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Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Vendredi 1 er avril Le Royaume oublié – La Tragédie cathare Dans le cadre du cycle Le Paciisme Du vendredi 1 er au dimanche 10 avril Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr Le Royaume oublié – La Tragédie cathare | Vendredi 1 er avril

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Roch-Olivier Maistre,

Président du Conseil d’administration

Laurent Bayle,

Directeur général

Vendredi 1er avril Le Royaume oublié – La Tragédie cathare

Dans le cadre du cycle Le Paciisme

Du vendredi 1er au dimanche 10 avril

Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert,

à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr Le

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Lors du premier concert de ce cycle, l’ensemble Hespèrion XXI, dirigé par Jordi Savall, fait revivre la tragédie

cathare. L’intérêt porté à ce mouvement religieux n’est pas seulement motivé par un souci historique.

Comme l’écrit Jordi Savall dans sa présentation de son disque Le Royaume oublié – La tragédie cathare :

« L’invasion de l’Occitanie et spécialement le massacre du 22 juillet 1209 [à Béziers, dans le cadre de la croisade

contre les Albigeois] nous rappellent dramatiquement les équivalents dans les temps modernes… ».

L’amour entre les hommes, c’est le rêve de Schönberg et Stockhausen dans les pièces composant

le programme de l’ensemble Accentus. Schönberg a composé son chœur mixte à huit voix dédié

à la paix sur la Terre (Friede auf Erden) quelques années avant la Première Guerre mondiale. L’harmonie,

c’est également ce dont débattent les choristes du « parlement du monde » (Welt-Parlament) de

Stockhausen, premier acte du Mercredi de lumière.

Promouvoir la paix, c’est aussi dénoncer la guerre : telle est la démarche adoptée par George Crumb et

Jaques Rebotier. Écrit en 1970, le quatuor de Crumb Black Angels fut inspiré par la guerre du Vietnam.

Convoquant l’image de l’ange déchu, il abonde en allusions à la mort et au diable. Avec RAS, oratorio du

quotidien, Rebotier propose une rélexion sur le « rapport frauduleux entre paix et paciication, sur la guerre

par les mots ».

La pastorale héroïque de Rameau Naïs salue quant à elle le traité d’Aix-la-Chapelle qui a mis in à la guerre

de succession d’Autriche. Donnée à l’Opéra de Paris en avril 1749, un an après le traité, cette pastorale

porte en sous-titre la mention « opéra pour la paix ». Le prologue est une allégorie : Jupiter représente

Louis XIV, qui partage le gouvernement du monde avec George II, iguré en Neptune. Ce sont les amours

de ce dernier avec la nymphe Naïs que content les trois actes suivant.

C’est sans slogans tonitruants que Berio et Nono évoquent « l’être-ensemble ». No hay caminos (1987)

de Nono rend hommage au cinéaste Andreï Tarkovski. Le titre de cette pièce provient d’une phrase

inscrite sur le mur d’un cloître de Tolède : « Marcheurs, il n’y a pas de chemins, il n’y a qu’à marcher ».

Une invite, en l’absence de pistes avérées et sûres, à refuser les dogmes et les parcours préétablis pour

s’ouvrir à l’utopie collective, paciique et libre. La Sinfonia de Berio (1968), dont le titre doit être entendu

au sens étymologique de « jouer ensemble », est un symbole de paix, notamment par la référence

à Martin Luther King et par la combinaison d’une multitude de citations musicales, véritable parabole

paciiste, dans le troisième mouvement.

Le dernier concert de ce cycle aborde quant à lui la guerre elle-même. Emmanuelle Bertrand rend

hommage au violoncelliste Maurice Maréchal (1892-1964) qui, pendant la Première Guerre mondiale,

s’était fait fabriquer par deux menuisiers un instrument surnommé « le poilu », confectionné avec des

caisses de munitions et aujourd’hui conservé au Musée de la musique. Emmanuelle Bertrand en a fait

faire une réplique, ain d’accompagner d’extraits musicaux la lecture des carnets de celui qu’elle considère

un peu comme un « grand-père ». Pour clôturer ce concert, elle interprète également en formation de

chambre une œuvre composée pendant la Deuxième Guerre mondiale cette fois : le Quatuor pour la in

du Temps de Messiaen, dont la « première » eut lieu en Allemagne, en 1941, au Stalag VIII A.

Cycle Le Paciisme

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DU VENDREDI 1eR AU DIMANCHE 10 AVRIL

VeNDReDI 1er AVRIL – 20H

Le Royaume oublié

La Tragédie cathare – La Croisade

contre les Albigeois

Jordi Savall, Montserrat Figueras,

conception musicale du projet

Montserrat Figueras, chant, cithare

Pascal Bertin, contre-ténor

Lluis Vilamajo, ténor

Marc Mauillon, baryton

La Capella Reial de Catalunya

René Zosso, récitant

Manuel Forcano, récitant

Hespèrion XXI

SAMeDI 2 AVRIL – 20H

Karlheinz Stockhausen

Welt-Parlament

Arnold Schönberg

Dreimal tausend Jahre

Arnold Schönberg

Friede auf Erden

Matthias Pintscher

She-cholat ahavath ani (création)

Accentus

Laurence Equilbey, direction

DIMANCHe 3 AVRIL – 16H30

George Crumb

Black Angels

Jacques Rebotier

RAS, oratorio du quotidien (création)

Solistes de l’Ensemble

intercontemporain

Jacques Rebotier, mise en forme,

récitant

Hae-Sun Kang, violon

Alain Billard, clarinette

Jeanne-Marie Conquer, violon

Christophe Desjardins, alto

Pierre Strauch, violoncelle

Frédéric Stochl, contrebasse

MeRCReDI 6 AVRIL – 20H

Jean-Philippe Rameau

Naïs, « opéra pour la paix »

La Simphonie du Marais

Le Chœur du Marais

Hugo Reyne, direction

Mireille Delunsch, soprano

Dorothée Leclair, soprano

Jean-Paul Fouchécourt, haute-contre

Mathias Vidal, baryton

Matthieu Heim, baryton

Arnaud Marzorati, baryton

Alain Buet, baryton

SAMeDI 9 AVRIL – 20H

Luigi Nono

No hay caminos, hay que caminar…

Andrej Tarkowskij

Luciano Berio

Sinfonia

Ensemble intercontemporain

Orchestre du Conservatoire de Paris

The Swingle Singers

Jonathan Nott, direction

DIMANCHe 10 AVRIL – 16H30

Benjamin Britten

Suite n° 3

Hans Werner Henze

Serenade

Pascal Amoyel

Libera me (création)

Henri Dutilleux

Strophe sur le nom de Sacher

Olivier Messiaen

Quatuor pour la in du Temps

Emmanuelle Bertrand, violoncelle

Carolin Widmann, violon

Jérôme Ducros, piano

Sharon Kam, clarinette

Didier Sandre, récitant

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VeNDReDI 1eR AVRIL – 20H

Salle des concerts

Le Royaume oublié

La Tragédie cathare – La Croisade contre les Albigeois

Jordi Savall et Montserrat Figueras, conception musicale du projet

Anne Brenon et Antoni Dalmau, dramaturgie et sources historiques

Avec la collaboration de Anne Brenon, Pilar Jiménez, Manuel Forcano, Francesco Zambon,

Antoni Dalmau, Sergi Grau

Montserrat Figueras, chant et cithare

Pascal Bertin, contre-ténor

Lluís Vilamajó, ténor

Marc Mauillon, baryton

Furio Zanasi, baryton

La Capella Reial de Catalunya

José Hernández Pastor, Francesc Garrigosa, Jordi Ricart, Marco Scavazza, Daniele Carnovich

René Zosso, récitant (latin et français)

Manuel Forcano, récitant (occitan)

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Hespèrion XXI

Jordi Savall, vièle, lire et rebab

Andrew Lawrence-King, harpe médiévale et psaltérion

Dimitri Psonis, santur et morisca

Hakan Güngör, kanun

Driss el Maloumi, oud

Pierre Hamon, lûtes

Nedyalko Nedyalkov, kaval

Haïg Sarikouyoumdjian, ney et duduk

Gaguik Mouradian, kamancha

Michaël Grébil, luth médiéval et ceterina

Christophe Tellart, vièle à roue et cornemuse

Lluís Coll, cornet

Béatrice Delpierre, chalémies

Daniel Lassalle, sacqueboute

Pedro Estevan et David Mayoral, percussions et cloches

Jordi Savall, direction

Ce concert est surtitré.

Fin du concert vers 22h10.

