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VIE Chrétienne LA Une Lumière Aveuglante Un magazine de partage - Numéro 26 Automne-Hiver 2007/2008 Une Une Lumière Lumière Aveuglante Aveuglante V VIE IE Chrétienne Chrétienne LA LA

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Page 1: Une Lumière Aveuglante - La Vie Chrétienne LA VIE CHRETIENNE est une revue ayant pour éditeur LA PRUDENTIELLE, 53 rue Raymond-Losserand, 75014 Paris, tél./fax: 01 43 22 60 84 -

VIE ChrétienneLA

Une Lumière

Aveuglante

Un magazine de partage - Numéro 26 Automne-Hiver 2007/2008

Une Une Lumière Lumière

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Page 2: Une Lumière Aveuglante - La Vie Chrétienne LA VIE CHRETIENNE est une revue ayant pour éditeur LA PRUDENTIELLE, 53 rue Raymond-Losserand, 75014 Paris, tél./fax: 01 43 22 60 84 -

LA VIE CHRETIENNE est une revue ayant pour éditeur LA PRUDENTIELLE, 53 rue Raymond-Losserand, 75014 Paris, tél./fax: 01 43 22 60 84 - Tél. 06 81 14 83 22, site Internet: www.lemondeavenir.com, e-mail: [email protected]. ISSN: 1062-0532. LA PRUDENTIELLE est bienfaitrice de l’ EGLISE UNIVERSELLE DE DIEU / LE MONDE A VENIR.COORDINATEUR DE LA PRODUCTION: Dominique Alcindor - COMITE ASSOCIE A LA PRODUCTION ET A LA REDACTION : Gérard Claude, Roger Guilbert, Marie-Angélique Picard, Gérard Stévenin -COMITE DE LECTURE: Catherine Aubel, Françoise Avouac, Sylviane Brunet, Marie-Hélène Fontaine, Sabine Pelletingeas TRADUCTEURS : Betty Brunet, Jean-Pierre Roche, Michel Vatry DOCUMENTATION:Marc Mangonot - PHOTOS: Sabine Pelletingeas, Françoise Stévenin - SECRETARIAT: Marie-Hélène Fontaine - MISE EN PAGE PROMOTION ET RELATIONS LECTEURS: Marie-Angélique Picard COLLABORATION A CE NUMERO: Patrice Dutrois, Eugène Guzon, Marie-Claire Kedzierski, Michael Morrison, Joe Tkach, André Van Begin - Imprimé en France : IMPRIMERIE RECTO VERSO, 23 rue WaldeckRousseau, 94400 Vitry-sur-Seine © Copyright, La Prudentielle 2008 - Tous droits réservés.COORDONNEES DES ASSOCIATIONS CULTUELLES MEMBRES DE L’UNION des EGLISES UNIVERSELLES DE DIEU - LE MONDE A VENIR: En FRANCE METROPOLITAINE, contacter LA PRUDENTIELLE - En MARTINIQUE: B.P. 710 - 97207 Fort-de-France Cedex, 69 Rocade du Bel Horizon, Ravine Vilaine - 97200 Fort-de-France - En GUADELOUPE: Att. M. Jean-Yves Céleste -B.P. 110 - 97130 Capesterre-Belle-Eau - En BELGIQUE : B.P. 12 - 1410 Waterloo.

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La Vie Chrétienne est publiée parLa Prudentielle. Cette association philantropique

a pour objet le rapprochement et le partage entre leshommes. Elle s’associe aux valeurs des enseigne-ments de Jésus en apportant une compréhensioncontemporaine du message évangélique.

La Vie Chrétienne est offerte gratuitement àtoute personne qui en fait la demande.

La Vie Chrétienne étant un magazine de parta-ge, nous vous remercions de nous faire parvenir vossuggestions et vos commentaires. En revanche, laRédaction se réserve le droit de choisir pour publi-cation parmi les courriers qu’elle reçoit.

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Les références et les citations bibliques dans cenuméro sont tirées de la Sainte Bible, Louis Segond,version revue 1975, sauf exceptions qui sont alorsmentionnées.

2 La Vie Chrétienne - N° 26

VIE Chré t ie nneL A

p4.p4. ALLEZ AUSSI LE DIRE A PIERRE

p6.p6. FOI OU RELIGION?

p8.p8. LA PECHE MIRACULEUSE

p10.p10. UNE LUMIERE AVEUGLANTE

p12.p12. NE VOUS LAISSEZ PAS DETRUIRE PAR DES PENSEES!

p13.p13. LE FILS UNIQUE?

p14.p14. L’EVANGILE DANS UN VASE D’ALBATRE

p17.p17. LE MIRACLE DE L’AMOUR

p18.p18. SI TU VEUX MA PLACE, PRENDS MON HANDICAP

Dans ce numéro...Dans ce numéro...

©Corbis

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Quel est le plus grand de tous les miracles ? Parmi les dizaines de miracles que l'Ecriture consigne dansses pages, les prophètes Moïse, Elie et Elisée en comptent le plus grand nombre à leur actif. MaisCelui qui en a accompli le plus est incontestablement Jésus-Christ. L'apôtre Jean d'ailleurs, dans

l'avant-dernier chapitre de son évangile, déclare que Jésus a fait en présence de Ses disciples beaucoupd'autres miracles mais ils ne sont pas décrits dans son livre.

Dans ce numéro de La Vie Chrétienne, nous évoquons plusieurs miracles. Vous y découvrirez l'article sur laguérison de cet homme aveugle de naissance à qui Jésus-Christ applique de la boue sur les yeux. Cette inter-vention miraculeuse de Jésus sert à démontrer qu'Il est Celui qui nous ouvre à la lumière de Dieu et qui nousfait sortir des ténèbres spirituelles. Nous y abordons aussi l'épisode de la pêche miraculeuse qui permet àPierre de comprendre que Jésus lui a bien pardonné et qu'Il l'appelle désormais à devenir pêcheur d'hommes,en annonçant l'Evangile. Le jugement de Salomon est aussi un autre miracle en soi. Comment aurait-il puautrement faire justice en révélant en plein jour, grâce à son épée, les sentiments sincères de la mère légiti-me du bébé, qui était prête à renoncer à son enfant afin qu'il puisse continuer à vivre, même auprès d'uneautre ?

Un miracle est une intervention divine dans la vie d'une personne, ou dans une situation particulière, et quidémontre la puissance de Dieu. Cette manifestation de puissance nous apprend que Dieu utilise Ses pouvoirspour le bénéfice des hommes. C'est une puissance qui affranchit et qui guérit. Un miracle, par nature, peutprovoquer l'émerveillement, mais aussi, paradoxalement la crainte et la peur. Ce fut le cas par exemple dePierre qui, marchant miraculeusement sur les eaux, en fut terrifié.

Nous comprenons que les miracles n'ont pas pour but de créer la surprise. Ils servent en fait à transmettre uneleçon, ou à révéler une vérité concernant la nature de Dieu, et aussi à démontrer ce que Dieu veut accomplirpour les hommes à travers Jésus-Christ.

Réitérons donc notre question : de tous les miracles, lequel est le plus grand ? De tous, l'incarnation de Jésus-Christ est le plus grand miracle. C'est la plus grande intervention de Dieu dans toute l'histoire de l'humanité.Quel miracle ! En prenant chair, Jésus-Christ, mystérieusement pleinement homme et pleinement Dieu, nousrévèle le visage du Père qui s'intéresse aux hommes qu'Il a créés. Le miracle de l'incarnation nous aide à com-prendre à quel point nous sommes aimés de Dieu, qu'Il est prêt à nous rendre participants de la vie qu'Il par-tage avec Son Fils et le Saint-Esprit. Le miracle de l'incarnation réside dans le fait que Jésus-Christ a établila jonction - Il est le chaînon manquant - entre Dieu le Père et une humanité en fugue. Mais l'ironie de cemiracle est qu'il n'a jamais provoqué l'émerveillement auprès des contemporains de Jésus-Christ. Le prophè-te Esaïe déclare : «Qui a cru à ce qui nous était annoncé ? Qui a reconnu le bras de l'Eternel…nous l'avonsdédaigné, nous n'avons fait de lui aucun cas» (chapitre 53 versets 1 à 3). L'entrée du Fils de Dieu dans lemonde ne s'est pas faite avec les fastes qui auraient convenu à la naissance de tout héritier d'ascendant royal.Au contraire. Alors que Marie, mère de Jésus, était sur le point d'accoucher, il n'y eut aucune place pour euxdans l'hôtel. Cette situation était très significative : l'apôtre Jean déclare «Elle [la Parole] est venue chez lessiens, et les siens ne l'ont point reçue» (Jean 1 : 11).

Comment apprécier la grandeur d'un miracle ? Si les flots de la mer rouge se sont miraculeusement ouverts,cela n'a pas empêché à toute une génération d'enfants d'Israël de ne pas entrer en Terre promise. Si Elie a pufaire descendre la foudre du ciel, le pays ne s'est pas pour autant repenti. Et si les tombeaux se sont ouvertsau moment où le Seigneur a rendu le dernier souffle, ces rescapés du séjour des morts n'ont pas tous rejointles Douze pour autant. La grandeur d'un miracle ne se mesure donc pas forcément par l'émerveillement qu'ilprovoque mais surtout par les effets qu'il engendre.

L'incarnation de Jésus-Christ a pour résultat le salut du monde. Il a pris sur Lui notre handicap pour nous per-mettre d'être introduits à la vie de Dieu. Il est le Chrétien parfait. Il est à notre place, justice, paix et conten-tement. Et tel est le miracle qui se produit dans le cœur de chacun, dès l'instant où nous acceptons ce queJésus-Christ est, et ce qu'Il a accompli pour nous. C'est le miracle d'une vie nouvelle en Lui.

A travers les pages de ce numéro, nous vous invitons à participer au miracle de la vie chrétienne, une vie decommunion avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Nous espérons que ces articles vous encourageront et vousédifieront dans votre cheminement spirituel personnel.

La rédaction

EDITORIALEDITORIAL

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4 La Vie Chrétienne - N° 26

Lui aussi a connu l'abattement,mais grâce à la fidélité duSeigneur, il a été relevé et a trou-

vé le pardon.

Pierre était un homme plein de contra-dictions, à la fois impulsif et audacieux,mais pourtant affectueux et fidèle. Ilrépondit spontanément à l'appel deJésus (Matthieu 4 : 18-20). Il laissa sesfilets de côté, son bateau, son activitéde pêcheur et tout son environnementfamilier. Il a aussi été le premier desdisciples à reconnaître la véritable natu-re de Jésus : Christ et Fils du Dieuvivant (Matthieu 16 : 16).

Toutefois, la force naturelle de Pierre etses qualités de leader avaient leurrevers. Ainsi, il pouvait être trop sûr delui et devait parfois être repris, commelorsque Jésus annonça Ses souffranceset Sa mort prochaine, et que Pierrecommença à Le contredire en affir-mant : «A Dieu ne plaise, Seigneur !Cela ne t'arrivera pas». Il fut alors fer-mement corrigé par le Seigneur :«Arrière de moi, Satan ! Tu m'es enscandale ; car tes pensées ne sont pasles pensées de Dieu, mais celles deshommes» (Matthieu 16 : 21-23).

Quelques temps plus tôt, Pierre avaitété déclaré bienheureux et béni de Dieu,après avoir reçu une révélation du Père.Mais voilà qu'à présent, il était répri-mandé pour avoir été un instrument duDiable. Sachant bien que Son fougueuxami était vulnérable, Jésus lui dit plus

tard : «Simon, Simon, Satan vous aréclamés, pour vous cribler comme lefroment. Mais j'ai prié pour toi, afinque ta foi ne défaille point ; et toi,quand tu serasc o n v e r t i ,affermis tesfrères» (Luc22 : 31-32).

Pierre, l'impé-tueux, répon-dit alors àJésus d'unvœu solennelde loyauté :«Seigneur, jesuis prêt àaller avec toi et en prison et à la mort»(verset 33). Quelle belle expression debravoure, mais qui annonçait en réalitésa plus grande chute !

JAMAIS POUR MOI

La nuit qui précéda Sa mort, Jésusdéclara à Ses disciples : «Je serai pourvous tous, cette nuit, une occasion dechute ; car il est écrit : je frapperai leberger, et les brebis du troupeau serontdispersées. Mais, après que je serai res-suscité, je vous précéderai en Galilée»(Matthieu 26 : 31-32).

Pierre eut du mal à accepter de tellesparoles. Et, il s'est sans doute dit :«Peut-être pour les autres, mais jamaispour moi». Pourtant peu de tempsaprès, il renia le Seigneur trois fois,

accomplissant ainsi la prédiction deJésus. Au chant du coq, alors qu'Il étaitemmené par les soldats, Jésus se retour-na et regarda Pierre. Un regard que

Pierre neput soute-n i r . I lvenait detrahir sonami et sonMaître, aum o m e n tmême oùC e l u i - c ia v a i tl e p l u sb e s o i nd e l u i .

Vaincu par la culpabilité, il pleura amè-rement.

Pendant les quelques heures qui suivi-rent, Jésus fut frappé, couronné d'épineset finalement mis à mort sur la croix.Tous les disciples furent remplis dechagrin, mais peut-être qu'aucun d'entreeux n'a éprouvé comme Pierre les pro-fondeurs du découragement et de lahonte. Comment pourrait-il à nouveause présenter parmi les disciples ?Pourraient-ils à nouveau lui faireconfiance ? D'ailleurs, quiconque lepourrait-il ?

