viande du massif central douze bonnes raisons d’en manger c’ · préservation de...

1
DANS LE CANTAL L’UNION DU CANTAL - 7 OCTOBRE 2015 5 VIANDE DU MASSIF CENTRAL Le groupe coopératif Altitude prend le contre-pied du discours anti- viande en valorisant les vertus de l’élevage extensif du Massif central et de ses filières. Douze bonnes raisons d’en manger C’ est une initiative unique en son genre à l’échelle d’une coopé- rative que lance ce jour au Sommet de l’élevage le groupe cantalien Altitude en dévoilant un document intitulé “12 bonnes raisons de manger de la viande du Massif central”. Une démar- che initiée il y a quelques mois en interne, certes en réaction au discours anti-viande ambiant et galopant mais aussi et surtout pour affirmer les valeurs d’une entité coopérative ancrée sur son territoire et impliquée de l’amont à l’aval des filières viandes. Qu’est-ce qui a motivé ce projet ? Olivier Voisin, directeur général : “On voit fleurir des arti- cles peu élogieux qui remettent en cause la production même de viande, les process de transfor- mation et la qualité du produit. Ça nous a interpellés, nous qui sommes au coeur du sujet avec nos différentes filières. On ne se reconnaît absolument pas dans les propos tenus par certains journaux, entre autres dans le dossier spécial de Libération (1) alors qu’à chaque étape de la filière, ce sont des bonnes pra- tiques qui sont scrupuleusement adoptées par les éleveurs et nos collaborateurs. ” Jean-Luc Doneys, directeur agrodistribution : “Quand ces infos déboulent dans la presse de toute part, elles ont une force communicante violente. Les éle- veurs, à part l’indignation, se retrouvent démunis pour appor- ter des réponses. À travers cet outil, on a mis en forme les idées et on fournit des éléments de réponses, un argumentaire sur un ton accessible.” Benoît Julhes, éleveur de porc, président de la Capp : “Il s’agit de contrer un discours complè- tement abolitionniste, construit pour faire peur au consomma- teur, mais qui fait aussi peur à des éleveurs qui se sentent visés par ces accusations alors même qu’ils sont dans un système de production à l’herbe dans le Mas- sif central, dans des zones où on peut difficilement faire autre chose, hormis des fougères ou des myrtilles !” Quels sont justement les piliers de cet argumentaire ? O. V. : “Nous l’avons décliné en trois grands chapitres. D’abord “la viande, son territoire et es éle- veurs”, pour montrer une pro- duction en harmonie avec un ter- ritoire herbager dont plus de 80 % est consacré à l’élevage. Nous mettons en avant cet éle- vage extensif basé sur des exploi- tations familiales qui ont su faire évoluer leurs pratiques pour la préservation de l’environnement et le bien-être animal. Il s’agit aussi de montrer le rôle de l’éle- vage dans le développement durable avec des espaces entre- tenus, ouverts par l’activité agri- cole, qui préservent la biodiver- sité. Mais également le poids de l’élevage dans la vie sociale et l’é- conomie rurale. Enfin, il est question de nos races d’excep- tion, allaitantes et rustiques, avec une forte tradition de sélection.” Et les deux autres chapitres ? O. V. : “Le deuxième est consacré à nos outils d’abattage et de transformation de proximité, là encore des outils à taille humaine qui jouent un rôle important dans l’emploi local. Une proxi- mité et des savoir-faire qui font que notre taux de services dépasse les 95 % (NDLR : taux de conformité du produit livré et des services associés auprès du client). Enfin, on évoque la grande force de notre groupe : quelle que soit la filière, on pro- pose des produits originaux d’une très grande qualité gusta- tive , associés à une image ter- roir (porc de montagne élevé sur paille, veau sous la mère du Limousin...). Nous concluons en mettant en avant les qualités nutritionnel- les et gustatives de la viande en disant aussi que malgré son image, c’est produit moderne capable de se décliner en de multiples recettes.” À qui s’adresse au final ce document ? O. V. et J.-L. D. : “En premier lieu à tous les maillons de la coop. : nos producteurs, salariés, commerciaux... pour qu’ils puis- sent s’approprier cet argumen- taire. Mais aussi à nos clients, aux distributeurs avec qui nous travaillons. C’est un outil multi- usages, y compris commercial auprès d’un certain nombre de chaînes de brasseries ou de bou- chers que nos produits peuvent séduire. Bien sûr, ça a vocation à parler au consommateur même si à ce stade, l’outil n’est pas abouti et qu’en parallèle, Altitude est en train de travailler à des initiatives pour se rapprocher des consommateurs. C’est plutôt le début d’une histoire, d’une mobi- lisation collective avec l’idée d’en- richir ce travail d’ici la fin d’année.” B. J. : “Il a vocation en quelque sorte à redonner de la fierté à nos adhérents, à galvaniser les trou- pes et à fournir une feuille de route pour des ambassadeurs potentiels.” PROPOS RECUEILLIS PAR P. OLIVIERI (1) Dossier intitulé “13 raisons de lâcher le steak barbare” paru en mars. Le document est dévoilé ce jour au Sommet de l’élevage avant de servir d’échanges lors des assemblées générales de la coop. Chaque jour à vos côtés Conseil départemental du Cantal - 28 avenue Gambetta - 15015 Aurillac Cedex - Tél. 04 71 46 20 20 - cantal.fr LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL CONDUIT LA MODERNISATION DE LA RD120 SUR LA CORRÈZE,VERS L’A20 ET L’A89 Désenclavement du Cantal Fruits d'un partenariat Public-Privé, les aména- gements prévus entre Prentegarde et Montvert (Pont d'Orgon) et qui se termineront fin 2015 répondent aux besoins des Cantaliens.

