urbain tanger - n°13 - fevrier 2014

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Le mag' culturel de Tanger… et d'ailleurs

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l faut le reconnaître, nous vivons un climat dedébut d’année, à Tanger, un peu en demi-teinte,entre tempêtes et inondations à répétition,rumeurs de tensions autour du financement du

plan Tanger-Métropole, grogne des citoyens à proposdes choix d’aménagements urbains (disparitiond’espaces verts, coupe massive d’arbres, multiplica-tion des ronds-points, etc.), annonces de suppressionde liaisons aériennes au départ de la ville…

Qu’à cela ne tienne, il n’est pas question dans nospages de cultiver la morosité ambiante et nous avonspar conséquent décidé de vous offrir un peu de rêve,avec un numéro dédié aux gens dont c’est le métier.

À commencer par le cinéaste aux mille facettesNabil Ayouch, un homme dont les choix artistiquesviennent à nouveau d’être récompensés par un prixprestigieux à Paris en janvier, le fameux Prix desLumières pour le meilleur film francophone (attri-bué à son long-métrage Les chevaux de Dieu), et quiporte haut les couleurs du cinéma marocain (p. 26). Vous découvrirez aussi une femme dont la passionest de mettre de la beauté dans les intérieurs, ladécoratrice-designer tangéroise Mouna Fassi Fihri(p. 14), ainsi qu’Andrew Maclear, un photographeanglais qui, bien des années avant de tomber amou-reux d’Assilah, a mis en boîte avec une simplicitédésarmante les plus grands (p. 58).

Pour faire le plein de vitamine D et recharger vosbatteries au coeur de l’hiver, nous vous emmenons enescapade sous le soleil de Dakar (p. 52) et enfin,pour les amateurs de musique de qualité, ne man-quez surtout pas l’événement musical du mois avecle Berlin Jazz Tour, dont URbain est très fier d’êtrele partenaire.

Je vous souhaite une bonne lecture et un excellentmois de février.

Christine Cattant, Rédactrice en Chef

édito

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I

édito

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Toute reproduction totale ou partielle des titres, textes, photos ou maquettes sans autorisation écrite préalable est interdite.La revue n’est pas responsable des textes, photos et illustrations qui lui sont adressés. Elle décline toute responsabilité pour

la perte ou la détérioration des documents non sollicités par écrit ainsi que pour le contenu de la publicité.

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Directeur de Publication : Rédactrice en Chef :

Secrétaire de Rédaction : Maquette : Rédaction :

Imprimeur : Contact Mail :

Direction :Responsable Éditoriale :

Responsable Logistique :Responsable Commerciale :

Contact Publicité : Site Web :

Facebook : Siège :

Dépôt légal : ISSN :

Photos Couverture :

Othman NoussairiChristine CattantStéphanie GaouMiss Bamboo & Crevette in TangierImane A. Kettani, Khadija Barkani, MohammedAl Kh., Estelle Du Brusc, Nour Chairi,Stéphanie Gaou, Christine Cattant

Chrono Digital - [email protected]@[email protected] Sabri - [email protected] Tizi - [email protected] 17 18 19 98 / 06 33 64 79 99www.urbain.maUrbain Tanger Magazine67, avenue de la Résistance - Tanger105984En cours© Amir Rouani

URBAINtanger

Rue Adolfo Fessere - Quartier California - TangerTél : 0539374347 / 05 39374328 - www.serenitydayspa.ma

© La

guna

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URBAIN N°13:Urbain déf 23/01/14 18:13 Page 4

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Rue Adolfo Fessere - Quartier California - TangerTél : 0539374347 / 05 39374328 - www.serenitydayspa.ma

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URBAIN N°13:Urbain déf 20/01/14 3:04 Page 5

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ACTUALITÉSCourrier des lecteursRendez-vous TangéroisCoup de coeur, coup de griffe

À LA UNEFigures de Tanger 12 Mouna Fassi FihriLa Chronique de Lotfi AkalayRencontre QDP à Bernard LiagreNabil Ayouch, cinéaste lumineux

CULTUREPortfolio Visions de Tanger... et d’alleursRDV Rencontre avec Julien GrenierAgenda culturel Musique, expos...

L’agenda des petitsCiné À l’afficheLes Coups de coeur de la libraire

DÉCOUVERTEVoyage... Pause sénégalaiseTanger vue par... Andrew MaclearL’OEil du Photographe Assilah

PRATIQUEMode Le look Saint-Valentin de Las ChicasRecette Le Fudge Chocolat de Kamal El Fassi

UTILEUrbanoscopeCarnet d’adressesPoints de distribution

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février 2014 / n°13

Nabil AyouchLE RÉALISATEUR AUX MULTIPLES

RÉCOMPENSES NOUS PARLEDE “SON” CINÉMA.

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Sommaire

© D.R.

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Tapis berbères anciensVente en gros ou au détail - Expédition dans le monde entier

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Tél. : 05 39 33 60 67 / 06 71 04 44 79 / 06 70 32 22 2562, rue des Almohades - Petit Socco - [email protected] - www.bleudefes.com

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Le tapis“oeuvre d’art”

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vous nous avez écrit...sur [email protected]

Actus courrier des lecteurs

PAS CONTENTNous sommes le 15 janvier et j’ai parcouru une bonne partie de la ville sans trouver un seul exemplaire de mon mag Urbain. C’est la première fois que ça arrive et ça m’énerve vraiment !Un lecteur

>Cher Monsieur,Oui, c’est vrai, on s’arrache URbain

et particulièrement ce mois-ci  ! Sachez que nous mettons tout en œuvre pour réapprovisionner régulièrement tous nos points de distribution afin que vous puissiez vous procurer très vite un exemplaire de votre magazine et ce, malgré les ruptures de stock.

(Ce lecteur nous a réécrit dès le lendemain pour nous confirmer avoir trouvé son mag préféré. Ouf !)

Christophe à TangerQuel bonheur de découvrir Christophe dans votre dernier numéro, ce chanteur fabuleux qui a bercé mes années d’adolescence ! J’ai pris un réel plaisir à la lecture de son interview. Je lis Urbain en ligne, et je n’ai, comme lui avant cela, jamais mis les pieds à Tanger mais votre article m’a donné envie, tellement envie ! En attendant ce jour, je continuerai de rêver en vous lisant. Bonne continuation et merci à vous !Florence Andienne par mail

PORTFOLIOJe vois toujours des photos dans le portfolio d’Urbain et je souhaite savoir comment voir publier les miennes ?Najib K.

>Cher Najib,C’est tout simple  : il vous suffit de nous envoyer vos

photos en grande taille (10 cm x 10 cm minimum) et bonne définition (300 dpi) sur notre adresse mail [email protected]. Nous en sélectionnons 3 ou 4 chaque mois et, parmi elles pourquoi pas, prochainement les vôtres ?

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Culture � portfolio

Visions de Tanger. . .et d’ailleurs

Cap Spartel - 2012, par Claire François

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Rendez-voust a n g é r o i sUne nouvelle boutique qui ouvre ses portes, unesoirée à thème, un atelier pour les enfants, voiciquelques idées à explorer. PAR ESTELLE DUBRUSC

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Actus � rendez-vous en ville

Exposition-VenteTapis et tissages de

la vallée des gens heureuxAu coeur d'une vallée berbère du Haut d'Atlas cen-tral, à flanc de montagne, pays abrupt de terre et deglaise aux conditions de vie précaire, des femmes tis-sent. Elles tissent leurs humeurs, leurs souhaits, leursespoirs et leur désir. Elles tissent de magnifiques tapisaux couleurs naturelles, des couvertures, des châles,des burnous aux couleurs uniques sur une trame oùle langage s’entrelace avec la langue, où le symbo-lique se noue à l'imaginaire. Et parfois le miracle a lieulorsque la parole surgit dans cette trame qui se tisse...

Tapis et tissages exposés et mis en vente les 7 et 8 févrierau Musée de la Casbah, au profit des gens de la vallée.Conférence de Youssef Fehry Fassy, psychanalyste.

Vernissage le 7 février à 18 h.Contact : 067 662 37 65

Le coin écoloLe lundi 24 janvier aura lieu votre désormaismensuelle journée de Collecte du plastique,Tetrapak, métal, carton, piles usagées et tonersd'imprimante de l’association “Tous en guerrecontre le plastic - Initiatives océanes Tanger-Tétouan”. Apportez vos recyclables de 9 h à 19h30 chez Tabadoul.T. : 06 61 35 25 81 / 06 41 16 16 47 / 06 00 51 96 06 [email protected]@gmail.com

Livres anciensGalerie d’art Artingis

En février, à noter un bel arrivagede livres anciens sur Tanger que lesamateurs ne devront pas manquer.

11, rue Khalid Ibn Oualid

CARNET ROSE

URbain a le plaisir de souhaiter la bienvenue à Jill,magnifique petite poupée née le 23 janvier à Tanger.Félicitations à sa maman Stéphanie, indispensableet talentueuse membre de l’équipe de rédaction

du magazine ainsi qu’à Cédric,son très heureux papa.

Beaucoup de bonheurà tous les trois !

Nouvelle collectionDu 17 au 22 février, LAS CHICAS vous invite à dé-couvrir l'univers magique et coloré de Zid Zid Kids.52, rue Kacem Guenoun. Porte de la Kasbah

URBAIN N°13:Urbain déf 25/01/14 5:48 Page 8

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En avant, les divas !Envie de faire vibrer la fibre musicale

qui est en vous et de vous dériderles cordes vocales ?Martine Kroon,

chanteuse de jazz, pianiste etprofesseur diplômée vous propose :

- cours individuels de piano- cours individuels de chant adultes- atelier vocal collectif adultes / ados

- classe d’éveil musical pour les petits- cours de culture artistique.

Pôle Musique, Espace Beckett.Renseignements : 05 39 34 11 76

A p p r e n d r e , c r é e r , b o u g e r , p a r t a g e r . . .

Stage Cinéma d’animation “La vie animée”Du 24 au 28 février - 10 h à 13 h

Durant les vacances, Tabadoul propose un stage de cinq jourssur le thème du cinéma d'animation (à partir de 8 ans).L’atelier proposera d’aborder différentes techniques d’anima-tion : pate à modeler, papiers découpés, peinture, sable, objetsanimés… Mais aussi d’élaborer un synopsis, de créer despersonnages, de construire un décor en miniature, d'élaborerune bande son (voix off, doublage, bruitage...).Sur inscription préalable chez Tabadoul (500 dh par enfant)

Et toujours...

Tanger AccueilTél. : 06 11 89 62 19 ou [email protected] février - Après-midi “Crêpes”5 février - Dictée de Pivot7 février - Bingo8 février à 14h30 - Conférence sur "La penséephilosophique et les religions chinoises", par Li-Hua.15 février - Soirée rouge : repas dansant21 février - Atelier créatifAteliersCréation de bijoux, déjeuners littéraires, escapadesgourmandes, langues étrangères, patchwork, danseorientale, cercles de lecture, cuisine marocaine...

L’atelier de danse libre de Delphineet Mizz Kiara, “Les vies dansent... libres !”, tous

les mercredis, au Théâtre Darna, de 19 h à 20h30.Infos et programme hebdomadaire au : 06 55 67 79 16 ou06 55 77 28 83 et sur Facebook.com/lesviesdansent.

Des ateliers pour tous les goûtsEn plus des ateliers hebdomadaires animés par des profes-sionnels (art du cirque (acrobatie), la réalité fantastique (artsplastiques, photo), musique des deux rives, théâtre, flamenco,piano, bien-être et danse, italien, cinéma d’animation...),Tabadoul vous propose deux après-midis de danse à thème :Après-midi Flamenco - Dimanche 16 février - 16h30Cours par Alba Puentes Aragón puis après-midi dansant.

Après-midi Salsa - Dimanche 23 février - 16h30Cours par Noémie Salgueiro et Mohamed Omari puis après-midi dansant.

Infos :Tabadoul - 19, rue Magellan.Tél. : 05 39 37 19 78

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Actus � coup de coeur, coup de griffe

C’est quoi, ça ?“Ça”, ce sont les membres du Ladies

Circle de Tanger. Ce groupe de femmes réunies par les valeurs d’amitié et d’entraide a vu le jour il ya un an, à Tanger. Et le 9 janvier dernier, ces filles formidablesont mené à bien leur opération “Don de couvertures” dans larégion de Tazroute. Grâce au soutien et aux dons de ceux quicroyaient dans ce projet, 1000 couvertures ont été achetées,900 ont été distribuées autour de Tazroute et une centaine ontété remises à l’Association de Solidarité d'Oeuvres Charitables(Centre Protection Sociale de Tanger). Urbain applaudit ces ladies chaleureuses à tous points de vue !

C’est quoi, ÇA !On ne reconnaît plus la ville ! Nouveaux

espaces verts ? Trottoirs réhabilités ?Corniche fleurie ? Façades rénovées ? Que nenni !La campagne “ronds-points en folie”(ne cherchez pas sur internet, c’est une appellationtotalement issue de notre imagination) a été lancéeil y a quelques mois dans la ville blanche et lescarrefours a y avoir échappé sont rares. Une promo àla casse sur les vieux feux de signalisation, peut-être ?Si certains s’en félicitent, ça grogne aussi pas mal etl’on se prend à se demander si, avec l’argent économisé en électricité, il ne serait pas possible delancer une campagne pour rappeler aux automobilistes comment ça se prend, un rond-point ?

