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MODULE 5: INTERRELATIONS Vidéo 5.1 : Introduction Bienvenue au module interrelations entre les comptes macroéconomiques. Dans ce module nous allons faire quelque chose que d'après mon expérience les étudiants trouvent très intéressant. Nous allons regrouper les données des comptes qui forment les éléments de ce qu'on appelle le cadre macroéconomique. Les variables économiques interreliés sont mesurés à l'aide d'un système statistique. Le mot important ici c'est le mot système je pense. Vous vous souviendrez certainement que les statistiques macroéconomiques portent, par exemple sur l'ensemble de l'économie, ce qui est le cas de la comptabilité nationale, des statistiques de comptabilité nationale. Mais ces statistiques peuvent également porter sur une fraction, une portion importante et bien définie de l'économie nationale. Et un exemple typique seront seront les statistiques des finances publiques. Donc les relations comptables qui relient les divers comptes pour former un système de données cohérentes vont résulter en ce système statistique. Relations comptables. Les quatre composantes essentielles du système des comptes macroéconomiques sont les suivantes. La composante du secteur réel qui va regrouper l'ensemble de l'économie. Et on va parler ici donc des comptes de la comptabilité nationale. Le secteur extérieur qui retrace les activités d'économie nationale avec le reste du monde. Il va s'agir des statistiques de la balance des paiements. Les comptes des administrations publiques se passent de commentaire. Il s'agit bien entendu des opérations de l'état. Dans ce cas-ci l'état étant composé des administrations publiques. Et finalement le secteur dit monétaire qui va nous donner une image des actifs et passifs financiers détenus ou dus par les institutions de dépôt. C'est-à-dire en fait les banques, y compris la banque centrale. Alors quel est le but de cette mise en correspondance des différents comptes et de ces données, pour ces quatre comptes? L'objectif sera de créer ce cadre macroéconomique qui va nous permettre d'établir une image cohérente de l'économie d'un pays. Et cette image cohérente pourra être utilisée soit à des analyses et des recommandations sur les politiques à suivre. Analyses politiques. Ou encore à l'établissement de scénarios hypothétiques permettant d'évaluer l'impact d'un choc sur l'économie. Dans le présent module, nous identifierons les liens comptables qui relient les comptes les uns aux autres. Et nous traiterons également de l'interprétation économique des principaux d'entre eux. Nous verrons comment les comptes interreliés nous offrent un cadre simple et puissant. Dans les vidéos qui vont suivre, après la courte introduction qui vient de s'achever, nous allons passer en revue en plus grand détail le contenu des comptes essentiels, ainsi

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MODULE 5: INTERRELATIONS 

Vidéo 5.1 : Introduction

Bienvenue au module interrelations entre les comptes macroéconomiques.

Dans ce module nous allons faire quelque chose que d'après mon expérience les étudiants trouvent très intéressant. Nous allons regrouper les données des comptes qui forment les éléments de ce qu'on appelle le cadre macroéconomique. Les variables économiques interreliés sont mesurés à l'aide d'un système statistique. Le mot important ici c'est le mot système je pense.

Vous vous souviendrez certainement que les statistiques macroéconomiques portent, par exemple sur l'ensemble de l'économie, ce qui est le cas de la comptabilité nationale, des statistiques de comptabilité nationale.

Mais ces statistiques peuvent également porter sur une fraction, une portion importante et bien définie de l'économie nationale. Et un exemple typique seront seront les statistiques des finances publiques. Donc les relations comptables qui relient les divers comptes pour former un système de données cohérentes vont résulter en ce système statistique. Relations comptables.

Les quatre composantes essentielles du système des comptes macroéconomiques sont les suivantes. La composante du secteur réel qui va regrouper l'ensemble de l'économie. Et on va parler ici

donc des comptes de la comptabilité nationale. Le secteur extérieur qui retrace les activités d'économie nationale avec le reste du monde. Il va s'agir des statistiques de la balance des paiements. Les comptes des administrations publiques se passent de commentaire.

Il s'agit bien entendu des opérations de l'état. Dans ce cas-ci l'état étant composé des administrations publiques. Et finalement le secteur dit monétaire qui va nous donner une image des actifs et passifs financiers détenus ou dus par les institutions de dépôt.

C'est-à-dire en fait les banques, y compris la banque centrale. Alors quel est le but de cette mise en correspondance des différents comptes et de ces données, pour ces quatre comptes?

L'objectif sera de créer ce cadre macroéconomique qui va nous permettre d'établir une image cohérente de l'économie d'un pays. Et cette image cohérente pourra être utilisée soit à des analyses et des recommandations sur les politiques à suivre.

Analyses politiques. Ou encore à l'établissement de scénarios hypothétiques permettant d'évaluer l'impact d'un choc sur l'économie. Dans le présent module, nous identifierons les liens comptables qui relient les comptes les uns aux autres. Et nous traiterons également de l'interprétation économique des principaux d'entre eux.

Nous verrons comment les comptes interreliés nous offrent un cadre simple et puissant. Dans les vidéos qui vont suivre, après la courte introduction qui vient de s'achever, nous allons passer en revue en plus grand détail le contenu des comptes essentiels, ainsi

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que les liens comptables qui relient ces comptes. Il s'agit ici de comptabilité.

Et nous allons donner une certaine importance à ce thème qui sera le besoin de données cohérentes entre les différents comptes. Nous allons par la suite passer à une approche plus économique disons. De l'interprétation des comptes et de leur utilisation en commençant par l'approche dite écart revenu-absorption.

L'approche dite écart épargne-investissement. La notion d'épargne extérieure, et la notion dite approche monétaire de la balance des paiements. Finalement, nous passerons à une introduction au tableau dit tableau des flux financiers.

Et nous reviendrons sur les éléments importants de vérification de la cohérence des données à utiliser. Et finalement, nous terminerons l'étude de ce module en parlant quelque peu de la notion de cohérence de comportement. 

Vidéo 5.2 : Comptes essentiels (1)

Les comptes essentiels. Les comptes macroéconomiques sont interreliés. Pourquoi? Fondamentalement parce que les agents des différents secteurs qui composent ces comptes effectuent évidemment des transactions entre eux. Les agents économiques effectuent des transactions sur le marché des biens et services.

Des facteurs de productions mais aussi des actifs financiers. Et ce sont ces interactions économiques qui sont retracées en principe dans les comptes des différents secteurs. Et par conséquent ces

comptes doivent retracer également les interactions qui existent dans la réalité entre les agents. Nous pouvons illustrer le propos précédent en utilisant l'identité du produit intérieur brut, que la plupart d'entre vous probablement reconnaitront.

Cette identité, rappelons-le, relie l'offre globale à la demande globale de biens et services. La voici. Le produit intérieur brut, aussi bien à prix constant qu'à prix courant, et nous ai donné dans l'optique de la demande comme étant la somme de la consommation, de la somme de l'investissement, et auquel on ajoute la différence entre la valeur des exportations diminuée de la valeur des importations.

En faisant passer les importations de l'autre côté du tableau, nous voyons que l'ensemble des ressources à la disposition de l'économie pendant une période donnée droit nécessairement être affectée à la consommation, à l'investissement, et à l'exportation.

Rappelons que la consommation et l'investissement, la somme de ces deux composantes qu'on appelle aussi généralement demande intérieure, est composée, en ce qui concerne la consommation, par la part publique et la part privée. La part privée étant dénotée ici consommation privée. Voici la consommation publique.

Donc la consommation totale est égale à la somme de la consommation privée et de la consommation publique. De la même manière, l'investissement total est égal à la somme de

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l'investissement public et de l'investissement privé. Illustrons, le propos par un exemple numérique très simple. En partant de cette équation qui nous donne l'égalité entre l'ensemble des ressources en biens et services à la disposition d'une économie durant une période donnée, et l'ensemble des utilisations qui sont faites de ces ressources.

Admettons que au point de départ, le PIB soit égal à 100 et les importations égales à 10. Nous avons donc des ressources disponibles, en biens et services, de 110. La consommation privée, disons, serait égale à 70. J'espère que mes calculs seront corrects. Admettons que la consommation publique soit égale à 10. Disons que chacune des autres composantes soit égale à 10. L'investissement privé 10. Les investissements publiques 10. Ça nous emmenne déjà à 100. Et les exportations 10. Voilà. 70, 80, 90, 100, 110.

Donc nous avons bien dans ce cas-ci, cet exemple numérique, l'égalité entre les ressources et les emplois. Supposons que les dépenses publiques augmentent. Quel sera l'effet potentiel sur les autres secteurs? Rappelez-vous, le propos ici est d'illustrer d'une façon extrêmement simple comment une action ayant lieu dans un secteur, une évolution propre à un secteur, potentiellement influence les autres secteurs.

Admettons ici, voilà, la consommation publique est ici. Admettons que ce soit cette rubrique-là qui augmente et passe à 20. En partant

d'une situation où les ressources et emplois étaient égal à 100. Que va-t-il se passer? Il peut se passer des tas de choses.

Il est possible par exemple, une réaction possible des autres secteurs serait simplement que rien ne se passe dans les autres secteurs. La consommation continue sur la lancée, ou comme elle était prévue. Les exportations, les importations, les investissements de l'état, rien ne change.

Dans ce cas-là, ce qui va nécessairement se passer c'est que le PIB va devoir augmenter jusqu'à 110 pour rétablir l'équilibre des ressources et des emplois. Donc 90, 100, 110, 120. L'ensemble des ressources à disposition de l'économie va nécessairement passer à 120 dans ce cas-là. Ce qui veut dire que l'augmentation de la demande finale, provoquée par l'augmentation des dépenses publiques, donnera lieu à une augmentation concomitante de la production intérieure brute. Ce qui permettra de combler la différence.

Effaçons ce scénario-ci pour en créer un autre qui est tout aussi possible théoriquement. Admettons donc toujours que nous augmentions la dépense publique, la consommation publique, passant de 10 à 20.

Ce qui pourrait parfaitement se passer, et ce sont des choses que l'on observe parfois dans la réalité. C'est que la consommation publique à l'origine était 70, baisse dans une proportion

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rigoureusement équivalente et passe à 60. Le reste des rubriques se mantenant au niveau initial. Dans ce cas-là 80, 60, 80, 90, 100, 110. Ce qui va se passer à ce moment-là c'est que la somme de X+M va se maintenir à 110. Autrement dit, en supposant que les importations se maintiennent au niveau initial de 10, le PIB ne va pas changer du tout.

Entre ces deux extrêmes, le PIB augmentant exactement de la même proportion et avec la même valeur que l'augmentation de la demande finale. Où l'autre hypothèse extrême, le PIB ne répond pas du tout à l'augmentation de la demande, d'une composante de la demande finale, mais ce sont les autres composantes qui s'ajustent. Entre ces deux extrêmes, bien entendu, toute une série d'hypothèses et de réactions intermédiaires sont possibles.

Les comptes ne peuvent à eux seuls révéler quels sont précisément les facteurs qui déterminent les transactions économiques entre les secteurs. Pour cela, nous devons déterminer les relations dites de comportement entre les divers agrégats économiques. Donc, la conclusion de tout ceci est la suivante: Les liens entre les divers agrégats économiques sont de deux types.

Des liens comptables et des relations de comportement. Ce que nous avons illustré avec l'exemple numérique du PIB, sont des exemples, des possibilités en ce qui concerne le comportement des différents secteurs.

La consommation privée, par exemple, réagissant de telle ou telle façon relativement à l'augmentation des dépenses publiques. De même le PIB augmentant ou n'augmentant pas ou dans une certaine proportion face à une augmentation de la demande finale.

Il y a donc des relations comptables et des relations de comportement. Les liens comptables que nous allons utiliser, et que nous allons analyser avec une certaine précision dans la suite, dans les vidéos suivantes sont très utiles. Parce que ces liens vont nous fournir un point de départ à l'analyse.

Les relations de comportement quant à elles vont indiquer quels sont les facteurs qui précisément vont déterminer les transactions entre les secteurs. Donc, pour pouvoir utiliser un cadre macroéconomique d'une manière adéquate nous allons devoir avoir des opinions et des idées bien précises sur ces deux types de liens. Les liens comptables et les liens de comportement.

Vidéo 5.3 : Comptes essentiels (2)

Revoyons à présent brièvement les principales composantes des quatre comptes essentiels qui sont utilisés par le FMI dans les exercices de programmation financière. Après cela, je vous propose de télécharger les diapos et de vous familiariser avec elles. Passons donc maintenant en revue les différents comptes et commençons par le secteur réel.

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Les principales composantes du PIB dans l'optique de la demande qui nous est fourni par les comptes nationaux sont celles que nous avons déjà commentées. Consommation privée, consommation publique finale, investissement privé, investissement public, exportation de biens et services, importation de biens et services.

La somme adéquatement établie va nous donner le produit intérieur brut. Ce dont on va parler essentiellement dans la suite des vidéos, ça sera effectivement le PIB selon, dans l'optique des dépenses qui nous sont fournis par les comptes nationaux.

Nous allons suivre ici la méthodologie qui est fournie par le manuel des statistiques des comptes nationaux dans sa version 2008. Et rappelons que le PIB et ses différentes composantes sont des statistiques de flux.

Donc elles sont variables, elles sont valables en monnaie nationale, et retracent des transactions entre elles. Passons maintenant au secteur extérieur, donc le compte du secteur extérieur, la balance des paiements. La balance des paiements nous donne des transactions. Ce sont des opérations de flux durant une période donnée. La balance des paiements est généralement exprimée en monnaie, dans une grande monnaie.

Par exemple le dollar des États-Unis. Ça peut être l'Euro par exemple également. Et nous allons ici dans la suite des vidéos, utiliser les conventions du manuel 2006 d la balance des paiements.

Les grandes rubriques sont le compte des transactions courantes, le compte financier, le compte du capital, mais il est généralement d'un montant relativement faible. Et nous avons, je commenterai les rubriques en dessous de la ligne ici après. La ligne pouvant être établie ici ou là. Les exportations de biens et services, importations de biens et services.

Ce sont les rubriques généralement principales du compte des transactions courantes auxquelles il faut ajouter ce qu'on appelle dans le vocabulaire du manuel 2006 le revenu primaire net, et le revenu secondaire net. Le revenu primaire sont essentiellement des intérêts et des dividendes payés ou reçus de l'étranger.

Le revenu secondaire sont en réalité des dons. Des dons courants qui peuvent être de nature officielle ou privée. Le compte de capital est lui composé de dons essentiellement, de dons en capital. J'ai dit que l'exportation, importation sont généralement les rubriques les plus importantes.

Mais il peut y avoir des exceptions. Dans certains pays, le revenu primaire peut être primaire ou le revenu secondaire. En particulier par exemple, le revenu secondaire privé dans les pays qui dépendent très fortement d'envois de fonds de la famille et de la diaspora établie à l'étranger.

En ce qui concerne le compte financier, les rubriques principales sont les investissements directs, les investissements de portefeuille,

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dérivés et autres instruments financiers, et les autres investissements qui comportent notamment et comprennent les emprunts. Alors il faut avoir bien à l'esprit les conventions en ce qui concerne les soldes. Un excédent de la balance courante se traduira par un signe algébrique positif.

Inversement, un déficit de la balance courante se traduira par un signe algébrique négatif. La même convention s'applique au compte de capital. Et en ce qui concerne le compte financier, une capacité de financement se traduira par un signe positif et en un besoin de financement par un signe négatif. Ceci, je le rappelle, sont les conventions de la balance des paiements 2006.

La somme de ces différents comptes doit être ajustée par le poste erreurs et omissions nettes. Ceci demande une toute petite explication probablement. Et ces erreurs et omissions nettes en réalité proviennent de la chose suivante. Lorsque l'on va calculer la variation des avoirs de réserve qui provient du bilan de la banque centrale.

Nous allons voir cela dans le compte des institutions monétaires. Le compte, la variation de ces avoirs de réserve, par définition, devrait correspondre au solde global de la balance des paiements. Le solde global de la balance des paiements, un excédent se traduit par un signe positif, un déficit par un signe négatif.

Par conséquent, une balance globale en excédent va correspondre à une augmentation des réserves internationales de la banque centrale, signe positif. Et une réduction des réserves internationales devrait correspondre à un solde global en déficit.

Là en réalité ce qu'on constate la plupart du temps dans la plupart des pays c'est que la somme du compte des transactions courantes du compte de capital et du compte financier ne va pas nous donner la somme globale qui correspond exactement à ce que nous renseigne la variation des avoirs de réserves, qui vont être tirées des statistiques de la banque centrale, de la banque centrale.

Par conséquent, il va s'agir d'opérer un ajustement entre ces deux grandeurs qui en principe devraient être égales. Et cet ajustement sera fourni par le poste erreurs et omissions nettes.

Vidéo 5.4 : Comptes essentiels (3)

Le compte des administrations publiques. Nous suivons ici le manuel des statistiques des finances publiques dans sa version 2001. Les statistiques des finances publiques sont toujours fournies en monnaie nationale, et elles reflètent également des transactions. Donc nous avons ici les recettes des administrations publiques, les dons, les charges.

C'est-à-dire les dépenses courantes des administrations publiques dont, en particulier les paiements d'intérêts. Recettes plus dons moins charges, égal solde de gestion. Transactions sur actifs non

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financiers. Il s'agit en fait des investissements publics. C'est le budget d'investissement de l'état. Recettes plus dons moins charges, c'est-à-dire le solde de gestion plus les investissements publics va donner la capacité ou le besoin de financement de l'état.

Capacité de financement de l'état si le solde donné par recettes, dons moins charges plus transactions sur actifs financiers est excédentaire. Dans le cas inverse où ces rubriques sommeraient sur un déficit, l'état a besoin de financement. Cette capacité ou ce besoin de financement se traduisant par une variation du financement intérieur net. Soit bancaire ou non bancaire, et, ou par une variation du financement extérieur net.

Par exemple les emprunts étrangers de l'état. Le secteur monétaire a une physionomie un petit peu différente des précédents en ce sens que comme je l'ai indiqué, nous traitons ici non pas de transactions, de flux, mais de stocks.

De stocks établis à une période donnée. Généralement disons en fin d'année ou en fin de mois. Les statistiques du secteur monétaire sont toujours établies en monnaie nationale. Et elles sont généralement décomposées entre stocks. C'est-à-dire bilan de la banque centrale, et bilan des autres institutions de dépôt.

La structure des composantes de de ces deux comptes banque centrale et autres institutions de dépôt est relativement similaire en ce sens que les grandes rubriques sont les suivantes. Les avoirs

extérieurs nets, les avoir intérieurs nets, et la base monétaire. En ce qui concerne la banque centrale. Les avoirs extérieurs nets, et les avoirs intérieurs nets.

Ainsi que les dépôts du secteur privé en ce qui concerne les autres institutions de dépôts. Voilà les grandes rubriques. Les avoirs extérieurs nets sont composés majoritairement, en règle générale, des réserves brutes de change de la banque centrale.

Les avoirs intérieurs nets sont composés des créances nettes sur l'état et des créances sur les autres institutions de dépôts ainsi que des autres postes nets. Ces rubriques-ci constituent l'actif du bilan de la banque centrale. Et au passif, dans la présentation du type compte monétaire, nous aurons ce qu'on appelle la base monétaire, qui est composée du numéraire et des réserves des banques.

En ce qui concerne les autres institutions de dépôts, en ce qui concerne les actifs, partie active, actif. Les avoirs extérieurs nets des institutions de dépôts sont les actifs détenus sur des non-résidents. Les réserves des banques sont en fait les dépôts détenus par les banques auprès de la banque centrale.

Et ces réserves nous les retrouvons ici, au passif de la banque centrale. Les actifs intérieurs nets sont composés des créances nettes sur l'état, des créances nettes sur les secteurs autres que l'administration publique. Puisque l'administration publique est la composante essentielle des créances nettes sur l'état.

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Donc ne fait il s'agit ici essentiellement du crédit à l'économie et des autres postes nets. Alors la situation consolidée des institutions de dépôts découle de la consolidation comptable des deux sous-composantes ici, qui sont la banque centrale et les autres institutions de dépôts. Et ce qu'on appelle la situation monétaire, dans le jargon habituel. Situation monétaire.

Et résulte donc de la consolidation comptable, des différents bilans. Et donc, rappelons qu'en consolidant les opérations internes, enfin, les rubriques internes des sous-ensembles ici disparaissent, s'annulent réciproquement. Et ce qui nous reste ici seront donc les rubriques actifs extérieurs nets du système bancaire.

Actifs intérieurs nets du système bancaire, composé des créances nettes sur l'état. Des créances sur le secteur hors état. C'est-à-dire sur le secteur privé et sur les autres postes nets. Et ceci c'est l'actif. Et au niveau du passif, ce qui subsiste après la consolidation est la masse monétaire. C'est-à-dire les passifs qui ont le caractère de monnaie au sens large. C'est-à-dire le numéraire et les dépôts du secteur privé.

Cet ensemble de comptes est disponible dans presque tous les pays. Il est à la base du cadre comptable macroéconomique utilisé en programmation financière. Sous réserve de la disponibilité des données, l'ensemble peut être étoffé par des comptes établis pour le secteur privé non monétaire.

Alors qu'en est-il du secteur privé non bancaire qui semble manquer ici dans l'énumération des comptes? Le secteur privé, hors institutions de dépôts privées, c'est-à-dire le secteur non bancaire privé, comprend principalement les sociétés non financières et les ménages résidents.

Et les données sur ce secteur sont souvent incomplètes du point de vue statistique. Ou elles sont disponibles au bout d'un très long délai. Et donc que faire à ce sujet? Ce qu'on fait en règle générale c'est que l'on va estimer en fait, les données du secteur privé en faisant la différence algébrique, entre les données relatives à l'ensemble des secteurs de l'économie. Et les données qui se rapportent au secteur des administrations publiques.

La différence pour une variable donnée entre un flux qui a trait à l'ensemble de l'économie, et le flux correspondant qui a trait aux opérations de l'état. La différence entre ces deux variables-là va nous donner pour la variable considérée, les opérations du secteur privé qui concerne cette variable donnée.

Admettons que nous connaissions l'ensemble de la consommation par exemple, pour l'ensemble de l'économie, et que nous connaissions la consommation du secteur public. Et bien la consommation du secteur privé sera égale à la consommation du secteur public. La différence entre la consommation du secteur public et la consommation totale.

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Ceci est un cas d'école parce qu'en règle générale, dans beaucoup de pays dont le système statistique est relativement peu développé, on n'a pas la possibilité très rapidement d'avoir une mesure directe du niveau de la consommation publique. Et c'est donc en faisant la différence entre l'estimation qu'on a de la consommation totale et celle de la consommation de l'état que l'on pourra avoir une estimation de la consommation du secteur privé.

Vidéo 5.5 : Liens comptables

Dans cette section, nous examinerons les liens comptables entre les secteurs. Nous distinguons six principaux liens comptables. Nous allons maintenant examiner avec un peu plus de détail les différents liens comptables entre les quatre principaux, comptes. Et nous allons nous limiter ici, aux liens principaux qui sont au nombre de six.

Le premier lien va relier le secteur réel au secteur des administrations publiques. Le second, le secteur réel au secteur extérieur. Le troisième, le secteur des administrations publiques et le secteur extérieur. Le quatrième, celui des secteurs monétaires, donc le bilan des institutions de dépôts et le secteur extérieur. Le cinquième, les administrations publiques et leurs liens avec le secteur monétaire.

Et finalement, les liens qui existent entre les statistiques du secteur monétaire et le secteur réel. Commençons par le lien numéro un.

Comptes budgétaires et comptes nationaux. Les principales correspondances qui doivent exister vont être entre la consommation de l'état, la consommation publique finale, telle qu'elle apparait au niveau du secteur réel dans les comptes nationaux. Et les charges des administrations publiques sous forme de biens et services et de traitements et salaires.

Deuxième type de liens importants qui vont apparaitre, les correspondances devant apparaitre entre les statistiques du secteur réel et les statistiques des administrations publiques.

