urbain - n° 35 - fevrier 2016

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rencontres - actualités - société - culture - agenda - adresses mensuel gratuit - n°35 - février 2016 URBAIN tanger Farida Benlyazid & Ayda Diouri Histoires de femmes

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Page 1: URBAIN - n° 35 - FEVRIER 2016

rencontres - actualités - société - culture - agenda - adressesmensuel gratuit - n°35 - février 2016

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Farida Benlyazid& Ayda DiouriHistoires de femmes

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Nous dédions ce numéro à cette immense artiste.

© Othm

an Zine

“ La plus grande qualité pour un photographe, c’est d’être curieux et généreux. ”

Leila Alaoui, avril 2014

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DDiirreecctteeuurr ddee PPuubblliiccaattiioonn ::RRééddaaccttrriiccee eenn CChheeff ::

Secrétaire de Rédaction : Directrice Artistique : Rédaction :

Imprimeur : Mail : Publicité : Distribution :

Site Web : Facebook : Siège :Dépôt légal : ISSN : Photo Couverture :

Othman Noussairi // [email protected] Cattant // [email protected]

Stéphanie GaouChristine CattantKhadija Barkani, Kamil El Alami, Nour Chairi, Stéphanie Gaou,Christine Cattant

Chrono Digital - [email protected] Samet / 06 60 20 30 24 - [email protected] 33 64 79 99

www.urbain.maUrbain Tanger Magazine67, avenue de la Résistance - 90 000 Tanger105984En cours© Intha Conil

Toute reproduction totale ou partielle des titres, textes, photos ou maquettes sans autorisation écrite préalable est interdite. La revue n’est pas responsable des documents qui lui sont adressés. Elle décline toute responsabilité pour la perte

ou la détérioration des documents non sollicités par écrit ainsi que pour le contenu de la publicité.

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ActusCourrier des lecteursDans la presse...Initiative citoyenneSaint-Valenttin dans la perle du Détroit

Mag’

À la Une : Histoire de femmesRencontre : Joëlle Arnut-HanebaliPortfolio : Hamadi Ananou

CultureVotre agendaÀ l’affiche L’agenda des petitsCoups de coeur de libraire

PratiqueBien-être & Beauté par Annie LiChronique du “Soi” par Laurence Dudek La recette d’URBAINUrbanoscopeCarnet d’adresses / Points de distribution

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UURRBBAAIINNtanger

février 2016 / n°35

22Farida Benlyazid

& Ayda Diouri

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© Intha Co

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ACTUS � COURRIER DES LECTEURS

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Merci au photographe Moad Mzaoeg quinous a adressé cette jolie photographieprise au Café des Fils du Détroit, près dumusée de la Kasbah, en juillet 2015.

J’ai eu grand plaisir à découvrir votre article surFatima Mernissi dans votre premier numéro del’année. cette grande dame le méritait tant (...).

Fatou W., Dakar - Sénégal

Bon texte sur Madame Fatima Mernissi qui nousrappelle quelle immense perte nous avons subi enparticulier nous, les femmes, avec la disparition decette grande humaniste et féministe.

Madiha F., Casablanca

ABONNEMENTUURRBBAAIINN magazine

Pour qu’il ne vous manque plusun seul numéro !

1 an soit 11 numérosMaroc : 160 DH // EuropE : 380 DH (35 €)

uSa : 520 DH (60 $) // canaDa : 520 DH (67 caD)

Paiement par chèque, virementou espèces à URBAIN SARL

C’est moi qui l’ai fait !J’ai testé votre recette de citrons confits et c’estune réussite ! Grâce à elle, je retrouve un peu dugoût de mes lointaines vacances à Marrakech etsuis bien décidé à revenir très vite au Maroc !

Jacques B., Troyes - France

paroles de lecteurssur [email protected]

HOMMAGE À FATIMA

Une icône du féminismea tiré sa révérencePar Stéphanie Gaou, libraire

CULTURE � LIVRES

Au mois de novembre, une femme de lettres a quitté bien trop discrètement la scènede l’écriture au Maroc. Fatima Mernissi, romancière, essayiste, universitaire,avait su imposer une voix puissante dans le monde de la pensée ici et au-delà desfrontières marocaines. Très connue pour son roman Rêves de Femmes qui retrace lequotidien des femmes à Fès dans les années 50, elle a surtout œuvré à redonner uneparole aux femmes oubliées et à rappeler au monde que la femme en islam a eu degrandes heures de gloire qu’il serait judicieux de rappeler à nos modernes.

64

© D.R.

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Fatima Mernissi a vu le jour en 1940 à

Fès dans un harem au sein d’une famille

bourgeoise, naissance propice pour

développer en elle un sens aigu de

l’observation et un inextinguible désir

d’émancipation.En 1974, elle obtient un doctorat

de sociologie aux États-Unis, puis elle

revient enseigner à l’Université Mo-

hamed V à Rabat. La publication aux

États-Unis de sa thèse Under the Veil

connaît un immense succès et la motive

à écrire davantage.En 1987, son tonitruant Le Harem poli-

tique reçoit les foudres des islamistes au

Maroc, mais rien n’arrête cette militante.

Dans ce livre elle se pose les questions

suivantes : une femme peut-elle, au

même titre qu’un homme, gouverner un

état, commander une armée ? Une

femme mariée peut-elle répudier son

mari ? Et tant d’autres interrogations qui

lui permettent de traiter de l’incessant

problème d’inégalité entre homme et

femme.Pour venir étayer ses argumentations,

elle publiera quelques années plus tard

Sultanes oubliées, femmes chefs d’état

en islam dans lequel elle expose le des-

tin des reines dont les actes ont été tout

bonnement « réécrits » ou effacés de

l’histoire officielle. À partir des années

90, elle s’engage de plus en plus active-

ment dans la vie associative.Ses « héritiers » spirituels sont nombreux

de nos jours et notamment Fadma Aït

Mous qui vient de remporter le Prix du

GrandAtlas 2015 avec Driss Ksikès pour

son livre publié chez En toutes lettres

Le métier d’intellectuel.En 2010, Fatima Mernissi publie Islam

et démocratie chez Albin Michel, en

reprenant les thèmes fondateurs de sa

pensée : le bien-fondé d’une plus grande

liberté pour les femmes dans le monde

musulman. Dans cet ouvrage, elle rap-

pelle qu’à la création de l’Islam en 622,

l’intention du Prophète est d’instaurer

une communauté religieuse et démocra-

tique où hommes et femmes discuteront

des lois de la cité. Agissant comme un

détective privé, elle s’applique dans ce

livre à retracer les faits qui ont écarté les

femmes du droit de cité. Cette grande

dame fut remerciée en 2003 du pres-

tigieux prix Prince desAsturies, le Nobel

espagnol.

Si sa disparition doit nous attrister, elle

doit surtout nous imposer un devoir de

responsabilité à son égard : la lire et

propager sa parole, pour ensemble, trou-

ver une vraie voie d’écoute et de vivre-

ensemble.Qu’une femme ait pu autant s’engager

dans la voix de la réhabilitation est une

manœuvre ardue et courageuse. À notre

tour, nous femmes, et aussi hommes, de

lire ses écrits et de nous pencher sur ses

messages d’émancipation, de modernité

et d’égalité. Le meilleur hommage que

l’on puisse lui rendre, c’est de la lire et

la relire et tenter aussi modestement que

possible d’appliquer ses préceptes dans

notre quotidien : aspirer à la dignité

individuelle, remplir son devoir sans

attendre d’injonctions ordonnatrices,

connaître et respecter l’histoire de son

pays et les grandes étapes de l’Islam,

s’attacher à son objectif de responsa-

bilité et œuvrer ensemble à un principe

d’égalité humaine.

“ Le désir actuel devoiler les femmes, c’estcelui de voiler les résis-tances. S’aventurer du côtédesfemmes,c’est trébuchersur les résistances.”

“ Si les droit des femmes sont un problème pourcertains hommes musulmans modernes, ce n’est ni àcause du Coran, ni à cause du prophète [Mohammed],et encore moins à cause de la tradition islamique,c’est simplement que ces droits sont en conflitsavec les intérêts d’une élite masculine.”

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LES ORDURES DE TANGEREn cette matinée où les yeux etla langue piquent, agacés parl’odeur de plastique brûlé quienveloppe la cité comme celaarrive régulièrement, on apprendavec plaisir que les travaux con-cernant le projet de déchargecontrôlée, ou CEV (centre d’en-fouissement et de Valorisationdes déchets) qui devra rem-placer la décharge à ciel ouvertactuelle commenceront danstrois mois. cette dernière, situéeprès de la gare ferroviaire deMoghogha et s’étalant sur prèsde 30 hectares constitue unevéritable catastrophe écologiqueet sanitaire à quelques passeulement de la baie de Tanger,du centre ville et au coeur dezones habitées où se trouvententre autres des établissementsscolaires. Selon des sources dela Banque Mondiale citées dansle rapport de la mission d’évalu-ation de la cour des comptespublié en 2014, le coût annueldes dommages environnemen-

Ça se passe à Tanger...Lues pour vous dans la presse et ailleurs,les dernières nouvelles de la ville

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ACTUS � TANGER DANS LA PRESSE

taux causés par les déchetssolides au Maroc est estimé à1 700 MDH, soit 0,5% du pIB,l’un des taux les plus élevés dela région MEna.(Source : Médias 24)

AMENDIS : LA TRÊVE ?à l’issue d’une réunion de lacommission de suivi de la ges-tion déléguée de l’eau et del’électricité par amendis, le 13janvier dernier, il a été décidéque l’augmentations de tarifs ne

concernera que les cinquième etsixième tranches. Les tarifs desquatre premières tranchesresteront donc inchangés pourl’année 2016. pour rappel, lacinquième tranche démarre àpartir d’une consommation deplus de 35 m2 pour l’eau et de311 kWh pour l’électricité. Laplupart des ménages tangéroisatteignent la quatrième tranche,selon le maire de Tanger, Mo-hamed Bachir abdellaoui.(Source : al Huffington post)

© witthaya

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EN BREF...FERRY - L’espagnol FRSlance une nouvelle liaisonmaritime entre Tanger etMotril, en Espagne.

TGV - L’ONCF a en-tamé le 19 janvier lestests du premier train àgrande vitesse marocainentre Tanger etCasablanca. Ces tests dy-namiques devraient durerplusieurs mois.

