie : Jim Lee

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fédéral (national). Au niveau municipal, le centre d’affaires et les quartiers proches du centre-ville dépendent de la Ville de Melbourne. Le reste de la ville est admi- nistré par trente municipalités ou conseils supplémentaires, chargés notamment de l’urbanisme, de la gestion des déchets et de la fourniture d’infrastructures et de services d’aide divers à la communauté. Traditionnellement, le Gouvernement de Victoria administre les services de la ville et de l’état, tels que le réseau routier, l’enseignement et les grandes infrastructures et fournit en outre un soutien substantiel aux arts, aux services de santé, au tourisme et au développe-ment des affaires. Les fonctions du gouvernement fédéral recouvrent tra-ditionnellement les secteurs d’intérêt

national, dont l’économie, la politique extérieure, la politique commerciale, l’immigration, la défense et la sécurité sociale. Le Gouvernement fédéral soutient et promeut les arts par le biais du Conseil australien, son organisme consultatif et de financement.

La Ville de Melbourne est officielle-ment jumelée à six villes : Osaka au Japon, Tianjin en Chine, Thessalonique en Grèce, Boston aux États-Unis, Saint-Pétersbourg en Russie et Milan en Italie. Ces relations favorisent la compréhension internationale entre les villes tout en cré-ant des opportunités et des liens dans les secteurs des affaires, de l’éducation, du tourisme, du sport, des échanges pour la jeunesse et des échanges culturels.

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Le prix Travel Awards décerné par le Guardian et l’Observer pour 2004 a désigné Melbourne comme « Ville étrangère préférée numéro un », et l’Indice des villes universitaires mondiales, qui vient d’être lancé et classe les grandes villes selon certains critères, dont le nombre d’universités, le niveau des investissements dans l’éducation et la recherche et des facteurs liés au mode de vie, place Melbourne au cinquième rang dans le monde après Londres, Boston, Paris et Tokyo. Le Victoria enregistre le taux de recherche et développement le plus élevé de tous les états d’Australie et figure parmi les cinq centres de biotechnologie les plus réputés du monde.

En 1990, un groupe de réflexion sur l’environnement de Washington a proclamé Melbourne « la grande ville où il fait le meilleur vivre au monde » ; l’épithète, tout comme « la merveilleuse Melbourne », a fait florès. En 2004, la revue The Economist, à son tour, a désigné Melbourne comme la grande ville où il est le plus agréable de vivre au monde, et en 2005 l’a classée à la seconde place du titre, sur des critères de sûreté, sécurité, coût de la vie, propreté, climat, technologie, accessibilité et affaires.

En 2000, l’Organisation mondiale de la santé a décerné l’accréditation « Communauté sûre » à la Ville de Melbourne – la première capitale de l’hémisphère sud à l’obtenir.

Le centre de Melbourne

est situé entre les rives

pittoresques de la rivière Yarra.

Photographie : Mark Chew

« La grande ville où il fait le meilleur vivre au monde »

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3 Melbourne et l’UNESCO

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L’Australie est un partenaire clé pour l’UNESCO en Asie-Pacifique. Le pays a quitté en 1974 le groupe « Europe de l’Ouest et autres groupes » au profit du groupe « Asie Pacifique » ASPAC, et se classe à la treizième place en termes de contribution financière aux initia-tives de l’UNESCO (9 millions de dollars en 2004–2005). L’Australie accueille de nombreuses Chaires UNESCO au sein d’universités dispersées dans tout le pays, ainsi que des manifestations et des pro-jets ponctuels dans des domaines divers, dont l’éducation, les sciences naturelles, les sciences sociales et humaines, la cul-ture, la communication et l’information.

Melbourne est déjà un centre clé pour les activités et les programmes de l’UNESCO. Nombre des membres de la Commission nationale australienne pour l’UNESCO sont basés à Melbourne, dont sa présidente, Mme Susan Pascoe.

D’éminents citoyens de Melbourne ont participé à l’UNESCO et été reconnus dans le cadre de ses activités. L’ancien ministre fédéral australien pour les sciences, Barry Jones, était membre du Conseil exécutif (1991–1995) et prési-dent du Comité sur les conventions et recommandations (1991–1993). Suzanne Cory, directrice de l’Institut de recherche médicale Walter et Eliza Hall, a remporté

le Prix UNESCO pour les Femmes et la Science en 2001, la première australienne à recevoir cet honneur.

Par ailleurs, d’importants événements et programmes UNESCO ont eu lieu à Melbourne. On citera :— Groupe d’observation UNESCO de

recherche multidisciplinaire dans les arts : Université de Melbourne, Faculté d’Architecture – rassemblant des intérêts communs transdisciplinaires dans le domaine des arts.

— Décennie des Nations Unies pour l’éducation en vue du développement durable 2005–2014 – Melbourne a accueilli un symposium national.

— Projet d’écoles associées de l’UNESCO – établi en 1953, le projet est administré par le Département de l’Éducation et du développement de la petite enfance de Victoria, basé à Melbourne.

— Palais royal des expositions et Jardins Carlton – le seul édifice australien à être classé au Patrimoine mondial (2004).En outre, sur les treize réserves de bio-

sphère du programme de l’UNESCO sur L’Homme et la biosphère, cinq sont situées dans l’État de Victoria : Croajingalong, Hattah Kulkyne, Murray Kulkyne, la pé-ninsule de Mornington et Western Port, et enfin Wilsons Promontory.

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4Les infrastructures culturelles

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La vitalité artistique d’une « ville de littérature » dépend d’infrastructures solides embrassant tous les arts. À cet égard, les habitants de Melbourne ac-tuels jouissent du riche héritage de leurs ancêtres et des investissements continus de leur gouvernement d’état. Depuis 1997, le Gouvernement de Victoria a investi plus d’un milliard de dollars dans la construction ou la rénovation d’organismes artistiques d’état – un niveau d’investissement jamais connu depuis la ruée vers l’or. Ces projets, concentrés dans une grande mesure à Melbourne, couvrent toute une gamme d’arts et de secteurs culturels et se situent à la croisée d’initiatives dans le domaine des affaires, de la technologie et du tourisme.

Les institutions culturellesLa Bibliothèque d’État de Victoria (State Library of Victoria ou SLV) est l’institution culturelle financée par le secteur public la plus ancienne de l’état, de même que la plus ancienne bibliothèque publique gratuite d’Australie, ce qui reflète bien le rôle fondateur joué par la littérature dans le Victoria. Créée en 1854, elle est dotée aujourd’hui de quelque 3,5 mil-lions d’articles et fréquentée par ı,ı million de visiteurs par an environ. Ces quinze dernières années, la bibliothèque a fait l’objet de grands travaux de réa-ménagement d’une valeur estimée à plus de 200 millions de dollars, dans le but de créer des espaces pour accueillir des installations et des services amé-liorés à l’intention des visiteurs et des

Federation Square est le lieu

de culture et de rencontre des

citadins. Il abrite le Centre

australien de l’image en

mouvement, NGV Australia, le

Centre national de design, le

diffuseur national multiculturel

SBS Radio et de nombreux

cafés et restaurants.

Photographie : Robert Blackburn

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utilisateurs en ligne. En particulier, la stratégie SLV21 capitalise sur les points forts historiques de la bibliothèque en termes de développement de collections et de services de documentation, étoffant ses services numériques pour offrir aux habitants de Victoria un accès amélioré aux documents, une assistance en ligne et des ressources enrichies par la col-laboration avec d’autres institutions.

L’aile sud de la SLV sera réaménagée sous peu et hébergera la toute dernière organisation littéraire de Melbourne, le Centre des livres, de l’écriture et des idées (présenté au chapitre 17). De plus amples informations sur la bibliothèque figurent au chapitre 13.

Museum Victoria est la plus grande organisation publique de musées d’Australie. Ses origines remontent à

1854, avec la fondation du Muséum national d’histoire naturelle de Victoria et celle, en 1870, du Musée des industries et des technologies de Victoria. Museum Victoria est le conservateur des vastes collections de l’état dans le domaine des sciences, de la culture indigène, de l’histoire et de la technologie – estimées actuellement à environ 16 millions d’articles individuels. Il est réparti sur trois emplacements, tous trois à Melbourne : le Musée de Melbourne aux Jardins Carlton, le Musée des sciences et le planétarium de Melbourne dans la banlieue ouest de Spotswood et le Musée de l’immigration à Old Customs House, l’ancien bureau des douanes au centre-ville. Outre les expo-sitions et activités publiques organisées sur ces sites, Museum Victoria gère égale-ment un site web étendu d’éducation et

Musée national de Victoria –

Galerie internationale sur

St Kilda Road.

Photographie : Peter Dunphy

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de recherche et c’est le conservateur du Palais royal des expositions, classé au Patrimoine mondial.

La Galerie nationale de Victoria (National Gallery of Victoria ou NGV), fondée en 1861, est installée depuis la fin des années 1960 dans des locaux spécia-lement construits à cet effet sur St Kilda Road, au sud de la rivière Yarra, non loin du centre d’affaires de Melbourne. Vers la moitié des années 1990, elle s’est trouvée trop à l’étroit dans ces locaux, tant par la taille de ses collections que pour le volume de son calendrier d’expositions. Un réaménagement complet a été entrepris – doublant sa taille effective – et un second site a été construit près de Federation Square. Les collections internationales de la NGV sont abritées dans la galerie de St Kilda Road et ses

collections australiennes dans le Centre Ian Potter à Federation Square. La NVG reçoit environ 2,5 millions de visiteurs par an pour ses grandes expositions d’œuvres australiennes et internationales comme pour ses vastes collections permanentes.

Le Centre australien de l’image en mouvement (Australian Centre for the Moving Image ou ACMI), officiellement créé en 2002, est également abrité dans des infrastructures spécialement con-çues à cet usage à Federation Square. Cette institution publique majeure con-sacrée aux collections, aux expositions et à la recherche, remonte à la fondation du Centre du film de l’État de Victoria en 1946. L’ACMI est une institution unique consacrée à la culture de l’écran et du numérique qui présente un grand choix d’expositions publiques, films,

Federation Square.

Photographie : John Gollings

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conférences, forums, programmes édu-catifs, ateliers de production et activités communautaires. Il offre également des services de prêt, avec plus de 40 000 films, vidéos et DVD disponibles au public.

Outre l’ACMI et le Centre Ian Potter de la NGV, Federation Square, l’espace communautaire et de rencontre du public situé au centre de Melbourne, abrite le diffuseur national multiculturel SBS Radio, le Centre national de design et l’auditorium BMW Edge. En 2008, un Festival des écrivains de Melbourne de plus grande envergure se relogera à Federation Square, se plaçant ainsi au centre-ville et augmentant considérable-ment la visibilité publique du festival.

Le centre-ville est également doté de remarquables lieux de théâtre classés, dont les théâtres Her Majesty’s, Princess, Comedy et Regent.

Autres institutions et installations publiquesDe l’autre côté de la rivière Yarra, la zone de St Kilda Road et de Southbank compte une concentration importante d’infrastructures de Melbourne. Connu familièrement sous le nom de « site des arts », le Centre des arts représente le point de convergence des arts de la scène et des arts plastiques de Melbourne. Fondé par le Gouvernement de Victoria au début des années 1980, il regroupe

Construit pour la première

fois en 1929, le théâtre Regent

de Melbourne était destiné

au film et au spectacle. Très

populaire auprès des habitants

comme des visiteurs, il fut

bientôt surnommé le « Palais

des rêves » de la ville.

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3 Les membres du peuple Boonerwrung sont les habitants autochtones de la région. « Ngargee » décrit un rassemblement aborigène de célébration d’histoires, de chants et de danses. Cette dénomination honore l’histoire du lieu et reflète la vocation du centre.

plusieurs salles de spectacle de qualité. Il est utilisé toute l’année pour les saisons d’abonnements de compagnies renom-mées ainsi que pour des manifestations et des saisons théâtrales exceptionnelles internationales et australiennes. Il accueille également de grands festivals, tels que le Festival international des arts de Melbourne.

Non loin, le Centre australien d’art contemporain (Australian Centre for Contemporary Art ou ACCA), une prouesse architecturale, présente au public de Melbourne des œuvres d’art contemporain australiennes et inter-nationales de premier plan. Il s’agit de l’unique grande galerie d’art du secteur

public en Australie dont la politique est axée sur les commandes d’œuvres d’art plutôt que sur leur collection. L’ACCA est adjacent et physiquement relié aux théâtres Malthouse, et le complexe est connu sous le nom de Ngargee – terme Boonerwrung évoquant une réunion de célébration.3

Les autres installations clés du site des arts sont le Victorian College of the Arts, l’Australian Ballet, l’Australian Ballet School, Opera Australia, le Southbank Centre de l’Australian Broadcasting Commission et le Melbourne Recital Centre (en construction). Le Gouvernement de Victoria a commencé récemment une étude de faisabilité sur la possibilité de

The Famous Spiegeltent, installé

sur le parvis du Centre des arts

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4 Deloitte, 2007, Small Arts Sector Research and Evaluation.

relier toutes ces infrastructures voisines par un nouvel espace public de grande envergure comprenant un boulevard pié-tonnier central. Cette initiative reconnaît l’importance de la vie culturelle et des infrastructures artistiques de la ville et devrait renforcer d’autant l’engagement du public vis-à-vis des arts à Melbourne.

Sur le site de Docklands à l’ouest de la ville, un nouveau complexe ultramoderne de studios de cinéma et de télévision, Melbourne Central City Studios, contient d’importantes installations de produc-tion, dont cinq salles d’enregistrement. Non loin, l’initiative Arts House, située dans le nord de Melbourne et fondée par la Ville, appuie la création de nouvelles œuvres par la communauté artistique de Melbourne en offrant aux artistes des opportunités de développement artis-tique ainsi qu’un espace d’expositions et de spectacles.

Derrière les quartiers proches du centre-ville, dans la banlieue est de Bulleen, se trouve l’un des principaux musée des beaux-arts du secteur public d’Australie, le Musée d’art moderne Heide. Récemment restauré et rénové, il se distingue par la synthèse unique de son environnement intérieur et extérieur.

Plusieurs autres centres artistiques de taille moyenne existent dans la banlieue de Melbourne, notamment des espaces de spectacles, de séminaires et d’expositions, des ateliers d’artistes et des programmes

réguliers pour le public, dont des centres connus tels que le Centre communautaire des arts de Footscray, Gasworks Arts Park et le Centre des arts de Frankston. La ville abrite aussi la plus grande concentration de galeries de vente d’objets d’art ainsi que le Salon international des arts de Melbourne.

Melbourne et l’État de Victoria héber-gent environ 7 800 petites organisations artistiques en tous genres, des galeries d’art contemporain aux petites troupes théâtrales en passant par les groupes de musique expérimentale. Parmi celles-ci, quelque 56 % sont basées à Melbourne.4 Bon nombre de compagnies artistiques de Melbourne partent régulièrement en tournées, offrant des expériences cul-turelles innovantes au public à travers l’état et le pays.

Les municipalités des banlieues de Melbourne disposent chacune de poli-tiques et d’infrastructures culturelles distinctes, telles que théâtres, maisons de quartier (où les résidents locaux peu-vent suivre des cours d’art ou d’écriture, participer à des cercles de lecture, etc.), bibliothèques municipales, infrastruc-tures de loisirs et centres culturels.

Au-delà de Melbourne, le Victoria jouit d’un réseau étendu de galeries et de centres régionaux d’arts de la scène et de plus de 400 sociétés historiques et musées municipaux qui abritent les collections régionales et relatent les récits locaux.

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Festival Melbourne 2006D’importants festivals et événements artistiques à travers l’état participent du prestige culturel du Victoria. Les festivals littéraires sont détaillés au chapitre 11, mais parmi les autres festivals des arts annuels de Melbourne, on citera le Festival international des arts, le Festival international du film et le Festival international de comédie. Le fleuron des festivals artistiques de Melbourne à ce jour est peut-être le Festival Melbourne 2006, qui s’est déroulé en parallèle aux Jeux du Commonwealth 2006. Il s’agit du plus grand festival artistique et culturel gratuit jamais organisé en Australie, qui sert désormais de référence en matière de manifestations culturelles à Melbourne. Plus de 2 500 artistes de la scène, australiens et internationaux, y ont participé, sur toute une série de sites en ville et à l’extérieur. Festival Melbourne 2006 a attiré plus de deux millions de spectateurs sur une période de douze jours.

Représentation de

Strange Fruit au Festival

Melbourne 2006, festival

culturel organisé durant

les Jeux du Commonwealth

2006, au mois de mars.

Photographie : Jeff Busby

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5L’économie artistique

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5 ABS, 2004, Business Register Counts.6 Dandolo Partners, octobre 2004, document de travail

de Creative Capital.7 National Centre for Culture and Recreation Statistics,

2007, Victorian Statistical Overview (inédit).

8 National Centre for Culture and Recreation Statistics, 2007, Victorian Statistical Overview (inédit).

9 Dandolo Partners, octobre 2004, document de travail de Creative Capital.

Aux infrastructures culturelles vigoureuses de l’état s’ajoute une industrie artistique florissante qui bénéficie directement à l’économie par le biais du commerce, de l’emploi et de la participation publique et enrichit le paysage culturel. D’après les statistiques disponibles les plus récentes, plus de 35 500 entreprises de Victoria exercent des activités dans le secteur de la culture,5 générant des revenus an-nuels d’environ 7,3 milliards de dollars et représentant quelque 4,4 % de la valeur totale de l’économie de l’État.6

Les secteurs de production – pu-blication, impression, architecture, bibliothèques, cinéma, radio, télévision, musées, arts et publicité, emploient plus de 100 000 personnes, soit environ 5 % de la main d’œuvre de Victoria.7 Un grand nombre d’autres habitants de Victoria participent bénévolement à des activités culturelles, quelque 759 000 personnes – soit 19 % de la population – exerçant des activités, rémunérées ou bénévoles, dans le secteur culturel.8 L’emploi dans l’industrie artistique croît de 2,5 % par an, taux supérieur à celui de la majorité des autres industries de Victoria.9 Les tableaux ı et 2 indiquent le nombre d’individus employés dans des professions et des industries culturelles sélectionnées de Victoria.

Si ce document porte sur le rôle de la conurbation de Melbourne dans l’état et la nation en tant que Ville de littérature, parmi les statistiques disponibles, rares sont celles qui distinguent l’activité économique et culturelle de Melbourne de celle de l’état dans son ensemble. Les chiffres pour Melbourne sont indiqués dans la mesure du possible.

Tableau 1PERSONNES EMPLOYÉES DANS DES PROFESSIONS CULTURELLES SÉLECTIONNÉES (a)(b), Victoria et Australie, août 2001

Profession (a)Nombre

Vic.Nombre

Australie

Pourcentage en Vic. (c)

%

Professionnels des arts plastiques et de l’artisanat 3573 13 771 25,9

Photographes 2005 7383 27,2

Concepteurs/illustrateurs 10 386 34 122 30,4

Journalistes et assimilés 3977 16 516 24,1

Musiciens et assimilés 2265 9006 25,1

Professionnels cinéma/TV/radio/scène 6575 27 334 24,1

Auteurs et assimilés 1304 4078 32,0

Acteurs/danseurs et assimilés 1528 6 145 24,9

Professeurs de musique/des arts de la scène 3386 13 760 24,6

Architectes 5512 19 511 28,3

Employés de bibliothèques/musées 6791 27 981 24,3

Autres 23 404 83 644 28,0

Total des professions culturelles 70706 263251 26,9

(a) Emploi principal durant la semaine précédant le recensement.(b) Les cellules de ce tableau ont été ajustées de manière aléatoire pour éviter la divulgation de

données confidentielles.(c) 24,8 % de la population australienne vit dans le Victoria.Source : Australian Bureau of Statistics (ABS), Census of Population and Housing, 2001 ; données disponibles sur demande

27

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Tableau 2PERSONNES EMPLOYÉES DANS DES INDUSTRIES CULTURELLES SÉLECTIONNÉES (a), Victoria, août 2001

Industrie

Nombre professions culturelles

(b)

Nombre autres

professions (b) (c)

Nombre total

Impression ou publication de journaux 3052 3284 6336

Publication d’autres périodiques 822 1061 1883

Publication de livres et autres 1116 2256 3372

Distribution de films et de vidéogrammes 44 238 282

Production de films et de vidéogrammes 1301 641 1942

Cinéma 1132 1756 2888

Services de radio 736 585 1321

Services de télévision 1851 2025 3876

Production de musique et de théâtre 2011 640 2651

Arts créatifs 2210 345 2555

Studios d’enregistrement 171 93 264

Salles de spectacles 137 264 401

Services aux arts 186 643 829

Bibliothèques 2213 501 2714

Musées 407 785 1192

Parcs et jardins (d) 446 1729 2175

Studios de photographie 923 307 1230

Point de location de vidéogrammes 54 2272 2326

Autres industries culturelles (e) 297 11 833 12 130

Total des industries culturelles sélectionnées 19 109 31 258 50 367

(a) Les cellules de ce tableau ont été ajustées de manière aléatoire pour éviter la divulgation de données confidentielles.

(b) Emploi principal durant la semaine précédant le recensement.(c) Y compris les répondants n’ayant pas indiqué leur groupe professionnel.(d) Dont les jardins zoologiques et botaniques, les parcs et jardins de loisirs et les parcs et jardins génériques. (e) Y compris la fabrication et la publication de médias enregistrés, la vente en gros de livres et magazines, la

vente au détail de journaux, livres et papeterie, la vente au détail de musique enregistrée et les points de location de vidéogrammes.

Source : ABS, Census of Population and Housing, 2001; données disponibles sur demande.

28

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10 National Centre for Culture and Recreation Statistics, 2007, Victorian Statistical Overview (inédit).

11 National Centre for Culture and Recreation Statistics, 2007, Victorian Statistical Overview (inédit).

12 ABS, 2002, Attendance at Selected Cultural Venues and Events.

13 PriceWaterhouseCoopers, 2005, Whole of Government Arts and Cultural Festivals Review.

14 Arts Victoria, 2006, Art-Look.15 PriceWaterhouseCoopers, 2005, Whole of Government

Arts and Cultural Festivals Review.16 Arts Victoria, 2006, Art-Look.

Les foyers de Victoria, au nombre de 1,9 million, ont dépensé 3 951 mil-lions de dollars en produits culturels en 2003–2004, soit une augmentation de 40 % depuis 1999.ı0 Ce montant correspond à une dépense moyenne hebdomadaire de 39,76 $ par foyer pour des articles liés à la culture, montant légèrement supérieur à la moyenne nationale.ıı Aux fins de cette enquête, les produits culturels incluaient livres, journaux, magazines, CD de musique, représentations théâ-trales en direct, œuvres d’art et matériel d’artisanat, cinéma, cours liés à la cul-ture, services de télévision payante et matériel audiovisuel et photographique domestique.

Plus de 80 % de l’ensemble des habitants de Victoria fréquentent un lieu consacré à l’art au moins une fois par an.ı2 La fréquentation des festivals a augmenté en moyenne de près de 50 % depuis 2003, avec en tête le plus grand

festival artistique de l’état, le Festival international des arts de Melbourne.ı3 La participation de la communauté aux arts ne se limite nullement à celle des spectateurs et des visiteurs ; en effet, près d’un demi-million d’habitants du Victoria offrent bénévolement leur temps et leur énergie au secteur artistique, soit une augmentation de 20 % depuis 2001.ı4 Les festivals et les manifestations offrent les principales opportunités de participa-tion, et les bénévoles représentent en moyenne environ 75 % du personnel global des festivals.ı5

Les enfants de Victoria – les artistes et le public de l’avenir – sont d’actifs participants aux arts. En 2004, près de 30 % des enfants de l’état s’adonnaient à des activités culturelles telles que musique, chant, danse et art dramatique, et environ la moitié pratiquaient des activités artisanales.ı6 Des manifesta-tions et des festivals spécialisés, comme

Les habitants de Victoria

dépensent davantage en biens

de consommation culturels,

magazines compris, que les

autres Australiens. MagNation.

Photographie : Mark Chew

29

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17 Roy Morgan Research Centre, 2002, Brand Personality Survey ; et 2004, Brand Health Survey.

18 Open Mind, 2005, Cultural Participation.19 Tourism Victoria, 2004, Motivations and Behaviours of

Interstate Cultural Tourists.20 Tourism Victoria, 2004, Motivations and Behaviours of

Interstate Cultural Tourists.21 PriceWaterhouseCoopers, 2005, Whole of Government

Arts and Cultural Festivals Review.

22 Dandolo Partners and Booz/Allen/Hamilton, février 2004, Growing Patronage and Yield at Victoria’s Cultural and Heritage Attractions, rapport préparé pour le Département du Premier Ministre et Cabinet de Victoria.

23 ABS, 2001, Census of Population and Housing.

Chookahs au Centre des arts, sont autant d’opportunités de participation pour les enfants.