Upload: others

Post on 30-May-2020

2 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

DANS LE CANTAL

L’UNION DU CANTAL - 7 OCTOBRE 2015 5

VIANDE DU MASSIF CENTRAL Le groupe coopératif Altitude prend le contre-pied du discours anti-viande en valorisant les vertus de l’élevage extensif du Massif central et de ses filières.

Douze bonnes raisons d’en mangerC’est une initiative

unique en son genre àl’échelle d’une coopé-rative que lance ce jour

au Sommet de l’élevage le groupecantalien Altitude en dévoilantun document intitulé “12 bonnesraisons de manger de la viandedu Massif central”. Une démar-che initiée il y a quelques moisen interne, certes en réaction audiscours anti-viande ambiant etgalopant mais aussi et surtoutpour affirmer les valeurs d’uneentité coopérative ancrée sur sonterritoire et impliquée de l’amontà l’aval des filières viandes.Qu’est-ce qui a motivé ce projet ?Olivier Voisin, directeur général : “On voit fleurir des arti-cles peu élogieux qui remettenten cause la production même deviande, les process de transfor-mation et la qualité du produit.Ça nous a interpellés, nous quisommes au coeur du sujet avecnos différentes filières. On ne sereconnaît absolument pas dansles propos tenus par certainsjournaux, entre autres dans ledossier spécial de Libération(1)

alors qu’à chaque étape de lafilière, ce sont des bonnes pra-tiques qui sont scrupuleusementadoptées par les éleveurs et noscollaborateurs. ”Jean-Luc Doneys, directeuragrodistribution : “Quand ces

infos déboulent dans la pressede toute part, elles ont une forcecommunicante violente. Les éle-veurs, à part l’indignation, seretrouvent démunis pour appor-ter des réponses. À travers cetoutil, on a mis en forme les idéeset on fournit des éléments deréponses, un argumentaire surun ton accessible.”Benoît Julhes, éleveur de porc,président de la Capp : “Il s’agitde contrer un discours complè-tement abolitionniste, construitpour faire peur au consomma-teur, mais qui fait aussi peur àdes éleveurs qui se sentent viséspar ces accusations alors mêmequ’ils sont dans un système de

production à l’herbe dans le Mas-sif central, dans des zones où onpeut difficilement faire autrechose, hormis des fougères oudes myrtilles !”

