Évaluation pÉdagogique de l'enseignement primaire de …

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1 - - - ÉVALUATION PÉDAGOGIQUE DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE DE CÔTE D'IVOIRE ÉVALUATION DU RENDEMENT DE L'ENSEIGNEMENT TÉLÉVISUEL IVOIRIEN EN LECTURE ET EN EXPRESSION ÉCRITE : CE1-CE2 par A. GRISAY Chapitre extrait de J Beckers, R. De Bal, M. Detheux, A.Grisay (1980). Évaluation pédagogique de l’enseignement primaire de Côte d’Ivoire, vol. 2 : Bilan du rendement au CE1 et au CE2. Université de Liège, Laboratoire de pédagogie expérimentale, Prof. G. De Landsheere.

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- - - ÉVALUATION PÉDAGOGIQUE DE L'ENSEIGNEMENT

PRIMAIRE DE CÔTE D'IVOIRE

ÉVALUATION DU RENDEMENT DE L'ENSEIGNEMENT TÉLÉVISUEL IVOIRIEN EN LECTURE ET EN EXPRESSION ÉCRITE : CE1-CE2

par A. GRISAY

Chapitre extrait de J Beckers, R. De Bal, M. Detheux, A.Grisay (1980). Évaluation pédagogique de l’enseignement primaire

de Côte d’Ivoire, vol. 2 : Bilan du rendement au CE1 et au CE2. Université de Liège, Laboratoire de pédagogie expérimentale, Prof. G. De Landsheere.

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NOTE PRÉLIMINAIRE Le volume 2 de la collection Évaluation pédagogique de l’enseignement primaire de Côte d’Ivoire, dont est extrait ce texte, est la synthèse de quatre rapports :

A. GRISAY, Évaluation du rendement de l'enseignement télévisuel ivoirien en lecture et en expression écrite : CE1, 1979 ; A. GRISAY et T. YOUSSOUF, Évaluation du rendement de l'enseignement télévisuel ivoirien en lecture et en expression écrite : CE2, 1979 ; M. DETHEUX, Évaluation du rendement de l'enseignement télévisuel ivoirien en langage : CEl et CE2, 1979 ; R. DE BAL, P. KOUAME N'GORAN, J. PAQUAY, Évaluation du rendement de l'enseignement télévisuel ivoirien en mathématiques, CE1 et CE2, 1979.

L’extrait reproduit ici ne contient que les deux premières parties du volume (lecture et expression écrite au CE1 et CE2).

On trouvera dans le volume 1 de la même collection, qui synthétise les résultats de l’évaluation

portant sur le CP1 et CP2 (1978), une description de l'historique du projet, ses objectifs, la méthodologie de mise au point des instruments, le calendrier, l'échantillonnage, et la politique de formation du personnel ivoirien.

Comme pour le CP1 et le CP2, l'échantillon des CE1 et CE2 compte chaque fois 60 écoles qui ont été tirées au hasard parmi l'ensemble des écoles ivoiriennes appliquant le nouveau programme. Ce nombre n’a cependant pas été atteint dans l’échantillon effectivement testé, pour deux raisons :

a) Quelques-unes des écoles ainsi choisies pratiquent un recrutement biennal et ne possèdent donc pas simultanément de CE1 et de CE2. Des données n'ont pu être effectivement recueillies que dans cinquante-huit classes au CE1, et cinquante-neuf classes au CE2.

b) Au CE1, l’évaluation a, en quelque sorte, "rattrapé" l'extension du programme rénové aux écoles ne disposant pas encore de téléviseurs. Par contre, dans les écoles du sous-échantillon "rénové non télévisuel", il s’est avéré que les CE2 n'avaient pas encore été atteints par la rénovation. En particulier, au moment de l'enquête, nous avons pu vérifier qu'une seule de ces classes avait pu disposer en 1977-78 de l'ensemble des supports écrits du PETV. Les données recueillies pour le CE2 dans ces écoles ont donc dû être supprimées de l'analyse ; celle-ci ne porte donc, au CE2, que sur quarante écoles télévisuelles.

Le tableau ci-dessous présente quelques données de base sur l'opération de recueil de

données menée lors du testing définitif de 1977-1978.

CE1 CE2

Nombre d'écoles

60 60

TV Rénovées TV " Rénovées"

40 18 40 19

Nombre d'élèves 1588 737 1581 -

Nombre d' objectifs et de questions Objectifs Questions Objectifs Questions

Lecture et 1angage .écrit 69 1255 76 1451

Langage oral 71 426 85 510

Mathématique 103 367 100 356

Total 243 2048 261 2317

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INTRODUCTION Le bilan des apprentissages en lecture et en langage écrit des élèves ivoiriens fréquentant le CE diffère, par les aspects suivants, de celui réalisé au niveau CP1-CP2 : A. Une comparaison entre écoles télévisuelles et écoles rénovées non télévisuelles a été effectuée. Comme on l'a déjà mentionné, l'échantillon d'écoles testé au CP1-CP2 ne contenait que des classes télévisuelles. La décision ayant été prise, depuis, d'étendre le système rénové à l'ensemble des écoles du pays, y compris à celles qui ne disposent pas encore de récepteurs de télévision, le plan d'échantillonnage a été modifié. Le nouvel échantillon compte donc quarante écoles télévisuelles et vingt écoles rénovées non télévisuelles, ce qui a permis d'entreprendre une comparaison, fort intéressante, des deux types d'écoles. B. De nouveaux contenus sont introduits. Le contenu du programme s'étend et se diversifie considérablement à partir du CE1. Le cap technique du décodage/encodage est franchi : on doit désormais parler d'un apprentissage du langage écrit. Le travail d'analyse et de synthèse de phrases et de mots clés est remplacé par la lecture silencieuse et orale de textes, par l'étude de leur vocabulaire, par des exercices d'expression écrite et de grammaire. Vu l'ampleur de la matière, il n'a plus été possible, comme cela avait été fait eu CP1-CP2, de "couvrir" la quasi totalité des contenus et des types d'exercices pratiqués. Les épreuves mises au point constituent néanmoins un échantillon représentatif des objectifs de l'enseignement dispensé dans les CE ivoiriens. C. Des remaniements techniques ont été apportés. Pour faire porter l'évaluation sur un nombre accru d'objectifs, sans pour autant alourdir exagérément la campagne de tests, nous avons dû consentir deux sacrifices importants :

- Très peu d'épreuves identiques à celles présentées aux élèves de CP2 (épreuves d'ancrage) ont pu être insérées dans le test CE1 ;

- les consignes données aux élèves ont été abrégées en vue de réduire le temps de passation.

Au terme de la recherche, nous avons quelque peu regretté ces deux décisions, en ce qui concerne le test CE1. Celui-ci s'avère en effet trop difficile pour les élèves qui ont quitté le CP2 sans avoir assimilé suffisamment la matière de ce niveau. Tel qu'il est conçu, le test ne donne pas de renseignements suffisamment clairs sur le devenir ultérieur de certains types de déficits spécifiques au CP2. L'on peut, par ailleurs, soupçonner que les résultats CE1 de ce même groupe d'élèves ont été affectés par une compréhension parfois imparfaite des consignes. Aucun problème ne s'est en revanche posé pour le test CE2, qui comporte des épreuves d'ancrage suffisamment nombreuses, et où les consignes ont bien été comprises.

* ***

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I. BILAN DES APPRENTISSAGES CE11

1. LECTURE a) Déchiffrage (obj. 90). Pour 1'épreuve de déchiffrage de mots imaginaires, on observe un taux de réussite de 56% . On peut estimer à 40% environ la proportion d'élèves qui, placés devant une séquence de lettres inhabituelle, sont capables de la déchiffrer sans problème majeur (réussite à plus de 75% des items). b) Lecture cursive (obj. 83 à 97). La moitié des élèves environ peuvent lire oralement, avec une certaine aisance, un texte extrait du manuel de lecture CE1 (40% au CP2). Dans ces cas, la lecture est non seulement correcte, mais courante (pas d'ânonnement) et expressive. Les résultats sont plus encourageants, sur ce point, que ne le laisserait prévoir l'avis des enseignants, comme l'indique le tableau suivant : Tableau. 1 - Le niveau des élèves ivoiriens en lecture : avis des maîtres et résultats des tests

% d'élèves qui ... CP1 TV

CP2 TV

CEl TV+rénové

Avis des

maîtres

... lisent très mal ou mal

48,5 %

43,8 %

38,8 %

... savent tout juste lire

22,9 %

25,9 %

18,4 %

... lisent assez bien ou bien

29 %

30,3 %

42,8 %

Test

... réussissent 75 % ou plus des questions du test

individuel de lecture

30 %

43%

51 %2

Néanmoins. 20 % environ des élèves présentent encore des déficits importants, dus à une maîtrise insuffisante des mécanismes élémentaires de déchiffrage.

2. DICTÉE (obj. 15 et 16). Après un démarrage assez encourageant (de gros progrès avaient été constatés entre le CP1 et le CP2 en ce qui concerne la dictée), une certaine stagnation semble caractériser le CE1. Seuls les mots-outils à très haute fréquence (articles, pronoms...) sont orthographiés sans faute par une majorité d'élèves ; les mots étudiés au cours de l'année (et même certains mots vus au CP2) ne sont écrits correctement que par 40% à 50% des élèves. Le taux de réussite est étonnamment bas pour certains mots pourtant fort courants : dix (65%), jouet (30%), morceau (46 %), cher (26 %), très (49 %), puis (31%), près (42 %), chez (43 %), aussi (43%). On n'observe une réelle maîtrise (dictée réussie à plus de 75%) que chez 8 % des élèves. Le texte dicté est, il est vrai, assez difficile (au CP2. pour une dictée portant sur les phrases et mots clés, ce seuil de maîtrise avait été atteint par 25% des élèves).

1 On trouvera ci-dessous, pp. 24 et suivantes, un tableau-résumé des résultats CE1 et CE2. 2 Ce résultat porte, au CE2, sur les objectifs 91 à 97, et non sur la totalité du test individuel, qui comporte certains objectifs testés au CP1-CP2 (exemple : dramatisation).

