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VAILLE QUE VIVRE (BARBARA) Avec Juliette Binoche & Alexandre araud | ve. 27 oct. 20h

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Page 1: VAILLE QUE VIVRE (BARBARA) - Orchestre National de Lyon · l’Auditorium de Lyon ; il s’y est produit pour la dernière fois en mars 2017, avec l’Orchestre philharmonique de

VAILLE QUE VIVRE (BARBARA)Avec Juliette Binoche & Alexandre Tharaud| ve. 27 oct. 20h

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Textes et musiques de Barbara Arrangements musicaux d’Alexandre Tharaud

Juliette Binoche, comédienne

Alexandre Tharaud, piano

Vincent Huguet et Chris Gandois, collaboration artistique

Éric Soyer, mise en lumière et scénographie

John Nollet, création de la coiffure de Juliette Binoche

Yvette Faustino, maquilleuse de Juliette Binoche

Éric Szerman, professeur de chant

Sandra Choquet, répétitrice

Production : Les Visiteurs du Soir

Coproduction : L’Onde Théâtre Centre d’art de Vélizy-Villacoublay

Durée du spectacle : 1h30 sans entracte

L’Auditorium-Orchestre national de Lyon est un établissement de la Ville

de Lyon, subventionné par l’État. Licences n° 1064009–1064010–1064011

Photo couverture : Juliette Binoche et Alexandre Tharaud © Gilles Vidal

Interlude propose un service de bar et de restauration légère avant et après

le concert et pendant l’éventuel entracte. Nous vous rappelons néanmoins

qu’il est interdit d’emporter toute boisson et toute nourriture en salle.

Avec l’aimable participation de Yamaha Music Europe.

Juliette Binoche remercie Olivier Rousteing de la Maison Balmain et Christian

Louboutin.

Un grand merci à Bernard Serf.

« Il était un piano noir..., Mémoires interrompus », de Barbara, est publié aux

éditions Fayard, dans la collection «Le Livre de poche».

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musical, confie Alexandre Tharaud. Tous sont de véritables poèmes. Par conséquent, il a été vraiment très difficile pour nous d’effectuer un choix.»

Aux mots de Barbara se mêlent les souvenirs qu’Alexandre Tharaud et Juliette Binoche gardent d’elle, les émotions qu’ils éprouvent avec elle. Leur désir n’est pas d’incarner ou de représenter Barbara mais de s’approcher – et de nous faire approcher – le plus possible de ce qui les touche en elle. «Comment vit Barbara en nous ? Telle est la question que nous nous posons dans ce spectacle», explique Alexandre Tharaud. Pour concevoir la mise en scène du spectacle, les deux interprètes ont sollicité la collaboration de Vincent Huguet (assistant de Patrice Chéreau et Ivo van Hove) et de Chris Gandois (coach). Subtilement modelé par la création lumière d’Éric Soyer (fidèle compagnon de travail de Joël Pommerat), le plateau est presque nu : y trône tout de même un majestueux piano à queue, recouvert d’une toile noire au début du spectacle. De ce noble instrument, Alexandre Tharaud – qui joue également d’un piano miniature dans le spectacle – use avec une maestria discrète. Quant à Juliette Binoche, on l’entend d’abord sans la voir, sa voix parvenant des coulisses, puis elle apparaît sur scène, élégante et irradiante. Debout, assise, accroupie ou même allongée, elle se déploie dans l’espace, donnant corps et voix aux mots de Barbara, le plus souvent en parlant, parfois aussi en chantant, toujours avec une grande justesse. De son côté, Alexandre Tharaud délaisse par instants son piano et prend la parole pour livrer des anecdotes ou dire des textes.

Si tous deux sont vêtus de noir et si la création du spectacle coïncide avec l’anniversaire de la mort de Barbara, Vaille que vivre n’est toutefois jamais lugubre ni empesé : au contraire, il en émane cette lumineuse joie de vivre qui persista jusqu’au bout dans le cœur de Barbara, en dépit de toutes les épreuves traversées. Impeccablement accordés, Alexandre Tharaud et Juliette Binoche parviennent ici à faire rejaillir

avec éclat la sensibilité à vif de Barbara, tout en préservant son inaliénable – et fascinante – part de mystère.—Jérôme Provençal(Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Philharmonie de Paris)

Alexandre Tharaud et BarbaraLe Théâtre du Châtelet brûle en ce dimanche de novembre, j’ai 17 ans. Ma sœur et moi blottis à quelques pas de la scène, premier balcon – côté jardin. Je découvre un public en fièvre avant même le lever de rideau. La tension grimpe, les lumières de la salle se meurent, laissant place à une électricité d’une autre nature. Il y a des cris, du bonheur partout. Ça grouille. Le Châtelet grouille. Le rideau s’ouvre sur un battement de cœur – un fa dièse grave en syncope répétée –, le cercle de lumière vise le centre du plateau puis se dirige vers les coulisses. Barbara entre. Côté cour – côté cœur. D’abord son profil, aigu, le dos légèrement voûté, puis en un éclair, d’un brusque mouvement de nuque elle nous dévisage. Ses yeux percent la salle, un regard velours sombre, celui de la peur et de l’amour.

