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VETAGRO SUP CAMPUS VETERINAIRE DE LYON Année 2013 - Thèse n° Tentative de comparaison de l’efficacité de l’injection intra articulaire des corticoïdes et de l’IRAP dans le traitement des arthropathies équines. THESE Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I (Médecine - Pharmacie) et soutenue publiquement le 18 octobre 2013 pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire par MEYER Claire-Marie Née le 04 Février 1986 A Grenoble

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VETAGRO SUP CAMPUS VETERINAIRE DE LYON

Année 2013 - Thèse n°

Tentative de comparaison de l’efficacité de l’injection intra articulaire des corticoïdes et de l’IRAP dans le

traitement des arthropathies équines.

THESE

Présentée à l’UNIVERSITE CLAUDE-BERNARD - LYON I (Médecine - Pharmacie)

et soutenue publiquement le 18 octobre 2013 pour obtenir le grade de Docteur Vétérinaire

par

MEYER Claire-Marie Née le 04 Février 1986

A Grenoble

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Remerciements

A Madame le Professeur SERVIEN, de la Faculté de médecine de LYON,

Qui nous a fait l’honneur d’accepter de présider notre jury de thèse,

Tous mes hommages les plus respectueux

A Monsieur le Professeur LEPAGE de VetAgroSup, Campus Vétérianire de Lyon,

Pour son aide précieuse dans la réalisation de ce projet,

Pour sa relecture attentive de ce travail,

Avec l’expression de toute ma gratitude et de mon profond respect,

A Monsieur le Professeur CADORE, de VetAgroSup, Campus Vétérianire de Lyon,

Qui nous a fait l’honneur d’accepter de siéger à ce jury,

Pour sa passion pour notre métier qu’il sait si bien nous transmettre, Avec l’expression de toute ma gratitude et de mon profond respect,

Au Docteur GANGL, de VetAgroSup, Campus Vétérianire de Lyon,

Pour son aide précieuse dans la réalisation de ce projet,

Pour sa relecture attentive de ce manuscrit,

Pour les conseils précieux qu’elle a su m’accorder.

Avec l’expression de toute ma gratitude et de mon profond respect,

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A Maman et Papa,

Pour votre soutien sans lequel je ne serai pas aujourd’hui en train de tourner cette page de ma

vie,

Pour votre amour,

Mais aussi pour les multiples encouragements grâce auxquels je suis devenue une femme dont

vous pouvez être fiers….

A Virginie, ma première petite sœur,

Pour ton cœur gros comme une maison,

Pour cette citation : « Ce n’est pas parce que son fils a réussi, que la nôtre ne peut pas le

faire…. »

Merci d’avoir cru en moi….

A Pierre, mon petit frère,

Pour ton sale caractère mais aussi ta gentillesse,

Pour ta fainéantise,

Pour tes discours plein de bon sens,

A Arielle, ma toute petite sœur,

Parce que dans ma tête, tu n’auras jamais plus de 20 ans,

Pour tes discours piquants, ton esprit critique,…

Pour ta personnalité pétillante,

A Mamie Renée et Papi Bernard,

Parce qu’avec vous je n’ai jamais tort,

Parce que vous serez toujours fiers de moi quoi qu’il advienne,

Pour ces dimanches après-midi, à la table de la cuisine à refaire le monde,

A Mamie Guite et Papi Robert,

Pour votre amour et votre soutien sur cette terre et dans le ciel,

Parce que je crois que Papi est fier que sa petite fille soit maintenant Docteur comme lui,

A Bernard, Christine, Nicolas, Anne-Sophie et Sébastien,

Et toutes les nouvelles petites cousines et au petit cousin,

Pour nos vacances à Sanary, pour tous les jeux et les bons moments passés ensemble,

En espérant qu’il y en ait encore pleins d’autres

A Bernadette, Dominique, Caroline, Christophe et Cyril,

Pour toutes les cabanes construites au fil des années, pour toutes nos bêtises de gamins

Pour tous les bons moments à venir,

A ceux qui me soutiennent depuis près de 10 ans, un peu moins pour certains,

Je sais que vous reconnaitrez,

Merci pour votre soutien indéfectible, certains diront qu’ils ne savent pas pourquoi je les

remercie mais votre amitié m’a permis d’avancer et d’arriver à cette nouvelle étape de ma vie.

A mes amis de l’école, à mes amis du cheval, à mes co-internes, à mes animaux…

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Sommaire

Tables des Figures : .............................................................................................................. 13

Table des Tableaux : ............................................................................................................. 15

Table des Abréviations : ....................................................................................................... 17

PARTIE 1: Anatomie et mécanismes de l’inflammation articulaire ………………………. 21

I- L’ARTICULATION SYNOVIALE : ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE ............................................ 23

A- Le cartilage articulaire ............................................................................................ 24

1- Structure du cartilage articulaire (Frisbie, 2012) ..................................................... 24

2- Eléments composants le cartilage articulaire ........................................................... 25

3- Fonctions du cartilage ............................................................................................. 30

B- La membrane synoviale (Frisbie, 2012) .................................................................. 31

1- Structure de la membrane synoviale ....................................................................... 31

2- Eléments composants l’intima de la membrane synoviale ....................................... 32

3- Fonction de la membrane synoviale ........................................................................ 33

C- Le liquide synovial ................................................................................................. 34

1- Composition du liquide synovial ............................................................................ 34

2- Fonction du liquide synovial ................................................................................... 35

D- La capsule articulaire fibreuse ................................................................................ 35

E- Les ligaments ......................................................................................................... 35

F- Système de vascularisation ......................................................................................... 36

G- Innervation (Todhunter, 1996) ................................................................................ 37

II- SYNDROME ARTICULAIRE DEGENERATIF ..................................................................... 38

A- Arthropathie ........................................................................................................... 38

1- Définition ............................................................................................................... 38

2- Etiologie ................................................................................................................. 39

B- Modifications de l’activité cellulaire ....................................................................... 40

1- L’os sous- chondral ................................................................................................ 40

2- La membrane synoviale .......................................................................................... 41

3- Les chondrocytes .................................................................................................... 41

C- Pathogénie .............................................................................................................. 41

D- Bilan ...................................................................................................................... 42

E- Expression clinique (Caron,2011) ........................................................................... 44

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1- Douleur .................................................................................................................. 44

2- Perte d’amplitude ................................................................................................... 44

3- Variation de la composition du liquide synovial...................................................... 45

PARTIE 2: Anatomie et mécanismes de l’inflammation articulaire ………………..……... 45

I- ANAMNESE ET COMMEMORATIFS (Ross, 2010) ................................................................... 49

A- Signalement............................................................................................................ 49

B- Commémoratifs ...................................................................................................... 49

II- EXAMEN STATIQUE (Ross, 2010) ....................................................................................... 52

A- Observation ............................................................................................................ 52

B- Palpation ................................................................................................................ 52

III- EXAMEN DYNAMIQUE (Ross, 2010).................................................................................. 54

A- Examen en mouvement .......................................................................................... 54

B- Tests de flexion ...................................................................................................... 55

C- Anesthésie sémiologique (Moyer, et al., 2007) ....................................................... 55

III- EXAMEN COMPLEMENTAIRE ........................................................................................ 57

A- Radiologie .............................................................................................................. 57

B- Echographie (Caron, 2011; Denoix, 1996) .............................................................. 58

C- Scintigraphie .......................................................................................................... 58

D- L’imagerie par résonnance magnétique (Caron, 2010) ............................................ 59

PARTIE 3: Actualités concernant les corticostéroïdes et l’IRAP …………………………. 59

I- LES GLUCOCORTICOÏDES .................................................................................................... 63

A- Mode d’action ........................................................................................................ 63

B- Mode d’utilisation .................................................................................................. 65

II- L’IRAPND

........................................................................................................................ 67

A- Présentation ............................................................................................................ 67

1- Mode d’action ........................................................................................................ 67

2- Mode de préparation (Textor, 2011) ....................................................................... 68

3- Contenu de l’IRAPND

............................................................................................. 69

4- Utilisation :............................................................................................................. 73

III- DOPAGE, GLUCOCORTICOÏDES ET IRAPND

........................................................................ 75

A- Législation sur le dopage ........................................................................................ 75

B- Corticoïdes et dopage ............................................................................................. 76

C- IRAPND

et dopage................................................................................................... 77

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PARTIE 4: Etude comparative …………………………………………………………….75

I- Etude de Frisbie et al, 1998 : traitement de lésions articulaires induites par l’acétate de

méthylprednisolone .............................................................................................................. 81

A- Matériels et méthode .............................................................................................. 81

B- Examens réalisés .................................................................................................... 82

C- Résultats ................................................................................................................. 82

D- Conclusion ............................................................................................................. 83

II- Etude de Frisbie, et al, 1997 : traitement de lésions articulaires induites par l’acétate de

triamcinolone ....................................................................................................................... 83

A- Matériel et méthode ................................................................................................ 83

B- Tests effectués ........................................................................................................ 84

C- Résultats ................................................................................................................. 85

D- Conclusion ............................................................................................................. 85

III-Etude de Frisbie, et al, 2007: traitement de lésions articulaires induites par l’IRAP ......... 86

A- Matériel et méthode ................................................................................................ 86

B- Tests effectués ........................................................................................................ 87

C- Résultats ................................................................................................................. 87

D- Conclusion ............................................................................................................. 88

IV- Comparaison des molécules à partir d’études publiées .................................................... 88

A- Matériel et méthode ................................................................................................ 88

B- Tests réalisés .......................................................................................................... 90

C- Résultats ................................................................................................................. 93

D- Conclusion ............................................................................................................. 94

Bibliographie ........................................................................................................................ 99

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Tables des Figures :

Figure 1: Schéma d'une diarthrose (Collin, 2010) ................................................................. 23

Figure 2: Cartilage d'une articulation saine ........................................................................... 24

Figure 3: Organisation du cartilage articulaire d’après Koopman, 1977 ................................ 25

Figure 4: Composition du cartilage articulaire en matière sèche d’après Auer & Stick, 2012. 26

Figure 5: Organisation des fibres de collagène d’après van Weeren & Brama, 2001 ............. 27

Figure 6 : Schéma d’un protéoglycane d’après Rosenberg, 1978 ........................................... 29

Figure 7: Organisation des macromolécules au sein du cartilage d'après Koopman, 1997...... 29

Figure 8: Elasticité du cartilage et mode de nutrition d’après Auer & Stick, 2012 ................. 30

Figure 9: Organisation de la membrane synoviale d'après Auer & Stick, 2012 ...................... 32

Figure 10: Liquide synoviale d'une articulation saine ............................................................ 34

Figure 11: Système trophique (Cachon, 2011) ...................................................................... 36

Figure 12: Articulation normal et modification due à l'arthrose d’après Mc IlWraith & Trotter,

1996 ..................................................................................................................................... 39

Figure 13: Cause d’arthrose d’après Jonhnston, 1997 et Caron, 2011 .................................... 40

Figure 14: Cascade inflammatoire articulaire d'après Goodrich and Nixon, 2006 .................. 43

Figure 15: Cascade de l'acide arachidonique d’après Goodrich and Nixon 2006.................... 63

Figure 16: Seringue de prélèvement avec les billes de borosilicate ........................................ 69

Figure 17: Protocole expérimental d'après Hraha, et al. 2011 ................................................ 70

Figure 18: Quantité d'Il-1béta, Il-10 et TNF-alpha dans les prélèvements de contrôle, IRAP et

IRAP II (* différence significative) d'après Bare and Shepard 2010 ...................................... 71

Figure 19: Schéma du protocole 6α- Méthylpredniolone d'après McIlWraith , 2010.............. 81

Figure 20: Schéma du protocole expérimental acétonide de triamcinolone d'après Frisbie, et

al., 1997 ............................................................................................................................... 84

Figure 21: Protocole d'expérimentation IRAP ND selon Frisbie, et al., 2007 ......................... 86

Figure 22: Comparaison des différents protocoles expérimentaux ......................................... 90

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Table des Tableaux :

Tableau I: Composition du liquide synoviale normale d’après Lorrain, 1992 et Frisbie, 2012

............................................................................................................................................. 35

Tableau II: Bilan sur l'anamnèse et les commémoratifs ......................................................... 51

Tableau III: Grade de boiterie selon l'AEEP d'après .............................................................. 54

Tableau IV: Signe radiologique de l'arthrose d’après Caron, 2011 et Butler, et al., 2008 ....... 57

Tableau V: Réponse des praticiens concernant le traitement (MPA ou TA) le plus souvent

choisi suivant la discipline de prédilection et le type d'articulation (faible ou forte amplitude)

traitée d’après Ferris, et al. 2011 ........................................................................................... 65

Tableau VI: Corticostéroïdes les plus souvent utilisés en injection intra articulaire d'après

Goodrich et Nixon,2004 ....................................................................................................... 66

Tableau VII: Agents thérapeutique anti-inflammatoire pour injection intra articulaire d’après

Germain, 2010 ...................................................................................................................... 66

Tableau VIII: Bilan sur la composition de l'IRAP et IRAP II d’après Bare et al. 2010 .......... 73

Tableau IX: Protocole de base dans le traitement des arthropathies équines d’après

Weinberger, 2008 ................................................................................................................. 74

Tableau X: Temps de détection des corticostéroïdes d’après l’European Horserace Scientific

Liaison Comittee, 2012 et la Fédération Equestre Internationale, 2011. ................................ 77

Tableau XI: Approche des trois protocoles expérimentaux .................................................... 91

Tableau XII: Paramètres histopathologiques utilisés dans les différentes études .................... 92

Tableau XIII: Tableau bilan des résultats .............................................................................. 93

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Table des Abréviations :

ADAMTS Disintegrin and Metalloproteinase with Thrombospondin

AAEP American Association of Equine Practitionners

EHSLC European Horserace Scientific Liaison Comittee

FNCF Fédération Nationale des Courses Françaises

GAG Glycosaminoglycanes

IL Interleukine

IRM imagerie par résonnance magnétique

PGE Prostaglandine E

MMP Matrix Métalloprotéase

MPA Acétate de méthyl-prednisolone

NF-κB Facteur nucléaire κB

OPG Ostéoprotégrine

POSC Plaque osseuse sous-chondral

RANK Récepteur activateur de NF-κB

RANKL Ligand du récepteur activateur de NF-κB

TA Acétonide de Triamcinolone

TIMP Inhibiteur tissulaire des métalloprotéases

TNFα Tumor Necrosis Factor α

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INTRODUCTION

Les pathologies ostéo-articulaires représentent une dominante pathologique dans

l’espèce équine représentant des pertes économiques non négligeables dans l’industrie du

cheval de sport. Les traitements médicaux de l’ostéoarthrose sont d’ailleurs les traitements les

plus utilisées par les praticiens équins. Parmi eux figurent les corticostéroïdes et l’IRAPND

.

Les corticostéroïdes sont les molécules les plus utilisées dans ce type de pathologies

(Ferris, et al., 2011). Cependant, de récentes publications ont montrés que ces produits

pouvaient avoir des effets délétères non négligeables sur les cartilages. Par ailleurs, la

médecine vétérinaire équine est à une époque intéressante de son histoire puisque à l’heure

actuelle les études concernant la régénération tissulaire et la cicatrisation sans cicatrice

semblent être le futur pour tous types de pathologie. Ces technologies, lorsqu’appliquées aux

thérapies par sérum autologue comme le PRP ou l’IRAP, se sont très largement popularisées

au cours des 5 à 10 dernières années (Textor, 2011).

Ce travail a pour but de rappeler l’anatomie et les mécanismes physiopathologiques à

l’origine de la mise en place de l’inflammation articulaire. Il traite dans un second temps de

l’approche clinique du cheval présentant une boiterie. Puis, il fait un état des lieux des

connaissances actuelles sur le mode de fonctionnement des corticoïdes et de l’IRAPND

ainsi

que de leur mode d’utilisation. Enfin, une étude comparative de cas sur des chevaux traités

par IRAPND

et par corticothérapie intra-articulaire permettra d’évaluer les résultats cliniques

de l’utilisation de chacun des deux traitements et d’établir une comparaison entre l’efficacité

et la durée d’action de chacun.

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Partie 1 : Anatomie et mécanismes de l’inflammation articulaire

Afin de mieux appréhender le mécanisme de fonctionnement des corticoïdes et de

l’IRAP, il est nécessaire de comprendre l’anatomie ainsi que de connaitre les mécanismes

physiopathologique conduisant au syndrome dégénératif articulaire.

