vendredi 22 juin 2018 page 5 kiiz a levé 700.000 francs ... · Être une brique essentielle des...

1
MATTEO IANNI Bestmile renforce son aura à l’in- ternationale. L’entreprise vau- doise, qui développe un logiciel qui permet de suivre en temps réel des véhicules sans conduc- teurs, en optimisant les trajets, les temps d’attente ou encore les croi- sements, a en effet été primée hier par le World Economic Forum (WEF). Elle a été sélectionnée parmi des centaines de candidats comme l’un des «Technology Pio- neers». La communauté des Technology Pioneers du WEF est composée de jeunes sociétés du monde en- tier qui sont impliquées dans la conception, la mise au point et le déploiement de nouvelles tech- nologies et innovations, et qui sont bien placées pour avoir un impact important sur l’industrie et la société. Focus sur le marché asiatique et américain Ce prix est donc une consécra- tion, pour la start-up lausannoise créée en 2013, qui continue de croître, en Suisse comme à l’étran- ger. «Bestmile a été fondé avec pour mission de rendre les trans- ports sûrs, efficaces et abordables pour tous, explique Raphael Gin- drat, CEO de l’entreprise. La tech- nologie de Bestmile permet la ges- tion intelligente de flottes, et nous sommes enthousiasmés de tra- vailler avec le programme Tech- nology Pioneers du WEF pour contribuer à un avenir plus dura- ble pour tous.» En plus d’aug- menté la notoriété de l’entreprise vaudoise, ce prix permettra à son CEO de participer à la rencontre annuelle des nouveaux cham- pions du WEF. Cette réunion, aussi surnommée «Davos d’été», se tiendra à Tianjin, en Chine, du 18 au 20 septembre. De nom- breux pionniers participeront aussi à la rencontre annuelle à Da- vos, en janvier 2019, et continue- ront de contribuer aux initiatives du Forum au cours des deux pro- chaines années. «Être sélectionnés parmi les Technology Pioneers nous donne également l’occasion de participer au Forum de Davos. Cela nous donne la possibilité de rencontrer des acteurs publics, po- litiques ainsi que diverses entre- prises.» Aujourd’hui, Bestmile gère une dizaine de véhicule en Suisse, grâce à des collaborations avec entre autres les Transports pu- blics genevois et fribourgeois. Et bientôt, les communes de Cosso- nay et de Marly auront des ser- vices de navettes autonomes et utiliseront le programme de Best- mile. Sa technologie est utilisée à Sion depuis plus de deux années. En France, la start-up contrôle des navettes dans une zone pié- tonne à Lyon et six véhicules au- tonomes sur le site d’une centrale nucléaire vers Poitiers. Alors cette future visite en Chine sera l’oc- casion pour Bestmile de nouer des contacts avec des potentiels clients sur place. La start-up avait d’ailleurs suivi un programme de dix jours en Chine l’an dernier, à la rencontre d’investisseurs po- tentiels, (lire l’Agefi du 6 juillet 2017) à l’occasion d’un séjour or- ganisé par Venturelab. En plus de la Chine, l’entreprise lausannoise vise également Sin- gapour et le Japon. Elle prévoit à cet effet l’ouverture de petits bu- reaux pour «avoir une présence physique sur place». En parallèle, Bestmile vise à dé- velopper ses activités en Amé- rique du Nord, aux Etats-Unis notamment ou elle tient son cen- tre de vente, de marketing et de partenariat est à San Francisco. Si aujourd’hui une dizaine de collaborateurs – des vendeurs es- sentiellement – sont présents, leur nombre devrait doubler d’ici la fin de l’année. Raphael Gin- drat confie d’ailleurs «la mise en place d’une équipe de vendeurs dédiée spécialement au secteur automobile» à San Francisco. Aujourd’hui l’entreprise compte au total une soixantaine d’em- ployés. Pour rappel, l’entreprise avait fait une levée de fonds en novembre dernier (mais annoncée en mars – lire l’Agefi du 22 