Tous les plaisirs de l ’ Océan... Même en hiver

Plage Sidi Kacem - Direction Grottes d’Hercule - Tél. : 05 39 33 81 37Mail : [email protected] - Facebook : oceanplage- www.oceanplagetanger.com

Ouvert tous les jours - Service de 12 h à 17 h

Coup de

Coup de

g

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Pensez au mot «  charme  » et vous aurez immédiatement envie de l’associer à cette femme autodidacte, dynamique, séduisante et qui possède l’à-propos de celles et ceux animés d’une passion dévorante. Nous avons eu la chance, à Urbain, d’une interview avec Mouna Fassi Fihri, Tangéroise d’adoption qui vit la couleur et la création comme un agrandissement en technicolor de sa personnalité.

« Je suis une artiste qui travaillede manière artisanale. »

Mouna Fassi FihriL’éloge de la couleur

PROPOS RECUEILLIS PAR IMANE A. KETTANI

figures de tanger- 12 -

À la une

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lesquels vous aimez le plus travailler ?Oui, mon bureau Code b’Art Studio intègre un architecte-conseil et des techniciens. C’est également un atelier d’architecture. En ce qui concerne les clients, j’aime ceux qui ont déjà une sensibilité artistique, et qui vont faire confiance à la professionnelle que je suis pour me laisser m’exprimer à mon aise. C’est là, j’en suis persuadée, qu’ils

URBAIN - Vous exercez le métier de décoratrice depuis combien d’années ?Mouna Fassi Fihri - Mon activité principale est la création de meubles ou le design produit. La décoration est une activité complémentaire. Je parlerais plutôt de création d’espaces ou d’intérieurs. J’exerce depuis 2007.

Vous avez un bureau à Tanger. Quels sont les clients avec

obtiendront de moi le meilleur travail.

Un code couleur qui vous poursuit depuis toutes ces années ?Polychrome ou l’éloge de la couleur  ! Je l’ose et j’aime jouer avec. L’utiliser de manière judicieuse donne un résultat magique. La couleur c’est la joie, le relief sur une base de déco sobre, une forme de raffinement.

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à la conception, on cherche l’inspiration, on dessine, on est libre  ! Un pur bonheur ! Ce qui sortira de cet instant est un accomplissement en soi, de soi.

C’est quoi le détail qui tue en déco ?Le détail qui tue, c’est celui justement qui dérange l’harmonie. Quand bien même ce serait un objet de qualité, il ne sera pas à sa place s’il ne vient pas s’intégrer et compléter une atmosphère.

Un designer pour lequel vous avez toute admiration ?Plusieurs  ! Mais on va dire Philipe Starck. Architecte, designer, metteur en scène de génie. Une de ses collaborations prestigieuses : la célèbre maison Baccarat pour laquelle il a créé une ligne de lustres et luminaires somptueux. Il a également fait le showroom de la marque en Russie. Je vous laisse imaginer le somptueux ! La ligne de mobilier, Ghost, qu’il a créée pour Kartell remet les formes du mobilier baroque à l’honneur dans un matériau ultramoderne, le plexi. Pour la marque italienne d’arts de la table et cuisine, il a créé un presse-agrumes. Monté sur de

Que représente Tanger pour vous ?Tanger est ma ville d’adoption. Je suis originaire de Fès. De Fès, je puise mon éducation, mes principes, ma cuisine, etc. Tanger est la ville où je me suis épanouie, dans laquelle j’ai grandi, où j’ai trouvé mon inspiration. Si Tanger m’était contée, je dirais que ce serait dans le dernier livre de Roland Beaufre, Tangérois for ever. Si Tanger était un lieu, je dirais la Cinémathèque ou l’espace librairie/galerie les insolites et d’autres galeries d’art qui s’évertuent à lui donner toute son atmosphère arty.

Les designers et autres décorateurs provoquent de véritables engouements chaque année pour des styles différents, comme les stylistes de mode. Quel serait votre engouement de 2014 ?Le style scandinave, bois clair et couleurs pastel, mais pas seulement. Le style ne doit pas être figé. J’aimerais le faire évoluer avec des touches de couleurs plus soutenues dans le style marocain et ainsi l’adapter à nos intérieurs.

Alors, plutôt adepte du minimalisme ou du baroque effréné ?Adepte d’harmonie. Minimalisme ou baroque effréné sont des extrêmes. Une touche de

couleur, se laisser surprendre par une courbe plus travaillée dans une atmosphère minimaliste créent une ambiance plus chaude et plus intemporelle.

Si vous deviez accumuler des objets, lesquels seraient-ce ? Avez-vous une obsession en décoration qui vous hante ?Accumuler des objets est difficile lorsqu’il s’agit de meubles et on comprend pourquoi. Par contre, oui, j’ai des objets fétiches, des petites boîtes, statuettes, miroirs, flacons, bijoux, etc.

Vous considérez-vous plutôt comme une artiste ou comme un artisan ?Je suis une artiste qui travaille de manière artisanale. Lorsque je crée un produit, il est voué à être fabriqué de manière artisanale, il sortira des doigts habiles d’un artisan de qualité auquel j’aurai expliqué, défini, mesuré, précisé, tracé, toute la chose, que je corrigerai incessamment lors du processus de fabrication. C’est un travail à plusieurs mains.

Quel est le plus grand plaisir dans votre spécialité ?Le moment que j’apprécie le plus est celui où l’on s’attelle

À la une figures de tanger

« La couleur c’est la joie, le reliefsur une base de déco sobre,une forme de raffinement. »

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longues pattes en acier à l’image d’une araignée, il est surprenant et pour le moins original. En ce qui concerne les aménagements d’intérieurs, c’est un grand artiste du dépareillé.

Si vous aviez une baguette magique, auriez-vous la tentation de changer quelque chose à Tanger ?J’aurais aimé valoriser tous ces endroits qui ont fait le mythe de Tanger tout en respectant l’esprit  ! Ce n’est pas en les gardant tels qu’ils sont qu’on entretient cette mémoire prestigieuse  ; rafraîchir l’hôtel El Minzah, redorer le blason du Café de Paris, faire revivre l’hôtel Villa de France en lui redonnant les mesures d’une nouvelle splendeur. Prétentieuse la baguette magique ! (rires)

Une ville qui vous fascine ?

Incontestablement Londres ! Pour de multiples raisons. Les gens y sont libres, pas d’a priori, ni de jugement. Le positivisme fait la part belle à la création et à l’art.

À part votre métier, avez-vous un hobby ?Je n’aurais pas créé des meubles, j’aurais créé des personnages. J’aime la comédie, la jouer à l’occasion dans une troupe de théâtre ou devant une caméra. C’est un énorme défi, car être juste dans son attitude, par rapport à une émotion, une action, un ton de voix, fait appel à beaucoup d’imagination, de persévérance et de patience.

A quoi pensez-vous quand un client vous confie un chantier de décoration ? À lui ou à vous faire plaisir ?Quand un client me confie un

Ci-dessus : Créations de Mouna Fassi Fihri© Studio Code B’Art

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À la une figures de tanger

chantier, je pense au début au pur plaisir de réaliser des choses. Mais rapidement, je recadre l’impulsion en fonction du profil du client, surtout lorsqu’il s’agit d’une maison. Un espace de vie doit correspondre au profil des gens qui vont y vivre.

Quelle est pour vous la plus belle définition du glamour ?Une authentique expression (de soi) précieuse et raffinée.

Donnez-nous votre définition de la maison de rêve. Se situerait-elle à Tanger ?Elle serait, comme dans l’approche de Starck, un peu dépareillée avec un va-et-vient constant entre de grandes définitions très design ponctuées de détails baroques, par touches subtiles jusqu’à une alchimie incontestable. Coté salle de bain, l’épuré du style indonésien serait de mise.

Bois précieux, sanitaires aux lignes pures, quelques galets, du marbre. De grandes baies vitrées laisseraient envahir l’espace de lumière. On y verrait le bleu exceptionnel du ciel de Tanger et une vue imprenable sur la mer.

Avez-vous cette faculté d’entrer dans un lieu et d’y ressentir très vite de bonnes ou mauvaises ondes ?Avoir ce genre de sensation fait partie de mon métier. Lorsque je rentre dans un espace pour la première fois, instinctivement je sens un bien-être ou pas. Tout de suite, dans mon imagination, je me mets à corriger ce qui ne va pas, ce que j’aurais fait à la place des autres pour améliorer l’atmosphère. L’harmonie crée une atmosphère aux ondes positives, où il fait bon vivre, travailler, évoluer.

Comment se passe l’élaboration d’un meuble  ? Racontez-nous la genèse de vos créations en quelques mots ?L’idée directrice dans la création d’un meuble est de surprendre par des formes, des textures, par exemple un meuble qui va apporter du fun à un intérieur resté trop longtemps figé. À partir de là je vais beaucoup m’amuser, crayonner, imaginer qu’une chaise à «  chaud  » par exemple et chercher à la représenter. Une fois bien définie dans son aspect, ses mesures précises, je transmets cela à mes collaborateurs afin d’élaborer une maquette en 2 puis en 3 D. Ceci servira de plan de travail pour les artisans qui vont réaliser l’objet, que je corrigerai au fur et à mesure de sa réalisation. L’adrénaline tombe quand l’objet est là laissant place à un vrai «  baby blues  » lorsque l’objet est livré. Heureusement que l’on peut le reconcevoir !

Vos sources d’inspiration ?Les voyages et promenades qui oxygènent l’esprit. Être au bord d’une plage avec un cocotier au-dessus de la tête. Faire toutes les galeries d’art et musées possibles, toujours lors d’un voyage. Découvrir le travail des autres artistes, quel que soit leur domaine et comprendre leur démarche.

Les objets fétiches de Mouna Fassi Fihri et ses croquis préparatoires.

寿司寿司(LE SUSHI).

41, avenue de la Résistance - TangerTél. : 05 39 32 55 33 - [email protected]

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寿司寿司(LE SUSHI).

41, avenue de la Résistance - TangerTél. : 05 39 32 55 33 - [email protected]

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- Bonjour monsieur le conseiller municipal ! Pouvez-vous m’expliquer pourquoi les rues de Tanger ont presque toutes changé de nom ?- Voyons ! C’est normal, nous sommes un pays indépendant et nous avons voulu récupérer notre souveraineté en donnant à nos rues des noms bien de chez nous à la place de tous ces noms, inconnus pour la plupart.- Oui, inconnus pour la plupart d’entre vous, les conseillers municipaux. Mais c’est une louable intention. Il y a un quartier dont les rues portaient des noms de musiciens, vous auriez pu les préserver tout en y ajoutant des noms de musiciens de chez nous.- Hélas, nous n’en avons pas assez. Nous avions pensé un moment à une place Hadja Hamdaouiya et un boulevard Hamid Zahir, mais je ne vois personne d’autre.- Pourquoi pas une rue Loukili ?- Ça ne ferait pas sérieux, Lucky Luke, c’est pour les enfants.- Heureusement vous n’avez pas oublié Ziryab.- Ah bon ! Qui c’est, cet animal ?- C’est le nom que vous avez donné à la rue Michel-Ange.- C’est normal, qu’avons-nous à faire d’un ange chrétien !- On lui doit entre autres les sculptures du David et Moïse…

- Alors nous avons bien fait de la débaptiser, pas de juif chez nous ! Un étranger, je veux bien, mais à condition qu’il soit proche de nous.- Dans ce cas, vous auriez pu garder Albéniz, il se faisait appeler « El Moro ».- Quelle idée de se faire appeler El Moro ! Avec un tel surnom, aucun consulat ne lui accordera un visa. Vous ne m’avez pas dit son prénom…- Isaac.- Nous y voilà ! Et qu’a-t-il fait de bien dans sa vie, ce juif ?- Il était chrétien. Sa vie est un roman d’aventures rocambolesques. Il donne son premier concert de piano à quatre ans. À huit ans, il fait une fugue, grimpe dans un bateau à Cadix, traverse l’Atlantique en passager clandestin…- Il ne s’appelait pas El Moro pour rien…- … et débarque au Brésil. De là, il se rend en Argentine, à Cuba et aux États-Unis. Il donne des concerts pour subvenir à ses besoins, puis retourne en Espagne. À quatorze ans, il s’inscrit au conservatoire de Bruxelles, mais il en est vite exclu en raison de son indiscipline. Il se lie d’amitié avec le vieux Franz Liszt, l’accompagne à Weimar et à Rome, puis l’idée lui vient de s’enfermer dans un couvent de Bénédictins. Au bout de deux mois, il renonce à la vie monacale et regagne l’Espagne où il accomplit le premier geste sérieux de sa vie de 23 ans : il se marie.

