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LE MAGAZINE 19 MARS 2019 DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE DES TERRITOIRES EN DIRECT DES TERRITOIRES LE GROUPE EDF, ACTEUR DU PLUS GRAND PROJET D’AMÉNAGEMENT EN EUROPE – P. 06-07 // EN PROJET EXPLOITER LA CHALEUR INDUSTRIELLE POUR CHAUFFER DES LOGEMENTS – P. 18-19 Dossier _ Transport : VERS UN ÉCOSYSTÈME DÉCARBONÉ P. 11 À 17

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LE MAGAZINE 19MARS 2019 DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE DES TERRITOIRES

EN DIRECT DES TERRITOIRES LE GROUPE EDF, ACTEUR DU PLUS GRAND PROJET D’AMÉNAGEMENT EN EUROPE – P. 06-07 // EN PROJET EXPLOITER LA CHALEUR INDUSTRIELLE POUR CHAUFFER DES LOGEMENTS – P. 18-19

Dossier_

Transport :VERS UN

ÉCOSYSTÈME DÉCARBONÉ

P. 11 À 17

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LE MAGAZINE

www.edf.fr/collectivites

Une publication d’EDF. Directeur de la publication : Jean-Pierre Frémont – Direction de la rédaction : Sophie Andrieu, Fabrice Douillet, Cécile Menu – Conception, rédaction, réalisation :

– 15664 – Crédits photo : Jean-Lionel Dias ; Augustin Detienne/CAPA Picture ; Ludovic Le Couster ; Xavier Popy ; Lewis Joly ; Olivier Placet ; Viglietti ; Getty Images/Honey Nancy ; Adrien Daste ; Carl Hocquart ; Christian Garcia ; Photothèque EDF – Contact magazine : EDF Direction Collectivités – 20, place de la Défense – 92050 Paris La Défense Cedex – EDF S.A. Capital de 1 505 133 838 euros, divisé en 3 010 267 676 actions de 0,50 euro – 552 081 317 R.C.S. Paris – www.edf.fr

Origine 2017 de l’électricité :85,9 % nucléaire, 7,2 % énergies renouvelables, 3,7 % gaz, 1,9 % charbon, 1,3 % fioul. Indicateurs d’impact environnemental sur www.edf.com

L’énergie est notre avenir, économisons-la !

À Charleville-Mézières, Dalkia récupère la chaleur issue des fonderies du groupe PSA pour alimenter en chauffage les foyers du quartier de la Citadelle. Une innovation qui permet déjà à près de 3 300 logements d’être alimentés en énergies renouvelables de 60 % en hiver et à 100 % en été.

En projet_PAGE 18

EDF prend la parole au Salon de l’immobilier d’entreprise ; le don d’énergie, une innovation solidaire en partenariat avec la Fondation Abbé Pierre ; un nouveau site pour les cinq ans du think tank du groupe EDF ; le groupe EDF poursuit le développement du Plan Solaire en France…

« Inventons la Métropole du Grand Paris » est le plus grand projet d’aménagement, d’urbanisme et d’architecture en Europe. EDF et ses filiales s’impliquent pour proposer des quartiers à très faibles émissions de carbone.

En direct des territoires_PAGE 06

En bref_PAGE 04

DossierTransport : vers un écosystème décarboné_PAGES 11 À 17

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Sommaire

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L’interview de Jean-Pierre Frémont,directeur Collectivités d’EDF,

et Yannick Duport,directeur Mobilité Electrique Groupe EDF

Faire de la mobilité électrique une solution accessible à tous

véhicules électriques que nous implanterons, en com-plément des bornes existantes. C’est un véritable coup d’accélérateur pour la mobilité bas carbone ! Le format de la consultation lyonnaise – un appel à initiatives privées – montre également les nouveaux modèles que nous pouvons construire entre le monde de l’en-treprise et celui des collectivités locales. J’y vois aussi une source d’inspiration pour l’avenir.D’autres projets similaires sont emblématiques, comme celui que mènent deux de nos filiales, Izivia et Citelum, avec la Métropole de Nice Côte d’Azur, d’extension et d’exploitation de son réseau de bornes de recharge. Par ailleurs, nous sommes capables de réaliser, en quelques semaines, une étude débouchant sur un plan d’action, que ce soit pour l’électrification de la flotte de véhicules légers d’une collectivité, ou pour un réseau de bus. Du Grand Port Maritime de Dunkerque à Cosne-sur-Loire, on peut entrevoir notre diversité d’intervention.

Quels bénéfices le plan mobilité électrique est-il susceptible d’apporter aux villes et à leurs territoires ?Y. D._ Le véhicule électrique est plus qu’un moyen de déplacement ! Il est le signe du progrès avec notamment l’émergence du smart charging : une révolution tech-nologique au service du développement des énergies renouvelables, du confort du citoyen et de l’optimi-sation énergétique.C’est aussi un engagement, une conviction profonde ! Réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur du transport est un défi majeur dans la lutte contre le réchauffement climatique et pour la préser-vation de la qualité de l’air de nos villes. Enfin, c’est faire la démonstration, pour les acteurs locaux, de la capacité d’innovation et de projection dans le futur de leur territoire.

Pourquoi et comment répondre aux besoins des collectivités dans le déploiement des transports bas carbone ?Jean-Pierre Frémont_ Les élus locaux le savent mieux que quiconque : tout commence par les transports ! L’accès à l’emploi, à l’éducation, à la santé, à la culture… c’est d’abord un enjeu de mobilité. Pour les Français, c’est « le » sujet du quotidien, comme la crise actuelle a pu le rappeler. En matière de mobi-lité, force est de constater que la place de la voiture est prépondérante. Près de neuf Français sur dix utilisent leur automobile au moins une fois par semaine, et la majorité tous les jours (60 %). Dès que nous évo-quons cette question, nous touchons directement aux enjeux du local : l’aménagement territorial, le développement économique mais également la tran-sition écologique et énergétique.Conscient des attentes et du besoin d’accompagne-ment, le groupe EDF a décidé de mettre en place un plan mobilité électrique.83 % des Français estiment que l’usage de l’électricité pour la voiture va augmenter au cours des quinze prochaines années. Néanmoins, ils veulent « du concret » pour inscrire leur mobilité quotidienne dans le défi du réchauffement climatique. Ils réclament des coûts acceptables et veulent être rassurés sur la capacité à se recharger. Cette volonté, devenue une attente, est aujourd’hui pour EDF une ambition…Yannick Duport_ Nous voulons faire de la mobilité électrique une solution qui soit accessible à tous et partout. Notre Groupe s’est doté d’une grande ambi-tion dans ce domaine afin d’accélérer le développe-ment des infrastructures de charge et proposer des services innovants, alliant la fourniture d’électricité bas carbone à des solutions de charge adaptées à la situation de chaque utilisateur.

Certains projets peuvent-ils être cités comme références d’un engagement du groupe EDF dans le domaine du transport bas carbone ? En quoi peuvent-ils servir de source d’inspiration pour l’avenir ?J.-P. F._ L’un des projets les plus ambitieux de déploie-ment de bornes de recharge à l’échelle d’un territoire en France se trouve dans la Métropole du Grand Lyon. D’ici à 2020, ce sont 631 points de charge pour

Jean-Pierre Frémont

Yannick Duport

“Le véhicule électrique est plus qu’un moyen de déplacement ! Il est le signe du progrès, du confort

du citoyen et de l’optimisation énergétique.”

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EDF Collectivités / Le magazine de la transition énergétique des territoires #19

Édito

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Un futur quartier durable signé EDF et ses filiales à MoscouRublyovo-Arkhangelskoye, c’est le nom du quartier durable que le groupe EDF va développer à Moscou. À l’horizon 2029, le futur quartier accueillera 65 000 habitants sur plus de 460 hectares à l’ouest de la ville, sur un territoire associant logements et activités tertiaires. Dans le cadre de ce contrat, EDF fournira des services innovants de planification énergétique et urbaine, au moyen d’une plateforme de simulation 3D. L’optimisation des consommations et de la production locale d’énergies, la mobilité électrique ou encore le déploiement de nouvelles technologies et services pour le confort de vie des habitants sont au cœur du projet, bientôt une référence en matière de smart city en Russie. « Je me félicite de ce succès d’EDF sur un projet qui illustre nos ambitions dans les services énergétiques et pour une ville responsable, bas carbone et connectée », souligne Jean-Bernard Lévy, président-directeur général du groupe EDF.