Quels sont justement les piliersde cet argumentaire ? O. V. : “Nous l’avons décliné entrois grands chapitres. D’abord“la viande, son territoire et es éle-veurs”, pour montrer une pro-duction en harmonie avec un ter-ritoire herbager dont plus de 80 % est consacré à l’élevage.Nous mettons en avant cet éle-vage extensif basé sur des exploi-tations familiales qui ont su faireévoluer leurs pratiques pour la

préservation de l’environnementet le bien-être animal. Il s’agitaussi de montrer le rôle de l’éle-vage dans le développementdurable avec des espaces entre-tenus, ouverts par l’activité agri-cole, qui préservent la biodiver-sité. Mais également le poids del’élevage dans la vie sociale et l’é-conomie rurale. Enfin, il estquestion de nos races d’excep-tion, allaitantes et rustiques, avecune forte tradition de sélection.”

Et les deux autres chapitres ?O. V. : “Le deuxième est consacréà nos outils d’abattage et detransformation de proximité, làencore des outils à taille humainequi jouent un rôle importantdans l’emploi local. Une proxi-mité et des savoir-faire qui fontque notre taux de servicesdépasse les 95 % (NDLR : tauxde conformité du produit livré etdes services associés auprès duclient). Enfin, on évoque lagrande force de notre groupe :quelle que soit la filière, on pro-pose des produits originauxd’une très grande qualité gusta-tive , associés à une image ter-roir (porc de montagne élevé surpaille, veau sous la mère duLimousin...).Nous concluons en mettant enavant les qualités nutritionnel-les et gustatives de la viande endisant aussi que malgré son

image, c’est produit modernecapable de se décliner en de multiples recettes.”

À qui s’adresse au final cedocument ?O. V. et J.-L. D. : “En premierlieu à tous les maillons de lacoop. : nos producteurs, salariés,commerciaux... pour qu’ils puis-sent s’approprier cet argumen-taire. Mais aussi à nos clients,aux distributeurs avec qui noustravaillons. C’est un outil multi-usages, y compris commercialauprès d’un certain nombre dechaînes de brasseries ou de bou-chers que nos produits peuventséduire. Bien sûr, ça a vocationà parler au consommateur mêmesi à ce stade, l’outil n’est pasabouti et qu’en parallèle, Altitudeest en train de travailler à desinitiatives pour se rapprocher desconsommateurs. C’est plutôt ledébut d’une histoire, d’une mobi-lisation collective avec l’idée d’en-richir ce travail d’ici la fin d’année.”B. J. : “Il a vocation en quelquesorte à redonner de la fierté à nosadhérents, à galvaniser les trou-pes et à fournir une feuille deroute pour des ambassadeurspotentiels.”

PROPOS RECUEILLIS PAR P. OLIVIERI

(1) Dossier intitulé “13 raisons de lâcherle steak barbare” paru en mars.

Le document est dévoilé ce jour au Sommet de l’élevage avant deservir d’échanges lors des assemblées générales de la coop.

Chaque jour à vos côtés

Conseil départemental du Cantal - 28 avenue Gambetta - 15015 Aurillac Cedex - Tél. 04 71 46 20 20 - cantal.fr

LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL CONDUIT LA MODERNISATION DE LA RD120

SUR LA CORRÈZE,VERS L’A20 ET L’A89

Désenclavement du Cantal

Fruits d'un partenariat Public-Privé, les aména-gements prévus entrePrentegarde et Montvert(Pont d'Orgon) et qui se termineront fin 2015répondent aux besoinsdes Cantaliens.