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Page | 1 ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010 UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMANES DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE MASTER II: AMENAGEMENT DU TERRITOIRE, DECENTRALISATION ET DEVELOPPEMENT LOCAL (ATDDL). MÉMOIRE DE MASTER II MÉMOIRE DE MASTER II MÉMOIRE DE MASTER II MÉMOIRE DE MASTER II Présenté par : Cheikh SARR Directeur de stage : Sous la direction du : Mamadou Alpha SIDIBE Professeur Amadou DIOP SUJET : Stratégie du Plan Jaxaay pour la gestion des inondations et la recomposition des zones inondées dans la banlieue dakaroise: cas de la commune d’arrondissement de Médina Gounass. Année académique : 2009-2010

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMANES DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

MASTER II: AMENAGEMENT DU TERRITOIRE, DECENTRALISAT ION ET

DEVELOPPEMENT LOCAL (ATDDL).

MÉMOIRE DE MASTER IIMÉMOIRE DE MASTER IIMÉMOIRE DE MASTER IIMÉMOIRE DE MASTER II

Présenté par :

Cheikh SARR

Directeur de stage : Sous la direction du :

Mamadou Alpha SIDIBE Professeur Amadou DIOP

SUJET : Stratégie du Plan Jaxaay pour la gestion des inondations

et la recomposition des zones inondées dans la banlieue

dakaroise: cas de la commune d’arrondissement de Médina

Gounass.

Année académique : 2009-2010

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

« Tout arrive par les idées, elles produisent des faits qui ne leur servent que d’enveloppe »

François René Chateaubriand

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

Louange

A ALLAH, le Rassembleur des croyants, le Pourvoyeur de la Miséricorde.

Que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur le prophète Mohammed (PSL), ainsi que sur

ses compagnons et sur ceux qui suivront le droit chemin jusqu’au jour de la résurrection

Je rends grâce au Très Haut de m’avoir donné les capacités intellectuelles et morales pour

rédiger ce travail d’Etude et de Recherche.

Je témoigne toute ma gratitude à notre Créateur.

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

Remerciements

e tiens à remercier l’ensemble du corps professoral de notre Master « Aménagement du

territoire décentralisation et développement local » qui nous a inculpé des connaissances

théoriques et pratiques non négligeables dans le cadre de notre formation.

Mention spéciale est adressée à la direction du Plan Jaxaay qui a accepté de m’insérer dans

leur service dans le cadre de mon stage.

Par là, j’adresse mes sincères remerciements à Mr Sidibé « chef de bureau de la lutte contre

les inondations du plan Jaxaay »pour son encadrement dans l’aspect pratique du mémoire, et à

Mr Madické Cissé pour son soutient et ses recommandations dans les aspects

méthodologiques et documentaires notamment.

Il en est de même du second adjoint au Maire de la CA de Médina Gounass Mr Cheikh Diène

qui n’a ménagé aucun effort pour me permettre d’accéder aux différentes données.

Je ne saurais oublier le personnel de la DPC et de la préfecture de l’arrondissement de

Guédiawaye qui m’ont été d’un apport non négligeable.

A toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce mémoire, je

vous adresse mes sincères remerciements.

J

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

DEDICACE

Je rends grâce à Dieu et dédie ce travail :

A ma mère Ndeye A. Der et mon père Pape M Sarr ; les mots ne suffiraient pas pour

témoigner toute ma gratitude. Merci pour vos prières immuables, que Dieu déverse toute sa

Grâce sur vous.

A mes frères Amadou et Oumar.

A mes oncles, tantes et cousins : ablaye, djiby, saraw, djan, bécaye, malick, cheikh diao,

A toute la famille Sarr et Der ;

A Mes amis super boni, lat, abibou, momar, papiss, bara, ousmane, baba, yague, abou, akon,

sonko, souleymane Diallo, mbaye seye, mon voise dia, master pi, khadre ndiaye, cv, mory,

abass, kébir, aïcha, yatta, astou diop, saddik mind, raby, saphie, awa, idrissa, sanoune, djiby

sarr, weuz, mandiaye, amadou diène, bocar, gass, khadija la secrétaire, yaya, emma, clothilde,

jacques moise, jp, hama, sory, maguette, oumy, mme lô, et tous les autres ;

A tous mes amis de l’UGB et de l’UCAD ;

A tous mes camarades de classe du Master 2 ATDDL ;

A toutes les personnes que je n’ai pu citer ;

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

AVANT-PROPOS :

Dans un contexte mondial de réchauffement climatique marqué par une récurrence des

catastrophes naturelles qui engendrent des conséquences de plus en plus importantes, des

Etats du monde entier ont pris la résolution d’agir pour réduire les risques de catastrophes

avec l’adoption d’un document intitulé « Cadre d’Action d’Hyōgo » (CAH) ; celui-ci est

constitué d’orientations générales sur la réduction des vulnérabilités aux aléas naturels.

Ce mémoire de Master 2 intitulé : « Stratégie de gestion des inondations et de recomposition

des zones inondées dans la banlieue dakaroise du Plan Jaxaay : cas de la commune

d’arrondissement de Médina Gounass » s’insère dans cet ordre d’idées d’apporter une

contribution dans ce processus de réduction des risques d’inondation que connait le Sénégal.

Dans un premier, il a été question de présenter la zone d’étude Médina Gounass à travers

notamment une l’analyse du cadre géographique et humain qui laisse présager la vulnérabilité

de cette commune d’arrondissement de Dakar à l’inondation.

Dans une seconde partie l’on a eu à montrer la vulnérabilité de cette entité territoriale à

l’inondation en procédant à un zonage des zones des localités d’inondations, et d’autre part

d’évoquer la gestion proprement dite des inondations du Plan Jaxaay, qui est la structure en

charge de la lutte contre les inondations.

La troisième partie de ce mémoire a été consacrée, après une détermination des zones à

risques dans la Deuxième partie, à une réflexion sur les politiques de prévention pouvant

permettre de réduire les risques d’inondation ; ensuite c’est à une analyse sur la stratégie de

recomposition des zones inondées qu’on a eu à faire et laquelle a été ponctuée par des

perspectives de développement local de la commune d’arrondissement qui est considérée

comme parmi les plus pauvre du département de Guédiawaye.

Ce mémoire de Master 2 se veut pour objectif d’apporter une réflexion sur la politique de

réduction des risques d’inondation via l’apport des cartographique travers trois phases de la

gestion des inondations « ex-ante, in-situ ex-post ».

Dans cette dernière phase, la réflexion sur la problématique du développement local à travers

l’apport des « théories de l’économie de proximité et du capital social », constitue l’un des

objectifs spécifiques les plus importants de ce travail d’étude et de recherche.

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

INTRODUCTION

I CADRE THEORIQUE

PROBLEMATIQUE

OBJECTIFS

HYPOTHESES

II CADRE OPERATOIRE

III METHODOLOGIE

Première Partie : Présentation générale de la zone d’étude :

Chapitre I : Limites géographiques et caractéristiques physiques de Médina Gounass

Chapitre II : Cadre humain de la zone d’étude

IIème Partie : Stratégie de gestion des inondations du Plan Jaxaay et zonage des contrées à risques

Chapitre I : Implication du Plan Jaxaay dans la lutte contre l’inondation à Médina Gounass

Chapitre II : Modélisation de la vulnérabilité et des zones à risques de Médina Gounass

IIIème partie : Réflexion sur la culture du risque et problématique de la recomposition des zones inondées

Chapitre 1: Réflexion sur la Réduction des Risques d’inondation (RRI) pour la CA de Médina Gounass

Chapitre 2: Analyse de la stratégie recomposition des zones inondées de Médina Gounass dans le cadre du Plan Jaxaay et perspectives de développement local.

Conclusion :

Perspective et recommandations :

Bibliographie

Liste de cartes

Liste des diagrammes

Liste des figures

Liste des photographies

Liste des tableaux

Table des matières

Annexes

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES

SIGLES SIGNIFICATIONS ANSD Agence Nationale de la Statistique et de la

Démographie ASC : Association Sportive Club ATDDL: Aménagement du territoire décentralisation et

développement local C A: Commune d’Arrondissement CAH : Cadre d’Action d’Hyōgo CNSC Conseil national de la sécurité civile CODESRIA : Conseil pour le développement de la recherche

en sciences sociales en Afrique CRED Centre de Recherches sur l’Epidémiologie des

Désastres CSE Centre de Suivi Ecologique DAT Direction de l’Aménagement du territoire DEA: Diplôme d’Etude Approfondie DEEC Direction de l’Environnement et des

Etablissements Classés DPC Direction de la Protection Civile ENDA Environnement et Développement du Tiers-

Monde ENEA Ecole Nationale d’Economie Appliquée ISDR Stratégie Internationale de Réduction des

Désastres LSH Lettres et Sciences Humaines MNT Modèle Numérique de Terrain ONG Organisation Non Gouvernementale PDA Plan Directeur d’Assainissement PDU Plan Directeur d’Urbanisme PGAT Plan Général d’Aménagement du Territoire PIB Produit Intérieur Brut PNAT Plan National d’Aménagement du Territoire PVC Polychlorure de vinyle ou chlorure de

polyvinyle RRI Réduction des Risques d’Inondations SIG Système d’Information Géographique TER Travail d’Etude et de Recherche

UCAD Université Cheikh Anta Diop de Dakar UGB Université Gaston Berger de Saint-Louis

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

INTRODUCTION

Le continent africain est connu comme étant l’une des régions les plus vulnérables aux effets du

changement climatique.

En effet, comme indiquée par la base de données du Centre international de recherche sur les

catastrophes naturelles (CRED), « les aléas naturels tels que les inondations, les sécheresses, les

tempêtes, la montée du niveau de la mer, l’érosion côtière…, affectent chaque année des millions de

personnes en Afrique (16,3millions de personnes en Afrique sub-saharienne en 2008 ; 96 catastrophes

répertoriées dont 9 sécheresses et 44 cas d’inondation à travers le continent) ».

Dans un contexte mondial de réchauffement climatique marqué par une recrudescence des

catastrophes naturelles avec des amplitudes de plus en plus importantes, la communauté internationale

s’est mobilisée pour lutter contre les fléaux avec la mise en place, pour une durée de dix ans (2005-

2015), du Cadre d’Action de Hyōgo (CAH1).

Principal dispositif des Etats membres des Nations Unies, le CAH se fixe pour objectif général

d’instaurer la culture du risque pour réduire les dangers provoqués par les catastrophes, d’ici à 2015.

Ainsi, pour le Sénégal, fortement touché par une série de catastrophes naturelles depuis deux

décennies (inondations, pluies hors saison, sécheresse, érosion côtière…) affectant plus de 250 000

victimes2, sans oublier les dégâts collatéraux, l’urgence d’un cadre d’action pour lutter contre les

catastrophes naturelles vient-elle à son heure.

Avec près de 44,3 milliards de Fcfa de pertes et dommages pour le pays3 aggravés par les

conséquences environnementales sanitaires et autres, l’Etat du Sénégal a adhéré aux principes du

CAH pour mieux prévenir les risques majeurs et réduire les impacts des catastrophes naturelles.

Pour l’heure, l’efficacité de ces mesures et décisions politiques en matière de lutte, de gestion et de

prévention des risques de catastrophes naturelles, et plus spécifiquement des inondations, n’est pas

palpable.

C’est dans ce cadre qu’une thématique de recherche ayant trait à la lutte contre les inondations dans la

banlieue dakaroise et sur la problématique de la gestion et la prévention de celles-ci a été soulevée.