EDF au Salon de l’immobilier d’entrepriseEn décembre dernier, le groupe EDF participait pour la deuxième année consécutive au Salon de l’immobilier d’entreprise (SIMI) organisé à Paris. L’occasion de prendre la parole sur les solutions énergétiques pour l’aménagement des territoires auprès des 30 500 visiteurs présents lors de ce rendez-vous incontournable pour les collectivités territoriales et les professionnels de l’immobilier d’entreprise. Sur un stand interactif, EDF Collectivités et les filiales du groupe EDF, Netseenergy, Dalkia et sa filiale Dalkia Smart Building, proposaient une simulation de la gestion énergétique d’une ville ainsi qu’un outil ludique figurant les pensées des visiteurs devant les solutions énergétiques proposées par le Groupe. Une convention entre EDF et la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) a été signée, lors de l’événement, pour accompagner cette fédération de premier plan sur l’intégration du critère carbone dans les réflexions des promoteurs pour les constructions à venir.

Le don d’énergie, une innovation solidairePour lutter contre la précarité énergétique qui touche près de douze millions de personnes en France, EDF met en place le « don d’énergie ». Cette initiative s’adresse aux clients particuliers d’EDF disposant d’un compteur Linky. Depuis l’application EDF & Moi, les clients particuliers peuvent faire un don que la Fondation Abbé Pierre, partenaire de l’opération, attribuera à un ménage fragile, quel que soit son fournisseur d’électricité, pour l’aider à payer sa facture. « C’est un dispositif digital et totalement innovant, souligne Claire Roussin, chef de projet solidarité chez EDF. Les dons sont orientés en priorité vers des personnes en situation d’urgence, comme des clients avec des impayés et pour lesquels la fourniture d’électricité va être interrompue. » Pour chaque euro versé par un client, EDF abonde d’un euro supplémentaire pour financer les actions de prévention de la précarité énergétique conduites par la Fondation Abbé Pierre.

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EDF Collectivités / Le magazine de la transition énergétique des territoires #19

En bref

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Faire du solaire une composante essentielle du mix électrique françaisUn an après le lancement du Plan Solaire du groupe EDF, la dynamique est enclenchée avec un doublement des volumes en développement et plusieurs milliers d’hectares en prospection dans l’Hexagone. Le groupe EDF s’intéresse tout particulièrement aux terres inutilisées, aux friches industrielles et aux sites pollués, le solaire offrant aux propriétaires de ces surfaces une nouvelle opportunité de valorisation économique. Le projet de centrale solaire à Aramon, en cours de construction sur une centrale thermique EDF aujourd’hui à l’arrêt, est un autre exemple concret de cette dynamique de revalorisation de foncier industriel. L’atteinte des objectifs de la transition énergétique passe aussi par le développement de projets photovoltaïques en toiture chez des particuliers et des professionnels, et sur des sites plus atypiques tels que les retenues hydroélectriques. Un premier projet EDF est d’ores et déjà en cours à Lazer, dans les Hautes-Alpes.

EDF accompagne le déploiement du chèque énergieLe chèque énergie, qui remplace depuis 2018 les tarifs sociaux de l’énergie, est attribué sous conditions de ressources et adressé par l’État aux bénéficiaires, une fois par an. Utilisable pour payer des factures de tous types d’énergie, il est accompagné d’attestations permettant de faire valoir les droits associés au bénéfice du chèque énergie (par exemple, la gratuité de mise en service ou encore l’abattement sur les interventions suite à un impayé), auprès des fournisseurs d’électricité et de gaz. EDF a formé tous ses conseillers et correspondants solidarité pour relayer le mode d’emploi du chèque énergie auprès des travailleurs sociaux. Elle mène également un programme d’information et de sensibilisation des clients auparavant bénéficiaires des tarifs sociaux. Ainsi, un tutoriel est accessible sur la chaîne Youtube d’EDF.

Pour ses cinq ans, l’Atelier Énergie & Territoires fait peau neuve avec un nouveau site Internet plus clair, plus dynamique et toujours plus riche en actualités et en réflexions. Think tank du groupe EDF, l’Atelier Énergie & Territoires est un véritable laboratoire à idées pour inventer de nouvelles perspectives et dynamiques énergétiques au service des territoires. Des échanges ont lieu tout au long de l’année lors d’auditions et d’entretiens, conclus par la publication d’une synthèse sous la forme d’un livre blanc. Tous les travaux de l’atelier sont disponibles sur le site avec l’objectif de partager les connaissances et recherches apportées par les acteurs de la ville et des territoires (élus, directeurs territoriaux, urbanistes, architectes, bureaux d’études, promoteurs, constructeurs, associations…) et les universitaires membres du comité scientifique. Pour participer aux matinales, consacrées en 2019 à la résilience territoriale, et imaginer les territoires de demain, rendez-vous sur : www.edfvilledurable.fr/atelierenergieetterritoires

Un nouveau site pour l’Atelier Énergie & Territoires

Implantée sur une ancienne carrière d’argile, la centrale solaire de Puyloubier (84), d’une puissance de 6,5 MWc, est une réussite en matière d’intégration dans le respect de l’environnement et de la biodiversité.

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EDF Collectivités / Le magazine de la transition énergétique des territoires #19 EDF Collectivités / Le magazine de la transition énergétique des territoires #19

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« Inventons la Métropole du Grand Paris » est le plus grand projet d‘aménagement, d’urbanisme et d’architecture en Europe. Plus de 2 000 entreprises mobilisées, au sein de plus de 200 groupements, pour répondre aux appels à projets lancés en 2016 et 2018. EDF et ses filiales participent activement. Zoom sur leur implication.

L es 68 gares du futur Grand Paris Express généreront dans leur périmètre une attractivité qui

nécessite de concevoir de nouveaux « morceaux de ville » lesquels devraient totaliser, à terme, 140 km2, soit une fois et demie la surface de Paris ! Cette ambition métropolitaine implique la construction de 70 000 logements par an, de pôles d’activités et de services de proximité. « En coulisses, cela signifie produire et consommer

de la chaleur, du froid, de l’électricité, de la mobilité électrique, de l’éclairage urbain… », commente Catherine Lescure, déléguée régionale Île-de-France chez EDF. La Métropole du Grand Paris et la Société du Grand Paris ont lancé des premiers appels à projets, « Inventons la Métropole du Grand Paris » (IMGP) avec 55 sites en 2016 et une deuxième édition en 2018 avec 27 autres. Sur plu-sieurs de ces sites, EDF et une dizaine de filiales du Groupe font partie des

Le groupe EDF, acteur du plus grand projet d’aménagement en Europe

Grand Paris

équipes candidates (souvent constituées en « groupements ») qui ont proposé des projets. « C’est un peu une pre-mière : assembler des promoteurs, des architectes, des bureaux d’études, des opérateurs de mobilité… pour créer des quartiers prêts à vivre », souligne Catherine Lescure.Pour les grands projets d’aménage-ment, sur le Grand Paris et l’ensemble du territoire national, le groupe EDF a développé des savoir-faire d’identifica-tion des solutions et services énergé-tiques pour réaliser des bâtiments et des quartiers à très faibles émissions de carbone, offrant de nouveaux ser-vices aux futurs occupants et utilisant les énergies locales valorisables : pro-duction énergétique – à partir de pan-neaux photovoltaïques, de pompes à chaleur, de cogénération, etc. –, systèmes numériques de suivi des consommations, solutions d’exploita-tion et de maintenance, infra structures de recharge de véhicules électriques, solutions d’éclairage urbain, améliora-tion de la qualité de l’air, solutions assor-ties sur certains sites et dans certains cas, d’une garantie de performance