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I- L’ARTICULATION SYNOVIALE : ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE

L’articulation est une structure qui permet d’établir un lien entre deux structures

osseuses. Il en existe deux grands types : les articulations non synoviales comprenant les

articulations de type fibreuses (les sutures et les syndesmoses) et de type cartilagineuses (les

synchondroses et les symphyses) et les articulations synoviales. Dans le cadre de cette étude,

ce seront les articulations synoviales qui nous intéresseront.

Les articulations synoviales se trouvent en majorité sur le squelette appendiculaire mais

sont aussi présentes sur le squelette axial. La particularité des articulations synoviales par

rapport aux autres types d’articulations est de permettre une grande amplitude de mouvement.

Anatomiquement parlant, l’articulation synoviale est donc composée de deux surfaces

osseuses couvertes chacune par un cartilage articulaire et liées entre elles par un capsule

fibreuse et des ligaments.

Figure 1: Schéma d'une diarthrose (Collin, 2010)

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A- Le cartilage articulaire

La surface des os constituants les articulations synoviales est recouverte par un cartilage

hyalin. Macroscopiquement, ce cartilage est de couleur bleutée à blanc. Sa surface apparait

lisse sans aucune aspérité. Cependant, si observé au microscope électronique, la surface du

cartilage apparait légèrement ondulée avec des dépressions pouvant correspondre aux espaces

inter-chondrocytaires. La taille de ces espaces a été estimée à environ 20 à 40 μm de diamètre

avec une densité d’environ 430 espaces/mm3 (Frisbie, 2012).

Figure 2: Cartilage d'une articulation saine

Son épaisseur varie en fonction de l’âge de l’animal ainsi que de l’intensité de la force qui

lui est potentiellement appliquée. En conséquence, l’épaisseur n’est pas uniforme sur toute la

surface articulaire. Cependant, on estime l’épaisseur du cartilage normal à 1 à 4 millimètres

(Frisbie, 2012).

1- Structure du cartilage articulaire (Frisbie, 2012)

Le cartilage est organisé en plusieurs couches. Ces couches se distinguent les unes des

autres par leur composition, l’apparence des chondrocytes et l’orientation des fibres de

collagène.

- La zone superficielle qui contient la plus grande densité de chondrocytes. Ceux-ci sont

aplatis et l’axe le plus long de la cellule est parallèle à la surface du cartilage. Le collagène

dans cette partie du cartilage est très compact. Les fibres sont elles aussi parallèles à la surface

du cartilage. Cette zone représente environ 10 à 20% de l’épaisseur totale du cartilage.

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- La zone intermédiaire ou transitionnelle qui se caractérise par la présence de

chondrocytes plus ovoïdes voire ronds. Les cellules sont également plus grandes en

comparaison avec celle de la zone superficielle. Cette zone représente 40 à 60% de l’épaisseur

totale du cartilage.

- La zone profonde dans laquelle les chondrocytes sont les plus grand. Contrairement à

la zone superficielle, les chondrocytes sont aplatis mais l’axe le plus long de la cellule est

orienté perpendiculairement à la surface du cartilage. Cette zone représente environ 30% de

l’épaisseur du cartilage.

- La zone calcifiée est constituée uniquement de matrice extra-cellulaire et de cellules

calcifiées. Le tidemark est la limite entre le cartilage calcifié et non-calcifié.

Figure 3: Organisation du cartilage articulaire d’après Koopman, 1977

2- Eléments composants le cartilage articulaire

Le cartilage hyalin est une structure dont 70 à 80% (chez le jeune animal immature) du

poids est représenté par l’eau qu’il contient. Il est, par ailleurs, composé de plusieurs autres

Surface articulaire

Zone superficielle

Zone intermédiaire

Zone profonde

Zone calcifiée

Plaque ossseuse

sous chondral

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éléments : des cellules appelées chondrocytes, des fibres de collagène notamment de type II

ainsi qu’une matrice extracellulaire composée d’un agrégat de protéoglycanes, de

glycoprotéines et d’eau. Celui-ci ne contient par contre ni nerfs, ni vaisseaux sanguins

(Frisbie, 2012).

Figure 4: Composition du cartilage articulaire en matière sèche d’après Auer & Stick,

2012

a- Les chondrocytes

Les chondrocytes sont des cellules ayant toutes les caractéristiques d’une cellule

produisant des protéines. Leur taille et leur métabolisme peut varier en fonction de leur

localisation dans le cartilage articulaire (Frisbie, 2012). Par ailleurs, elles stockent dans leur

cytoplasme des molécules lipidiques ainsi que du glycogène. Les chondrocytes participent à la

production et au renouvellement des éléments de la matrice extracellulaire du cartilage.

Les chondrocytes possèdent des récepteurs de surface aux différents composants de la

matrice ainsi que des expansions cytoplasmiques. Il existe donc des interactions directes

entre les chondrocytes et les autres éléments composants le cartilage. Cependant, les

chondrocytes n’ont pas de contact entre eux contrairement aux ostéocytes. Ce serait par ces

expansions cytoplasmiques que la cellule serait capable de répondre en partie à la charge du

cartilage articulaire.

Chondrocytes 1-12%

Collagène 50% Protéoglycanes

35%

Glycoprotéines 10%

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b- Le collagène de type II

Le collagène de type II est une structure polypeptidique à trois brins organisée sous la

forme d’une hélice. Il représente 90 à 95% du collagène total présent dans l’articulation.

Dans la zone superficielle, les fibres de collagène sont organisées en un dense réseau

de fibres parallèles à la surface de l’articulation. Le collagène dans cette zone a un plus petit

diamètre que dans le reste du cartilage. Cette organisation des fibres permet la présence de

petites ouvertures dans la couche superficielle estimées à environ 6 nm de diamètre. Ces

ouvertures sont bien entendues insuffisantes pour laisser passer les plus grosses protéines

présentes dans le liquide synovial. Cependant, les petites molécules comme le glucose et les

ions peuvent facilement passer à travers ces structures (Frisbie, 2012).

Dans les couches situées en dessous, les fibres de collagènes sont plus larges. Leurs

diamètres sont compris entre 40 et 100 nm. Ces fibres sont positionnées en forme de ponts ou

d’arches appelées Arches de Bennighoff. Ainsi en fonction de la profondeur, l’orientation des

fibres varie. En surface de la zone, le collagène sera parallèle à la surface de l’articulation. Un

peu plus profondément, elles vont apparaitre comme un réseau de fibres entrelacées. A la base

du cartilage, à proximité de la plaque osseuse sous-chondrale, les fibres de collagène seront

perpendiculaires à la surface de l’os. Cette organisation en arcade permet d’assurer la

souplesse mais aussi la résistance du cartilage aux contraintes qui lui sont imposées

(Weisbrode, 2006).

Figure 5: Organisation des fibres de collagène d’après van Weeren & Brama, 2001

Surface articulaire

Aggrégats de

protéoglycanes

Fibrilles de

collagènes

Couche calcifiée

Os sous chondral

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c- Les protéoglycanes

Les protéoglycanes sont des structures complexes. Elles ont pour base une très longue

chaine protéique. Sur cette protéine, des glycosaminoglycanes s’attachent

perpendiculairement pour former une structure ressemblant à un arbre. Les

glycosaminoglycanes présents dans le cartilage articulaire sont les chondroïtines sulfate 4 et 6

et les kératanes sulfate. Le ratio varie en fonction de l’âge de l’animal. Ainsi, il y aura un taux

plus élevé de chondroïtine sulfate 6 dans les cartilages articulaires des animaux matures. Les

glycosaminoglycanes se fixent de façon covalente sur la protéine avec une centaine de

chondroïtine sulfate que l’on trouve du côté carboxyle de la protéine et une centaine de

kératanes sulfate préférentiellement du côté N-terminal (Frisbie, 2012).

Les protéoglycanes se fixent ensuite par l’intermédiaire de protéines de liaison sur

l’acide hyaluronique pour former une macromolécule. Cette dernière possède une particularité

importante pour le cartilage : elle est hygroscopique ce qui signifie qu’elle a la capacité de

retenir l’eau. En effet, les glycosaminoglycanes sont chargés négativement et tendent donc à

se repousser. Elles créent ainsi une pression osmotique positive qui attire l’eau (Frisbie,

2012).

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Figure 6 : Schéma d’un protéoglycane d’après Rosenberg, 1978

Les protéoglycanes sont fixés au sein du cartilage par l’acide hyaluronique. En effet,

ce dernier se fixe par l’intermédiaire des récepteurs CD44 aux chondrocytes (Schaefer,

Stewart, et al.,2009).

Figure 7: Organisation des macromolécules au sein du cartilage d'après Koopman, 1997

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HA : Acide hyalurionique, KS : kératine sulfate, CS : Chondroïtine sulfate Link : protéine de

liaison, Decorin et DS : dermatane sulfate (protéoglycanes mineurs).

Les protéoglycanes sont fixés au sein du cartilage par l’acide hyaluronique. En effet,

ce dernier se fixe par l’intermédiaire des récepteurs CD44 aux chondrocytes (Schaefer,

Stewart, et al.,2009).

3- Fonctions du cartilage

Le cartilage présente une très grande force de résistance aux contraintes mécaniques.

En effet, le cartilage articulaire fonctionne sur le mode d’une éponge. Au repos, il existe un

équilibre entre les composants du cartilage et les éléments qui l’entourent. La résistance du

collagène et la pression osmotique développée par l’eau retenue par les protéoglycanes ainsi

celle développée par le liquide synovial permettent d’éviter la déformation du cartilage.

Lorsque l’articulation est mise en contrainte, le cartilage se déforme et permet la sortie des

molécules d’eau de la structure. La pression osmotique dans l’espace articulaire augmente. Un

nouvel état d’équilibre se crée. A la fin du mouvement, la force de pression exercée sur le

cartilage diminue. L’eau présente dans l’espace articulaire est réabsorbée par les molécules du

cartilage. Il y a alors retour de la structure à son état d’équilibre d’origine.

Ce phénomène permet par ailleurs la nutrition du cartilage. En effet, le cartilage n’est

ni vascularisé, ni innervé. Ainsi, lors du retour à l’équilibre après la mise sous pression du

cartilage, le liquide réabsorbé provenant de l’espace articulaire est riche en nutriment. Le

mouvement permet donc la nutrition du cartilage par imbibition. Une articulation immobilisée

ne peut donc permettre une bonne nutrition.

Figure 8: Elasticité du cartilage et mode de nutrition d’après Auer & Stick, 2012

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(A)Cartilage au repos. (B) Lors de la mise en charge, on note une compression des fibres et le

liquide contenu dans le cartilage est alors évacué de manière rapide et continue de manière

plus lente lors de la phase (C). Lors du retour à l’équilibre, du liquide synovial est réabsorbé

dans le cartilage.

B- La membrane synoviale (Frisbie, 2012)

La membrane synoviale ou synovium est un élément qui recouvre toute la surface interne

de l’articulation à l’exception de la surface du cartilage. Elle tapisse également les ligaments

intra articulaires.

1- Structure de la membrane synoviale

La membrane synoviale est constituée de deux parties.

- La première partie au contact de l’articulation est appelée l’intima. Il s’agit d’une

structure composée essentiellement par les synovioctes A et B. Ceux-ci sont organisés

en couches discontinues de 1 à 4 cellules d’épaisseur.

- La partie la plus externe, le sub-intima, est caractérisée par un tissu conjonctif lâche

contenant une quantité importante de vaisseaux sanguins et lymphatiques. Il est, par

ailleurs, extrêmement bien innervé par des nerfs périphériques mais aussi des rameaux

de nerfs musculaires.

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Figure 9: Organisation de la membrane synoviale d'après Auer & Stick, 2012

Macroscopiquement, cette membrane forme des villosités ou villi sur toute sa surface ce

qui augmente la surface de contact avec la cavité de l’articulation et donc la surface

d’échange. Elles peuvent être plus ou moins visibles et plus ou moins épaisses dans certaines

régions de l’articulation.

2- Eléments composants l’intima de la membrane synoviale

La population cellulaire présente dans l’intima de la membrane synoviale permet deux

fonctions de base : la phagocytose et la sécrétion de protéines. Historiquement, on réfère à ces

cellules en parlant de synoviocytes de type A et B. Les synoviocytes A sont des cellules de

type macrophagique alors que les synoviocytes B sont responsables de la sécrétion de

protéines. Plus récemment, des synoviocytes de type C ont été décrits. Il s’agirait de cellules

dont le type serait intermédiaire entre les cellules A et B. Cependant, comme les rôles des

synoviocytes A et B sont aussi assignés à d’autres types de cellules, les synoviocytes de type

C pourrait être un état de transition entre le synoviocyte de type B et le A ou vice versa.

Espace

articulaire

Synoviocytes

de type A

Acide

hyaluronique

Synoviocytes

de type B

Vaisseau sanguin

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Les synoviocytes A ont pour origine majoritairement la moelle osseuse. Elles ont comme

évoqué précédemment un rôle majeur dans l’évacuation de matériel indésirable dans

l’articulation

Les synoviocytes de type B sont elles aussi des cellules appartenant à l’intima de la

membrane synoviale. Ce sont ces cellules qui sécrètent l’acide hyaluronique. Celui-ci est

présent non seulement au sein du cartilage et sert de support à l’attachement des

protéoglycanes à l’origine de la formation de macromolécules mais aussi dans le liquide

synovial.

3- Fonction de la membrane synoviale

L’intima de la membrane synoviale a donc deux rôles prépondérants remplis par deux

types de cellules différentes. Cependant, la membrane synoviale a également un rôle

important dans la régulation de la composition du liquide synovial. En effet, on parlera

souvent du liquide synovial comme d’un ultrafiltrat plasmatique ce qui laisse à penser que le

phénomène de régulation est plus ou moins passif. Il n’en est rien en fait. Il s’agit d’un

processus extrêmement dynamique et sujet à de nombreuses variations en fonction de

différents paramètres comme les molécules composant le liquide articulaire, l’inflammation

ou la qualité du drainage lymphatique.

Comme signalé précédemment, la membrane synoviale est composée de couches plus ou

moins discontinues de cellules liées entre elles par des pores. Cette membrane aura donc un

rôle de filtration de liquide provenant des capillaires sanguins contenus dans le sub-intima. En

effet, les pores reliant les cellules entre elles auront tendance à laisser passer le glucose,

l’oxygène, le dioxyde de carbone ainsi que les protéines ayant un poids moléculaire inférieur

à 10kDa mais pas les macromolécules. Les molécules de plus grande taille comme l’acide

hyaluronique et les mucines sont sécrétées par les synoviocytes B. Ainsi, la membrane

synoviale permet la formation du liquide synovial contenant un ultrafiltrat du sang et de

l’acide hyaluronique.

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C- Le liquide synovial

Macroscopiquement, le liquide synovial chez le cheval est clair, transparent et de couleur

jaune paille. Il est également visqueux. En effet, si pris entre deux doigts, il peut résister à un

écartement de plusieurs centimètres (Richardson & Hawkins, 1999). A l’état normal, il n’y a

pas de matériel en suspension macroscopiquement visible (Lorrain , 1992).

Figure 10: Liquide synoviale d'une articulation saine

1- Composition du liquide synovial

Comme précisé précédemment, le liquide synovial est un ultrafiltrat du sang contenant

du glucose, de l’oxygène, du dioxyde de carbone et des petites protéines provenant de la

grande circulation mais aussi des protéines sécrétées par les synoviocytes de la membrane

synoviale (Lorrain , 1992). Le liquide synovial ne contient normalement que très peu de

cellule (Richardson & Hawkins, 1999). Le principal constituant du liquide synovial est la

mucine. Il s’agit d’une acido-glyco-protéine résultant de l’association de l’acide hyaluronique

avec des protéines de haut poids moléculaire. Par ailleurs, l’acide hyaluronique est

physiologiquement présent dans l’articulation sous sa forme ionisée, c’est-à-dire le

hyaluronate, et est le plus souvent lié au calcium (Lorrain , 1992).