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3. COMPRÉHENSION DE LA LECTURE (obj. 80 à 84). Le taux de réussite diffère selon le type d'épreuve mis en œuvre pour vérifier la compréhension des textes lus. Ce taux est de 38 % pour le résumé oral du texte (objectif 80); de 45 à 50% pour les questions à réponse orale (objectifs 81 et 83); de 30% environ pour les questions à réponse écrite (objectifs 71 et 72); de 32% pour la dramatisation du texte (objectif 82). Les comparaisons avec le CP2, lorsqu'elles sont possibles, font apparaître que les textes du manuel sont un peu moins bien compris au CE1 qu'ils ne l'étaient au niveau antérieur. Cela tient probablement à la difficulté nettement supérieure du manuel CE1. On peut se demander s'il n'aurait pas été possible d'assurer une transition plus progressive entre les deux cycles, sans imposer aux élèves un saut qualitatif aussi brusque.

4. EXPRESSION ÉCRITE (obj. 66 à 69,73 et 74,78). Environ 20% des élèves sont capables de commenter par écrit une image ou une courte bande dessinée (objectifs 66, 68, 73, 74), ou de décrire en une phrase tel ou tel geste fait par le maître (exemple "Il plie le journal", objectif 69) ; ou enfin d'exprimer par écrit leur avis sur un aspect du texte (objectif 78). Une partie de la difficulté tient au vocabulaire disponible : par exemple, pour l'image représentant la chute d'un cycliste, 60% seulement des élèves ont utilisé vélo, qui est pourtant un des mots-clés du CP1, et 45% le verbe tomber. Mais certaines structures grammaticales font aussi problème : le taux de réussite est de 30 à 35% pour l'utilisation de pronoms personnels, et de 20% environ pour les accords de genre/nombre. En revanche, on trouve un complément de lieu dans 50% environ des textes produits, et dans 30% des cas, des phrases comportant deux compléments.

5. CONNAISSANCE DU VOCABULAIRE (obj. 51 à 59, 68B, 73B, 83). Nous venons de le voir ci-dessus, le vocabulaire-clé des niveaux CP1-CP2 n'est pas encore totalement fixé. Sur la vingtaine de mots clés CP1-CP2, repris dans le test CE1, le taux de réussite moyen (en utilisation à l'écrit) est de 47% pour le vocabulaire CP1, 36% pour le vocabulaire CP2. Pour le vocabulaire CE1, on observe des taux de réussite variant de 40 à 50% lorsqu'il s'agit d'épreuves de compréhension (objectifs 53 et 56) et de 25 à 32% lorsqu'il s'agit de production écrite (objectifs 57 et 59). Mais les exercices portant sur le lexique sont moins fréquents et nettement moins variés qu'aux deux niveaux précédents. Nous avons été surpris de relever, parmi les remarques formulées par les enseignants à propos de cette série d'exercices, d'assez nombreux commentaires négatifs "Peu important", "Moins important que d'autres exercices". Le faible intérêt porté par beaucoup d'enseignants aux exercices de vocabulaire est par ailleurs confirmé par l'indice de familiarité, particulièrement bas pour la plupart des objectifs de la série. L'examen des leçons enregistrées dans les classes testées montre qu'en pratique, le vocabulaire ne fait l'objet que de deux types d'activité:

- Expliquer oralement le sens d'un mot difficile rencontré dans le manuel (c'est souvent le maître qui fournit cette explication) : objectif 83 ; - Inventer (oralement ou par écrit) une phrase contenant ce mot (obj. 59). Sous sa forme orale, cet exercice assume facilement une allure stéréotypée : un ou deux élèves trouvent une « bonne» phrase ; les autres calquent la leur sur ces modèles, avec de menues variations.

6. « LECTURE » DES IMAGES (obj. 52 à 54, 60, 61, 66B, 68, 73, 74, 84). Le test CE1 comprend un certain nombre d'épreuves faisant appel à des images - le plus souvent extraites des livrets de l'élève. Nous avons été frappés de constater que certaines de ces images étaient mal comprises par un pourcentage parfois important d'élèves. Les erreurs les plus caractéristiques relèvent d'une perception imparfaite des conventions graphiques relatives à la profondeur de champ (effets de perspective, situation relative des

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personnages). Ainsi, par exemple, lorsque la cage contenant les poules est au premier plan, et que des personnages sont figurés derrière, 50% des élèves estiment que les enfants « sont dans la cage" (objectif 66). Beaucoup d'erreurs aussi pour l'illustration « Daouda montre un bateau», où le personnage est vu de dos, l'index tendu vers l'arrière-plan de l'image (objectif 66). L'ambigüité est telle que nous avons été conduits à éliminer ces deux items de l'analyse finale. D'autres difficultés surgissent lorsque l'image représente une partie d'un objet isolée de son tout. C'est notamment le cas pour les parties du corps : une épaule (objectif 52), des yeux, une oreille (objectif 53). L'épreuve est un peu mieux réussie lorsque l'image est complète et que les diverses parties y sont fléchées (objectif 54). Vu l'importance des apprentissages visuels requis par le PETV, il était particulièrement intéressant de vérifier si ces faiblesses se répartissent de manière uniforme dans la population testée, ou si des différences significatives s'observent entre les élèves des classes télévisuelles et ceux des classes rénovées. On trouvera une discussion de ce problème ci-dessous. pp. 36 et 40.

7. TRAVAIL SUR LA PHRASE (Obj. 60 à 69). On observe un progrès assez net, par rapport au CP2, pour les exercices qui requièrent une manipulation de la phrase : compléter, modifier, terminer une phrase en choisissant parmi plusieurs éléments (objectifs 62. 63. 65), ou remettre la phrase en ordre (objectif 64). Le taux de réussite se situe entre 50 et 60%. Ces exercices ne sont pourtant pas plus fréquents utilisés en classe que ceux de vocabulaire, à l'exception du n° 64 ("Mets la phrase en ordre"), qui continue de jouir, auprès des maîtres de CE1, de la même popularité qu'aux niveaux précédents. Le taux de réussite, dans ce cas précis, s'améliore considérablement, passant de 34% au CP2 à 57 % au CE1.

8. ANALYSE GRAMMATICALE DE LA PHRASE (Obj. 22 à 28). Les exercices portant sur le schéma de la phrase (objectifs 22 à 24 : "Encadre le groupe sujet. entoure le verbe, souligne le groupe complément") font l'objet d'un entraînement intensif au CE1, et sont parmi les mieux réussis du test : 60 à 70% de réussite. Ce résultat encourageant masque cependant différents niveaux dans la maîtrise de l'objectif poursuivi. L'analyse détaillée menée à propos des exercices 23 et 24 montre que l'on peut estimer à 40% environ la proportion d'élèves qui font preuve d'une réelle compréhension en profondeur des notions visées. L'optimisme des enseignants (qui considèrent plus de 80% des élèves comme capables de réussir ces exercices) est donc quelque peu prématuré. L'étude de la nature grammaticale des mots (déterminant. nom, adjectif) ou de la phrase (affirmative, interrogative, négative) est également menée de manière systématique dans les classes de CE1. Mais, de l'avis des enseignants eux-mêmes, ces notions (effectivement difficiles) sont moins bien assimilées. Le test confirme cette impression : le taux de réussite est de 50% pour l'étiquetage de mots (objectif 26) et de 34% pour l'étiquetage de la phrase (objectifs 25 et 27). Une des notions qui présentent le plus de difficultés est la notion d'adjectif, pour laquelle on observe près de 75% d'échecs en moyenne, tant à l'étiquetage (objectif 26) qu'à la manipulation écrite (objectif 28 = "Barre l'adjectif dans la phrase ; écris un autre adjectif à la place").

9. ACCORD EN GENRE ET EN NOMBRE (obj. 15E, 31 à 36, 95). L'accord du déterminant et de l'adjectif est enseigné de manière systématique au CE1, ce qui n'était pas le cas au CP2. Les progrès observés dans les épreuves d'ancrage sont donc sensibles (de l'ordre de 10 à 15 points). Le taux de réussite est de 50 à 60% pour l'accord des déterminants (objectifs 31 et 32), d'environ 40% pour l'accord de l'adjectif (objectif 34) et de 20 à 30% pour les exercices exigeant plusieurs accords simultanés (objectifs 33, 35, 36). Dans l'ensemble, ces résultats sont inférieurs à l'attente des enseignants.

Tabl. 2 - Progression des taux de réussite à cinq épreuves parallèles - CP2-CE1 CP2 CE1 Progression Entoure l'article qui convient sur les pointillés 34,2% 48,2% +14%

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Écris l'article qui convient sur les pointillés 51,6% 61,2 % +9,6% Entoure l'adjectif qui convient 27% 38,4 % +11,4% Mets en ordre la phrase présentée dans le désordre 34% 57 % +23%

Trouve parmi plusieurs mots le mot qui convient pour remplacer un mot de la phrase 41,3% 52,2% +10,9%

10. LA CONJUGAISON (obj. 41 à 47) La moitié des élèves environ sont capables, d'après la terminaison d'un verbe, de trouver le pronom personnel qui convient (objectif 41 et 42 partim). Si c'est le pronom personnel qui est donné, 37% peuvent ajouter la terminaison correcte à un verbe en -er (objectif 42 partim). La notion de personne est donc en voie d'être acquise, du moins en ce qui concerne les verbes réguliers. La notion de temps (présent, passé, futur) est moins bien dominée. Les taux de réussite sont de 23% pour l'objectif 43 ("Souligne dans le texte les verbes au passé") et de 37% pour l'objectif 44 ("Relie les adverbes de temps - hier, maintenant, demain - à la phrase qui convient"). La maîtrise est particulièrement faible, à l'écrit, pour la conjugaison des verbes irréguliers. Pour les auxiliaires avoir et être, au présent de l'indicatif, le taux de réussite est de 25% (objectif 45). Il ne dépasse guère 10% pour la conjugaison au présent, passé, futur de ces auxiliaires et des quelques autres verbes irréguliers à très haute fréquence étudiés au CE1 (mettre, aller, venir) (objectifs 46 et 47). La morphologie très complexe du verbe français est responsable d'innombrables erreurs chez les écoliers des pays francophones. Il n'est guère étonnant de constater qu'elle pose un problème plus grave encore aux jeunes Ivoiriens, dont les langues maternelles présentent, sur ce point, des structures plus simples et plus rationnelles. L'enquête auprès des maîtres montre que, tout en consacrant à cet aspect des efforts assidus, ces derniers sont conscients du faible résultat atteint. Il y aurait sans doute lieu d'étudier de manière plus approfondie les difficultés rencontrées, afin de pouvoir soutenir l'action des enseignants en leur suggérant des stratégies spécifiques, mieux adaptées au contexte ivoirien.