énergétique. Cette garantie de perfor-mance, proposée par certaines filiales du groupe EDF, apportera aux futurs bailleurs, copropriétés ou gestionnaires de parcs tertiaires, une garantie tech-nique et économique, en même temps que des solutions vertueuses pour l’environ nement. « Nos équipes d’in-génieurs modélisent la préfiguration énergétique des futurs quartiers, et suggèrent plusieurs options en dia-logue avec les équipes projets des pro-moteurs (et les aménageurs, parfois) privés, explique Cyrille Merle, respon-sable de l’offre aménagement au sein de la Direction Collectivités d’EDF. L’objectif est d’assembler des solutions du groupe EDF et de partenaires pour accompagner les promoteurs (et les aménageurs, parfois) privés et leur pro-poser des solutions bas carbone, person-nalisées en fonction de l’identité du projet et de ses caractéristiques économiques et financières. Notre plus-value réside dans notre expertise et la capacité de certaines filiales du groupe EDF de garantir les performances énergétiques définies dans les contrats avec les promo-teurs ou gestionnaires des projets. »

IMGP : EDF ET SES FILIALES DANS NEUF GROUPEMENTS LAURÉATS OU FINALISTES—

Impliquées dans dix groupements sur le premier appel à projets IMGP, EDF et ses filiales font partie des équipes lauréates sur trois sites : projet Ôm à Issy-les-Moulineaux (92), projet Passerelles à Joinville-le-Pont (94) et projet Balcon sur Paris à Villiers-sur-Marne (94). Dalkia est dans l’équipe lauréate à Vaucresson (92), pour le chauffage d’un futur quartier par récupération d’énergie sur un tunnel de l’A86. Parmi les 224 candidatures au second appel à projets pour 27 sites, 85 finalistes, dévoilés en octobre 2018, pourront déposer une offre d’aménagement. Le groupe EDF est membre de cinq de ces groupements. Après une dernière phase de consultation, les lauréats seront désignés en mai 2019.

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En direct des territoires

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Le projet Ôm, à Issy-les-Moulineaux : un immeuble connecté à la métropole, certifié Well Building Standard®, avec des systèmes de gestion de l’énergie, de l’eau et des déchets lui donnant une haute performance environnementale.

La réalisation du programme Balcon sur Paris à Villiers-sur-Marne sera basée à 60 % sur des constructions en bois (y compris pour les bâtiments de grande hauteur)

PROJET ÔM : PREMIER BÂTIMENT FENG SHUI ET BAS CARBONE EN FRANCE —

Au sein de la ZAC Léon Blum, à Issy-les- Moulineaux (92), les partenaires du projet Ôm (promoteur Icade) proposent un immeuble mixte de 8 200 m2, dont 6 600 m2 de logements et 1 600 m2 de services. À sa livraison, en 2023, ce sera le premier immeuble de logements et services feng shui en France, avec une garantie de performance éner gétique sur dix ans. En qualité de fournisseurs de solutions et de services énergétiques et numériques urbains, EDF et ses filiales ont défini, conjointement avec le bureau d’études Artelia, l’architecture et l’ambition énergétique du projet. La combinaison de différentes technologies permettra une production énergétique bas carbone, principalement basée sur des panneaux photovoltaïques hybrides produisant chaleur et électricité ainsi que sur la valorisation de l’énergie fatale du bâtiment par récupération d’air dans les parties communes. Grâce à la prise en compte dynamique des usages du bâtiment et des paramètres météo rologiques, les occupants recevront quotidiennement sur leur tablette des conseils pour mieux piloter leur budget et améliorer leur confort. L’objectif sera d’éveiller leur conscience environ nementale, par le biais de ce suivi et d’un classement par rapport aux voisins de l’immeuble. Celui-ci sera labellisé Well Building Standard®, Biodivercity, BBCA et E+/C- (énergie positive et réduction bas carbone).Le feng shui est un art millénaire d’origine chinoise qui a pour but d’harmoniser l’énergie environnementale d’un lieu, pour favoriser la santé, le bien-être et la prospérité de ses occupants.

À Joinville-le-Pont (94), en bordure du canal de Saint-Maur et non loin du Bois de Vincennes, un terrain de 4 600 m2 actuellement utilisé par Eau de Paris verra son attractivité renforcée par la future gare Grand Paris Express de Saint-Maur-Créteil. Le projet Passerelles, du groupement mené par Eiffage et auquel participe le groupe EDF, a été désigné lauréat pour ce site.

Projet Passerelles : créer une nouvelle centralité urbaine

3 questions à Dorian Mathieu, responsable développement chez Eiffage

Quels sont les enjeux du projet IMGP à Joinville-le-Pont ?Il s’agit de créer une nouvelle centralité en valorisant ce site à l’entrée de la ville, entre quartier résidentiel et tissu industriel, tout en respectant les contraintes de protection des bassins de rétention d’eau de Paris. Et, comme pour tous les projets IMGP, la mise en place d’innovations durables pour le respect de l’environnement préside au cahier des charges.

Comment le groupement mené par Eiffage a-t-il répondu ?Le projet Passerelles porte sur la création d’un ensemble mixte de 12 600 m2 : une résidence senior, une résidence étudiante, des logements familiaux favorisant les échanges intergénérationnels, et une partie services, à l’intention des futurs résidents, mais éga le ment ouverte aux riverains (espace coworking, salle de sport, café de quartier, etc.). Matériaux bas carbone, isolants biosourcés et façades bois sont au programme et le projet inclut un contrat de performance énergétique (CPE)

sur dix ans. Nous visons, enfin, la certification E+/C- : E4/C2 pour les logements, la plus exigeante, et E1/C1 pour les commerces, ce qui nécessitera une importante production d’énergie locale.

Quel est le périmètre d’intervention du groupe EDF dans ce projet ?En collaboration avec Artelia, bureau d’études environnement associé au groupement, EDF et ses filiales ont conçu le système de production d’énergie thermique et électrique par cogénération bois, couplé à des panneaux photovoltaïques. Pour les locaux non résidentiels du programme, les filiales d’EDF interviendront en conception, réalisation, exploitation et maintenance sur plusieurs lots (climatisation, ventilation, chauffage, courants forts et faibles). Dalkia sera garante de la performance énergétique du bâtiment dans la durée, au moyen, notamment, d’un système de suivi numérique des consommations multifluides, développé par Netseenergy.

Le projet Ôm offrira aux habitants un ensemble de services au rez-de-chaussée de l’immeuble.

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Vichy

Saint-Étienne

S’appuyant sur le débit du fleuve, la future centrale sur le barrage de Vichy devrait assurer un tiers des besoins énergétiques de la ville.

Bientôt une centrale hydroélectrique signée SHEMALa Société Hydraulique d’Études et de Missions d’Assistance (SHEMA), filiale d’EDF, a remporté l’appel d’offres pour la construction et l’exploitation d’une centrale hydroélectrique d’une puissance de 3,4 MW sur le barrage de Vichy, qui régule l’Allier. « Dans un contexte de forte concurrence, SHEMA a su intégrer les enjeux locaux dans ses réflexions pour proposer une offre compétitive et solide sur le plan environnemental, notamment concernant la continuité piscicole, l’un des principaux enjeux du site », commente Philippe Mazaud, directeur développement de SHEMA. L’entreprise va engager les études techniques approfondies et les procédures réglementaires pour une mise en service de la centrale d’ici à fin 2022.

Un hôpital moins énergivoreDepuis le 1er janvier 2019, l’hôpital de Bellevue, l’un des trois sites du CHU de Saint-Étienne, bénéficie d’une centrale de cogénération à moteur gaz, produisant simultanément de l’électricité et de la chaleur, de façon vertueuse. Cette installation s’intègre dans le contrat d’efficacité énergétique conclu pour une durée de quinze ans entre l’hôpital et Dalkia, filiale du groupe EDF. L’objectif : réduire de 28 % les consommations énergétiques thermiques du site de Bellevue. Pour y parvenir, des actions sont prévues comme des opérations d’optimisation de la maintenance, du chauffage, de la ventilation et de la climatisation, mais aussi la mise en place d’une chaudière à condensation.

Donnons l’impulsion pour 2020 !Les collectivités territoriales portent une ambition forte pour préserver l’environnement, notamment en matière de transition énergétique, dont elles sont devenues la cheville ouvrière. Les engagements et les projets d’aujourd’hui dans le domaine de l’énergie, du bâti ou de la mobilité contribueront à dessiner les territoires de demain.À l’aube d’une nouvelle décennie, il est de la responsabilité des acteurs locaux de faire le meilleur choix et d’actionner les mécanismes les plus efficaces pour agir pour le climat.Avec des solutions concrètes et faciles à mettre en œuvre, ils peuvent faire « levier » pour engager la transition écologique.C’est aussi l’ambition d’EDF et de ses filiales qui sont en capacité de réaliser, d’ici à 2020, des projets écologiques, responsables, durables et soutenables économiquement pour satisfaire les besoins des acteurs des territoires.