Je suis foudroyé. Ai-je déjà ressenti un tel bonheur  ? Elle s’avance vers nous, vers moi, touche juste, là, au fond de mon ventre. À cet endroit précis de mon corps elle s’installe. Pour la vie. Au piano la voix est rauque, «Pour qui comment quand et pourquoi ? / Contre qui ? Comment ? Contre quoi ? / C’en est assez de vos violences », les premiers vers de la chanson Perlimpinpin sonnent comme un dernier souffle. La queue de l’instrument dirigée vers la salle, seuls émergent les bras, les épaules, le visage. Entre elle et nous, le piano, ses cordes tendues comme des flèches. Elle ne joue que Bösendorfer. Le sien est un modèle impérial, plus long que Bucéphale. C’est son grand frère. Le plus violent des pianos, le plus tendre aussi. J’aimerais que nos deux animaux noirs se rencontrent. Entre chaque

Vaille que vivreJuliette Binoche, actrice star, et Alexandre Tharaud, pianiste virtuose, jouissent tous les deux d’une grande renommée internationale et ont également en commun, plus secrètement, une passion immodérée pour les chansons de Barbara. Ayant pu la voir plusieurs fois en concert, ils en gardent des souvenirs ineffaçables. Les réunir sur scène pour un spectacle hommage à l’auteure de L’Aigle noir semble ainsi relever de la plus parfaite évidence et amène le public à pénétrer, en leur compagnie, au cœur de l’univers de l’une des figures majeures de la chanson française. Présenté en création lors du dernier Festival d’Avignon, ce spectacle hommage s’intitule Vaille que vivre, en écho à la chanson Le Mal de vivre, l’une des plus belles (et des plus émouvantes) de Barbara. «Personne ne s’est donné comme elle, affirme Alexandre Tharaud. À travers ses chansons, elle raconte sa vie. C’est unique dans l ’histoire de la chanson. De sa première à sa dernière chanson, elle ne parle que de ce qu’elle a vécu ou de ce qu’elle ressent. Elle nous raconte tout ce qu’elle a traversé : l ’inceste, les persécutions dont sa famille juive a fait l ’objet, les ruptures amoureuses très douloureuses, la maladie, la fatigue, la solitude, l ’envie de mourir…»

Tous deux marqués à vie par Barbara ( Juliette Binoche ayant même eu le bonheur de la rencontrer de son vivant), le pianiste et l’actrice se sont attachés à composer un portrait impressionniste de la Dame en noir, constitué de fragments d’œuvre autant que d’éclats de vie. Afin de structurer le spectacle, ils ont réalisé un montage de mots de Barbara en puisant non seulement dans les textes des chansons mais également dans des entretiens et dans son autobiographie restée inachevée, Il était un piano noir… Mémoires interrompus. S’agissant des chansons, la sélection s’est avérée particulièrement douloureuse. «J’ai vraiment été fasciné de découvrir, par la grâce de la voix de Juliette, à quel point les textes des chansons de Barbara pouvaient résonner, même sans accompagnement

Barbara © Claude James/INA

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Carnegie Hall de New York, Symphony Hall de Boston, Walt Disney Hall de Los Angeles, concerts avec l’Orchestre symphonique d’Atlanta et l’Orchestre de Philadelphie), en Europe (avec notamment une résidence du Muziekgebouw d’Eindhoven, des débuts aux BBC Proms de Londres et à l’Accademia di Santa Cecilia de Rome) et en Asie (tournées en Chine, en Corée du Sud et au Japon). Il est le soliste d’orchestres prestigieux en France et à l’étranger (Orchestre philharmonique de Londres, Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam, Sinfonia Varsovia, Orchestres symphoniques de la Radio bavaroise, de Toronto, de Malaisie et de nombreux autres) sous la direction de Lionel Bringuier, Bernard Labadie, Rafael Frühbeck de Burgos, Georges Prêtre, Claus Peter-Flor, David Zinman ou Yannick Nézet-Séguin.Dédicataire de nombreuses œuvres, il a créé Outre-Mémoire, L’Oiseau innumérable et Le Visage – Le Cœur de Thierry Pécou et donné les trois premières auditions mondiales du concerto de Gérard Pesson à la Tonhalle de Zurich, à Francfort et Paris. Il a créé trois cycles de piano faisant appel à des compositeurs contemporains : Hommage à Rameau, puis Hommage à Couperin et PianoSong, qui s’inspire de la musique populaire qu’il affectionne tout particulièrement. En 2016, il a créé le Concerto pour la main gauche de Hans Abrahamsen à Cologne, Birmingham et Rotterdam.Sa vaste discographie a été largement saluée par la critique internationale.Alexandre Tharaud est l’invité régulier de l’Auditorium de Lyon  ; il s’y est produit pour la dernière fois en mars 2017, avec l’Orchestre philharmonique de Taïwan.