IMMOBILIER - L’AIZFETlance la 2e édition desRendez-vous de l'AIZFETautour du thème de l’im-mobilier. Ce salon setiendra les jeudi 25, ven-dredi 26 et samedi 27février 2016 à l'entrée dela zone franche de Tanger(Gzenaya) et permettrade découvrir les offresdes professionnels dusecteur. Se succéderontégalement durant cestrois journées, des mini-conférences, des rencon-tres d’investisseurs, desvisites de sites industriels,une opération caritativeet le résultat d’un jeu-concours. Infos sur :www.aizfet.org

PRIORITÉ AUX ENFANTSL'académie régionale de l'édu-cation et de la formation a an-noncé récemment, le lancementdu programme "Tanger villesûre pour l'enfant" pour la ré-gion Tanger-Tétouan-al Hoceima.Il s’agit de la mise en oeuvred'une convention-cadre decoopération entre le ministèrede l'éducation nationale et de laFormation professionnelle etl'observatoire national desdroits de l'enfant (onDE), dansun accord de coopération liant lawilaya et le conseil communalde Tanger. Vingt établissementsscolaires à Tanger sont con-cernés par ce projet pour l'an-née scolaire en cours (5 pourl'enseignement primaire, 9 pourle secondaire collégial et 6 dusecondaire qualifiant), dans laperspective de la généralisationde cette expérience dès la ren-trée l'année scolaire 2016-2017,qui sera marquée par l'instaura-tion des clubs de sûreté et desécurité scolaires. En quoi con-sisteront ces clubs ? c’est ce quireste à définir, ils devront par-ticiper quoi qu’il en soit au mé-canisme de lutte contre laviolence sous toutes ses formesdans les milieux scolaires, selonune approche éducative et desensibilisation.(Source : Libération)

UNE FERME ÉOLIENNELe groupe émirati Taqa Morocco,premier producteur privé d’élec-tricité au Maroc, souhaite im-planter un parc éolien de 140MW près de la zone franchede Melloussa. L’infrastructurecoûterait 150 millions de dollars,soit environ 1,5 milliard de DH.Le projet est pour l’heure enattente des autorisations admi-nistratives requises pour démar-rer la phase de construction.Taqa Morocco, qui détiendra60% des parts du projet, comptefournir 60 MW dès le début deson activité.(Source : Ecofin)

© Roi sande

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ACTUS � INITIATIVE CITOYENNE

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INITIATIVE CITOYENNE

FLEURISMoN QUARTIERQuand les habitants se révèlentsolidaires pour l’embellissement

de leur ville

Depuis quelques années, denombreux habitants des quartierspopulaires de Tanger, devant l’indifférence des autorités, ont eu l’ingénieuse idée d’embellir les rues de leur quartier. De BeniMakada à l’Aouema en passantpar Derb Jdid, ils donnent unebelle leçon de civisme à la ville.C’est avec quelques fils de fer,des bourgeons de fleurs et deplantes vertes, des pots et unesacrée dose d’imagination et decréativité qu’ils ont redonné de la couleur à des rues souvent délaissées par la municipalité.

PAR STÉPHANIE GAOU

Photos : L’Observatoire dela Protection de l’Environnementet des Monuments Historiques de

Tanger

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ACTUS � INITIATIVE CITOYENNE

« Ce sont les jeunes qui ont fait lepremier pas. Au début, leurs aînésétaient un peu sceptiques, mais devantla ténacité et la beauté du projet, tout lemonde a mis la main à la pâte », assureAhmed Said Kadiri, journaliste à Medi1Radio et membre du jury de l’Observa-toire de la Protection de l’Environnementet des Monuments Historiques deTanger. Il ajoute : « Ils ont fait des mira-cles en plantant de la verdure dans deslieux vraiment oubliés par les autorités.Grâce aux résultats dans les rues, leshabitants ont une vision plus optimiste etouverte et cette réussite est devenue unmodèle pour d’autres quartiers. Cettesolidarité a vraiment vu le jour au lende-main des manifestations anti-Amendis.Beaucoup de voisins ont avoué ne pas seconnaître avant cette aventure. »

L’Observatoire de la Protection del’Environnement et des MonumentsHistoriques de Tanger a été créé en2012, il établit des états des lieux del’environnement écologique de Tanger.Le constat est souvent sévère. Cetteassociation constituée de personnalitéspolitiques de tous les partis et d’acteursde la société civile, tels des architectes,des ingénieurs informatiques, des ges-tionnaires, des professeurs d’universitén’est en rien étatique et se veut au-tonome. « D’où la nécessaire envied’accompagner ces initiatives dequartiers » raconte Abdelmalek Saoud,également membre de l’Observatoire.« Chaque année, nous décernons un prixIbn Battuta qui vient saluer une initiative

« verte » et citoyenne. Cette année, nousavons décidé de récompenser tous ceuxqui nous ont envoyé leur dossier departicipation. Au final, treize quartiersrecevront le prix. Il consiste en unerécompense symbolique et aussi, lacréation d’une joint-venture entrel’appareil économique et les quartiers, viades dossiers de sponsoring. Nous allonsfaire intervenir des entreprises pourfinancer des opérations à plus largeenvergure et aider plus concrètement cesquartiers. »

La cérémonie de remise des prix auralieu le 5 février 2016. Entre-temps, desworkshops de sensibilisation à la préser-vation de l’environnement auront étéorganisés pour les participants à laMaison de la Presse. �

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ACTUS � SPÉCIAL SAINT-VALENTIN

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Quand certains rêvent de Venise, de Florence ou de

Bora Bora, les Tangérois, eux, ne s’y trompent pas :

nul besoin d’aller bien loin pour trouver des endroits de

rêve afin de partager un joli moment avec sa dulcinée.

Petite liste non exhaustive, loin s’en faut, d’idées

douces ou dépaysantes, sur place ou à quelques

encablures seulement de la perle du nord...

Petits plans “ romance ” en bordure de détroit...

Suggérés par Christine Cattant

Saint-Valentintangéroise

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Vue sur l’océan à la Vila Bea

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Chambre avec vueBungalow en première ligne sur le détroit...Bien cachés devant l’hôtel bien connu de tous,les “bungalows” de l’hôtel Farah sont de vérita-bles petits nids douillets composés d’une cham-bre, d’un petit salon et d’un balcon avec vueimprenable sur le détroit de Gibraltar et sur labaie de Tanger. Une vue féérique à s’offrir pour2 200 DH (chambre double à partir de 1 200 DH).Hôtel Farah - Zone touristique El Ghandouri - Tanger //Tél. : 05 39 34 35 50

Terrasse au calme sur la baieOn aime les chambres de cette maison d’hôtes don-nant sur le jardin luxuriant et les terrasses privéesde ses suites offrant une vue sur la baie et les toitsde Tanger. Située au centre-ville, La Maison deTanger offre un calme étonnant à peine troublé parle chant des oiseaux. Possibilité de dîner sur placeou dans la chambre. À partir de 1 200 DH et jusqu’à1 900 DH.La Maison de Tanger - 9, rue Al Mabara - Quartier Josafat- Tanger // Tél. : 06 60 68 88 52 - 05 39 93 66 37

ACTUS � SPÉCIAL SAINT-VALENTIN

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Coup de coeur pour l’océanÀ une petite heure de Tanger seule-ment, la maison d’hôtes Vila Bea estune merveille pour qui cherche à seressourcer. Autour d’un design trèsréussi inspiré des années 60, desvues à couper le souffle jusque dansles chambres. Repas sur place ( 220DH). Chambre 1 155 DH, chambreluxe panoramique 1 595 DH.Vila Bea - 41, front de mer - MoulayBousselham // Tél. : 05 37 43 20 87

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Dîner romantiqueTable précieuse et ambiance feutréeLa Villa Joséphine est l'une desplus spectaculaires et pres-tigieuses propriétés de la vieillemontagne. Une table élégante(cristal, chandeliers, lumièrestamisées...) devant l’une des plusbelles vues sur la baie de la ville.Un cadeau rare que saura sans nuldoute apprécier votre Valentine...Villa Joséphine - 231, Rue Mesmoudi -Tanger // Tél. : 05 39 33 45 35

Saint-Valentin à domicileOn n’est parfois nulle part aussi bien que chez soipour un petit dîner en amoureux. Pensez traiteuravec le service à la demande de Tabadoul. Azizavous préparera votre dîner, un gâteau en forme decoeur, des amuses-bouches... Et pour commenceren beauté cette jolie journée, un brunch vous estproposé à partir de 11 h chez Tabadoul avec unesurprise pour les dames. Sur réservation.Tabadoul - 19, rue Magellan - Tanger // [email protected]él. : 05 39 37 19 78

Dépaysement et charme campagnardDans la campagne d’Asilah se trouve cette joliemaison d’hôtes écologique de style “lodge” surun site naturel et reposant. Vous pourrez ysavourer en admirant les cigognes une cuisinemarocaine 100% bio, originale et de saisondans un cadre chaleureux et dépaysant.Berbari - Village de Medchar Ghanem - Asilah //Tél. : 06 60 29 54 54

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Une surpriseBalade à cheval au soleil couchant...Une promenade à cheval sur la plage, enamoureux, pour admirer le soleil couchant etfaire le plein d’ondes positives et d’air marin,voilà qui est diablement romantique ! Débutantsacceptés. Tarif spécial offre Saint-Valentin pourURBAIN : 300 DH pour un couple, promenaded’une heure (au lieu de 400 DH).Royal Club équestre du Détroit - Route de Jbilat, à côtéMetragaz - Boukhalef - Tanger // Tél. : 06 61 10 44 89

Des fleurs, toujours...Ça a l’air tout bête, mais à moins que votre Valentinene soit irrémédiablement allergique au pollen, uneSaint-Valentin sans fleurs ne ressemble pas à grand-chose. Un bon fleuriste, c’est celui qui composerale bouquet parfait. Celui-ci reproduit même lesréalisations que vous lui apportez en photo. Enoutre, il propose un joli choix d’orchidées et fermetard le soir. Une adresse précieuse.Fleurs Haitam - 142. Av. Imam Mouslim - Quartier Dradeb- Tanger // Tél. : 05 39 93 60 04 - 06 60 53 35 77

ACTUS � SPÉCIAL SAINT-VALENTIN

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Faites-lui tout un cinéma...La Cinémathèque de Tanger vouspropose de privatiser pour vous sapetite salle afin d’offrir une séancetotalement privée à votre dulcinée.Choisissez le film, celui qu’ellepréfère ou celui de votre premièrerencontre, demandez le tapis rougeet embarquez pour le 7e art !Cinémathèque de Tanger - Cinéma RIF -Grand Socco // Tél. : 05 39 93 46 83 /06 68 24 10 09

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Tel. 05 39 37 45 10

facebook.com/[email protected]

52 rue Kacem Guenoun Porte de la Kasbah - Tanger

CATHERINECoiffeur membre de l’équipe de France

Coiffeur Visagiste Coloriste

05 39 33 33 9940, rue Moujahidine - California - Tanger

Du mardi au samedi à partir de 10 h

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203, rue Harroun Errachid - 90000 Tanger (près de l’École Américaine)

Tél. : 05 39 93 64 72 - www.lemanege.ma

EEnnffaannttss ddee 33 mmooiiss àà 33 aannss((ppee��ttee sseecc��oonn))

Pédagogie - Apprentissage du françaisSocialisation - Bien-être des tous petits

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MAG’ � À LA UNE

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Ceux qui aiment le cinéma ne peuvent pas nepas connaître le parcours impressionnant de laréalisatrice tangéroise, Farida Benlyazid. Soncinéma qui « regarde » par le petit trou de laserrure le Maroc qui change, qui s’interroge,qui revient à ses origines, à sa source, c’estelle. Celles et ceux qui aiment la mode, le style,la décoration et Tanger ne peuvent pas ne pasconnaître Ayda Diouri, sa fille, qui œuvredepuis quelques années à partager ses coupsde cœur pour les créateurs du pays avecbonne humeur et joie dans le concept-storeLas Chicas, ouvert en 2012 à la jonction de laKasbah et du quartier Marshan.URBAIN voulait les rencontrer pour une interviewcroisée depuis longtemps, chose faite. Close-up.