Passer à la mobilité électriqueOPTIMOB, c’est le nom d’une étude et d’un plan d’action,

réalisables en un mois, proposés par EDF pour les besoins en électrification de la flotte de véhicules légers d’une collectivité ou de son réseau de bus.

Sensibiliser les plus jeunesLe programme « Watty à l’école », labellisé par le ministère

de la Transition écologique et solidaire, sensibilise les élèves des écoles maternelles et élémentaires aux économies d’énergie et d’eau, pour les rendre ambassadeurs de la question dans leur environnement familial.Ce dispositif s’accompagne d’un suivi des consommations d’électricité et du confort thermique des bâtiments scolaires tout au long de l’année, afin d’envisager des pistes d’économies.

Évaluer le potentiel énergétique local

STRATER, un programme d’une durée de quinze jours à trois mois, permet aux collectivités de réaliser un état des lieux énergétique de leur territoire. Elles peuvent ainsi répondre à leurs besoins en identifiant des leviers de réduction de CO2 et en évaluant les potentiels locaux en énergies renouvelables. À l’échelle du quartier, OPTIM QUARTIER fait émerger les solutions énergétiques possibles pour un projet urbain.

Produire localEDF Renouvelables, filiale d’EDF, réalise en moins de cinq mois

des abris de parkings Ombriwatt®, équipés de panneaux photovoltaïques et pouvant aussi alimenter des bornes de recharge pour véhicules électriques, conformément aux besoins des acteurs publics.

Vous avez de l’ambition pour 2020 ? Contactez-nous !www.edf.fr/collectivites-transition-energetique

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En direct des territoires

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Martinique

Normandie

Passée de 7 à 12 % en 2018, la part des énergies renouvelables dans le mix de la Martinique atteindra 25 % en 2019. L’objectif fixé par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) est de 50 % en 2023. Pour contribuer à ce défi énergétique, EDF a souhaité convertir une ancienne centrale thermique en un pôle dédié à la transition énergétique, baptisé « Madin’Tech ». Développé en partenariat avec la collectivité territoriale, l’ADEME et le Syndicat Mixte d’Énergie de la Martinique, ce lieu vise à sensibiliser le public à la maîtrise de la consommation et aux solutions pour l’intégration des énergies renouvelables sur une île qui n’est connectée électriquement à aucun autre territoire. Avec la participation de la communauté d’agglomération CAP’Nord, Madin’Tech accueillera aussi une pépinière d’une dizaine d’entreprises dédiées à l’innovation et à la transition énergétique. Cet incubateur leur permettra de développer leurs produits et services localement. Le site offrira aux chercheurs, aux universitaires et aux start-up associés l’espace et les moyens nécessaires pour étudier toutes les solutions (en particulier de stockage) pour optimiser le réseau électrique dans les années à venir. Un smart grid simulant un éco-quartier servira également à réaliser des expérimentations.

EDF et les CCI de Normandie se mobilisent en faveur des entreprises régionalesEn signant un accord de partenariat, EDF et les CCI de Normandie affichent leur volonté d’agir ensemble pour soutenir le dévelop- pement économique et la création d’emplois en Normandie, région à forte empreinte industrielle et énergétique. L’accord prévoit notamment de développer un vivier de compétences sur le territoire pour EDF et ses sous-traitants, ou encore de favoriser l’innovation au travers notamment des échanges avec des start-up ou encore des PME de la région. EDF et le réseau des CCI de Normandie s’associent également sur le sujet de l’efficacité énergétique, en conduisant des dispositifs de sensibilisation et d’accompagnement vers une consommation raisonnée des flux d’énergie, comme au sein de l’Ecosystem 4.0, un regroupement d’entreprises seinomarines au sein duquel EDF anime un groupe de travail sur ce thème.

Madin’Tech, pôle d’innovation dédié à la transition énergétique

Rhône

L’éolien s’installe dans le BeaujolaisLa parole à Timothée David,directeur du développement territorial chez EDF

« Début 2020, EDF Renouvelables mettra en exploitation le premier parc éolien du département du Rhône, sur la commune de Valsonne. Soutenu par la Communauté d’agglomération de l’Ouest Rhodanien (COR), ce parc d’une puissance de 12 MW sera exploité pour une durée minimale de vingt ans. Nous avons souhaité impliquer le public dans ce projet. Ainsi, pour financer le LIDAR, un instrument permettant d’étudier précisément la vitesse des vents afin d’améliorer les données de production électrique, EDF Renouvelables a fait appel aux riverains via une plateforme de financement participatif, pour un montant de 150 000 euros. Les habitants de la COR ont prêté près de 90 % de la somme ! Un record de mobilisation locale. Cette opération a valu à la commune de Valsonne de remporter le trophée de l’innovation au Congrès des maires du Rhône, en octobre dernier, pour ce financement participatif 100 % local ! La concertation préalable et la coconstruction du projet avec le territoire au cours de plusieurs années de développement ont permis cette mobilisation locale en faveur du projet. Outre le dispositif fiscal lié au mode de financement, des retombées économiques sont attendues sur le territoire. En effet, les entreprises locales sont mobilisées et l’insertion sociale par l’emploi ainsi que l’apprentissage sont mis au premier plan. »

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Gard

Suivez-nous sur Twitter !

Nouvelle ère solaire à AramonRevaloriser le foncier et contribuer à la transition énergétique : les objectifs de reconversion de l’ancienne centrale thermique EDF d’Aramon sont atteints. La centrale de 14 000 modules photovoltaïques, d’une capacité de 5 MWc, sera mise en service au printemps 2019 et alimentera l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 3 000 habitants. La réalisation de ce projet, porté par EDF Renouvelables, a été soutenue par une campagne de financement participatif, lancée en 2018 auprès des habitants du Gard et des six départements limitrophes. Près de 200 000 euros ont été collectés au profit d’une dynamique de territoire à énergie positive, inscrite dans le cadre du contrat de transition écologique Gard-Rhodanien, signé fin 2018 entre l’agglomération du Gard Rhodanien et la communauté de communes du pont du Gard.

EDF Collectivités • @EDF_CollTerr . 22 déc.2018Le pays du Haut-Jura signe son nouveau contrat de #territoireavec comme fil conducteur sa #TransitionEnergétique territorialePlus d’infos avec @VoixJura ow.ly/e8A630n2Bso

EDF Collectivités • @EDF_CollTerr . 23 janv.« La plupart des innovations proviennent des #territoires, d’où l’importanced’écouter les collectivités et de les soutenir dans leurs projets locaux. »@JNGUILLOT_EDF aux #AssisesTE

Hauts-de-France

Un espace novateur et interactif à BouchainFleuron d’EDF, la centrale thermique de Bouchain affiche depuis 2016 le plus haut rendement mondial pour sa production d’électricité grâce à l’installation d’un cycle combiné gaz. Avec l’ouverture de son espace découverte, la centrale accueille tout au long de l’année des visiteurs curieux de comprendre le fonctionnement des centrales électriques et de découvrir des métiers d’EDF de façon ludique et pédagogique. Scénographie animée, vélo dynamo, écrans tactiles, maquettes des installations… : tout y est interactif. Des ateliers scientifiques et des animations sur la biodiversité et l’environnement sont également proposés. Toujours opérationnelle, la tour aéroréfrigérante de 125 mètres de haut, qui symbolise le lien entre l’ancienne centrale à charbon et la nouvelle technologie à haute performance, est actuellement mise en valeur par des projections laser à 360 °, conçues par cinq artistes régionaux, et ce, jusqu’au 18 mai 2019.

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En direct des territoires

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Transport :VERS UN

ÉCOSYSTÈME DÉCARBONÉ

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“EDF a développé des compétences de conseils experts pour répondre aux besoins des collectivités dans le domaine de l’évaluation des bénéfices carbone de différents scénarios de stratégies territoriales de transports bas carbone, d’électrification de flottes de véhicules légers ou utilitaires, d’électrification de bus, d’implantation de bornes de recharge (géographies et puissance) et de solutions de recharge intelligentes.”

