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ATLAS DES 0.0.M. LA GUYANE Planches 12 - 13 Les teintes des cartes de la végétation de cet Atlas ont été directement inspirées des principes de H. GAUSSEN qui attribue une couleur fondamentale à chacun des principaux facteurs écologiques, climati- ques en particulier: le bleu représente /'humidité, le rouge, la chaleur et le jaune, la sécheresse. Les teintes finales résultant du dosage de ces 3 couleurs évoquent les conditions écologiques essentielles de chaque grande formation végétale. Le plan suivi au cours de cet exposé correspond à celui de la légende des cartes en couleurs, commune aux deux cartes, à /'exception de deux cartons de détails (Savane Sarcelle et Massif du Mitaraka). Hormis la bande côtière figurent mangrove, marais, savanes, forêts marécageuses, la végétation de la Guyane apparart très uniforme, du moins à cette échelle puisque plus de 90 % du département sont occupés par la for{}t dense ombrophi/e sempervirente équatoriale. Si la longueur des descriptions qui suivent devait donc être proportionnelle à la superficie relative de chaque grande formation, on ne ferait état que de la for{}t dense. Il n'en est rien, car les autres formations ont leur importance par la facilité de leur accès, leur proximité des villes, la meilleure connaissance que l'on en a et les actions anthropiques qui s'y exercent en raison de leur situation géographique. 1 - FORMATIONS LITIORALES HALOPHILES ET PSAMMOPHILES Les formations littorales des milieux plus ou moins salés (halophiles) ou sableux (psammophiles), cou- vrent 0,6 % de la Guyane. A - Mangrove C'est une forêt presque exclusivement composée de palétuviers, inféodée aux côtes vaseuses et aux estuaires où elle pousse en milieu plus ou moins saumâtre dans la zone de balancement des marées (Fig. 1 ). Sur la frange côtière dont la largeur varie de quelques mètres à quelques kilomètres et les eaux sont les plus salées, on ne trouve guère que des Palétuviers blancs (Avicennia nitida - Verbénacées-) dont les raci- nes respirent à l'aide de pneumatophores, petites racines aériennes qui se dressent au-dessus du sol. En bor- . . G> 0 " . . . :o 0 ••• ·.ç; (.;) () ·. 0 a 6 A •6666••••••6• .&664664•A6A6Jl64 0 •àAA666.66666•A6•A •••a&A••••••••"'•••··· •A4664A646646•6.a.AaÀ.6 . . .......... .. . .. : • ·: A 6 .. 6 a 6 6 ·:.:··-:.A A .. "' .. ·. ···. 6 .. .. a a a a a a a .... . . .. . .............. 6 ........... ·.:.-.·. 6••44A••a.aa•a••a••a••• 66&60a&A&&A66aA66il6AA•6 AA6A666 .. 66 .. la.6 ... 4A .... AA•A• Formation pionnière à Laguncularia racemosa Gaertn Avicennia nitida Jacq 9 Cf' Laguncularia racemosa Gaertn 'f' Crenea marltima Aubl 20 m + ........ . . N D Effilfil lm . . .. .. ·. Banc de vase • ·. Laguncularia racemosa Gaertn Avicennia nitida Jacq Limites du chenal Formation pionnière à Spartina brasiliensis Raddi Végétation ripicole à Crenea maritima Aubl A 8 c Végétation ripico/e à Laguncularia racemosa Gaertn Avicenia nitida Jacq "Eventail" formé par les réitérations de Laguncularia racemosa .Gaertn "Couloir" vide de feuilles entre A et B Fig. 1. - La mangrove guyanaise : différents types de colonisation des bancs de vase (d'après J.P. LESCURE). dure des peuplements purs d'Avicennia, on rencontre en front de mer Laguncu!aria racemosa (Combrétacées) et parfois Spartina brasiliensis (Graminées) qui sont des plantes pionnières colonisant les bancs de vase récents et contribuant à la progression de la mangrove vers la mer. Plusieurs zones du littoral sont ainsi en voie d'envasement, de Tonate à Kourou par exemple. D'autres, au contraire, sont en régression devant la mer qui attaque et détruit progressivement la mangrove âgée dont les troncs de palétuviers déracinés jonchent le rivage. Le phénomène « envasement - dévasement » serait cyclique selon M. BOYÉ (1962). Le long des estuaires où l'eau est moins saumâtre que sur le rivage, les Palétuviers blancs sont rempla- cés par des Palétuviers rouges (Rhizophora mangle - Rhizophoracées) dont les longues racines-échasses for- ment un inextricable lacis d'arceaux spectaculaires plongeant dans l'eau. Comme pour la mangrove côtière, le bas des estuaires est colonisé par Laguncu!aria racemosa. Ce n'est qu'en amont qu'ils cèdent la place au Palé- tuvier rouge. Plus haut encore, les palétuviers se mêlent à des espèces d'eau douce comme le Palmier-bâche (Mauritia flexuosa) dominant généralement la végétation et le Moutouchi (Pterocarpus officinalis - Papiliona- cées) aux énormes « acabas » ou racines-contreforts au tracé sinueux. En bordure de cette végétation d'estuaire, on voit souvent des populations denses de Moucou-moucou (Montrichardia arborescens - Aracées), herbe robuste aux tiges charnues, dépassant l'eau de parfois plus de 2 mètres et portant de gran- des feuilles sagittées. Les mangroves d'estuaire à Palétuviers rouges occupent une superficie minime par rapport à la man- grove à Palétuviers blancs. B - Plages sableuses Certains endroits du littoral (lie de Cayenne, côte de Kourou à la crique Malmanoury et de la crique lra- compapy à la Pointe Isère) sont bordés de plages recélant une végétation particulière, généralement herbacée, basse et discontinue. On y voit surtout des espèces rampantes comme lpomoea pescaprae (Convolvulacées), très commune partout (aux feuilles en forme d'empreintes de sabot de chèvre), plusieurs Légumineuses (Canavalia maritima - le Haricot plage, Vigna luteola, etc ... ) ainsi que de petites touffes de Remirea maritima (Cypéracées). Plus en retrait, se dressent parfois de grands Cactus-candélabres, (Cereus curtisii - Cactacées). Dans les endroits abrités, on rencontre souvent Hibiscus tiliaceus (Malvacées), grands arbustes de plusieurs mètres, aux fleurs jaunes. Les Cocotiers (Cocos nucifera - Palmiers) ne se rencontrent pas à l'état spontané en Guyane. Sur les plages de l'lle de Cayenne, ils ont tous été plantés ainsi qu'aux lies du Salut où ils se reprodui- sent maintenant sub-spontanément. Il - FORMATIONS NATURELLES NON FORESTIERES Ces formations sublittorales ou de l'intérieur sont basses (herbacées), parfois arbustives ou peu arbo- rées ; elles occupent environ 1, 7 % de la Guyane. A - Marais sublittoraux et savanes tropophiles Ce sont des marécages à végétation presque exclusivement herbacée (marais sublittoraux), et des sava- nes marécageuses ou très fréquemment inondées. Les plus vastes se trouvent à l'Est de l'Oyac, au Nord des Montagnes de Kaw. Un autre exemple impor- tant nous est fourni par la« Savane Sarcelle »(ou plutôt le Marais Sarcelle) au NE de Mana qui s'étale sur plu- sieurs kilomètres entre une étroite bande de mangrove côtière discontinue et la forêt de terre ferme. La physionomie de cette formation est variable selon les périodes de l'année : en fin de saison des pluies, le tapis herbacé dense et quasi continu est en majeure partie immergé, tandis que pendant la saison sèche l'eau se retire parfois presque complètement. Les années où la sécheresse est très intense, il arrive même que les herbes se déssèchent et fassent place à une immense étendue argileuse craquelée. La flore diffère surtout en fonction de la salinité de l'eau donc généralement de l'éloignement du rivage, ce qui a pour effet une zonation assez nette des grandes communautés végétales. Dans les zones les plus sau- mâtres, la flore est pauvre, poussent des tapis denses et vert sombre d' Eleocharis mutata (Cypéracées) et d'autres Cypéracées comme Scirpus maritimus et Graminées telle Sporobolus virginicus. Les étendues plus profondes et moins saumâtres d'eau libre sont parfois peuplées de Nénuphars (Nymphaea spp. - Nymphéacées), de Jacinthes d'eau (Eichornia spp. - Pontédériacées), de Lentilles d'eau (Lemna spp. - Lemnacées) ou d'Azolla caroliniana (Salviniacées). Dans les zones de transition, on voit de grandes herbes en population serrée atteignant 2 mètres de haut : Typha domingensis (Typhacées). Dans les zones d'eau douce, la flore est beaucoup plus riche et les familles dominantes ne sont plus forcément les Cypéracées et les Grami- nées. La hauteur de la végétation, très dense, varie entre 1 et 2 mètres. Comme dans les estuaires, on y ren- contre presque toujours Montrichardia arborescens dont les grandes feuilles en fer de lance sont faciles à repé- rer. Parmi les herbes basses les plus communes, on peut citer Polygonum acuminatum (Polygonacées), Acnida cuspidata (Amarantacées), Leersia hexandra (Graminées), et plusieurs Cypéracées : Lagenocarpus guianensis, Rhynchospora spp., Eleocharis interstincta et Eleocharis caribea, Cyperus haspan, etc ... Plusieurs espèces de Jussieua (Oenothéracées) forment de petits buissons à fleurs jaunes, noyés dans la végétation. En certains endroits, les grandes inflorescences de Cyperus giganteus (Cypéracées), qui ressemble beaucoup au papyrus, émergent du couvert végétal. Les fougères les plus fréquentes sont Blechnum serrulatum (Blechnacées) aux feuilles longuement pen- nées, et la Fougère dorée (Acrostichum aureum - Adiantacées) en touffes géantes, localisée seulement les marées se font encore sentir. Parmi les petits arbres généralement très disséminés qui dépassent d'un ou deux mètres les herbes du marais, on trouve essentiellement Mimosa pigra (Mimosacées) aux rameaux épi- neux. Par endroits, surtout vers la lisière du marais et le sol est périodiquement exondé, on remarque les inflorescences rouge orangé du petit balisier, Heliconia psittacorum (Musacées). B - Marécages à broussailles, "savanes à pruniers" Ce sont des marécages à végétation basse herbacée ou broussailleuse parfois plus ou moins arborée (savanes à pruniers). Le tapis herbacé est souvent dominé par Rhynchospora corymbosa (Cypéracées), Montrichardia arbo- rescens et des fougères plus nombreuses que dans le cas précédent, en particulier Blechnum serrulatum, Dryopteris gongylodes (Dryoptéridacées) et Pityrogramma calomelanos (Ptéridacées) aux feuilles blanches en - dessous. Les arbres et arbustes sont beaucoup plus nombreux, en particulier des Pruniers (Chrysobalanus icaco - Chrysobalanacées), des Moutouchis (Pterocarpus officinalis - Papilionacées) ou encore des Tabebuia (Bignoniacées), Annona glabra (Annonacées), Triplaris surinamensis (Polygonacées), etc ... Les Pruniers sont très souvent associés aux grands Palmiers-bâche (Mauritia flexuosa) qui atteignent une trentaine de mètres de hauteur et forment des îlots ou des forêts-galeries le long des ruisseaux dans les savanes (le Palmier-bâche est le seul palmier guyanais à posséder des feuilles digitées). Ce type de grands marécages arborés est abondamment représenté sur le cours inférieur de la rivière de Kaw et entre les estuaires de !'Oyapock de I' Approuague. C - Savanes « sèches » ou moyennement humides, rarement inondées On les rencontre surtout sur alluvions marines de la bande côtière, entre Cayenne et lracoubo, le long de la Route Nationale 1 où le passage annuel du feu en saison sèche les maintient dans leur forme actuelle d'éten- dues d'herbes plus ou moins rases, parsemées d'arbrisseaux (Fig. 4). Leur origine est mal connue et vraisemblablement due à un ensemble de facteurs : climatique et paléocli- matique (climat local particulier, pluies brutales, fort ensoleillement, saison sèche accentuée, ventilation), éda- phique (podzolisation et colluvionnement du sol provoqués par le régime des pluies) et anthropique (territoires occupés autrefois par d'importantes populations amérindiennes). J. HOOCK (1971) suppose, par ailleurs, que la savanisation ne serait qu'un épisode du climat local guyanais, une phase évolutive d'un type de forêt à un autre type de forêt. Dans la région de Kourou, il distingue deux types principaux : les savanes basses et les savanes hautes. 1 - Les savanes basses Les savanes basses sont des étendues d'herbes d'un vert glauque, présentant des caractères xéromor- phiques, (feuilles souvent filiformes ou enroulées et généralement pubescentes), n'atteignant pas 30 cm de haut et plus ou moins parsemées d'arbustes. Le recouvrement n'est jamais total (60 % au maximum), laissant apparaître des plages de sol nu. Les familles les mieux représentées sont les Graminées et les Cypéracées. La forme la plus répandue et la plus typique de la savane basse est la savane basse à nanophanérophytes (Fig. 2), bien caractérisée par la présence de nombreux arbrisseaux nains, prostrés, 'de 30 à 60 cm de haut, aux grandes feuilles spatulées, duveteuses, portées par une tige ligneuse, épaisse, trapue et tortueuse (Byrsonima verbascifolia - Malpighiacées). .1 .1 VEGETATION 2m 2m 1 m 0,50 m Om J. Puspal11m pu(c/idl!un --· ]. Scierù.1 hirudla "- 3. Paspalum serpentinum - 4. Rhyncho.\pora barbata - 5. Leptocoryphium lanatum - 6. Tracli)pogo11 plunw,,,n\ - 7. Byrsonùna verbasdfolia - 8. Ter1nitière - 9. Cyrtopodiu1n parviflnrum - JO. Rlrynchospora 1:ra111i11ea -- J / _ Panicum stenodoides. Fig. 2. - La savane basse à nanophanérophytes : profil schématique (d'après J. HOOCKI. On y rencontre aussi des Mélastomacées (Acisanthera spp), des Composées (Melampodium camphora- tum essentiellement), des Utriculariacées (Utricularia spp.), des Polygalacées (Polygala spp.), des Xyridacées (Xyris spp.), des Gentianacées (Chelonanthus coerulescens et Curtia tenuifolia), des Ochnacées (Sauvagesia tenel!a et Sauvagesia sprengelii), certaines Turnéracées, Orchidées, Burmanniacées, etc ... Sur les sables blancs, au milieu d'une végétation herbacée très maigre et discontinue, on peut voir des fourrés sclérophylles atteignant plusieurs mètres de haut, composés d'espèces ligneuses rabougries, aux feuilles coriaces, adaptées à la sécheresse et au feu. On y observe principalement Clusia fockeana (Clusiacées), petit arbre aux feuilles luisantes et à racines échasses, caractéristique des groupements végétaux sur sables blancs, Conomorpha magnoliifolia (Myrsinacées), Hirtella strigulosa (Chrysobalanacées), Pagamea capitata (Rubiacées), Marlierea montana (Myrtacées). Parmi les herbes poussant en lisière de ces fourrés, on remarque surtout Chelonanthus uliginosus (Gentianacées) aux grandes corolles en clochettes bleues, des Erio- caulacées (Syngonanthus spp), certaines Papilionacées (Sty!osanthes spp.) ainsi que plusieurs Graminées (Paspalum arenarium, Axonopus attenuatus, Panicum polycomum) et Cypéracées (Lagenocarpus amazoni- cus, Scleria spp. dont S. martii). La savane basse arbustive ou « savane à poiriers »est caractérisée par l'existence de nombreux petits arbres à fleurs jaunes et feuilles coriaces, Byrsonima crassifolia (Malpighiacées) parsemant le tapis herbacé où dom!nent les Cypéracées. La savane basse marécageuse est plus riche et possède en commun certaines espèces avec les maré- cages sublittoraux dont plusieurs Jussieua (Oenothéracées), Cyperus haspan et Fuirena umbellata (Cypéra- cées), Montrichardia arborescens (Aracées), Blechnum serrulatum (Blechnacées) ainsi que le petit Balisier, Heliconia psittacorum toujours remarquable par ses inflorescences dont les bractées rouges attirent le regard. Les herbes les plus fréquentes sont des Graminées (Axonopus chrysites et A. surinamensis, Echinolaena inflexa, Panicum cyanescens, Aristida tincta, Hypogynium virgatum, lsachne polygonoides, Sacciolepis myu- ros, Acroceras zizanioides, etc ... ) et des Cypéracées (Rhynchospora cyperoides et R. trispicata, Eleocharis geniculata et E. retroflexa, Scleria pterota, etc ... ). Quelques autres familles sont également représentées parmi les herbes comme les Utriculariacées, les Papilionacées, les Labiées. Les arbustes les plus remarquables outre les Jussieua sont : Caperonia palustris (Euphorbiacées) et surtout Rhynchanthera grandiflora (Mélastoma- cées), très commun et spectaculaire par ses grandes et abondantes fleurs violettes que l'on ne manque pas de remarquer le long de la route de Cayenne à Kourou. Comme dans les« savanes à pruniers »des marécages subcôtiers, poussent parfois des groupes de grands « Palmiers-bâche » (Mauritia flexuosa). 2 - Les savanes hautes Ce sont de grandes étendues de hautes herbes (1,5 m au maximum) abritant des espèces de plus petite taille et plus ou moins parsemées de buissons et d'arbrisseaux . La savane haute herbeuse (Fig. 3) a un tapis herbacé dominé par Trachypogon plumosus et Schi- zachyrium riedelii (Graminées), Borreria hispida (Rubiacées), Bulbostylis capillaris (Cypéracées), Sebastiana corniculata (Euphorbiacées). 2m 2m 1 m 0,50 m Om 1. Paspa/umpulchellum - 2. Rhynchospora barbara - 3. Leptocoryphium lanatum - 4. Sc/eria hirtella - 5. Schizachyrium riedelii - 6. Ca<sia hispidu/a - 7. Bulbosty/is capillari5 - 8. Trachypogon plumosu$ - 9. Axonopus purpusii - JO. Erio- sema simp/icifo/ium. Fig. 3. - La savane haute herbeuse, profil schématique (d'après J. HOOCKI. Dans la savane haute arbustive, on remarque surtout la présence de petits arbres de 3 à 4 mètres de haut, protégés du feu par une écorce épaisse et crevassée, aux branches tortueuses portant des feuilles coria- ces très rugueuses : Curatel!a americana (Dilleniacées). La végétation basse qu'ils abritent est surtout consti- tuée de buissons de Clidemia rubra (Mélastomacées), d'arbustes et de grandes herbes appartenant à des famil- les très variées. Outre les espèces mentionnées plus haut, on peut citer, parmi beaucoup d'autres, Axonopus fockei et A. chrysties, Aristida capillacea, Paspa!um spp. dont P. pulchel!um (Graminées), Dichromena ciliata, Scleria bracteata et S. micrococca (Cypéracées), lchthyothere terminalis (Composées), Amasonia campestris (Verbénacées) aux inflorescences dressées pourvues de bractées rouges, Eriosema simplicifolium, Phaseolus longepedonculatus et Stylosanthes spp. (Papilionacées), Heliconia psittacorum (Musacées), Mitracarpus spp. (Rubiacées), Polygala spp. (Polygalacées). Dans certaines savanes, poussent de grands Palmiers isolés, au tronc robuste, épineux vers le haut, les Moucayas, Acrocomia lasiopatha. En lisière, au contact de la forêt, la flore et la végétation changent (groupement paraforestier péri- phérique). Les arbres, arbustes et buissons sont plus nombreux. On y rencontre notamment des palmiers comme le « Maripa » (Attalea regia) aux bouquets de feuilles géantes, I'« Awara » (Astrocaryum vu/gare), espèce au tronc épineux poussant en touffes et dont les fruits servent à la préparation du« bouillon d' Awara » célèbre en Guyane. On y voit aussi des Bois-canon (Cecropia obtusa - Moracées) aux grandes feuilles palmées, argentées en-dessous, des Arbres de St-Jean (Didymopanax morototoni - Araliacées) dont la cime a une forme de parasol. Clusia nemorosa (Clusiacées) est un petit arbre, à latex jaunâtre, abondant dans ce groupe- ment végétal. Parmi les arbustes, on voit Annona paludosa (Annonacées), Hirtella paniculata (Chrysobalana- cées) et surtout des Mélastomacées : Miconia ciliata, M. albicans, M. rufescens, Tibouchina aspera aux feuil- les coriaces et rugueuses, Tococa guianensis dont le pétiole des feuilles possède deux poches habitées par des fourmis (espèce myrmécophile). Quelques lianes, généralement peu robustes grimpent sur les fourrés (Davilla aspera - Dilléniacées -, Mandevilla scabra - Apocynacées-, Sabicea aspera - Rubiacées) d'où émergent souvent les grandes feuilles et les inflorescences du « faux Bananier» (Phenakospermum guianense - Musacées). 1