Propos recueillis par Nour Chairi

Farida Benlyazid& Ayda Diouri

Mère - Fille : Je t’aime, moi aussiHistoire de femmes

© Intha Conil

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MAG’ � À LA UNE

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URBAIN - Farida Benlyazid, votre parcours dans lecinéma s’étale sur presque 40 ans, racontez-nouscomment vous y avez mis un pied, puis toute votrevie.Ma mère aimait beaucoup le cinéma et m’emmenaitsouvent avec elle, Tanger à l’époque était une villeinternationale et on voyait tous les films américainsdoublés en espagnol et bien sûr les films espagnols,français, égyptiens et indiens. Donc, très petite j’ai étéhappée par la magie de l’image, bien avant de savoirlire. cela m’a peut-être même prédisposée à aimer leslivres. Les histoires m’ont toujours émerveillée. Et j’aivoulu raconter les miennes. c’est ainsi que j’ai com-mencé comme scénariste. Et puis j’ai voulu réaliserune porte sur le ciel, car il m’a semblé qu’aucunréalisateur ne le ferait comme moi je le voulais. Je suispar ailleurs la première productrice marocaine, maisj’ai toujours ressenti cela comme un fardeau que j’aisoulevé par nécessité et non par désir, ni par plaisir.D’ailleurs, en dehors du premier film de Jillali Ferhati,une brèche dans le mur, je n’ai produit que mes films.J’ai finalement trouvé une productrice qui fait sonboulot merveilleusement bien, par passion. car pourfaire du cinéma, il faut de la passion. oui, j’y ai mistoute ma vie comme vous le dites si bien.

Ayda Diouri, être la fille d’une célèbre réalisatricemarocaine, comment le vit-on au quotidien ?on le vit merveilleusement bien parce que non seule-ment elle est aimée de son public mais également desgens de la profession, ainsi que des acteurs etactrices qui ont un vrai plaisir à travailler avec elle.on peut dire que c’est une vraie chance d’être la fillede Farida Benlyazid.

Farida, quelles furent les valeurs que voussouhaitiez inculquer à votre fille, Ayda, quand elleétait petite ?

à ayda et Kenza mes filles, en plus de toutes lesvaleurs qui me paraissent importantes, j’ai voulutransmettre la liberté que m’a inculquée ma mère.Dans une société où la femme est souvent opprimée,il ne faut pas se laisser faire. Sans provocation, il fautréagir et ne pas accepter l’injustifiable. à mon filsabdelhay, j’ai aussi inculqué la liberté à laquelle toutêtre a droit et le respect de la liberté des femmes, pardéduction tout simplement. La sincérité est aussi unevaleur à laquelle je tiens et je crois qu’ils l’ont acquise.

Ayda, justement, quelles sont les valeurs que vousavez retenues de votre mère ?Je dirais surtout la patience, le respect et lagénérosité. c’est une femme très attachée auxtraditions, qui en même temps accorde beaucoupd’importance à la modernité. Elle est à l’écoute desautres. D’ailleurs, je l’appelle souvent pour luidemander conseils, ils sont toujours justes.

Farida, on dit que les filles sont complices ouennemies de leur mère, qu’en pensez-vous ?Malheureusement cela peut arriver qu’elles soient en-nemies et c’est bien triste. Dieu merci j’ai une grandecomplicité avec mes enfants et c’est un vrai bonheur.

Farida : “ Dans une société où la femme estsouvent opprimée, il nefaut pas se laisser faire. Sans provocation, il fautréagir et ne pas accepter

l’injustifiable.”

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Ayda, quand vous étiez plus jeune, aviez-vous entête de suivre la même voie que votre mère ?pas du tout, j’ai toujours aimé la mode, je voulais êtrestyliste, après avoir travaillé à paris chez plein Sudpuis chez Thierry Mugler. En rentrant vivre au Maroc,ma mère m’a proposé de faire les costumes de sonfilm ruses de femmes (Keid Ensa). J’ai bien sûraccepté et j’ai eu le prix des meilleurs costumes auFestival national de Marrakech. De là, je me suis miseà faire des costumes de cinéma. Je suis toujourscostumière. En 2014, j’ai fait les costumes du film de

Leila Marrakchi rock the Kasbah et en 2015, je viensde terminer en décembre le dernier film de Leila KilaniIndivision. Et je suis en train de travailler sur une sérieprévue pour le ramadan.

Farida, quels thèmes aimez-vous tout particu-lièrement traiter dans vos films ?pendant longtemps, ce fut la condition des femmesmarocaines, loin des clichés. J’ai rencontré plus defemmes fortes que de femmes soumises. Et le travailde mémoire m’a toujours paru très important. J’avais

© Fa

rida Be

nlyazi

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MAG’ � À LA UNE

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L’album (de haut en bas et de gauche à droite) : Farida sur le tournage de la série dedocumentaires Anthologie des Musiques Amazighes avecla troupe Ahidous Ihinajen //L’oeil de la réalisatrice // Avecses filles, Kenza et Ayda // Enmars 1961, dans la maison familiale qui désormais accueille Las Chicas. PH

OTOS

: © Fa

rida Be

nlyazi

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une grande complicité avec Fatema Mernissi quenous avons perdue dernièrement. Il faut lire et relireses livres, ils sont extrêmement importants. Sadernière préoccupation était envers les jeunes qui seradicalisent.

Farida, à quoi accordez-vous le plus d’importancedans vos films ou vos documentaires ?par exemple, il y a une chose à laquelle je tiens : jerefuse de filmer la violence.

Ayda, votre fille Alia souhaite également se lancerdans le domaine, qu’en pensez-vous ?au début, ça m’a fait un peu peur. Je lui ai dit qu’ellesera toujours comparée à sa grand-mère et qu’elledevait faire ses preuves. puis, elle a fait son premierdocumentaire Las chicas de oro. Je dois avouerqu’elle m’a convaincue.

Et vous Farida, que lui avez-vous dit pour laconseiller ?J’attends ses questions et j’y réponds. Elle l’a décidétoute seule et je ne l’ai ni encouragée ni découragée.

Farida, quand on prononce l’expression CasaNayda, on pense tout de suite à vous. Commentest venue l’idée de ce film culte ?L’idée est venue de Dominique caubet qui en estl’auteur. Elle est professeur de darija marocaine à

l’Inalco à paris (anciennement Langues o) et donctravaille sur l’évolution de la langue. Elle m’a demandéde faire un film sur la nouvelle culture des jeunes àtravers les nouvelles technologies et le rap et cela m’aintéressée. J’ai appris beaucoup de choses et j’ai prisgoût au documentaire. Je viens de terminer dix docu-mentaires de 26 minutes chacun sur la musiqueamazighe. cela m’a pris plus de deux ans, mais ça aété très enrichissant.

Et que pensez-vous de la jeune génération deréalisateurs marocains ? Un film qui récemment aremporté tous vos suffrages ?J’aime le travail de Hicham Lasri au cinéma, il prendbeaucoup de risques et s’en sort plutôt bien, maisaussi de nabil et de Hicham ayouch, de Layla Kilanientre autres. J’ai bien aimé KaryanBollywood deYassine Fennane, qui est projeté en ce moment à lacinémathèque.

Ayda, Las Chicas a fêté ses trois ans en 2015,comment est né ce concept-store unique en songenre ?Il est né d’une envie de faire connaitre les créateursmarocains dans différents domaines. J’ai eu la chancegrâce à mes tournages de les rencontrer. au début,nous présentions chaque mois avec Yasmine monassociée, dans son appartement, trois créateurs,(mode, déco, accessoires). La maison de mes grands-parents est devenue le lieu idéal pour abriter Laschicas. nous réunissons plus de 65 créateurs quifabriquent au Maroc. Et comme la gourmandise est laplus grande qualité dans notre famille, il était évidentde créer un salon de thé. c’est un vrai plaisir de s’yrendre chaque matin.

Justement, Ayda, le style pour vous, c’est quoi ? c’est ce qui définit le caractère, la personnalité !

Ayda : “ Tanger change et c’est normal.

Elle le mérite, mais jecrains la fracture sociale.”

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MAG’ � À LA UNE

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Tanger change. En êtes-vous heureuses ?Ayda : Tanger change et c’est normal. Elle le mérite,mais je crains la fracture sociale. J’aurais aimé qu’uninvestissement dans le domaine de la santé et del’éducation puisse accompagner ce changement.Farida : oui et non, la ville s’anime et se modernise,mais il y a trop de béton qui cache nos belles collineset l’architecture n’est pas toujours heureuse.

La relation mère-fille, toujours facile ?Ayda : Dans notre famille, il y a plusieurs générationsmères et filles. Ma grand-mère Fatimita amor a eu unerelation très forte avec sa fille Farida. c’est avec elleque ma mère a découvert le cinéma. après, entrema mère et moi, il y a eu une séparation dans monenfance. Et nos retrouvailles pour ne plus nous quitter.Et maintenant, avec ma fille alia, nous sommes entrain de construire cette belle relation.Farida : Franchement oui, c’est un bonheur d’avoirayda comme fille, qu’allah la protège et la bénisse ! �

Ci-dessus :Sur la terrasse de la maisonqui a vu grandir tour à tourla petite Farida, la petiteAyda et aujourd’hui sa filleAlia. À la belle saison, Las Chicas y servent dedélicieuses pâtisseriesqu’on savoure en admirantles murs de la Kasbah...