NOMME EN PARTICULIER

La résurrection de Jésus apporta unenouvelle espérance, mais aussi son lotd'anxiété. Ce matin là, l'ange, dans le

ALLEZ AUSSIALLEZ AUSSI

LE DIRE A PIERRE LE DIRE A PIERRELa vie de Pierre, ami de Jésus et l'un de Ses principaux

disciples, est en soi une formidable leçon

pour tous ceux qui sont découragés

...au travers de ces mots destinés à Pierre, nous pouvons

voir la volonté de notre Seigneurde nous rendre capables de nous

relever et de vaincre ; pour ensuite, à notre tour, devenir

des sources d'encouragement et d'inspiration pour les autres

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tombeau, en s'adressant aux femmesvenues pour embaumer le corps deJésus, leur dit : «Ne vous épouvantezpas ; vous cherchez Jésus de Nazareth,qui a été crucifié ; Il est ressuscité, Iln'est point ici ; voici le lieu où onL'avait mis. Mais allez dire à Ses dis-ciples et à Pierre qu'Il vous précède enGalilée : c'est là que vous Le verrez,comme Il vous l'a dit» (Marc 16 : 6-7).

Comment pensez-vous que Pierre aitréagi à cette nouvelle ? Non seulementle Seigneur était ressuscité des morts,mais le nom de Pierre avait été men-tionné en particulier. Imaginez ce quePierre a pu ressentir. Pourquoi seul sonnom avait-il été mentionné ? Etait-ceen raison de ses reniements ?

C’est alors que Pierre a dû réaliserpleinement que Jésus était bien leChrist, le Fils du Dieu vivant. Toutesles déclarations de Jésus, au sujet deSa vie donnée en rançon pour plu-sieurs, étaient vraies. Mais pourrait-Ilencore avoir quelque chose à faireavec lui, après qu'il L'eût renié non passeulement une fois, mais bien à troisreprises ?

Pierre connut rapidement la réponse.Jésus l'acceptait, lui faisait confianceet l'aimait encore, malgré la façon dontil avait agi envers Lui. Pierre compritrapidement que les mots «…et àPierre», étaient une expression del'amour, de la confiance et du pardonde Jésus à sonégard.

«Et à Pierre» ! :quels mots affec-tueux pour rassurerquelqu'un quiL'avait trahi ! Decette façon, leSeigneur déclarait en quelque sorte :«Peu importe ce que tu as fait, car lepardon est offert et il y a de l'espéran-ce. Je suis vivant. Je suis toujours avectoi. Et je t'offre un nouveau départ».

La suite appartient à l'histoire. Pierrepassa le reste de ses jours à proclamerhardiment la Bonne Nouvelle concer-nant le Seigneur, Celui qu'il avait renié

Automne - Hiver 2007/2008 5

par le passé. Il devint un témoin puis-sant du Christ ressuscité, pour finale-ment lui-même l'attester de toute sa foipar le sang de son martyre. Pierre nous

a légué l'exemple d'unepersonne qui a trébu-ché, mais qui par lapuissance de Jésus-Christ a pu connaître unnouveau commence-ment et une vie consa-crée à la gloire de Dieu.

Vous sentez-vous vous-mêmes décou-ragés ? Etes-vous comme Pierre, acca-blés par le poids de vos insuffisances etles difficultés à vivre par la foi, en pen-sant à toutes ces occasions où vousaussi avez renié Jésus dans votre vie ?

Jésus connaît l'ampleur des épreuvesque les chrétiens doivent affronter dans

leur existence. Notre fidélité sera testéeplusieurs fois, à travers les tentations, àcause du rejet parfois, ou à cause desoppositions et du découragement. Maisau travers de ces mots destinés à Pierre,nous pouvons voir la volonté de notreSeigneur de nous rendre capables denous relever et de vaincre ; pour ensui-te, à notre tour, devenir des sourcesd'encouragement et d'inspiration pourles autres.

Fortifions-nous ! Soyons encouragéspar les paroles du Seigneur rapportéespar l'ange au sépulcre. Ce message esttout autant pour vous aujourd'hui, qu'ille fut autrefois pour celui qui pensaitqu'il était définitivement tombé et qu'ilne pourrait plus jamais trouver grâce.«Et à Pierre !» ��

Par Eugène M. Guzon

Jésus connaît

l'ampleur des épreuves

que les chrétiens doivent

affronter dans leur

existence

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L'homme, poussière sur la terre,habitant précaire d'uneincroyable planète perduedans l'immensité de l'univers,cherche des réponses à ses

questions, ses peurs, ses espérances, sesangoisses. Aussi, au cours des siècles, danssa recherche de l'absolu, du divin, enréponse à ses questions existentielles,l'homme s'est créé maintes croyances etreligions. La foi et la religion sont-elles lamême chose ? Qu'est ce que le christianis-me ? Jésus-Christ en est-Il le fondateur ?Pour répondre à ces interrogations, voyonsd'abord ce qui différencie la foi de la reli-gion.

La religion est un ensemble de croyanceset de dogmes définissant le rapport del'homme avec le sacré, c'est un ensemblede pratiques et de rites propres à chacunede ces croyances. La religion se composedonc de tout un corps d'obligations, derites, de cérémonies, de sacrifices, parfoisd'interdits, de dogmes, de doctrines, voiremême de traditions purement humaines ;en résumé, de choses à faire ou à ne pasfaire, de formalités à accomplir.

De fait, la religion est essentiellementbasée sur le faire, le paraître, sur les appa-rences, le superficiel, l’extérieur. Inutile dedire, bien sûr, que tout cela est sans aucunevaleur aux yeux de Dieu, car ne servantqu'à satisfaire l'orgueil humain, qu’à géné-rer l'autosatisfaction.

De surcroît, la religion est inefficace pourchanger le cœur de l'homme, pour corrigerses défauts, ses travers, elle n'a aucun effetsur la nature humaine, au contraire ellel'exacerbe. La religion nourrit et cultivesubtilement une gloire de l'ego, donnantainsi l'illusion d'être en règle avec Dieu. Onpeut donc dire que la religion est en fait leparapluie des ignorants, ces dernierscroyant ainsi pouvoir se mettre à l'abri dujugement divin.

Il apparaît donc clairement que la religionest une démarche d'origine humaine géné-rant le jugement par rapport à autrui,engendrant la condamnation de l'autre, enparticulier de celui qui n'a pas de religionou qui en a une différente. La religioncherche à changer les autres par la persua-

sion dans le meilleur des cas, plus souventhélas, par la culpabilisation, la peur, l'évic-tion du groupe, parfois même par lacontrainte et la violence. Ce qui a fait direà beaucoup : «Ils ont juste assez de religionpour haïr les autres, mais pas assez pour lesaimer…».

La religion est une quête de soi, cherchantà accumuler des valeurs, des connaissancesintellectuelles, entraînant la coupure desautres. C'est ainsi que la religion met desbarrières entre les hommes. Parce qu'ilspensent être différents des autres, parcequ'ils se croient supérieurs aux autres, lesreligieux veulent se séparer de ceux qui nepensent pas comme eux.

On a là toutes les dimensions historiquesdes guerres de religion, les extrémistes reli-gieux encourageant le peuple, bien souventinculte, à tuer l'impie, celui qui n'a pas lamême religion qu'eux, celui qui pense dif-féremment d'eux, tout cela au nom deDieu, pour lui être agréable… Jésus mit leschrétiens en garde : «Quiconque vous feramourir croira rendre un culte à Dieu»(Jean 16 : 2). Jésus n'était pas religieux,d'ailleurs les gens religieux ne le suppor-taient pas. Ce sont eux justement qui ontfomenté son procès inique en suscitant desfaux témoignages et en réclamant sa mortaux autorités romaines.

On voit donc bien que les guerres de reli-gion ne sont pas des guerres de la foi.C'est ainsi qu'autrefois, pour justifier lescroisades, les autorités religieuses deman-daient d'aller libérer le tombeau du Christà Jérusalem et chasser les infidèles de ceslieux sacrés. On se rend facilement comp-te pour celui qui a la foi combien celan'avait pas de sens. En effet, ce ne sontque des pierres et en plus le tombeau estvide, Christ étant ressuscité trois joursaprès sa mort... On n'insistera pas davan-tage sur l'inquisition, les dragonnades, leschasses aux sorcières, aux hérétiques, auxcathares et autres religions réformées,tout cela ayant surtout eu pour effet dedégoûter à tout jamais bon nombre depersonnes de la religion, et par là mêmede les détourner de Dieu.

La foi, quant à elle, est une adhésion àune initiative de Dieu, l'homme est invité

par Dieu à s'engager avec Lui dans unerelation de confiance basée sur l'amour,elle est un engagement du cœur. Il nes'agit donc pas de l'observance mécaniqued'un corps de lois, de préceptes et d'or-donnances d'hommes ou de traditionshumaines. La foi est une question de rela-tion dans la confiance. La foi conduitnaturellement le chrétien à une identifica-tion personnelle avec Jésus-Christ qui faitque ses valeurs changent et qu'elles nesont plus celles de la société, du mondedans lequel il vit.

La foi transforme le chrétien par l'actionsanctificatrice du Saint-Esprit qui vit enlui. La foi est le renoncement de soi, larecherche des autres, elle nous rapprochedes autres. La foi permet un véritable dia-logue avec Dieu, une relation avec Luidans un esprit de communication. Lechrétien nourrit une véritable relationavec Jésus-Christ, et cela porte des fruitsbasés sur l'amour.

Les religieux, quant à eux, bien que cer-tains puissent être sincères, n'entretien-nent qu'un monologue avec Dieu, maisDieu ne les écoute pas nécessairement.Leurs prières d'ailleurs, ne se résument-elles pas, bien souvent, à des récitationsde textes sacrés appris par cœur ? Forceest de constater que ce n'est peut-être pasce que Dieu attend d'eux. Dieu recherchedes adorateurs en esprit et non pas desidolâtres (Jean 4 : 23). L'adoration étantune relation dans le dialogue, la vérité,l'échange : une relation dynamique.L'idolâtrie étant au contraire un mono-logue, sans aucune relation, sans engage-ment du cœur : une relation statique.

La religion exacerbe la nature humaine enl'homme, la foi permet le développementde la nature divine en l'homme. La foi unitl'homme à Dieu et fait habiter Dieu enl'homme. La religion sépare les gens, lafoi les rapproche. La religion est quelquechose d’externe à l'homme, basée sur le«paraître». Inversement, la foi est de natu-re interne, basée sur «l'être». La religionest basée sur des connaissances intellec-tuelles, la foi sur une connaissance rela-tionnelle avec Jésus-Christ. Dans la reli-gion, il y a une apparence de dévotion,dans la foi, il y a la connaissance de Dieu.

6 La Vie Chrétienne - N° 26

FOI OU RELIGION ?

JESUS-CHRIST A-T-IL CRE

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La religion est bien souvent une étiquettesociale, alors que la foi est une relationpersonnelle avec Dieu, principalement parle moyen de la prière. La prière étant larespiration de l'âme, tout comme l'air est larespiration du corps. Comme l'oxygènerevivifie le corps, la prière revivifie l'âme.La foi du chrétien qui prie réside dans l'as-surance que Dieu l'écoute et non dansl'illusion que Dieu lui donnera exactementce qu'il demande. Sans oublier que la priè-re ce n'est pas : «j'ai besoin de quelquechose», mais «j'ai besoin de Toi».

Que celui qui n'a pas la foi la demande àDieu, Il la lui accordera bien volontiers.Que celui qui veut une religion la deman-de aux hommes, il n'aura que l'embarras duchoix. Dieu accordera de même la sagesseà qui la Lui demandera (Jacques 1 : 5).C'est Dieu qui donne la foi, mais encorefaut-Il la Lui demander. La foi est l'acte parlequel l'homme s'en remet à Dieu, à la foisvérité et bonté, comme source unique dusalut. La foi permet d'accepter le dénoue-ment d'une situation, qu'elle soit favorableou non. Elle s'appuie sur la véracité et lafidélité de Dieu dans Ses promesses et surSa puissance à les exécuter.

La foi n'est pas pure adhésion intellectuel-le, mais confiance, obéissance à une véritéde vie, qui engage tout l'être dans l'unionen Christ scellée par le Saint-Esprit. La foiest l'assurance que Dieu marche à noscôtés, quelles que soient les circonstances,et qu'Il nous aide à traverser les épreuves.Elle nous donne la ferme espérance de laréalisation de Ses promesses.

Parce qu'elle ne compte que sur Dieu, lafoi exclut toute suffisance et s'oppose aurégime de la loi et à sa vaine recherched'une justice méritée par les œuvres. Lavraie justice que seule procure la foi est lajustice salvatrice de Dieu reçue comme undon gratuit par le sacrifice de Jésus-Christ.Aussi rejoint-elle la promesse faite àAbraham et ouvre-t-elle le salut à tous,même aux païens (Galates 3 : 7-8).