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Le Royaume oublié

La Tragédie cathare – La Croisade contre les Albigeois

Première Partie :

Apparition et rayonnement du catharisme – L’essor de l’Occitanie, ca. 950-1208

I. Aux origines du catharisme : Orient et Occident, 950-1099

950 1. Origines : Les Bogomiles

Traditionnel : Musique Bulgare (N. Nedyalkov)

1040 2. L’Occitanie accueille les Juifs échappés d’Al Andalus

Chant juif sur la Cabala : Les Trois principes, alef, mem, sin (M. Figueras / Hespèrion XXI)

1049 3. Le Concile de Reims condamne les hérétiques

Texte : Payre sant (M. Forcano, occitan)

1054 4. Schisme entre Rome et Constantinople

Chant byzantin anonyme : En to stavro pares tosa (M. Mauillon / La Capella Reial)

1099 5. Première croisade en Terre Sainte. Conquête de la partie sud de Jérusalem

par les troupes occitanes, commandée par Raymond de Saint-Gilles, Comte

de Toulouse

Fanfare de Croisade, instrumental (Hespèrion XXI)

II. L’essor de l’Occitanie : 1100-1159

1100 6. L’Occitanie, miroir chrétien d’Al Andalus

Anonyme : Danse arabo-andalouse (Hespèrion XXI)

1117 7. Le temps des Troubadours et de la « in amours »

Guilhem de Peitieu: Pos de chantar (P. Bertin / Hespèrion XXI)

1143 8. Lettre d’Evervin de Steinfeld au Père Bernard

Epistola ad patrem Bernardum (R. Zosso, latin)

1157 9. Mort de Raimon Bereguer IV. Concile de Reims contre l’hérésie

Anonyme : Mentem meam ledit dolor (La Capella Reial)

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III. L’expansion du catharisme : 1160-1204

1167 10. Concile cathare à Saint-Félix (Lauraguais).

Bûchers collectifs des cathares de Bourgogne à Vézelay

Prière cathare : Consolament (M. Forcano et F. Zanasi)

1204 11. Guilhabert de Castres ordonne Esclarmonda de Foix à Fanjeaux

Comtesse (Beatritz) de Dia : A chantar m’er de so (M. Figueras / Hespèrion XXI)

1204 12. Dispute de Carcassonne entre cathares et légats cisterciens, présidée par Pere I

Texte : Ego enim scio… (M. Forcano / R. Zosso)

IV. Vers l’afrontement : 1204-1208

1207 13. Préparation de la croisade

Guilhem de Tudèla : Cant l’apostolis saub, Vers 5 (F. Zanasi / Hespèrion XXI)

10/03/1208 14. Innocent III proclame la première croisade en terres chrétiennes,

contre les Albigeois

Texte : Nous exhortons… (R. Zosso, français)

1208 15. Raimond VI Comte de Toulouse est excommunié par Innocent III

Anonyme : Quant ai lo mon consirat (La Capella Reial et Hespèrion XXI)

entracte

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Deuxième partie :

La Croisade contre les Albigeois

Persécution, diaspora et élimination du Catharisme, 1209-1463

V. La croisade contre les Albigeois, 1209-1229

1209 1. Début de la croisade

Fanfares et appels de bataille (Hespèrion XXI)

22/07/1209 2. Siège et massacre de Béziers (20 000 morts)

Guilhem de Tudèla : Le barnatges de Fransa, Vers 21 (M. Mauillon / Hespèrion XXI)

10 /11/1209 3. « Planh » pour la mort de Raimon Roger de Trencavel

Guilhem Augier Novella / Giraut de Bornelh : Quascus plor e planh (M. Figueras / Hespèrion XXI)

12/1213 4. Défaite de Muret et mort de Pere I, le catholique

Raimon de Miraval : Aissi cum es genser Pascors (L. Vilamajó / Hespèrion XXI)

25/06/1218 5. Mort de Simon de Montfort

Anonyme chanson : L’Epictai de S. de Montfort, Vers.208 (M. Mauillon / Hespèrion XXI)

VI. L’Inquisition : persécution des cathares et élimination du catharisme,

1230-1300

1233 6. Grégoire IX crée l’Inquisition pour mener la répression contre l’hérésie

Fanfare (Hespèrion XXI)

7. Sirventès contre les faux clercs (prêtres)

Guilhem Figueira : Sirventès contre Rome : D’un sirventes far (P. Bertin et F. Zanasi)

1252 8. Légalisation de la torture avec la bulle Ad extirperdam

Texte : Ad extirperdam (R. Zosso, latin)

9. Sirventès avec des reproches à Dieu au Dernier Jugement

Pèire Cardenal : Un sirventes novel vueil comensar (L. Vilamajó / Hespèrion XXI)

1278 10. Bûcher (200 cathares) dans l’Arène de Vérone

Prière cathare : Pater Noster (M. Forcano et F. Zanasi)

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VII. Diaspora vers la Catalogne et in des cathares orientaux, 1309-1453

1309 11. Bûcher des Jacme et Guilhem Autier et d’autres cathares

Giraut de Bornelh : No puesc sofrir la dolor, instrumental (J. Savall)

1315 12. Guilhem Bélibaste s’exile en Catalogne

Texte : Es pas estonan (M. Forcano, occitan)

1453 13. Constantinople est prise par les Ottomans (et Bosnie en 1463)

La in du catharisme oriental

Marche turque (Hespèrion XXI)

1454 14. L’Apocalypse selon les révélations de saint Jean

Chant de la Sybille occitane : Al jorn del judisi (M. Figueras / La Capelle Reial)

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Le Royaume oublié

La Tragédie cathare – La croisade contre les Albigeois

Le Royaume oublié se réfère d’abord au « royaume de Dieu » ou « royaume des cieux », si cher

aux cathares, promis à tous les bons chrétiens depuis la venue du Christ. Dans notre projet,

il nous rappelle l’ancienne civilisation oubliée de l’Occitanie. Cette ancienne « Provincia

Narbonensis », terre de vieille civilisation où les Romains ont laissé leur empreinte et que Dante

déinit comme « le pays où on parle la langue d’oc », est déini en tout juste dix mots dans Le Petit

Robert de 1994 : « Auxitans Provincia. n. f. Un des noms des pays de langue d’oc au Moyen Âge. »

Comme le signale Manuel Forcano dans son intéressant article « Occitanie, miroir de Al Andalus 

et refuge de Sépharade », « l’Occitanie fut déjà à partir d’époques très anciennes et jusqu’au

Moyen âge un territoire ouvert à toutes sortes d’inluences, une frontière très perméable de populations

et d’idées, un délicat creuset où conluent les savoirs, les musiques et les poèmes provenant du sud, de

l’Al Andalus sage et sophistiqué, ainsi que du nord, de France et d’Europe, et de l’est, d’Italie et jusqu’aux

Balkans et à l’exotique Byzance ». Toutes ces inluences en font l’un des centres les plus actifs de la

culture romane, un pays d’une intense activité intellectuelle et possédant un degré de tolérance

rare pour l’époque médiévale. Il n’est pas étrange que l’amour udri des arabes ait inspiré la poésie

et la in’amor des trobairitz et troubadours. Il n’est pas non plus étrange que la kabbale prenne

naissance entre ses communautés juives. Il n’est donc pas étrange que ses chrétiens proposent

et discutent des modèles d’Église diférents, celle des bons homes ou catharisme et celle

du clergé catholique.

Le catharisme est l’une des croyances chrétiennes les plus anciennes et les plus importantes,

qui se diférencie de la doctrine de l’Église oicielle par sa croyance en l’existence de deux

principes coéternels, celui du Bien et celui du Mal. Dès les premiers temps du christianisme,

le terme d’hérésie (qui vient du grec hairesis, « opinion particulière ») fut appliqué aux

interprétations diférentes de celles reconnues par l’Église oicielle. Comme le souligne

si clairement Pilar Jiménez Sánchez dans son article « Origines et expansion des catharismes »,

même si l’on pensa d’abord que ces croyances dissidentes qui apparurent à l’approche de

l’an mille étaient originaires de l’orient (Bulgarie), il est évident qu’elles se développèrent

d’une manière tout à fait naturelle à partir des nombreuses controverses théologiques ayant

déjà eu cours en Occident dès le IXe siècle. Elles s’installèrent en force dans beaucoup de villes

et de villages de l’Occitanie, qui avait une façon de vivre très personnelle et qui trouva son

épanouissement dans l’art des troubadours. L’extraordinaire richesse musicale et poétique

de cette culture « troubadouresque », qui s’épanouit durant ces XIIe et XIIIe siècles, représente

un des moments historiques et musicaux les plus remarquables dans le développement de

la civilisation occidentale. Époque riche d’échanges et de transformations créatives, mais aussi

pleine de bouleversements et d’intolérance, elle a soufert d’une terrible amnésie historique,

due en partie à des évènements tragiques liés à la croisade et à la persécution implacable de tous

les cathares d’Occitanie. C’est en in de compte une véritable « tragédie cathare » que déclenche

la terrible croisade contre les Albigeois.

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« Parmi tous les événements, toutes les péripéties politiques qui se sont développés en notre pays

[alors le pays d’Oc] au cours du Moyen Âge, un seul suscite aujourd’hui des passions encore violentes :

c’est la croisade que le pape Innocent III lança en 1208 contre les hérétiques qui prospéraient dans le

Sud du royaume [alors l’Occitanie] et que l’on désignait par le nom d’Albigeois. Si le souvenir de cette

entreprise militaire demeure aussi vif après huit siècles, disait Georges Duby, c’est qu’il touche à deux

cordes de notre temps fort sensibles : l’esprit de tolérance et le sentiment national. » Le caractère à la

fois religieux et politique marqua cette tragédie commencée par une croisade mais suivie par une

véritable guerre de conquête embrasant l’actuel Languedoc et les régions voisines, provoquant

une rébellion générale. Catholiques et hérétiques combattant alors au coude à coude, l’Occitanie

inalement libérée de l’envahisseur mais exsangue tomba comme un fruit mûr entre les mains

du roi de France. Comme le remarque si bien Georges Bordonove, « ce fut une véritable guerre de

Sécession – la nôtre – ponctuée de victoires, de défaites, de retournements de situations incroyables,

de sièges innombrables, de massacres sans excuse, de pendaisons, de bûchers monstrueux, avec çà et

là, des gestes trop rares de générosité. Une résistance qui, pareille au phénix, renaissait inlassablement

de ses cendres, jusqu’à l’approche d’un long crépuscule, au terme duquel s’alluma soudain l’autodafé

de Montségur. Les derniers Parfaits [prêtres cathares] vécurent dès lors dans la clandestinité, avant

d’être capturés un à un et de périr sur les bûchers. Les faidits [seigneurs dépossédés] rentrèrent dans

le néant. Un nouvel ordre fut instauré, celui des rois de France ».