Le tourisme culturel est important pour l’économie de Melbourne et les enquêtes nationales indiquent que les Australiens considèrent Melbourne comme la « capitale artistique du pays ».ı7 Melbourne est le lieu de prédilection tant pour ses grandes manifestations et son infrastructure culturelles que pour ses galeries, ses compagnies théâtrales et d’opéra, ses bars et ses cafés, ses maga-sins, sa musique et son sport.ı8 En 2004, environ 670 000 visiteurs internationaux se sont rendus à Melbourne pour des raisons culturelles, soit 51 % de la totalité des visiteurs internationaux de l’état.ı9 D’après Tourism Victoria, l’histoire et le patrimoine (68 %) ainsi que l’art et la culture (58 %) étaient des raisons importantes pour lesquelles les touristes culturels avaient choisi le Victoria comme destination, et 29 % avaient assisté à un festival ou à un événement culturel au cours de leur séjour.20 D’après les esti-mations, chaque dollar investi dans un festival rapporte environ 99 $, et l’impact économique sur chaque participant à un événement est d’environ 150 $.2ı

Il est tout à fait possible d’améliorer la position de l’état de Victoria en tant que destination internationale de touris-me culturel en renforçant plus avant son profil culturel, notamment en ce qui concerne son industrie et sa culture littéraires. On estime qu’une augmen-tation de 1,5 % de touristes culturels internationaux ou de 4 % de touristes culturels en provenance d’un autre état ajouterait plus de 25 millions de dollars à l’économie de l’état.22

Les secteurs liés à la littératureLes secteurs liés à la littérature de Melbourne couvrent essentiellement l’écriture, l’édition, l’impression et la librairie de détail, ainsi que les biblio-thèques et les cours d’enseignement de l’écriture et de la littérature. Les vigoureux secteurs de l’édition et de la vente au détail à Melbourne, en particulier, enrichissent grandement la culture littéraire de la ville, des milliers de personnes exerçant quotidiennement des activités professionnelles allant de l’autorat, de la rédaction, de l’édition et de l’indexage à la conception graphique, aux professions de l’imprimerie et à la vente au détail.

Selon les chiffres du Bureau aus-tralien de statistiques (Australian Bureau of Statistics ou ABS) pour 2001, environ 1 300 auteurs et autres professionnels du livre vivent dans le Victoria – près d’un tiers du total national.23 Parmi eux, près de 89 % résident à Melbourne. Ces chiffres figurent au Tableau 3, parallèle-ment à d’autres professions « littéraires » sélectionnées.

Outre un grand nombre de profes-sionnels de la littérature, Melbourne

Organisé tous les ans au

mois de novembre au Centre

des arts, le festival Chookahs!

attire les enfants de 3 à 8 ans

de tout le Victoria.

Photographie : Peter Casamento

30

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Tableau 3 PERSONNES EXERÇANT DES PROFESSIONS CULTURELLES (a) Victoria, (emplois sélectionnés liés à la littérature)

Melbourne

Taux par rapport au Vic. Total Australie %

Journalistes et assimilés

Journalistes et assimilés (b) 271 40 311 1369

Rédacteurs en chef 797 157 954 3851

Journalistes de presse écrite 977 323 1300 5522

Journalistes de télévision 129 23 152 968

Journalistes de radio 108 23 131 618

Rédacteurs publicitaires 258 21 279 923 30 %

Rédacteurs techniques 463 45 508 1647 31 %

Journalistes et assimilés (c) 291 51 342 1618

Auteurs et assimilés

Auteurs 867 126 993 3201 31 %

Éditeurs 235 17 252 668 38 %

Lecteurs 37 3 38 121

Auteurs et assimilés 20 3 21 88

Employés de bibliothèque/musée

Bibliothécaires 2188 467 2655 10 313

Techniciens de bibliothèque 1536 464 2000 6141

Assistants de bibliothèque 1019 393 1412 8398

Archivistes 166 19 185 797

Autres

Traducteurs 248 8 256 960

Opérateurs PAO 498 86 584 1890

Correcteurs d’épreuves 135 37 172 524

Professionnels des métiers de l’imprimerie 7351 1492 8843 27 679

Ouvriers d’imprimerie 1603 375 1978 6355

Source : ABS, 2001 Census of Population and Housing ; données disponibles sur demande.(a) Emploi principal durant la semaine précédant le recensement.(b) Non explicité ci-après.(c) Non classifié ci-après.

31

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24 National Centre for Culture and Recreation Statistics, 2007, Victorian Statistical Overview (inédit).

25 ACNielsen, 2001, Books Alive.26 ABS, 2003–04, Household Expenditure on Culture,

4172.027 ABS, 2003–04, Book Publishers, 1363.0.

28 ABS, 2003–04, Book Publishers, 1363.0.29 ABS, 2001, Census of Population and Housing.30 ABS, 2003–04, Book Publishers, 1363.0.31 ABS, 2003–04, Book Retailers, 1371.0.32 ABS, 2003–04, Household Expenditure on Culture,

4172.0.

enregistre également des taux de partici-pation élevés à l’écriture au sens large, quelque 97 600 personnes s’adonnant à l’écriture comme passe-temps.24 Cette combinaison de participation du grand public et d’emplois spécialisés est révéla-trice du rôle fondamental de l’écriture dans la culture et l’économie de l’état, et de son impact sur toute la population.

Melbourne est aussi une ville de lec-teurs. Une étude menée par ACNielsen en 2001 indique que plus des trois quarts de la population adulte de Victoria (78 %) lit pour son plaisir chaque jour ou presque, 72 % des adultes lisant des livres spécialement à des fins récréatives.25 Les habitant de Victoria achètent également davantage de livre, de journaux et de magazines que ceux des autres états d’Australie.26

L’édition est particulièrement vigoureuse dans le Victoria, et un nombre plus élevé de livres sont publiés per capita que dans les autres états.27 Au cours de l’année fiscale 2003–2004, les éditeurs de livres basés dans le Victoria ont généré 580,4 millions de dollars, soit 43 % des ventes totales de livres en Australie.28 Le Victoria compte l’une des plus fortes con-centrations d’éditeurs et de grossistes de librairie du pays. Bien que les habitants de Victoria ne représentent qu’environ 25 % de la population totale d’Australie, près de 38 % des Australiens employés dans le secteur de l’édition se trouvent dans le Victoria, dont 90 % à Melbourne.29

Il n’existe pas de statistiques plus détaillées spécifiques à Melbourne et au Victoria sur le secteur de l’édition ; toute-fois, les statistiques nationales suivantes

donnent une indication des tendances générales de l’industrie de l’édition en Australie. En 2003–2004, les éditeurs de livres australiens ont vendu 819,6 mil-lions de dollars de livres imprimés non spécialisés couvrant la non-fiction (59 %), la fiction (25 %) et les livres pour enfants (16 %). De plus, 526,1 millions de dollars ont été réalisés pour la vente de livres scolaires, et les ventes de livres électron-iques (y compris les livres audio) se sont élevées à 7,5 millions de dollars. Sur les ventes totales de livres, 53 % étaient de nouveaux titres et 60 % étaient des titres d’auteurs australiens. 8 602 nouveaux titres d’auteurs australiens ont été publiés en 2003–2004, dont 97 % étaient publiés par des éditeurs australiens. Les exportations de livres représentaient 14 % des ventes totales de livres, avec pour marchés principaux les États-Unis, le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande (avec 70 % des exportations).30

Le Victoria compte davantage de librai-ries (307) que tout autre état d’Australie et le secteur de la librairie génère le re-venu per capita le plus élevé.3ı Il n’est pas surprenant que la première « grande sur-face » Borders d’Australie ait ouvert ses portes à Melbourne ; aujourd’hui, il y en a sept dans toute la ville. Cependant, les librairies de Melbourne sont en moyenne de dimensions plus réduites, comme il est de tradition avec les petites librairies indépendantes.

Le tiers environ de la librairie de détail d’Australie est situé dans le Victoria, et 235 sociétés australiennes de distribution de livres (41 %) ont leur siège à Melbourne.32 L’industrie de la librairie

32

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de détail génère 453,1 millions de dollars par an dans le Victoria et emploie plus de 2 600 personnes.33 En 2003–2004, les foyers du Victoria ont dépensé 9 $ en moyenne par semaine en littérature, et les ventes de livres dans l’état représen-taient 43 % du total annuel de ventes de livres d’Australie.34

Sur le plan national, 91 % des livres vendus en 2003–2004 ont été achetés par des magasins de détail à des fournisseurs australiens.35 La vente de livres semble en croissance dans l’ensemble du pays, avec une augmentation de 25 % du nombre de livres neufs vendus, une augmenta-tion de 17 % de la valeur des ventes au détail de livres neufs et une augmenta-tion respectivement de 22 % et de 23 % du total des revenus et des dépenses des librairies de détail par rapport aux chif-fres de 2002–2003.36

En résumé, d’après les estimations de l’ABS, la valeur totale du secteur de l’édition de livres dans l’économie du Victoria est de l’ordre de 376 millions de dollars. Si l’on inclut journaux, magazines et périodiques, le chiffre atteint environ 1,1 milliard de dollars.37

Les bibliothèques publiques sont un autre indicateur de la participation du public à la littérature et de l’importance

attachée à l’engagement littéraire par les collectivités locales. Selon l’Enquête annuelle portant sur les librairies pu-bliques de Victoria, en 2005–2006, il existait 287 bibliothèques publiques dans l’état, ainsi que 28 bibliothèques mobiles et des douzaines d’autres installations et points de services de bibliothèque. Les dépenses totales des bibliothèques publiques de Victoria pour 2005–2006 ont atteint environ 152,5 millions de dollars.

Les bibliothèques publiques em- ploient près de 2 800 habitants de Victoria, y compris le personnel à plein temps, à temps partiel et le personnel occasionnel (soit environ 1 500 postes à plein temps). Près de 2,5 millions d’habitants de Victoria sont membres de bibliothèques de collectivités locales – quelque 47 % de la population. À la fin de juin 2006, les bibliothèques publiques de Victoria détenaient un fonds de 9 millions d’articles. Près de 50 millions de prêts ont été enregistrés durant l’année, dont des livres, livres audio, articles audiovisuels et journaux électroniques.

De plus amples informations sur les services et les activités des bibliothèques publiques à Melbourne figurent au chapitre 13.

33 ABS, 2003–04, Book Retailers, 1371.0.34 ABS, 2003–04, Household Expenditure on Culture,

4172.0.35 ABS, 2003–04, Book Retailers, 1371.0.36 ABS, 2003–04, Book Retailers, 1371.0.

37 Department of Victorian Communities, 2006, Annual Survey of Public Libraries in Victoria 2005–06.

33

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6 Le Gouvernement au service des arts

34

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Une vie culturelle robuste renforce la cohésion sociale, est source de fierté pour la communauté, améliore la réus-site scolaire et favorise santé et bien-être. En ce sens, la créativité est considérée comme une ressource sociale vitale et un investissement prioritaire qui con-tribuent à une économie forte, stimulent l’innovation et attirent les travailleurs du savoir et les visiteurs internationaux.

Le Gouvernement de Victoria s’est engagé depuis longtemps pour faire de Melbourne un centre international d’échange d’idées créatives. Cette préoc- cupation se manifeste dans le finance-ment direct de programmes et dans une gamme étendue d’autres investissements, tels que les infrastructures embléma-tiques de la ville et les innombrables installations métropolitaines et régio-nales plus petites détaillées au chapitre 4. La construction de ces ouvrages de niveau

international – étayée par un programme d’activités innovant – a contribué à faire du Victoria l’un des pôles culturels de l’Australie où les développements socio-économiques dans le domaine des arts sont des priorités majeures.

Le gouvernement reconnaît l’influence positive du secteur artistique sur les ci-toyens et les communautés. Son objectif, celui d’optimiser les opportunités pour tous les habitants de Victoria de partager les avantages de la vie au sein d’une société créative et culturellement diverse, est sous-tendu par son engagement fort envers les investissements dans le secteur des arts, tels que soutien important aux festivals communautaires, infrastructures de niveau international, programmes et prix destinés à la promotion de talents, subventions aux écrivains et à l’édition.

Cet engagement s’inscrit dans le pro-gramme à long terme du gouvernement

Creative Capacity +: Arts for

all Victorians est la politique

artistique et culturelle du

Gouvernement de l’État

de Victoria.

Conception : Actual Size

Photographie : Ned Meldrum

35

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38 ABS, 2004–05, Cultural Funding by Government, 4183.0. Le financement des bibliothèques publiques n’est pas compris dans ce montant.

39 Arts Victoria, 2004–05, données sur les subventions.

présenté dans son plan décennal, Creative Capacity +: Arts for all Victorians. Ce plan vise à capitaliser sur le patrimoine culturel unique du Victoria et à s’assurer que les compétences spécialisées et les aptitudes en matière de culture continuent de croî-tre dans l’état au cours de la prochaine décennie. Cette volonté se traduit par la mise en œuvre de programmes et de sub-ventions essentiels destinés à encourager les talent artistiques existants tout en développant les nouvelles infrastruc-tures nécessaires pour renforcer d’autant la place du Victoria au premier rang de la vie culturelle, en Australie comme au niveau international.

Le soutien actuellement fourni par le Gouvernement de Victoria est considé-rable : environ 472,2 millions de dollars38 sont consacrés des activités artistiques et culturelles variées – dont des initiatives littéraires – à travers Melbourne et l’état. Le financement des arts, administré par Arts Victoria, prend la forme de subven-tions permanentes aux infrastructures culturelles et de subventions annuelles aux artistes individuels, y compris les écrivains et les professionnels des sec-teurs associés tels que l’édition.

Tableau 4 SUbVENTION D’ARTS VICTORIA AUX ACTIVITÉS LIÉES à LA LITTÉRATURE 2006–0739

Organisation Montant

Festival des écrivains de Melbourne 268 000 $

Centre des écrivains de Victoria 125 000 $

Premier’s Literary Awards 250 000 $

Express Media 125 000 $

Subventions aux écrivains individuels 62 000 $

Organisations liées à l’écriture et à l’édition 262 000 $

Total $1 092 000

Tableau 5 SUbVENTIONS AUX bIbLIOThèqUES PUbLIqUES DE VICTORIA

bibliothèque Montant

Bibliothèque d’État de Victoria (y compris le Centre de littérature pour la jeunesse) (2006–07)

34 000 000 $

Subventions aux bibliothèques publiques (2005–06) 29 123 000 $

Total 63 123 000 $

36

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40 ABS, 2007, Arts and Culture in Australia: A Statistical Overview, 4172.0.

41 En plus de ce type de contribution par les entreprises, l’enquête ABS Business Generosity Survey 2000–01 a indiqué que les entreprises ont contribué à raison de 69,6 millions de dollars à des activités artistiques et culturelles au cours de cette année fiscale.

Les activités artistiques sont sub-ventionnées diversement aux niveaux des collectivités locales, de l’état et de la nation (niveau fédéral). En 2004–2005, le financement public des arts dans toute l’Australie s’est élevé à un total de 5 014,9 millions de dollars, dont 47 % au niveau de l’état et des territoires, 35 % au niveau fédéral et 18 % au niveau local.40 Parallèlement au financement direct, le Gouvernement australien soutient les arts par le biais de déductions fiscales aux entreprises et aux individus qui contribuent à certains programmes – le Programme de dons culturels, par exem-ple, qui encourage les dons d’articles ayant une importante valeur culturelle

aux bibliothèques, musées et galeries d’art du secteur public.41

Les projets liés à la littérature financés par Arts Victoria couvrent des domaines variés, des subventions à des écrivains individuels à la contribution aux frais d’exploitation annuelles de grandes organisations telles que le Festival des écrivains de Melbourne. Parmi les exem-ples de financement fourni en 2006–2007, on citera le soutien à la Conférence australienne sur l’écriture dramatique, les subventions à des magazines lit-téraires dont Meanjin, Overland et Going Down Swinging, les aides à des lectures publiques de poésie, les bourses à des écrivains et une multitude de subsides

Le magazine littéraire

indépendant Going Down

Swinging, qui publie nouvelles,

bandes dessinées, poésie et

enregistrements de création

parlée est un exemple

des projets financés par le

truchement d’Arts Victoria.

Illustration de Tai Snaith.

37

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42 ABS, 2004–05, Cultural Funding by Government, 4183.0.

pour le développement et les tournées régionales de compagnies théâtrales.

Par ailleurs, le Victoria recourt à un réseau artistique étendu pour encou-rager la collaboration et les relations dans le cadre d’initiatives nombreuses. Cette approche vise à bénéficier des con-naissances et des capacités de ministères, d’agences et d’autres partenaires clés. Le soutien financier multisectoriel du gouvernement couvre actuellement une gamme d’activités, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la formation spécialisées, du développement culturel des communautés, du développement du tourisme et des affaires. Les contribu-teurs sont les suivants : Planification et développement des communautés, Services à la personne, Éducation et formation, Justice, Innovation, Industrie et développement régional, et enfin Tourism Victoria.

D’après les estimations internes du gouvernement pour l’année fiscale 2004–2005, le financement des arts par un organisme autre que Arts Victoria a totalisé plus de 10 millions de dollars. Projets d’artistes en formation, Deadly Arts Business Conference à l’intention des artistes indigènes, projets d’édition communautaires, événements axés sur l’accessibilité pour les personnes handicapées, activités artistiques et musicales pour les jeunes, activités de développement personnel dans les pri-sons (notamment à l’intention des jeunes détenus), stages de perfectionnement dans le secteur du design figurent parmi les activités subventionnées. Ce soutien indispensable souligne l’importance des investissements et de la participation de l’état dans le secteur artistique.

Le rôle joué par le gouvernement pour encourager l’accès à des activités

artistiques et littéraires innovantes dans les communautés locales constitue un élément important de ce soutien. Nombre de ces programmes bénéficient de l’appui des conseils municipaux qui travaillent en partenariat avec Arts Victoria et les conseils communautaires. D’après le Bureau australien de statistiques, la contribution des collectivités locales de Victoria au financement culturel s’est élevée à 235,8 millions de dollars en 2004–2005.42 Les municipalités subven-tionnent généralement les bibliothèques, les festivals et activités communautaires, les expositions, et dans bien des cas, les programmes et concours d’écriture. Des services de loisirs et d’activités récréa-tives bien établis offrent également des ressources permanentes dans le secteur des arts et de la culture.

La capitale du Victoria constitue une preuve supplémentaire de la force des partenariats locaux. La conurba-tion de Melbourne est composée de 31 municipalités, la Ville de Melbourne étant chargée du centre d’affaires et des proches banlieues. La Ville de Melbourne soutient la littérature par l’intermédiaire de ses bibliothèques, mais aussi par son soutien financier au Festival des écri-vains de Melbourne (36 050 $ en 2007) et au Melbourne Prize (30 900 $ en 2007, décerné tous les trois ans dans la catégorie littérature) et par son programme annuel de subventions au profit d’individus et d’organisations (50 000 $ en 2006), pour ne citer que quelques exemples. De plus, son programme annuel de subven-tions comporte la catégorie spéciale « Écrire sur Melbourne », qui a financé six projets en 2007 pour une valeur totale d’environ 30 000 $. Par ailleurs, la Ville de Melbourne est également active dans le domaine du développement culturel

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des communautés et fournit des espaces de travail à des écrivains, nouveaux ou chevronnés, dans ses infrastructures d’Arts House, au nord de Melbourne.

Outre le soutien fourni au niveau de l’état, les écrivains, éditeurs et orga-nismes littéraires locaux bénéficient d’une part importante de l’aide du gou-vernement fédéral par l’intermédiaire du Comité de littérature du Conseil des arts de l’Australie (Australia Council for the Arts). Ce comité octroie des subven-tions semestrielles pour la création d’œuvres par des écrivains nouveaux, à mi-carrière et chevronnés, la promotion et la présentation d’ouvrages littéraires par des festivals, des organisations et des éditeurs, et enfin les résidences d’artistes. Le Comité de littérature décerne égale-ment des bourses et des prix émérites à des écrivains individuels en hom-mage à l’ensemble de leur carrière, et soutient par le biais de subventions annuelles ou triennales les activités

ou les infrastructures d’organisations sélectionnées. En 2006–2007, le montant annuel des subventions octroyées par le Comité de littérature s’élevait à 7,8 mil-lions de dollars.

En résumé, le soutien du gouverne-ment contribue de manière significative à la réputation nationale et internationale du Victoria, celle d’un état entreprenant, innovant et aux multiples facettes, avec Melbourne pour capitale. L’allocation actuelle des ressources manifeste la volonté d’enrichir plus avant notre capacité culturelle dans un monde en pleine évolution. Melbourne est bien placée pour capitaliser sur ses forces existantes en tant que contributeur clé à l’acquisition des connaissances, à l’harmonie et à l’innovation au bénéfice de la communauté. La perspective du statut de Ville de littérature pour Melbourne reconnaît la valeur essentielle des arts et de la culture dans la vision du gouvernement pour le Victoria.

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7 L’environnement urbain : cartographie littéraire

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Dès les premiers jours de la colonie de Victoria, le centre de Melbourne attira artistes, écrivains et bohèmes en tous genres ; des poètes s’essayaient à la lecture de leurs œuvres dans des restau-rants comme le Fasoli’s (célèbre « temple de la bohème ») et des librairies comme Andrade’s. Un milieu intellectuel pros-père naquit des vagues d’immigrants qui avaient travaillé dans leurs villes natales et apporté leur culture. Au long des premières décennies du vingtième siècle, l’activité littéraire, politique et artistique resta vivace dans des lieux divers de Melbourne, de la librairie Leonardo’s au Swanston Family Hotel.

La tradition perdura et de nos jours, la vie littéraire des quartiers du centre de Melbourne n’a rien à envier à celle de métropoles plus grandes telles que Londres et New York. D’innombrables écrivains du vingt et unième siècle tra-vaillent dans les quartiers du centre de Melbourne, calfeutrés dans des chambres au-dessus des avenues et des ruelles,

et les férus de lecture peuvent choisir entre deux bibliothèques publiques situées dans le centre. Les installations à l’usage des écrivains et des lecteurs se concentrent tout particulièrement dans un petit pâté de maisons – le site de Flinders Lane, délimité par Swanston et Elizabeth Streets, qui abrite les Centre des écrivains de Victoria (Victorian Writers’ Centre ou VWC), la librairie Collected Works, Express Media, l’Université du Troisième âge (U3A), la Fondation pour l’alphabétisation des Aborigènes, le Centre d’éducation des adultes (Centre for Adult Education ou CAE), Black Inc., Letterbox (un atelier de typographie ayant remporté d’innombrables prix internationaux et locaux), les ateliers variés de Nicholas Building et la Bibliothèque de la Ville de Melbourne, relativement récente.

La Bibliothèque de la Ville de Melbourne, conçue en collaboration par le CAE et la Ville de Melbourne, a ouvert ses portes en 2004. S’ajoutant aux ser-vices proposés par la Bibliothèque d’État

Mr Tulk.

Photographie : Mark Chew

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de Victoria, elle offre au public une biblio-thèque de prêt au cœur de Melbourne et est devenue un pôle d’attraction majeur.

Le VWC est le principal organisateur de manifestations littéraires et d’ateliers d’écriture au centre de Melbourne. En 2006, il a organisé 198 manifestations et dirige chaque année au mois de janvier un stage d’été d’écriture d’une semaine. Il offre à ses membres et au grand public des services littéraires et de documenta-tion, et dispose d’une salle de conférence qui accueille des manifestations organi-sées par d’autres organisations. En 2006, 85 écrivains on recouru au programme d’évaluation de manuscrits du VWC ; en outre, le Centre a fourni des espaces de travail à 14 écrivains durant des périodes d’un à six mois.

L’U3A organise cinq cours hebdo-madaires à l’intention des écrivains et des lecteurs. Il s’agit d’une organisation internationale qui propose des cours d’enseignement à ses membres, que l’on pourrait décrire comme des « retraités actifs ». L’autre principal organisateur de

stages de courte durée à Melbourne est le CAE, qui a dirigé 112 ateliers d’écriture en 2006. Parallèlement, le CAE joue un rôle de premier plan dans la facilitation de cercles de lecture à travers tout l’état.

Le CAE dirige un programme de cercles de lecture, le plus grand réseau officiel de ce type en Australie. Il encadre 496 cercles de lecture dans la banlieue de Melbourne et 494 autres dans des zones régionales du Victoria et d’autres états. Actif depuis 60 ans et fort de plus de 10 600 membres, il propose un choix de 1000 titres disponibles à l’emprunt. Le CAE continue à étendre ce service : il vient de mettre en place des cercles de lecture dans certains cafés et bibliothèques du centre de Melbourne et aide désormais les entreprises à organiser leurs propres groupes de lecture. Cela témoigne de l’extraordinaire culture livresque de Melbourne et de l’engagement de ses habitants à l’égard de la littérature.

Bien qu’il soit impossible d’estimer le nombre de cercles de lecture privés, quelques exemples notables occupent le

Schwipe.

Photographie : Mark Chew

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devant de la scène publique : on citera Ivanhoe Reading Circle, le cercle de lec-ture le plus ancien d’Australie qui s’est réuni sans interruption depuis les années 1920, et les cercles du North Fitzroy Star Hotel, un pub de la proche banlieue qui accueille au moins deux cercles de lec-ture par semaine.

Si Melbourne soutient une formi-dable culture de lecture – qu’il s’agisse de « grande littérature », de romans d’amour ou des nombreux magazines de rue gra-tuits consacrés à la culture urbaine des jeunes – la culture littéraire de Melbourne ne se mesure pas uniquement à l’aune de la lecture. Au-delà des principaux lieux d’activité théâtrale – le Centre des arts du Victoria et les théâtres du Malthouse – il existe un engagement envers le nou-veau théâtre indépendant par diverses compagnies à travers la ville et ses ban-lieues, dont La Mama, Theatre at Risk, les troupes pour la jeunesse St Martins Youth Theatre et Platform Youth Theatre, Melbourne Workers’ Theatre, Storeroom and Chapel Off Chapel. Nombre de ces

compagnies ne se contentent pas d’offrir au public l’occasion de se frotter au théâtre d’avant-garde, elles lui proposent aussi d’innombrables opportunités de participer lui-même à des productions. St Martins Youth Theatre, par exemple, offre aux dramaturges et artistes jeunes ou émer-geants les moyens d’approfondir leurs compétences et de lancer leur carrière.