Ce sujet de recherche intitulé « Stratégie de gestion des inondations et de recomposition des

zones inondées dans la banlieue dakaroise du Plan Jaxaay : cas de la commune

d’arrondissement de Médina Gounass » a pour finalités :

1Cf. Cadre d’action de Hyōgo adoptée par 168 Etats lors de la Conférence Mondiale pour la Réduction des

Catastrophes qui s’est tenue à Kobe au Japon les 18-22 janvier 2005. 2Cf. RECORDEC (réseau pour la communication sur les risques et catastrophes au Sénégal) 21 septembre 2010

3Cf. Gouvernement du Sénégal/Banque Mondiale (2009) : Evaluation des besoins post catastrophe :

inondations urbaines à Dakar 2009.

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

� De procéder à une présentation générale de la zone avec ses caractéristiques physiques et

limites géographiques ;

� De montrer la vulnérabilité de la zone d’étude aux inondations ainsi que les effets néfastes

notés engendrés par cette dernière ;

� D’étudier l’implication du Plan Jaxaay dans la lutte contre les inondations à Médina Gounass

ainsi que les politiques de recomposition des zones inondées ;

� De faire un zonage des zones à risques d’inondation ;

� De réfléchir, à partir de cette analyse cartographique, sur une politique ou un plan de réduction

des risques d’inondation au niveau de Médina Gounass ;

� Et de faire une analyse sur la problématique de recomposition du territoire inondé.

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

CADRE THEORIQUE

PROBLEMATIQUE

Le Sénégal était marqué, avant et après les indépendances, par une inégale distribution des richesses

et un déséquilibre du niveau de développement entre les régions de l’Ouest proches de la capitale

Dakar et celles de l’Est. Cette situation, aggravée par la période de sécheresse des années 1972-1983,

a eu pour principale conséquence une migration interrégionale accentuée.

Les principaux flux migratoires se dirigent vers la région de Dakar (49% des flux en 1976). La

propension à émigrer vers Dakar est trois fois et demie plus élevée que celle en direction de l’ancienne

région du Sine-Saloum qui venait en seconde position en 19604.

D’après l’enquête Migration et Main-d’œuvre de 1979, 77,8% des migrants proviennent des régions de

Kaolack et Fatick, 67,4% de Ziguinchor et Kolda, 52% de Saint-Louis, 50,2% de Thiès et moins de 40%

de Louga et Diourbel, et 30,9% de Tambacounda5.

C’est ainsi que Dakar, la capitale du Sénégal, caractérisée par une urbanisation anarchique au niveau

des zones périphériques, est aujourd’hui une ville très vulnérable aux risques naturels.

A l’échelle mondiale, l’importance du nombre de victimes occasionné par les risques ou dangers

naturels constitue une source d’inquiétude de plus en plus croissante de nos jours.

Derrière les risques sociopolitiques et anthropiques, ceux d’ordre naturel, de par leur occurrence et leur

expansion, entraînent des catastrophes, somme toute, aussi négatives.

Parmi les catastrophes naturelles notées à travers le monde6, les inondations occupent une part

prépondérante avec un taux de 32,5 %. (Voir diagramme suivant).

inondations; 34

tempêtes;

25,7

épidémies; 14 séismes; 8 mouvements de

terrains; 4,9

feux; 3,5sécheresses; 3invasion

d'insectes; 0,5tsunamis; 0,5

températures

extrêmes; 4,4

éruption

volcanique; 1,6

Autre; 7

Graphique 1 : Types de catastrophes naturelles dans le monde

Source : CRED (Centre de recherche sur les catastrophes naturelles)

4Cf. Plan Général d’Aménagement du Territoire (PGAT), page 18.

5 Cf. Plan Général d’Aménagement du Territoire (PGAT), page 18.

6Cf. The OFDA/CRED International Disaster Database www.em-dat.net, Université Catholique de Louvain -

Brussels - Belgium, 06/2007.

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

Dans un contexte mondial marqué par un réchauffement global des températures, on note une

recrudescence des inondations avec des dommages croissants.

Le Sénégal connaît depuis quelques années une hausse des isohyètes de pluies comme l’attestent les

cumuls du mois de juillet 2010 qui sont plus importants que ceux de juillet 2009 sur le Sud, le Centre-

Est et le littoral du territoire7 ; d’où une recrudescence des inondations.

De type pluvial (par ruissellement), rapide, cette inondation se manifeste dans une zone urbaine

fortement imperméabilisée, avec une absence de réseau d’assainissement, une nappe phréatique

affleurante et des lotissements sur des zones non aedificandies. Ce qui entraîne l’abandon de

demeures remplies d’ordures qui deviennent les lieux de prolifération d’agents pathogènes

(moustiques, rats, cafards…).

S’inspirant du Cadre d’Action de Hyōgo de l’ONU sur la réduction des risques de catastrophes, le

Sénégal a conçu depuis 2005 une stratégie de lutte contre les inondations et les bidonvilles ainsi que de

recasement des populations déplacées par la construction de logements sociaux. Et le Pan Jaxaay8

entre dans ce cadre.

L’approche spatiale par le biais des SIG constitue, de nos jours, un outil pertinent d’aide à la décision

pour adopter des mesures de prévention contre les catastrophes et de réduction des risques futurs.

C’est la raison pour laquelle ce sujet de recherche portant sur la gestion du risque d’inondation a été

choisi. Il se fixe comme principal objectif de faire une étude, d’une part, sur le Plan Jaxaay en tant que

système de gestion du risque d’inondation ; et d’autre part, sur la problématique de la résilience de la

Commune d’Arrondissement (CA) de Médina Gounass par rapport aux inondations.

Problèmes de recherche :

• La vulnérabilité répétitive de Médina Gounass au risque d’inondation ;

• L’efficacité du Plan Jaxaay dans la prévention, la gestion et la recomposition des zones

inondées de ladite CA ;

• L’urbanisation sur les zones non aedificandies comme cause majeure des inondations à

Médina Gounass ;

• La connaissance cartographique des zones à risque et des zones d’inondation ;

• La pertinence des politiques du Plan Jaxaay de recomposition des zones inondées de la CA

susmentionnée ;

7 Cf. Agence Nationale de la Météorologie du Sénégal, bilan des précipitations de juillet 2010.

8 Cf. PLAN JAXAAY est un Projet de construction de logements sociaux et de lutte contre les inondations et les

bidonvilles.

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

• L’analyse des outils de planification dans la prévention contre les inondations.

Question de recherche :

• Comment le zonage des zones à risques peut permettre de planifier des stratégies de

recomposition territoriale pouvant impulser le développement de la zone d’étude ?

Justification de la recherche :

Cette recherche se justifie du fait :

• de la récurrence des inondations au niveau de Médina Gounass ;

• d’un faible développement de la culture du risque comme premier jalon de prévention au risque

d’inondation à Médina Gounass ;

• de l’ampleur des effets négatifs engendrés par les inondations dans la zone d’étude ;

• de la nécessaire recomposition territoriale post inondation à Médina Gounass qui est l’une des

CA les plus démunies du département de Guédiawaye.

Intérêt de la recherche :

Notre sujet de mémoire de Master II s’articule autour du Cadre d’Action de Hyōgo ; celui-ci étant

l’instrument principal que les Etats membres des Nations Unies ont adopté pour une durée de dix ans

(CAH 2005-2015) dans une ville japonaise (Hyōgo) pour réduire les risques de catastrophes. L’intérêt

de la recherche réside dans la réflexion sur « le renforcement, la préparation face aux catastrophes

pour une réponse efficace à tous les niveaux » qui est une des cinq priorités du CAH.

Aussi, pousse-t-elle la réflexion sur le renforcement de la phase de prévention et par conséquent sur la

réduction des risques d’inondation (RRI) à l’échelle d’autres entités territoriales.

Délimitation du champ d’investigation :

Notre zone d’étude, Médina Gounass, d’une superficie de 0,98 km², englobe, selon les sources de

l’ANSD (Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie), 12 quartiers9. Située dans la

banlieue dakaroise, faisant partie des cinq communes d’arrondissement de la ville de Guédiawaye,

elle est très touchée par les inondations. Elle est limitée au Nord par la Commune de Ndiarème

9 Cf. Source : ANSD, recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) 2002 : Quartiers de la zone

d’étude : AROUNA SALL, CHAMP DE COURSES, CHEIKH SARR, DEMBA SOW, DJYBY NGAIDO, HAMET SOW, MAME DIOP,

SIDY TOURE, THIERNO KANE, MEDINA GOUNASS (ALIOU FALL).

Officieusement l’on note près de 42 quartiers, cela pose le problème de la perception de la notion de quartier par les

populations qui s’estiment appartenir à tel où tel quartier par des liens de parenté, confrérique ou autres.

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

Limamoulaye, à l'Ouest par la Commune de Sam-Notaire et au Sud par la Commune de Thiaroye

Djeddah Kao.

Objectifs et hypothèses de recherche :

� Objectif général :

La réflexion sur une politique de culture du risque d’inondation et sur les stratégies de recomposition

des zones inondées après un zonage de celles-ci.

� Objectifs spécifiques

Ils permettent, entre autres :

o D’établir une carte de vulnérabilité et une carte des zones à risque d’inondation ;

o D’analyser et d’intégrer l’apport de l’outil SIG dans la lutte contre les inondations dans le cadre

du Plan Jaxaay ;

o De réfléchir sur une Stratégie de Réduction des Risques d’Inondation (RRI) ;

o D’analyser la problématique du développement local de la CA.

Hypothèses de recherche :

� Hypothèse principale :

o L’inexistence d’outil de prévention et de gestion du risque d’inondation dans les zones

inondables de Médina Gounass est un obstacle à la lutte contre les inondations ;

Hypothèses secondaires :

o L’urbanisation anarchique et incontrôlée augmente les risques d’inondation à Médina Gounass ;

o L’efficacité du dispositif préventif dans la lutte contre l’inondation est faible ;

o Les SIG constituent un outil pertinent d’aide à la décision sur la prévention et la gestion du

risque d’inondation à Médina Gounass ;

o Le faible développement de la culture du risque comme premier jalon dans la phase de

prévention accroît la récurrence des inondations ;

o Les territoires et les activités économiques impactées ont une faible résilience.

Pour atteindre les objectifs et vérifier les hypothèses susévoquées, nous présenterons les concepts

opératoires, la méthodologie de recherche et la revue bibliographique.

II Cadre opératoire :

Analyse des concepts opératoires :

Risque : Le mot risque renvoie à une menace ou un danger qui, s’il a lieu dans un contexte spatio-

temporel donné, pourrait engendrer des dommages donnés. En conséquence, on peut en déduire que

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

pour qu’il y ait risque, il faudrait nécessairement un fait susceptible de le provoquer sur une cible

donnée. En d’autres termes, un risque est la somme d’un aléa et d’une vulnérabilité.

Un risque naturel tire sa dimension catastrophique non pas de son ampleur mais des dégâts induits

pour l’homme et notamment lorsque ceux-ci touchent une zone de fort peuplement.

L’aléa inondation : Le mot aléa étant défini par HENRY.J.B10 comme « un phénomène susceptible de

générer un risque », nous pouvons l’analyser comme une manifestation qui présente des dangers ou

périls sur une contrée donnée selon une durée et une intensité données. Cependant, l’aléa se

transforme en risque naturel majeur quand des territoires peuplés et aménagés sont menacés. Dans cet

ordre d’idées, l’aléa « hauteur d’eau enregistrée » renvoie à une menace hydrologique occasionnant

des dommages dont le degré est fonction de la durée et de l’intensité ainsi que de la texture

pédologique de la contrée menacée.