Ces liens, ces correspondances doivent pouvoir être établies entre ce que nous renseigne les statistiques budgétaires en ce qui concerne les transactions sur actifs non financiers, et l'investissement public qui apparaitra au niveau des statistiques des comptes nationaux pour le secteur réel.

Il est important ici de comprendre quelque chose de fondamental avant de continuer. La valeur des transactions est généralement estimée. Et c'est valable pratiquement pour toutes les transactions et pour tous les comptes.

La valeur des transactions qui apparait dans les différents comptes pour les différentes rubriques est estimée à l'aide de données de différentes sources. Et des écarts peuvent être décelés dans les données initiales. Ce qu'on appelle processus de rapprochement, ou de mise en correspondance des comptes, consiste en la chose

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suivante. C'est un processus statistique qui consiste à réduire, ou si possible à éliminer complètement les écarts entre les données de différentes sources qui sont, ces données établies pour les même postes ou pour des postes dans des comptes différents.

Donc quand nous disons par exemple, dans le secteur réel les investissements qui apparaissent publics, qui apparaissent au niveau du secteur réel doivent pouvoir être mises en correspondance avec les flux qui apparaissent au niveau des transactions sur actifs non financiers au niveau des statistiques des finances publiques.

Nous voulons dire que, les sources étant bien entendu différentes, entre ces deux comptes et ces deux types d'estimation des investissements publics, il doit être possible de rapprocher les chiffres de manière à les rendre cohérents. C'est cela que ça veut dire en pratique.

Deuxième lien, la balance des paiements et les comptes nationaux. Alors, en ce qui concerne le secteur réel, les exportations de biens et services qui apparaissent dans les comptes réels doivent pouvoir être rapprochés et mis en correspondance avec la rubrique exportations de biens et services qui apparait au niveau de la balance des paiements.

Et de même les importations de biens et services apparaissant dans la balance des paiements doivent pouvoir être mis en

correspondance et rapprochés, réconciliés avec les importations de biens et services qui apparaissent dans le secteur réel. Le processus de rapprochement dans ce cas-ci, au fond sa nécessité est quasiment immédiate parce que rappelons que dans le secteur extérieur, les statistiques sont établies sur la base d'une grande monnaie. Par exemple le dollar des États-Unis.

Tandis que dans le secteur réel les comptes nationaux sont établis sur la base de la monnaie nationale. Par conséquent, clairement, il y a déjà un processus nécessaire de réconciliation qui provient du fait que les unités monétaires utilisées dans ces deux comptes ne sont pas les mêmes.

Troisième lien, les comptes budgétaires et la balance des paiements. Alors, en ce qui concerne les administrations publiques. Les dons, il s'agit ici des dons, qui apparaissent au niveau des administrations publiques doivent pouvoir être mis en correspondance avec ce qu'on avait appelé le revenu secondaire dans le secteur extérieur.

Et il s'agit ici du revenu secondaire officiel. C'est-à-dire en fait les dons officiels. Les dons qui, ont une nature officielle, intergouvernemental. Le financement extérieur quant à lui, du budget, doit pouvoir être mis en correspondance avec les investissements de portefeuille, et les autres investissements qui apparaissent au niveau du compte financier.

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Une fois de plus, la nécessité du processus de réconciliation ou de rapprochement est évident. Puisque dans ce cas également, la balance des paiements étant établie par exemple en dollar des États-Unis, toutes les rubriques de la balance des paiements doivent être converties en monnaie nationale à fin de comparaison et de rapprochement avec les comptes budgétaires.

En ce qui concerne le compte de capital, qui retrace des opérations essentiellement de dons en capital, le rapprochement doit pouvoir être fait également avec les dons qui bien qu’étant de nature différente des dons courants, va apparaitre dans la rubrique des dons au niveau des administrations publiques.

Le lien numéro quatre. On va maintenant comparer et mettre en correspondance la balance des paiements et le secteur monétaire. Donc situation des institutions de dépôts. La variation des avoirs de réserve, qui constitue le solde de la balance des paiements, doit pouvoir être rapprochée de la rubrique actifs extérieurs nets de la banque centrale.

Et de même, la rubrique des actifs extérieurs nets au niveau des banques autres que la banque centrale. C'est-à-dire les institutions de dépôts, cette rubrique actifs extérieurs nets doit pouvoir être rapprochée, mise en correspondance avec les rubriques suivantes du compte de capital: investissements de portefeuille, dérivés financiers, et autres investissements.

Alors, une fois de plus, déjà au niveau de l'utilisation des différentes devises, la nécessité du rapprochement est évidente puisque, il va falloir convertir les transactions ici en dollars des États-Unis qui sont retracées dans la balance des paiements. Il faut les convertir en monnaie nationale au niveau de la situation monétaire.

Une autre chose importante à se rappeler c'est que la situation monétaire étant basée sur des encours et non des flux, ce qu'il faut faire pour pouvoir comparer les transactions qui apparaissent au niveau de la balance des paiements, il va falloir calculer ce qu'on appelle les flux implicites contenus dans les situations, les banques centrales et les autres institutions de dépôts.

Et ces flux implicites seront calculés en comparant les encours des différentes rubriques de la situation monétaire. Les encours entre deux périodes différentes.

Par exemple, l'encours des avoirs extérieurs nets à la fin de l'année t comparés à l'encours des mêmes avoirs extérieurs nets à la fin de l'année t moins 1. La différence entre ces deux encours va nous donner le flux implicite de l'année t. Et c'est ce flux implicite-là, qui étant donc un flux calculé implicitement par comparaison d'encours, va pouvoir être comparé au flux de transactions qui apparaissent au niveau de la balance des paiements.

Le lien cinq. Situation des institutions de dépôts et comptes budgétaires. Dans ce cas-ci, la question des devises ne se pose plus

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puisque les deux comptes sont établis en monnaie nationale. Mais la question des transactions, des flux par rapport aux encours se pose et donc il s'agit aussi de calculer les flux implicites pour pouvoir les mettre en correspondance avec les transactions qui apparaissent au niveau des comptes budgétaires.

Ce qu'on voit c'est qu’en principe les flux implicites des créances nettes sur l'état apparaissant dans la situation monétaire, doivent pouvoir être rapprochés du financement intérieur bancaire de l'état.

Tandis que d'une manière similaire, les flux implicites calculés au niveau des créances nettes sur l'état détenues par les institutions de dépôts, ce flux implicite doit lui aussi pouvoir être mis en correspondance avec le financement bancaire qui nous est renseigné par les statistiques des finances publiques.

Reprenons pour terminer le lien six. Le bilan consolidé des institutions de dépôts. Donc la situation monétaire. Ce que nous voulons illustrer ici c'est un premier exemple de lien de comportement en réalité. De relation de comportement.

Ce sont deux liens qui apparaissent très fréquemment dans l'analyse économique. Le premier lien concerne l'encours des créances sur le secteur, mais hors administrations publiques, c'est-à-dire en fait ce sont les créances sur le secteur privé. La variation des créances, les flux implicites. La variation des créances sur le

secteur privé tel que retracée dans la situation monétaire doit avoir en principe une certaine relation avec l'évolution du secteur réel. Il ne s'agit pas ici d'une relation comptable au sens stricte. Et d'ailleurs cette relation comptable n'existe pas.

Mais en réalité le comportement de l'économie, la demande de crédit bancaire par les entreprises et les ménages. Cette demande de crédit est influencée par l'évolution de l'activité économique. Elle-même mesurée par exemple par le produit intérieur brut.

La théorie économique nous indique qu'il devrait y avoir en principe un certain lien, mais difficile parfois à chiffrer précisément, entre la variation des créances sur le secteur privé, c'est-à-dire l'offre de crédit bancaire par les banques, de crédits à la consommation privée, ou à l'investissement privé, et l'évolution de l'activité économique. Impactant le secteur des ménages et des entreprises.

Et de même la variation de flux implicites de la masse monétaire au sens large qui apparait dans la partie passive de la situation monétaire, doit en principe avoir une certaine relation avec l'évolution de la demande de monnaie. La demande de monnaie qui elle-même est déterminée en partie par l'évolution de l'activité économique.

La de même, il n'est pas nécessairement facile de déterminer avec grande précision les paramètres quantitatifs de cette correspondance, de cette relation de comportement, mais la

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théorie nous dit que, en tout cas dans certains cas, il devrait exister une certaine relation entre l'évolution de la masse monétaire et l'évolution de la demande de monnaie. Voici de manière compacte, si je puis dire, l'ensemble des interrelations comptables que nous avons décrites dans les diapositives précédentes.

Ce que je vous suggère de faire c'est de télécharger la version animée de ces diapositives précédentes, qui se trouve dans, en annexe à ce module. Et de télécharger cette diapositive animée. Et faites-la dérouler de façon à pouvoir, plus à l'aise, examiner les différents liens comptables que nous avons décrits.

Vidéo 5.6 : Besoin de données cohérentes (1)

Pour la construction d'un cadre macroéconomique, nous accordons une très grande importance à l'utilisation d'un dispositif permettant d'assurer la cohérence comptable. Passons donc à ce stade à l'examen de ce thème qui est le besoin de données cohérentes dans le cadre macroéconomique.

Pour commencer il s'agit d'avoir une idée claire de ce que nous entendons par cohérence comptable. Un cadre macroéconomique sera dit cohérent du point de vue comptable lorsque les différents comptes reflètent de la même manière les transactions entre les secteurs.

Donc ce qu'il est important de souligner est que les comptes des différents secteurs que nous avons étudier dans les vidéos

précédentes, les variables qui apparaissent dans ces comptes doivent être mesurées de la même manière entre les différents comptes. C'est-à-dire qu' une transaction particulière, qui est reflétée dans différents comptes doit apparaitre d'une manière tout à fait harmonisée entre les comptes.

Avoir un système cohérent qui utilise les mêmes concepts est un résultat tout à fait intéressant. Parce qu'il permet de tirer un certain nombre d'avantages essentiels.

Si à l'issue du processus de rapprochement des données que j'ai évoquée dans la vidéo précédente, les concepts utilisés dans les différents comptes pour mesurer des variables connexes sont harmonisés en ce qui concerne la définition des secteurs, c'est-à-dire la couverture des statistiques, la définition des instruments utilisés dans ce secteur, c'est-à-dire la définition parfaite et sans ambiguïté du contenu de chacune des variables. Et des concepts harmonisés également en termes de règle d'enregistrement.

Si les statistiques qui apparaissent dans les différents secteurs sont effectivement harmonisés au niveau de ces définitions-là, nous avons un certain nombre de résultats tout à fait intéressant. Le premier résultat c'est, comme nous l'avons montré dans les vidéos précédentes, nous pouvons en principe relier à l'issu du processus de rapprochement, nous pouvons relier les principales statistiques macroéconomiques. Donc les comptes entre eux. Comme nous l'avons fait avec ce système de flèches.

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Mais un autre avantage fort intéressant dans la pratique c'est que on peut combler les lacunes des données dans des statistiques macroéconomiques connexes. C'est-à-dire certaines sources de données, par exemple de la balance des paiements, peuvent avoir des variables manquantes.

Admettons qu'il y ait quelque part des manques dans les données primaires concernant par exemple certaines catégories d'importations ou d'exportations services. Un système cohérent va éventuellement nous permettre de combler ces lacunes en allant chercher la valeur de ces services dans d'autres comptes.

Si par exemple il s'agit de services octroyés au gouvernement, ou achetés par le gouvernement à l'étranger, ce sont dans les statistiques de finances publiques que l'on pourra aller chercher la valeur de cette variable-là et donc compléter les statistiques de la balance des paiements.

Mais pour ce faire il faut absolument, bien entendu, que le concept utilisé en termes de secteurs, d'instruments, de règles d'enregistrement soit harmonisé entre les différents comptes. Et le troisième avantage d'un système cohérent est le suivant: certaines statistiques sont publiées ou disponibles avant d'autres.

Et donc dans la mesure où nous pouvons utiliser les données qui sont utilisées les premières pour une variable donnée nous pouvons en réalité déjà estimer des comptes connexes des données qui

figurent dans des comptes autres que ceux qui sont publiés en premier lieu, pour obtenir une estimation précoce, bien avancée dans le temps, des variables qui apparaissent dans les autres comptes.

Un exemple pratique, par exemple, il est bien connu que les données du financement bancaire de l'administration centrale du gouvernement qui sont publiées dans la situation monétaire sont disponibles avant que le trésor ne publie les données d'exécution budgétaire.

Donc sans attendre la publication complète des données d'exécution budgétaire par le trésor ou par le ministère des finances, la situation monétaire qui est généralement publié assez rapidement, va nous permettre d'avoir déjà une estimation du financement bancaire de l'état.

Comme nous l'avons vu avec l'identité du produit intérieur brut, ce qui se produit dans un secteur a effectivement un effet sur les autres secteurs. On s'attendrait donc à ce que les données rétrospectives d'un pays soient cohérentes.

Cependant, l'établissement de données rétrospectives n'est pas une tâche statistique facile. Car les données proviennent généralement de sources différentes. Alors bien entendu, pour arriver à cette harmonisation des concepts il faut que les méthodologies

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statistiques utilisées dans les différents comptes soient harmonisées elles-mêmes.

Et donc voici, à titre d'exemple, nous parlons ici des quatre comptes. Dans ce module voici les manuels, la page de couverture des manuels principaux de méthodologie qui renferment donc les méthodes à suivre pour l'établissement des comptes. Le système de comptes nationaux, dans la version 2008. La méthodologie de la balance des paiements, dans sa version 2006. La, le manuel de méthodologie de statistiques de finances publiques, dans sa version 2001. Et enfin le manuel des statistiques monétaires et financières.

Donc ces manuels sont établis par des groupes de statisticiens. Ils sont revus d'une façon assez périodique. C'est pour cela que les méthodologies ont une date. Et le FMI participe à ce travail d'élaboration des méthodologies. En particulier en ce qui concerne la balance des paiements, les manuels de finances publiques, et les manuels de statistiques monétaires.

Tandis que pour la méthodologie des comptes nationaux l'institution qui pilote un petit peu cet exercice-là, sont les Nations Unies en fait. Alors, les principaux manuels les voilà. On peut dire actuellement que suite à des décennies je dirais, de travail statistique, d'harmonisation des méthodologies, les méthodes qui sont préconisées par ces manuels, les méthodes elles-mêmes sont en fait dans une très large mesure harmonisées.

Et donc les méthodologies qui sous-tendent les comptes établis selon ces mêmes manuels devraient en principe nous fournir des statistiques cohérentes entre elles. Il est bon de rappeler ici également que ces manuels sont en règle générale disponibles dans plusieurs langues, y compris en français, avec un certain retard de publication, la plupart du temps par rapport à la version anglaise.

Vidéo 5.7 : Besoin de données cohérentes (2)

En pratique toutefois, dans de nombreux pays, le processus d'établissement des données n'est pas tout à fait conforme aux recommandations des manuels. Les causes possibles des écarts entre les données sont nombreuses. Nous énumérerons plus tard les plus fréquentes d'entre elles.

Dans la réalité les données des différents comptes qui sont fournis au service, au département de statistiques du FMI, dans le cadre des procédures d'échange de données économiques, ces données pour la plupart des pays en fait contiennent des écarts, ne sont pas totalement cohérentes. Parce qu'elles ne suivent pas nécessairement les prescriptions des manuels. Pour toute une série de raisons qui sont parfaitement valables la plupart du temps. Alors ceci évidemment en principe pose un problème puisque ce besoin de données cohérentes n'est pas nécessairement obtenu automatiquement. Et donc que faire à ce propos alors?

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Dans certains cas, on peut identifier les facteurs qui sont à l'origine des écarts entres les données rétrospectives. C'est-à-dire les données historiques. Parce qu'en principe les données historiques, si on suivait exactement la prescription du manuel en utilisant des données complètes et de bonne qualité, on devrait obtenir des données historiques cohérentes.

Mais dans la mesure où effectivement les méthodologies qui sont appliquées dans la pratique par les services statistiques ou par les différentes institutions d'un pays donné, ne sont pas totalement cohérentes entre elles, on obtient un certain degré d'incohérence dans les données.

Donc si l'on peut identifier les facteurs qui sont à l'origine de ces incohérences, à ce moment-là, si elles sont un peu plus gérables, puisqu'à ce moment-là on peut, en réalité, les corriger d'une certaine manière.

Par exemple, les facteurs d'incohérence que l'on peut identifier éventuellement seraient des différences de moment d'enregistrement par exemple. Ou bien des différences de définition de couverture des secteurs.

Par exemple des finances publiques pourraient inclure en partie des entreprises publiques ou non. Ou l'utilisation de valeurs différentes pour les taux de change. On avait déjà mentionné cet aspect de taux de change quand nous avions vu par exemple que les variables de la

balance des paiements exprimées en monnaie étrangères doivent être converties en monnaie nationale si elles veulent être comparées avec, par exemple, les comptes nationaux ou le budget de l'état.

Dans la mesure où les sources des différences entre les données sont connues et identifiées, on peut remédier à la situation. Donc si nous pouvons trouver la cause d'un écart, la solution à ce moment-là, une solution de second choix, serait d'essayer d'apporter des ajustements ponctuels aux données initiales.

Alors qui est en charge de ce travail-là? En principe ça devrait, ça devrait être le pays en question qui lui-même construisant un cadre macroéconomique apporterait des ajustements ponctuels à ces données. Mais éventuellement ces ajustements peuvent être établis de préférence en coordination avec les autorités par le département des statistiques du FMI.

Maintenant si les écarts apparents entre les données, les données connexes, mais qui ne sont pas cohérents. Si c'est ces écarts n'ont pas d'explication valide, on n'arrive pas à déterminer exactement quels sont les facteurs de différences.

Et en particulier si ces écarts sont importants, ceci peut signifier qu'il y a des erreurs dans les données. Alors là c'est un problème plus sérieux. Parce que les erreurs de données doivent être corrigées. Une fois de plus, comment effectuer cette correction?

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C'est la responsabilité première des autorités nationales. Mais il peut arriver que dans des cas extrêmes, en fait les économistes du FMI soient amener à effectuer des corrections diverses et qui leur permettraient d'assurer un certain degré de cohérence dans les données qui vont être utilisées. C'est une situation qui n'est bien entendu pas souhaitable.

Ce que le FMI peut faire et fait en réalité aussi c'est apporter dans ce cas-là, s'il y a vraiment un problème de cohérence fondamental des données, c'est apporter un soutien en termes d'assistance technique au service des statistiques concerné. Récapitulons ce que nous avons appris sur la cohérence des données. Il est extrêmement important d'assurer un degré de cohérence adéquat à un cadre macroéconomique. Sans ce degré de cohérence entre les données l'écart économique ne peut pas véritablement être utilisable.

Donc les différents comptes économiques, et nous avons vu que ces comptes sont au nombre de quatre dans la plupart des cas, les données qui figurent dans ces comptes doivent être cohérentes. C'est-à-dire qu'elles doivent refléter les transactions entre les secteurs de la même manière quelle que soit la source des données.

En pratique malheureusement, et malgré les progrès méthodologiques, il y a des écarts dans les données qui sont publiées dans la plupart des pays. Et donc les causes possibles de ces écarts sont nombreuses. Que peut-on faire? Si on peut identifier la source des écarts et donner une explication, à ce moment-là il y a

moyen d'apporter des ajustements ou de mieux comprendre en tout cas ce qu'il convient de faire pour améliorer les statistiques.

Si les écarts sont inexpliqués, ceci peut signaler l'existence d'erreurs dans les données de base. Et ces erreurs doivent, être corrigées le plus rapidement possible. Jusqu'à présent la discussion portait sur les données historiques.

Mais le même raisonnement peut être appliqué à la construction de scénarios. De scénarios qui sont évidemment basés sur les données historiques, les scénarios, et c'est, je le rappelle, d'évaluer quel serait l'impact d'un choc hypothétique sur l'économie ou d'un changement hypothétique de politique de gouvernement.

Et donc, ces scénarios-là font intervenir un aspect de projection, de prévision ou de projection des données. Les scénarios doivent être cohérents bien entendu. C'est là que intervient un petit peu la difficulté. C'est que il s'agit toujours de construire un scénario qui est cohérent, mais à partir de données qui elles-mêmes ne sont pas, historiques, qui ne sont pas nécessairement cohérentes.

Et c'est là que, ou du point de vue des économistes, notamment ceux du FMI mais aussi les économistes nationaux qui sont chargés du cadre macroéconomique national, c'est là qu'intervient ce besoin, en fait, d'assurer un degré cohérent. Un degré de tolérance acceptable dans les données qui vont être utilisées pour construire le scénario.

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La deuxième remarque, c'est que, et nous verrons cela un peu plus tard, les scénarios étant une construction d'une équipe d'économistes, il est très important que cette équipe d'économistes n'introduise pas ses propres erreurs.

Finalement, rappelons encore une chose importante c'est qu’un scénario, même s'il est cohérent du point de vue comptable, n'est valable que si les relations de comportement entre les agrégats ont été correctement identifiés. Et ceci deviendra plus clair dans la dernière vidéo de ce module.

Vidéo 5.8 : Écart revenu-absorption

Comme indiqué précédemment, les relations comptables entre les secteurs offrent un cadre qui peut être utile pour l'analyse économique et l'élaboration des politiques économiques. Sont particulièrement utiles les identités comptables qui relient le compte des transactions courantes de la balance des paiements aux agrégats intérieurs de comptes nationaux.

Abordons maintenant ce point pour voir comment et pourquoi. Dans les quatre vidéos qui vont suivre, nous allons passer à une analyse qui est plus de type économique des interrelations entre les comptes. Sans oublier, bien entendu, l'aspect comptable.

Et en particulier ce que nous allons examiner seront les relations qui existent entre la balance des paiements et les secteurs intérieurs de l'économie, l'économie intérieure d'un pays. Et nous allons

examiner ces interrelations du point de vue de leur utilité pour la définition des politiques économiques à suivre. Nous allons donc passer en revue l'approche revenu - absorption, l'écart entre le revenu et l'absorption. Ensuite nous passerons à l'écart épargne - investissement.

Nous examinerons le rôle de l'épargne extérieure. Et nous passerons finalement à l'approche monétaire de la balance des paiements. Alors ces quatre approches, si vous voulez, ont toutes un fil conducteur commun. Les thèmes sous-jacents de ces quatre approches sont l'examen de la viabilité ou du manque de viabilité de la projection de la position extérieur du pays, de sa balance des paiements et de sa position extérieure. Et l'évolution favorable ou défavorable de ses avoirs de réserves. Voilà les thèmes sous-jacents qui sont des thèmes cruciaux du point de vue de politique économique, économique.

Passons donc maintenant pour commencer à l'analyse de cette approche revenu - absorption. Il y a donc plusieurs approches par lesquelles on peut relier le compte des transactions courantes et les agrégats intérieurs. Et nous allons ici parler de cette approche dite absorption. L'important ici c'est de bien tenir à l'esprit que le lien que nous allons analyser est le lien entre le compte des transactions courantes dans la balance des paiements.

Donc rappelons-nous, la balance des paiements contient plusieurs grandes rubriques: transactions courantes, compte de capital,

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compte financier, et finalement les réserves de change. Ici l'accent est mis sur la partie transactions courantes. Le solde des transactions courantes de la balance des paiements.

Faisons un calcul très simple à partir de l'équation qui définit le revenu disponible brut. Vous vous souviendrez que le revenu disponible brut d'un pays durant une période donnée, disons une année donnée, est la somme du produit intérieur brut à prix courants durant cette année.

Ce qu'on appelle dans le vocabulaire de la balance des paiements le revenu primaire net en provenance de l'étranger. Donc le net signifiant qu'il s'agit de la différence entre les recettes et les dépenses de cette rubrique-là. Et donc cette rubrique contient essentiellement, rappelons-nous, des intérêts et des dividendes.