mars 2018) de 11 millions de francs. L’objectif af- fiché de cette levée de fonds était clair: accélérer encore plus la croissance de la société que ce soit au niveau de l’amélioration des technologies déployées, du déve- loppement du produit mais aussi et surtout de sa commercialisa- tion. Être une brique essentielle des voitures autonomes Le marché de la voiture auto- nome pourrait représenter 515 milliards d’euros à l’horizon 2035, d’après une étude du cabi- net de conseil A.T. Kearney. Best- mile vise une place de pionniers dans ce secteur. «Les véhicules sans chauffeur ne sont plus une réalité virtuelle. Des acteurs de cette mobilité autonome annon- cent les premières productions en série autour de 2020 déjà, tout en pressant les gouvernements de mettre la seconde vitesse pour adapter les règles de circulation routière.» Sans dévoiler de noms, le CEO de Bestmile confie être en contact avec «les principaux construc- teurs allemands, français et japo- nais». Si Raphael Gindrat n’a pas sou- haité mentionner le chiffre d’af- faires 2017 de l’entreprise, il ex- plique tout de même que sa clientèle a quadruplé en l’espace d’un an.n vendredi 22 juin 2018 5 ENTREPRISES PAGE VOUS CHERCHEZ UN TAUX HYPOTHÉCAIRE COMPÉTITIF? Signez votre prêt en ligne en 15min et gagnez +0,5 % d’intérêt supplémentaire sur votre épargne! CHRISTIAN AFFOLTER Le tour de financement initial du lausannois kiiz a remporté un suc- cès bien au-delà de ses espérances. Neuf investisseurs ont permis de réunir 700.000 francs au lieu des 500.000 francs visés. Le président de kiiz, Marc Comina, précise qu’aucun de ses clients du côté de la communication n’y a participé. Le palette des investisseurs va du banquier privé genevois jusqu’au professionnel de l’immobilier, en passant par des entrepreneurs et des consultants. Le site, actif de- puis une petite semaine seule- ment, suscite déjà beaucoup d’in- térêt et de trafic. Même si elle n’arrive en Suisse qu’aujourd’hui, l’offre de kiiz n’a rien de révolutionnaire en soi, aux yeux de Marc Comina: «le courtage immobilier sans com- missions, basé sur des honoraires, est un business «me too» qui a déjà chamboulé le marché immo- bilier partout dans le monde». En Suisse, il a déjà repéré plusieurs sites «cousins», comme il les ap- pelle, lancés récemment eux aussi. Son analyse du fonction- nement actuel du marché des transactions immobilières fait ressortir deux arguments clés en faveur de kiiz. Tout d’abord, en collaboration avec le professeur Philippe Thal- mann de l’EPFL, qui a introduit en Suisse la méthode hédoniste basée sur la comparaison statis- tique des prix réalisés lors de transactions immobilières, kiiz propose une méthode d’estima- tion immobilière novatrice. Elle prend les valeurs des cinq plate- formes d’estimation électronique actuellement les plus répandues (Wüest Partner, Fahrländer Part- ner, PriceHubble, IAZI/CIFI et Institut suisse de l’économie im- mobilière) et les pondère scienti- fiquement, selon la méthode mise au point avec Philippe Thal- mann, membre du conseil d’ad- ministration de kiiz. «Cette mé- thode permet de tirer le meilleur de chaque institut. Le Big Data permet de corriger la subjectivité humaine, pour obtenir l’estima- tion la plus précise du marché. Chaque estimation sera signée par le professeur Thalmann. Les instituts connaissent et soutien- nent notre démarche et notre stratégie marketing. Pour eux, qui pour la plupart sont canton- nés dans le B2B sans espoir de percer au niveau B2C, celui du client final, c’est une opportunité commerciale supplémentaire», souligne Marc Comina. L’estimation n’est-elle d’ailleurs pas la véritable plus-value de kiiz, au point de pouvoir devenir une filière indépendante? Car les es- timations sont aussi demandées lors d’évaluations