Vulnérabilité à l’inondation : « La vulnérabilité, au sens le plus large, exprime le niveau de

conséquences prévisibles d’un phénomène naturel sur les enjeux »11. Concernant notre thématique de

recherche, elle renvoie à la fragilité d’un territoire à un phénomène donné, en l’occurrence l’inondation,

ayant des effets néfastes sur les propriétés touchées ou enjeux ;

Zones à risques :

Elles renvoient aux contrées pouvant être exposées à des dangers relatifs à des phénomènes donnés.

Ce qui est le cas de notre thème de recherche avec les localités de la CA considérées comme

vulnérables aux inondations.

Gestion des risques : Le mot « gestion » faisant référence à la bonne administration dans la

gouvernance d’une entité donnée, la gestion des risques s’inscrit dans cette option de mettre en œuvre

des mesures urgentes pour endiguer les périls engendrés par une inondation exacerbée par les

dérèglements climatiques. Une telle gestion se fait à travers trois temporalités : avant, pendant et après.

Système de gestion du risque : Il s’agit de l’entité ou de la structure en charge de la mission de gestion

des risques ; il peut s’agir d’un programme qui participe à l’objectif défini précédemment. Dans le cadre

de notre thématique, le Plan Jaxaay est un projet que le Gouvernement du Sénégal a mis en place

depuis 2005. Ledit programme est doté d’une structure administrative et technique lui permettant de

coordonner les interventions préventives et curatives dans le cadre de la lutte contre les inondations,

entre autres missions.

Culture du risque ou prévention renvoie à la prise de conscience du risque d’inondation de la part des

acteurs locaux et des gestionnaires du risque d’inondation. Cette culture du risque suppose la mise en

10Cf. Jean Baptiste HENRY, Systèmes d’information spatiaux pour la gestion du risque d’inondation de plaine, Thèse de Doctorat, Université de Strasbourg, 2004, 189p. 11Cf. Abdellah BOUBCHIR, Risques d’inondation et occupation des sols dans le THORE (Région de LABRUGUIERE et MAZAMET), Master I, Université de Toulouse Le MIRAIL, 2008, 75p.

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

œuvre de moyens de prévention dans la phase ex-ante, c’est-à-dire avant qu’il y ait inondation, dans la

phase in-situ de la gestion proprement dite et celle ex-post ou le suivi et l’évaluation.

Dans le sujet de mémoire de master II, cette notion sera mise en exergue par le biais de l’outil

cartographique ou les Systèmes d’Informations Géographiques (SIG).

SIG : Thierry Joliveau (1996) définit les SIG, dans la Revue de Géographie de Lyon, « comme

l’ensemble des structures, des méthodes, des outils et des données constitué pour rendre compte de

phénomènes localisés dans un espace spécifique et faciliter les décisions à prendre sur cet espace ».

Dans le cadre de notre thématique de recherche, ce concept se révèle être le socle du TER par son

utilisation relative à l’évaluation préliminaire, la détermination des zones à risque, la gestion des risques

axée sur l’aléa, la vulnérabilité, entre autres.

Recomposition territoriale : Celle-ci fait référence, par rapport à notre mémoire, aux stratégies de

recomposition territoriale à mettre en œuvre pour participer à la culture préventive du risque, d’une part,

et d’autre part, elle renvoie aux stratégies qui pourraient permettre le développement local de la zone

d’étude.

III Méthodologie

Hypothèses Indicateurs Sources

Les espaces urbanisés de Médina Gounass sont vulnérables au risque

d’inondation

Cartographie des zones à risques et des zones inondées

SIG_ Jaxaay.

L’efficacité du dispositif préventif dans la lutte contre

l’inondation est faible

44,3 milliards de Fcfa de pertes et dommages pour le pays en

2009

Gouvernement du Sénégal/ Banque Mondiale 2009 :

Evaluation des besoins post catastrophes : inondations urbaines à Dakar en 2009

Urbanisation anarchique comme cause majeure

Non respect des normes d’urbanisme, d’habitat, d’assainissement, etc.

PGAT, PNAT, Rapport sur l’Etat de l’environnement au Sénégal

2005, PDA

Le faible développement de la culture du risque comme

premier jalon dans la phase de prévention accroît la

récurrence des inondations

Récurrence et Hausse de zones à inondables (11,4 % en 2008)

d’années en années

DAT (Direction de l’Aménagement du territoire),

DPC (Direction de la Protection Civile)

Les SIG constituent un outil pertinent d’aide à la décision sur la prévention et la gestion

du risque d’inondation à Médina Gounass

Cartographie des zones à risque et des zones inondées

Plan Jaxaay

Les territoires et les activités économiques impactées ont

une faible relance

Données socio économiques, taux de chômage

ANSD, Mairie de Médina Gounass

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

Tableau 1 : Tableau montrant la relation hypothèses/indicateurs et les sources

Source : Cheikh Sarr

Graphique 2: Opérationnalisation du concept de vulnérabilité à l’inondation de Médina Gounass

Source : Cheikh Sarr

Graphique 3: Opérationnalisation des SIG dans le processus de lutte contre les inondations

SOURCE : Cheikh SARR

Historique de la collecte des données :

Dans un premier temps, il a été question de s’imprégner de la thématique de recherche par une revue

des documents traitant notre thème de recherche. C’est ainsi que nous avons effectué des fouilles dans

les centres de documentation de notre Master ATDDL et à la bibliothèque de l’UCAD.

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

Par la suite, nous avons fructifié la documentation au niveau de l’ENEA et des bibliothèques de la

CODESRIA et de l’ENDA. Ces deux fonds documentaires ont été enrichis par la base de données

acquise au Plan Jaxaay, à l’ANSD, la DAT, l’ONAS, la Préfecture de Guédiawaye, la Mairie de Médina

Gounass et la Direction de la Protection Civile.

Les entretiens :

Dans le cadre de notre thème de recherche, nous avons eu à mener des entretiens avec les personnes

sources qui interviennent directement dans la gestion des inondations. Du fait de l’aspect technique de

notre thème de recherche, notamment l’outil SIG, nous avons orienté les entretiens sur les trois phases

de la gestion des inondations à Médina Gounass : avant, pendant et après.

L’entretien était axé sur la thématique de la culture du risque comme étape première de prévention et

sur l’apport des SIG dans la gestion et la stratégie de recomposition des zones inondées à définir à

partir de l’apport de cet outil cartographique.

Nous avons eu à faire des entretiens avec les services suivants : Plan Jaxaay, Direction de la

Protection Civile, Autorités de la CA de Médina Gounass, Préfecture de Guédiawaye et DAT.

Méthode d’analyse :

Elle s’articule autour de :

*L’analyse et l’interprétation de photographies aériennes, notamment celles fournies par le Plan

Jaxaay ;

*La réalisation de cartes dans l’optique de localiser les zones étudiées via les logiciels Arc Gis 9.3, Map

Info 7.8, Arc View 3.2, Phil Carto, Google Earth ;

*L’insertion de tableaux illustratifs, de photos et de figures dans le but d’argumenter les informations

avancées mais également de vérifier les hypothèses évoquées ;

*L’utilisation de graphiques, de diagrammes qui illustrent les données quantitatives collectées : elle

constitue une symbolisation visuelle des concepts traités ;

* L’utilisation de logiciels tels que Word, Excel, Adobe Reader, Google Earth, etc. ;

* L’observation participative par le biais des descentes de terrains.

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

Revue bibliographique :

Avant d’entreprendre notre TER, nous avons eu à lire des ouvrages, des mémoires et autres

documents afin de nous imprégner des concepts utilisés, d’une part, et d’autre part, de pouvoir dégager

les parties qui vont constituer la quintessence de notre Mémoire.

Le rapport sur l’Etat de l’environnement au Sénégal nous a permis de connaître de manière

exhaustive les problèmes environnementaux enregistrés dans les milieux urbains et également une

esquisse de la vulnérabilité climatique de ces derniers. De cette présentation des maux

environnementaux concernant la vulnérabilité climatique et des problèmes liés aux établissements

humains et des cadres, a découlé une prospective de planification de ces zones qui va nous servir dans

le cadre de notre mémoire sur la réflexion du plan de prévention des risques pour notre zone d’étude.

Le Plan Général d’Aménagement du Territoire nous a particulièrement permis de bien appréhender

l’essence des problèmes d’aménagement dans la région de Dakar à travers l’analyse du processus

d’urbanisation anarchique et spontanée de la capitale. Il en est de même de l’appréhension des aspects

hydrographiques, pédologiques, hydrogéologiques, entre autres, qui vont nous servir dans la partie du

mémoire axée sur l’analyse des zones vulnérables et à risque.

Le rapport du Cadre d’Action d’Hyōgo pour des nations et collectivités résilientes face aux

catastrophes nous a été d’un grand apport, notamment sur les recommandations faites pour permettre

aux entités territoriales de pouvoir prévenir et donc mieux gérer la survenue d’une catastrophe.

Le rapport d’Enda rup 2008 « Maîtrise des eaux pluviales et rejets unitaires dans les espaces

urbanisés de Dakar » nous a été d’un grand apport au sujet de l’origine des inondations et les impacts

environnementaux de celles-ci. Ce rapport met en selle les variables spatio-temporelles en rapport

avec la géomorphologie, la climatologie, l’hydrogéologie et la dynamique urbaine. Une telle base de

données va permettre, dans le cadre de notre zone d’étude, de conduire une analyse diachronique sur

la problématique de la prévention et de la gestion des risques d’inondation.

En outre, nous pouvons citer le mémoire de master II de GUEYE.E.H « Problématique de la gestion

des risques d’inondations dans la Banlieue Pikinoise : cas de la commune d’arrondissement de

Djeddah Thiaroye Kao » qui est une contribution non négligeable sur la compréhension du système de

gestion des risques d’inondation à Pikine qui présente des similitudes avec notre zone d’étude.

Il en est de même du mémoire intitulé « Problématique des inondations au niveau des quartiers

spontanées de la périphérie de Dakar : cas de Darou Rahmane » de DIAWARA.D.D, par une

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

analyse similaire au mémoire précédent, dirigée sur la genèse des inondations et des

recommandations.

L’ouvrage de REYSSET. P « Aménager la ville » nous a permis d’appréhender les principaux enjeux

liés à l’aménagement du territoire (démographique, écologique, économique, politique, sociologique...),

qui seront une contribution majeure quant à la réflexion sur le RRI de notre zone d’étude.

L’ouvrage de GOUTTEBEL.J.Y « Stratégies de développement territorial » analyse la mission du

développement territorial. D’après lui, cette dernière doit permettre « d’impulser, de concevoir et

d’animer des projets qui s’inscrivent dans une politique territoriale de développement durable,

d’anticipation des mutations et dans une démarche de démocratie participative ». Ce livre nous a

permis d’approfondir la notion de développement territorial qui intervient dans la phase ex-post et ex-

ante de la gestion des risques d’inondation.

L’ouvrage intitulé « Recomposition et développement des territoires : enjeux économiques,

processus, acteurs » de GUY LOINGER et JEAN-CLAUDE NEMERY a été d’un grand apport sur le

traitement des enjeux liés à la recomposition et le développement des territoires. A cet effet, il en

ressort que l’aggravation des problèmes survient du fait des enjeux économiques énormes des

territoires et sur les préjudices causés par un inégal développement urbain.

L’ouvrage de PECQUEUR.B, ZIMMERMANN.J.B intitulé « Economie de proximités », par

l’élargissement de la notion de proximité au-delà de sa perception spatiale, nous a permis de

comprendre pourquoi et comment les agents économiques coopèrent pour impulser un développement

endogène.