À la une la chronique

Les rues de TangerLotfi Akalay

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- Je dois être plus sérieux que lui puisque je me suis marié deux fois.- Son œuvre maîtresse, c’est Iberia, vous connaissez ?- Je préfère Royal Air Maroc- Iberia est son titre de gloire. C’est une œuvre pianistique composée de douze numéros imprégnés de folklore du pays andalou et dont plusieurs pièces portent la marque du chant des gitanes et de la chanson marocaine.- A-t-il des liens de parenté avec nos Bennis ?- Qui sait ? Ils ont peut-être des ancêtres communs.- Ne le dites surtout pas aux Espagnols d’aujourd’hui, ils seraient capables de se mettre à lui en vouloir pour cette mésalliance.- Isaac Albéniz n’est pas le seul musicien à porter ce nom, il y a aussi Mateo Perez de Albéniz né un siècle avant lui, et Pedro Albéniz y Basanta qui s’est particulièrement distingué dans la musique vocale. Pour en revenir à notre compositeur dont vous avez effacé le nom de rue, il fut avec Schumann et Chopin l’un des grands poètes du piano.- Que fait-il à présent ?- Atteint d’un mal incurable, il s’est éteint le 18 mai 1909 à l’âge de quarante ans.- Pauvre Isaac ! Et moi qui me réjouissais à l’idée de faire sa connaissance ! Quand j’irai à Sebta, j’achèterai son fameux disque Aviaco.- Non, Iberia.- Oui, c’est pareil, je l’achèterai en classe affaires, c’est promis, et tant mieux si ça peut aider un des Moros d’Espagne, ils en ont bien besoin, les pauvres, livrés qu’ils sont à la vindicte des nostalgiques du

caudillo Franco qui, le premier, voulait faire de notre Sahara un État indépendant.- En attendant, votre conseil municipal a supprimé sa rue…- Que voulez-vous, on ne savait pas tout cela. Bon, c’est promis, dès que Haouma de Chouk sera viabilisée, on pensera à votre Bennis, malgré son prénom. Ce sont les Fassis qui vont être contents.- Ce n’est hélas pas la seule rue que vous avez débaptisée. Il y a aussi la rue Rossini.

- Si cela ne vous dérange pas, on en parlera une autre fois, cette traversée de l’Atlantique m’a donné le mal de l’océan.- Monsieur le conseiller municipal, vous avez changé le nom de la rue Rossini en Zankat Jamal Eddine Afghani, pourquoi cela ?- Je vous l’ai dit, nous voulons donner à nos rues des noms de personnalités

marocaines à cent pour cent. Des gens célèbres, pas comme vos rossignols à la noix.- Rossini ! Le maître incontesté de l’opéra bouffe !- À propos de bouffe, votre Rossini, je lui tourne le dos.- Et pourquoi donc ?- J’ai appris cela en parcourant le menu d’un grand restaurant de la ville sur les conseils de son chamelier.- Que viennent faire des chameaux dans un restaurant ?- Sachez, ignorant, que le chamelier conseille les boissons autres que Fanta et Schweppes.- Monsieur le conseiller municipal, vous voulez dire le sommelier…

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- Mais non ! il ne dormait pas, je sais ce que je dis !- Passons. Rossini est né le 29 février 1792…- Ça lui a fait faire des économies de bouts de chandelles.- Ah bon ?- Pardi ! Il soufflait ses bougies une fois seulement tous les quatre ans.- Monsieur le conseiller municipal, vous semblez moins stupide que vos électeurs. Vous connaissez les années bissextiles.- Êtes-vous en train d’insinuer que les années ont deux sexes comme les gastéropodes qui se reproduisent par onanisme ?- Laissons cela ; Rossini est mort le vendredi 13 novembre 1868…- Mourir un vendredi 13 et à 13 jours de la fête des morts, votre Rossignol ne manquait pas d’humour macabre.- Macabre, dites-vous… Pourtant l’opéra bouffe, c’est l’opéra-comique.- Ça ne m’étonne pas de votre passereau du chant des nuits heureuses, du berceau au cercueil, il aura passé son existence à faire le bouffon. C’est une histoire émouvante. Grâce à vous, je pourrai me vanter durant les réunions de notre conseil municipal de connaître Le Coiffeur de Malaga de Jolisocco. Je vais en boucher un coin à tous ces conseillers municipaux ignares. Ils vont crever de jalousie.- Ce n’est pas Le Coiffeur de Malaga de Jolisocco, mais Le Barbier de Séville de Beaumarchais.- Oui je sais bien, je n’étais pas loin, convenez-en. Des fois durant nos réunions, nous nous ennuyons à mourir. Avec cette histoire, je vais attirer l’attention de notre Président, ainsi je deviendrai peut-être son principal conseiller et, de là à remplacer ma Renault par une BMW, il n’y a pas loin. Ce que j’aimerais, c’est avoir la haute main sur les permis de construire pour faire main basse sur les bakchichs.- Comment gagner de l’argent sur les permis de construire ?- C’est simple comme salam-ou-alikom. Chez nous, permis et interdiction sont sources intarissables de richesse. Quand un permis de construire est délivré pour un projet d’immeuble, il impose au promoteur

d’aménager un parking souterrain à l’usage des voitures appartenant aux copropriétaires de l’immeuble. Mais cette obligation est discrètement détournée et, une fois obtenu le permis d’habiter, le sous-sol est comme par enchantement transformé en fabrique de tapis ou en dépôt de marchandises. Moyennant rétribution trébuchante mais pas sonnante. Faut être discret et ne pas éveiller l’appétit des autres conseillers qui pourraient exiger leur part.- À combien se chiffre la rétribution ?- Tout dépend du projet. S’il s’agit d’entreposer de l’huile d’olive, ce n’est pas le même montant que pour des bouteilles de gaz propane.- Logique. Et les copropriétaires grugés ?- Leurs voitures n’auront d’autre choix que de se garer n’importe où dans les rues du quartier, parfois au beau milieu du trottoir ou dans des zones interdites. Cela fait travailler les gardiens de voitures et les veilleurs de nuit qui ont une famille à nourrir, et permet accessoirement au brave fonctionnaire qui a délivré le permis de construire d’achever les travaux de sa luxueuse villa au toit de pagode.- Mais quand l’immeuble est construit, il y a un contrôle…- Par chance, il se trouve que le contrôleur aussi a une villa à terminer, toit de pagode ou pas. Il y a des esprits malveillants qui insinuent que la municipalité ne fait rien alors que nous sommes pour beaucoup dans l’essor de l’industrie du tapis et en plus, nous sommes à l’origine d’importantes rentrées de devises.- Et de sorties.

À suivre...

À la une la chronique

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ADAM CADREMaître encadreur

L’habilleur d’images32, rue Abou Chouaib Doukkali - Tanger

Tél. : 06 41 17 79 39

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Bienvenue dans la rue Abou Chouaib Doukkali

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Le principal trait de votre caractère ?Déjà d’en avoir un !

Celui dont vous n’êtes pas toujours fier ?L’emportement.

Les défauts que vous pardonnez toujours à celles etceux que vous aimez ?Ceux liés à l'ignorance.

Et celui que vous ne supportez pas ?La mauvaise foi.

Quel est le bonheur parfait selon vous ?Vivre libre et en harmonie.

Votre plus grand rêve ?Vivre dans un monde ou règne la fraternité.

Le moment le plus dramatique de votre vie ?La perte de mon frère.

Votre plus beau souvenir d’enfance ?La connivence que j’avais justement avec mon frère.

Une vraie belle rencontre ?L’amour.

Votre premier coup de cœur « objet d’art » ?C’est un tableau de Charles Filiger (peintre symboliste« nabi » associé à Gauguin).

Prendre son temps, pour vous, c’est…Penser ! Mais je ne prends jamais vraiment mon temps,j’ai toujours quelque chose à faire !

Si vous étiez un animal ?Un chat.

Si vous étiez une citation ?Gnothi seauton (Connais-toi toi-même).

Si vous étiez un lieu dans le monde ?La Corse « Ile de beauté », sans mimétisme !

Votre peintre favori ?Egon Schiele.

Le mot de la langue française que vous préférez ?Tendresse.

L’expression tangéroise qui vous amuse ?T’inquiète !

Deux mots pour qualifier Tanger ?On y passe ou on y reste.Votre lieu préféré à Tanger ?À Marshan, aux terrasses des petits cafés sous leseucalyptus.

Une autre ville au Maroc qui vous émeut ?Les paysages de la région d’Oualidia.

En plein désert, vous emporteriez quoi ?De l’eau. Hé oui !

La destination de vacances idéale ?Je n’ai pas une destination particulière, j’aime voyageret découvrir.

Qu’adorez-vous par-dessus tout ?Faire la cuisine pour mes amis, c’est très terre à terre, non ?

Un espoir ?Je répondrais par cette citation de Guillaume d’Orange-Nassau : Il n’est pas nécessaire d’espérer pourentreprendre, ni de réussir pour persévérer.

Les moments clés de votre vie ?Joker ! C’est trop personnel et intime.

Bernard LiagreDE PROUST

QUESTIONNAIREGrâce au QDP revisité à la sauce Urbain, nous découvrons chaquemois des Tangérois qui acceptent de sortir un peu de leur « fonc-tion » pour se livrer plus à l’intime sur ce qui lesmotive et les anime.Focus sur Bernard Liagre, co-créateur de la Galerie Artingis, quirévèle une partie insoupçonnée de son tempérament. On aime…présenter ce mois-ci ce jeune homme passionné par sa ville.

Propos recueillis par Imane A. Kettani

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Nabil AyouchIl a la lucidité et la sensibilité que l’on devine en regardant ses films « choc », Nabil Ayouch. Né à Paris, le talentueux cinéaste est venu un jour s’installer à Casablanca, il y a quinze ans, estimant que, dans le cinéma, les défis à relever se trouvaient au Maroc et non en Europe. Depuis, il n’a cessé de produire, de réaliser, de créer… des films, bien sûr, mais aussi diverses structures épaulant les jeunes producteurs et scénaristes marocains. Pour faire grandir ce cinéma qu’il aime. Rencontre avec un personnage en phase avec ses images.

« L’humain est ma seule passion »

PROPOS RECUEILLIS PAR STÉPHANIE GAOU

URBAIN - Nabil Ayouch, racontez-nous en quelques mots votre parcours. Comment êtes-vous arrivé au cinéma ?J’ai commencé par jouer au théâtre, pendant trois ans, à Paris. J’essayais d’être acteur mais je ne me trouvais pas très bon. Progressivement, je me suis laissé glisser vers la mise en scène, d’abord de théâtre puis de cinéma. J’ai commencé à écrire des textes, puis un court métrage : Les Pierres bleues du désert. C’était en 1991. Ce fut mon premier film et le premier également d’un jeune comédien de 14 ans à l’époque qui a fait une belle carrière depuis, Jamal Debouzze. Ce premier film a connu un beau parcours dans les festivals, à la télé et m’a donné la possibilité d’en faire d’autres. Avec du recul, je pense que le cinéma m’a permis de me connecter à une part de mon identité que je connaissais encore très mal à l’époque. Faire ces premiers films comme Les Pierres bleues du désert ou Mektoub a été comme une immersion, pour moi, dans le Maroc profond, celui des vrais gens. Ce Maroc-là m’a touché, interpellé et a éveillé en moi des choses que je ne soupçonnais pas.

D’une manière générale, c’est quoi le cinéma marocain en 2014 ?C’est une maison qui se construit. Avec de la diversité, du talent, des pépites à découvrir, des choses à éviter. Le cinéma marocain est lancé comme un train à grande vitesse. Passée cette crise d’adolescence, il faut maintenant - selon moi - faire le tri entre la quantité et la qualité, juguler quelques excès, et solidifier certains fondamentaux tels que le lien avec le public car les salles ne cessent de fermer et la fréquentation de chuter là où ailleurs elle augmente, et la formation.

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À la une rencontre

Maintenant, on a de beaux acquis dont on peut être fiers et sur lesquels on peut s’appuyer comme le Fonds d’aide ou le Festival international de Marrakech.

Des réalisateurs pour qui vous avez une certaine tendresse ?Au Maroc, je citerais Faouzi Bensaïdi et Ahmed Boulane.

Et vous, dans vos films, qu’aimez-vous faire passer en premier  ? L’émotion, la réflexion, l’engagement ?L’humain. C’est ma seule passion. J’aime parler aux êtres, parler des êtres, de leurs paradoxes, de ce qui les rend beaux ou laids, lâches ou amoureux, fragiles. J’aime sentir, à travers ça, ma propre fragilité. Après, l’émotion, l’engagement, le fait de susciter une réflexion, tout ça vient de lui-même, ou ne vient pas. Tout dépend de ceux qui viennent voir vos films et ce qu’ils en attendent. Mais le plus important pour moi est de garder ce qui me caractérise au plus profond, mes différences. Et de rester sincère dans ce que j’ai à exprimer.

J’ai eu la chance de découvrir en 2000 le magnifique Ali Zaoua, prince de la rue, pour lequel vous aviez obtenu une quarantaine de récompenses et qui fut sélectionné pour les Oscars. Véritable succès du box-office, ce film montrait sans compassion le quotidien d’une bande de gamins des rues à Casablanca. J’avais lu que les enfants qui jouaient dans le film n’étaient pas des professionnels. Même chose avec votre dernier succès cinématographique Les Chevaux de Dieu. Pourquoi ce choix risqué ?Il y a une certaine consanguinité entre les deux films, c’est vrai. Pour Ali Zaoua comme pour Les Chevaux de Dieu, j’ai passé beaucoup de temps dans les rues ou les bidonvilles à essayer de comprendre une certaine réalité. Je l’ai fait, chaque fois, avec ces gamins, ces jeunes, qui ont eu la générosité de

m’accompagner, de m’ouvrir des portes. Je ne me voyais pas ensuite les remercier et aller faire le film avec d’autres dans leurs propres rôles. Après, je pense que travailler avec des acteurs non-professionnels n’est pas forcément plus risqué que de travailler avec des acteurs professionnels, c’est simplement différent. C’est un rapport à l’autre, au jeu, à la caméra, que je dois construire. Et ça me passionne tout autant. Vous savez, ces jeunes ont quelque chose de très beau à offrir, leur part de vérité. Et j’aime aller la chercher.