fiscales, en cas de mariage/divorce ou d’héritage, et la liste n’est pas exhaustive. Marc Comina reconnaît volon- tiers que ce produit possède un potentiel très intéressant, mais avec une part d’incertitude beau- coup plus grande que pour le courtage sans commission: «Dans notre Business Plan, cette offre prend la place de la cerise sur le gâteau.» Tout en soulignant qu’avec cette exclusivité kiiz, on ne se trouve plus dans une activité «Me Too», bien au contraire: plusieurs mois de codage ont été nécessaires pour mettre en place la plate- forme qui permet, en une seule saisie de données, d’obtenir les es- timations des cinq bases de don- nées , ensuite pondérées par le professeur Thalmann. «Notre tarification ne sera pas si facile à copier non plus, relève Marc Comina, mettant ainsi en avant le deuxième argument clé permettant à kiiz de se différen- cier de la concurrence. Nous sommes jusqu’à trois fois moins chers que nos sites cousins, et en- viron dix fois moins chers que nos concurrents directs du cour- tage traditionnel. L’immobilier neuf est également un marché très important pour nous. Les ins- titutionnels et autres dévelop- peurs qui mettent de la PPE neuve sur le marché auront dés- ormais une alternative à la com- mission de 2,5% d’un courtier tra- ditionnel.» Avec de telles propositions, kiiz ne se fait évidemment pas que des amis. «Nous sommes déjà at- taqués de toutes parts, ce qui nous donne à chaque fois l’occa- sion d’expliquer notre modèle. Au-delà des petites polémiques sur les réseaux sociaux, ce qui est le plus intéressant, c’est la trans- formation inévitable que va vi- vre le courtage. Il représente ac- tuellement en Suisse un marché d’un milliard de francs par an- née. Ce montant sera probable- ment divisé par deux dans 3-5 ans, et par dix dans 10 ans! Les courtiers traditionnels resteront pleinement justifiés pour les ob- jets de luxe et les fermes isolées, soit quelques pourcents du mar- ché. Pour le reste, les courtiers établis devront immanquable- ment choisir entre trois options: combattre, copier ou racheter. Faire croire qu’on peut vendre un bien à des prix fabuleux re- lève de la légende. Aujourd’hui, le prix des transactions est géné- ralement fixé par les banques, qui se basent sur une estimation hédoniste et les fonds propres du client. L’objectivation et la ratio- nalisation est donc déjà en cours, la marge de manœuvre s’est amincie. Dans un marché aussi fortement régulé que celui de la Suisse, il faut arrêter de croire aux miracles», détaille Marc Co- mina. Cela n’empêche pas kiiz d’avoir recours à des photographes pro- fessionnels pour la présentation d’un bien sur les principaux por- tails immobiliers, ainsi qu’à des professionnels tant pour les vi- sites que pour la négociation. «Nous faisons tout comme un courtier, simplement en étant beaucoup moins chers», conclut Marc Comina.n Kiiz a levé 700.000 francs pour le courtage Le portail lausannois et son courtage immobilier sans commission se distingue par une estimation immobilière basée sur la moyenne pondérée entre cinq plateformes électroniques. MARC COMINA. Le président de kiiz insiste sur une tarification nettement inférieure à celle du courtage traditionnel. KEYSTONE Bestmile gagne en reconnaissance internationale MOBILITÉ. L’entreprise lausannoise a été sélectionnée comme l’un des «Technology Pioneers» du World Economic Forum. Une consécration pour la start-up lancée en 2013. RAPHAËL GINDRAT.«Bestmile a été fondé avec pour mission de rendre les transports sûrs, effi- caces et abordables pour tous.» L’ENTREPRISE AVAIT FAIT UNE LEVÉE DE FONDS EN NOVEMBRE DERNIER (MAIS ANNONCÉE EN MARS) DE 11 MILLIONS DE FRANCS. KIIZ EST DÉJÀ ATTAQUÉ DE TOUTES PARTS, CE QUI DONNE À CHAQUE FOIS L’OCCASION D’EXPLIQUER LE MODÈLE.