II. BILAN DES APPRENTISSAGES CE2

1. LECTURE a) Déchiffrage (objectif 90). Une seule épreuve de déchiffrage a été maintenue dans le test CE2 : l'exercice de lecture orale de mots imaginaires, déjà utilisé au CE1 pour vérifier dans quelle mesure les élèves sont capables de "décoder" des mots entièrement nouveaux pour eux. Le taux moyen de réussite est d'environ 60%, ce qui paraît un peu faible, d'autant que 35 seulement d'élèves réussissent l'épreuve sans erreur et que le progrès, par rapport au CE1, est insignifiant (+1,5%). Certains enfants ont peut-être été gênés par l'absence de signification de ces mots : il est bien connu, en effet, que lorsque la lecture devient rapide, elle cesse d'être analytique et se fonde de plus en plus sur les repères sémantiques fournis par le contexte. b) Lecture cursive (objectifs 91 à 97). Cet objectif est désormais maîtrisé par près de 70% des élèves. C'est un résultat qui doit être considéré comme particulièrement satisfaisant. Au moment où les deux tiers des jeunes élèves ivoiriens franchissent ainsi le seuil de maîtrise du "savoir lire", il leur reste en effet encore deux années de scolarité primaire à accomplir, ce qui, on peut l'espérer, permettra aux 30% restants d'atteindre le même résultat. Par ailleurs, ce délai devrait pouvoir suffire à consolider l'acquis de manière durable, même chez ceux qui ne pourront pas poursuivre des études secondaires, évitant ainsi le phénomène du retour à l'analphabétisme, fréquent chez les déscolarisés. c) Compréhension de la lecture (objectifs 11 et 73 à 88).

Comme c'était déjà le cas au CE1, les textes réunis dans le manuel de lecture CE2

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doivent être considérés comme difficiles pour ce niveau. Leur indice moyen de lisibilité équivaut à celui des manuels de 4e année primaire destinés à des élèves dont le français est la langue maternelle3.Il y a lieu de tenir compte de ce facteur pour l'interprétation des résultats observés en compréhension de lecture.

La compréhension globale peut être jugée satisfaisante. Les élèves identifient aisément les personnages de l'histoire et sont capables de répondre oralement à des questions générales sur le contenu du texte (70 à 75% de réussite). L'examen attentif des réponses montre cependant que des éléments importants du texte échappent souvent aux élèves et que les articulations du récit sont perçues de manière approximative ou incomplète. L'épreuve n° 85 (Résumé oral du texte) est intéressante à analyser de ce point de vue. On constate par exemple que la grande majorité des élèves sont capables d'identifier le thème général du récit qu'ils viennent de lire ("La visite de la rizière". "Le combat de Hassane et du serpent", etc.). Mais beaucoup moins nombreux sont ceux qui arrivent à évoquer correctement certains aspects plus précis (le canal et le barrage qui permettent d'irriguer la rizière ; la récompense que Hassane reçoit pour son exploit...). Par ailleurs, les questions portant sur le vocabulaire des textes lus sont relativement mal réussies. Cela tient, pour une part, à la difficulté de ce vocabulaire, mais également au fait que les exercices de ce type sont souvent négligés. Il y aurait sans doute lieu d'encourager les enseignants à varier davantage les exercices destinés à assurer une bonne compréhension. En particulier, une plus large place pourrait être faite aux questions à réponse écrite : l'enquête effectuée auprès des maîtres montre que ces épreuves ont un taux de familiarité très bas, et la plupart sont fort mal réussies (objectifs 73 à 83 : range par ordre les phrases du texte ; barre les phrases fausses, souligne les phrases vraies ; trouve un titre au texte ; explique par écrit ce que veulent dire certains mots du texte, etc. : 25 à 35 % de réussite).

2. DICTEE (Objectifs 01 à 06) Entre le CE1 et le CE2, des progrès très sensibles sont réalisés en ce qui concerne la dictée et, plus généralement, en orthographe. On peut désormais estimer que près de 40 des élèves ont atteint une maîtrise suffisante en ce domaine (dictée réussie à plus de 75%). Ce qui paraît significatif, c'est qu'une majorité d'élèves ont acquis, à la fin du CE2, les mécanismes d'encodage graphique. Ainsi, par exemple, le taux de réussite moyen est de 70 pour l'objectif 05 (dictée de mots) lorsqu'on accepte les réponses phonétiques (écrites « à l'oreille»). C'est, du moins théoriquement, un jalon important : si l'accès à l'écrit passait, pour les jeunes Ivoiriens, par une langue africaine transcrite selon un codage phonétique, ou par un français à l'orthographe normalisée, on pourrait donc considérer que quatre ans de scolarité suffisent à en assurer la maîtrise... Cela laisse rêveur sur l'incroyable "coût additionnel" qu'entraîne cet apprentissage (non seulement en C6te- d'Ivoire, mais dans l'ensemble des pays francophones) en raison des caprices orthographiques du français et des obstacles culturels et politiques qui barrent le chemin d'une réelle réforme de l'orthographe française. Les difficultés les plus ardues et les plus fréquentes concernent :

a) Le système d'accords grammaticaux (genre, nombre, terminaisons verbales).

L'accord de l'adjectif est rarement fait : des papayes mûres (17%), des habits chauds (24%), des bananes grillées (23%). L'accord du verbe n'est guère mieux réussi : mes sœurs préparent le repas (26%). A noter cependant qu'un progrès assez net s'observe sur ce point par rapport au CE1 (cf. ci-dessous, p. 11).

b) L'orthographe des mots-outils. Elle est particulièrement arbitraire et cause des erreurs très fréquentes, comme en témoignent les faibles taux de réussite de certains items : dehors (16%), moins (19%), mieux (18 %), ainsi (18%), jamais (32%), alors (37%), sans (32%), etc. Il serait peut-être souhaitable de conseiller aux enseignants de pratiquer des exercices

3 « L'application de la technique Flesch et de celle mise au point par G. Henry nous montre que les textes de lecture choisis en Côte-d'Ivoire pour la 4e année correspondent aussi à la 4e année des pays européens de langue française. Ce qui nous amène à nous demander si ces textes sont vraiment adaptés aux élèves de 4e année primaire de Côte-d'Ivoire pour lesquels ils ont été construits, dans la mesure où le français représente pour ces élèves la 2e langue. Nous sommes tentés de dire que les textes de lecture sont probablement un peu au-dessus du niveau de compréhension de la population qui doit les utiliser. » TRAORE Youssouf, Lisibilité des manuels de lecture en Côte-d'Ivoire, document ronéotypé, Liège, 1976.

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d'entraînement plus systématiques sur ces deux points.

3. EXPRESSION ECRITE (Objectifs 61, 63, 71, 72).

Environ 35% des élèves de CE2 sont à même de commenter par écrit, dans un français correct, une image ou une courte bande dessinée. Cette estimation est cependant quelque peu sévère. Si l'on néglige les erreurs d'orthographe, on peut considérer que 50 à 60% des commentaires écrits ainsi fournis sont compréhensibles et sémantiquement appropriés ; la proportion est même de 70% pour l'épreuve 72, où la bande dessinée à commenter ne requiert qu'un vocabulaire de niveau CP2.

Le progrès est très sensible par rapport au CE1. La comparaison des résultats obtenus aux diverses épreuves d'ancrage montre qu'au CE2, les élèves comprennent nettement mieux les images à commenter (obj. 61B : + 18%). Leur commentaire est globalement plus approprié et plus correct (+ 12%) ; leur expression écrite plus riche et plus variée (structures grammaticales : + 17% ; vocabulaire : + 12%).

4. VOCABULAIRE (objectifs 41 à 52, 63B, 72B, 86B, 88B).

Les progrès observés au CE2 portent surtout sur la stabilisation du vocabulaire de base acquis aux niveaux antérieurs. Désormais, plus de 70% des élèves emploient couramment à l'écrit des mots comme chien, poule, oiseau, nez, bouche, chapeau, cartable, vélo, eau, canari, porte, fenêtre, ou des verbes comme donner, manger, rouler, acheter.

Le vocabulaire étudié au CE2 est moins bien maîtrisé. Le taux de réussite moyen

est d'environ 45% lorsqu'on demande à l'élève d'expliquer oralement un mot ou une expression tirés du texte qu'il vient de lire (objectifs 86B et 88B : repousser, demander la main, examiner, l'express, un canal ; il est nerveux). Il est de 30% lorsque l'élève doit choisir, parmi plusieurs, la définition d'un mot isolé de son contexte (16% lorsqu'il doit fournir lui- même une définition écrite).

Les épreuves les mieux réussies sont celles qui portent sur un vocabulaire concret,

susceptible d'être illustré à l'aide d'images. Le taux de réussite est de 58% pour l'objectif 43 ("Relie le mot à l'image"). Mais il n'est que de 39% pour l'épreuve où l'on demande à l'élève de faire un dessin correspondant aux mots étudiés (objectif 42 : disque, ampoule, médaille, flamme, rature,...). On remarque, une fois encore, que les exercices portant sur le vocabulaire nouveau sont peu variés, et que la concrétisation de ce vocabulaire laisse souvent à désirer : certains mots étudiés au CE2, comme boussole, lavabo, athlète, câble, heurter, n'évoquent pas d'image précise chez de très nombreux enfants. Un seul exercice de vocabulaire semble être pratiqué de manière systématique : le n° 49 ("Invente une phrase avec le mot donné"). Le taux de réussite observé est de 49%, orthographe non prise en compte).

Le vocabulaire demeure donc, au CE2 comme au CE1, le mal-aimé des enseignants

ivoiriens. Des efforts pourraient être faits en vue de prôner une plus grande diversification des exercices qui y sont consacrés et une meilleure concrétisation des mots étudiés, tant par les émissions TV que par les supports écrits (jeux d'images, manipulations). Par ailleurs, les élèves de CE dessinent moins souvent et, à la limite, moins bien, que leurs cadets de CP : il serait utile de leur rendre davantage d'occasions de "s'approprier" les objets par le dessin.

5. LECTURE DES IMAGES (Objectifs 43 à 45, 61 à 72).

Nous avons eu l'occasion de signaler, au CE1, certaines faiblesses des élèves dans la compréhension des conventions graphiques, par exemple lorsque l'image comporte un arrière-plan ou est centrée sur une partie de l'objet, dont le reste se trouve hors-champ.