Combien de personnes ont chez elles laparole de Dieu, la Bible, mais elle secouvre de poussière sur quelque meuble oudans quelque tiroir ? Combien ont-ils unereligion qui les sécurise ? «C'est la

meilleure !» affir-ment-ils. Soit ! LaBible dit cepen-dant qu'avec lameilleure religionon n'obtient pas lesalut. Aucune reli-gion ne sauve, seulChrist le peut. Onpeut, toute sa vie,p o s s é d e r c h e zs o i l e s S a i n t e sE c r i t u r e s e tconnaître la mortéternelle. Il faut àtout prix rencon-trer le Christ desEcritures, L'avoirdans sa vie et dansson cœur pour êtres a u v é . L e f a i tmême de posséderla meilleure religion, que chacun croitavoir ne sauve personne. Il importe que leChrist habite en nous par la foi(Ephésiens 3 : 17).

On voit donc clairement que ce n'est pasDieu qui a créé les religions, même sitoutes se réclament de Lui. C'est l'hommequi a créé les religions, pour asseoir l'auto-rité de quelques uns et asservir tous lesautres. Si Dieu avait créé une religion, Il enaurait créé qu'une seule, la sienne.

Des enseignements de Jésus est née l'unedes plus grandes religions au monde ; elleest donc apparue «en son nom». Les gensreligieux utilisent le nom du Christ, desmillions de gens disent croire en Lui, pour-tant, la plupart des gens connaissent peu dechoses à propos de Jésus et de Ses ensei-gnements. Il est triste de constater quel'homme moderne ne sait plus ce qu'estvéritablement le christianisme, ce qu'ilreprésente, ce qu'il implique vraiment, cequ'il peut changer dans sa vie.

Il est paradoxal qu'aujourd'hui, après deuxmille ans d'ère chrétienne, le Christ soitencore méconnu. «Or, la vie éternelle, c'estqu'on me connaisse», dit-Il dans les évan-giles. Et Le connaître ouvre la porte à uneimmense espérance… En effet, Jésus-Christ est venu révéler le Père auxhommes, à tous les hommes, indépendam-

ment de leurs origines, de leur culture,indépendamment de leur histoire ou deleur religion (Jean 17 : 3).

Jésus n'est pas venu créer une nouvellereligion, Il n'est pas venu recruter desadeptes pour venir grossir les rangs d'unenouvelle religion, pour qu'elle devienne laplus importante d'entre toute. Il est venuapporter le salut aux hommes : «L'amourde Dieu a été manifesté envers nous en ceque Dieu a envoyé son Fils unique dans lemonde afin que nous vivions par Lui. Etcet amour consiste, non point en ce quenous avons aimé Dieu, mais en ce qu'Ilnous a aimés et a envoyé son Fils commevictime expiatoire pour nos péchés»(I Jean 4 : 9-10).

Tout le message de la Bible peut ainsi serésumer dans ce verset magnifique: «CarDieu a tant aimé le monde qu'Il a donnéson Fils unique, afin que quiconque croiten Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vieéternelle» (Jean 3 : 16). C'est pourquoinous pouvons dire que la religion, c'est seconvertir au christianisme, alors que la foi,c'est se convertir à Christ. L'important n'estdonc pas tant d'appartenir à une église,mais d'appartenir à Christ, et si vous pen-sez que le christianisme est une religion,alors Jésus n'en est pas le fondateur… ��

Par Patrice Dutrois

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REE LE CHRISTIANISME ?

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Page 8: Une Lumière Aveuglante - La Vie Chrétienne LA VIE CHRETIENNE est une revue ayant pour éditeur LA PRUDENTIELLE, 53 rue Raymond-Losserand, 75014 Paris, tél./fax: 01 43 22 60 84 -

La pêche miraculeuse est lenom communément donné àcet épisode des évangiles oùJésus-Christ, après Sa résur-rection, apparut à Pierre qui

avait passé toute la nuit à pêcher sur le lacde Tibériade sans rien prendre. Au petitmatin, Jésus, se tenant sur le rivage, cria àPierre, à Jean et aux autres pêcheurs quil'accompagnaient, de jeter leurs filets del'autre côté de la barque. A l'instant mêmeoù ces hommes s'exécutèrent, à la surprisegénérale, la nasse se remplit d'une centainede poissons et le filet ne se rompit mêmepas sous le poids pourtant important decette incroyable prise. C'est dans ce contex-te que Pierre, encore pris par le doute deson triple reniement envers le Seigneur, Lereconnut.

Lorsque nous lisons ce récit, notre attentionse porte naturellement sur le dénouementde cet épisode : l'apparition soudaine detous ces poissons pris au filet. Il s'agit déjàen soi d'un miracle qui provoque l'émer-veillement. Mais lorsque nous retraçons ledéroulement de cette nuit de pêche jusqu'àson point d'orgue miraculeux, nous consta-tons que deux autres interventions miracu-leuses de Jésus-Christ se produisentpresque simultanément.

Du déjà-vu

Ce n'était pas la première fois que Pierrefaisait l'expérience d'une pêche miraculeu-se. Environ trois ans et demi plus tôt, audébut du ministère de Jésus-Christ, c'estdans un contexte similaire que Pierre reçutl'appel de Dieu pour devenir un disciple du

Seigneur. En laissant tout derrière lui, il Lesuivit. Le récit de cet événement est consi-gné dans l'évangile selon Luc au chapitre 5,et ce, presque dans les mêmes termes que lerécit de Jean au chapitre 21. Dans les deuxcas, Pierre est au centre de l'histoire quirelate son appel.

Pierre, pêcheur de métier, était appelé àdevenir pêcheur d'hommes, c'est-à-dire àannoncer les choses dont il avait ététémoin : Christ crucifié, ressuscité et glori-fié. Et trois ans plus tard, ce qu'il avait quit-té pour Christ, Pierre le retrouve : il vapêcher.

C'est en pleine activité, malheureusementinfructueuse, que Jésus réapparaît à ceshommes pour la troisième et dernière fois.Avant que Pierre ne puisse devenir ce rocsur lequel l'Eglise de Christ allait reposer, ildevait être façonné encore un peu. L'amèreexpérience de son triple reniement duSeigneur avait laissé une trace dans saconscience. Et vis-à-vis des autres dis-ciples, sa réputation de leader avait étésérieusement entachée. L'annonce à Pierrede la résurrection de Jésus par les femmesl'aida jusqu'à un certain point à surmonterses profonds sentiments de doute et de cul-pabilité. Mais une ultime question le tour-mentait : le Christ lui avait-Il vraiment par-donné ?

Les deux récits de la pêche miraculeusereprésentent deux charnières dans la vie dePierre. La première pêche miraculeusetémoigne de son passage de l'homme sécu-lier à celui de disciple, tandis que la secon-de marque la transition du stade de disciple

à celui d'homme de foi. Dans les deux évé-nements, Pierre, à l'appel de Jésus-Christ,abandonna ses affaires pour Le rejoindresur le rivage. Le fait que Jésus appellePierre de nouveau démontre qu'Il ne l'avaitpas rejeté.

Le récit de la pêche miraculeuse est suividans le texte des évangiles par l'appel dePierre à devenir apôtre. Cet appel, en fait,est une réitération du commandementdonné par Jésus à Ses hommes d'aller partoutes les nations faire des disciples(Matthieu 28 : 19). La triple répétition de laquestion de Jésus-Christ : «M'aimes-tu ?»fait écho dans le cœur de Pierre à son triplereniement, une quarantaine de jours plustôt. Pierre avait alors appris la limite de saconfiance en ses propres forces. Et Jésus luiexpliquait à travers ces questions intimesque c'était en Lui qu'il devait désormaisplacer sa confiance. La réponse de Pierre :«Seigneur, tu sais toutes choses», démontreainsi sa capitulation devant Christ. LeSeigneur n'avait-Il pas su «toutes choses»en annonçant d'avance que Pierre le renie-rait ? La pêche miraculeuse illustre ce pro-fond moment de conversion.

Toute une nuit bredouille

Pierre dut se demander pourquoi duranttoute une nuit il n'avait pris aucun poisson,alors qu'habituellement la pêche était plutôtfructueuse. Car Pierre, pêcheur de profes-sion, connaissait tous les endroits du lac oùle poisson foisonnait. En effet, la chaleurdu jour obligeait le poisson à se cacher dansles eaux profondes et à remonter à la surfa-ce durant la nuit. Mais voilà, Jésus en avait

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MiraculeuseMiraculeuse

La PêcheLa Pêche

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décidé autrement. Il voulait apprendre àPierre une certaine leçon se rapportant à lavocation à laquelle Il le destinait.

Le premier miracle de cet épisode de lapêche miraculeuse fut le fait que Jésusempêcha tout poisson de se prendre dansles filets de Pierre et de ses associés, cettenuit-là. Pierre avait beau déplacer sa barquesur le lac, rien n'y faisait. A ce moment pré-cis, les qualitésprofessionnelles dePierre ou sa per-sévérance ne luifurent d'aucune uti-lité, et la confiancequ'il plaçait dansses compétencesavait atteint seslimites. Jésus vou-lait que Pierredevienne pêcheurd'hommes, maisnon à partir de ses capacités humaines.Pierre devait comprendre que si Jésus nedirigeait pas sa vie, tout son travail, tous sesefforts seraient aussi infructueux que cettenuit où il n'avait absolument rien pêché.Jésus voulait l'aider à réaliser qu'il lui fallaitmettre ses capacités dans une autre pers-pective et les soumettre à la volonté duSeigneur.

Juste de l'autre côté de la barque

C'est au moment où le découragement dePierre atteignit son paroxysme que cettevoix se fit entendre du rivage. Elle lui étaitfamilière. Sa déception et son agitation nelui permirent pas tout de suite de la recon-naître. C'est son ami Jean qui réalisa sou-dainement de qui elle provenait. C'était leSeigneur qui leur ordonnait de lancer lesfilets sur le côté droit de la barque. Pierre etses associés suivirent son conseil. C'étaitpourtant un geste qu'ils avaient répété toutela nuit, de part et d'autre de l'embarcation.Pourquoi cette fois, ce geste porterait-ilplus de fruits ? Toute la nuit, ils s'étaientdéplacés sur le lac. Chacun y allait de sonconseil, ou de sa petite idée sur la manièrede s'y prendre, et sur l'endroit où le poissonpouvait se trouver. Ils n'étaient plus à unesuggestion près ; et c'est pourquoi, en der-nier recours, le conseil de cet inconnu,debout sur le rivage, fut quand même suivi.

Le filet, à peine jeté à l'eau, ils purent sen-tir qu'une grande quantité de poissons seprenait au piège. Il y en avait tellementqu'ils eurent du mal à remonter le filet dansla barque. Se peut-il que tout ce poisson setrouvait là si près d'eux, et qu'ils ne pou-

vaient le voir ? C'est là le deuxième miracledu récit, la pêche miraculeuse proprementdite. C'est Jésus qui amena l'abondance depoissons dans les filets de Pierre et de sescompagnons d'œuvre. Les pêcheursauraient pu passer des nuits entières à cher-cher le poisson, si Christ n'était pas interve-nu, cela eut été peine perdue pour eux. Enécoutant Jésus, Pierre recevait la bénédic-tion de son Maître. C'est parce que Pierre fit

confiance à Christ,que la pêchedevint fructueuse.Ainsi en est-il desœuvres de la foi.Pour qu'elles por-tent leurs fruits,ces œuvres doiventtrouver leur sourceen Christ et s'ac-complir par Lui.Alors que l'énergieet le caractère

volontaire de Pierre l'avaient aidé à maintesreprises dans les circonstances difficilesqu'il avait rencontrées dans sa vie, ceux-cine lui seraient d'aucun recours dans ce queJésus voulait accomplir avec lui. Le pro-phète David avait exprimé cette mêmevérité des siècles plus tôt, lorsqu'il écrivit :«Si l'Eternel ne bâtit la maison, ceux qui labâtissent travaillent en vain» (Psaumes127 : 1). Jésus expliquera ultérieurement àPierre que la vocation qu'il a reçue, est des'occuper des brebis qu'Il lui enverra.

Le filet ne se rompt point

L'histoire ne s'arrête pas là. Car voilà, unebénédiction peut très vite devenir embar-rassante si nous ne sommes pas prêts à larecevoir ou si Dieu ne nous donne pas lesmoyens de l'accueillir. Dans le récit de lapêche miraculeuse, l'abondance de pois-sons eut été gaspillée si le filet n'avait étésuffisamment résistant. C'est donc ici quese trouve le troisième miracle de cet épiso-de de la vie de Pierre. Avec la pêche mira-culeuse, Jésus-Christ rend le filet suffisam-ment solide pour qu'il ne se rompe pas sousla masse de poissons. L'apôtre Jean qui étaitaussi présent au moment des faits, prendbien soin de nous le préciser en écrivant«quoiqu'il y en eût tant, le filet ne se rompitpoint» (Jean 21 : 11). Il partage ainsi avecle lecteur son étonnement en constatantcela. Le filet aurait dû normalement serompre.

D'ailleurs, dans le cas de la première pêchemiraculeuse relatée dans Luc chapitre 5,c'est ce qui se produisit (verset 6). Les filetsdes pêcheurs étaient constitués de mailles

qui pouvaient résister à une certaine ten-sion. Mais vu l'abondance de poissons,elles n'auraient pas résisté cette fois-ci, àmoins d'un miracle. Le fait que le filet necédât pas ne relève pas du mérite despêcheurs. Ils n'auraient jamais pu prévoirde filets suffisamment solides pour servir àune pêche aussi exceptionnelle. Il s'agissaitbien d'un miracle motivé et exécuté par leseul bon vouloir de Jésus. Il démontraitainsi à Pierre et à Jean que non seulement leChrist serait Celui qui leur enverrait lesâmes à sauver, mais aussi Celui qui leurdonnerait les outils et les moyens néces-saires pour les accueillir. Pierre et Jeanseraient ces filets, tout comme le sera par lasuite l'apôtre Paul, tel que le relate le livredes Actes.