© Intha Co

nil

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MAG’ � RENCONTRE

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Joëlle Arnut-HanebaliLa claire-obscure

Page de droite :2015. Portrait

Stylo à bille sur papier 22 x 17 cm

Cette artiste discrète nichée dans la belle ville de Tétouan,« collectionneuse de détails » comme elle aime à s’appeler,s’illustre dans la gravure, le dessin, les installations, la peinture.Encore trop peu connue du grand public marocain, elle a exposéà travers le monde, parsemant ses œuvres comme autant decailloux du Petit Poucet pour dresser une sorte de parolefragmentaire, déroulant un fil d’Ariane salvateur et infini. S’il estdéfinitivement impossible de la classer dans une quelconquecatégorie, nous avions envie de jeter la lumière sur une authen-tique artiste qui défend son travail avec modestie et tempérance.

ENTRETIEN MENÉ PAR STÉPHANIE GAOU

PHOTOS : J. ARNUT-HANEBALI

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MAG’ � RENCONTRE

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Joëlle, où s’est déroulée votre enfance ?J’ai eu une enfance un peu nomade comme beau-

coup d’enfants de militaires, j’imagine. À peine née

à Bizerte en Tunisie, j‘avais une quarantaine de jours

lorsque ma famille est rentrée en France pour s’in-

staller en Charentes-Maritimes, puis à Meknès au

Maroc, puis dans l’Essonne près de Paris et enfin à

Bordeaux où nous nous sommes fixés. J’avais

quinze ans. J’imagine que cela a facilité ma décision

de partir à nouveau. Je n’avais pas conservé de lien

particulier avec les lieux ou les amis d’enfance

car à chaque fois qu’un sentiment d’attachement

naissait, il fallait partir.

Depuis combien de temps vivez-vous àTétouan ?Je vis à Tétouan depuis trente-deux ans précisé-

ment. Celui qui allait devenir mon mari venait de

soutenir sa thèse et s’apprêtait à retourner au

Maroc où un poste dans l’enseignement supérieur

l’attendait. Quant à moi, je venais d’achever mes

cinq années d’études à l’école des Beaux-Arts de

Bordeaux et il me semblait que je pourrais conti-

nuer à peindre n’importe où, donc pourquoi pas au

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Maroc ? Nous sommes arrivés fin 1983 et nous

avons choisi Tétouan à cause de la proximité de la

mer, élément décisif pour nous deux.

Avez-vous toujours été artiste ?Je ne sais pas, j’ai toujours aimé dessiner ou peindre.

Je me souviens d’une remarque plutôt positive

d’une institutrice pendant le cours primaire qui ex-

pliquait à une de ses collègues venue dans la classe

qu’elle m’avait gardée en retenue parce que j’avais

fait des bêtises (là, j’avais renversé une timbale d’eau

sur la table en séance de peinture) et que c’était

dommage parce qu’elle aimait bien ce que je faisais.

Bien plus tard, au lycée, une prof de français s’était

approchée discrètement dans l’intention de sur-

prendre ce que j’étais en train d’écrire mais elle

n’était pas arrivée à se fâcher, admirative de ce qui

n’était pour moi qu’occupation de mes doigts en

écoutant son cours. Ces souvenirs reviennent

flatter mon ego mais sur le moment, je n’attribuais

pas de valeur particulière à ce que je faisais.

Quel est le message que vous aimeriez fairepasser avec votre travail ?Je n’ai pas la prétention de faire passer un message,

j’essaie juste de me comprendre et de comprendre

le monde dans lequel je vis. Je suis une intuitive et

« c'est ce que je fais qui m’apprend ce que je cherche »pour reprendre Pierre Soulages. La portée de ce

que je fais ne m’apparaît souvent qu’après. Même

si de temps en temps, des œuvres naissent de pro-

jets réfléchis, bien élaborés et que je pressens ce

que cela va donner, il y a toujours quelque chose

d’incontrôlé qui fait que le résultat dépasse mes

prévisions.

La sobriété, instrument de maître pourcréer ?

“ Le cerne me suffit engénéral pour inscrire un corps, un visage...”

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MAG’ � RENCONTRE

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Sobriété de la couleur, oui ! Je travaille surtout en

noir et blanc pour une meilleure lisibilité de ma

recherche dans un contexte où la couleur est om-

niprésente (lumière, terre, architecture, tissus et

autres objets multicolores). Et sobriété du trait

aussi ! Le cerne me suffit en général pour inscrire

un corps, un visage… Mais il ne s’agit que de garder

l’essentiel, l’idée… Bien sûr, j’ai parfois des envies

de matières et de couleurs, alors j’empile les

couches et lorsque j’ai terminé, que j’ai eu ma dose

d’excès, j’efface, je gratte, je simplifie comme on se

met à la diète après un repas trop copieux (rires).

Un souhait pour le Maroc ?Qu’il n’oublie pas que la paix et la prospérité

passent d’abord par l’éducation et par le respect

des uns à l’égard des autres. La jeunesse ne doit pas

être sacrifiée et à mon avis, on devrait restaurer la

qualité de l’enseignement. Ne dit-on pas que le

développement d’un pays se mesure à son niveau

de culture ?

Les choses qui vous révoltent ?J’avais écrit ces lignes en 2008, pour moi, pour

essayer de comprendre ce que je faisais. Depuis, il

est toujours question de cela, incivilités, viols,

assassinats, guerres : « L’expression de la souffrancedans le monde me fait vraiment ressentir la douleur,m’interpelle. Je suis tout autant révoltée en constatantles ravages provoqués par les épidémies ou la malnu-trition de populations entières que je suis bouleverséepar les horreurs des génocides passés, par les conflitsinter-ethniques en Afrique, dans les Balkans ou ceux,récurrents du Proche ou Moyen Orient... Ma pratiqueartistique témoigne-t-elle de toutes ces violencesintolérables, leurs répétitions absurdes, mon impuis-sance à y remédier, avec les répétitions, alignements,empilements, accumulations qui m'obsèdent sans que je

puisse m’en détacher ? » Corps meurtris, en pièces.Ma propre impuissance face à ces violences me

révolte !

À partir de quel moment peut-on considérerque l’on est un(e) artiste ?Je ne sais pas répondre à cette question…

Créer : douleur ou joie ?Les deux. Douleur, toutes les fois où je me heurte

à des échecs, où je me dis que ce que je fais n’a

aucun intérêt et me reproche ma prétention à

vouloir apporter ma contribution artistique… Et

joie, lorsque j’ai le sentiment d’avoir réussi à

réaliser ce que je souhaitais et là, j’exulte, je m’aime

à nouveau ! Mais, c’est banal, ce sont des sentiments

partagés par tous les créateurs et les chercheurs

dans n’importe quel domaine.

Un souvenir lié à votre travail qui vous ap-porte beaucoup de sérénité ?J’éprouve un sentiment de sérénité dans mon tra-

vail lorsque je suis dans la mise en œuvre, dans le

plaisir de la fabrication, cela prend du temps et cela

me comble d’aise. Je ne suis pas pressée, je me

donne le temps de mûrir d’autres projets. �

“ Je n’ai pas la prétentionde faire passer un

message, j’essaie juste de me comprendre et

de comprendre le mondedans lequel je vis. ”

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Page 28 :2010. Technique mixte surtoile (détail) - 70 x 100 cmPage 31 :2015. Corps alignés - Instal-lationCi-dessus :2015. Portraits 2 - Techniquemixte sur papier - 50 x 65 cmCi-contre :2010. Bustes - Techniquemixte sur toile - 60 x 100 cm

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L’OEIL DU PHOTOGRAPHE

Couleurs ChaouenHamadi Ananou

« Dire oui, le penser surtout. Tout à coup, à part les oiseaux qui piaillent, assaillie de silence et d’azur. La campagne, au loin, à peine frissonnante. Là-bas, un coq, chargé

de chants tracassés, repu de civilisation, étreint jusqu’à l’angoisse de modernité.chaouen, en prise avec les splendeurs de ses silences, bleue et luminescente, en par-tance pour les ondées printanières. petits pas dans les ruelles pentues et tortueuses,promesses d’été, éclat du soleil qui reflète sur l’eau de la rivière. ressac du vent dansles arbres, ressac et houle tout ensemble. La mer, déjà si proche. Je ferme les yeux enpleine campagne, la haute mer surgit en imagination. Qu’aime-t-on quand on voue unculte au vent ? L’insaisissable, l’impalpé. chaouen se donne à voir, sans bousculades,

sans artifices, après avoir filtré dans ses venelles étroites les ébrouements du cherqui. »Stéphanie Gaou, 2016.

natif de Melilla, Hamadi ananou vit actuellement à ceuta. Sa palette de coloriste mer-

veilleusement opulente rend grâce aux traces du temps, à la beauté des cieux et des

vues contrastés. Ses paysages de chaouen charment l’œil sans jamais tomber dans un

pittoresque simpliste. Les habitués de la Galerie de l’Instituto cervantès ont pu voir son

travail à Tanger, hommage fastueux à la tauromachie.

contact site web : www.ananou.com

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CULTURE � AGENDA

“ Dans une tentative pour mieux compren-dre ma relation au Maroc et à New York,j’ai combiné mon expérience de ces villesen une photographie à double exposition.L'objectif principal était de créer un nou-veau monde en utilisant deux expériencespolaires. En accord avec mon intérêt pour la pho-tographie documentaire, toutes les imagesont été prises au moment décisif et au-cune mise en scène n’a été réalisée avantla prise de vue. Le monde utopique de la

- L’AGENDA CULTUREL -photo

double exposition a été construit de façonréaliste plutôt qu’abstraite ou surréaliste.Je cherchais similitudes et différencesentre Amérique et Afrique, les combinanten une photographie interactive. En raisonde son caractère expérimental, ce travailpourrait agir comme un catalyseur nonseulement pour moi, mais aussi pourchaque personne découvrant le projet.”Le Cercle des artsJusqu’au 22 février

Marina ShumenkovaToo Many Charades / TANGIER MEETS NEW YORK

UURRBBAAIINNAIME !

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7, rue du Palmier / 35, rue des Almohades - Petit Socco - TangerTél. : +212 539 37 20 54 - [email protected] / facebook

GALERIE CONIL

JUSQU’AU 26 FÉVRIER 2016

LES DERNIERS DESSINS

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CULTURE � AGENDA

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- photo (suite) -

Luis Hernandez de LomaVentanasLuis Hernandez de Loma, créateur de carnets, s’il-lustre également dans la réalisation de papiersmarbrés et de cyanotype. Le cyanotype est unprocédé photographique monochrome négatifancien, par le biais duquel on obtient un tiragephotographique bleu de prusse. Il présentera unesérie de photographies à partir de cette techniquesur les fenêtres de Tanger. Jusqu’au 15 mars.

