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MAÎTRISER LE PARASITISME INTERNE DES BOVINS AU PÂTURAGE EN RESPECTANT L’ENVIRONNEMENT Un document réalisé par VET’EL et les Groupements Techniques Vétérinaires (GTV) dans les prairies humides du bassin Artois-Picardie VADEMECUM CONSEIL DU VÉTÉRINAIRE

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MAÎTRISER LE PARASITISME INTERNE DES BOVINS AU PÂTURAGE

EN RESPECTANT L’ENVIRONNEMENT

Un document réalisé par VET’EL et les Groupements Techniques Vétérinaires (GTV)

dans les prairies humides du bassin Artois-Picardie

VADEMECUM CONSEILDU VÉTÉRINAIRE

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MAINTENIR L’ACTIVITÉ D’ÉLEVAGEDANS LES PRAIRIES HUMIDES

DE NORD-PICARDIE : UN ENJEU ESSENTIEL

Depuis 2010, dans le cadre du programme de préservation de l’activité agricoledans les prairies humides du Nord-Pas de Calais et de Picardie financé

par l’AGENCE DE L’EAU ARTOIS-PICARDIE, VET’EL et les Groupements Techniques Vétérinaires ont entrepris un travail de collecte d’informations et de recherche sur les pratiques

de maîtrise du parasitisme des bovins au pâturage dans la région et leur impact potentiel sur l’environnement.

Ce document vous présente une synthèse technique des principaux enseignements de ce travail.

Il a été conçu comme un «aide-mémoire» destiné aux vétérinaires praticiens appelés à conseiller éleveurs et responsables d’espaces naturels pour la gestion du parasitisme au pâturage humide.Ils pourront y trouver un rappel des axes de travail à privilégier pour assurer une juste maîtrise

du parasitisme des troupeaux, tout en réduisant les risques de porter atteinte à la qualité de l’environnement.

AUTEURS :Pour VET’EL, Anne BARBIER-BOURGEOIS et Emmanuel THEBAUD, vétérinaires

Les auteurs tiennent particulièrement à remercier,

pour leur confiance et leur soutien financier,Les équipes de l’AGENCE DE L’EAU ARTOIS-PICARDIE

pour leur indispensable contribution entomologique et technique,

LE CONSERVATOIRE D’ESPACES NATURELS DU NORD-PAS DE CALAIS et M. Baptiste HUBERT

Nous remercions également, pour leur appui technique,

Les Professeurs Alain CHAUVIN, Philippe DORCHIES et Jean-Pierre LUMARET,Les Docteurs Philippe CAMUSET, Sophie DARDHALON, Frédéric FAVIER, Jean GUILLOTTIN et Claude JOLY,

ainsi que l’ensemble des membres de la Commission Parasitologie de la SNGTVLes Chambres Régionales d’Agriculture du Nord-Pas de Calais et de Picardie,

L’ensemble des éleveurs et vétérinaires ayant participé aux études de terrain réalisées entre 2011 et 2014

Mise en forme :VET’EL - HENIN-BEAUMONT(62) - [email protected]

Crédit photos et schémas : (c)VET’EL

VET’EL et la FRGTV Nord-Pas de Calais-Picardiesont partenaires d’ALCYON

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POURQUOI PRÉSERVER LES INSECTES COPROPHAGES ?

Certaines espèces sont rares, ce qui constitue en soi une excellente raison de leur porter une attentionparticulière. Par ailleurs, ils constituent tout ou partie du régime alimentaire de nombreux petits mammifères ouoiseaux, parfois d’espèces protégées, telles que les chauves-souris, toutes insectivores en Europe, et dontla raréfaction des proies impacte directement la gestation, la croissance des jeunes et la constitution deréserves avant hibernation.

Les insectes coprophages, avec certaines mouches et les lombrics, sont également essentiels à ladégradation des bouses. En forant des galeries qui aèrent l‘intérieur de la bouse et en transportant desbactéries, ils préparent le travail de décomposition, accélèrent la fertilisation des sols par les excréments dontla disparition rapide limite les zones de refus des bovins et améliore donc la valorisation de l’herbe par letroupeau.

Mieux encore, les bousiers transportent sur leur carapace des microbes pathogènes pour les larves destrongles présentes dans les bouses. Ainsi, un traitement strongylicide délétère pour les bousiers favoriseparadoxalement le développement des larves de strongles dans l’environnement !

Comme les grands ruminants, les coprophages sont des maillons indispensables des écosystèmesprairiaux. Leur préservation conjointe est la condition incontournable du maintien de ces milieuxfragiles.

Certains antiparasitaires sont excrétés dansles bouses en conservant leurs propriétésinsecticides ; ils peuvent affecter la faunenon cible (FNC) dont les insectes copro-phages et perturber le fonctionnement desécosystèmes prairiaux.

Depuis une vingtaine d’année, les dossiersd’autorisation de mise sur le marché des mé-dicaments vétérinaires doivent comporter uneétude de leur impact sur la FNC, afin de préser-ver la biodiversité et éviter la contamination del’environnement.

Ainsi, des précautions d’emploi spécifiquessont maintenant indiquées dans le résumé descaractéristiques du produit et peuvent être rap-pelées aux éleveurs. On trouve des mentionstelles que « dangereux ou toxique pour lespoissons, les organismes aquatiques, les in-sectes bousiers ; ne pas contaminer les coursd’eau avec le produit ou leur conditionnementvide ; interdire l’accès direct à des étangs, coursd’eau et fossés des bovins traités pendant 14 jours… »

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Ostertagia

Parmi les vers gastro-intestinaux susceptibles d’infesterpresque systématiquement les bovins au pâturage, Ostertagia est probablement le plus pathogène.

A la mise à l’herbe, les bovins s’infestent en ingérant deslarves L3 qui ont survécu à l’hiver (A). Elles pénètrent dansles glandes gastriques de la caillette où elles se transformenten larves L4 (B). Ces larves L4 évoluent en vers adultes (C)et sortent de la muqueuse de la caillette qu’ils endomma-gent. Ils migrent à la surface de l’intestin et ils se reprodui-sent (D) : les femelles pondent des œufs expulsés avec lesbouses (E). Dans le milieu extérieur, les œufs éclosent et évoluent surla prairie en larves L1 (F), L2 (G) puis L3 dites infestantes (A)ingérées par les bovins avec l’herbe. Les larves ingérées enautomne arrêtent leur développement au stade L4, elless’enfoncent dans la muqueuse de la caillette et entrent envie ralentie ou hypobiose.