Ce projet n’aurait pas pu se réaliser sans les nombreux travaux de recherche réalisés par les

historiens et chercheurs spécialisés comme Michel Roquebert, auteur de L’épopée cathare,

le grand René Nelli et Georges Bordonove, parmi tant d’autres, et pour la musique et les textes

des troubadours les maîtres Friedrich Gennrich, Martin de Riquer et le regretté Francesc Noy qui,

dès 1976, nous introduisit magistralement, Montserrat Figueras et moi-même, dans le monde

des trobairitz durant la préparation de l’enregistrement réalisé pour la collection Rélexe d’EMI

Electrola. Plus récemment, c’est surtout grâce aux travaux, conversations, discussions et surtout

grâce à l’aide et la disponibilité généreuse et essentielle d’Anne Brenon, Antoni Dalmau, Francesco

Zambon, Martin Alvira Cabrer, Pilar Jiménez Sánchez, Manuel Forcano, Sergi Grau et Anna Maria

Mussons (pour la prononciation de l’occitan) que ce projet a pu aboutir. C’est pourquoi nous

tenons à les remercier tous de tout cœur. Leur profond savoir et leur sensibilité, leurs livres érudits

et leurs thèses éclairées ont été et continueront d’être une source inépuisable de rélexion,

de connaissance et d’inspiration constante. Grâce à leur travail minutieux et exhaustif, nous

pouvons aussi contribuer avec ce petit mais intense tribut au réveil de cette mémoire historique

occitane et cathare qui nous est si chère, à travers la beauté et l’émotion de la musique et de

la poésie de tous ces sirventès, chansons ou plaintes qui, aujourd’hui encore, nous interpellent

avec tant de force et de tendresse. C’est avec éloquence qu’ils soutiennent et soulignent le

discours toujours émouvant de quelques-uns des poètes et musiciens les plus remarquables,

qui furent les témoins directs (et parfois aussi des victimes indirectes) des événements liés

à l’époque dorée de la culture occitane et en même temps à la naissance, au développement

et à l’éradication brutale et impitoyable de cette très ancienne croyance chrétienne.

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Grâce à la capacité d’improvisation et de fantaisie, grâce à l’efort, la patience et la résistance

(ces nuits interminables !) de toute l’équipe de chanteurs, avec Montserrat Figueras, Pascal Bertin,

Marc Mauillon, Lluís Vilamajó, Furio Zanasi, Daniele Carnovich et ceux de La Capella Reial de

Catalunya, et des instrumentistes, avec Andrew Lawrence-King, Pierre Hamon, Michaël Grébil,

Haïg Sarikouyomdjian, Nedyalko Nedyalkov, Driss el Maloumi, Pedro Estevan, Dimitri Psonis, et

les autres membres d’Hespèrion XXI, sans oublier les récitants Manuel Forcano et René Zosso,

nous entrons en profondeur dans cette tragique mais toujours merveilleuse aventure musicale

occitane et cathare. En sept grands chapitres, nous passons, à travers plus de cinq siècles, des

origines du catharisme à l’essor de l’Occitanie, de l’expansion du catharisme à l’afrontement de

la croisade contre les Albigeois et à l’instauration de l’Inquisition, de la persécution des cathares

à l’élimination du catharisme, de la diaspora vers l’Italie, la Catalogne et la Castille à la in des

cathares orientaux avec la prise de Constantinople et de la Bosnie par les troupes ottomanes.

Les nombreuses et souvent extraordinaires sources historiques, documentaires, musicales,

littéraires nous permettent d’illustrer les principaux moments de cette histoire émouvante et

tragique. Les textes bouleversants ou très critiques des troubadours et des chroniqueurs de

l’époque sont notre il conducteur et spécialement l’extraordinaire « Chanson de la croisade

albigeoise » en forme de chanson de geste, avec près de 10000 vers, conservée dans un seul

manuscrit complet à la Bibliothèque Nationale de France. Ce manuscrit qui avait appartenu

à Mazarin était devenu au XVIIIe siècle la propriété d’un conseiller de Louis XV. C’est chez lui

qu’un des premiers médiévistes, La Curne de Sainte-Palaye, en it une copie ain de pouvoir

l’étudier et de le faire connaître.

Les principaux textes à chanter que nous avons sélectionnés, à part les fragments de la « Chanson

de la croisade albigeoise », l’ont d’abord été pour l’intérêt du poème et de la musique, puis pour

leur relation avec les diférents moments historiques. Il faut citer le « premier » troubadour,

Guilhem de Peitieu, et la « première » trobairitz, Condesa de Dia, et bien sûr les autres merveilleux

troubadours comme Raimon de Miraval, Guilhem Augier Novella, Pèire Cardenal et Guilhem

Figueira. Pour les chansons sans musique, nous avons utilisé le procédé de l’emprunt de mélodies

d’autres auteurs comme Bernat de Ventadorn, Guiraut de Borneilh, et d’autres auteurs anonymes,

ce procédé étant une coutume très répandue dans la poésie médiévale, ce que l’on ignore

parfois aujourd’hui. Sur les 2542 œuvres des troubadours qui nous sont parvenues, 514 sont

certainement, et 70 autres probablement, des imitations ou des parodies. Entre les 236 mélodies

conservées des 43 troubadours qui nous sont connus, il n’y a qu’une seule A chantar m’er de

so q’ieu no voldria, qui soit d’une trobairitz, la mystérieuse Condesa de Dia.

Pour les textes plus anciens et plus modernes, nous avons choisi ceux des manuscrits de

ces diférentes époques ayant aussi une relation très directe avec les moments historiques

importants, comme le Planctus Mentem meam pour la mort de Raimon Berenguer IV. Étant donné

l’importance de l’Apocalypse de saint Jean, la merveilleuse Sybille occitane d’un troubadour

anonyme, réalisée dans le style d’improvisation que nous croyons approprié à ce chant si

dramatique, est un moment particulièrement essentiel. Deux des autres problèmes majeurs dans

l’illustration musicale de cette grande tragédie étaient d’imaginer comment illustrer

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les célébrations et les rituels cathares, et de symboliser musicalement les terribles et nombreux

bûchers d’hérétiques présumés qu’on ne pouvait pas ignorer ni oublier. Pour le rituel cathare,

la base est la récitation de tous les textes en occitan et une très ancienne forme de plain-chant

pour les textes en latin. Tandis que pour les références aux bûchers, il nous a semblé plus touchant

et plus dramatique de mélanger la fragilité des improvisations faites par les instruments à vent

d’origine orientale comme le duduk et le kaval, symbolisant l’esprit des victimes, en opposition et

en contraste avec la présence menaçante et très angoissante des roulements de tambours, qui en

ces époques étaient, le plus souvent, l’accompagnement obligé des exécutions publiques. Après

la in des derniers cathares d’Occitanie, nous nous rappelons aussi une terrible exécution, celle

de Jeanne La Pucelle, morte à 19 ans par le feu des inquisiteurs implacables.

La terrible amnésie des hommes est certainement l’une des principales causes de leur incapacité

à apprendre de l’histoire. L’invasion de l’Occitanie et spécialement le massacre le 22 juillet 1209

des 20000 habitants de Béziers, sous prétexte de la présence de 230 hérétiques que le conseil

de la ville refuse de livrer aux troupes des croisés, nous rappelle dramatiquement des épisodes

équivalents dans les temps modernes, comme le début de la guerre civile espagnole en 1936,

par l’armée de Franco, avec l’excuse du péril communiste et la division de l’Espagne, les invasions

en 1939 de la Tchécoslovaquie avec l’excuse des Sudètes, ou de la Pologne par les troupes

allemandes d’Hitler avec la question de Dantzig. Plus récemment, nous avons les guerres du

Vietnam (1958-1975), d’Afghanistan (2001), en réaction aux attentats du 11 septembre, et d’Irak

(2003), avec l’excuse des armes de destruction massive. De même que dans les lois établies par

le pape Innocent IV dans sa bulle sur la torture Ad Exstirpanda de 1252, qui autorisent la torture

ain d’extirper aux hérétiques toutes leurs informations, comme c’est le cas dans d’autres pays aux

régimes dictatoriaux ou peu scrupuleux sur les droits des accusés, il y a déjà toutes les méthodes

d’accusation, sans défense possible, en vigueur à Guantanamo. On punissait aussi les accusés

d’hérésie sans jugement, en détruisant leur maison et jusqu’aux fondations, procédé utilisé

aujourd’hui contre les terroristes palestiniens. Le mal absolu est toujours celui que l’homme inlige

à l’homme. C’est pourquoi nous croyons avec François Cheng que « nous avons pour tâche urgente,

et permanente, de dévisager ces deux mystères qui constituent les extrémités de l’univers vivant :

d’un côté le mal ; et de l’autre la beauté. Ce qui est en jeu n’est rien de moins que la vérité de la destinée

humaine, une destinée qui implique les données fondamentales de notre liberté ».