Dans toute la ville et les banlieues, le souci de soutenir l’alphabétisation et les activités artistiques se manifeste également dans diverses « maisons de quartier » qui proposent pour des prix modiques des cours aux communautés locales, parallèlement aux centres com-munautaires plus importants, tels que le Footscray Community Arts Centre. Ce dernier travaille auprès d’un grand nombre de communautés de migrants récents des banlieues ouest et produit des activités artistiques orientées vers la communauté, telles que Not Enough Cows, pièce bilingue (dinka-anglais) écrite et conçue au centre par des membres du personnel et la communauté soudanaise.

Le programme de cercles

de lecture du CAE est le plus

grand réseau officiel de ce

type en Australie.

Photographie : Silvana Del Bene

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L’ancien et le nouveau coexistent à Melbourne, et si le théâtre Athenaeum est l’institution culturelle la plus ancienne de Victoria, il continue à prospérer grâce à ses capacités d’adaptation à la culture qui l’entoure. Fondé en 1839, et particu-lièrement réputé pour sa bibliothèque, l’Athenaeum propose à ses membres et au grand public des activités littéraires diverses, dont des causeries avec des auteurs, des lectures d’œuvres et des activités pour les enfants. Il accueille en outre les réunions d’un journal en ligne underground, Litmusphere, et des groupes d’écrivain trois fois par semaine.

Dans le creuset urbain, Melbourne brasse un alliage bouillonnant d’activités artistiques à l’intention de communau-tés variées. À la base de cette activité se trouve l’écriture elle-même, à la croisée

des formes, lien entre les écrivains, les artistes, les lecteurs et les communautés récentes de la ville.

Il suffit de se promener à travers les ruelles pavées de la ville pour comprendre comment la vie littéraire peut s’étendre bien au-delà de la page imprimée. Les activités littéraires de Melbourne trans-cendent les formes artistiques pour se retrouver dans l’art du graffiti et du pochoir. Ces activités « rebelles » sont bien enracinées dans la contre-culture de Melbourne et ont été reconnues au travers de manifestations telles que le Festival annuel du pochoir de Melbourne – célébration et exposition d’art de rue et de pochoir – et du soutien annuel de la Laneway Commission de la Ville de Melbourne, qui transforme les venelles de Melbourne en galeries d’art public.

Représentation de Journal

of the Plague Years de Tom

Wright d’après Daniel

Defoe, au théâtre Malthouse.

Photographie : Jeff Busby

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L’art qui bougeIl se peut qu’en prenant le train pour se rendre en ville, on commence son voyage littéraire avant même d’arriver à la gare Flinders Street Station. En 2005, une exposition itinérante de poésie et d’art a été présentée dans 20 trains de banlieue. Le projet est désormais permanent et financé à la fois par le mécénat privé et le gouvernement de l’état. Moving Galleries a pour vocation de mettre la créativité à la portée de la communauté au quotidien, et en 2007, les habitants de Melbourne qui se sont déplacés en train dans la région métropolitaine ont pu apprécier près de 1 500 poèmes et œuvres d’art plastique.

Moving Galleries – une

exposition itinérante de

poésie et d’œuvres d’art

présentée dans les trains de

banlieue de Melbourne

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8Les écrivains et l’écriture

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La découverte d’or dans les années 1850 apporta une richesse considérable et un afflux rapide de population à la nouvelle colonie de Victoria, jetant les bases pour le développement de la production li-vresque et de la librairie. Au nombre des visiteurs étrangers qui se sont rendus à Melbourne se trouvent Henry Kingsley, Rudyard Kipling et Mark Twain. Les deux principaux romanciers australiens du dix-neuvième siècle, Rolf Boldrewood (Thomas Browne) et Marcus Clarke, résidaient tous deux à Melbourne et y écrivaient à l’occasion. Leurs romans, qui dépeignent la vie au sein d’une culture de pionniers empreinte de sauvagerie, ont connu un immense succès en Australie et à l’étranger, et continuent d’être pu- bliés. Autre succès de librairie en Australie et en Angleterre, le roman à suspense de Fergus Hume, The Mystery of a Hansom Cab (1886). Ada Cambridge, dont l’œuvre romanesque extrêmement populaire explorant les tensions raciales et de classe a récemment suscité un regain d’intérêt, vécut et écrivit à Melbourne durant de nombreuses années. Henry Kendall, le plus connu des poètes lyriques

australiens de l’époque coloniale, résida également à Melbourne pour un temps.

Le plus célèbre des premiers poètes de Melbourne est C.J. Dennis, dont le poème Songs of a Sentimental Bloke (1916) évoque le parler et la vie quotidienne de la grand-ville. Dennis s’attira un public nombreux et varié – en 1915, son recueil se vendit à 15 000 exemplaires – et son œuvre devint rapidement la clef de voûte de la mythologie égalitariste nationale.

Melbourne a toujours occupé une place prépondérante dans l’évolution de la littérature australienne pour enfants. Au début du vingtième siècle, Mary Grant Bruce (auteur de la série Billabong) et Aeneas Gunn, toutes deux de Melbourne, étaient placées à l’avant-scène d’un nou-veau mouvement décrivant au travers du roman les expériences authentiques de jeunes Australiens.

Lesbia Harford est l’une des voix les plus originales de la littérature de Melbourne dans la période qui suivit la Première Guerre mondiale. Connue de son vivant comme poète, c’est seulement avec la publication de The Invaluable Mystery en 1987, soixante ans après

Le poète C.J. Dennis. Avec

l’aimable autorisation de la

State Library of Victoria

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sa mort, qu’elle fut comprise en tant que romancière politique. Le roman de Lesbia Harford préfigure les nombreuses œuvres du vingtième siècle qui traiteront de déplacement et de dislocation dans une période de changements sociaux et politiques en pleine accélération.

L’importance de l’œuvre de Lesbia Harford fut reconnue par Nettie Palmer, l’un des premiers partisans de la lit-térature australienne avec son mari, le romancier et dramaturge Vance Palmer. Nettie et Vance Palmers, person-nages influents dans la vie littéraire de Melbourne après les années 1930, étaient étroitement associés à Louis Esson, dont le théâtre Pioneer Players (sur le modèle du Abbey Theatre à Dublin) occupe une place importante dans l’histoire du théâtre australien.

L’écrivain le plus éminent de l’Australie d’avant-guerre était Henry Handel Richardson (Ethel Lindesay) dont la plus belle œuvre s’inspire de son enfance dans le Victoria, en ville et à la campagne. Plusieurs romans « de Melbourne » virent le jour dans les années avant et après la Seconde Guerre mondiale : Power Without Glory (1950) de Frank Hardy, Lucinda Brayford (1946) de

Martin Boyd et sa série romanesque sur la famille Langton, et My Brother Jack (1964) de George Johnston se situent dans la tradition du réalisme social des travaux de Richardson. Ces romans, qui explorent les tensions de classes et d’appartenance culturelle, ont tous été traduits en plu-sieurs langues européennes.

La littérature depuis la Seconde Guerre mondialeEn tant que force convulsive de change-ments socioculturels, la Seconde Guerre mondiale représente pour la Melbourne du vingtième siècle ce que fut la décou-verte de l’or pour la colonie, un siècle plus tôt. Ce qui était principalement une culture anglo–celte s’enrichit de voix européennes nouvelles, à mesure que se succédaient des vagues d’immigrants juifs, grecs et italiens, suivis de réfugiés et d’immigrants d’Asie et du Moyen-Orient. En l’espace d’un demi-siècle, Melbourne acquit une nouvelle identité multicul-turelle et, le secteur local de l’édition s’étoffant, ses écrivains ne dépendaient plus si étroitement de la demande des éditeurs de Grande-Bretagne et des États-Unis.

Indépendamment des traditions cul-turelles qui les façonnent, les meilleures des nombreuses œuvres littéraires de Melbourne depuis 1950 portent un regard non seulement sur le milieu local et sur l’individu mais aussi sur le monde exté-rieur. De plus en plus, en effet, ce dernier est partie intégrante de l’expérience aus-tralienne, du fait des changements sans précédent dus aux mutations politiques, à l’enseignement de masse, à la mondialisa-tion et aux opportunités culturelles offertes par les voyages bon marché. L’évolution des goûts littéraires, répercus-sion des tempêtes intellectuelles d’Europe dont la portée ne cesse de croître, a entraîné une redéfinition de la significa-tion de la « littérature ». Il ne suffit pas d’inclure sous le terme le roman, la poésie et le théâtre ou encore la « grande littéra-ture », domaine exclusif d’une élite cultivée. Les frontières entre fiction et histoire, fiction et autobiographie et « grande littérature » et « littérature

The True History of the Kelly Gang

du romancier de réputation

internationale Peter Carey -

l’un des deux seuls auteurs

à avoir remporté à deux

reprises le Man Booker Prize

Le poète, romancier et essayiste

Chris Wallace-Crabbe

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populaire » sont souvent transgressées avec panache, et Melbourne a produit plusieurs innovations dans ce domaine.

Les nouvelles formes littérairesLe romancier de réputation interna-

tionale Peter Carey, né à Melbourne (l’un des deux seuls auteurs à avoir remporté à deux reprises le Man Booker Prize), transmute sous forme de fiction l’histoire locale et le mythe dans deux ouvrages récents plébiscités par la critique The True History of the Kelly Gang (2000) et My Life as a Fake (2003). Ce dernier ouvrage s’inspire de la supercherie littéraire la plus célèbre de Melbourne (et d’Australie).

Mais l’innovation ne se cantonne pas au roman, comme le montre l’ouvrage récent de Chris Wallace-Crabbe, poète, romancier et essayiste de Melbourne. Pendant des dizaines d’années l’ambassadeur culturel de Melbourne et de la littérature australienne en général, cet auteur réputé explore dans son long poème narratif The Universe Looks Down (2005) un monde où les confins des antipo- des deviennent le centre. À l’instar de Peter Carey, il remet en cause les attentes de ses lecteurs quant aux frontières con-ventionnelles entre le local et l’universel, entre l’historique et l’imaginaire.

Dorothy Porter, une contemporaine cadette de Chris Wallace-Crabbe, a fait du roman en vers son genre distinctif sous forme de roman policier et de satire urbaine provocatrice. Tout comme les œuvres de Peter Carey et de Chris Wallace-Crabbe, la poésie de Dorothy Porter est bien connue hors d’Australie et a été traduite en plusieurs langues.

Dorothy Porter est l’une des dernières descendantes de Fergus Hume, le père du roman policier de Melbourne. Autre tenant distingué de cet art, Peter Temple a remporté récemment le prix international de littérature policière le plus prestigieux, le Gold Dagger, pour The Broken Shore (2005). Shane Maloney est l’auteur des romans très populaires de Murray Whelan, qui ont été traduits en allemand, français, finlandais et japonais. De même, Carmel Bird, Kerry Greenwood et Garry Disher sont les chefs de file de la

littérature policière de Melbourne. Garry Disher a reçu à deux reprises le German Crime Fiction Award (prix allemand de littérature policière) et a été nominé pour le Man Booker Prize.

Ancrés dans la vie des migrants juifs et grecs de Melbourne, les écrits d’Arnold Zable explorent le déplacement et ses effets sur l’identité. Arnold Zable, qui se définit lui-même comme un « conteur », travaille avec des réfugiés et des deman-deurs d’asile. Il est le co-auteur (avec l’acteur originaire d’Irak Majid Shokor) de la pièce Kan Yama Kan (2002).

La fiction de Doris Brett, comme celle de sa sœur expatriée Lily Brett, s’inspire de son enfance à Melbourne en tant que fille de survivants de l’Holocauste. Elle aussi recourt à des formes littéraires hybrides : Eating the Underworld (2001) conjugue mémoires, poésie et récit de contes et légendes. Drusilla Modjeska, l’auteur de Poppy (1990), et Beverley Farmer, avec A Body of Water (1990), sont d’autres auteurs qui ont mêlé avec succès biographie, fic-tion et autres genres.

La publication de Carpentaria (2006), de l’auteur indigène Alexis Wright, lauréate du Miles Franklin Literary Award pour 2007, est un jalon dans la

Stiff de l’auteur de romans

policiers Shane Maloney

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littérature australienne. Comme son ouvrage antérieur Plains of Promise (1997), il a été plébiscité par la critique et par un vaste lectorat. Alexis Wright vit actuel-lement à Melbourne. Elle a participé à des manifestations telles que le Festival des nouveaux écrivains de Melbourne, qui donne une place proéminente aux écrivains indigènes.

Écrivain indigène et professeur de création littéraire à l’Université de Melbourne, Tony Birch se consacre à la poésie, à la nouvelle et au roman. Il est animé du souci de « la belle ouvrage », à l’instar de la dramaturge et poète indigène de talent Lisa Bellear, disparue en 2006. Tony Birch a récemment publié une collection de nouvelles reliées par un fil directeur, Shadowboxing (2006), récits semi-autobiographiques de sa vie à Fitzroy dans la proche banlieue de Melbourne.

Bruce Pascoe, membre de la Coopérative aborigène Wathaurong, a publié une collection de nouvelles et deux romans bien accueillis par la critique. Aux côtés de sa femme Lyn Harwood, il a également exercé les fonctions d’éditeur

et rédacteur en chef de Australian Short Stories durant de nombreuses années. L’œuvre de Larry Walsh, par contraste, est uniquement orale. C’est un conteur traditionnel fortement engagé dans des projets communautaires dans la région ouest de Melbourne.

On ne s’étonnera pas, compte tenu de la taille de la population grecque solidement établie à Melbourne, de l’existence d’un corpus local florissant qui puise dans ce secteur particulier de l’expérience des migrants. Les romans et les pièces de Christos Tsiolkas ont été acclamés par la critique. Loaded (1995), dont l’adaptation pour le grand écran a également reçu un accueil favorable, est une cartographie remarquable de la topographie culturelle de Melbourne, aussi spécifique à sa manière que les explorations anglo-centriques anté-rieures de la géographie sociale urbaine par Martin Boyd. L’ouvrage le plus récent de Christos Tsiolkas, Dead Europe (2005), se concentre plus particulièrement sur les liens entre Melbourne et les horreurs de l’Europe d’après-guerre. C’est un récit qui, comme l’exprime un critique,

Eating the Underworld

de Doris Brett

Carpentaria d’Alexis Wright,

lauréate du Miles Franklin

Literary Award en 2007

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43 Kyla Ward, 2005, critique de Dead Europe, ‘Tabula Rasa’, http://www.tabula-rasa.info/AusHorror/DeadEurope.html

« concerne les Juifs, les Chrétiens, les Communistes, les Nazis, la désintégra-tion du bloc de l’Est, l’amour, la foi, Dieu et l’enfer. » 43

Helen Garner est l’un des écrivains les plus éminents d’Australie. Son premier roman, Monkey Grip (L’étreinte du singe – 1977), issu des changements provoqués par la Guerre du Vietnam et le féminisme des années 1970 dans la société de Melbourne, est devenu un classique peu après sa publication. Elle a écrit par la suite une succession de romans et de nouvelles couronnés de prix littéraires, ainsi que des essais ancrés dans son expérience de journaliste. The First Stone, publié en 1995, a été l’objet d’une con-troverse persistante, révélatrice des lieux où l’écriture et les écrivains font partie intégrante du tissu de la vie civique. Son titre le plus récent, Joe Cinque’s Consolation (2004), œuvre de journalisme d’enquête très personnelle, a attiré l’attention internationale.

En 2006, Helen Garner et Christos Tsiolkas ont reçu le prix littéraire le mieux doté d’Australie, le Melbourne Prize for Literature, en reconnaissance

de leur remarquable contribution à la vie culturelle de Melbourne.

Alex Miller, deux fois lauréat du Miles Franklin Award, explore un ter-rain romanesque qui s’étend de la vie urbaine de l’Australie contemporaine à l’Europe du début du vingtième siècle et, dans Journey to the Stone Country (2002), à la rencontre entre les valeurs anglo-australiennes et celles des propriétaires traditionnels de la terre.

Everyman’s Rules for Scientific Living (2005) de Carrie Tiffany – qui, comme Alex Miller, est originaire de Grande-Bretagne – est un récit émouvant et soigneusement documenté de la vie rurale dans le Victoria des années 1930. Ce témoignage éloquent de la vie à une époque et en un lieu spécifiques revêt une portée universelle, comme en témoigne sa nomination en 2006 au prestigieux prix littéraire anglais Orange Prize. L’avocat de Melbourne Elliott Perlman, par contraste, écrit une fiction résolument « urbaine ». Le sup-plément littéraire du Times l’a qualifié de « meilleur romancier social australien ».

Gerald Murnane est l’auteur de sept romans, dont certains ont été publiés aux

Shadowboxing de Tony Birch

Dead Europe de Christos Tsiolkas

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États-Unis et en Suède. Ses écrits sont réputés pour leur cartographie distinctive de l’espace géographique et psychique.

Brian Castro, dont les ancêtres sont originaires d’Angleterre, du Portugal et de Chine, est l’un des romanciers les plus renommés d’Australie. Il est l’auteur de huit romans, dont certains ont été traduits en français et en chinois. Plusieurs prix littéraires lui ont été décernés, dont The Australian/Vogel Literary Award, plusieurs prix d’état Premier’s Literary Awards, et le prix de fiction Age Book of the Year. Sa fiction, comme celle d’Alex Miller et de Gerald Murnane, chevauche des cultures diverses et attire un vaste lectorat.

Les « récits de vie » – la biographie et l’autobiographie – tiennent une place proéminente dans la culture littéraire de Melbourne. L’un des premiers praticiens du genre au vingtième siècle était l’émigrant juif russe Judah Waten, pion-nier de la tradition biographique portant sur la vie des personnes déplacées par les bouleversements politiques.

Brenda Niall, seul biographe a avoir reçu l’Ordre d’Australie, est l’auteur

de plusieurs écrits primés, dont le plus ambitieux, The Boyds (2002), est une étude historique ambitieuse de l’extraordinaire dynastie familiale australienne d’écrivains et d’artistes ; le livre dresse également le portrait de la vie culturelle de Melbourne au vingtième siècle. Son ouvrage le plus récent, Life Class (2007), est la chronique de sa vie et de son travail d’écriture à Melbourne. Brenda Niall, Janine Burke et Anne Galbally ont rédigé des biographies d’artistes très bien reçues : la première écrit sur Judy Cassab, la deuxième sur Albert Tucker et la dernière sur Charles Conder. Des auteurs universitaires de Melbourne tels que Judith Brett, Geoffrey Serle et Philip Ayers ont publié d’importantes biographies de leaders politiques et militaires.

Deux des expatriés australiens les plus célèbres, l’universitaire et « spécia-liste de la controverse » Germaine Greer et l’homme de spectacle Barry Humphries (alias Dame Edna, « ménagère mégastar »), ont écrit abondamment sur leur expé-rience de la vie à Melbourne.

Les mémoires à succès du philosophe Raimond Gaita, dépeignant son enfance

Helen Garner – l’une des

plus grandes figures de la

littérature australienne

Monkey Grip de Helen Garner

Romulus, My Father de

Raimond Gaita

Brenda Niall, lauréate de

plusieurs prix littéraires

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dans le Vitoria, Romulus, My Father (1998) (qui a remporté le Victorian Premier’s Literary Award en 1998) a déjà rejoint les rangs des classiques du genre. Une adaptation réussie de cette biographie est sortie cette année sur les grands écrans.

Peter Rose est l’un des chefs de file de la vie littéraire de Melbourne. Rédacteur en chef du magazine de critique et de commentaires littéraires le plus réputé d’Australie, l’Australian Book Review, c’est aussi un poète accompli et l’auteur de Rose Boys (2001), le récit puissant des répercussions sur sa célèbre famille de sportifs de la quadriplégie de son frère, décédé depuis, à la suite d’un accident de la route.

Inga Clendinnen, historienne et anthropologue de Melbourne dont les recherches sur l’Holocauste et les cul-tures aztèques sont renommées sur le plan international, s’est attiré un vaste public pour deux de ses travaux récents : Dancing with Strangers (2004), méditation sur les tentatives de communication entre « Australiens » et « Britanniques » au cours des premières années de la colonisation européenne et Tiger’s Eye (2002), réflexion toute personnelle sur la maladie et le pouvoir de la mémoire. Ses écrits contribuent à une nouvelle tendance importante dans la culture littéraire de Melbourne (et de l’Australie entière) : l’essai, parfois de la taille d’un livre, rédigé généralement par un univer-sitaire pour un lectorat profane.

Parmi les autres praticiens de cette contribution significative à la littérature du débat public, on citera John Carroll, Robert Dessaix, John Hirst, Robert Manne et Drusilla Modjeska. Les magazines Quarterly Essay et The Monthly, tous deux basés à Melbourne, ont joué un rôle non négligeable dans la promotion de ce genre important. Le tout dernier auteur de ce type est Pamela Bone, autrefois journaliste au Age, dont l’ouvrage Bad Hair Days (2007) examine les relations entre le monde personnel et le monde politique en s’inspirant de l’expérience de chimio-thérapie de l’auteur. Pamela Bone a reçu le United Nations Media Peace Prize pour sa contribution au journalisme.

PoésieDepuis l’époque coloniale, la poésie tient une place importante dans la vie littéraire de Melbourne. Depuis la Seconde Guerre mondiale, cet état de fait est largement redevable de l’existence d’une culture journalistique florissante. Témoin, la longue vie de Meanjin, dont le fondateur et rédacteur en chef Clem Christesen était lui-même poète et écrivain, et soucieux de donner à la poésie locale sa place aux côtés de contributions australiennes et internationales. A.D. Hope, Vincent Buckley, Bruce Dawe, Chris Wallace-Crabbe, Thomas Shapcott, Judith Rodriguez et Jennifer Strauss figurent parmi les poètes les plus renommés d’Australie et sont tous associés d’une manière ou d’une autre à Melbourne et à Meanjin. De même, une génération plus récente de poètes basés à Melbourne a été représentée dans le magazine, dont Gig Ryan, Ouyang Yu, Michael Farrell et Emma Lew.

Kevin Hart, l’un des poètes et univer-sitaires les plus distingués d’Australie, est le récipiendaire de nombreux prix australiens et internationaux. Le chef de file des critiques littéraires américains, Harold Bloom, le qualifie de « poète le

Dancing with Strangers

d’Inga Clendinnen

Barry Humphries incarnant la

« ménagère mégastar »

Dame Edna Everage

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plus remarquable de sa génération… L’un des plus grands poètes vivants de langue anglaise ». Philip Salom, auteur de dix recueils de poésie et lauréat du Commonwealth Poetry Prize, Alex Skovron et Jordie Albiston sont autant de poètes réputés de Melbourne.

Le poète Dimitris Tsaloumas, né en Grèce et immigré à Melbourne en 1952, a été honoré à la fois en Australie et en Grèce pour sa poésie lyrique au style ciselé, composée en anglais et en grec. L’un des plus importants prix de poésie en Australie célèbre la réussite de Philip Hodgins, aujourd’hui disparu, dont la remarquable œuvre poétique a été distinguée par plusieurs prix littéraires significatifs.

La scène poétique contemporaine de Melbourne est riche et diverse. L’Union des poètes de Melbourne, qui compte plus de 300 membres, et La Mama Poetica sont deux exemples de centres consacrés à la publication, à la discussion et à la représentation de poésie.

Le travail de la poétesse d’origine polonaise Ania Walwicz transcende les frontières entre poésie et théâtre ; cer-taines de ses œuvres réputées (Girlboytalk, Elegant, Telltale) ont été « jouées » au théâtre La Mama et au théâtre Anthill. La Mama Poetica, qui a ouvert ses portes en 1985, est le centre de la création expérimentale : la polypoésie (« poésie des multiples pos-sibles ») transcende les frontières entre texte, chanson, pièce et film. L’œuvre de Richard Frankland, romancier, cinéaste et chanteur-compositeur indigène, occupe la place d’honneur sur la scène poétique de Melbourne.

Écriture dramatiqueLes œuvres des dramaturges de Melbourne sont partie intégrante de la vie théâtrale florissante de la ville depuis le mélodrame du dix-neuvième siècle et le « nouveau » théâtre Pioneer

Players d’Esson. La Melbourne Theatre Company, La Mama et The Pram Factory, toutes ont encouragé l’écriture drama-tique à Melbourne. Alex Miller évoque l’importance de deux de ces théâtres à la fin des années 1960 :

Nombre de dramaturges qui peaufi-

nèrent leur art dans ces deux théâtres

de Melbourne, des auteurs comme John

Romeril, Louis Nowra, David Williamson,

Jack Hibberd et Alex Buzo (…) sont

devenus par la suite les plus grands

auteurs dramatiques, non seulement

de Melbourne mais de l’Australie toute

entière. Les travaux de ces dramaturges

continuent à l’heure actuelle d’exercer

une profonde influence sur les jeunes

auteurs et sur la perception par les

Australiens de l’identité australienne.

Hannie Rayson et Joanna Murray-Smith

sont deux dramaturges contemporains

de Melbourne qui connaissent un

succès international et dont la car-

rière s’inscrit dans la grande tradition

établie aux débuts de The Pram et de

La Mama.44

Joanna Murray-Smith et Hannie Rayson ont reçu un accueil chaleureux tant en Australie qu’à l’étranger. Honour (1995) de Joanna Murray-Smith fut encensée par la critique londonienne. Quant à Hannie Rayson, ses pièces Hotel Sorrento, Life After George et Inheritance ont également remporté un vif succès dans le monde entier. Parmi les autres dramaturges et scénaristes distingués de Melbourne, on citera Ron Elisha et Robert Hewett. Richard Frankland est le dramaturge indigène contemporain le plus éminent d’Australie. En 2004, sa pièce Conversations with the Dead, a été jouée devant un public des Nations Unies. La célèbre actrice australienne Cate Blanchett a commencé sa carrière à La Mama dans une pièce de Kris Hemensley.