Ces difficultés ne sont pas entièrement résolues au CE2, mais on observe une

nette amélioration : le taux de réussite passe de 48 à 66%, par exemple, pour l'objectif 61B (réponse oui/non à une question sur l'image). Rappelons qu'au CE1 certains items de cette

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épreuve avaient dû être supprimés en raison de leur ambigüité. Cela n'a pas été nécessaire au CE2.

6. GRAMMAIRE

Pour les exercices portant sur le schéma de la phrase (déjà bien réussis au CE1), on observe, dans les CE2 télévisuels, des taux de réussite de 70 à 80%. Cependant, une maîtrise "en profondeur" de l'objectif (réussite aux items où l'ordre de la phrase s'écarte du schéma classique sujet-verbe-complément) n'est obtenue que chez 50% des élèves environ, ce qui confirme la nature parfois trop mécanique de cet apprentissage. Il y a néanmoins progrès par rapport au CE1 (+ 10% environ).

7. ETIQUETAGE DES MOTS ET DES PHRASES (Objectifs 17 à 19). Dans ce domaine également, quelques progrès sont enregistrés. Le taux de réussite passe de 35 à 46% pour l'étiquetage de phrases et de +/- 50 à +/- 57% pour l'étiquetage des mots. Mais les transformations où l'on demande à l'élève de mettre la phrase à la forme négative (interrogative, affirmative) sont toujours aussi mal réussies au CE2 qu'au CE1 (26% de réussite). La difficulté de ces exercices demeure, dans l'ensemble, sous-estimée par les enseignants.

8. PRONOMINALISATION (Objectifs 17 à 19).

Il s'agit, ici aussi, de transformations : on demande à l'élève de remplacer par un pronom le sujet ou le complément de la phrase. Le taux de réussite est d'environ 55% lorsque les élèves doivent choisir dans une liste de pronoms celui qui convient (objectifs 22 et 23). Il tombe à 37% lorsque l'élève doit effectuer la transformation sans s'appuyer sur une liste (objectif 21).

9. GENRE ET NOMBRE (Objectifs 24 à 27).

Des progrès très significatifs sont réalisés sur ce point au CE2, comme en témoignent les trois épreuves d'ancrage (objectifs 25, 26 et 27). Le taux de réussite passe, par exemple, de 26 % au CE1 à 47% au CE2, pour l'accord de l'article et de l'adjectif avec le nom, de 22% (CE1) à 50 % (CE2) pour la réécriture d'une phrase au pluriel, de 37 % (CE1) à 50% (CE2) pour l'utilisation de "machines" à changer le genre ou le nombre de la phrase. Le progrès observé pour ces objectifs est, en moyenne, de 21%. De plus, les performances des élèves se stabilisent : le taux de réussite devient similaire (environ 50%) pour toutes les épreuves écrites portant sur le genre ou le nombre. Les progrès constatés en production écrite "libre" (ci-dessus, p. 10) sont dus, pour une part non négligeable, à cette amélioration du maniement des accords grammaticaux.

10. CONJUGAISON (Objectifs 31 à 34).

Le nombre d'exercices portant sur la conjugaison a été quelque peu réduit dans le test CE2, et c'est peut-être regrettable. Au CE1, les épreuves de ce type figurent parmi les moins bien réussies ; l'on aimerait dès lors disposer d'un bon nombre d'épreuves d'ancrage afin d'étudier en détail l'évolution de cet apprentissage.

Les données disponibles montrent un progrès assez net des taux de réussite.

L'identification de la personne du verbe par l'attribution du pronom adéquat est désormais bien maîtrisée (environ 70% de réussite). Des progrès sensibles (amélioration de près de 20%) s'observent aussi en ce qui concerne les terminaisons (obj. 32) et la conjugaison des auxiliaires être et avoir (obj. 33 : 44% de réussite au CE2, contre 26% au CE1).

Par contre, les résultats demeurent très faibles en ce qui concerne le temps du verbe

(obj. 34 : conjuguer le verbe au présent, passé, futur, en fonction de l'adverbe de temps placé dans la phrase) le taux de réussite ne dépasse pas 24%.

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* * *

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Tableau 3. Progression du taux de réussite à 21 épreuves parallèles CE1 - CE2

CE1 CE2 Progression Choisis, parmi plusieurs, la graphie qui convient 35,4 57,9 +22,5 Ponctue le texte 33,6 43 +9,4 Invente une phrase d'après le schéma 69,3 80,8 +11,5 Mets l'étiquette (a, i, n) à la phrase 35,5 46,3 +10,8

Relie l'article et l'adjectif au nom 25,8 47,2 +21,4 Ecris la phrase au pluriel 22,5 49,6 +27,1 Utilise la machine à changer le genre/le nombre 36,6 50,4 +13,8 Relie le pronom au verbe 52,2 68,6 +16,4 Ajoute le pronom (la terminaison) au verbe 44,3 65,6 +21 ,3 Conjugue le verbe être/avoir 25,6 43,8 +18,2 Ecris le nom des parties de l'image 28 42,4 +14,4

Réponds par écrit à une question sur l'image

A. Phrase 21,0 34,2 +13,2 B. Oui/non 48,0 66,2 +18,2 C. Structure 27,4 48,7 +21,3

Modifie le dessin d'après la phrase 35,6 52,7 +17, 1 Bande dessinée à compléter A. Phrase 21,2 39,7 +18,5

B. Structure 39,2 39,4 +10,2 Bande dessinée à commenter A. Phrase 27,5 27,4 0

B. Vocabulaire 53,2 65,5 +12,3 C. Structure 34,1 55,1 +21,0

Lecture orale de mots imaginaires 57,2 58,7 +1 ,5

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III. COMPARAISON ENTRE CE1 TÉLÉVISUEL ET CE1 RÉNOVÉ NON TÉLÉVISUEL

En 1975, les autorités ivoiriennes ont pris la décision d'unifier les programmes

scolaires du pays, afin d'éviter les nombreux inconvénients issus de la dualité entre l'enseignement dit "traditionnel" et le PETV. Désormais, la rénovation est étendue à toutes les écoles du pays, y compris celles qui ne reçoivent pas encore les émissions du PETV : l'enseignement y est assuré sur base des supports écrits du PETV.

Le bilan CE1 fournissait l'occasion de chercher sur le terrain la réponse à une série

de questions qui se posent à propos de ces classes rénovées non télévisuelles :

- L'implantation du nouveau programme y est-elle effective ? - Les enseignants rencontrent-ils des difficultés plus grandes face aux nouveaux contenus ? - Les classes non télévisuelles peuvent-elles assurer un enseignement de même

qualité que les télévisuelles, ou constate-t-on des différences de rendement significatives ?

- Si différence il y a, peut-on identifier les aspects pour lesquels l'apport du média télévisuel paraît le plus efficace ?

En ce qui concerne la lecture/expression écrite, la comparaison pouvait paraître, a

priori, d'un intérêt limité : le PETV ne prévoit d'émissions de lecture qu'au CP ; les CE1 télévisuels ne se différencient donc pas, pour cette discipline, des CE1 rénovés non télévisuels. Il était dès lors permis de penser que les différences de rendement entre les deux groupes de classes seraient faibles, à supposer qu'il y en eût.

Il n'en est rien : les résultats recueillis font apparaître une évidente supériorité des élèves télévisuels, constante à travers la quasi totalité des épreuves4, et particulièrement accentuée pour certaines séries d'objectifs. Le tableau 4 ci-après présente les objectifs pour lesquels la différence observée est statistiquement significative (à un seuil inférieur à p.10) et/ou pédagogiquement intéressante (rendement supérieur d'au moins 7% correspondant à une avance moyenne d'une demi-année d'enseignement).5

4 Le taux de réussite du groupe d'élèves télévisuels est plus élevé pour 70 des 79 épreuves ou sous-épreuves utilisées

(soit près de 90% du test). Une seule des 9 épreuves restantes fait apparaître une supériorité claire (encore que non significative du point de vue statistique) du groupe rénové : objectif 43 : "Souligne dans le texte les verbes au passé", où l'écart est de 7%. L'écart moyen n'est que de 2% pour les huit autres résultats favorables au "rénové".

5 On observe un progrès de 13 à 15% en moyenne pour les épreuves communes à deux niveaux scolaires successifs (CP1-CP2 : 13,7% ; CP2-CE1 : 13,4% ; CEl-CE2 : 15,2%), ce qui fournit une estimation grossière du gain réalisé au cours d'une année scolaire. Il n'est pas sans intérêt d'utiliser conjointement ce critère pédagogique et les données plus rigoureuses issues de l'analyse de la variance. Il arrive, en effet, que des écarts importants de taux moyen de réussite (plus de 10%, parfois) n'atteignent pas le seuil de signification statistique. C'est le cas lorsque le taux de réussite varie considérablement d'une école à l'autre à l'intérieur des groupes considérés (TV et Rénové). Ces écarts peuvent, dès lors, être dus à des effets aléatoires (mais ne le sont pas nécessairement). En revanche, des différences même faibles (2 à 3%) peuvent être considérées comme significatives lorsqu'elles se répartissent de manière très homogène (presque toutes les écoles d'un groupe ont un taux de réussite légèrement supérieur à celles de l’autre groupe).

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Tableau 4. CE1. Objectifs pour lesquels on observe une supériorité statistiquement et/ou pédagogiquement significative des classes TV par rapport aux classes rénovées non télévisuelles

Objectif Code Différence Écris la minuscule il partir de la majuscule. 11B +3,3% * Trouve le mot qui sort de la machine. 12 +7% Dictée : sons et syllabes. 15D +10,1% * Encadre ce dont on parle, souligne ce qu'on en dit. 22 +7,9% Mets l'étiquette (N, D, Adj.) aux mots. 26 +10,6% Barre le groupe complément. Ecris un autre groupe complément.

28 +2,6% *

Entoure le déterminant qui convient. 31 +8, 5% Trouve la phrase qui sort de la machine (pluriel féminin...)

35 +8,6%

Relie le mot à l'image. 52 +11% Écris le mot générique. 57 +2,3%* Entoure la bonne définition du mot 58 +5,3%* Complète ou modifie le dessin d'après la phrase écrite en dessous.