Pais mes brebis

L'épisode de la pêche miraculeuse sert deprologue à la déclaration de foi de Pierrequi suivra. Par la succession de ces troismiracles, Jésus vise à préparer Pierre à l'ap-pel auquel il est destiné. Malgré son triplereniement, Jésus lui démontre qu'Il luirenouvelle son affection, comme indiquépar la triple question qu'il lui adressera parla suite. Ainsi Pierre connut la consolation,car par la pêche miraculeuse et l'échangequi s'ensuivit, le Seigneur démontrait àPierre qu'Il serait avec lui, et qu'Il béniraitson ministère de la même manière qu'Ilavait béni sa pêche.

Même après la résurrection, et les quarantejours passés avec le Jésus glorifié, Pierredevait apprendre ces leçons ultimes. Et lapêche miraculeuse qui s'achève par unrepas de communion nous le fait com-prendre. L'apôtre Jean termine son évangi-le en précisant que c'était déjà la troisièmefois que Jésus se montrait à ses disciplesdepuis qu'Il était ressuscité. Pour Pierre, latroisième fois fut la bonne. Cet épisodenous apprend aussi que le travail de Dieu sefait également en dessous de la surface.L'être humain est toujours attiré et à larecherche du clinquant et de l'ostentatoiredes interventions divines. Ce récit nousapprend qu'il nous faut aussi reconnaîtreDieu dans la profondeur. Les trois miraclesse tiennent et se complètent. Les capacitésde Pierre sont tout d'abord neutralisées, sapatience est menée à bout. Ensuite, lemiracle de la pêche en elle-même se pro-duit ; la prévenance divine s'exerçantjusque dans le détail du filet résistant.L'action de Dieu n'est pas toujours dans lesommet de l'iceberg, mais elle se trouveaussi dans la partie immergée. ��

Par Dominique Alcindor

9 La Vie Chrétienne - N° 26

En écoutant Jésus,

Pierre recevait la bénédiction

de son Maître.

C'est parce que Pierre fit

confiance à Christ,

que la pêche devint fructueuse

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10 La Vie Chrétienne - N° 26

Jésus a déclaré : «Je suis la lumière dumonde […]. Je suis venu dans cemonde pour un jugement, pour queceux qui ne voient point voient»

(Jean 9 : 5, 39). Et pour le prouver, Il aguéri un homme qui était né aveugle. Il estvenu pour aider les gens à voir, pour qu'ilscomprennent mieux l'amour que Dieuéprouve pour eux.

Paradoxalement, Jésus a aussi déclaré qu'Ilest venu pour apporter la cécité : «Je suisvenu dans ce monde pour […] que ceux quivoient deviennent aveugles» (Jean 9 : 39).Ce sont des propos très durs. Il est facile decomprendre qu'un médecin soit là pourguérir des malades, mais il est plus diffici-le de concevoir qu'un docteur soit appelépour rendre malades desgens qui étaient jusque làen bonne santé.

À qui la faute ?

Revoyons l'histoire relatéedans Jean chapitre 9. Il estécrit qu'en traversantJérusalem, Jésus et les disciples virent unhomme aveugle. D'une façon ou d'uneautre, ils savaient que l'homme étaitaveugle depuis sa naissance, et les disciplessaisissant l'occasion posèrent à Jésus unequestion de nature théologique qui les intri-guait : «Dis-nous, Maître, qui a péché, cethomme ou ses parents, pour qu'il soit néaveugle ?» (verset 2). Ils ont présumé qu'untel problème était la conséquence d'unpéché. Mais du péché de qui au juste ?

Aucune des deux suggestions ne semblaitexacte. Et Jésus répondit : «Ce n'est pasque lui ou ses parents aient péché ; maisc'est afin que les œuvres de Dieu soientmanifestées en lui» (verset 3). Dieu a-t-ilpermis que l'homme soit aveugle seule-ment pour que Jésus opère un miracle ? Cen'est pas là où Jésus voulait en venir.

Jésus semble plutôt s'intéresser au résultatplutôt qu'à la cause de la condition danslaquelle se trouvait cet homme. L'hommeétait né aveugle, soit, et il ne servait à

rien, ni pour lui, ni pour nous, de spéculerpour savoir qui, par son péché, était res-ponsable de la cécité de cet homme.L'aveugle-né n'avait nul besoin d'être aucentre d'une discussion sur les causes dupéché, mais avait besoin de recouvrer lavue. Et Jésus précise que la finalité de sacondition sera que les gens seronttémoins de l'œuvre de Dieu en lui. Par cesparoles, Jésus parlait bien plus que dumiracle qu'Il s'apprêtait à opérer.

Jésus a ajouté : «Il faut que je fasse, tandisqu'il est jour, les œuvres de celui qui m'aenvoyé» (verset 4). Un proverbe contempo-rain qui ressemble à ces paroles est le sui-vant : «Battre le fer pendant qu'il est enco-re chaud». Autrement dit, Jésus voulait dire

qu'il fallaitt r a v a i l l e rp e n d a n tqu'il étaitencore pos-sible de lefaire, parceque letemps vien-

drait où l'on ne le pourrait plus. «[…] lanuit vient où personne ne peut travailler»(verset 4). Quand cela deviendra-t-ilimpossible d'accomplir les œuvres deDieu ?

Jésus poursuit : «Pendant que je suis dansle monde, je suis la lumière du monde»(verset 5). Tant qu'Il est ici, c'est le jour,mais un temps viendra où Il s'en ira et où letravail s'arrêtera. Heureusement pour nous,cette «nuit» n'a pas duré longtemps, carJésus est ressuscité d'entre les morts et Ilagit maintenant dans Son peuple et à tra-vers lui.

L'obéissance aveugle

Pour illustrer ce qu'Il voulait dire au sujetde la lumière du monde, Jésus cracha parterre, fit un peu de boue avec sa salive,l'appliqua sur les yeux de l'aveugle et luidit d'aller se laver dans le réservoir deSiloé. À partir de ce récit, il est difficilede savoir exactement ce que cet homme

savait de Jésus. Il Le connaissait de nom,certes. Mais certainement pas davantage.Il a tout de même fait ce que Jésus luiavait demandé et fut guéri. Il aurait étéintéressant d'en savoir plus sur la réactionde cet homme une fois guéri, mais le textenous informe simplement qu'il rentrachez lui (verset 7).

Pourquoi Jésus a-t-Il guéri l'homme d'unefaçon aussi inhabituelle ? S'Il avait vouluopérer un miracle, Il aurait pu guérirl'aveugle-né instantanément. Il aurait pudire ensuite à Ses disciples, qu'Il pouvaitdonner la vue spirituelle d'un simple cla-quement des doigts. Mais les disciplesn'ont pas été témoins d'un miracle : toutce qu'ils ont vu est Jésus appliquer de laboue sur le visage de cette personne et luidire ensuite d'aller se rincer.

Jean ne nous dit jamais comment les dis-ciples ont réagi lorsqu'ils apprirent la gué-rison de cet homme. L'épisode que Jeannous relate n'est donc pas tellement à pro-pos d'un miracle, mais surtout sur lamanière dont l'homme guéri apprit quiétait Jésus, et sur sa réaction lorsqu'il ledécouvrit. Voici l'œuvre de Dieu de loinla plus importante qui s'est manifestéedans la vie de cet homme.

La nouvelle se répandit et l'aveugle-nédéclara à qui voulait l'entendre que«l'homme qu'on appelle Jésus» l'avaitguéri (verset 11). Informés de cet événe-ment, les Pharisiens, ceux qui se disentjuges de toute vérité spirituelle, commen-cèrent à enquêter sur ce qui s'était passé.Certains d'entre eux avaient déjà concluque Jésus ne pouvait venir de Dieu, parcequ'Il avait travaillé un jour de sabbat.

D'autres ayant un esprit plus ouvert, affir-maient qu'aucun homme pécheur ne pou-vait accomplir de tels miracles (verset16). Ils ont alors demandé à l'homme quiavait été aveugle ce qu'il en pensait.«C'est un prophète», leur a-t-il répondu.A ses yeux, Jésus était comme Élie,envoyé par Dieu avec un message.Les Juifs, ou du moins certains d'entre eux,

Une LumièreUne LumièreAveuglante Aveuglante

L'homme guéri répondit :

«S'il est un pécheur,

je ne sais ; je sais une chose,

c'est que j'étais aveugle

et que maintenant je vois»

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ne semblant pas apprécier cette réponse,ont donc cherché un moyen de discréditerle miracle. Ils ont questionné les parents del'aveugle-né, et ceux-ci ont attesté lesfaits : leurs fils était bel et bien né aveugle,mais maintenant il voyait ; cependant, ilsignoraient qui l'avait guéri. Ils ne voulaientpas donner une opinion quant à savoir siJésus venait ou non de Dieu, par crainted'être exclus de la synagogue (verset 22).

Pauvres parents ! Ils avaient probablementdû vivre pendant des années avec le poidsd'accusation que leur fils était aveugle àcause de leurs péchés. Ils avaient besoinde continuer à aller à la synagogue, parceque fréquenter ce lieu était leur seulmoyen de prouver qu'ils étaient après toutde bonnes personnes. Même si leur filspouvait maintenant voir, eux ne voulaientpas prendre le risque d'être expulsés.L'apôtre Jean inclut probablement cedétail parce que c'était précisément lasituation que vivaient certains de ses lec-teurs. Après la destruction de Jérusalem enl'an 70 apr. J.-C., les chefs religieux se sontréunis et ont commencé à exiger plus deconformité à la loi ; ils ne permettaient pasaux gens de fréquenter la synagogue s'ilsavaient des croyances proscrites en rap-port avec le Messie.

Jean nous présente plusieurs catégoriesdifférentes de personnes : 1. celles quis'étaient déjà fait une idée que Jésus nepouvait pas être Dieu ; 2. celles qui étaientintriguées par Jésus, mais qui essayaientquand même de Le discréditer ; 3. cellesqui refusaient de se prononcer et qui pro-bablement ne voulaient rien savoir de Luipar peur des conséquences ; et 4. celles quiconsidéraient Jésus comme une bonne per-sonne et qui voulaient en apprendredavantage à Son sujet.

Croître dans la foi

Les chefs religieux, étant retournés voirl'homme guéri, lui posèrent de nouveau lamême question qu'auparavant. Mais l'hom-me leur répondit de la même façon. Leschefs rétorquèrent donc : «nous savons quecet homme [Jésus] est un pécheur» (verset24). L'homme guéri répondit : «S'il est unpécheur, je ne sais ; je sais une chose, c'estque j'étais aveugle et que maintenant jevois» (verset 25). Il devait être un peu exas-péré de leur attitude, car il leur demanda :«Je vous l'ai déjà dit, et vous n'avez pasécouté ; pourquoi voulez-vous l'entendreencore ? Voulez-vous aussi devenir ses dis-ciples ?» (verset 27).

Les chefs religieux offensés par cette idéeont donc répliqué par des insultes, en tirantdes conclusions catégoriques : «C'est toiqui es son disciple ; nous, nous sommesdisciples de Moïse» (verset 28). Or nul nepeut être un disciple des deux. Jean savaitque ses lecteurs avaient aussi besoin d'en-tendre cela. «Ne vous inquiétez pas d'êtreexpulsés des synagogues,» semble-t-il leurdire, «Vous auriez dû en sortir, il y a bienlongtemps, de toute façon».

L'homme devintencore plus auda-cieux en osant rap-peler aux chefs reli-gieux que si l'hom-me qui l'avait guériétait vraiment unpécheur, Dieu neL'aurait pas exaucé: «[...] mais si quel-qu'un l'honore etfait sa volonté, il l'exauce» (verset 31).Autrement dit, cet homme déclarait queJésus était un homme de Dieu et qui faisaitSa volonté : «Si cet homme ne venait pasde Dieu, il ne pourrait rien faire» (verset33). C'est là la question centrale qui résu-me tout l'évangile de Jean : Jésus vient-Ilde Dieu ? L'homme guéri a déclaré quec'était bien le cas !

Les chefs religieux se fâchèrent contrecet homme qu'ils avaient jugé commeprofane et qui essayait de leur enseignerla théologie. Ils finirent par l'expulser dela synagogue. Ils ne voulaient pas que sonhistoire se répande davantage.

Jésus ayant entendu ce qui s'était passé,alla à la recherche de l'homme qu'Il avaitguéri. «[…] Il alla le trouver et luidemanda : Crois-tu au Fils de l'homme?» (verset 35). Dans ce passage, Jésussemble se servir du terme «Fils de l'hom-me» comme d'un titre messianique peut-être dérivé de la vision de Daniel où il estquestion de «quelqu'un semblable à unfils d'homme» à qui est donnée la souve-raineté (Daniel 7 : 13-14). L'homme guéridemanda à Jésus : «Et qui est-il, Seigneur,afin que je croie en lui?» (verset 36).Ainsi, semblait-il indiquer à Jésus, ques'il était censé croire en quelqu'un, alors ille ferait.

Jésus s'étant révélé comme le Fils del'homme, l'homme guéri se prosternadevant Lui (verset 38). Tout comme ilpouvait voir physiquement, il pouvaitmaintenant aussi voir spirituellement. Et

c'est ainsi que l'œuvre de Dieu se mani-festa dans sa vie.