Malgré tout, y-a-t-il des acteurs professionnels avec lesquels vous aimeriez tourner  ? Il y a quelques temps, Younès Bouab nous confiait son désir de tourner avec vous, flatteur, non ?Bien sûr que j’aime tourner avec des acteurs professionnels également, et je l’ai déjà fait dans quasiment tous mes films Mektoub (Rachid El Ouali, Mohamed Miftah…), Ali Zaoua (Saïd Taghmaoui, Mohamed Majd, Amal Ayouch…), Une Minute de soleil en moins (Loubna Azabal), Whatever Lola Wants (Carmen Lebbos, Laura Ramsey, Assad Bouab)… Un casting, c’est des équilibres à trouver entre une méthode et de la spontanéité. L’important est de mettre les bonnes personnes dans les bons rôles car le public, au fond, s’en fiche de savoir si tel ou tel personnage est interprété par un acteur professionnel ou pas. Il veut juste qu’on lui raconte une histoire qui le touche et l’embarque.

Le film d’un confrère (marocain ou international) que vous auriez aimé tourner ?Vous allez me trouver prétentieux mais c’est pas grave  : Citizen Kane. Il y a un film comme ça par décennie. Orson Welles l’a tourné très jeune, c’était son premier film. C’est mégalo, c’est fou. Quel génie. Quel premier film  ! Et quelle pression pour la suite…

Le cinéma marocain est lancé comme un

train à grande vitesse.

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Nabil Ayouch sur les tournages de ses films, avec les acteurs de Whatever Lola Wantset des Chevaux de Dieu.

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À la une rencontre

Vous prenez le parti de traiter de sujets épineux : le terrorisme, la misère, la liberté, le conflit israélo-palestinien. Avez-vous le sentiment qu’à votre niveau, vous contribuez à éveiller les consciences ?J’espère, sinon je ne ferais pas de films. J’espère toucher autant qu’éveiller. Car le cinéma est avant tout une histoire d’émotions. On ne peut pas se contenter de faire des films uniquement comme on écrit des pamphlets. Quand quelque chose me révolte ou m’interpelle, j’ai envie d’en parler à travers des personnages que j’invente et qui vont porter leur histoire. Un spectateur a besoin de se sentir ému pour adhérer à un propos.

Votre dernier opus au cinéma My Land est un documentaire qui met en scène deux versants d’une même réalité  : les confidences des réfugiés palestiniens sur leur vie, leur angoisse, leurs attentes et celles des Israéliens. Quelle est la genèse de ce documentaire ?Un voyage en Palestine et en Israël, en 2003. Comme je l’explique au début de My Land, avant cela, j’ai longtemps boycotté Israël et je n’avais donc pas accès non plus aux territoires palestiniens. Le seul regard que je pouvais porter sur ce conflit se faisait donc à travers les opinions des autres  : médias, propos rapportés, livres, films… Ce premier voyage sur place fut pour moi un éveil, un véritable électrochoc. J’ai découvert que, derrière les frontières et la politique, il y avait des cœurs qui battaient. Tout cela m’a donné envie de parler de ce conflit à travers l’humain.

Il a déjà les éloges de la presse spécialisée en France notamment. Même si comme le dit si bien Les Inrocks, vous évitez tout manichéisme, l’on voit vite à quel point le dialogue - pourtant possible - ne débouche pas sur une idée de paix. N’en est-ce pas d’autant plus désespérant ?Encore une fois, dans cette histoire, il y a les politiques et ceux qui vivent le conflit au jour le jour sur le terrain, ceux qui en souffrent. Je suis arrivé sur cette terre plein d’idéalisme, de rêves et j’en

suis reparti très pessimiste. Tout est bloqué à tous les niveaux. Depuis Rabin, tous les gouvernements israéliens font preuve d’une mauvaise foi évidente et demeurent surtout inflexibles. Les Palestiniens ont fait toutes les concessions qu’ils pouvaient, ils ne peuvent pas aller plus loin sans mettre en danger leur état. Tant que l’administration américaine ne reverra pas sa politique au Proche-Orient de manière drastique, rien ne bougera. Il y a quelques soubresauts actuellement avec les nombreux déplacements de John Kerry dans la région. Le ton vis-à-vis d’Israël s’est durci et les USA n’acceptent visiblement plus d’avaler n’importe quelle couleuvre. On verra si ça va tenir et surtout si ça va suffire.

Au Maroc, comment le sujet est accueilli par le public ?My Land a été compris au Maroc. Il n’y a pas eu de polémiques inutiles, comme on en voit parfois dans ces cas-là, et j’en suis heureux. À cela, deux raisons,

My Land a été comprisau Maroc. Il n’y a pas eude polémiques inutiles.

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selon moi. D’abord, le propos du film est clair  : permettre de revisiter cette mémoire palestinienne à travers les yeux de jeunes israéliens qui ne l’ont jamais apprise. C’est nécessaire. Ensuite, car le public marocain est sûrement beaucoup plus mûr qu’on ne le dit sur ce genre de sujet.

Revenons à votre film précédent, Les Chevaux de Dieu, librement inspiré du roman de Mahi Binebine Les Etoiles de Sidi Moumen, qui fut un succès de festivals et obtint là encore de nombreuses récompenses. Ce n’est pas trop difficile d’adapter un roman au cinéma ?Ce n’est pas simple car on a toujours en tête de ne pas trahir l’auteur et l’œuvre originale. Mahi Binebine m’a fait vraiment confiance. Il n’a pas voulu interférer dans le processus de transformation de l’œuvre et je lui en sais gré. Adapter, c’est faire des choix, réinventer une façon de raconter une histoire pour le grand écran. Avec Jamal Belmahi, le scénariste, on a essayé de se poser les bonnes questions, de savoir ce qui nous avait séduits dans cette histoire, pour redéfinir les bases d’un scénario forcément différent du roman mais qui en préserve toute la force émotionnelle.

Il est sélectionné pour les Oscars là encore, vous représentez le Maroc. Fier ?Forcément. Fier également du soutien de Jonathan Demme (réalisateur du Silence des Agneaux et de Philadelphia) de l’agence William Morris, des publicistes, du distributeur

américain et de tous ceux qui ont cru au film et qui se battent pour le faire exister de l’autre côté de l’Atlantique. C’est une belle aventure qui commence aux États-Unis pour Les Chevaux de Dieu. Le film sort là-bas le 14 mai dans les salles et l’exploitation est prévue pour durer.

Vous êtes réalisateur et également producteur. Vous soutenez activement la jeune production cinématographique marocaine, notamment dernièrement l’excellent C’est eux les chiens de Hicham Lasri, un habitué de nos rencontres culturelles à Tanger. Comment passe-t-on de la réalisation à la production ? Et qui est à l’initiative d’une telle collaboration ?Hicham est venu me trouver pendant l’été 2011 et m’a pitché l’histoire de C’est eux les chiens. J’ai été tout de suite enthousiasmé par l’originalité de l’idée et la force du propos. J’ai suivi le long processus d’écriture avec lui, en parallèle du tournage et de la post-production des Chevaux de Dieu. Quand le scénario est devenu suffisamment mûr, on est entrés en production. Depuis, ce n’est que le début d’une belle vie pour ce film qui a déjà remporté de nombreux prix et sort en salles en France et au Maroc ce mois-ci. Je n’ai jamais envisagé de faire ce métier en solitaire dans mon coin. J’aime

Ci-dessus et page suivante : Les affiches de ses films à succès : My Land,Whatever Lola Wants, Ali Zaoua et les Chevaux de Dieu.

Actuellement, Nabil Ayouch se démène, en compagnie de son ami Mahi Binebine, pour faire naître un centre culturel à Sidi Moumen. Un beau projet qui leur tient particulièrement à cœur.

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À la une rencontre

raconter mes histoires mais j’aime aussi aider les autres à porter les leurs à l’écran. Il y a beaucoup de talent au Maroc, c’est évident, et Hicham en est la preuve. Parfois, ces jeunes ont simplement besoin de soutien. Le plus souvent, ils ont besoin d’un regard qui les aide à grandir, à s’exprimer de la meilleure manière possible. C’est le rôle d’un producteur. Ça me passionne et me nourrit, j’espère, tout autant que ça les nourrit.

N’avez-vous pas peur un jour de ne plus surprendre le public ? En quelque sorte de vous embourgeoiser à cause du succès que vous rencontrez indubitablement avec vos films ?Je ne sais pas bien ce que veut dire «  s’embourgeoiser  ». Si ça veut dire s’installer, alors oui je suis sûrement beaucoup plus installé aujourd’hui que je ne l’étais quand j’ai commencé, et heureusement. Si ça veut dire devenir blasé, alors non je n’ai pas peur. Je ne serai jamais blasé tout simplement car la vie ne cesse de me surprendre. J’aime être à l’écoute de tout ce qu’il se passe autour de moi, j’aime me sentir connecté, j’aime l’idée qu’on n’est jamais vraiment arrivé, que la route est longue.

Vos sujets portent souvent sur les causes et effets des comportements humains. Ne souhaiteriez-vous pas passer à un autre genre ? Plus léger, plus fantaisiste ?J’aimerais beaucoup et je l’ai fait par le passé avec Whatever Lola Wants qui est un film qui parle d’un sujet important (les rapports Orient/Occident) mais sous une forme accessible. Après, je pense que l’on est entraînés naturellement par ce qui nous meut. J’ai un rapport particulier au réel. J’aime m’en nourrir tout autant que j’aime le transcender. J’aime m’en inspirer et le malmener en même temps. Le cinéma m’a permis de retrouver une part perdue de mon identité, je vous l’ai dit, et de découvrir le Maroc avec d’autres yeux. Depuis, je dois avouer que l’addiction est totale.

À quoi pensez-vous quand vous préparez un film ?À l’histoire que je veux raconter, à rester fidèle à mon propos, à ne pas me laisser dépasser par la machine de production.

Quelle est votre plus grande peur en ce qui concerne votre créativité ?Comme tous les créateurs, je pense, que tout ça s’arrête un jour, que ça s’enraye, que ça s’assèche. Du trou noir. Car ça finit toujours par arriver. Et là, pour ne pas devenir triste, il faut se réinventer une autre vie. Ce n’est pas toujours possible.

ACTU : Le film Les Chevaux de Dieu a été sacré, le 20 janvier dernier à Paris, «  Meilleur film francophone (hors de France)  » lors des prestigieux Prix Lumières 2014, récompenses cinématographiques de la presse étrangère en poste dans la capitale française.

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Visions de Tanger. . . et d’ailleurs

Fenêtre sur... Tanger, par Clémentine Ottenat

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Et, là-bas, Gibraltar... Tanger, par K. H. Hicham

Lune rousse, Tanger, par Claire François

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Quels peintres vous ont marqué ? Cézanne, Van Gogh, Picasso, Philip Guston. Beaucoupde peintres ont vu l’importance de Cézanne mais finalement, il n’est pas si connu du grand public : on le voit surtout en icône provençale. Il est « postérisé ».

Cézanne peignait à l’infini les pommes, la montagneSainte-Victoire. Vous, ce sont les chaussures, les hor-loges, les hamburgers, les lampes 1930, les Batman,les sujets pop…Asseoir un objet dans la répétition, traiter toujours lamême image, c’est pouvoir développer une approche,non pas religieuse, mais un peu mystique. C’est un peucomme se recueillir, prier. La force de la méditationprend son sens dans la répétition. Répéter le sujet per-met de l’effacer. Quand Cézanne peint une pommeil peint une méditation, il peint l’esprit de la pomme.

Vous exposez à Tanger suite à un séjour en rési-dence. Parisien, puis Berlinois, quel est votre regardsur la ville ? ÀTanger, on se croise, il y a une sorte de commu-nauté artistique réduite où les gens font des chosesensemble sans avoir besoin de s’envoyer cinquantemails. C’est un peu un village. Et quand tu fais quelquechose, tu n’es pas en concurrence avec cent autres !C’est assez gratifiant (rires). Paris a perdu beaucoupde peintres parce que c’est devenu trop couteux.Il y a quelque chose de léger, de rapide à Tanger, tupeux improviser… et il y a cette légèreté financière...

Rendez-vous

GRENIER, PEINTRE HEUREUX

Heureuse peinture que celle de Julien Grenier. Des flashs puissants, directs, lumineux, un si beau vert ; des oeu-vres aux sujets récurrents, objets d’usage quotidiens - chaussures, hamburgers, cibles, horloges - ou de procheimaginaire comme ce Batman en totem « comics ». En diversion, quelques ratons laveurs de circonstance, avecces scènes croquées à Tanger : porteur de viande pressé de se débarrasser de la charge, femme en niqab,révélée en personnage de carnaval. Faite de touches épaisses, de volumes pleins, d’architectures massives, dedégoulinures ironiques, de couleurs acidulées sur des bruns subtils, l’œuvre de Julien Grenier est une forceun peu brute au service d’un esprit fin. Distancié mais généreux, le peintre ressemble à ses peintures, leregard est lumineux, le corps charpenté, le plaisir assumé. L’homme est heureux et cet optimisme de combatn’ennuie pas ses toiles, il les éclaire d’une vie singulière et finalement mystérieuse. Quelle rareté et quel plaisir !