60 +7,2% 85 +16%*

Souligne la phrase qui correspond à l'image 61 +8,7% Complète la phrase par l'élément qui convient 63 +11,3%* Mets en ordre la phrase. 64 +9,6%

Réponds par écrit à une question sur l'image. 66B +12%* 66C +8,7%

Ecris la phrase à la forme négative. 67 +7,3% Bande dessinée à commenter. 73 +7,5% Lecture silencieuse : résumé du texte. 80 +18,3%*

Questions orales sur le texte. 81 +9,1%* 83 +15,2%*

Dramatisation 82 +7,2% Questions orales sur l'image qui accompagne le texte. 84 +16%* Lecture orale : liaisons. 96 +10,9% Lecture orale : expressivité. 97 +7,9%

* Différence statistiquement significative.

Plusieurs conclusions s’imposent à la lecture de ce tableau :

1. Les élèves télévisuels réussissent nettement mieux que leurs camarades des classes rénovées non télévisuelles la plupart des exercices de grammaire (analyse du schéma de la phrase. étiquetage. transformations de genre et nombre. accord du déterminant...). 2. L'expression écrite est meilleure dans les classes télévisuelles. L'examen du détail des résultats montre que cette supériorité ne se traduit que partiellement par une orthographe plus correcte : elle est surtout due à une plus grande richesse du vocabulaire, une plus grande variété des structures syntaxiques, et à une meilleure compréhension de la tâche demandée. 3. Le taux de réussite des élèves TV est nettement plus élevé pour toutes les épreuves nécessitant une "lecture" d'images ("Relie le mot à l'image", "Modifie une image d'après une instruction écrite", "Réponds è une question sur l'image", etc.).

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4. En ce qui concerne des mécanismes de base de la lecture (déchiffrage), les résultats des deux groupes d'élèves sont similaires. Néanmoins, la lecture à haute voix des élèves télévisuels est plus expressive (objectif 97) et plus "coulée" (liaisons. objectif 96). Surtout, les élèves télévisuels comprennent nettement mieux les textes qu'ils lisent. Leur supériorité sur ce point est massive et significative à tous les seuils statistiques. 5. Enfin, les exercices de dramatisation sont mieux réussis dans les classes TV. 6. La série d'épreuves portant sur la conjugaison (objectifs 42 à 47) est la seule où les performances des deux groupes d'élèves soient sensiblement de même niveau - faible en l'occurrence. Un des exercices de cette série (n° 43, "Souligne les verbes au passé") est, comme nous l'avons signalé, l'unique épreuve du test que les élèves des classes rénovées réussissent sensiblement mieux (+ 7%) que les élèves télévisuels.

Il nous reste à tenter d'expliquer les causes de ces disparités. Trois hypothèses peuvent être avancées : A. La supériorité des élèves TV serait due à des causes extérieures, sans relation avec le PETV. Les écoles télévisuelles ne se répartissent pas de manière aléatoire dans le pays. On en trouve proportionnellement davantage dans les centres urbains que dans les zones rurales ; le réseau est plus dense à proximité des divers émetteurs, dans les localités électrifiées, etc. Il est, dès lors, possible que les populations scolaires fréquentant les deux types d'écoles diffèrent par leurs caractéristiques socio-économiques ou socioculturelles. Or certaines de ces caractéristiques peuvent influencer directement ou indirectement le rendement scolaire : la recherche menée au CP1-CP2 a mis en évidence, par exemple, l'important avantage dont bénéficient les élèves qui ont l'occasion de parler le français dans leur famille. Une analyse approfondie des diverses informations recueillies au sujet des élèves de l'échantillon est actuellement en cours ; elle permettra de contrôler de manière rigoureuse les différences de population entre classes TV et classes rénovées, et d'étudier leur effet sur le rendement. Un premier sondage (Tableau 5) révèle néanmoins qu'un certain nombre de différences significatives existent en ce qui concerne 1° Les caractéristiques socio-économiques des familles. Les classes rénovées accueillent une plus grande proportion de fils d'agriculteurs que les classes télévisuelles ; les indices d'aisance économique (possession d'une voiture, de meubles ; maison raccordée à l'électricité, etc.) tendent également à montrer que la population des écoles TV est plus urbanisée. Tabl. 5 – CE1 - Quelques caractéristiques des élèves fréquentant les écoles télévisuelles et

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les écoles rénovées 6 % CE1 TV % CE1 rénové Proportion de filles 41,9 40,1 Profession du père Agriculteur 45,8 62,9

Ouvrier, manœuvre 16,6 4,6 Fonctionnaire (sauf enseignant)

9,7 4,6

Enseignant 7,1 9,3 Père alphabétisé 51,7 44,9 Parlent français avec… Leur père 15,1 10,6

Leur mère 9,1 1,6 Leurs frères 68 56,1

La famille possède… Une voiture 15 8 Une TV 27,8 4,6 Des fauteuils 38,8 27,8 L’électricité 44 17,1 L’élève fait ses devoirs par terre 28,1 49,6 Taux de redoublement depuis le CP1 28,3 42,6 Ont redoublé le CE1 12 25

2° Les caractéristiques socioculturelles.

Le taux d'alphabétisation est plus élevé chez les parents des élèves TV ; l'usage du français est également plus répandu dans leurs familles.

3° Le taux de redoublement. Il demeure très élevé dans les écoles rénovées non télévisuelles : 42% des élèves ont doublé au moins une classe depuis leur entrée à l'école, contre 28 dans les classes télévisuelles. Si l'on se limite aux cas des élèves ayant redoublé le CE1, les proportions sont encore plus significatives : 25% dans les classes rénovées, 12% dans les classes télévisuelles.

Les deux premiers facteurs (le second, en particulier) devraient jouer en faveur des élèves TV. Le troisième facteur (sélectivité plus élevée du système) pourrait favoriser (du moins en principe) les classes rénovées. L'hypothèse selon laquelle les classes télévisuelles pourraient être fréquentées par une population à certains égards plus "favorisée" ne doit donc pas être écartée. Les analyses ultérieures permettront de mieux explorer ce point.

B. La supériorité des élèves TV serait due à un effet direct du média.

Ces élèves ont en effet reçu, au CP1 et au CP2, des émissions de lecture-écriture, que ne recevaient pas leurs camarades des classes rénovées. Cet avantage s'atténue au CE1, où le programme ne comporte plus d'émissions spécifiques de lecture ; mais on peut penser que les effets d'une meilleure préparation initiale se font sentir de manière durable.

6 Ces données ont été recueillies individuellement auprès d'un sous-échantillon d'élèves tirés au hasard dans chacune des classes testées, soit au total 321 élèves fréquentant une classe télévisuelle et 152 élèves fréquentant une classe rénovée.

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Cette hypothèse est cependant invérifiable dans l'état actuel de la recherche : le bilan CP1-CP2 n'a porté que sur des classes TV (au moment de l'enquête, les quelques classes rénovées existantes ne constituaient pas encore un échantillon fiable.)

Un indice précieux nous est toutefois fourni par les exercices portant sur les

apprentissages grammaticaux, pour lesquels des émissions sont diffusées à partir du CE. Comme nous l'avons vu, la supériorité des élèves TV est particulièrement nette en ce domaine. On peut raisonnablement penser que l'écart, dans ce cas, est bien dû à un effet du média. La TV a, en effet, le double mérite de concrétiser ces notions relativement abstraites, et de fournir un enseignement correct, ce qui n'est pas toujours le cas chez quelques maîtres insuffisamment recyclés : les enregistrements de leçons effectués auprès des enseignants de l'échantillon nous fournissent plus d'un exemple où, sur certains points de grammaire, le maître domine imparfaitement la matière à enseigner.

Par ailleurs, la meilleure compréhension des images que manifestent les élèves TV doit

sans doute être mise en rapport avec les apprentissages visuels réalisés grâce aux émissions du PETV dans les diverses disciplines. L'hypothèse d'un bénéfice direct dû à la réception des émissions semble donc plausible.

C. La supériorité des élèves TV serait due à un effet indirect du média.

Il est légitime de penser qu'un des effets indirects les plus importants du média télévisuel se traduit par l'amélioration des performances de l'enseignant qui est amené à se servir de cet outil.

Les maîtres des classes télévisuelles ont des attitudes plus favorables au PETV que les

autres, comme l'a montré une enquête réalisée dès 19757. On peut supposer, en outre, qu'ils connaissent mieux (et de plus longue date) les supports écrits accompagnant ce programme que leurs collègues des classes rénovées. Ils peuvent probablement tirer plus concrètement parti des recyclages et des conseils qui leur sont offerts ; ils bénéficient notamment des émissions destinées aux maîtres. Enfin, leur enseignement est soutenu et structuré quotidiennement par les émissions destinées aux élèves ; c'est peut-être à ce niveau que se situe le recyclage le plus efficace.

L'analyse (en cours) des enregistrements effectués dans les classes de l'échantillon nous

permettra de vérifier si des différences significatives existent entre le « profil pédagogique» des maîtres télévisuels et celui des maîtres enseignant dans des classes rénovées.

En ce qui concerne la lecture et l’expression écrite, quelques données intéressantes sont

cependant déjà disponibles. L'enquête effectuée auprès des enseignants pour connaître leur avis sur le test fait apparaître en effet, dans les classes TV, un taux de familiarité légèrement supérieur pour la plupart des objectifs visés. Cela signifierait que, dans l'ensemble, les maîtres des classes TV font davantage travailler leurs élèves, et par des exercices plus variés.

Il s'agit là d'un constat global. Quelques tendances plus précises peuvent être dégagées de l'examen de ces réponses :

7 J.P. Rapaille, L'attitude des maîtres vis-à-vis de l'éducation télévisuelle, Abidjan, Service d'Évaluation du MEPTE, 1975, p. 12

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1. Les maîtres télévisuels pratiquent davantage que leurs collègues les exercices de grammaire ou d'orthographe faisant appel à des "machines".

2. Ils proposent beaucoup plus souvent à leurs élèves des exercices d'expression écrite à partir d'images ou de bandes dessinées.

3. Ils utilisent plus volontiers que leurs collègues des exercices sortant un peu de l'ordinaire ("Ecris ce que fait le maître" ; "Donne le nom des diverses parties d'un objet" ; "Trouve le fait qui se passe le premier dans le texte, etc.)