Espace galerie les insolites

Vernissage le 13 février à partir de 19h00

Mathias MagnusDe la neige en étépour sa deuxième exposition au photo Loft,Mathias Magnus présente une thématiquephotographique métaphorique avec desœuvres aux noms tels que Météoritetangéroise, Du charbon autour de mes yeuxou encore Jour de fête de Sidi Tati sur lalune. nocturne le 18 février. Jusqu’au 12mars.

Galerie Photo Loft

Vernissage le 4 février à partir de 19h00

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- Spectacles -Bin Bin (Entre autres)ThéâtreDramaturgie et Mise en scène : Mahmoud ChahdiAvec Adil Abatorab, Malek Akhmiss, Hajar CharguiMusique : Mehdi Boubeka, Mustapha KhalifiThéâtre pluridisciplinaire en marocain dialecte etFrançais (sur-titré)Grand Prix du Théâtre Professionnel Marocain 2014un ensemble de scènes autour de la rencontre. Lesprotagonistes de ces rencontres se montrent sou-vent maladroits, mettant quelquefois cet instant enpéril. une rencontre de personnages dans un pre-mier temps qui se transforme rapidement en unerencontre entre les cultures. La méconnaissance del’autre et les préjugés qui en découlent sont les élé-ments qui peuvent mettre à mal cette rencontre ouqui l’enrichissent dramatiquement...

Salle Beckett de l’Institut Français - TangerMardi 23 février à 19h30 Maison de la culture d’Al Hoceima Le 25 février à 18h00

Un’AsVices & Versace one man show est un voyage intemporel qui transporte le spectateurdans le monde déjanté de l'artiste aux multiples facettes et anecdotesdélurées, le tout, orchestré par les jeux de mots improbables et délirantsqui font la signature de un'as. un spectacle qui s'attaque aux vices cachésou pas, de l'être humain et où l'humoriste ne lâche rien. Tout y passe :des obsessions aux "péchés mignons" en passant par les absurdités del'homme. Tarif : 100 DH. réservations au 05 39 37 19 78.

TabadoulLe 20 février à 21h00

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Z La mère du printemps Driss ChraïbiAvec Sheena Chraïbi et la Troupe Mémoires d’Avenir :Abdelghani Bouzian et Eric Valentin En partenariat avec la librairie des ColonnesEn 2015, le roman La mère du printemps (1982) de Drisschraïbi est traduit en arabe par Mohamed Hmoudane etparaît aux éditions de La librairie des colonnes. ren-contre avec Sheena chraïbi autour de ce texte et lecturemusicale à deux voix en français et arabe.Médiathèque de l’Institut français de TétouanLe 25 février à 18h30

Z Nouvelle Encyclopédie du savoir relatif et absolu Bernard WerberGoûter littéraire en compagnie de Delphine Mélèse,comédienne, qui lira des extraits du livre. Tarif : 40 DHLe Cercle des ArtsLe 13 février à 17h00

Z Desafiando a la muerte José María Aparici Jerez Rencontre avec l’auteur. En langue espagnole.L’auteur raconte la vie mouvementée de son père,pilote républicain espagnol durant la guerre civile puisinterné en France, et qui finit sa vie à Tanger. à traversles poèmes qui évoquent les blessures de l’âme, il ex-prime son tragique passage sur terre, ses douleurs etl’amour perdu de Juanita, son épouse. Le fils retrace lavie de cet intellectuel qui exerçait comme médecin dansce Tanger méconnu d’après-guerre espagnole.Institut Cervantes de TangerLe 11 février à 19h00

- Littérature -

Z La houlette Kamil HatimiRencontre avec l’auteur. Discussion avec Kenza SefrouiEn partenariat avec la librairie des ColonnesDragan chenah est journaliste star de la rubrique« Divertissements » à la Houlette casablancaise. (...) Maisdepuis quelques temps, son quotidien est bouleversé :il ne peut plus écrire. Il entame une psychanalyse, quile plongera dans les trous noirs de son passé.Galerie Delacroix de l’Institut français de TangerLe 5 février à 18h30

Z Une identité à fleur de peauMohammed EnnajiRencontre avec l’auteur. Avec la librairie les insolites« Les textes (...) ont tous été écrits dans « le feu dudébat » se rapportant aux différents événements ayantmarqué la scène marocaine et arabe. c’est en re-groupant et en relisant ces textes rédigés au gré dessoubresauts de l’actualité et du hasard des contextes,que je pris conscience (...) à quel point la question del’identité les traverse quasiment de bout en bout ».Institut français de TangerLe 12 février à 18h30

Z 818 jours François Salvaing rencontres des clubs de Lecture de l’universitécitoyenne « Lire dans la cité. Fondation HEM et Institutfrançais du Maroc.écrit sous forme de journal intime du sultan MohammedYoussef, futur roi Mohammed V, solidement appuyé surles archives du docteur Dubois-roquebert, son médecinet confident, François Salvaing établit une chroniqueau jour le jour de l’exil de Mohammed V. Institut français de TangerLe 15 février à 18h30

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UNIVERSITÉ CITOYENNE® CAMPUS HEM TANGERCYCLE DE CONFÉRENCES - SaLLE BEcKETT DE L’InSTITuT FrançaIS à 19H00

A Dialogue of Civilization : Can two women’sfriendship offer clues to solving political conflict ?Par Anthony David, professeur à l’University of Chicago. De platon aux fondateurs américains et alexis de Tocqueville,l'amitié a occupé une place centrale dans la politique. pendantquarante ans, l'amitié entre ruth Dayan, la veuve du généralisraélien Moshe Dayan et raymonda Tawil, la belle-mère deYasser arafat, leur a permis de défier les forces historiquesséparant palestiniens et Israéliens. à cet égard, leur histoire estun cas extraordinaire de « dialogue de civilisation ». conférenceen langue anglaise sous-titrée français.

University of New England

Le 17 février à 19h00

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- Conférences -

« ÉCONOMIE ET GESTIONDE L’ENTREPRISE »

x « Vers l’émergence d’un modèle dedéveloppement 100% marocain »M. amine Laghidi : Directeur Général north StarGroup et expert en stratégies d’investissements.Le 2 février à 19h00

x « Problématique fiscale au Maroc : handi-caps et espoirs pour les investisseurs »M. akesbi najib : Enseignant chercheur, professeur à l'Institut agronomique et VétérinaireHassan II - rabat. Le 4 février à 19h00

x « La net économie : une opportunité pour lespays émergents ? »M. alain Deppe : Enseignant chercheur, universitéde picardi Jules Verne. Le 9 février à 19h00

« INSTITUTIONS, VIE POLITIQUE ETDROITS HUMAINS »

x « Gouvernance et droits humains »Mme Khadija ryadi : militante marocaine desdroits de l'homme, ancienne présidente de l'association Marocaine des Droits Humains. Le 11 février à 19h00

x « Les jeunes arabes entre identité islamiqueet appartenance globale »Bassam Tahhan : professeur de lettres arabes, islamologue et politologue franco-syrien, spécialiste des questions internationales.Le 18 février à 19h00

x « Leadership au féminin dans le mondearabe »Mme Fatiha Layadi : parlementaire marocaine(paM) et journaliste de métier. Le 20 février à 19h00

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CULTURE � AGENDA

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What is Art ? Where is the Border ?Le Border célébre son premier anni-versaire avec une exposition collectivedes artistes qui travaillent dans le lieuet présente la redistribution de l'espaceainsi que la programmation à venir.Vernissage/cocktail en musique.

Border Art FactoryLe 6 février à 17h30

- expositions -Soirée hommage à Serge PalmaTangérois, artiste et handicapéDessins dactylographiésannée 1966, Serge palma expose pour lapremière fois à Tanger, dans la salle cul-turelle de l’ancien casino Municipal, ruedu Mexique. La palette de l’artiste est unemachine à écrire, son pinceau la lettre« M » et ses tubes de peinture, les quatrerubans de couleurs de la machine : le noir,le Bleu, le rouge et le Vert. avec ces sim-ples « outils », la diversité des tonalitésutilisées compose des dessins dactylo-graphiés aux couleurs lumineuses etchaudes dont le résultat est surprenant !Stéphanie Gaou présentera ce natif deTanger à travers la projection d’un petitfilm, la lecture de quelques passages dulivre une Vie Insolite écrit par l’artiste etl’exposition d’une vingtaine de sesœuvres.

Librairie les insolitesLe 2 février à 19h00

Rita AlaouiObjets trouvésrita alaoui s'est longtemps intéressée à la symbolique et àla représentation des plantes, des arbres, des minéraux etdes insectes. cette artiste plasticienne crée des tableauxempreints de légèreté, adoptant une peinture sous le signedu végétal et de l’organique. Qu'il s'agisse de fruits, delégumes, de poissons ou de fleurs, c'est la couleur qui des-sine une forme, qui se mélange avec le fond, dans le plaisirévident de faire naître les choses d'une matière qui ne renieen rien sa fluidité. Jusqu’au 23 avril.

Galerie Delacroix de l’Institut français de TangerVernissage le 19 février à 19h30

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Robles Coutumes arabesL’œuvre du madrilène Fernando Garridorobles regroupe d’innombrablesscènes de coutumes arabes. uneœuvre communicative, évolutive etvectrice d’énergie et de sentiments.Jusqu’au 26 février.Institut Cervantes de TangerVernissage le 4 février à 19h00

Z Et toujours... Mohamed Raiss El Fenni L’artiste aux multiples facettes présente son installationcréative, monde ludique de poupées, pierres, carreauxet bonzaïs. Jusqu’au 3 mars - Volubilis Art Gallery Les dessins de Babahoum" Les chèvres sont dans les arbres. Les vieillards agitentleur canne vers le ciel. L'espace se peuple d'ânes, d'oa-sis, de canards, de puits, de souk, de tisserandes, detapis, de palmiers, de murailles sombres. Des scènesanciennes, plus ou moins inspirées par celles qu'on peutlire dans l'Ancien Testament et dans les sourates duCoran, reviennent, se réinterprètent, ou s'évadent."Extraits - Pascal Quignard. Jusqu’au 26 février - Galerie Conil

Résidence d’artistes RestitutionAbdelkrim Ouazzani, Rahima El Arroud et Youssef El Yedidi.Depuis plus de 25 ans, l’atelier de gravure de l’Institut français deTétouan accueille des artistes de France et du Maroc. Il constitue sonidentité artistique en liaison avec les projets menés en partenariatavec l’Institut national des Beaux-arts.Les expériences menées par les artistes nous interpellent aujourd’huisur la création du multiple et le travail de la gravure : trace, empreinte,impression, techniques, matériaux et produits, etc. En quoi la gravure reste-t-elle une création contemporaine ?