Huit siècles ont passé, et le souvenir de cette croisade contre les Albigeois ne s’est pas efacé.

Il éveille encore le chagrin et la pitié. Au-delà des mythes et des légendes, la destruction de

la mémoire de cette formidable civilisation qui était celle du pais d’oc, devenu alors un véritable

royaume oublié, la terrible tragédie des cathares ou « bons hommes » et le témoignage qu’ils ont

donné de leur foi, méritent tout notre respect et tout notre efort de mémoire historique.

Jordi Savall

Bellaterra, 3 octobre 2009

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Jordi Savall

Dans l’univers de la musique

actuelle, Jordi Savall occupe une

place exceptionnelle. Depuis plus

de 30 ans, il fait connaître au

monde des merveilles musicales

abandonnées dans l’obscurité et

l’indiférence : jour après jour,

il les lit, les étudie et les interprète,

avec sa viole de gambe ou comme

chef d’orchestre. C’est un répertoire

essentiel rendu à tous les mélomanes

curieux et exigeants. Un instrument,

la viole de gambe, d’un rainement

au-delà duquel il n’y a que le silence,

a été soustrait aux seuls « happy

few » qui le révéraient. Jordi Savall

a fondé, en compagnie de Montserrat

Figueras, trois ensembles : Hespèrion,

La Capella Reial de Catalunya et

Le Concert des Nations. Le monde

entier les salue à travers leurs concerts

et leurs productions discographiques

comme les principaux défenseurs

de ces musiques oubliées. Jordi

Savall est l’une des personnalités

musicales les plus polyvalentes de sa

génération. Concertiste, pédagogue,

chercheur et créateur de nouveaux

projets musicaux et culturels, il se

situe parmi les acteurs essentiels de

l’actuelle revalorisation de la musique

historique. Sa participation au ilm

d’Alain Corneau Tous les matins

du monde (César de la meilleure

bande-son), son intense activité de

concerts (environ 140 par an), sa

discographie (6 enregistrements par

an) et la création d’Alia Vox – son

propre label d’édition – en 1998 nous

prouvent que la musique ancienne

n’est en rien élitiste et qu’elle peut

intéresser, dans le monde entier,

un public chaque fois plus jeune et

plus nombreux. Comme bien des

musiciens, Jordi Savall a commencé sa

formation à 6 ans au sein d’un chœur

d’enfants à Igualada (Barcelone),

sa ville natale, la complétant par des

études de violoncelle, achevées au

Conservatoire de Barcelone en 1964.

En 1965, il commence en autodidacte

l’étude de la viole de gambe et de

la musique ancienne (Ars Musicæ),

et se perfectionnera à partir de 1968

à la Schola Cantorum Basiliensis

(Suisse). En 1973, il succède à son

maître August Wenzinger à Bâle, y

donne des cours et des masterclasses.

Au cours de sa carrière, il a enregistré

plus de 170 CD, dont le livre-disque

dernièrement paru chez Alia Vox

La Dynastie Borgia, Pièces de Viole

des Cinq Livres – Marin Marais dans

la collection Alia Vox Héritage. Parmi

les distinctions et titres qu’il a reçus,

mentionnons : oicier dans l’ordre

des Arts et des Lettres (1988), la Creu

de Sant Jordi (1990), « musicien

de l’année » du Monde de la musique

(1992) et « soliste de l’année » des

Victoires de la Musique (1993),

Médaille d’or des Beaux-Arts (1998),

membre d’honneur du Konzerthaus

de Vienne (1999), docteur honoris

causa de l’Université Catholique de

Louvain (2002) et de l’Université

de Barcelone (2006), Victoire de

la musique pour l’ensemble de sa

carrière (2002) et, en 2003, la Médaille

d’or du Parlement de Catalogne,

le Prix d’honneur de la Critique de

disque allemande. Plusieurs Midem

Classical Awards lui ont été décernés

(1999, 2000, 2003, 2004, 2005, 2006).

En 2006, l’album Don Quijote de la

Mancha : Romances y Músicas a non

seulement été récompensé dans la

catégorie « musique ancienne »,

mais il a aussi créé l’événement

en étant élu « disque de l’année ».

En 2010, le livre-disque Jérusalem,

la Ville des deux paix reçoit le prix

du meilleur disque classique de

musique ancienne. En 2010, en

compagnie de Montserrat Figueras,

il a reçu le Prix Méditerranée remis

par le Centre Méditerranéen de

Littérature à Perpignan, ainsi que

le Prix de la Paix en Allemagne pour

le livre-disque Jérusalem. En 2011,

le livre-disque La Dynastie Borgia

a reçu un Grammy Award dans la

catégorie « meilleure interprétation

en petite formation ». En 2008,

il a été nommé « Ambassadeur de

l’Union Européenne pour un dialogue

interculturel » et, avec Montserrat

Figueras, « Artistes pour la paix »

dans le cadre du programme des

« Ambassadeurs de bonne volonté »

de l’UNESCO. Dans le cadre de

l’année européenne 2009, Jordi

Savall a été nommé « Ambassadeur

de la créativité et de l’innovation »

par l’Union Européenne. En juillet,

le Conseil National de la Culture et

des Arts de Catalogne lui a décerné

le Prix National de la Musique.

En 2010, en compagnie de Montserrat

Figueras, il a reçu le Prix Méditerranée

remis par le Centre Méditerranéen

de Littérature à Perpignan, ainsi

que le Prix de la Paix en Allemagne

pour le livre-disque Jérusalem.

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Montserrat Figueras

Montserrat Figueras est l’une des

références essentielles et la principale

interprète d’un vaste répertoire vocal

des époques médiévale, renaissance

et baroque. Née à Barcelone dans

une famille de mélomanes, elle

collabore dès son plus jeune âge

avec Enric Gispert et Ars Musicae.

Elle étudie le chant avec Jordi

Albareda et suit des cours

d’interprétation dramatique.

Depuis 1966, elle étudie les

anciennes techniques de chant,

des troubadours au baroque,

développant ainsi un concept très

personnel nourri directement aux

sources originelles, historiques

et traditionnelles, en marge des

inluences postromantiques. À partir

de 1967, une union artistique et

humaine s’établit avec Jordi Savall,

tout particulièrement fructueuse dans

diférentes activités pédagogiques,

de recherche et de création.

De cette collaboration, une

empreinte mutuelle et réciproque

va naître, particulièrement évidente

dans le développement d’un

style d’interprétation novateur.

En réussissant à combiner une

parfaite idélité aux sources

historiques et une extraordinaire

capacité créative et expressive,

Montserrat Figueras et Jordi Savall

ont marqué l’évolution de tout le

mouvement de la musique historique.

En 1968, Montserrat Figueras termine

à Bâle (Suisse) ses études avec Kurt

Widmer, Andrea Von Rahm et Thomas

Binkley à la Schola Cantorum et à

la Musik-Akademie de Bâle. Dès

les années soixante-dix, elle ouvre

une nouvelle voie, car pour cette

génération de musiciens, il était

évident que la musique vocale

d’avant 1800 avait besoin d’une

nouvelle approche technique et

stylistique dans son interprétation,

où la beauté et l’émotion de

la voix – expression humaine par

excellence – retrouvent l’équilibre

nécessaire entre le chant et la

déclamation, donnant la priorité à la

projection poétique et spirituelle du

texte. Entre 1974 et 1989, Montserrat

Figueras participe à la fondation des

ensembles Hespèrion XX, La Capella

Reial de Catalunya et Le Concert des

Nations. Elle aborde, avec eux et

en tant que soliste, la récupération

d’un patrimoine exceptionnel et

éclectique. Grâce à leur interprétation,

Montserrat Figueras et Jordi Savall

mettent à jour bien des œuvres

injustement oubliées. On se souvient

tout spécialement du très ancien

Chant de la Sybille, ou des plus récents

Ninna Nanna, Misteri d’Elx et Isabel I

de Castille, ou encore des disques

Diaspora Sefardí (1999), Battaglie &

lamenti de Monteverdi, Peri, Fontei

et Strozzi (2000), Don Quijote de

la Mancha: Romances y Músicas

(2005), Christophorus Columbus

et Los paraísos perdidos (2006).

Il faut souligner la participation de

Montserrat Figueras aux derniers

livres-disques Jérusalem –

La Ville des deux Paix (2008),

Le Royaume oublié – La Tragédie

cathare (2009) et La Dynastie

Borgia. Montserrat Figueras se

produit régulièrement dans les

principaux festivals d’Europe,

d’Amérique ou d’Orient. Parmi les

plus de 70 CD qu’elle a enregistrés,

nombreux sont ceux qui ont reçu de

prestigieuses distinctions, comme

le Grand Prix de l’Académie du Disque

Français, le Prix Edison, le Grand

Prix de la Nouvelle Académie du

Disque et le Grand Prix de l’Académie

Charles-Cros ; elle a été nominée

aux Grammy Awards (2001 et 2002)

et a reçu en 2003 le titre d’oicier

dans l’ordre des Arts et des Lettres

de l’état français. Avec Jordi Savall,

ils ont été nommés in 2007

« Artistes pour la paix » dans le cadre

du programme des « Ambassadeurs

de bonne volonté » de l’UNESCO.