chanson, Barbara salue longuement, parcourant le bord du plateau de pauses animales, un pied devant, bras à la taille, menton levé.

Je connais par cœur son répertoire pour l’avoir dévoré dans mon walkman d’adolescent. La nuit venue, attendant que mes somnifères agissent, elle chante pour moi seul. En ce dimanche de novembre nous sommes deux mille. Pourtant nous ne faisons qu’un. Je discerne alors un nouveau chemin d’écoute, depuis celle du disque jusqu’à celle de la scène, du chuchotement nocturne à la lumière d’une vaste salle. Je découvre une présence volcanique, si éloignée du murmure de mes nuits. Des pas, une danse, un jeu unique, il ne ressemble à celui d’aucun autre artiste. Une manière d’occuper la scène en lionne, lançant le bras au plafond, poignet cassé, Barbara soutient le ciel. Avant qu’il ne s’effondre.

Extrait de Montrez-moi vos mains, d’Alexandre Tharaud, Grasset, 2017

Juliette Binoche, comédienneFilmographie2016 Telle Mère, telle fille (Noémie Saglio)2016 Ghost in the Shell (Rupert Sanders)2015 Polina, danser sa vie (Angelin Preljocaj, Valérie Müller)2015 L’attente (Piero Messina)2015 Ma Loute (Bruno Dumont)2014 Nobody Wants the Night (Isabelle Coixet)2014 The 33 (Patricia Riggen)2013 Words and Pictures (Fred Schepisi)2013 Godzilla (Gareth Edwards)2013 Sils Maria (Olivier Assayas)Nomination au prix Lumière 2015 de la Meilleure Actrice2013 L’Épreuve (Erik Poppe)2012 Camille Claudel 1915 (Bruno Dumont)2012 À cœur ouvert (Marion Laine)2012 Cosmopolis (David Cronenberg)

2012 La Vie d’une autre (Sylvie Testud)2011 Elles (Małgorzata Szumowska)2008 Copie conforme (Abbas Kiarostami)2008 Paris (Cédric Klapisch)2008 L’Heure d’été (Olivier Assayas)2007 Désengagement (Amos Gitai)2006 Le Voyage du ballon rouge (Hsiao Hsien Hou)2006 Paris, je t’aime (Frédéric Auburtin)2006 Quelques Jours en septembre (Santiago Amigorena)2005 Mary (Abel Ferrara)2005 Caché (Michaël Haneke)Prix œcuménique – Festival de Cannes 2005Prix Fipresci (Fédération internationale de presse)2002 Décalage horaire (Danièle Thompson)2000 Code inconnu (Michael Haneke)2000 La Veuve de Saint-Pierre (Patrice Leconte)1999 Les Enfants du siècle (Diane Kurys)1998 Alice et Martin (André Téchiné)1996 Le Patient anglais (Anthony Minghella)1995 Le Hussard sur le toit ( Jean-Paul Rappeneau)1993 Trois Couleurs : Blanc (Krzysztof Kiesłowski)1993 Trois Couleurs : Bleu (Krzysztof Kiesłowski)1992 Fatale (Louis Malle)1991 Les Amants du pont Neuf (Leos Carax)1989 Un tour de manège (Pierre Pradinas)

Alexandre Tharaud, arrangements musicaux et pianoAlexandre Tharaud se produit en récital dans le monde entier : Teatro Colón de Buenos Aires, Philharmonie d’Essen, Southbank Centre et Wigmore Hall de Londres, Concertgebouw d’Amsterdam, Kennedy Center de Washington, Musikverein de Vienne, Hoam Art Hall de Séoul, Suntory Hall de Tokyo… Ces derniers mois, il a joué aux États-Unis (Zankel Hall du

RÉSERVATIONS 04 78 95 95 95WWW.AUDITORIUM-LYON.COM

| 19 novembre 2017CHICK COREA STEVE GADDCorea/Gadd Band

| 26 mars 2017ROBERTO FONSECACordes de l'ONL

| 12 &14 avril 2018

GOSPELConcert participatif

| 17 avril 2018

ROCK THE ORGAN !Zappa/Metheny/Pink Floyd R

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