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Tableau I: Composition du liquide synoviale normale d’après Lorrain, 1992 et Frisbie,

2012

Composition chimique Cytologie

Acide Hyaluronique 1-1,5 g/L Leucocytes 50-500/μL

Protéines totales 0,8-2,5 g/dL Lymphocytes >90%

Phosphatases alcalines <90 UI/L Neutrophiles <10%

LDH <100 UI/L Eosinophiles <1%

ASAT <250 UI/L Basophiles Absents

Glucose 0,3-0,7 g/L

2- Fonction du liquide synovial

Le liquide synovial a deux rôles clairement définis :

- Une lubrification de l’articulation

- Une nutrition du cartilage articulaire par imbibition à chaque mouvement de

l’articulation.

D- La capsule articulaire fibreuse

La capsule articulaire est un manchon fibreux qui engaine complètement l’articulation.

Elle prend attache sur les bords de l’articulation et parfois peut même englober le cartilage

épiphysaire mais ceci reste assez exceptionnel. Son épaisseur est variable. Bien que souvent

fine, elle peut parfois être très épaissie pour former un ligament capsulaire. La capsule

articulaire est composée d’un réseau dense de fibres de collagène dont les fibres sont orientées

de façon différentes suivant leur localisation. Les fibres les plus superficielles sont orientées

dans le sens longitudinal et les plus profondes dans le sens transversal. La face externe de la

capsule fibreuse peut recevoir l’attache de quelques fibres tendineuses. La face interne est le

support de la membrane synoviale à laquelle elle s’unit par une fin tissu conjonctif (Barone,

2000).

E- Les ligaments

Le ligament est une structure qui permet de solidariser deux os et d’autoriser leur

mouvement l’un par rapport à l’autre. Ce lien peut être soit très solide soit souple. Il en existe

deux types les ligaments blancs et les ligaments jaunes. Dans le cas des articulations

synoviales des membres appendiculaires, on retrouve majoritairement, voire exclusivement

les ligaments blancs. Ces derniers sont composés majoritairement de fibres de collagènes et

de quelques fibres élastiques unies par un conjonctif moins dense qui contient un réseau

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vasculaire discret ainsi que des arborisations nerveuses. Du fait de leur composition, ils sont

quasiment inextensibles. En effet, au repos, les fibres de collagènes sont souvent soit ondulées

soit spiralées. Elles deviendront rectilignes lors de la mise sous tension. Les ligaments blancs

extra-capsulaires peuvent être soit extra-articulaires ou intra articulaires (Barone, 2000).

L’orientation de ces ligaments est directement corrélée à la mécanique de l’articulation. Ils

peuvent avoir pour rôle de limiter certains mouvements de l’articulation (Barone, 2000).

Par ailleurs, il existe d’autres éléments permettant la contention de l’articulation comme

les tissus mous péri-articulaires tels que les muscles, les tendons et les aponévroses, la

contraction et la tonicité des muscles impliqués dans les mouvements articulaire et enfin la

pression atmosphérique (Barone, 2000).

F- Système de vascularisation

Le système trophique permettant l’approvisionnement sanguin de l’articulation s’organise

de manière particulière. En effet, depuis l’axe artériel du membre, se forment des cercles

artériels métaphysaire et épiphysaires au niveau respectivement de la métaphyse et de

l’épiphyse de chacun des abouts osseux. Ces deux cercles artériels s’anastomosent entre eux

et assurent la nutrition de l’os sous-chondral(enseignement de chir).

Figure 11: Système trophique (Cachon, 2011)

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La vascularisation de la capsule articulaire et du sub-intima de la membrane synoviale se

caractérise par une série de réseaux superposés et étagés de disposition similaire à chaque

niveau. Deux ou trois veines de faible calibre accompagnent un rameau artériel. Ce réseau

vasculaire est d’autant plus visible que l’articulation est active. Un réseau lymphatique est

également présent l’un au contact de la face profonde de la capsule fibreuse et l’autre dans la

lamina propria de la membrane synoviale (Barone, 2000).

G- Innervation (Todhunter, 1996)

L’innervation de l’articulation correspond à l’innervation de la capsule articulaire et des

ligaments, les autres éléments n’étant pas innervés. Les rameaux nerveux sont issus des

muscles autour de l’articulation ainsi que des fibres nerveuses périphériques spécifiques. Le

diamètre de ces fibres sont variable et peuvent être myélinisés ou non.

Les fibres nerveuses de l’articulation ont deux rôles prioritaires : la proprioception et

la nociception.

Les fibres assurant la proprioception sont des fibres sympathiques non myélinisées de

diamètre variable. Les fibres de gros diamètre innervent les mécanorécepteurs de la capsule

articulaire, des ligaments, du périoste, du coussinet adipeux et des tendons proches de

l’articulation. Les fibres de diamètre moyen innervent des petits mécanorécepteurs

corpusculaires. Ces fibres permettent la coordination motrice lors du mouvement entre les

différents éléments articulaires et extra-articulaires. Elles permettent également le maintien de

la stabilité de l’articulation.

Les fibres assurant la nociception sont deux types. Les fibres myélinisées de petits

diamètres appelées fibres Aδ se terminent sur des mécanorécepteurs. Les fibres non

myélinisées appelées fibres C sont stimulées soit par la variation importante de la contraintes

mécanique ou bien par des lésions des tissus innervés. On retrouve ces fibres dans la capsule

articulaire fibreuse, le sub-intima de la membrane synoviale, le périoste, les coussinets

adipeux, une partie des ménisques et les tendons.

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II- SYNDROME ARTICULAIRE DEGENERATIF

L’inflammation est une réaction du tissu conjonctivo-vasculaire à une agression. Ainsi

seul le tissu conjonctif est apte à créer une réaction inflammatoire. Cependant, le cartilage

articulaire n’étant pas vascularisé ni innervé, il est inapte à faire de l’inflammation. Il dépend

donc des autres structures de l’articulation pour l’élimination de l’agent agresseur et pour la

réparation des tissus endommagés (cours de physiopath).

A- Arthropathie

1- Définition

L’arthropathie ou syndrome articulaire dégénératif est une affection complexe qui

engendre la dégénérescence de toute une articulation c’est-à dire le cartilage articulaire, l’os

sous chondral, la membrane synovial et la capsule fibreuse (Lepage , 2011). Sous le terme de

syndrome articulaire dégénératif, on rassemble les ostéo-arthroses, ostéo-arthrite, mais aussi

les syndromes dégénératifs secondaires. Ces dernières sont des pathologies caractérisées par

des dégénérescences causées par un phénomène primaire connu tel que l’arthrose ou une

inflammation (Dyson, 2010). L’arthrose est une maladie essentiellement non-inflammatoire

de l’articulation caractérisée par la dégénérescence et la perte de la substance du cartilage

articulaire ainsi que le développement de nouveau matériel osseux à la surface de

l’articulation et sur les marges de celle-ci (Caron, 2011). Radiologiquement, l’arthrose peut se

traduire par la présence d’ostéophytes péri-articulaires, une sclérose de l’os sous-chondral

avec perte de la structure trabéculaire, une augmentation de l’épaisseur de la plaque osseuse

sous-chondrale et une distension de la capsule articulaire (Dyson, 2010). Cependant, il existe

une mauvaise corrélation entre l’intensité des lésions observées radiologiquement et le degré

de douleur engendré par ces lésions (Dyson, 2010).

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Figure 12: Articulation normal et modification due à l'arthrose d’après Mc IlWraith &

Trotter, 1996

2- Etiologie

Trois mécanismes pathologiques sont évoqués pour expliquer le développement de

l’arthrose (cf. figure 13).

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Figure 13: Cause d’arthrose d’après Jonhnston, 1997 et Caron, 2011

La chondrose mécanique se définit comme une conséquence de l’application de contraintes

anormales sur un cartilage normal alors que la chondrose structurale est la conséquence de

contraintes normales sur un cartilage anormal.

Les causes de perte de stabilité sont les entorses graves, les luxations récidivantes,…

alors que les causes de perte de congruences sont les fractures articulaires (Jonhston, 1997).

B- Modifications de l’activité cellulaire

Les différents agents étiologiques évoqués précédemment vont être à l’origine d’une

inflammation primaire qui peut toucher la membrane synoviale, le cartilage articulaire, la

capsule articulaire ou l’os sous-chondral. Ceci est à l’origine d’un « effet de domino » puisque

le processus inflammatoire commencé dans une seule structure va causer une réaction

inflammatoire des autres éléments de l’articulation (Goodrich & Nixon, 2006).

1- L’os sous- chondral

En réponse à une agression, un traumatisme ou à l’inflammation, les cellules de la

plaque osseuse sous-chondrale produisent des médiateurs inflammatoires tels que

l’interleukine-1 ou le TNF-α qui agissent sur les chondrocytes (Goodrich & Nixon, 2006). De

plus, l’interleukine-1, le TNF-α et l’inflammation stimule la résorption osseuse (Goodrich &

Nixon, 2006).

Arthrose secondaire

Perte de congruence

Perte de stabilité

Arthose Arthrose primaire

Chondrose mécanique

Défaut d'applombs

Obésité

Remodelage os sous chondral

Exercice excessif

Chrondrose structurale

Inflammation (synovite, capsulite)

Remodelage os sous chondral

Immobilisation prolongée

Osteochondrose

Viellissement

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2- La membrane synoviale

Bien que les conventions admettent que le cartilage et l’os sous-chondral sont les

éléments centraux du développement de l’arthrose, il a récemment été démontré que la

membrane synoviale participe activement aux mécanismes physio-pathologiques conduisant à

la dégénérescence de la matrice cartilagineuse (Caron, 2011). Il a été démontré chez plusieurs

espèces que les synoviocytes sont la source d’une multitude de médiateurs inflammatoires

mais aussi d’enzymes participant à la dégradation de la matrice cartilagineuse comme les

prostaglandines, les cytokines et les matrices métalloprotéases (Caron, 2010). Les

métalloprotéases produites par les synoviocytes sont par exemple la collagénase 1 (MMP-1)

et la stromélysine (MMP-3) (Caron , et al., 1996a).

3- Les chondrocytes

Dans une articulation normale, il existe un équilibre entre la dégradation de la matrice

et sa réparation. Dans le cas de l’ostéoathrose, il y a interruption de cet équilibre

homéostatique et le phénomène catabolique devient prédominant (Caron, 2011). Bien que la

synthèse de protéoglycanes augmente dans les premiers stades de la maladie, la vitesse de

dégénerescence de la matrice est bien trop élevée et a pour conséquences un perte de la masse

cartilagineuse et de l’élasticité (Caron, 2011). Les enzymes protéolytiques sécrétées par les

chondrocytes sont probablement les médiateurs les plus importants pour la dégradation de la

matrice cartilagineuse. Les protéinases comme les métalloprotéases et enzymes associées sont

les plus impliquées dans les phénomènes arthrosiques (Caron, 2011). Les chondrocytes

portent à leur surface des récepteurs qui répondent aux stress mécaniques et qui peuvent

influencer la synthèse enzymatique au sein de chondrocytes.

C- Pathogénie

Les deux médiateurs principaux, dits être les « agents de première ligne » de la

cascade inflammatoire, sont l’interleukine-1 et le facteur de nécrose tissulaire α (Frisbie,

2005).

Le plus puissant activateur de la sécrétion de MMP dans le cartilage est la cytokine

pro-inflammatoire : interleukine-1 (Gregg, et al., 2006). Cette cytokine est produite non

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seulement par les macrophages mais aussi par les chondrocytes et les synoviocytes (Caron, et

al., 1996b). L’Il-1 diminue la synthèse des protéoglycanes et du collagène de type II et induit

la synthèse d’enzyme protéolytique (Caron, 2011). De plus, le catabolisme est amplifié par le

fait que l’IL-1 inhibe la sécrétion des inhibiteurs des métalloprotéases comme les Tissue

Inhibitor of Metalloproteinases (TIMPs) (Caron, 2011). L’IL-1 stimule également la

sécrétion des prostaglandines E2 et de l’acide nitrique (Caron, 2011). Il semble par ailleurs,

que son action soit accrue par le fait que dans l’articulation arthrosique on note une

augmentation des récepteur à l’IL-1 à la surface des chondrocytes et par contre une

diminution du nombre de récepteur à la protéine antagoniste de l’IL-1 (IL-1Ra) (Pelletier, et

al., 1997).

Le facteur α de nécrose tissulaire est également une cytokine pro-inflammatoire

pésente en grande quantité dans les articulations arthrosique (Caron, 2011). Comme l’IL-1,

elle stimule la sécrétion des enzymes dégradant la matrice cartilagineuse et inhibe la synthèse

des protéoglycanes (Caron, 2011).

L’injection d’interleukine-1β et le TNF- α dans un cartilage sain stimule in vitro la

sécrétion de MMP-1, -3 et -13 ainsi que des TIMP-1 (Clutterbuck, et al. 2010 ; Takafuji, et al.

2005). Dans le cas d’inflammation articulaire, les metalloprotéases les plus souvent identifiées

sont les collagénases (MMP-1, MMP-8 et MMP-13), les gélatinases (MMP-2 et MMP-9) et

les strolmélysines (MMP-3 et MMP-10) (Caron et al. 1966 ; Caron, 2011). De plus, l’IL-1 et

le TNF-α permettent l’augmentation de la sécrétion de l’ADAMTS-4 mais pas de

l’ADAMTS-5 (Kamm et al 2010 ; Ross, et al. 2012). Or, l’ADAMTS-5 est la principale

aggrécanase impliquée dans la dégradation cartilagineuse (Ross, et al., 2012).

Les PGE2 sont également retrouvées en quantité élevé dans les articulations

inflammées et stimulent la sécrétion des MMP (Caron, 2011). L’acide nitrique pour sa part est

également à l’origine de la sécrétion des MMP. Cependant, il serait également responsable de

la diminution de la synthèse des récepteurs à l’antagoniste de l’IL-1(Caron, 2011).

D- Bilan

La figure 14 présentée ci-dessous résume les différentes étapes de la cascade

inflammatoire telle qu’elles se déroulent dans une articulation.

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Figure 14: Cascade inflammatoire articulaire d'après Goodrich and Nixon, 2006

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E- Expression clinique (Caron,2011)

1- Douleur

L’arthrose, qu’elle soit post-traumatique ou non, est une des causes les plus communes

de boiteries chez le cheval athlète quelle que soit la discipline. Malheureusement, il existe une

très mauvaise corrélation entre l’importance de la douleur ressentie par l’animal et les lésions

réellement observées. En effet, l’arthrose est principalement associée à une dégénérescence du

cartilage articulaire. Or, ce tissu n’est absolument pas innervé. Ainsi, la douleur ressentie est

attribuée à l’implication des tissus mous péri-articulaires ainsi que l’os, qui, lui, est richement

innervé. En effet, ainsi qu’évoqués plus haut, les tissues fibreux et ligamentaires contiennent

des fibres démyélinisées qui permettent la conduction de la sensation douloureuse. Or, il

semble que lors de processus inflammatoire, ces récepteurs présentent un seuil de stimulation

inférieur à la normale. De plus, le seuil de sensibilité des nocicepteurs est abaissé par

certaines molécules telles que les prostaglandines. Pourtant, même si l’importance des

modifications subies par les tissus mous et le degré de boiterie sont corrélés, il n’est pas rare

que certains chevaux ayant une fibrose marquée des tissus péri-articulaires présentent un

degré de boiterie inférieur à celui attendu compte tenu des lésions observés. En effet, l’étude

de l’innervation de la capsule articulaire des articulations arthrosiques a permis de mettre en

évidence une dégénérescence des neurones.

De plus, le périoste est également extrêmement bien innervé. Or, une interruption du

périoste qui accompagne la mise en place des ostéophytes articulaires est aussi une source de

douleur articulaire.

2- Perte d’amplitude

La perte d’amplitude de mouvement est le signe le plus communément associé au

syndrome articulaire dégénératif et est probablement due à une combinaison de plusieurs

éléments tels que la douleur, l’épanchement synovial, l’œdème, et la fibrose péri-articulaire

progressive. Alors que l’épanchement synovial et l’œdème sont les signes d’un phénomène

d’arthrose débutant, la fibrose est souvent associée à un phénomène chronique. Les

mécanismes aboutissant à la fibrose restent encore mal connu.