44 Alex Miller pour Arts Victoria, août 2007

La dramaturge

Joanna Murray-Smith

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Le dramaturge de Melbourne Tom Wright a composé deux pièces à succès sur des expériences réelles du « couloir de la mort » américain, toutes deux créées à La Mama. Lorelei (2003) a remporté un vif succès à Londres et gagné le prix Sony Academy Award 2007 de théâtre (devançant une production de la Royal Shakespeare Company). This is a True Story (2001) a également reçu l’accueil favorable de la critique londonienne et a été traduite en français.

Récits épiques, non-fiction littéraire et critique littéraireDe nos jours, plusieurs auteurs de Melbourne poursuivent la tradition de non-fiction créative qui a vu le jour dans les années 1960. Le genre s’est maintenu dans des récits de courage et d’investissement personnel marqués par leur éloquence et leur engagement, du classique de 1966 The Tyranny of Distance: How Distance Shaped Australia’s History à A Short History of the World (2000) de Geoffrey Blainey ; du succès de librairie récompensé par plusieurs prix littéraires Recollections of a Bleeding Heart: Paul Keating Prime Minister (2002) à Death Sentence: The Decay of Public Language (2003) de Don Watson ; de Gallipoli (2001) à The Great War (2006) de Les Carlyon.

Le Professeur Blainey est l’un des historiens les plus importants et les plus populaires d’Australie, avec plus de trente ouvrages à son actif. Parmi ses publications les plus récentes figure Black Kettle and Full Moon: Daily Life in a Vanished Australia, qui traite de l’expérience quoti-dienne de la majorité des Australiens à la veille de la première ruée vers l’or jusqu’à la Première Guerre mondiale.

Le reporter, auteur et éducateur Les Carlyon, longtemps basé à Melbourne, est un ancien rédacteur de The Age et un ancien rédacteur en chef du Herald and Weekly Times. Il a remporté à deux

reprises le prestigieux prix de journalisme australien Walkley Award. Ses articles sur le monde des courses de chevaux ont été qualifiés de « joyaux centrés sur des personnages » et son art de la narration épique, qu’il applique à tous les sujets, de la guerre au cricket, a été loué pour son « élégance et son réalisme ».

Don Watson réside et travaille à Melbourne où il donne des conférences sur l’écriture et le langage. Autrefois historien universitaire et auteur de satire politique pour la télévision et la scène, il travailla quelque temps comme chargé de recherche à l’Université de Melbourne avant d’assumer les fonctions de rédac-teur de discours et de conseiller auprès du Premier Ministre Paul Keating, poste qu’il occupa jusqu’en 1996.

Les écrits de Don Watson ont été pub-liés dans tous les principaux magazines et journaux australiens. Il écrit égale-ment des scénarios pour le cinéma, dont le plus récent est The Man Who Sued God. En 2002, Recollections of a Bleeding Heart lui a valu le prix national de la biographie et le Australian Literary Studies Colin

Watson’s Dictionary of Weasel

Words de Don Watson

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Roderick Award. Don Watson a publié par la suite Death Sentence: The Decay of Public Language, suivi de Dictionary of Weasel Words, deux ouvrages qui encou-ragent les lecteurs à renoncer au jargon d’entreprise et d’administration au profit d’un langage clair et précis.

C’est à Melbourne que réside Peter Craven, sans doute le critique le plus en vue (et certainement le plus influent) d’Australie. Il est le fondateur et l’ancien co-rédacteur en chef de Scripsi, magazine littéraire international de longue date basé à Melbourne qui a publié Susan Sontag et Raymond Carver aux côtés de Helen Garner et de Les Murray. Il est également l’ancien éditeur de The Best Australian Essays, The Best Australian Poems, The Best Australian Stories et de Quarterly Essay. Par la portée de ses objectifs et son ton provocateur, il a souvent été comparé à Oscar Wilde. Dans son style distinctif aux opinions arrêtées, il a publié des critiques littéraires dans d’innombrables journaux, notamment une colonne pour l’Australian durant presque toute la pé-riode des années 1990.

ScénariosLe Victoria et sa capitale comptent plusieurs scénaristes établis. En plus de Don Watson, on mentionnera Jan Sardi, Joanna Murray-Smith, David Williamson et Fred Schepisi. Marieke Hardy, person-nalité des nouveaux médias, petite-fille de l’écrivain communiste Frank Hardy et elle-même activiste politique est une nou-velle scénariste qui a écrit et produit Last Man Standing, une série dramatique en 22 épisodes. Sa série pour enfants, Short Cuts, écrite en solo, a remporté un prix AWGIE (prix annuels de la Guilde des auteurs australiens pour l’excellence en écriture pour le cinéma, la télévision, la scène et la radio) – distinction qu’elle partage avec David Williamson (pour Gallipoli) et Fred Schepisi (pour The Chant of Jimmy Blacksmith).

Le scénariste de réputation inter-nationale Jan Sardi a été nominé pour un Academy Award pour le scénario du film Shine, qui a remporté un Oscar en 1996. L’œuvre prolifique de Jan Sardi comprend la série télévisée The Man From Snowy River et le scénario de Ground Zero, un film de 1988 traitant de l’enquête du Gouvernement australien sur les morts liées à des essais atomiques effectués dans des régions où vivaient des popula-tions aborigènes. Le film a été finaliste au Festival du film de Berlin.

Littérature pour enfantsMelbourne est l’un des chefs de file de la littérature pour enfants dans le monde et abrite en ses murs la majorité des auteurs australiens pour enfants et jeunes adultes.

Les récits d’aventure d’Ivan Southall, fondés sur son expérience de pilote de la Seconde Guerre mondiale, sont devenus des classiques de la période d’après-guerre. John Marsden, pour sa part, a publié plus de trente livres pour enfants et adolescents, qui, comme les ouvrages d’Ivan Southall, ont été ample-ment traduits et reconnus localement et à l’étranger. Les ventes internationales de John Marsden avoisinent les trois mil-lions d’exemplaires. Des exemplaires de son roman Tomorrow, When the War Began (1994) ont été distribués gratuitement à des centaines de milliers d’adolescents suédois après avoir été sélectionné par leurs pairs comme le livre le plus susceptible d’être apprécié par des lec-teurs réticents. Ses ateliers résidentiels d’écriture, à proximité de Melbourne, ont attiré des participants d’Indonésie, de Singapour et de Turquie.

Depuis la publication de Unreal en 1985, Paul Jennings est devenu un auteur très connu. Il a écrit plus de 100 titres et ses ventes mondiales s’élèvent à près de huit millions d’exemplaires. Morris Gleitzman (également scénariste et

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dramaturge) est un autre auteur pour enfants très apprécié dont les romans humoristiques ont remporté un succès international. Les romans d’Andy Griffith, qui s’adressent aux jeunes enfants, ont ravi les enfants de tous âges, en Australie comme à l’étranger. Son titre le plus connu, The Day My Bum Went Psycho a figuré sur la liste de best-sellers du New York Times.

Parmi les autres auteurs pour enfants réputés de Melbourne, on citera Elizabeth Honey, Alison Lester, Kirsty Murray, Martine Murray et Wendy Orr. Collectivement, leurs ouvrages ont été traduits en vingt-cinq langues, dont le japonais, le coréen et le serbe. Nim’s Island (2000), de Wendy Orr, a été traduit en dix langues et son adaptation ciné-matographique est prévue en 2008.

Boori Pryor, auteur indigène basé à Melbourne, a publié en collaboration avec Meme McDonald des livres sans précédent sur l’expérience des enfants indigènes.

L’auteur et illustrateur Graeme Base jouit d’une réputation interna-tionale auprès des enfants comme des adultes. Son Animalia (1986) est

devenu un classique des livres illustrés contemporains.

La Fondation australienne de télévi-sion pour enfants (Australian Children’s Television Foundation ou ACTF), basée à Melbourne, est une organisation à but non lucratif qui encourage la création, la production et la diffusion d’émissions et de films de télévision et d’autres médias audiovisuels pour enfants, ainsi que la promotion de ces émissions dans la communauté. Depuis sa fondation au début des années 1980, elle a créé plu-sieurs émissions de télévision parmi les plus célèbres jamais produites pour les enfants – et par là des opportunités impor-tantes pour les auteurs locaux. La série télévisée Winners, ode à l’individualité, au courage et à l’ingéniosité face à des situations difficiles, s’est vendue dans 90 pays et a remporté tous les prix en 1986 au Festival international de Chicago de films pour enfants. L’un des téléfilms de la série – Just Friends, écrit par Jan Sardi, de Melbourne – a remporté le premier prix, plébiscité par le public des enfants dans la catégorie vidéo préférée. La série de longue date de l’ACTF, Round the Twist,

Nim’s Island de Wendy Orr a

été traduit en 10 langues et

fait actuellement l’objet d’une

adaptation cinématographique

Animalia de Graeme Base,

un classique des livres

illustrés contemporains

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écrite par Paul Jennings, a valu deux AWGIE à son auteur et s’est vendue dans plus de cent pays.

Littérature pour jeunes adultesCes vingt-cinq dernières années, les auteurs et les éditeurs de Melbourne se placent à l’avant-garde de la littérature pour jeunes adultes comme genre contemporain distinctif, occupant un ter-ritoire très peuplé entre littérature pour enfants et littérature pour adultes. Sonya Hartnett est considérée par beaucoup comme l’une des romancières du genre les plus remarquables d’Australie, et plusieurs de ses romans ont été publiés sur le marché à la croisée de l’édition pour adultes et pour jeunes adultes. Elle a remporté d’innombrables prix en Australie et à l’étranger dont le Guardian (Royaume-Uni) et le Prix des écrivains du Commonwealth et a été nominée pour de

nombreux autres. La facture spécifique-ment australienne du style de Maureen McCarthy et de David Metzenthen rassem-ble un lectorat nombreux et enthousiaste. Les romans d’Archie Fusillo et de Randa Abdel-Fattah explorent l’expérience de familles d’immigrants contemporains. Les œuvres de ces auteurs, comme celles de nombreux autres auteurs de Melbourne, sont étudiées dans les écoles secondaires dans toute l’Australie.

La littérature à Melbourne s’épanouit sous des formes variées, certaines conven-tionnelles mais la plupart novatrices et expérimentales. La multiplicité des styles d’écriture reflète l’immense diversité du public et du lectorat. Melbourne peut avec raison se targuer d’être la « capitale » de l’Australie pour certains genres d’écriture – des formes de « récits de vie » (par exemple, biographie et mémoires juives, biographie d’artiste), romans po- liciers et littérature pour enfants et jeunes adultes. Il est intéressant de constater l’émergence, ces dernières années, de romans et de nouvelles qui revisitent le passé et dressent la carte de l’Australie régionale d’un point de vue contemporain éminemment personnel. À l’heure ou la population urbaine continue de croître, son hétérogénéité raciale et ethnique devrait connaître des formes intéressantes toujours plus complexes qui se reflète- ront dans la manière dont les générations futures, comme les anciennes, relateront leurs expériences particulières. La diver-sité est la seule vraie constante dans la littérature de Melbourne. Et il ne fait pas de doute que l’écriture des décennies à venir continuera d’explorer de façon novatrice les thèmes du déplacement et de l’aliénation, dont les origines remon-tent aux œuvres du dix-neuvième et du début du vingtième siècle.

Wicked, des auteurs pour

enfants très populaires Morris

Gleitzmann et Paul Jennings

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Alice PungLe premier roman d’Alice Pung, Unpolished Gem (2006), relate l’histoire de sa vie à Footscray, banlieue ouvrière de Melbourne au sein d’une famille sino-cambodgienne. « Cette histoire ne commence pas dans un bateau », telle est la première phrase du roman, et ainsi se dresse le cadre typiquement australien du récit des halles de Footscray, « des halles remplies de cochons gras et de gens minces. »

Alice Pung est une enfant de migrants classique, immergée dans deux cultures, dont l’histoire personnelle complexe est représentative des récits de migrants récents en Australie – quand les personnages se trouvent pris entre l’ancien et le nouveau, des histoires fascinantes aux multiples facettes se révèlent.

Aujourd’hui écrivain et avocate, Alice Pung publie régulièrement dans les journaux et les magazines de Melbourne.

Unpolished Gem d’Alice Pung

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9L’édition : donner forme aux idées et aux mots

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La culture de l’édition de Melbourne remonte à la colonie elle-même. Dès ses premières années coloniales, la ville fit œuvre de pionnier pour le développement de la littérature australienne. Les éditeurs de Melbourne se battirent à la fois pour concevoir et pour refléter une culture aus-tralienne qui soit sûre de la place qu’elle occupe dans le monde. Aujourd’hui, des éditions de toutes tailles existent en ville et Melbourne s’enorgueillit d’une longue histoire dans le commerce du livre, des libraires-éditeurs des premiers jours aux compagnies internationales, en passant par les innovateurs locaux.

La première entreprise de publica-tion de Melbourne fut établie en 1840, quelques années à peine après la fondation de la ville. Mais ce n’est que dix ans plus tard que la vie culturelle de Melbourne prit son essor. À la suite de la découverte d’or dans des villes de tout l’état, la capitale connut une crois-sance économique inimaginable, et un grand nombre des dizaines de milliers d’immigrants étaient des colons libres cultivés. Dès lors, le commerce du livre s’organisa davantage – à Melbourne il s’articulait autour de l’importation, du commerce de librairie et de l’édition de George Robertson (à ne pas confondre avec George Robertson, de Sydney, qui plus tard fonda Angus & Robertson).

À cette époque, l’édition et le com-merce de librairie étaient une affaire mixte, et George Robertson fut le premier Australien à créer son service d’édition. Lorsqu’il se retira des affaires en 1891, il avait 600 titres à son actif et diffusé le Monthly Book Circular pendant trente ans. Robertson était le libraire et l’éditeur le plus influent de l’époque ; avant de se retirer, il avait formé d’innombrables personnes qui créeraient par la suite des entreprises vitales pour l’industrie de l’édition australienne.

Durant la seconde moitié du dix-neuvième siècle, le commerce de librairie colonial était devenu plus fructueux et les éditeurs britanniques souhaitaient récupérer le marché créé par des firmes australiennes. Des éditeurs internationaux prirent pied sur le marché australien et en 1884, House of Cassell et Ward and Lock ouvrirent des succursales à Melbourne. Elles furent suivies de Whitcombe and Tombs en 1903, de Macmillan en 1904 et enfin de Hodder et d’Oxford University Press en 1908.

En 1888, Thomas Lothian démarra ses activités à Melbourne en qualité d’agent de Walter C. Scott, mais dès 1905 il s’établit à son propre compte. Sa compagnie, Lothian Books, restera une maison d’édition australienne familiale indépendante durant plus d’un siècle, dont le petit-fils de Thomas Lothian, Peter, a tout récemment pris la tête. (Elle a été rachetée par Time Warner Books au début de 2006, qui a été acquise à son tour par Hachette Livre la même année.) Lothian Books lança sa collection pour enfants en 1916 avec le classique Elves and Fairies d’Ida Rentoul Outhwaite et Annie R. Rentoul, mais elle n’était pas la seule : en effet, d’autres maisons d’édition de Melbourne avaient déjà fait des incursions réussies dans le domaine de la publication pour enfants.

En 1871, George Robertson avait pu- blié le premier livre australien en couleurs pour enfants. Ce succès fut suivi en 1879 de la publication de Cole’s Funny Picture Book par le conteur de Melbourne E.W. Cole, également libraire-éditeur. Fort de ses ventes estimées à 630 000 exem-plaires, le livre de E.W. Cole était le livre pour enfants australien le plus populaire publié avant la Seconde Guerre mondiale. Parmi les autres titres importants pour enfants figurent Seven Little Australians, édité à Melbourne en 1894 par Ward,

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Lock & Bowdon Company et Dot and the Kangaroo d’Ethel Pedley, publié en 1899 par le bureau londonien de Burleigh. Au cours du siècle suivant, Melbourne se taillerait une place prédominante dans le secteur de l’édition pour enfants en Australie.

Avec l’essor du commerce de librai-rie australien naquit le besoin d’un plus grand professionnalisme dans le domaine, et en 1921 Dan Thorpe publia à Melbourne le premier numéro de son magazine spécialisé pour libraires et éditeurs, l’Australian Stationery and Fancy Goods Journal, qui deviendrait l’actuel Bookseller+Publisher. Par la suite, la firme D.W. Thorpe lança le Weekly Book Newsletter et la base de données bibliographiques Books in Print pour assister plus encore éditeurs et libraires.

Un an après le lancement de l’entreprise de Dan Thorpe, Melbourne University Press (MUP – aujourd’hui Melbourne University Publishing) démarra elle aussi ses activités. MUP demeure de nos jours la plus ancienne maison d’édition universitaire d’Australie. Fondée à l’origine pour vendre des livres et de la papeterie aux étudiants, elle ne tarda pas à mettre en place son propre programme d’édition. Actuellement, elle publie environ 70 ouvrages par an et gère un catalogue de plus de 350 titres.

Les éditeurs scolaires firent de Melbourne leur siège en Australie et Frank Cheshire fut l’un des plus influents de l’époque dans ce secteur. Il commença sa carrière de libraire à Melbourne en 1911 auprès de George Robertson, puis créa sa propre affaire en 1925. En 1932, il fit son entrée dans le monde de l’édition en imprimant les œuvres de Shakespeare avec des visées sur le marché scolaire. Après la Seconde Guerre mondiale, Cheshire Publishing put placer Andrew Fabinyi, qui s’était échappé de Hongrie en 1939, au poste de directeur général. Andrew Fabinyi deviendrait un acteur

clé sur la scène de l’édition à Melbourne au vingtième siècle, et sous sa direction, Cheshire Publishing se classerait dans les rangs des maisons d’édition scolaire (et générale) les plus renommées d’Australie. Elle publia des classiques australiens comme The Australian Ugliness de Robin Boyd et I Can Jump Puddles d’Alan Marshall. En 1961, Andrew Fabinyi fut le premier Australien à exposer au Salon du livre de Francfort ; en 1966 il devint membre du Comité consultatif national de l’UNESCO, qu’il présida de1973 à 1977.

La place de Melbourne en tant que siège de l’édition scolaire se renforça après la Seconde Guerre mondiale. L’optimisme d’après-guerre, conjugué au baby boom et à la prospérité économique, se traduisit par des investissements plus élevés que jamais dans l’éducation. La guerre avait distendu les liens entre l’Australie et l’Angleterre, ce qui amena une redéfinition de l’identité australien-ne. Celle-ci, à son tour, jeta les bases de ce qui deviendrait la réinvention du secteur de l’édition australienne.

Le virage dans l’édition australienneC’est dans la seconde moitié du vingtième siècle que l’édition australienne affirma réellement son identité. Certains éditeurs se rallièrent contre la prédominance des maisons d’édition étrangères, tels que Lansdowne Press, l’une des premières petites éditions indépendantes. Fondée à Melbourne en 1960 par Lloyd O’Neil, elle affichait sa vocation nationaliste, pub-liant une gamme de titres de non-fiction qui reflétaient les aspirations du public australien. Malheureusement, l’histoire des premiers éditeurs indépendants australiens est celle de leurs déboires, et Lansdowne ne survécut pas longtemps. En 1963, avec 50 titres à son actif, Lloyd O’Neil vendit sa compagnie à Cheshire. Plus tard, Lloyd O’Neil créerait deux autres maisons d’édition – Lloyd O’Neil et Currey O’Neil – qui publièrent quelque

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45 Il s’agit de concevoir, commanditer et produire un titre puis de le vendre comme produit fini à un éditeur tiers.

80 titres avant d’être vendues à Penguin en 1987.

Penguin était l’une des maisons d’édition internationales les plus impor-tantes à s’installer à Melbourne. Elle y démarra ses activités en 1946, dix ans seulement après le lancement révolu-tionnaire des livres de poche par Allen Lane. Jusqu’au début des années 1960, Penguin était principalement un service de distribution pour ses titres étrangers. Cela devait cependant changer en 1963, avec la publication des premiers Penguins australiens : To the Islands, de Randolph Stow, Kangaroo Tales, de Rosemary Wighton et Three Australian Plays, d’Alan Seymour. Ces ouvrages furent suivis de classiques de Donald Horne et de Joan Lindsay (dont Picnic at Hanging Rock reste l’une des meilleures ventes de Penguin). Penguin est actuellement l’une des trois plus grandes maisons d’édition anglophones et compte dans son écu-rie plusieurs auteurs australiens de poids, dont Geoffrey Blainey, Stephanie Alexander, Tim Winton, Graeme Base, Robert Drewe, Nick Earls, Sonya Hartnett et Michael Leunig.

Le catalogue australien de Penguin s’étoffa au cours de la seconde moitié du vingtième siècle, aidé par des accords de co-édition avec des éditeurs australiens indépendants importants tels que McPhee Gribble et Omnibus. Par ailleurs, Penguin continue à soutenir une gamme d’éditeurs indépendants – tels que Text Publishing, Scribe Publications et Black Inc. – en distribuant leurs ouvrages sur le marché australien.

Le réveil d’un « nationalisme culturel » dans les années 1960 donna naissance à une multitude d’entreprises d’édition. Sun Books fut l’une des premières mai-sons d’édition indépendantes de cette nouvelle ère. Fondée par trois créateurs d’entreprise transfuges de Penguin en 1965, Geoffrey Dutton, Max Harris and Brian Stonier, Sun Books devint l’éditeur

de la collection de poche de la Macmillan Company of Australia en 1971. Elle cessa ses activités en 1980 avec 180 livres à son actif, dont le classique The Tyranny of Distance de Geoffrey Blainey.

Ce furent des années d’euphorie pour la vie culturelle australienne, et l’édition à Melbourne s’épanouit grâce à d’innombrables petites presses indépen-dantes. Ces compagnies se ralliaient à la conviction que les multinationales de l’édition avaient failli aux besoins des auteurs et des lecteurs australiens. Ainsi, ces petits éditeurs étaient-ils déterminés à rehausser le profil des auteurs locaux et à communiquer de nouvelles idées à un lectorat engagé. Melbourne était un intense foyer d’activité ; parmi ces éditeurs figurent Outback Press, Hyland House et McPhee Gribble.

Créée en 1973, Outback Press publia fiction, poésie et non-fiction jusqu’en 1980, dont la collection classique de poétesses australiennes Mother, I’m Rooted. Outback était la première entreprise d’édition de Morry Schwartz, l’actuel directeur de la maison d’édition de Melbourne Black Inc.

Quelques années après la création d’Outback Press, deux femmes – Hilary McPhee et Diana Gribble – joignirent leurs efforts pour fonder l’une des presses indépendantes les plus impor-tantes d’Australie sur le plan historique. McPhee Gribble commença avec la vente de titres « clé en main »45 pour Penguin et connut un succès phénoménal avec sa série Practical Puffins. Trois millions de ces titres éducatifs furent vendus dans le monde, ce qui assura à McPhee Gribble les rentrées nécessaires à ses ambitions plus littéraires. Au long des années 1970 et 1980, la maison publia plusieurs auteurs australiens et titres classiques australiens importants, dont Monkey Grip d’Helen Garner et Puberty Blues de Kathy Lette et Gabrielle Carey, sans compter des œuvres de Beverley Farmer, Barry Hill, Drusilla Modjeska, Sally Morrison et Tim

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Winton. Dans les années 1980, McPhee Gribble signa un contrat de co-édition avec Penguin, et la compagnie fut finale-ment rachetée par Penguin en 1989. Si un bon nombre d’éditeurs indépendants peinèrent à survivre à la période de forte expansion de l’édition australienne, Hyland House (fondée en 1977) continue de nos jours ses activités en tant que mai-son d’édition indépendante. Elle publie notamment deux des écrivains indigènes parmi les plus célèbres, Lionel Fogarty et Kevin Gilbert, ce dernier aujourd’hui disparu.

Au milieu des années 1970, le féminisme était en pleine vigueur et l’Année internationale de la femme 1975 vit la publication de livres majeurs de féministes australiennes, The Other Half (Penguin) et Mother, I’m Rooted, mentionné précédemment. Peu après, des presses variées dont Sybylla Press, Sisters Publishing et Spinifex Press placèrent Melbourne au premier rang de l’édition d’ouvrages féministes.

Sybylla l’édition féministe qui survé-cut le plus longtemps en Australie. Elle créa une imprimerie en 1976 avant de commencer à éditer ses propres titres dans les années 1980. Sisters Publishing, créée en 1997 par cinq éditrices, produisit treize œuvres de fiction, de non-fiction et de poésie en cinq ans et lança un cercle de lecture et un bulletin d’information (dont le premier exemplaire fut envoyé à 25 000 femmes). Spinifex Press com-mença à publier en 1991 et se mit peu après à exporter des livres australiens sur des marchés internationaux – avec plus de cent auteurs à son catalogue. En 2001, elle acquit le fonds d’édition de Sybylla et explore désormais de nou-veaux horizons avec la publication de livres électroniques.

L’édition à Melbourne aujourd’huiComme nous l’avons vu au chapitre 5, l’édition est une entreprise prospère en Australie et un tiers environ de tout le personnel de ce secteur travaille actuel-lement à Melbourne.

La culture florissante de Melbourne a conduit à la fondation de plusieurs maisons d’édition indépendantes origi-nales qui ont forgé l’identité littéraire de l’Australie, notamment des éditeurs tels que Text Publishing, Black Inc., Scribe Publications et Hardie Grant. Scribe Publications a remporté le prix de l’industrie du livre australien du meilleur petit éditeur en 2006 ; Black Inc. a remporté le prix l’année suivante. Mais parmi les éditeurs indépendants d’Australie, Text Publishing occupe une place prépondérante.