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ATLAS DES 0.0.M. LA GUYANE Planches 12 - 13

Les teintes des cartes de la végétation de cet Atlas ont été directement inspirées des principes de H. GAUSSEN qui attribue une couleur fondamentale à chacun des principaux facteurs écologiques, climati­ques en particulier: le bleu représente /'humidité, le rouge, la chaleur et le jaune, la sécheresse. Les teintes finales résultant du dosage de ces 3 couleurs évoquent les conditions écologiques essentielles de chaque grande formation végétale.

Le plan suivi au cours de cet exposé correspond à celui de la légende des cartes en couleurs, commune aux deux cartes, à /'exception de deux cartons de détails (Savane Sarcelle et Massif du Mitaraka).

Hormis la bande côtière où figurent mangrove, marais, savanes, forêts marécageuses, la végétation de la Guyane apparart très uniforme, du moins à cette échelle puisque plus de 90 % du département sont occupés par la for{}t dense ombrophi/e sempervirente équatoriale. Si la longueur des descriptions qui suivent devait donc être proportionnelle à la superficie relative de chaque grande formation, on ne ferait état que de la for{}t dense. Il n'en est rien, car les autres formations ont leur importance par la facilité de leur accès, leur proximité des villes, la meilleure connaissance que l'on en a et les actions anthropiques qui s'y exercent en raison de leur situation géographique.

1 - FORMATIONS LITIORALES HALOPHILES ET PSAMMOPHILES

Les formations littorales des milieux plus ou moins salés (halophiles) ou sableux (psammophiles), cou­vrent 0,6 % de la Guyane.

A - Mangrove

C'est une forêt presque exclusivement composée de palétuviers, inféodée aux côtes vaseuses et aux estuaires où elle pousse en milieu plus ou moins saumâtre dans la zone de balancement des marées (Fig. 1 ).

Sur la frange côtière dont la largeur varie de quelques mètres à quelques kilomètres et où les eaux sont les plus salées, on ne trouve guère que des Palétuviers blancs (Avicennia nitida - Verbénacées-) dont les raci­nes respirent à l'aide de pneumatophores, petites racines aériennes qui se dressent au-dessus du sol. En bor-

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Formation pionnière à Laguncularia racemosa Gaertn

Avicennia nitida Jacq

9 Cf' Laguncularia racemosa Gaertn

'f' Crenea marltima Aubl

20 m

+ ........ . .

N

D Effilfil

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Banc de vase • ·. Laguncularia • racemosa Gaertn

Avicennia nitida Jacq

Limites du chenal

Formation pionnière à Spartina brasiliensis Raddi

Végétation ripicole à Crenea maritima Aubl

A

8

c

Végétation ripico/e à Laguncularia racemosa Gaertn

Avicenia nitida Jacq

"Eventail" formé par les réitérations

de Laguncularia racemosa .Gaertn

"Couloir" vide de feuilles

entre A et B

Fig. 1. - La mangrove guyanaise : différents types de colonisation des bancs de vase (d'après J.P. LESCURE).

dure des peuplements purs d'Avicennia, on rencontre en front de mer Laguncu!aria racemosa (Combrétacées) et parfois Spartina brasiliensis (Graminées) qui sont des plantes pionnières colonisant les bancs de vase récents et contribuant à la progression de la mangrove vers la mer.

Plusieurs zones du littoral sont ainsi en voie d'envasement, de Tonate à Kourou par exemple. D'autres, au contraire, sont en régression devant la mer qui attaque et détruit progressivement la mangrove âgée dont les troncs de palétuviers déracinés jonchent le rivage. Le phénomène « envasement - dévasement » serait cyclique selon M. BOYÉ (1962).

Le long des estuaires où l'eau est moins saumâtre que sur le rivage, les Palétuviers blancs sont rempla­cés par des Palétuviers rouges (Rhizophora mangle - Rhizophoracées) dont les longues racines-échasses for­ment un inextricable lacis d'arceaux spectaculaires plongeant dans l'eau. Comme pour la mangrove côtière, le bas des estuaires est colonisé par Laguncu!aria racemosa. Ce n'est qu'en amont qu'ils cèdent la place au Palé­tuvier rouge. Plus haut encore, les palétuviers se mêlent à des espèces d'eau douce comme le Palmier-bâche (Mauritia flexuosa) dominant généralement la végétation et le Moutouchi (Pterocarpus officinalis - Papiliona­cées) aux énormes « acabas » ou racines-contreforts au tracé sinueux. En bordure de cette végétation d'estuaire, on voit souvent des populations denses de Moucou-moucou (Montrichardia arborescens - Aracées), herbe robuste aux tiges charnues, dépassant l'eau de parfois plus de 2 mètres et portant de gran­des feuilles sagittées.

Les mangroves d'estuaire à Palétuviers rouges occupent une superficie minime par rapport à la man­grove à Palétuviers blancs.

B - Plages sableuses

Certains endroits du littoral (lie de Cayenne, côte de Kourou à la crique Malmanoury et de la crique lra­compapy à la Pointe Isère) sont bordés de plages recélant une végétation particulière, généralement herbacée, basse et discontinue. On y voit surtout des espèces rampantes comme lpomoea pescaprae (Convolvulacées), très commune partout (aux feuilles en forme d'empreintes de sabot de chèvre), plusieurs Légumineuses (Canavalia maritima - le Haricot plage, Vigna luteola, etc ... ) ainsi que de petites touffes de Remirea maritima (Cypéracées). Plus en retrait, se dressent parfois de grands Cactus-candélabres, (Cereus curtisii - Cactacées). Dans les endroits abrités, on rencontre souvent Hibiscus tiliaceus (Malvacées), grands arbustes de plusieurs mètres, aux fleurs jaunes. Les Cocotiers (Cocos nucifera - Palmiers) ne se rencontrent pas à l'état spontané en Guyane. Sur les plages de l'lle de Cayenne, ils ont tous été plantés ainsi qu'aux lies du Salut où ils se reprodui­sent maintenant sub-spontanément.

Il - FORMATIONS NATURELLES NON FORESTIERES

Ces formations sublittorales ou de l'intérieur sont basses (herbacées), parfois arbustives ou peu arbo­rées ; elles occupent environ 1, 7 % de la Guyane.

A - Marais sublittoraux et savanes tropophiles

Ce sont des marécages à végétation presque exclusivement herbacée (marais sublittoraux), et des sava­nes marécageuses ou très fréquemment inondées.

Les plus vastes se trouvent à l'Est de l'Oyac, au Nord des Montagnes de Kaw. Un autre exemple impor­tant nous est fourni par la« Savane Sarcelle »(ou plutôt le Marais Sarcelle) au NE de Mana qui s'étale sur plu­sieurs kilomètres entre une étroite bande de mangrove côtière discontinue et la forêt de terre ferme.

La physionomie de cette formation est variable selon les périodes de l'année : en fin de saison des pluies, le tapis herbacé dense et quasi continu est en majeure partie immergé, tandis que pendant la saison sèche l'eau se retire parfois presque complètement. Les années où la sécheresse est très intense, il arrive même que les herbes se déssèchent et fassent place à une immense étendue argileuse craquelée.