Institut français de TétouanPrésentation le 18 février à 19h00

© Kh

adija EL A

BYAD

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- Ateliers -

Les workshops de TabadoulTarif du workshop : 100 DH

Yoga et visualisation créative par nadia abid. pratique de Hatha Yoga : postures et souffle afinde détendre le corps et de tonifier en douceur lesmuscles. puis yoga nidra, tranquillement al-longés : détente du corps, relâchement des émo-tions et visualisation guidée pour éveillerl'imaginaire.Le 7 février de 15h00 à 16h30

Zumbapar Loubna Boutenache, diplômée « instructorade Zumba » à Madrid. La Zumba, entre gym et danse, est idéale pourse défouler, danser, transpirer sur des rythmesde danses latines, swing, rock’n roll et hip hop.Les 7 et 21 février de 12h00 à 13h30

Méditation par nadia abid. Moyen d'acquérir une plus grande stabilitéémotionnelle et attentionnelle, de réduire lesétats de stress et de fatigue.Le 21 février de 11h00 à 12h00

Salsa-batchata par Wahid BeztamiLe 13 février de 12h30 à 14h00

Initiation au chant et expression vocalepar Sabine Steffan, diplômée du conservatoireinternational de parme, en partenariat avecVocea. ce stage s’adresse à ceux qui désirent avoir uneapproche simple et claire de la voix. Les débu-tants pourront avec sérénité trouver leur proprevoix et la découvrir avec des exercices ludiqueset des chants simples. programme : relaxationde l’appareil vocal et corporel / Découverte dusouffle et des résonateurs / reconnaissance ducorps par la découverte vocale / Exercices de vo-calisation, technique vocale, pose de la voix.Le 21 février de 15h00 à 18h00

Danses urbainesavec la compagnie Mistral Est de Strasbourg.12h00-13h30 : workshop de hip-hop, catégorie"all styles"14h30-16h00 : workshop de hip-hop, catégorie"Break" 16h30-18h : training encadrés 19h00 : spectacle Le 28 février

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CULTURE � À L’AFFICHE

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- à l’affiche en février -

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KARYAN BOLLYWOODDe Yassine FennaneAvec Amal El Atrache, Souhail Nawaz Quraishiet Adil AbatourabFiction, Maroc, 2015, VOstFRÀ partir du 3 février

MIA MADREDe Nanni MorettiAvec Margherita Buy, John Turturro et Nanni MorettiFiction, Italie, 2015, VOstFRÀ partir du 3 février

LA SCIENCE DES RÊVESDe Michel GondryAvec Gael Garcia Bernal et Charlotte GainsbourgFiction, France, 2006, VFÀ partir du 3 février

MUSTANGDe Deniz Gamze ErguvenAvec Gunes Nezihe Sensoy, Ayberk Pekca et Elit IscanFiction, Turquie/France, 2015, VOstFRÀ partir du 4 février

NOUS TROIS OU RIENDe KheironAvec Kheiron, Leila Bekhti et Gérard DarmonFiction, France, 2015, VFLe 2 février à 21h00

LE CONVOIDe Frédéric SchoendoerfferAvec Benoît Magimel et Reem KhericiFiction, France, 2016, VFLe 4 février à 19h30Le 9 février à 21h00

Les séances de la Cinémathèque

TROIS SOUVENIRS DE MA JEUNESSED’Arnaud DesplechinAvec Quentin Dolmaire, Lou Roy-Lecollinet etMathieu AmalricFiction, France, 2015, VFÀ partir du 5 février

A MILE IN MY SHOESDe Said KhallafAvec Amine Ennaji et Noufissa BenchidaFiction, Maroc, 2016, VOstFRÀ partir du 10 février

NOTRE PETITE SOEURDe Hirokazu Kore-EdaAvec Haruka Ayase et Masami NagasawaFiction, Japon, 2015, VOstFRÀ partir du 17 février

MICROBE ET GASOILDe Michel GondryAvec Ange Dargent et Théophile BaquetFiction, France, 2015, VFÀ partir du 17 février

LES ANARCHISTESD’Elie WajemanAvec Tahar Rahim et Adèle ExarchopoulosFiction, France, 2015, VFLe 18 février à 19h30Le 23 février à 21h00

JE SUIS UN SOLDATDe Laurent LarivièreAvec Louise Bourgoin et Jean-Hugues AngladeFiction, France/Belgique, 2015, VFLe 25 février à 19h30

Z Les films du mois

Z Les films de L’Institut français

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MAG’ � À L’AFFICHE

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Ciné CollectionChaque mois, la Ciné-mathèque vous pro-pose de découvrir desfilms sur Tanger, desfilms de réalisateursTangérois, marocainsou plus largementissus du monde arabe.

Algériennes, trente ans après

De Ahmed Lallem / Documentaire, Algérie, 1996, VFEn 1966, Ahmed Lallem tournait Elles, dans lequel deslycéennes algériennes racontaient leurs vies, leursdifficultés sur le chemin de l'émancipation, leurespérance en l’avenir. Trente ans plus tard, le cinéastebrosse avec quatre d’entre elles le tableau de leur par-cours personnel. À travers leurs confidences, ce sonttrente années d'histoire algérienne qui sont évoquées.Le 16 février à 19h30

Ciné-club American Language Center

Les États-Unis ont toujours accueilli des réali-sateurs à la recherche du “rêve américain”. LaCinémathèque de Tanger, L’Américan Lan-guage Center et la Légation américaine vousinvitent à découvrir ces réalisateurs venus dumonde pour enrichir la filmothèque américaine.

L’AURORE De F. Wilhem MurnauAvec Georges O’Brien et Janet GaynorFiction, États-Unis, 1927, VO muetteUn pêcheur s'éprend d'une citadine aux alluresde vamp. Sous l'influence de celle-ci, il décidede noyer son épouse, mais change d'avis unefois sur la barque. Effrayée, la femme fuit enville. Elle est bientôt rejointe par son mari,désireux de se faire pardonner.Le 7 février à 19h30

MEMENTO De Christopher NolanAvec Guy Pearce et Carrie-Anne MossFiction, États-Unis, 2000, VOSTFRLeonard Shelby n'a qu'une idée en tête : tra-quer l'homme qui a violé et assassiné sa femmeafin de se venger. Sa recherche du meurtrier estrendue plus difficile par le fait qu'il souffre d'uneforme rare et incurable d'amnésie. Bien qu'ilpuisse se souvenir de détails de son passé, ilest incapable de savoir ce qu'il a fait dans lequart d'heure précédent, où il se trouve, où ilva et pourquoi...Le 21 février à 19h30

L’Opéra en direct au cinémaIl Trovatorede Giuseppe VerdiDirection musicale :Daniele CallegariMise en scène : Alex OlléAvec l’orchestre et les choeurs de l’Opéranational de ParisEn VOstFRLe comte De Luna estépris de Leonora. Il veutse débarrasser de son rival, un mystérieux trouvèrequi égrène des sérénades sous les fenêtres deLeonora dont il a su conquérir le cœur. Celui qui sus-cite sa jalousie, Manrico, est en réalité son proprefrère jadis enlevé par une bohémienne et que touscroient mort. Le 11 février à 18h30

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Antonio VivaldiLe 13 février à 17 hAprès le semestre de cycle “ L’art à l’écran”dédié aux peintres et sculpteurs célèbres organisé en collaboration avec Border etKarim Music, Tabadoul entame une nouvellesaison dédiée à la musique en organisantdes projections/rencontre débats autour des compositeurs et musiciens célèbres encollaboration avec Vocea et la librairie de la Résistance à Tanger.

Pour cette pre-mière édition c’estVivaldi qui sera àl’honneur, présentépar Sabine Steffan.

Entrée à participa-tion libre en soutienaux artistes.

Le Ciné-Clubde la CinémathèqueGANGSTERS AMÉRICAINSLe Ciné Club de la Cinémathèque de Tangervous invite à revoir ou découvrir des films mar-quants de l'histoire du cinéma et à guider votreregard au-delà de l'écran...

SÉANCE DU 14 FÉVRIER À 19H30Coeur d’Apache De D. W. GriffithCourt métrage, USA, 1912, muetAvec Elmer Booth et Lillian GishLittle Lady vit avec sa mère maladedans un faubourg de New York.Son amoureux, un jeune musicien

sans le sou, part chercher fortune de l'autre côté dela ville, la laissant seule avec les voyous de Pig Alley.Little Lady se laisse entraîner au bal des gangsters.Regeneration De Raoul WalshFiction, USA, 1914, muet Avec R. Fellowes et A. Q. NilssonÀ 25 ans, Owen, orphelin malmenépar le destin, est à la tête d'ungang. Il tombe amoureux de MarieDeering, une jeune femme de lahaute société et travailleuse sociale. Leur idyllen'échappera pas à l'implacabilité du destin.

SÉANCE DU 28 FÉVRIER À 19H30ScarfaceDe Howard HawksFiction, USA, 1932, VOstFR Avec P.l Muni et Ann DvorakChicago dans les années 20, TonyCamonte, petit malfrat, fait tout cequ'il peut pour accéder au pouvoir.Il devient le garde du corps d'unchef de gang, Lovo. Avec son complice Guido Ri-naldo, il va peu à peu éliminer les concurrents de Lovoet enfin revendiquer la place de chef au sein du gang.

llaa mmuussiiqquuee àà ll’’ééccrraann

Cinéma à l’Institut françaisde Tétouan

Ciné France Maroc - Les vendredis à 19 h

Le 5 févrierLe convoi de Frédéric Schoendoerffer

Le 12 févrierLes anarchistes d’Elie Wajeman

Le 19 févrierL’hermine de Christian Vincent

Le 26 févrierJe suis un soldat de Laurent Larivière

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GGoouutteerr CChhaannddeelleeuurrTabadoul, Aziza et Laila vous convient à partager les crêpesde la Chandeleur. Animation,maquillage, henné et goûter(crêpe et boisson chaude) 40 DH.Tabadoul, le 3 février à 16 h

MAG’ � AGENDA JEUNESSE

Ma séance Cinéà la Cinémathèque de Tanger

Moi, moche et méchantDe chris renaud et pierre coffinanimation, états-unis, 2010, VFstarà partir de 3 ansavec les voix de Gad Elmaleh et StevecarellGru, un méchant vilain complote le plusgros casse de tous les temps : voler lalune... À partir du 3 février