Parmi les grandes multinationales, la plus grande réussite de la ville est Lonely Planet, un leader international dans le domaine des publications de voyages. La société a été créée en 1973 par Tony et Maureen Wheeler, avec la publication de leur premier guide Across Asia on the Cheap (écrit, dactylographié et agraphé sur leur table de cuisine) ; elle a été achetée par BBC Worldwide (la branche commerciale de la BBC) plus de 30 ans plus tard, en 2007. Entre-temps, Lonely Planet avait publié plus de 500 titres dans 118 pays, et avec des ventes annuelles de plus de six millions de guides, elle vend environ un quart de la totalité des guides en anglais. Elle compte plus de 500 employés à Melbourne et plus de 300 auteurs en mission à travers le monde. Par le truchement de la Lonely Planet Foundation, la compagnie a distribué 5 % de ses bénéfices annuels à des organ-ismes caritatifs présents principalement dans le monde en développement, ciblés

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Un esprit indépendantText Publishing fut fondée par Diana Gribble et Eric Beecher en tant que co-entreprise avec Reed Publishing, jusqu’à la dissolution de cette alliance en 1993. Michael Heyward avait rejoint Diana Gribble en 1992 et tous deux entreprirent de recréer la compagnie, proposant un catalogue varié, de la non-fiction au roman policier en passant par la littérature érotique et la littérature de fiction en traduction. Text Publishing a connu de grands succès à l’étranger et trois de ses auteurs ont été récemment nominés pour le Man Booker Prize (Maria Hyland, Kate Grenville et Lloyd Jones). Ces dix dernières années, Text Publishing a fait montre d’un engagement fort envers des écrivains de toutes nationalités et a publié des traductions de 22 auteurs non anglophones tout en exportant 31 écrivains australiens traduits dans plusieurs autres langues. (L’auteur de réputation internationale Tim Flannery a été traduit dans 32 langues et Peter Temple en 18 langues.) Cet internationalisme a profité à la compagnie et sur une période de cinq ans à la fin des années 1990, le pourcentage de chiffre d’affaires représenté par les ventes à l’étranger est passé de 2 % à 25 %.

En 2003, Text Publishing (une division de Text Media) fut vendue au grand groupe australien Fairfax, mais en 2004 Michael Heyward créa un partenariat stratégique avec l’éditeur britannique Canongate pour tenter de protéger l’indépendance de Text Publishing.

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sur la santé, l’éducation, la conservation et l’environnement.

Parmi les nombreux genres livresques, l’édition de livre pour enfants s’est soli-dement implantée à Melbourne. C’est la profusion de petits bureaux éditoriaux de multinationales et de maisons d’édition indépendantes qui donne à ce secteur de l’édition de Melbourne son avantage culturel. En 2007, près de 60 % des livres pour enfants publiés par les douze plus grandes firmes ont été produits par des entreprises de Melbourne. Penguin Books, la plus grande d’entre elles, publie régulièrement (avec ses agences) plus de livres pour enfants que tout autre éditeur australien. Une autre multinationale dont les activités éditoriales pour enfants ont leur siège à Melbourne est Hachette Livre, qui figure avec Penguin parmi les cinq plus grandes maisons d’édition par la taille et publie la collection Lothian.

Également basée à Melbourne et renommée pour la variété de son cata-logue, Allen & Unwin est l’une des six

principales maisons d’édition d’Australie et la plus grande des indépendantes. Elle a importé plusieurs romans à succès allemands, hollandais, suédois, français et thaïlandais encensés par la critique. Occupant une place de choix dans la lit-térature pour jeunes adultes et les livres illustrés pour enfants, son catalogue est très réputé auprès des critiques et des libraires comme des lecteurs. Son dépar-tement de ventes de droits à l’étranger est l’un de ceux qui ont obtenu les meil-leurs résultats en Australie. Ses livres pour enfants ont enregistré des ventes élevées chez les éditeurs d’outre-mer au Royaume-Uni et aux États-Unis et ont été publiés dans de nombreuses éditions en langue étrangère, dont le chinois, le coréen, le japonais, l’hébreu, l’allemand, le danois, le catalan, le portugais, le grec, l’italien, le latvien, le thaï, le turc, l’estonien, le serbe, le lithuanien, le russe, le hongrois et le français.

Les autres sociétés de Melbourne très respectées dans le secteur de l’édition pour enfants sont Hardie Grant Egmont, dont la collection de titres de fiction junior a enregistré d’excellents résultats, Funtastic, qui a connu une immense crois-sance dans le secteur de la BD, et Black Dog Books, un petit éditeur indépendant en plein essor qui a remporté en 2007 les trois prix et distinctions du Comité australien de livres pour enfants dans la catégorie non-fiction. D’ailleurs, ces prix sont sans doute le meilleur critère de réussite dans le domaine de l’édition australienne pour enfants, et depuis l’an 2000, 50 % des livres ont été publiés par des éditeurs de Melbourne. Sur les 117 prix et récompenses décernés depuis l’an 2000, 25 ont été attribués à Penguin et à ses filiales, 18 à Allen & Unwin et 12 à Lothian Books.

Parallèlement à la pléthore d’éditions pour enfants, Melbourne compte la plus vaste gamme d’éditions scolaires et uni-versitaires d’Australie. Près de la moitié

Lonely Planet vend plus de six

millions de guides par an

Maureen et Tony Wheeler, les

fondateurs de Lonely Planet

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des trente maisons d’édition scolaires de l’Association australienne des éditeurs est basée à Melbourne, dont Cambridge University Press, Curriculum Corporation, Macmillan Education, Oxford University Press, Cengage Learning Australia (ancien- nement Thomson Learning Australia) et Pearson Education Schools Division.

Bolinda Publishing, dont le siège est à Melbourne, connaît une formidable réussite dans le segment des livres audio. Bolinda est devenue la maison d’édition numéro un de livres audio et d’ouvrages en gros caractères en Australie, avec des filiales aux États-Unis et au Royaume-Uni. Louis Braille Audio, maison d’édition de livres audio créée en 1993 par la Braille and Talking Book Library, est actuelle-ment le plus grand producteur de livre audio australiens en édition intégrale, avec 92 nouveaux titres par an à son actif en format cassette et CD.

Le tempérament indépendant de Melbourne a permis à l’industrie de l’édition de la ville d’exceller dans un éventail de segments. La ville abrite le plus grand éditeur de poésie d’Australie (Five Islands Press), et c’est aussi le centre national des magazines littéraires. En 2006, l’organisme du gouvernement de Victoria Arts Victoria a financé neuf publications, et plus de la moitié des magazines nationaux financés par l’organisme fédéral chargé des arts Australia Council étaient publiés à Melbourne. Trois des plus importants magazines littéraires d’Australie – Meanjin, Overland et Australian Book Review – sont d’ailleurs basés à Melbourne.

Fondé à Brisbane en 1940, Meanjin s’est installé à Melbourne en 1945. Le magazine a depuis attiré les contributions et les débats de personnalités influentes des lettres australiennes et présenté au public australien des écrivains interna-tionaux de premier plan, dont Arthur Miller, Anaïs Nin, Ezra Pound, Jean-Paul Sartre, Alexandre Soljenitsyne et Dylan

Thomas. Overland, qui existe également depuis plus de cinquante ans, a été fondé pour promouvoir le genre du réalisme social. Overland a abordé d’importants problèmes sociaux et publié nombre de grands écrivains australiens, dont Frank Hardy, Patrick White, Peter Carey, Tim Winton, Elizabeth Jolley et Janette Turner Hospital. Il est également apprécié pour son intérêt envers la littérature étrangère, notamment la littérature chinoise contemporaine. La croissance de l’édition australienne d’après-guerre a donné naissance en 1961 à la première et principale revue littéraire, l’Australian Book Review. Basée à Melbourne, elle jouit d’une portée et d’un lectorat nationaux et s’emploie à mettre à l’honneur la lit-térature et la critique littéraire de toute l’Australie, sous tous leurs aspects.

Melbourne compte également un grand nombre d’éditions radicales et « alternatives », dont Arena Press qui publie Arena Magazine et Arena Journal, et Vulgar Press qui a pour vocation de publier la littérature de la classe ou-vrière. Ces éditeurs contribuent de façon notable à la grande diversité d’opinions et de débats publics, comme le fait aussi

Le magazine The Monthly publie

les écrits des meilleurs penseurs

de la nation sur la politique, la

société et la culture d’Australie

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Black Inc. par le biais de Quarterly Essay et du magazine The Monthly. Quarterly Essay a contribué à faire revivre l’essai long en Australie et The Monthly a considérable-ment élargi le lectorat australien de la prose de qualité traitant de questions sociales d’importance.

Le nombre de maisons d’édition lit-téraires à Melbourne est bien supérieur à partout ailleurs dans le pays. Ces mai-sons d’édition repoussent les frontières de l’entreprise littéraire de manière inno-vante, s’imposant dans des secteurs aussi divers que la littérature pour enfants (Viewpoint), l’écriture pour jeunes adultes (Voiceworks), la poésie en ligne (Cordite), la publication de création parlée (Going Down Swinging), la réinvention du salon littéraire (Sleepers Publishing), la revi-talisation de la publication de nouvelles (Cardigan Press), le design novateur (Is Not magazine), l’édition radicale et « alterna-tive » (Collective Effort Press), et enfin la publication de questions religieuses (Eureka Street).

Tous ces petits magazines et éditions soutiennent la promotion de la littérature auprès d’un large public à Melbourne et dans tout le pays, et de nombreux autres ciblent plus particulièrement le secteur des langues étrangères. La traduction et la publication multilingues, caractéris-tiques de l’édition à Melbourne, sont la vocation d’éditeurs tels que Ocean Press, Indra Publishing, Papyrus Publishing, World Poetry et Owl Publishing.

Ocean Press publie les écrits de Che Guevara en anglais et en espagnol à travers les États-Unis et l’Europe. Indra Publishing, fondée en 1987, se spécialise dans les ouvrages qui reflètent la place de l’Australie dans la région Asie-Pacifique. Papyrus Publishing, créée en 1991, se

concentre sur l’édition de poésie et de fic-tion d’auteurs issus de cultures diverses. Par ailleurs, Papyrus publie également la revue Australian Multicultural Book Review, nominée à deux reprises dans le cadre des prix australiens des droits de l’homme. World Poetry a récemment sorti son premier titre, une anthologie multi-lingue intitulée Bulayt bulayt composée d’œuvres de quatre poètes écrivant dans une langue autre que l’anglais : Cristina Neesham (en roumain), Hidayet Ceylan (en turc), Bruce Pascoe et Vanessa Fisher (qui écrivent dans leur langue indigène d’Australie respective). Owl Publishing est un petit éditeur indépendant qui a démarré en 1992 et se concentre sur la publication d’auteurs grecs-australiens. Ses livres sont pour beaucoup publiés en version bilingue en vue de cultiver et de promouvoir le bilinguisme. En plus de ces cinq éditeurs, Melbourne compte égale-ment plus d’une centaine de journaux et programmes de radio multilingues (voir le chapitre 15 pour plus de détails).

Le climat culturel de Melbourne promeut aussi l’engagement vis-à-vis d’auteurs et de lecteurs situés tradition-nellement en dehors du champ littéraire de l’élite. C’est le siège des activités de The Big Issue en Australie, magazine vendu dans la quasi-totalité des capitales du pays par des sans-abri ou des chômeurs de longue durée. Les mairies des quartiers proches du centre-ville ont également offert leur appui à des publications originales telles que Roomers et Subterrain ; ces deux journaux donnent aux per-sonnes marginalisées la possibilité de faire connaître leurs histoires, et Roomers a publié 32 exemplaires en 11 ans, don-nant une voix aux écrits des résidents d’hôtels meublés.

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Pour finir, on mentionnera les cen-taines de créateurs de Melbourne qui publient des livres et des magazines artisanaux variés, connus sous le nom de « fanzines ». Au Salon 2007 de la presse indépendantes et des fanzines, 65 expo-sants se sont rendus à Melbourne depuis cinq états australiens, dont 60 originaires de Melbourne. À cette occasion, les « fabricants de fanzines » ont vendu des

milliers de livres et magazines artisan-aux différents. Nombre de ces éditeurs produisent pour un public limité, mais beaucoup distribuent leurs ouvrages gratuitement au grand public. L’un de ces fanzines, YOU (toi) qui se présente sous forme d’une lettre adressée à « toi, le lecteur », est distribué anonymement à Melbourne chaque semaine depuis novembre 2001.

Le magazine Is Not déploie des

stratégies innovantes en matière

de conception, de distribution

et de politique éditoriale, et

repousse les frontières de

l’entreprise littéraire. Voici son

numéro 9, « Talk is not Cheap ».

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10 Organisations : soutenir la littérature à Melbourne

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La municipalité de Melbourne, la Ville de Melbourne, a montré la voie en matière de création d’opportunités littéraires à l’intention des nouvelles communautés. Elle accorde des subventions aux écrivains professionnels et aux organisations lit-téraires et appuie les projets lancés et mis en œuvre par les personnes défavorisées et marginalisées. Récemment, elle a financé des ateliers destinés à permettre à des non anglophones de découvrir leur voix par le biais de la poésie, une anthologie d’écrits de sans-abri ainsi qu’une manifesta-tion interculturelle et multidisciplinaire à laquelle ont participé des écrivains et des artistes de Melbourne issus des communautés méditerranéennes et du Moyen-Orient. En outre, la mairie de la Ville de Melbourne s’impose comme foyer de rassemblement de multiples activités liées au verbe, du Festival des écrivains de Melbourne au Festival des nouveaux écrivains en passant par le Festival inter-national de comédie de Melbourne.

Melbourne compte un nombre considérable d’organisations littéraires au service des écrivains, de l’industrie et de la communauté littéraire à travers l’Australie. Ces organismes desservent des créneaux littéraires variés et se consacrent à améliorer l’industrie littéraire au profit de toutes les parties prenantes. Il s’agit d’organismes nationaux et internationaux dont les sièges et les agences sont situés à Melbourne, mais également d’un éventail d’organisations locales qui répondent aux besoins des habitants de Victoria.

Étant donné le nombre d’éditeurs de livres pour enfants basés à Melbourne, de nombreuses organisations à travers la ville s’adressent à ce secteur. Au cœur de Melbourne, au sein de la Bibliothèque d’État de Victoria, le Centre de littérature pour la jeunesse est l’une des organisa-tions les plus progressives du secteur de

l’édition pour enfants. Le centre, fondé en 1991, s’impose pour son leadership international en matière de littérature pour jeunes adultes. Il met en œuvre des manifestations pour les jeunes et les professionnels de la littérature pour enfants, et organise la conférence bien-nale Reading Matters. Cette conférence permet aux enseignants, aux lecteurs et aux écrivains de toute l’Australie de rester au fait des questions et des idées cruciales dans le domaine de la littéra-ture pour la jeunesse. Elle rassemble toujours une remarquable sélection d’écrivains internationaux (en 2007, la liste des invités comptait des auteurs des États-Unis, du Royaume-Uni, d’Irlande et de Nouvelle-Zélande).

Le Victoria est actuellement chargé de la direction nationale du Comité aus-tralien des livres pour enfants (Children’s Book Council of Australia ou CBCA) qui organise les prix annuels du CBCA pour le secteur (dont la moitié ont été décernés à des éditeurs du Victoria depuis l’an 2000). Par ailleurs, deux autres centres de Melbourne consacrés aux illustrateurs et auteurs de livres pour enfants con-tribuent à promouvoir la culture des livres illustrés australiens dans ce domaine. Books Illustrated gère des expositions d’illustrations originales, organise des ateliers et offre un service de conseils aux éditeurs et aux illustrateurs. Dromkeen, basée à Riddells Creek à une demi-heure de Melbourne, abrite la Collection de livres australiens pour enfants – une collection unique d’illustrations, de ma-nuscrits et d’autres matériels originaux – et organise une programme résidentiel dynamique d’enseignement et de recher-che. Melbourne abrite aussi un bureau de la Société internationale d’auteurs et d’illustrateurs pour enfants ainsi que le siège de Illustrators Australia.

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Deux des principales organisations de la ville pour les écrivains sont le Centre des écrivains de Victoria (Victorian Writers’ Centre ou VWC) – l’organisme le plus important de l’état pour les écri-vains – et Express Media, un organisme national qui offre des opportunités lit-téraires aux jeunes créateurs de médias d’Australie (voir l’encadré). Tous deux ont leur siège dans le quartier de la culture de Melbourne et sont des pôles d’attraction pour leurs communautés d’écrivains. Le VWC offre de l’information et des services à ses 2 500 membres ainsi qu’au grand public. Il gère des ateliers d’écrivains dans toute la ville, publie un magazine mensuel et organise de nombreux stages et manifestations littéraires.

Melbourne a la scène poétique la plus active d’Australie et la majorité des magazines littéraires du pays y ont leur siège. Plusieurs organisations se sont développées en vue de répondre aux besoins de ces importantes activités, notamment le Centre australien de poésie, l’Union des poètes de Melbourne et le Réseau underground des petites presses. Le Centre australien de poésie a été fondé à Melbourne vers le mois de juin 2007 pour renforcer la présence et le profil de la poésie australienne en Australie et à l’étranger et promouvoir l’écriture, la lecture et l’appréciation poétique comme partie intégrante de la vie des individus et de la communauté. L’Union des poètes de Melbourne, créée en 1977, compte environ 350 membres et se consacre également au développe-ment et à la promotion de la poésie.

Le Réseau underground des petites presses est une organisation de services constituée depuis peu à Melbourne. Cette association nationale a pour voca-tion d’améliorer les intérêts des petits magazines et presses indépendants dans

toute l’Australie. Elle souhaite rehausser le profil des petites presses et créer des économies d’échelle pour la distribution, le marketing et l’engagement culturel auprès des lecteurs.

L’organisme le plus ancien constitué pour représenter les intérêts du com-merce du livre dans l’état est l’Association des libraires et des papetiers de Victoria, fondée dans les années 1870. Elle fut suivie en 1908 de l’Association des gros-sistes en librairie du Victoria et en 1924 des Libraires associés d’Australie et de Nouvelle-Zélande – qui deviendrait par la suite l’Association australienne des libraires (Australian Booksellers Association ou ABA). Aujourd’hui, l’ABA a son siège à Melbourne et représente 780 libraires à travers le pays. Les autres organismes clés de Melbourne pour ce secteur sont ceux qui fournissent des données bibliographiques aux libraires et aux éditeurs.

L’Agence ISBN, basée à Melbourne, fait partie de la société internationale Thorpe-Bowker, qui incorpora l’entreprise créée par Dan Thorpe en 1921. Thorpe-Bowker est actuellement le numéro un des fournisseurs d’informations biblio-graphiques à l’usage des professionnels du livre. Nielsen Bookdata, également basé à Melbourne, est un autre grand fournisseur de données bibliographiques à l’usage des libraires, éditeurs et bibliothécaires.

Étant donné la composition multicul-turelle de Melbourne, il va sans dire que la ville est le siège de plusieurs organisa-tions internationales. Le Réseau d’auteurs d’Asie-Pacifique (Asia and Pacific Writers Network ou APWN) et la Société aus-tralienne et néo-zélandaise d’indexeurs sont tous deux gérés depuis Melbourne. L’APWN est une alliance d’écrivains, d’individus et d’organisations voués à

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La voix des jeunesExpress Media encourage les jeunes de moins de 25 ans à la création littéraire en publiant leurs travaux dans l’un des principaux magazines littéraires d’Australie, Voiceworks. D’après Ryan Paine, son rédacteur en chef, « Voiceworks est le lieu par excellence où les jeunes écrivains peuvent s’exprimer en développant leurs compétences et leur créativité. »

Express Media est également partenaire du Festival des nouveaux écrivains, organise un programme de mentorat, des ateliers et des manifestations, décerne le prix John Marsden des jeunes écrivains australiens (voir le chapitre 11 pour des détails concernant ce prix) et édite des publications exceptionnelles variées, telles que Incommunicado, une collection de travaux de jeunes écrivains de tout le Commonwealth.

Les programmes d’Express Media ont permis à d’innombrables jeunes Australiens de participer à des expositions, représentations et projets en ligne ainsi qu’à divers projets littéraires, médiatiques et artistiques – fournissant des voies de développement professionnel uniques aux nouveaux talents littéraires.

Voiceworks est un magazine

trimestriel national qui

publie les œuvres de jeunes

auteurs et artistes australiens

de moins de 25 ans.

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la langue et aux histoires de la région Asie-Pacifique. Elle a été créée sur une initiative de deux autres organisations de Melbourne axées sur l’international : le Centre PEN de Melbourne et Asialink.

Le Centre PEN de Melbourne est la branche locale de PEN International, qui défend la liberté d’expression des écrivains et favorise la coopération lit-téraire internationale. Asialink (voir le chapitre 11), un centre non universitaire basé à l’Université de Melbourne, est le principal organisme d’Australie consacré à promouvoir la compréhension des pays d’Asie et le rôle de l’Australie dans la région. Il organise plusieurs programmes – dont un programme résidentiel de littérature – permettant à des écrivains de travailler notamment en Inde, à Singapour, en Chine et au Japon. Par ail-leurs, Asialink organise à Melbourne de nombreuses manifestations qui rassem-blent des auteurs et des universitaires et servent de tribunes à des questions liées à la région Australie–Asie. Les organisa-tions travaillant en parallèle à l’APWN, le Melbourne PEN Centre et Asialink sont World Poetry, le Koorie Heritage Trust et Multicultural Arts Victoria.

La raison d’être de World Poetry est de favoriser la reconnaissance de

littératures situées en dehors de la sphère anglophone. À ce titre, World Poetry a organisé en 2005 le festival de poésie en traduction In Other Words, et en 2006 publié Bulayt bulayt – une anthologie poétique de quatre poètes écrivant dans une langue autre que l’anglais, dont deux poètes indigènes qui écrivent dans leur propre langue. Parmi les autres groupes de Melbourne œuvrant pour la préserva-tion des langues et récits indigènes figure l’unité d’histoire orale du Koorie Heritage Trust, qui préserve à jamais les récits des « aînés » du peuple indigène, et la Corporation aborigène de Victoria pour les langues. Ces deux organisations sont situées dans le centre-ville.

Par ailleurs, Multicultural Arts Victoria a pour vocation d’offrir des opportunités aux écrivains, aux artistes et aux com-munautés issus de milieux linguistiques et culturels divers afin de représenter la multiplicité des cultures qui composent la population de Melbourne. C’est l’une des nombreuses organisations soutenues par le gouvernement d’état pour assister et promouvoir les écrivains en tous genres.

Pour la liste complète des organisa-tions internationales, nationales et d’état compétentes basées à Melbourne, consulter l’annexe 2.

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11 Le soutien financier : encourager l’art d’écrire

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Le soutien des institutions permet aux communautés artistiques de prospérer – en amont il inspire et facilite la créa-tion, en aval il apporte reconnaissance et encouragements. Le Gouvernement de Victoria soutient la littérature sur une base annuelle par le biais de subventions aux écrivains, éditeurs et organisa-tions du secteur, et finance également les récompenses administrées par la Bibliothèque d’État de Victoria (State Library of Victoria ou SLV).

Grâce aux subventions annuelles du Gouvernement de Victoria et au soutien financier de sa Fondation, la SLV mani-feste son engagement envers l’érudition originale par le biais de bourses de créa-tion. De 2003 à 2006, ces bourses, dont les montants s’échelonnaient de 12 500 $ à 50 000 $, ont soutenu 48 projets. Les collectivités locales proposent également des subventions aux écrivains, et en 2007 la Ville de Melbourne a fait don de

30 000 $ pour soutenir la publication de six ouvrages dans le cadre de son pro-gramme Écrire sur Melbourne.

En 2008, les Premier’s Literary Awards, le support officiel de l’état pour la reconnaissance littéraire, remettra des prix parmi les mieux dotés d’Australie aux meilleurs auteurs australiens de fiction, non-fiction, poésie, théâtre, scé-narios, journalisme et comédie musicale. L’édition de 2008 récompensera égale-ment le meilleur écrivain indigène, la fiction pour jeunes adultes, les essais stimulant le débat public, les ouvrages sur les Italiens en Australie, un premier livre d’histoire et enfin le meilleur manuscrit inédit d’un nouvel écrivain du Victoria, prix assorti d’un soutien édito-rial pour améliorer le manuscrit en plus du montant en espèces.

Si le gouvernement d’état est sans doute le principal sponsor de prix et de bourses littéraires, le prix littéraire le

Prix littéraires Victorian

Premier’s Literary Awards 2007.

Avec l’aimable autorisation de

la State Library of Victoria

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mieux doté d’Australie, le Melbourne Prize for Literature, est géré par une fon-dation philanthropique. Le Melbourne Prize offre 30 000 $ respectivement à un écrivain reconnu et à un auteur en début de carrière, et le lauréat du prix principal reçoit la même somme par l’intermédiaire de la Bourse de séjour international dans une ville jumelée à Melbourne.

D’autres subventions ont pour voca-tion spécifique d’aider les écrivains à établir des relations avec des com-munautés en dehors d’Australie, la plus importante étant celle octroyée par Asialink. L’Université de Melbourne offre également une série de prix pour aider les auteurs, dont le Dinny O’Hearn Memorial Fellowship, à l’intention des nouveaux écrivains, le Asher Literary Award, récom-pensant l’auteur féminin d’un ouvrage anti-guerre, le Peter Blazey Fellowship pour la biographie, l’autobiographie et le « récit de vie » et le Kate Challis RAKA Award, d’un montant de 25 000 $, l’un des prix nationaux les plus prestigieux d’Australie destinés aux artistes et aux écrivains indigènes.