On appelle ostertagiose de type 1 la maladie provoquéepar le développement de nombreuses larves ingéréessur une courte période. Elle concerne des veaux, classi-quement entre Juillet et Octobre. Elle se manifeste par desdiarrhées, une diminution de la capacité de digestion, unpoil piqué, un mauvais état général et des retards de crois-sance non rattrapables pour les animaux de 1ère saison depâturage mais pas ou peu de mortalité.

L’ostertagiose de type 2 correspond à la sortie d’hypo-biose massive et simultanée des larves enkystées dansla caillette. L’animal atteint souffre d’une diarrhée d’appa-rition brutale, d’œdèmes, d’anémie. Elle survient à la fin de

l’hiver, suite à un stress comme le vêlage. Elle est grave etparfois mortelle.

Progressivement et au fur et à mesure des contacts, uneimmunité contre Ostertagia se met en place. Elle per-mettra de réduire à 1% le taux d’implantation des L3. Pourcréer et maintenir cette immunité acquise globalement sur2 saisons de pâturage (10 mois de temps effectif decontact), le bovin doit avoir un contact suffisant et répétéavec les parasites. En revanche, l’immunité ne peut suffiresi le nombre de parasites est trop important.

Les jeunes en première saison de pâture, non immunisés,vont recycler et excréter un maximum de parasites, à l’ori-gine de la contamination importante de la prairie et d’un picd’infestation, en été (juillet ou août).

Finalement, la multiplication du parasite et l’exposition desbovins aux larves L3 dépendent du système de pâturage,des conditions climatiques et de l’immunité des animaux (lesadultes diminuent la charge parasitaire, les jeunes l’augmen-tent). Les parasites seront les plus nombreux quand le climatest doux et humide et la densité d’animaux élevée sur unseul pré. En élevage extensif (moins de 2 UGB/ha) et avecdes rotations de pâturage, le risque reste faible.

Dans certaines conditions climatiques, l’ébousage permetd’exposer les L3 au soleil, ce qui les tue et diminue le risqueparasitaire. En zone humide et avec un ensoleillement aléa-toire, on favorise au contraire la dissémination des L3 loindes bouses et donc leur ingestion ! Cette méthode n’est pasconseillée !

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Parasites

DictyocaulusLa dictyocaulose ou bronchite vermineuse est unepneumonie obstructive due à la présence dans lesbronches et la trachée des bovins, d’un ver rond de5 à 15 cm : Dictyocaulus viviparus (A).

Dans les bronches, les vers adultes se reproduisent, lesfemelles pondent des œufs qui éclosent rapidementd’une larve L1 (B). Quand le bovin tousse, les larves L1remontent les bronches, sont expulsées dans le pharynxet dégluties par l’animal (C). Elles se retrouvent doncdans le tube digestif (D) et sont éliminées avec les bouses(E) où l’on peut les mettre en évidence par coproscopie(McKenna).

Les larves L1 évoluent sur la pâture en larves L2 (F) puisL3 (G), stade infestant ingéré par l’animal en mêmetemps que l’herbe. Ces larves vont traverser la mu-queuse de l’intestin et atteindre les nœuds lymphatiquesmésentériques où elles muent en L4 (H). Les L4 vont mi-grer par le système sanguin jusqu’aux artères pulmo-naires qu’elles traversent pour atteindre les alvéolespulmonaires où elles effectuent une mue en L5. Les L5se transforment en vers adultes dans les bronchioles.

La forme classique de bronchite vermineuse survientsur des jeunes bovins en 1ère saison de pâturage.Aujourd’hui, elle pose problème sur des bovins naïfs ex-posés pour la 1ère fois aux dictyocaules ou n’ayant dé-veloppé aucune immunité vis-à-vis de ce parasite àcause d’un déparasitage massif. La sévérité des signescliniques est alors proportionnelle au nombre de larves

ingérées : l’animal est essouflé, tousse, supporte mall’effort. Sans traitement, il devient dyspnéique et ano-rexique et meurt.

Une 2ème forme « allergique » de bronchite vermi-neuse s’observe sur des animaux immuns qui se ré-infestent et développent une forte réactiond’hypersensibilité asthmatiforme avec là encore degraves troubles respiratoires.

Le froid hivernal élimine la plupart des larves L3 sur lespâtures mais quelques-unes peuvent survivre dans deshôtes paraténiques. De plus, des parasites peuvent res-ter en vie ralentie l’hiver dans les bronches des bovinset reprendre leur cycle au printemps suivant.

La contamination des prés peut aussi être consécu-tive à l’introduction dans le troupeau de bovins por-teurs latents de dictyocaules. Le mécanisme depersistance du parasite chez ces animaux n’est pas com-plètement élucidé. Il apparaît aujourd’hui qu’il est im-possible ni de les détecter, ni de les assainir par untraitement. C’est un problème majeur pour la luttecontre ce parasite qui peut persister, par ce biais, d’an-née en année dans un élévage.

Pour limiter le risque sur les veaux laitiers de 1ère année,on leur réserve les mêmes prairies d’une année sur l’au-tre avec une transition alimentaire avec foin et concen-trés à la mise à l’herbe pour éviter l’ingestion massivede L3 .

À SAVOIR...La dissémination des larves,et éventuellement la contami-nation des prés voisins, est fa-cilitée par le champignonmicroscopique Pilobolus (ap-préciant les zones humides)qui projette les L3 en mêmetemps que ses spores loin desbouses.

La présence d’hôtes paraténiques dans le cycle de Dictyocaulus

fait encore débat.

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La grande douve (Fasciola hepatica) est responsabled’une maladie des ruminants appelée fasciolose,qui affecterait plus d’un élevage français sur deux et en-core une bien plus forte proportion en zone humide !

Son cycle parasitaire comporte un hôte définitif, mouton oubovin, et obligatoirement un hôte intermédiaire : la limnéetronquée, petit mollusque amphibie vivant en milieu hu-mide.

Les douves immatures provoquent de graves lésions dufoie en s’y déplaçant, jusqu’à l’insuffisance hépatique quise traduit par des troubles digestifs (diarrhée) et métabo-liques. Les douves adultes vivent, elles, dans les canaux bi-liaires. Elles se nourrissent de sang et prélèvent une partie des res-sources nutritives de l’hôte. Elles perturbent le fonctionnement hépatique, ce qui péna-lise la croissance, la reproduction et l’immunité des animaux.

Les troubles de santé généraux induits sont variés ettrès pénalisants économiquement, mais généralementsous-estimés car non spécifiques : anémie, perte de l’appétit, amaigrissement, diminution dela production laitière, mauvaise fécondité par insuffisancede la production d’hormones, baisse de l’immunité et di-minution de l’efficacité des vaccinations, colostrum depiètre qualité, etc.

La mortalité reste faible sauf pour les jeunes bovins pâturantdans des zones très contaminées en métacercaires ou pourdes animaux souffrant d’autres maladies (polyparasitisme,paratuberculose).