Et ce qu'on appelle le revenu secondaire, net également, qui sont en réalité constitué de transferts, de dons soit officiels, soit privés. Le revenu disponible brut est donc constitué de la somme de ces trois éléments. Pourquoi appeler ceci revenu disponible alors qu'on a le PIB ici? C'est parce que dans cette optique-ci, on examine le PIB sous l'angle des revenus qui sont générés par le processus de production.

Essentiellement pour simplifier disons, il s'agit de la masse salariale distribuée dans l'économie, de l'excédent brut des entreprises. Donc les revenus primaires qui sont générés. Je parle ici d'une façon

un peu simplifiée pour fixer les esprits. Il s'agit des revenus qui sont générés et distribués dans le processus de production.

Donc en règle générale, sauf cas particulier, la partie essentielle du revenu disponible brut sera constituée par les revenus générés dans l'activité de production. La beauté, si vous voulez, l'intérêt des interrelations comptables est évidente dans cette équation aussi. Parce que, rappelons-nous que le PIB qui reflète ici les revenus de production, peut être aussi exprimé du point de vue de la demande finale comme étant la somme des consommations des investissements et des exportations nettes.

C'est ce que nous avions discuté dans les vidéos précédentes. Alors, la somme de la consommation et de l'investissement est dans le jargon économique appelé l'absorption. Parfois appelé également demande intérieure. Donc nous avons ici en réalité deux approches du revenu disponible.

Puisque nous avons l'approche sous la forme, l'approche qui inclus les salaires, les revenus qui sont échangés avec l'étranger, les transferts qui proviennent de l'étranger. Et une autre approche qui inclus des éléments tout à fait différents. La consommation, les investissements, exportations, importations. Donc des éléments de dépense.

Et donc en combinant ces deux optiques, si vous voulez, du revenu, on peut dire à ce moment-là que le revenu disponible brut sera la

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somme de l'absorption, dépenses intérieures, plus les exportations nettes, qui proviennent donc de ce membre-ci. Plus ces éléments de revenu primaire et de revenu secondaire qui interviennent dans la définition du revenu disponible.

Ce qu'il revient à dire, finalement, que la différence entre le revenu et l'absorption sera égal à la balance des transactions courantes dans la balance des paiements. Pourquoi? Parce que ce membre-ci, si vous vous souvenez, si vous allez revoir la définition de la balance courante, ce membre-ci est exactement égal à la balance courante des paiements. La différence entre exportations et importations de biens et services auxquels on va ajouter les revenus primaires, les revenus secondaires de la balance des paiements.

Par conséquent, cette exploitation des liens comptables qui existent entre les comptes nous permet de donner une interprétation à un déficit éventuellement. Un déficit des transactions courantes. Si ce terme BCC qui est négatif, c'est-à-dire qu'il correspond à un déficit des transactions courantes. Nous savons ipso facto que ceci correspond à une absorption qui sera supérieure au revenu disponible.

Cela signifie que tout ce qui arrive à la balance des paiements ne se limite pas aux comptes de la balance des paiements, mais à un rapport avec l'évolution de l'économie nationale. L'interprétation de cette relation est qu'un déficit des transactions courantes, par exemple, reflète un excédent de l'absorption par rapport au revenu.

En d'autres termes, le pays vit au-dessus de ses moyens. Inversement, si les revenus disponibles dépassent la demande intérieure, le solde des transactions courantes est nécessairement excédentaire.

Voici un exemple, un peu ancien, d'un pays qui est l'Indonésie où les données d'absorption et de revenus disponibles sont toutes exprimées en pourcentage du produit intérieur brut. Que voyons-nous? Nous voyons une situation ici où le revenu disponible brut est inférieur au produit intérieur brut.

De 100% nous passons à 95%. Pourquoi? Essentiellement à cause de ce facteur-ci, c'est-à-dire les revenus de facteurs. C'est-à-dire en réalité ce qu'on appelle dans la balance des paiements version 2006, les revenus primaires. Donc ceci. Donc cet élément-là étant fortement négatif, pèse sur le revenu disponible brut. Et on passe donc de 100 à 95. Alors remarquez que durant la période, ce revenu disponible, en pourcentage du PIB, augmente.

En ce qui concerne la demande intérieure, ce qu'on constate c'est que cette demande intérieure, en 2002 par exemple, s'établit à 90. Donc 70 de consommation et 20 d'investissements.

Autrement dit, la dépense intérieure, l'absorption est inférieure au revenu disponible, ipso facto nécessairement que le solde des transactions courantes de la balance des paiements sera excédentaire est à hauteur de la différence. C'est-à-dire de 5% du

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PIB. Intéressant aussi de noter que ce solde des transactions courantes se maintient aux alentours de 5% du PIB durant cette période alors que le revenu disponible augmente.

Mais ceci est dû à, en fait, une hausse de la consommation. Et donc de la demande intérieure. L'équation est une identité qui est toujours vraie. Elle n'indique pas le sens de la causalité. En conséquence on ne peut à priori déterminer si c'est l'évolution de l'économie nationale qui est à l'origine des changements intervenus dans le compte des transactions courantes ou vice versa. Bien.

Alors quel intérêt de cet élément, si vous voulez, d'interrelation là, entre la balance courante, de transactions courantes et l'économie intérieure? C'est-à-dire le revenu disponible brut et l'absorption. Quel est l'intérêt du point de vue de l'analyse et des politiques économiques.

Prenons un exemple. Supposons qu'un pays dont le solde des transactions courantes est pratiquement en équilibre structurellement. Pendant toute une période de temps, la balance des transactions courantes est pratiquement égale à 0. Et tout d'un coup se produit quelque chose, une année donnée cette balance devient fortement déficitaire.

Alors qu'est-ce qu'il se passe? Quelle est la raison de ce changement? L'identité qui relie l'écart entre revenu disponible et absorption et solde de la balance courante, cette identité n'indique

pas le sens de la causalité. On ne peut dire à priori si l'événement qui provoque ce changement trouve son origine dans la balance des paiements, à l'étranger, ou bien trouve son origine à l'intérieur du pays concerné. Il faut plus d'informations. Une analyse s'impose. Pourquoi? Parce que plusieurs facteurs pourraient être à l'origine d'un changement pareil.

Puis il serait possible, un facteur possible serait une forte hausse hexogène du prix des importations. Avec un volume des importations peu sensible aux prix. Donc il resterait pratiquement inchangé. Donc là effectivement, il s'agirait d'un choc dont l'origine se trouve à l'extérieur du pays.

Mais la même situation pourrait résulter d'un choc endogène de la consommation. Une forte hausse de la consommation qui entrainerait une hausse du volume des importations. Et dans ce cas-là, en réalité le choc trouve son origine dans l'économie du pays considéré.

Mais le propos ici c'est que quelle que soit la raison fondamentale du changement, l'identité reste tout à fait valide et est indispensable à l'analyse. Et se maintient comme un cadre de référence pour l'analyse. Cette identité met en lumière la relation entre l'absorption, le revenu, et le compte des transactions courantes. Elle laisse à penser que les politiques visant à maitriser l'absorption ou le revenu peuvent être un moyen à employer face à un excédent ou à un déficit excessif des transactions courantes.

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Voyons cela en plus concret. Quelles sont les lignes d'action qui sont à la disposition du gouvernement? Dans la mesure où le gouvernement désire réduire le déficit. Je suis toujours dans mon exemple théorique là.

Donc la balance, le déficit de la balance des transactions courantes est, disons, considéré inopportun par le gouvernement. Et le gouvernement veut donc, par des actions de politique économique, réduire ce déficit. Que peut-il faire? En cas de déficit considéré inopportun, l'approche revenu - absorption, mettant l'accent sur le revenu et l'absorption en réalité, cette approche va nous suggérer qu'une manière relativement directe et rapide de réduire un déficit excessif des transactions courantes sera de réduire l'absorption. C'est-à-dire de peser sur la consommation, ou peser sur l'investissement.

En supposant bien entendu, c'est une hypothèse relativement forte, qu'une action qui vise à réduire l'intensité de la consommation et de l'investissement n'aura pas d'effet négatif sur le revenu. En particulier sur la composante produit intérieur brut du revenu. Donc comment réduire la consommation et l'investissement?

En resserrant les politique monétaires et budgétaires. Une autre solution, en principe, serait, au lieu de réduire l'absorption, d'accroitre la production et le revenu. Comment opérer ceci? Le problème avec ceci c'est qu'en règle générale les marges inutilisées du potentiel de production ne sont pas nécessairement énormes. Et

que, et donc dans le court terme il sera assez difficile d'agir sur le revenu et la production. Mais une dépréciation de la monnaie, dans certains cas, peut aider à activer des potentiels de production inutilisés.

Mais en réalité, dans la plupart du temps, il va s'agir ici d'une politique à moyen terme. À moyen terme, la manière d'augmenter la production du pays pour augmenter son revenu disponible sera l'adoption d'investissements importants, d'une politique d'investissement, et la mise en place de réformes structurelles visant à accroitre la compétitivité de l'économie. Mais ces politiques-là, toutes désirables qu'elles soient, prennent du temps.

Vidéo 5.9 : Écart épargne-investissement

Un deuxième moyen d'établir une relation entre les agrégats intérieurs et le solde extérieur courant, est fourni par le solde épargne-investissement de l'économie. Passons maintenant à l'approche suivante qui est l'écart entre l'épargne-investissement.

Une fois de plus ce dont on va parler ici, ce sont les relations qui existent entre la balance des transactions courantes et les secteurs intérieurs. Refaisons un petit peu de gymnastique algébrique à partir de la définition du revenu, de l'écart revenu disponible et absorption.

Rappelons-nous que l'absorption, la dépense intérieure, est composée de la consommation et de l'investissement. Et que la

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définition de l'épargne macroéconomique est précisément la différence entre le revenu disponible brut et la consommation. Donc cette partie ici. Par conséquent, cette petite transformation algébrique des données nous permet de dire la chose suivante.

La balance des transactions courantes reflète la différence entre l'épargne macroéconomique et les investissements. Donc les données qui seront utilisées pour établir cette relation-là sont strictement les mêmes que celles utilisées dans l'approche de l'absorption. Mais la différence ici c'est que du point de vue de l'analyse et de la formulation de politique économique, l'accent est mis sur un aspect différent de l'économie intérieure.

En effet, les ressources qui sont nécessaires pour couvrir l'excédent de l'investissement dans le cas d'un déficit de la balance courante, ces ressources. Un excédent de l'investissement par rapport à l'épargne doit provenir de l'étranger. Donc l'accent qui va être mis ici du point de vue de l'analyse et des politiques, sera sur les déterminants de l'investissement, et les déterminants de l'épargne. Ce qui est donc une optique un peu différente de l'optique de l'absorption.

Cette approche met l'accent sur l'offre d'épargne nationale considérée par rapport à la demande d'investissement. En conséquence, elle laisse à penser que les politiques visant à maitriser l'épargne et l'investissement sont peut-être les moyens à utiliser pour remédier à une position insatisfaisante du compte des

transactions courante. Examinons rapidement un exemple numérique. Ici il s'agit du Canada. Voilà, je crois que le tableau est en anglais mais il est assez facile, je pense, pour les francophones de le suivre. Balance des paiements. Ici c'est le solde sur le compte courant de la balance des paiements, en pourcentage du PIB.

Nous voyons par exemple qu'en 2011, la projection de ce solde est d'un déficit de 3,5% du PIB. Pourquoi un déficit? Parce que il existe un écart entre les investissement réalisés, ou projetés dans le pays qui s'établissent à plus de 23% du PIB, et l'épargne du pays en question qui est de l'ordre de 20% Donc entre les 20% d'épargne et le plus de 23% d'investissement, un écart est projeté qui nécessairement va correspondre à un déficit correspondant, quantitativement de la balance courante des paiements.

Ce qui est intéressant aussi de constater dans ce tableau c'est que l'épargne macroéconomique est scindée entre secteur privé et secteur gouvernement. Nous avons ici une notion d'épargne du gouvernement et une notion d'épargne du secteur privé. Elle-même décomposée entre les ménages et les entreprises. Il est très utile de ventiler l'écart épargne-investissement pour l'ensemble de l'économie. En considérant que plusieurs secteurs contribuent à l'épargne et à l'investissement. Au niveau le plus élémentaire, l'économie nationale se décompose en deux secteurs. Le secteur privé et celui des administrations publiques. Alors en quoi concerne, cette décomposition est fort intéressante.

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Mais en quoi concernent exactement l'épargne et l'investissement public? Et donc l'écart épargne-investissement public. Cet écart investissement public que nous désirons calculer correspond pratiquement, ou à peu de choses près, au solde budgétaire global du gouvernement. C'est-à-dire le revenu disponible public moins la consommation publique finale et les investissements publics. Et le revenu disponible public, c'est-à-dire revenu disponible de l'état, sont les recettes et les dons, tout simplement, moins les intérêts et les transferts de l'état. Les intérêts payés ou perçus par l'état, et les transferts nets perçus ou payés par l'état.

Donc à partir de cette définition-là, nous allons pourvoir ventiler l'écart global au niveau macroéconomique pour l'économie dans son entièreté entre l'épargne et l'investissement, qui nous savons correspond au solde de la balance des transactions courantes. Nous allons pouvoir ventiler cet écart global entre les deux secteurs principaux de l'économie intérieure qui sont le secteur privé et le secteur public ici. Et nous savons comment calculer ces éléments-là.

Ceci correspond à peu de choses près aux solde global de l'exécution du budget. Et ceci correspond globalement, donc à l'excédent ou à la capacité du financement du secteur privé. Comme je l'ai indiqué dans les vidéos précédentes, ce facteur-ci est généralement obtenu par la différence entre ce qui est observé au niveau global de l'épargne et de l'investissement, qui provient souvent de la balance des paiements.

Et ce que l'on observe au niveau de l'exécution du budget. Cette identité montre que le solde des transactions courantes est égal à la somme de l'écart épargne-investissement du secteur privé, et de la position budgétaire globale du secteur des administrations publiques.

Cela signifie que si l'écart épargne-investissement du secteur privé est, par exemple, constamment assez faible, le déficit des transactions courantes et le déficit public global seront à peu près égaux. Dans ce cas, ces déficits seront appelés déficits jumeaux.

À partir donc de cette décomposition entre écart investissement du secteur public et écart investissement du secteur privé, nous pouvons distinguer trois situations typiques si je puis dire. La situation numéro un sera celle, ici il s'agit du secteur privé, secteur public. La, une situation typique, disons, situation un, est une situation où structurellement le secteur privé dégage un excédent. C'est-à-dire que son épargne est supérieure à son investissement.

Et la situation inverse se dégage pour le secteur public. C'est-à-dire que structurellement l'état encourt un déficit. Une autre situation, appelons ça la situation deux, est la situation suivante. Le secteur public, comme dans la situation encourt structurellement un déficit. Mais le secteur privé de même, structurellement, est en déficit.

La situation trois sera la situation inverse de la situation un. C'est-à-dire que le secteur privé va être structurellement en déficit, tandis

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que le secteur public enregistre structurellement des excédents. Alors l'intérêt d'examiner ces différentes situations typiques c'est que cette analyse va nous permettre d'identifier des politiques qui peuvent cibler les facteurs qui sont à l'origine des déséquilibres éventuels. Si ces déséquilibres sont jugés inopportuns.

Alors commençons par la première situation. Donc la première situation, rappelons-le, est une situation d'excédent du secteur privé, et de déficit du secteur public. Par excédent ou déficit, rappelons-le, j'ai à l'esprit la différence entre l'épargne du secteur et ses investissements. Donc la balance des paiements courante sera en déficit si en valeur absolue, si le déficit en réalité du secteur public est supérieur à l'excédent du secteur privé.

Dans ce cas-là, ipso facto, la balance des transactions courantes sera en déficit. Donc dans cette structure-là, si effectivement on constate en examinant les données historiques que structurellement l'état enregistre des déficits, et structurellement le secteur privé enregistre des surplus. Et que ces surplus sont relativement constants.

On peut à ce moment-là en déduire que ce soit le déficit budgétaire qui soit la principale cause du déséquilibre des transactions courantes. Donc du déficit enregistré dans la balance des paiements au niveau des opérations courantes. Et dans ce cas de figure ce qui est généralement appelé déficit jumeau. Jumeau pourquoi? Parce que on considère que c'est l'existence d'un déficit structurel et son

évolution au niveau des finances publiques qui d'une certaine manière entraine et produit le déséquilibre structurel au niveau des transactions courantes.

Donc dans cette optique-là, l'existence de ce déficit dit jumeau va nous suggérer qu'une manière de réduire le déficit des transactions courantes sera d'opérer un ajustement budgétaire. C'est-à-dire de réduire le déficit de l'état. La deuxième situation est donc la situation où les deux secteurs enregistrent des écarts déficitaires. Alors bien entendu, si à la fois le secteur privé enregistre un déficit, donc un écart négatif entre son épargne et son investissement, et de même le secteur public, forcément la balance des transactions courantes va être négative. Et enregistrer un déficit.

Alors, dans ce cas-là la situation évidemment est un peu plus compliquée. Et ce cas est typique de nombreux pays en voie de développement qui enregistrent et connaissent des déficits de leurs transactions courantes structurels et très importants. Et ces déficits étant la somme du déficit du secteur privé et secteur public. En réalité ce qu'il se passe c'est que les demandes, le besoin d'investissement qui répond au besoin de croissance et de réduction de la pauvreté dans beaucoup de ces pays sont très importants.

Alors que l'épargne est très faible, à la fois dans le secteur public et le secteur privé. La question de politique économique à ce moment-là qui se pose c'est comment financer ce déficit structurel mais

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nécessaire à la croissance du solde de transactions courantes. La troisième situation est la situation donc où l'état est en excédent et le secteur privé est en déficit. Alors, que se passe-t-il ici?

Éventuellement ce déficit du secteur privé peut correspondre à un gros essor d'investissement privé ou une envolée de la consommation privée. Et donc il sera important pour l'analyse économique et la définition des politiques de distinguer effectivement ces cas. C'est-à-dire que la réponse ne sera pas la même, bien entendu, si c'est la consommation privée qui dérape ou si c'est l'investissement privé qui lui-même est en très forte augmentation.

Alors j'ai parlé jusqu'à présent de déficit des transactions courantes parce que disons que le souci de la politique économique est probablement le plus marqué dans le cas d'un déficit jugé excessif. Mais en réalité l'analyse qui est faite entre l'épargne et l'investissement, l'approche épargne-investissement, s'applique tout aussi bien à des cas d'excédents structurels.

Et je prends ici l'exemple de la Russie qui enregistre durant cette période, mais en fait structurellement un solde extérieur courant, ici en pourcentage du PIB, très important, qui oscille entre 5 et 6% du PIB par an. Que se passe-t-il donc dans un tel pays? C'est que l'épargne nationale est bien entendu supérieure à l'investissement brut ce qui génère cet excédent des transactions courantes.

Quels sont les secteurs, privés ou publics qui sont à l'origine, d'une certaine manière, de cet excédent? Et bien s'agit-il du secteur public? Non, parce que le secteur public enregistre, par exemple en 2010, une épargne négative. Donc un déficit du solde global. Et donc son écart épargne-investissement est clairement négatif.

En revanche, le secteur privé dégage une épargne très importante et bien supérieure à son investissement. Donc d'une certaine manière, on peut dire que l'excédent du solde de la balance des paiements courants de la Russie trouve son origine dans un comportement d'épargne du secteur privé très important.

Vidéo 5.10 : Épargne extérieure

Une troisième méthode d'analyse des relations entre l'économie nationale et le secteur extérieur est l'approche par les liens financiers entre ces secteurs. Cela offre une nouvelle perspective. Étant donné que l'évolution du marché financier reflète celle du marché des biens et services. Question que nous approfondirons dans la section des flux financiers.

Passons maintenant à la troisième approche que nous avions mentionnée. Donc nous sommes toujours, rappelons-le, en train d'analyser les relations qui existent entre la balance des paiements et les secteurs intérieurs et ici il s'agit d'analyser le rôle de l'épargne extérieure.

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Ce que nous allons faire en réalité c'est d'analyser les flux financiers de la balance des paiements. Donc c'est la troisième méthode d'analyse qui donne une forme forte intéressante et très utile aussi du point de vue de la politique économique. On va se placer dans l'optique des flux financiers entre le pays concerné et le secteur extérieur. Les liens financiers. Alors, de quoi s'agit-il?

Reprenons l'équation de l'approche précédente qui nous dit donc que le solde de la balance courante des paiements dans un pays donné correspond à l'écart entre l'épargne et l'investissement. Si un pays donné, le pays qui est analysé, connait un déficit de sa balance courante. C'est-à-dire un écart négatif entre l'épargne et l'investissement. Cela veut dire nécessairement que le reste du monde, lui, est en excédent des transactions courantes. Le reste du monde, en appliquant exactement la même approche que celle que nous avons appliquée à l'économie intérieure, l'excédent du reste du monde, qui correspond au déficit du pays concerné. Cet excédent du reste du monde correspond à une situation où le reste du monde a une épargne supérieure à son investissement. Bien entendu.

Et la question qui est analysée et suivie dans cette optique-ci est la suivante. Cette épargne excédentaire du reste du monde, comment va-t-elle être canalisée vers le pays qui connait un déficit? Donc ce dont il faut se rappeler ici ce sont les définitions des grandes rubriques de la balance des paiements qui sont utilisées dans la version 2006 du manuel. Et donc rappelons en quoi consistent ces

grandes rubriques. Le solde de la balance courante des paiements, plus le solde de la balance des capitaux qui généralement est relativement faible. On peut grosso modo, la plupart du temps, pratiquement oublier, pour l'analyse, ce poste-là.

Mais donc la somme de ces deux rubriques doit être égale au solde de la balance du compte financier et de la variation et auquel s'additionne la variation des réserves de change. Donc de la banque centrale. Donc voilà l'équation fondamentale de la balance des paiements. Ce qui veut dire donc, en pratique, que lorsque le pays en question enregistre un déficit de ces transactions courantes, la contrepartie de ce déficit, va se retrouver dans les opérations qui figurent au compte financier et dans les opérations sur les réserves de change effectuées par la banque centrale.

Autrement dit l'épargne extérieure excédentaire du reste du monde va financer le pays déficitaire par le biais des flux qui apparaissent au compte de capital, mas ça c'est faible en règle générale, mais surtout au compte financier, et au niveau des avoirs de réserves de la banque centrale. Bien.

Alors la question va être analysée du point de vue de la politique économique dans un instant. Prenons d'abord ici un exemple quantitatif pour fixer les esprits. Voici un pays, c'est le Ghana, qui connait manifestement structurellement un déficit de sa balance courante. Toujours en pourcentage du PIB. Ce déficit aussi entre 4 et 10%. Donc il s'agit d'un déficit structurel assez important.

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Enfin, durant cette période-là en tout cas. Et donc ce déficit doit nécessairement correspondre, prenons là les 2000, doit nécessairement correspondre à une différence, un écart entre l'investissement et l'épargne. Ceci c'est l'épargne macroéconomique, ceci c'est l'investissement.

Donc entre 19.6 d'investissement et 15.6, pourcentage du PIB d'épargne. Ça dégage un écart de 4% qui correspond donc à un déficit de la somme des transactions courante de ce pays. Et donc comment ce déficit va-t-il être financé? Par l'épargne extérieure excédentaire du pays. C'est-à-dire la somme de toutes les opérations qui vont apparaitre au niveau du compte financier et au niveau de la variation des réserves de change du Ghana. Ces opérations-là vont se solder par un surplus de 4% qui correspond donc à l'excédent de l'épargne étrangère qui vient financer ce déficit.

On voit effectivement que l'épargne étrangère correspond, le montant de cette épargne étrangère correspond exactement au déficit de la balance des transactions courantes. Alors quel est l'intérêt de cette approche-là? C'est d'analyser en réalité la viabilité de ces flux financiers. Le recours du pays déficitaire, admettons qu'il soit déficitaire. Le recours à l'épargne extérieure est-il durable et viable? C'est ça la question fondamentale. Le recours d'un pays, et ceci rejoint un petit peu l'exemple que j 'avais donné dans la situation numéro 2 de l'approche épargne-investissement.