4. En revanche. ils consacrent plutôt moins de temps au travail sur la conjugaison (objectifs 44, 45, 46). sauf en ce qui concerne l'objectif 42 (ajoute la terminaison) qu'ils utilisent plus fréquemment.

Ces indications nous paraissent fiables puisqu'elles recoupent, sur deux points

importants au moins, les résultats observés : la supériorité des élèves TV en expression écrite et le fait que, pour les exercices de conjugaison, leur taux de réussite est semblable (et parfois même inférieur) à celui des élèves des classes rénovées.

Il semble donc bien que l'enseignement dispensé dans les classes télévisuelles tende à être, dans l'ensemble, de meilleure qualité. Les différences observées sont néanmoins légères ; peu d'entre elles atteignent un seuil de signification statistique et, comme on vient de le voir, elles ne sont pas toutes en faveur des maîtres télévisuels. Il faut s'en réjouir et y voir la preuve que, malgré leur entrée plus tardive dans le PETV et le handicap dû à l'absence de récepteurs, les enseignants des classes rénovées mettent un point d'honneur à appliquer le nouveau programme aussi consciencieusement que leurs collègues des classes télévisuelles.

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CONCLUSION

A. CLASSES TÉLÉVISUELLES ET CLASSES RÉNOVÉES : UNE COMPARAISON INSTRUCTIVE.

Parmi les résultats les plus importants de la recherche menée au CE, il faut sans doute

citer, en premier lieu, la mise en évidence de différences liées à la présence ou l'absence du média télévisuel, en ce qui concerne l'apprentissage du français écrit (et, comme on le verra plus loin, oral).

Des contrôles statistiques plus sévères demeurent sans doute nécessaires pour mesurer l'amplitude exacte des écarts de rendement qui peuvent être attribués à ce facteur. Il n'en paraît pas moins évident, dès à présent, que le rendement des classes télévisuelles est supérieur à celui des classes utilisant les seuls supports écrits du PETV.

Le profil des différences observées s'avère particulièrement intéressant. On constate tout

d'abord un écart léger, mais constant dans presque tous les domaines, en faveur des élèves télévisuels. Il s'agira de vérifier, lors des analyses actuellement en cours, si cette différence de base ne doit pas être attribuée à des facteurs indépendants du PETV (caractère plus urbain des écoles télévisuelles, population plus favorisée).

On relève ensuite, et surtout, une série d'écarts plus importants dans des domaines

spécifiques, et dont l'ensemble trace un portrait cohérent de l'élève télévisuel. Ce qui frappe dans ce portrait - un peu paradoxalement, puisque l'instrument de mesure utilisé est quantitatif - ce sont ses nuances foncièrement qualitatives. Les élèves télévisuels ne lisent et n'écrivent pas beaucoup plus correctement (au sens « français / pas français ») que leurs camarades des écoles rénovées non télévisuelles, mais leur lecture et leur expression écrite sont sensiblement de meilleure qualité : lecture plus expressive et nettement mieux comprise, expression écrite plus complexe, plus riche et plus variée. Il faut voir là, sans aucun doute, une répercussion directe de l'amélioration obtenue par l'enseignement télévisuel en ce qui concerne la maîtrise du langage oral. Ce résultat constitue, du même coup, un sérieux démenti à l'opinion couramment émise, selon laquelle l'importance accordée par le PETV à l'oral amènerait à négliger l'écrit - étrange crainte en vérité, qui oublie l'étroite interdépendance de ces deux apprentissages !

L'influence du média télévisuel se traduirait également et significativement dans

d'autres domaines : meilleure compréhension des images et meilleurs résultats dans les exercices de grammaire - qui sont techniquement les plus nouveaux et pour lesquels le soutien fourni par les émissions paraît efficace.

En ce qui concerne les pratiques pédagogiques des maîtres, la comparaison apporte des

renseignements tout aussi précieux. On aurait pu craindre, en effet, que l'implantation du nouveau système s'effectue de manière moins rapide ou plus aléatoire dans les écoles non télévisuelles. Il n'en est rien : dans toutes les classes rénovées de l'échantillon, les supports écrits du PETV sont effectivement utilisés ; les enseignants témoignent d'une bonne connaissance de ces documents et pratiquent, à quelques nuances près, les mêmes types d'exercices que les maîtres télévisuels. Les principales différences semblent tenir au rythme de travail, apparemment plus intense dans les classes télévisuelles et, peut-être aussi, à une meilleure maîtrise, chez les maîtres télévisuels, de certaines notions enseignées, ce qui est explicable sans doute par leur plus longue pratique du système et par le soutien reçu à travers les émissions.

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B. DU CP2 AU CE1 : UNE ASCENSION DI FFICILE

L'impression d'ensemble que l'on retire de l'enquête CE1 en lecture et langage écrit est qu'à ce niveau, les élèves sont soumis à une progression quelque peu escarpée : il s'agit de ce qu'on appelle communément "une année dure".

D'une part, on observe un réel saut qualitatif en ce qui concerne les textes présentés, qui deviennent nettement plus difficiles. D'autre part, l'élève aborde une série de nouveaux contenus et, en particulier, certaines notions grammaticales. Il doit, par exemple, identifier et nommer les différents temps du verbe (présent, passé, futur), les divers constituants de la phrase (sujet, verbe, complément) ; connaître la nature des mots (déterminant, nom, adjectif) et la forme des phrases (affirmative, interrogative, négative). Pour assimiler ce type de concepts, l'élève doit désormais développer une réflexion relativement abstraite et formalisée sur la langue.

Enfin, les méthodes d'enseignement se modifient. L'élève ne dispose plus, à partir du

CE, du soutien que fournissaient au CP les émissions TV de lecture-écriture. Par ailleurs, son apprentissage n'est plus encadré, comme au CP, par une séquence d'exercices rigoureusement structurés. Le PETV rencontre là un problème qui ne lui est pas spécifique. La faiblesse théorique et pratique des méthodologies d'enseignement de la lecture cursive est un fait commun à presque tous les programmes primaires, qui accusent généralement un certain "flou" à partir de la troisième année, lorsque les élèves ont maîtrisé les techniques de déchiffrage et abordent la lecture des textes suivis.

Ce contexte suffit sans doute à expliquer une progression qui, au CE1, paraît quelque

peu lente, après les progrès parfois spectaculaires réalisés par les élèves au CP2. Le ralentissement est peut-être plus apparent que réel : il caractérise, pensons-nous, un moment de la scolarité où les élèves sont soumis à un effort d'assimilation particulièrement important et nouveau dans sa forme.

D. DU CE1 AU CE2, DES PROGRÈS IMPORTANTS.

Par contraste, la progression paraît s'accélérer au CE2. Les problèmes d'adaptation rencontrés au CE1 sont surmontés, ou sont en voie de l'être. Sur plusieurs points importants, on peut estimer que les résultats obtenus sont encourageants.

Ainsi, à la fin du CE2 : - 70% des élèves peuvent lire oralement les textes de leur manuel de lecture et en comprendre, du moins globalement, le sens. Environ 40% sont capables de répondre à des questions de compréhension "fines". - 70% des élèves sont capables de transcrire phonétiquement les sons ou les mots qu'ils entendent. Environ 50% sont capables de produire par écrit un commentaire imparfaitement orthographié, mais compréhensible et sensé - à partir d'une petite bande dessinée. Environ 35% produisent un commentaire correct à tous points de vue.

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Dans ces conditions, il paraît raisonnable d'espérer qu'à la fin du cycle primaire, la quasi-totalité de la population scolaire puisse être amenée à une maîtrise satisfaisante de la lecture, et que la majorité des élèves atteignent une maîtrise au moins fonctionnelle de l'expression écrite.

C'est pour vérifier ces hypothèses que nous avons inséré, dans la batterie de tests destinés

au bilan CM1-CM2, une série d'épreuves entièrement indépendantes des contenus spécifiques du PETV, et destinées à vérifier dans quelle mesure les élèves sont capables de faire face à un certain nombre d'exigences de la vie courante (lecture d'un article de journal, de l'étiquette d'un produit, d'un horaire, d'un télégramme, du règlement d'un concours de recrutement; rédaction d'une lettre, d'une demande d'audience, d'un chèque, etc.) les analyses menées au CP et au CE sont, en effet, fondées uniquement sur les contenus enseignés, et il importera de contrôler si les apprentissages ainsi réalisés sont transférés à d'autres types de matériel écrit.

E. PERSPECTIVES ET SUGGESTIONS.

Comme ce fut déjà le cas au CP1-CP2, l'enquête a fait apparaître quelques points qui mériteraient sans doute d'être examinés lors d'une éventuelle révision des programmes.

Il serait vraisemblablement souhaitable d'abaisser légèrement le niveau de difficulté des

manuels de lecture, afin d'obtenir une progression moins abrupte. Le choix des textes pourrait également prêter à discussion ; une analyse des thèmes traités (actuellement en cours) met en évidence le caractère presque exclusivement narratif de ces textes (du CE1 au CM2, tous les thèmes abordés le sont par l'entremise de récits), et la part très importante faite à la fiction pure (contes, légendes, histoires fantastiques).

Les techniques didactiques relatives à la lecture silencieuse devraient être affinées, afin d'obtenir une compréhension plus complète des textes lus. En particulier, des exercices d'exploitation ou des questionnaires pourraient être insérés dans ce but dans les supports écrits.

L'attention des enseignants pourrait être attirée sur le vocabulaire, qui est souvent un peu négligé ou qui fait l'objet d'exercices stéréotypés.

Des progrès considérables sont observés au CE2, en ce qui concerne l'apprentissage de la conjugaison verbale et des marques grammaticales du genre et du nombre. En raison du substrat linguistique de la population scolaire ivoirienne, cet apprentissage demeure néanmoins un des plus difficiles à réaliser, et constitue une des principales sources d'échec à l'écrit. Peut-être mériterait-il qu'on s'y attache de manière prioritaire, en recourant éventuellement à des modules programmés, soigneusement mis au point avec la collaboration de spécialistes des langues africaines.

Les exercices d'orthographe d'usage pourraient être orientés de manière privilégiée vers la maîtrise d'un petit nombre de mots à haute fréquence : adverbes, prépositions, conjonctions, verbes irréguliers très courants.

Enfin, les exercices où l'on demande aux élèves de dessiner semblent moins fréquents au CE qu'ils ne l'étaient au CP, et les productions des élèves nous ont paru, en moyenne, de moindre qualité. L'importance de ce moyen d'expression ne devrait pas être négligée.