D’innombrables prix sont octroyés à des créneaux littéraires variés par des organisations basées à Melbourne. On mentionnera les prix de littéra-ture policière australienne Ned Kelly Awards et Sisters in Crime Awards, ce dernier décerné à une femme écrivain. L’Australian Book Review offre un prix du meilleur essai d’un montant de 10 000 $, le Centre des écrivains de Victoria attribue un prix de 2 000 $ au meilleur poème sur scène dans le cadre de la Doris Leadbetter Melbourne Poetry Cup et la Dromkeen Medal récompense une personne ayant contribué de manière sig-nificative à la littérature pour enfants.

Les scénaristes bénéficient également du soutien vigoureux du RE Ross Trust,

de la SLV et du Centre des arts. La SLV attribue plusieurs prix de création de scé-nario ; le Centre des arts administre le Wal Cherry Play of the Year, qui récompense le meilleur travail inédit d’un habitant de Victoria, le programme Full Tilt, destiné à la création de nouvelles œuvres et enfin Short & Sweet, qui décerne prix et oppor-tunités de développement d’une valeur totale de 20 000 $ au meilleur scénario de dix minutes.

D’autres prix et programmes soutien-nent par ailleurs le développement des nouveaux auteurs, dont le plus impor-tant est le John Marsden Prize for Young Australian Writers. Ce prix est administré par l’organisation basée à Melbourne Express Media, et le premier prix, d’un montant de 2 500 $, est doté par John Marsden, auteur à succès de romans pour jeunes adultes. Express Media offre aussi un programme national de mentorat destiné aux écrivains de moins de trente ans, dans la catégorie roman, poésie, théâtre et journalisme.

Parallèlement, de nombreux autres prix de valeur élevée sont décernés à des auteurs par des journaux, des magazines et des éditeurs. Le plus important est peut-être le Book of the Year Awards du journal The Age, qui octroie 10 000 $ aux lauréats des catégories fiction, non-fiction et poésie, et le même montant au livre sélectionné comme Livre de l’année. Nombre d’autres prix, plus modestes, sont offerts par des organisa-tions de Melbourne. Au calendrier des prix annuels figurent treize distinctions dont le premier prix est doté de plus de 1 000 $, et huit offrant plus de 2 000 $, récompensant le meilleur de toutes les catégories, du récit de voyage au premier chapitre de roman.

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Le lien avec l’AsieLe Centre Asialink, basé à l’Université de Melbourne, promeut et renforce les relations entre l’Australie et l’Asie par le biais des affaires, du gouvernement et des secteurs de la philanthropie et de la culture. Dans le domaine de la littérature, Asialink soutient les écrivains dans toute l’Australie et organise des résidences d’écrivains subventionnées en Chine, au Japon, aux Philippines, en Corée, en Indonésie, en Inde, au Bhoutan, en Malaisie, à Singapour, au Sri Lanka, à Taïwan et au Vietnam. Asialink organise en outre la Bourse du Conseil sino-australien pour les arts et le Programme de tournées internationales de la littérature australienne et appartient au Réseau d’auteurs d’Asie-Pacifique basé à Melbourne.

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12 Festivals et manifestations : célébrer la littérature

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Les habitants de Melbourne organisent et fréquentent de nombreuses mani-festations littéraires qui répondent à tous les goûts. Presque chaque mois, un festival littéraire se déroule quelque part dans l’état. Il existe 16 festivals locaux, régionaux et spécialisés annuels, mais la principale manifestation littéraire annuelle de Melbourne reste le Festival des écrivains de Melbourne.

Le Festival des écrivains de Melbourne fut fondé en 1986 pour encourager l’intérêt d’un plus grand nombre envers la littérature, et dès la deuxième édition, il attira des auteurs internationaux tels qu’Angela Carter, A.S. Byatt, Vikram Seth et Margaret Atwood. Les années suiv-antes, on compta parmi les invités les lauréats du Prix Nobel Seamus Heaney et J.M. Coetzee, ceux du Prix Pulitzer Frank McCourt et E. Annie Proulx et du Prix

Man Booker Graham Swift et Ben Okri. Depuis que The Age, le principal quotidien d’information de la ville, est devenu le sponsor de la manifestation, la fréquen-tation du festival par des lecteurs de tout l’état est montée en flèche. En 2007, quelque 40 000 personnes ont pris part au programme, d’une durée de dix jours, auquel 250 écrivains ont participé dont 35 venus de l’étranger. Grâce au finance-ment supplémentaire du Gouvernement de Victoria en 2007, le festival a étendu ses activités sur 10 emplacements et incorporé des programmes scolaires importants ; environ 9 000 enfants ont participé à un total de 58 événements durant l’édition 2007 du festival.

Pour satisfaire l’appétit vorace de ses habitants envers les manifestations littéraires, la ville est aussi devenu le siège australien de la poésie sur scène.

Le poète Sean M. Whelan sur

scène avec le groupe « the

mime set » au Festival des

nouveaux écrivains 2007

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Parmi les lectures de poésie organisées régulièrement, cinq événements sont hebdomadaires, trois ont lieu tous les quinze jours et seize tous les mois. Ils vont des salons littéraires aux « micros ouverts » et se déroulent dans des lieux aussi divers que des galeries, des églises et des restaurants de fruits de mer. Si l’on y ajoute les événements exception-nels, l’agenda littéraire d’un habitant de Melbourne offre l’embarras du choix. Jeudi 20 septembre 2007, par exemple – un jour parmi d’autres – il y avait le choix entre au moins onze événements littéraires.

Bloomsday à Melbourne est un remarquable événement littéraire. Cette célébration du roman réputé de James Joyce Ulysse est considérée par le New York Times comme l’un des quatre grands Bloomsdays internationaux à travers le monde.

La vie à Melbourne est ponctuée de festivals originaux qui stimulent l’activité culturelle à de nombreux niveaux, et le Festival des nouveaux écrivains en est un exemple typique. Il favorise la rencontre entre les nouveaux écrivains et leurs

pairs, leurs collègues de l’industrie et un public nouveau. L’édition 2006 du festival s’est consacrée par ailleurs à mettre la littérature indigène à l’honneur avec la participation de 15 écrivains indigènes issus de toute l’Australie. L’édition 2007, organisée à la mairie de Melbourne, à la Bibliothèque d’État du Victoria et à Federation Square, a réuni 385 invités pour 14 événements. Elle était centrée sur des écrivains de cultures et de langues diverses, et 32 écrivains immigrants y ont participé au cours des trois jours du programme, beaucoup dans leur langue maternelle (autre que l’anglais).

Outre les festivals littéraires, il existe plusieurs grands festivals des arts à composantes littéraires – dont le plus important, le Festival international des arts de Melbourne, a récemment présenté au public de Melbourne les travaux d’auteurs comme Laurie Anderson, John Cage, Daniel Kitson, Sekou Sundiata et William Yang. Par ailleurs, les talents littéraires de la ville sont présentés dans le cadre du Melbourne Fringe Festival (spécialisé dans la produc-tion d’artistes novateurs indépendants),

Festival des écrivains

de Melbourne

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le Next Wave Festival (biennale des nou-velles œuvres de jeunes Australiens) et le Midsumma Festival (célébration annuelle gay et lesbienne).

Par delà ces grands festivals, on mentionnera aussi les festivals organisés par les municipalités de Melbourne pour renforcer l’engagement du public avec les écrivains locaux, comme le Festival littéraire My Brother Jack, le Festival des écrivains Northern Notes, le Festival des écrivains de la péninsule de Mornington, le Festival littéraire de Monash et le Festival littéraire de Williamstown. On trouve également des festivals organisés par certaines écoles secondaires – le Festival littéraire 2007 de Scotch College a présenté 31 auteurs dans le cadre d’un programme pour les élèves de la 5e à la Terminale – et d’autres mis sur pied par des librairies. Eltham Books, dans une banlieue est éloignée, organise le Festival New Voices destiné à promouvoir les pre-mières œuvres, et Reader’s Feast, dans un quartier proche du centre-ville, organise Writers at the Convent (anciennement Writers at Como). En 2007, ce festival a

attiré 6 000 personnes en un week-end, et Reader’s Feast vient d’annoncer ses plans pour l’édition 2008 : une célébration de littérature policière avec le Festival du crime et de la justice de Reader’s Feast.

Si Melbourne est le foyer des activités littéraires de l’état, plusieurs festivals littéraires se déroulent également dans toutes les régions du Victoria, dont le Festival des écrivains de Mildura, Write Around the Murray, le Festival des écrivains de Baw Baw, le Festival Words in Winter (à Daylesford) et enfin le Festival régional des écrivains de Victoria (à Buninyong). Ces manifesta-tions sont d’une importance cruciale car elles permettent à des lecteurs à travers tout l’état de prendre part à un dialogue continu sur les livres et l’écriture.

Par ailleurs, Melbourne accueille plu-sieurs conférences littéraires destinées à améliorer les compétences des profes-sionnels de l’écriture et de l’édition, dont le Neuvième Congrès de journalisme indépendant en 2006 et les conférences des Programmes de l’Association aus-tralienne d’écriture en 1997 et 2002. En

Kids’ Publishing Place au Festival

des écrivains de Melbourne 2007

Une visiteuse lit le programme

au Festival des écrivains de

Melbourne 2007.

Photographie : Richard McLaren

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2007, le Festival des nouveaux écrivains a présenté la première Conférence de la presse indépendante, avec la participa-tion de 60 petits éditeurs indépendants en provenance de toutes l’Australie.

Le Centre de littérature pour la jeu- nesse organise la conférence biennale Reading Matters à Melbourne, quir-assemble des auteurs australiens et internationaux autour de thèmes liés à la littérature pour la jeunesse, et la ville accueille la conférence annu-elle de l’Association de Victoria pour l’enseignement de l’anglais (Victorian Association for the Teaching of English ou VATE). À la fin de 2007, la VATE a éga-lement organisé en collaboration avec l’Université La Trobe une conférence combinée sur Jane Austen et la littérature au programme du diplôme de fin d’études secondaire de Victoria (le VCE), ainsi que le Sixième Congrès régional annuel

de journalisme. En 2008, la Conférence nationale du Comité australien des livres pour enfants et la conférence des scéna-ristes Screenwriter’s Journey se tiendront à Melbourne.

Comme on l’a annoncé récemment, la ville a été sélectionnée pour accueillir l’édition 2008 du Festival franco-anglais de poésie, qui, au long de ses trente ans d’existence, s’était toujours déroulé à Paris. En 2007, cet important festival a réuni 81 auteurs en provenance de 15 pays. L’édition 2008 mettra l’accent sur la poésie de la région pan-pacifique en tra-duction. Ce festival s’associe aux efforts de World Poetry, une organisation de Melbourne qui vise à créer une scène lit-téraire plus ouverte sur le monde. En 2005, World Poetry a organisé In Other Words – un festival de poésie en traduction – pour mettre à l’honneur les littératures en dehors du monde anglophone et générer

L’écrivain, homme de spectacle

et photographe William Yang au

Festival international des arts de

Melbourne 2007. Photographie :

Heidrun Löhr et John Sones

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l’engagement du public. En 2006, il a organisé le festival PoeSIA in Moreland, qui favorisait l’engagement interculturel entre poètes, écrivains, traducteurs et musiciens italiens et d’autres groupes ethniques dans les banlieues nord de Melbourne.

Les festivals et les manifestations littéraires sont un moyen original de susciter la rencontre entre auteurs et lec-teurs, mais ce ne sont pas les seuls grands événements de Melbourne à s’y employer. En 2004 et 2006, la Bibliothèque d’État de Victoria a accueilli le Prix des écrivains du Commonwealth et a ras-semblé plusieurs des meilleurs écrivains du monde dans une série de manifesta-tions organisées à travers la ville et l’état, dont Caryl Phillips (Royaume-Uni), Kate Grenville et David Malouf (Australie), Mark McWatt (Guyane), Doreen Baingana (Ouganda), Lisa Moore (Canada) et Benjamin Kwakye (Ghana).

Une autre série d’événements qui suscitent l’intérêt du public sont les conférences Alfred Deakin Innovation Lectures. Elles se déroulèrent en 2001, 2005 et 2007 et sont désormais organi-sées tous les deux ans avec le soutien du Gouvernement de Victoria. Pour leur pre-mière édition, quelque 20 000 personnes ont rempli les sites de conférences à Melbourne pour entendre les lauréats des Prix Nobel et Pulitzer, d’anciens premiers ministres et des grands noms du sport. Ce succès démontre l’existence d’un sou-tien vigoureux en faveur d’un discours public innovant dans les domaines de la pensée et de l’écriture et confirme la longue tradition de débat et de recherche intellectuels à Melbourne. Certains des plus grands esprits au monde ont été réunis à Melbourne pour une célébration de la pensée engageant la ville dans un dialogue sur le rôle de l’innovation dans la société contemporaine.

OverloadLe festival de poésie Overload fut créé en 2002 pour célébrer la portée et la diversité de la vie littéraire de Melbourne. Le festival, qui se déroule désormais durant 16 jours met à l’honneur les meilleurs poètes d’Australie et d’ailleurs. Depuis 2004, Overload a accueilli des poètes en provenance du Canada, de Hollande, d’Irlande et de Nouvelle-Zélande. L’édition 2007 comptait 96 poètes et exécutants sur 49 événements et 26 sites répartis à travers la ville.

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13Les bibliothèques : entrepôts du verbe et des idées

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Les bibliothèques publiques de Melbourne, établies de longue date et très fréquentées par les auteurs, les universitaires et la communauté au sens large, regroupent l’écrit, les lecteurs, l’acquisition des connaissances et les idées de façon essentielle à une Ville de Littérature. Au cœur de Melbourne – et sur tout un pâté de maison – se trouve la Bibliothèque d’État de Victoria (State Library of Victoria ou SLV), l’une des plus anciennes institutions culturelles de l’état et la plus ancienne bibliothèque publique gratuite d’Australie. Par delà sa fonction essentielle de dépôt littéraire pour l’état, c’est une institution contem-poraine vitale et un élément précieux de

l’identité littéraire de Melbourne. Grâce à elle, les habitants de Victoria peuvent accéder à une vaste collection de maté-riels et participent à des programmes et des services culturels qui encouragent la diffusion des idées et du débat culturel. La mission de la bibliothèque, celle de rassembler et de préserver l’héritage documentaire du Victoria, est menée à bien par l’acquisition d’articles histo-riques et contemporains. Ses technologies numériques lui permettent désormais d’atteindre un public mondial.

La SLV, sans doute la bibliothèque la plus impressionnante et la plus fréquen-tée d’Australie, sert de relais aux écrivains, lecteurs, étudiants et universitaires. Sa

Depuis la conception du premier

bâtiment par le célèbre architecte

colonial Joseph Reed en 1853, la

Bibliothèque d’État de Victoria

est un exemple remarquable

de l’architecture de Melbourne.

Actuellement constituée de 22

bâtiments séparés construits

à différentes époques, la

bibliothèque est un haut lieu

de Melbourne cher au cœur

de ses habitants, et sa salle

de lecture La Trobe au toit en

dôme (voir la photo) – achevée

en 1913 – fait figure d’emblème

pour la ville. Ces dernières

années, la bibliothèque a fait

l’objet de réaménagements et de

rénovations d’envergure, et elle

abrite désormais ses services de

documentation ultramodernes

dans un édifice historique

magnifiquement restauré.

Photographie : Robert Blackburn

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position centrale dans Melbourne attire d’innombrables visiteurs et elle organise un vaste programme d’activités qui permettent au public de rencontrer des écrivains et d’avoir accès à des livres et à des services littéraires. L’été dernier, la SLV a lancé Reading Victoria, un programme estival de lecture portant sur vingt livres dont l’intrigue se situe à Melbourne et dans l’état de Victoria. Ce programme s’ajoute au Défi lecture du Premier Ministre de Victoria qui encou-rage l’amour de la lecture chez les élèves de Victoria.

Fondée en 1854, la bibliothèque ouvrit ses portes au public deux ans plus tard avec une collection de 3 846 livres embrassant « le savoir et la philosophie… la littérature, les sciences et les arts ». Aujourd’hui, elle regroupe un fonds de 3,5 millions d’articles. Outre l’accès tra-ditionnel aux collections, les utilisateurs

peuvent accéder à la documentation et aux fonds spécialisés sur le site web de la bibliothèque et utiliser de nouveaux médias interactifs dans le cadre de l’espace Experimedia. La bibliothèque est partenaire d’initiatives collaboratives telles que le service de référence vir-tuelle AskNow!, les archives numériques PANDORA et Picture Australia.

La Bibliothèque d’État, lieu de cons-tante activité, propose un large éventail de programmes et d’activités publics qui enrichissent le sens de l’histoire et la culture des habitants et permettent aux membres de la communauté de tous âges d’acquérir des connaissances. Des douzaines de manifestations sont organisées chaque mois : expositions et présentations spéciales commentées, conférences publiques de premier plan, entretiens avec des auteurs, visites de la bibliothèque, activités à l’intention des

The Midget Library est

une série de 12 livres de

référence miniatures. Avec

l’aimable autorisation de la

State Library of Victoria

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familles et des enfants et enfin séances de formation variées sur les techniques de recherche, l’utilisation d’Internet et du courrier électronique, etc. Les visiteurs du site web de la SLV peuvent écouter des conférences audio ou des comptes-rendus de conférence, prendre part à des forums numériques ou participer au programme estival de lecture Reading Victoria. Par ailleurs, plusieurs programmes de déve-loppement professionnel répondent aux besoins des enseignants, bibliothécaires, écrivains et autres professionnels de la littérature, et chaque année, les bourses de création de la bibliothèque offrent à des écrivains, universitaires, composi-teurs et artistes des résidences de trois, six ou douze mois, avec espace de travail privé, accès étendu aux collections et généreux subsides.

La SLV fait preuve d’un engagement fort dans le domaine de la transmission

et de la conservation numériques : plus de 200 000 images numérisées, dont des images rares et fragiles, des cartes et des manuscrits, sont désormais accessibles au public par le biais du catalogue en ligne. La bibliothèque réunit également du matériel numérique tel que journaux électroniques, bases de données, sites web, CD et jeux vidéo.

Le Centre de littérature pour la jeunesse de la SLV est une ressource et un réseau national qui promeut la lecture auprès des jeunes sous son aspect d’activité attrayante et indispensable. Sur son site web, www.insideadog.com.au, il présente régulièrement des œuvres d’auteurs australiens et internationaux et encou-rage les jeunes à participer à la littérature par le biais de commentaires, critiques, discussions et concours. Dès la première année, plus de 213 000 utilisateurs se sont rendus sur le site, et le nombre de visites

Étudiants à la Bibliothèque

d’État de Victoria.

Photographie : Robert Blackburn

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46 Department of Victorian Communities, 2006, Annual Survey of Public Libraries in Victoria 2005–06.

47 Department of Victorian Communities, 2006, Annual Survey of Public Libraries in Victoria 2005-06.

mensuelles s’élève en moyenne à plus de 30 000. Le centre propose également un programme régulier d’activités profes-sionnelles qui promeut la littérature pour la jeunesse, notamment la conférence biennale Reading Matters.

Bibliothèques publiques localesLe Gouvernement de Victoria contribue au financement d’un réseau étendu de bibliothèques publiques locales à travers l’état, en partenariat avec les collectivités locales. Ce réseau comprend 287 biblio-thèques locales, le Service bibliothécaire et documentaliste Vision Australia destiné aux utilisateurs aveugles et malvoyants ainsi que six bibliothèques locales administrées par les Mechanics’ Institutes of Victoria.

Quelque 1,2 million de membres46 bénéficient des services des biblio-thèques locales dans la conurbation de

Melbourne, notamment des services d’emprunt, de prêt entre bibliothèques et des activités régulières variées. Les mem-bres empruntent environ 50 millions d’articles par an : 24 millions de livres pour adultes, 10 millions de livres pour enfants, deux millions de livres audio, 9,7 millions d’articles audiovisuels et de journaux électroniques et enfin 3,4 mil-lions de journaux et de magazines, dont des journaux dans des langues autres que l’anglais.47

La fonction des bibliothèques de banlieue se situe bien au-delà de la mise à disposition de livres et de matériaux au bénéfice de la communauté. Toute l’année, les bibliothèques publiques sont des pôles d’activités culturelles et des foyers de rassemblement inestimables pour la population socio-économique diverse de Melbourne. Elles jouent un rôle vital dans l’acquisition et le

La collection de livres rares de la

Bibliothèque d’État de Victoria

recouvre tous les champs

de la connaissance. Elle est

particulièrement riche dans

les domaines de l’histoire, de

la littérature, du voyage, de la

topographie, de la botanique,

de l’ornithologie, ainsi qu’en

ouvrages qui reflètent l’art de

l’illustration et les techniques

de production de livres.

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développement des connaissances, des apprentissages et de la créativité des individus toute la vie durant et favorisent l’amour de la lecture et de la littérature. Cet engagement est soutenu par des activités et des manifestations perti-nentes pour la démographie locale et représentatives de l’éventail de services offerts par les bibliothèques publiques à Melbourne. Pour exemple :

Municipalité de Boroondara (quartiers et banlieues proches de l’est de Melbourne) : salon annuel de fanzines, programmes d’activités durant les vacances scolaires, ateliers d’apprent-issage à la lecture et kit pour les parents d’enfants en âge préscolaire, discussions autour d’un livre et rencontres d’auteurs à l’intention des adultes, séances de formation à Internet, dont des groupes de lecture en ligne.

Municipalité de Port Phillip (quartiers sud en bord de mer proches du centre) : |activités autour de la Semaine du livre pour enfants, rencontres d’auteurs, ren-contres régulières du club de livres pour enfants, expositions liées à la littérature, concours de poésie sur scène, atelier de production cinématographique et vidéo pour jeunes adultes, Wheelbarrow Library (distribution gratuite sur la plage, l’été, de livres retirés du catalogue).

Municipalité de Brimbank (banlieues ouest éloignées) : activités autour de la Semaine du livre pour enfants, Semaine littéraire de Brimbank, dont les Prix de la nouvelle de Brimbank, spectacles de rap et rencontres d’auteurs, atelier de formation à Internet, dont des cours de blogages, nar-ration d’histoires dans des langues autres que l’anglais, histoires « pour s’endormir », club de lecture du troisième âge.

Municipalité de Monash (banlieue sud éloignée) : contes pour enfants d’âge préscolaire avec séances dans des langues autres que l’anglais, activités littéraires et récréatives pour jeunes

adultes, série de manifestations The Body in the Library autour de la littéra-ture policière, Festival de littérature et concours de nouvelles de Monash.

En plus des services proposés gra-tuitement par les bibliothèques locales administrées par les municipalités, le Gouvernement de Victoria subventionne six bibliothèques publiques administrées par les Mechanics’ Institutes of Victoria. Autrefois, l’état comprenait plus d’un millier de Mechanics’ Institutes, des étab-lissements d’enseignement pour adultes qui organisaient des activités sociales et culturelles dans presque toutes les localités. Le premier ouvrit ses portes en 1839 à Collins Street dans le centre de Melbourne ; il fut rebaptisé le Melbourne Athenaeum en 1873. Il comprenait une salle de lecture, une bibliothèque de 1 000 volumes et un « musée d’histoire naturelle renfermant une collection de pythons diamants noirs et blancs, un crâne, une collection d’objets aborigènes ainsi que des fossiles et des éponges variés ». La bibliothèque de l’Athenaeum continue à assurer des services de prêts et diverses activités : rencontres avec des auteurs, clubs de lecture, cours de reliure, etc. Parmi les autres biblio-thèques de Mechanics’ Institutes dans l’agglomération de Melbourne, on citera la Bibliothèque d’histoire du Victoria du Prahran Mechanics’ Institute, exception-nelle pour sa collection de publications sur l’histoire de chaque localité de Victoria et pour sa petite imprimerie à but non lucratif qui publie les travaux d’individus et de groupes communau-taires sur l’histoire de Victoria.

Autres services de bibliothèquesLe Gouvernement de Victoria soutient également le Service bibliothécaire et documentaliste Vision Australia. Ce service postal national basé à Melbourne envoie des livres, des magazines et des

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périodiques sous des formats accessibles aux aveugles et aux malvoyants.

Melbourne abrite également des bi-bliothèques et des collections spéciali-sées, dont la Bibliothèque nationale de poésie, plusieurs bibliothèques universi-taires de qualité et des collections telles que celle du Musée des arts de la scène situé au Centre des arts. La Bibliothèque nationale de poésie, créée par le Centre australien de poésie, est la seule biblio-thèque spécialisée en poésie australienne du pays. La bibliothèque de l’Université de Melbourne compte plus de 20 succur-sales se spécialisant dans des domaines divers, de la médecine aux humanités, et ses collections spéciales comprennent cartes, musique et arts plastiques. Elle est dotée des plus grandes archives uni-versitaires d’Australie, avec l’équivalent de 15 kilomètres d’enregistrements. Les bibliothèques communautaires privées

sont la Bibliothèque de la communauté juive Makor, qui coordonne un important dépôt de mémoires et dont les services de prêt comprennent un service d’envoi postal dans tout le pays, et la Bibliothèque Caroline Chisholm, une bibliothèque de prêt et de consultation d’ouvrage de théologie.

L’Association australienne des biblio-thécaires et documentalistes (Australian Library and Information Association ou ALIA), l’organisation professionnelle de ce secteur, représente et soutient les professionnels de l’information et de la documentation. Deux des universités de Melbourne proposent des cursus de qualité approuvés par l’ALIA : Université Monash (Licence de technologie de l’information et des systèmes) et Université RMIT (Licence de gestion – gestion de l’information et des connaissances).