C'est-à-dire une situation de déficit structurel des transactions courantes qui s'accompagne d'un déficit à la fois du secteur privé et du secteur public. J'avais dit le problème dans ce cas-là est de déterminer le mode de financement le plus adéquat de ce déficit structurel de la balance courante.

C'est exactement la question qui se pose ici. Le recours à l'épargne extérieure dont on voit qu'il est absolument nécessaire, est-il viable? D'accord. Et bien la réponse est positive. Le pays peut recourir à l'épargne extérieure tant que les entrées de capitaux se poursuivent. Ou qu'il subsiste suffisamment d'avoirs de réserve utilisables. C'est-à-dire tant que les entrées de capitaux se maintiennent et que les avoirs de réserves et de la marge pour baisser.

Bon la question évidemment est la suivante. Ces entrées de capitaux, à un certain moment, peuvent se tarir, et les avoirs de réserves elles, eux ne peuvent pas baisser indéfiniment et finissent par arriver à un plancher. Ce plancher, en tout cas en ce qui concerne les réserves brutes, étant 0. Donc, d'accord.

Il est possible de recourir à l'épargne extérieure pendant un temps relativement long peut-être. Mais quelque part il va y avoir une limite. Du point de vue des politiques. Des déficits des transactions courantes considérables et persistantes, et un endettement extérieur net en hausse peuvent faire douter de la capacité du pays

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à soutenir sa position extérieure, et appeler des mesures correctives.

Vidéo 5.11 : Approche monétaire de la balance de paiements

Les interrelations comptables entre le secteur monétaire et la balance des paiements sont des liens financiers d'un intérêt particulier. Notons que le solde global de la balance des paiements, c'est-à-dire la variation des avoirs de réserve, est financé par la variation des actifs extérieurs nets de la banque centrale figurant dans la situation monétaire.

Donc examinons cette approche, dite approche monétaire de la balance des paiements. Abstraction faite des variations des actifs extérieurs nets des banques commerciales, et ne s'intéressant donc que à la variation des avoirs, des avoirs extérieurs de la banque, de la banque centrale. Et abstraction faite également des changements de valeur qui peuvent provenir d'une variation des taux de change.

Nous avons l'équation qui nous dit que la variation des avoirs extérieurs nets qui apparaissent dans la situation monétaire doit être égale à la variation des réserves apparaissant, au solde de la balance des paiements exprimée chacune, ces variations, dans la même monnaie.

Et il est bon de rappeler ici les conventions comptables du manuel de la balance des paiements dans sa version 2006. Une hausse, dans

ce manuel, des réserves de change est accompagnée, est traduite par signe algébrique positif. Et inversement une baisse des réserves de change s'accompagne d'un signe algébrique négatif.

De la même manière, dans la situation consolidée des institutions de dépôts, donc dans la situation monétaire, une hausse des avoirs extérieurs nets s'accompagne d'un signe positif. Nous avons donc bien l'égalité entre la variation des avoirs extérieurs nets et la variation des réserves de change.

Donc les variations des avoirs extérieurs nets sous ces hypothèses doivent correspondre à celles des réserves, de la balance des paiements. Et rappelons-nous donc, utilisons l'identité donc qui relie les avoirs extérieurs nets aux réserves. La variation des avoirs extérieurs nets correspond à la différence entre la variation de la masse monétaire, qui apparait donc au passif du bilan consolidé des institutions de dépôts.

Différence donc entre la variation de la masse monétaire, et la variation des actifs intérieurs nets. Des actifs intérieurs nets. Donc la variation des avoirs extérieurs est produite par la différence entre la variation de la masse monétaire, et la variation des actifs intérieurs des institutions de dépôts. Et cette différence donc correspond, doit correspondre à la variation des réserves qui apparait au solde de la balance des paiements.

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À supposer donc que les autres postes nets, qui sont inclus dans les avoirs intérieurs nets de la situation monétaire, restent inchangés. Cette équation-ci nous dit que toute différence entre l'expansion du crédit intérieur, qui est la composante principale en principe des avoirs intérieurs, de la variation des avoirs intérieurs nets.

Une différence entre l'expansion du crédit intérieur, du crédit bancaire intérieur, et l'augmentation de la masse monétaire, au sens large, M2, nécessairement va se traduire par une variation des réserves de change. Des réserves qui apparaissent au solde de la balance des paiements. Et donc ceci justifie l'appellation approche monétaire de la balance des paiements puisque nous relions ici, compte tenu de certaines hypothèses assez simples, nous relions la variation des avoirs extérieurs nets qui apparait dans la situation monétaire avec le solde de la balance des paiements.

Il est à remarquer ici que, à la différence des approches précédentes, nous nous intéressons au solde global de la balance des paiements et pas seulement au solde de la balance courante. Il s'agit bien du solde global de la balance des paiements, qui comme vous le savez correspond à la variation des réserves. Cette relation constitue donc la base de ce qu'on appelle l'approche monétaire de la balance des paiements. Okay.

Et c'est une relation, une approche qui est largement utilisée dans les programmes appuyés financièrement par le FMI. Suivant cette approche, lorsqu'une perte de réserves internationales tient à un

déséquilibre entre l'offre et la demande de monnaie au sens large, la fixation de plafond à l'expansion du crédit bancaire, par un resserrement de la politique monétaire, réduira ou même inversera la perte de réserves.

Essayons de comprendre l'approche dans sa dimension de guide de la politique économique. En quoi cette approche monétaire de la balance des paiements peut-elle nous aider. Prenons ici un exemple très simplifié mais qui je l'espère va aider à comprendre la philosophie sous-jacente.

Nous allons créer une situation monétaire hypothétique dans ce petit exemple, où l'expansion du crédit va dépasser celle de la masse monétaire. Commençons par une situation initiale. Nous avons ici la partie active de la situation monétaire. Donc du bilan consolidé des institutions de dépôts, actifs et passifs.

Au passif, comme vous le savez, va figurer la masse monétaire. À l'actif vont figurer les avoir extérieurs nets et les avoirs intérieurs nets. Et nous savons que la somme de ces deux choses-ci, qui est donc la somme des actifs de la situation monétaire, doit être égale à la valeur apparaissant au passif. C'est-à-dire la masse monétaire qui existe à un certain moment.

La balance des paiements, elle, comme vous le savez, est établie sur la base des flux, et non pas d'encours. Par conséquent, ce que nous allons examiner ici, ce sont les sources de la variation de ces

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rubriques. La variation de la masse monétaire durant une période donnée qui doit donc être égale à la somme des variations des avoirs extérieurs nets, et des avoirs intérieurs nets. Très bien. Alors. Mettons des chiffres là-dessus, et tout à fait hypothétiquement, bien entendu. Effaçons. Et admettons que nous sommes ici au départ dans une situation où la variation de la masse monétaire serait égale à plus 100.

Tandis que la variation des avoirs extérieur nets, qui donc donne lieu, et des avoirs intérieurs nets, qui sont donc la contrepartie de cette variation de 100, serait égale, pour les avoirs extérieurs nets, disons à plus 20. Et pour les avoirs intérieurs nets, à plus 80. Donc on a une situation où la masse monétaire augmente de 100 durant une période donnée. Entre deux bilans consolidés à des dates différentes.

Et la source de ces augmentations est constituée à hauteur de 80 par une augmentation des avoirs intérieurs nets. Et à hauteur de 20, à hauteur de 20, enlevons ce petit signe qui pourrait être interprété comme un moins, mais à hauteur de 20, par une augmentation des avoirs extérieurs nets. Très bien. Admettons maintenant que la situation se modifie en ce sens que pour une raison ou une autre, le crédit intérieur s'emballe.

Le crédit bancaire intérieur augmente nettement plus que les 80 que nous avons, donc, que nous avons indiqués précédemment. Et disons que le crédit intérieur augmente de 120. Que va-t-il se

passer? La variation des actifs s'établit donc à 140. Par conséquent, étant donné l'égalité entre actifs et passifs, la variation du passif, c'est-à-dire la masse monétaire, va devoirs s'établir à 140. Alors de deux choses l'une. Ou bien les 140, donc et en fait, il y a plus 40 ici. Ou bien cette variation additionnelle est désirée par les agents économiques. Les avoirs monétaires qui sont injectés dans l'économie en raison de cette hausse plus importante des avoirs du crédit intérieur en fait, correspond à une hausse de la demande de monnaie. Et par conséquent la situation reste en équilibre.

Mais que se passerait-il au cas où en réalité cette augmentation du crédit dépasserait celle de la demande de monnaie? C'est-à-dire que ce qui est réellement demandé en fait par les agents économiques reste à un niveau de 100. Si les agents économiques ne demandent que 100, il va nécessairement se passer, se produire un phénomène d'ajustement. Et l'approche de la, pour rétablir, pour respecter l'équilibre entre actifs et passifs. Et ce processus d'ajustement, suivant l'approche monétaire de la balance des paiements va être un ajustement par les avoirs extérieurs nets.

En ce sens que pour revenir de 140 à 100 alors que au niveau de la variation des actifs, alors que le crédit intérieur augmente lui de 120, il va donc falloir que les avoirs extérieurs nets diminuent de 20. Et de manière à rétablir l'équilibre entre actifs et passifs. C'est-à-dire entre demande de monnaie et source à l'actif des banques, source de création de monnaie.

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Donc cette approche-là évidemment suggère que pour remédier à des équilibres entre l'offre et la demande de monnaie qui seraient provoqués éventuellement par un accroissement des avoirs intérieurs nets et qui produiraient une variation non désirée des avoirs extérieurs nets.

Pour rétablir l'équilibre, la politique économique et la politique monétaire devraient s'atteler à contenir la variation du crédit intérieur à l'intérieur de limites qui soient compatibles avec un niveau désiré des réserves de change. Bien, cette approche évidemment parait simple, puisqu'elle parait basée sur une égalité comptable dans la situation monétaire.

Dans la réalité des faits, la mise en pratique de cette approche-là est beaucoup plus compliquée qu'il ne parait. Pourquoi? Parce que la demande de monnaie est susceptible de connaitre des variations à court terme assez importantes. Donc en d'autres termes la vitesse de circulation de la monnaie peut varier assez fortement d'une période à l'autre dans certaines, dans certains cas.

Donc ça ça pose déjà un problème au niveau du calibrage, si vous voulez, de la politique monétaire. L'autre problème c'est que l'offre de crédit par les banques, les déterminants de l'offre de crédit par les banques ne sont pas nécessairement sous le contrôle très étroit de la banque centrale et de la politique monétaire.

Il est donc parfois difficile aussi de calibrer dans un système de marché, de faire en sorte que l'octroi de crédit par les banques soit compatible avec un objectif d'augmentation de la masse monétaire, ou un objectif d'avoirs extérieurs nets. Ça c'est une deuxième difficulté.

La troisième difficulté dans l'approche c'est que bien entendu la banque centrale a éventuellement une politique en matière de régime de change. C'est-à-dire que le pays peut être en régime fixe ou en régime flottant, ou dans un régime intermédiaire de taux de change. Et l'existence de régime plus ou moins flottant ou plus ou moins fixe constitue évidemment une contrainte pour la prise de décisions par la banque centrale au niveau de ces réserves de change donc. Là aussi, donc on est dans un système où en fait il y a plusieurs paramètres très importants qui contraignent l'efficacité de la politique.

Mais néanmoins, l'approche monétaire de la balance des paiements est, comme je l'ai dit, utilisée assez largement dans les programmes financiers soutenus par le Fond Monétaire parce qu'elle offre un cadre d'analyse intéressante, premièrement, et deuxièmement, comme elle suggère que pour lutter contre une baisse intempestive non désirée des réserves de change provenant d'une situation déficitaire de la balance des paiements, une parade possible serait une posture de la politique monétaire plus restrictive en matière d'octroi de crédit bancaire.

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Et donc dans les situations où l'accroissement de la masse monétaire, et la baisse concomitante des réserves de change est est clairement provoquée par un emballement du crédit bancaire. Il est dans ce cas-là, effectivement, indiqué de faire en sorte que cet emballement cesse et que la variation du crédit bancaire, l'octroi de crédit par les banques, revienne à un niveau plus compatible avec les équilibres macroéconomiques.

Dans cette situation l'approche monétaire de la balance des paiements nous fournit donc une indication très utile sur la posture que doit prendre la politique monétaire.

Vidéo 5.12 : Introduction aux tableaux des flux financiers (1)

Étudions maintenant plus en détail l'architecture du cadre macroéconomique et ses emplois. Passons donc maintenant à l'examen d'autres aspectes du cadre macroéconomique et de son utilisation. Et nous allons ici, dans la vidéo qui commence, nous atteler à la compréhension de ce qu'on appelle le tableau des flux financiers. Où on appelle cela parfois également tableau de flux de fonds. Les interrelations entre les divers secteurs sont retracées dans le cadre d'un tableau des flux financiers.

Le tableau des flux financiers présente à la fois les transactions financières et non financières de chacun des secteurs intérieurs. Le tableau des flux financiers est un tableau tout à fait synthétique qui

va présenter en fait sur un seul tableau, ou une seule page à la limite, les transactions non financières des secteurs intérieurs de l'économie et les transactions financières des secteurs. Et ce tableau part du principe, est construit selon le principe que, pour chacun des secteurs intérieurs, et pour le secteur extérieur également, le solde épargne et investissement doit être financé dans sa totalité. Donc prenons un exemple simple.

Un tableau simplifié de flux économiques et financiers va se présenter de la manière suivante. L'économie est divisée en secteurs. Voici donc l'économie intérieure d'un pays, d'un pays hypothétique. Les données de cette économie sont présentées sous une forme sectorielle.

Donc il y aura donc le secteur de l'administration publique qui va apparaitre. Et le secteur monétaire va apparaitre également, je vais expliquer pourquoi. Et donc le secteur privé va être lui également obtenu. Alors le reste du monde, bien entendu, doit apparaitre dans le tableau également.

Mais, la particularité ici c'est que les données qui vont apparaitre dans cette colonne, la colonne reste du monde, sont vues du point de vue du reste du monde. Pas du point de vue de l'économie intérieure. Qu'est-ce que ça signifie? Ça signifie par exemple que, et on va revenir là-dessus, pour le secteur des administrations publiques ici, si on s'attache à ce secteur-là.

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Nous avons un revenu disponible brut de l'administration de 20, et une absorption, c'est-à-dire la somme de la consommation et des investissements publics de 24. Donc le solde épargne investissement des administrations publiques ici, de l'état, va s'établir à moins 4. Ce qui donc, nous avons déjà vu dans des vidéos précédentes, correspond à la notion de solde global des finances publiques.

Le tableau des flux économiques et financiers est basé sur le principe que ce solde épargne investissement, ou plus simplement dit le solde global, le déficit global dans ce cas-ci de l'état, doit être intégralement financé. Et soit par financement extérieur ou par financement intérieur. Bien.

Donc quelles sont les conventions comptables qui vont être utilisées généralement dans ces types de tableaux? Dans la partie, et ça c'est important, il est important de comprendre sinon la lisibilité du tableau est vraiment très mauvaise.

Dans la partie inférieure, ce qui est consacré aux transactions financières du tableau, le signe plus, un signe algébrique positif va indiquer une augmentation des passifs. C'est-à-dire par exemple une augmentation des emprunts. Ou une baisse des actifs. C'est-à-dire par exemple une perte de réserves de change.

Donc il s'agit d'une convention qui est opposée à celle qui a été décrite dans l'exemple précédent. Ou selon le manuel de la balance

des paiements 2006. Une hausse des réserves de change s'exprimait par un signe positif. Dans un tableau de flux de fonds, là habituellement la convention comptable est inverse. C'est-à-dire qu’une hausse des réserves de change se traduit par un signe, pardon, une baisse des réserves de change, perte de réserves de change se traduit par un signe positif. Et inversement. Donc parce que le signe moins signifie la situation inverse.

Donc selon ces conventions comptables, pour chaque secteur, chaque administration publique, secteur privé, secteur extérieur, la somme verticale des opérations doit être égale à 0. Pour chaque, chaque type de variable apparaissant dans le tableau, la somme horizontale de chaque ligne doit être égale à 0.

Vidéo 5.13 : Introduction aux tableaux des flux financiers (2)

Vérifions donc que c'est bien le cas dans le tableau ici. Nous avons effectivement que le fait que chacun des secteurs, le contrôle, le solde, de toutes les opérations au-dessus dans la partie supérieure du tableau et dans la partie inférieure du tableau, l'ensemble de ces opérations doit être égal doit sommer sur 0 pour chacun des secteurs.

Tandis que, et de la même manière la somme des opérations financières apparaissant, non, ceci ça doit être un 0, pardon, c'est 0. C'est une erreur. 0. Le solde, le solde des opérations apparaissant

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au niveau de chaque ligne doit également être 0. Voyons un petit peu en plus en détail comment lire un tableau de ce type-là.

Donc nous avons déjà commenté le secteur des administrations publiques. Le déficit s'établit à moins 4, à 4. Un déficit de 4. C'est-à-dire un solde épargne-investissement négatif de 4 qui provient d'une absorption par le pouvoir public supérieur au revenu disponible brut des pouvoirs publics. Le secteur monétaire dans cet exemple hypothétique simplifié est quasiment en équilibre en ce sens que son revenu disponible est pratiquement égal à son absorption. Donc il dégage un très léger déficit de 1.

Admettons que tout ceci soit en pourcentage du PIB. Donc pour l'ensemble de l'économie, le revenu disponible brut s'établit donc à 20 plus 80, ce qui donne 100. Tandis que l'absorption s'établit à 24 et 81, ce qui nous donne 105. L'absorption porte un signe algébrique négatif, il s'agit d'une dépense. Le revenu, lui, porte un signe positif. Il s'agit là d'un revenu.

Maintenant pour l'ensemble de l'économie, le solde épargne-investissement de cette économie s'établit à moins 5. C'est-à-dire que cette économie en réalité connait un déficit des transactions courantes de sa balance des paiements de 5.

Déficit qui se retrouve à ce moment-là dans la colonne reste monde par un excédent de 5 du reste du monde, de 5 des transactions du solde courantes de la balance des paiements du reste du monde vis-

à-vis de ce pays. Puisque rappelons que dans ce tableau, la colonne reste du monde nous fournit le solde épargne-investissement du point de vue du reste du monde.

Par conséquent, un déficit de 5 au niveau de la balance courante de l'économie considérée correspond à un surplus de la balance courante du reste du monde. Et donc l'ensemble, la somme globale, la somme totale du déficit de la balance courante du pays et de l'excédent, de l'excédent de la balance courante du reste du monde doit donc nous donner 0. Ce qui est bien le cas.

Alors comment ces différents soldes épargne-investissement vont-ils être financés dans la partie inférieure? Rappelons-nous que ceci c'est l'état, ce sont les administrations publiques et là c'est le monétaire. C'est-à-dire le solde, le secteur bancaire et puis le reste du monde. Voilà. Alors comment l'état va-t-il financer son déficit?

Par un financement intérieur, un financement extérieur, c'est-à-dire des emprunts extérieurs nets de 2. Par un recours au crédit intérieur de 1. Par exemple le financement bancaire. Il s'agit du crédit intérieur bancaire en fait. Et par un financement non bancaire, c'est-à-dire par exemple par émission de bons du trésor ou d'obligations sur le marché financier intérieur de 1.

Donc le déficit de l'état va donc être entièrement financé. Le besoin de financement s'établissant à 4 et étant totalement couvert par les opérations d'emprunt net qui sont décrites ici. Et donc la somme est

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égale à 0. Le secteur privé lui, nous l'avions vu, était pratiquement en équilibre dégageant un léger déficit de l'ordre de 1.

Comment ce déficit va-t-il être, dans cet exemple hypothétique, financé? Alors là nous avons à faire à une situation qui est beaucoup plus compliquée à analyser. Tout d'abord le secteur privé à recours à un financement extérieur de l'ordre de 3. C'est-à-dire qu'il emprunte à l'étranger.

Déjà nous pouvons constater que ce financement extérieur excède de loin le besoin, le besoin de financement qui lui n'est que de 1. Par ailleurs, le secteur privé rembourse en réalité, ou prête à l'état plus exactement. C'est-à-dire au lieu d'emprunter, il prête. Parce que la contrepartie du financement non bancaire de l'état sur le marché intérieur sont des emprunts du secteur privé à l'état.

Donc alors que le secteur privé a, globalement, besoin de financement de 1, en réalité il prête 1 à l'état au lieu d'emprunter 1. En revanche il emprunte au secteur, à l'étranger. Ce qui est nettement supérieur il a besoin. Que se passe-t-il au niveau du crédit intérieur bancaire? Nous avons ici une variation de 6 portant un signe algébrique négatif. Ceci veut dire en réalité que le secteur privé rembourse les crédits. Au lieu d'emprunter, il rembourse les crédits à hauteur de 6.

Et finalement la masse monétaire qui, comme nous le savons, est détenue par définition par le secteur privé. La variation de la masse

monétaire s'établit à plus 5 dans ce tableau ici. Ce qui veut dire en réalité que le secteur privé diminue ses avoirs sous forme monétaire auprès des banques. Nous avons donc à faire à une situation extrêmement compliquée où à la fois le secteur privé emprunte à l'étranger mais prête à l'état. Réduit l'encours du crédit qui lui a été octroyé par les banques. Et il réduit cet encours en diminuant ces encaisses monétaires.

L'ensemble de ces opérations complexes aboutit à un contrôle ici égal à 0. Ce qui veut dire que toutes les opérations du secteur privé ont été correctement identifiées et évaluées. Le secteur monétaire, lui, apparait, mais pourquoi? Il apparait parce qu'il, en raison du rôle particulier que joue le secteur bancaire, les institutions de dépôts, dans le financement de l'économie.

L'hypothèse généralement utilisée est que le solde non financier, le solde épargne-investissement du secteur monétaire est égal à 0. Ce qui n'est pas entièrement correct parce que les banques sont aussi des entreprises comme les autres et ont donc également éventuellement un excédent ou un déficit, une différence non égale à 0 entre leur épargne et leur investissement.

Mais donc l'hypothèse ici généralement faite c'est que cet aspect-là, l'aspect purement entreprise des banques est compris dans le solde non financier. Donc le solde épargne-investissement du secteur privé. Et donc ne subsistent en réalité, dans la colonne monétaire,

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que les opérations monétaires. Les opérations de financement net opéré par les banques.

Et donc, ce que nous voyons ici, effectivement, est la contrepartie, au niveau de la masse monétaire des opérations effectuées par le secteur privé. C'est-à-dire le remboursement, la diminution des avoirs monétaires de la masse monétaire détenue par le secteur privé. Et la diminution des crédits octroyés au secteur privé. Et le contrôle est de nouveau égal à 0 ici.

Pas de mystère pour le reste du monde. Le reste du monde ayant un surplus de la balance courante, de la balance des paiements. Nécessairement ce surplus va être, comme nous l'avons vu dans les vidéos précédentes, canalisé vers le pays en question, qui lui connait un déficit correspondant de sa balance de transaction courante.

Et donc le surplus entre l'épargne et l'investissement du reste du monde va être canalisé vers l'économie du pays considéré par l'intermédiaire de flux, de prêts en fait. Enfin, toutes les catégories qui apparaissent au niveau du compte de capital, du compte des opérations financières, et du solde de la variation des réserves de change dans la balances des paiements.

Nous pouvons donc constater, corrigeons l'erreur ici, nous pouvons constater que tous les contrôles, somment sur 0 comme il se doit. Toutes les données portées au tableau des flux financiers

proviennent des comptes sectoriels. Celles du secteur privé étant généralement obtenues par soustraction. Le tableau des flux de fonds ne présente pas d'informations qui ne soient pas déjà incluses dans les comptes nationaux, la balance des paiements, le tableau des opérations des administrations publiques et les comptes monétaires.