L’immunité contre Fasciola n’est pas prémunitive.

Tous les douvicides sont efficaces contre la douve adultelogée dans les canaux biliaires. Certains détruisent les imma-tures à différents stades. La plupart sont peu rémanents, peutoxiques pour la faune non cible et utilisés plutôt l’hiver.

Grande douve

«La mise en place de délais de sécurité relatifs à l’utilisation de certainsdouvicides en élevage laitier, l’évolution du temps d’attente lait relatif àl’oxyclozanide conduisent inéluctablement à une gestion plus raisonnéedes trématodoses de zones humides.

Le diagnostic le plus précis possible de la prévalence, du niveau et deszones d’infestation par la grande douve ou les paramphistomes allié àune bonne connaissance des caractéristiques et contraintes relatives àchaque produit utilisable doit permettre l’élaboration de plans de ges-tions agronomique et médicale sur mesure de ces parasitoses. Notamment, le temps d’attente désormais imposé pour l’utilisationd’oxyclozanide en élevage laitier contraint, hors traitement d’urgence, à restreindre cette molécule pendant la période de tarissement jusqu’auvêlage ou à l’occasion d’un traitement médical concomitant générantlui-même un retrait du lait.»

Dr. P. CAMUSET, 2014Président de la commission parasitologie de la SNGTV

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Parasites

Petite douve

À l’instar de la grande douve, la petitedouve (Dicrocoelium lanceolatum) vit dansles canaux biliaires des ovins et plus ra-rement des bovins.

Elle serait moins pathogène que sa grandecousine, car elle chemine par le canal cholé-doque et se nourrit de bile mais les consé-quences de son infestation sont sousestimées.

Son cycle parasitaire nécessite la cohabita-tion de l’hôte définitif et de deux hôtes inter-médiaires successifs : un escargot vivant enmilieu sec et une fourmi.

La dicrocoeliose est une maladie observéedans les pâturages secs ou pentus. Néanmoins, il suffit juste d’une zone jamaisinnondable dans un pré, tel un talus, pourhéberger potentiellement les 2 hôtes inter-médiaires de la petite douve. Les animaux infestés chroniquement sontamaigris, présentent un pelage terne et demoindres performances zootechniques. Letraitement, hors AMM, repose sur l’utilisa-tion de substances éliminées dans la bile (Albendazole et Nétobimin, 15 mg/kg).

Paramphistomes

Son cycle est superposable à celui de la grande douve (voir ci-contre).

Les paramphistomes adultes forment des colonies de vers de quelquesdizaines à plusieurs milliers d’individus, fixés entre les papilles ruminales,préférentiellement autour des piliers du rumen dont ils perturbent lamotricité.

La maladie chronique, due à l’accumulation d’adultes dont la durée devie atteint cinq ans, se traduit par un amaigrissement, des épisodes dediarrhée ou des météorisations. La forme aiguë est due à la migration desimmatures hématophages de la muqueuse du duodenum vers la cailletteet le rumen, ce qui, en cas d’infestation massive, provoque des diarrhéesnoirâtres parfois fatales généralement en fin d’été ou en automne.

L’oxyclozanide est la seule molécule connue active sur ces parasites adultesà la posologie de 10 (à 15) mg/kg sans stop dose donc hors AMM, soitavec un temps d’attente forfaitaire de la cascade de 7 jours, pour le lait, et28 jours pour la viande.

La paramphistomose est une maladie due à un petit trématode conique (Calicophoron daubneyi) mesurantmoins d’1 cm, parfois dénommé «douve du rumen» ou «du chevreuil».

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S’appuyer sur les outils diagnostiques les plus pertinentsPour gérer le parasitisme au plus juste et en raison du caractère souvent subclinique des infestationsparasitaires, il est indispensable de rechercher quels sont les parasites présents dans l’élevage enayant recours aux examens complémentaires. Il est ensuite possible d’évaluer le risque parasitaireauquel les animaux sont soumis. Ce risque dépend des parasites, du lot de bovin considéré, du pré,des conditions d’élevage, climatiques, météorologiques, épidémiologiques…

Coproscopies

Plusieurs techniques d’examen coproscopique sont disponibles en fonction des parasites recherchés. Elles sontpour la plupart réalisables à la clinique ou, bien sûr, au laboratoire départemental. La coproscopie de McKenna(réservée au diagnostic de la dictyocaulose) est certainement la plus simple à réaliser par le vétérinaire lui-même.

PrélèvementLe prélèvement rectal de bouses est toujours préférable car au sol, elles sont rapidement contaminées pardes larves de nématodes libres qui peuvent fausser le diagnostic. A défaut, par exemple sans contention aupâturage, il est possible de ramasser une bouse venant de juste de tomber. Un volume correspondant à deuxgrosses cuillerées à soupe est suffisant.

La bouse est placée dans un pot en plastique identifié (préciser au moins veau ou adulte et la saison de pâ-turage) et réfrigéré afin de bloquer le développement larvaire ou l’éclosion des œufs.

Sauf pour le diagnostic des coccidioses et de la strongyloïdose, on évitera les coproscopies de mélange.

Diagnostic des strongyloses gastro-intestinales (SGI)

Le diagnostic d’espèce par coproscopie, à partir des œufs de SGI n’est pas possible, en dehors de Nema-todirus (œuf de grande taille). Le résultat est rendu en comptage d’oeufs par gramme de matière fécale (OPG).

La coproscopie ne détectant que les œufs pondus par les strongles femelles adultes, elle entraîne des comptagesd’oeufs bas ou nuls chez les bovins déjà immunisés (l’immunité diminue la ponte).Elle n’a pas non plus d’intérêt pour le diagnostic des troubles dus aux larves de strongles (ostertagioses de typeII ou de pré-type II pour les larves en hypobiose), ou de type allergique (abomasite œdémateuse).

Inversement, les coproscopies en début de saison de pâturage peuvent donner des comptages élevés alorsque l’animal héberge peu de parasites mais qui sont très prolifiques car issus de larves trans-hivernantes.

Malgré ces limites théoriques, certains auteurs proposent néanmoins une estimation du niveau d’infestationcomme suit :

• Faible si l’excrétion est inférieure à 50 OPG de strongles,• Moyenne entre 50 à 500 OPG,• Elevée de 500 à 2500 OPG,• Très élevée au-delà de 2500 OPG.

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Exam

ens complém

entaires

Diagnostic de la bronchite vermineuse

La réalisation d’un McKenna est facile, rapide et indispensable lors de toux des bovins au pâturage.

5 prélèvements de bouse sont effectués sur desjeunes animaux toussant depuis peu de temps.Une grosse cuillerée de bouse est placée dansune aumônière confectionnée avec 2 compressesde gaze en croix et posée sur un verre à piedrempli d’eau.