PAR PHILIPPE CHASLOT

JUSQU’AU 23 FÉVRIER - GALERIE DELACROIX

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La Fabriquerestaurant

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expositions

Culture agenda

Souad BenhlimaLa philosophie de Souad Benhlima est, par l’assemblage de plusieurs matériaux et l’utilisation de différentes techniques, de « rendre beau ce qui est dépourvu de valeur esthétique ». Belles salis-sures, magnifiques gâchis de murs et de portes, etc., donnent naissance à une nouvelle vision du tableau.Jusqu’au 11 mars - Vernissage le 6 février à 19 h

Galerie d’Art Volubilis

Drissia AouididdenDialogue« Drissia Aouididden renverse l’ordre établi dans le jeune contexte artistique marocain (…), l’artiste s’est affranchie (des) codes, refusant toute forme d’aliénation artistique, pour aborder son monde à travers un voile aux frontières du psychédélique ». Samia AIT TKASSITJusqu’au 28 février

Vernissage le 30 janvier à 18h30

Galerie d’Art Contemporain Mohamed Drissi

Expo permanenteAccrochage collectif de différents

artistes : Ahmed Benyessef, Jean Pierre Favre, Ahmed Cherkaoui, Ahmed Afailal,

Abdeslam Bouzourhoun...En février - Medina Art Gallery

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YalnizEntre illustration et figurationDécouvrez le travail à quatre mains de ce couple franco-algérien réuni par la

peinture. Des œuvres joyeuses et colorées à venir admirer jusqu’au 27 février.

Vernissage le 6 février à 19 hCentre culturel Ibn Khaldoun

Exposition collectiveAvant l’ouverture d’un nouvel espace à Tanger, la galerie de la rue du Palmier vous présente une sélection d’œuvres des artistes de la galerie : Maimoun, Tabal, Ouarzaz, Partan, Aroundou, Mounat Charrat, Evelyne Postic, ainsi que des objets africains du début du siècle dernier.

En février - Galerie Conil

ÉTONNANTS VOYAGEURSQuelles nobles histoires ! Des voyageurs romantiques du XIXe siècle aux hommes du monde, aventuriers et rêveurs de royaume tels Cendrars, Kessel, Mac Orlan, etc., cette exposition vous permettra d’apprécier une partie de cette littérature voyageuse qui, aujourd’hui, redécouvre le monde.

En février - Cour de l’Institut français

Et toujours …CONVERGENCE

COULEURS D’AFRIQUEExposition-vente de toiles et

objets d’une sélection d’artistes par la galerie Conil.

En février à La Fabrique

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Culture agenda

theatre

•Les fourberies de ScapinDe MolièreMise en scène : Eric ValentinLe théâtre Darna présente le résultat d’un atelier d’expression théâtrale qui s’est déroulé durant trois mois avec des jeunes Français et Marocains. Entrée libre.Représentation le 15 février à 19 hThéâtre Darna

•L’homme du pain nuDe Zoubeir Ben BouchtaMise en scène : Abdelmajid El HaouasseCompagnie Bab Bhar CinemasrahReprésentation le 1er février à 19h30Salle Beckett

•Le feu sur la montagnePar le collectif Les 3 Mulets-théâtre de contrebandeAvec Claire Cahen, Boutaïna El Fekkak, Ali Esmili et Tarik RibhL’amour de sa famille ou l ’amour de son pays ?Représentation le 3 février à 19h30Salle Beckett

photo

Bertrand ClavaudFixations MouvementsLa galerie expose une série de photographies lumineuses et vaporeuses du Breton désormais Rbati Bertrand Clavaud, prises lors de ses der-niers voyages en Ukraine et au Japon.Jusqu’au 22 mars.

Nocturnes les 20 février et 6 mars.

Vernissage le 6 février à 19 h

Galerie Photo Loft

RétrospectiveL’espace galerie des insolites, à l’occasion de son quatrième anniversaire, vous propose de vous emmener en balade au fil de ses expositions passées grâce à une sélection de pho-

tos choisies par Stéphanie Gaou, la libraire.A voir. Ou à revoir...En février - Librairie les insolites

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rencontres

vente aux encheresLUSKO GALERIE D’ART

› Peinture contemporaineet orientalisteVente le 22 février à 16 h

› Antiquités : objets d’artet mobilierVente le 23 février à 16 h

Exposition publique du 10 au 19 février.

Karim MiskéArab JazzRencontre avec Karim Miské pour son excellent premier roman policier Arab Jazz paru aux éditions Viviane Hamy.Le 12 février à 18h30Médiathèque de l’Institut français

Les conférencesde l’Institut français•Bouchta El Moumni

Concilier développement économiqueet préservation de l’environnementdans la région Tanger-TétouanLe 7 février à 19 h

Salle Beckett

•Mohammed Salim GharroudiLe Manga dans l’éducation japonaiseLe 26 février à 19 h

Médiathèque de l’Institut français

•Romain SimenelLe cosmopolitisme tribal au carrefourdes Afriques occidentalesLe 20 février à 19 h

Galerie Delacroix

Carte blanche à Abdellah TaiaÀ l’occasion de la présentation au Festival National du film de son long métrage L’armée du salut, carte blanche est donnée à Abdellah Taïa pour parler de littérature et de cinéma. Il sera accompagné d’un comédien et des producteurs du film. Discussion, lectures de textes et projection inédite de son court métrage La tombe de Jean Genet (2013).Le 12 février à 18h30 - Librairie des Colonnes

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Culture agenda

AwzaanHommage à Bob MarleyVivez la rencontre très reggae des Caraïbes et de l’Afrique avec le talentueux groupe tangérois Aw-zaan en concert pour un hommage à Bob Marley. La soirée musicale qui va vous secouer les dreadlocks !Concert le 22 février à 21 h - La Fabrique

Tournée MarocElectrikDans le cadre de la saison 2012 / 2013 de l’Institut français du Maroc, un partenariat avec l’association EACL’Boulvart et le label Metisrecords a permis la création d’un programme de formation qui a réuni 150 jeunes musiciens de toutes les régions du Maroc. Trois groupes issus de cette formation donneront un concert à Tanger : Salfa3ous de Marrakech, Sayfl7a9 de Tanger et Hinder Minds de Casablanca.Concert le 13 février à 19 h - Salle Beckett

BERLIN JAZZ TOURLe Berlin Jazz Tour, après un petit tour à Rabat, vient rendre visite à la ville blanche pour offrir aux amateurs de jazz et de world music deux véritables petits bijoux.Yacou Tribe, l’un des groupes les plus prisés de la scène berlinoise et qui n’hésite pas à casser les codes «  jazzistiques  » et Aly Leita, Ivoirien virtuose du balafon (sorte d’étonnant xylophone africain) ayant joué aux côtés des meilleurs…Deux très belles soirées musicales à ne surtout pas manquer !

•Yacou Tribe (quartet)Le 31 janvier à 20 h•Aly Leita – Magic Balafon (quartet)Le 1er février à 20 h

Salle Severo Ochoa

musique

URBAINpartenaire

El MnabehC’est dans l’influence du fameux groupe Lemchaheb que ces musiciens développent leur énergie. Leur chant touche à tous les thèmes de la société marocaine contemporaine. Concert-rencontre le 15 février à 21 h (entrée 50 dh)

Tabadoul

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L’Institut français offre ces ateliers artistiques en français pour assurer un cheminement cohérent entre éducation artistique et développement de la personnalité. Le théâtre, la danse, les différentes formes de pratiques musi-cales permettent aux plus jeunes de prendre confiance en eux, de s’affirmer par la voix, avec leur corps et d’affronter le regard des autres. Dans le même temps ces activités rendent plus proches les arts. Le plaisir de jouer, de dan-ser, de faire la musique soi-même motive plus que des exercices scolaires. Pour les adolescents et les adultes ces activités complètent une formation généraliste et renouvellent les activités de loisirs.

UNE OFFRE RENOUVELÉE !

La médiathèque est un lieu d’apprentissage essentiel qui propose cette année des activités destinées à développer le goût de la lecture, de l’écriture mais aussi de la conversation littéraire. Ce ne sont pas des cours de langue conventionnels mais des séances où les animatrices, par la découverte du conte, par des exercices d’écriture et par des dialogues donneront aux enfants et aux adolescents le désir d’aller plus loin dans l’écriture et l’expression personnelle.

DES ATELIERS LIRE ET ÉCRIRE - MÉDIATHÈQUE

DES ATELIERS ARTISTIQUES

Afin de satisfaire les entreprises qui souhaitent améliorer les compétences de leurs collaborateurs dans leur communication orale et écrite, en français, l’institut a élaboré une nouvelle offre : un service sur mesure, capable d’assurer vos demandes de formation.

Pour ces collaborateurs l’apprentissage scolaire ne suffit plus. Il leur faut des mises en situations réelles, pratiques, en adéquation à vos besoins en entreprise.Pourquoi ne pas leur permettre d’apprendre ou de se perfectionner en abordant des techniques de communication, de gestion, de vente, ou de management ?

Des professionnels chevronnés, issus du monde de l’entreprise, ayant à leur actif des expériences significatives en formation, vous accompagnent dans ce projet.

INFORMATIONS Institut français de Tanger

41, rue Hassan Ibn Ouazzane - Tanger T. 05 39 94 10 54 & 05 39 94 25 89

[email protected] www.if-maroc.org/tanger

DES COURS EN ENTREPRISES

TANGER

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Culture agenda

L'AGENDA DES PETITS

Ciné à l’Institut français•Fifi Brindacier chez les pirates

D’Olle Hellbom // Samedi 1 février

•Les fables de La FontaineSamedi 8 février

•ZarafaDe Rémi Bezançon // Samedi 15 février

•Panique au Central ParkDe Robert Vince // Samedi 22 février

Ciné àl’Institut CervantesEl lince perdidoDe Manuel Sicilia et Raul GarciaAnimation, Espagne 2008, en VO espagnolLe 18 février à 19 h

Ciné à la Cinémathèque

Les enfants loups, Ame et YukiDe Marmou HosodaAnimation, Japon 2012, en VF

Hana et ses deux enfants, Ame et Yuki, vivent discrètement dans un coin tranquille de la ville. Leur vie est simple et joyeuse, mais ils cachent un secret : leur père est un homme-loup. Quand celui-ci disparaît brutalement, Hana décide de quitter la ville pour élever ses enfants à l’abri des regards. Ils emménagent dans un village proche d’une forêt luxuriante…À partir du 16 février

ZarafaDe Rémi Bezançon et Jean-Christophe LieAnimation, France 2011, VF

L’histoire de l’amitié entre Maki, un enfant de 10 ans, et Zarafa, une girafe orpheline, cadeau du Pacha d’Égypte au Roi de France Charles X. Maki accompagne Zarafa dans son périple entre Alexandrie et Paris avec une seule idée en tête : ramener Zarafa en Afrique.Le 2 février à 12 hP Séance Lanterne Magique

•Le diamant du sultanDe Catherine GendrinSamedi 1 février

•Histoires à boire et à croquerD’Isabelle LafontaSamedi 8 février

•Le cadeau qui ne se donne pasD’Eva AlmassySamedi 15 février

•La légende du sapinDe Thierry ChapeauSamedi 22 février

L’Heure du ConteInstitut français de Tanger

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Culture cinéma

Au ciné en février…À la Cinémathèque

Les films du moisTEL PÈRE TEL FILSDe Hirokazu Kore-EdaFiction, Japon 2013, VO japonaise ST françaisPrix du Jury – Festival de Cannes 2013Avec Masaharu Fukuyama et Machiko OnoUn architecte, son épouse et leur fils de six ans forment une famille idéale. Tout vole en éclats lorsque la maternité leur apprend que deux enfants ont été échangés à la naissance. La famille est un sujet passionnant pour Kore-Eda. Cette fois-ci, il explore la question : à partir de quel moment un père devient-il père ?À partir du 16 février

C’EST EUX LES CHIENSDe Hicham LasriFiction, Maroc 2013, VO arabe ST françaisAvec Hassan Badida et Yahya El FouandiL’histoire de Majhoul, emprisonné en 1981 pendant les émeutes du pain au Maroc, qui ressort, 30 ans plus tard, en plein printemps arabe. Une équipe de télévision, qui réalise un reportage sur les mouvements sociaux au Maroc, décide de le suivre dans la recherche de son passé…À partir du 19 février

Les films de l'Institut français

LA FLEUR DE L’ÂGEDe Nick QuinnFiction, France 2013, VFAvec Pierre Arditi et Jean-Pierre MarielleUn sexagénaire dont le statut de star de la télévision est en train de pâlir se voit contraint de s’occuper de son père. Le film porté par deux acteurs grandioses est une véritable réflexion sur la place des seniors dans la société française.Le 20 février à 19h30