Page 22: ÉVALUATION PÉDAGOGIQUE DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE DE …

22

TABLEAU RÉSUMÉ DES RÉSULTATS CEI-CE2 EN LECTURE ET EXPRESSION ÉCRITE

Notes explicatives 1. Les numéros de code, attribués aux objectifs en vue des traitements informatiques sont

purement arbitraires. 2. L'énoncé de l'objectif, ici très résumé, est présenté à titre indicatif. La consigne proprement

dite, telle qu'elle est donnée à l'élève, est naturellement beaucoup plus explicite. 3. Au CE1, nous présentons le pourcentage moyen de réussite aux questions :

- pour l'ensemble des classes testées (colonne "Moyenne") ; - pour les élèves des classes télévisuelles (colonne "TV") ; - pour les élèves des classes rénovées non télévisuelles (colonne "Rénové"). Ces dernières classes étant en plus petit nombre que les classes télévisuelles, la moyenne générale est bien entendu davantage influencée par les résultats des classes TV.

4. Au CE2, nous présentons les résultats des seules classes télévisuelles, la quasi totalité des

CE2 des écoles rénovées étant encore traditionnels au moment de l'enquête.

5. L'abréviation n.t. (non testé) indique qu'un objectif n'a pas fait l'objet d'une épreuve au niveau considéré.

6. Le sigle • à gauche d'un résultat CE2 indique que l'épreuve en question est identique à celle

utilisée au CE1 : l'interprétation en termes de progrès réalisés est dans ce cas très aisée. La prudence s'impose par contre dans les autres cas, où la maîtrise d'un même objectif général (la dictée, par exemple) est mesurée par des épreuves parallèles, mais axées sur des contenus qui diffèrent selon le niveau scolaire. L'épreuve CE2 est alors, bien entendu, plus "difficile" que celle passée au CE1, et l'interprétation en termes de gains devient plus malaisée : un taux de réussite inchangé ne signifie pas nécessairement qu'il n'y a pas eu de progrès.

7. Un astérisque à droite d'un résultat indique que l'analyse de la variance a fait apparaître sur

ce point une différence statistiquement significative entre élèves (ou maîtres) des classes TV et rénovées. La différence se révèle être en faveur des élèves ou maîtres) télévisuels dans tous les cas observés, à l'exception de deux, signalés par un double astérisque.

8. Les avis des maîtres, figurant dans les deux dernières colonnes du tableau, concernent

uniquement les maîtres du CE1. Par suite d'un regrettable incident, une partie importante des données relatives aux avis des maîtres du CE2 a en effet été détruite lors du traitement au Centre de Calcul de l'Université de Liège. Ces données n'ont donc pu être introduites dans l'analyse.

Page 23: ÉVALUATION PÉDAGOGIQUE DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE DE …

23

Tableau résumé des résultats CE

Codes Objectif

CE1

CE2 TV

Pourcentage de maîtres CE1 affirmant que cet exercice

Moyenne TV Rénové a été fait souvent

sera réussi par 3/4 des élèves ou +

CE1 11A Ecris la majuscule à partir de la minuscule

30,5 30 31,5 n.t. 58,6 61,6

CE1 11B Ecris la minuscule à partir de la majuscule

61,5 62,6* 59,6 n.t.

CEl 12 Trouve le mot qui sort de la machine 51,8 54,3 47,3 n.t. 54,5 53,9

CE1 13 Trouve le son que la machine ajoute au mot

59,2 59,3 59 n. t. 48,8 40,5

CE1 CE2

51 01

Choisis, parmi plusieurs, la graphie qui convient

34,4 35,4 32,6 -57,9 47,8 35

CE1 14 Trouve la lettre muette 41 40,3 42,1 n.t. 27,3 14,8

CE1 15A Dictée = phrases 11,8 12,4 10,9 n.t.

88,6 42,9

CE1 CE2

15B 02A

Dictée = mots 42,7 44,9 38,8 56,1

CE1 CE2

15C 02B

Dictée = mots-outils 59,5 60,9 56,8 65,9

CE1 15D

CE2 02C

Dictée = sons et syllabes

55,2 58,8* 48,7

68,4

CE2 02D

Dictée = lettres géminées, lettres muettes, variantes graphiques

66,3

CE1 CE2

15E 02E

Dictée = marques du genre et du nombre 44,6 45 43,8 52,9

CE1 CE2

16 04

Dictée de mots-outils 51, 1 52,5 48,4 41,6 60,4 51,3*

CE2 05/06 Dictée de mots étudiés n.t . n.t. n.t. 42,9 n.t. n.t.

CE2 10 Mets le signe de ponctuation ( ! ? ou . ) n.t . n.t. n.t. 30,6 n.t. n.t.

CE1 CE2

21 11

Mets les points à la fin des phrases du texte

31,4 33,6 27,3 43 55,8 45,2

Page 24: ÉVALUATION PÉDAGOGIQUE DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE DE …

24

Codes Objectif

CE1

CE2 TV

Pourcentage de maîtres CEl affirmant que cet exercice

Moyenne TV Rénové a été fait souvent

sera réussi par 3/4 des élèves ou +

CE1 CE2

22 12

Encadre ce dont on parle; souligne ce qu'on en dit

68,6 71,3 63,4 64 93,2 81,4

CE1 CE2

23 13

Fais le schéma de la phrase (sujet, verbe, complément)

60,8 62,2 58,2 74,4 97,8 95,2

CE2 14 Fais le schéma de la phrase (sujet, verbe, complément)

n.t.

n.t.

n.t. 68,8 n.t. n.t.

CE2 15 Complète le schéma de la phrase n.t. n.t. n.t. 73 n.t. n.t.

CE1 CE2

24 16

Invente une phrase d'après le schéma 67,1 69,3 63,1 80,8 88,6 60,5

CE1 CE2

25 17

Mets l'étiquette (a, i, n) à la phrase 34,2 35,5 31,8 46,3 93,2 46,5

CE1 26 Mets l'étiquette (N, D , Adj.) aux mots 50,6 54,3 43,7 nv t , 95,4 57,1

CE2 18 Mets l'étiquette aux phrases et aux mots du texte

n.t. n.t. n.t. 51,6 n.t. n , t.

CE1 67 Mets la phrase à la forme négative 25,1 27,7 20,4 n.t. 72 ,8 45

CE2 19 Mets la phrase à la forme négative (interrogative, affirmative)

n.t. n.t. n.t. 26 n.t. n.t.

CE1

27 Trouve ce que fait la machine à changer la phrase (a, i, n )

34,6 35,4 33,2 n.t. 79, 1 42,8 *

CE1 28 Barre le groupe complément - Écris un autre complément (ou déterm., ou adj.) adjectif)

37,7 38,6 * 36 n.t. 71 ,2 46,3 *

CE2 21 Barre le groupe sujet et remplace-le par un pronom

n.t. n.t. n.t. 37,2 n.t. n.t.

CE2 22 Remplace par un pronom le groupe souligné

n.t. n.t. n.t. 56,5 n.t. n.t.

CE2 23 Barre le groupe répété et remplace-le par un pronom

n.t. n.t. n.t. 55,3 n.t. n.t.

Codes Objectif

CEl

CE2 TV

Pourcentage de maîtres CEl affirmant que cet exercice

Moyenne TV Rénové a été fait souvent

sera réussi par 3/4 des élèves ou +

CE2 24 Fais l'ensemble des mots masculins (féminins)

n.t. n.t. nv t . 57,3 nv t . n.t.

CE1 31 Entoure le déterminant qui convient

48,2 51,2 42,7 n.t. 79,6 60,9 *

CE 1 32 Écris le déterminant qui convient sur le pointillé

61,2 63 57,9 n.t. 84,1 60,5

CE 1 CE2

33 25

Relie le déterminant et l'adjectif au nom

25,2 25,8 24 -47,2 95,4 55,8

CE1 34 Entoure l'adjectif qui convient

38,4 39,4 36,5 n.t. 75 46,3

CE1 CE2

35 27

Trouve la phrase qui sort de la machine (pluriel, singulier, masculin, féminin)

33,6 36,6 28 -50,2 88,6 53,5

CE1 CE2

36 26

Écris au pluriel la fin de la phrase 21,8 22,5 20,5 -49,6 77 ,3 41,8

CE1 CE2

41 31

Relie le pronom au verbe 51,5 52,4 49,8 -68,6 95,4 60,5

CE1 CE2

42 32

Ajoute le pronom (la terminaison) au verbe

42,4 44,3 39 -65,6 86,4 * 54,8

CE1 CE2

45 33

Conjugue le verbe être ou avoir au présent dans la phrase

25,5 25,6 25,3 -43,8 84,1 39,6

CE1 CE2

46 34

Conjugue le verbe en fonction de l'adverbe de temps

10,7 9,7 12,5 23,9 77 ,3 ** 37,2

CE1 43 Souligne, dans le texte, les verbes au passé

23,2 20,7 27,7 n.t. 68,2 26,1

CE1 44 Relie l'adverbe de temps à la phrase qui convient

37,3 39 34,2 n.t. 84,1** 50

Page 25: ÉVALUATION PÉDAGOGIQUE DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE DE …

25

Codes Objectif

CEl

CE2 TV

Pourcentage de maîtres CEl affirmant que cet exercice

Moyenne TV Rénové a été fait souvent

sera réussi par 3/4 des élèves ou +

CE2 41 Écris un mot avec une syllabe donnée n.t. n.t. n.t. 59,9 n.t. n.t.

CE 1 CE2

55 42

Fais le dessin correspondant à un mot donné

32,2 31,1 34 39,1 61,4 62,5

CE1 CE2

52 43

Relie le mot à l'image 50 53,9 42,9 58,3 52,3 * 64,1

CE1 CE2

53 44

Écris le mot qui correspond au dessin 32 32,6 30,7 26,3 59,1 61

CE1 CE2

54 45

Écris le nom de chaque partie de l'objet dessiné

28, 1 28 28,3 42,4 56,8 64,1

CE1 58 Entoure la bonne définition du mot 29,9 31,8 * 26,5 n.t. 50 47,3

CE2 48 Trouve la définition qui convient n.t. n.t. n.t. 30,5 n.t. n.t.

CE2 46 Complète la phrase par un des mots donnés

n.t. n.t. n.t. 35,5 n.t. n.t.

