une technique efficace de détente du cubital antérieur dans les flessums spastiques

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778 SÉLECTION DES ANALYSES DU CENTRE DE DOCUMENTATION DE LA SOFCOT pseudarthrose du scaphoïde chez l’un et suite à une luxation péri- lunaire chez deux malades ont été évalués après trois ans. Ils ont obtenu une flexion de 30 , extension de 24º, inclinaison radiale et cubitale de 14º et 17º respectivement. Artrosis radiocarpiana secundaria a fracturas del extremo distal del radio M. GARCÍA-ELÍAS, S. BARCIA, A. LLUCH, A. FERRERES Rev Ortop Traumatol, 2003, 47 (suppl. 1), 70-77. Une technique efficace de détente du cubital antérieur dans les flessums spastiques Les auteurs d’Amsterdam montrent qu’en cas de rétraction ou d’hypertonie du m. flexor carpi ulnaris ( m. cubital antérieur) la simple section du tendon distal au niveau du pisiforme ne permet de gagner que quelques centimètres d’allongement et une exten- sion insuffisante du poignet si celui-ci était fixé en flexion par le muscle. En revanche, après dissection et séparation de sa gaine fibro aponévrotique le gain était nettement plus important. Une étude précise a été faite chez 10 enfants spastiques, 4 garçons et 6 filles d’age moyen de 14 ans (6 à 19) : avant ténotomie, le muscle flexor carpi ulnaris avait une longueur totale de 221+ ou- 36,2 mm ; après ténotomie simple la longueur est raccourcie à 216 + ou - 37,8 mm (améliorée à 213mm lors d’une excitation électrique) ; après dissection du corps musculaire, la longueur est de 204 + ou - 36,9 mm (196 + ou - 36,2 lors de l’excitation élec- trique). La mobilité du poignet étudiée dans ces trois cas montre que le muscle est bien solidaire de sa gaine qui transmet ainsi la force et la résistance du muscle, ce que l’auteur appelle la voie myofas- ciale. La dissection extensive du corps musculaire permet aussi d’obte- nir une action longitudinale du muscle en cas de transfert en même temps qu’une amélioration de sa course et de l’amplitude des mouvements du poignet. Biomechanical effects of dissecting flexor carpi ulnaris M. KREULEN, M.J. SMEULDER, J.J. HAGE, A. HUIJING J Bone Joint Surg (Br), 2003, 85, 856-859. Quelle longévité pour les arthroplasties MP par implant silicone Les auteurs étudient les résultats à long terme des arthroplasties par implants silicone de Swanson ou de Sutter, posés dans un même temps opératoire sur les métacarpo-phalangiennes (MP) des quatre doigts d’une main de patients atteints d’arthrite rhumatoïde. Le groupe d’opérés comporte 36 patients, dont 16 opérés des deux mains, c’est à dire 208 arthroplasties sur 52 mains chez 36 patients dont 35 femmes, d’âge moyen de 52 ans. Le suivi moyen a été de 14 ans (de 6 à 22 ans). À noter que 14 des 208 arthroplasties avaient du être reprises, le plus souvent pour fracture de l’implant avec douleur et diminution de la fonction. Enfin, 23 interphalangi- ennes proximales ont été arthrodésées. L’étude comporte l’analyse des mobilités actives en extension- flexion des MP, de la déviation ulnaire en extension, des modifi- cations radiographiques (raccourcissement des métacarpes et phalanges, érosions, fractures d’implants). Enfin, le résultat fonctionnel à long terme est étudié par le questionnaire M.H.Q. (Michigan Hand Outcome questionnaire). — L’arc de mobilité moyen des MP passe de 30 en préopératoire à 46 en postopératoire immédiat et à 36 au dernier examen. — Le déficit d’extension moyen au niveau des MP passe de 57 en préopératoire à 11 en postopératoire immédiat et 23 au dernier examen. — La déviation ulnaire passe de 26 en préopératoire à moins de 5 en postopératoire immédiat puis récidive à 16 au dernier exa- men. Une fracture d’implants s’accompagne d’une aggravation de la déviation ulnaire (p < 0,001). — Un raccourcissement osseux est présent chez la plupart des patients, des érosions osseuses chez 29 %. — 130 implants sont cassés (63 %) et 45 déformés, lors du dern- ier examen. — Le score MHQ moyen est de 48 (sur 100 points). Les patients ne sont satisfaits de la fonction de leur main que dans 38 % des cas. Seules 27 % des mains sont indolores lors du dernier bilan. Une plus grande déviation ulnaire est associée à une moindre satisfaction du patient et à un score inférieur de l’aspect cosmé- tique. L’étude des résultats à long terme des arthroplasties par implants de Swanson ou Sutter des MP dans la polyarthrite rhumatoïde montre que ce résultat se détériore avec le temps de façon nota- ble et justifie toutes les recherches d’un traitement médical effi- cace de la maladie. Commentaire : étude très détaillée, très dense, ne négligeant aucun des paramètres influençant le résultat qui peut servir d’exemple aux futures études portant sur la main rhumatismale. Metacarpophalangeal joint arthroplasty in rheumatoid arthritis: a long-term assessment C.A. GOLDFARB, P.J. STERN J Bone Joint Surg (Am), 2003, 85, 1869-1878. MEMBRE INFÉRIEUR La luxation habituelle de la hanche chez l’enfant : une petite place pour la chirurgie Les données de la littérature sont pauvres. Les termes utilisés pour la nommer sont variés : luxation habituelle, volontaire, récidivante, récidivante volontaire etc… Huit nouveaux cas sont décrits. Le sexe, l’âge, les données cliniques et, radiographiques conventionnelles et IRM, la thérapeutique et le résultat au recul, figurent dans un grand tableau indiquant aussi les 17 autres cas des 13 publications apparaissant dans une recherche sur Med- line. Deux observations sont illustrées. La série complète comprend 24 cas (28 hanches) comprenant cette série de 7 enfants (8 hanches) et 17 autres enfants (20 hanches) colligés. Il y a 19 filles et 5 garçons d’âge moyen à la première consultation de 4 ans 3 mois (de 18 mois à 9 ans). La hanche droite est touchée 14 fois, la gauche 6 fois et 4 cas sont bilatéraux. Il n’existe jamais d’antécédents familiaux ou trauma- tiques. Une laxité articulaire sur d’autres articulations existe chez 7 enfants (29 %). L’information manque dans 3 cas. La lux- ation est indolore dans 18 cas (21 hanches) et douloureuse dans 6 cas (7 hanches). La luxation est postérieure dans 27 hanches, provoquée par l’adduction-flexion-rotation interne et antérieure dans un cas provoqué par l’hyper-extension, rotation externe. Le phénomène de vacuité est présent sur les radios de face chez 19 enfants (22 hanches), 4 hanches (3 enfants) ne montrent pas d’air intra-articulaire. Rien n’est signalé pour 2 hanches. L’IRM de 6 hanches chez 5 enfants ne montre pas d’anomalies osseuses