Le service bibliothécaire et

documentaliste Vision Australia

est destiné aux utilisateurs

aveugles et malvoyants.

Avec l’aimable autorisation

de Vision Australia

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Rats de bibliothèqueAprès seulement quatre ans d’existence, la Bibliothèque de la Ville de Melbourne, administrée par la Ville de Melbourne, est la bibliothèque la plus fréquentée de Victoria. Elle est située dans le centre-ville, à proximité du Centre des écrivains de Victoria, de librairies spécialisées telles que Collected Works, consacrée à la poésie et Foreign Language Bookshop, spécialisée dans les langues étrangères, et de plusieurs librairies d’occasion. La Bibliothèque de la Ville de Melbourne détient des collections culturelles et linguistiques variées, une collection spécialisée dans l’apprentissage de la langue anglaise et un nombre considérable de matériels pour enfants et jeunes adultes. Elle gère en outre une galerie et des programmes ouverts au public. La bibliothèque partage ses locaux avec le Conseil pour l’éducation des adultes (Council of Adult Education ou CAE), et organise des activités et des manifestations ponctuelles, dont des clubs de lecture et des conférences, en collaboration avec le CAE.

Après seulement quatre ans

d’existence, la Bibliothèque de

la Ville est la bibliothèque la

plus fréquentée de Victoria.

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14Les librairies : vendre de la prose, de la poésie et du plaisir

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48 ACNielsen, 2001, Books Alive.

La lecture est une activité de loisirs fon-damentale pour la majorité des habitants de Melbourne et des études ont indiqué que près de 80 % des résidents de Victoria lisent chaque jour pour leur plaisir.48 Douée de ce bel appétit, Melbourne a la chance d’être desservie par un commerce de librairie en pleine santé. Les habitants de Melbourne disposent d’un nombre plus élevé de librairies per capita et dépensent plus en littérature que la moyenne des Australiens. De nombreuses librairies entretiennent des relations privilégiées avec leurs lecteurs et sont bien davantage que de simples supermarchés du livre ;

ce sont des espaces de rencontres et des hauts lieux de culture, qui sous-tendent une culture livresque originale.

Les premiers joursLe commerce de librairie à Melbourne naquit dans les premiers jours de la colo-nie de Victoria, mais jusqu’aux années 1850, la plupart des livres étaient vendus aux enchères par des grossistes dont les stocks étaient constitués de livres britan-niques (en majorité des surplus d’édition). À la suite de la ruée vers l’or, l’arrivée de libraires qualifiés changea cette situa-tion. En 1852, deux jeunes futurs libraires

À la librairie Readings.

Photographie : Mark Denovan

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débarquèrent à Melbourne le même jour, George Robertson et E.W. Cole.

À peine George Robertson eut-il posé le pied sur le quai qu’il démarra aussitôt son affaire en vendant une caisse de livres pour financer son trajet en taxi jusqu’en ville. En l’espace de cinq ans, il avait ouvert un bureau à Londres ; avec le temps il édifierait une culture du livre locale qui respecterait les besoins des Australiens. Les activités de gros de George Robertson contribuèrent à la prolifération des librairies à travers la ville, l’état et le pays (ainsi qu’en Nouvelle-Zélande). Il offrit à des libraires sélectionnés des facilités de crédit pour les aider à démarrer et les conseilla sur les titres à stocker. À plus d’un titre, il fut le père de la librairie australienne.

E.W. Cole, quant à lui, commença sa carrière de libraire en 1862 en vendant sa marchandise dans une voiture à bras. Qui aurait pu savoir qu’il finirait à la tête d’un magasin de la taille d’un pâté de maisons ? Nul n’avait jamais vu pareil établisse-ment en Australie (ni n’en verrait depuis) ; les parois du magasin étaient gravées de maximes élevées, des automates faisaient tourner des panneaux publicitaires à grand bruit de ferraille et des singes en cage divertissaient les acheteurs.

En ces premiers jours, les librairies religieuses jouaient un rôle essentiel pour répondre aux intérêts éthiques et philosophiques des lecteurs coloniaux. Cependant, comme Melbourne devenait métropole, des idées politiques nouvelles entrèrent dans la culture, et avec elles des librairies radicales telles qu’Andrade’s, qui distribuait des ouvrages marxistes en Australie, et l’International Bookshop, fondée en 1933 pour servir la cause com-muniste. Avec le temps, l’International

Bookshop élargit ses intérêts et fut l’une des premières librairies en Australie à dis-tribuer de la littérature gay et féministe.

Bien qu’au dix-neuvième siècle la librairie à Melbourne fût de tendance con-servatrice, sur le plan pratique, féminisme et commerce du livre faisaient bon ménage. Dès 1897, Elsie Belle Champion dirigea la bibliothèque et librairie Book Lover’s Library and Bookshop, et la place des femmes dans le commerce du livre en Australie se renforça année après année. Margareta Webber créa sa propre librairie en 1931 en embauchant uniquement des vendeuses, et bien plus tard, en 2007, Kay Craddock se vit décerner l’Ordre du mérite d’Australie pour services rendus au com-merce du livre ancien. Kay Craddock est la seule personne en Australie (et la seule femme) à présider la Ligue internationale du commerce du livre ancien. Avec 14 librairies spécialisées dans le livre ancien implantées en zone métropolitaine, Melbourne est désormais le foyer de ce secteur en Australie.

Durant la première moitié du vingtième siècle, l’Australie était le plus grand marché d’outre-mer pour les livres britanniques, et Melbourne recevait davantage d’éditions coloniales que toute autre ville du pays. Le com-merce du livre était en plein essor à Melbourne. D’innombrables librairies se créèrent tout au long du vingtième siècle, dont Cheshire’s, Everyman’s, the Hill of Content, the Literature, Chaucers et Mrs Ellis Bird’s. À celles-ci s’ajoutèrent des librairies spécialisées, telles que Leonardo Bookshop, pour l’art et la littérature européens de l’époque contemporaine. Margareta Webber, pour sa part, consacrait le tiers de sa librairie au livre pour enfant, créneau qui fut par

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la suite exploité par la Little Bookroom et par Books Illustrated.

Les librairies à l’heure actuelleAujourd’hui, dans le centre-ville et en banlieue, plusieurs librairies indépendan-tes forment le cœur de la culture du livre de Melbourne, que ce soit au centre-ville, comme la Paperback Bookshop, dans les quartiers proches (Avenue Bookstore à Albert Park) ou les banlieues éloignées (Robinson’s Books à Frankston et Volumes à Eltham). Mais la librairie indépendante la plus significative de Melbourne – et la plus grande d’Australie – est Readings (voir l’encadré).

À l’heure actuelle, de nombreuses librairies spécialisées s’ajoutent aux

librairies générales de Melbourne, dont la Foreign Language Bookshop, China Books, Andrew Isles Natural History Books, Books for Cooks, la TS Bookshop (ésotérique), Golds (judaïsme), Hylands (histoire militaire), Metropolis (design et photographie), Rendezvous (romans d’amour), Kill City (littérature policière), Polyester (contre-culture) et Minotaur (romans graphiques, science fiction et bandes dessinées). Chacune de ces librai-ries amène des lecteurs à Melbourne et vend aussi bien au grand public qu’aux communautés spécialisées.

Collected Works et Hares & Hyenas sont deux autres librairies-phares pour les lecteurs de toute l’Australie. Collected Works est unique en son genre dans le

Books for Cooks est l’une

des nombreuses librairies

spécialisées de Melbourne.

Photographie : Mark Chew

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pays. Librairie littéraire spécialisée dans la poésie et les idées, c’est le point de vente de détail le plus important pour la poésie en Australasie, définissant la position de la littérature locale sur le planisphère mondial. Hares & Hyenas est une librairie « queer » qui s’efforce de promouvoir la diversité. Elle a produit d’innombrables événements de création parlée et une large gamme de festivals, et publie Screaming Hyena, une revue en ligne de littérature « queer ».

Les libraires indépendants de Melbourne se taillent une part de marché substantielle – environ 20 % – contraire-ment à ceux de la plus grande partie du monde occidental, où les grandes chaînes de librairies et les grands magasins de discount ont presque complètement pris le dessus. Les librairies indépendantes relèvent d’une culture qui sustente les lecteurs, et un baromètre similaire de la santé littéraire de la ville est le nombre de librairies d’occasion qui maintiennent des titres épuisés en circulation. Parmi celles-ci, les mieux connues sont la City’s Basement Bookshop, Flinders Books, Grubb St Books, Sainsbury’s et Alice’s Books. Des marchés variés contribuent aussi à satisfaire les besoins de la

communauté des acheteurs de livres, tels que le marché aux livres qui se tient chaque semaine à Federation Square, le haut lieu de rencontre en plein air de Melbourne.

En plus de ses librairies d’occasion et spécialisées, Melbourne est un centre important pour les grandes chaînes de librairies, des multinationales telles que Borders aux chaînes locales comme Collins. Les plus grandes chaînes d’Australie ont leur siège à Melbourne, dont Angus & Robertson, Borders et Book City, et la ville abrite également l’Association australienne des libraires (Australian Booksellers Association ou ABA) et l’Association australienne des librairies universitaires.

Les grandes chaînes d’Australie ont un total de 68 librairies à Melbourne, mais celles-ci représentent seulement une fraction des 275 membres de l’ABA dans le Victoria. Les libraires indépen-dants sont une force qui compte, et sur le nombre total de membres de l’ABA un tiers sont des entreprises de Victoria – et ce nombre continue de croître, malgré la menace des boutiques en ligne et des points de détail non traditionnels.

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ReadingsLa librairie Readings fut fondée à Carlton, un quartier proche du centre, en 1969, époque où les librairies alternatives florissaient à travers la ville. Créée à l’origine pour servir les communautés artistiques et universitaires, elle conserva son dynamisme en s’adaptant aux conditions du marché. Readings tient une place unique parmi les librairies indépendantes dans le monde ; lorsque Borders s’installa en face de l’un de ses magasins, Readings non seulement survécut mais vit ses affaires prospérer. L’entreprise se développa durant trois décennies et compte à l’heure actuelle cinq librairies dans toute la ville. Elle met en œuvre un programme vigoureux de lancements, de lectures et de manifestations littéraires. En 2006, plus de 290 événements ont attiré un public de quelque 35 000 personnes. Readings a remporté le prix 2006 de la chaîne de librairies.

Créée en 1969, la librairie

Readings est spécialisée

dans les beaux livres, la

musique et le cinéma. C’est

aujourd’hui une grande

entreprise australienne.

Photographie : Mark Denovan

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15Les médias : passer le mot

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Les médias imprimés de Melbourne, bien implantés et de qualité, bénéficient d’un lectorat étendu et divers. Les principaux acteurs en sont les deux grands quotidi-ens, le quotidien d’information The Age et le tabloïd Herald Sun – avec un lectorat combiné estimé à plus de deux millions, et le quotidien national The Australian, qui publie un supplément mensuel The Australian Literary Review, en collabora-tion avec l’Université de Melbourne et Melbourne University Publishing.

The Age est partie intégrante de Melbourne depuis sa fondation en 1854. Sa généreuse contribution à la promotion de la littérature se manifeste aussi bien au travers de la couverture de l’actualité littéraire et de la publication de critiques de livres et d’articles d’auteurs réputés que par le biais de programmes étendus de sponsorat de manifestations, de prix

et d’initiatives dans le domaine éducatif. Plus de 50 organisations artistiques et culturelles différentes sont sponsorisées par The Age, notamment le Festival international du film de Melbourne et le Melbourne Fringe Festival. Pour soutenir la littérature, The Age sponsorise des rencontres et des discussions avec des auteurs, organisées toute l’année en col-laboration avec les librairies Dymocks, et c’est l’un des principaux sponsors du Festival des écrivains de Melbourne. En 2006, tous médias confondus, ce festival a généré plus de 6 millions de dollars en couverture éditoriale au sujet de livres et d’auteurs. Le festival catalyse ainsi chaque année une intense couverture médiatique ciblée sur la littérature. The Age sponsorise également le Centre de littérature pour la jeunesse et le Défi lec-ture du Premier Ministre de Victoria. Le

Le quotidien de Melbourne The

Age contribue généreusement

à la littérature en couvrant

l’actualité littéraire et en

publiant des critiques de livres

et d’articles d’auteurs réputés.

The Age sponsorise également

des manifestations, des prix et

des initiatives pédagogiques

dans le domaine de la littérature.

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prix The Age Book of the Year récompense la meilleure littérature australienne, avec quatre prix annuels totalisant 40 000 $. Le quotidien soutient aussi la littérature inédite par le biais de son concours annuel de nouvelles.

Parallèlement aux grands quotidiens, un éventail d’hebdomadaires locaux, de journaux universitaires d’étudiants et de publications « de rue » informent les 3,6 millions de résidents de la ville, prolongeant la longue tradition de journalisme de qualité de Melbourne et offrant aux écrivains débutants des opportunités d’emploi et de publication. Plus d’une centaine de quotidiens mul-tilingues et programmes de radio sont également produits pour les consomma-teurs de milieux culturels divers, depuis des publications établies telles que le journal en italien Il Globo et le journal national basé à Melbourne The Australian Jewish News jusqu’à des publications plus récentes telles que The Ambassador – le premier journal de la Corne de l’Afrique en Australie, qui publie en arabe, amharique, anglais, somali, soudanais, oromo et tigrinya.

De nombreux organes de presse parmi les plus importants de Melbourne offrent un espace éditorial à la littéra-ture en publiant des critiques littéraires régulières, en couvrant les prix littéraires et en assurant la promotion du Festival des écrivains de Melbourne et d’autres manifestations locales et nationales. L’un des plus importants est l’Australian Book Review (ABR), revue mensuelle basée à Melbourne, considérée sur le plan national comme la principale revue lit-téraire d’Australie. L’ABR est entièrement consacrée aux critiques littéraires, aux essais, aux commentaires littéraires et à l’écriture de fiction. Fondée en 1961, c’est la plus ancienne revue littéraire d’un pays relativement jeune.

Le magazine national The Monthly, créé en 2005 à Melbourne, joue de même un rôle important dans la promotion des auteurs et de la littérature d’Australie. Il aborde des domaines variés – politique, questions de société, art et littérature, et jouit d’une grande notoriété pour son engagement envers la publication d’essais de qualité.

Les écrivains et les lecteurs de Melbourne sont servis par une grande diversité de médias. La majorité des médias écrits et radiotélévisés locaux maintien-nent une présence forte sur Internet ; un grand nombre d’organes de médias moins importants recourent à Internet pour la promotion de la littérature et de manifestations littéraires. Les journaux et magazines en ligne, tout comme les blogs, qui publient et promeuvent les travaux d’écrivains, d’interprètes de création par-lée et de poètes divers enrichissent encore la culture littéraire de Melbourne et attei-gnent un public mondial. Pour exemple, les calendriers d’événements tels que Pam’s Poetry Pitch (www.pamspoetrypitch.com), le journal littéraire Cordite (www.cordite.org.au) et le Réseau d’auteurs d’Asie-Pacifique d’Asialink, ainsi que son site de discussion en ligne.

Un acteur clé de la communauté litté-raire et artistique en ligne de Melbourne est ArtsHub (www.artshub.com.au), l’un des plus grands éditeurs d’actualités, d’information et de commentaires liés à l’industrie artistique, qui gère aussi des listes d’emplois, de résidences pour artistes et de subventions. Créé à Melbourne in 2000, ArtsHub administre aujourd’hui des sites web en Australie, au Royaume-Uni et aux États-Unis, et compte plus de 13 000 inscrits et 200 organisations internationales dans le domaine artistique.

Les médias radiotélévisés de Melbourne comprennent des stations de

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radio et de télévision commerciales, les groupes publics Australian Broadcasting Corporation (ABC) et Special Broadcasting Service (SBS), ainsi que de multiples dif-fuseurs publics et communautaires. SBS, dont les studios sont à Federation Square, à Melbourne, est le radio-télédiffuseur multiculturel et multilingue national d’Australie. Avec 68 langues actuelle-ment parlées sur SBS Radio et plus de 60 langues diffusées sur SBS Television, c’est le réseau qui diffuse le plus de langues au monde.

Les services de radiotélévision et Internet d’ABC sont présents au niveau national comme au niveau local. ABC Radio National propose des émissions artistiques et littéraires variées, dont des lectures de livre et de poésie et des pièces pour la radio et le théâtre ; la station ABC Local Radio, 774, pour sa part, présente souvent des auteurs d’ouvrages récents. Un bon nombre d’émissions de radio d’ABC sont disponibles sur Internet avec écoute en temps réel ou téléchargeable.

Melbourne a également la chance de disposer d’un secteur public de la radio vigoureux et varié, et plusieurs stations communautaires détiennent des permis de radiodiffusion à temps complet. Parmi les émissions artistiques de la radio publique à fort contenu littéraire, on mentionnera les émissions hebdoma-daires Smart Arts sur 3RRR et DIY Arts sur 3CR. Les émissions littéraires compren-nent Aural Text sur 3RRR (deux heures par semaine, particulièrement orientée sur la création parlée), Published… Or Not sur 3CR (sur les auteurs, l’édition et les manifestations littéraires locales), Write Now sur Southern FM (actualités littéraires et invités) et The Writer Performs sur 3WBC (lectures poétiques). Ce genre d’émissions joue un rôle important pour soutenir la littérature et la culture litté-raire au niveau local. Elles permettent à de nouveaux écrivains de se faire connaî-tre et amène la littérature grand public à des auditoires spécialisés.

Écrire sur les ondesL’émission de Radio National The Book Show, produite à Melbourne, serait la seule émission quotidienne de radio au monde consacrée aux livres et à l’écriture. Elle joue un rôle important dans la promotion d’auteurs australiens et internationaux. Sa présentatrice, Ramona Koval, est célèbre dans le monde entier pour ses entretiens en profondeur avec des écrivains de premier plan. Depuis sept ans, elle participe chaque année au Festival international du livre d’Édimbourg.

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16 L ’éducation : littérature et alphabétisation

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L’éducation est la force motrice d’une culture, du passé vers le présent, du présent vers le l’avenir.

Tout au long de leur scolarité, les enfants de Victoria sont encouragés à la lecture et la création littéraire, et les huit universités agréées de Melbourne contribuent au niveau d’éducation élevé de la population (plus de la moitié de la population de Melbourne en âge de travailler a suivi des études universi-taires). Selon les estimations, les cours universitaires de création littéraire, littérature, traduction et édition attirent 1 500 étudiants par an et contribuent encore à l’épanouissement de l’écriture et de la littérature à Melbourne.

Parallèlement aux universités, le réseau TAFE (Technical and Further Education) d’établissements de forma-tion pour adultes proposent des cours d’enseignement professionnel pré-universitaires et diplômants de création littéraire et d’édition ; de nombreux stages de courte durée non officiels offrent en outre aux habitants de Melbourne de tous âges et de tous niveaux d’éducation des passerelles vers l’enseignement supérieur et des solutions alternatives.

Enseignement primaire et secondaireLa littérature est un élément essentiel de l’enseignement scolaire dans le Victoria. Durant toute la scolarité, l’étude de

Lachlan, dont l’école primaire

Sunshine a remporté un Prix

national d’excellence d’un

montant de 10 000 $ dans

le cadre de la Semaine de la

lecture, de l’écriture et du calcul,

savoure un moment de lecture

en compagnie du Professeur

Savoir lors de la remise des

prix pour l’état en 2006.

Photographie : Sharon Walker

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49 Chiffres du Department of Education and Early Childhood Development.

Relever le défi1350 écoles dans tout le Victoria participent chaque année au Défi lecture du Premier Ministre de Victoria. Cette initiative incite les élèves à lire davantage et à diversifier leurs lectures. En 2007, près de 3,4 millions d’ouvrages ont été lus par plus de 200 000 élèves de l’enseignement primaire et secondaire, et plus de 116 000 élèves ont remporté le défi, celui de lire de 15 à 30 livres entre janvier et août.49 Dix-neuf auteurs pour enfants de Victoria ont joué le rôle d’ « ambassadeurs » en se rendant dans les écoles pour y inciter les élèves à lire et à participer au défi. En 2007, la liste d’ouvrages, composé d’auteurs australiens et internationaux, comptait environ 4 800 titres. Les élèves pouvaient aussi choisir des titres supplémentaires dans des langues autres que l’anglais.

1350 écoles dans tout l’état

participent au Défi lecture du

Premier Ministre de Victoria.

En 2007, près de 3,4 millions

d’ouvrages ont été lus par

plus de 200 000 élèves de

l’enseignement primaire et

secondaire. Avec l’aimable

autorisation du Department

of Education and Early

Childhood Development

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l’anglais est axée sur les compétences de base en lecture et en écriture et sur des textes littéraires, romans, nouvelles, poèmes, pièces de théâtre et autres médias tels que les films. Dès la prime enfance, les élèves s’engagent dans la littérature par la lecture, la réflexion, l’analyse et la création littéraire.

La littérature australienne est une branche distincte importante de la lit-térature anglaise et mondiale, et son enseignement dans les écoles est consi-déré comme vital pour la promotion et le développement d’une identité nationale. En outre, l’enseignement de la littéra-ture internationale expose les élèves à toute une variété de perspectives et de manières de penser – ce qui est essentiel dans la société multiculturelle et diverse, mondialisée et pourtant distincte, de l’Australie.

L’un des objectifs principaux de l’enseignement de la littérature est d’encourager chez les élèves l’amour des livres et de la lecture. Des événements annuels tels que la Semaine du livre pour enfants, le MS Readathon, organisé au niveau national (programme de col-lecte de fonds sponsorisé par le secteur privé au profit de la recherche contre la sclérose en plaques) et le Tournament of Minds (section langue et littérature) s’ajoutent à l’éventail d’activités et de célébrations scolaires qui mettent la littérature à l’honneur auprès des lec-teurs et des futurs écrivains australiens. L’événement « Moins de 18 ans » organisé tous les ans dans le cadre du Festival des écrivains de Melbourne propose trois jours de rencontres avec des auteurs locaux, nationaux et internationaux à l’intention de groupes scolaires, ainsi que des séances de reliure, des « master

classes », et le concours de création lit-téraire Write Across Victoria.

L’école encourage et inspire égale-ment les jeunes écrivains par le biais d’un choix d’opportunités, de concours et d’activités, comme ceux qui sont organi-sés par l’organisation littéraire pour les jeunes Express Media. En collaboration avec les écoles, Express Media organise des ateliers de littérature qui s’ajoutent au cursus scolaire, dans des domaines variés : création de fanzines, bandes dessinées, écriture dramatique, poésie, fiction, auto-édition, création parlée et développement de carrière littéraire.

Au niveau individuel, des festivals lit-téraires tels que Story Matters, le festival annuel de Scotch College, démontrent l’intérêt et l’engagement solides de Melbourne envers la culture littéraire. Les visites d’auteurs – rares dans les autres états d’Australie – sont une activité populaire organisée régulièrement dans les écoles de la ville, et des centaines d’auteurs de toute l’Australie viennent chaque année discuter de leurs œuvres avec les élèves.

Le Victorian Certificate of Education (VCE) est un diplôme décerné aux élèves à l’issue des deux dernières années du cycle secondaire et qui sert également de qualification pour entrer à l’université. Les listes de textes du VCE Anglais et du VCE Littérature sont sélectionnées sur des critères de mérite littéraire et de pertinence, les ouvrages à étudier devant être accessibles tant aux élèves de langue maternelle anglaise qu’à ceux dont l’anglais est la deuxième langue. Les textes choisis par les écoles individuelles doivent comprendre un nombre équilibré d’œuvres littéraires récentes et de clas-siques et refléter la diversité culturelle de

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50 Victorian Curriculum and Assessment Authority, VCAA Bulletin Supplement 1, VCE English/ESL Text List 2008–2009 and VCE Literature Text List 2008–2009.

51 Melbourne Vice-Chancellor’s Forum, May 2007, Melbourne: Australia’s Knowledge Capital: The contributions of Melbourne’s universities to the City’s economic, cultural and community development.

52 RMIT, 2007, Global City Index.

la communauté de Victoria.50 La liste doit compter un tiers de textes australiens et deux tiers de textes internationaux.

Le programme d’Arts Victoria Artists in Schools donne à des écrivains et illustrateurs professionnels en activité l’occasion de travailler avec des jeunes des écoles primaires et secondaires de Victoria. La présence de ces artistes favorise une « culture de confiance lit-téraire » et offre aux élèves comme aux enseignants des expériences diverses et stimulantes à portée pédagogique. Les enfants constatent, qui plus est, que la création littéraire est une profession accessible et viable.

Enseignement supérieur et formation des adultesLes huit universités de Melbourne – l’Australian Catholic University, l’Université de Melbourne et les univer-sités Deakin, La Trobe, Monash, RMIT, Swinburne et Victoria – jouent un rôle primordial dans l’économie de Victoria, générant des revenus de 4 milliards de dollars.51 Ces institutions contribuent grandement à la vie culturelle de la ville, Melbourne se classant parmi les cinq principales grandes villes universitaires du monde.52 Les universités sont cru-ciales pour la vie littéraire de Melbourne : des douzaines de cursus diplômants de premier, deuxième et troisième cycle sont proposés à des centaines d’aspirants écrivains, d’étudiants en littérature et en langues, de traducteurs et de profession-nels de l’édition. Des pôles universitaires spécialisés, tels que le Centre du livre de l’Université Monash et son Centre de littérature comparée et d’études cul-turelles, enrichissent d’autant un milieu universitaire mettant fortement l’accent sur l’importance de la littérature.