Mais il permet de regrouper en un seul et même endroit les données de ces quatre comptes. Et par ce faire, de comparer des données de différents secteurs, et d'analyser des interactions entre ces secteurs. Ce tableau, qui est extrêmement synthétique comme nous le voyons, peut être utile pour les travaux d'analyse parce que cela aide à visualiser en un seul endroit, les secteurs en excédent et les secteurs en déficit. Et donc éventuellement facilite l'analyse des causes des excédents et des déficits.

Et l'intérêt également est que d'une façon très compacte et visuelles, les emplois des excédents et des excédents sont indiqués. C'est-à-dire les secteurs en excédent, comment utilisent-t-ils leur excédent? Et les secteurs en déficit, comment financent-ils leur déficit? Pour chaque secteur.

Un tel type de tableau aide également à assurer la cohérence des données rétrospectives, et à assurer la cohérence des scénarios. Parce qu'effectivement la présence des contrôles en colonnes et en lignes permet de détecter éventuellement des erreurs et des incohérences dans les chiffres.

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Une colonne ou une ligne qui ne sommerait pas sur 0 est susceptible donc de contenir des erreurs ou des incohérences. Alors pour en savoir plus sur le tableau des flux financiers, vous pouvez d'une façon facultative, c'est à vous de choisir, c'est un exercice optionnel, aller consulter les tableaux, un tableau un peu plus compliqué, un peu plus réaliste de flux financiers, qui sont fournis dans la documentation facultative de ce module.

Donc moi je vous encourage à prendre le temps d'étudier ce tableau-là. C'est un fichier Excel. Et ce qui vous permettra de voir peut-être plus clairement dans la pratique comment un tableau de fonds réaliste se présente.

Vidéo 5.14 : Flux de fonds (matière optionnelle)

Voici donc l'exercice que je vous ai suggéré de faire à propos du tableau des flux de fonds. Et j'espère que ce petit exercice assez simple, qui figure dans un fichier Excel, va vous permettre de mieux comprendre en quoi consiste un tableau de flux de fonds et quelle peut être son utilisation.

Rappelons donc ce que nous avons vu. Le tableau des flux de fonds, appelé aussi tableau des flux financiers, présente à la fois les transactions non financières des secteurs et les transactions financières des secteurs intérieurs. Mais aussi leur contrepartie en termes du reste du monde.

Et ce tableau est basé sur le concept que le solde d'épargne-investissement de chacun des secteurs, c'est-à-dire le solde des transactions non financières de chaque secteur, doit être financé dans sa totalité par les transactions financières qui apparaissent dans le tableau.

Et donc nous avions donné un exemple très simplifié de la structure classique mais très compacte ici d'un tableau simplifié de flux économiques et financiers. Dans le tableau de flux de fonds. Et nous avions vu que ce tableau détaillait au minimum trois secteurs intérieures. À savoir le secteur des administrations publiques, le secteur privé, et le secteur monétaire.

La somme des transactions de ces trois secteurs nous fournissant les transactions et les flux apparaissant au niveau de l'économie agrégée totale. Avec comme contrepartie, à ce moment-là, les transactions du reste du monde avec l'économie, mais vu du point de vue du reste du monde.

Nous avions vu que, et ceci donc est un pur rappel, pour le secteur des administrations publique, le revenu disponible des administrations publiques était inférieur aux charges, à l'absorption du secteur public. Donc l'investissement public et la consommation publique. Et donc il s'est dégagé un solde négatif, solde épargne-investissement négatif. Donc correspondant à un solde global négatif, un déficit du budget en fait.

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Nous avions vu de même, que le secteur privé avait donc dégagé un revenu disponible brut et un niveau d'absorption, mais que contrairement au secteur des administrations publiques, ce secteur était quasiment en équilibre puisque son déficit, au niveau du solde épargne-investissement ne s'établissait que à 1.

Nous allons supposer ici que ces chiffres représentent des pourcentages du PIB. Et donc le déficit du secteur public additionné au petit déficit du secteur privé nous donnait un écart entre épargne et investissement pour l'économie globale qui était de l'ordre de 5% du PIB.

Nous savons depuis que nous avons étudié en détail les différents aspects des interrelations comptables, que ce solde épargne-investissement pour l'économie globale correspond également au solde des transactions courantes de la balance des paiements. Et donc on voit là que au niveau du reste du monde le déficit qui apparait, de moins 5 pour l'économie considérée, correspond à un surplus du reste du monde équivalent de 5. Alors chacun de ces secteurs doit financer son déficit. On parle des secteurs intérieurs.

Et une façon, comment dirais-je, un sous-secteur important est crucial dans le mécanisme de financement des déficits est le secteur bancaire, le secteur monétaire. Et c'est pour cette raison qu'il apparait spécifiquement ici comme un troisième secteur intérieur.

C'est en raison de son rôle crucial dans la gestion si vous voulez, des flux de financement intérieur et extérieur de l'économie. Donc, le secteur des administrations publiques, ils doivent trouver 4 pour nous dire simplement, en terme de financement où ont-ils cherché les 4 qui sont nécessaires au financement du déficit? 2 au niveau des emprunts extérieurs. 1 au niveau du secteur intérieur bancaire. Et 1 au niveau du secteur intérieur non bancaire.

Et donc la somme de financement étant exactement égale au déficit, le contrôle qui est opéré par une sommation totale sur la colonne nous donne 0. Pour le secteur privé, nous avions vu que la situation était beaucoup plus complexe puisque malgré le fait que le secteur privé est pratiquement en équilibre ne dégageant qu'un tout petit déficit.

Il s'opère, comment dirais-je, des opérations au niveau du financement qui sont complètes, des emprunts extérieurs importants, des remboursements de crédit importants au niveau du crédit bancaire. Une diminution des avoirs en terme monétaire, du secteur privé. Donc diminution des dépôts auprès des banques. Et au niveau du financement bancaire, un financement de l'état à raison de 1.

Mais malgré la complexité de ces différentes opérations internes, la somme du solde à financer ici, du solde épargne-investissement déficitaire et de l'ensemble de ces opérations recensées nous donne 0. Donc le contrôle est effectué. Nous voyons ici apparaitre au

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niveau du secteur monétaire la contrepartie des éléments de crédit et de variations du crédit, de variation de la masse monétaire qui sont enregistrées dans les différents comptes. Puisque au niveau du crédit intérieur, donc, bancaire, le secteur des administrations publiques a eu besoin d'un crédit, de crédit supplémentaire de l'ordre de 1. Alors qu'au niveau du secteur privé, le secteur privé a pu en fait rembourser des crédits bancaires en raison de 6.

Et donc le total va nous donner un remboursement net de crédit bancaire de 5. Dont la contrepartie sera une diminution des dépôts du secteur privé auprès des banques essentiellement. Et donc une fois de plus, le contrôle est égal à 0. Bien.

Voyons maintenant dans un exemple, dans une illustration très simple comment un tableau de flux de fonds, de flux de fonds peut être utilisé pour évaluer ce qui pourrait être l'impact macroéconomique d'un changement politique budgétaire par exemple.

Donc admettons ici que par rapport à la situation précédente, l'état envisage d'accroitre ses dépenses. Au lieu d'avoir disons des investissements ou une consommation qui totaliserait 24% du PIB dans l'hypothèse précédente. L'état envisage et essaie d'évaluer l'impact d'un scénario où ces dépenses augmenteraient jusqu'à 28% du PIB.

Alors que son revenu disponible resterait identique à 20% du PIB. Dans ce cas-là, bien entendu, son solde épargne-investissement serait encore plus négatif. Donc le déficit passant de 4% du PIB à 8% du PIB. La question est de savoir comment l'état pourra financer ce déficit puisque nécessairement, le contrôle ici doit être 0. Ce qui veut dire que tout déficit est financé par une de ces rubriques.

Alors il y aura beaucoup de possibilités, enfin, plusieurs possibilités théoriquement possibles. On pourrait envisager un accroissement du financement extérieur ou un accroissement du crédit intérieur bancaire. Le scénario qui a été choisi ici sera un scénario où c'est le financement intérieur non bancaire qui augmente de manière à financer le déficit additionnel. Donc au lieu d'emprunter 1 sur le marché financier national, l'état se porte emprunteur à hauteur de 5% du PIB sur le marché national. Voilà.

Pour pouvoir s'assurer que ces ressources sont disponibles donc, un autre secteur, à savoir le secteur privé dans ce cas-ci, va devoir prêter d'avantage à l'état. C'est-à-dire que le secteur privé, au lieu de prêter 1 à l'état va maintenant prêter 5 à l'état. Pour pouvoir finalement dégager les ressources qui lui permettent d'augmenter ces prêts octroyés à l'état.

Sous l'hypothèse où le revenu disponible est maintenu à 80% du PIB, le secteur privé va devoir réduire son absorption de manière à dégager un surplus de son solde épargne-investissement de 3% du PIB. C'est-à-dire un surplus plus élevé de 4% du PIB par rapport au

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petit déficit de moins 1% du PIB qui était observé dans le scénario initial. Donc le secteur privé va être dans ce scénario désireux ou contraint de réduire ses dépenses.

Ce qui est donc le message fondamental ici, dans cette petite illustration, est la chose suivante. Étant donné les contraintes qui existent au niveau des sommes sur les colonnes et les sommes sur les lignes, dans ce tableau, tout changement dans une rubrique au niveau disons, des opérations figurantes au-dessus de la ligne, les opérations qui déterminent le solde non financier des secteurs. Toute modification là va avoir un certain nombre de répercutions nécessaires dans les autres secteurs.

Le tableau des flux de fonds nous permet, comment dirais-je, d'examiner toutes les variantes possibles de ces scénarios dans un cadre simple et logique. Alors dans la pratique, évidemment, les tableaux de flux de fonds ont une structure qui est beaucoup plus détaillée que l'illustration que je vous ai donnée dans ce tableau très simplifié.

Et ce que je vous propose de faire au niveau de l'exercice Excel, c'est d'examiner un tableau qui a un peu plus, si vous voulez, de rubriques et de contenu. Et donc il s'agit ici d'examiner et de comprendre en plus grand détail, si vous voulez, des différentes rubriques qui apparaissent au niveau des opérations non financières et au niveau des opérations financières.

Mais la structure reste la même. C'est-à-dire que nous avons toujours les administrations publiques, le secteur privé, le secteur monétaire, et le reste du monde. Et donc, où est mon contrôle là? Voilà. Non, non, ça c'est correct. C'est bien le contrôle, il vient ici. Voilà.

Et donc, nous avons ici un tableau de flux de fonds qui représente pour une année, c'est l'année 84 ici, les opérations des différents secteurs en pourcentage du PIB de 1984. Nous voyons que la formation brute de capital fixe des administrations publiques s'établissait en 94 dans ce scénario-ci à 3% du PIB.

Et faisons maintenant un exercice de calcul d'un scénario alternatif où nous supposons une hausse des dépenses d'investissement financée par un emprunt extérieur. Donc, l'exercice consistera à faire l'hypothèse que le secteur des administrations publiques a l'intention de dépenser en termes d'investissement plus que 3% du PIB. Ce qui va augmenter son déficit. Et que le financement qui sera recherché se situera au niveau du financement extérieur.

Et donc l'exercice que je vous propose de faire dans le fichier Excel va consister à comprendre quelles sont les alternative, les implications possibles. Les implications possibles pour les autres secteurs et pour les différents types d'instruments utilisés de ce scénario alternatif. Alors bon travail, et bon courage.

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Vidéo 5.15 : Vérification de la cohérence des données

Comme je l'ai indiqué précédemment, dans la réalité les données sources comportent des cohérences. Et il est nécessaire d'ajuster ces données. Comme je l'ai indiqué précédemment établir la cohérence des données d'une façon absolue est quelque chose de très difficile et probablement, dans la plupart des cas, impossible à établir.

Et pour le voir, nous pouvons retourner au secteur extérieur à la balance des paiements qui nous donne une illustration de ce que peut être la difficulté de réconciliation de données entre les différents comptes, compte tenu que ces données viennent de plusieurs sources. Vous vous souviendrez, dans la discussion qu'on a eue sur le secteur extérieur, que dans la balance des paiements figure un poste qui s'intitule erreurs et omissions nettes.

Alors, à quoi correspond ce poste erreurs et omissions nettes? C'est un poste qui permet d'équilibrer la balance entre le solde global de la balance, qui est donné par la variation des avoirs de réserve. C'est-à-dire en réalité une statistique dont la source sera la banque centrale. Et les autres rubriques qui apparaissent dans la balance des paiements, dont les sources peuvent être, par exemple pour les exportations, les importations, la douane et autres. Ou pour les comptes financiers, d'autres types de sources.

La somme de ces différentes rubriques de la balance des paiements, provenant des différentes sources, n'est pas nécessairement égale et généralement d'ailleurs ne sera pas égale, pour une période donnée, à la variation des avoirs de réserve provenant de la banque centrale, dont la valeur peut en réalité différer. Et même parfois substantiellement de la somme des composantes qui apparaissent au-dessus de ce qu'on appelle la ligne, et qui devrait en principe totalement expliquer l'origine de cette variation des avoirs de réserve.

En conséquent lorsqu'une différence dans les chiffres apparait de cette façon, il s'agit d'équilibrer à ce moment-là la balance par ce poste erreurs et omission nets, qui peut être un poste de valeur algébrique positive ou une valeur algébrique négative. Le point ici que je veux faire c'est que par définition, un poste de rééquilibrage des comptes du type erreurs et omissions nettes ne peut être réconcilié avec quoi que ce soit dans un autre compte puisqu'il s'agit en réalité d'un poste de rééquilibrage comptable qui exprime simplement l'étendue, si vous voulez, de ce qu'on ne connait pas.

L'étendue des transactions qui ont eu lieu dans la balance des paiements, mais dont on ne connait pas l'origine. Donc il est illusoire de croire que l'on pourra toujours rééquilibrer les comptes d'une façon totalement transparente. Il y aura toujours un besoin, il y aura toujours une dose d'incohérence entre les différents comptes. Il est difficile d'imaginer une situation où tous les comptes seraient absolument cohérents spontanément. Ce genre de poste,

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erreurs et omissions nettes, ont des équivalents. On les retrouve dans d'autres comptes comme par exemple la comptabilité nationale ou même les comptes budgétaires.

Donc ce qu'il s'agit de faire en réalité, pour assurer et vérifier la cohérence des données, c'est de porter un jugement sur le degré de cohérence du système. Alors, rappelons donc de quoi sont faites ces incohérences. Les différences peuvent provenir du fait que les sources sont différentes. Que les définitions pour les différentes variables dans les différentes sources ne sont pas harmonisées. Que la couverture des variables, donc leur champ n'est pas nécessairement harmonisé non plus. Et il peut y avoir des utilisations de méthodes d'enregistrement différentes d'un compte à l'autre.

Un exemple relativement fréquent est le suivant. Dans un ensemble de données, les transactions sont enregistrées sur une base de caisse tandis que sur un ensemble connexe dans un autre compte, les transactions sont estimées et évaluées sur la base des droits constatés.

Voyons maintenant quelles sont, dans les différents comptes, les sources les plus fréquentes d'incohérence que l'on peut rencontrer disons dans la vie pratique.

Commençons par les relations, les correspondances qui doivent exister, comme nous l'avons vu, entre les comptes nationaux et les

comptes budgétaires. Le test de cohérence ici est que la consommation publique doit pouvoir être rapprochée des charges au titre des traitements et salaires et de l'utilisation de biens et services, et d'autres charges au niveau donc des comptes budgétaires.

Ce qui se passe en pratique c'est que des écarts peuvent provenir du fait que la ventilation des comptes budgétaires ne fait pas apparaitre exactement les charges mentionnées ci-dessus. Donc, c'est ce qui veut dire en pratique que le contenu du poste charges au niveau des comptes budgétaires, ici, ce qu'on appelle les charges, n'est pas nécessairement, totalement harmonisé avec le contenu de la consommation publique finale dans les comptes nationaux.

Une autre source d'incohérence possible serait, et c'est souvent le cas dans beaucoup de pays, que les comptes budgétaires soient établis sur une base caisse, alors que les comptes nationaux le sont sur la base des droits constatés. Et par conséquent, il s'agirait dans ce cas-là de procéder à un ajustement des données pour faire apparaitre, dans la mesure du possible, l'évaluation des charges du compte budgétaire exprimée en droits constatés. Voilà.

En ce qui concerne maintenant toujours les comptes nationaux et les comptes budgétaires mais au niveau de l'investissement publique cette fois-ci. La rubrique des investissements publics. Le test de cohérence que nous avions mentionné était que

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l'investissement public devait pouvoir être rapproché des transactions sur actifs non financiers qui apparaissent dans les comptes budgétaires. Il peut y avoir des écarts en réalité qui seraient dus à la couverture, une fois de plus, des tableaux budgétaires. Et de même à la comptabilisation sur base caisse et non sur la base des droits constatés. C'est un petit peu le même problème, éventuellement, que pour la consommation publique.

En ce sens que la couverture, la définition de ce qui apparait dans la rubrique transactions sur actifs non financiers n'est pas exactement harmonisée avec la définition de qui constitue des investissements publics au niveau des comptes nationaux. À noter ici une chose qui est relativement fréquente, c'est que les dépenses en capital des entreprises publiques dans les investissements des entreprises publiques sont considérées en général comme des investissements du secteur privé dans les comptes nationaux.

Alors que dans les comptes budgétaires, dans la mesure où ces comptes budgétaires retracent les comptes des administrations publiques, et non du secteur public dans son ensemble, les investissements des entreprises publiques ne font pas partie des transactions sur actifs financiers.

Mais ce qui arrive dans certains cas c'est qu'en réalité une partie de ces investissements publics, pris en charge par les administrations centrales, sont comptabilisés dans les transactions sur actifs financiers. Et apparaissent comme faisant partie, des opérations

d'investissements des administrations centrales. Au niveau des correspondances qui doivent exister entre les comptes nationaux et la balance des paiements.

Alors le test de cohérence ici dont nous avions parlé, était que les exportations et importations dans les comptes nationaux, donc ces deux rubriques ici, devraient en principe correspondre aux exportations de biens et services, et importations de biens et services qui apparaissent à la balance des paiements. Rappelons-le, converties en monnaie nationale.

Rappelons que la balance des paiements est généralement exprimée en dollars des États-Unis ou autre grande monnaie. Tandis que les comptes nationaux apparaissent en monnaie nationale. Donc les écarts qui peuvent exister là peuvent être dus au taux de change moyen utilisé pour convertir les dollars en monnaie nationale et inversement.

Des différences peuvent également apparaitre en raison d'autres différences comptables. En ce qui concerne les comptes budgétaires et la balance des paiements. Le test de cohérence que nous avions mentionné était que le financement extérieur des comptes budgétaires, financement extérieur dans les comptes budgétaires, doit pouvoir être rapproché des autres investissements.

Des investissements, des autres investissements, et des investissements portefeuille du secteur des administrations

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publiques à la balance des paiements. Une fois de plus ici, on s'attend à des écarts qui pourraient être liés à des utilisations de taux de change différents dans la conversion des données de la balance des paiements aux comptes budgétaires et inversement.

De plus, les flux officiels de la balance des paiements peuvent inclure les emprunts des administrations publiques et ceux des entreprises publiques une fois de plus. Alors que les comptes budgétaires en principe, s'ils sont établis sur la base d'un champ limité aux administrations publiques, ne devraient pas faire apparaitre des financements ayant pour bénéficiaires les entreprises publiques.

En ce qui concerne la balance des paiements et la situation de la banque centrale. Le test de cohérence que nous avions signalé était que la variation des réserves enregistrées, donc les réserves de change enregistrées au niveau de la balance des paiements, en dollars, devait pouvoir être rapprochée de la variation des actifs extérieurs nets, tel qu'ils apparaissent au niveau de la situation de la banque centrale.

Et rappelons ici, que la balance des paiements est exprimée en dollars et retrace des transactions durant une période donnée, il s'agit d'un flux, tandis que la situation de la banque centrale retrace des situations, des encours à une période, à un moment donné. Donc pour pouvoir comparer des flux avec des encours, il s'agit en premier lieu de calculer les flux implicites qui apparaissent au

niveau des opérations de la banque centrale en opérant la différence algébrique entre les encours entre deux périodes consécutives.

Alors, les principales causes possibles des écarts entre la variation des avoirs de réserve et la variation des actifs extérieurs de la banque centrale, une fois de plus, peut être due à l'utilisation de taux de change différents entre les deux sources. Et à l'application, et éventuellement d'un concept de réserve différent. À savoir le concept de réserve nette ou de réserve brute.

La réserve nette étant constituée par la différence entre les avoirs en monnaie, les avoirs extérieurs de la banque centrale et les engagements à plus ou moins court terme extérieurs de la banque centrale. Il peut y avoir des différences dans la définition des avoirs et des engagements entre ces deux sources de données. En ce qui concerne les cohérences qui doivent exister entre la balance des paiements et la situation des autres institutions de dépôts. Donc les banques autres que la banque centrale.

Rappelons ici que le test de cohérence était que la variation de la position des actifs extérieurs nets de ces autres institutions devait pouvoir être reliée aux flux nets de capitaux, des flux nets de capitaux de la balance des paiements. À savoir les investissements de portefeuille, les dérivés, les autres instruments financiers.

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Ici la situation est assez confuse, je dirais, parce qu'une relation exacte, ou même approximative, est souvent difficile à établir entre ces flux de la balance des paiements et la variation de la position extérieure nette des banques autres que la banque centrale. Une fois de plus des écarts peuvent apparaitre dus à des fluctuations des taux de change.

Mais il y a beaucoup d'autres raisons possibles pour lesquelles ces données pourraient être relativement incohérentes. Alors en ce qui concerne les comptes budgétaires et la situation consolidée des institutions de dépôts, donc la situation monétaire, le test de cohérence était le suivant.

Le financement intérieur, cette fois-ci, des opérations de l'état, des opérations des administrations publiques doit pouvoir être rapproché avec la variation des créances nettes sur l'état qui apparaissent au niveau donc de la situation monétaire. Des écarts, là en principe l'aspect du taux de change ne jouera pas puisque la situation monétaire, comme les comptes budgétaires, sont exprimés en principes en monnaie nationale.

Donc les écarts qui peuvent éventuellement être observés peuvent être dus à l'inclusion de poste de réévaluation de créance dans les données de la situation des institutions de dépôts. Donc des modifications dans la valeur comptabilisée de ces créances. Les banques comptabilisant l'encours de ces créances a une valeur qui est différence de celle que l'encours est donc, la variation de

l'encours, de ces créances nettes, a une valeur qui est différente que celle qui est comptabilisée disons par le trésor.

Et une fois de plus, assez souvent, c'est une pratique relativement courante, les créances nettes sur l'état, tel que les banques les comptabilisent vont inclure des créances sur les entreprises publiques. Comme nous l'avons vu, lorsque les données ne sont pas identiques mais devraient l'être, nous devrions essayer d'expliquer l'écart et de corriger les erreurs éventuelles.

Il serait absurde de travailler avec des statistiques qui dressent des tableaux différents de la situation alors qu'elles devraient en donner des images identiques.

Vidéo 5.16 : Au-delà des liens comptables: la cohérence de comportement (1)

La cohérence est une condition nécessaire, mais pas suffisante d'un scénario significatif. Il faut en outre que les prévisions ont un sens. C'est-à-dire qu'elles soient assises sur une théorie économique et qu'elles reflètent la réalité du cas en question.

Examinons maintenant, donc d'une façon un peu plus détaillée, cette notion de cohérence de comportement, qui est nous le rappelons une condition tout à essentielle à l'établissement d'un cadre macroéconomique qui puisse être utile. Condition préalable à l'utilisation d'un scénario.

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Donc admettons que nous ayons ici à faire à une équipe d'économistes se penchant sur la situation d'un pays, et établissant un scénario, ou plusieurs scénarios alternatifs, concernant l'évolution possible ou probable ou espérée de la macroéconomie de ce pays.