La flore diffère surtout en fonction de la salinité de l'eau donc généralement de l'éloignement du rivage, ce qui a pour effet une zonation assez nette des grandes communautés végétales. Dans les zones les plus sau­mâtres, où la flore est pauvre, poussent des tapis denses et vert sombre d' Eleocharis mutata (Cypéracées) et d'autres Cypéracées comme Scirpus maritimus et Graminées telle Sporobolus virginicus. Les étendues plus profondes et moins saumâtres d'eau libre sont parfois peuplées de Nénuphars (Nymphaea spp. -Nymphéacées), de Jacinthes d'eau (Eichornia spp. - Pontédériacées), de Lentilles d'eau (Lemna spp. -Lemnacées) ou d'Azolla caroliniana (Salviniacées). Dans les zones de transition, on voit de grandes herbes en population serrée atteignant 2 mètres de haut : Typha domingensis (Typhacées). Dans les zones d'eau douce, la flore est beaucoup plus riche et les familles dominantes ne sont plus forcément les Cypéracées et les Grami­nées. La hauteur de la végétation, très dense, varie entre 1 et 2 mètres. Comme dans les estuaires, on y ren­contre presque toujours Montrichardia arborescens dont les grandes feuilles en fer de lance sont faciles à repé­rer. Parmi les herbes basses les plus communes, on peut citer Polygonum acuminatum (Polygonacées), Acnida cuspidata (Amarantacées), Leersia hexandra (Graminées), et plusieurs Cypéracées : Lagenocarpus guianensis, Rhynchospora spp., Eleocharis interstincta et Eleocharis caribea, Cyperus haspan, etc ... Plusieurs espèces de Jussieua (Oenothéracées) forment de petits buissons à fleurs jaunes, noyés dans la végétation. En certains endroits, les grandes inflorescences de Cyperus giganteus (Cypéracées), qui ressemble beaucoup au papyrus, émergent du couvert végétal.

Les fougères les plus fréquentes sont Blechnum serrulatum (Blechnacées) aux feuilles longuement pen­nées, et la Fougère dorée (Acrostichum aureum - Adiantacées) en touffes géantes, localisée seulement là où les marées se font encore sentir. Parmi les petits arbres généralement très disséminés qui dépassent d'un ou deux mètres les herbes du marais, on trouve essentiellement Mimosa pigra (Mimosacées) aux rameaux épi­neux. Par endroits, surtout vers la lisière du marais et là où le sol est périodiquement exondé, on remarque les inflorescences rouge orangé du petit balisier, Heliconia psittacorum (Musacées).

B - Marécages à broussailles, "savanes à pruniers"

Ce sont des marécages à végétation basse herbacée ou broussailleuse parfois plus ou moins arborée (savanes à pruniers).

Le tapis herbacé est souvent dominé par Rhynchospora corymbosa (Cypéracées), Montrichardia arbo­rescens et des fougères plus nombreuses que dans le cas précédent, en particulier Blechnum serrulatum, Dryopteris gongylodes (Dryoptéridacées) et Pityrogramma calomelanos (Ptéridacées) aux feuilles blanches en -dessous. Les arbres et arbustes sont beaucoup plus nombreux, en particulier des Pruniers (Chrysobalanus icaco - Chrysobalanacées), des Moutouchis (Pterocarpus officinalis - Papilionacées) ou encore des Tabebuia (Bignoniacées), Annona glabra (Annonacées), Triplaris surinamensis (Polygonacées), etc ... Les Pruniers sont très souvent associés aux grands Palmiers-bâche (Mauritia flexuosa) qui atteignent une trentaine de mètres de hauteur et forment des îlots ou des forêts-galeries le long des ruisseaux dans les savanes (le Palmier-bâche est le seul palmier guyanais à posséder des feuilles digitées).

Ce type de grands marécages arborés est abondamment représenté sur le cours inférieur de la rivière de Kaw et entre les estuaires de !'Oyapock de I' Approuague.

C - Savanes « sèches » ou moyennement humides, rarement inondées

On les rencontre surtout sur alluvions marines de la bande côtière, entre Cayenne et lracoubo, le long de la Route Nationale 1 où le passage annuel du feu en saison sèche les maintient dans leur forme actuelle d'éten­dues d'herbes plus ou moins rases, parsemées d'arbrisseaux (Fig. 4).

Leur origine est mal connue et vraisemblablement due à un ensemble de facteurs : climatique et paléocli­matique (climat local particulier, pluies brutales, fort ensoleillement, saison sèche accentuée, ventilation), éda­phique (podzolisation et colluvionnement du sol provoqués par le régime des pluies) et anthropique (territoires occupés autrefois par d'importantes populations amérindiennes). J. HOOCK (1971) suppose, par ailleurs, que la savanisation ne serait qu'un épisode du climat local guyanais, une phase évolutive d'un type de forêt à un autre type de forêt. Dans la région de Kourou, il distingue deux types principaux : les savanes basses et les savanes hautes.

1 - Les savanes basses

Les savanes basses sont des étendues d'herbes d'un vert glauque, présentant des caractères xéromor­phiques, (feuilles souvent filiformes ou enroulées et généralement pubescentes), n'atteignant pas 30 cm de haut et plus ou moins parsemées d'arbustes. Le recouvrement n'est jamais total (60 % au maximum), laissant apparaître des plages de sol nu. Les familles les mieux représentées sont les Graminées et les Cypéracées. La forme la plus répandue et la plus typique de la savane basse est la savane basse à nanophanérophytes (Fig. 2), bien caractérisée par la présence de nombreux arbrisseaux nains, prostrés, 'de 30 à 60 cm de haut, aux grandes feuilles spatulées, duveteuses, portées par une tige ligneuse, épaisse, trapue et tortueuse (Byrsonima verbascifolia - Malpighiacées).

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VEGETATION

2m 2m

1 m

0,50 m

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J. Puspal11m pu(c/idl!un --· ]. Scierù.1 hirudla "- 3. Paspalum serpentinum - 4. Rhyncho.\pora barbata - 5. Leptocoryphium lanatum - 6. Tracli)pogo11 plunw,,,n\ - 7. Byrsonùna verbasdfolia - 8. Ter1nitière - 9. Cyrtopodiu1n parviflnrum - JO. Rlrynchospora 1:ra111i11ea -- J / _ Panicum stenodoides.

Fig. 2. - La savane basse à nanophanérophytes : profil schématique (d'après J. HOOCKI.

On y rencontre aussi des Mélastomacées (Acisanthera spp), des Composées (Melampodium camphora­tum essentiellement), des Utriculariacées (Utricularia spp.), des Polygalacées (Polygala spp.), des Xyridacées (Xyris spp.), des Gentianacées (Chelonanthus coerulescens et Curtia tenuifolia), des Ochnacées (Sauvagesia tenel!a et Sauvagesia sprengelii), certaines Turnéracées, Orchidées, Burmanniacées, etc ...

Sur les sables blancs, au milieu d'une végétation herbacée très maigre et discontinue, on peut voir des fourrés sclérophylles atteignant plusieurs mètres de haut, composés d'espèces ligneuses rabougries, aux feuilles coriaces, adaptées à la sécheresse et au feu. On y observe principalement Clusia fockeana (Clusiacées), petit arbre aux feuilles luisantes et à racines échasses, caractéristique des groupements végétaux sur sables blancs, Conomorpha magnoliifolia (Myrsinacées), Hirtella strigulosa (Chrysobalanacées), Pagamea capitata (Rubiacées), Marlierea montana (Myrtacées). Parmi les herbes poussant en lisière de ces fourrés, on remarque surtout Chelonanthus uliginosus (Gentianacées) aux grandes corolles en clochettes bleues, des Erio­caulacées (Syngonanthus spp), certaines Papilionacées (Sty!osanthes spp.) ainsi que plusieurs Graminées (Paspalum arenarium, Axonopus attenuatus, Panicum polycomum) et Cypéracées (Lagenocarpus amazoni­cus, Scleria spp. dont S. martii).

La savane basse arbustive ou « savane à poiriers »est caractérisée par l'existence de nombreux petits arbres à fleurs jaunes et feuilles coriaces, Byrsonima crassifolia (Malpighiacées) parsemant le tapis herbacé où dom!nent les Cypéracées.

La savane basse marécageuse est plus riche et possède en commun certaines espèces avec les maré­cages sublittoraux dont plusieurs Jussieua (Oenothéracées), Cyperus haspan et Fuirena umbellata (Cypéra­cées), Montrichardia arborescens (Aracées), Blechnum serrulatum (Blechnacées) ainsi que le petit Balisier, Heliconia psittacorum toujours remarquable par ses inflorescences dont les bractées rouges attirent le regard. Les herbes les plus fréquentes sont des Graminées (Axonopus chrysites et A. surinamensis, Echinolaena inflexa, Panicum cyanescens, Aristida tincta, Hypogynium virgatum, lsachne polygonoides, Sacciolepis myu­ros, Acroceras zizanioides, etc ... ) et des Cypéracées (Rhynchospora cyperoides et R. trispicata, Eleocharis geniculata et E. retroflexa, Scleria pterota, etc ... ). Quelques autres familles sont également représentées parmi les herbes comme les Utriculariacées, les Papilionacées, les Labiées. Les arbustes les plus remarquables outre les Jussieua sont : Caperonia palustris (Euphorbiacées) et surtout Rhynchanthera grandiflora (Mélastoma­cées), très commun et spectaculaire par ses grandes et abondantes fleurs violettes que l'on ne manque pas de remarquer le long de la route de Cayenne à Kourou. Comme dans les« savanes à pruniers »des marécages subcôtiers, poussent parfois des groupes de grands « Palmiers-bâche » (Mauritia flexuosa).

2 - Les savanes hautes

Ce sont de grandes étendues de hautes herbes (1,5 m au maximum) abritant des espèces de plus petite taille et plus ou moins parsemées de buissons et d'arbrisseaux .

La savane haute herbeuse (Fig. 3) a un tapis herbacé dominé par Trachypogon plumosus et Schi­zachyrium riedelii (Graminées), Borreria hispida (Rubiacées), Bulbostylis capillaris (Cypéracées), Sebastiana corniculata (Euphorbiacées).

2m 2m

1 m

0,50 m

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1. Paspa/umpulchellum - 2. Rhynchospora barbara - 3. Leptocoryphium lanatum - 4. Sc/eria hirtella - 5. Schizachyrium riedelii - 6. Ca<sia hispidu/a - 7. Bulbosty/is capillari5 - 8. Trachypogon plumosu$ - 9. Axonopus purpusii - JO. Erio­sema simp/icifo/ium.

Fig. 3. - La savane haute herbeuse, profil schématique (d'après J. HOOCKI.

Dans la savane haute arbustive, on remarque surtout la présence de petits arbres de 3 à 4 mètres de haut, protégés du feu par une écorce épaisse et crevassée, aux branches tortueuses portant des feuilles coria­ces très rugueuses : Curatel!a americana (Dilleniacées). La végétation basse qu'ils abritent est surtout consti­tuée de buissons de Clidemia rubra (Mélastomacées), d'arbustes et de grandes herbes appartenant à des famil­les très variées. Outre les espèces mentionnées plus haut, on peut citer, parmi beaucoup d'autres, Axonopus fockei et A. chrysties, Aristida capillacea, Paspa!um spp. dont P. pulchel!um (Graminées), Dichromena ciliata, Scleria bracteata et S. micrococca (Cypéracées), lchthyothere terminalis (Composées), Amasonia campestris (Verbénacées) aux inflorescences dressées pourvues de bractées rouges, Eriosema simplicifolium, Phaseolus longepedonculatus et Stylosanthes spp. (Papilionacées), Heliconia psittacorum (Musacées), Mitracarpus spp. (Rubiacées), Polygala spp. (Polygalacées). Dans certaines savanes, poussent de grands Palmiers isolés, au tronc robuste, épineux vers le haut, les Moucayas, Acrocomia lasiopatha.

En lisière, au contact de la forêt, la flore et la végétation changent (groupement paraforestier péri­phérique). Les arbres, arbustes et buissons sont plus nombreux. On y rencontre notamment des palmiers comme le « Maripa » (Attalea regia) aux bouquets de feuilles géantes, I'« Awara » (Astrocaryum vu/gare), espèce au tronc épineux poussant en touffes et dont les fruits servent à la préparation du« bouillon d' Awara » célèbre en Guyane. On y voit aussi des Bois-canon (Cecropia obtusa - Moracées) aux grandes feuilles palmées, argentées en-dessous, des Arbres de St-Jean (Didymopanax morototoni - Araliacées) dont la cime a une forme de parasol. Clusia nemorosa (Clusiacées) est un petit arbre, à latex jaunâtre, abondant dans ce groupe­ment végétal. Parmi les arbustes, on voit Annona paludosa (Annonacées), Hirtella paniculata (Chrysobalana­cées) et surtout des Mélastomacées : Miconia ciliata, M. albicans, M. rufescens, Tibouchina aspera aux feuil­les coriaces et rugueuses, Tococa guianensis dont le pétiole des feuilles possède deux poches habitées par des fourmis (espèce myrmécophile).

Quelques lianes, généralement peu robustes grimpent sur les fourrés (Davilla aspera - Dilléniacées -, Mandevilla scabra - Apocynacées-, Sabicea aspera - Rubiacées) d'où émergent souvent les grandes feuilles et les inflorescences du « faux Bananier» (Phenakospermum guianense - Musacées).

1

ATLAS DES D.O.M. LA GUYANE

Echelle 0 200 400m

~ Forêts

~ Savane haute arbustive

(··11<:1 Savane haute herbeuse

D

Savane basse à nanophanérophyte et herbacée

Savane basse arbustive

Fourrés sclérophylles

Savane basse marécageuse

Marais sub-littoraux

Planches 12 - 13

Fig. 4. - Les savanes guyanaises; carte de la végétation entre les p.K 10 et 20 de la RN1, entre Kourou et Sinnamary (d'après J. HOOCK).

D - « Savanes-roches »

Les « Savanes-roches » sont la végétation des affleurements rocheux et inselbergs de l'intérieur de la Guyane (Fig. 51.

Sur les socles granitiques, et surtout dans les régions très accidentées (Granites Cara"ibes en particulier), la raideur des pentes les plus fortes, liée à la violence du ruissellement sur une roche lisse et érodée, ne permet­tent pas au sol et à la forêt dense de s'installer. Ces affleurements rocheux, vestiges de phases climatiques sèches anciennes, peuvent n'être que de simples plaques dénudées sur le versant des collines ou encore de véritables inselbergs en forme de dôme ou même de pain de sucre. Ces formations sont surtout fréquentes dans la moitié Sud de la Guyane, et les plus spectaculaires se trouvent à l'extrême Sud-Ouest du département où ils constituent l'extrémité orientale de la chaîne de collines dites des« Tumuc-Humac »située pour la plus grande partie au Brésil et au Sud du Surinam.