Upload: others

Post on 10-Aug-2020

0 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: vendredi 22 juin 2018 PAGE 5 Kiiz a levé 700.000 francs ... · Être une brique essentielle des voitures autonomes Le marché de la voiture auto - nome pourrait représenter 515

MATTEO IANNI

Bestmile renforce son aura à l’in-ternationale. L’entreprise vau-doise, qui développe un logicielqui permet de suivre en tempsréel des véhicules sans conduc-teurs, en optimisant les trajets, lestemps d’attente ou encore les croi-sements, a en effet été primée hierpar le World Economic Forum(WEF). Elle a été sélectionnéeparmi des centaines de candidatscomme l’un des «Technology Pio-neers».La communauté des TechnologyPioneers du WEF est composéede jeunes sociétés du monde en-tier qui sont impliquées dans laconception, la mise au point et ledéploiement de nouvelles tech-nologies et innovations, et quisont bien placées pour avoir unimpact important sur l’industrieet la société.

Focus sur le marché asiatique et américainCe prix est donc une consécra-tion, pour la start-up lausannoisecréée en 2013, qui continue decroître, en Suisse comme à l’étran-ger. «Bestmile a été fondé avecpour mission de rendre les trans-ports sûrs, efficaces et abordablespour tous, explique Raphael Gin-drat, CEO de l’entreprise. La tech-nologie de Bestmile permet la ges-tion intelligente de flottes, et noussommes enthousiasmés de tra-vailler avec le programme Tech-nology Pioneers du WEF pourcontribuer à un avenir plus dura-ble pour tous.» En plus d’aug-menté la notoriété de l’entreprise

vaudoise, ce prix permettra à sonCEO de participer à la rencontreannuelle des nouveaux cham-pions du WEF. Cette réunion,aussi surnommée «Davos d’été»,se tiendra à Tianjin, en Chine, du18 au 20 septembre. De nom-breux pionniers participerontaussi à la rencontre annuelle à Da-vos, en janvier 2019, et continue-ront de contribuer aux initiativesdu Forum au cours des deux pro-

chaines années. «Être sélectionnésparmi les Technology Pioneersnous donne également l’occasionde participer au Forum de Davos.Cela nous donne la possibilité derencontrer des acteurs publics, po-litiques ainsi que diverses entre-prises.»

Aujourd’hui, Bestmile gère unedizaine de véhicule en Suisse,grâce à des collaborations avecentre autres les Transports pu-blics genevois et fribourgeois. Etbientôt, les communes de Cosso-nay et de Marly auront des ser-vices de navettes autonomes etutiliseront le programme de Best-mile. Sa technologie est utilisée àSion depuis plus de deux années.En France, la start-up contrôledes navettes dans une zone pié-tonne à Lyon et six véhicules au-tonomes sur le site d’une centralenucléaire vers Poitiers. Alors cettefuture visite en Chine sera l’oc-casion pour Bestmile de nouerdes contacts avec des potentielsclients sur place. La start-up avaitd’ailleurs suivi un programme dedix jours en Chine l’an dernier, àla rencontre d’investisseurs po-tentiels, (lire l’Agefi du 6 juillet2017)à l’occasion d’un séjour or-ganisé par Venturelab.En plus de la Chine, l’entrepriselausannoise vise également Sin-gapour et le Japon. Elle prévoit àcet effet l’ouverture de petits bu-reaux pour «avoir une présencephysique sur place».En parallèle, Bestmile vise à dé-velopper ses activités en Amé-rique du Nord, aux Etats-Unisnotamment ou elle tient son cen-tre de vente, de marketing et departenariat est à San Francisco.Si aujourd’hui une dizaine decollaborateurs – des vendeurs es-sentiellement – sont présents,leur nombre devrait doubler d’icila fin de l’année. Raphael Gin-drat confie d’ailleurs «la mise enplace d’une équipe de vendeurs

dédiée spécialement au secteurautomobile» à San Francisco.Aujourd’hui l’entreprise compteau total une soixantaine d’em-ployés.Pour rappel, l’entreprise avait faitune levée de fonds en novembredernier (mais annoncée en mars –lire l’Agefi du 22 mars 2018) de 11millions de francs. L’objectif af-fiché de cette levée de fonds étaitclair: accélérer encore plus lacroissance de la société que ce soitau niveau de l’amélioration destechnologies déployées, du déve-loppement du produit mais aussi

et surtout de sa commercialisa-tion.