L’explication du développement territorial à travers les mécanismes de développement territorial de

ANGEON. V et de CALLOIS.J.M dans leur ouvrage « Fondements théoriques du développement

local : quels apports de la théorie du capital et de l’économie de proximités » nous a

particulièrement enrichi pour ce qui est de l’analyse de la politique de développement local via la

combinaison de la pluralité d’acteurs autour d’un projet commun en s’appuyant sur les apports du

capital social et de l’économie de proximités.

La thèse de HENRY.J.B « Systèmes d’information spatiaux pour la gestion du risque

d’inondation de plaine », qui circonscrit notre thème de recherche, nous a surtout servi dans la partie

opératoire de notre TER et sur les orientations que doit avoir un SIG dans la gestion des risques. Aussi,

une analyse technique de l’apport des SIG dans la lutte contre les inondations de plaine en France nous

a-t-elle été d’un grand apport.

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Le mémoire de Master 1 « Risque d’inondation et occupation des sols dans Le THORE (région de

LABRUGUIER et de MAZAMET) » de BOUBCHIR. A, qui, bien que traitant des inondations

engendrées par un cours d’eau, nous a été d’un apport subséquent dans la mesure où c’est l’utilisation

des SIG qui est le socle de ce mémoire.

L’article intitulé « L’étude des risques naturels à travers un outil commun : le SIG » de Ayral P.A.,

Sauvagnargues-Lesage S, Dusserre G, qui analyse de manière transversale des études consacrées

aux risques naturels et ayant comme outil commun les SIG, nous a particulièrement servi sur la

définition conceptuelle et sur les procédures de modélisation des risques d’inondations.

Il en est de même de l’ouvrage « Risque d’inondation et aménagement des territoires » de

SCARWELL.H et LAGARNIER.R, traitant de manière exhaustive la gestion des risques par une

réflexion sur les moyens de lutte matériels et les textes réglementaires accompagnant les stratégies de

lutte. Cet ouvrage a abordé la problématique des causes anthropiques intervenant directement sur

l’aléa par l’occupation des zones non aedificandies et la nécessité d’une gestion intégrée et

transversale des inondations. Dans cette optique, des réflexions pertinentes sur la culture du risque

chez les acteurs du territoire ont été initiées.

Le mémoire de DEA de SECK.A « Analyse critique de la loi sur la décentralisation au Sénégal :

bilan et perspectives de solutions » nous a été d’un grand apport à propos de la détermination des

contraintes sur la loi de la décentralisation qui sont, d’une part, les limites juridico-institutionnelles, et

d’autre part, celles socio-économiques.

Difficultés rencontrées

Réaliser ce TER qu’est le présent mémoire de Master 2 ATDDL n’a pas été une tâche aisée car, nous

avons eu à rencontrer un certain nombre de difficultés non moins négligeables.

Le temps (un mois) dont nous disposions pour rédiger ce travail d’étude et de recherche était très court

compte tenu de l’investigation documentaire qui devait précéder, sans compter le stage et les

descentes de terrains à faire. Il en est de même de la période de rédaction du mémoire qui a coïncidé

avec la saison hivernale durant laquelle tous les services étaient occupés.

Toutefois, malgré les difficultés sus indiquées, nous avons pu réaliser ce TER.

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PREMIERE PARTIE

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PREMIERE PARTIE : Présentation générale de la zone d’étude

Chapitre I : Limites géographiques et caractéristiques physiques de Médina Gounass

a. Localisation de la zone d’étude :

Médina Gounass est une commune d’arrondissement du département de Guédiawaye qui est l’un des

quatre départements de la Région de Dakar (Voir carte 1). Elle est née de la réforme territoriale de

1996 et circonscrit (Voir carte de localisation) les limites administratives de cinq communes

d’arrondissement (CA).

Elle est limitée au Nord par les CA de Wakhinane Nimzatt et de Sam-Notaire ; à l’Ouest par la CA de

Ndiarème Limamoulaye ; à l’Est par celle de Yeumbeul Sud ; et enfin au Sud par la CA de Djeddah

Thiaroye Kao (Voir carte 2). Sa superficie est de 0, 98km² et sa population estimée à 43 750 habitants

en 1996 contre 41 58412 en 2002. Initialement rattachée à Pikine, Guédiawaye a été érigée en "

ville " en 1996, devenant ainsi l'une des cinq villes de l'agglomération dakaroise.

Carte 1 : Localisation du département de Guédiawaye dans la Région de Dakar

12

Cf. recensement général de la population de 2002 de l’Agence Nationale de la Statistique et de la

Démographie (ANSD).

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Source: Cheikh SARR, 2010, Master ATDDL

Carte 2 : Localisation de la commune d’arrondissement de Médina Gounass

Source : Cheikh SARR, novembre 2010

b. Cadre géographique :

La ville de Guédiawaye, en tant qu’unité administrative, a vu le jour en 1990 avec la loi 90-36 qui en fait

une commune à part entière puis devient, avec le processus de décentralisation, une ville en 1996

mais en étant toujours rattachée au département de Pikine.

En vue d’une bonne administration, les grandes communes telles que Dakar, Pikine, Guédiawaye et

Rufisque sont scindées en CA dotées de la personnalité juridique et de l’autonomie financière, même si

leurs compétences sont limitativement définies par le législateur.

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

En 2002, la ville de Guédiawaye devient le quatrième département de la Région de Dakar au même titre

que Dakar, Pikine et Rufisque, et se subdivise en cinq communes d’arrondissement13.

Ce découpage, dicté par la volonté de mettre en œuvre une politique de proximité auprès des

populations, donnera également naissance aux cinq communes d’arrondissement de Guédiawaye : Golf

Sud, Sam-Notaire, Ndiarème Limamoulaye, Wakhinane Nimzatt et Médina Gounass (Voir tableau 2).

La CA de Médina Gounass est aujourd’hui divisée administrativement en sept zones. Ces zones sont à

leur tour divisées en quarante-deux quartiers traditionnels désignés chacun par le nom de leur chef

respectif. Ces chefs de quartier sont des notables qui occupent une place importante au sein de la

communauté et en constituent les porte-paroles.

Toutefois, force est de constater que dans les textes officiels, ce sont douze quartiers qui sont

répertoriés par l’ANSD. Ce qui pose la problématique de la perception du concept de quartier par les

populations

c. Caractéristiques physiques de la zone d’étude :

C'est une zone présentant des plateaux au Nord et à l'Ouest. Médina Gounass s’est installée dans une

ancienne "Niaye", c'est-à-dire une zone de bas fonds et de cuvettes sans exutoire naturel ; elle est

aussi la zone de convergence des eaux pluviales issues de CA avoisinantes.

Les flancs et le sous-sol sont constitués de sables dunaires d'origine éolienne car modelés par le vent,

le plus souvent très perméables. On y remarque la présence de vases lagunaires ou des alluvions (Voir

carte 3), démontrant ainsi la fonction agricole qu’avait la zone qui circonscrit les limites administratives

de notre zone d’étude. Les fortes précipitations et la topographie du relief par rapport au niveau de la

mer ont contribué à la formation d'une nappe phréatique, aujourd’hui importante, renforçant ainsi la

vulnérabilité de la CA. Les sables ont longtemps favorisé la culture de l’arachide ainsi que le

maraîchage.

13

Cf. http://193.55.175.48/eatlas-francophonie/guediawaye

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Carte 3 : Carte géomorphologique de la zone d’étude

Source : Cheikh SARR, d’après notes de cours de Dr Mame Cheikh NGOM

Chapitre II : Cadre humain de Médina Gounass

d. Historique du peuplement :

Dès les années 50, l’exode rural massif a entraîné une extension considérable de la ville de Dakar qui

s’est traduite par l’émergence de bidonvilles aux alentours de celle-ci.

La vente de quelques parcelles de champs appartenant aux Lébous a conduit à la naissance du

quartier de Médina Gounass dont les premiers habitants ont dû rapidement s’organiser contre les

menaces de déguerpissement par la construction de lieux de culte, entre autres.

Pour l’assainir et lui donner une image de ville moderne, l’État procéda au « déguerpissement » de ces

populations nouvellement venues et à leur installation dans la périphérie de Dakar, dans les actuels

départements de Pikine et Guédiawaye. Parallèlement, dans les années 60, des habitats spontanés

apparurent dans cette banlieue naissante. C’est ainsi que ce double phénomène d’urbanisation a donné

naissance à Médina Gounass, une grande banlieue formée de quartiers irréguliers, sans réseau

d’assainissement.

De nos jours, la CA de Médina Gounass fait office d’une entité territoriale fortement marginalisée du fait

de sa situation géographique instable et de l’absence d’équipements sociaux comme un réseau

d’assainissement. « Si la zone Ouest de Dakar » est caractérisée par un assainissement collectif, par

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

contre « la zone Est ou banlieue » en est dépourvue. Et dans cette partie orientale, la présence de

nombreuses cuvettes (« Niayes ») génère une problématique d’inondation au niveau des bas-fonds14.

e. Sur le plan démographique :

Selon le recensement général de la population et de l’habitat de 2002 (RGPH 2002) de l’ANSD15, la

population de la CA de Médina Gounass était estimée à 34 626 habitants. En 1996, l’effectif de la

population de Médina Gounass était de 43 75016 contre 41 584 habitants en 2010 (Voir tableau 1

d’après les estimations de l’ANSD sur la population de la Région de Dakar de 2010 à 2015, en 2010).

Estimation de l’effectif de la population en 2010 des communes d’arrondissement de la Ville de Guédiawaye

Communes d’arrondissement

Homme Femme Total

Golf SUD 42 876 44 066 86 942 SAM NOTAIRE 35 404 35 384 70 788

NDIAREME LIMAMOULAYE

17 706 18 094 35 800

WAKHINANE 34 606 38 093 72 699 MEDINA GOUNASS 21 091 20 493 41 584

Tableau 2 : Estimation de la population des cinq (5) CA de la ville de Guédiawaye en 2010.

Source : ANDS : Estimation de l’effectif de la population en 2010.

Le tableau ci-dessus montre que Médina Gounass est la deuxième CA la moins peuplée de la ville de

Guédiawaye, derrière NDIAREME LIMAMOULAYE (35 800 hts), contre 41 584 hts pour Médina

Gounass qui vivent une situation socio-économique précaire.

Au demeurant, faudrait-il souligner que dans la cadre de la lutte contre les inondations menée par l’Etat,

des populations ont été déguerpies par le Plan Jaxaay des zones inondées vers des sites de

recasement. Ainsi, ces prévisions de l’ANSD pour l’année 2010 peuvent-elles être préoccupantes eu

égard au nombre de personnes déplacées de 2005 à 2010 (Voir chapitre 1 de la Deuxième Partie du

Mémoire).

14

Cf. ONAS. 15

Cf. ANSD Agence National de la Statistique et de la Démographie, recensement général de la population et de

l’habitat en 2002. 16

Cf. Mairie de Médina Gounass.

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f. Situation socio-économique

Les premiers habitants de Médina Gounass étaient d’origine rurale (l’ethnie haalpulaar issue du

Sénégal oriental y est majoritaire avec une petite minorité sérère) et pour la plupart, analphabètes avec

un taux de 80%. Pendant longtemps, l’absence d’école dans la localité a exclu les enfants du système

scolaire. On y dénombre 2 écoles préscolaires, 1 centre de formation, une école publique, 6 écoles

privées, et plusieurs « daaras » ou écoles coraniques (Voir carte 4).