L’épanchement synovial se manifeste visuellement sur la partie distale du membre ou

est palpable lors de distension des bourses séreuses articulaires. La fuite de protéines vers le

liquide synovial, due à l’augmentation de la perméabilité de l’endothélium des capillaires

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ainsi que des espaces intercellulaires non compensée par le drainage lymphatique, entraine

une augmentation de la pression osmotique et du volume de liquide synovial. L’augmentation

massive du volume de liquide synovial entraine une augmentation de la pression intra-

articulaire ce qui aboutit à une instabilité articulaire, de la douleur et une diminution

de l’amplitude de mouvement.

3- Variation de la composition du liquide synovial

La diminution de la viscosité est également un des signes cardinaux de l’arthrose.

Cette viscosité réduite est très souvent attribuée à une concentration réduite ou une

dépolymérisation de l’acide hyaluronique. Cependant, ce phénomène n’a pu être vraiment

démontré. De plus, comme la quantité de protéines et de cellules dans les articulations

subissant un phénomène d’arthrose ne varie pas significativement par rapport à la norme,

l’évaluation cytologique du liquide synovial n’est que rarement utilisée dans ce cas.

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Partie 2 : Approche clinique et diagnostique du cheval boiteux

L’étude rétrospective présentée dans cette thèse vise à rechercher le meilleur

traitement entre deux types de traitements disponibles sur le marché à l’heure actuelle.

Cependant, afin de traiter de façon efficace, il est un préalable indispensable. En effet,

l’efficacité d’un traitement ne peut être remis en question ou étudié de manière satisfaisante

qu’à la condition que ce soit l’articulation réellement pathologique qui soit traitée. Ainsi, dans

cette partie seront exposées les différentes étapes de l’examen locomoteur permettant

d’identifier l’articulation pathologique et douloureuse au moment de la présentation en

consultation.

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I- ANAMNESE ET COMMEMORATIFS (Ross, 2010)

Comme au cours de tous types de consultation, il est nécessaire de ne pas sous-estimer

l’importance capitale d’une anamnèse de bonne qualité.

A- Signalement

Les informations demandées dans le signalement sont l’âge, la race, le sexe et

l’utilisation du cheval.

L’âge est un facteur important dans les examens de boiteries. En effet, les

déformations angulaires, les physites ainsi les manifestations d’ostéochondrose sont des

problèmes largement liés à l’âge. Certaines pathologies seront uniquement vues chez le très

jeune poulain (arthrite septique hématogène, luxation latérale de la patella…) alors que

d’autres seront uniquement observés chez le patient gériatrique (ostéoarthrose chronique ou

dégénérative de l’articulation carpo-métacarpienne ou de l’articulation coxo-fémoral…). Par

ailleurs, l’entrainement pour la course de jeunes chevaux de 2 ou 3 ans dont le squelette est

encore immature cause des remodelages des tissus mous et des os, qui peuvent se traduire par

des lésions osseuses corticales ou sous-chondrales. Enfin, dans l’ensemble, l’ostéoarthrose et

autres pathologies dégénératives comme le syndrome podotrochléaire sont plus fréquemment

observés chez le cheval âgé mais il n’en demeure pas moins que certains chevaux peuvent

présenter ce type de pathologie à un très jeune âge associé ou non à de l’exercice.

La plupart des pathologies causant une boiterie affectent avec une même fréquence les

étalons, les juments et les hongres. Les pathologies directement liées au sexe du cheval

existent mais demeurent rare.

Enfin, pour ce qui est de la race, la plupart des pathologies à l’origine de boiterie ne

dépend pas de la race du cheval. Cependant, il existe un fort corollaire entre la race et la

discipline pratiquée par le cheval. Cette activité sportive est quant à elle largement corrélée à

l’apparition de boiterie et à leur localisation.

B- Commémoratifs

Les commémoratifs permettent de déterminer l’histoire de la boiterie. Ainsi, tous les

professionnels entourant le cheval (groom, cavalier, maréchal ferrant…) ainsi que le

propriétaire peuvent apporter des informations concernant le cheval et sa boiterie. Les

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antécédents médicaux du cheval peuvent aussi être des facteurs déterminants pour le

diagnostic.

Certaines pathologies locomotrices se développent après un traumatisme. Ainsi il est

important de s’assurer que cet élément n’est pas présent dans les commémoratifs. Cependant,

ce paramètre est à prendre en considération avec un peu de recul car les propriétaires peuvent

évoquer un traumatisme même si personne n’en a été témoin.

La durée d’évolution est un facteur permettant au vétérinaire d’évaluer si la boiterie

s’est installée de façon aigue ou s’il s’agit d’un phénomène chronique évoluant à bas bruit et

s’étant récemment empiré. De plus, le vétérinaire cherchera à déterminer de quelle façon

évolue la boiterie depuis son apparition et surtout dans quelle circonstance particulière on note

une évolution de la boiterie (repos, exercice,…). Certaines boiteries pourront disparaitre après

l’échauffement du cheval, d’autres pourront apparaitre après l’échauffement et ce de façon

systématique.

Les changements récents dans la vie du cheval pourront aussi faire apparaitre des

pathologies locomotrices tels qu’un changement de ferrure, de l’intensité de l’entrainement ou

du travail, de type de surface sur laquelle le cheval est travaillé, de régime alimentaire ou de

conditions d’hébergement. Les pathologies intercurrentes sont également très importantes en

particulier chez le poulain.

Lorsque le cheval est présenté à la consultation, il a déjà pu recevoir un certains

nombres de traitement. Il est donc nécessaire de s’informer des différents traitements

administrés ainsi que de la réponse à chacun d’entre eux. Cette information est nécessaire à

l’établissement d’un nouveau plan thérapeutique. De plus, il est important de se soucier de la

qualité du repos du cheval. En effet, certaines pathologies demandent un confinement au box

pendant plusieurs semaines à plusieurs mois. Il est important de demander si la période de

repos a été respectée ou si le cheval a été mis au pré ou au paddock, longé ou a repris

l’entrainement.

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Anamnèse et Commémoratifs

Signalement : Age, Sexe, Race, Discipline

Eventuel traumatisme

Durée d’évolution de la boiterie

Amélioration ou Dégradation de la boiterie

Circonstance d’amélioration ou de détérioration de la boiterie

Effet de l’exercice : Amélioration ou Détérioration

Changement :

- Ferrure

- Entrainement/ Travail

- Surface

- Alimentation/ Pathologies Intercurrente

- Habitat

Traitement en cours et réponse, qualité du repos

Antécédents de pathologies locomotrices

Type d’activité sportive : présente ou attendue

Autres sources : vidéos, images, palmarès,…

Tableau II: Bilan sur l'anamnèse et les commémoratifs

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II- EXAMEN STATIQUE (Ross, 2010)

L’observation du cheval à l’arrêt et la palpation des différents segments osseux permet

parfois de localiser le membre, le segment osseux ou l’articulation atteinte. Le rôle de

l’examen clinique général n’est jamais négligeable dans un contexte de boiterie. La fièvre

reste un indice important en particulier chez le poulain mais aussi chez le cheval adulte. Une

polypnée et une tachycardie peuvent être des signes associés à une douleur très intense

accompagnant parfois certaines pathologies locomotrices. De plus, certaines pathologies

affectant d’autres organes peuvent aussi mimer des boiteries ou causer des variations de la

démarche.

A- Observation

L’observation du cheval statique passe par l’observation de plusieurs paramètres. La

symétrie est le premier paramètre à observer. Sur les antérieurs, on cherche à évaluer une

éventuelle atrophie musculaire, des zones de gonflement, des déformations angulaires, des

différences de taille entre les deux sabots, de hauteur entre les deux boulets et les deux

épaules. Sur les postérieurs, on rechercher des atrophies musculaires, des zones de

gonflement, une asymétrie au niveau du tuber coxae, des tubérosités sacrales, du calcanéus,

des boulets. On recherche également des crépitements et des gonflements sur le grand

trochanter.

Le second paramètre à évaluer est la posture du cheval à l’arrêt. En effet, certains

signes de douleur de l’appareil locomoteur ne peuvent être observés sans une observation

prolongée du cheval à l’arrêt. Un changement de posture fréquent, un temps d’appui plus long

sur un membre que sur un autre ou un antérieur en position de soulagement sont des indices

permettant de confirmer le membre atteint.

B- Palpation

Il est nécessaire de la réaliser avant la mise en mouvement du cheval car si le membre

atteint est identifié, la palpation des autres membres pourra être moins attentive. La palpation

se doit d’être exhaustive. En effet, il essentiel de palper l’intégralité des segments osseux : les

antérieurs, le cou, le dos, le bassin et les postérieurs. Chaque membre doit être palpé dans un

premier temps à l’appui et dans un second temps en flexion. Cet exercice permet de

rechercher des réactions anormales du cheval à la palpation, mobilisation d’articulations,… Il

est nécessaire de par ailleurs rechercher des signes d’inflammation locale : chaleur, douleur,

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rougeur, gonflement, perte de fonction ou d’amplitude de mouvement. La palpation se doit

également d’être comparative. En effet, il est souvent nécessaire de comparer les observations

faite sur un membre à celle que l’on peut faire sur le controlatéral, tout en gardant en tête que

certaines anomalies peuvent être bilatérales. Enfin, les pouls digités doivent être évalués sur

les quatre membres.

A l’occasion de l’examen statique, on pourra également effectuer quelques tests

comme par exemple le test de la planche ou bien le test à la pince.

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III-EXAMEN DYNAMIQUE (Ross, 2010)

La meilleur allure permettant de déterminer l’origine d’une boiterie semble être le trot

ainsi la majorité des examens de boiterie seront réalisés à cette allure sauf évidement en cas

de boiterie très sévère pour lequel l’examen au trot n’est absolument pas nécessaire et pourrait

se révéler dangereux pour le cheval (comme par exemple pour une fracture). Cet examen

permet d’identifier le membre atteint mais aussi de donner un grade à la boiterie.

Conventionnellement, le système utilisé pour grader les boiteries est celui de l’AAEP.

Tableau III: Grade de boiterie selon l'AEEP d'après

Grade Description

I Boiterie difficile à observer. N’apparait pas de façon systématique quelle

que soit la situation (travail monté, cercle, dénivelé, surface dur ou

souple)

II Boiterie difficilement observable au pas ou au trot en ligne droite mais

apparaissant de façon systématique dans certaines situation (travail

monté, cercle, dénivelé, surface dur ou souple)

III Boiterie observée de manière constante au trot dans toutes les

circonstances.

IV Boiterie facilement observable avec un abaissement marqué de la tête, un

affaissement marqué de la hanche ou de l’épaule ou une foulée

raccourcie.

V Boiterie caractérisée par un appui minimal en mouvement ou lors de la

station debout et l’impossibilité de se déplacer.

A- Examen en mouvement

Lors de la mise en mouvement du cheval, plusieurs paramètres sont à prendre en

compte. La descente du boulet, lors de la phase d’appui, peut-être moins importante sur le

membre atteint. D’autre part, on pourra également noter un raccourcissement de la phase

antérieure ou postérieure de la foulée suivant le type de boiterie à laquelle on se trouvera

confronté. Le bruit peut également être un bon indicateur. En effet, un cheval boiteux sur un

membre aura tendance à avoir un appui plus marqué, et donc un bruit plus fort, sur le membre

non atteint et un appui plus léger sur le membre atteint, donc un bruit moins lors du poser du

pied sur le membre boiteux.

L’examen en mouvement doit également inclure une observation sur sol mou et sur sol

dur. Dans chacun de ses deux cas, le cheval devra être observé tant en ligne droite que sur un

cercle. L’exercice sur le cercle doit être réalisé au deux mains. Le cheval pourra également

être évalué monté ou attelé. En effet, dans certains cas, la boiterie pourra être plus évidente

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dans des conditions normales de travail ou au contraire pourra être provoquée par le

harnachement ou le poids du cavalier. Enfin, le cheval sera également observé sur du

dénivelé. Le fait de monter et de descendre une pente peut exacerber certaines boiteries.

L’examen du cheval sur tapis roulant ou grâce à un localisateur de boiterie permet de

systématiser et d’objectiver des données habituellement subjectives.

B- Tests de flexion

Les tests de flexion permettent d’exacerber les perturbations fonctionnelles. Dans la

mesure du possible, cet examen doit être réalisé de la manière la plus systématique en

essayant d’appliquer toujours la même force, en essayant de ne fléchir ou de n’étendre qu’une

seule articulation à la fois. La flexion devrait être maintenue pendant une minute. A l’issue de

ce temps, le cheval doit immédiatement prendre le départ au trot sur sol dur en ligne droite.

Une réponse positive à la flexion se caractérise par l’apparition d’une boiterie évidente

ou une augmentation significative de la boiterie de base et étant observable sur plus de 3 à 5

foulées après le départ. Une réponse positive légère peut être observée chez la majorité des

chevaux dans les 5 premières foulées, il est donc nécessaire de comparer avec le membre

controlatéral.

C- Anesthésie sémiologique

Les anesthésies sémiologiques ou anesthésies tronculaires sont un excellent moyen de

diagnostiquer la source de la douleur à l’origine d’une boiterie. Ce type d’anesthésie permet

d’identifier le site causant la douleur. Elle sert également de base pour les examens

complémentaires : radiographie, échographie…En outre, elle permet de déterminer la

signification clinique d’anomalies radiographiques ou cliniques ainsi que de persuader le

client de la validité du diagnostic. Enfin dans certains cas, elle pourra permettre de mettre en

évidence la présence d’une boiterie bilatérale. (Moyer, et al., 2007)

Dans le cas où cette anesthésie serait utilisée, il est préférable que le cheval présente

une boiterie de grade supérieur supérieure à 1, car sinon l’amélioration de la boiterie sera

difficilement objectivable. Il existe deux types d’anesthésies sémiologiques : les anesthésies

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péri-nerveuses afin d’anesthésier les structures innervées par le nerf distalement au point

d’injection et les anesthésies articulaires afin de désensibiliser les structures intra articulaires.

Ces anesthésies ne peuvent être réalisées sans les précautions d’usage : tonte,

nettoyage, asepsie,…. L’anesthésique le plus souvent utilisé est la lidocaïne pour son bon

rapport mais l’agent anesthésique de choix reste la mépivacaïne car elle est moins irritante et

moins chondrotoxique que les autres molécules (Schramme, 2012).

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III- EXAMEN COMPLEMENTAIRE

A- Radiologie

La radiologie est la technique traditionnellement la plus utilisés pour évaluer les

variations structurales causées par l’arthrose. La radiologie offre le meilleur rapport qualité

diagnostique/ prix. Cependant, malgré les avancements technologiques permis par la

radiographie numérique, la technique manque encore de sensibilité. Par contre, la

radiographie permet de mettre en évidence des lésions qui accompagnent les processus

d’arthrose chroniques. Cependant, il est important de reconnaitre que des lésions invisibles à

la radiographie peuvent être une cause de baisse de performance chez le cheval.

Tableau IV: Signe radiologique de l'arthrose d’après Caron, 2011 et Butler, et al., 2008

Image radiologique Pathogénèse

Ostéophyte péri-articulaire Ossification endochondrale d’origine inconnue sur les

bords osseux de l’articulation. Possible tentative de

cicatrisation stimulée par des cytokines dans le milieu

atteint

Diminution (asymétrique) de

l’espace articulaire

Perte de substance au niveau du cartilage articulaire. Plus

marquée dans les régions de forte pression ou subissant un

grand stress mécanique. Ce signe radiologique peut être

absent si la lésion est très focale.

N.B. : Ce signe est rarement utilisé pour évaluer

l’évolution d’un phénomène arthrosique dû aux difficultés

techniques.

Augmentation de l’opacité

radiographique de l’os sous

chondral

Augmentation de la densité osseuse en réponse au

changement des forces transmises et la réparation de

micro-fractures trabéculaires. Elle correspond aux surfaces

subissant le plus grand stress mécanique. La sclérose

cliniquement significative correspond le plus souvent à une

perte totale du cartilage articulaire.

Transparence de l’os sous

chondral

Variations plus rarement observées, de pathogénèse

inconnue. Cette modification est peut-être due soit à une

nécrose de pression causée par l’infiltration de liquide

synovial jusqu’à la plaque sous-chondrale via des fissures,

soit à une nécrose de pression due au traumatisme subi par

l’os.

Fragment d’ostéochondrose Perte de substance au niveau de la surface articulaire ou

ostéophytes fracturés.