Être une brique essentielledes voitures autonomesLe marché de la voiture auto-nome pourrait représenter 515milliards d’euros à l’horizon2035, d’après une étude du cabi-net de conseil A.T. Kearney. Best-mile vise une place de pionniersdans ce secteur. «Les véhiculessans chauffeur ne sont plus uneréalité virtuelle. Des acteurs decette mobilité autonome annon-cent les premières productions

en série autour de 2020 déjà, touten pressant les gouvernementsde mettre la seconde vitesse pouradapter les règles de circulationroutière.»Sans dévoiler de noms, le CEOde Bestmile confie être en contactavec «les principaux construc-teurs allemands, français et japo-nais».Si Raphael Gindrat n’a pas sou-haité mentionner le chiffre d’af-faires 2017 de l’entreprise, il ex-plique tout de même que saclientèle a quadruplé en l’espaced’un an.n

vendredi 22 juin 2018 5ENTREPRISES PAGE

VOUS CHERCHEZUN TAUX HYPOTHÉCAIRE COMPÉTITIF���?Signez votre prêt en ligne en 15����min et gagnez

+0,5%

d’intérêt supplémentaire sur votre épargne�!

CHRISTIAN AFFOLTER

Le tour de financement initial dulausannois kiiz a remporté un suc-cès bien au-delà de ses espérances.Neuf investisseurs ont permis deréunir 700.000 francs au lieu des500.000 francs visés. Le présidentde kiiz, Marc Comina, précisequ’aucun de ses clients du côté dela communication n’y a participé.Le palette des investisseurs va dubanquier privé genevois jusqu’auprofessionnel de l’immobilier, enpassant par des entrepreneurs etdes consultants. Le site, actif de-puis une petite semaine seule-ment, suscite déjà beaucoup d’in-térêt et de trafic.Même si elle n’arrive en Suissequ’aujourd’hui, l’offre de kiiz n’arien de révolutionnaire en soi,aux yeux de Marc Comina: «lecourtage immobilier sans com-missions, basé sur des honoraires,est un business «me too» qui adéjà chamboulé le marché immo-bilier partout dans le monde». EnSuisse, il a déjà repéré plusieurssites «cousins», comme il les ap-pelle, lancés récemment euxaussi. Son analyse du fonction-nement actuel du marché destransactions immobilières faitressortir deux arguments clés enfaveur de kiiz.Tout d’abord, en collaboration

avec le professeur Philippe Thal-mann de l’EPFL, qui a introduiten Suisse la méthode hédonistebasée sur la comparaison statis-tique des prix réalisés lors detransactions immobilières, kiizpropose une méthode d’estima-tion immobilière novatrice. Elleprend les valeurs des cinq plate-formes d’estimation électroniqueactuellement les plus répandues(Wüest Partner, Fahrländer Part-ner, PriceHubble, IAZI/CIFI etInstitut suisse de l’économie im-mobilière) et les pondère scienti-

fiquement, selon la méthodemise au point avec Philippe Thal-mann, membre du conseil d’ad-ministration de kiiz. «Cette mé-thode permet de tirer le meilleurde chaque institut. Le Big Datapermet de corriger la subjectivitéhumaine, pour obtenir l’estima-tion la plus précise du marché.Chaque estimation sera signéepar le professeur Thalmann. Lesinstituts connaissent et soutien-nent notre démarche et notrestratégie marketing. Pour eux,qui pour la plupart sont canton-