Le jugement

Jésus enseigne ensuite une autre leçonthéologique : «Je suis venu dans ce mondepour un jugement, pour que ceux qui nevoient point voient, et que ceux qui voientdeviennent aveugles» (verset 39). Jésusest la norme ou la référence d'aprèslaquelle toute l'humanité sera jugée. Si les

gens L'acceptent,alors Dieu lesacceptera, maiss'ils Le rejettent,alors ils serontrejetés. En d'autrestermes, lorsqu'unepersonne refuse lalumière, il ne luireste plus que l'obs-curité. Jésus décla-

re être le chemin, la vérité et la vie. Il affir-me aussi être la lumière, Celui qui permetà tous de voir.

Certains refusent de voir et ont peur, parceque Jésus rend nul leur insigne de per-sonnes justes. Et lorsqu'elles se détournentde Jésus, de la seule vraie lumière, elless'enfoncent encore plus dans les ténèbres.Dans ce récit de l'aveugle-né, les chefs reli-gieux de la synagogue préféraient êtreaveugles que d'admettre leur tort.

Quelques pharisiens demandèrent par lasui te : «Nous aussi , sommes-nousaveugles ?» Et Jésus leur expliqua sa para-bole : «Si vous étiez aveugles vous n'auriezpas de péché. Mais maintenant vous dites :Nous voyons. C'est pour cela que votrepéché subsiste» (verset 41). Lorsqu' Ildéclara : «ceux qui voient deviennentaveugles», Il ne parlait pas des gens quivoyaient vraiment spirituellement, mais Ilparlait de ceux qui croyaient détenir lavérité spirituelle alors qu'ils étaient dans lesténèbres. Ils prétendaient connaître la véri-té, mais lorsque la Vérité se manifesta enchair devant eux, ils ne la reconnurent pas.Jésus ne les a pas rendus aveugles, mais Illeur a montré qu'ils étaient aveugles. Lesgens sont jugés d'après leur réponse àJésus. S'ils admettent leur ignorance et leurdésir d'être enseignés, ils ne sont plusconsidérés comme coupables ; mais s'ilsprétendent voir, alors qu'ils rejettent laseule vraie source de lumière, ils sont alorscoupables. � �

Par Joseph Tkach

Jésus déclare être

le chemin, la vérité et la vie.

Il affirme aussi être

la lumière,

celui qui permet à tous de voir

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Co n n a i s s e z -v o u s l en o m b r e d epensées que

nous pouvons avoir àl'esprit au cours d'unemême journée ? D'aprèsc e q u ' a f f i r m e n tcertains scientifiques,apparemment bien infor-més sur le fonctionne-ment de notre cerveau, l'être humainproduit normalement, au moins cin-quante mille pensées par jour.

Cette information peut nous laisserrêveurs. Est-il possible que nous en pro-duisions autant que cela ? Et à quoi pou-vons-nous bien penser tout au longd'une journée ? Toujours aux mêmeschoses ? Ou bien sont-elles fortvariées ? Comment les exprimons-nous ? Verbalement ou intérieurement ?Les deux très probablement ! La façonde s'exprimer varie d'un individu à unautre, qu'il soit bavard ou peu enclin àparler. Exprimons-nous des penséeshonorables dans nos conversations ? Ouest-ce un mélange de négatif et de posi-tif ? Quant à celles que nous n'expri-mons pas, sont-elles bonnes ou hon-teuses ? Aurions-nous le courage etl'honnêteté de les dire devant tout lemonde ?

Rien n'est moins sûr, car nos penséesfont bien souvent partie de notre petitjardin secret et, il est certain que nousne pouvons pas dire n'importe quoi àn'importe qui, bien sûr. Cependant,toutes ces pensées non exprimées sont-elles pour autant bonnes, positives, gra-cieuses, constructives et encourageantespour notre vie ? Il faut l'admettre, cen'est certainement pas le cas.Aujourd'hui, que de choses négativesaffectent notre moral, par conséquent

nos pensées, et nous enlèvent la paixd'esprit en alimentant inquiétude etangoisse.

Le prophète David était un homme deDieu qui mettait tout son espoir en Lui.Il connut durant presque toute sa vie desépreuves et des situations extrêmementpénibles dont certaines furent causéespar lui-même. Il fut pourchassé commeun vulgaire gibier pendant plusieursannées et il vécut dans la peur et l'an-goisse et, dans une situation matérielledes plus déplorables. Dans le Psaume139 au verset 23, il écrit : «Sonde-moi,ô Dieu et connais mon cœur! [mes pen-sées]. Eprouve-moi et connais mes pré-occupations». Un peu avant, au Psaumechapitre 94 au verset 11, il dit :«L'Eternel connaît les pensées deshumains! Elles sont vaines». Le roiDavid poursuit par les versets suivants :«Heureux l'homme que tu corriges, ôEternel! Que tu instruis par ta loi pourlui donner la tranquillité au jour dumalheur…Quand une foule de préoccu-pations s'agite au-dedans de moi. Tesconsolations remplissent mon âme dedélices» (versets 12, 13 et 19).

C'est suite à son expérience personnelleque David a écrit ces versets. Il avaitcompris que Dieu était une source depaix dans sa vie. Et sa prière nous invi-te à réfléchir à ce que nous permettons àDieu d'accomplir en nous.

Il y a des idées destruc-trices pour notre moral,notre couple, nosenfants, notre avenir,etc. Il est parfois diffi-cile pour nous de fairele tri, mais le Seigneurque nous connaissons,et qui nous connaît par-faitement, est totale-ment capable de le

faire. Pourquoi alors ne pas Lui laisserles rênes de nos pensées, afin qu'Il lesmaîtrise, les dompte et les soumette àl'action de Sa grâce en nous ?

Penser chaque jour à ce qui ne va pas, àla mésentente à la maison, aux pro-blèmes d'argent, aux soucis de santé ouaux difficultés du petit dernier à l'école,ne va absolument rien régler. Nous lesavons bien. Décidons, une fois pourtoutes, des solutions que nous pouvonsapporter, du moins en partie. Pour lereste, mettons tout dans les mains duSeigneur.

Alors le Seigneur qui connaît nos pen-sées fera le tri en nous de manière à ceque ce soient toujours des pensées defoi, d'espérance, de certitude en Safidélité et en Sa bonté qui l'emportentchez nous.

Faisons une petite prière en ce sens :«Seigneur Jésus, tu connais nos pen-sées. Tu vois toutes nos imperfectionsdans nos pensées en face de tout ce quipeut nous tracasser, nous effrayer. Nousvoulons te laisser maîtriser nos penséespar la puissance de l'Esprit-Saint, defaçon à ce qu'elles deviennent tiennesmaintenant et dans les jours à venir !Au nom de Jésus. Amen». ��

Par André Van Begin

12 La Vie Chrétienne - N° 26

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Automne-Hiver 2007/2008 13

Dans l'Evangile de Jean nouslisons: «Et la Parole a été faitechair, et elle a habité parmi nous,pleine de grâce et de vérité ; et

nous avons contemplé sa gloire, une gloirecomme la gloire du Fils unique venu duPère» (Jean 1 : 14). Au chapitre 3, Jeanaffirme que, par amour pour le monde, Dieua donné Son Fils unique, afin de sauver ceuxqui croiront en Lui, et de leur donner accèsà la vie éternelle. Ces deux citations nouspermettent de comprendre sans équivoque,que le Fils unique est Jésus, que son Père estDieu, et qu'Il est bien né dans la chair, deve-nant Lui aussi un être physique mortel.Jésus est donc né, comme tous les êtreshumains qui viennent au monde, desentrailles d'une femme, et nous savons quecette femme s'appelle Marie. Les Ecrituresnous confirment que Marie a été renduemère de Jésus par l'intervention miraculeusedu Saint-Esprit et que c'est la raison pourlaquelle son enfant est appelé Fils de Dieu.Là où les choses se compliquent, c'est quecertains esprits bien pensants ont fait deMarie, non seulement la mère de Jésus, maiségalement la Mère de Dieu ; puisque Jésusest appelé Fils de Dieu, Il est donc Lui-même Dieu. Si Jésus est bien le Fils uniquede Dieu le Père, Il n'est pas le fils unique deMarie. Cette différence est fondamentale etdonne toute son importance au fait queJésus était à la fois Dieu et homme, Esprit etchair, Dieu et Esprit par son Père, homme etchair par Sa mère. Sur terre, Jésus était vraihomme et vrai Dieu.

Ce qui fait que sa mère ne peut être placéeau-dessus de Lui, bien qu'ayant été bénieentre toutes les femmes, elle est restée unefemme ordinaire, mais exceptionnelle. Noussavons que Joseph, le futur mari de la futu-re mère du Sauveur, est fort surpris deconstater que celle-ci est enceinte alors qu'ilne l'a pas encore «connue», c'est-à-dire qu'iln'a pas encore eu de relations amoureuses etcharnelles avec elle. Un ange lui apparaît etle rassure de sorte qu'il consent à ne pas larépudier et à la garder pour femme. Dansl'Evangile de Luc, nous apprenons un détailcomplémentaire concernant le couple formépar Joseph et Marie. César Auguste ayantordonné un recensement de toute la terre,Joseph et sa fiancée montèrent de Nazarethvers Bethléhem, là où est né David, et dontils sont tous les deux les descendants, pours'y faire recenser. Or le temps où Mariedevait accoucher arriva et " elle enfanta sonfils premier-né ". Si Jésus est le fils premier-né de Marie, c'est donc qu'elle en a eu aumoins un autre par la suite. En effet, si Jésusest le Fils Unique du Père, il n'est pas le filsunique de Marie. Prétendre une telle chose

s ' o p p o s e é v i d e m m e n t à c e r t a i n e scroyances, voire à certains dogmes, car ceque nous découvrons en étudiant les témoi-gnages des évangélistes, bouscule les idéesreçues et les erreurs de compréhension d'ungrand nombre de croyants sincères mais peuregardants.

Pourtant c'est la vérité biblique. Or, certainsrefusent de voir la vérité en face. Parexemple, dans ses commentaires, la Biblede Jérusalem dit qu'il ne faut pas prendrel'expression «premier-né» au sens littéral dumot, mais plutôt comme désignant l'héritierselon la loi, sans pour autant affirmer qu'ilpourrait avoir des frères cadets. C'est ce quis'appelle jouer avec les mots, sans prouverquoi que ce soit. D'un autre côté, remettre enquestion la virginité de Marie après la nais-sance de Jésus est pour un certain nombrede chrétiens une sorte de blasphème, ce quel'on peut comprendre. Pourtant, c'est exacte-ment le contraire, car si nous osons aborderce sujet, ce n'est pas pour être provocants,mais c'est parce que nous comprenonsmieux ce qu'il nous apporte de positif dansnos croyances, en fortifiant notre foi par unevision plus conforme de ce que sera notrefutur.

Incontestablement, Joseph a eu des fils etdes filles avec sa femme Marie après la nais-sance de Jésus et les Ecritures nous en don-nent les noms (Marc 6 : 3). Marie n'est doncpas restée vierge comme l'affirment certainscourants religieux, préférant croire à desfables plutôt qu'à la vérité décrite dans lesEvangiles. A l'époque, les frères et sœurs deJésus ne comprirent pas qu'ils étaient en pré-s e n c e d i r e c t e d e l e u r S a u v e u r .Paradoxalement, ils ne croyaient pas en lui(Jean 7 : 5). A noter cependant, qu'au moinsdeux d'entre eux crurent en lui après Sa cru-cifixion et Sa résurrection : il s'agit deJacques (1 Corinthiens 15 : 7), et de Jude(Jude 1). Jacques fut même le premierévêque de l'Eglise à Jérusalem (Actes 15 :13 - 29, Galates 1 : 19). Pendant Son minis-tère, Jésus a fait une grande distinction entreSes frères et sœurs issus de la même mèrebiologique, et Ses frères et sœurs nés en rai-son de la même foi. Etre le frère spirituel deJésus-Christ, consiste à faire la volonté deSon Père. (Matthieu 12 : 47 - 50).