Remaniements avancés/

ankylose

Réponse de l’articulation à un phénomène dégénératif

avancé. Le plus souvent associé à une fracture qu’à un

phénomène articulaire.

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B- Echographie (Caron, 2011; Denoix, 1996)

Le principal bénéfice présenté par l’utilisation de l’échographie par rapport à la

radiographie conventionnelle ou numérique est la capacité supérieure à mettre en évidence les

anomalies des tissus mous. En effet, l’épaississement des tissus de la capsule et de la

membrane synoviale et les lésions des ligaments intra et péri-articulaires peuvent être plus

facilement mis en évidence.

De plus, avec l’expérience et le matériel approprié, le manipulateur peut également

localiser et évaluer l’accumulation de liquide synovial ou d’autres liquides. Par ailleurs, même

si le faisceau échographique ne peut traverser le cortex de l’os, la surface de l’os sous

chondral peut également, dans une certaine mesure, montrer des ostéophytes et entésophytes

péri-articulaires, des fragments d’ostéochondrose et des irrégularités de la surface de l’os.

Enfin, l’échographie peut permettre de montrer les dommages subis par le cartilage articulaire

tels que la diminution de l’épaisseur, la perte de contours ou bien une altération de

l’échogénicité.

C- Scintigraphie

Bien que le plus souvent utilisée dans le diagnostic des fractures incomplètes ou non

déplacées ou bien des fractures de stress chez les chevaux de sport, la scintigraphie peut

fournir des informations intéressantes dans certains cas bien définis d’ostéoarthrose. En effet,

alors que la radiographie procure des informations sur la structure anatomique de

l’articulation affectée, la scintigraphie met en exergue des informations sur le métabolisme

osseux au moment de l’examen. Cependant, le désavantage lié à cette technique est

essentiellement lié à sa médiocre résolution et son manque de spécificité. En effet, l’os répond

à la majorité des agressions en augmentant le renouvellement cellulaire (Caron, 2010).

Il semblerait, par ailleurs, que la scintigraphie soit un bon moyen de diagnostiquer les

stades précliniques d’ostéoarthrose avant l’apparition d’anomalies visibles à la radiographie.

Réciproquement, les images pourront redevenir normales lors d’évolution vers la chronicité si

le taux de renouvellement cellulaire se stabilise (Caron, 2010).

Chez le cheval de sport de haut niveau, la scintigraphie a démontré son utilité dans le

recensement des lésions spécifiquement associées à l’activité sportive dans les différentes

disciplines (Caron, 2010).

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D- L’imagerie par résonnance magnétique (Caron, 2010)

L’IRM a un rôle grandissant en tant qu’outil diagnostique pour l’osthéoarthrose chez le

cheval. En effet, l’IRM haut-champ est tout particulièrement utilisée pour l’appréciation de

la morphologie du cartilage, du volume de tissu et l’évaluation de la composition du

cartilage. Chez le patient humain, une analyse détaillée de la structure du cartilage et en

particulier la détection de discrètes lésions est maintenant possible en utilisant les

séquences et les protocoles disponibles. La perte de substance au niveau du cartilage étant

un des signes cardinaux d’arthropathie, l’utilisation de l’IRM apporte un réel avantage

diagnostic de par la capacité à estimer le volume du cartilage en utilisant cet outil. De plus,

l’IRM s’est révélé être un outil sensible et fiable.

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Partie 3: Actualités concernant les corticostéroïdes et l’IRAP

Les boiteries ayant pour origine des pathologies articulaires sont les causes primaires

des baisses de performance et de l’incapacité à participer à des courses (Goodrich and Nixon

2006, D. D. Frisbie 2005). C’est pour cette raison que les recherches vétérinaires sur les

arthropathies tentent de rester à la pointe de la technologie concernant l’espèce équine

(Frisbie, 2005). Les possibilités de traitement sont multiples tant sur le plan médical que

chirurgical. Une étude réalisée en 2009 par Ferris et al chez 831 praticiens équins membres de

l’American Association of Equine Practitioners a révélé qu’un très grand nombre d’entre eux,

environ 85.8%, utilise les corticostéroïdes dans le traitement des arthropathies chroniques

(Ferris, et al., 2011). Par ailleurs, la médecine vétérinaire équine est à une époque

intéressante de son histoire puisque à l’heure actuelle les études concernant la régénération

tissulaire et la cicatrisation sans cicatrice semblent être le futur pour tous types de pathologie.

Ces technologies, lorsqu’appliquées aux thérapies par sérum autologue comme le PRP ou

l’IRAP, se sont très largement popularisées au cours des 5 à 10 dernières années (Textor,

2011).

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I- LES GLUCOCORTICOÏDES

Parmi tous les traitements connu pour le traitement des arthropathies équines, les

corticoïdes demeurent les plus efficaces au regard de le pouvoir anti-inflammatoires (Caron,

2005).

A- Mode d’action

Les corticostéroïdes sont des molécules ayant un fort pouvoir anti-inflammatoire et

agissent sur une grande variété de de processus inflammatoires cellulaires et humoraux. Ils

participent activement à la réduction de la dilatation capillaire, de la margination, de la

migration et de l’accumulation de cellules inflammatoires (Caron, 2005).

De plus, les glucocorticoïdes inhibent également la phospholipase A2. La production de la

phospholipase A2 stimule à son tour la cascade inflammatoire de l’acide arachidonique

(Yates, et al. 2006 ; Schaefer, et al., 2009).

Figure 15: Cascade de l'acide arachidonique d’après Goodrich and Nixon 2006

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Remarque : En inhibant la production de l’acide archidonique, les glucocorticoïdes inhibent la

production de nombreux facteurs pro-inflammatoires tels que les prostaglandines E2 ou les

thromboxanes A2.

Par ailleurs, les glucocorticoïdes inhibent de manière très importante une protéine : le

facteur nucléaire κB (NF-κB) (Goodrich & Nixon, 2006). En effet, lors d’inflammation

articulaire, on observe un remodelage osseux. Ce remodelage est contrôlé par un équilibre

entre l’activité ostéoclastique et ostéoblastique. L’activité ostéclastique est activée par le

récepteur activateur de NF-κB (RANK), le ligand du récepteur activateur de NF-κB

(RANKL) et l’ostéoprotégrine (OPG). Le RANKL est libéré par les cellules après clivage par

les MMP. Ce facteur est entre autre exprimé par les ostéoclastes, les ostéoblastes, les

chondrocytes et les synoviocytes. La liaison du RANKL et du RANK stimule la résorption

osseuse par les ostéoclastes. L’ostéoprotégrine est synthétisée par les ostéoblastes et agit

comme un inhibiteur compétitif à la liaison RANKL-RANK. Ainsi, le remodelage osseux

dépend de l’équilibre entre RANKL et OPG. L’expression de ces deux protéines dépend de

multiples facteurs comme l’IL-1, le TNF-α, Les prostaglandines E2, les glucocorticoïdes et les

lipopolysaccharides bactériens (Byron, et al., 2010). Une étude menée en 2010 par Byron et

al montre une diminution significative de la synthèse d’OPG par les synoviocytes lors de

traitement des cellules articulaires saines à la déxaméthasone ce qui pourrait expliquer l’effet

adverse des glucocorticoïdes sur l’os (Byron, et al., 2010).

D’autre part, le NF-κB serait aussi responsable de la régulation de plusieurs MMP

mais aussi de l’augmentation des aggrécanases ADAMTS 4 et ADAMTS 5. Cependant, les

informations concernant le mécanisme de régulation des aggrécanases restent très limitées

(Busshers, et al., 2010).

Enfin, il semblerait également que l’action des glucocorticoïdes, l’acétate de méthyl-

prednisolone en particulier, soit au détriment de la synthèse des protéoglycanes par les

chondrocytes équin dans le cartilage non-inflammé. Ce phénomène conduit à des pertes de

substance dans le cartilage pouvant être à l’origine d’un phénomène d’arthrose (Byron, et al.,

2008).

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B- Mode d’utilisation

Pour ce qui est du traitement du syndrome dégénératif articulaire, la majorité des

praticiens utilisent les glucocorticoïdes en traitement intra articulaire. Un sondage réalisé en

2009 sur 831 praticiens membres de l’AAEP indique que 77,3% utilisent préférentiellement

l’acétonide de triamcinolone que ce soit sur les articulations à faible ou à forte amplitude

(Ferris, et al., 2011). De plus, ces mêmes praticiens utilisent l’injection intra articulaire de

corticostéroïdes pour le traitement de phénomènes inflammatoires chroniques ou bien sur des

articulations montrant des signes radiographiques évocateurs d’arthroses (Ferris, et al., 2011).

Par ailleurs, il semble que le type d’activité du cheval ainsi que le type d’articulation

(faible ou forte amplitude de mouvement) ait une influence sur le traitement choisi par le

vétérinaire traitant (Ferris, et al., 2011).

Tableau V: Réponse des praticiens concernant le traitement (MPA ou TA) le plus

souvent choisi suivant la discipline de prédilection et le type d'articulation (faible ou

forte amplitude) traitée d’après Ferris, et al. 2011

Total MPA low

motion

(%)

TA low

motion

(%)

MPA

high

motion

(%)

TA high

motion

(%)

Combo

low

motion

(%)

Combo

high

motion

(%)

Racehorses 194 149 (76.8) 60 (22.0) 78 (40.2) 141

(72.6)*

28 (14.4) 36 (19)

Western

performance

138 105 (76.1) 50 (36.2) 23 (16.7) 114

(82.6)#

23 (16.7) 9 (6.5)

English

performance

273 196 (71.8) 96 (35.2) 44 (16.1) 223

(81.7)+

36 (13.2) 19 (7.0)

Other/Show

horses

41 25 (60.9) 15 (36.6) 12 (29.3) 29 (70.7) 2 (4.9) 4 (9.8)

Commentaire : MPA est l’acétate de méthyl-prednisolone et TA est l’acétonide de

triamcinolone. Les praticiens ayant recours à des mélanges de diverses molécules incluant

des corticoïdes (notés Combo dans le tableau) sont également inclut dans le total de ceux qui

utilise le produit seul.

*La probabilité que les vétérinaires des chevaux de course utilisent les TA est

significativement plus faible que celle d’utiliser le MPA dans les articulations à forte

amplitude de mouvement que dans les autres disciplines (p<0.0001).

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66

# La probabilité de l’utilisation de TA par rapport aux MPA dans les articulations à forte

amplitude chez les chevaux de compétition Western est nettement plus élevé que dans les

autres disciplines (P = 0.0201).

+ La probabilité que les vétérinaires des chevaux de compétition classique utilisent le TA

par rapport au MPA dans les articulations de forte amplitude est significativement plus élevée

que dans les autres disciplines (P<0.0001).

Ce même sondage indique que les doses utilisées par les différents praticiens varient

largement avec, par exemple, des doses d’acétonide de triamcinolone pouvant varier de de 3 à

15 mg par articulation (Ferris, et al., 2011).

Tableau VI: Corticostéroïdes les plus souvent utilisés en injection intra articulaire

d'après Goodrich et Nixon,2004

Nom du corticostéroïde Dose (mg) Durée d’action

Acétate de bétaméthasone 3-18 Moyenne à longue

Acétate de methylprednisolone 40-100 Longue

Fluméthasone 1.25-2.5 Longue

Acetonide de triamcinolone 6-18 Moyenne

Isoflupredone 4-20 Courte à moyenne

En France, de nombreuses formulations de glucocorticoïdes sont proposées sur le marché.

Tableau VII: Agents thérapeutique anti-inflammatoire pour injection intra articulaire

d’après Germain, 2010

Principe Actif Nom Commercial

Laboratoire

Présentation

Composition Notes, Doses et

Mise en garde

Bétaméthasone Célestène (H) Schering-Plough SAS

Ampoule 1 et 2 mL

Phosphate disodique de Bétaméthasone

Intra-articulaire, 3-18 mg

Durée d’action

moyenne à longue Max 30 mg in toto

Pas d’AMM chez le

cheval

Célestène chrondose (H)

Schering-Plough SAS Ampoule 1 mL

Phosphate disodique

et acétate de bétaméthasone

Diprostène (H)

Schering-Plough SAS Seringue 1 mL

Phosphate disodique

et dipropionate de Bétaméthasone

Méthylprednisolone Dépo-Médrol

Pfizer Santé Animale

Flacon de 1 et 5 mL

Acétate de

méthylprednisolone

40 mg Excipient q.s.p. 1mL

Intra-articulaire, 10 à

120mg

Durée d’action longue

Déméthyl

Virbac France SAS

Flacon de 5 mL

Acétate de

méthylprednisolone 4g

Excipient q.s.p. 100mL

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Fluméthasone Flucort Pivalate de

fluméthasone

Intra-articulaire, 1,5 à

2,5mg

Hors AMM

Triamcinolone Kenacort retard

Bristol-Myers Squibb

Acétonide de

triamcinolone

Intra-articulaire 6 à 18

mg par articulation

Max 18mg in toto

L’ester héxacétonide confère la plus longue

durée d’action à cette

forme de corticoïdes parmi ceux utilisés

par voie intra-

articulaire.

Hexatrione

Lederle Novalis

Ampoule 2 mL

Héxacétonide de

triamcinolone

II-L’IRAPND

En 1986, Balavoine et al identifient une protéine inhibitrice endogène du récepteur à

l’interleukine 1. Ses propriétés anti-Il-1 sont démontrées par sa capacité à diminuer l’activité

des collagénases et la production des prostaglandines E2 dans les fibroblastes (Textor, 2011).

A- Présentation

L’IRAP équin est une protéine de 21 kDalton comprenant 177 acides aminés et

présentant 76% d’homologie avec l’IRAP humaine. L’IRAP est produite majoritairement par

les monocytes et minoritairement par les kératinocytes, les chondrocytes, les synoviocytes et

les neutrophiles. Ces cellules synthétisent simultanément l’IRAP et l’IL-1 (Textor 2011;

Caron et al. 1996).

1- Mode d’action

Les deux types d’interleukine-1 identifiés sont les Il-1α et Il-1β. Leur action passe par

la transduction d’un message après fixation à quelques récepteurs transmembranaires pour

chaque cellule. Les intelrleukines-1 sont les médiateurs de nombreux mécanismes pro-

inflammatoires à l’origine de l’installation de maladies articulaires (Takafuji, et al., 2002).

Une étude publiée en 2002 et réalisée par Takafuji et al indique que, in vitro, Il-1β induit la

plus grande réponse inflammatoire par l’articulation. Ainsi la majorité des études utilise l’Il-

1β pour modéliser l’inflammation articulaire (Takafuji, et al., 2002). Comme décrit

précédemment, l’Il-1 augmente la synthèse de phospholipases A2 entrainant donc

l’augmentation des cyclooxygénases, PGE2, thromboxanes B2. Elle augmente également la

production du plasminogène tissulaire, la NO synthase ainsi que la sécrétion des MMP par les

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chondrocytes et synoviocytes. Elle inhibe la synthèse de prostaglandine par les chondrocytes

ainsi que celle du collagène II, IX et XI (Takafuji et al 2002 ; Caron et al. 1996).

Plusieurs études réalisées tant in vivo que in vitro ont permis de mettre en évidence les

différents rôles de l’antagoniste du récepteur à l’IL-1 (IL-1Ra). L’IL-1Ra permet de réguler

l’action de l’Il-1α et Il-1β en se fixant de manière compétitive aux récepteurs à IL-1 (IL-1R)

(Bresnihan, et al., 1998). Il a été démontré que l’injection d’Il-1Ra diminue la formation

d’ostéophytes et limite les lésions du cartilage articulaire de façon dose dépendante

en limitant l’expression de la collagénase-1et de la stromélysine-1 (Caron, et al., 1996b).

Cependant, certaines études menées chez l’homme ont montré qu’il était nécessaire que le

rapport Il-1Ra sur Il-1 sont compris au minimum entre 10 et 100 afin d’inhiber 50% de

l’action des Il-1 sur les cellules porteuses des récepteurs membranaires à l’interleukine-1

(Bresnihan, et al., 1998). En effet, chaque fibroblaste est porteur de quelques milliers de

récepteurs à l’IL-1 à sa surface. Pourtant, la fixation de seules quelques Il-1 est suffisante pour

induire une réponse de la part de la cellule. Ainsi, l’affinité de l’IL-1 et de l’IRAP pour le

récepteur à l’IL-1 étant considéré comme équivalente, seule la différence de concentration

entre IRAP et Il-1 influence la qualité de la réponse au traitement (Textor, 2011).