Carte 4 : Localisation des établissements humains ou enjeux de la zone d’étude

Source : Cheikh Sarr, novembre 2010

Par ailleurs, la majorité de la population est composée d’enfants (près des 2/3 de la population a moins

de 25 ans) et de femmes dont beaucoup de veuves. Ce qui ne contribue pas au développement

économique de la commune. La pauvreté y est « endémique » : 75% des ménages vivent au-dessous

du seuil de pauvreté. Le taux de chômage atteint les 90% et la majorité des habitants sont

analphabètes. L'activité économique est réduite au commerce informel sur la voie publique avec le

marché hebdomadaire (non loin du lycée Limamoulaye) et aux professions artisanales telles que les

coiffeurs, menuisiers, tailleurs, etc.17

17

Cf. données recueillies auprès de Monsieur Cheikh DIEYE 2ème

adjoint au Maire de la CA Médina Gounass.

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DEUXIEME PARTIE

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IIème Partie : Stratégies de gestion des inondations du Plan Jaxaay et zonages des contrées à

risques

Chapitre I : Implication du Plan Jaxaay dans la lutte contre les inondations à Médina Gounass

La CA de Médina Gounass est caractérisée par des habitations irrégulières ne répondant à aucune

norme d'urbanisation. Ces habitations ont été construites sur des cuvettes et des dépressions qui jadis

étaient des zones d’eau et d’agriculture. Devenues récurrentes depuis 2005, avec l'importance des

apports pluviométriques, les inondations ont rendu inhabitables de nombreuses zones de la banlieue

parmi lesquelles Médina Gounass avec beaucoup de personnes sans abri.

Photo1& 2 : Illustration des inondations à Médina Gounass.

Source : Cheikh SARR, octobre 2010

La situation pluviométrique au 10 octobre 2010 montre que sur l’ensemble du territoire, la majorité des

stations est en situation excédentaire par rapport à la normale 1971-2000 (Voir carte 5).

Carte 5 : Comparaison des isohyètes de 2010 par rapport à 1971-2000

Source : ANSD, bulletin météorologique hebdomadaire18

Face à cette urgence nationale, le Gouvernement sénégalais a mis en œuvre une nouvelle politique de

lutte contre les inondations qui se veut à la fois pragmatique, préventive, curative, incitative et

18

Cf. Agence Nationale de la Météo du Sénégal, Situation de la semaine du 4 au 10 Octobre et Perspectives du 11 au 17 Octobre 2010 N° 18

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prospective dans le cadre du « Plan Jaxaay ». Dans l’approche de réduction des risques d’inondation,

celui-ci s’est attelé à identifier les zones inondables et à réduire la vulnérabilité des bas fonds qui sont

nombreux à Médina Gounass.

Pour y parvenir, il a été question de doter la CA de systèmes adéquats de drainage des eaux pluviales,

via notamment la mise en œuvre de techniques alternatives d’assainissement avec deux bassins de

rétention19 (de dimensions 84 500 m³) (Voir photo 3). Ces bassins sont des réceptacles permanents

clôturés, destinés à recueillir le surplus d’eau de pluie et de ruissellement. Ces ouvrages au niveau de

notre zone d’étude sont dotés d’un dispositif de pompage qui a pour rôle d’évacuer les eaux vers

la mer, permettant ainsi de diminuer la saturation de la nappe phréatique à travers les tuyaux PVC (Voir

photo 4).

Photo 3 : Grand bassin de rétention de la CA Photo 4 : Moto pompe du grand bassin de rétention.

Source : Cheikh SARR, octobre 2010

A cela, s’y ajoutent des activités connexes consistant à traiter les bas fonds qui ne contribuent pas au

drainage par gravité, d’une part. D’autre part, l’on assiste à des opérations de démolition des impenses

pour permettre la mise en place de systèmes adéquats de drainage des eaux pluviales des zones qui

en sont dépourvues (Voir photos 5 et 6).

Photo 5 : Moto pompe devant la Mairie Photo6 : Tuyau PVC de drainage des zones inondées

19

Cf. Ouvrages destinés à recueillir les eaux de pluies, par le biais de canaux, issues des voiries et habitations.

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

Source : Cheikh SARR, octobre 2010.

L’ensemble de ces actions du Plan Jaxaay contribue à la réhabilitation et à la revitalisation de la contrée

qui était une zone réceptacle des eaux de pluies.

C’est pourquoi, les habitations qui étaient sur des zones inondées ont été détruites pour permettre le

ruissellement des eaux de pluie. C’est par ces travaux que les bassins de rétention ont été érigés car, à

l’emplacement actuel de ceux-ci, il y avait des habitations dont les occupants ont été relogés vers des

sites de recasement (Voir tableau 3).

Nombre d’attributions de logements de Jaxaay dans la banlieue dakaroise

Nombre Année 73 2006 (Décembre) 170 2007 (Avril) 322 2008 (Janvier) 343 2009 (Mai) 390 2009 (Juin) 416 2010 (Septembre) 438 2010 (Janvier) 443 2010 (Mai)

TOTAL : 2595 logements

Tableau 3 : Attribution de logements Jaxaay dans la banlieue dakaroise

Source : Document introductif sur le Projet de Lutte contre les Inondations, Plan Jaxaay, 2010

0100200300400500

Logements attribués

Graphique 4 : Evolution des attributions de logements aux sinistrés

Source : Document introductif sur le Projet de Lutte contre les Inondations, Plan Jaxaay, 2010

Comme on le constate sur les illustrations précédentes (tableau 3 et graphique 4), il y a une hausse

constante du nombre de personnes touchées par les inondations de 2006 à mai 2010, avec un total de

2 595 attributions de logements. Cela démontre la récurrence des inondations et des dégâts

considérables sur les établissements humains.

Avec 18% de zones inondées, soit 0,17% du territoire, c’est le relogement de près de 443 bénéficiaires

que l’on note sur les 911 maisons recensées de septembre 2005 à décembre 2008. Mais cela reste

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

insuffisant car, une large partie de la population se situe encore dans les zones inondables et à

risques.

Cet état de fait soulève la pertinence de l’utilisation des SIG dans la prévention et la gestion des

inondations, permettant également d’étudier les stratégies de recomposition des zones inondées.

Chapitre II : Modélisation de la vulnérabilité et des zones à risques de Médina Gounass

L’inondation est un phénomène spatial, susceptible d’affecter de vastes surfaces naturelles et urbaines.

L’étude du risque d’inondation nécessite de disposer d’une information adéquate sur ces deux

composantes : l’aléa et la vulnérabilité (enjeux) qui permettent d’évaluer le risque d’inondation.

=>Risque=Aléa*Vulnérabilité

Graphique 5 : Méthodologie du zonage du risque d’inondation Source : Cheikh SARR

Un aléa est dit « naturel » lorsqu’il correspond à un processus physique. Par exemple, l’aléa climatique

marqué par de fortes précipitations combinées au niveau de saturation de la nappe phréatique de la CA

de Médina Gounass.

Dans le cadre de notre zone d’étude, les effets engendrés par l’aléa sont évalués à l’aune de la

topographie et de la distribution spatiale des enjeux (établissements humains) ainsi que le zonage des

zones inondées. Ce choix se justifie du fait de l’impossibilité d’acquérir des données sur l’intensité des

pluies et leur durée.

La première donnée cartographique qui peut démontrer la vulnérabilité de la CA de Médina Gounass

est l’analyse du Modèle Numérique de Terrain (MNT)20 illustrant l’altitude moyenne du territoire de notre

zone d’étude. L’analyse du MNT montre que plus de 80% du territoire de la CA de Médina Gounass est

situé à une altitude moyenne de 5m à 6m (couleur bleue claire).

20

Cf.MNT réalisé avec une précision de 0,25m grâce au SIG_Jaxaay.

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Carte 6 : Carte altitudinale de la CA de Médina Gounass

Source : SIG_ Jaxaay

Une analyse de la carte altitudinale combinée à de fortes précipitations (aléa), montre avec la couleur

« bleu claire » que le Centre et le Centre-Ouest du territoire sont situés à une altitude inférieure à 6m

(altitude comprise entre 3 et 5m) ; l’Est du territoire est à une altitude inférieure à 10m ; ce qui montre la

vulnérabilité de ce territoire dont l’altitude moyenne est inférieure à 9m. La plus faible altitude est au

niveau du bassin de rétention en face de la « Mosquée Toucouleur » avec 4,38m et l’altitude la plus

élevée est de 13,47m en face du « Lycée Limamoulaye » vers le Nord (illustrée par la couleur blanche).

La vulnérabilité de notre zone d’étude est jaugée, d’une part, par rapport aux enjeux humains, c'est-à-

dire les quartiers exposés aux inondations, et d’autre part, aux enjeux socio-économiques

(équipements, établissements éducatifs, sanitaires, religieux, administratifs). Ainsi, la zone de Médina

Gounass, fortement peuplée et urbanisée de manière irrégulière, représente-t-elle des enjeux plus

importants face au risque d’inondation qu’une zone naturelle (Voir carte ci-dessous).

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Carte 7 : Zonage de la vulnérabilité de Médina Gounass

Source : Cheikh SARR, d’après SIG_jaxaay

Cette carte montre, comme l’a illustré la carte altitudinale, que les quartiers situés dans le Centre et vers

le Sud sont les plus exposés aux risques d’inondation. S’agissant des enjeux socio-économiques, l’on

peut dire que de nombreux équipements et infrastructures (la Mairie et la route la bordant) sont

exposés. L’état d’inondation de la route qui dessert la CA entraîne des pertes non négligeables sur les

activités économiques informelles que l’on localisait jadis sur cette tranchée et qui se sont estompées

du fait des inondations. Il en est de même des infrastructures éducatives telles que les écoles privées,

l’école publique « Mor Tollo de » et surtout les nombreuses écoles coraniques et édifices religieux qui

sont situés dans des zones à risque.

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Carte 8 : Carte des zones à risques d’inondation

Source : SIG_Jaxaay

Cette carte de zonage ou carte de récurrence des zones inondées (Voir carte suivante) montre les

zones inondées en période des pluies (couleur bleue-claire) et en gris les zones inondées après la

saison des pluies (octobre) avec l’illustration de la couleur bleue très claire ou grisâtre. La couleur bleue

foncée représente les deux bassins de rétention des eaux ruisselantes qui se trouvent être les zones

les plus basses et donc à risques de la CA.

L’identification des zones vulnérables à risques d’inondation, par le biais des SIG, permet la prise de

décision sur les stratégies à mettre en œuvre pour prévenir les risques d’inondation futurs, d’une part, et

d’autre part, d’élaborer une politique de recomposition des zones inondées de Médina Gounass.

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

TROISIEME PARTIE

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

IIIème partie : Réflexion sur la culture du risque et problématique de la recomposition des zones

inondées

Chapitre 1 : Réflexion sur la Réduction des Risques d’Inondation (RRI) pour la CA de Médina

Gounass

La CA de Médina Gounass figure parmi les entités administratives du département de Guédiawaye les

plus vulnérables aux inondations car, ayant la particularité d’être établie sur une dépression ou une

cuvette avec une altitude moyenne inférieure à 6m. C’est pourquoi l’on relève un risque d’inondation

permanent qui menace la sécurité des personnes, des biens, des infrastructures, de l’activité

économique et de l’environnement.

Dans cet ordre d’idées, et à partir du moment où des ouvrages de protection comme les bassins de

rétention ne peuvent pas annihiler totalement les risques, il urge d’orienter la réflexion vers des actions

complémentaires permettant d’atténuer les effets des inondations à Médina Gounass, notamment en

diminuant la vulnérabilité des quartiers qui pourraient être exposés.