C'est en raison de cette distinction qu'on acru bon affirmer avec force, mais à tort, queles frères et sœurs de Jésus étaient en faitSes disciples. Dans ce cas, cela signifieraitque les disciples de Jésus ne croyaient pasen Lui (Jean 7 : 5). C'est aussi cacher unepartie de la vérité en refusant de constaterque Jésus avait une famille naturelle par Sa

mère, dont une partie est entrée effective-ment dans Sa famille spirituelle après Sarésurrection. Jean nous explique que celuiqui croit au Fils Unique de Dieu a déjà l'as-surance d'avoir en Lui la vie éternelle (Jean3 : 35 - 36). Il devient donc lui-même fils deDieu, donc le frère spirituel de Jésus-Christ.Il vit donc en Christ et Christ vit en lui.Jusqu'à Sa crucifixion et Sa résurrection,Jésus était effectivement le Fils unique deDieu. Après Son ascension, Il a ouvert l'ac-cès à la vie éternelle à ceux qui croiraient enLui et qui deviendraient, eux aussi, des filsde Dieu. Les croyants sont appelés à vivre "La Vie Eternelle ", et c'est par la Grâce deDieu en Jésus-Christ qu'ils y accèdent.Christ est les prémices de ceux qui serontressuscités en raison de la promesse qui leura été faite et par l'exemple qu'Il leur a donné,en passant de la vie à la mort et de la mort àla Vie. Quant à Marie, la mère humaine deJésus, elle n'est plus mentionnée dans lesEcritures après la dispensation du Saint-Esprit le jour de la Pentecôte. Sur la croix,juste avant de rendre l'esprit, Jésus confie Samère à Jean qui, dès ce moment, la prit chezlui (Jean 19 : 26 - 27). Personne n'est enmesure de dire à quel âge elle est morte. Or,Jean est l'apôtre qui a vécu le plus long-temps parmi les douze et il n'en parle pas.Pourtant, le 1er novembre 1950 à Rome, PieXII proclame le dogme de l'Assomption deMarie au ciel. La croyance selon laquelleMarie aurait été élevée en corps et en âme àla gloire céleste ne date pas de 1950. Tout aulong de l'histoire du catholicisme romain,cette affirmation s'est manifestée sans pourautant disposer de la moindre preuve. Si untel événement s'était produit, nul doute qu'ilaurait été mentionné dans les Actes desapôtres et même dans les écrits de Jean. Or,il n'en est rien. Jean affirme même que per-sonne n'est monté au ciel, sinon Jésus Lui-même (Jean 3 : 13). Si Marie était montéeau ciel, Jean l'aurait mentionné dans sonévangile puisqu'il l'a écrit dans les années85-90, longtemps après la mort de Marie.En réalité, le pape Pie XII, en proclamant cedogme, réaffermit son autorité permettantde confirmer en même temps un autredogme, celui de son infaillibilité.

Les événements qui ont précédé la venue duSauveur, et ceux qui se sont déroulés aprèsSon ascension qui, elle, s'est produite devanttémoins (Actes 1 : 9 - 11), sont largementsuffisants pour faire de Marie une femmed'exception, bénie entre toutes les femmes,mais toutefois, ne permettent pas de faired'elle la «Mère de Dieu» toujours vierge.��

Par Gérard Stévenin

Le fils Unique ?

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14 La Vie Chrétienne - N° 26

Le chapitre 26 de l'évangile selonMatthieu relate un épisode inté-ressant de la vie de Jésus qui se

produisit deux jours avant Sa mort :son onction d'un parfum de grand prixpar une femme nommée Marie. Lerécit commence aux versets 1 et 2.

En s'adressant à Ses disciples, Jésusdéclare : «Vous savez que la Pâque alieu dans deux jours et que le Fils del'homme sera livré pour être crucifié».Il savait que Son temps était compté etqu'Il ne lui restait plus que deux joursà vivre. Toutefois, il semblerait queSes disciples n'en furent pas vraimentconscients. Jésus envisage alors d'évo-quer avec eux Sa mort imminente. Et,comme pour illustrer les propos deJésus, l'évangéliste Matthieu nousinforme qu'au même moment les prin-cipaux sacrificateurs et les anciens dupeuple se réunissaient pour déterminerc o m m e n t f a i r e m o u r i r J é s u s(versets 3 à 5).

L'onction de Jésus

Matthieu écrit : «Comme Jésus était àBéthanie, dans la maison de Simon lelépreux, une femme s'approcha de Lui,tenant un vase d'albâtre, qui renfer-mait un parfum de grand prix ; et, pen-dant qu'il était à table, elle répandit leparfum sur sa tête» (versets 6 et 7).Toute une jarre de parfum ! La pièceentière a dû être baignée de cette fra-grance.

«Les disciples, voyant cela, s'indignè-rent et dirent : A quoi bon cette perte ?On aurait pu vendre ce parfum trèscher, et en donner le prix aux pauvres.Jésus, s'en étant aperçu, leur dit :Pourquoi faites-vous de la peine àcette femme ? Elle a fait une bonneaction à mon égard ; car vous aveztoujours des pauvres avec vous, maisvous ne m'avez pas toujours. Enrépandant ce parfum sur mon corps,elle l'a fait pour ma sépulture» (ver-sets 8 à 12).

Puis Jésus ajouta de manière solennel-le : «Je vous le dis en vérité, partoutoù cette bonne nouvelle sera prêchée,dans le monde entier, on raconteraaussi en mémoire de cette femme cequ'elle a fait» (verset 13).

Pourquoi est-ce si important ?

Mais pourquoi, alors que les disciplesne virent que le gaspillage d'un parfumcoûteux, cet épisode revêt-il autantd'importance aux yeux de Jésus-Christ ? Cette femme appelée Marie,originaire de Béthanie fit une bonneaction à l'égard de Jésus-Christ. Il étaitdonc naturel que Jésus lui exprime Sagratitude. Mais de là à affirmer quecette histoire serait racontée partout oùl'évangile serait proclamé, Jésus-Christ devait exagérer un peu ! Or,selon Lui, cet événement était impor-tant au même titre que l'Evangile lui-même !

Lorsque les disciples furent inspirés deconsigner les œuvres de Jésus parécrit, ils inclurent donc aussi l'histoirede Marie de Béthanie. Le geste quecette femme a posé constitue une partessentielle de l'histoire de la vie deJésus. Ce récit est donc d'actualité.Partout où l'on proclame l'Evangile,cette histoire doit aussi être racontée.Pour quelle raison ?

Le contexte : la mort de Jésus

Ce chapitre de l'évangile selonMatthieu concerne la mort de Jésus.Tout commence au verset 2 lorsque Samort prochaine est annoncée. Les ver-sets 3 à 5 mentionnent le complot quise fomente pour tuer Jésus. Puis auverset 12, Jésus fait le lien entre Sononction et Son ensevelissement.

Immédiatement après que Jésus aitdéclaré que cette histoire sera racontéedans le monde entier, Matthieu nousdit au verset 14 que Judas s'en alla etconspira avec les principaux sacrifica-

teurs afin de trahir Jésus. Ce fut la der-nière goutte qui fit déborder le vase deJudas. Il était tellement furieux d'avoirété témoin de ce gaspillage, qu'il partittrahir son Maître pour trente piècesd'argent. L'ironie est qu'il gaspilleralui-même ces pièces d'argent !

Cette histoire sert d'introduction à cequi est appelée communément laPassion de Jésus-Christ : Ses souf-frances qui culminent avec Sa cruci-fixion. Elle nous aide à mieux com-prendre le sens du sacrifice de Jésus-Christ car plusieurs parallèles existententre l'œuvre de Marie de Béthanie etce qu'a fait Jésus sur la croix. Le gestede cette femme au précieux parfumrevêt d'une certaine manière unedimension parabolique ; il s'agit d'unesorte d'acte théâtral qui contient unevérité sur Jésus. Comme c'est le casdes miracles qu'Il a accomplis, cettescène particulière sert à illustrer uneleçon spirituelle.

Non seulement cet épisode illustre desleçons sur le sacrifice de Jésus-Christ,mais il nous révèle de surcroît lamanière dont nous devrions répondre àcette grâce. Le geste de cette femmeest à lui seul un microcosme del'Evangile. C'est pour cela qu'il est siimportant que cette histoire fasse par-tie du message de l'Evangile. Elle nouséclaire sur la vraie nature del'Evangile.

Une dévotion extraordinairementpuissante

Voyons les trois similitudes entre cetteonction et le sacrifice de Jésus.

Jean 12 nous apprend que cette femme,qui s'appelait Marie, était la sœur deLazare que Jésus avait ressuscitéquelques jours plus tôt. Même si son nomet son lien de parenté avec Lazare sontsecondaires par rapport à la significationde son geste, cela nous éclaire quandmême sur le contexte de cet évènement.

L’Evangile L’Evangile dans un vase d’albâtredans un vase d’albâtre

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Automne-Hiver 2007/2008 15

Nous pouvons donc penser que Marieétait motivée par l'amour et la reconnais-sance, par son amour pour Jésus-Christ,car personne ne lui avait demandé ouordonné quoi que ce soit.

Jésus est aussi mort pour nous par amour.Il n'était pas obligé de mourir pour nous,mais Il a choisi de le faire, volontaire-ment, motivépar l'amour.Même lorsquenous étionspécheurs, Ilnous a aimési n t e n s é m e n t(Romains 5 : 6).

Il se peut queMarie ait euvent de la mort prochaine de Jésus, maisil se peut aussi que ce ne soit pas le cas.Les disciples ne comprenaient pas queJésus allait mourir, et probablement qu'ilen était de même de Marie. Sinon, elleaurait certainement conservé le parfumpour le vrai ensevelissement. Ellesemble avoir répandu le parfum sur Jésussimplement parce qu'elle Lui vouait uneintense dévotion. Elle débordait d'amour.Peut-être était-ce en réponse à la résur-rection de Lazare ?

Peut-être qu'initialement Marie avaitacheté ce parfum dans le but d'oindrele corps de son frère ? Maintenant queLazare était vivant, Marie n'en voyaitplus l'utilité. Comment Marie pourrait-elle remercier Jésus pour Son mer-veilleux don de vie ? En répandant leparfum sur Jésus abondamment, engage d'amour et de gratitude, Marieexprimait ainsi sa dévotion, elleL'honorait, L'adorait et se sacrifiaitpour Lui.

Beaucoup d'entre nous aujourd'huisont soucieux d'adopter les bonnescroyances. Rien de mal en cela. Nousen avons besoin. D'autres aujourd'huicherchent à adopter un meilleur com-portement. C'est légitime et nous enavons besoin. Mais il nous fautquelque chose de supérieur, et c'est ceque nous a démontré Marie en mani-festant sa profonde émotion. Le cœurdont nous avons besoin est un cœurrempli d'une sincère dévotion pourDieu, entièrement dédié à Son service.

Cette émotion intense est peu commu-ne et tout comme la plupart des chosesinhabituelles, elle est forcément criti-

quable. Pareille expression de dévotionne s'inscrit pas dans le cadre ordinaired'un comportement acceptable ensociété. Les gens qualifieraient certai-nement Marie d'excentrique, voiremême d'hystérique. La société nousconditionne pour ne pas nous laisseremporter par nos émotions. Mais Mariel'a fait. La société de son époque l'a

vivement critiquée, mais Jésus,Lui, l'a honorée. La société nousdit qu'il faut de la modération entoutes choses. Marie n'a pas affi-ché de modération. Sa société l'acritiquée, mais Jésus l'a honorée.

Marie éprouvait de l'affection etune dévotion profondes pourJésus.N o u s

pouvons lec o n s t a t e rlorsqu 'e l leprit place àSes piedspour écou-ter Sese n s e i g n e -ments. Elleétait unep e r s o n n econtempla-tive, quel-qu'un qui aimait se prêter à laréflexion. Dans ce récit, nous la décou-vrons comme une personne extravertie,s'exprimant non pas par des mots, maispar des actes. Sa douce nature tran-quille ne l'a pas empêchée de faire unedéclaration remarquable, plus puissan-te que n'importe quelle parole.

Un énorme sacrifice

Le deuxième parallèle entre la cruci-fixion de Jésus-Christ et le geste deMarie est le sacrifice en lui-même. Levase renfermait un parfum d'une quali-té et d'une valeur inégalables. Marie adû le payer très cher. L'évangélisteMarc nous dit que sa valeur équivalaità une année de salaire. Aujourd'hui,cette somme atteindrait environ 8.500euros !

Pouvez-vous imaginer un vase remplid'un parfum de 8.500 euros ?Maintenant, pouvez-vous penser unseul instant, le prendre et le renversertout simplement ? 8.500 euros quis'évaporent, partis pour toujours, uneannée de dur labeur partie en fumée !

Cela en dit long sur l'amour qu'éprou-vait Marie pour Jésus. Elle devait biensavoir ce qu'elle faisait et ce que celalui coûtait. Mais le prix importait peupour elle. Elle était heureuse d'utiliserce parfum pour démontrer sa dévotion.Et s'il y avait matière à regretterquelque chose, ce n'était pas de voir serépandre ce parfum de grand prix, maisplutôt de ne pas pouvoir en donnerdavantage.

L'amour s'exprime aussi par le sacrifi-ce de soi. La valeur d'une offrande rési-de dans ce qu'elle nous coûte et dans lefait qu'elle représente un acte volontai-re. Nous devrions aussi donner ce qui ade la valeur à nos yeux. L'adoration

implique toujours une part desacrifice : d'argent, de temps,d'orgueil, ou des trois enmême temps. La véritableadoration peut très bien exi-ger tout ce que nous possé-dons ou tout ce que noussommes.

Les disciples eux s'inquié-taient de leur propre person-ne. Ils voulaient être élevésdans le Royaume de Dieu.Mais Marie, elle, accomplis-sait déjà quelque chose de

grand à travers sa dévotion enversJésus. Rien d'autre ne comptait pourelle que Jésus, et en cela elle était déjàélevée.

S'inquiéter au sujet de l'argent

Les disciples ont suggéré de vendre leparfum et d'en donner le bénéfice auxpauvres. Judas n'était pas le seul à par-ler de «gaspillage» d'argent. Tous lesdisciples furent indignés du comporte-ment de Marie. C'est charitable que dedonner de l'argent aux pauvres. Lacompréhension traditionnelle juive dela justice incluait l'aumône auxpauvres, et il semble que les discipless'en acquittaient quelquefois (lorsqueJudas se sauva lors du dernier repas,les disciples pensèrent qu'il s'en allaitdonner quelque chose aux pauvres).