2- Mode de préparation (Textor, 2011)

L’IRAP est préparé à partir de la récolte stérile d’environ 50 millilitres de sang de

l’individu à traiter dans une seringue prévue à cet effet d’une capacité d’environ 60 millilitres

contenant approximativement 200 petites billes de verre de borosilicate. Ces petites billes ont

une surface d’à peu près 21 mm2 et un diamètre de 2,5 millimètres. Les données actuelles de

la science permettent de croire que l’interaction entre les monocytes du sang et les billes de

borosilicate stimulerait la production de l’IRAP.

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69

Figure 16: Seringue de prélèvement avec les billes de borosilicate

Après une période d’incubation de 24 heures à 37°C, la seringue est placée dans une

centrifugeuse à 2500 à 3100 G pendant 10 minutes. Cette manipulation permet de séparer le

sérum du reste du sang. Ce sérum ainsi obtenu est aspiré et filtré afin de réaliser quelques

aliquotes de 2mL en moyenne. Le nombre de seringue varie suivant les chevaux. Ces

seringues sont alors placées au congélateur à -20°C en vue de leur utilisation.

Afin de préserver la qualité du sérum obtenu et surtout d’empêcher la protéolyse du

peptide thérapeutique, les aliquotes devraient être conservé au réfrigérateur jusqu’à leur

utilisation ainsi que les règles de bonne pratiques en laboratoire le prescrivent.

3- Contenu de l’IRAPND

A l’heure actuelle, deux laboratoires produisent des systèmes permettant de produire le

sérum autologue conditionné pour l’obtention de l’IRAP équin. Il s’agit de la compagnie

allemande ORTHOGEN qui fut la première à développer le produit pour la médecine

humaine sous le nom d’OrthokineND

. L’autre compagnie est la compagnie américaine

ARTHREX qui produit et commercialise « l’IRAP II » (Textor, 2011).

Une étude réalisée par Hraha, et al publiée en 2011 tente de mettre en évidence les

potentielles différence entre les deux systèmes. La méthode consistait à utiliser 4 prélèvement

d’IRAP et d’IRAP II ainsi que 4 prélèvements sur tube sec. Sur la moitié des prélèvement de

l’héparine est ajoutée. La moitié des prèlevements subit une incubation de 1 heure alors que

l’autre moitié est laissé incuber pendant 24 heures.

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70

Figure 17: Protocole expérimental d'après Hraha, et al. 2011

Des kits de test ELISA trouvables dans le commerce sont utilisés pour déterminer les

concentrations de TNF-α, IL-1β, IL-10, IL-1ra, IGF-1 and TGF-β.

L’antagoniste au récepteur de l’interleukine-1 dont on pense qu’il est l’élément du

mélange responsable de l’effet thérapeutique du sérum autologue, est significativement élevé

dans l’IRAP et l’IRAP II. Le traitement du sang équin par les systèmes IRAP et IRAP II

permet une augmentation de la quantité de l’Il-1Ra par un facteur de respectivement 93 à 119

après une heure d’incubation. Cependant, dans le sérum non traité, on observe une

augmentation d’un facteur 82 après 24 heures d’incubation. La quantité d’Il-1Ra est

significativement différente entre les tubes incubé pendant 24 heures et ceux ayant incubé

pendant seulement une heure. Entre les tubes de contrôle, IRAP et IRAP II ayant incubé une

heure et ceux de 24 heures, Il y avait respectivement une augmentation d’un facteur 3.95, 4.75

et 3.75 (Hraha, et al., 2011).

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Au vude son rôle comme médiateur dans les phénomènes d’arthrose, l’Il-1β a

également été mesuré. Seule l’IRAP II a montré un ratio IL-1Ra/Il-1β significativement

différent entre les prélèvements à 1h et 24 heures d’incubation. De plus, Il semblerait que le

ratio IL-1Ra/Il-1β soit 100 fois moins bon sur le sang de cheval que sur le sang humain

(Hraha, et al., 2011).

Les cultures sur sang ont permis de révéler une augmentation de la cytokine IL-10

ayant un rôle anti-inflammatoire. Quel que soit le type de prélèvement, la concentration en Il-

10 était multipliée par un facteur 250 par rapport au prélèvement de contrôle après une heure

d’incubation. Cependant ceci serait une conséquence de la mise en incubation et non du

traitement par les systèmes IRAP ou IRAP II. Le même type de phénomène pourrait être à

l’origine de l’augmentation des TGF-β (Hraha, et al., 2011).

Cependant, une augmentation significative des TNF-α, cytokines pro-inflammatoires,

a été mise en évidence dans les cultures IRAP dans les prélèvements mis en incubation

pendant 1 heures ou 24 heures. Cette augmentation a aussi été notée dans les prélèvements

IRAP II. Malgré tout, l’augmentation par rapport au contrôle n’était pas significative. Cette

différence entre les deux systèmes est importante car le pouvoir pro-inflammatoire des TNF-α

est extrêmement élevé. Il est donc important de le noter (Hraha, et al., 2011).

Figure 18: Quantité d'Il-1béta, Il-10 et TNF-alpha dans les prélèvements de contrôle,

IRAP et IRAP II (* différence significative) d'après Bare and Shepard 2010

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La quantité de protéines IGF-1 est aussi augmentée par un facteur 2.2 et 2.7 dans

respectivement l’IRAP et l’IRAP II par rapport au contrôle à 1 heure. Une augmentation

significative de la quantité d’ARNm codant pour les IGF-1 dans l’IRAP, IRAP II et le

prélèvement de contrôle à 24h est notée. Cependant, aucune augmentation significative

d’IGF-1 dans le prélèvement de contrôle à 24H, il n’y a pas d’explication pour le phénomène.

Pourtant, l’IGF-1 est un facteur majeur de la régénération et de la cicatrisation des tissus. Il

est donc probable que son rôle ait été sous-estimé dans l’amélioration des signes cliniques

observés avec l’utilisation des sérums autologues équins (Hraha, et al., 2011).

On note également une diminution significative de la quantité d’IGF-1, TNF-α et

TGF-β lors de l’addition d’héparine au prélèvement de sérum autologue avant la mise en

incubation. En contrepartie, l’ajout d’héparine permet d’augmenter la production d’Il-1ra d’un

facteur 1,5. Ceci permet de montrer que la production de TNF-α et TGF-β pourrait être liée à

la cascade de la coagulation, suggérant ainsi que la dégranulation des plaquettes serait la

cause de l’augmentation de la concentration de protéines mise en évidence dans les

prélèvements non-héparinés. De plus, la quantité d’IGF-1 est dépendante de leur production

par les cellules nucléées (Hraha, et al., 2011). Enfin, puisque la production d’IL-1ra est

indépendante de l’addition ou non d’héparine, il est possible d’en déduire que leur production

est directement liée à l’adhésion des cellules aux billes de verres (Meijer, et al. 2003,

Wehling, et al. 2007).

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Tableau VIII: Bilan sur la composition de l'IRAP et IRAP II d’après Bare et al. 2010

Remarque : les valeurs précédées du signe « inférieur à » indique que le facteur était présent

en quantités inférieures au seuil de détection du kit.

L’étude de Hraha, et al publiée en 2011 montre que la liste des cytokines présentes

dans les sérums autologues conditionnés est bien plus extensive que ce qui avait été anticipé.

De plus, les études in vivo et in-vitro réalisées jusqu’à ce jour montre que des concentrations

moyennes ainsi que des variations standards permettant de croire que la production de

cytokines est largement sujet-dépendant (Bare et al. 2010, Frisbie, et al. 2007).

4- Utilisation :

L’IRAPND

est un produit recommandé dans le traitement de l’arthrose, de l’arthrite, des

synovites et ténosynovite (OPTOMED, 2003). Ce produit peut être utilisé dans plusieurs cas.

En effet, il peut être un relai thérapeutique pour une boiterie précédemment traitée par

l’utilisation des corticoïdes. Il peut être également utilisé à la suite d’une arthroscopie ou alors

en première intention.

Le volume injecté, la quantité et la fréquence dépendent bien entendu de l’articulation

cible. Des doses de référence à utiliser pour chaque articulation ont été publiées par le Dr.

Weinberger.

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74

Tableau IX: Protocole de base dans le traitement des arthropathies équines d’après

Weinberger, 2008

Articulation Volume à

injecter (mL)

Nombre total

de dose à

utiliser

Intervalle entre

deux injections

Articulation

interphalangienne

distale

4-6 2-3 8-14 jours

Articulation

interphalangienne

proximale

2-4 2-3 8-14 jours

Articulation

métacarpo-

phalangienne

4-6 2-3 8-14 jours

Carpe

(1 articulation)

2-4 2-3 8-14 jours

Coude 4-6 2-3 8-14 jours

Articulation

tarso-

métatarsienne

1-2 2-3 8-14 jours

Tarse 6-8 2-3 8-14 jours

Jarret

(3 articulations)

4-8 2-3 8-14 jours

Hanche 4-8 2-3 12-21 jours

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III-DOPAGE, GLUCOCORTICOÏDES ET IRAPND

A- Législation sur le dopage

Les activités sportives que constituent les courses de galop et de trot sont régies par les

mêmes réglementations auxquelles sont soumises toute activité sportive et donc soumis à

l’instar de celle-ci au contrôle du dopage. En effet, la loi numéro 2006-405 du 5 avril 2006

relative à la lutte contre le dopage et à la protection de la santé des sportifs est la base de la

législation. Elle détermine les missions de l’Agence Française de lutte contre le dopage

notamment en termes de lutte contre le dopage animal.

« Art. L. 3641-2. − Il est interdit d’administrer ou d’appliquer aux animaux, au cours des

compétitions et manifestations sportives organisées ou autorisées par les fédérations

concernées, ou en vue d’y participer, des substances ou procédés de nature à modifier

artificiellement leurs capacités ou à masquer l’emploi de substances ou procédés ayant cette

propriété. La liste des substances ou procédés mentionnés au présent article est fixée par

arrêté conjoint des ministres chargés des sports, de la santé et de l’agriculture. »

L’arrêté du 2 Mai 2011 relatif aux substances et aux procédés mentionnés à l'article

L641-2 du Code du Sport publié au Journal Officiel du 24 Août 2011 contient la liste des

substances considérées comme dopantes. Parmi celles-ci, les glucocorticoïdes sont listés

parmi « les substances agissant sur les sécrétions endocriniennes et leurs équivalents

synthétiques, substances agissant sur l’appareil reproducteur ».

Le Code des Courses de Galop (version du 1er

Mai 2012) partie 2, article 198 établit

également la liste des substances indésirables parmi lesquelles on retrouve de nouveau les

corticostéroïdes.

Les chevaux de course de galop sont susceptibles de faire l’objet d’un contrôle anti-

dopage dès lors qu’ils sont déclarés comme étant à l’entrainement sur le sol français, que ce

soit de façon temporaire ou permanente, ou bien engagé dans une course régie par le Code des

Course de Galop (Article 200,I du Code des Course de Galop version du 1er Mai 2012).

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Cependant, les chevaux étant susceptibles d’être malade durant les périodes d’entrainement, le

vétérinaire peut prescrire un traitement, hors substances strictement interdites (anabolisants,

EPO ou hormones de croissance). La détection hors course ne sera pas sanctionnée sous

réserve que le propriétaire ou l’entraineur puisse en apporter la preuve par présentation de

l’ordonnance du vétérinaire ( Fédération Nationale des Courses Françaises, 2013).

Toutes les courses hippiques sont contrôlées. A l’heure actuelle, sur les courses

PREMIUM, seul le gagnant et un deuxième cheval prélevé au hasard font l’objet d’un

contrôle anti-dopage. Cependant, sur les courses faisant l’objet de paris Tiercé-Quarté-

Quinté+, les cinq premiers arrivés font l’objet de contrôle de médications. En 2011, 99,1%

des réunions ont fait l’objet de contrôle ce qui représente chez les galopeurs 7135 courses et

11 389 chevaux. En course, toute substance listée dans le Code des Courses et dans le Code

du Sport sont prohibées. Le contrôle anti-dopage a pour objet de contrôler l’absence de toute

substance prohibée de l’organisme du cheval, en particulier l’urine et le sang. Il existe

cependant, une tolérance pour les substances ‘’endogènes’’ (hormones physiologiquement

sécrétées, composant d’une alimentation ‘’normale’’) auxquels sont associés des ‘’seuils de

positivité’’.

B- Corticoïdes et dopage

Les corticoïdes, qu’ils soient longue action ou à faible durée d’action, font partie de la

liste des substances prohibées en course. Cependant, leur utilisation est autorisée chez le

cheval à l’entrainement en France avec une prescription vétérinaire. Ainsi, lors de l’utilisation

de ces substances, le praticien doit estimer le temps d’élimination de la molécule, c’est-à-dire

le temps nécessaire pour que la molécule utilisée soit entièrement éliminé de l’organisme du

cheval.

L’European Horserace Scientific Liaison Comittee a mis au point une liste des temps

d’attente des substances communément utilisées dans l’industrie des courses hippiques. Ces

‘’temps de détection’’ sont établis en fonction des dispositions des autorités hippiques

allemande, françaises, anglaises, irlandaises et italiennes. Ces temps de détection sont établis

dans le cadre de l’utilisation des différentes substances dans un contexte pathologique.

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Tableau X: Temps de détection des corticostéroïdes d’après l’European Horserace

Scientific Liaison Comittee, 2012 et la Fédération Equestre Internationale, 2011.

Substance Préparation Dose Temps de détection (heure)

Acétate de

méthylprednisolone

Dépo-Médrol

Pfizer Santé

Animale

200mg intra-

articulaire

3 articulations

672 (28 jours)

100mg intra-

articulaire

2 articulations

336 (14 jours)

Acétonide de

triamcinolone

Kenacort retard

40 (40 mg/ml)

12 mg intra-

articulaire

1 articulation

168 (7 jours)

C- IRAPND et dopage

Le principe de l’IRAPND

est d’utiliser les mécanismes physiologiques de cicatrisation de

l’organisme. En effet, par mise en incubation, les billes de borosilicate favorisent simplement

la production par les cellules sanguines d’agents inhibant l’inflammation. Ces agents sont

entre autres les TNF-α, IL-1β, IL-10, IL-1ra, IGF-1 and TGF-β. Aucune de ces substances ne

sont présentes sur la liste des substances prohibées en courses.

De plus, les cytokines et facteurs de croissance produits pour arriver à une dose

thérapeutique le sont à une concentration compatible avec des valeurs physiologiques. De

plus, ces doses sont administrées par voie locale si bien qu’il n’y aurait pas de passage par

voie systémique. Ainsi, le risque pour la santé de l’animal serait limité et le risque de contrôle

de médication positif vis-à-vis de cette substance n’est pas pertinent (Wehling, et al., 2007).

Ainsi, une des différences majeures entre l’utilisation des glucocorticoïdes et

l’IRAPND

réside dans le délai dopage court voir nul du produit IRAPND

. Cet élément est

décisionnel dans le cadre de l’utilisation des produits chez le cheval de sport dans le cadre de

compétition.

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79

Partie 4 : Etude comparative

Le but de cette étude est de tenter d’identifier une différence entre le traitement des

arthropathies pour lesquelles les options thérapeutiques peuvent être soit les glucocorticoïdes

soit l’IRAPND

.

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I- Etude de Frisbie et al, 1998 : traitement de lésions articulaires

induite par l’acétate de méthylprednisolone

A- Matériels et méthode

Une des études réalisées sur les corticoïdes par Frisbie, et al. publiée en 1998 portent

sur 18 chevaux. Ceux-ci sont répartis en trois groupes de six chevaux chacun. Les chevaux

sont agés de 2 à 7 ans Des fragments d’ostéochondrose sont crées dans un des deux carpes de

chaque cheval. Au moment de la chirurgie, un prélèvement de synovie Dans le groupe de

chevaux de contrôle (ST), une solution polyionique est injecté dans les deux articulations du

carpe. Dans le groupe de contrôle corticostéroide (ST CNT), une des articulation, celle sans le

fragement d’ostéochondrose, recoit une injection de 100 mg de 6α-méthylprednisolone et

l’autre recoit une injection de solution polyionique. Enfin, le groupe de chevaux traités par les

corticoides recoit (ST TX) recoit une injection de 100 mg de 6α-méthylprednisolone dans

l’aticulation contenant le fragment d’osteochondrose. Le controlaterale est infiltré avec une

solution polyionique. Tous les chevaux sont traités par injection intra-articulaire au jour 14 et

28 après la chirurgie. Tous les jours, ils pratiquent un exercice à grande vitesse pendant 8

semaines à dater du jour 5 après l’intervention chirurgicale.