Les larves de Dictyocaulus sont attirées par l’eauet sédimentent. Le lendemain (8 à 48 h après),l’aumônière est retirée puis la majeure partie del’eau, à l’aide d’une seringue drogueuse ou degavage, de sorte à ne laisser que quelques ml aufond du verre. Ce reliquat est examiné au micro-

scope (grossissement 10ou 40).

Les L1 de Dictyocaulus sont grises ; elles se contorsionnent sur place. Le testdoit néanmoins être mis en œuvre aussitôt que possible car les L1 sont fra-giles. Si la récolte est rectale, il n’y a pas de confusion possible avec d’autresnématodes (pas de contamination depuis le sol). En présence de signes cliniques, une seule L1 confirme l’origine vermineuse

de la bronchite.

Des faux-négatifs sont possibles en début d’évolution de la maladie et lors de syndrome asthma-tiforme. Dans ce cas, il faut renouveler l’examen ou effectuer un diagnostic thérapeutique, mais seule-ment sur les animaux les plus atteints (5 par exemple), plutôt que sur l’ensemble du troupeau. Enrevanche, si le résultat est positif, le troupeau doit être traité : de préférence avec un benzimidazole, suivid’un changement de pâturage (ou un vermifuge rémanent, s’il n’y a pas de possibilité de changer de pâ-turage).

Diagnostic des trématodoses

L’hiver est la période idéale pour leur diagnostic coproscopique.

• Douves : La ponte des douves est faible et aléatoire. Pour la grande douve, la sérologie est beaucoup plus sensible. Pour la petite douve, la coproscopie est le seul moyen diagnostique (en dehors de l’autopsie).

• Paramphistomes : Dans ce cas seulement, le nombre d’OPG est proportionnel au nombre de vers adultes mais pas àl’intensité des symptômes. Même si le seuil de 100 OPG peut être proposé comme critère d’alerte, la conduite thérapeutiquedépend plus du nombre d’animaux excréteurs que de l’intensité de l’excrétion.Si plus de 2 animaux sur 5 à 10 testés sont positifs, on conseille un traitement de l’ensembledu lot. Sinon, seuls les animaux positifs ou ayant des signes cliniques (bouses molles, maigreur, faibleproduction) nécessitent d’être traités. En raison du même hôte intermédiaire, il faut toujours recher-cher une éventuelle fasciolose associée à la paramphistomose.

Les coproscopies sont peu utiles pour un suivi parasitaire, indispensables en cas designes cliniques (toux au pâturage, diarrhée, retard de croissance, amaigrissement,

sous-réalisation zootechnique…), incontournables pour le diagnostic de la paramphistomose et de la dicrocoeliose.

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Sérologies

Dosage de pepsinogène sériqueLe dosage de pepsinogène sérique est un bon outil pour évaluer la quantité de vers Ostertagia hébergés parles animaux de 1ère saison de pâturage, en cours d’acquisition d’immunité. Il permet donc de décider si untraitement anthelminthique de rentrée à l’étable est utile et, le cas échéant, de l’orienter. Il permet aussi, aposteriori, d’évaluer la pertinence des choix opérés pour la saison de pâturage précédente.

Une prise de sang sur tube sec est effectuée sur 5 animaux d’un même lot, dans le mois qui suit la rentrée àl’étable.

On considère qu’une moyenne des dosages de pepsinogène située entre 1000 et 1750 mUTyr (avecmoins d’un résultat individuel supérieur à 2000) correspond à une infestation modérée. C’est la situation à rechercher pour un juste équilibre entre croissance et immunité.

Dans ce cas, l’utilisation de benzimidazole, qui ne détruit pas tous les strongles, comme traitementantiparasitaire de rentrée à l’étable est à privilégier. En revanche, l’utilisation d’une lactone macrocyclique,ne permet pas à l’animal de continuer à s’immuniser pendant la période hivernale et, par conséquent, d’allégerl’utilisation d’antiparasitaires lors de la saison de pâturage suivante.

Moyenne

<1000 1000-1750 >1750

Résultats > 2000

0 pas de traitement benzimidazole

lactone macrocyclique1

benzimidazole

>1 lactone macrocyclique

Tableau d’interprétationdes résultats du dosagede pepsinogène sérique

sur des bovins ensortie de première saisonde pâturage pour la prisede décision thérapeutique

à la rentrée àl’étable (CAMUSET, 2007)

Unité de mesure : milliunitésde tyrosine (mUTyr)

Test ELISA grande douve

La sérologie effectuée généralement à l’automne sur lait de tank est peu sen-sible, elle est souvent négative si moins de 40% des vaches en lactationhébergent des grands douves. Un résultat négatif n’est donc pas syno-myme d’absence de douve. Loin s’en faut !

Le test INRA proposé par Alain Chauvin (ONIRIS) sur prise de sang indivi-duelle est le plus sensible pour de faibles infestations, ce qui est souvent lecas chez les bovins. Le test Idexx (ex. Pourquier) est facilement disponibledans les laboratoires départementaux mais il est un peu moins sensible.

Les anticorps contre Fasciola peuvent persiter 6 mois après la disparition duparasite. La sérologie individuelle permet de détecter les lots d’animaux àtraiter, les parcelles dans lesquelles ils se contaminent et éventuellement l’ef-ficacité des mesures agronomiques mises en place pour éviter cette conta-mination (mise en défends des zones d’abreuvement naturelles).

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Exam

ens complém

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Ratio de densité optique Ostertagia

La «D.O. Ostertagia» est une méthode immuno-enzymatique (Elisa) utilisée pour quantifier les an-ticorps dirigés contre O. ostertagi dans le lait de tank à l’aide d’un ratio de densité optique (ODR)

Ce ratio n’est pas représentatif de la charge parasitaire des bovins mais signe juste un contact avec lesstrongles gastro-interstinaux (SGI). Il ne mesure pas le niveau de protection immunitaire du troupeaucontre les strongles.

Son interprétation - complexe au-dessus de 0,7 - varie en fonction du niveau d’étable, de la proportiond’herbe dans la ration au pâturage, du chargement et du temps de contact effectif (TEC) des génissesavec les SGI (durée de pâturage diminué du temps d’action des antiparasitaires utilisés jusqu’au vêlage).