La première réflexion porte sur le développement de la culture du risque via la sensibilisation et

l’information. Une telle communication cherche à mettre en exergue la nécessité de développer une

politique de culture du risque auprès des acteurs du territoire et de la société civile en généralisant les

dispositifs de prévention, d’information et d’éducation à travers :

• La connaissance des risques (que l’on a eu à faire avec le zonage des quartiers à risque) ;

• La surveillance et l’alerte (sur l’occupation des zones non aedificandies).

Aussi, est-il primordial, en sus des politiques de lutte mises en œuvre par les différents acteurs

intervenant dans la lutte contre les inondations, de procéder à :

1) L’évaluation des risques

Une évaluation préliminaire a pour but de connaître les enjeux (patrimoine des populations) exposés

aux inondations et de déterminer les dommages, notamment pour la santé humaine, l’environnement,

les biens des particuliers et l’activité économique que peut entraîner une crue importante.

Des diagnostics de la vulnérabilité aux risques d’inondation servent à identifier les constructions et les

services les plus exposés, ainsi que leur niveau de fragilité, dans le but de définir et de programmer les

actions qui conduiront à réduire l’impact des inondations.

Dans le cadre de la CA de Médina Gounass, par le biais des SIG, les zones les plus vulnérables ont été

identifiées (Centre-Ouest et Est). Il s’avère que la CA est dépourvue de services constituant des enjeux

importants ; les édifices recensés sont les multiples écoles coraniques, un centre de formation

professionnelle, une école publique, trois écoles privées et surtout la route de desserte de la CA. Dès

lors, on constate que ce sont les maisons qui constituent les infrastructures les plus exposées dans

cette commune d’arrondissement.

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

2) L’interdiction de construire sur des zones à risque

Le meilleur moyen de garantir la sécurité des citoyens et de réduire les dégâts sur les constructions ou

services lors d’une inondation est de ne pas installer ces derniers dans des zones exposées, surtout

dans la partie où la nappe phréatique remonte très vite.

De plus, il est primordial d’éviter les nouvelles implantations dans les zones qui ne sont pas encore

urbanisées et dans les zones d’expansion des eaux. Par conséquent, la délocalisation des populations

doit se poursuivre de manière à régler le problème des inondations dans le court terme.

Il serait aussi important d’intégrer les zones à risques dans les documents d’aménagement (plan

d’occupation des sols, plan d’urbanisation, PLD, etc.) mais aussi d’appliquer les dispositions des codes

de l’urbanisme et de la construction pour les zones à risques au niveau de cette commune

d’arrondissement.

3) L’adaptation au risque d’inondation des établissements humains en zone inondable

Les bâtiments existants au Sud et qui sont situés dans une zone à risque devraient être démolis pour

que des bassins de rétention et d’autres aménagements permettant de diminuer leur vulnérabilité aux

inondations y soient érigés.

Par là, nous faisons référence aux procédures d’expropriation ayant pour objectif d’assainir les quartiers

de la commune d’arrondissement les moins vulnérables, c'est-à-dire ceux qui sont éloignés des points

bas et traversés par la nappe phréatique de Thiaroye. Ces mesures peuvent faire l’objet d’un co-

financement entre l’Etat et la mairie de Médina Gounass sous la supervision de la Préfecture de

Guédiawaye.

4) Permettre aux acteurs de surmonter rapidement la crise

Il s’agit d’améliorer la capacité d’une entreprise, d’une collectivité ou d’une personne à anticiper, à

surmonter une crise et à retrouver un fonctionnement normal le plus rapidement possible après la crise.

C’est ce qu’on appelle le concept de résilience qui est prôné par le Cadre d’Action de Hyōgo pour les

nations et les collectivités.

Ainsi, serait-il souhaitable :

• De mettre en place un système de gestion des victimes de catastrophes liées à l’inondation ;

• De rechercher des partenaires susceptibles de financer les reconstructions post inondation ;

• D’appuyer la relance et le développement des activités économiques impactées par les

inondations ;

• De mettre en place un mécanisme de financement d’activités génératrices de revenus au profit

des victimes, d’autant plus que l’indice de pauvreté est élevé dans cette entité territoriale ;

• De remettre en état les infrastructures et services dégradés (écoles coraniques, autres écoles

privées et publiques et surtout la route).

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Chapitre 2 : Analyse de la stratégie de recomposition des zones inondées de Médina Gounass

dans le cadre du Plan Jaxaay et perspectives de développement local

1) Analyse de la stratégie de recomposition des zones inondées :

Dans le cadre de la lutte contre les inondations au niveau de Médina Gounass, si des solutions existent

pour réduire les effets des inondations, aucune d’entre elles ne permet la protection contre la remontée

de la nappe phréatique des Niayes. La problématique de la recomposition des zones inondées de

Médina Gounass se pose avec acuité pour la CA d’autant plus que la localité est un réceptacle où se

déversent toutes les eaux de ruissellement de Guédiawaye et de Pikine.

Il convient donc de garder à l’esprit que les populations implantées dans ces zones inondables sont les

plus exposées et par conséquent, restent les plus vulnérables. A cet effet, le premier principe à

respecter est de diminuer la présence des implantations humaines par les opérations de délocalisation

de populations vers le site de Jaxaay.

Toutefois, dans les zones inondées, des travaux de démolition de bâtiments et de réhabilitation des

quartiers inondés s’imposent car, on ne peut pas déguerpir toutes les populations. Aussi, notons-nous à

Médina Gounass des opérations de recomposition portées, d’une part, sur les zones naturelles

(cuvettes ou bas fonds), et d’autre part, sur les zones bâties.

Concernant les secteurs naturels, les premiers travaux avaient pour objectif de rendre à la « Niaye » sa

véritable vocation de captage, de conservation et de drainage des eaux pluviales. Ces travaux

consistent essentiellement à la démolition des impenses, l’évacuation des déblais et autres obstacles

pour atteindre les lits des lacs, et la purge des eaux des points bas vers la mer21.

A propos des zones bâties, comme disait Cheikh DIEYE, second adjoint du maire, « la seule solution

aux inondations est la délocalisation ou la restructuration ». C’est dans ce sens que le Plan Jaxaay s’est

investi :

*D’une part, dans une politique de délocalisation des zones inondées avec les personnes qui ont été

déguerpies vers les sites de recasement de Keur Massar et de Jaxaay. Cette opération devrait se

poursuivre dans les prochains mois. Dans le long terme, cette tendance devrait contribuer à réduire

l’effectif de la population de la CA.

21

Cf. Document du Conseil Présidentiel sur le projet de lutte contre les inondations et de production de

logements sociaux.

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*D’autre part, pour ce qui est de la recomposition des zones non inondées, la restructuration foncière

par la mise en place de réseaux d’évacuation et d’assainissement des eaux usées et pluviales,

constitue l’option à prendre pour réduire les risques d’inondation.

Quant à la recomposition des zones inondées, l’aspect foncier occupe une proportion non négligeable

car, comme relaté par le professeur Yaham DIOP, « attribut de pouvoir, le foncier est aussi un élément

déterminant du territoire ; il est l’élément physique sur lequel porte la délimitation du champ territorial ».

Dans ce sens, c’est la question de l’accroissement de la responsabilité des collectivités locales dans le

cadre de la décentralisation qui est soulevée. Car, parmi les neuf (9) compétences transférées qui

entrent en jeu dans le cadre de la recomposition territoriale : Domaine, Environnement et Gestion des

Ressources Naturelles, Planification, Aménagement du territoire, Urbanisme et Habitat, l’on assiste

toujours à une dépendance de la collectivité locale (commune d’arrondissement) vis-à-vis de l’Etat.

« La décentralisation sénégalaise rencontre encore aujourd’hui d’énormes problèmes à se concrétiser,

faute d’une totale liberté des collectivités locales vis-à-vis du pouvoir central qui tient toujours à avoir un

œil vigilant sur certains de leurs actes », selon SECK.A22.

Moralité : dans le cadre de la recomposition des zones inondées de la CA de Médina Gounass, le

renforcement des pouvoirs des élus locaux est d’une impérieuse nécessité pour qu’il y ait une politique

d’aménagement du territoire effective qui prend en compte l’ensemble des outils et des modalités de

gestion. Celle-ci passe donc par le renforcement de l’autonomie financière et le transfert des

instruments de gestion étatique afin que cette « sorte d’asymétrie organisée pour astreindre les

instances des pouvoirs élus locaux à une dépendance corporelle vis-à-vis de l’Etat (notamment

l’Administration des Domaines et de la Conservation foncière) puisse être annihilée », d’après

DIOP.Y23.

22

Cf. SECK.A, Analyse critique de la loi sur la décentralisation au Sénégal : bilan et perspectives de solutions,

Mémoire de D.E.A, Université Gaston Berger de Saint-Louis, 2010, 99p. 23

Cf. Le professeur Yaham DIOP, notes de cours master 2 ATDDL, UE 502 GTD 8, UCAD, 2010.

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2) Perspectives de développement local de la commune d’arrondissement :

Comme évoqué dans la Première partie de ce mémoire, la CA de Médina Gounass est une entité

administrative où l’indice de pauvreté a atteint des proportions élevées. Pauvreté renforcée par

l’absence de pôles générateurs de développement économique tels que les marchés ou autre activité

économique24. Cette situation est d’autant plus préoccupante que le niveau d’analphabétisme est criard

(80% de la population). Ce qui pose avec acuité la problématique d’une politique de développement

local comme solution pour changer la situation du territoire de la CA.

GUIGOU.J.L définit le développement local comme « l’expression de la solidarité locale créatrice de

nouvelles relations sociales et manifeste la volonté des habitants d’une microrégion de valoriser les

richesses locales, ce qui est un créateur de développement économique »25.

Dans le même ordre d’idées, il faudrait qu’il y ait, comme disait DIOP.A26, « une transformation du

territoire vers un mieux être global au moyen de démarches de projet, avec une valorisation des

ressources locales dans une vision à long terme ». Pour tendre vers cet objectif, une analyse de la

particularité de la commune d’arrondissement s’impose.

La CA de Médina Gounass est composée en majorité de populations d’une même ethnie (Haalpulaar),

et la spécificité de celle-ci est la forte intensité des relations fraternelles et familiales qui tendent à être

pérennisées, d’autant plus que les populations ont la même culture et pratiquent la même religion

(islam).

Par là, nous faisons référence aux théories de l’économie de proximité27 qui expliquent le

développement territorial par les dynamiques de proximité (géographique et organisationnelle, d’une

part ; d’autre part, celles du capital social28 qui lient la performance économique des territoires à l’état

des relations sociales).

En somme, avec la combinaison de ces deux approches de coordinations locales, il est possible de

parvenir à un développement diffus en tenant compte de la particularité de Médina Gounass 24

Cf. Toutefois d’après le Maire Mme SARR, un projet visant la construction d’un Marché aux abords du bassin

de rétention est à l’étude avec des partenaires turcs. 25

Cf. GUIGOU.J.L, colloque de Poitiers sur le thème du développement local, 1983, p3. 26

Cf. Le professeur Amadou DIOP, notes de cours master 2 ATDDL, UE GTD 4, UCAD, 2010. 27

Cf. L’économie de proximité explique le développement territorial par les dynamiques de proximité centrée

sur les questions d’interactions et de coordinations des agents ; la notion de proximité a été développée par

plusieurs chercheurs (Bellet, Pecqueur, Zimmerman, etc.). 28

Cf. L’analyse économique définit le capital social comme un ensemble de biens qui pourvoie des revenus à

ceux qui les détiennent. Les biens possédés (c’est –à-dire les ressources sociales) constituent le stock de capital

alors que les revenus (c’est-à-dire les effets de ces ressources sur la situation économique de l’agent)

correspondent à des flux.