En compagnie de Jordi Savall, elle

reçoit en 2010 le Prix Méditerranée

remis par le Centre Méditerranéen de

Littérature à Perpignan et le Midem

Classical Award du meilleur disque

classique de musique ancienne pour

le livre-disque Jérusalem, et en 2011,

un Grammy Award dans la catégorie

« meilleure interprétation en petite

formation » pour le livre-disque La

Dynastie Borgia. Son album personnel,

Lux Feminae, publié chez Alia Vox,

est un hommage à la femme et à

son histoire dans un parcours

à travers ses diférentes facettes allant

du Moyen Âge à la Renaissance.

Ce disque s’est vu saluer de façon

inconditionnelle par la critique

tant nationale qu’internationale.

Pascal Bertin

Pascal Bertin commence le chant

dès l’âge de 11 ans au sein du Chœur

d’enfants de Paris (direction Roger

de Magnee), maîtrise avec laquelle

il se produira comme soliste dans

le monde entier et sous la direction

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de chefs prestigieux (Ozawa, Mehta,

Solti). En 1988, il obtient le Premier

Prix d’interprétation de musique

vocale baroque au Conservatoire

de Paris (CNSMDP) dans la classe de

William Christie. Sa carrière se partage

depuis entre diférents groupes de

polyphonie médiévale ou renaissance

(Huelgas, Mala Punica, Daedalus,

Unicorn, Clément Janequin, A Sei

Voci, Gilles Binchois) et l’oratorio ou

l’opéra baroque, qu’il pratique entre

autres avec Jordi Savall, Christophe

Rousset, Philippe Herreweghe, Marc

Minkowski, John Eliot Gardiner,

Sigiswald Kuijken, Jean Tubery,

Konrad Junghanel, Michel Corboz,

Thomas Engelbrock, Paul Dombrecht,

Martin Gester, Jean Maillet, Eduardo

Lopez Banzo, Herve Niquet, Pierre

Cao, le Concerto Köln, le Freiburger

Barock Orchester… Depuis 1996,

il fait partie avec Monique

Zanetti, Yasunori Imamura et

Guido Ballestracci, de l’ensemble

Fons Musicae dont les premiers

enregistrements (airs de cour

de Lambert puis cantates de

Bononcini) ont été salués par la

critique internationale. À la scène,

Pascal Bertin a interprété les rôles

de Clovis (La Conversion de Clovis

de Caldara, Paris et Soisson, 1995,

direction Martin Gester), Mercure

(Le Ballet Comique de la Royne de

Beaujoyeulx, Ambronay et Genève,

1997, direction Gabriel Garrido),

Oronte (Riccardo primo de Haendel,

Beaune, 1996, direction Christophe

Rousset), Eustazio (Rinaldo de

Haendel, Beaune et Paris, 1997,

direction Christophe Rousset),

Tolomeo (Tolomeo de Haendel,

Belgique et Hollande, 1998 et 2000,

direction Paul Dombrecht), Amore

(Il Ballo delle Ingrate de Monteverdi,

Fribourg, 1998), Un Pastore (Orfeo

de Monteverdi, Lausanne, 1999,

direction Véronique Carrot),

Trasimede (Admeto de Haendel,

Halle, 1999, direction Christophe

Rousset), Lui (Un songe d’amour,

rassemblant divers compositeurs

français du XVIIe siècle, Tokyo, 1999),

Amore (L’Aurora ingannata de

Giacobbi, Bologne, 2000, direction

Roberto Festa), Tolomeo (Giulio

Cesare de Haendel, Amsterdam,

2001, direction Marc Minkowski).

Sa production discographique

comprend actuellement une

cinquantaine d’enregistrements

d’époques et de styles variés. Il a

également créé en 1987 un ensemble

de jazz vocal : Indigo. Trois disques

ont été enregistrés et le groupe a été

nominé dans la catégorie « révélation

de l’année » aux Victoires de la

musique 1995. Après avoir quitté

cet ensemble, Harmonia Mundi l’a

invité à participer au projet Les Trois

Contre-ténors, aux côtés d’Andreas

Scholl et Dominique Visse.

Lluís Vilamajó

Lluís Vilamajó est né à Barcelone

et a commencé ses études

musicales dans le chœur d’enfants

du monastère de Montserrat.

Il les a poursuivies au Conservatoire

Supérieur de Barcelone et a étudié

avec Margarita Sabartés et Carmen

Martínez. Actuellement, il est membre

de La Capella Reial de Catalunya, de

Hespèrion XXI et d’Al Ayre Español

sous la direction de Jordi Savall.

Il se produit aussi avec des ensembles

comme Les Sacqueboutiers de

Toulouse, La Fenice, l’Ensemble

Baroque de Limoges ou

Il Fondamento, avec lesquels

il a donné des concerts et réalisé des

enregistrements en de nombreuses

occasions en Europe, au Mexique et

aux États-Unis. En tant que soliste,

il a chanté dans des œuvres telles

que les Vêpres de Monteverdi,

le Magniicat de Bach, le Requiem

de Mozart, la Messe de Gloria de

Puccini, La Création de Haydn,

L’Enfant prodigue de Debussy, les

Passions de Bach, Le Messie de

Haendel ou encore la Messe en si

mineur de Bach. Dans le domaine de

l’oratorio, il est fréquemment invité à

se produire en tant que soliste par de

nombreux chefs outre Jordi Savall :

Salvador Brotons, Pierre Cao, Jordi

Casas, Juan José Mena, Antoni Ros-

Marbà, Andrew Parrot, Eric Ericson,

Rinaldo Alessandrini, Wieland Kuijken,

Reiner Goebel et bien d’autres.  

Il a par ailleurs participé à de

nombreux enregistrements chez

Astrée-Auvidis, Audivis, Alia

Vox, Fonti Musicali, Harmonia

Mundi, Sony Classical ou

Deutsche Harmonia Mundi.

Marc Mauillon

Le baryton français Marc Mauillon

est né en 1980. Il étudie avec Peggy

Bouveret au Conservatoire de Paris

(CNSMDP), dont il sort diplômé

en juin 2004. Il aborde très tôt les

musiques anciennes et travaille avec

de nombreux ensembles tels que

La Petite Bande de Sigiswald Kuijken

ou Les Arts Florissants de William

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Christie (il est l’un des lauréats de

la première édition du « Jardin des

Voix » en 2002), Doulce Mémoire ou

Alla Francesca. Il fait ses débuts sur

scène dans le rôle de Papageno

(La Flûte enchantée) sous la direction

d’Alain Altinoglu dans une mise en

scène de Lukas Hemleb créée au

CNSMDP, puis reprise en tournée avec

l’Orchestre National d’Île-de-France.

Depuis, on a pu l’entendre dans les

rôles de Bobinet (La Vie parisienne),

Énée (Didon et Énée), Bernardino

(Benvenuto Cellini avec l’Orchestre

National de France dirigé par John

Nelson). En 2002, il fait ses débuts

sur scène dans le rôle de Papageno

(La Flûte enchantée) sous la direction

d’Alain Altinoglu dans une mise en

scène de Lukas Hemleb créée au

CNSMDP, puis reprise en tournée avec

l’Orchestre National d’Île-de-France.

Depuis, on a pu l’entendre dans les

rôles de Bobinet (La Vie parisienne),

Énée (Didon et Énée), Bernardino

(Benvenuto Cellini avec l’Orchestre

National de France dirigé par John

Nelson), Roger (Le Balcon de Peter

Eötvös), Spoletta (Tosca) et Clem

(Let’s Make an Opera) à Besançon,

le Mari (Les Mamelles de Tirésias) à

Tourcoing, Valenciennes, Douai,

Lille, Reims ou Les Saltimbanques à

Avignon. En 2005, il incarne Roger

dans Le Balcon de Peter Eötvös,

Spoletta dans Tosca et Clem dans

Let’s Make an Opera à Besançon. Il est

invité par les Berliner Philharmoniker

pour un concert dirigé par William

Christie ; il chante dans la Passion

selon saint Matthieu de Bach avec

l’Orchestre National de France sous

la direction de Kurt Masur au Théâtre

des Champs-Élysées. En 2006,

il retrouve le rôle de Papageno

à l’Opéra de Besançon et à l’Esplanade

de Saint-Étienne. On peut l’entendre

également dans Rayon des Soiries

de Rosenthal à La Péniche-Opéra

et à l’Opéra d’Avignon, et dans le

Didon et Énée de William Christie

et Deborah Warner dans le cadre

des Wiener Festwochen. Passionné

par tous les genres de musique,

il donne régulièrement des récitals

avec des programmes allant de la

chanson médiévale à la musique

contemporaine (il a notamment créé

le conte musical Robert le cochon

de Marc-Olivier Dupin sur un texte

d’Ivan Grinberg avec l’Orchestre

National d’Île-de-France). Il chante

Machaut, Monteverdi, Lully, Mozart,

Schubert, Mahler, Korngold, Poulenc,

Aperghis ou Scelsi… Parmi ses

partenaires, Amel Brahim-Djelloul

(soprano), Angélique Mauillon

(harpes anciennes), Anne Le Bozec,

Guillaume Coppola, Nicolas Jouve

(piano), Daria Fadeeva (piano et

piano-forte), Maude Gratton et

Marouan Mankar-Benis (clavecin).