JIMMY P.D’Arnaud DesplechinFiction, France/États-Unis 2013, VO anglaise ST françaisAvec Benicio Del Toro et Mathieu AmalricJimmy P. est le récit de la rencontre et de l’amitié entre deux hommes qui n’auraient jamais dû se rencontrer, et qui n’ont rien en commun : Jimmy Picard, soldat Indien ayant combattu en France, et Georges Devereux, psychanalyste français. Desplechin adapte le livre du psychanalyste Georges Devereux, récit détaillé d’une analyse menée par celui-ci auprès d’un Amérindien.Le 27 février à 19h30

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CycleDocumentairesdu monde arabe

THE LIBANESE ROCKET SOCIETYDe Joana Hadjithomas et Khalil JoreigeDocumentaire, Liban 2013, VO Arabe ST FrançaisAu tout début des années 60, durant la guerre froide et au temps du panarabisme, un groupe d’étudiants et de chercheurs libanais se lance dans la course vers l’espace et crée la « Lebanese Rocket Society  ». Au fil d’une incroyable et passionnante enquête, ce documentaire retrace l’histoire oubliée de la conquête spatiale libanaise qui devient celle d’une reconquête : d’une mémoire, d’un imaginaire, d’un espoir.À partir du 20 février

FIVE BROKEN CAMERASDe Emad Brunat et Guy DavidiDocumentaire, Palestine 2011, VO Arabe ST Français - Nominé Oscar du Meilleur film documentaire 2013En 2005, à Bil’in, en Cisjordanie, le paysan palestinien Emad Burnat filme la naissance de son quatrième fils. Au même moment s’érige au milieu du village le mur de séparation. Durant six ans, Emad filme le quotidien du village et ses cinq

American Language Center Cine Club•THE SEARCHERS

(LA PRISONNIÈRE DU DÉSERT)De John FordFiction, États-Unis, 1956, VO anglaise ST françaisAvec John Wayne et Natalie WoodLe 16 février à 19h30

•L’ASSASSINAT DE JESSE JAMES PAR LE LÂCHE ROBERT FORDD’Andrew DominikFiction, États-Unis, 2007, VO anglaise ST françaisAvec Brad Pitt et Casey AffleckLe 23 février à 19h30

CYCLE WESTERN

caméras détruites l’une après l’autre documentent la progression de l’occupation, la résistance pacifique et l’escalade de la violence répressive.À la fois intimiste et politique, cette chronique de la lutte d'un village de Cisjordanie contre l'occupation israélienne est devenu un film-événement.À partir du 18 février

MY LANDDe Nabil AyouchDocumentaire, Maroc/France 2012, VO Arabe ST FrançaisÀ partir d’une démarche introspective, My Land, premier documentaire de Nabil Ayouch, confronte deux mémoires : celle, meurtrie, des réfugiés palestiniens qui vivent depuis soixante ans dans les camps du sud du Liban, et celle, lacunaire, des jeunes Israéliens qui ont grandi sur une terre promise dont ils ignorent les blessures béantes.À partir du 1er février

À la Cinémathèque de Tanger

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Culture cinéma

Evènements

FESTIVAL NATIONAL DU FILM À TANGER

Organisé par le Centre C i n é m a t o g r a p h i q u e Marocain, la Cinémathèque de Tanger accueille le 15e Festival National du Film à Tanger.

Le programme du FNF comporte une compétition pour les films de long et de court métrage, des conférences de presse, la présentation du bilan cinématographique au

titre de l’année 2013, des débats et des activités parallèles.

Cette édition sera marquée par la tenue d’une rencontre interprofessionnelle autour des recommandations du « Livre Blanc » sur le secteur cinématographique.Du 7 au 15 février

SpécialCEUX DU M’SALLAHDe François-Olivier LouailIl symbolisait l’emprise des drogues dures à Tanger, le quartier de M’Sallah s’est transformé, grâce à une approche progressiste de lutte contre la toxicomanie, appelée « réduction des risques ». L’échange de seringues, l’accompagnement social et la prescription de méthadone ont ouvert la voie à une relation nouvelle avec les consommateurs de drogue. Libérés de leur dépendance, « ceux du M’sallah » sont les exemples vivants qu’une vie existe après l’héroïne.Le 28 février à 19 hCinémathèque de Tanger. Projection suivie d’une rencontre avec le réalisateur

Los muertos no se tocanDe José Luis García SánchezFiction, Espagne 2011, VO espagnoleLe 4 février à 19 h

Carne de LeonDe Paco CabezasFiction, Espagne 2010, VO espagnoleLe 11 février à 19 h

Cycle Muestradu cinéma andalou 2014 À l'Institut Cervantes

Ballet du Bolchoï au CinémaEn exclusivité, la Cinémathèque vous offre le ballet du Bolchoï au cinéma en direct du théâtre du Bolchoï de Moscou

ILLUSIONS PERDUESMusique de Leonid DesyatnikovChroégraphie d’Alexeï RatmanskiDirection musicale  : Alexandre Titov2014, 2h50, avec les étoiles, les solistes et le corps du ballet Bolchoï

Ballet en russe sous-titré françaisLucien, jeune provincial et compositeur en herbe, part à la conquête des scènes parisiennes à la recherche de la gloire. Rapidement, son succès l’aveugle et il trahit amis et amour…

Inspiré du grand classique d’Honoré de Balzac, Illusions perdues est un ballet récent, créé à Moscou en 2011 par Alexeï Ratmanski et dont la dramaturgie a été revue par le comédien, scénariste et réalisateur français Guillaume Gallienne.

Le 2 février à 15 hPour informations et réservations, rendez-vous à la Cinémathèque de Tanger ou sur [email protected]

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Culture

Les coups de Ude la libraire

par Stéphanie Gaou

coups de cœur

U LIVREAimer Fatiguede Philippe FusaroOn the road for loveAvec Philippe Fusaro, Tanger prend des allures d’Italie à la salsa «  dolce vita ». Deux hommes, une star de pa-cotille divinement belle mais condam-née à ne jouer que des énièmes rôles dans des péplums. Nous voilà plongés au cœur des années où les grosses cylindrées côtoyaient les cabarets mythiques et les espions à la petite semaine. L’auteur se joue allègrement des clichés, même s’il les aligne sans vergogne. Son personnage américain, Memphis, sosie un peu tiré par les cheveux de Tennessee Williams, au-teur en panne d’inspiration, cherche à quitter Tanger pour Palerme où le fantôme de son amour défunt semble toujours l’appeler. Il rencontre La Spia, espèce d’Alain Delon à la manque, pseudo agent secret qui s’illustrera à aider son nouvel ami très alcoolisé dans sa quête désespérée. En fond, l’hôtel El Minzah, les longueurs dans la piscine, une certaine nonchalance érotique avec l’actrice italienne, une ambiance cinématographique qui, si elle n’offre rien de bien nouveau sous le soleil tangérois, a de quoi relancer le mythe avec une certaine idée de l’élégance.Aux éditions de l’OlivierPrix conseillé : 160 DH

U MUSIQUEIllusions d’Ibrahim MaaloufTrompeter la réalitéLe dernier album d’Ibrahim Maalouf, Illusions, a le mérite de sonner haut, beau et fort. Démarrage tous azimuts avec des influences évidemment orientales, mais pas seulement. Un vif hommage à Goran Bregovic, au rock pur et dur des Led Zeppelin, à la guitare lan-cinante de Zappa, aux rythmes turcs… Bref, un joyeux mélange pour cet album atypique qui, s’il puise dans les inspirations jazzy, montre à quel point le trompettiste s’inspire de bien d’autres sons musicaux. L’artiste qui viendra fort probablement - et c’est en soi un événement extraordinaire - jouer à Jazzablan-ca le 31 mars prochain a été sacré artiste de l’année aux Victoires du Jazz 2013 en France. Pour ceux qui ne connaissent pas encore, vite vite, ruez-vous sur son album…

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U ARTBiennale de MarrakechWhere are we now ?Cinquième édition très attendue pour les amateurs d’art ! Avec une thématique qui tente d’expliciter l’art et de le replacer dans sa contemporanéité, c’est un rendez-vous préparé de main de maître par Alya Seb-ti, sa directrice artistique et Hicham Khalidi, lui-même artiste, qui ont décidé de focaliser l’attention du pub-lic sur les arts visuels. Pari risqué, mais forcément gagnant, puisque la jeune garde marocaine s’illustre

U MAISON D’ÉDITIONFrontispiceRemettre le passé au goût du jourVoici une maison d’édition qui prône mariage du passé et de l’excellence. Sise à Casablanca, elle mise sur la circulation de textes anciens ou épuisés, proposés en fac-similés de grande qualité à des prix plus doux, bien entendu, que les éditions originales largement disputées par les collectionneurs sur le marché mais souvent inac-cessibles. Une belle collection d’érudition pour qui veut en connaître davantage sur les traditions, la sociologie, la linguistique, l’histoire, l’ethnologie, les bijoux, les ta-pis, les régions… Un véritable travail d’intérêt pour les écrits antérieurs à 1950 qui constituent le patrimoine marocain. En vente dans toutes les librairies du Royau-me. Gérard Falandry, le créateur de la maison d’édition,

de plus en plus dans les échanges internationaux et la globalité. Clin d’œil remarqué  : grand focus sur l’Afrique du Nord avec les artistes Younes Baba-Ali, Hicham Berrada, Zineb Andress Araki dont les pro-pos artistiques seront repris sur le site arteeast.org. Si vous avez la chance d’un petit séjour marrakchi, alliez l’utile à la culture…L’art s’expose à Marrakech du 26 février au 2 mars 2014.

souhaite avant tout préserver une richesse et une mé-moire, indispensables outils pour réhabiliter l’histoire d’un pays.

U LIVRE D’IMAGESMaroc de Harry GruyaertEntre Delacroix et HopperCertes, le livre n’est pas nouveau, mais sa réédition en 2012 a de quoi satisfaire les amoureux de la belle - et vraie - image. Quatre-vingts images triées sur le volet pour dérouler, comme un film technicolor, un Maroc contrasté, profond et chatoyant. Gruyaert, membre de l’agence Magnum depuis plus de trente ans, entretient une relation amoureuse et intimiste avec la « terre Ma-roc » et délivre dans ce portfolio superbe une véritable œuvre de coloriste, rendant tour à tour hommage aux grands orientalistes du 19e siècle et à Edward Hop-per. Scènes de rues, attroupements de femmes qui se cachent, qui fuient l’objectif du photographe en s’aidant de leur voile, serveur sur le seuil d’un café, le quotidien avec Gruyaert touche des sommets de sublime. Un vrai cadeau à faire - ou se faire - pour rêver en ces soirées d’hiver.Aux éditions Textuel - Prix conseillé : 860 DH.

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PARTIR POUR DAKAR À PARTIR DE CASABLANCA, C’EST CONSACREREN AVION PRESQUE 4 HEURES DE TRAJET DANS UN CIEL NOIR À PEINEPONCTUÉ DE QUELQUES LUMIÈRES PERDUES EN PLEIN CŒUR DE LA

MAURITANIE ET DÉCOUVRIR, MÉDUSÉ, LA VILLE ÉTALÉE ET ILLUMINÉESUR L’ATLANTIQUE COMME UNE LANGOUREUSE SALAMANDRE. BIEN-VENUE DANS LAVILLE PERCHÉE SUR L’OCÉAN QUI DÉPLOIE COULEURS,AMBIANCE IMPARABLE, ROUTES DÉFONCÉES ET UNE BELLE HUMANITÉ.

Par Nour Chairi

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PHOTOS : BALADE SUR L’ÎLE DE GORÉE...

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dose de sang-froid pour vousdémener entre bus, mobylettes, 4x4et piétons. Un véritable, même si trèsjoyeux, parcours du combattant. Profi-tez-en pour découvrir quelquesbonnes adresses gustatives car onmange bien à Dakar. Cuisine interna-tionale, gastronomique française,mezzés libanais, maquis et cuisinelocale, il y a l’embarras du choix pourse sustenter. Les grands hôtels propo-sent une cuisine savoureuse, maisn’hésitez pas à vous promener autourdu quartier du Plateau pour découvrirde bonnes petites tables ou pâtisseries.Le soir, accordez-vous de belles sortiesdans le quartier des Almadies quiregorge d’adresses chic. Le restaurantlibanais Farid, situé en plein cœur dela ville, est réputé pour être l’un desmeilleurs de la ville. Niché dans un jolipatio à la décoration simple, on peut ydéguster de succulents mezzés. Ser-vice attentionné et plats copieux. Pourceux pour qui c’est « africain ou rien »,La Calebasse est un amusant fourre-tout. Situé aux Almadies, il se veut lieude retrouvailles, de fiesta, de repos,

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Découverte � voyage

Avec une température moyenne de24°C et des pluies quasiment nulles,février est un mois idéal pour fuir lagrisaille tangéroise et s’offrir unepause ensoleillée. Dalal ak diam !