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

majoritairement peuplée par une même ethnie et dotée d’un capital social très élevé. Pour redynamiser

ladite CA, ces deux approches peuvent s’articuler autour d’un projet de développement territorial

créateur de richesses. C’est dans ce cadre que la réflexion sur la pertinence d’un projet de

développement de la culture maraîchère aux abords des bassins de rétention a germé.

Effectivement, le Plan Jaxaay, dans sa stratégie de lutte contre les inondations, a eu à déblayer des

zones inondées et habitées pour faire de celles-ci le lieu de convergence des eaux plus connu sous le

nom de bassins de rétention.

Par la coordination de l’économie de proximité et du capital social, on peut concevoir un projet

susceptible d’impulser le développement local à travers la culture maraîchère (culture de légumes

destinées à la consommation et à la vente). Ce projet pourrait redonner à la « Niaye », sur laquelle est

bâtie la CA de Médina Gounass, sa véritable vocation agricole. Cette activité agricole pourrait par

exemple se faire sur les zones de décrue du bassin de rétention pendant la saison sèche.

Figure 1 : Esquisse d’un développement maraîcher autour du bassin de Médina Gounass

Source : Rapport final UCAD/ENDA Maîtrise des eaux pluviales L’objectif d’un tel projet serait de générer une production locale et de permettre l’évaporation de la

nappe phréatique. La zone inondable serait découpée en parcelles de maraîchage en location pour les

familles autochtones ou à des exploitants extérieurs. Les parcelles structurent un réseau de drainage

vers une citerne. Durant l’hivernage, les parcelles pourront être inondées. Le bord de la zone devrait

être aménagé pour des activités commerciales avec le Marché qui est prévu par la Mairie aux abords

du grand bassin de rétention de Médina Gounass. Avec la station de pompage qui permet le drainage

du trop plein d’eau, une mise en place d’un programme de gestion des déchets pourrait rendre un tel

projet viable.

Il en est de même des projets consistant à développer la pisciculture dans la zone de stagnation des

eaux du bassin de rétention. Une entreprise utiliserait le bassin pour l’élevage de poissons et les

populations aux abords du bassin de rétention se spécialiseraient dans les activités connexes

(transformation, vente de poissons grillés, etc.).

Ces exemples de projets territoriaux pourraient permettre à terme de faire de Médina Gounass un

centre pourvoyeur de produits maraîchers vers les autres entités administratives de la ville de

Guédiawaye.

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Toutefois, seule une appropriation de ces projets par les populations elles-mêmes, combinée à l’appui

de l’Etat et des partenaires au développement par le biais de la coopération décentralisée, pourrait les

rendre concrets en mettant l’accent sur la dimension genre notamment.

Dans la même veine, la mise en place future d’un marché à proximité du grand bassin de rétention,

derrière la Mairie, pourrait contribuer à apporter une plus-value économique pour l’entité territoriale de

la CA.

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CONCLUSION :

Au terme de notre mémoire, nous concluons que l’inexistence d’une politique d’aménagement du

territoire et l’urbanisation anarchique sont lourdes de conséquences. En effet, selon le rapport de

l’ONU-Habitat sur l’état des villes dans le monde29, chaque année 25 millions de personnes, en plus,

viennent habiter dans des bidonvilles et des établissements informels qui sont souvent construits sur

des terrains dangereux, des pentes instables et des plaines inondables.

Cet état de fait qui est la caractéristique de la banlieue dakaroise où est située notre zone d’étude

Médina Gounass fait qu’aujourd’hui, on note une recrudescence des inondations avec une hausse

continuelle des précipitations exacerbée par le réchauffement climatique.

A travers l’étude, nous avons constaté que pour mener à bien leurs missions, les collectivités locales

doivent être moins dépendantes de l’Etat qui doit leur doter de moyens adéquats pour que les

compétences transférées notamment le contrôle foncier et l’urbanisme soient effectives.

Aussi, dans le cadre du Plan Jaxaay, l’apport des SIG s’est révélé important car il nous a permis de

répertorier les zones à risque et donc de jauger la vulnérabilité de la zone d’étude à l’inondation ; celle-

ci s’est révélée être très vulnérable avec une topographie du relief très basse avec plus de 80% du

territoire situé à moins de 6m.

Cet état de fait a permis, comme prôné par le CAH, d’axer la réflexion sur le développement de la

culture du risque comme premier jalon de prévention pouvant rendre la CA résiliente aux risques

d’inondation.

D’autre part, avec la spécificité de la CA en majorité occupée par l’ethnie haalpulaar issue du Sénégal, il

s’est posé la problématique du développement local. En effet la combinaison des théories de

l’économie de proximité et celui du capital social peuvent rendre viable des projets tels le

développement de la culture maraîchère autour de du bassin de rétention ou encore la pisciculture dans

la zone de stagnation des eaux du bassin de rétention. Ces projets pourraient permettre le

développement d’activités connexes (marchés, centre de traitement ou de transformation) susceptibles

d’impulser le développement local de la commune d’arrondissement où 75% des ménages vit en

dessous du seuil de pauvreté.

29

Cf. ONU-HABITAT, Rapport 2010 sur l’état des villes dans le monde.

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PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS :

Les maires et les gouvernements locaux détiennent des positions clés pour construire la résilience face

aux catastrophes naturelles dans leurs communautés ; les maires sont les dirigeants du bien-être de

leurs électeurs. Les gouvernements locaux proposent des services essentiels tels que les soins

médicaux, l’enseignement, le transport et l’eau. Ils délivrent les permis de construire, gèrent les travaux

publics et planifient et contrôlent le développement urbain. Tous ces services garantissant des

opportunités d’un développement plus sûr pouvant réduire la vulnérabilité d’une communauté face aux

catastrophes naturelles30.

Par là, l’on veut mettre l’accent sur la nécessité de procéder à un accroissement des responsabilités et

du pouvoir d’action des collectivités locales. « Le territoire s’administre par le foncier or les outils et

modalités de la gestion ne sont pas toujours accessibles aux élus ou autres détenteurs de pouvoirs

locaux ».

Aussi, le transfert de moyens financiers aussi bien pour les autorités déconcentrées et décentralisées

que pour le Plan Jaxaay et les autres acteurs intervenant dans la lutte contre les inondations, serait de

nature à accroître la réalisation des missions qui sont assujetties à ces derniers.

Dans ce sens aussi, et dans le cadre la lutte contre les inondations, la gestion concertée doit être

renforcée entre le Plan Jaxaay et les collectivités locales bien qu’il y’ait une coordination entre le Plan

Jaxaay et la préfecture de Guédiawaye. En outre, il faut encourager l’implication de la Mairie de Médina

Gounass, les différents ASC et ONG de la CA afin d’améliorer les résultats en matière de lutte contre

les inondations et de relogement.

Pour ce qui nous concerne la poursuite de la recherche, en thèse, sur la culture du risque et sur les

politiques de gestion des risques naturels à une échelle régionale ou départementale serait une suite

logique de ce TER professionnel.

30

Cf. Campagne mondiale 2010-2011 pour la prévention des catastrophes, ISDR, ONU, 24p.

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Références bibliographiques :

Ouvrages généraux

ANGEON.V et CALLOIS.J.M, Fondements théoriques du développement local : quels

apports de la théorie de la théorie du capital social et de l’économie de proximités

GOUTTEBEL.J.Y, Stratégies de développement territorial, 2003, 2ème édition, Paris,

Economica, 262 pages

LOINGER.G et JEAN-CLAUDE NEMERY, Recomposition et développement des

territoires : enjeux économiques, processus, acteurs, 1998, l’Harmattan, paris, 375p.

PECQUEUR.P et ZIMMERMANE.J.P., Economies de proximités, 2004, Lavoisier, paris,

259p.

REYSSET.P, Aménager la ville, 2008, collection Ecologie urbaine, éditions Sang de la Terre,

paris, 190p.

SCARWELL.H.J, LAGARNIER.R, Risque d’inondation et aménagement durable des

territoires, 2004, Presses Universitaires du Septentrion, Collection Environnement et Société,

249p.

Travaux de recherche :

HENRY.J.B, Systèmes d’information spatiaux pour la gestion du risque d’inondation de

plaine, Thèse de doctorat, Université Louis Pasteur- Strasbourg1, 2004, 189p.

DIAWARA.D.D, Problématique des inondations au niveau des quartiers spontanées de la

périphérie de Dakar : cas de Darou Rahmane, 2008, mémoire de fin d’étude, ENEA, 67p.

BOUBCHIR. A, Risque d’inondation et occupation des sols dans Le THORE (région de

LABRUGUIER et de MAZAMET, 2007, mémoire de master 1, Université Toulouse le

Mirail, 64p.

GOUDIABY.N.D, Problématique de la prévention et de la gestion des risques naturels et

industriels à Dakar, 2005, mémoire de fin d’étude, 138p.

GUEYE.E.H, Problématique de la gestion des risques d’inondations dans la Banlieue

Pikinoise : cas de la commune d’arrondissement de Djeddah Thiaroye Kao, 2009, mémoire de

master II aménagement du territoire décentralisation et développement local, UCAD, 41p.

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

SECK.A., Analyse critique de la loi sur la décentralisation au Sénégal bilan et perspectives de

solutions, 2010, mémoire de DEA, UGB, 99 p.

Rapports et documents officiels :

Enda rup-UCAD, 2008, maîtrise des eaux pluviales et rejets unitaires dans les espaces

urbanisés de Dakar, 18p.

Dictionnaire universelle, 2002, Hachette-EDICEF, paris, 1508p.

Direction Générale de l’Environnement (DIREN) de l’île de France, séminaire CVRH centre

de valorisation des ressources humaines, 2010, Aménagement et gestion des risques naturels :

pour une prise en compte de la vulnérabilité des territoires, 48p.

Réseau pour la Communication sur les Risques Et Catastrophes au Sénégal (RECOREC),

septembre 2010, Atelier du RECOREC, atelier de formation pour le renforcement des

capacités des membres du RECOREC en matière de Réduction des Risques de Catastrophe

(RRC), 15p.

Centre de Suivi Ecologique (CSE), 2005, Rapport sur l’état de l’environnement au Sénégal,

Ministère de l’environnement et de la protection de la nature, 221p.

CEMAGREF, Ministère de l’écologie de l’énergie, du développement durable et de la mer,

2010, Document de synthèse sur « le Risque d’inondation quels défis pour la recherche à

l’action publique »,78p.

Direction de l’Aménagement du Territoire (DAT), 1998, Plan Général d’Aménagement du

Territoire, Ministère de l’Economie des Finances et du Plan, 165p.

Document Introductif sur le Programme de Lutte contre les Inondations, MHCH, 24p.