Pour ce qui est de sa discographie,

on peut entendre Marc Mauillon avec

Les Arts Florissants (Grand Oice des

Morts/Te Deum et Le Jugement de

Salomon de Marc Antoine Charpentier

chez Virgin Classics), avec John

Nelson et l’Orchestre National de

France (Benvenuto Cellini chez EMI),

Olivier Schneebeli (extraits d’opéras

de Lully chez K617) ou encore Marco

Horvat et l’ensemble Faenza (La

Semaine mystique chez Alpha). Son

premier récital, dédié au premier

lai de Guillaume de Machaut, avec

Pierre Hamon et Vivabiancaluna

Bii (L’Amoureus Tourment chez

Eloquentia) a reçu un excellent

accueil critique. Parmi ses projets

récents, mentionnons Les Mamelles

de Tirésias (rôle du Mari) à Tourcoing,

Valenciennes, Douai, Lille et Reims,

Les Saltimbanques à Avignon en

2007, Roméo et Juliette de Pascal

Dusapin à l’Opéra-Comique.

Furio Zanasi

Dès le début de sa carrière de

baryton, Furio Zanasi s’est consacré

avec passion à la musique ancienne,

interprétant un répertoire qui va du

madrigal à l’opéra, en passant par la

cantate et l’oratorio. Il a collaboré avec

de nombreux ensembles de renom

international, comme Hespèrion XXI,

La Cappella della Pietà de’ Turchini,

l’Ensemble Daedalus, Elyma, etc.,

ainsi qu’avec des chefs d’orchestre

comme Jordi Savall, René Jacobs,

Alan Curtis, Gabriel Garrido, Ivor

Bolton, Reinhard Goebel, Thomas

Hengelbrock, Philippe Herreweghe,

Riccardo Chailly et Maurizio Pollini,

se produisant en Italie comme

à l’étranger. Après avoir débuté dans

le rôle de Marcello de La Bohème au

Théâtre de Rieti, il a chanté dans de

nombreuses maisons d’opéra à travers

l’Europe. En outre, il se dédie avec

bonheur au répertoire de musique

de chambre, privilégiant le lied

allemand. Il est régulièrement sollicité

par la Radio de la Suisse Italienne

et a également enregistré pour

de nombreuses radios européennes.

Il a gravé des disques pour Nuova

Era, Symphonia, Stradivarius, Accord,

Divox, Arts, Classico, Chandos,

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Bongiovanni, Naxos, Amadeus,

Alia Vox, Harmonia Mundi, Opus

111, Virgin, K617 et Opus Arte.

José Hernández Pastor

José Hernández Pastor est né à

Valence en 1974. Après des études de

piano et de direction d’orchestre au

Conservatoire de cette ville, il étudie

la musicologie à l’Université d’Oviedo

en 1998. C’est là qu’il découvre sa

véritable passion pour le chant et

la recherche en musique ancienne.

Grâce à une bourse du gouvernement

suisse et du ministère espagnol des

Afaires étrangères, il poursuit ses

études de chant à la Schola Cantorum

Basiliensis sous la direction de Richard

Levitt (1998-2000) et Andreas Scholl.

Il suit également des cours auprès

de René Jacobs, Montserrat Figueras,

Anthony Rooley, Dominique Vellard

et Nicolau de Figueiredo. Il se produit

en tant que soliste aux côtés de

chefs d’orchestre comme Jordi Savall,

Dominique Vellard, Eduardo López

Banzo, Carles Magraner et Fabio

Bonizzoni, et d’ensembles comme

La Capella Reial de Catalunya,

Hespèrion XXI, Al Ayre Español, Los

Músicos de su Alteza, l’Ensemble

Gilles Binchois, l’Orchestre Baroque

de Séville, La Risonanza, Capriccio

Barockorchester, La Colombina,

La Capella de Ministrers, entre autres.

Il a chanté dans les salles et les

festivals les plus importants – Festival

de Peralada, Styriarte de Graz, Festival

d’Innsbruck, Palau de la Música

de Barcelone, Festival d’Utrecht,

Festival de musique ancienne

d’Anvers, Los Siglos de Oro de Caja

Madrid, etc. En juin 2006, il fait ses

débuts au Teatro Real de Madrid

avec l’opéra Dulcinea de Mauricio

Sotelo. En 1998, il fonde, avec Ariel

Abramovich, l’ensemble El Cortesano,

qui se consacre à la musique de la

Renaissance. Sa discographie en tant

que soliste comprend les disques

El Parnasso (Arcana 316), Motets de

Willaert (Stradivarius) et le Misteri

d’Elx. Il a également participé aux

enregistrements Carlos V Emperador

et Villancicos coloniales (chez Alia

Vox, sous la direction de Jordi Savall),

Jupiter y Semele (chez Harmonia

Mundi Ibérica, sous la direction

d’Eduardo López Banzo, avec

l’ensemble Al Ayre Español) et Música

de zeballos (sous la direction de

Dominique Vellard). Il est professeur

de chant à la Muestra de Música

Antigua d’Aracena et donne des cours

d’été à l’Université de Salamanque.

Francesc Garrigosa

Né à Barcelone, Francesc Garrigosa

commence sa formation musicale

à l’âge de six ans, et intègre à

dix ans le chœur de La Escolania

de Montserrat sous la direction

d’Ireneu Segarra. Plus tard, il étudie

le chant auprès de Xavier Torrà à

Barcelone et à la Guildhall School of

Music and Drama de Londres avec

Rudolph Piernay. Depuis ses débuts

au Gran Teatre del Liceu en 1991,

il s’est produit au Teatro Nacional,

au Palau de la Música Catalana, au

Concertgebouw d’Amsterdam, au

Konzerthaus de Vienne, au Royal

Festival Hall de Londres, au Carnegie

Hall de New York, au Teatro Colón de

Buenos Aires et à l’Opéra de Sydney. Il

a donné des concerts avec l’Orchestre

National d’Espagne, l’Orchestre

Symphonique de Tenerife, l’Orchestre

Symphonique de Galice, l’Orchestre

de Cadaqués, l’Orchestre de Chambre

d’Israël, le Royal Philharmonic

Orchestra, l’Orchestre de Chambre

d’Ecosse, Orfeón Donostiarra et la

Royal Chorus Society. Il a interprété

les rôles de Tamino, Arbace, Basile et

Sellem, et a chanté dans de nombreux

oratorios : Le Messie de Haendel, La

Création et Les Saisons de Haydn,

Elias et Lobgesang de Mendelssohn,

la Messe en si mineur, l’Oratorio de

Noël et les Passions de Bach. On l’a

également entendu dans Pulcinella

et Les Noces de Stravinski, ainsi que

dans le Stabat Mater de Dvorák.

Il a été dirigé par de nombreux chefs

prestigieux : Frans Brüggen, William

Christie, Charles Dutoit, Rafael

Frühbeck de Burgos, Christopher

Hogwood, Robert King, Jesús López

Cobos, Peter Maag, Neville Marriner

ou Jordi Savall. Parmi ses nombreux

enregistrements, mentionnons un

disque consacré à Roberto Gerhard

avec l’Orchestre de Barcelone, Pepita

Jiménez d’Albeniz avec l’Orchestre

de Chambre du Teatre Lliure et Una

Cosa rara de Vicente Martín y Soler

avec Le Concert des Nations, qui fut

couronné par le Grand Prix du disque.

Jordi Ricart

Né à Barcelone, Jordi Ricart

commence ses études musicales

de piano, de violon et de chant

à l’Escolania de Montserrat, en

Catalogne. En 1982, il débute sa

carrière de chanteur avec Montserrat

Pueyo, au Conservatoire Supérieur

de Musique de Barcelone, et suit

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les cours de plusieurs spécialistes

de musique ancienne et du lied en

Hollande. Son répertoire va de la

musique médiévale à la musique

romantique. Dans le domaine de

l’oratorio, il a chanté les principales

œuvres de Bach, Haendel, Beethoven,

Haydn, Brahms, Schubert, entre

autres. En ce qui concerne l’opéra,

il a participé à de nombreux

spectacles, dont Apollo e Dafne de

Galiano, Acis y Galatea de Literes,

Der Schulmeister de Telemann,

Il Matrimonio segreto et Il Maestro

di Capella de Cimarosa, La Flûte

enchantée et Don Giovanni de Mozart,

et Le Barbier de Séville de Rossini.

Ses activités le mènent dans de

nombreux pays d’Europe, aux

États-Unis, au Canada, au Mexique,

en Israël et au Japon. Il collabore

régulièrement avec La Capella

Reial de Catalunya, El Concierto

Español ou La Orquesta Barroca

Catalana, et bien d’autres ensembles

et orchestres d’Espagne.

Il a enregistré pour TV3, TVE, Canal

Arte, Catalunya Musica, France

Musique, ZDV, KRO, etc., et pour

divers labels, dont Deutsche

Harmonia Mundi, Harmonia

Mundi Ibérica et Alia Vox. Il a reçu

récemment le Prix National de

Musique pour son interprétation

de Jupiter y Semele de Literes.

Marco Scavazza

Marco Scavazza a étudié au

Conservatoire Francesco Venezze

de Rovigo. Il y a obtenu ses diplômes

de cor d’harmonie et de chant

d’opéra ; dans le même temps,

il a appris l’art d’accorder et de

réparer les instruments à clavier.

Il se perfectionne dans la classe d’Erik

Battaglia, où il obtient un premier

prix de musique vocale d’ensemble.