RDO < 0,7

0,7 < RDO < 1

RDO > 1

Productionlaitière

< 8000 Kg

Productionlaitière

> 8000 Kg

Productionlaitière

< 8000 Kg

Productionlaitière

> 8000 Kg

TEC< 10 mois

TEC> 10 mois

TEC< 10 mois

TEC> 10 mois

- 5 vaches/ ha

+ 5 vaches/ ha

incidence négligeable des SGIsur la production laitière

Revoir d’abord la conduited’élevage et l’alimentation

Revoir la gestionglobale du parasitisme

- & -Revoir conduite

d’élevage et alimentation

Traitement sélectif :Primipares

et VLHP au vêlage

Traitement tactique VL:6 sem post MAH

Traitement sélectif :Primipares

et VLHP au vêlage- & -

Revoir gestionparasitaire des jeunes

Traitement sélectif :Primipares

et VLHP au vêlage- & -

Traitement tactique VL :6 sem post MAH

Revoir gestionparasitaire des jeunes

Ration> 50%

d’herbe

Ration< 50%

d’herbe

Ration> 50%

d’herbe

Ration< 50%

d’herbe

Ration> 50%

d’herbe

Ration< 50%

d’herbe

Ration> 50%

d’herbe

Ration< 50%

d’herbe

Proposition de schéma d’interprétation du ratio de D.O. Ostertagia (CAMUSET, 2013)

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Strongles

L’impact du parasitisme, qui accapare une partie des ressources nutritionnelles des bovinset diminue la résistance aux maladies microbiennes, est d’autant plus important que lesanimaux sont déjà carencés en nutriments, azote, énergie, vitamines, minéraux, oligo-éléments…

Il faut donc veiller à leur fournir une ration suffisante et équilibrée. Il est établi qu’une complémentation protéique, au printemps et/ou à l’automne, réduitl’impact négatif du parasitisme sur la croissance des jeunes en 1ère saison de pâturage.

Un contact maîtrisé mais régulier des jeunes bovins avec un faible nombre destrongles gastro-intestinaux (SGI) leur permet de développer leur immunitévis-à-vis de ces vers et donc d’éviter un traitement antiparasitaire. Afin dediminuer la pression parasitaire sur le pâturage, c’est-à-dire de réduire la densité de larvesdans l’herbe et donc de traiter moins, plusieurs stratégies sont envisageables, isolées ouéventuellement associées.

PréventionMettre des animaux peu ou pas parasités sur des parcelles propres (avec ou sans traitement antiparasitaire) pour maintenirla quantité de L3 faible.

Ex : sortie des animaux au pâturage en juillet après la mort des L3 transhivernantes, fauche puis mise à l’herbe au printempssuivant, ou fauche et mise à l’herbe en juillet jusqu’en hiver ; parcelle ayant été utilisée uniquement par des bovins adultes l’année précédente (sauf historique de dictyocaulose, à cause des porteurs latents).

ÉvasionIl s’agit d’effectuer un changement de parcelle avant que la quantité de L3 ne devienne trop importante :

• changement de parcelle avant la mi-juillet pour les 1ères saisons de pâturage avec traitement anthelminthique(move and dose pour baisser la pression de sélection sur les strongles et éviter le développement de résistancessauf si dictyocaulose) ;

• rotation de parcelles (risque de strongylose gastro-intestinale divisé par deux avec 2 parcelles sans retour sur lapremière, divisé par 3 (donc très faible) avec 3 parcelles sans retour sur la 1ère également ; éviter les rotationscourtes avec des retours moins d’1 mois ½ après sortie du pâturage).

Dilution• Réduction du chargement : en élevage extensif (moins de 2 UGB/ha), les possibilités de rencontre entre bovins etstrongles sont faibles.

• Pâturage mixte ou alterné avec des animaux déjà immunisés (adultes) ou non sensibles aux mêmes parasites(chevaux).

Généralement, la gestion du pâturage suit la pousse de l’herbe. Il est difficile de faire modifier les habitudes des éleveurs dans la conduite du pâturage.Au mieux, on parvient plus souvent à la simplifier ou à éviter les erreurs majeures.

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Mesures agronom

iques

Trématodes

La prévention agronomique de l’infestation par les trématodes consisteprincipalement à identifier les zones de gîtes à limnées et à en interdirel’accès aux bovins, ou à éviter leur apparition :

• mise en défends des zones d’abreuvement naturelles (clôture à 1 mdu cours d’eau ou de la mare),

• empierrement des abords des points d’abreuvement artificiels,

• mise au pré humide de catégories d’animaux différentes des vacheslaitières dont les traitements douvicides sont contraignants (tempsd’attente non nuls).

«L’utilisation de méthodes complémentaires de contrôle (gestiondu pâturage, alimentation, tanins, résistance génétique, etc.)

s’intègre dans cet objectif général d’un usage raisonné desintrants chimiques, avec l’idée que ces approches ne se

substituent pas aux anthelminthiques, dont elles ne possèdentpas l’efficacité immédiate, mais, qu’associées à ces médicaments,

elles permettent une maitrise durable des infestations(...)

Le traitement « en double aveugle », c’est-à-dire sans savoir sil’animal est infesté ni, dans l’affirmative, s’il répondra

favorablement en termes de production, n’est plus soutenable…»

Dr Ch. CHARTIER (ONIRIS, Nantes)2012, Le Point Vétérinaire

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La recherche de méthodes alternatives ou limitant l’utilisation de médicaments antiparasitairespotentiellement écotoxiques est légitime pour préserver la biodiversité et répondre aux critèresd’une agriculture plus durable.

L’effet des traitements sur l’environnement varie selon la période du traitement, la moléculeutilisée, sa vitesse de dégradation, sa rémanence, le mode, la fréquence d'administration et laproportion d’animaux traités.

Les traitements à l’étable n’impactent pas ou peula faune non cible. Ils doivent être privilégiés.

Si un traitement au pâturage est nécessaire, on évitera lespériodes de forte activité et de reproduction des bousiers,à savoir, selon une étude dans le Pas-de-Calais : le moisqui suit la mise à l’herbe (Ces résultats sont à relativiser

car ils ne concernent qu’une pâture etune année données).

Lors d’un traitement encours de saison depâturage, il est possible(mais contraignant) derentrer les animaux ou deles confiner dans un parcpendant le temps

d’excrétion du produit dans les bouses.

Cibler les traitements dans le temps

800691

74 70134

380

41

700

600

500

400

300

200

100

0

14

12

10

8

6

4

2

0

avril mai

juinjuille

taoût

septe

mbre

traitementà éviter

traitementà éviter

traitementenvisageable

Effectifspar piège

Richessespécifique

à évitemenaittr

800erà évit

temenvisageableen

emenaittr

14visageable

temenerà évit

temenaittr

14

500

600

700 69

08

10

12

8

10

12

77100

200

300

400

7041

74 7074

0

2

4

6

1342

4

6

maiil

vrvrilaav

0

100

par piègestifecEffffec

4

juillet

juinmai

1

e

embrre

septte

août0

spécifiqueichesseR

0

spécifiqueichesse

Toutes les molécules disponibles pour traiter les parasites n’ont pas le même effet sur la faune non cible. Toutes leslactones macrocycliques (avermectines et moxidectine) sont toxiques, par exemple, pour les invertébrés aquatiques.