La végétation de ces « Savanes-roches » est très discontinue, généralement basse et broussailleuse, adaptée à des conditions écologiques rigoureuses : quasi absence de sol, sécheresse périodique intense en saison sèche, ruissellement important en saison des pluies, température élevée de la roche noirâtre en période d'ensoleillement.

Forêt dense de terre fepme

forêt basse de transition

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Fig. 5. - Végétation des affleurements rocheux ou <( Savanes-roches >>.

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Dans la végétation herbacée et arbustive naine poussent des Cypéracées (Cyperus diffusus, Rhynchospora spp., dont R. Barbata, etc ... ), des Graminées, parmi lesquelles lschaemum guianense, plu­sieurs espèces d'Ernestia (Mélastomacées) qui se présentent en petits buissons ou en coussinets denses aux feuilles charnues et aux fleurs roses ou violettes. On y remarque aussi les corolles jaune vif du petit Cassia saxatilis (Caesalpiniacées), quelques Composées (Melampodium camphoratum, Riencourtia glomerata ... ) et, là où les conditions sont les plus rudes, des Orchidées aux tiges charnues, renflées et gorgées d'eau (pseudo­bulbes) comme les Encvlia, certains Epidendrum et surtout le Calou-diable (Cyrtopodium andersonii) dont l'inflorescence, aux fleurs jaunes, atteint 1.5 mètre de haut. Plus rarement, comme sur certains rochers de la

2

zone côtière (Pointe de Montravel) surgissent du tapis herbacé les rosettes géantes de Furcraea foetida (Aga­vacées), espèce couramment plantée dans les jardins dans un but ornemental.

Plusieurs espèces sont endémiques : on ne les rencontre que sur certains inselbergs ou certains groupes d'inselbergs comme Pitcairnia geyskesii (Broméliacées), les Ananas sauvages des Tumuc-Humac, ou Pitcair­nia sastrei Œromeliacées) ou encore Mandevilla surinamensis (Apocynacées) aux grandes fleurs blanches. Leurs affinités sont souvent montagnardes. D'autres, beaucoup moins originales, existent aussi dans les sava­nes côtières ou sur les roches des rivières où les conditions écologiques sont à peu près les mêmes. Ce sont, par exemple, le petit Balisier (Heliconia psittacorum- Musacées) ou la grande« Gentiane »aux corolles en clo­chettes bleues (Chelonanthus uliginosus - Gentianacées) présente sur beaucoup d'inselbergs.

Au niveau des suintements, sur le rocher mouillé, poussent de petites herbes adaptées à ce milieu ; en particulier des Paepalanthus (Eriocaulacées), des Utricularia (Utriculariacées), des Xyris (Xyridacéesl.

Le tapis herbacé est parsemé de fourrés isolés que l'on pourrait comparer aux fourrés sclérophylles des savanes basses. On y rencontre surtout des Clusia (Clusiacées), petits arbres à latex blanc ou jaune et aux feuilles brillantes et coriaces, souvent spatulées, et des Myrtacées. Ils abritent une végétation basse, broussail­leuse et dense, riche en Orchidées, Broméliacées et certaines Aracées tel Anthurium solitarium.

Les lisières comptent nombre d'espèces comme Costus spiralis var. villosus (Zingibéracées), Sauvage­sia tafelbergensis, cette dernière ne poussant que sur les inselbergs les plus élevés. Les lianes y sont âbondan­tes, par exemple Dioclea spp. et surtout D. virgata (Papilionacées), Cissus erosa (Vitacées), Gouania blanche­tiana (Rhamnacées).

Entre la « Savane-roche » et la forêt dense ombrophile, on rencontre presque toujours une forêt basse de physionomie particulière, composée de grands buissons où dominent les Myrtacées (Eugenia spp.) et dont la voûte, discontinue et mince, laisse passer suffisamment de lumière pour permettre l'existence d'un ensem­ble herbacé relativement dense comportant des populations de Selaginella spp. (Sélaginellacées), de Maranta­cées ou encore de Graminées (0/yra spp., Pharus glaber ... ). Des buissons très ramifiés à feuilles petites et à fruits bleus de Psychotria hoffmannseggiana (Rubiacées) apparaissent très fréquemment dans le sous-bois, ainsi que Maranta divaricata (Marantacées) dans les endroits les plus lumineux. Cette forêt basse est très riche en épiphytes (Broméliacées, Orchidées et Fougères essentiellement).

E - Seuils rocheux ou « sauts » des cours d'eau

Les roches émergeant en permanence de l'eau forment de gros« îlets »où la végétation est souvent très comparable à celle des inselbergs. Sans structure apparente, elle s'installe partout où les fissures du rocher permettent de retenir quelques débris organiques et de former un sol mince. Les Myrtacées y sont fréquentes et l'on retrouve très souvent, parmi d'autres Rubiacées, Psychotria hoffmannseggiana. Les herbes sont des Graminées, des Cypéracées, parfois des Aracées (Anthurium solitarium), des Acanthacées, des Rubiacées ...

Dans les endroits immergés pendant les crues et là où le courant n'est pas trop violent, se forment des bancs de sable hébergeant une végétation plus prospère d'arbrisseaux plus ou moins couchés dans l'eau comme les Pois sucrés (Inga spp. -Mimosacées-), Calliandra surinamensis (Mimosacées), certains Palmiers, dont Bactris maraja, hérissé d'épines jaune paille et localisé au bassin du Maroni. Les herbes ne sont pas très fréquentes : on y voit surtout une petite Cypéracée, peu spectaculaire, Calyptrocarya glomerulata et, parfois, Raddia guianensis (Graminées). plus rarement encore, dans les eaux calmes, en partie immergée et enracinée sur le fond sableux, une grande herbe aux inflorescences sphériques et brunes, grosses comme une balle de tennis, Thurnia sphaerocepha/a (Thurniacées). Dans les courants plus violents, survivent encore quelques arbrisseaux souvent squelettiques portant des fruits sphériques brun verdâtre, Alibertia acuminata (Rubiacées).

Enfin, les rochers battus par les eaux tumultueuses sont colonisés par diverses espèces de Podostéma­cées, les Salades-coumarous. Beaucoup appartiennent au genre Apinagia mais la plus spectaculaire et la plus

VÉGÉTATION

commune est Mourera f/uviatilis dont les énormes feuilles rugueuses, coriaces et appliquées sur la roche sont hérissées de sortes de verrues. Ces curieuses plantes vivent sous l'eau une grande partie de l'année. Ce n'est qu'à la saison sèche, à la baisse des eaux, qu'elles émergent et fleurissent, érigeant de belles hampes ornées de fleurs roses.

F - « Cambrouses »

Ce terme, spécifiquement guyanais, désigne des formations denses et monospécifiques de Calumets, graminées ramifiées de 1 à 5 mètres de haut. Difficilement pénétrables, elles constituent de véritables obsta­cles à la progression en forêt. Leur origine est mal connue (sols pauvres, affleurements rocheux) et elles sem­blent s'auto-entretenir, ne laissant aucune autre espèce germer sous leur couvert dont la superficie varie de quelques mètres carrés à quelques hectares. Les espèces qui les constituent sont généralement Lasiacis ligu­/ata ou Guadua macrostachya.

Ill - FORET DENSE EQUATORIALE OMBROPHILE SEMPERVIRENTE

Cette forêt occupe environ 97,7 % de la Guyane.

A - Forêts de basse altitude (O à 500 mètres!

1 - Forêt marécageuse (Fig. 6 et 7)

Etroitement localisée, à l'intérieur de la Guyane, le long de certains ruisseaux ou « criques »d'eau sta­gnante, ou plus rarement au bord de grands fleuves, c'est dans la zone subcôtière, autour des estuaires et sur­tout dans la région des rivières de Kaw, Courouaïe et Ouanary qu'elle prend quelque importance. Elle est assez pauvre en espèces sauf dans les zones de transition très fréquemment inondées où ses composants se mêlent à des espèces de la forêt de terre ferme. Ces zones de transition sont représentées sur les cartes de cet Atlas par le même symbole que la forêt marécageuse proprement dite.

Forêt dense de terre le rm e Forèt marécageuse

I" pinolière "I Forêt dense de terre ferme (sur pente)

50 m

eau stagnante

Fig. 6. - Forêt marécageuse à palmiers « pinots » ou <( pinotière ».

Comme dans tous les milieux où les conditions écologiques sont rigoureuses (ici milieu asphyxiant du sol inondé), les Fougères et les Monocotylédones abondent. A ce groupe appartiennent les Graminées, les Musa­cées, les Orchidées, les Aracées, les Palmiers (en général la plupart des plantes dont les nervures des feuilles sont parallèles). Les Palmiers les plus fréquents dans cette forêt sont les Pinots ou Wassaïes (Euterpe oleracea) qui forment de grandes touffes. Chaque pied porte en effet plusieurs troncs qui s'élancent jusqu'à 20 ou 25 m de haut où ils épanouissent leur élégant feuillage. Ces Pinots peuvent former de grandes populations quasi­ment pures et monospécifiques, appelées« Pinotières »(Fig. 6) en Guyane (lgapo au Brésil). Les plus vastes et les plus connues sont celles de la plaine de Kaw et de la Courouaïe. Déjà largement exploitées au Brésil (pal­mite) la mise en boîte des cœurs de pinots a fait l'objet de plusieurs projets dans cette région de Guyane, dont

Il

Ill

IV

LES SECTEURS PHYTOGEOGRAPHIQUES

SECTEUR COTIER - TERRES BASSES - sur alluvions marines (mangrove, savanes, marais, for~ts littorales)

la Zone A tendance sèche des « terres basses sous le vent de Cayenne» (pluvios;té annuelle de 1 800 à 2 500 mm):

Végétation : Mangrove, savanes, végétations secondaires et cultures, forêts sur sables à tendance plus ou moins xérique.

Flore : très variée, à affinités surtout surinamiennes. Espèces pantropicales fréquentes.

lb Zone humide des« terres basses au vent de Cayenne» (pluv1os1té annuelle de 2 500 à 3 500 mm): Végétation : Mangrove, grands marais, pinotières, foœts marécageuses. Flore : variée, à affinités amazoniennes.

SECTEUR MEDIAN ET SUBCOTIER - CHAINE SEPTENTRIONALE ET MASSIF CENTRAL (forét)

lia Zone à pluviosité moy6nne 12 000 /J 3 5()() mm/an/:

Végétation : forét dense plus ou moins belle. Flore : moyennement riche, affinités variées.

l/a 1 Forêts subcôtières sur schistes Orapu, généralement belles et riches, affinités floristiques guyano­surinamiennes.

/la2 Foréts de la zone médiane occidentale sur socle cristallin belles à médiocres, moyennement riches ; affi­nités floristiques variées, principalement surinamiennes,

/la3 Forêts de la zone médiane orientale sur socle cristallin, belles à médiocres, moyennement riches, affini­tés floristiques variées, principalement amazoniennes.

lla4 Forêt des zones submontagnardes accidentées sur socles variés, généralement très belles et riches, affi­nités f/oristiques très variées, parfois orophiles.

11 b Zones de très fortes pluviosités 13 500 à 8 000 mm! an), refuges forestiers possibles, sur socles variés ((( roches vertes J> surtout). Grandes cuirasses latéritiques de basse et moyenne altitude. ·

Végétation : Forêt dense ombrophile, généralement très belle. Flore : très riche en raison de la pluviosité et de la variété des milieux, comportant des espèces re/ictuelles.

Affinités floristiques très diveffses. ·

SECTEUR DE LA CHAINE ININl-CAMOPI (forét, pluviosité annuelle de 2 000 à 3 000 mm!, essentiellement sur" roches vertes >>.

Zone des grandes cuirasses d'eltitude. Milieux variés et contrastés~ sols généralement profonds. Végétation : Forêt dense ombrophile majestueuse et for§t sub-montagnarde, broussailleuse sur les cuirasses

laMritiques. Flore : très riche, comportant des espèces endémiques et relictuelles hygrophiles sur les sommets. Affinités très

diverses, souvent surinamiennes et orophiles.

SECTEUR MERIDIONAL - PENEPLAINE DU SUD (forêt, pluviosité annuelle de l'ordre de 2 000 mm)

1 Va Zona des « flets » et grandss plaines alluviales : Végétation : Forêt dense, ombrophi/e, souvent médiocre et brouissailleuse à trous d'eau (<r djougougn pété >J). Flore : généralement pauvre.

IVb Zone des collines at inselbergs sur socle cristallin : Végétation : Forét dense ombrophile, belle.

Forêt mésophile, broussailles et végétation herbacée xérophile sur les affleurements rocheux et insel­bergs.

Flore : assez pauvre, devenant riche dans les zones très accidentées et sur les inselbergs. Présence d'espèces endémiques sur ces derniers. Affinités floristiques très diverses : surtout amazoniennes pour les espèces forestiêres ; côtières ou orophiles pour celle des inselbergs.

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LA GUYANE -

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LES MARAIS' SUBLITTORAUX

UN EXEMPLE:

LA SAVANE SARCELLE

Eau libre Plage sableuse

VÉGÉTATION DU CORDON SABLEUX LITTORAL

Groupement herbacé,ouve rt ,â Ipomœa peJ-caprat et Canavalia marilima

~ L:__._:_:J

Groupement herbacé ,'O uvert,à Maris­cu5 ligularis et Sesuvium portulacastrum

VÉGÉTATION DU MARAIS

Mangrove:

~~ Végétat ion herbacée fermée à ~ charis mutata et â graminées

Eleo-

Végétation herbacée fermée à E/eo­charis mutata et à Scirpus maritimus

Bosquet d ' Avicennia nitida (palétuviers blancs)

Formations basses , herbacées , arbustives:

10 0 0] Forme à Eleocharis muta/a

- Fo rme à Typha domingensis

ancien cordon côtier ~ Forme à Panicum mertensii

~-' 1 1\111, ... 111 • ~ Forme à Cyperus giganteus """ ....

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.111r '" . .. Forêt densa,équatoriala ombrophile, samparvirente:

1.rl/1

3km.