Dès lors, très impliqué dans l’étude de

la technique vocale et de la musique

ancienne, il collabore avec des chefs

d’orchestre initiés à ces répertoires –

Jordi Savall, Andrew Lawrence King,

Claudio Abbado, Rinaldo Alessandrini,

Fabio Biondi… De grands festivals

italiens et étrangers lui ouvrent leurs

portes. En 2006, il incarne Masetto

(Don Giovanni de Mozart) avec

La Petite Bande dirigée par Sigiswald

Kuijken, au Concertgebouw de Bruges

notamment. En 2008, il interprète

Jupiter, Evagoras et le Premier Marin

dans La Virtù degli Strali d’Amore de

Francesco Cavalli. L’œuvre, inédite

jusqu’alors, est créée au Teatro

Malibran de Venise dans le cadre

de la saison lyrique de La Fenice,

sous la direction de Fabio Biondi.

En septembre 2009, il chante les rôles

d’un Berger et d’un Esprit dans l’Orfeo

de Claudio Monteverdi à La Scala

de Milan dans une mise en scène de

Robert Wilson et sous la direction de

Rinaldo Alessandrini. Marco Scavazza

compte une abondante discographie

à son actif – l’Orfeo de Monteverdi

(Naïve – Rinaldo Alessandrini et

Concerto Italiano), les Vêpres de

l’Assomption de Vivaldi (Naïve –

Rinaldo Alessandrini et Concerto

italiano), les Vêpres de la Vierge de

Monteverdi (Challenge Classics –

Sigiswald Kuijken et La Petite Bande),

Prophetiae Sibyllarum de Roland de

Lassus (Stradivarius – Ensemble De

Labyrintho dirigé par Walter Testolin).

Avec Cantica Symphonia (dirigé par

Giuseppe Maletto), il a remporté cinq

« Diapasons d’or ». Marco Scavazza

se montre éclectique dans ses choix :

il aborde volontiers le répertoire

contemporain. Il a enregistré pour

Tactus la Passion selon saint Marc de

Claudio Ambrosini et le DVD Mister

Me du compositeur Luca Mosca.

Marco Scavazza est l’un des membres

fondateurs de l’association musicale

Consortium Carissimi, spécialisée

dans la transcription, l’enregistrement

et la difusion de la production

musicale de l’école romaine. Depuis

1998, il est le chef de chant du

Chœur polyphonique de Rovigo.

Il a récemment fondé la Nuova

Accademia degli Addormentati,

ensemble vocal de chambre

réunissant les plus jeunes voix du

Chœur polyphonique de Rovigo.

Daniele Carnovich

Né à Padoue (Italie), Daniele

Carnovich obtient un diplôme de

lûte traversière au conservatoire de

sa ville natale. Il étudie également

la composition et le chant, se

spécialisant dans le répertoire

baroque. C’est en 1981 qu’il

commence à se produire dans les

festivals de musique ancienne

parmi les plus renommés en Europe,

collaborant en tant que soliste avec

des ensembles comme The Consort

of Musicke, Il Giardino Armonico

ou l’Ensemble Chiaroscuro, et sous

la direction de chefs comme Frans

Brüggen, Andrew Parrot, Alan Curtis

ou Rinaldo Alessandrini. Depuis

1986, il collabore avec Jordi Savall.

Il a fait ses débuts à l’opéra au Théâtre

du Liceu de Barcelone dans l’Orfeo

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de Monteverdi. Il a réalisé près

d’une centaine d’enregistrements,

chez Decca, Opus 111, Tactus,

Stradivarius ou Alia Vox, entre autres.

René Zosso

René Zosso est né à Genève en

1935. Après des études de lettres

et de théâtre, il donne ses premiers

concerts de vielle à roue en 1962.

À travers cet instrument, il mène

ses recherches sur la tradition orale

et le Moyen Âge, et en particulier

sur la modalité. Il collabore avec

le GRM (Paris) et le GMEB (Bourges)

pour développer les possibilités

de la vielle en musique électro-

acoustique. Chanteur vielleux

attitré du Clemencic Consort pour

les programmes consacrés au Moyen

Âge, il enregistre avec cet ensemble

prestigieux plusieurs disques, dont

les Carmina Burana originaux, le

Roman de Fauvel et les Troubadours

(Harmonia mundi). Sa capacité à

porter un texte, qu’il soit français,

latin ou occitan, est particulièrement

appréciée. Rabelais (GMEB, CLIO),

Le Bal des ardents (Alla francesca)

ou Antonin Artaud (Van Gogh, le

suicidé de la société). Il a récemment

participé au CD Estampies de Jordi

Savall, chez Aliavox, et a collaboré

à plusieurs concerts au sein des

ensembles de ce dernier, comme

Le Royaume oublié – La Tragédie

cathare.

Manuel Forcano

Né en 1968 à Barcelone, Manuel

Forcano est poète. Il a été professeur

d’hébreu et d’araméen à l’Université

de Barcelone. D’inspiration classique,

sa poésie est en même temps d’une

grande actualité ; elle a été très bien

accueillie par la critique. Nombre

des œuvres de Manuel Forcano ont

reçu un prix, ainsi Corint (2000, Prix

des jeux loraux de Barcelone),

Com un persa (2001, Prix international

Tívoli Europe Giovanni en 2002) et

El Tren de Bagdad (2003, Prix de poésie

Carles-Riba). Sa connaissance des

langues sémitiques a fait de lui un

traducteur spécialiste des poésies

hébraïques. Il a notamment traduit

de façon remarquée les poètes

israéliens Yehuda Amichai, Pinjas

Sadé et Ronny Someck. Avec le

livre d’Yehuda Amichai, Clavats a

la carn del món, il a obtenu les

prix de la Critique Serra d’or et

du Cheval vert de la traduction,

en 2002, qui lui ont été remis

par l’Association des écrivains de

langue catalane. Els viatges d’Ibn

Battûta (Les Voyages d’Ibn Battûta)

est sa dernière œuvre traduite de

l’arabe en collaboration avec la

spécialiste Marguerite Castells ; la

traduction vient de recevoir, en

2006, le Prix de la critique catalane.

La Capella Reial de Catalunya

Convaincus de l’inluence

déterminante que les racines et

les traditions culturelles d’un pays

exercent toujours dans l’expression

de son langage musical, Montserrat

Figueras et Jordi Savall fondent,

en 1987, La Capella Reial. C’est l’un

des premiers groupes vocaux dédiés

à l’interprétation des musiques du

Siècle d’or sur des critères historiques

et qui soit exclusivement composé

de voix hispaniques et latines. Cette

nouvelle « Chapelle Royale », appelée

depuis 1990 La Capella Reial de

Catalunya, est née sur le modèle

des célèbres chapelles royales pour

lesquelles les grands chefs-d’œuvre

des musiques sacrées et profanes

de la péninsule Ibérique furent

créés. Elle est le fruit de plus de

13 années de travail de recherche

sur l’interprétation dans le cadre

de la musique ancienne. Avec

Hespèrion XX – fondé en 1973 –,

elle a pour principal objectif

d’approfondir et d’élargir le champ

des recherches sur les caractéristiques

spéciiques du patrimoine hispanique

(technique vocale et polyphonie),

ainsi que sur le patrimoine européen

d’avant 1800. Cette formation se

caractérise par sa vision interprétative

de la voix prenant en compte

tant la qualité du son dans son

adéquation au style de l’époque,

que la déclamation et la projection

expressive du texte poétique, toujours

au service de la dimension spirituelle

et artistique de chaque œuvre.

Sous la direction de Jordi Savall,

La Capella Reial de Catalunya

développe une intense activité

de concerts et d’enregistrements

et participe dès sa fondation

aux principaux festivals de

musique du monde entier. Son

répertoire et ses principaux

enregistrements, publiés en

25 disques, vont des Cantigas de

Alfonso X el Sabio et El Llibre Vermell

de Montserrat au Requiem de Mozart,

en couvrant aussi les Cancioneros

del Siglo de oro et les grands maîtres

de la Renaissance et du baroque tels

Mateo Flecha, Cristóbal de Morales,

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Francisco Guerrero, Tomás Luis de

Victoria, Joan Cererols, Claudio

Monteverdi, Heinrich Ignaz Franz von

Biber et Narcís Casanovas, le Misteri

d’Elx, Isabelle Ire de Castille, Francisco

Javier – La Ruta de Oriente, Jérusalem –

La Ville des deux paix, Le Royaume

oublié – La Tragédie cathare et, plus

récemment, El Nuevo Mundo et

La Dynastie Borgia. Il faut souligner

la participation de l’ensemble à la

bande originale du ilm Jeanne La

Pucelle (1993) de Jacques Rivette

sur la vie de Jeanne d’Arc ainsi

qu’aux opéras Una cosa rara de

Vicente Martín y Soler et Orphée de

Monteverdi, représentés dans le Gran

Teatre del Liceu de Barcelone (1991

et 1993). Ce dernier a également été

représenté au Teatro Real de Madrid

(2000), au Konzerthaus de Vienne

(2001), au Teatro Reggio de Turin

(2002) puis de nouveau au Liceu de

Barcelone reconstruit (2001), et enin

enregistré en vidéo (BBC-Opus Arte).