Concernant la faune coprophage, les plus dangereuses sont les avermectines :

doramectine > ivermectine > éprinomectine...très toxiques pour les stades larvaires des coléoptères coprophages et dont les produits d’excrétion fécale gardent leurpropriétés insecticides et peuvent être détectés dans les bouses plus d’un mois après leur administration.

La moxidectine, en revanche, l’est beaucoup moins.

Le lévamisole, excrété par voie urinaire, n’est pas non plus toxique pour les bousiers. Les benzimidazoles ont unerémanence courte, leur concentration dans les bouses diminue rapidement après administration orale.

Parmi les douvicides, bien qu’éliminé rapidement, seul le clorsulon (qui n’est commercialisé qu’associé à l’ivermectine) etle closantel présentent une toxicité sur la faune non cible.

Choisir une molécule moins impactante

Le slogan « aussi peu que possible mais aussi souvent quenécessaire » cité pour les antibiotiques est tout à fait valide

pour les antiparasitaires.

Schéma : Périodes de traitement à privilégier ou à éviter en fonction de l'abondance (comptage) et de la richessespécifique (nombre d’espèces différentes) en coléoptères coprophages dans les prairies humides du Nord – Pas-de-Calais, extrapolé depuis une étude réalisée en 2011, sur piégeages de coprophages sur une pâture hébergeant des bovins non traités.

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Traitements

Privilégier certaines formes d’administrationLes vermifuges administrés sous forme de pour-on peuvent augmenter le risque environnemental car lesdoses administrées sont plus importantes et les phénomènes de léchage augmentent la concentration de produitrejeté dans les bouses.

Les formules «longue action» qui diffusent le produit sur de longues périodes présentent un risque accru parrapport à un traitement non rémanent.

Préférer une stratégie de traitements ciblés

A l’opposé d’un traitement systématique, l’approche par catégories d’animaux pâturant au mêmeendroit, voire lot par lot, est préférable.

Les animaux pâturant en zone humide, les jeunes, les broutards mâles vendus au sevrage, les génisses derenouvellement, les primipares au vêlage, les allaitantes suitées, les VLHP, etc. doivent faire l’objet de stratégies detraitement différenciées.

Seuls les groupes d’animaux à risque (non immunisés ou pas suffisamment) ou, au sein d’un groupe, les animauxles moins résistants (faible capacité à développer une bonne immunité) ou les moins résilients (faible capacité àmaintenir leur croissance malgré un fort taux de parasitisme), devraient faire l’objet d’un traitement sélectif.

« Il ne faudrait pas être irréaliste et proscrire tout traitement desanimaux, même lorsque ceux-ci pâturent dans des espaces protégés.

Par contre il s’agira de choisir soigneusement les molécules dontl'impact est moindre sur l'environnement, et d'aménager lespériodes de traitement qui soient compatibles à la fois avec la

phénologie des Invertébrés qu'il s'agit de préserver, et avec le cycledes parasites dont il convient de réduire les effectifs afin de

conserver un bon état sanitaire des troupeaux. »

Pr JP. LUMARETUniv. de Montpellier, 2001

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Principe actif

Voie

Niveau de risque

environnemental

en conditions

d’utilisation

norm

ales

Compléments

sur le risque environnemental

Posologie

Temps

d’attente

viande (J)

Temps

d’attente

lait (J)

Génisses laitières

+ autres restrictions

Ostertagia

Durée

d’activité

Dictyocaulus

Durée

d’activité

Fasciola

Adultes (Ad)

Immatures

(im)

DORAMECTINE

Inj SC

+ + +

Dangereux pour les poisso

ns et les

organismes aquatiques.

Elim

ination m

ajoritairement dans les fèce

s.

Très toxique pour les co

léoptères

coprophages

1 m

l/50 kg

70

interdit

Interdit dans les 60 j précé

dant le vêlage

35 J

35 J

NON

IVERMECTINE

Inj SC

+ + +

1 m

l/50 kg

49

interdit

Interdit dans les 60 j précé

dant le vêlage

OUI

OUI

NON

IVERMECTINE +

CLORSULON

Inj SC

+ + +

1 m

l/50 kg

66

interdit

Interdit dans les 2 m

ois précé

dant le

vêlage

OUI

OUI

Ad + im

8 sem

IVERMECTINE +

CLOSANTEL

Inj SC

+ + +

1 m

l/25 kg

49

interdit

Interdit dans le dernier tiers de gestation

OUI

OUI

Ad + im

7 sem

MOXIDECTINE

Inj SC

+ +

Dangereux pour les poisso

ns et les

organismes aquatiques.

Environ 60 fois m

oins toxique pour les

bousiers que le

s averm

ectines

1 m

l/50 kg

65

interdit

Interdit dans les 60 j précé

dant le vêlage

35 J

42 J

NON

MOXIDECTINE LA

Inj SC

oreille

+ +

1 m

l/50 kg

108

interdit

Interdit dans les 80 j précé

dant le vêlage

Interdit chez les anim

aux de m

oins de 100

kg et plus de 500 kg

120 J

120 J

NON

DORAMECTINE

Pour on

+ + +

Dangereux pour les poisso

ns et les

organismes aquatiques.

Elim

ination m

ajoritairement dans les fèce

s.

Très toxique pour les co

léoptères

coprophages

1 m

l/10 kg

35

interdit

Interdit dans les 2 m

ois précé

dant le

vêlage

35 J

42 J

NON

EPRINOMECTINE

Pour on

+ + +

1 m

l/10 kg

15

0

Traiter tous les anim

aux d’un m

ême

groupe

28 J

28 J

NON

IVERMECTINE

Pour on

+ + +

1 m

l/10 kg

16 à 31

interdit

Interdit dans les 2 m

ois précé

dant le

vêlage

21 J

28 J

NON

IVERMECTINE+

CLOSANTEL

Pour on

+ + +

1 m

l/10 kg

28

interdit

Loger les anim

aux non traités séparément

Traiter tous les anim

aux du m

ême groupe

Interdit durant la 2

ème m

oitié de la

gestation

OUI

OUI

Ad + im

7 sem

MOXIDECTINE

Pour on

+ +

Dangereux pour les poisso

ns et les

organismes aquatiques.

Environ 60 fois m

oins toxique pour les

bousiers que le

s averm

ectines

1 m

l/10 kg

14

6

Traiter tous les anim

aux du groupe

35 J

42 J

NON

MOXIDECTINE+

TRICLABENDAZOLE

Pour on

+ +

1 m

l/10 kg

143

interdit

Interdit chez la génisse la

itière

quel q

ue soit son âge.