Figure 19: Schéma du protocole 6α- Méthylpredniolone d'après McIlWraith , 2010

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82

B- Examens réalisés

A J56, des radiographies des deux carpes sont réalisées. Des prélevements de liquide

synovial sont effectués à J21, 28, 35 et 72. A J72, un examen locomoteur est réalisé avant

euthanasie. L’examen clinique est réalisée au trot et la boiterie est gradée selon le système de

l’AEEP. Un test de flexion du carpe pendant une minute est également effectué et le résultat

de ce test est classé de 0 à 4. Le liquide synovial est également analysé. Certains paramètres

sont notés de 1 à 4 comme la couleur du liquide synovial et la clareté, d’autres de 1 à 3

comme le contenu en mucine. La concentration en acide hyaluronique (mg/mL), en

glycosaminoglycanes (microg/mL) et prostaglandines E2 (picog/mL) sont mesuré sur chaque

prélèvement. Après euthanasie, la membrane synoviale et le cartilage articulaire sont prélevés

et analysés. Sur la membrane synovial, les paramètres notés sont l’infiltration cellulaire,

l’hyperplasie de l’intima de la membrane synovial, l’œdème et la fibrose subintimales et la

vascularité. Ces paramètre sont noté de 0 à 4 (0= normal, 1= changement sur moins de 50%

de la section, 2= changement sur 50% de la section, 3= changement sur plus de 50% de la

section, 4= changement sur toute la section). Sur le cartilage articulaire, les paramètres

évalués sont la fibrillation cartilagineuse notés de 0 à 4 et la nécrose des chondrocytes, la

formation de « chondrone » et la perte focal de cellules notés de 0 à 3. La somme de ces notes

aboutit à un score de Mankin modifié sur 13. La quantité de glycosaminoglycane dans le

cartilage est également mesurée.

C- Résultats

Dans les articulations contenant les fragments d’ostéochondrose et traité par l’actétate

de méthly-prednisolone, on note une réduction non significative du degré clinique de boiterie.

Dans le liquide synovial, le score de couleur est plus élevé dans les articulations traitées avec

les corticoïdes. La différence avec le groupe de contrôle est non significative. D’autre part,

les articulations contenant les fragments et traités par les corticoïdes contenaient une

concentration significativement plus importante en protéines, moins importante de

prostaglandines E2 dans le liquide synovial par rapport à l’articulation non traitée. Par

ailleurs, les scores d’hyperplasie de l’intima et de vascularisation sont inférieur dans

l’articulation traitée par rapport à celles ayant reçues le placebo. Enfin, le score modifié de

Mankin (score histopathologique des modifications du cartilage articulaire) était

significativement augmenté.

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83

D- Conclusion

Dans cette étude, les auteurs ne concluent à aucun effet significatif de la boiterie

concomitante à l’administration d’acétate de méthyl-prednisolone. Cependant, ils notent une

diminution significative de la concentration de prostaglandines E2 dans le liquide synovial et

des scores d’épaississement de l’intima et de vascularité de la membrane synovial. Ces

observations seraient corrélés les unes aux autres et pourraient être un signe de diminution du

degré d’inflammation articulaire. L’augmentation du score modifié de Mankin confirme les

effets délétères suspectés des corticoïdes sur le cartilage. Par ailleurs, une étude menée par

Murray, et al. en 2002, montre que les effets sur le carilage sont mesurés à J70 soit 42 jours

après la dernière injection d’acétate de méthyl-prednisolone. Enfin, Murray, et al. signalent

que les aspirations de liquide synovial après traitement au corticoides étaient plus difficile due

à l’augmentation de la viscosité et la diminution de la quantité ce qui n’est pas noté dans le

cardre d’autre expérience avec d’autres molécules appartenant à la famille des

corticostéroides. Enfin, même si l’administration répetée de méthylprednisolone semble être à

l’origine de perte d’integrité mécanique du cartilage, elle ne semble pas avoir d’effet sur la

plaque osseuse sous chondral (Murray, et al., 2002).

II- Etude de Frisbie, et al, 1997 : traitement de lésions articulaires

induites par l’acétate de triamcinolone

A- Matériel et méthode

Une des études réalisées sur les corticoïdes par Frisbie, et al. publiée en 1997 portent

sur 18 chevaux. Les chevaux de cette étude reçoivent le traitement sur le même principe que

l’expérience présenté dans le I. Ceux-ci sont répartis en trois groupes de six chevaux chacun.

Des fragments d’ostéochondrose sont crées dans un des deux carpes de chaque cheval. Dans

le groupe de chevaux de contrôle (ST), une solution polyionique est injecté dans les deux

articulations du carpe. Dans le groupe de contrôle corticostéroide (ST CNT), une des

articulation, celle sans le fragement d’ostéochondrose, recoit une injection de 12 mg

d’acétonide de triamcinolone et l’autre recoit une injection de solution polyionique. Enfin, le

groupe de chevaux traités par les corticoides recoit (ST TX) recoit une injection de 12 mg

d’acétonide de triamcinolone dans l’aticulation contenant le fragment d’osteochondrose. Le

controlaterale est infiltré avec une solution polyionique. Tous les chevaux sont traités par

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84

injection intra-articulaire au jour 13 et 27 après la chirurgie. Tous les jours, ils pratiquent un

exercice à grande vitesse pendant 6 semaines à dater du jour 14 après l’intervention

chirurgicale.

Figure 20: Schéma du protocole expérimental acétonide de triamcinolone d'après

Frisbie, et al., 1997

B- Tests effectués

A J56, des radiographies des deux carpes sont réalisées. Des prélevements de liquide

synovial sont effectués à J21, 28, 35 et 72. A J72, un examen locomoteur est réalisé avant

euthanasie. L’examen clinique est réalisée au trot et la boiterie est gradée selon le système de

l’AEEP. Un test de flexion du carpe pendant une minute est également effectué et le résultat

de ce test est classé de 0 à 4. Le liquide synovial est également analysé. Certains paramètres

sont notés de 1 à 4 comme la couleur du liquide synovial et la clareté, d’autres de 1 à 3

comme le contenu en mucine. La concentration en acide hyaluronique (mg/mL) et en

glycosaminoglycanes (mg/mL) sont mesuré sur chaque prélèvement. Après euthanasie, la

membrane synoviale et le cartilage articulaire sont prélevés et analysés. Sur la membrane

synovial, les paramètres notés sont l’infiltration cellulaire, l’hyperplasie de l’intima de la

membrane synovial, l’œdème et la fibrose subintimales et la vascularité. Ces paramètre sont

noté de 0 à 4 (0= normal, 1= changement sur moins de 50% de la section, 2= changement sur

50% de la section, 3= changement sur plus de 50% de la section, 4= changement sur toute la

section). Sur le cartilage articulaire, les paramètres évalués sont la fibrillation cartilagineuse

notés de 0 à 4 et la nécrose des chondrocytes, la formation de « chondrone » et la perte focale

de cellules notés de 0 à 3. La somme de ces notes aboutit à un score de Mankin modifié sur

13. La quantité de glycosaminoglycane dans le cartilage est également mesurée.

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85

C- Résultats

Les animaux ayant reçu les 12 mg d’acétonide de triamcinolone dans l’articulation

contenant le fragment d’ostéochondrose présentait une boiterie de grade inférieur à celle

présentée par les animaux n’ayant pas reçu le traitement dans l’articulation lésée. Chez les

chevaux sous corticothérapie local dans l’articulation affectée, le liquide synovial analysé

montrait une quantité de protéine inférieure et une quantité d’acide hyaluronique et de

glycosaminoglycanes dans leur liquide synovial par rapport aux articulations non traités aux

corticoïdes. La membrane synoviale des chevaux du groupe de contrôle et celle des chevaux

ayant reçu l’acétonide de triamcinolone dans l’articulation saine montrait des scores

d’inflammation, d’infiltration cellulaire, d’hyperplasie intimale et de fibrose sub-intimal

inférieur à ceux du groupe TA TX. L’analyse du cartilage par le score modifié de Mankin

montrait des scores significativement plus élevé dans le groupe TA CNT et TA TX que ce soit

dans l’articulation traitée ou l’articulation controlatérale. Ces résultats positifs sont observés à

48 jours après la seconde et dernière injection d’acétonide de triamcinolone.

D- Conclusion

Les auteurs concluent dans le cadre de cette étude à une amélioration du degré de

boiterie cliniquement observable. Ils notent également une évolution positive des paramètres

du liquide synovial, de la membrane synoviale et du score modifié de Mankin dans le cadre

aussi bien de l’injection intra-articulaire dans l’articulation touchée que dans une autre

articulation. Par ailleurs, une étude antérieure menée par Frisbie, et al. en 1995 a rapporté que

l’acétonide de traimcinolone, lorsque administré par voie intra-articulaire chez des chevaux

présentant un fragment d’ostéochondrose crée expérimentalement, permettait de diminuer

signficativement la quantité de médiateurs inflammatoire, comme les prostaglandines, dans

l’articulation. Il permettait également de réduire les signes de synovite (Frisbie, et al., 1995).

Enfin, une étude menée par Kawcak, et al. publié en 1998 rapporte que l’abdminsitration par

voie intra-articulaire d’acétonide de traimcinolone n’aurait aucun effet délétère sur l’os sous-

chondral (Kawcak, et al., 1998).

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86

III-Etude de Frisbie, et al, 2007: traitement de lésions articulaires

induites par l’IRAP

A- Matériel et méthode

L’étude de Frisbie et al, 2007 est menée sur 16 chevaux âgés de 2 ou 3 ans. Avant le

début de l’étude, les animaux font l’objet d’un examen clinique complet. Des radiographies

du carpe sont réalisées et le volume de liquide synovial est estimé afin de vérifier qu’il soit

dans les limites de la normale. Les chevaux sont par la suite divisés en deux groupes. Huit

d’entre eux sont placés dans le groupe Traitement-ACS et les autres forment le groupe

recevant le traitement placebo. A J0, tous les chevaux subissent une arthroscopie bilatérale

des articulations medio-carpiennes. Chez chaque cheval, dans une des deux articulations, un

fragment d’ostéochondrose de 8 millimètres de diamètres est créé et laissé en place

dans l’articulation. A partir de J 15, les chevaux sont exercés sur tapis roulant sous la forme

d’un exercice simulant les conditions d’entrainement des chevaux de courses.

Figure 21: Protocole d'expérimentation IRAP ND selon Frisbie, et al., 2007

Par ailleurs, à J7, les chevaux du groupe traitement-ACS font l’objet d’un prélèvement

à la veine jugulaire de 50 millilitres et le sérum autologue conditionné est préparé selon les

recommandations du fabricant. Un second prélèvement est réalisé chez tous les chevaux afin

de mesuré le taux sanguin basal d’Il-Ra. A J14, 21, 28 et 35, les chevaux du groupe placebo

reçoivent 6 millilitres de solution polyionique par injection intra-articulaire. Les chevaux du

16 chevaux

Groupe placebo

Articulation saine

PLACEBO

Articuation OCD

PALCEBO

Groupe IRAP

Articulation saine

PLACEBO

Articulation OCD

IRAP ND

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87

groupe recoivent quant à eux, 6 millilitres de sérum autologue reconditionné dans

l’articulation pathologique et 6 millilitres de solution polyionique dans l’articulation normale.

Les premières injections sont réalisées à J14 afin de mimer les conditions d’expérimentation

des expériences présentées précédemment.

B- Tests effectués

Au cours de l’étude, un examen locomoteur est réalisé deux fois par semaine. La

boiterie est gradée sur une échelle de 0 à 5 (0 correspondant à une démarche normale et 5 une

boiterie sévère). Un test de flexion du carpe pendant une minute est également effectué et le

résultat de ce test est classé de 0 à 4. Une appréciation clinique de la quantité de liquide

synovial est également notée sur une échelle de 0 à 4. A J70, des radiographies des deux

carpes sont réalisées et les modifictions sont notés sur une échelle allant de 0 à 3. Des

prélevements de liquide synovial sont effectués une fois par semaine. Le liquide synovial est

ensuite analysé. La couleur du liquide synovial est notés de 1 à 5 et la clareté de 1 à 4, le

contenu en mucine de 1 à 3 et la contamination sanguine de 1 à 2. La concetration en protéine

est mesuré par réfractométrie. Les concentrations en prostaglandine E2, en

glycosaminoglycanes et en Il-Ra sont mesurées sur chaque prélèvement. Après euthanasie, la

membrane synoviale et le cartilage articulaire sont prélevés et analysés. Une note globale de 0

à 4 est attribué en fonction de la modification de l’épaisseur du cartilage, d’hémorragies de la

membrane synoviale et de la présence de villosités sur le cartilage articulaire. Ces 3 notes sont

ensuite sommés et entrent dans l’évalution globale de l’articulation. Sur la membrane

synovial, les paramètres notés sont l’hyperplasie de l’intima de la membrane synovial,

l’œdème et la fibrose subintimales et la vascularité. Ces paramètre sont noté de 0 à 4 et les

notes sont également cumulés permettant une évalution globale de l’état de la membrane

synoviale. Sur le cartilage articulaire, les paramètres évalués sont la fibrillation

cartilagineuse,la nécrose des chondrocytes, la formation de « chondrone » et la perte focale

de cellules notés de 0 à 4. La somme de ces notes aboutit à un score sur 16. La quantité de

glycosaminoglycane dans le cartilage est également mesurée.

C- Résultats

L’étude a permis de mettre en évidence une diminution significative de la boiterie

cliniquement visible et des variations pathologiques de la membrane synoviale dans le

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88

groupe traité par le sérum autologue. D’autres éléments ont pu être mis en évidence quoi que

de manière non significative. En effet, les examens histologiques ont permis de mettre en

évidence une diminution de l’érosion du cartilage, du score d’hémorragie synoviale et de la

concentration en prostaglandines E2 et glycosaminoglycane et une augmentation de la

concentration en Il-Ra. Enfin, l’examen histologique du cartilage de l’articulation n’a pas

permis de mettre en évidence entre le groupe traité par du sérum autologue reconditionné et

celui ayant reçu le traitement placebo. Par ailleurs, les auteurs ont notés une augmentation non

significative du pourcentage de neutrophiles dans l’articulation traitée.

D- Conclusion

Les auteurs concluent donc à une amélioration clinique de la boiterie dans le groupe

traité avec du sérum autologue reconditionné. D’autre part, il note une amélioration

significative de certains paramètres compatibles avec l’inflammation. Par ailleurs, d’autres

améliorations bien que statistiquement non significatives ont pu être notés. De plus, aucun

effet secondaire négatif n’a pu être noté au cours de l’expérience. Enfin, un des éléments les

plus intéressants observé au cours de cette étude est l’augmentation significative au cours du

temps de la concentration l’antagoniste du récépteur de l’interleukine 1 dans le groupe traité

ce qui suggèrerait que l’administration d’Il-Ra exogène stimulerait la production endogène de

cette même molécule. En conclusion, les auteurs les auteurs signalent que dans une

publication de Frisbie, et al. datant de 2002, il a été mis en évidence que l’administration du

gène de l’antagoniste du récépteur à l’Il-1 donne des résutats différent.

En effet, l’administraion de ce gène Il-Ra via un vecteur adénoviral permettait de

mettre en évidence une diminution significative de l’épanchement synovial, de l’érosion du

cartilage et de la vascularité de la membrane synovial par rapport au groupe placebo. De plus,

des modifications positives associées des paramètres du cartilage articulaire sont observés de

manière non significatives (Frisbie, et al., 2002).

