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Exploitation forestière artisanale en Ituri: quelques éléments d’analyse socio-économique
Guillaume LescuyerCIRAD-CIFOR Cameroon
Conférence “ Les flux transfrontaliers de bois dans la région des Grands Lacs dans le contexte du plan d’action FLEGT” Bujumbura, 22-24 novembre 2010
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Objectifs et conditions de l’étude
Une expertise pour Forests Monitor: Caractériser l’exploitation artisanale dans la Province
Orientale Interactions avec le développement de la foresterie
communautaire
2 semaines en mai 2010 en Ituri (Mambasa, Niania, Bafwasende), avec collaboration de l’Unikis
Méthodes d’enquête: entretien ouvert, entretien semi-structuré, questionnaire
48 Personnes rencontrées (dont 28 scieurs, 7 société civile, 4 administration,…)
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Typologie des scieurs
Un décollage de l’activité après la guerre, avec le déploiement des tronçonneuses (plus de sciage de long, pas de scie mobile)
3 catégories de scieurs:Les scieurs enregistrés auprès de l’administration (65% de
l’échantillon), en syndicats, avec permis artisanaux, bois rouge, tournés vers l’export, liens importants avec Kivu
Les scieurs “sauvages” (35%), sans permis, bois rouge, tournés vers export, entente avec population locale
Les ayants-droits, sans permis mais propriétaire foncier, bois blanc pour demande locale, permis/entente avec l’administration
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Des permis peu compatibles avec la réglementation
Autorisations qui n’existent pas dans le code forestier et/ou délivrés par des autorités non habilitées
Application douteuse des permis artisanaux: Des permis non renouvelés tous les ans mais qui servent à demander tous les ans des “assiettes
de coupe” de 5-10ha (à raison d’un versement de 50$ par ha)
Apparemment peu de respect des surfaces octroyéesPas de contrôle ni de l’administration, ni des populations
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Produits et marchés
Bois rouge, pièces de gros volume (≥ 0,1m3) exportées vers pays riverains, 160-180$/m3 (chaque m3 étant sous-estimé d’au moins 30% par l’acheteur)
Bois rouge, pièces de petit volume, tournées vers la consommation locale, 80$/m3
Bois blancs, pièces de volume petit et moyen, tournées vers la consommation locale, 70-80$/m3
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Estimation des coûts fixes Coûts d’accès au permis
500$ pour l’obtention de l’agrément à la profession forestière (pour 3 ans) ;
au moins 600$ pour faire établir l’avis de vacance de terre délivré sur une « concession » précise (entre 25 et 200ha);
50$/ha pour exploiter pendant une année une surface donnée dans la concession (5-10 hectares par an)
Cahier des chargesNégocié avec chef de communauté et parents prochesEn nature et en argent liquideDépense autour de 2000$
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Estimation des coûts variables
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Rentabilités Rentabilité pour le scieur autour de 18 $/m3 (CA –
coûts variables), mais en fait au moins 30% plus faible si on compte le volume réel et non le volume facturé
Rentabilité pour le commanditaire sans doute supérieure à 100 $/m3 (prix de vente finale – (prix d’achat + coûts transport))
Un système de dépendance forte des scieurs par rapport à leurs commanditaires du Kivu qui contrôlent les marchés d’export et fixent les volumes et les prix d’achat (en contrepartie de l’avance des coûts fixes)
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Impacts sur la forêt
La demande des marchés pour des pièces de volume important en bois rouge
La demande des marchés pour des pièces de volume important en bois rouge
Impacts positifs- Focus sur 3-4 espèces (sapelli, kossipo,iroko)-De longues distances sont parcourues pour trouver des arbres d’un large diamètre- Une exploitation très sélective
Impacts positifs- Focus sur 3-4 espèces (sapelli, kossipo,iroko)-De longues distances sont parcourues pour trouver des arbres d’un large diamètre- Une exploitation très sélective
Impacts négatifs- Faible coefficient de transformation du bois grume en bois scié- De nombreux rebus abandonnés en forêt
Impacts négatifs- Faible coefficient de transformation du bois grume en bois scié- De nombreux rebus abandonnés en forêt
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Impacts sur les populations riveraines
Une répartition inéquitable des revenus tirés de l’exploitation artisanaleLe chef et ses parents sont le plus souvent les seuls
bénéficiaires des retombées du cahier des chargesLes salaires versés localement sont accaparés par
des travailleurs venant du Kivu
Quelques pistes de solution:Un cahier des charges standard où la répartition des
bénéfices est formalisée et plus équitableUne plus grande formation des jeunes du village afin
d’accéder aux emplois liés à l’exploitation artisanale
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ConclusionUne activité importante en Ituri, source d’emplois et
de revenus, mais encore très peu documentéeDeux obstacles majeurs à sa régularisation:
Le contrôle de l’accès aux marchés rémunérateurs par les commerçants du Kivu, qui structurent le fonctionnement actuel de la filière
Le rôle des représentants déconcentrés des administrations qui trouvent un intérêt financier personnel au non-respect de la réglementation
Améliorer la réglementation mais aussi mettre en place des incitations (économiques) pour que cette réglementation soit effective sur le terrain
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Urakoze cane !Asante sana !