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Forêt fréquemment et marécageuse

LES INSELBERGS. UN EXEMPLE : LES •SAVANES ROCHES•

DU MASSIF DU MITARAKA DANS LES TUMUC-HUMAC

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MIT. ~KA SUD

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Formations végétales

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Inférieure a 500 m supérieure a 500 m

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Forêt marécageuse à prédominance de palmiers •pinots• (Euterpe oleracea)

Forêt ripicole

D Forêt dense,ombrophile,de terre ferme

D

Forêt basse ,mésophile ,de transition,broussailles et maquis

Végétation à prédominance herbacée, basse ,xérophile,très discontinue , sur dalle rocheuse avec îlots arbustifs

0 10 20 30 40 50 km

Echelle : 1 I 1 000 000 @ Centre d'Etudes de Géographie Tropicale (C. N, R. S. ) - Office de la Recherche Scient1f1que et Technique Outre -Mer· 1979

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ATLA S DES Dl'.PARTEMENTS D'OUTRE·MER 12 FORMATIONS LITTORALES HALOPHILES ET PSAMMOPHILES

Mangrove (palétuviers blancs Avicennia , ou palétuviers rouges Rhizophora)

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FORMATIONS BASSES, HERBACÉES,ARBUSTIVES

OU PEU ARBORÉES DE L'INTÉRIEUR

~ Marécage à végétation herbacée ,savane marécageuse

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Marécage à végétation herbacée et plus ou moins arborée ; savane à •pruniers•

Savane sèche ou moyennement humide

Inselberg d'altitude inférieure à 500m végétation saxicole basse ,xérique et discontinue

Inselberg d'altitude supérieure à 500m végétation basse,xérique et discontinue avec tendance orophile

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FORll:T DENSE,ÉQUATORIALE OMBROPHILE,

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Fôrêta da basse altitude ( < à 500m )

Forêt fréquemment inondable et marécageuse

Forêt de plaine et de pente douce, bien drainée,sur sol argileux

Forêt sur cuirasse latéritique (riche en lianes) et d'aspect dégradé

Forêt à légère tendance xérique,sur sables blancs et anciens cordons littoraux

Forêts d'altitude moyenna ( > à 500m) (Flore à tendance orophila)

LJ Forêt de «montagne» sur sols argileux

- Forêt de .. montagne• sur cuirass.e latéritique

FORMATIONS D'ORIGINE ANTHROPIQUE

~ Forêt secondaire de plaine

Forêt marécageuse secondaire

Végétation secondaire très dégradée

Prin cipa les divisions phytogéographiques du territoire

VEGETATION

50

40

ATLAS DES D.O.M. LA GUYANE Planches 12 - 13

certains, à petite échelle, ont pu voir le jour. Dans bien des cas, des arbres de grande taille se mêlent aux pinots. Parmi eux, on peut citer les Manils (Symphonia globulifera - Guttifères) aux inflorescences rouges spectaculaires et dont les racines émettent, au-dessus de l'eau, des pneumatophores genouillés (en forme d'arceaux) qualifiés de « jambes-chien » par les Guyanais et qui entravent singulièrement la marche. Les Manils, lorsqu'ils sont blessés, exsudent un abondant latex jaune. Sont également fréquents les Yayamadous (Virola surinamensis - Myristicacées) au feuillage sombre et aux branches régulièrement disposées en étages, utilisés parfois en bois de déroulage et les Moutouchis (Pterocarpus officinalis - Papilionacées) aux contreforts rubanés de taille démesurée. Plus rarement, surtout dans les zones de transition, on trouve le Carapa, Carapa guianensis (Méliacées), Caryocar microcarpum (Caryocaracées), Macoubea guianensis (Apocynacées), Cor­dia tetranda (Borraginacées), Eschweilera subgfandufosa ainsi qu'E. corrugata (Lecythidacées), Parinari cam­pestris (Chrysobalanacées), Jacaranda spp. (Bignoniacées), etc ... ; parmi les plus grands arbres, le Froma­ger, Ceiba pentandra (Bombacacées) et le Bois-diable, Hura crepitans (Euphorbiacées) au latex translucide irri­tant et vénéneux.

Outre les Pinots, d'autres palmiers sont abondants : les grands Palmiers-bâche, (Mauritia ffexuosa) com­muns dans la zone côtière, le long des estuaires, sont par contre très rares à l'intérieur de la Guyane car leurs fruits, brun rouge et écailleux, sont disséminés par le courant qui les entraîne toujours vers l'aval lorsqu'ils sont situés hors de la zone d'influence des marées. On les trouve très souvent sur les plages, rejetés par la mer. Comme les Palmiers-bâche bien que peu fréquent et très localisé en Guyane, le Palmier toulouri (Manicaria saccifera) aux immenses feuilles irrégulièrement découpées, est également inféodé aux forêts marécageuses de la région côtière.

Parmi les Palmiers du sous-bois les plus communs, dans les pinotières, on doit mentionner Geonoma baculifera, petite espèce de 1 à 2 mètres de haut, poussant en populations denses ainsi que Bactris acantho­carpoides au tronc épineux. Sur les fiats, plus rarement inondés, on rencontre des Counanas (Astrocaryum paramaca) épineux et acaules. Les herbes de la forêt marécageuse sont essentiellement des Musacées comme Phenacospermum guianense, ressemblant à de grands bananiers ou Heliconia spatho-circinada, aux robustes bractées rouge orangé, des Rapatéacées, dont les feuilles rappellent de loin celles des iris, comme Rapatea paludosa, Saxofridericia aculeata, Spathanthus unilaterafis, des Zingibéracées, en particulier Costus scaber, aux feuilles spiralées et aux épis denses à bractées rouges. Les fougères sont souvent abondantes, par exem­ple Tectaria incisa (Dryoptéridacées), Thelypteris guianensis (Thélypteridacées) et, parmi les plus grandes, Hemidictyum marginatum et, surtout, Didymochlaena truncatufa (Dryoptéridacées).

Le long des fleuves et criques de Guyane, la végétation ripicole présente des aspects divers selon la configuration de la berge (Fig. 7).

Forêt dense de terre ferme

rive concave

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"Pri -pri"

convexe 50 m

Forêt dense de terre ferme

Fig. 7. - La végétation ripicole, forêt sur la rive concave, érodée,« Pri-pri »sur la rive alluviale convexe.

Le long des rives concaves, soumises à l'érosion, la forêt de terre ferme atteint la rive, où, dans un mou­vement d'éventail, les arbres se rabattent vers l'eau, souvent chargés de lianes et de nombreux épiphytes, for­mant ainsi une couche cicatricielle d'aspect impénétrable, isolant le sous-bois du milieu extérieur. Certaines essences propres aux sols très humides abondent dans cette forêt, en particulier le Wapa, Eperua falcata (Cae­salpiniacées) caractéristique par ses grandes gousses plates et falciformes, pendant au bout de longs pédon­cules. Son bois, réputé imputrescible et résistant aux termites, est recherché pour la fabrication de piquets et de bardeaux. On peut également citer, dans ce biotope le Courbaril (Hymenaea courbaril) et le Tachi (Tachiga­lia paniculata - Caesalpiniacées), le Cacao-sauvage ou Cacao-rivière (Bombax aquaticum - Bombacacées), aux énormes fleurs ornées de bouquets d'étamines rouges ; le Bois-lélé-rivière (Quararibea guianensis - Bom­bacacées-), Malouetia tamaquarina (Apocynacées) aux fleurs blanches parfumées. Parmi les lianes, on remar­que les inflorescences violettes de Petrea volubilis (Verbénacées).

Le long des rives convexes, au contraire, non soumises à l'érosion, les dépôts de vase et de sable favori­sent la formation de« Pris-pris »dont la végétation a une physionomie bien particulière : des arbres isolés, de taille moyenne, essentiellement des Bois-canon (Cecropia spp. - Moracées), des Bois-fourmis (Triplaris surina­mensis - Polygonacées) émergent d'une végétation très dense de quelques mètres de haut où dominent les Pois-sucrés (Inga spp. - Mimosacées) dont les graines sont entourées d'un tégument charnu et sucré, Croton cuneatus (Euphorbiacées) aux feuilles rugueuses, les Moucou-moucous (Montrichardia arborescens - Ara­cées), le Radier-capiaïe (Bonafousia tetrastachya - Apocynacées) au latex blanc abondant, parfois Combretum rotundifolium (Combrétacées) et Hibiscus spp. (Malvacées). La végétation des« Pris-pris »est souvent riche en lianes généralement peu ligneuses, grêles et herbacées qui forment de véritables draperies le long des troncs d'arbres morts. Parmi celles-ci, figurent surtout des Jpomoea (Convolvulacées) épanouissant leurs déli­cates corolles blanches ou roses en forme d'entonnoir, des Apocynacées, certaines Vitacées, comme Cissus erosus ou Composées du genre Mikania.

2 - Forêt de terre ferme sur sol argileux

a - Flore et physionomie (Fig. 8)

Bien que variable par sa physionomie et surtout sa composition floristique selon la roche-mère, la pro­fondeur et la nature du sol, la topographie et les conditions de drainage, le climat local et la situation géogra­phique, la forêt dense guyanaise présente, dans son ensemble, un aspect assez uniforme. La richesse extrême de la flore, la dispersion des individus d'une même espèce ne formant qu'exceptionnellement des populations denses, l'enracinement très superficiel des arbres et leur taille relativement petite (par rapport à la forêt équato­riale africaine par exemple) en sont les principaux traits caractéristiques.

La hauteur moyenne de la voûte forestière où s'épanouissent non seulement les cimes des arbres mais bon nombre de lianes et d'épiphytes oscille entre 30 et 50 mètres. Les plus grands arbres recensés, en Guyane, atteignent à peine 60 mètres. Les fûts sont généralement grêles et élancés, parfois munis à la base de contre­forts ou racines-palettes (les Acabas des Guyanais), de forme et de dimensions variables, qui rayonnent autour du tronc en améliorant son assise.

Dans la belle forêt, âgée, sur sol profond, la voûte est relativement élevée et dense et le sous-bois clair et dégagé, pauvre en herbes et en palmiers. Au contraire, lorsqu'apparaissent des facteurs limitants (sol mince ou asphyxiant par exemple) ou dans les zones de chablis (arbres tombés), le sous-bois devient dense et brous­sailleux, riche en lianes.

Les arbres de la voûte appartiennent à de nombreuses familles mais certaines s.ont beaucoup plus fré­quentes que d'autres. Ce sont généralement les Légumineuses qui dominent en nombre, suivies par les Lécy­thidacées, les Vochysiacées, les Sapotacées, les Chrysobalanacées, les Lauracées, les Méliacées, les Bursera­cées, les Apocynacées, les Cariocaracées puis certaines Moracées, Anacardiacées, Combrétacées (Terminalia), Bombacacées (Ceiba), Bignoniacées (Jacaranda), Olacacées (Minquartia), Euphorbiacées (Hura), Célastracées (Goupia), Eléocarpacées (Sfoanea), Sterculiacées (Sterculia). Les autres familles occu­pent une place minime.

Les Légumineuses dont les fruits sont des gousses ou légumes de dimensions et de formes variables sont représentées par de très nombreuses espèces comme !'Angélique, (Dicorynia guianensis) bien connu, abondant, et dont le bois de qualité est largement exploité, le Bois-violet (Peltogyne spp.) apprécié en ébénis­terie pour sa très belle couleur, le Wapa (Eperua falcata et al.) fréquent surtout au bord des cours d'eau (voir paragraphe 1 ), caractérisé par son bois dur, imputrescible et résistant aux parasites (fabrication de bardeaux et de piquets) tout comme le Wacapou (Vouacapoua americana). Sont également recherchés pour la menuiserie les Saint-Martin (Alexia, Andira et Ormosia spp.), le Bois-serpent (Phithecef/obium racemosum), le Cœur -dehors (Dipfotropis purpurea), les Bois macaque mâles (Parkia spp.). Le Tachi (Tachigalia paniculata) possède des feuilles pennées au long pétiole creux habité de fourmis à la piqûre cuisante. Les graines du Gaïac (Oip­teryx odorata) sont très parfumées. Quant au Panacoco (Swartzia tomentosa), il est facile à repérer par ses petites graines noires et rouges qui jonchent le sol à son pied. Le Bois corbeau (Swartzia remigera) possède de grands contreforts rubanés qui se prolongent en crêtes aliformes le long d'un tronc tourmenté.

Les Lécythidacées sont les Mahots des Guyanais, c'est-à-dire des espèces dont l'écorce fibreuse, souple et solide se déchire en longues lanières qui servent à confectionner des bretelles de fusil ou de« catouri-dos » (hotte). Ce sont des arbres souvent étayés à la base par de grands contreforts. Leurs fruits, très caractéristi­ques et fortement lignifiés, sont munis d'un opercule en forme de couvercle qui se détache à maturité, tombe

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Profil d'une parcelle de forêt d'environ 30 x 40 m dans la reg10n de Saül, à une altitude de 28S m. Trait épais : arbres de l'ensemble du présent; pointillé et ombré : arbres de l'ensemble d'avenir; trait fin : arbres debout ou tombés de l'ensemble du passé; pointillé épais : arbres hors de la parcelle. Ensembles structu­raux à IS m, 40 m et SS m environ.

Fig. 8. - Un aspect de la forê1 dense de terre ferme et de sa structure (d'après R.A.A. OLDEMAN}.

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et libère les graines : ce sont des Canaris-macaques, en forme de petites marmites dans les genres Lecythis et Eschweilera, des Mahots - cigares à l'aspect de tubes ou de cornets aux parois plus minces dans le genre Cou­ratari. Certaines espèces sont recherchées pour leur bois, parmi les plus connues le Mahot rouge (E. amara), le Mahot blanc, (E. chartacea et E. corrugata), le Mahot noir (E. odora).

Aux Vochysiacées, appartiennent les genres Quafea et Vochysia représentés chacun par plusieurs espè­ces connues sous le nom de Qualis, utilisées pour leur bois, notamment le Grignon fou (Quafea coerufea). Les Oualis ont souvent un houppier en forme de champignon assez caractéristique et des inflorescences jaunes.