CE1 CE2

59 49

Écris une phrase avec le mot-outil donné 30 31 28 48,8 70,5 50

CE1 CE2

57 51

Écris le mot générique 23, 1 23,9 * 21 ,6 26,5 50 35

CE1 56 Fais l'ensemble des mots qui répondent à la définition

44,2 43,7 45,1 n. t , 29,6 30,6

CE2 50 Relie le mot à son contraire n.t. n.t. n. t . 37,1 n.t. n.t.

CE2 52 Écris un mot de même famille que le mot donné

n.t. n. t . n.t. 25,3 n.t. n.t.

CE1 CE2

60 62

Modifie le dessin d'après la phrase écrite en dessous

33 35,6 28,4 52,7 46,5 36,6

CE1 61 Souligne la phrase qui correspond à l'image

36,4 33,4 30,7 n.t. 65,9 56,1

CE1 62 Entoure l'élément qui convient pour commencer (terminer) la phrase

42,3 43,7 39,9 n.t. 58, 1 32,5

CE1 63 Complète la phrase en choisissant l'élément qui convient

49,7 53,6 * 42,3 n.t. 61,4 41,4 *

CE1 64 Mets en ordre la phrase présentée dans le désordre

57,2 60,6 51 n.t. 84,1 66,7

CE 1 65 Trouve, parmi plusieurs, le mot qui con-vient pour remplacer un mot dans la phr. phrase

52,2 53 50,9 n.t. 59, 1 * 52,6

Codes Objectif

CEl

CE2 TV

Pourcentage de maîtres CEl affirmant que cet exercice

Moyenne TV Rénové a été fait souvent

sera réussi par 3/4 des élèves ou +

CE1 CE2

66 61

Réponds par écrit à une question sur l'image

A. Phrases 20,3 21 19 34,3

51, 1 42,5 B. Réponse oui/non 43,9 48 * 36 66,2

C. Structures 24,3 27,4 18,7 48,7

CE1 CE2

68 63

Écris une phrase sous l'image

A. Phrase 20,6 20,1 21,7 58,4 76,2 46,3 *

B. Vocabulaire 43,1 45 39,6 56,4

CE1 69 Écris ce que fait le maître 29,6 27,8 32,9 n.t. 51,2 *

CE2 64 Corrige les fautes de Dago n.t. n.t. n.t. 40,1 n.t.

CE1 CE2

73 72

Bande dessinée à commenter

A. Phrases 24,7 27,5 19,6 27,4

74,3 45,2 B. Vocabulaire 50,8 53,2 46,3 65,5

C. Structures 31,4 34,1 26,3 55,1

CE1 CE2

74 71

Bande dessinée à compléter

A. Phrases 19,9 21,2 17,4 39,7 45 38,9 *

B. Structures 37,5 39,2 34,4 49,4

Page 26: ÉVALUATION PÉDAGOGIQUE DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE DE …

26

Codes Objectif

CEl

CE2 TV

Pourcentage de maîtres CEl affirmant que cet exercice

Moyenne TV Rénové a été fait souvent

sera réussi par 3/4 des élèves ou +

CE1 CE2

71 74

Choisis, parmi plusieurs, la bonne réponse à une question sur le texte

31,5 32,9 28,8 37,4 72,7 52,3

CE1 72 Ajoute le mot qui manque à une des phrases du texte

28 29,9 24,5 n.t. 72,8 40,4

CE1 77 Entoure le fait qui se passe le premier dans le texte

28,7 30,2 26 n.t. 27,9 28,6

CE2 75 Range par ordre les phrases du texte n.t. n.t. n.t. 42,3 n.t. n.t.

CE2 73 Souligne la phrase qui viendra au début de l'histoire

n.t. n.t. n.t. 27,4 n.t. n.t.

CE2 76 Barre les phrases qui ne correspondent pas au texte Souligne les phrases vraies

n.t. n.t. n.t. 30,4 n.t. n.t.

CE1 CE2

75 78

Entoure, parmi plusieurs, le titre qui convient au texte

0 0 0 31 ,9 31 20

CE1 76 Ecris un titre qui convient au texte 10,2 10 10,5 - 21 15,8

CE2 79 Définis par écrit les mots soulignés dans le texte

n.t. n.t. n.t. 16,3 n.t. n.t.

CE2 80 Après lecture du texte, réponds par écrit aux questions "Qui ?", "Où ?"

n.t. n.t. n.t. 56,1 n.t. n.t.

CE2 81 Questions de compréhension à choix multiple sur un poème extrait du manuel

n.t. n.t. n.t. 41,4 n.t. n.t.

CE2 83 Questions de compréhension à choix multiple sur un programme de TV extrait d'un journal

n.t. n.t. n.t. 23,9 n.t. n.t.

CE1 CE2

78 77

Motive par écrit ton opinion sur le texte 17,4 16 20,1 38,2 35,7 22,3*

Page 27: ÉVALUATION PÉDAGOGIQUE DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE DE …

27

Codes Objectif

CEl

CE2 TV

Pourcentage de maîtres CEl

affirmant que cet exercice

Moyenne TV Rénové a été fait souvent

sera réussi par 3/4 des élèves ou +

CE 1 CE2

80 85

Questions de compréhension de la lecture silencieuse

Résumé oral du texte

38,3 44,3 * 26 45,5

Données non disponibles 8

CE 1 81 Questions orales sur les personnages, le lieu, le moment le lieu, le moment

44,3 47, 1 * 38 n.t.

CE2 86

Questions orales sur les personnages

n.t. n.t. n.t. 68,4

Questions sur le vocabulaire et les idées

n.t. n.t. n.t. 48

CE1 CE2

82 87

Dramatisation du texte lu

32 34,3 27, 1 35,3

CE1l CE2

83 88 Questions de

compréhension sur le texte lu oralement

Questions sur le contenu 49,9 54,3 * 39,1

76, 1

Questions sur le vocabulaire 42,9

CE1 84 Questions sur l'image qui accompagne le texte texte

75,2 80,4 * 64,4 n.t.

CE1 85 Modifie l’image d'après une instruction écrite

32 37 * 21 n.t.

CE1 CE2

91 91

Lecture orale

L'élève dit connaître tous les mots du texte

59,8 61,3 56,8 68,7

CE1 CE2

92 92

Phrases 64,1 66

60 68,7

CE1 CE2

93 93

Vocabulaire 66,2 67,7 62,8 75,7

CE1 CE2

94 94

Mots-outils 67,3 69,4

62,8 80,8

CE1 CE2

95 95

Marques du genre, du nombre et de la personne

61,3 62,9 57,9 75,5

CE1 CE2

96 96

Liaisons 54,3 57,7 46,8 67,9

CE1 CE2

97 97

Intonation expressive 56,8 59,3 51,4 61,2

CE1 CE2

90 90

Lecture orale de mots imaginaires 56,3 57,2 54,2 58,7

8 Pour des raisons techniques, cette série d'épreuves (dont le mode d'administration est oral) n'a pas pu être soumise à l'appréciation des enseignants. Signalons toutefois que la lecture orale de textes (objectifs CE1 et CE2 91 à97), ainsi que l'utilisation de questions orales de compréhension, sont parmi les exercices les plus fréquemment rencontrés dans les classes lors des relevés effectués.

Page 28: ÉVALUATION PÉDAGOGIQUE DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE DE …

28

TABLE DES MATIÈRES NOTE PRÉLIMINAIRE ...................................................................................................................... 2 INTRODUCTION ............................................................................................................................... 3 I. BILAN DES APPRENTISSAGES CE1 .......................................................................................... 4

1. LECTURE .................................................................................................................................... 4 2. DICTÉE (obj. 15 et 16). ............................................................................................................... 4 3. COMPRÉHENSION DE LA LECTURE (obj. 80 à 84). ........................................................... 5 4. EXPRESSION ÉCRITE(obj. 66 à 69,73 et 74,78). ..................................................................... 5 5. CONNAISSANCE DU VOCABULAIRE (obj. 51 à 59, 68B, 73B, 83). ................................... 5 6. « LECTURE » DES IMAGES (obj. 52 à 54, 60, 61, 66B, 68, 73, 74, 84).................................. 5 7. TRAVAIL SUR LA PHRASE (Obj. 60 à 69). ............................................................................ 6 8. ANALYSE GRAMMATICALE DE LA PHRASE (Obj. 22 à 28). ............................................ 6 9. ACCORD EN GENRE ET EN NOMBRE (obj. 15E, 31 à 36, 95). ............................................ 6 10. LA CONJUGAISON (obj. 41 à 47) ........................................................................................... 7

II. BILAN DES APPRENTISSAGES CE2 ......................................................................................... 7 1. LECTURE .................................................................................................................................... 7 2. DICTEE (Objectifs 01 à 06) ........................................................................................................ 8 3. EXPRESSION ECRITE (Objectifs 61, 63, 71, 72). .................................................................... 9 4. VOCABULAIRE(objectifs 41 à 52, 63B, 72B, 86B, 88B). ........................................................ 9 5. LECTURE DES IMAGES (Objectifs 43 à 45, 61 à 72). ............................................................. 9 6. GRAMMAIRE ........................................................................................................................... 10 7. ETIQUETAGE DES MOTS ET DES PHRASES (Objectifs 17 à 19). ..................................... 10 8. PRONOMINALISATION (Objectifs 17 à 19). ......................................................................... 10 9. GENRE ET NOMBRE (Objectifs 24 à 27). .............................................................................. 10 10. CONJUGAISON (Objectifs 31 à 34)....................................................................................... 10

III. COMPARAISON ENTRE CE1 TÉLÉVISUEL ET CE1 RÉNOVÉ NON TÉLÉVISUEL ........ 13 CONCLUSION .................................................................................................................................. 19

A. CLASSES TÉLÉVISUELLES ET CLASSES RÉNOVÉES: UNE COMPARAISON INSTRUCTIVE. ............................................................................................................................ 19 B. DU CP2 AU CEl : UNE ASCENSION DI FFICILE ................................................................ 20 D. DU CEl AU CE2, DES PROGRÈS IMPORTANTS. ............................................................... 20 E. PERSPECTIVES ET SUGGESTIONS. .................................................................................... 21

TABLEAU RÉSUMÉ DES RÉSULTATS CEI-CE2 EN LECTURE ET EXPRESSION ÉCRITE 22 TABLE DES MATIÈRES ................................................................................................................. 28