nés dans le B2B sans espoir depercer au niveau B2C, celui duclient final, c’est une opportunitécommerciale supplémentaire»,souligne Marc Comina.L’estimation n’est-elle d’ailleurspas la véritable plus-value de kiiz,au point de pouvoir devenir unefilière indépendante? Car les es-timations sont aussi demandéeslors d’évaluations fiscales, en casde mariage/divorce ou d’héritage,et la liste n’est pas exhaustive.Marc Comina reconnaît volon-tiers que ce produit possède unpotentiel très intéressant, maisavec une part d’incertitude beau-coup plus grande que pour lecourtage sans commission: «Dansnotre Business Plan, cette offreprend la place de la cerise sur legâteau.»Tout en soulignant qu’avec cetteexclusivité kiiz, on ne se trouveplus dans une activité «Me Too»,bien au contraire: plusieurs moisde codage ont été nécessairespour mettre en place la plate-forme qui permet, en une seulesaisie de données, d’obtenir les es-timations des cinq bases de don-nées , ensuite pondérées par leprofesseur Thalmann.«Notre tarification ne sera pas sifacile à copier non plus, relèveMarc Comina, mettant ainsi enavant le deuxième argument clé

permettant à kiiz de se différen-cier de la concurrence. Noussommes jusqu’à trois fois moinschers que nos sites cousins, et en-viron dix fois moins chers quenos concurrents directs du cour-tage traditionnel. L’immobilierneuf est également un marchétrès important pour nous. Les ins-

titutionnels et autres dévelop-peurs qui mettent de la PPEneuve sur le marché auront dés-ormais une alternative à la com-mission de 2,5% d’un courtier tra-ditionnel.»Avec de telles propositions, kiizne se fait évidemment pas quedes amis. «Nous sommes déjà at-taqués de toutes parts, ce quinous donne à chaque fois l’occa-sion d’expliquer notre modèle.Au-delà des petites polémiquessur les réseaux sociaux, ce qui estle plus intéressant, c’est la trans-formation inévitable que va vi-vre le courtage. Il représente ac-tuellement en Suisse un marchéd’un milliard de francs par an-

née. Ce montant sera probable-ment divisé par deux dans 3-5ans, et par dix dans 10 ans! Lescourtiers traditionnels resterontpleinement justifiés pour les ob-jets de luxe et les fermes isolées,soit quelques pourcents du mar-ché. Pour le reste, les courtiersétablis devront immanquable-ment choisir entre trois options:combattre, copier ou racheter.Faire croire qu’on peut vendreun bien à des prix fabuleux re-lève de la légende. Aujourd’hui,le prix des transactions est géné-ralement fixé par les banques,qui se basent sur une estimationhédoniste et les fonds propres duclient. L’objectivation et la ratio-nalisation est donc déjà en cours,la marge de manœuvre s’estamincie. Dans un marché aussifortement régulé que celui de laSuisse, il faut arrêter de croireaux miracles», détaille Marc Co-mina.Cela n’empêche pas kiiz d’avoirrecours à des photographes pro-fessionnels pour la présentationd’un bien sur les principaux por-tails immobiliers, ainsi qu’à desprofessionnels tant pour les vi-sites que pour la négociation.«Nous faisons tout comme uncourtier, simplement en étantbeaucoup moins chers», conclutMarc Comina.n

Kiiz a levé 700.000 francs pour le courtageLe portail lausannois et son courtage immobilier sans commission se distingue par une estimation immobilière basée sur la moyenne pondérée entre cinq plateformes électroniques.

MARC COMINA. Le président de kiiz insiste sur une tarificationnettement inférieure à celle du courtage traditionnel.

KEYSTONE

Bestmile gagne en reconnaissance internationaleMOBILITÉ. L’entreprise lausannoise a été sélectionnée comme l’un des «Technology Pioneers» du World Economic Forum. Une consécration pour la start-up lancée en 2013.

RAPHAËL GINDRAT.«Bestmile aété fondé avec pour mission derendre les transports sûrs, effi-caces et abordables pour tous.»

L’ENTREPRISE AVAIT FAIT

UNE LEVÉE DE FONDS

EN NOVEMBRE DERNIER

(MAIS ANNONCÉE EN MARS)

DE 11 MILLIONS DE FRANCS.

KIIZ EST DÉJÀ ATTAQUÉ

DE TOUTES PARTS,

CE QUI DONNE

À CHAQUE FOIS L’OCCASION

D’EXPLIQUER LE MODÈLE.