Hespèrion XXI

Dans l’Antiquité, on appelait

Hesperia les deux péninsules les plus

occidentales d’Europe, l’Italienne et

l’Ibérique. En grec ancien, Hesperio

signiiait « originaire de l’une de ces

deux péninsules ». C’était aussi le

nom qui était donné à la planète

Vénus quand elle apparaissait la

nuit, à l’occident. Unis par une idée

commune – l’étude et l’interprétation

de la musique ancienne à partir d’un

positionnement à la fois original

et actuel – et fascinés aussi par

l’immense richesse du répertoire

musical hispanique et européen

d’avant 1800, Jordi Savall, Montserrat

Figueras, Lorenzo Alpert et Hopkinson

Smith fondèrent en 1974 l’ensemble

Hespèrion XX. Tout au long de ses

30 années d’existence et avec la

collaboration de grands interprètes,

cet ensemble a sauvé de l’oubli de

nombreuses œuvres et de nombreux

programmes inédits, contribuant

ainsi à une importante revalorisation

des aspects essentiels du répertoire

médiéval, renaissant et baroque.

Depuis sa fondation, Hespèrion XX

donne de très nombreux concerts

dans le monde entier et participe

régulièrement aux principaux

festivals de musique internationaux.

Aux portes du nouveau millénaire,

Hespèrion continue d’être un outil

de recherche « en direct » ; c’est ce

qui a été signiié par le changement

de siècle apparu en son nom,

Hespèrion XXI depuis l’an 2000. Cette

formation a décidé de ses choix

artistiques de manière très éclectique,

les fondant sur la recherche d’une

synthèse dynamique entre expression

musicale, connaissances stylistiques

et historiques, et imagination

créative chez ces musiciens du

XXIe siècle. L’entreprise consistant

à reconstruire la richesse exubérante

de la musique d’autres époques

est séduisante, particulièrement

concernant la musique de siècles

lointains (du Xe au XVIIIe), et elle a

introduit un air nouveau dans les

propositions actuelles. Grâce au

dynamisme et à l’ardeur de ses

diférents musiciens, Hespèrion XXI

a su conquérir l’Europe des nations

en faisant revivre ses trésors

musicaux de grande valeur. Avec

ce bagage, il a parcouru les pays

européens, le Nouveau Monde,

le Proche et l’Extrême-Orient.

Les disques et les interprétations

en direct d’Hespèrion XXI ont

permis de redécouvrir les chants

judéo-chrétiens du répertoire

séfarade, le Siècle d’or espagnol,

les madrigaux de Monteverdi et

les villancicos créoles d’Amérique.

Parmi tous ses enregistrements

publiés, mentionnons Cansós

de trobairitz, El Llibre Vermell de

Montserrat, Diáspora Sefardí, Música

napolitana, Música en el tiempo

de Cervantes, El barroco español,

Ostinato, mais aussi ses productions

monographiques sur Giovanni

Gabrieli, Frescobaldi, Scheidt, Lawes,

Juan Cabanilles, François Couperin

et Johann Sebastian Bach, ainsi

que ses derniers enregistrements

Istanbul, Jérusalem – La Ville des

deux Paix, Le Royaume oublié –

La Tragédie cathare et La Dynastie

Borgia (Alia Vox). Ils sont les meilleurs

témoignages de la richesse musicale

oferte par Hespèrion XXI.

La Fondation Centre Internacional

de Música Antiga reçoit le soutien de

la Commission Européenne, de l’Institut

Ramón Llull et de la Generalitat de

Catalunya, département de la culture,

pour les ensembles La Capella Reial

de Catalunya et Hespèrion XXI.

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et aussi…

Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Graphiste : Ariane Fermont | Stagiaires : Anna Soliman et Delphine Anquetil

> MÉDIATHÈQUe

En écho à ce concert, nous vous

proposons…

> Sur le site Internet http://

mediatheque.cite-musique.fr

… d’écouter un extrait audio dans les

« Concerts » :

Moyen Âge II : l’Église face au monde par

Hespèrion XXI, Jordi Savall (direction)

enregistré à la Cité de la musique en

avril 2004

(Les concerts sont accessibles dans leur

intégralité à la Médiathèque de la Cité

de la musique.)

… de regarder dans les « Dossiers

pédagogiques » :

Moyen Âge : entre ordre et désordre dans

les « Expositions du Musée »

… d’écouter la « Conférence » :

La Mémoire dans la création musicale au

Moyen Âge par Olivier Cullin

> À la médiathèque

… d’écouter :

Le Royaume oublié : la croisade des

albigeois, la tragédie cathare par

Hespèrion XXI, Jordi Savall (direction)

… de lire :

Jérusalem, la ville des deux Paix : la Paix

céleste et la Paix terrestre de Jordi Savall

… de regarder :

Musique pour la paix ou dialogue des

musiques d’Orient et d’Occident au

festival d’Ambronay de Thierry Paul

Benizeau (réalisation)

> 5e BIeNNALe D’ART VOCAL

MARDI 7 JUIN, 20H30

Le Jardin de Monsieur de Lully

Ce concert est précédé à 19h d’un

concert gratuit de la Maîtrise des Hauts-

de-Seine et du Chœur d’Enfants de

l’Opéra.

Les Arts Florissants

Les solistes du Jardin des Voix

William Christie, direction

MeRCReDI 15 JUIN, 20H30

Francesco Bartolomeo Conti

Cantate « Languet anima mea »

(Arrangement de Johann Sebastian

Bach)

Arcangelo Corelli

Concerto grosso n° 4 op. 6

Giuseppe Torelli

Concerto en ré mineur

Johann Sebastian Bach

Psaume 51 « Tilge, Höchster, meine

Sünden » (d’après le Stabat Mater de

Giovanni Battista Pergolesi)

Il Giardino Armonico

Giovanni Antonini, direction

Roberta Invernizzi, soprano

Bernarda Fink, mezzo-soprano

> ÉDITIONS

Musique et utopies

Collectif • 154 pages • 2010 • 19 €

> MUSÉe

DU 15 MARS AU 21 AOÛT, 20H

Brassens ou la liberté

Exposition temporaire au Musée

de la musique

Du mardi au samedi de 12h à 18h,

le dimanche de 10h à 18h.

Nocturne les vendredis jusqu’à 22h

jusqu’au 24 juin.

> SALON MUSICAL eN FAMILLe

SAMeDI 7 MAI, 11H

Ça va décoller !

Dès 8 ans

Pour aborder de manière ludique et

vivante tout ce que vous aimeriez savoir

sur la musique et son histoire.

Jean-Marie Lamour, musicologue et

pédagogue

> CYCLe MARe NOSTRUM

MeRCReDI 25 MAI, 20H

Amel Brahim-Djelloul chante la

Méditerranée

Œuvres de Francisco Salvador-Daniel

et répertoire traditionnel turc, tunisien,

judéo-espagnol, andalous, grecque et

kabyle.

Amel Brahim-Djelloul, chant

Rachid Brahim-Djelloul, violon,

direction

Noureddine Aliane, oud

Dahmane Khalfa, derbouka,

percussions

Soia Djemai, mandoline

Mohammed Maakni, guitare

SAMeDI 28 MAI, 20H

Mare nostrum

Un voyage au cœur de la Méditerranée :

Algérie, Israël, Rhodes, Sarajevo,

Tunisie, Espagne, Salonique, Alexandrie,

Istanbul, Soia, Maroc…

Hespèrion XXI

Jordi Savall, rebab, vièle, direction

Montserrat Figueras, chant, cythare

Lior Elmaleh, chant

Pierre Hamon, lûtes

Haïg Sarikouyoumdjian, duduk

Begoña Olavide, psaltérion

Michaël Grébil, llaud

Dimitri Psonis, santur

Driss El Maloumi, oud

Yaïr Dalal, oud

Gaguik Mouradian, kamantcha

Erez Shmuel Mounk, percussions

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L’Association est soucieuse de soutenir les actions favorisant l’accès à la musique à de nouveaux publics et, notamment, à des activités pédagogiques consacrées au développement de la vie musicale. Les Amis de la Cité de la Musique/Salle Pleyel bénéfi cient d’avantages exclusifs pour assister dans les meilleures conditions aux concerts dans deux cadres culturels prestigieux.

Trois catégories de membres sont proposées avec des privilèges réservés :

Les Amis• Un accès prioritaire à l’achat de places, 2 semaines avant l’ouverture de la vente

aux abonnés,

• Un accès à une bourse d’échanges,

• Une newsletter par e-mail informant des événements importants de l’Association,

• Des places parmi les meilleures, pour tous les concerts, dans la limite des places réservées

à l’Association,

• Une présentation en avant-première de la nouvelle saison.

Les Donateurs• L’accès à des places de dernière minute (jusqu’à 48h avant le concert), dans la limite des places

réservées à l’Association,

• 2 verres d’entracte offerts par saison,

• La participation aux cocktails organisés par l’Association,

• La possibilité d’assister à 1 ou 2 séances de travail d’orchestre,

• 4 entrées offertes au Musée de la musique.

Les Bienfaiteurs• 2 places offertes par saison, à choisir parmi une sélection de concerts, dans la limite

des places réservées à l’Association,

• 2 cocktails d’entracte offerts par saison,

• La mention de leur nom dans les brochures annuelles.

• 2 invitations aux vernissages des expositions temporaires du Musée de la musique.

Les Amis de la Cité de la musique | Salle PleyelAssociation loi 1901

Présidente : Patricia Barbizet | Contact : Marie-Amélie Dupont

252, rue du faubourg Saint-Honoré 75008 Paris

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