Chiken runDe nick park et peter Lordanimation, royaume-uni, 2000, VFà partir de 6 ansau sein de la vie paisible du poulailler dela ferme Tweedy, la poule Ginger rêve degrands espaces et de liberté... Espoirs at-tisés par un "coq-boy libre et solitaire",rocky, qui atterrit dans la basse-cour.À partir du 17 février

Ateliers VacancesDu 22 au 26 février

et du 29 février au 4 mars

� TABADOUL de 10h30 à 16 h

un éventail d’activités créatives et/ouphysiques. Déjeuner (30 DH) et goûter (10DH) faits maison par aziza servis sur placeaux participants. Informations, programmeet réservations sur www.tabadoul.org

� CERCLE DES ARTS de 15h30 à 17 h

L’atelier d’arts plastiques du mercredi devientquotidien. origami, dessin d’observation, recyclage, kirigami, matériaux naturels, pein-ture... Les travaux seront exposés la semainesuivante au cercle. pour les 6 à 14 ans. Tarif: 100 DH/séance, 450 DH/semaine, 850 DH/

2 semaines. Infos au 05 39 94 20 66

- l’agenda des petits -

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Atelier pré-cinémaAtelier Praxinoscope, jouet optiqueprésenté à l'exposition universelle de 1878 à paris, le praxinoscopeest une invention optique jouant avec les images fixes pour créerune amination perpétuelle. À partir de 6 ans // Tarif : 35 DH l’ate-lier + une place pour le film jeune public de 16h30 offerte - Placeslimitées, réservez sur : [email protected] 20 février à 15h00

Lire pour grandirSéances de lecture gratuites pour enfants de tousâges. activité initiée par Yomad éditions avec le sou-tien de l’Institut français de Tanger et la librairie lesinsolites.Institut français de TangerTous les dimanches de 11h00 à 12h30

L’heure du conteSéances animées par Laetitia Tropée.

6 février : Zohra et les dunes bleues de Javier Sobrino13 février : Les lions ne mangent pas de croquettesd’andré Bouchard27 février : Si les chats portaient des bottes, lesgrenouilles gouverneraient de raquel Saiz

Institut français de TangerLes samedis de 15h30 à 16h15

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CULTURE � LIVRES

Ceci n’est pas un blasphèmeMounir Fatmi & Ariel KyrouÉditions inculte, prix conseillé : 170 DHCe livre est le recueil d’entretiens menés pendant denombreux mois en 2014 et 2015 par mounir fatmi,artiste plasticien né à Tanger qui réside à Paris etAriel Kyrou, journaliste. Comme le titre l’indique,les deux intervenants traitent de la notion du blas-phème dans l’art contemporain et par extension,dans la communication, le monde de la mode, la

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religion, la société. mounir fatmi, qui a souvent vuses œuvres censurées en France et ailleurs, interrogela dangerosité réelle ou présumée d’une image et saportée « soi-disant » scandaleuse. Depuis la nuit destemps, l’image dégage une charge provocante etchoquante. Jusqu’où peut s’engager un artiste con-temporain pour s’insurger contre les diktats de lasociété dans laquelle il vit ? Une œuvre d’art est-elleindéfectiblement scandaleuse ? L’ampleur d’undrame dû à la visibilité d’une œuvre est-il le mêmed’un pays à l’autre ? Jusqu’où va la liberté d’ex-pression ? Sans langue de bois et sans détours, cetouvrage indispensable à qui a la prétention de com-muniquer par l’image l’est aussi au néophyte etreplace les grands sujets de société dans une prob-lématique philosophique, voire métaphysique.

Et ton absence se fera chairSiham BouhlalÉditions Yovana, 2015, prix conseillé : 150 DHSiham Bouhlal nous offre, avec ce roman écrit à lapremière personne, une incursion dans son histoireamoureuse avec Driss Benzekri, militant de gaucheengagé dans les Droits de l’Homme et mort auMaroc en 2007 des suites d’un cancer. Ce roman,

UUnn hhiivveerr àà TTaannggeerrLa douceur du mois de janvier tangérois n’a pas empêché la libraire devous concocter une petite sélection des ouvrages de la rentrée hivernale. À l’honneur, trois livres écrits par des auteurs ou artistes marocains.

Sélection de Stéphanie Gaou, libraire

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qui se veut autant une confession « fantasmée » àl’homme qui l’a quittée qu’un rapport plus ciron-stancié d’une relation amoureuse et privée, décor-tique le refus de la disparition. Siham racontel’accompagnement d’un homme aimé malade enphase terminale, les moments de complicité, les ten-dresses, les incompréhensions. Aucune langue debois, la voix riche d’une femme en deuil sanspathos, mais portée par le désir. C’est l’histoired’une écriture sensuelle, c’est l’absence d’un corps,d’une voix, de deux êtres qui se sont promis éter-nité. Siham Bouhlal, venue présenter son livre àTanger dans le cadre des rencontres littéraires del’Institut Français le mois dernier, a su émouvoir sonauditoire en se remémorant les empreintes del’amour. Le parcours de Driss Benzekri est affleuré,seul l’homme privé, aimant, dans les bras de l’auteurnous est présenté. Si le livre aborde quelquesgrandes questions politiques du pays, il reste un for-midable plaidoyer à l’amour physique, une lutte aujour le jour contre l’invisible. Siham Bouhlal necraint pas les mots, elle écrit haut et fort ce qu’ellevit. Le lecteur en ressort perturbé et transcendé.

Ce qui aurait pu demeurer silenceRachida MadaniÉditions Al Manar, prix conseillé : 120 DHQuelle tristesse que les lecteurs contemporains lisentaussi peu de poésie ! S’ils prenaient le temps de sepencher sur le dernier recueil de l’auteur tangéroiseRachida Madani, ils se réconcilieraient avec elle. Cerecueil de poèmes est édifié en trois parties qui serépondent comme des chapitres de roman. RachidaMadani manie une langue fouillée, débrutie, simpleet fortement évocatrice. Plongée dans une démarchesolitaire et sensualiste, elle est en lutte avec soninspiration, ses limites d’écriture, sa créativité. Lavoix littéraire est forte et empreinte d’authenticité.Dans une langue riche, naturaliste et parfois cynique,le poète s’adresse à son lecteur qu’elle somme dedonner sa part de création au poème et interpelle lesfaux poètes. C’est une poésie qui ne se donne pas aupremier regard, la simplicité prônée en exigenceamène l’auteur à rechercher au plus près le mot juste,sans artifices, sans effets gratuits. « Rien de vrai n’aété dit hormis l’impuissance à dire. »

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PRATIQUE � BIEN-ÊTRE & BEAUTÉ

Offrir un parfumBonne ou mauvaise idée ?

Lorsque j’étais conseillère beautéen parfumerie, je me souvienscombien il était difficile de choisirun parfum pour quelqu’un d’autre.Car le parfum n’est pas un produitcosmétique comme un autre : il a be-soin d’être en contact avec la peaupour s’épanouir. Ce qui veut direqu’un même parfum n’aura pas lamême senteur sur deux personnesdifférentes car, n’ayant pas tous lamême température ni le même pH depeau, l’alchimie entre la peau et le

parfum sera différente. Un parfumest bien plus qu’un simple fluideparfumé, c’est une œuvre d’art !

Chaque parfum est conçu par unartiste appelé « nez ». Il associe etmélange les essences naturelles etsynthétiques comme un peintre as-socie et mélange ses couleurs. Il suitune trame qui est toujours la même :trouver un équilibre entre trois notes.La première, la note de tête : c’est lapremière impression, la plus volatile

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Février. La Saint-Valentin, synonyme de dîner romantique mais aussi de casse-têtepour offrir le cadeau qui plaira. Le flacon de parfum est l’un des grands classiques.Mais est-ce vraiment la meilleure idée ? Par Annie Li de l’Institut Osmose

et qui ne dure pas.La deuxième, la notede cœur : c’est la fra-grance qu’on retient.La troisième, la notede fond : c’est la sig-nature du parfum,celle qui vit et vibresur la peau.

Pour qu’un par-fum convienne àune personne, ilfaut que ces troisnotes lui plaisent,qu’elles correspon-dent à sa personna-lité et qu’ellesvibrent avec sa peau.

Pour cela, il doit être appliqué surdes zones particulières, aux “ pointsde pulsation ” : le cou, derrière lesoreilles, sur les poignets ou encoreentre les seins. Il faut, par ailleurs,éviter de parfumer tous ces points enmême temps pour éviter d’être prispour le flacon lui-même !

Donc pour éviter les déconvenues,il vaut mieux choisir le parfum aveccelle ou celui qui va le porter... Pourun cadeau-surprise, changez d’idée !

Beauté

© Syda Productions

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PRATIQUE � CHRONIQUES DU “SOI”

« Quand on veut, on peut ». Cette phrase po-pulaire est la source de bien des dommages :l’insomniaque voudrait dormir, mais il ne peutpas ; le violent voudrait être tendre, mais il nepeut pas ; le fumeur voudrait arrêter, mais il nepeut pas ; le boulimique voudrait moinsmanger, mais il ne peut pasM C’est mêmebien souvent le contraire qui se produit, pluson veut et moins on peutM Dans nos com-portements, cela n’est pas la volonté quiprime, c’est l’imagination : c’est lorsque quel’on imagine qu'on peut que l’on peut vraiment.Testez la puissance de votre mental : imaginezvous dans un souk, au beau milieu des étalsde fruits et légumes... Vous respirez les odeursdes oranges, des tomates et des poivrons ;vous sentez la douce chaleur d’un rayon desoleil qui chauffe votre dos, vous voyez toutautour de vous les couleurs toutes en nuancedes fruits jaunes, rouges et verts, vous enten-dez les conversations diffuses et le murmurede la rueM Approchez-vous d’un étal où sontexposés des citrons, une montagne de citrons.La femme qui vous accueille avec un sourireen choisit un pour vous, elle l’essuie avec lecoin de sontablier, elle vousle fait sentir, puiselle le coupe endeux, puis enquatre, et voustend le quartier le plus juteux. Vous prenez cequartier de citron dans la main, vous sentez lapeau rugueuse et fraîche du fruit dans vosdoigts... Vous le portez à votre bouche et,doucement, vous faites couler le jus acide etsucré du citron mûr sur votre langue. Le jus du

citron coule dans votre bouche et agace vosdentsM Et vous vous retrouvez en train de lirevotre magazine préféré, la bouche pleine desalive, par la puissance suggestive de votreimagination !