IV-Comparaison des molécules à partir d’études publiées

A- Matériel et méthode

Les deux premières études présentées dans ce travail concernent les molécules

appartenant à la famille des glucocorticoïdes. La dernière cible un nouveau produit :

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89

l’IRAPND

, un traitement à base de sérum autologue reconditionné. Chacune de ces trois

études portent sur une population de chevaux dont le squelette est mature. Cependant, dans le

cadre de l’étude de Frisbie, et al., 2007 sur l’IRAPND

, la population est plus jeune que dans les

deux autres études puisque les chevaux sélectionnés sont âgés de 2 ou 3 ans alors que ceux

dans les études portant sur les corticoïdes ont entre 2 et 7 ans. De plus, dans le cas des

protocoles portant sur l’utilisation des corticoïdes, les auteurs ont choisi d’étudier un groupe

supplémentaire. Il s’agit de chevaux sur lesquelles, le traitement intra articulaire est réalisé

dans l’articulation non-pathologique. Dans le protocole de Frisbie, et al., 2007, ce groupe

n’est pas utilisé. Enfin,

Par ailleurs, chaque cheval de chaque protocole subit une arthroscopie des deux

articulations du carpe à J0. Dans l’une est créé un fragment d’ostéochondrose, l’autre subit

uniquement une arthroscopie à visée exploratrice afin de vérifier qu’il n’y a aucune lésion

d’arthrose. En effet, l’arthroscopie est particulièrement utile dans le diagnostic de certaines

pathologies comme la rupture des ligaments croisés ou du ligament inter-carpien médio-

palmaire, les blessures des ménisques, les lésions d’ostéochondrose non visible à la

radiographie, les pathologies de l’os sous-chondral et diverses lésions du cartilage articulaire

(McIlWraith, et al., 2005). L’intérêt de pratiquer ces arthroscopies permet donc de s’assurer

que l’articulation témoins ne présente aucune anomalie. Les fragments d’ostéochondrose crée

dans chacun des trois protocoles sont de taille similaire dans le carpe, une articulation à forte

amplitude de mouvement. Quel que soit le protocole le fragment est laissé en place. A J15

post-opératoire environ, le traitement est mis en place. Dans le cas des corticoïdes testés, il

s’agit d’une seule injection alors que pour l’IRAPND

le protocole utilisé est composé de 4

injections à 1 semaine d’intervalle. Malgré la répétition des injections dans le cas de

l’IRAPND

, il s’agit bien dans tous les cas d’un seul protocole de traitement en accord avec le

mode d’utilisation actuelle de ces produits en médecine vétérinaire et les recommandations

des fabricants. A partir de J15, les chevaux reprennent l’exercice et subissent un entrainement

assimilable à celui des chevaux de course pour les groupes du protocole corticoïdes et les

chevaux du protocole IRAPND

.

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90

Figure 22: Comparaison des différents protocoles expérimentaux

Protocole MPA : correspond au protocole décrit dans Frisbie, et al., 1998. Protocole TA

correspond au protocole décrit dans Frisbie, et al., 1997. Protocole IRAP correspond au

protocole décrit dans Frisbie, et al., 2007.

Les protocoles expérimentaux décrit sur la frise chronologique de la figure 21

montrent suffisamment de similarité pour pouvoir considérer qu’ils sont comparables. En

2007, les autres paramètres utilisés sont similaires entre les différentes expériences.

B- Tests réalisés

Parmi les tests réalisés dans les trois expériences, on peut distinguer deux catégories

de test : les évaluations cliniques et les évaluations histopathologiques. Ces paramètres sont

les éléments permettant de comparer les effets des molécules entre elles. Ainsi, il est

nécessaire de mettre en évidence les paramètres semblables entre les différents protocoles.

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91

Tableau XI: Approche des trois protocoles expérimentaux

Protocole MPA Protocole TA Protocole IRAPND

Tests Fréquence Tests Fréquence Tests Fréquence

Examen

locomoteur

J0

J 72

Examen

locomoteur

J0

J 72

Examen

locomoteur

2 fois par

semaine

Test de

flexion

J0

J 72

Test de

flexion

J0

J 72

Test de

flexion

2 fois par

semaine

Radiographies J0

J56

Radiographies J0

J56

Radiographies J0

J72

Evaluation

clinique du

volume de

liquide

synovial

2 fois par

semaine

Prélèvement

de liquide

synovial

J0, J21, J28,

J35, J72

Prélèvement

de liquide

synovial

J0, J21 J28,

J35, J72

Prélèvement

de liquide

synovial

J0, J21 J28,

J35, J42,

J49, J56,

J63, J70

Prélèvement

du cartilage

articulaire

J72 Prélèvement

du cartilage

articulaire

J72 Prélèvement

du cartilage

articulaire

J72

Prélèvement

de la

membrane

synoviale

J72 Prélèvement

de la

membrane

synoviale

J72 Prélèvement

de la

membrane

synoviale

J72

D’après le tableau XI présenté ci-dessus, les éléments comparables entre les

expériences de Frisbie, et al., 1997, Frisbie, et al., 1998 et Frisbie, et al., 2007 sont les

examens locomoteur, les tests en flexion réalisés à J72. En effet, le suivi des chevaux

présentées dans le Partie IV A. et B. ne permet pas de noter une évolution de la boiterie au

cours du temps. De plus, il est possible de comparer les résultats des prélèvements de liquide

synoviale réalisés à J0, J21, J28, J35, J72. En effet, le dernier prélèvement est réalisé à deux

jours d’intervalle, on peut donc considérer que les prélèvements sont similaires. Enfin, les

prélèvements de membrane synoviale et du cartilage sont réalisés à J72 post-opératoire dans

les trois protocoles ainsi les lectures de les lames seront comparables.

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Tableau XII: Paramètres histopathologiques utilisés dans les différentes études

Structures

observées Paramètres notés

Protocole

MPA Protocole TA

Protocole

IRAPND

Liquide

synovial

Couleur X X X

Clarté X X X

Contenu en mucine X X X

Concentration en

Acide Hyaluronique X X

Concentration en

Glycosaminoglycanes X X X

Concentration en

prostaglandines E2 X X

Contamination

sanguine X

Concentration en

protéines X X X

Concentration en

Il-Ra X

Membrane

synoviale

Infiltration cellulaire X X

Hyperplasie de

l’intima de la

membrane synoviale

X X X

Œdème X X X

Fibrose subintimal X X X

Vascularité X X X

Note globale X

Cartilage

articulaire

Fibrillation du

cartilage X X X

Nécrose des

chondrocytes X X X

Formation de

‘’chondrones’’ X X X

Pertes focales X X X

Concentration en

glycosaminoglycanes X X X

Le tableau XII, présenté ci-dessus permet de conclure que les paramètres comparables

sur les différents prélèvements effectués sur les animaux sont les suivants. Pour le liquide

synoviale, on prêtera attention à la couleur, la clarté, le contenu en mucine, la concentration

en glycosaminoglycanes. Pour ce qui est de la membrane synoviales, les paramètres à

analyser sont l’hyperplasie de l’intima de la membrane synoviale, l’œdème, la fibrose

subintimal et la vascularité. Enfin, en ce qui concerne le cartilage articulaire, les paramètres

semblables dans les trois protocoles sont la fibrillation du cartilage, la nécrose des

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93

chondrocytes, la formation de ‘’chondrones’’, les pertes focales au niveau du cartilage et la

concentration en glycosaminoglycanes dans l’épaisseur du cartilage articulaire.

C- Résultats

Tableau XIII: Tableau bilan des résultats

Observation Paramètres notés Protocole

MPA Protocole TA

Protocole

IRAPND

Boiterie

Grade de boiterie

Diminution

non

significative

Diminution

significative

Diminution

significative

Test de flexion Absence de

variation

Examen

radiographique

Augmentation

significative

des signes

d’arthrose

Augmentation

significative

des signes

d’arthrose

Liquide

synovial

Couleur

Augmentation

non

significative du

score de

couleur

Absence de

différence

significative

Absence de

différence

significative

Clarté

Absence de

différence

significative

-

Absence de

différence

significative

Contenu en mucine

Absence de

différence

significative

Absence de

différence

significative

Absence de

différence

significative

Concentration en

Glycosaminoglycanes

Absence de

différence

significative

Absence de

différence

significative

Diminution

non

significative

Concentration en

protéines

Augmentation

significative

Diminution

non

significative

Absence de

différence

significative

Membrane

synoviale

Hyperplasie de

l’intima de la

membrane synoviale

Diminution

significative

Diminution

non

significative

Diminution

significative

Œdème

Diminution

non

significative

Diminution

non

significative

Diminution

non

significative

Fibrose subintimal

Diminution

non

significative

Diminution

non

significative

Diminution

non

significative

Vascularité Diminution

significative

Diminution

non

significative

Diminution

non

significative

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Observation Paramètres notés Protocole

MPA Protocole TA

Protocole

IRAPND

Cartilage

articulaire

Fibrillation du

cartilage

Diminution

non

significative

Diminution

non

significative

Nécrose des

chondrocytes

Diminution

non

significative

Diminution

non

significative

Formation de

‘’chondrones’’

Diminution

non

significative

Diminution

non

significative

Pertes focales

Diminution

non

significative

Diminution

non

significative

Concentration en

glycosaminoglycanes

Augmentation

non

significative

Absence de

différence

significative

D- Conclusion

Le protocole MPA (Frisbie, et al., 1998) met en évidence une diminution non

significative de la boiterie contrairement au protocole TA (Frisbie, et al., 1997) et au

protocole IRAPND

(Frisbie, et al., 2007). Cependant, il est nécessaire de noter que dans le

protocole TA, le groupe de contrôle présentait une boiterie de grade moyen 1,6 avec un écart

type de 0,3 alors que le groupe traité avait une boiterie moyenne de 0,7± 0,3. La différence est

donc significative mais ne permet une amélioration de, en moyenne 0,9 grade de boiterie.

D’un point de vue clinique, l’amélioration n’est donc que peu sensible. De même, dans le

protocole IRAPND

, les chevaux du groupe contrôle présentait une boiterie de grade moyen 2

avec un écart type de 0,3 alors que le groupe traité avait une boiterie moyenne de 1,2± 0,3 soit

une amélioration de, en moyenne 0,8 grade de boiterie. Ainsi, de la même façon, cette

amélioration bien que significative d’un point de vue statistique n’est que mineure

cliniquement.

En ce qui concerne la composition du liquide synovial, le protocole MPA ne permet

pas de mettre en évidence de variation significative de la composition du liquide par rapport à

l’articulation pathologique du groupe témoin. Le seul paramètre montrant une diminution

significative est la concentration en prostaglandines E2. Dans le cadre du protocole IRAPND

,

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95

on note une diminution non significative de ce paramètre. Enfin, ce paramètre n’est pas

mesuré dans le protocole TA. En conclusion, les différentes molécules utilisées au cours de

ces expériences ne permettent pas de mettre en évidence de variation positive significative de

la composition du liquide synovial par rapport à une articulation pathologique non traitée.

Les résultats des analyses histologiques de la membrane synoviale apportent des

informations intéressantes. En effet, les résultats du protocole TA montrent une amélioration

significative des scores d’épaississement subintimal et de vascularité pouvant être des

témoins d’une action positive de la molécule sur une éventuelle diminution de l’inflammation

intra-articulaire. De façon similaire, même si les valeurs obtenues sont non significatives, les

protocoles TA et IRAPND

font état d’une amélioration des paramètres histologiques de la

membrane synovial comme l’hyperplasie subintimal, la fibrose, l’œdème et la vascularité. Il

est donc raisonnable de supposer que l’acétonide de triamcinolone et le sérum autologue

reconditionné aurait une influence positive sur la diminution des symptômes d’un point de

vue histologique pouvant expliquer l’amélioration clinique de la boiterie.

Par ailleurs, l’analyse histologique du cartilage articulaire prélevé post-mortem montre

une augmentation significative des scores globaux du cartilage compatibles avec une

altération significative de la matrice cartilagineuse associée au traitement à l’acétate de

méthylprednisolone. Ces modifications ne sont pas mises en évidence dans les protocoles TA

et IRAPND

. Au contraire, ces paramètres auraient tendance à diminuer. Cependant, cette

diminution est non significative.

En conclusion, les études présentées ci-dessus montrent une amélioration

statistiquement significative de la boiterie associée à un traitement à l’acétonide de

triamcinolone et au sérum autologue reconditionné. Cliniquement, aucun des traitements

étudiés précédemment décrit ne semble avoir d’effet. Les paramètres du liquide synovial ne

semblent pas être améliorés par aucune des molécules. Par opposition, on note une discrète

amélioration des paramètres histologiques de la membrane synoviale quelle que soit la

molécule. Enfin, le paramètre le plus significatif est l’altération négative des paramètres

histologiques du cartilage articulaire confirmant que l’acétate de méthylprednisolone a un

effet délétère sur le cartilage. Par opposition, l’acétonide triamcinolone et le sérum autologue

reconditionné ne semblent pas engendré de modifications significatives.

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Les résultats présentés ci-dessus peuvent être confrontés à des études in-vitro. Une

étude de Byron, et al. publiée en 2008 a permis de mettre en évidence une diminution

significative de la quantité de protéoglycanes dans les chondrocytes associées à

l’administration d’acétate de méthylprednisolone. Une étude de Fubini, et al. publiée en 2001

confirme d’autre part une diminution des marqueurs protéiques de la matrice et de la

différenciation cellulaire des chondrocytes (McIlWraith , 2010). Le protocole MPA (Frisbie,

et al., 1998) confirme donc ces informations.

D’autre part, une étude in vitro menée Bolt, et al. publiée en 2008 a mis en évidence

un effet chondroprotecteur de l’acétonide de triamcinolone (McIlWraith , 2010). Le protocole

TA (Frisbie, et al., 1997) confirme donc les résultats de cette étude in vitro.

A l’instar de l’acétonide de traimcinolone, une étude de Caron, et al. publiée en 1996 a

permis de mettre en évidence un diminution des lésions macroscopiquement et

microscopiquement visible dose dépendante. Cette diminution est associées à un effet

chondroprotecteur permettant une conservation de la structure cartilagineuse (Caron, et al.,

1996b). Le protocole IRAPND

confirme bien ces constatations.

Enfin, des études ont mis en évidence des durées d’action pour les corticostéroïdes.

Cependant, à l’heure actuelle, il n’existe à notre connaissance aucune étude portant sur la

durée d’action du sérum autologue reconditionné sur des modèles d’ostéoarthrose en pratique

vétérinaire courantes.

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NOM PRENOM : MEYER Claire- Marie

TITRE : Tentative de comparaison de l’efficacité de l’injection intra articulaire des glucocorticoïdes et

de l’IRAPND

dans le traitement des arthropathies équines.

Thèse d’Etat de Doctorat Vétérinaire : Lyon, 18 Octobre 2013

RESUME :

Les pathologies ostéo-articulaires représentent une dominante pathologique dans l’espèce

équine représentant des pertes économiques non négligeables dans l’industrie du cheval de sport. Les

traitements médicaux de l’ostéoarthrose sont d’ailleurs les traitements plus utilisées par les praticiens

équins. Parmi eux figurent les corticostéroïdes et l’IRAPND

.

Ce travail a pour but de rappeler l’anatomie et les mécanismes physiopathologiques à

l’origine de la mise en place de l’inflammation articulaire. Il traite dans un second temps de l’approche

clinique du cheval présentant une boiterie. Puis, il fait un état des lieux des connaissances actuelles sur

le mode de fonctionnement des corticoïdes et de l’IRAPND

ainsi que de leur mode d’utilisation.

Enfin, une étude comparative de cas sur des chevaux traités par IRAPND

et par

corticothérapie intra-articulaire permettra d’évaluer les résultats cliniques de l’utilisation de

chacun des deux traitements et d’établir une comparaison de l’efficacité des chacun des deux

traitements sur des paramètres histologiques de l’arthrose. Cette étude ne portant que sur des

cas de lésions intra-articulaires induites, une nouvelle étude en double aveugle serait

nécessaire afin d’évaluer l’efficacité in vivo d’un traitement par rapport à l’autre.

MOTS CLES : - Arthropathie

- IRAP

- Intra articulaire

- Cheval

- Glucocorticoïdes

JURY :

Président : Madame le Professeur Elvire Servien

1er Assesseur : Monsieur le Professeur Olivier LEPAGE

2ème Assesseur : Monsieur le Professeur Jean-Luc CADORE

DATE DE SOUTENANCE : 18 Octobre 2013

ADRESSE DE L’AUTEUR :

11, chemin du Renevier

38 700 Corenc