Traiter tous les anim

aux du groupe

Loger les anim

aux non traités séparément

35 J

42 J

Ad + im

6 sem

ALBENDAZOLE

Aliment

médica-

menteux

+

Elim

ination principalement par les fèce

s et,

pour une plus petite partie, dans l'u

rine et

dans le la

it.

10mg/kg

10

Interdit dose

ponctuelle

Interdit dans les 2 m

ois

précé

dant la m

ise-bas

OUI

OUI

Ad + im

6 sem

2,5 m

g x 3j

0 à dose filée

sur 3j

OUI

OUI

NON

LEVAMISOLE

Bolus

+

Réso

rption digestive rapide, métabolisation

hépatique im

portante, élim

iné et

majoritairement par voie urinaire sous form

e

de m

étabolites

1 bolus/bv

120

interdit

Interdit chez la génisse gestante future

productrice

de la

it de conso

mmation

Poids anim

al>100 kg

90 J

90J

NON

OXFENBENDAZOLE

Bolus

5 ou 6 cp

+

1 bolus/bv

180

interdit

Interdit chez la génisse gestante future

productrice

de la

it de conso

mmation

Poids anim

al : 100 à 200 kg

Ou 200 à 400kg

120 J

120 J

NON

CLOSANTEL

Inj SC

+ +

Elim

ination habituellement

sous form

e in

changée

majoritairement au niveau des fèce

s

(80 %

de la

dose en 8 semaines).

1ml/10 kg

bv<100 kg

200 à 400 kg :

20 m

l

+400 kg : 20 m

l

+ 5ml/100 kg

28

interdit

Interdit dans le dernier tiers de gestation

chez la génisse la

itière

OUI

OUI

Ad + im

de 4

sem

LEVAMISOLE

Inj IM

+

Réso

rption digestive rapide, métabolisation

hépatique im

portante, élim

iné et

majoritairement par voie urinaire sous form

e

de m

étabolites

5 à 7,5 m

l/100

kg avec stop

dose 25 à 37,5

ml

3

interdit

Interdit dans les 2 m

ois précé

dant la m

ise-

bas ch

ez la future productrice

de la

it de

conso

mmation

OUI

OUI

NON

NITROXINIL

Inj SC

+

1 m

l/25 kg

66

interdit

Interdit dans le dernier tiers de gestation

chez la génisse la

itière

NON

NON

Ad + im

6 sem

FENBENDAZOLE

4% Poudre à

mélanger à

l’aliment

+

Métabolisé au niveau du foie.

Elim

ination principalement par les fèce

s (>

90

%) et, pour une plus faible part, dans l'u

rine

et dans le la

it.

18,75 g /100kg

11

6

OUI

OUI

NON

Tableau des caractéristiq

ues techniqu

es des produ

its antiparasita

ires internes com

mercialisés en France

(don

nées 2014)

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Traitements

� LEV

AM

ISO

LE

Po

ud

re p

ou

r

solu

tio

n o

rale

+

Résorption digestive rapide, métabolisation

hépatique im

portante, élim

iné et

majoritairement par voie urinaire sous form

e

de m

étabolites

37,5 m

g

poudre/kg

Stop dose à

18,75 g

3

interdit

Interdit dans les 2 m

ois précédant la m

ise-

bas chez la future productrice de lait de

consommation

OUI

OUI

NON

LEV

AM

ISO

LE

Po

ur

on

+

Cf. supra LEVAMISOLE

En cas de traitement sur des bovins à

l'étable, bien aérer les locaux pendant et

après l'application

5 m

l/100 kg

Stop dose 30 m

l 3

interdit

Interdit dans les 2 m

ois précédant la m

ise-

bas chez la future productrice de lait de

consommation

OUI

OUI

NON

ALB

EN

DA

ZO

LE

So

luti

on

ora

le

10%

+

Cf. supra ALBENDAZOLE

7,5 ou 10

ml/100 kg

10

interdit

Interdit dans les 2 m

ois précédant la m

ise-

bas chez la future productrice de lait de

consommation

OUI

OUI

(10ml/100 kg)

Ad + im

6 sem

CLO

SA

NTEL

Su

spen

sio

n

bu

va

ble

+

+

Cf. supra CLO

SANTEL

2ml/10 kg

28

interdit

Interdit dans les 2 m

ois précédant la m

ise-

bas chez la future productrice de lait de

consommation

NON

NON

Ad + im

4 sem

FEB

AN

TEL

So

luti

on

ora

le

+

Métabolisé par cyclisation au niveau du foie

en fenbendazole.

Traces de fébantel dans les féces et form

es

métabolisées dans les urines.

7,5 m

l/100 kg

8

6,5

OUI

OUI

NON

FEN

BEN

DA

ZO

LE

So

luti

on

ora

le

10%

+

Cf. supra FENBENDAZOLE

7,5 m

l/100 kg

11

6

OUI

OUI

NON

LEV

AM

ISO

LE

So

luti

on

ora

le

5%

+

Cf. supra LEVAMISOLE

15 m

l/100 kg

Stop dose 75 m

l 3

interdit

Interdit dans les 2 m

ois précédant la m

ise-

bas chez la future productrice de lait de

consommation

OUI

OUI

NON

NETO

BIM

IN

So

luti

on

ora

le

10%

+

Elim

ination à plus de 50 %

par voie fécale,

entre 30 à 45 % par voie urinaire et à plus

faible part dans le lait.

7,5 à 20

ml/100kg

6

3

OUI

OUI

NON

OX

FEN

DA

ZO

LE

So

luti

on

ora

le

9,0

6%

+

Métabolites primaires semblent relativement

rapidement élim

inés par voies urinaire et

biliaire.

5 m

l/100 kg

15

7

OUI

OUI

NON

OX

YC

LO

ZA

NID

E

Su

sp o

rale

+

Elim

ination m

ajoritairement fécale.

30 m

l/100 kg

Stop dose 103

ml

14

4,5

NON

NON

Ad + im

8 sem

TR

ICLA

BEN

DA

ZO

LE

Su

sp o

rale

+

90 % excrétion dans les fèces, environ 5 %

dans les urines et 1 % dans le lait. totalement

élim

iné en m

oins de 10 jours après

administration

5 m

l/100 kg

56

interdit

Interdit dans le dernier tiers de gestation

chez la génisse laitière

NON

NON

Ad + im

0 à 2

sem

LEV

AM

ISO

LE +

OX

YC

LO

ZA

NID

E

Su

sp. o

rale

+

Cf supra LEVAMISOLE solution orale

et OXYCLO

ZANIDE suspension orale

50 m

l/100 kg

Stop dose 150

ml

20

interdit

Interdit dans les 2 m

ois précédant la m

ise-

bas chez la future productrice de lait de

consommation

OUI

OUI

Ad + im

8 sem

• Les benzimidazoles et p

robenzimidazoles (Fébantel, Né

tobimin) son

t peu to

xiqu

es pou

r la faun

e no

n cible et peu ré

manents.