Donc l'équipe qui construit un scénario doit tout d'abord procéder préalablement au rapprochement des données disponibles dans toute la mesure du possible bien entendu. En effet, un scénario ne sera pas crédible, bien entendu, par exemple si les chiffres relatifs au secteur monétaire sont tout à fait en discordance avec les chiffres qui sont fournis pour la, le secteur des administrations publiques par exemple.

Donc ceci est vrai manifestement pour les données historiques, mais dans l'établissement d'un scénario c'est encore plus vrai. Parce que ce qu'il s'agit d'éviter c'est que, c'est l'équipe calculant ces scénarios, qu’en plus de la cohérence fondamentale des données, il est difficile de corriger dans certains cas, que cette équipe n'introduise, par erreur, sa propre incohérence. Et donc la cohérence des comptes sera examinée très minutieusement, bien entendu, par tout analyste. Et s'assurer que les comptes sont cohérents sera le premier test d'exactitude et de fiabilité d'un scénario. C'est certain.

Donc, n'oublions jamais, il ne suffit pas d'assurer la cohérence comptable des comptes. Ni dans les données historiques, ni dans les

données de projection et de scénario. Pour pouvoir créer un cadre macroéconomique qui puisse être utile, il est essentiel de comprendre donc à la fois les liens comptables, un, comptables, et deux, ces fameuses relations de comportement entre les comptes pour construire, disons, une trame, c'est-à-dire un cadre macroéconomique qui soit cohérent dans ces deux dimensions. Dans la dimension comptable, et dans la dimension de son adéquation à ce qui constitue véritablement la dynamique de l'économie et les déterminants fondamentaux du comportement des agents.

Alors, en quoi constitue ce travail de scénario et de projection? Les économistes doivent, en règle générale, comprendre l'état actuel de l'économie. C'est-à-dire ce qu'on appelle faire des prévisions pour le présent. Faire des prévisions pour l'immédiat. En effet, que se passe-t-il? Pour pouvoir diagnostiquer l'état de l'économie et avoir une idée des tendances sous-jacentes, il est généralement nécessaire d'estimer toute une série de variables et de, et de macroéconomiques qui ont trait à la période présente, au présent en réalité, mais qui ne sont pas encore connues. Parce qu'elles ne seront publiées qu'avec un certain, avec retard. Donc en réalité pour pouvoir savoir ce qu'il se passe actuellement dans l'économie, il s'agit de faire en général des prévisions.

Mais ce n'est pas suffisant. Les économistes doivent également déterminer l'évolution de l'économie compte tenu des tendances sous-jacentes qui apparaissent et les politiques en vigueur au

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moment de l'établissement de la projection dans le cas de divers scénarios. Donc pour exprimer les choses clairement, les données disponibles en règle générale ne couvrent pas, ne sont publiées qu'avec un certain, avec un certain retard. Pour pouvoir éclairer les décideurs politiques, il s'agit en général d'estimer ce qui est en train de se passer au moment présent. Et également d'en déduire les tendances lourdes qui sont sous-jacentes à l'économie dans les, et donc établir des scénarios sur la base de variantes de ces tendances lourdes.

Alors, l'utilisation d'un cadre économique suffisamment, macroéconomique raisonnablement disons cohérent du point de vue de la comptabilité, et du point de vue aussi des relations de comportement, raisonnablement fiables entre les variables, va permettre à l'analyste d'accomplir au mieux ces tâches.

Ces tâches de diagnostiques de la situation présente de l'économie et d'évaluation des tendances lourdes de l'économie à moyen terme. Un exemple tout à fait concret de ce genre de travail est l'établissement du budget de l'année à venir.

Il est clair que pour pouvoir établir un budget en recettes et en dépenses, un budget de l'administration centrale qui soit fiable et crédible en termes d'estimation des recettes et des dépenses prévues, mais en particulier des recettes, il est beaucoup plus, il est beaucoup plus indiqué d'être, d'établir ce genre de projection dans,

à l'intérieur d'un cadre macroéconomique multisectoriel qui soit, qui soir cohérent.

Voici quelques-unes des principales relations de comportement entre les agrégats macroéconomiques des comptes sectoriels que nous avons analysés. Lesquels viendront compléter les identités comptables dans un exercice de construction de scénario. Alors comment assurer en pratique ce travail d'établissement de la cohérence comportemental? Bien sûr il n'existe pas qu'une seule méthode. Mais ce que je vais décrire ici est une, comment dirais-je, une approche qui est relativement courante.

Alors, l'approche consiste à établir en tout premier lieu comme une estimation de, du PIB. Ceci est le PIB. Donc pour une période donnée qui sera la période présente, ou la période de projection, et PIB à la fois en terme nominal, à prix courants, et en terme réel à prix constants.

Rappelons que le PIB peut être approché de deux manières, et il peut être évalué du côté de l'offre, c'est-à-dire de la production, en fait de la valeur ajoutée, et il peut être évalué au niveau de l'utilisation des ressources réelles disponibles. C'est-à-dire des dépenses.

Donc une approche généralement retenue est de construire un scénario à partir d'une première évaluation de la croissance du PIB du côté de l'offre, et également une première évaluation de

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l'évolution des prix de l'inflation. Du côté de la demande, il va s'agir à ce moment-là d'évaluer. Si les perspectives du côté des composantes de la demande sont compatibles avec cette évaluation qui est faite au niveau de l'offre.

Et là, au niveau de la demande déjà en ce qui concerne les exportations, les importations des biens et services, il va s'agir de, comment dirais-je, faire, de faire, l'équipe en charge de ce genre de travail va devoir estimer, projeter l'évolution attendue des exportations et des importations en se référant aux conditions de la demande et de la compétitivité au niveau mondial.

Donc l'évolution de l'économie mondiale. En fait en ce qui concerne les exportations et en ce qui concerne les importations, les déterminants sont plutôt à rechercher du côté de l'évolution du revenu qui elle-même est fortement influencée par la croissance du PIB réel et par des facteurs de compétitivité qui sont mesurés en particulier par l'évolution du taux de change réel.

Alors le rapprochement des estimations de, de la croissance du PIB, ou du niveau du PIB du côté de l'offre et du côté de la demande, et du côté de la demande, exige généralement une bonne dose de jugement de la part des analystes. Il faut bien se dire que l'absorption, alors la consommation plus les investissements, qui doit être estimée également, doit, doit pouvoir être expliquée par des relations de comportement. C'est-à-dire des fonctions de consommation et des fonctions d'investissement.

Alors ce travail-là est généralement aussi relativement difficile parce que dans une économie relativement sophistiquée, les déterminants de la consommation et des investissements sont assez complexes.

Vidéo 5.17 : Au-delà des liens comptables: la cohérence de comportement (2)

Au niveau de la balance des paiements, les cohérences qui sont à rechercher au niveau du comportement doivent prendre en considération une multitude de facteurs en ce qui concerne les flux de capitaux qui apparaissent dans la partie financière de la balance des paiements.

Là une fois de plus, les déterminants possibles qui entrent en jeu sont très, sont très nombreux. Il s'agit là d'examiner les écarts de taux d'intérêts entre les, entre, comment dirais-je, des instruments échangés sur les marchés des capitaux internationaux, et des instruments similaires existant au niveau de la, du marché financier de l'économie considérée.

Donc les écarts entre taux d'intérêts peuvent jouer un rôle. Les, la confiance, ou le manque de confiance dans la stabilité de l'économie qui est bénéficiaire du, des flux de capitaux joue également un rôle. Mais de nombreux autres facteurs sont susceptibles d'influencer le, la direction et l'ampleur des mouvements de capitaux de la balance des paiements.

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Ces mouvements de capitaux eux-mêmes peuvent avoir un impact sur l'expansion monétaire. Et donc à partir de l'expansion monétaire, un effet sur l'absorption. C'est-à-dire la capacité des agents économiques nationaux à augmenter leur consommation et leurs investissements.

Donc de grosses entrées de capitaux, prenons cet exemple-là. Un pays bénéficiant d'un flux, de flux entrant de capitaux, d'un financement extérieur très important, peut voir en réalité l'expansion du crédit s'emballer étant donné que les banques, en réalité, vont bénéficier, elles-mêmes, en partie de ces flux de capitaux. Et que ces ressources additionnelles leur permettront d'octroyer des crédits dans un volume supérieur à ce qui aurait été en absence de, dans l'absence de flux de capitaux importants.

Donc il peut y avoir un, une relation de comportement relativement directe entre le volume des entrées de capitaux, et le comportement des banques en termes d'octroi du crédit et l'accumulation des réserves par la banque centrale. Au niveau des recettes budgétaires. Le niveau de l'écart de production. C'est-à-dire l'écart de production mesurant la, la situation, comment dirais-je, la proximité disons de la production réelle avec la production potentielle. Donc c'est une mesure, si vous voulez, de la situation cyclique de l'économie.

Donc l'écart de production peut avoir un effet marqué sur les recettes et sur les charges budgétaires. Donc ce qu'on veut dire ici,

par exemple, c'est que dans un, une situation où éventuellement la, l'économie serait en quasi récession, donc avec un niveau, une croissance du PIB relativement faible. En tout cas bien plus faible que ce qui, que le potentiel de plein emploi. Les recettes budgétaires seront inférieures à leur niveau normal. Et les charges budgétaires, probablement, seront-elles-mêmes supérieures à leur niveau normal.

Et donc les variations des recettes budgétaires peuvent, à ce moment-là, influer sur l'évolution de la consommation privée par leur effet sur le revenu disponible des ménages. [Pause]. Alors au niveau du crédit bancaire, la situation est relativement difficile aussi parce que ce qu'on fait généralement, les scénarios relatifs à l'évolution des grands agrégats monétaires.

En ce qui concerne la masse monétaire en particulier, ce qu'on va généralement faire, c'est une hypothèse, quand à la vitesse de circulation moyenne de la monnaie. Et cette estimation de l'évolution probable de la vitesse de circulation de la monnaie va se faire, en règle générale, sur la base des tendances observées par le passé et de ce que l'on sait comme étant les politiques qui seront futures.

Politiques futures qui seront probablement mises en œuvre au niveau des taux d'intérêts. Par exemple, durant la période de projection. Donc, à partir d'une projection de l'évolution de la demande de monnaie, de l'offre de monnaie, nous allons pouvoir en

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déduire ce qui pourrait être l'évolution possible du crédit au secteur privé, compte tenu éventuellement d'un objectif en matière de variation des avoirs extérieurs nets.

Alors, ce crédit, cette, cette évolution estimée donc par le scénario du crédit bancaire au secteur privé est généralement la variable résiduelle du, de l'estimation de la situation monétaire. Et ce qu'il s'agit de faire à ce moment-là, c'est de porter un jugement sur, comment dirais-je, la vraisemblance de ce chiffre-là. Et, qui est obtenu par résidu en pratique.

Et donc l'évolution et le niveau du crédit bancaire qui apparaitra donc au niveau de la projection ou du scénario, doit avoir une forme de, en principe, en principe une certaine relation, mais très difficile à établir de façon très, très précise. C'est ça que ça veut le à peu près. Une certaine relation avec la croissance du PIB.

Mais il, mais la source, si vous voulez, de l'amplitude de l'incertitude quant à la forme exacte de cette relation est très, très grande. Alors récapitulons ce que nous avons dit depuis le début dans le cadre de ce module sur les interrelations.

Premièrement, le cadre macroéconomique a pour but de donner une image cohérente de l'économie d'un pays durant une période donnée. Par période, image cohérente nous entendons une représentation chiffrée de l'économie qui, qui soit, du point de vue comptable, dénuée, dénuée de différences impossibles à

déterminer et grandes entre les, des variables provenant de différentes sources dans les différents secteurs. Variables qui devraient en principe être très proches l'une de l'autre, voir même totalement identiques.

Donc ce cadre macroéconomique cohérent peut à ce moment-là être utilisé à des fins d'analyses, soit pour la recommandation des politiques, de politiques à suivre, ou alors pour la construction de scénarios. Bien.

Nous avons longuement parlé donc durant ces différentes vidéos des différentes caractéristiques d'un cadre macroéconomique. De quoi n'avons-nous pas parlé? Voilà la question.

Quelles sont les tâches non couvertes par ce cours d'introduction qui resteraient à accomplir à une équipe qui serait chargée dans la vie réelle d'un véritable exercice de programmation financière? Et bien ces tâches sont les suivantes.

Il faudrait étudier les, les méthodes de prévision des variables principales qui apparaissent dans les comptes. Il faudrait étudier les méthodes qui permettent d'établir un scénario dit un scénario de référence. C'est-à-dire un scénario qui tient compte des tendances actuelles de l'économie et des politiques actuellement suivies ou décidées par les décideurs.

Il faudrait analyser l'ensemble des politiques macroéconomiques qui pourraient éventuellement être mises en œuvre au cas où le

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scénario de référence ferait apparaitre des évolutions qu'il faudrait, qui seraient peu désirables. Il faudrait établir un scénario de politique économique jugé, disons, optimal. Et donc boucler ainsi l'exercice de programmation financière en, en identifiant les politiques à suivre. Des politiques macroéconomiques. Et les mesures concrètes de politique économique à prendre en œuvre, à mettre en œuvre par le gouvernement.

Introduction au cas A : Choc des termes de l'échange (1)

Bienvenue à nouveau au module sur les interrelations macroéconomiques. Dans les précédentes vidéos, nous avons défini les liens comptables entre les différents comptes et nous avons traité de l'interprétation économique des principaux d'entre eux. Nous avons vu que ces comptes corrélés nous offrent un cadre à la fois simple et productif, que nous appelons le cadre macroéconomique.

Le cadre macroéconomique vise à donner une image cohérente de l'économie d'un pays, qui puisse servir au travail d'analyse et à la formulation de politique. Il sert également d'outil pour évaluer l'impact que peut avoir sur l'ensemble de l'économie un choc lié à certaines variables.

Dans les vidéos qui vont suivre, nous allons exactement procéder à ce type d'évaluations pour deux pays fictifs et représentatifs. Le

pays A et le pays B. Les données dont nous nous servirons s'inspirent de situations réelles.

Commençons par le pays A. Le pays A est un exportateur de matières premières. Sa situation économique est tributaire des fluctuations des cours internationaux de ses produits. Le pays subit un choc négatif en 2009.

Voici dons les principaux indicateurs économiques pour le pays A couvrant la période 2008-2010. Comme je l'ai indiqué, les données, le pays est fictif mais représentatif. Et les données qui figurent dans ce, dans ce tableau sont inspirées de situations réelles. Comme vous pourrez le voir, certaines données, le nombre de variables qui figurent dans ce tableau. Ce nombre est relativement réduit.

Et ceci est une caractéristique habituelle de ce type tableaux qui précisément s'appellent principaux indicateurs économiques. Nous allons voir l'objectif ici des différentes vidéos qui vont suivre, est de démontrer que grâce à ce cadre macroéconomique cohérent, dont j'ai parlé, nous allons pouvoir expliquer et comprendre mieux les grandes lignes des évolutions macroéconomiques en utilisant un nombre réduit d'indicateurs économiques clés.

Certains de ces indicateurs sont exprimés en variations en pourcentage, et d'autres en pourcentage du PIB. Vous vous rappellerez des vidéos précédentes que le cadre macroéconomique,

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qui sera utilisé en règle générale, est basé sur les quatre secteurs principaux de l'économie.

Le secteur dit réel pour l'ensemble de l'économie. Le secteur du reste du monde, secteur extérieur. C'est-à-dire la balance des paiements en ce qui concerne les données. Le secteur des administrations publiques, les données des finances publiques. Et les secteurs dit monétaires qui retracent les activités des institutions de dépôts.

Le besoin de données cohérentes a été fortement souligné dans les vidéos précédentes. Et ce que nous appelons par cohérence comptable est un cadre macroéconomique dont les différents comptes reflètent de la même manière les transactions entre les secteurs. Ainsi donc le tableau ici des principaux indicateurs économiques, bien qu'il soit fortement compact, est en réalité basé sur un, sur un cadre économique sous-jacent qui contient les données détaillées de l'ensemble des secteurs.

Aussi bien le secteur de l'économie réelle, celui de l'administration centrale ici. Celui des institutions de dépôts et la balance des paiements. Et donc ce, les, ce cadre macroéconomique est basé sur des données relativement cohérentes. Nous allons commencer par examiner ce qui se passe dans le secteur de la balance des paiements. Ce qui apparait clairement ici en 2009, 2009 est l'année du choc, est la chose suivante.

Alors que le pays connaissait un surplus de sa balance courante, transactions courantes de la balance des paiements, exprimée en pourcentage du PIB, soudain en 2009 ce surplus conséquent se transforme en un déficit fort important.

Alors, la question est de savoir ce qu'il se passe. Vous vous souviendrez des explications qui ont été données sur l'approche revenu-absorption. Ceci est une réplique parfaite des diapositives que vous avez vues dans les vidéos précédentes. Vous vous souviendrez que la définition du revenu national disponible brut qui est égal à la somme du PIB à prix courants, du revenu primaire net en provenance de l'étranger, et du revenu secondaire net, c'est-à-dire des transferts nets en provenance de l'étranger.

Par ailleurs, vous vous souviendrez que le PIB à prix courants est lui-même la somme de la consommation publique et privée, de l'investissement public et privé, des exportations moins les importations.

Et donc ces équations simples, qui relient les secteurs, le secteur, ceci étant une partie de la balance des paiements, cette partie-ci, exportations, importations. Et les revenus et transferts en provenance de l'étranger.

Tandis que ceci est étroitement lié au secteur intérieur, la consommation, l'investissement, et la production. Vous vous souviendrez que, au final, le revenu disponible brut de l'économie

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durant une période donnée est égal à l'absorption. C'est-à-dire la somme de la consommation et des investissements, et de ce facteur-ci. La différence entre exportations importations à laquelle on ajoute les revenus en provenance de l'étranger, les transferts en provenance de l'étranger.

Ce qui au final nous permet de dire que le solde de la balance courante des paiements reflète la différence entre le revenu national disponible brut et l'absorption. Par conséquent, ce que nous observons en 2009 dans le pays A, c'est-à-dire un déficit important des transactions courantes, nous savons que par définition ce déficit est associé à une absorption supérieure au revenu disponible. Là c'est une certitude.

Mais que se passe-t-il en réalité? Rappelez-vous également de la diapositive que nous avons dans le module. Cette hypothèse que nous avions évoqué ici. Supposons que le solde des transactions courantes d'un pays, et dans ce cas-ci ça sera le pays A, est quasiment égal à 0 pendant une longue période de temps et qu'il devient soudain fortement déficitaire.

Dans ce cas-ci, le solde des transactions courantes n'était pas égal à 0. Il était en réalité fortement positif en 2008. Quelle est la raison de ce changement? L'identité précédente n'indique pas le sens de l'analyse, de la causalité. Une analyse s'impose. Le problème a-t-il son origine dans une variation de l'absorption ou dans la variation du revenu disponible? Nous ne pouvons le dire à priori.

Introduction au cas A : Choc des termes de l'échange (2)

Il s'agit donc d'examiner un peu plus avant les indicateurs. Clairement, la, le changement d'un surplus de la balance courante à un déficit est associé à une dégradation de la balance commerciale. Ici également exprimé en pourcentage du PIB. Puisque la balance commerciale, c'est-à-dire la différence entre exportations et importations, était, pardon. Ici il s'agit des variations en pourcentage. D'accord.

Donc la balance commerciale qui était égale, donc c'est la différence algébrique entre les exportations et les importations, qui était en surplus de 30% du PIB. Ce surplus se réduit de moitié jusqu'à 15% du PIB. Très bien. Donc l'origine de la détérioration se situe au niveau de la balance commerciale. Que se passe-t-il? Ce qu'on constate effectivement c'est que c'est au niveau des exportations que le problème se pose.

Puisque les exportations qui augmentaient fortement les années précédentes, en 2008 en particulier, en 2009 enregistrent une baisse significative. Les importations, elles, décélèrent mais continuent à croitre. 45% en 2008. Ce 45% décélère jusqu'à environ 7% en 2009 mais il s'agit quand même encore toujours d'une augmentation. Qu'est-ce qui peut provoquer en réalité cette variation, cette diminution des exportations?

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Là une fois de plus une analyse s'impose. Et l'usage des indicateurs provenant du cadre macroéconomique s'avèrent fort utiles. Parce que ce qu'on constate ici, c'est une forte détérioration des termes de l'échange qui diminue en réalité de 22% en 2009 alors qu'ils avaient augmenté en 2008. Ce qui, les termes de l'échange reflètent donc la variation du prix des exportations rapportés à la variation du prix des importations. Donc nous avons réellement l'impression ici, en examinant cette variable-là, que c'est au niveau du prix des exportations que les choses sont en train d'évoluer défavorablement. Et nous en avons effectivement la confirmation ici.

En examinant l'indice du prix des produits de base publié par le FMI en base 2005 égal 100. Et nous constatons effectivement qu'après une période de hausse importante durant, entre 2005 et disons 2008, hausse très importante. Pratiquement un doublement de l'indice du prix des produits de base.

En 2008 et début 2009, une très forte baisse du prix international des, des prix, des biens, des bases a été observée. Et donc effectivement, cette baisse-là impacte fortement sur la valeur des exportations du pays A. Bien.

Alors comment cette évolution des, de la balance courante des paiements va-t-elle impacter les autres secteurs? Il s'agit là aussi de se rappeler, à partir des diapositives du module, des modules précédents, l'approche épargne-investissement.

Vous vous souviendrez que au total en faisant l'algèbre ici, très simple qui figurait dans ce, ces diapositives, nous arrivions à la conclusion que le solde de la balance courante des paiements, qui en 2009, rappelons est fortement négative, déficitaire, correspond à la différence entre l'épargne et l'investissement dans le pays.

Autrement dit les ressources nécessaires pour couvrir l'excédent de l'investissement par rapport à l'épargne doivent provenir de l'étranger. C'est ce que nous avions vu.

Et nous avions également vu que la ventilation du, du revenu brut, national brut entre secteur privé, administration publique, et reste du monde va nous donner la, la possibilité de désagréger la différence entre l'épargne et investissement national entre épargne moins investissement du gouvernement, et différence entre épargne et investissement du secteur privé.

Et ce dont on se, vous vous souviendrez également est que cette différence-ci, donc la différence entre l'épargne et l'investissement du secteur du gouvernement correspond grosso modo au déficit global du, de l'état. Okay.

Donc ce que nous pouvons faire à ce stade-ci, c'est de, c'est d'essayer d'analyser comment ce déficit de 9% du PIB au niveau du solde des transactions courantes de la balance des paiements se reflète au niveau du solde de l'administration centrale. Et là le solde

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de l'administration centrale se dégrade lui aussi passant de 8%, un excédent de 8% du PIB en 2008 à un déficit de 4% en 2009.

Ah, que se passe-t-il donc au niveau des finances publiques? Voici dont la dégradation dont nous venons de parler. Nous provient-elle au niveau des finances publiques? Elle provient manifestement d'une baisse importante, en pourcentage du PIB, du niveau des recettes. Baisse qui elle-même est fortement liée à la dégradation des recettes provenant des taxes sur les produits de base.

Au niveau des dépenses nous examinerons plus avant ce qu'il se passe. Rappelons, souvenons-nous à ce stade-ci que la dégradation du solde budgétaire global est étroitement lié à une forte diminution, en pourcentage du PIB, des recettes fiscales provenant des exportations de produits de base. Au niveau de l'économie réelle. Comment ces évolutions se reflètent-elles sur le secteur réel?

Au niveau des prix à la consommation, il n'y a pas grand-chose qui se passe. Légère accélération de l'indice des prix à la consommation. En revanche, au niveau du, de l'indice du déflateur du PIB, on voit apparaitre une très forte différence entre 2008 et 2009. Alors que l'indice du déflateur du PIB augmentait de près de 17% en 2008, il baisse de 6% en 2009.