Les Chrysobalanacées ou Gaulettes sont représentées dans la voûte essentiellement par des Licania comme la Gaulette noire (Licania hostmanii) plus rarement par d'autres genres, telle la Gaulette blanche (Pari­nari campestris). Leur bois silicifié et très fendif est utilisé localement, par éclatement, pour la fabrication de claies en lattes tressées pour des habitations légères.

Les Lauracées sont souvent de grands arbres au bois dur et odoriférant, appelés Cèdres en Guyane. Leurs fruits ovoïdes enserrés à la base dans un calice cupuliforme charnu, rappellent les glands de chêne. Cer­taines espèces ont un bois très recherché en ébénisterie comme le Cèdre blanc et le Cèdre gris (Ocotea spp.), le Cèdre jaune (Nectandra grandis) et surtout le Franc grignon (Ocotea rubra) qui sert également à la fabrica­tion de la coque des canots traditionnels.

Les Chawari (Caryocar spp. - Cariocaracées) ont des fleurs munies de spectaculaires bouquets d'étami­nes blanches ou roses qui attirent le regard lorsqu'ils sont tombés sur le sol.

Les Burseracées ou Encens (Protium et Tetragastris) exsudent, lorsqu'ils sont blessés, une résine très agréablement odoriférante qui s'écoule et durcit le long du tronc ; on l'utilise pour l'allumage du feu.

Nombreux sont les arbres qui laissent couler à la blessure un abondant latex poisseux blanc ou plus rare­ment jaune. Ce sont les Zolives ou Sapotacées représentées par plusieurs genres comme Micropholis, Poute­ria, Chrysophyffum. Le plus connu est le Balata (Manilkara bidentata) dont on exploitait auparavant la gomme. D'autres familles ont aussi du latex, par exemple les Guttifères (Caraipa, Pfatonia insignis ou Parcouril, certai­nes Apocynacées (en particulier le Bois vache - Couma guianensis) ou les Moracées comme Bagassa tifiaefo­lia, utilisé pour son bois ou encore les énormes Ficus, figuiers étrangleurs qui germent sur un arbre hôte (pre­miers stades de vie épiphytiques) qu'ils entourent peu à peu de leurs racines au cours de leur croissance et finissent par supplantlèr complètement.

Si la plupart des arbres ont des troncs qui se ressemblent beaucoup sauf pour les experts, certains, par contre, ont un aspect très étrange : profondément cannelés ou creusés de longs alvéoles verticaux. Il s'agit alors du Méquoi (Minquartia guianensis - Olacasées), du Bois-pagaïe ou Bois-chapelle (Chimarrhis turbinata -Rubiacées) et deux Apocynacées : fa Citronnelle blanche (Aspidosperma marcgravianum) et le Maria-conga (Geissospermum sericeum).

On peut également citer les Jacaranda (Bignoniacées) dont les cimes couvertes de fleurs violettes sont, vues d'avion, du plus bel effet, le Goupi (Goupia glabra - Celastracées). le Mahot-cochon (Stercufia excelsa -Sterculiacées), seul Mahot à ne pas être une Lécythidacée, les Châtaigniers ou Sfoanea (Eléoéarpacées) dont les fruits épineux ressemblent à des châtaignes, les Bombax ainsi que le Fromager, Ceiba pentandra (Bomba­cacées), le Simarouba, Simaruba amara (Simaroubacées).

Les palmiers qui atteignent la voûte sont rares : I' Awara-mon-père (friartea exorhiza), seule espèce pour­vue de racines-échasses, le Cornou (Oenocarpus bacaba) et, plus rarement, le Patawa (Oenocarpus ofigo­carpa).

Les épiphytes qui prospèrent dans la voûte utilisent généralement comme support les grosses branches crevassées des plus grands arbres où ils peuvent profiter au maximum de la lumière. Ce sont en majorité des Orchidées (dont il existe plus de 200 espèces en Guyane) mais qui n'ont pas toutes l'aspect spectaculaire qu'on leur prête. Certaines sont même si discrètes, petites et peu colorées comme les Pleurothalfis et les Trigonidium qu'on ne les remarque pas. D'autres, au contraire ont des fleurs très voyantes comme Sobrafia yanaperiensis aux grandes corolles mauves, ou Menadenium Jabiosum, très commune, aux pétales blancs veinés de rose à la base. Les genres les plus répandus sont les Epidendrum dont E. difforme et E. cifiare, fréquents sur les arbres

VÉGÉTATION

de Cayenne, les Maxiffaria et les Oncidium aux fleurs généralement jaune vif dont certaines espèces sont minuscules comme O. pusillum. D'autres, au contraire, possèdent des grappes de fleurs spectaculaires d'une longueur démesurée.

Les Aracées occupent généralement une place importante parmi les épiphytes, qu'il s'agisse des Philo­dendron, très communs, de certains Anthurium localisés dans les endroits les plus lumineux ou des Monstera aux grandes feuilles souvent découpées ou ajourées de fenêtres. Certaines espèces possèdent des racines très longues, souples et élastiques qui pendent et atteignent le sol ou la surface de l'eau où elles puisent les subs­tances nécessaires à leur vie.

Les Broméliacées ou « Ananas sauvages », qui sont presque toutes épiphytes en Guyane, sont repré­sentées par de nombreux genres. La base de leurs feuilles, disposées en rosettes, parfois épineuses sur les bords, est munie de poils absorbants permettant d'utiliser l'eau de pluie et les substances dissoutes qui s'accu~ mulent dans la citerne ainsi formée. Guzmannia fingulata est l'une des espèces les plus répandues.

Le troisième groupe important d'épiphytes est constitué par de nombreuses espèces de Fougères, depuis le minuscule Polypodium ciliatum (Polypodiacées), rampant sur les branches, jusqu'aux grandes roset­tes d'Asplenium serratum (Aspléniacées), en passant par de très nombreuses espèces de Pofypodium, les Oléandracées, les Vittariacées, les Elaphoglossum (Lomariopsidacées) etc ...

On peut encore citer, parmi les épiphytes, la plupart des Gesnériacées : Columnea, Codonanthe, Epis­cia, Bes/eria, Drymonia, Affopfectus coccineus aux bractées rouges remarquables, certaines Cyclanthacées, de rares Cactacées et surtout des Guttifères du genre Cfusia qui sont de véritables arbres ou arbustes épiphy­tes aux feuilles brillantes et coriaces, dont les fruits mûrs éclatés en forme d'étoiles, tombés à terre, se remar­quent aisément et dégagent une odeur de résine.

Les parasites, qui diffèrent des épiphytes par la présence de suçoirs qui pénètrent dans la plante hôte, sont peu répandus en forêt guyanaise. Ils appartiennent presque exclusivement à la famille des Loranthacées.

Les plantes mobiles germent sur le sol, s'enracinent puis grimpent le long des troncs, s'affranchissant de la vie terrestre, la partie la plus vieille de leur tige se flétrissant au fur et à mesure de leur croissance. Ce sont souvent des Aracées comme Philodendron guttiferum, beaucoup de Cylanthacées aux feuilles bifides rappe­lant celles des Palmiers, certaines Gesneriacées et beaucoup de Fougères dont Lomariopsis japurensis est une des plus fréquentes.

Les grandes lianes appartiennent à plusieurs familles. Parmi les Légumineuses, les Bauhinia ou Echelles­tortues sont sans nul doute les plus spectaculaires avec leurs longs rubans ligneux régulièrement ondulés; d'autres genres comme Lonchocarpus, Entada, peuvent former de grosses lianes. Les Sapindacées sont sur­tout représentées par les genres Pauffinia et Serjania. Beaucoup de Bignoniacées sont de grosses lianes, comme la Liane noyau (Tanaecium nocturnum) à l'odeur d'amande amère, les Mussatia, Cydista, Mac­fadyena, Memora, etc ... aux fleurs en forme d'entonnoir souvent jaunes ou violettes. Les Dilléniacées sont surtout connues par la Liane chasseur, Daviffa rugosa, aux feuilles râpeuses et dont la tige, coupée, laisse écouler de l'eau en abondance, désaltérante pour le chasseur isolé. Il existe aussi de grandes lianes chez les Ménispermacées, les Passifloracées, les Hippocratéacées, les Loganiacées (Strychnos), les Hernandiacées et les Marcgraviacées comme Norantea guianensis, aux opulentes grappes de bractées rouge orangé du plus bel effet en saison des pluies.

Les arbres du sous-bois appartiennent souvent aux mêmes familles que celles de la voûte, mais d'autres sont plus spécifiques de ce biotope, comme les Mamayavés ou Annonacées (Annona, Duguetia, Xyfopia, Guatteria spp.) odoriférants et dont les jeunes troncs rectilignes et solides servent une fois écorcés, à faire de longues gaules ou « takaris » pour guider les canots dans les rapides. Certaines Tiliacées du genre Apeiba appelées Bois-bouchon sont reconnaissables aux fruits en forme d'oursins, les peignes-macaques jonchant, le sol à leurs pieds. On peut citer plusieurs espèces de Châtaigniers ou Sloanea (Eléocarpacées) ainsi que des Moracées dont la plus commune est Pourouma minor. Cordia nodosa (Borraginacées) est fréquent dans le sous-bois et se reconnaît à ses rameaux hirsutes très renflés et creux aux nœuds, abritant de petites fourmis. D'autres petits arbres du sous-bois se trouvent parmi les Lacistémacées, les Olacacées (Heisteria), les Ruta­cées, les lcacinacées, les Dichapetalacées (Tapura guianensis), les Connaracées (Connarus fasciculatus par exemple, cauliflore), des Flacourtiacées du genre Carpotroche aux fruits hérissés de crêtes, certaines Laura­cées, des Myrtacées faciles à reconnaître par leurs feuilles opposées, ponctuées de glandes transparentes (Eugenia et Cafyptranthes). Le Marie-poil (Diospyros matherana - Ebénacées) est fréquent par endroits et pos­sède des fruits sphériques hirsutes sur le tronc. Les Erythroxylum (Erythroxylacées) ont des rameaux pourvus d'écailles groupées par zones sur les entre-nœuds. Les Ouiinacées (Tourou/ia et Quiina spp.) aux fruits comes­tibles, ont des plantules d'aspect caractéristique, aux feuilles très découpées contrairement à celles des indivi­dus adultes.

Les strates basses du sous-bois, outre la multitude de plantules et de jeunes stades d'essences de la voûte, sont dominées par trois familles : les Rubiacées aux feuilles opposées munies de stipules et aux fruits généralement bleus à maturité. Parmi celles-ci, on trouve des Rudgea, des Faramea, des Coussarea mais sur­tout un nombre incalculable d'espèces de Psychotria : l'une des plus spectaculaires est P. poeppigiana dont l'inflorescence est entourée de deux larges bractées vermillon. Les Mélastomacées (Leandra, Clidemia et sur­tout Miconia spp.) aux fruits rouges ou bleu pâle, comestibles, ont des feuilles opposées parcourues par trois ou cinq nervures principales. Enfin, les Poivres ou Piper (Pipéracées) possèdent des rameaux renflés aux nœuds et des inflorescences en épis très denses dressés ou pendants. Outre ces trois importantes familles, on peut mentionner les Flacourtiacées représentées surtout par le genre Casearia ou Graines-tortues, les Myrsina­cées, les Violacées (en particulier Rinorea et Conohoria spp.)

Les Palmiers sont parfois fréquents dans le sous-bois. Les plus petits, comme Geonoma stricta ou Bac­tris aub/etiana dépassent rarement 1 mètre et ont un tronc très grêle. On rencontre beaucoup d'autres espèces de Geonoma (Waï) et de Bactris (souvent épineux, appelés Zagrinettes) ainsi que Hyospathe elegans. Les plus spectaculaires sont les Astrocaryum, très épineux, qui envahissent presque complètement certains sous-bois tels le Cou nana (Astrocaryum paramaca), acaule (sans tronc) ou le Mourou-mourou (Astrocaryum sciophilum) dont le tronc ne dépasse pas deux ou trois mètres.

Les herbes du sous-bois sont peu abondantes. Les Graminées (Pariana spp., lchnanthus panicoïdes et surtout Olyra spp.) et les Cypéracées (Mapania syfvatica) ont des feuilles anormalement larges pour exploiter au maximum l'énergie lumineuse. Dans les taches de lumière, poussent des Musacées ou Balisiers (Heliconia spp. et surtout H. acuminata), des Zingibéracées (Cannes conga ou Costus spp, Renea/mia), des Marantacées ou Aroumans comme les Maranta, Calathea ou encore les fschnosiphon dont les plus grandes espèces (1. arouma et 1. obliquus) servent à faire des vanneries. Plus rares sont les Commélinacées, les Acanthacées, ou encore les Balanophoracées (parasites) surtout connues par Hefosis guianensis qui ressemble à s'y mépren­dre à un champignon.

Parmi les herbes les plus petites, on trouve certaines Rubiacées rampantes (Geophila) ou Pipéracées (Peperomia) mais surtout des Saprophytes comme les Gentianacées (Voyria et Leiphaimos spp.J qui épanouis­sent de délicates fleurs blanches, jaunes ou bleues à quelques centimètres du sol ou encore les très discrètes Burmanniacées et Triuridacées, blanchâtres, grêles et cassantes.

Enfin, les Fougères prospèrent, surtout dans les endroits humides. Elles appartiennent à de nombreuses familles surtout les Adiantacées, Dryoptéridacées, Polypodiacées et Thélyptéridacées. Les plus communes sont Ctenitis protensa (Dryoptéridacées) et la grande Metaxya rostrata (Cyathéacées) ressemblant à des feuil­les de palmiers.

b - Structure et dynamique (d'après R.A.A. OLDEMANJ

La forêt sempervirente, généralement décrite sous une forme stratifiée rigide et statique, sera ici consi­dérée, au contraire, à la lumière du cycle sans fin de son renouvellement. Ce cycle commence avec un chablis, arbre tombé qui a détruit la végétation sur une certaine surface. Les chablis sont généralement dus, en Guyane, aux eaux de la saison des pluies, sapant les racines d'arbres à cimes asymétriques, déséquilibrées (deux tiers des cas, fig. 9, A), plutôt qu'aux vents (environ un tiers des cas, fig. 9, B). Des chablis frais (Fig. 9 - 1) occupent entre 5 et 15 % de la surface forestière totale. En outre, plus de 40 % de cette surface montre des traces de chablis d'un âge inférieur ou égal à dix ans, estimant qu'un arbre tombé est complète­ment décomposé en une décennie.