Des choix d’investissement à fort impactS’il répond à l’engagement des territoires, l’essor de la mobilité propre résulte aussi de l’évolution législative. La loi de transi-tion énergétique pour la croissance verte (LTECV) a défini un cadre prescriptif. Il impose aux opérateurs en charge des transports publics (collectivités, autorités organisatrices des transports…) des taux minima de flux de véhicules à faibles émissions dans leurs parcs : 50 % des autobus et des autocars dès 2020 et 100 % pour 2025. Les collectivités sont ainsi dans l’obligation, lorsque le parc se compose de plus de vingt autobus et

À l’échelle d’un territoire, la mise en œuvre d’un schéma de transport durable nécessite de coordonner les différents modes de transport, de manière à fluidi-fier les déplacements et à les orienter vers les solutions les plus économes en énergie et les moins émettrices de gaz à effet de serre.Parmi elles figurent les mobilités douces (vélo, marche), pertinentes pour les trajets de proximité ou bien en combinaison avec les transports collectifs ou le covoi-turage pour des trajets plus longs.« Ces paramètres confèrent aux collecti-vités un rôle d’orchestrateurs et de faci-litateurs de mobilité. Du fait de notre travail avec les acteurs économiques locaux et de notre expérience dans l’accompagnement des programmes d’aménagement urbain, nous avons une légitimité sur toute la chaîne de valeur, souligne Jean-Noël Guillot. Elle nous permet, à partir d’un guichet unique,

De tous les secteurs d’activité, le transport est le principal émetteur de gaz à effet de serre, représentant 1/5 des émissions totales en Europe. Les collectivités, dans leur fonction d’autorités organisatrices, ont un rôle majeur à jouer en promouvant les mobilités décarbonées. Elles peuvent compter sur l’engagement et l’expertise du groupe EDF.

L’électricité s’impose comme le maillon fort des mobilités durables

REPÈRESLa stratégie nationale bas carbone vise une réduction de

31 % des émissions de C02 dans le secteur des transports, par rapport à 2015, à l’horizon du quatrième budget carbone (2029-2033).

En France,

23 000 points de recharge pour véhicule électrique répartis sur 10 000 stations sont accessibles au public selon l’Avere (Association nationale pour le déve-loppement de la mobilité électrique)

L’objectif gouvernemental est d’atteindre

100 000 points de charge en 2022, pour 1 million de véhicules électriques et hybrides rechargeables en circulation.

A vec 32 % de la consommation énergétique finale et 35 % des émissions de gaz à effet

de serre, le transport porte un poids considérable dans le bilan énergie et CO2 des collectivités françaises.À l’heure où les territoires s’efforcent de limiter leur empreinte environne-mentale, la décarbonation des mobili-tés s’impose comme une priorité. Cela d’autant plus que la durée d’amortis-sement d’un véhicule – bien inférieure à celle d’un site industriel ou d’une habitation – permet de passer à l’action rapidement, en tirant le meilleur parti du progrès des technologies et des motorisations. « En tant qu’élément fort de la transition énergétique, le transport est un service fondamental dont la qualité influence largement l’attractivité économique et résiden-tielle des territoires. Mettre en place une stratégie gagnante sur les deux tableaux suppose de jouer à la fois sur le transport collectif et la mobilité indi-viduelle », analyse Jean-Noël Guillot, directeur adjoint chez EDF Collectivités.

autocars, de faire un choix entre les énergies dont dépendront leurs inves-tissements à long terme.« Pour les accompagner, nous avons développé des compétences de conseils experts et nous déployons une presta-tion basée sur des diagnostics de flotte, explique Jean-Noël Guillot. En fonction des impacts sur le prix de revient kilo-métrique, sur les modalités d’exploita-tion et sur les émissions de gaz à effet de serre, nous pouvons recommander le passage aux véhicules électriques ou à hydrogène, à l’occasion du renouvel-lement des flottes de véhicules légers ou utilitaires ou bien en avance de phase. »

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de conseiller nos clients et partenaires quelles que soient leurs ambitions. »

Au cœur des projets d’aménagementLa même logique territoriale est appli-quée aux mobilités individuelles. Le groupe EDF intègre la problématique du transport dans l’analyse des besoins en énergie. Peut ainsi être envisagée la construction d’infrastructures de recharge pour véhicules électriques en voirie, dans les parkings urbains ou dans les bâtiments tertiaires. Autre aspect pris en compte : la puissance de l’alimentation électrique, plus ou moins élevée si on souhaite assurer une charge rapide (en cœur de ville, là où la rotation du station-nement est la plus forte) ou standard (dans les zones plus résidentielles).Spécialiste de la recharge des véhicules électriques, Izivia (ex-Sodetrel), filiale du groupe EDF, propose aux collectivités et aux entreprises une panoplie de services pour suivre l’état des bornes, optimiser leur maintenance et faciliter le paiement. Le cœur technologique de son offre réside dans la supervision, c’est-à-dire l’utilisation de logiciels fournissant une vision en temps réel du parc déployé. De quoi mesu-rer, par exemple, le taux d’utilisation des équipements et prévoir les besoins de montée en charge pour les années à venir.

Fournir en électricité 600 000 véhicules d’ici à 2022Dans le cadre de son plan mobilité élec-trique lancé fin 2018, le groupe EDF, notamment via sa filiale Izivia, va enga-ger de nouveaux moyens pour dévelop-per une mobilité plus facile à l’usage et plus rentable pour les opérateurs.

EDF entend fournir en électricité 600 000 véhicules électriques, soit 30 % de part de marché en France, au Royaume-Uni, en Italie et en Belgique.Dès 2019, le Groupe proposera sur chacun de ces marchés des offres com-prenant la fourniture d’électricité bas carbone, une solution de recharge pour tous les clients disposant d’une place de parking, ainsi que des services pour l’optimisation de la recharge et l’usage de la batterie du véhicule.EDF a l’ambition d’être le premier opéra-teur d’infrastructures de charge publique

et privée sur ses quatre pays cœur en Europe. Au travers de sa filiale Izivia, le Groupe vise à déployer, d’ici à 2022, 75 000 bornes et à donner accès à 250 000 bornes en interopérabilité à ses clients en Europe. Une approche d’inno-vation collaborative, menée par EDF Pulse Croissance et la R&D, va permettre, quant à elle, de développer des solutions de recharge pour tous les clients ne dispo-sant pas de place de parking. « La mobilité électrique entraînera une transformation des systèmes électriques, précise Yannick Duport, Directeur Mobilité

Electrique Groupe EDF. Le véhicule électrique est aussi une batterie, qui pourra être mise à disposition des réseaux et contribuer ainsi à leur équi-libre pendant les périodes de forte consommation. Avec le plan mobilité électrique, le Groupe entend devenir le leader du smart charging (lire enca-dré page 16) en Europe avec comme objectif d’exploiter 4 000 bornes “intelligentes” dès 2020. »

Lorsqu’il est produit par électrolyse de l’eau à partir d’un mix électrique bas carbone, l’hydrogène est une forme d’énergie sans émission de gaz à effet de serre. À ce titre, il intéresse les acteurs de la mobilité. La SNCF, qui souhaite remplacer ses locomotives diesel d’ici à 2028-2035, a l’intention de miser notamment sur des trains à propulsion hydrogène comme certains Länder en Allemagne, qui ont acheté le train Coralia d’Alstom.Autre débouché annoncé : les bus ou les bennes à ordures ménagères. Un plein d’hydrogène stocké sous forme gazeuse à haute pression assure plusieurs centaines de kilomètres d’autonomie,

moyennant un temps de recharge identique à celui d’un plein de diesel. Vu ces perspectives, EDF a choisi de se positionner sur le modèle développeur/investisseur et exploitant/mainteneur des ouvrages de production d’hydrogène par électrolyse. C’est le sens de sa prise de participation de 21,7 %, en juin dernier, dans la société McPhy, qui fabrique des électrolyseurs alcalins, une technologie mature et modulaire, faisant d’EDF l’actionnaire de référence.Dans ce contexte, EDF a déposé trois dossiers au guichet de l’appel à projets mobilité hydrogène ADEME (mise en œuvre

du plan Hulot) du 11 janvier et en déposera plusieurs autres au guichet de mai 2019. De même, le Groupe, fort des compétences au sein de sa R&D et d’Eifer (laboratoire commun entre EDF et le Karlsruhe Institute), travaille avec plusieurs partenaires à l’élaboration de bateaux fluviaux et maritimes en France et en Europe dans le cadre du programme transfrontalier Interreg.EDF pourrait décider de soutenir les initiatives d’acteurs territoriaux, en vue de développer puis d’installer des électrolyseurs et des stations de recharge pour commercialiser l’hydrogène bas carbone.