Quatre universités – l’Université de Melbourne et les universités La Trobe, Monash et Deakin – proposent des programmes étendus portant sur la litté-rature de langue anglaise, de la littérature médiévale à la littérature australienne

contemporaine, en passant par la poésie, les études indigènes, le film, le théâtre et la littérature pour enfants. Si la littérature post-coloniale est un domaine d’étude important dans toutes ces universités, le Centre de littérature post-coloniale de l’Université Monash est particulièrement axé sur la recherche artistique et intellec-tuelle dans ce secteur. Ce centre exerce ses activités sur le plan local, national et international, et collabore avec ses homologues en Afrique, en Amérique du Nord et du Sud, en Asie, aux Antilles et dans la région Pacifique.

Les universités de Melbourne enseig-nent une grande variété de langues, et la littérature et la culture tiennent une place de choix dans le cursus d’enseignement. L’Université de Melbourne, l’Université La Trobe et l’Université Monash, en particu-lier, sont dotées de grands départements de langues, d’études culturelles et de lin-guistique. On peut y étudier l’indonésien, le chinois, le japonais, le coréen, l’hébreu, l’arabe, le français, l’allemand, le suédois, l’italien, l’espagnol, le portugais, le cata-lan, le galicien, le grec, les langues slaves, l’ukrainien et le russe. Des études de tra-duction sont incluses dans les cursus de Monash et de La Trobe. Le département Asie de l’Université de Melbourne, pour sa part, propose des cours de langue et de littérature arabe, chinoise, indonésienne et japonaise, et se spécialise dans la préservation des langues de la région Asie-Pacifique.

Melbourne occupe également la place d’honneur en Australie dans le domaine des études d’édition. L’Université de Melbourne, Monash et RMIT, en effet, contribuent au secteur par le biais de leurs programmes de deuxième et troisième cycle à orientation profession-nelle. Les études universitaires d’édition sont centrées sur les compétences en matière d’édition et de production ainsi que les aspects stratégiques et com-merciaux de l’industrie, sans négliger les domaines historiques, théoriques et déontologiques. Les cours de rédaction et

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d’édition professionnelle offerts par les établissements TAFE sont également très demandés, et nombre de leurs diplômés viennent grossir les rangs des profession-nels de l’édition.

Comme l’indiquent les autres chapitres de cette soumission, à la solide histoire de Melbourne dans les domaines de la littérature et de l’édition s’ajoute une scène contemporaine effervescente ponc-tuée d’un bout de l’année à l’autre d’un calendrier de manifestations littéraires et dotée d’une immense diversité de mai-sons d’édition indépendantes implantées localement. L’environnement dynamique de Melbourne pour les écrivains nou-veaux et à mi-carrière est à plus d’un titre alimenté au niveau universitaire par une multitude de cours de création littéraire de qualité. L’Université de Melbourne et les universités RMIT, Deakin, Victoria, Monash et La Trobe offrent d’excellents programmes de création littéraire, depuis les diplômes de deuxième cycle jusqu’au doctorat, qui associent travaux pratiques

d’écriture et études théoriques. Leurs étudiants peuvent se spécialiser dans le domaine de la prose, de la poésie, de l’écriture dramatique pour le théâtre, le cinéma et la télévision, de la non-fiction, de la biographie et des formes d’avant-garde transcendant les genres. De nombreux cursus comprennent aussi des cours d’édition. Dans certaines ma-tières, des cours en candidat libre (non diplômants) élargissent l’accessibilité des études universitaires au grand public.

Aux programmes universitaires de création littéraire s’ajoutent des cursus diplômants dispensés par le réseau TAFE. Ces cursus, dispensés par plusieurs étab-lissements dans toute la conurbation de Melbourne et axés sur la formation professionnelle, proposent généralement des cours de création littéraire et de rédaction et d’édition professionnelles. Comme les cours d’université, ces cours sont très demandés et suivis par des cen-taines d’étudiants. Le TAFE de RMIT, l’une des premières institutions en Australie à

Melbourne se classe parmi

les cinq meilleures villes

universitaires du monde.

Photographie : Robert Blackburn

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53 Chiffre fourni par le CAE, septembre 2007.54 Chiffres pour 2006 et 2007 fournis par CAE,

septembre 2007.

proposer des cours officiels de création littéraire, est connu comme un des lea-ders dans le domaine. Son programme professionnel d’écriture de scénarios, en particulier, jouit d’une réputation nationale.

L’un des cours les plus respectés d’Australie à l’intention des auteurs désirant percer dans l’industrie du film est dispensé à Melbourne. Créé il y a sept ans, le cours professionnel d’écriture de scénarios (film, télévision et médias numériques) de RMIT, d’une durée deux à trois ans, est unique en son genre en Australie. Il propose une formation spécialisée exhaustive en rédaction de scénarios pour le cinéma, la télévision et les médias numériques. C’est aussi là que les sociétés de production recherchent de nouveaux talents créatifs qualifiés.

À Melbourne, les adultes de tous âges et de toutes capacités ont accès à l’enseignement de la création littéraire,

dans le cadre de stages de courte durée proposés par de nombreuses organisa-tions dans toute la ville, dont le Centre des écrivains du Victoria et Express Media. L’une des plus grandes et des plus renommées de ces organisations est le Conseil pour l’enseignement des adultes (Council of Adult Education ou CAE), au centre-ville. En plus de 290 étudiants inscrits actuellement à son diplôme professionnel de rédaction et d’édition agréé par TAFE,53 le CAE est un centre extrêmement actif de formations de courte durée. Il compte 1 000 inscrits par an à ses cours non officiels de créa-tion littéraire de courte durée.54 Environ 70 % d’entre eux ont plus de 30 ans, et parmi eux, le tiers a plus de 50 ans. Les étudiants du CAE ont également accès à la Bibliothèque de la Ville de Melbourne (décrite au chapitre 13) et beaucoup par-ticipent aux nombreux cercles de lecture de l’organisation.

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55 Department of Education and Early Childhood Development, May 2007, Supporting More Teachers and Higher Standards, http://www.education.vic.gov.au/about/publications/budget/07teachers.htm#H3N4000EF

La compréhension entre les cultures par l’apprentissage d’une seconde langueLes enseignants de secondes langues de Victoria bénéficient de l’appui solide du gouvernement d’état pour l’enseignement des langues et des littératures autres que l’anglais sous forme de formation professionnelle, de fourniture de matériel pédagogique et d’opportunités permanentes de réseautage. Plus de 20 associations d’enseignants de langues, dont l’arabe, le chinois, l’hébreu, l’indonésien, le russe et le vietnamien, sont reliées via le projet LOTElinx.

L’école de langues Victorian School of Languages (VSL), une autre initiative du gouvernement, offre des cours de 44 langues différentes aux élèves de l’enseignement primaire et secondaire désirant étudier des langues qui ne sont pas proposées dans leurs écoles. La VSL compte actuellement environ 14 600 inscrits dans tout l’état, parmi lesquels 1 600 recourent à l’enseignement à distance. Sur ses 38 centres d’enseignement direct en face à face, 26 sont situés dans la zone métropolitaine de Melbourne et fréquentés par des élèves des écoles publiques comme des écoles privées.

Les écoles de langues communautaires donnent aux enfants de Melbourne d’autres occasions d’apprendre des langues autres que l’anglais, et 34 000 élèves suivent des cours supplémentaires après l’école ou le samedi, et ce dans 55 langues différentes. Ces écoles sont administrées par des organisations communautaires ou des individus, et fonctionnent entre deux et cinq heures par semaine. Le Gouvernement de Victoria a récemment annoncé une augmentation de subventions au profit de ces écoles, engageant 300 000 $ dans la formation d’enseignants de langues communautaires.55

Avec l’aimable autorisation du

Department of Education and

Early Childhood Development

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17Les perspectives d’avenir

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L’esprit d’entreprise conjugué à l’esprit d’indépendance fait de Melbourne un lieu clé pour le développement d’une capitale culturelle, et la ville cherche à présent à optimiser la manière dont la littérature relie ses habitants au reste du monde.

L’expansion des économies mon-diales de la connaissance donne lieu à de multiples opportunités et défis. Par sa culture littéraire unique, Melbourne est idéalement placée pour capitaliser sur ces opportunités et pour partager sa richesse culturelle. Par des innova-tions majeures dans les infrastructures littéraires de la ville et son histoire en matière de réseaux collaboratifs, Melbourne développera encore son activité littéraire et deviendra un pôle d’attraction pour les écrivains, l’écriture et la littérature, ainsi qu’un centre clé pour l’éducation, les affaires et l’engagement intergouvernemental. En nommant Melbourne Ville de littérature, l’UNESCO contribuerait à la création de nouvelles perspectives de collabora-tion, de coordination et d’intégration avec des écrivains et des lecteurs du monde, éloignés les uns des autres par de grandes distances géographiques et parfois culturelles.

Toute cité a ses grandes institutions culturelles – universités, galeries d’art, musées et salles de concert. Toutefois, aucune cité, en Australie ou ailleurs, n’a encore disposé d’une institution vouée à la discussion, au débat et à la pratique de l’écriture et des idées. En 2008, le Gouvernement de Victoria commencera les travaux pour la fondation du Centre des livres, de l’écriture et des idées (Centre for Books, Writing and Ideas ou CBWI) à Melbourne. Le CBWI sera essen-tiel à l’évolution de la littérature dans la ville de Melbourne, dans l’état de Victoria et dans la nation toute entière.

Le CBWI sera axé sur les futurs programmes mis en place dans le cadre de la Ville UNESCO de Littérature et regroupera des organisations littéraires variées, telles que le Festival des écrivains de Melbourne, le Centre des écrivains du Victoria, le Centre australien de poésie, le Festival des nouveaux écrivains et Express

Media. Le CBWI capitalisera sur les syner-gies entre ces organisations, stimulera leur croissance et sera le point de con-vergence de leurs programmes publics. Il contribuera à développer des auditoires à travers différents styles littéraires et groupes d’âge et augmentera l’efficacité des organisations littéraires qui soutien-nent le secteur. En offrant un « toit » à la littérature, le CBWI donnera à l’écriture le statut qui lui revient et aux écrivains les ressources dont ils ont besoin.

Le CBWI fonctionnera à des niveaux multiples. En facilitant un programme varié, il deviendra un pôle de littérature national and international. Il fournira des espaces publics à des programmes existants tels que conférences, lance-ments, ateliers et séminaires, ainsi qu’à d’innombrables événements à venir. Par ailleurs, ce nouveau centre pourra jouer un rôle de coordination pour l’activité lit-téraire dans tout l’état en centralisant les informations sur les manifestations et les festivals à l’échelle de l’état. Ses espaces publics hébergeront des événements en tous genres, et ses principes directeurs seront de favoriser les échanges interna-tionaux et l’engagement envers le Réseau des villes créatives de l’UNESCO.

Pour promouvoir Melbourne plus avant en tant que foyer de création, de soutien et de promotion de nouvelles idées, la Ville de Melbourne, le Forum des Président d’université de Melbourne et le Comité pour Melbourne con-jugueront leurs efforts dans le domaine de l’éducation pour créer un « Bureau de la capitale du savoir ». Ce bureau assurera la promotion de Melbourne sur le plan local, national et mondial pour la reconnaissance de son statut de Ville uni-versitaire mondiale et de siège du savoir en Australie. Il facilitera la collaboration avec les gouvernements, les entreprises et d’autres communautés et créera des liens avec des « villes du savoir » similaires pour permettre des échanges mutuellement avantageux à travers les frontières internationales.

Le Bureau de la capitale du savoir reconnaît que Melbourne en tant que cité apprécie et recherche la réussite; il visera

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donc à stimuler et à valider l’acquisition des connaissances à tous les niveaux de la communauté et pourvoira à la création, au transfert et à l’utilisation des connaissances pour satisfaire aux besoins de la ville.

Les organisations de Melbourne ont toujours cherché à créer des réseaux collaboratifs dans des domaines variés. Des efforts importants ont été déployés récemment par des créateurs, des intel-lectuels et des entreprises au niveau local pour nouer des relations avec des partenaires à l’étranger. En 2005, une délégation invitée de plus de vingt présentateurs américains clés s’est rendue à Melbourne durant le Festival international des arts dans le cadre de l’initiative Melbourne Convening Leading Presenters. En 2006, le festival a accueilli l’initiative Major Festivals Initiative Development Site, qui visait à renforcer les possibilités de tourisme et de collabo-ration au niveau international.

Chaque année, des écrivains du monde entier se rendent au Festival des écrivains de Melbourne pour dialoguer avec les lecteurs australiens durant le programme public et travailler avec d’autres écrivains au sein de groupes de développement professionnel. Par ailleurs, le festival présente les écrivains de divers pays en collaboration avec leurs gouvernements, dont les gouvernements français, allemand, américain, néo-zélandais, canadien et britannique.

En 2007, la directrice du festival, Rosemary Cameron, a été invitée au Salon international du livre océanien (SILO) en Nouvelle-Calédonie. Ce festival a présenté des écrivains du Pacifique en vue de les intégrer à de futurs festivals d’écrivains en Australie. En outre, le Festival des écrivains de Melbourne a con-venu de fournir une formation continue en gestion de festivals aux organisateurs du SILO.

Pour l’édition 2008, le Festival des écrivains de Melbourne a entamé des discussions avec Catherine Lockerbie, directrice du Festival international du livre d’Édimbourg, au sujet de la

transmission vidéo en direct des événe-ments de Melbourne à Édimbourg et vice-versa. Les dates des deux festivals coïncidant pendant trois jours, ces évé-nements seraient projetés sur Federation Square, à Melbourne, avec accès libre pour le public. Par ailleurs, en 2008, le Festival des écrivains de Melbourne mettra en place le Marché international de l’édition de Melbourne. Ce marché permettra à des éditeurs et à des agents internatio-naux de rencontrer leurs collègues dans le secteur de l’édition indépendante de Melbourne. Il favorisera le dialogue entre les éditeurs de différents pays et sera axé sur ceux qui travaillent avec les nouveaux écrivains et les nouvelles technologies.

Les niveaux variés de gouvernement soutiennent les organisations culturelles et littéraires de Melbourne dans toute leur diversité. Le Gouvernement de Victoria et la Ville de Melbourne sont tous deux très actifs en matière de développement et d’échanges culturels. Arts Victoria, en par-ticulier, est un investisseur majeur dans le domaine des exportations culturelles et c’est également le seul organisme artistique dans les états et les territoires australiens qui dispose d’un Programme artistique international permanent. Ce programme prévoit des subventions pour le développement du marché et des échanges culturels et s’inscrit dans une approche de développement de l’industrie à plus long terme, soutenue par la recherche, les partenariats et des initiatives ciblées. En 2006–2007, plus de 900 000 $ ont été octroyés par le biais du Programme artistique international pour aider quelque 60 artistes et organisations artistiques à accéder à des opportunités dans au moins 20 marchés dans le monde. Parallèlement, ces dix dernières années, Arts Victoria a joué un rôle crucial dans l’établissement de liens intergou-vernementaux. Parmi les éléments clés, figurent des protocoles d’accord avec des pays comme Singapour et la Chine, ainsi que des jumelages avec des pays comme la Chine, le Japon et l’Écosse, et des villes comme Osaka, Milan, Boston et St Pétersbourg.

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Parallèlement aux travaux entrepris par Arts Victoria, en 2008, les bureaux d’affaires à l’étranger du Gouvernement de Victoria feront l’objet des transforma-tions les plus importantes depuis leur mise en place. Un Bureau de coordination internationale centralisé coordonnera le réseau mondial actuel de 19 bureaux d’affaires et de tourisme et ce dernier sera élargi pour assurer une présence plus forte en Asie. Cette approche coordonnée reliera plus étroitement les activités du gouvernement sur les marchés étran-gers dans les domaines de l’industrie, de l’éducation, du tourisme, du secteur primaire, de la migration et d’autres domaines de croissance clés.

Le Département de l’Éducation et du développement de la petite enfance (Department of Education and Early Childhood Development ou DEECD) a mis en place plusieurs initiatives à l’étranger, généralement sous les auspices de pro-tocoles d’accord intergouvernementaux. Certaines de ces initiatives sont situées au Moyen-Orient, une région clé pour les exportations de Victoria dans le secteur de l’éducation. De plus, le gouvernement d’état fait preuve d’un engagement fort envers le soutien à la population de Timor-Leste. L’éducation est une priorité pour la reconstruction du pays. Ainsi le DEECD a-t-il participé au Projet de l’amitié inter-écoles Australie-Timor Oriental depuis son lancement en fournissant des subventions pour la planification et le développement de l’Institut de technolo-gie de Dili, ainsi que des bourses d’une valeur de 15 000 $ par an à l’intention de 250 étudiants du Timor Oriental, par l’intermédiaire du Xanana Vocational Education Trust. D’éminents enseignants des écoles publiques de Victoria ont égale-ment participé à la création de matériel pédagogique destiné à faire connaître le Timor-Leste aux élèves australiens. Les unités du Victoria ont été lancées en juil-let 2007.

À l’instar du Gouvernement de Victoria, la Ville de Melbourne s’efforce sans cesse d’améliorer le paysage

culturel, de se relier aux gens, aux villes et aux pays au-delà des frontières et enfin de s’aligner sur les organismes interna-tionaux qui peuvent aider Melbourne à réaliser ces objectifs. Pour ce faire, la Ville de Melbourne recherche actuellement à obtenir l’accréditation Ville amie des enfants de l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’enfance). Une Ville amie des enfants est une ville qui s’engage à respecter les droits des enfants, où les voix, les besoins, les priorités et les droits des enfants sont partie intégrante des politiques, des programmes et des déci-sions des pouvoirs publics.

ConclusionEn sa qualité de capitale culturelle de l’Australie, Melbourne encourage une immense diversité d’activité littéraire. Elle soutient une gamme d’écrivains diverse, un secteur de l’édition prospère, une culture de librairie indépendante floris-sante, une grande variété d’organisations littéraires et une culture de lecture en pleine santé. La ville promeut et soutient l’engagement vis-à-vis de la littérature sous tous ses aspects afin d’encourager la créativité en tant que but en soi. Le statut de Ville de littérature aiderait Melbourne à développer plus avant ces initiatives. Il favoriserait le dialogue des écrivains, des lecteurs et de l’industrie littéraire avec leurs homologues étrangers, donnerait un élan économique aux industries artis-tiques et assurerait la compréhension mutuelle entre les cultures.

Melbourne s’engage sur le plan inter-national à de nombreux niveaux – par le commerce, l’éducation, le gouvernement, les arts et la littérature – et s’attache à créer des réseaux collaboratifs à travers les secteurs et les pays. Si Melbourne est désignée Ville de littérature, elle prendra une part active au Réseau des villes créa-tives de l’UNESCO, développera plus avant ses ressources et sa réputation exception-nelles en matière de littérature et partagera ses talents créatifs et son ingéniosité dans tous les domaines possibles, localement et dans le monde entier.

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Annexe 1 : liste d’éditeurs

Éditeurs de Melbourne ayant leur siège à Melbourne

Black Dog Books www.bdb.com.auBlack Inc. www.blackincbooks.comBolinda Publishing www.bolinda.comCSIRO Publishing www.publish.csiro.auEleanor Curtain Publishing www.ecpublishing.com.auFuntastic www.funtastic.com.auHardie Grant Books www.hardiegrant.com.au/html/indexbooks.htmlHardie Grant Egmont (entreprise australienne à 75 %) www.hardiegrantegmont.com.auHinkler Books www.hinklerbooks.com.au

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Melbourne University Press www.mup.unimelb.edu.auMichelle Anderson Books www.hillofcontent.bizland.comRMIT Publishing www.rmitpublishing.com.auRobert Andersen & Associates www.abooks.com.auScribe Publications www.scribepublications.com.auSleepers Publishing www.sleeperspublishing.comSpinifex Publishing www.spinifexpress.com.auText Publishing (entreprise australienne et étrangère) www.textpublishing.com.au

Éditeurs étrangers ayant leur siège à Melbourne

Cambridge University Press www.cambridge.org/ausCengage (anciennement Thomson Learning) www.cengage.com.au Crown Content www.crowncontent.com.auLonely Planet www.lonelyplanet.comMacmillan Publishers Australia www.macmillan.com.auOxford University Press http://au.oup.comPenguin/Pearson www.penguin.com.au www.pearsoned.com.auThames & Hudson www.thaust.com.auThe Five Mile Press www.fivemile.com.au

Éditeurs australiens et étran-gers ayant leur siège en dehors de Melbourne, mais avec une forte présence à Melbourne

Allen & Unwin (maison d’édition australienne ayant son siège à Sydney, mais dont tous les ouvrages pour enfants sont publiés à Melbourne) www.allenandunwin.comHachette Livre (maison d’édition fran-çaise ayant son siège à Sydney, mais dont tous les ouvrages pour enfants sont publiés à Melbourne (collection Lothian)) www.hha.com.auJohn Wiley (maison d’édition améri-caine ayant son siège à Brisbane mais dont tous les ouvrages de non-fiction sont publiés à Melbourne (collection Wrightbooks)) www.johnwiley.com.auLearning Federation/Curriculum Corporation (maison d’édition du gouvernement fédéral dont tous les ouvrages sont publiés à Melbourne) www.curriculum.edu.auMcGraw Hill (maison d’édition américaine ayant son siège à Sydney, mais dont la majorité des ouvrages d’enseignement primaire est publié à Melbourne (collection Mimosa)) www.mcgraw-hill.com.auPan Macmillan (maison d’édition allemande ayant son siège à Sydney, mais avec une forte présence éditoriale/de ventes à Melbourne) www.panmacmillan.com.au

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Annexe 2 : organisations littéraires à Melbourne

Organisations nationales dont le siège est à Melbourne

Asialink www.asialink.unimelb.edu.auAustralian Booksellers Association (Association australienne des libraires) www.aba.org.auAustralian Poetry Centre (Centre australien de poésie) www.australianpoetrycentre.org.auAustralian Songwriters Association www.asai.org.auCentre for Youth Literature (Centre de littérature pour la jeunesse) www.slv.vic.gov.au/about/centrefory-outhliterature/youthlit.html www.insideadog.com.auChildren’s Book Council of Australia (Comité australien des livres pour enfants) www.cbc.org.au Crime Writers Association of Australia www.nedkellyawards.comExpress Media www.expressmedia.org.auIllustrators Australia www.illustratorsaustralia.comISBN Agency www.thorpe.com.auSmall Press Underground Network Community (Réseau des petites presses underground) www.spunc.com.au.World Poetry www.worldpoetry.wordpress.com

Organisations de Victoria dont le siège est à Melbourne

Arts Access www.artsaccess.com.auArts Management Advisory Group www.amag.org.auArts Victoria www.arts.vic.gov.auDrama Victoria www.dramavictoria.vic.edu.auFilm Victoria www.film.vic.gov.auKoorie Heritage Trust – Oral History Unit www.koorieheritagetrust.com/oral_historyLegal Deposit Office (Vic.) www.slv.vic.gov.au/about/site/information_for/publishers/more_ld.htmlMelbourne Poets Union (Union des poètes de Melbourne) home.vicnet.net.au/~mpuinc/MPU/Home.htmlMelbourne Writers’ Theatre www.melbwriters.org.au Multicultural Arts Victoria www.multiculturalarts.com.auRegional Arts Victoria www.rav.net.auVictorian Writers’ Centre (Centre des écrivains du Victoria) www.writers-centre.org

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Organisations internationales dont le siège est à Melbourne

Asia and Pacific Writers Network (Réseau d’auteurs d’Asie-Pacifique) www.apwn.netAustralian and New Zealand Society of Indexers (Société australienne et néo-zélandaise d’indexeurs) www.aussi.org

Organisations nationales ayant une antenne à Melbourne

Australian Film Commission www.afc.gov.auAustralian Film, Television and Radio School www.aftrs.edu.auAustralian Journalists’ Association www.alliance.org.auAustralian Library and Information Association www.alia.org.auAustralian Literacy Educators’ Association www.alea.edu.au/vicFellowship of Australian Writers (Vic.) Inc. www.writers.asn.auMedia, Entertainment and Arts Alliance (Vic.) www.alliance.org.auPrinting Industries Association of Australia www.printnet.com.auSociety of Editors (Vic.) Inc. www.socedvic.orgSociety of Women Writers Victoria Inc. www.vicnet.net.au/~swwvic

Organisations internationales ayant une antenne à Melbourne

International Pen Melbourne Centre (Centre PEN International de Melbourne) www.melbournepen.org.auSisters in Crime www.vicnet.net.au/~sincozSociety of Children’s Book Writers and Illustrators (SCBWI Australia) (Société d’auteurs et d’illustrateurs pour enfants) www.scbwiaustralia.org

Organisations basées à Melbourne

Books Illustrated www.booksillustrated.com.auDromkeen www.scholastic.com.au/common/dromkeen/

Organisations nationales desservant Melbourne

Arts Law Centre of Australia www.artslaw.com.auAustralia Council for the Arts (Conseil des arts de l’Australie) www.australiacouncil.gov.auAustralian Association of Writing Programs (AAWP) (Programmes de l’association australienne d’écriture) www.griffith.edu.au/school/art/text/assoc.htm Australian Copyright Centre www.copyright.org.au Australian Literary Agents’ Association www.austlitagentsassoc.com.au Australian Publishers’ Association (Association australienne des éditeurs) www.publishers.asn.au Australian Script Centre www.ozscript.org Australian Society of Authors www.asauthors.orgAustralian Writers’ Guild (Guilde des auteurs australiens) www.awg.com.au Copyright Agency Limited www.copyright.com.au

NDT : Dans cette annexe, les noms des organisations traduits en français dans le corps du texte sont indiqués entre parenthèses derrière les noms en anglais

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