Ces chiffres indiquent que la destruction et la reconstitution forestière se produisent à grande échelle. Ceci avait également été constaté par POORE, dans le Sud-Est asiatique, pour des forêts comparables. Nous y ajoutons qu'un chablis en provoque souvent un autre, car sur ses pourtours, les arbres développent leurs cimes asymétriquement, dans la direction de la lumière au centre (Fig. 9 - 3). Ces arbres sont à leur tour vulné­rables : déséquilibrés, ils tombent facilement dès que l'ancrage racinaire diminue pendant les pluies. C'est une sorte de jeu de quilles différé dans le temps : un arbre tombe et, plus tard, ses voisins tomberont aussi. Sur 2 ha de forêt guyanaise (Mt Galbao), il y avait environ 50 arbres tombés non encore pourris, et presque autant d'arbres à cimes asymétriques. Ces derniers, aux bords de trous dans la voûte, sont d'ailleurs également plus exposées aux bourrasques précédant les averses guyanaises. Le chablis qui ne souffre pas de « rechutes » montre, après quelques mois, l'installation d'herbes qui y vivront pendant une ou deux générations, la germi­nation ou la reprise de croissance de nombreuses lianes (différentes espèces au milieu et sur les bords) et le début de la croissance des arbres qui vont reconstituer la voûte. Les lianes persistent longtemps après la dispa­rition des traces directes du chablis : les zones à lianes Indiquent le plus souvent des destructions anciennes (20 ans à un siècle ?).

La voi'.lte se reconstitue en quelques années, par des espèces« cicatricielles »(terme de MANGENOT) à courte durée de vie, croissance rapide et architecture stéréotypée, comme Inga (Mimosacées) ou Carapa (Méliacées). La hauteur de cette voûte (Fig. 9 - 3) est différente selon les espèces : basse, par exemple, avec Inga, et élevée avec Carapa. Souvent, il y a des palmiers, tant dans la voi'.lte jeune (Oenocarpus) qu'en sous -bois (ensembles d'Astrocaryum de 4 à 6 mètres de haut). La fréquence de palmiers, notoirement héliophiles, en forêt guyanaise, correspond dans notre opinion à la fréquence des chablis.

3

ATLAS DES D.0.M.

m 40

30

LA GUYANE Planches 12 - 13

1- LE CHABLIS. Arbres tombés à cause du sapement racinaire (A) ou par le vent (8). Première recrue : herbes, rejets, plantules d'arbres, expansion arbres d'avenir indemnes. Architecture pas encore définie.

2. PHASE STABILISEE PION­NIERE. Cimes asymétriques aux pourtours, ensemble structural (espèces héliophiles) au centre. Espèces grégaires. Architecture bien définie.

3. PHASE DYNAMIQUE. Arbres phase stable précédente morts sur pied. Autres en pleine croissance et compétition. Architecture indéfinie.

4. PHASE STABILISEE PLUS MURE. Grands arbres le plus sou­vent symétriques. Plusieurs ensem­bles structuraux de Dicotylédones. Espèces . moins grégaires. Architec­ture bien définie.

Fig. 9. - Dynamique de la forêt dense guyanaise (d'après A.A.A. OLDEMAN).

cimes asymétriques

imbrication

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Fig. 10. - Paysage guyanais schématisé de la forêt dense : dynamique et structure (d'après R.A.A. OLDEMAN).

Alors que la forêt paraît grande, haute et vieille pour celui qtu y pénètre, un bon schéma descriptif, con­servant les proportions relatives, démontre aisément qu'il n'en est rien à l'échelle forestière comme d'ailleurs le montre l'autoécologie des espèces. Celles-ci mourront après quelques dizaines d'années, dépérissant lente­ment sur pied. L'exacte durée de leur vie nous est inconnue, car la corrélation classique entre anneaux de croissance et âge d'un arbre n'existe pas sous les tropiques humides ; cette réserve s'applique à toutes les données chronologiques dans ce qui suit.

En tout cas, les cimes des pionniers meurent en moins d'un siècle, déclenchant une féroce compétition pour la lumière parmi les arbres plus petits. La croissance est alors vigoureuse, et la forêt ne possède pas de structure définie (Fig. 9 - 2). Lorsque quelques cimes ont emporté la course, elles s'étendent, forment une nouvelle voûte, et freinent la croissance des arbres vaincus, qui restent - souvent très longtemps - dans une phase d'attente à croissance très lente, survivant de justesse. Des cimes d'espèces plus petites peuvent s'éta­ler à des niveaux inférieurs où la configuration des cimes dans la voûte permet une concentration de lumière (théorie de HORN), et parce qu'elles possèdent une haute efficacité de photoassimilation. La forêt possède alors des couches de cimes à expansion maximale (ensembles structuraux), tandis que l'espace resté libre est rempli par des cimes en attente (ensembles d'avenir) - voir"fig. 9 - 4.

Les espèces de cette deuxième phase sylvigénétique sont différentes des pionnières. Elles ont une vie plus longue, une croissance moins rapide, une architecture plus complexe et souvent des dimensions supé­rieures. En Guyane, ce sont par exemple des Vochysiacées, des Mimosées, et des Virola (Yayamadou, Myris­tiacées) ou Symphonia (Manil, Guttifères). Si aucun chablis n'interrompt le processus, ces arbres finissent également par mourir sur pied, et une phase de croissance vigoureuse sera de nouveau suivie d'une phase bien structurée, avec encore d'autres espèces (Lauracées, Sapotacées, Chrysobalanacées).

Celles-ci meurent à leur tour pour laisser la place à d'autres encore, et ainsi de suite jusqu'à ce que l'inci­dence d'un nouveau chablis atteigne 100 % de probabilité. Comme cette probabilité croît avec l'âge de la forêt, ce qu'on peut appeler la« très vieille forêt »est rare et très dispersée. C'est elle qui héberge les espèces dites « de grande forêt » ; elles-mêmes très rares et non grégaires.

La forêt guyanaise est donc en réalité une mosaïque de facettes représentant chacune une surface de forêt d'âge, de fonctionnement (pleine croissance ou stabilité structurale), et de composition floristique diffé­rents. La proportion, mais non la localisation, de chaque facette est statistiquement constante. Notons que le concept de« climax »,formulé par CLEMENTS pour les régions tempérées du Nouveau Monde, ne s'applique pas à la forêt guyanaise, puisque la phase la plus âgée ne correspond pas à la facette majoritaire. Il est aisé de le constater en parcourant la forêt guyanaise, par un comptage des troncs tombés à enjamber ou à contour­ner, des zones de recrûs impénétrables, des zones à lianes et des zones à Palmiers, ainsi que par l'étude de la distribution, plus ou moins grégaire, des espèces de cette forêt. (La figure 10 montre un schéma de la mosaï­que guyanaise).

Sur la figure 10, la forêt bien structurée montre ses variantes architecturales. Sur terrain plat, elle se con­forme aux schémas de la figure 9. Sur pentes, la voûte reste horizontale, et la forêt couvre les flancs de colline comme des tuiles sur un toit (imbrication forestière). Aux bords des cours d'eau, des cimes asymétriques déterminent la voûte (comportement ripicole).

Enfin, sur des sols avec un horizon imperméable à faible profondeur (40 cm par exemple), la voûte ne peut se former complètement à cause de limitations de production racinaire, et un ensemble d'arbres plus bas s'introduit sous les interstices (intrication forestière).

Ceci nous conduit aux facteurs pédologiques en général. Etant donné le mécanisme prépondérant qui provoque le chablis (le sapement par l'eau des racines d'arbres asymétriques), il n'est pas étonnant que les plus belles forêts guyanaises aient toujours été signalées sur les sols profonds et cohérents dérivant des roches vertes. Sur schistes, la situation semble intermédiaire, tandis que sur granites (sables), où il existe en outre souvent des horizons imperméables à faible profondeur, la forêt est la plus basse et la moins belle. Ceci corres­pond à un glissement de la distribution des facettes au sein de la mosaïque forestière, vers des fréquences plus élevées de phases de croissance rapide, et plus jeunes, aux dépens des phases bien structurées et plus âgées. On voit ici clairement l'influence de la partie souterraine du biotope sur la configuration de la forêt.

3 - Forêt sur cuirasse latéritique (Fig. 11)

Elle est étroitement localisée aux sommets tabulaires des plateaux sur laves Paracama (ex: Montagne de Kawl.

Par rapport à la forêt sur sol argileux profond, c'est surtout la physionomie de la végétation, plus que la flore, qui est modifiée, en raison de la minceur du sol qui recouvre une cuirasse dure ne permettant pas l'enra­cinement de grands arbres.

Bien souvent, l'aspect de la forêt est très broussailleux et l'on y observe une prolifération de lianes qui forment des fourrés impénétrables car enroulées sur elles-mêmes, à faible hauteur, au lieu de pouvoir s'épa­nouir sur les cimes des arbres. Ces derniers, souvent chétifs, laissent passer une quantité de lumière relative­ment importante favorisant la croissance d'arbustes et d'herbes du sous-bois.

4

Certaines espèces sont plus particulièrement inféodées à ces cuirasses latéritiques comme lxora alumini­cola (Rubiacées) ou Asplenium hostmanii (Asplénaciées) qui est une petite fougère terrestre.

Certaines Broméliacées, épiphytes ailleurs, poussent ici à même le sol, sur les affleurements de la cui­rasse, comme le spectaculaire Vriesia splendens aux feuilles transversalement rayées de zones brunes et vertes et pourvu d'une magnifique inflorescence rouge vif.

Forêt dense de terre ferme Forêt de sommet tabulaire sur cuirasse latéritique

50 m

Fig. 11. - Forêt sur cuirasse latéritique.

4 - Forêt sur sables blancs

On la rencontre uniquement dans le Nord-Ouest de la Guyane où elle occupe le sommet des plateaux essentiellement dans la région d'Organabo-Mana et de St-Jean du Maroni. Sa physionomie traduit une cer­taine sécheresse et pauvreté du sol. Les arbres sont souvent peu élevés, plus tortueux que dans la « belle forêt », les grosses lianes font défaut et le sous-bois est broussailleux, dépourvu ou presque de palmiers, riche en épiphytes.

Floristiquement, elle est caractérisée par certains éléments xérophiles, absents de la forêt sur sols argi­leux, en particulier Clusia fockeana !Guttifères), petit arbre à latex blanc et pourvu de racines échasses, et Matayba opaca (Sapindacées). Les Myrtacées, comme Myrcia sylvatia, sont abondantes parmi les petits arbres et l'on y rencontre souvent une très grande Broméliacée terrestre, Bromelia karatas.

B - Forêts de moyenne altitude (plus de 500 ml

Ce n'est qu'à partir de l'altitude de 500 mètres que l'on commence à observer des modifications dans la flore, comme dans la végétation. Ces zones submontagnardes sont rares en Guyane et, excepté les Monta­gnes de la Trinité au Sud de St-Elie, les Monts Lucifer et le Massif Décou-Décou dans la région de Paul lsnard, la Montagne Gaa Caba sur les bords du Lawa et quelques hauteurs dans le Massif du Mitaraka, elles sont loca­lisées le long de la chaîne lnini-Camopi où figurent d'ailleurs les plus hauts sommets de la Guyane. Les princi­paux sont, d'Ouest en Est, la Montagne Bellevue (690 m), les Monts Attachi Baka (792 m), les Monts de l'lnini dont le point culminant atteint 860 m, les Monts Belvédère (760 m), les Monts Galbao (762 m), le Sommet Tabulaire 1830 m) et les Monts Bacra (750 m).

Sur les pentes douces de ces massifs, la forêt est généralement exceptionnellement belle, les fûts élevés et rectilignes, le sous-bois bien structuré. Par contre, sur les sommets, souvent protégés d'une épaisse cui­rasse latéritique, on retrouve l'aspect broussailleux décrit au paragraphe A-3. L'altitude a pour effet non seule­ment un abaissement de température mais aussi la persistance, surtout en saison des pluies, d'épais brouil­lards jusqu'à une heure avancée de la journée. Ces brouillards, par la rosée qu'ils déposent et la diffusion de la lumière, favorisent la prolifération d'un grand nombre d'épiphytes donnant parfois au sous-bois un aspect irréel avec d'épais manchons de mousses autour des branches et des troncs.

Floristiquement, on remarque, parmi les arbres, une relative pauvreté en espèces et une abondance d'essences à latex, en particulier des Sapotacées. C'est aussi le domaine des espèces rares, endémiques des hauteurs ou de certains sommets; beauçoup d'entre elles ne sont pas encore décrites. Dans le sous-bois, Geonoma umbraculiformis, petit palmier aux feuilles entières, en forme de parasol, est un exemple de plante inféodée à ce milieu. On ne le trouve pratiquement jamais en dessous de 500 mètres; de même, certaines Rubiacées comme Psychotria pungens ou Rudgea standleyana ou encore Piper brownsbergense (Pipéracées). Par endroits, poussent des fougères arborescentes comme Cyathea imrayana, qui peut atteindre plusieurs mètres. Parmi les épiphytes submontagnards, on peut citer Peperomia tafelbergensis (Pipéracées), Polypo­dium caceresii (Polypodiacées), Asplenium perkinsii (Aspléniacées) ...

VÉGÉTATION

IV - FORMATIONS D'ORIGINE ANTHROPIQUE

C'est le vaste domaine de la végétation secondaire, partout où l'action de l'homme s'exerce ou s'est exercée, qu'il s'agisse des jardins, des abords des maisons, des terrains vagues et friches ou de la forêt dégra-dée par l'exploitation ou par d'anciens abattis. ·

La végétation y est basse, très broussailleuse en général et d'apparence peu structurée. La plupart de ces plantes, appelées « raziers » ou « radiers », en créole sont des espèces banales à large répartition, parfois même pantropicales, c'est-à-dire qu'on les retrouve dans la végétation rudérale tropicale d'autres régions du monde.