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778 SÉLECTION DES ANALYSES DU CENTRE DE DOCUMENTATION DE LA SOFCOT

pseudarthrose du scaphoïde chez l’un et suite à une luxation péri-lunaire chez deux malades ont été évalués après trois ans. Ils ontobtenu une flexion de 30¯, extension de 24º, inclinaison radiale etcubitale de 14º et 17º respectivement.

Artrosis radiocarpiana secundaria a fracturas del extremo distaldel radioM. GARCÍA-ELÍAS, S. BARCIA, A. LLUCH, A. FERRERES

Rev Ortop Traumatol, 2003, 47 (suppl. 1), 70-77.

Une technique efficace de détente du cubital antérieur dansles flessums spastiques

Les auteurs d’Amsterdam montrent qu’en cas de rétraction oud’hypertonie du m. flexor carpi ulnaris ( m. cubital antérieur) lasimple section du tendon distal au niveau du pisiforme ne permetde gagner que quelques centimètres d’allongement et une exten-sion insuffisante du poignet si celui-ci était fixé en flexion par lemuscle. En revanche, après dissection et séparation de sa gainefibro aponévrotique le gain était nettement plus important.Une étude précise a été faite chez 10 enfants spastiques, 4 garçonset 6 filles d’age moyen de 14 ans (6 à 19) : avant ténotomie, lemuscle flexor carpi ulnaris avait une longueur totale de 221+ ou-36,2 mm ; après ténotomie simple la longueur est raccourcie à216 + ou - 37,8 mm (améliorée à 213mm lors d’une excitationélectrique) ; après dissection du corps musculaire, la longueur estde 204 + ou - 36,9 mm (196 + ou - 36,2 lors de l’excitation élec-trique).La mobilité du poignet étudiée dans ces trois cas montre que lemuscle est bien solidaire de sa gaine qui transmet ainsi la force etla résistance du muscle, ce que l’auteur appelle la voie myofas-ciale.La dissection extensive du corps musculaire permet aussi d’obte-nir une action longitudinale du muscle en cas de transfert enmême temps qu’une amélioration de sa course et de l’amplitudedes mouvements du poignet.

Biomechanical effects of dissecting flexor carpi ulnarisM. KREULEN, M.J. SMEULDER, J.J. HAGE, A. HUIJINGJ Bone Joint Surg (Br), 2003, 85, 856-859.