L’HYDROGÈNE, UN ALLIÉ DE POIDS POUR LA MOBILITÉ BAS CARBONE

Quels sont les leviers clés pour faire advenir le transport bas carbone ?La transition écologique des mobilités collectives est principalement du ressort des autorités organisatrices, État et collectivités locales, aussi bien par leur rôle de prescription (règlements, cahiers des charges des appels d’offres de matériels) que par le volume d’achats qu’elles déclenchent. Dans tous les cas, l’enjeu n° 1 est d’opter pour des solutions durableset pertinentes, en tenant compte des ressources industrielles et financières disponibles et en évitant d’être guidés par des motifs relevant de la communication politique.

Comment les mobilités douces sont-elles appelées à se développer ?Du point de vue des citoyens – dont la sensibilité à la question des émissions polluantes ne cesse de progresser –, deux mots d’ordre sont de mise : opportunité et efficacité. Si une nouvelle solution est performante et pratique, alors elle a de fortes chances de trouver son public.Il en va ainsi du vélo. Quand l’infrastructure est de qualité, avec une sécurisation renforcée et du matériel abordable, sa part modale dans les transports augmente de façon spectaculaire. On peut penser que les vélos à assistance électrique rencontreront un grand succès, d’où la mobilisation des collectivités pour offrir des solutions multiples répondant aux besoins de chacun : aides à l’acquisition, locations de courte ou de longue durée.

Reste-t-il des obstacles au boom des véhicules électriques ?Pour s’imposer, le véhicule électrique doit apparaître comme presque aussi fiable et simple à utiliser que son équivalent à essence. Cela suppose un maillage serré des bornes de recharge, des temps de charge attractifs, mais aussi toute une pédagogie de l’utilisation. Aux États-Unis, Tesla fournit un véritable écosystème d’information qui rassure et encourage les conversions. Je n’oublie pas les incitations budgétaires. En France, une grande société d’autoroutes s’apprête à réduire de 80 % le montant des péages pour les possesseurs de véhicule électrique. C’est un signe fort !

La part modale des transports est mesurée en divisant le total des déplacements par transport choisi dans n’importe quel laps de temps par le nombre total de déplacements effectués sur la même période.

“Les territoires doivent montrer la voie aux industriels et aux citoyens.”

3 questions à Gilles Dansart,fondateur et directeur de Mobilettre, site d’information sur la mobilité et les transports.

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Recharge en voirie : un maillage de plus en plus dense

Pourquoi la Métropole de Nice souhaite-t-elle étendre son réseau de bornes de recharge ?En élaborant notre deuxième Plan climat, en cours, j’ai engagé la Métropole dans une démarche ambitieuse de transition énergétique et de réduction de notre empreinte carbone. J’entends tout mettre en œuvre, notamment par l’établissement d’un mix énergétique plus équilibré, pour inciter nos citoyens à adopter une mobilité plus propre. L’extension de notre réseau de bornes de recharge, déjà loin devant toutes les autres collectivités de France, vise à faciliter encore davantage le déploiement et l’utilisation des véhicules électriques sur le territoire.

Quelles sont les évolutions en termes de services ?J’ai voulu augmenter le nombre de bornes à recharge rapide et à recharge accélérée, mais aussi uniformiser l’offre sur tout le territoire. Pour cela, nous allons déployer davantage de bornes dans les territoires éloignés du littoral mais aussi dans les parcs relais où les automobilistes peuvent garer leur voiture avant d’accéder au centre-ville par les transports en commun. Nous aurons ainsi un maillage complet sur les 49 communes de notre Métropole. Aujourd’hui, nous devons être porteurs de solutions locales, soutenues par le Gouvernement, mais aussi par l’Union européenne, et avancer avec les citoyens par le biais de dispositifs incitatifs plutôt que punitifs !

Les habitants de la Métropole sont-ils prêts à adopter massivement le véhicule électrique ?Nous avons été pionniers dans le domaine de l’auto-partage de véhicules électriques. Le dispositif l’Auto Bleue a offert aux particuliers et aux professionnels une alternative à la voiture thermique, créant ainsi de nouvelles habitudes. Aujourd’hui, nous le faisons évoluer avec la création d’un label auto-partage, afin que les opérateurs puissent offrir aux utilisateurs un service toujours plus performant et compétitif en termes de tarification. Ce passage de relais doit contribuerà moderniser le service et à accompagner la montée en puissance de l’usage du véhicule électrique. Par ailleurs, nous avons été les premiers à mettre en place une subvention à l’achat d’un véhicule 100 % électrique neuf, à hauteur de 2 000 euros. Cette année, j’ai souhaité augmenter le plafond de revenus afin que davantage de Niçois et d’habitants de la Métropole bénéficient de ce dispositif.

3 questions à Christian Estrosi,maire de la ville de Nice, président de la Métropole Nice Côte d’Azur, président délégué de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Pour accélérer la conversion du parc automobile à la motorisation élec-trique, la démocratisation des solutions

de recharge publiques est une condition clé. Le groupe EDF y contribue au travers de modalités d’intervention ajustées aux attentes de ses partenaires, comme la Métropole Nice Côte d’Azur.Dès 2011, la collectivité a créé un réseau de bornes de recharge. L’enjeu était alors de lan-cer un service d’auto-partage. Fin 2018, elle a voulu étendre son parc et l’adapter à tous les usages. Elle a alors choisi deux filiales du groupe EDF, Izivia et Citelum.Dans le cadre de ce contrat, Izivia sera en charge de la supervision et de l’exploitation technique du réseau, de la mise en place du service de recharge aux usagers via la création d’une plateforme Web et d’une appli mobile ainsi que de la relation aux utili-sateurs (service client, hotline et dépannage).Citelum sera en charge du suivi et de la main-tenance des bornes de recharge ainsi que du déploiement de 73 bornes complémentaires du réseau existant.Plusieurs étapes importantes seront franchies d’ici à fin 2019 : multiplication par trois du nombre de bornes de recharge rapide et

déploiement de quinze nouvelles bornes dans des parkings relais, à proximité des stations de tramway (lire ci-contre).

Lyon accompagne l’investissement privéPour mener à bien sa transition énergétique, la Métropole de Lyon a choisi d’ouvrir l’accès au domaine public à des investisseurs et opé-rateurs privés. C’est sur ce modèle que vont être déployés, sur les 59 communes et arron-dissements du Grand Lyon et en deux ans seulement, 631 points de charge pour véhi-cules électriques. L’investissement est financé par le Fonds de modernisation écologique des transports (FMET), que gère la société Demeter. Izivia et Demeter sont associées sur le projet et Izivia se voit confier les prestations de conception/réalisation et exploitation technique et commerciale. Ce groupement va déployer des bornes de différentes puissances, de la recharge nor-male à la recharge rapide. Ces bornes, uni-verselles, seront compatibles avec l’ensemble des 3 000 véhicules électriques et hybrides rechargeables en circulation dans l’agglomé-ration, permettant à la Métropole d’optimiser la gestion de l’énergie sur son territoire.

Preuve de l’intérêt des territoires pour le développement de la mobilité électrique, les projets d’installation de bornes de recharge en voirie se multiplient. Les filiales d’EDF sont au premier rang pour accompagner l’ambition des collectivités dans le cadre de modèles économiques adaptés aux enjeux locaux.

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Soutenir l’émergence du marché des bus électriques

Décidé à développer des solutions innovantes et compétitives pour la recharge des bus, le groupe EDF construit un réseau de partenaires associant constructeurs, installateurs et exploitants.