Les herbes y sont nombreuses, notamment les Graminées (surtout Panicum spp. et Paspalum spp. en particulier P. virgatum), certaines Composées comme Vernonia cinerea et Elephantopus carolinianus, aux capitules brunâtres, très abondante partout, des Rubiacées (Borreria spp.) également très communes ainsi que les Papilionacées du genre Desmodium dont les gousses articulées se détachent en petits éléments rugueux qui s'accrochent aux vêtements, parfois des Portulacacées ou Pourpiers (Portulaca spp.). On peut encore citer, parmi les herbes les plus fréquentes, Ocimum micranthum (Labiées), l'Herbe charpentier (Justicia pectoralis - Acanthacées), utilisée à des fins médicinales ainsi que la Crête dinde (Heliotropium indicum -Borraginacées). Dans les lieux sableux (bord de mer), on observe l'Ortie-lance (Jatropha urens - Euphorbia­cées) aux piqûres douloureuses et Crotalaria retusa (Papilionacées), remarquable par ses belles fleurs jaunes et ses gousses noires. Aux endroits les plus humides, sont toujours inféodés les petits Balisiers (Heliconia psitta­corum - Musacées). Les bords de chemin et les jardins laissés en friche sont envahis par les Sensitives (Mimosa pudica - Mimosacées) épineuses, et aux inflorescences en boules roses, bien connues par la propriété qu'ont leurs folioles de se replier immédiatement au moindre contact.

Dans la végétation basse et dense des lieux bien ensoleillés, poussent les Verveines sauvages aux épis dressés de fleurs lilas (Stachytarpheta cayennensis) ou, plus rarement, bleues (S. jamaicensis - Verbénacées), des Tomates sauvages ou Tomates soussouris (Solanum spp. - Solanacées) aux feuilles souvent épineuses et aux fleurs généralement violettes, Cassia chrysocarpa et C. bicapsularis (Caesalpiniacéesl, Piper marginatum et Potomorphe peltata (Pipéracées).

Cette végétation basse est souvent envahie de sarmenteux et de petites lianes herbacées ou ligneuses aux fleurs voyantes comme lpomoea (Convolvulacées), les Canavalia et autres Papilionacées, plusieurs Passi­floracées, en particulier Pass1flora coccinea, ·dont les fleurs rouges sont entourées de deux grandes bractées oranges, Wulffia baccata aux capitules de fleurs jaune orangé qui est l'une des rares Composées à posséder des fruits charnus, des Dalechampia (Euphorbiacées) qui ont des feuilles urticantes, Sabicea cinerea !Rubia­cées), Cissus erosa (Vitacées) aux inflorescences rouges, des Mikania !Composées), etc ...

Dans les végétations secondaires plus hautes, donc plus âgées, on trouve de nombreux arbrisseaux et arbres héliophiles comme certaines Mélastomacées et Myrtacées, Cestrum latifolium !Solanacées), mais sur­tout des Bois-canon (Cecropia spp.- Moracées) extrêmement abondants et faciles à reconnaître par leurs gran­des feuilles palmées, blanches en dessous et très rugueuses en dessus chez l'espèce la plus commune, Cecro­pia obtusa. Leurs entre-noeuds, creux, abritent des nids de fourmis. Les Bois-canons sont généralement des espèces pionnières constituant les premiers stades de régénération de la forêt sur les abattis abandonnés . Parmi les autres arbres importants, on peut citer les Pois-sucrés (Inga spp. - Mimosacées), les Bois-bouchon (Apeiba spp. - Tiliacées), Protium heptaphyllum (Burseracées), Coccoloba spp. (Polygonacées), certaines Anacardiacées.

Les Palmiers Awaras (Astrocaryum vu/gare) et Maripas (Attalea regia) abondent souvent dans ces végé­tations, ainsi que certaines Musacées comme les Balourous (Heliconia bihaiJ aux spectaculaires inflorescences rouges et qui forment des populations denses, sur les flancs du plateau du Mahury par exemple, ou encore le Faux bananier (Phenakospermum guianense).

* * *

Les descriptions qui précèdent ne peuvent donner qu'une idée simplifiée et très schématique de la flore et de la végétation guyanaises. Elles en laissent cependant imaginer la richesse et la complexité, malgré une apparente uniformité pour qui survole le territoire. La Guyane, encore jamais soumise à d'importantes dégra­dations humaines, est ainsi une vaste réserve naturelle où l'équilibre fragile des éposystèmes, jusqu'ici pré­servé, offre des perspectives scientifiques et touristiques exceptionnelles et devenues rares, de nos jours, en milieu intertropical.

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J.J. de GRANVILLE - 1978

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ATLAS DES DÉPARTEMENTS D 'OUTRE -MER 13 "' .,.,. ~ La limite externe d6 la mangrove a été tracée entre les levés de TABLEAU D'ASSEMBLAGE

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FORMATIONS LITTORALES HALOPHILES

ET PSAMMOPHILES

b·;.-.. -,·'J Plage sableuse

Mangrove (palétuviers blancs Avicennia ou palétuviers rouges Rhizophora)

âgée ou décadente

morte

FORMATIONS BASSES, HERBACÉES,

ARBUSTIVES OU PEU ARBORÉES

DE L'INTÉRIEUR

- Marécage à végétation herbacée, savane marécageuse

D'OYAPOCK - Marécage à végétation herbacée et plus ou moins arborée ; savane à •pruniers,.

P<o Mo,.Uqo~

ne Bruyère

- Savane sèche ou moyennement humide

[QJ Végétation saxicole basse ,xérique et discontinue sur inselberg ou îlot rocheux

FOR~T DENSE,ÉQUATORIALE OMBROPHILE,

SEMPERVIRENTE

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-•••• • • • • ••••

Forêt fréquemment inondable et marécageuse

Forêt de plaine et de pente douce, bien drainée,sur sol argileux

Forêt sur cuirasse latéritique (riche en lianes) et d'aspect dégradé

Forêt à légère tendance xérique ,sur sables blancs et anciens cordan·s littoraux

FORMATIONS D'ORIGINE ANTHROPIQUE

~ Forêt secondaire de plaine

- Forêt marécageuse secondaire

~ ·Végétation secondaire très dégradée

~ Culture de la canne à sucre

carte établie par Jean-Jacques de GRANVILLE

: PLAINES COTIERES-

Il

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la Guadeloupe

~ la Martinique

la Guyane Francaise

OUTRE-MER

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• la Réunion

avec le concours des départements de géographie des Universités d'Aix-Marseille Il,

de Bordeaux 111, des Centres universitaires des Antilles-Guyane et de la Réunion;

de l'ORSTOM pour l'Atlas de la Guyane.

comité de direction

des Atlas des Départements d'Outre-Mer

Directeur de la publication

Guy LASSERRE, Professeur à l'Université de Bordeaux Ill, Directeur du Centre d'Études de Géographie Tropicale du C.N.R.S.

Conseillers Scientifiques permanents

Jean DEFOS du RAU, Professeur Honoraire à l'Université d'Aix-Marseille Il Jean-François DUPON, Professeur à l'Université d'Aix-Marseille Il Marc BOYÉ, Maître-assistant à l'Université de Bordeaux Ill Jean-Claude GIACOTTINO, Chargé de Recherche du C.N.R.S. (CEGET) Christian GIRAULT, Attaché de Recherche du C.N.R.S. (CEGET) Jean-Claude MAILLARD, Maître-Assistant à l'Université de Bordeaux Ill Jean MARIEU, Maître-Assistant à l'Université de Bordeaux Ill

Secrétaire Générale des Atlas des Départements d'Outre-Mer

Guilène RÉAUD, Ingénieur du C.N.R.S. au Centre d'Études de Géographie Tropicale

Conseillers techniques principaux

Gilbert CABAUSSEL, Ingénieur du C.N.R.S., Biogéographe au Centre d'Études de Géographie Tropicale

Jean MENAULT, Ingénieur du C.N.R.S., Chef du Bureau de Dessin de l'Institut de Géographie de l'Université de Bordeaux Ill

Jean-Pierre VIDAL, Photographe, Chef du Service de Reprographie du Centre d'Études de Géographie Tropicale

Ëdi1ions du Ce11tre National de la Recherche Scientifique, 15, quai Anatole-France, 75700 PARIS Centre d'ËtudRs de Géographie Troriicille iCNRSI; Domaine Universitaire de Bordeaux, 33405 TALENCE.

Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer: 24, rue Bayard, 75008 PARIS.

(c) - Centre d'Etudes de Géographie Tropicale !C.N.R.S.) - Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-Mer - 1979 N° ISBN 2-222-02501-X

Patronage scientifique

Guy LASSERRE Professeur à

l'Université Bordeaux Ill Directeur du Centre

d'Études de Géographie Tropicale du CNRS

Gilles SAUTTER Professeur à

l'Université Paris 1 Membre du Comité Technique de Géographie de l'ORSTOM

ABONNENC Émile

BELLOT Jean-Marc

BELLOT-COUDERC Béatrice

BERNARD Danièle

BLANCANEAUX Philippe

BOYÉ Marc

BRASSEUR Gérard

CABAUSSEL Gilbert

CALMONT André

CALMONT Régine

CAROFF Danièle

CHARDON Jean-Pierre

CHARDONNAUD Monique

CHEUNG Hung-Ning

CHOUBERT Boris

CLÉMENT Jean

Ingénieur de l'ORSTOM, en retraite.

Diplômé d'Études Approfondies de Géographie, Allocataire de Recherche DGRST, Université de Bordeaux Ill.

Diplômée d'Études Approfondies de Géographie, Université de Bordeaux Ill.

Maître en Géographie, Université de Bordeaux Ill.

Chargé de Recherche à l'ORSTOM.

Maître-Assistant à l'Université Bordeaux Ill, Responsable du Laboratoire de Géomorphologie du CEGET.

Directeur de Recherche à l'ORSTOM.

Ingénieur du CNRS, Biogéographe au CEGET.

Docteur en Géographie, Professeur au Collège Zéphir ; Cayenne.

Maître en Géographie, Professeur au Collège Madeleine ; Cayenne.

Maître en Géographie, Université de Bordeaux Ill.

Maître-Assistant au Centre Universitaire Antilles-Guyane ; Martinique.

Maître en Géographie, Professeur au Lycée de Barbezieux.

Diplômé d'Études Approfondies de Géographie, Université de Bordeaux 111.

Géologue, Directeur de Recherche honoraire au CNRS, ancien Directeur de l'Institut Français d'Amérique Tropicale (Centre ORSTOM de Cayenne).

Chef de division des inventaires du CTFT ; Nogent-sur­Marne.

rédaction de l'atlas

Coordination générale

Marc BOYÉ

Guilène RÉAUD et

Gilbert CABAUSSEL

Jean MENAULT

Ingénieur du CNRS Chef du bureau de dessin de l'Institut de Géographie

de l'Université Bordeaux Ill

Équipe de rédaction

CONDAMIN Michel

DECOUDRAS Pierre-Marie

DEGALLIER Nicolas

DEMOLLIENS Henri

Docteur de l'Université de Paris, Chargé de Recherche à l'ORSTOM.

Docteur en Géographie, Assistant à l'Université Jean-Bedel BOKASSA, Bangui (Empire Centrafricain).

Diplômé d'Études Approfondies de Biologie, Chargé de Recherche à l'ORSTOM.

Conseiller de la Jeunesse et des Sports ; Cayenne.

DIGOUTTE Jean-Pierre Docteur en Médecine, ancien Directeur de l'Institut Pasteur de Cayenne.

FAUQUENOY SAINT JACQUES Professeur associée à l'Université Simon Fraser, Burnaby Marguerite (Canada).

FLEURY Marie-France

GRANVILLE Jean-Jacques de

GRENAND Françoise

GRENAND Pierre

GAZEL Marc

HAXAIRE Claudie

HOEPPFNER Laurence

HOEPPFNER Michel

JOLIVET Marie-José

Dr. LAC

LÉGER Nicole

Diplômée d'Études Approfondies de Géographie, Alloca­taire de Recherche DGRST.

Docteur ès Sciences, Chargé de Recherche à l'ORSTOM.

Attaché de Recherche au CNRS.

Diplômé de l'EHESS, Chargé de Recherche à l'ORSTOM.

Ingénieur du GREF, Adjoint au Directeur régional de l'ONF pour la Guyane.

Botaniste, Faculté de Montpellier.

Ancien professeur au CES Zéphyr, à Cayenne.

Ingénieur ENSEIH, Toulouse, Chargé de Recherche à l'ORSTOM.

Docteur en Sociologie, Maître de Recherche à l'ORSTOM.

Directeur de la DDASS ; Cayenne.

Professeur à la Faculté de Pharmacie, Paris.

Direction scientifique

Marc BOYÉ Maître-Assistant à

l'Université Bordeaux Ill Chef du Laboratoire

de Géomorphologie du CEGET

LE PONT François

MONSORO Alain

MOREAU Jean-Michel

OTHILY Arthur

PAJOT François-Xavier

PAPY Geneviève

PERROT Yannick

PETIN Gérard

PRADINAUD Roger

PRÉ-AYMARD Pascal

RADAMONTHE Adèle

RÉAUD Guilène

ROBO Rodolphe

RODIER Jean

ROSSIGNOL Martial

SEURIN Maggy

TURENNE Jean-François

Gérard BRASSEUR Directeur de

Recherche à l'ORSTOM

Technicien (supérieur) de l'ORSTOM.

Maître en Géographie, Université de Bordeaux Ill.

Architecte des bâtiments de France, Directeur de I' Associa­tion Départementale d'Urbanisme et d'Aménagement de la Guyane.

Maître de Recherche à l'ORSTOM.

Docteur ès Sciences, Maître de Recherche principal à l'ORSTOM.

Diplômée d'Études Approfondies d'Océanographie, Physi­cienne au CEGET.

Maître en Géographie, Université de Bordeaux Ill.

Ingénieur au Département des Études Minières, BRGM ; La Source.

Docteur en Médecine, Dermatologue ; Cayenne.

Géographe, Certifié de Cartographie, Université de Bor­deaux Ill.

Centre ORSTOM ; Cayenne.

Ingénieur du CNRS, Géographe au CEGET.

Directeur du Service Culturel Départemental de la Guyane.

Président du Comité Technique d'Hydrologie de l'ORSTOM, Ingénieur chef de l'EDF.

Docteur ès Sciences, Directeur de Recherche à l'ORSTOM.

Ingénieur du CNRS, Géologue au CEGET.

Docteur ès Sciences, Ingénieur agronome INA, Maître de Recherche à l'ORSTOM.