Dans le cas présent, Marie avait trouvéun meilleur usage de l'argent que celuid'un don aux bonnes oeuvres. Elle l'autilisé en accomplissant un acte decomplète dévotion, d'adoration. Celaaussi est un usage légitime de l'argent.Certains chrétiens font de la religionune œuvre caritative. Et ils y réussis-

Si une offrande

doit être significative,

elle devrait nous

coûter quelque chose,

et elle devrait être

suscitée par notre

propre volonté

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16 La Vie Chrétienne - N° 26

sent. L'œuvre sociale fait partie de lafoi chrétienne. Mais malheureuse-ment, certains la voient comme laseule forme de religion possible, et ilsen oublient la dévotion envers Jésus.L'œuvre sociale est une bonne chose,mais elle n'est pas suprême. Jésus estsuprême, et notre dévotion envers Luinous poussera à aider les nécessiteux.C'est une question de priorité, et Jésusdoit passer en premier. Pour qu'il soitvraiment agréé, le service chrétiendoit être fait pour Christ. C'est ainsique nous Le servons.

Ce que Marie a accompli représente unénorme sacrifice. Mais ce fut pour elleun petit prix à payer, une infime partiede son amour, parce que tel était sondésir. Sous tous ces aspects, la cruci-fixion de Jésus étaitun sacrifice extraor-dinaire ; mais telétait Son désir. Il aenduré la croix, àcause de la joie qu'Iléprouverait de noussauver. Il savaitquelle gloireL'attendait, non seu-lement Lui, mais aussi tous ceux quicroiraient en Lui. Il était prêt à enpayer le prix fort.

Lorsque nous saisissons la grandeur dece sacrifice, nous ne pouvons pas nousempêcher de répondre à Dieu parl'amour et la dévotion. Et il n'y a pas desacrifice trop grand. Rien de ce quenous faisons ne pourrait être comparé àce qu'Il a fait pour nous. Notre amourpour Lui nous pousse à vivre pour Lui,à donner tout ce que nous sommes.

Un sacrifice extravagant

Le troisième parallèle entre le geste deMarie et la crucifixion de Jésus estl'extravagance. Marie en a fait plus quede raison. C'était outrageant ! Marien'était pas de ces personnes qui calcu-lent et réfléchissent pour en faire lemoins possible. Elle ne se posait pas laquestion à savoir, «combien dois-jedébourser pour que ce soit valable ?»Ou bien, «quel est mon devoir ?» Ellen'était pas non plus tenue par le poidsde la tradition. Elle n'avait pas peur de l'opinionpublique. Son amour l'a libérée de

cette crainte. Elle n'avait pas peur defaire quelque chose qui sorte de l'ordi-naire. Marie n'a pas demandé la per-mission aux disciples. Non, Marie abrisé les traditions. Elle n'a même pasdemandé l'avis de Jésus. Elle a toutsimplement saisi l'occasion. Elle a faitle seul geste qui pouvait exprimer sadévotion envers Jésus. Son amour étaitsi grand qu'il nécessitait un acte excep-tionnel.

Les disciples n'ont pas exprimé d'ob-jection concernant l'onction en elle-même ou le parfum. Leur mécontente-ment reposait plutôt sur l'extravagancede l'acte. Pour eux, c’en était de loinbeaucoup trop, c'était déplacé, un vraigaspillage, et même une sorte depéché. «Il n'en est rien», dit Jésus. Son

geste était beau etrevêtait une valeuresthétique, commeune magnifiqueœuvre d'art, unmerveilleux mor-ceau de musique. Ilétait impossible demettre un prix surune telle dévotion.

Quelquefois, nous sommes trop préoc-cupés par l'utilité de quelque chose.Les disciples, par exemple, voulaientréserver l'argent pour un autre usage,pour quelque chose de pratique commel'achat de nourriture pour les indigents.Certes c'est une bonne manière d'utili-ser l'argent. Cela rentrait dans ledomaine des choses ordinaires et nor-males et même respectables à faire.Mais l'utilité n'est pas la chose la plusimportante dans l'univers. L'utilité oul'efficacité ne sont pas notre dieu.L'opinion publique n'est pas notredieu. Les normes traditionnelles ou lapolitesse non plus.

Jésus est notre Dieu, et il est conve-nable de déployer nos moyens maté-riels pour L'honorer et Le glorifier.Peut-être que l'on ne voit pas de quel-conque résultat tangible, mais unsacrifice d'amour et de dévotion pos-sède toute son utilité. Un geste degrande beauté possède son utilité enlui-même lorsqu'il est fait pour Jésus-Christ. Le geste de gaspillage extrava-gant de Marie nous transmet uneimage de beauté spirituelle, un parfumvenant des cieux. Il a dépeint le sacri-fice de Jésus-Christ beaucoup mieux

que n'importe quels mots. C'étaitextravagant et c'est là sa part de beau-té. Dieu Lui-même est extravagant.

Evidemment, lorsque nous faisonsquelque chose qui sort de l'ordinaire,certains peuvent s'en plaindre. Ils n'encomprennent pas les motifs, ni labeauté. Pour eux, dans certains cas, ilsemblerait que la médiocrité soit pré-férable à une intense émotion. MaisJésus encourageait l'extravagance, nonla médiocrité.

Dieu nous a donné un don extravaganten la personne de Jésus-Christ. C'estun cadeau outrageant. Il vaut beau-coup plus que ce que nous méritons.La grâce est extravagante. Jésus adonné tout ce qu'Il avait pour nous. Ila donné Sa vraie vie. Il est mort pourle monde entier, et pourtant le mondeentier ne L'accepte pas. Il est mêmemort pour ceux qui L'ont rejeté. Quelgaspillage ! penseront certains. Maisc'était un véritable acte d'amour, desacrifice et d'extravagance. Dieu faitdes choses extraordinaires. Jésus atémoigné un engagement total, unsacrifice total, afin que nous Luirépondions de tout notre être.

Une réponse extravagante

Nous devons répondre à Christ de lamême manière que Marie, par un atta-chement sans faille à Lui, un amourrésolu qui nous fait regarder toutechose comme une perte à cause deChrist, un amour qui ne se contentepas du minimum requis, un amour quine se soucie pas de l'opinion publique,qui ne se cantonne pas des limitesd'une dévotion conventionnelle, unamour qui aspire à l'extravagance.

Quand Marie a déversé son parfum surJésus, elle n'illustrait pas seulementcertains aspects de ce que Jésus aaccompli sur la croix, mais aussi lamanière dont nous devons répondre àla démonstration de Son amour enversnous. Jésus a déversé Sa grâce surnous. Il nous a offert des richesses quenous ne méritons pas et que nous n'ap-précions pas à leur juste valeur. Sagrâce envers nous abonde et surabon-de. Comment répondre à Celui qui aoffert Sa vie pour nous ? ��

Par Michael Morrisson

Dieu nous a donné

un don extravaguant

en la personne

de Jésus-Christ

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Automne-Hiver 2007/2008 17

LE MIRACLE DE L’AMOUR

Le pre-m i e rl i v r e

des Rois auc h a p i t r e 3relate l'histoi-re de deuxfemmes pros-tituées quiprétendaientchacune êtrela mère dumême enfant.Cet épisodede l 'AncienTestament estconnu pour ledénouement

heureux qui met en relief la très grandesagesse du jugement du roi Salomon. Maisquel est le véritable fil conducteur de cerécit ?

Imaginons un instant les pensées qui pou-vaient animer l'esprit de ce roi d'Israël pen-dant qu'il entendait discourir ces deuxfemmes. Peut-être s'est-il dit : «J'ai devantmoi deux femmes dont l'une est la véritablemère de l'enfant. Comment faire pourdévoiler l'usurpatrice ? Comment trouver lavérité pour exercer un juste jugement ?»

Seule l'inspiration divine pouvait conduireSalomon à répondre convenablement à cesquestions et lui donner le discernementnécessaire pour mettre en lumière la vérité.Ainsi a-t-il cherché à comprendre quellesétaient les vraies dispositions du cœur dechacune de ces femmes, ce qui l'a conduità dire : «Apportez-moi une épée... Coupezen deux l'enfant qui vit, et donnez-en lamoitié à l'une et la moitié à l'autre» (ver-sets 24 et 25). Par cette déclaration trèsdure, il souhaitait voir la réaction de chacu-ne d'elles.

L'attitude de la véritable mère de l'enfant(verset 26) est très intéressante et peut nousenseigner beaucoup. Comment a réagicette femme ? S'est-elle révoltée devant ladécision apparemment barbare du roi ? A-t-elle discuté ? Non, bien au contraire !Sans attendre, avec douceur et humilité,conduite par l'amour, elle s'est sacrifiée en

acceptant de se séparer de son fils.Comprenant que la vie de son fils était endanger, la vraie mère a accepté de le don-ner à sa rivale menteuse. Ce comportementa conduit à un miracle. Ainsi le roi a pu dis-cerner qui était la véritable mère. Résultat :la maman a récupéré son fils.

Il n'est pas beau le miracle de l'amour ?C'est un amour de mère, véritable, celui quiest prêt à s'émouvoir jusqu'aux entraillesdevant le pire, celui qui fait prendre debonnes décisions, les plus dures parfois. Enfait, l'amour est au centre de cette histoire.Il se trouve autant dans l'esprit de Salomonqui souhaitait rendre un jugement juste,basé sur la vérité, que dans le cœur de lavraie maman. Oui le véritable amour à pra-tiquer peut faire mal. Il fait mal à notreorgueil, à notre ego, à notre propre justice,à notre jalousie, à nos pensées humaines.Mais lorsqu'on accepte, par la grâce deDieu, de faire mourir nos pensées impurespour les remplacer par celles de l'amourdivin, alors nous pouvons nous attendre àdes miracles.

Pour réactualiser cette histoire, quelquesinterrogations sont nécessaires. Acceptons-nous facilement de perdre la face ou denous effacer devant autrui, pour gagnerl'estime de Dieu ? Douceur et humilitésont-elles des vertus prédominantes denotre caractère, qui dirigent nos réactions ?Avons-nous déjà vu des miracles se pro-duire, suite à des actions d'amour : pardon,accueil, geste de tendresse ? Un miracle netouche pas forcément que le physique, il semanifeste aussi dans le relationnel, par unchangement de comportement, une récon-ciliation qui paraissait impossible(Proverbes 16 : 7).

L'amour divin est tellement grand, infini !L'amour est sans doute le mot le plus richede tout le vocabulaire humain, tellementriche qu'il en devient éternel. Il est faciled'en parler, mais beaucoup moins aisé de lepratiquer !

Pour savoir si nous aimons à la manière deDieu, prenons le miroir de 1 Corinthienschapitre 13, versets 4 à 7. Nos pensées etnos actions reflètent-elles la patience, la

b o n t é , l ' h u m i l i t é , l ' h o n n ê t e t é ?Recherchent-elles l'intérêt et le bien-être del'autre ? Ont-elles pour base la vérité ?Donnons-nous sans attendre en retour ?Arrivons-nous à tout porter par amour ?Nos paroles sont-elles encourageantes etédifiantes ?

Combien nous sommes petits et terneslorsque nous regardons à travers le miroirde l'amour, nos moindres faits et gestes…Et pourtant combien il est important de lefaire puisque seul l'amour est éternel.L'amour, comme un diamant lumineux, aune multitude de facettes, aussi brillantesles unes que les autres. Le pardon, le servi-ce, la générosité, la compassion, la miséri-corde, l'amabilité, la fidélité… n'en sontque de brefs aperçus. Aimer avec constan-ce est un véritable défi. Le véritable amoursouffre, endure et pardonne. Seul Dieu peutnous y aider. Pourquoi ne pas le Luidemander avec cette ferme volonté de fairece qui Lui est agréable ?

Car n'oublions pas que là où Dieu inter-vient existe un miracle, qu'il se produise ennous ou en l'autre. Dieu étant Amour, là oùl'Amour intervient, existe le miracle del'Amour. Puisse Dieu élargir notre cœurpour y faire couler cette encre phosphores-cente, qui permettra d'écrire sur les pagesde la vie de l'autre de magnifiques motsdoux ! Elargir notre cœur pour le comblerde compassion afin de nous permettre dedéposer sur ses blessures des gestestendres ! Elargir notre cœur pour le remplirde bonté afin de porter autour de nous desregards miséricordieux ! Elargir notre cœurpour y placer ces nombreux petits cadeauxd'attention à offrir au moment opportun,ces petits riens qui font toute la différence !Elargir notre cœur pour y déverser le par-don en abondance, ce parfum qui permettrad'effacer le souvenir de tout ce qui nous ablessés ! Elargir notre cœur pour apprendreà aimer de mieux en mieux !

Puisse Dieu élargir notre cœur et nous per-mettre de voir fleurir de plus en plus, ennous et autour de nous, les miracles del'amour ! ��

Par Marie-Claire Kedzierski

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18 La Vie Chrétienne - N° 26

Journées chargées qui se succèdent, réfri-gérateur vide, il faut aller faire lescourses…On arrive sur le parc de station-nement. Chouette ! Au loin, nous remar-quons une place inoccupée. Oh la la, non !C'est une très grande place, certes, mais pasla nôtre ! Effectivement, nous remarquonstout de suite, en complément du pictogram-me et du panneau d'interdiction de station-ner sauf GIG-GIC, l'indication : «Si tuveux ma place, prends mon handicap»...