Comment se fait-il? Cela provient évidemment de l'impact négatif du prix des exportations sur l'indice des prix du PIB. Rappelons, rappelons-nous que le déflateur du PIB reflète non seulement

l'évolution des prix à la consommation, qui se trouvent ici, mais aussi l'évolution du prix de tous les autres, toutes les autres composantes du PIB. Notamment les investissements, les exportations, et les importations. Le prix des exportations baissant fortement, le déflateur du PIB lui-même est en train de baisser malgré la poursuite de l'inflation intérieure au niveau des prix à la consommation.

Et au total donc, ce qu'il se passe c'est que le produit intérieur brut lui-même, nominal, à prix courant, baisse en 2009. Ce qui bien sûr est une situation tout à fait inédite. En 2008 en réalité le produit intérieur brut avait augmenté lui de près de 31%. En 2009 il baisse.

Rappelons-nous ce que ça veut dire en termes économique. Cette baisse du produit intérieur brut nominal reflètera en réalité aussi une baisse du revenu disponible brut du pays. Parce que le produit intérieur brut nominal est, est de la loin la composante la plus importante du revenu disponible.

Et donc, le revenu disponible du pays A est en train de baisser en réalité. Au niveau finalement du secteur monétaire, que voyons-nous? Une continuation d'une forte expansion de la masse monétaire malgré, si vous voulez, le choc extérieur qui frappe le pays. Mais [inaudible] une, une baisse concomitamment une baisse importante des réserves internationales nettes de, du système bancaire. Donc essentiellement de la banque centrale exprimée ici en milliards de dollars. De dollars des États-Unis. Donc

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pratiquement le pays perd en un an là près d’un tiers de ses réserves internationales nettes. Soit d'environ 5 milliards de dollars.

Cas A: Riposte initiale

Penchons-nous maintenant sur les divers indicateurs pour voir comment les différents secteurs de l'économie ont réagi au choc hexogène en 2009. Donc nous allons maintenant, à ce stade-ci, pour le pays A, examiner en 2009 comment le pays a réagi ou riposté au choc initial que nous décrit dans la vidéo précédente.

Choc initial qui, je vous le rappelle, était dû à une forte baisse de la valeur des exportations qui avait entrainé, la voilà, le, un déficit important du solde des transactions courantes. Nous allons pour, comment dirais-je, décrire le cheminement de l'impact de ce choc à travers les différents secteurs, utiliser exactement le même tableau des principaux indicateurs contenant exactement, également, le même nombre compact de variables clés.

Commençons à nouveau par la balance des paiements. Quel a été l'impact de ce choc négatif important au niveau de la variation du taux de change? Très faible. En réalité le taux de change nominal du pays A est resté pratiquement constant. Très peu d'impact ici. Au niveau des importations, on a déjà souligné, l'impact est relativement réduit je dirais.

Puisque, alors que les exportations, elles, s'étaient contractées, les importations continuent sur une croissance positive. Bien que en

décélération marquée. Mais malgré tout, hausse des importations. On peut dire, grosso modo, que l'impact est relativement faible. Administration centrale. Quel est l'impact ici? Au niveau des dépenses. Le total des dépenses a légèrement baissé, ce qui, d'environ, grosso modo 2% du PIB. Ceci contraste très fortement avec la baisse marquée de près de 14% du PIB des recettes.

Donc on peut dire pour simplifier que l'administration centrale a continuer sur sa lancée en matière de dépenses sans se soucier apparemment trop de l'évolution très négative de ses recettes. Et les dépenses en particulier qui ont étés en fait touchées, mais très légèrement, sont les dépenses en capital. Ce qui est une réaction classique. Tandis que les dépenses courantes ont légèrement diminué. Tout ceci est en pourcentage du PIB, mais pas beaucoup.

Donc on peut caractériser la situation des finances publiques comme étant la suivante. Face à une baisse très prononcée des recettes, les dépenses en capital ont été quelque peu amorties, si je puis dire, en pourcentage du PIB. Tandis que les dépenses courantes ont grosso modo continué sur la lancée. Mais au total, cet effort budgétaire, cette riposte budgétaire a été, a été d'une ampleur réduite.

Tournons-nous maintenant vers le secteur de la monnaie et du crédit. Que voyons-nous ici? Que tout comme la variation de la masse monétaire, au sens large, avait été, avait été peu affectée par le choc extérieur, la masse monétaire augmentant d'un

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pourcentage sensiblement. Ici il s'agit de variations en pourcentage d'une année à l'autre. La croissance de la masse monétaire se maintenant pratiquement au même niveau entre 2008 et 2009. De même la variation du crédit à l'économie, essentiellement donc le crédit aux entreprises et aux particuliers, est restée sur sa trajectoire tendancielle, augmentant dans une proportion qui est très, très proche de celle de l'augmentation de la monnaie au sens large.

Donc on peut caractériser la situation ici également comme absence de, d'impact visible de, sur la situation monétaire au niveau de la masse monétaire et du crédit à l'économie, de la détérioration de la balance commerciale et des finances publiques dû au choc extérieur.

La vitesse de circulation de la monnaie, qui rappelons-le reflète le ratio, la variation, le ratio entre le PIB nominal et la masse monétaire. Cette vitesse de circulation enregistre une baisse considérable. Pourquoi? La masse, le PIB qui se situe au numérateur, comme on l'a vu, a baissé en terme nominal.

Tandis que la masse monétaire qui se situe au dénominateur continue à croitre à un rythme très élevé. Par conséquent, la liquidité de l'économie augmente. La vitesse de circulation diminue.

Cas A: Mesures d'ajustement

Après leur réaction ou riposte initiale en 2009, les différents secteurs se sont engagés sur la voie de l'ajustement en 2010. Examinons ces démarches à la lumière des mêmes indicateurs. Attelons-nous maintenant, dans notre examen de la situation macroéconomique du pays A, à examiner, toujours en utilisant le même tableau et les mêmes indicateurs clés, la réaction du pays et les mesures d'ajustement prises en 2010.

Rappelons-nous qu’entre 2008 et 2009, une forte détérioration a été subie au niveau de la balance commerciale et des finances publiques suite à un choc hexogène sur les prix des exportations. Rappelons-nous également que la réaction des secteurs, différents secteurs, à cette détérioration a été, dans l'ensemble, relativement faible. Les principaux, les principales variables macroéconomiques poursuivant, en règle générale sur leurs tendances antérieures. En 2010, la situation va être bien différente.

Commençons à nouveau par l'examen de la balance des paiements. 2010. Que se passe-t-il? Contrairement à ce qui, à l'évolution enregistrée en 2009, en 2010 le taux de change nominal se déprécie d'une façon conséquente de près de 14%. Ceci est évidemment une, un changement important dans l'orientation de la politique du change et de la politique monétaire en fait. Les importations, elles, qui avaient continué à croitre en 2009, enregistrent une baisse très importante de près de 23% en 2010.

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Il s'agit là effectivement d'un changement profond dans l'orientation de la politique suivie, qui reflète probablement un effort important des autorités pour diminuer leurs propres importations. Mais aussi reflète probablement l'impact de la dépréciation du taux de change sur les importations du secteur privé. Pourquoi cette baisse des importations en fait aussi?

Il faut remarquer ici une chose. C'est que le déficit global du pays, en termes de balance courante qui est de, qui était de 9% du PIB en 2009, ne s'est reflété au niveau de l'administration centrale, si je puis dire, entre guillemets, que, que par un déficit de 4% du PIB. Entre un déficit de 9 pour le pays global, et un déficit de 4% pour le secteur de l'administration centrale subsiste un déficit résiduel qui est de 5% du PIB qui doit donc être attribuable à la situation et aux opérations du secteur privé.

Ce qui s'est passé en réalité, c'est que la, le choc hexogène sur le prix des exportations, qui lui-même, vous vous en souviendrez, a débouché, il finit sur une baisse du produit intérieur brut à prix, à prix courants. Et donc en réalité également sur une baisse du revenu disponible de l'économie entière. Ce choc et cette baisse de revenu a également affecté le secteur privé.

Tout comme d'ailleurs d'une façon assez similaire à la manière dont il a affecté le secteur des administrations centrales. Et au total, le secteur privé qui était pratiquement en équilibre en 2008, en 2009 a enregistré un déficit de ces opérations. Ce déficit de ces opérations

a finalement eu un impact probablement sur les, sur les, comment dirais-je, les dépenses du secteur privé en 2010. Et nous reviendrons sur cet aspect-là. Et ceci peut expliquer que en 2010 en réalité les importations aient baissé d'une façon aussi dramatique.

À la fois reflétant un effort du gouvernement pour réduire ses propres importations, mais également une réaction du secteur privé à l'apparition d'un déficit important de son, entre son épargne et son investissement.

Voyons maintenant en 2010 l'orientation de la politique budgétaire. Le total des dépenses qui avait baissé en 2009 continue à baisser en 2010. Donc au total entre 2008 et 2010, on voit apparaitre, au total sur ces deux ans, en cumulés un effort au niveau des dépenses qui est de l'ordre de, une diminution d'environ 4% du PIB. Ce qui n'est pas négligeable.

Une fois de plus c'est au niveau des dépenses en capital que cette baisse apparait. Ce qui, comme je l'ai indiqué précédemment, est une riposte tout à fait classique des dépenses en capital étant plus susceptibles d'être soit réduites soit différées dans le temps que les dépenses courantes. Les dépenses courantes sont restées pratiquement au même niveau sur toute la période. Les dépenses en capital baissant d'environ 4% du PIB.

Au niveau de la monnaie et du crédit du système bancaire, voilà une chose fort intéressante. Alors qu'en 2009 la variation du crédit à

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l'économie s'était maintenue sur sa trajectoire haussière très importante, en 2010 on voit apparaitre une décélération marquée de l'augmentation du crédit à l'économie. Ceci reflétant une orientation plus restrictive au niveau de la politique monétaire.

Donc ceci, cette orientation plus restrictive de la politique monétaire, que l'on voit d'ailleurs apparaitre également au niveau de l'évolution de la monnaie au sens large, qui décélère également fortement par rapport à 2009, explique le fait que le secteur privé, comme je l'ai expliqué précédemment, se sentant affecté d'une manière importante au niveau de son solde global, de sa différence entre épargne et investissement en 2009.

Voyant la disponibilité du crédit bancaire se raréfier, ait décidé de réduire son absorption et par ce biais-là également ses importations. La vitesse de circulation résultante de ces, de cette décélération de la croissance de la masse monétaire remonte quelque peu en 2010 alors qu'elle avait fortement baissé en 2009.

Cas A: Resultats d'ajustement

Une situation macroéconomique qui aurait pu déboucher sur une crise a finalement pu être redressée grâce au travail d'ajustement consenti par le pays. Et aussi grâce à l'amélioration de certains, de certains facteurs hexogène. Résultats de l'ajustement en 2010. Nous allons utiliser, une fois de plus, le même tableau d'indicateurs économiques pour examiner au total ce que les mesures

d'ajustement et les évolutions hexogènes aussi, apparues en 2010, auront comme impact sur la situation macroéconomique du pays.

Commençons à nouveau par la balance des paiements. Les termes de l'échange d'abord. Après leur forte baisse, dégradation en 2009, on voit apparaitre en 2010 une, une nouvelle hausse des termes de l'échange. Le niveau des termes de l'échange restant inférieur à celui de 2008, puisque la hausse de 2010 est inférieure à la baisse enregistrée en 2009.

Mais on voit apparaitre là une évolution beaucoup plus favorable en 2010 en termes de l'échange. Ceci est-il le résultat d'une politique contrôlable par le gouvernement? En réalité non, il s'agit d'un facteur hexogène puisque, rappelons-nous, ces termes de l'échange, qui reflètent l'évolution de l'indice des prix des exportations divisé par l'indice des prix à l'importation.

L'indice des prix à l'exportation lui-même, tout comme l'indice des prix à l'importation d'ailleurs, sont largement déterminés par l'évolution sur les marchés internationaux. En particulier les marchés des produits de base.

Et par conséquent ce sont des indices de prix sur lesquels le pays n'a pratiquement pas d'influence. Il s'agit donc d'un facteur hexogène et qui lui est tout à fait positif pour l'économie, et compense, d'une large mesure, la dégradation, elle-même hexogène également, apparue en 2009.

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Voici donc, en 2009-2010 l'évolution de l'indice des prix de produits de base hors du contrôle du gouvernement, comme nous le savons. Après la forte baisse enregistrée l'année précédente, les marchés internationaux se consolident et les prix des produits de base reprennent leur ascension.

Par conséquent les exportations se redressent fortement après la baisse de plus de 30%. En 2009 on voit apparaitre une hausse de la valeur des exportations de près, de près de 20%. Et ceci, comme nous l'avons vu, reflète la reprise, sur les marchés internationaux des produits de base.

Au niveau de la monnaie et du crédit, reflétant cette amélioration au niveau des exportations, notamment, on constate en 2010 une hausse importante des réserves internationales nettes, donc essentiellement les réserves de la banque centrale, qui retrouvent, en milliards de dollars, quasiment leur niveau antérieur au choc. 14,7 milliards de dollars, c'est-à-dire une hausse de plus de 5 milliards de dollars en un an.

Au niveau des administrations centrales, les recettes de l'état retrouvent un niveau très substantiel. Par rapport à 2009 elles augmentent de pratiquement 17% du PIB. Et cette hausse reflète, bien entendu, l'amélioration au niveau des exportations de produits de base qui permettent à ces recettes, aux recettes provenant des taxes sur les produits de base, d'augmenter de près de 8% du PIB.

Au total le solde budgétaire global, qui s'était fortement détérioré, passant d'un, d'un surplus très important à un déficit conséquent.

Ce solde budgétaire se modifie dans le sens d'un surplus et qui va atteindre pratiquement 6% du PIB en 2010. Une fois de plus, il s'agit là de la combinaison de deux, de deux facteurs. Un facteur qui n'est pas sous le contrôle du gouvernement, totalement. C'est-à-dire l'évolution des recettes provenant des produits de base. Mais également, au total, un facteur qui est lui sous le contrôle du gouvernement, c'est-à-dire la diminution des, des dépenses en capital. Il s'agit donc d'une, le passage d'un déficit important à un surplus important reflète la combinaison de ces deux facteurs. Un facteur hexogène et un facteur de politique budgétaire.

Au niveau de l'économie réelle que voit-on? Peu de changement au niveau de l'évolution moyen, l'évolution moyenne de l'indice des prix à la consommation. Ce qui n'est pas totalement étonnant. Rappelons-nous que la, le taux de change nominal lui s'était déprécié fortement en 2010. Et donc forcément, ceci va avoir un impact, en tout cas au moins temporaire sur l'évolution de l'indice des prix à la consommation par le biais du renchérissement des biens et services importés.

Au niveau du déflateur la situation est bien différente puisque contrairement à la baisse qui avait été enregistrée en 2009, l'amélioration au niveau du prix des exportations va permettre à l'indice du déflateur du PIB de croitre très, très, d'une façon très

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marquée atteignant 19%. Et ceci reflète donc non seulement la hausse du prix des exportations mais aussi le fait que l'inflation intérieure continue à être relativement élevée à 12%.

Le produit intérieur brut réel, lui, est en train de, la croissance du PIB réel commence, qui avait fortement décéléré en 2009, recommence à accélérer quelque peu. Tandis que l'évolution du produit nominal reflète dans ce cas-là, pour l'essentiel, l'évolution du déflateur du PIB.

Nous avons donc bien, au total, une situation macroéconomique, qui comme je l'ai dit, aurait pu déboucher sur une crise très importante par épuisement des réserves de change. Mais qui a pu être redressée grâce au travail d'ajustement au niveau de la politique budgétaire et au niveau de la politique monétaire. Et aussi à l'impact de certains facteurs exogènes, impact qui a joué un grand rôle dans le redressement.

Introduction au cas B : Choc du compte financier (1)

Passons maintenant au pays B. Comme vous l'aurez imaginé, le pays B sera lui aussi frappé par un choc négatif de grande ampleur. Mais sa situation sera très différente du pays A. Le pays B entretient des relations très étroites avec les pays voisins de la région.

La situation économique de cette région du monde n'est pas bonne car plusieurs des pays partenaires commerciaux sont aux prises avec

des problèmes économiques tenaces. La conjoncture extérieure défavorable pèse sur la situation économique du pays B et le taux de chômage est en hausse. Cela dit, les investisseurs de la région considèrent le pays B comme une valeur sûre. De ce fait, le pays B a enregistré de considérables entrées de capitaux, principalement sous la forme d'une forte accumulation de dépôts de non-résidents dans les banques locales.

Cependant tout à coup, une crise de confiance éclate, la situation devient incontrôlable et l'économie du pays est sur le point de s'effondrer. Passons donc à l'analyse des événements qui ont frappé le pays B. Bon, nous allons également utiliser un tableau de principaux indicateurs économiques, cette fois-ci pour la période 2007-2010.

Le tableau va, d'une manière similaire à ce qu'il s'est passé pour le pays A, couvrir les quatre secteurs essentiels de, du cadre macroéconomique qui sous-tend évidemment l'analyse du pays B. Donc secteur réel, monétaire, secteur public, et balance des paiements. Vous remarquerez en comparant, si vous voulez, la composition du tableau entre le pays B et le pays A, que le nombre d'indicateurs et la qualité de ces indicateurs, leur définition exacte, n'est pas forcément la même.

Ceci est également tout à fait classique en ce sens que les indicateurs économiques pour chaque pays peuvent différer en fonction de ce qui, sont les variables les plus significatives, les plus

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importantes pour le pays en question. Nous allons donc examiner ce qu'il se passe là, dans ce pays. 2009, une fois de plus, étant l'année du choc.

Commençons par le secteur réel. PIB réel. Nous avions vu et commenté sur la situation économique, la hausse du chômage. En 2007 et 2008 la situation n'était pas brillante. Et cette baisse que l'on constate de la, d'une croissance négative en fait du PIB réel reflétait en grande partie l'atonie de l'activité économique dans les pays partenaires de la région qui se reflétait également sur le, l'activité dans le pays B. Mais entre 2008 et 2009, la baisse devient vraiment tout à fait dramatique, passant de moins 2 à moins 4, même moins 13%. Donc une, une, là c'est une situation de crise manifeste au niveau de l'activité économique.

Et donc la question se pose de savoir que, quels sont les facteurs qui provoquent en 2009 une baisse si importante. L'inflation, elle aussi qui était dans la, dans des zones de 6 à 5% les années précédentes, l'inflation, le taux d'inflation mesuré par l'IPC augmente très fortement. Triplant pratiquement pour arriver à 17%. Situation également tout à fait différente des années précédentes. Que se passe-t-il exactement?

Au niveau du déflateur, le déflateur augmente de 22%. S'agit-il, reflétant en grande partie cette accélération de l'IPC, avons-nous ici un problème de terme de l'échange qui serait similaire à cet, au problème qu'a connu, et au choc qu'a dû affronter le pays A en

2009? Non, pas du tout, parce que les termes de l'échange, au contraire même, se sont améliorés en 2009. Par conséquent, cette hausse du déflateur du PIB, cette baisse de la croissance n'est pas due à un problème de choc sur les prix. Il s'agit d'autre chose. Sera-t-il, sera-t-il possible que nous ayons à faire ici à un choc dû à un dérapage des finances publiques?

Au niveau des recettes rien ne se passe réellement puisque en pourcentage du PIB les recettes se maintiennent aux alentours de 37, 38% du PIB. Par conséquent nous ne sommes pas dans une situation analogue à celle du pays A. Au niveau des dépenses, remarquable stabilité au niveau des dépenses. Et par conséquent, au niveau du solde global, pratiquement, il y a stabilité à un niveau de 5% du PIB qui est un niveau de déficit relativement important. Mais qui parait structurel dans l'économie en tout cas durant cette période-là. Et en 2009, le déficit du pays B se maintenant au niveau des années précédentes, il n'y a pas d'indication que ce soit un problème grave survenant au niveau du secteur public qui était, qui a entrainé la, la forte baisse de l'activité économique, de la croissance très négative du PIB, et la forte accélération de l'inflation. Il s'agit donc d'autre chose.

Voyons la balance des paiements. Ah, ici clairement nous voyons une, un, une rupture. Une rupture très claire dans ce qu'il se passe au niveau du compte financier de la balance des paiements. Alors que le compte financier de la balance des paiements enregistrait en 2007 et 2008 des surplus relativement importants, ici nous

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travaillons en pourcentage du PIB, le pays enregistrait des entrées de capital importantes qui se reflétaient au total sur un surplus de l'ordre de 5% du PIB du compte financier.

En 2009, ces surplus chroniques se transforment en un déficit d'une taille vraiment gigantesque. 16% du PIB de sortie de capitaux. Comme je l'ai indiqué dans mon introduction, quelle est la rubrique du compte financier, dans quelle rubrique se matérialise ces sorties-là? Il s'agit des dépôts en réalité. Des dépôts des non-résidents. La rubrique autres entrées nettes qui comprend essentiellement des dépôts mais aussi des prêts et des crédits commerciaux.

Cette rubrique était en équilibre grosso modo les années précédentes. Cet équilibre est totalement rompu et laisse place, fait place à un déficit gigantesque une fois de plus de l'ordre de 19% du PIB, dont on voit très bien qu'il reflète en réalité un reflux de dépôts des non-résidents de près de 30% du PIB en 2009.

Autrement dit, alors que les non-résidents, les étrangers si vous voulez, les investisseurs dans la région avaient l'habitude de placer énormément d'argent dans le pays. En particulier dans le pays B, en particulier dans son système bancaire. Le système bancaire et le pays lui-même enregistrant des surplus très, très importants au niveau de la rubrique flux de dépôts des non-résidents. En 2009, ce flux s'inverse et fait place à un déficit très, très, très important. C'est ce déficit-là, cette inversion du flux de dépôts de non-résidents qui

en réalité est à l'origine de la détérioration dramatique au niveau du compte financier.

Introduction au cas B : Choc du compte financier (2)

Rappelons-nous ici le rôle de l'épargne extérieure dans le financement de la balance. Un déficit des transactions courantes, rappelons-nous, a pour contrepartie, pour un pays donné, a pour contrepartie un excédent des transactions courantes du reste du monde. Et donc cet excédent du reste du monde correspond à une épargne extérieure. Rappelons-nous des équations, des identités que nous avions identifiées dans le module précédent.

Donc l'épargne extérieure finance le pays déficitaire par le biais de flux au compte de capital. Et surtout des flux au niveau des comptes financiers. Et la, et au moyen d'une variation des avoirs de réserves de la banque centrale donc. Le reste du monde a une épargne supérieure à l'investissement lorsque son solde des transactions courantes est excédentaire. Et cette épargne excédentaire est canalisée vers le pays en déficit par l'intermédiaire de flux qui sont enregistrés au niveau du compte financier de la balance des paiements et des variations des avoirs de réserves de la banque centrale.

Et nous nous étions posé la question, souvenons-nous, de savoir si le recours à l'épargne extérieure est durable et soutenable ou non.

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Et la conclusion était que le recours d'un pays, dans ce cas-ci le pays B à l'épargne extérieure, ne peut durer que tant que les entrées de capitaux se poursuivent au niveau essentiellement du compte financier. Ou que les avoirs de réserve soient en baisse. Et ce que nous voyons effectivement c'est que, alors que le déficit du compte des transactions courantes du pays B en 2007 et 2008 avait été très aisément financé par l'épargne extérieure sous la forme d'un surplus du compte financier, qui avait même permis, en réalité un accroissement des réserves de la banque centrale.

La situation ici s'inverse complètement en 2009 puisque les réserves internationales, en milliards de dollars, pardon en pourcentage du PIB baissent dramatiquement. En 2009, rappelons-nous, que la convention comptable, et qu’un signe positif indique une baisse en milliards de dollars ou en pourcentage du PIB des réserves de change. Il s'agit donc ici d'une baisse de la valeur des réserves internationales très, très importante.

Manifestement cette baisse ne peut se poursuivre parce que on va atteindre assez rapidement un épuisement total des réserves de change. Tandis que au niveau du compte financier, les entrées de capitaux se sont inversées et font place à des sorties.