• Les salicylanilides (Nitroxinil, Oxiclozanide) son

t peu toxiqu

es pou

r la faune non

cible et peu rémanents sauf le closantel qui a des effe

ts insecticides et do

ntl’impact négatif sur les cop

roph

ages n’est pas à exclure.

• Il n’y a pas d’étud

e spécifiqu

e sur le clorsulon, to

ujou

rs associé à une ivermectine. Il a un effet sur les vers de terre et une activité mod

érée sur certains diptères.

• La to

xicité pou

r les organismes aqu

atiques est liée soit à l’élim

ination urinaire du prod

uit (risqu

e faible car le risque de miction des bo

vins dans les cours d’eau

est limité (et d

ilué !) soit à la to

xicité intrinsèqu

e du

produ

it do

nt il faut te

nir com

pte po

ur l’élimination des déchets de soins.

• Le levamisole est e

xcrété par voie urinaire et n

’affe

cte pas les insectes cop

roph

ages.

• Parm

i les lacton

es m

acrocycliques, les milbém

ycines oximes (m

oxidectine) son

t bien moins to

xiqu

es que les avermectines sur la faun

e coprop

hage.

• Les 2 familles son

t toxiques po

ur les organism

es aqu

atiques.

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Les travaux menés de 2011 à 2014 dans la région nous ont permis d’établir une proposition de cahierdes charges d’intervention-conseil en élevage pour une meilleure maîtrise du parasitisme au pâturagehumide. Dans la très grande majorité des cas, il a pu être démontré que ce protocole améliore à la foisla prise en charge sanitaire et la prise en compte des risques environnementaux.

PROTOCOLE D’ACCOMPAGNEMENT DES ELEVAGES EN ZONES HUMIDES POUR LA MAÎTRISE DU PARASITISME AU PÂTURAGE

1- Visite de cadrage à la mise à l’herbe

Visite vétérinaire courte (environ 30 minutes) dans l’élevage en suivi, réalisée dans les jours précédantla mise au pâturage des bovins.Objectif : reprendre le plan d’action déterminé pour la saison de pâturage, en vérifier l’applicabilité aujour J, l’aménager en cas de nécessité et le valider définitivement.

2- Suivi en cours de saison de pâturage

Observation régulière des bovins par l’éleveur (hebdomadaire au minimum, idéalement quotidienne).Ces observations seront idéalement consignées sur un document de suivi au pâturage, à insérer dansle cahier sanitaire du registre d’élevage, sur lequel l’éleveur sera invité à répertorier tous les symptômesobservés sur ses animaux et toutes les interventions (traitements, retrait précoce de pâture, etc.) qu’ilpourrait être amené à réaliser sur ses animaux en cours de saison herbagère.

En cas d’observation de symptômes de maladie respiratoire ou d’épisode de diarrhée : prise de contactavec le vétérinaire traitant pour la réalisation d’analyses coproscopiques ponctuelles, afin de sécuriserle diagnostic de maladie parasitaire avant d’engager un traitement.

3- Plan d’analyses au retour de pâturage

Dans le mois suivant la rentrée des bovins à l’étable (automne/hiver), la mise en œuvre d’un pland’analyses de laboratoire permettra d’évaluer la pertinence du programme de préventionantiparasitaire mis en place pour la saison écoulée :

oCoproscopies : Une série d’analyses coproscopiques sera réalisée, dans chaque élevage ensuivi, sur un échantillon de 5 bovins ayant pâturé en zone humide. Leur objectif principal estl’identification de la présence et l’évaluation de la densité d’infestation du troupeau par leparamphistome et éventuellement la dicrocoeliose (petite douve), dont l’identification des œufsdans les bouses est le seul indicateur de présence du vivant de l’animal.

oDosages de pepsinogène sérique : Une série de prises de sang destinées au dosage dupepsinogène sérique, sera réalisée dans chaque élevage, sur un échantillon de 5 bovins depremière année de pâturage ayant pâturé, de préférence, en zone humide.

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Protocole d’intervention

oSérologies Fasciola : Une série de prises de sang destinées à la réalisation de sérologiesde la fasciolose, sera réalisée dans chaque élevage, sur un échantillon de 5 bovins ayantpâturé en zone humide.La méthode sérologie du Pr Chauvin (Oniris Nantes) sera privilégiée pour ce diagnostic.

4- Entretien annuel parasitologique

A réception de l’ensemble de ces résultats d’analyses, l’éleveur et le vétérinaire programment(fin d’hiver-début de printemps), un visite de synthèse (durée indicative : 2h00) permettant uneanalyse fine et complète de l’ensemble des résultats et observations recueillies en cours de saison(y compris les résultats de pesée des bovins, s’ils sont disponibles).

Cette analyse est conduite sur la base d’un document guide de visite et aboutit à un plan derecommandations précis. L’objet est de préserver un niveau satisfaisant de bien-être et de santédes bovins, tout en assurant une bonne immunisation des plus jeunes contre les strongles, eten limitant au maximum le recours à des traitements présentant un risque pour l’environnementet, le cas échéant, en minimisant ce risque par un choix de traitement raisonné : choix de lamolécule, période et voie d’administration.

Page 20: VADEMECUM CONSEIL DU VÉTÉRINAIRE - Gabnor …€¦ · d’eau et fossés des bovins traités pendant ... cause d’un déparasitage massif. La sévérité d esign cliniques est

« la facilité du « tout anthelminthique » a beaucoup d’avantages mais, tôtou tard, se soldera par des déconvenues : absence de développement del’immunité acquise chez les jeunes et report de l’effet pathogène sur lestranches d’âge en production, développement (…) de phénomènes derésistances au traitement anthelminthique (strongles, grande douve).

L’attrait pour le « naturel », le refus des pesticides et des élevagesproductivistes promeuvent la voie verte qui a, elle aussi, des avantages

mais se solde aussi souvent par des déconvenues. C’est donc dans une voie médiane que l’on doit s’engager en évitant les

écueils des uns et les insuffisances des autres. »

Pr Ph. DORCHIES (ENV Toulouse)2014

La réalisation de ce document a été rendue possiblegrâce au financement de l’Agence de l’Eau Artois-Picardie

Avec l’appui de la FRGTV Nord-Pas de Calais-Picardieet du Conseil Général du Nord