Cette puissance, mise au service du bien-êtreet de la santé,constitue un axethérapeut iquedont le DocteurCoué fût leprécurseur et

dont Milton Erickson, découvreur de l'hypnosedite ericksonnienne, Richard Bandler et JohnGrinder, pères de la PNL, Gary Craig, qui mitau point l'EFT, Francine Shapiro, l'EMDR etbien d'autres psychopraticiens en thérapiesbrèves sont les héritiers.

Dans nos comportements,ce n’est pas la volonté qui prime

mais l’imagination

MÉTHODE COUÉLA FORCE DE L’AUTOSUGGESTION

« Chaque jour et en tous points, je vais de mieux en mieux » ; la célèbre phrase dunon moins célèbre Émile Coué peut paraître aujourd’hui désuète. Pourtant, elle peutvous être d’une précieuse utilité. Le champ de l’autosuggestion, révélée par leDocteur Coué il y a plus de cent ans, est immense... Par Laurence Dudek

© Dmitry Guzhanin

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Kefta de pouletau riz

© fieryphoenix

PRATIQUE � CUISINE

PPrrééppaarraattiioonn

PPoouurr 44 ppeerrssoonnnneess� 300 g de filet de poulet� 10 tomates cerise� 1 poivron jaune� 1 gros oignon� 100 g de riz blanc cuit� 2 c. à s. d'huile de table� 2 c. à s. d'huile d'olive� Curcuma� 1 c. à s. de persil haché� 1 c. à c. de piment doux� 1 c. à c. de cannelle moulue� 1 c. à c. de coriandre séchée� Sel, poivre

� Hacher assez finement les filetsde volaille. Dans un saladier, dispo-ser le hachis avec le riz cuit froid etle persil haché. assaisonner de sel,poivre, piment doux, cannelle enpoudre et coriandre séchée.Mélanger soigneusement le toutet façonner en boulettes de la taillede petites noix. réserver au frais.

� peler et hacher l’oignon. Taillerle poivron en gros dés.

� Dans une marmite, faire suerl'oignon dans les deux huiles surfeu doux jusqu’à ce qu’il soit trans-parent.

� assaisonner, ajouter le poivron,

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CCoonnsseeiillss� Surveillez bien la cuis-son des boulettes, il doit res-ter suffisamment de liquidepour la sauce. Rajoutez-en encours de cuisson si besoin.

� Servez ce tajine avec duriz blanc, du pain encorechaud ou bien une poêléed’haricots verts assaisonnésd’une pointe d’ail.

les tomates et les boulettes. Verser40 cl d'eau, couvrir la marmite etlaisser mijoter environ 25 mn.

� avant de servir, sortir les bou-lettes et ajouter le curcuma à lasauce. redéposer les boulettespar-dessus, décorer de feuilles decoriandre et déguster bien chaud.

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CancerForme et charisme irrésistible,c’est un mois passionnant pour lescélibataires et dangereux pour lescancer en couple. Trop d’impa-tience au travail, contrôlez-vous !Jour fétiche : le 15, bouillant !

LionEn amour, pour les Lion en couplec’est un sentiment d’insécurité quidomine, quant aux célibataires, ilsattendent leur tour... Grand renou-veau en revanche au travail. Jourfétiche : le 18, très créatif.

ViergeTâchez de garder la tête froide du-rant la deuxième semaine du moisoù la passion pourrait vous retournercomplètement les sens. Et réglezvos problèmes financiers. Jourfétiche : le 8, chaud chaud chaud !

CapricorneVous êtes l’un des signes gagnantsdu mois, tout vous réussira pourpeu que vous le décidiez. Maisvous pouvez aussi laisser passervotre tour... Jour fétiche : le 12,douceur en amour.

PoissonsLe climat est à l’introspection etaux bilans, le tout avec beaucoupde sérénité. posez-vous et ne lais-sez pas les mauvaises influencesgâcher ce moment. Jour fétiche :le 4, calme et bienfaisant.

Sagittaireun début de mois chaotique etmarqué par votre nervosité, atten-tion à ne pas déclencher des con-flits ! Tout rentre dans l’ordre en finde mois et l’optimisme revient.Jour fétiche : le 20, lumineux.

Scorpioncoups de coeur au programme quiméritent bien que vous lâchiez unpeu prise et profitiez de l’instant.Séducteur au travail, vous tâchezde faire avancer votre cause. Jourfétiche : le 6, laissez-vous faire !

Balanceun mois dominé par la tendressequi pourrait même voir naître unpetit coup de coeur et remettre enquestion l’idée que vous vousfaisiez de vous-même... Jourfétiche : le 18, dans les nuages.

TaureauEn amour, vous menez la danse etfixez les limites. un mois de séduc-tion et de rencontres, pas forcé-ment tangéroises, d’ailleurs... Le23, sachez tenir votre langue. Jourfétiche : le 12, succès au boulot.

PRATIQUE � URBANOSCOPE

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Févrieravec

LallaChams

Gémeauxconfort au travail et réussite durantla seconde quinzaine du mois. Enamour en revanche, vous com-pliquez tout et faites des histoirespour rien, vous êtes pénible ! Jourfétiche : le 8, journée câline.

C’estle mois du...Verseau

Ce mois vous permettra depasser un nouveau cap pro-fessionnel. Vous faites duménage au travail et vousdébarrassez de tout cequi peut vous déconcentreret vous faire dévier devotre cap. Enthousiasme etépanouissement personnelillustrent ce mois lumineuxpour vous, les Verseau.Attention à l’émotivité, àmaîtriser. Jour fétiche : le22, un goût de miel...

BélierDes rencontres amicales et un cli-mat sensuel, notamment dans laseconde quinzaine, rendront votremois très positif. Beaux succèségalement au travail. Jour fétiche :le 26, finances au beau fixe.

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PPooiinnttss ddee ddiissttrriibbuuttiioonnCentres culturels / GaleriesCinémathèque Le RifDélégation de la CultureGalerie ArtingisGalerie ConilGalerie Dar D’ArtGalerie De VelascoGalerie DelacroixGalerie Ibn KhaldounGalerie Laure WelflingGalerie Lusko / LM Dépôt VenteGalerie Mohammed DrissiGalerie Photo LoftGalerie VolubilisGoethe InstitutInstitut CervantesInstitut Français de TangerMedina Art GalleryMusée de la KasbahTabadoul

Restaurants / Salons de théBoston CaféCafé Le SavoyCasino MovenpickAnna & PaoloArt & GourmetDiBluEl Morocco ClubEl TangerinoL’OcéanLa BodegaLa Casa d’ItaliaLa FabriqueLa PagodeLe Bistrot du Petit Socco

Le Parcours des SensLe Salon BleuLe San RemoOtori SushiO Tri KTom YamSalon de thé KandinskySalon de thé La FugaGlacier La Gelateria

Hôtels / Maisons d’hôtesHotel AndaluciaHôtel CésarHôtel ContinentalHôtel El MinzahHôtel FarahHôtel IbisHôtel MövenpickHôtel Oumnia PuertoHôtel SolazurHôtel Villa de FranceDar Al BarnousDar ChamsDar El KasbahDar JameelDar SultanLa Maison de TangerLe Balcon de TangerLe Dar NourLe Nord PinusRyad Mogador

DiversAssociation ADRARCrèche Le ManègeCentre Régional d’Investissement

Chambre de Commerce FrançaiseChambre de Commerce de TangerConsulat Général de FranceDélégation du TourismeGroupe Scolaire Le DétroitHEMMédi1 TVUniversity of New England

LibrairiesLibrairie des ColonnesLibrairie les insolitesLibrairie La VirgulePage et Plume

Beauté / SportAll LadiesCatherine CoiffureDior StyleEden Club FemmesFigurellaMedispaMovingNail LoungeNutricorpSerenity Day SpaSozen SpaSpa Osmose Tanger

Commerces/AutresAbyssAccès ImmoAdam CadreAli SouvenirsAmbiance LivingAmine Car Location

Animaloo Animalerie Bab El FanBirkenstockBleu de FèsBoutique MajidBoutique VolubilisBoutique SolutionsCabinet d’assurances RaïdaCabinet BernossiCalypso VoyagesCap PropertyCasa PepeFarmacia Imam MuslimFushia AmeublementGeoxGulliverJaggerJoupiL’atelier de LaurenceLa Fine BoucheLa PescaLas ChicasLaboratoire d’analyses CaliforniaLaboratoire ZeroualMaison AlliMTO agenceNatural OpticsOpticien Alain AfflelouParapharmacie IberiaPressing 5 À SecSalima Abdel WahabVilla Art Immo...

Et à la lecture chez de nombreuxprofessionnels de la santé...

CCaarrnneett dd’’aaddrreesssseess -- AAggeennddaa

Border art Factory - Immeuble Marina B - T : 06 61 45 07 45Le cercle des arts - 40, rue Antaki - T : 05 39 94 20 66cinémathèque de Tanger - Grand Socco - T : 05 39 93 46 83Galeries conil événements - 7, rue du Palmier, Petit SoccoT : 06 28 68 49 81/ 05 39 37 20 54

Galeries conil collection - 35, rue Almohades, Petit SoccoT : 06 28 68 49 81/ 05 39 37 20 54

Galerie Delacroix - 86, rue de la Liberté - T : 05 39 93 21 34Galerie photo Loft - 115, av. Med Ben Abdellah - T : 06 41 45 66 40

Institut cervantes - 99, av. Sidi Ben Abdellah - T : 05 39 93 20 01Institut français de Tanger - 41, rue Hassan Ibn WazzaneT : 05 39 94 10 54

IF Tétouan - 13, rue Chakib Arsalane - T : 05 39 96 12 12Librairie les insolites - 28, rue Khalid Ibn Oualid - T : 05 39 37 13 67Salle Beckett - Rue Okba Ibn Nafie - T : 05 39 94 25 89Tabadoul - 19, rue Magellan - T : 05 39 37 19 78 / 06 41 16 16 47unE - Rue Chouaib Doukali - Bel AirVolubilis art Gallery - 6, rue Sidi Boukouja - Kasbah - T : 06 68 70 01 81

NNuumméérrooss uuttiilleessRenseignements : 160

Police : 190Gendarmerie Royale : 177

Pompiers - Ambulances : 150

Maroc Assistance : 05 22 30 30 30Mondial Assistance : 05 22 31 31 50

Port Maritime : 05 39 93 11 29ONCF : 08 90 20 30 40

Aéroport de Tanger : 05 39 39 36 49

Pharmacies de garde : www.menara.maUrgences vétérinaires

clinique du Golf - 06 61 79 02 19

Clinique Assalamav. de la paix - 05 39 32 25 58

Clinique du DétroitGzenaya - Lot 84 a5 - 05 39 39 44 48

Clinique Bennisroute de Tétouan - 05 39 34 07 47

PRATIQUE � ADRESSES

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