Sites web :

www.catastrophesnaturelles.net/legéodécisionnel,outilnovateurpourl’analyseetlagestiondesri

squesnaturelles

www.notre-planete.info

www.x-environnement.org

www.ecosociosystemes.fr/vulnérabilité.html

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

www.perspective.usherbrook.ca/populationurbainemondiale

www.wikipedia.org/plandepréventiondesrisques

www.cartorisque.prim.net

www.foncier-developpement.org

Liste des cartes Pages

Carte 1 : Localisation du département de Guédiawaye dans la Région de Dakar………………………………14

Carte 2 : Localisation de la commune d’arrondissement de Médina Gounass………………………………….15

Carte 3 : Carte géomorphologique de la zone d’étude…………………………………………………………....17

Carte 4 : Localisation des établissements humains ou enjeux de la zone d’étude………………………………19

Carte 5 : Comparaison des isohyètes de 2010 par rapport à 1971-2000. . …………………………………….20

Carte 6 : Carte altitudinale de la CA de Médina Gounass………………………………………………………...24

Carte 7 : Zonage de la vulnérabilité de Médina Gounass…………………………………………………………25

Carte 8 : Carte des zones à risques d’inondation………………………………………………………………….28

Liste des Graphiques Pages

Graphique 1 : Types de catastrophes naturelles dans le monde……………………………………………………3

Graphique 2: Opérationnalisation du concept de vulnérabilité à l’inondation de Médina Gounass……………...9

Graphique 3: opérationnalisation des SIG dans le processus de lutte contre les inondations……………………..9

Graphique 4 : Evolution des attributions de logements aux sinistrés……………………………………………..22

Graphique 5 : Méthodologie du zonage du risque d’inondation………………………………………………….23

Liste des figures Pages

Figure 1 : esquisse d’un développement maraîchère autour du bassin de Médina Gounass……………………..32

Liste des photos Pages

Photo1 & 2 : Inondations à Mairie de Médina Gounass….……………………………………………………....20

Photo 3 : Grand bassin de rétention de Médina Gounass derrière la Mairie……………………………………...21

Photo 4 : Moto pompe de du grand bassin de rétention de Médina Gounass…………………………………….21

Photo 5& 6 : Moto pompe et tuyaux PVC de drainage des zones inondées…………………………..………….21

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Liste des tableaux Pages

Tableau 2 : Tableau montrant la relation hypothèses/indicateurs et les

sources……………………………………………………………………………………………….…………..8

Tableau 2 : Estimation de la population des cinq (5) CA de la ville de Guédiawaye en

2010…………………………………………………………………………………………………………… 18

Tableau 3 : Attribution de logements Jaxaay à Médina

Gounass…………………………………………………………………………… ………………………...22

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Table des matières

Introduction ..................................................................................................................... 1

I Cadre théorique .............................................................................................................. 3

II Cadre opératoire ............................................................................................................ 6

III Méthodologie ............................................................................................................... 8

Première partie : Présentation générale de la zone d’étude .............................................. 14

Chapitre 1 : Limites géographiques et caractéristiques physiques de Médina Gounass ............ 14

a. Localisation de la zone d’étude…………………………………………..14 b. Cadre géographique……………………………………………………...15 c. Caractéristiques physiques de la zone d’étude…………………………...16

Chapitre 2 : Cadre humain de Médina Gounass ......................................................................... 17

d. Historique du peuplement………………………………………………………………………………17

e. Sur le plan démographique…………………………………………………………………………….18

f. Situation socio-économique………………………………………………………….19

Deuxième partie : Stratégie de gestion des inondations du Plan Jaxaay et zonage des contrées à risques ................................................................................................................... 20

Chapitre 1 : Implication du Plan Jaxaay dans la lutte contre l’inondation à Médina Gounass ..... 20

Chapitre 2 : Modélisation de la vulnérabilité et des zones à risques de la CA de Médina Gounass23

Troisième partie : Réflexion sur la culture du risque et problématique de la recomposition des zones inondées ........................................................................................ 27

Chapitre 1 : Réflexion sur la Réduction des Risques d’inondation (RRI) pour la CA de Médina

Gounass ........................................................................................................................................ 27

1) L’évaluation des risques……………………………………………………………..27

2) L’interdiction de construire sur des zones à risque…………………………………28

3) L’adaptation au risque d’inondation les établissements humains en zone

inondable……………………………………………………………………………..28

4) Permettre aux acteurs de surmonter rapidement la crise…………………………...28

Chapitre 2 : Analyse de la stratégie recomposition des zones inondées de Médina Gounass dans le cadre du Plan Jaxaay et perspectives de développement local ...................... 29

5) Analyse de la stratégie de recomposition des zones inondées………………………29

6) Perspectives de développement local de la commune d’arrondissement……… …. 31

Conclusion ............................................................................................................................... 34

Perspectives et Recommandations ........................................................................................ 35

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ANNEXES

Guide d’entretien à l’attention acteurs de la gestion des inondations

Le Plan Jaxaay & DPC

1. Existe-t-il une politique préventive pour réduire les risques

d’inondation ?

2. Le développement de la culture du risque via la

sensibilisation et la prévention peut il réduire les risques d’inondation ?

3. Existe-il une gestion intégrée ou concertée concernant la

lutte contre les inondations ?

4. La géomatique peut-elle aider à une meilleure connaissance

des zones vulnérables et faciliter la gestion contre les risques d’inondation ?

5. La recherche de partenaires ou bailleurs pourrait-elle

concourir à une reconstruction et recomposition post catastrophe plus aisée ?

6. Difficultés qui entravent dans l’exercice de vos politiques

de lutte ?

7. Suggestions pour l’atteinte des objectifs assignés

8. MAIRIE & PREFECTURE DE GUEDIAWAYE

9. Quel est votre niveau d’intervention dans la gestion des

risques d’inondation dans votre circonscription administrative ?

10. Qu’est ce qui explique la récurrence des inondations et

l’aggravation des pertes occasionnées par ces dernières ?

11. Effectuez-vous des actions préventives pour réduire les

risques d’inondation à Médina Gounass ?

12. Une bonne connaissance cartographique des zones à risques

et celles vulnérables peut-elle aider à une gestion de la catastrophe ?

13. Quelle perception avez-vous des actions réalisées par le

Plan Jaxaay dans la gestion des inondations ?

14. Les solutions préconisées par le Plan Jaxaay sur les

recompositions territoriales règlent-elles le problème ?

15. Quelles suggestions proposées vous ?

16. Quels sont les problèmes rencontrés dans la gestion des

inondations à Médina Gounass ?

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

P R E S E N T A T I O N D U P L A N J A X A A Y

Projet de construction de logements sociaux, de lutte contre les inondations et les bidonvilles

(Plan Jaxaay)

Créé en mai 2006, le Projet de construction de logements sociaux, de lutte contre les

inondations et les bidonvilles est chargé de la mise en œuvre du « Plan Jaxaay ». Ledit

projet tend à répondre à deux questions majeures : la lutte contre les inondations et

l’absence de logements sociaux accessibles aux revenus faibles.

Le « Plan Jaxaay » a une vocation nationale mais son intervention est présentement

limitée aux régions suivantes : Dakar, Diourbel (avec la ville de Touba), Saint-Louis,

Kaolack et Thiès (avec la commune de Joal). A mi-septembre 2009, 1767 logements

ont été construits à Dakar, dans le cadre de ce projet.

PRESENTATION

Doté de l’autonomie financière, le Projet de construction de logements sociaux, de

lutte contre les inondations et les bidonvilles est chargé de la mise en œuvre du « Plan

Jaxaay ». Il a été créé par l’Arrêté interministériel n° 003409 du 31 mai 2006 après la

dissolution de l’ANLIB (Agence Nationale de Lutte contre les Inondations et les

Bidonvilles).

MISSIONS

Ledit projet tend à répondre à deux questions majeures : la lutte contre les inondations

et l’absence de logements sociaux accessibles aux revenus faibles. Pour éviter les

inondations parfois catastrophiques des établissements humains du Sénégal, un projet

de déplacement de populations vers une zone non inondable a été conçu à la demande

de la population locale et accepté par elle. Ce déplacement s’effectue dans des

logements sociaux construits à cet effet et s’accompagne de la mise en place des

services de base pouvant améliorer les conditions de vie et les rendre plus humaines.

OBJECTIF

L’objectif fondamental est de permettre une bonne gestion des inondations dans les

établissements humains du Sénégal et de réduire la pauvreté à travers la construction

de logements sociaux pour les sinistrés.

Objectifs spécifiques :

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ANNEE ACADEMIQUE 2009-2010

Spécifiquement, le Projet œuvre pour permettre :

L’identification des zones inondables du Sénégal ;

Le relogement des populations victimes des inondations (zones inondées) et celles

susceptibles de l’être (zones inondables) ;

La réhabilitation des zones inondables ;

La réalisation de logements de type nouveau pour, en priorité, les victimes ;

La recherche de financements extérieurs et de partenariats techniques pour la mise en

œuvre du projet.

ACTIVITES

Construire des logements et des équipements sociaux pour les victimes des

inondations ;

Recenser les victimes des inondations et sur les impenses ;

Réhabiliter les écosystèmes de la zone des Niayes et revitaliser certains bassins

versants ;

Déplacer et réinstaller les populations habitant dans des zones inondables ;

Redonner à la zone des Niayes sa véritable vocation de captage, de conservation et de

drainage des eaux pluviales ;

Construire des ouvrages hydrauliques de lutte contre les inondations ;

Faire des études altimétriques, pédologiques, géomorphologiques et planimétriques,

hydrauliques et hydrologiques des villes connaissant les risques d’inondations ;

Cartographier les zones inondées et inondables.

Zones d’intervention

Le Plan Jaxaay a une vocation nationale mais son intervention est présentement limitée

aux régions suivantes : Dakar, Diourbel (avec la ville de Touba), Saint-Louis, Kaolack

et Thiès (avec la commune de Joal). Les interventions portent sur la libération des sites

déclarés inondables, leur réhabilitation, l’identification de zones de recasement, la

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viabilisation de ces zones, la construction de logements sociaux pour abriter les

populations ainsi déplacées.

DIX POINTS ESSENTIELS POUR RENDRE LES VILLES RÉSILI ENTES

Mettre en place une organisation et une coordination pour comprendre et pour réduire le

risque de catastrophe, basées sur la participation de groupes de citoyens et de la société

civile. Bâtir des alliances locales.

S’assurer que tous les départements comprennent leur rôle dans le cadre de la prévention et

réduction des risques de catastrophe.

Affecter un budget à la réduction des risques de catastrophe et attribuer des subventions aux

propriétaires de maisons, aux familles à faibles revenus, aux communautés, aux entreprises et

au secteur public pour qu’ils procèdent à des investissements afin de réduire les risques de

catastrophes.

Maintenir des données à jour sur les aléas et les vulnérabilités, procéder à l’évaluation des

risques et l’utiliser comme base pour la planification du développement urbain et la prise de

décisions dans ce domaine. S’assurer que ces informations et les planifications en vue de la

résilience de votre ville soient facilement accessibles au grand public et amplement débattues

avec lui.

Investir dans une infrastructure essentielle réduisant le risque, comme les réseaux d’égouts

pour éviter les inondations et s’adapter, aux changements climatiques.

Évaluer la sécurité de toutes les écoles et de tous les établissements sanitaires, et l’améliorer,

le cas échéant.

Faire appliquer et faire respecter des réglementations sur la construction réalisables et

conformes aux risques, ainsi que les principes d’aménagement du territoire. Identifier, pour

des citoyens à faibles revenus, des terrains ne comportant pas de risques et développer

l’amélioration des établissements informels, lorsque cela se révèle faisable.

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S’assurer que des programmes d’enseignement et de formation sur la réduction des risques de

catastrophe sont en place dans les écoles et les communautés locales.

Protéger les écosystèmes et les zones tampons naturelles afin d’atténuer les inondations, les

tempêtes et autres aléas face auxquels votre ville peut être vulnérable. S’adapter aux

changements climatiques en mettant en place de bonnes pratiques de réduction des risques.

Installer des structures de systèmes d’alerte rapide et de gestion des urgences dans votre ville

et organiser des exercices publics de sensibilisation périodiques.

Après une catastrophe naturelle, s’assurer que les besoins des survivants figurent bien au

centre de la reconstruction avec un soutien pour eux et pour leurs organisations

communautaires afin de concevoir et d’appliquer les mesures de relèvement, y compris la

reconstruction des maisons et des moyens de subsistance.