L e groupe EDF souhaite fournir aux col-lectivités et aux opérateurs chargés d’exploiter leurs réseaux de transport

l’électricité nécessaire au fonctionnement des bus. Et aussi proposer des solutions d’in-génierie, afin d’alimenter les véhicules aux dépôts, aux arrêts et aux terminus.Pour s’imposer sur ce marché émergent, le groupe EDF a de nombreux atouts à faire valoir. L’expertise de sa R&D en matière de batteries et de techniques de recharge – ados-sée à des outils de modélisation et de simu-lation uniques – n’est pas le moindre. « Le smart charging (lire encadré page 16) s’applique aussi bien aux bus qu’aux voitures, explique Jean-Luc Martin, chef de projet à la Direction

Mobilité Electrique Groupe EDF. Il optimise la puissance électrique sur les dépôts, pro-gramme la recharge et intègre efficacement une production d’électricité renouvelable de proximité. »EDF travaille aux côtés des constructeurs et des exploitants en vue d’améliorer et moderniser les systèmes de recharge exis-tants. Le Groupe a ainsi signé un partenariat avec la Régie des transports métropolitains (RTM) de Marseille, dont l’objet est d’étudier l’électrification de l’ensemble des lignes de bus opérées – une centaine au total.

Des études aux solutions de financementPour répondre à ce type de besoins, EDF propose une prestation de service appelée Optibus. Cette offre associe un audit des lignes de bus, une comparaison du coût de possession entre bus à propulsion ther-mique et électrique, et une évaluation des bénéfices sur la qualité de l’air du passage vers l’énergie électrique.« Nous prévoyons d’ajouter, courant 2019, un service de modélisation grâce auquel il sera possible de qualifier, ligne par ligne, les conditions de recharge et les besoins en énergie », ajoute Jean-Luc Martin.Au-delà des études, le Groupe intervient dans la phase opérationnelle des projets. C’est le cas, par exemple, dans le cadre de la restructuration du réseau de bus de Saint-Quentin-en-Yvelines (78), où trois bus élec-triques seront bientôt mis en circulation. L’exploitant – les Cars Perrier, filiale de RATP Dev – a retenu Dalkia Smart Building pour la mise en place des infrastructures de charge. La filiale d’EDF s’est distinguée par sa maîtrise des différentes facettes du projet, depuis les travaux de génie civil jusqu’à la mise en ser-vice des bornes, en passant par les démarches administratives auprès du distributeur.Répondre aux besoins des collectivités passe, enfin, par l’aide à l’investissement. En recou-rant à la société NEoT Capital, cocréée par EDF et plusieurs industriels, il est possible de financer l’achat de batteries en leasing. Avec, à la clé, l’opportunité de transférer le risque technique sur un équipement comptant pour 40 % de la valeur d’un bus et de disposer de batteries neuves à une fréquence définie !

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Haute puissance, haute vitesse : une solution de charge pour l’avenirPour anticiper l’arrivée des véhicules électriques à haute autonomie, Izivia va mettre en service deux stations de charge à haute puissance (350 kW). Un projet dans lequel l’innovation technique, qui adapte la puissance délivrée en fonction du véhicule, apporte un avantage économique décisif.

d’expérimenter deux stations de 350 kW en 2019. » Le projet s’inscrit dans le programme européen EVIA FLEX-e, qui va conduire à la mise en test de douze autres stations, quatre en Espagne et huit en Italie. Ces infrastructures se rapprochent du concept de station- service, avec à chaque fois deux points de charge permettant de recharger en même temps deux véhi-cules d’aujourd’hui ou de demain.

Coûts optimisésLe principal avantage des deux stations pilotes réside dans leur flexibilité : « Grâce à la gestion intelligente des bornes au niveau de la station, il est possible d’équilibrer la demande de puissance selon le type et les besoins des véhicules connectés de 50 à 350 kW », souligne Patrick Gagnol. Résultat : un réseau dimensionné au plus juste mais aussi des coûts de raccordement et d’exploi-tation optimisés. « Quand tout sera calé au plan techno-économique, nous

AUX CÔTÉS DES PIONNIERS DE LA RECHARGE INTELLIGENTE—

Le véhicule électrique, associé aux nouvelles technologies de l’information, ouvre de nouvelles perspectives. En effet, sa batterie représente une capacité de stockage d’énergie favorisant à la fois le développement des énergies renouvelables et participant à la gestion optimisée du réseau électrique via le smart charging (lire encadré ci-contre). Les véhicules électriques sont donc un nouvel outil de flexibilité au service de la demande d’électricité.

En effet, si le véhicule électrique est accompagné d’une technologie intelligente dite « bidirectionnelle », il peut réinjecter de l’énergie sur le réseau et la valoriser.C’est bien l’ambition stratégique à laquelle répondra la joint- venture entre EDF et NUVVE en cours de création. Start-up basée à San Diego (Californie) créée en 2010, NUVVE a développé une solution technologique reposant sur une plateforme IoT très performante. Cette technologie permet à la fois que la batterie se charge au moment opportun (production d’énergies renouvelables) et se décharge sur le réseau (ou le bâtiment) en fonction des besoins.

QU’EST-CE QUE LE SMART CHARGING ?—C’est un dispositif de pilotage intelligent de la charge d’un véhi-cule grâce à une borne connec-tée. À partir de cette borne de nouvelle génération, l’utilisateur pourra recharger la batterie de son véhicule quand l’énergie est la moins chère, en dehors des pointes de consommation ou encore au moment de la pro-duction électrique d’énergies renouvelables. Le smart charging

ouvre également une voie de développement innovant avec le vehicle to grid. Une innova-tion qui permettra d’injecter l’électricité stockée dans la bat-terie du véhicule électrique sur le réseau, en cas de besoin lié à un pic de consommation ou en cas d’une baisse de l’offre d’élec-tricité disponible sur le réseau ; une solution pour répondre à l’intermittence des ENR et favo-riser leur développement et leur insertion sur le réseau électrique en toute sécurité.

À l’EDF Lab les Renardières (77), les équipes de la R&D effectuent des recherches pour améliorer la performance des batteries en vue d’une charge plus rapide.

R estituer jusqu’à 80 % de l’auto-nomie d’un véhicule électrique en moins de trente minutes :

c’est la promesse associée au déploie-ment des bornes de recharge rapide. Pour y répondre, et compte tenu des véhicules et des technologies des bat-teries actuelles, il est nécessaire d’ins-taller des équipements pouvant délivrer une puissance de 50 kW.Les 200 bornes du réseau Corri-Door déployé le long des autoroutes fran-çaises et exploité par Izivia, filiale du groupe EDF, affichent ces caractéris-tiques. Cependant, l’arrivée prochaine de véhicules électriques nouvelle géné-ration nécessite de voir plus loin.« Quand on passe de 120 à 600 kilo-mètres d’autonomie, voire davantage, il faut multiplier d’autant la puissance si l’on veut maintenir la même vitesse de charge, explique Patrick Gagnol, chef de projet à la Direction Mobilité Electrique Groupe EDF. Voilà pourquoi nous avons choisi, en lien avec Izivia,

pourrons prévoir, sur certains sites, un complément de puissance issu d’une production locale d’énergies renouve-lables, voire ajouter une solution de stockage d’énergie en voirie. »Ces évolutions ouvrent la perspective d’une charge plus rapide, dès lors que les performances des batteries le per-mettront. L’arrêt pour recharger un véhi-cule pourrait alors se limiter à moins de dix ou quinze minutes…En attendant, le savoir-faire et l’expé-rience acquis dans le cadre d’EVIA FLEX-e

vont servir l’extension du réseau Corri-Door. D’ici à 2022, Izivia va déployer 60 stations supplémentaires comprenant chacune deux à huit places (environ 300 points de charge, au total, variant de 50 à 100 kW). « Corri-Door 2 sera connecté au réseau actuel et, notamment, à ceux de nos partenaires en Belgique, en Angleterre et en Italie, souligne Patrick Gagnol. Autant dire que le dispositif dans son ensemble sera clé pour la mobilité transfrontalière et européenne ! »

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1 Transports collectifs électriquesEn plus de travailler avec les constructeurs sur le développement de solutions de recharge compétitives, innovantes et pérennes, EDF apporte son expertise aux collectivités pour le diagnostic et l’électrification de leurs réseaux de transport public. C’est avec son appui, par exemple, que la Régie des transports métropolitains (RTM) de Marseille, qui a inauguré la première ligne de bus en France, fonctionnant exclusivement à l’électricité, travaille à l’électrification de ses lignes de bus.