Trouver son nidIl y a l’embarras du choix pour dormirà Dakar, et ce pour tous les budgets.Ces dernières années ont vu fleurirdes établissements ouverts par leschaînes internationales. Il y a aussi depetites perles, comme cet hôtel tout àfait hors du commun, décoré par unedesigner libanaise. L’impression depénétrer dans un temple de Salomon,mise en scène baroque et soignée duhall aux salles de restaurant jusquedans les chambres. Les matériauxnaturels ont été privilégiés sans oublierune touche d’ostentation qui nedépare en rien à la beauté de l’endroit.Le Sokhamon déploie ses charmes enbord d’océan et vaut à lui seul unséjour à Dakar. Son restaurant pro-pose une cuisine extraordinairementraffinée et est devenu un lieu de

retrouvailles, même pour les Dakarois.Le Pullman Dakar Terenga offre unpanel de services haut de gamme etune situation privilégiée au bord del’eau. Plusieurs ambiances de restau-rant, une piscine impressionnante,chambres spacieuses dotées des meil-leurs agencements, il convient à uneclientèle qui mise sur l’excellence et ale mérite d’être situé en centre-ville,proche de l’embarcadère pour l’île deGorée, passage obligatoire pour quiveut connaître l’âme et l’histoire séné-galaise. Le Radisson Blu Hotel offre deluxueuses prestations. Chambresmêlant subtilement art africain etdesign, salons d’accueil sublimes, sallesde soins prodigant naturopathie, etc.Sa situation géographique un peu plusexcentrée vous garantit un vrai repos.

Faire bonne chèreÀ Dakar, les taxis vous emmèneront àtravers la ville sans trop d’encombres.Ne pensez pas à conduire, la villeressemble à s’y méprendre à un jeuvidéo et il vous faudrait une sacrée

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galerie d’art, on y vient pour admirer la vue ousuccomber à une cuisine locale raffinée. Incon-tournable. Et puis, même si l’adresse n’est pasnouvelle, elle a le mérite de réunir tout ce quela ville propose d’arty, Le Bideew est le restau-rant du Centre Culturel Français.On y sert unecuisine de la mer sénégalaise et quelques platsdu Sud, dans une ambiance bon enfant.Véritable havre de paix dans le quartierpopuleux et bruyant du centre-ville, on peutmême y croiser quelques personnalités localesen vue tout en dégustant de très bons cocktails.

S’émerveillerIl est temps de passer à d’autres nourritures.Crochet obligé à la librairie Aux 4 vents.Troisadresses pour découvrir le temple du savoir etde la culture.Référence en ville depuis quaranteans, l’enseigne organise régulièrement rencon-tres avec des auteurs, conférences et autresdédicaces.Dans la même veine, flânez auMuséede Dakar, place Soweto, qui a gardé quelquesprodigieuses pièces. Installation spartiatecependant, le lieu mériterait un vrai remanie-ment, mais le bâtiment mérite la visite.Volumesspacieux, architecture art-déco. On pardonnele peu d’objets présentés, surtout après unediscussion philosophique avec le gardien !Pour les amoureux de la musique,Dakar se veutun haut lieu de la fête et du rythme. Fief de lahigh-life africaine, autant en profiter pour s’initierun peu si l’on veut connaître les secrets, aussibien des griots que des clubbers. Grâce à Sene-galStyle Drumming Lessons, cours de danse,percussions avec des pros, les stages varient dequelques heures à quelques jours et accueillentaussi les débutants. Après cette entrée enmatière, il ne vous restera plus qu’à enflammerles dance-floors des nombreuses boîtesdakaroises. Attention, la concurrence est rude :les Sénégalais sont d’excellents danseurs !Envie d’un peu de calme ? Allez faire un tourvers l’Ambassade de France et découvrez lagalerie de l’Institut Français, Le Manège, quipropose des expositions pointues sur l’artcontemporain de la diaspora africaine commeBathélémyToguo et autres installations d’artistesaussi réputés que Daniel Buren.Promenez-vousdans le quartier qui foisonne de galeries etautres boutiques déco extrêmement raffinéesqui n’ont rien à envier aux beaux espaces casa-blancais. Le quartier du Plateau offre uneribambelle de bazars dans lesquels sont vendusmasques africains, tabourets, objets déco. Ydémêler le vrai du faux n’est pas toujourssimple,mais faites parler le coup de cœur pourdénicher la petite pièce qui vous enchantera...

DE HAUT EN BAS : L’INSTITUT FRANÇAIS LÉOPOLD SÉDARSENGHOR, LE MONUMENT DE LA RENAISSANCE AFRICAINE ETLA PLACE DE L’INDÉPENDANCE ET SES TAXIS NOIR ET JAUNE.

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Aller plus loin...

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Découverte � voyage

Saint-LouisGrâce à l’autoroute qui relie Dakar au nord dupays, pratiquement jusqu’à Thiès, le voyage jusqu’àSaint-Louis du Sénégal s’avère moins laborieux qu’ily a quelques années. Si la ville souffre encore d’infrastructures fragiles, sa municipalité fait lemaximum pour offrir des prestations satisfaisantesaux touristes. Il serait dommage d’aller au Sénégalsans visiter Saint-Louis. Située sur la lagune, face à la Mauritanie, cette petite ville qui a vu tour àtour les Portugais, puis les Français, a su garder -même si c’est là aussi très fébrile - son patrimoineet sa douceur de vivre. Pour les amateurs de jazz,il faut partir en mai respirer l’ambiance avec leFestival International de Jazz de Saint-Louis. Etsinon, flâner dans les venelles un peu poussiéreuses,visiter le village au pêcheur, s’arrêter sur les petitesplaces. Là où le temps semble s’être arrêté.

L’île de GoréeL’île de Gorée, à quelques minutes de navette maritime de Dakar, est un haut-lieu de l’histoire de l’Afrique.Protégée par l’Unesco, elle fut le plusgrand centre de commerce d’esclavesde la côte africaine. Passé peu glorieuxmais que l’île cultive en prônant lemaintien d’un sanctuaire pour la réconciliation. En dehors de la Maisonaux Esclaves, il est bon de s’ypromener aux premières heures dujour, de découvrir les espaces de résidence de beaucoup d’artistesafricains, les terrasses des quelquesbouibouis qui bordent l’arrivée sur l’île. Le lieu, même chargé de tantd’histoire, est enchanteur.

Biennale 20142014 est l’année de la 11e édition dela Biennale Dak’Art qui cette annéese déroulera du 9 mai au 8 juin. Autour d’une thématique officielle« Produire le commun », le meilleurde l’art contemporain de la diasporaest réuni pour tenter de chercher àrelier politique à esthétique dans unedémarche de « mondialité » et nonde « mondialisation ». Vaste débatqui engage nombre d’acteurs culturelsinternationaux et un festival Off quivaut le détour : environ 200 lieuxhors parcours à Dakar, Saint-Louiset ailleurs. Programmation surwww.biennaledakar.org/2014

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Société � tanger vue par

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URbain : Andrew, comment en êtes-vousvenu à la photo ?Andrew Maclear : J’ai eu un appareilphoto entre les mains à l’âge de15 ans, quand il est devenu évidentpour moi qu’une éducation acadé-mique nem’intéressait pas. J’ai doncdémarré assez jeune, j’avais à peuprès 16, 17 ans, et c’est en 1966que c’est devenu plus sérieux avecla photographie. Cependant, je neme décris pas comme photographe,car il y a eu des moments dansma vie où je n’ai pas fait de photosdu tout... et il y en a encore.

Lorsque vous étiez encore un tout jeunehomme, à la fin des années 60, vous avezeu la chance de réaliser l’un des grandsrêves de nombreux photographes :immortaliser sur pellicule les plusgrandes stars planétaires. Racontez-nouscomment c’est arrivé ?Ma belle-sœur était une amie deYoko Ono, et quand John (Lennon)et Yoko vivaient à Londres, mon frèreet elle gardaient Julian (le premier fils

de John). J’avais fait quelquesphotos de John et nous les avonsdonnées à Yoko. Cela m’a ouvertune porte. Mais à cette époque,il était très facile de découvrir quifaisait quoi, quand et où. Il n’étaitpas question de “sécurité” et toutle monde essayait de vous aider.C’était des temps géniaux, sansstress, positifs et optimistes.

Ce qui frappe immé-diatement, en regar-dant ces photos, cesont ces expressionssi différentes de ceque les stars ontl’habitude de mon-trer au public. Quelleétait votre méthodepour réussir à captu-rer chaque fois cesattitudes naturelleset intimes de la partde vos sujets ?Je n’ai pas fait destonnes de réelles

Tanger a découvert AndrewMaclear il y a quelques mois, lors d’une expo photo étonnanteprésentée à la galerie Photoloft. Un homme modeste qui a réalisé le rêve de bien desphotographes : immortaliser les idoles d’une époque. Et qui s’en est ensuite allé versd’autres horizons… alors que tant d’autres n’auraient lâché leur place pour rien au monde.Rencontre avec ce personnage que vous aurez sans aucun doute l’occasion de croiserun jour prochain à Tanger...

PAR CHRISTINE CATTANT

PHOTOGRAPHIES D’ANDREW MACLEAR

“séances photo” et je ne me suis pasbeaucoup rendu dans les concerts.J’ai toujours été plus intéressé parl’expression, le visage, le momentcalme où le sujet est vraiment lui-même. C’est donc ce que je recher-chais, et je ne faisais que mettre uncadre autour. En réalité, c’est le sujetqui fait le photographe. Ce dernierne fait pas grand chose, sauf être là.

Andrew MaclearUn homme modeste

“C’est le sujet qui fait le photographe”

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Avez-vous eu à l’époque - et peut-êtregardé - des relations particulières aveccertaines des stars prises en photo ?Non, je ne peux pas dire que je soisjamais devenu ami avec aucund’entre eux, même si c’est vrai qu’ilsétaient très accessibles et amicaux.John Lennon plus particulièrement,j’adorais prendre des photos de lui, ilétait tellement irrésistible, c’était unegrande figure pour moi. Bien sûr,c’était un interprète et il aimait êtrephotographié alors il demandaitparfois à voir mes photos.

Qui sont ceux que vous auriez rêvé dephotographier et que vous n’avez jamaispu approcher ?Je me suis souvent demandé pour-quoi je n’avais pas shooté davantageà l’époque, ou plutôt pourquoi jem’étais arrêté. Mais dans le fond, iln’y a personne que je regrette den’avoir pas pris en photo à cetteépoque. C’est maintenant qu’il y ades gens que j’aimerais photogra-phier. Leonard Cohen, par exemple,était à Barcelone il y a un an ou deux,mais ses attachés de presse ont dit« Pas de photos ! » Donc, toute cettescène artistique a changé et je nepeux pas me casser la tête à essayerde forcer les barrières.

Il y a prescription, racontez-nous uneanecdote sur vos séances photos...

J’étais sur le tournage du film Perfor-mance avec Mick Jagger, sur le litavec lui et deux filles. Ça faisait unpeu trop de monde et il a fini par enavoir marre de moi, bien qu’il ait ététrès doux et même serviable au toutdébut. Et un jour, j’ai marché sur sonpied et le lendemain matin, j’étaisviré ! Mais j’avais déjà mes photos…

Vous avez exposé une série de photos decette époque l’an dernier à la galeriePhoto Loft. Qu’est-ce qui vous a donnéenvie de présenter ce travail au public ?

C’est Alexandra et Mathias qui mel’ont proposé. J’avais fait quelquesexpos avec ces photos de-ci de-là.Il faut dire que ce n’est pas une siné-cure d’imprimer tout le travail, de letransporter jusqu’ici et de l’encadrer.Mais je crois que Photoloft pourraitavoir envie de montrer l’expositiondans d’autres villes du Maroc alorsj’ai été heureux de le faire.

Quel a été le retour du public tangérois ?J’ai été surpris de l’enthousiasme dupublic tangérois. D’ailleurs, nousavons vendu quelques images.Habituellement, les gens regardentmais n’achètent pas. Et puis ça a étéagréable de rencontrer ChristopherGibbs - un homme délicieux etintègre - que je n’avais jamaisrencontré, malgré notre présence

simultanée sur le tournage dePerformance !

Vous avez quitté l’Angleterre et avez doncmis un terme à cette carrière naissantede « photographe des stars ». L’avez-vousou le regrettez-vous aujourd’hui ?Non. Je n’ai jamais été un photo-graphe très en vue et le fait que cesgens soient connus ne m’intéressaitpas vraiment. Je vivais le momentprésent, ces événements se dérou-laient autour de moi et j’en faisaisjuste partie, c’est tout. Je n’ai jamais

vu ces personnes que comme desvisages et des sujets pour mes pho-tos. Qui ils étaient, c’était secondaire.J’ai d’ailleurs pris à cette époque destas de photos de gens inconnus àLondres que j’aime tout autant.

Parlez-nous de votre parcours aux USA ?Je suis allé là-bas quand j’avais25 ans. J’ai commencé par réaliserdes documentaires et faire de laprojection, je me suis dirigé ensuitetout naturellement vers l’écriture defilms pour la télé. J’ai passé à peuprès vingt-cinq ans dans le businessde l’écriture entre New York et LosAngeles, puis je suis revenu àLondres. Je suis heureux de l’avoirfait mais aussi que cela soit fini.Écrire, seul dans une pièce, c’est unefaçon difficile de gagner sa vie.

Un jour, j’ai marché sur son pied. Le lendemain, j’étais viré.