Au fait, connaissez-vous la significationdes abréviations GIG-GIC ? Pour cer-tains, cela leur est complètement égal.Avouons-le, ce sont des questions qui netraversent pas vraiment l'esprit de noscitadins pris dans le rythme du métro-boulot-dodo, ou dirons-nous plutôt ici,des adeptes du «auto-boulot-dodo» ! GIGsignifie Grand Invalide de Guerre et GICsignifie Grand Invalide Civil.

Alors que l'amende encourue si vous sta-tionnez sur cette place est de 135 euros,en dépit de l'instruction interministérielledu 7 juin 1977 et de la succession desarrêtés depuis la mise en place de laplaque GIG du 12 novembre 1959, lenombre de personnes verbalisées sur cesemplacements réservés ne cesse triste-ment d'augmenter.

L'Etat doit continuer à réfléchir auxmoyens qui sensibiliseraient davantagel'automobiliste valide à respecter cesemplacements. Ces places de stationne-ment réservées font partie des moyensmis en œuvre pour permettre aux déten-teurs de la carte en question (ou à leursaccompagnateurs) de se déplacer en villeet en tout lieu public avec une plus gran-de autonomie, plus de facilité et mêmeplus de plaisir.

Il est triste, et révoltant parfois, de voir quepour certains automobilistes, cela ne leurcause pas de problème de conscience destationner sur ces places réservées, prétex-tant souvent que leur arrêt n'est que «pourquelques secondes, le temps d'une toutepetite course» !

D'autres par contre, alors qu'ils sont demobilité réduite et non détenteurs dumacaron GIG-GIC, ne peuvent bénéficierde ces emplacements, alors qu'ils enauraient bien besoin ; certaines de nospersonnes âgées par exemple. Si vousavez la carte GIG-GIC sur votre pare-brise, que vous conduisez une personne àmobilité réduite hémiplégique ou non,vous vous qualifiez pour occuper cetteplace de stationnement ; par contre, sivous êtes faibles, fragiles, âgés, ou mêmeen possession de la carte «station deboutpénible», maman au volant avec unenfant en fauteuil roulant mais sans lacarte GIG-GIC, vous encourez une verba-lisation, car vous êtes alors considérés eninfraction tout simplement. C'est le côté«lettre de laloi» de laréglementa-tion qui aaussi, hélas,ses limites etses para-doxes.

Bref, l'idéeet les bonnesi n t e n t i o n ssont là, et lepanonceaur é p e r t o r i éM9 au niveau des municipalités : «Si tuveux ma place, tu prends mon handicap»a été mis en place pour sensibiliser un peule commun des mortels afin que cessecette incivilité, ce manque d'amour, envolant la place d'une personne à mobilitéréduite qui en aurait eu réellement besoin.

Pourquoi ce choix de slogan ? Eh bien,oui ! Vous l'aurez bien compris, la naturehumaine étant ce qu'elle est, le message,pour compléter le panneau d'interdictionde stationner, sous-entend de manièreimplicite : «puisque que tu ne veux pasprendre mon handicap, ne prends pas maplace». En effet, s'il était possible deprendre sur soi le handicap d'une person-ne, combien d'entre nous seraient prêts àle faire ? Parfois certains, par compas-

sion, déclarent qu'ils auraient bien vouluprendre sur eux le handicap de telle outelle personne. Sans trop douter de leursincérité non plus, on peut s'interroger : sicela était réellement possible, combienl'auraient vraiment fait ? Très peu, sansdoute quelques perles rares ! Une mère,un père peut-être pour leur enfant, etencore pas tous hélas…

Nul ne peut prendre le handicap d'uneautre personne, humainement parlant(à moins d'une maladie contagieuse évi-demment) ; pourtant, nous pouvons lefaire symboliquement, lorsque nous noussoutenons réciproquement en priant lesuns pour les autres. Le chrétien qui placesa foi en Jésus peut, et il se le doit

d'ailleurs, prierpour son pro-chain. Il priepour la guérison,selon la volontédivine, pour queDieu interviennedans la vie de lapersonne ensouffrance ; ilprie aussi pourque la personneaccepte son han-dicap si Dieupermet qu'il n'y

ait pas de guérison médicale ou miracu-leuse. Le croyant prie pour son prochain,pour son bien-être, pour que les circons-tances s'arrangent en la faveur du maladeet de sa famille. Cela fait partie del'amour que nous devons nous témoignerles uns aux autres (Jean 13 : 34-35 ;Jacques 5 : 13-16).

Dans Marc chapitre 5 verset 23, un pèrenommé Jaïrus, l'un des chefs de la syna-gogue, en appelle au Christ pour la guéri-son de sa fille ; il implora le Christ endisant «ma petite fille est à l'extrémité ;viens, impose-lui les mains, afin qu'ellesoit sauvée et qu'elle vive». Jaïrus se jetaaux pieds du Christ et lui adressa une ins-tante prière (verset 22). Ne pensez-vouspas que s'il avait été possible pour ce

Notre invalidité,

c'est celle de notre vie de pécheur

si elle est coupée du Christ.

Nous avons désespérément besoin

d’avoir Christ à nos côtés pour

qu’Ils puisse nous porter et nous

conduire là où il veut nous mener

«Si tu veux ma place,Prends mon handicap !»

Partage et Confidence...Partage et Confidence...

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Automne-Hiver 2007/2008 19

père, et cette mère citée plus loin au ver-set 40, de prendre la maladie de leur fille,ils ne l'auraient pas fait ? Certainement, eten quelque sorte, ils l'ont fait en esprit.Chose certaine, le Christ a entendu le cridu cœur de ces parents et a fait selon leurfoi. Il a guéri leur enfant alors qu'elles'était déjà éteinte (versets 40 à 43). Quelmerveilleux miracle pour cette famille !

Ailleurs dans l'évangile selon Matthieu auchapitre 8, le centenier a tant d'amourpour son serviteur qu'il en implore leSeigneur afin qu'Il le guérisse : «Seigneur,mon serviteur est couché à la maison,atteint de paralysie et souffrant beau-coup» (verset 6). Il s'humilie «Seigneur, jene suis pas digne que tu entres sous montoit ; mais dis seulement un mot, et monserviteur sera guéri» (verset 8). Dansl'heure même, le serviteur de cet hommeofficier rempli de foi fut guéri. Imaginonssa joie ! Nous serons d'accord là aussipour dire que le centenier a pris, en esprit,le handicap de sonemployé.

Christ a guéri beaucoupde gens (Marc 3 : 10), etles Ecritures nous rappor-tent plusieurs cas où Il l'afait grâce à la sollicita-tion d'un tiers. Le Christ nous exhorte àporter les fardeaux des uns et des autres(Galates 6 : 2). Celui qui est malade abesoin de nos prières et de notre soutien,que Dieu choisisse de le guérir ou pas,qu'Il le fasse par l'aide médicale ou pas.

C'est une invitation à prier pour ceux quisouffrent dans leur chair, certes, maisc'est plus que cela : c'est une exhortationà prier encore davantage les uns pour lesautres, peu importe notre état de santéphysique. En effet, moi aussi, je suis unehandicapée ! Eh oui ! Et vous savezquoi ? Vous l'êtes également ; nous lesommes tous et toutes d'ailleurs. Certes,je n'ai pas accès à ce parking réservépour personnes à mobilité réduite, maismon handicap est tout aussi réel, bienque spirituel !

Sans manquer de respect vis-à-vis desmalades et des personnes à mobilitéréduite, ni amoindrir leur souffrance, sansmanquer de reconnaissance par rapport ànotre santé, qu'elle soit fragile ou excel-lente, nous ne mentons pas lorsque nousdisons que nous sommes des handicapés.Notre invalidité, c'est celle de notre vie depécheur si elle est coupée du Christ. Nousavons désespérément besoin d'avoirChrist à nos côtés pour qu'Il puisse nous

porter et nous conduire là où Il veut nousmener.

Nous sommes faibles, fragiles et touscondamnés à mort ; nous sommes desparalysés spirituels : «je suis charnel,vendu au péché. Car je ne sais pas ceque je fais : je ne fais point ce que jeveux, et je fais ce que je hais» (Romains7 : 14-15), «Ce qui est bon, je le sais,n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans machair : j'ai la volonté,mais non le pouvoirde faire le bien. Carje ne fais pas le bienque je veux et je faisle mal que je ne veuxpas» (versets 18 et19). Nous sommescaptifs dans notrecorps de la loi dupéché qui luttecontre notre entende-ment ; nous sommes

misérables(versets 23à 25).« L ' e s p r i test bien dis-

posé, mais la chair est faible» (Marc 14: 38).

La grande nouvelle, la bonne nouvelle dumonde actuel et à venir, c'est que cetteplace, Christ l'a prise. Christ l'a littérale-ment prise puisqu'Il s'est fait chair ; Ilétait homme et Dieu à la fois (Jean 1 : 14).Il a pris notre place, non pas comme unvoleur qui dérobe, mais parce qu'Il a prisnotre handicap. Grâce à Lui, «noussommes passés de la mort à la vie»(I Jean 3 : 14). Le Père nous a aimés enpremier, il a envoyé son fils. «L'amour deDieu a été manifesté envers nous en ceque Dieu a envoyé son Fils unique dans lemonde, afin que nous vivions par lui. Etcet amour consiste, non point en ce quenous avons aimé Dieu, mais en ce qu'ilnous a aimés et a envoyé son Fils commevictime expiatoire pour nos péchés»(I Jean 4 : 9-10).

Ce miracle de notre guérison spirituelle, Ill'a fait sur la croix par Son sang. «Dieuprouve son amour envers nous, en ce que,lorsque nous étions encore des pécheurs,Christ est mort pour nous» (Romains5 : 8). Nous avons été sauvés par la vie duChrist. Cette place, Il l'a prise sans riendemander en retour «par un seul acte dejustice, la justification qui donne la vie

s'étend à tous les hommes». C'est un acteexécuté gratuitement et de manière désin-téressée disponible pour toute l'humanitéaujourd'hui (Romains 5 : 16 ; 18 ;Romains 3 : 3 ; Luc 23 : 43). Comme unaveugle dans l'obscurité, nous tombons sinous n'avons pas cette lumière du Christen nous (Jean 11 : 10).

Tant que le Christ ne sera pas de retour,nous aurons toujours des souffrances

sur notre planè-te. Dans lalettre auxRomains, cha-pitre 8, versets22 à 24, nouslisons : «Noussavons quejusqu'à cejour, la créa-tion tout entiè-re soupire etsouffre lesdouleurs del'enfantement.

Et ce n'est paselle seulement ; mais nous aussi quiavons les prémices de l'Esprit, nous sou-pirons en nous-mêmes, en attendantl'adoption, la rédemption de notre corps.Car c'est en espérance que nous sommessauvés.» Christ nous a guéri de nos han-dicaps spirituels ; Il nous a rachetés parSon sang ; nous pouvons marcher deboutavec assurance, «pourvu que nous rete-nions fermement jusqu'à la fin la confian-ce et l'espérance dont nous nous glori-fions» (Hébreux 3 : 6).

La prochaine fois que nous regarderonsces places de stationnement indiquant :«Si tu veux ma place, prends mon handi-cap», ayons une pensée, et même uneprière, pour ces personnes qui sont mal-heureusement toujours à la recherche deces places en raison de leur infirmité.Peut-être penserons-nous aussi alors auChrist vivant, Celui-là même qui a prisnos péchés, sans jamais devenir pécheur àSon tour, afin de nous guérir spirituelle-ment par Son sacrifice en nous offrantensuite Sa présence dans nos vies(I Pierre 2 : 22 ; Jean 17 : 26). N'est-cepas merveilleux ? Nous louons notreChrist Sauveur en pensant : «tu as pris maplace en prenant mon handicap, merciSeigneur !». ��

Par Marie-Angélique Picard

Il a pris notre place,

non pas comme un voleur

qui dérobe, mais parce qu'Il a

pris notre handicap

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«Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie». Jean 8 : 12

«Car Dieu, qui a dit : La lumière brillera du sein des ténèbres ; Il a fait briller la lumière dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance

de la gloire de Dieu sur la face de Christ». II Corinthiens 4 : 6

«Autrefois vous étiez ténèbres, et maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Marchez comme des enfants de lumière !» Ephésiens 5 : 8

«La nouvelle que nous avons apprise de lui, et que nous vous annonçons, c'est que Dieu est lumière, et qu'il n'y a point en lui de ténèbres». I Jean 1 : 5

«Celui qui prétend être dans la lumière, et qui hait son frère, est encore dans les ténèbres». I Jean 2 : 9

«Toutefois, c'est un commandement nouveau que je vous écris, qui est vrai en lui et en vous, car les ténèbres se dissipent

et la lumière véritable parait déjà». I Jean 2 : 8

«Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme. Elle était dans le monde, et le monde a été fait par elle,

et le monde ne l'a point connue». Jean 1 : 9

«Car mes yeux ont vu ton salut, salut que tu as préparé devant tous les peuples, lumière pour éclairer les nations». Luc 2 : 32

«Ce peuple, assis dans les ténèbres, a vue une grande lumière ; et sur ceux qui étaient assis dans la région

et l'ombre de la mort la lumière s'est levée». Matthieu 4 : 16

«Pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort, pour diriger nos pas dans le chemin de la paix». Luc 1 : 79

«Et ce jugement c'est que, la lumière étant venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière,

parce que leurs œuvres étaient mauvaises». Jean 3 : 19

«Je suis venu comme une lumière dans le monde, afin que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres». Jean 12 : 46

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