6 Expérimentation d’une navette autonomeEDF a collaboré avec l’entreprise Navya pour mettre au point une navette 100 % électrique qui se déplace sans chauffeur grâce à un système de multicapteurs embarqués. Destiné à la mobilité urbaine, ce véhicule autonome facilite les déplacements dans les sites fermés et couvre le premier et le dernier kilomètre, tout en trouvant sa place dans l’offre multimodale existante. Il fait actuellement l’objet d’expérimentations sur le territoire de la Métropole de Nantes.

2 Recharge en voirieLe groupe EDF, via sa filiale Izivia, est en mesure de répondre aux besoins des collectivités dans le déploiement et l’exploitation de points de charge destinés aux véhicules électriques. C’est le cas de la région Hauts-de-France, du département du Calvados ou de la Métropole du Grand Nancy. Fin 2018, trois contrats ont été signés avec la Métropole Nice Côte d’Azur, la Métropole de Lyon et les syndicats départementaux d’énergie du Finistère, des Côtes-d’Armor et d’Ille-et-Vilaine. Sur les territoires concernés, plus de 1 200 bornes compléteront le réseau public existant en France.

3 SupervisionDéveloppé par Izivia, cet outil informatique permet, en rendant les bornes communi-cantes, de contrôler l’état d’un parc en temps réel, d’effectuer des actions à distance sur les bornes et donc d’en assurer l’exploitation. 80 % des pannes peuvent être résolues à distance grâce à la supervision, ce qui assure une haute qualité de service après des collectivités et des entreprises mais surtout pour les utilisateurs finaux. La supervision présente l’avantage principal d’être ouverte et donc de pouvoir intégrer les nouvelles bornes de toute marque et de tout type.

Panorama des expertises du groupe EDF en matière de transport bas carbone

4 Recharge en parking urbainIzivia exploite les bornes de recharge installées dans une centaine de parcs de stationnement Indigo en France (dont quinze sites en région parisienne et dix à Paris intra-muros). La filiale du groupe EDF participe, par ailleurs, à l’équipement de l’ensemble des parkings Indigo situés en centre-ville. Au total, 600 points de charge seront installés d’ici à fin 2019.

5 Recharge d’une flotte de véhicules dans un bâtiment tertiaire ou industrielIzivia a mis au point un modèlede bornes de recharge adaptéaux parkings d’entreprise, auquel peuvent être connectés des véhicules de flotte ou privés. Pour limiter leur impact sur la consommation énergétique des bâtiments, les équipements fonctionnent sur le principe du smart charging. Plusieurs centaines d’entre eux ont été déployés sur les centrales nucléaires EDF.

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Exploiter la chaleur industrielle pour chauffer des logements

En associant récupération de chaleur fatale d’origine industrielle et biomasse, la ville de Charleville-Mézières est parvenue à étendre et à verdir significativement un réseau de chaleur urbain. Coup de projecteur.

À Charleville-Mézières (08), le quartier de la Citadelle est desservi par un réseau de

chaleur, un système de distribution de chaleur produite de façon centralisée, permettant de desservir plusieurs usagers. Jusqu’alors, le gaz circulant à l’intérieur du réseau permettait de chauffer un peu moins de 1 000 équi-valents logements.Depuis le 1er janvier 2019, le change-ment d’échelle est total. La taille du réseau a triplé (de 3 à 8,9 kilomètres) et, avec elle, le nombre de logements

alimentés en gaz (près de 3 300). Sont désormais également couverts le quar-tier Manchester et le centre hospita-lier. Mieux : le mix énergétique intègre plus de 60 % d’énergies renouvelables et de récupération !

Deux sources d’énergie vertePour parvenir à un tel résultat, plusieurs acteurs ont uni leurs efforts et leurs compétences. Parmi eux, la direction de la fonderie PSA des Ayvelles. Sur ce site, premier employeur de la ville de Charleville-Mézières, le constructeur

automobile réalise des pièces en fonte et en alliages d’aluminium, destinées à ses unités d’usinage ou d’assem-blage. Des activités industrielles qui présentent un potentiel important de récupération de chaleur fatale.Fin 2016, Charleville-Mézières a lancé un appel d’offres en vue de renouveler la délégation de service public du réseau de chaleur de la Citadelle. Objectif affi-ché par la ville : ouvrir à une large com-munauté de clients particuliers l’accès à une énergie verte, compétitive et stable en termes de prix.

« Nous exploitions le réseau depuis plusieurs années et nous avons saisi l’opportunité de la consultation pour présenter une solution innovante : la récupération de la chaleur issue des fours de l’usine PSA pour la réin-jecter dans le réseau », indique Nebojsa Maksimovic, directeur commercial indus-trie chez Dalkia Est.Soucieux de renforcer la performance énergétique de son site tout en limi-tant l’impact environnemental de ses activités, le constructeur automobile français PSA s’est engagé pleinement dans le projet. Pour pouvoir valoriser 28 GWh chaque année, un système d’échangeurs a été imaginé à l’inté-rieur de la fonderie.Ce n’est pas tout : l’industriel a accepté l’idée d’installer sur son site une chauf-ferie biomasse de 500 kW, laquelle doit compléter l’alimentation en énergie verte du réseau de chaleur de la Citadelle.La ville a décidé, en juin 2017, d’attribuer à Dalkia la délégation de service public pour une durée de 25 ans.

Un taux de TVA réduit à 5,5 %Mise en service il y a quelques semaines, la solution proposée par Dalkia associe bénéfices écologiques et économiques. En étant raccordés à un réseau de chaleur alimenté par plus de 50 % d’énergies renouvelables et de récupé-ration (60 % dans le cas de Charleville),

Sur le site de Charleville-Mézières, Dalkia récupère la chaleur issue des fonderies du groupe PSA pour alimenter en chauffage les foyers du quartier de la Citadelle.

Un projet novateur en matière d’écologie territoriale

Pourquoi avez-vous retenu Dalkia pour exploiter le réseau de chaleur de la Citadelle ?Dalkia gère ce réseau depuis plusieurs décennies. L’entreprise avait déjà su nous proposer une solution de cogénération pour réduire les coûts pour les usagers. La nouvelle offre élaborée constitue un démonstrateur de ce que l’on peut faire de vraiment innovant en matière d’écologie territoriale.

Quel regard portez-vous sur la qualité de la relation avec vos interlocuteurs ?Aujourd’hui, Dalkia fournit de la chaleur à plus de la moitié de la population de Charleville-Mézières, et cela dans d’excellentes conditions

de qualité et de coût. En matière de gestion comme dans la conception de propositions nouvelles, ses équipes ont démontré leur très grand professionnalisme.

Ce projet est-il duplicable ?De nombreuses collectivités ont la volonté de s’engager pour l’environnement, que ce soit en modernisant les réseaux de chaleur urbains, en développant des contrats de performance énergétique ou encore en rénovant les systèmes d’éclairage. Pour cela, l’ingénierie est une ressource essentielle. Dans notre cas, pour le projet Charleville-Mézières, les équipes d’EDF et de Dalkia ont été en capacité de nous l’apporter.

3 questions à Boris Ravignon, maire de Charleville-Mézières

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EDF Collectivités / Le magazine de la transition énergétique des territoires #19

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LE MAGAZINE

Dans le quartier de la Citadelle, l’innovation de Dalkia profite déjà à près de 3 300 logements alimentés en énergies renouvelables à plus de 60 % en hiver et à 100 % en été.

les usagers bénéficient d’une facture allégée grâce à un taux de TVA réduit à 5,5 %. C’est aussi la garantie de tarifs stables car affranchis des fluctuations du prix des énergies fossiles.La fonderie PSA – dont la plupart des salariés habitent dans des logements raccordés au réseau de chaleur – tire également avantage des évolutions récentes. « C’est un projet qui renforce notre compétitivité, remarque Stéphane Gélas, directeur du site. Notre Groupe mène des actions pour ancrer ses activités industrielles, notamment en France, et la démarche entreprise avec Dalkia fait écho à cette ambition. » Une preuve que la transi-tion énergétique peut aller de pair avec la pérennisation des activités indus-trielles dans les territoires.

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PLUS DE

60 %d’énergies renouvelableset de récupération.

7 000 tonnes de CO2

évitées chaque année, soit l’équivalent de 3 930 voitures [à essence] retirées de la circulation.

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