JOHN LENNON, BALLON STRIP

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MICK JAGGER ET ANITA PALLENBERG SUR LE TOURNAGE DU FILM PERFORMANCE EN 1968

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Quand avez-vous découvert le Maroc ?Je ne suis pas venu souvent auMaroc. La première fois, c’était il y adix ans environ quand mon fils acuisiné pour MathewMcConaugheydans le film Sahara. Ils étaient tous àMarrakech. Des centaines de genset une production insensée, énorme.Une vie d’hôtel de malade. Commeun imbécile, je n’ai pas pris dephotos… Mais de toute façon, onme l’aurait probablement interdit.

Vous êtes aujourd’hui très souvent àAssilah où vous possédez une résidence.Pourquoi ce choix plutôt que Tanger ?C’est un ami qui m’a parlé d’Asilahet dès que je l’ai vu, je l’ai aimé. C’est

un beau village de l’Atlantique et j’aitoujours préféré les villages aux villes.Je vis dans une médina arabe àPalma, Majorque, ces deux endroitsme donnent les mêmes sensations.

En tant que photographe, quelles sont lesimages qui vous touchent ici ?À la fois rien de particulier et tout. Jepeux être touché par une maisontout comme par deux personnesdans un coin qui boivent un café.

Dans vos projets, y a-t-il une future sériede photos sur le Maroc, et une expo ?Je n’ai pas fait beaucoup de photo-graphies au Maroc. Je devrais. Maisles travaux que j’ai vus d’autres

personnes soulignent déjà tellementbien la beauté de ce pays… Jecrains de ne pouvoir proposer mieux.

Qu’aimeriez vous encore réaliser enphotographie ?Bonne question ! Je me dis juste« Continue à en faire ! ». Car une foisque vous avez fait une photo, vousavez toujours besoin d’en faired’autres. Disons que c’est quelquechose proche de l’addiction. J’airéalisé récemment la pochette d’unCD et j’ai pris beaucoup de plaisir àessayer de comprendre l’ambiancedu film et l’ambiance de la musique,et comment marier ces deux chosesensemble...

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Société � tanger vue par

BARBRA STREISAND ET MARCELLO MASTROIANNI

J’ai toujours préféré les villages aux villes.

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L’Oeil du photographe

Andrew MaclearAssilah

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Découverte � l’oeil du photographe

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Découverte � l’oeil du photographe

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9, rue Ibn Rochd - TangerTél. : 05 39 93 70 39 / 05 39 93 60 76

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Pratique � mode

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Préparation

Du chocolat, du lait, du sucre... L’origine du fudge a beau êtreanglaise, on ne va pas se priver de ce délice pour autant !

Mes conseils- Le fudge se conserve parfaitement au réfrigérateur dans une boîtehermétique.- Pour le rendre plus onctueux, on peut rajouter dans le mélange,hors du feu, des petits suisses nature.- Tous les fruits secs se marient à merveille au chocolat, alors agré-mentez généreusement cette confiserie de votre variété préférée.

- Pour une jolie présentation, dépo-sez chaque cube de fudge dans unepetite barquette en papier cannelé.

Kamal El FassiRetrouvez ce grand gourmandtangérois et bien d’autres surla page Facebook “LesAdeptes du Cooking”.

Ingrédientspour 8 personnes

� 1 petite boîte de laitconcentré sucré

� 200 g de bon chocolat noirà croquer

� 1 poignée de fruits secs(noix, pistaches, noisettes,

amandes...)

� 1 noix de beurre

� Papier film

- Tapisser soigneusement un plat rectangulaire defilm alimentaire, en laissant bien déborder de touscôtés (au besoin mettre plusieurs couches de filmdans les deux sens).

- Dans une casserole, verser le lait concentré sucréet le chocolat cassé en tout petits morceaux.

- Mettre sur feu très doux et laisser fondre, sansremuer au début, puis mélanger doucement.

- Lorsque l’appareil est lisse et homogène, incor-porer hors du feu les fruits secs, entiers ou hachésselon votre goût, délicatement.

- Ajouter une noix de beurre et mélanger jusqu’àce qu’il soit parfaitement fondu.

- À l’aide d’une maryse en silicone, verser le fudgedans le moule, replier par-dessus le film et réfrigé-rer au moins 4 h.

- Démouler le fudge, enlever le film et découper enmorceaux de la taille désirée. Réserver au frais.

© D.R.

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Pratique � recette

Le Fudge au Chocolat de Kamal El Fassi

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Spécial Saint-Valentinavec Lalla Chams

BélierVoici un mois de févrierqui s’annonce bien calme

pour vos amours. Un peu trop, àvotre goût. Profitez-en pourpenser “repos” et “boulot”. Moisplacé sous le signe du pyjama.

TaureauCe mois sera coquin oune sera pas ! Votre parte-

naire vous appréciant à votre justevaleur, il va être facile de lui fairetourner la tête. Mois placé sousle signe de la nuisette.

Gémeaux2On a très envie de vousgâter, les Gémeaux, mais

n’en profitez pas pour demanderla lune, vous pourriez avoir l’airun tantinet vénaux. Mois placésous le signe du bijou.

LionCe mois-ci vous estimerezque l’amour est une valeur

surcotée, vous, le grand sentimental !Ça va mal, dites-donc! Attendez marsen faisant le dos rond. Mois placésous le signe de l’abstinence.

ViergeUn peu de douceur dansun monde de brutes, voilà

qui vous convient parfaitement.Vous serez l’objet de nombreusesattentions tendres, la Vierge. Moisplacé sous le signe de la soie.

BalanceBeaucoup de rires et decomplicité avec l’être

cher, qui méritera bien en févrierle titre de “moitié”. Vous serezcomblée, la Balance. Mois placésous le signe du poil à gratter.

CancerLas ! Vous payez aujour-d’hui les excès de la veille,

ou plutôt le manque d’attentionporté à l’être aimé. Saint-Valentinne sera pas votre ami. Mois placésous le signe du kleneex.

SagittaireIl y a de grands change-ments dans l’air, et ils

sont de la plus belle nature ! Votrecouple franchira une nouvelle etcruciale étape en février. Moisplacé sous le signe du diamant.

CapricornePas convaincu par lesvertus euphorisantes de

la Saint-Valentin, fête qui vousagace au plus haut point par soncôté commercial et imposé. Moisplacé sous le signe du toc.

PoissonsEn février, vous voussentirez un peu embar-

rassé, voire contraint par une fêtepour laquelle le coeur n’y est pas.Brisez vos chaînes ! Mois placésous le signe du collier.

ScorpionTendresse, légèreté,complicité, dans votre

couple tout roule dans une belleharmonie. La Saint-Valentin seraun joli moment partagé. Moisplacé sous le signe de l’édredon.

Utile � urbanoscope

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Bon anniversaire,Le Verseau !

Votre mois amoureux sera digne d’uneproduction hollywoodienne : embarqué

dans les montagnes russes de vos relationsamoureuses, votre pauvre petit coeur va être

soumis à rude épreuve ! Maisça vous plaît et vous voussentirez plus vivant quejamais. Vous passerez

le mois sous le signedu pacemaker...

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Utile � carnet d’adresses

AgendaGalerie Photo Loft (sur RDV)115, av. Med Ben Abdellah - 8e ét. - Tanger - T : 06 41 45 66 40

Galerie Conil7, rue du Palmier - Petit Socco - Tanger - T : 06 55 64 10 14

Cinémathèque de Tanger - Cinéma RifGrand Socco - Tanger - T : 05 39 93 46 83

Institut français de Tanger41, rue Hassan Ibn Wazzane - Tanger - T : 05 39 94 10 54

Galerie Delacroix - 86, rue de la Liberté - Tanger - T : 05 39 93 21 34

Galerie d’Art Contemporain Mohammed Drissi52, rue d’Angleterre - Tanger - T : 05 39 93 60 73

Galerie d’Art Lusko 4, rue de Téhéran - Quartier Wilaya - TangerT : 05 39 94 62 59 / 05 39 32 41 19 / 06 61 34 43 96

Librairie les insolites28, rue Khalid Ibn Oualid - Tanger - T : 05 39 93 13 67

La Fabrique7, rue d’Angleterre - Tanger - T : 05 39 37 40 57

Librairie des Colonnes54, boulevard Pasteur - Tanger - T : 05 39 93 69 55

Galery d’Art VolubilisGrande place de la Kasbah - Tanger - T : 06 68 70 01 81

Tabadoul19, rue Magellan - Médina - Tanger - T : 05 39 37 19 78

Centre culturel Ibn KaldounRue de la Liberté - Tanger - T : 06 61 07 20 44

Théâtre Darna48, rue Salah Eddine al Ayyoubi - Foundaq Chejra - Tanger

Salle Severo Ochoa1, place El Koweit - Tanger

Tabadoul19, rue Magellan - Tanger - T : 05 39 37 19 78 / 06 41 16 16 47

Salle Beckett - Rue Okba Ibn Nafie - Tanger - T : 05 39 94 25 89

Medina Art Gallery30, rue Abou Chouaib Doukkali - T : 05 39 37 26 44

Numéros utilesRenseignements : 160

Police : 190

Gendarmerie Royale : 177

Pompiers - Ambulances : 150

Maroc Assistance : 05 22 30 30 30Mondial Assistance : 05 22 31 31 50

Port Maritime : 05 39 93 11 29ONCF : 08 90 20 30 40

Aéroport de Tanger : 05 39 39 36 49

Pharmacies de garde :www.menara.ma (infos pratiques)

Urgences vétérinaires :Clinique vétérinaire du Golf

06 61 79 02 19

Clinique AssalamAv. de la Paix - 05 39 32 25 58

Clinique du DétroitGzenaya Zone de Service

Lot 84 A5 - 05 39 39 44 48

Clinique BennisRoute de Tétouan - 05 39 34 07 47

Retrouvez ici les coordonnées des lieux mentionnés dans les pages de ce numéro.

Voyage - DakarLe Sokhamon Bd Roosevelt - Av. Nelson Mandela - Dakar - T : (221) 33 889 71 00

Pullman Dakar Terenga10, rue Colbert, place de l’Indépendance - Dakar - T : (221) 33 889 22 00

Radisson Blu HotelRoute de la Corniche, Rés. Ouest Fann - Dakar - T : (221) 33 869 3333

La Calebasse - Route des Mamelles - Dakar - T : (221) 33 860 69 47Restaurant Farid - 58, rue Vincens - Dakar - T : (221) 33 823 89 89

Institut français de Dakar89, rue Joseph Gomis - Dakar - T : (221) 33 823 03 20

Librairie aux 4 VentsÀ Dakar Plateau, Mermoz et Sea Plazza - www.librairie4vents.com

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LOCATION DE VOITURESALQUILER DE COCHES - RENT A CAR

43, bd Mohamed V - 1er étage - Tél. : 05 39 94 40 50 - Fax : 05 39 32 58 35 - GSM : 06 61 16 23 39E-mail : [email protected] - Web : www.aminecar.pro.ma

Amine Car

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Le Salon Bleu Grande Place de la KasbahTanger - 05 39 37 16 18

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Utile � points de distribution

Centres culturels / GaleriesLa Cinémathèque Le RifDélégation de la CultureGalerie ArtingisGalerie ConilGalerie Dar D’ArtGalerie De VelascoGalerie DelacroixGalerie Ibn KhaldounGalerie Laure WelflingGalerie LuskoGalerie Mohammed DrissiGalerie Photo LoftGalerie VolubilisGoethe InstitutInstitut CervantesInstitut Français de TangerMedina Art GalleryMusée de la Kasbah

Hôtels / Maisons d’hôtesHotel AndaluciaHôtel ChellahHôtel ContinentalHôtel El MinzahHôtel MövenpickHôtel SolazurMaison d’hôtes Al BarnousMaison d’hôtes Dar ChamsMaison d’hôtes Dar El KasbahMaison d’hôtes Dar JameelMaison d’hôtes Dar SultanMaison d’Hôtes La Maison de TangerMaison d’Hôtes Le Balcon de TangerMaison d’Hôtes Le Dar NourMaison d’Hôtes Le Nord Pinus

LibrairiesLibrairie des ColonnesLibrairie les insolitesLibrairie La VirgulePage et Plume

Restaurants / Salons de théBoston CaféCafé CentralCafe Le SavouretCafé Le SavoyCafé MirandaCafé Oasis

Casino MovenpickClub restaurant La PiscineMosaic CaféteriaRestaurant Anna & PaoloRestaurant Art & GourmetRestaurant El Morocco ClubRestaurant El TangerinoRestaurant L’OcéanRestaurant La BodegaRestaurant La Casa d’ItaliaRestaurant La FabriqueRestaurant La PagodeRestaurant La Table du DétroitRestaurant Le Bistrot du Petit SoccoRestaurant Le Relais de ParisRestaurant Le Salon BleuRestaurant Otori SushiRestaurant O Tri KRestaurant Pasta CosiRestaurant Tom YamSalon de thé KandinskySalon de thé La FugaGlacier-salon de thé La Gelateria

DiversBritish CouncilCabinet BernossiCom ChannelCrèche Le ManègeCentre Régional de l’InvestissementChambre de Commerce FrançaiseChambre de Commerce de TangerConsulat Général de FranceConsulat d’ItalieDélégation du TourismeGroupe Scolaire Le DétroitMédi1 TV

Beauté / SportAll LadiesAuriègeBiguine SpaCatherine CoiffureCity ClubClub MovingFigurellaMedispaNail LoungeNutricorpSerenity Day Spa

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©ManjaOfferhaus

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