Quelle longévité pour les arthroplasties MP par implantsilicone

Les auteurs étudient les résultats à long terme des arthroplastiespar implants silicone de Swanson ou de Sutter, posés dans unmême temps opératoire sur les métacarpo-phalangiennes (MP) desquatre doigts d’une main de patients atteints d’arthrite rhumatoïde.Le groupe d’opérés comporte 36 patients, dont 16 opérés des deuxmains, c’est à dire 208 arthroplasties sur 52 mains chez 36 patientsdont 35 femmes, d’âge moyen de 52 ans. Le suivi moyen a été de14 ans (de 6 à 22 ans). À noter que 14 des 208 arthroplastiesavaient du être reprises, le plus souvent pour fracture de l’implantavec douleur et diminution de la fonction. Enfin, 23 interphalangi-ennes proximales ont été arthrodésées.L’étude comporte l’analyse des mobilités actives en extension-flexion des MP, de la déviation ulnaire en extension, des modifi-cations radiographiques (raccourcissement des métacarpes etphalanges, érosions, fractures d’implants). Enfin, le résultatfonctionnel à long terme est étudié par le questionnaire M.H.Q.(Michigan Hand Outcome questionnaire).

— L’arc de mobilité moyen des MP passe de 30¯ en préopératoireà 46¯ en postopératoire immédiat et à 36¯ au dernier examen.— Le déficit d’extension moyen au niveau des MP passe de57¯en préopératoire à 11¯ en postopératoire immédiat et 23¯ audernier examen.— La déviation ulnaire passe de 26¯ en préopératoire à moins de5¯ en postopératoire immédiat puis récidive à 16¯ au dernier exa-men. Une fracture d’implants s’accompagne d’une aggravationde la déviation ulnaire (p < 0,001).— Un raccourcissement osseux est présent chez la plupart despatients, des érosions osseuses chez 29 %.— 130 implants sont cassés (63 %) et 45 déformés, lors du dern-ier examen.— Le score MHQ moyen est de 48 (sur 100 points). Les patientsne sont satisfaits de la fonction de leur main que dans 38 % descas. Seules 27 % des mains sont indolores lors du dernier bilan.Une plus grande déviation ulnaire est associée à une moindresatisfaction du patient et à un score inférieur de l’aspect cosmé-tique.L’étude des résultats à long terme des arthroplasties par implantsde Swanson ou Sutter des MP dans la polyarthrite rhumatoïdemontre que ce résultat se détériore avec le temps de façon nota-ble et justifie toutes les recherches d’un traitement médical effi-cace de la maladie.Commentaire : étude très détaillée, très dense, ne négligeantaucun des paramètres influençant le résultat qui peut servird’exemple aux futures études portant sur la main rhumatismale.

Metacarpophalangeal joint arthroplasty in rheumatoid arthritis: a long-term assessmentC.A. GOLDFARB, P.J. STERNJ Bone Joint Surg (Am), 2003, 85, 1869-1878.

MEMBRE INFÉRIEUR

La luxation habituelle de la hanche chez l’enfant : une petiteplace pour la chirurgie

Les données de la littérature sont pauvres. Les termes utiliséspour la nommer sont variés : luxation habituelle, volontaire,récidivante, récidivante volontaire etc… Huit nouveaux cas sontdécrits. Le sexe, l’âge, les données cliniques et, radiographiquesconventionnelles et IRM, la thérapeutique et le résultat au recul,figurent dans un grand tableau indiquant aussi les 17 autres casdes 13 publications apparaissant dans une recherche sur Med-line. Deux observations sont illustrées.La série complète comprend 24 cas (28 hanches) comprenantcette série de 7 enfants (8 hanches) et 17 autres enfants(20 hanches) colligés. Il y a 19 filles et 5 garçons d’âge moyen àla première consultation de 4 ans 3 mois (de 18 mois à 9 ans). Lahanche droite est touchée 14 fois, la gauche 6 fois et 4 cas sontbilatéraux. Il n’existe jamais d’antécédents familiaux ou trauma-tiques. Une laxité articulaire sur d’autres articulations existechez 7 enfants (29 %). L’information manque dans 3 cas. La lux-ation est indolore dans 18 cas (21 hanches) et douloureuse dans6 cas (7 hanches). La luxation est postérieure dans 27 hanches,provoquée par l’adduction-flexion-rotation interne et antérieuredans un cas provoqué par l’hyper-extension, rotation externe. Lephénomène de vacuité est présent sur les radios de face chez19 enfants (22 hanches), 4 hanches (3 enfants) ne montrent pasd’air intra-articulaire. Rien n’est signalé pour 2 hanches. L’IRMde 6 hanches chez 5 enfants ne montre pas d’anomalies osseuses