Par conséquent les sources possibles de financement d'un déficit de la balance courante ont disparues, même complètement, se sont inversées, et au total le pays va connaitre un passage, mais c'est un

passage forcé, forcé par les événements, d'une situation du déficit de la balance courante à un excédent de la balance courante.

Et ce passage d'un déficit de la balance courante à un excédent est provoqué, reflète le tarissement des sources de financement du déficit. À savoir la variation des réserves de change et le recours à l'épargne extérieure dans la rubrique du compte financier. Au niveau du secteur monétaire, comment ces évolutions, ces évolutions se, se marquent-elles? Elles se marquent bien évidemment par un changement radical dans la situation au niveau des actifs extérieurs nets, exprimés ici en millions dollars des États-Unis. Il s'agit ici, rappelons-nous, de stocks, d'encours à la fin de l'année. Ah pardon, ceci sont les, non c'est pas possible. Ceci, okay, des variations en pourcentage se trouvent au niveau du secteur privé.

Mais ici effectivement, et nous parlons en millions de dollars des États-Unis, et il s'agit ici, il s'agit ici d'un stock en réalité. C'est un stock, ce n'est pas une variation. C'est l'encours des actifs extérieurs nets au niveau de la situation monétaire. Ces actifs extérieurs nets étaient largement positifs. Ils deviennent négatifs en 2009. Et ceci reflète bien entendu la très forte baisse des réserves de change de la banque centrale.

Au niveau de la variation en pourcentage du crédit au secteur privé, nous voyons une très forte baisse de près de 20% de l'octroi de, du crédit bancaire au secteur privé qui reflète bien entendu la situation

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très tendue au niveau du système bancaire. Situation très tendue provoquée par ces sorties massives de capitaux. C'est clairement une situation de type là où le crédit bancaire s'épuise. Non seulement le crédit au secteur privé se raréfie à un tel point que l'encours, de l'encours du crédit bancaire au secteur privé baisse de près e 20%, va avoir un impact important sur le niveau de l'activité économique. Et cette, et donc cette baisse du crédit au secteur privé explique en partie la très forte baisse du, de la croissance très négative du PIB à prix constant que nous avons observé dans un, dans le tableau.

Cas B: Mesures et résultats (1)

Les turbulences imputables à l'inversion soudaine des flux de capitaux que subit le PIB provoquent en général de graves difficultés. Le tourment s'empare des banques et du système financier du pays car la crise met en évidence les vulnérabilités qui se sont progressivement accumulés dans les bilans bancaires. Les banques les plus faibles risquent de faire faillite. Et le secteur bancaire doit être remis d'aplomb au moyen, au moyen de profondes réformes structurelles.

Ce processus prend normalement un certain temps et exige une aide extérieure, notamment sous la forme de concours financier de la part du FMI et d'autres acteurs. Le pays peut en outre être amené à adopter des mesures d'urgence non conventionnelles pour éviter la chute libre. PIB toujours. Mesures et résultats.

Comme nous l'avons vu, la situation du PIB s'est dégradée très, très fortement en 2009. Et la situation ainsi créée est extrêmement difficile typiquement. Contrairement au pays qui connaissait un, une dégradation au niveau de sa balance commerciale due à un choc hexogène, le pays B connait également une détérioration au niveau de sa balance des paiements, mais qui n'est pas due à un, qui n'est pas due à une des rubriques de la balance courante. Mais très clairement à une inversion des flux de capitaux assez dramatique.

Donc au niveau du compte financier de sa, de sa balance des paiements. Et au niveau des réserves de change du pays. Donc c'est un choc qui affecte en premier lieu, et de manière très, très importante et massive le compte de capital de la balance des paiements. Typiquement une situation de ce type-là crée des problèmes vraiment très, très sérieux pour les autorités, pour le pays en général pour deux raisons. D'abord le caractère massif des mouvements.

Et deuxièmement la vitesse avec laquelle ce type de mouvements financiers peut, peut être observée. Donc ce qui se passe dans ce cas-là c'est que pratiquement, comme je l'ai expliqué, le pays pour pouvoir s'en sortir et faire face à cette situation extrêmement délicate va devoir prendre des mesures, assez, de réforme drastique. Notamment dans son secteur bancaire. Et aussi faire appel à des, à des extérieurs notamment de la part du FMI.

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Nous allons voir ces mesures, comment se traduisent-elles dans les différents secteurs et couverts par le cadre macroéconomique. Et dans ces indicateurs clés que nous avons choisis. Nous allons également essayer d'évaluer les résultats de ces mesures en utilisant ces indicateurs. Commençons à nouveau par la balance des paiements. 2010. Nous nous installons maintenant dans la perspective de 2010.

Alors que en 2009 les flux étaient extrêmement au niveau de la, des autres entrées nettes, et notamment au niveau des dépôts des non-résidents. Les flux de sortie avaient été extrêmement importants et négatifs. En 2010, ce qu'on voit apparaitre ici c'est une légère inversion de ces flux. Puisque au total la rubrique des comptes financiers va enregistrer un surplus de 4% du PIB, ce qui correspond grosso modo à ce qui avait été enregistré avant la crise mais qui est loin de compenser la sortie massive de 2009.

Ce nouveau surplus des comptes financiers est lui-même fortement influencé par l'apparition d'un surplus important au niveau des autres entrées nettes. Et ce surplus important de 6% du PIB reflète d'une façon importante également l'arrêt des sorties de dépôts des non-résidents. 0 au lieu de moins 30%.

Il y a à cela deux explications, bien entendu. C'est qu’avec une sortie en 2009 de prêt de 30% des dépôts des non-résidents, très vraisemblablement il n'y a plus beaucoup d'argent en réalité dans ces dépôts qui puisse sortir. Et ceci est reflété également le fait que

les mesures prises par le gouvernement vont faire en sorte que les, les résidents eux-mêmes, qui seraient tentés, vu les problèmes crées par le choc de 2009.

Ces résidents du pays B qui seraient eux-mêmes tentés de, de placer leur argent à l'extérieur du pays, seront suffisamment rassurés pour que ce mouvement, qu’eux-mêmes n'emboitent pas le pas des non-résidents, si je puis dire, et cherche, dans un mouvement de panique, à sortir du pays.

Mais je vais revenir sur, sur cette, sur ce qui peut se passer ici au niveau de l'arrêt de ces, de ces sorties. On a un 0 ici et un 6 là. Ça veut dire que d'autres facteurs sont en jeu, et ça c'est très important.

Dans l'apparition d'un surplus au niveau de ces autres entrées nettes liées au total du compte financier, les apports extérieurs, et notamment ceux du FMI sous forme de prêt, ou éventuellement d'une reprise des crédits commerciaux par les banques, par les banques étrangères, va jouer un rôle important.

Et l'apparition d'acteurs types FMI, ou éventuellement consortium de banques étrangères, pour calmer la situation et créer, inverser le flux négatif qui est, du compte financier, va jouer un rôle important vraisemblablement dans le, dans, comment dirais-je, l'absence de panique au niveau des résidents et l'obtention d'un flux 0 au niveau des, des dépôts des non-résidents.

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Ceci étant, il faut quand même emprunter lorsqu’un pays est confronté à une situation de ce type-là. Il est très vraisemblable que la simple intervention, du moins dans les tous premiers temps, la simple annonce de l'intervention d'aide étrangère, type FMI, sera insuffisante pour éviter un mouvement de panique.

Et il est probable que dans une situation de ce type-là le gouvernement devra prendre un certain nombre de mesures dites non orthodoxe pour, pour calmer le jeu et éviter des sorties. Une de ces mesures étant l'imposition, sous diverses formes, d'un contrôle sur les mouvements de capitaux au niveau donc du compte financier.

Cas B: Mesures et resultats (2)

Mais donc au total, le compte financier retrouve un surplus. Le taux de change qui s'était très fortement déprécié en 2009, ceci reflétant une baisse dramatique, pratiquement l'épuisement des réserves de change. Ce taux de change continue à se déprécier en 2010, mais à un rythme moindre.

Et donc la dépréciation de 2009, suivie d'une dépréciation en 2010 va se refléter dans un accroissement du surplus du compte de transactions courantes de la balance des paiements. Donc rappelons-nous, entre 2008 et 2009, le déficit de la balance courante s'était mué en un surplus.

Et ce surplus en réalité reflétait le tarissement des sources de financement du déficit au niveau du compte financier de la balance des paiements. En 2010, ces sources de financement, en réalité, ne sont pas trop, trop importantes. Bien qu'on ait un surplus au niveau du compte financier ici, mais c'est essentiellement l'effet, l'effet de la dépréciation cumulée qui est très importante du taux de change, qui va entrainer cette tendance à la hausse du surplus du compte des transactions courantes de la balance des paiements.

Et au total, ce qu'on va constater également, d'une façon importante, c'est que les réserves de change de la, du PIB, qui s'étaient réduites, tout ceci est en pourcentage du PIB, qui s'étaient fortement réduites en 2009, vont en partie se reconstituer puisqu'on va assister, en 2010, à un accroissement de ces réserves internationales brutes à hauteur de 7% du PIB.

Ceci également va bien entendu jouer un rôle sur l'apparition de ces, d'un surplus des autres entrées nettes étant donné que la reconstitution, même partielle, des réserves de change est un facteur qui va, comment, provoquer un regain de confiance dans la stabilité du pays.

On peut remarquer que au total, effectivement, le, cette augmentation des réserves de change du pays de 7% est bien la résultante de l'apparition d'un surplus sur le compte financier de 4%. Et de l'obtention d'un surplus sur le compte des transactions courantes de 3%. Ces deux mouvements permettant une

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reconstitution quand même substantielle des réserves de change du pays.

Au niveau du secteur public, la situation reste, en apparence en tout cas, relativement calme puisque les recettes baissent légèrement en pourcentage du PIB. Les dépenses également. Donc il y a ici un, comment dirais-je, un effort d'ajustement qui n'est pas très, très important au vue des chiffres qui se trouvent là. Au niveau probablement également des dépenses en capital. Mais peut-être les dépenses courantes également. Et ceci, cette réduction du niveau des dépenses exprimée en pourcentage du PIB en 2010, compense largement la baisse très légère des, comment dirais-je, des recettes. Ce qui permet au solde global de se maintenir grosso modo, de se réduire, pardon, ici à des arrondis qui interviennent. Et donc on est certainement à une réduction qui est un peu plus, de l'ordre de 1,5% du PIB.

Donc on voit apparaitre là, une contribution de, des finances publiques au rétablissement de l'équilibre de la balance des paiements. Au niveau du secteur monétaire 2010, également une année de transition vers une situation meilleure puisque les avoirs extérieurs nets, il s'agit ici du stock en millions de dollars des États-Unis, redeviennent positifs, bien que légèrement. Ce qui contraste quand même avec la situation déficitaire, de la situation négative des avoirs extérieurs nets enregistrés en 2009.

Tandis que la baisse du crédit au secteur privé se réduit très fortement après une période de contraction extrêmement marquée du crédit bancaire au secteur privé. On assiste à une ébauche de stabilisation ici. Au total, on enregistrera en 2010 une nouvelle baisse du PIB réel. Mais cette fois-ci beaucoup moins marquée qu'en 2009.

Donc une fois de plus la situation est en train de se stabiliser tant au niveau de la balance des paiements, des finances publiques, du secteur monétaire, que de l'évolution du, de l'activité économique. L'inflation, elle, reste très élevée. Ceci, une fois de plus, reflétant un petit peu dans la même veine que ce qu'on avait constaté pour le pays A. Les dépréciations cumulées très importantes des années 2009, 2010 ont un effet important sur le niveau de l'indice des prix. Le déflateur du pays B reflétant l'évolution à la hausse marquée de l'indice des prix, et la consommation augmentant fortement.

Tutoriel vidéo (1)

Re-bonjour, félicitations pour être arrivés à la dernière étape de l'exercice, case study, l'étude de cas hypothétique donc sur Macronia. Un pays hypothétique que nous avons utilisé pour illustrer le propos qui est l'essentiel donc du cours sur l'introduction aux techniques de programmations financières. Dans cet exercice, il y aura deux feuilles Excel à examiner.

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Elles sont tout à la fin du fichier. Cet exercice se rapporte donc, est en relation avec le module 5 sur les interrelations que j'ai présenté moi-même. Et plus précisément sur la section intitulée les flux de fonds. Si vous vous sentez tout à fait à l'aise avec la théorie qui est exposée, les principes sont exposés dans cette section du module 5, alors effectivement je vous encourage immédiatement à commencer la résolution de l'exercice.

Au cas où vous n'auriez peut-être pas totalement parcouru encore cette section, et aussi l'exercice optionnel qui s'y rapporte, je vous encourage à ce moment-là de peut-être revoir encore une fois les principes d'établissement d'un tableau de flux de fonds. Et dès que vous aurez assimilé, disons la théorie, les principes, de vous atteler à la réalisation de cet exercice qui n'est pas un exercice terriblement compliqué. Mais qui nécessite quand même une bonne compréhension à la fois de l'objectif suivi, et des conventions comptables qui sous-tendent ce type de tableau. Voici donc les deux dernières feuilles du fichier Excel dont je vous ai parlé, donc sur Macronia. Voilà. Macronia, flux financiers 2012. Et je vais commenter un petit peu les colonnes.

Mais disons le but de l'exercice est de calculer en fait les cellules, la valeur, qui vont apparaitre dans les cellules en blanc. Donc, voilà. Donc le tableau est, si vous voulez, rempli en partie. Voilà par exemple, vous voyez ici apparaitre des formules. Okay. Là aussi. Mais il y a des blancs. Il s'agit de remplir les blancs. Pour vous aider,

vous avez à votre disposition le tableau analogue, mais pour l'année 2011. Ce tableau a été rempli entièrement.

La difficulté, évidemment, c'est que nous ne vous fournissons pas les formules. Pour vous, ici ce sont des nombres, des hard numbers, comme on dit en anglais. C'est-à-dire des nombres qui ont été directement inscrits dans la cellule et sans l'utilisation d'une formule.

Donc le problème pour vous sera de reconstituer l'origine de ces chiffres. De reconstituer l'origine et donc de pouvoir calculer leur équivalent en 2012. D'accord. Alors, rappelons rapidement ici peut-être quelles sont les conventions comptables et la signification de ces différentes rubriques ici. Tout d'abord, le tableau des flux de fonds est donc divisé en deux parts. Il y a les transactions non financières, et ce qu'on appelle les transactions financières. Les transactions financières qui apparaissent ici correspondent aux classifications et aux rubriques qui apparaissent dans les comptes nationaux.

Donc nous avons ici le revenu national brut disponible, ou revenu national disponible brut, qui est l'appellation plus correcte d'ailleurs. Les dépenses de consommation, les dépenses d'investissements. Et donc la différence entre le revenu disponible brut, la consommation et l'investissement, c'est-à-dire ceci c'est l'absorption. La somme de ces deux dernières rubriques ici va nous

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donner ce qu'on appelle le solde non financier. Et un signe négatif correspondra à un déficit. D'accord?

Donc nous avons ici les comptes nationaux pour l'ensemble de l'économie. Économie nationale. L'économie nationale va être divisée entre trois secteurs en réalité. Le secteur des administrations publiques, celui des institutions de dépôts, et les secteurs, le secteur privé. À cela va s'ajouter un secteur additionnel qui est le secteur du reste du monde. Très bien.

Alors, première chose à concevoir ici c'est que le secteur des administrations publiques va correspondre, bien entendu à la définition des administrations publiques qui va apparaitre dans la situation des opérations des administrations publiques. D'accord? C'est là qu'il va s'agir d'aller chercher les chiffres. Et donc, où sommes-nous? Alors, et donc ce qu'on appelle le secteur privé vous pouvez le voir en réalité dans la formule de 2012.

Le secteur privé ici est calculé comme étant la différence entre la valeur, admettons, du revenu disponible pour l'ensemble de l'économie, et la valeur qui sera calculée pour les administrations publiques. Donc ce qu'on appelle secteur privé en fait, c'est un secteur résiduel qu'on devrait plutôt concevoir comme tout secteur qui n'appartient pas au secteur des administrations publiques. Donc dans la plupart des pays, ce secteur-là sera pour la majorité constitué du secteur privé au sens propre du terme.

Mais vu la définition que nous avons donné des administrations publiques, ce secteur va aussi incorporer et inclure les entreprises publiques non financières. Voir même donc les états fédérés et les pouvoirs locaux. Les institutions de dépôts, elles, la définition et les chiffres vont venir de la situation des institutions de dépôts qui apparaissent donc dans la situation monétaire.

Donc vous comprenez, c'est une chose que j'ai déjà mentionné également, que ce tableau en fait ne contient aucun chiffre qui ne se trouve pas déjà quelque part sous une forme ou une autre dans les autres feuilles, dans les autres secteurs. Il n'y a rien de nouveau à proprement parler ici. La seule valeur ajoutée de ce tableau est son caractère très compact, puisque sur une simple on peut effectivement analyser l'ensemble des flux et des opérations, mais d'une façon très compacte. Et un avantage également, c'est qu'il existe en colonne et en ligne une rubrique de contrôle qui permet de voir dans quelle mesure les données qui proviennent des différents secteurs, donc de différentes sources, sont cohérentes entre elles ou pas.

Idéalement, chacune de ces rubriques de contrôle en données, en colonnes et en ligne devrait être égale à 0. Mais vous constatez effectivement que ce n'est pas le cas. Par exemple ici subsiste un écart statistique. Donc différent de 0. Là également. Un chiffre qui est différent de 0, dans la mesure où on peut comprendre l'origine de cet écart statistique, et dans ce cas-ci il n'est pas très grand, on peut être relativement satisfait. Dans la mesure où cet écart serait

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très grand et on ne comprendrait pas d'où il vient, probablement qu'il y aurait une erreur dans les données. Il conviendrait de corriger cette erreur.

Tutoriel vidéo (2)

Donc commençons alors à tâcher de remplir nos cellules vides ici. Première chose donc pour le total de l'économie, le revenu disponible brut. Où le trouve-t-on? Le voilà ici pour 2011. Où le trouve-t-on? Bien entendu on va donc retrouver ce chiffre au niveau de la feuille qui nous donne le PIB nominal dans les comptes nationaux. Nous allons rechercher ici la rubrique revenu national disponible brut qui nous donne un chiffre pour 2011, 1984.

Et nous pouvons vérifier, effectivement, que ce 1984 est reproduit ici. Donc voilà où aller chercher le chiffre. Donc il suffit d'aller chercher le chiffre pour 2012 dans les comptes nationaux. La consommation ici, c'est la consommation publique et la consommation privée, la somme des deux. Donc c'est l'absorption.

Nous allons de même dans le PIB nominal, et nous allons chercher la valeur de la consommation. La voilà, 16017. Donc c'est la somme de la consommation privée et la somme de la consommation du secteur publique. Donc nous retournons dans nos flux de fond, là. 2011. Voilà les 16017 qui apparaissent ici. Je vous fais remarquer, c'est une petite difficulté, que la consommation publique, ici, qui

apparait dans cette rubrique agrégée, est la somme de la consommation privée et de la consommation du secteur publique.

Le secteur public étant entendu ici comme constitué des administrations publiques, mais aussi d'autres éléments. Donc il y a plus là-dedans, dans cette rubrique, que les administrations publiques. Donc ça c'est une petite difficulté pour vous mais qui n'est pas très difficile à résoudre. Bien, quoi d'autre? Le reste du monde par exemple. Où allons-nous trouver les chiffres là? Bien, le reste du monde correspond à quoi? Ça va correspondre, cette rubrique-là, vous vous souvenez va correspondre en principe au solde courant. Au solde courant du reste du monde vis-à-vis de l'économie considérée. Voyons 2011 par exemple, à quoi ça correspond. Voilà, 2214. Ça correspond à quoi? Allons voir les chiffres ici. Nous avons en millions de dollars un chiffre-là qui nous est donné par la balance des paiements. Donc égal, le solde extérieur courant égal autant de millions de dollars. Comment exprimer ceci en monnaie nationale? Nous devons, bien entendu, multiplier ces dollars par le taux de change. Le taux de change moyen sur l'année donnée par ce chiffre-ci. Très bien. Et nous devons finalement traduire les millions de dollars en milliards de monnaie nationale. Ce qui veut dire que ce chiffre-là nous allons devoir le diviser par mille. Alors j'espère qu'il n'y a pas d'erreur de calcul. Non, voilà. Nous avons bien la valeur du solde courant exprimée en valeur nationale.

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Il y a cependant une subtilité à garder en vue. C'est que le solde courant qui est exprimé ici se, s'apprécie du point de vue de l'économie extérieure, du reste du monde. Donc le signe négatif qui est ici exprime un déficit de Macronia. Ce déficit de Macronia correspond à un excédent du reste du monde. Par conséquent il s'agit d'inverser le chiffre là. Voilà.

Donc je pense que vous comprenez quelle est la logique de l'exercice. Alors, y-a-t-il en d'autres rubriques intéressantes et difficiles? Ou moins difficiles? Le compte de capital, par exemple, qui apparait dans le financement. Le compte de capital où est-ce qu'on va le trouver? Alors, nous avons ici un chiffre en millions de dollars des États-Unis pour l'ensemble de l'économie.

Et donc il s'agit d'opérer la même conversion en monnaie nationale que celle que je vous ai expliquée. Le compte financier. Où avons-nous le chiffre? Avons-nous quelque chose ici? Non. Le chiffre ne vous n'a pas été donné. Donc il va s'agir de retourner à ce moment-là à la source. Et la source, dans ce cas-ci, c'est la balance des paiements. Où est le compte financier? Le voilà. En 2012 vous devez le calculer.

Une fois que vous l'aurez calculé, et bien à ce moment-là vous appliquer aussi la conversion en monnaie nationale telle que je vous l'ai expliquée. Voilà donc les grands principes d'établissement. Je termine par une chose qui n'est peut-être pas toujours évidente, c'est la monnaie. La variation de la monnaie au sens large.

Comment apprécier cela? Voyons en 2011. Nous avons un chiffre ici qui correspond à 701. Okay. 701 milliards d'unités monétaires de Macronia. D'où vient ce chiffre? Il doit nécessairement venir de la situation monétaire. La situation monétaire, vous vous souvenez, va nous donner des encours.

Alors que les flux de fonds vont nous donner des flux. Par conséquent, il faut aller chercher dans la situation globale des institutions de dépôts, la variation entre la masse monétaire à la fin de 2011, et la masse monétaire à la fin 2012. Donc il s'agit de calculer quel est l'encours à fin 2012 de la masse monétaire, et de calculer la variation.

On peut vérifier que pour 2011, c'est quoi si on s'applique puisque, voilà, plus masse monétaire 2012. 2011, pardon, moins la masse monétaire 2011. 701. Voilà. Alors ce qui était intéressant de constater ici, c'est donc que ce chiffre a un signe algébrique positif. Pourquoi? Parce que effectivement, la masse monétaire constitue par définition un passif des institutions de dépôts. Et donc ce passif correspond d'une certaine manière à un emprunt.

Quand la population de Macronia dépose son argent dans les banques de dépôts sous forme donc d'avoir en compte, il s'agit en fait, sur le plan économique, d'une opération de prêt. Elle prête aux banques. Et ce sont les banques à ce moment-là, qui vont recycler ces ressources par leurs opérations de crédit. Voilà.

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Donc la contrepartie à ce moment-là de la masse monétaire va se retrouver ici, au niveau du secteur privé puisque le secteur privé va, en réalité, emprunter les 701 qui l'a prêté. C'est ça la logique de l'affaire. Très bien. Je pense que vous avez compris la logique. Appuyez-vous sur les chiffres de 2011 pour retracer quelles sont les sources de données et les formules sous-jacentes.

Et bon courage, et je pense que si vous arrivez, comme je l'espère, sans trop de difficultés, à remplir ce tableau, vous aurez fait un grand pas en avant dans la compréhension des flux de fonds.