une image de la condition animale en france · 2018-07-05 · citoyens sensibles à la souffrance...

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UNE IMAGE DE LA CONDITION ANIMALE EN FRANCE 'état ne remplit pas, dans le domaine de la protection des animaux de ferme, son rôle de garant du respect des règlementations. Aujourd'hui, les associations de défense des animaux se dressent plus particulièrement contre la généralisation d'une pratique « l'abattage rituel » qui n'est, en réglementation française qu'une dérogation . Cette généralisation se fait dans l'opacité volontaire totale. Le consommateur est soigneusement tenu dans l'ignorance des conditions d'abattage des animaux. D'après une enquête menée en France, par l' OABA dans 225 établissements d'abattage : 28 % des gros bovins, 43 % des veaux et 62 % des ovins-caprins sont abattus sans étourdissement. En 2008, une enquête de la Direction Générale de l'Alimentation reconnaissait que la moitié des ovins et caprins étaient abattus sans étourdissement. L

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UNE IMAGE DE LA

CONDITION ANIMALE EN FRANCE

'état ne remplit pas, dans le domaine de la protection des animaux de ferme, son rôle de garant du respect des règlementations.

Aujourd'hui, les associations de défense des animaux se dressent plus particulièrement contre la généralisation d'une pratique « l'abattage rituel » qui n'est, en réglementation française qu'une dérogation. Cette généralisation se fait dans l'opacité volontaire totale. Le consommateur est soigneusement tenu dans l'ignorance des conditions d'abattage des animaux. D'après une enquête menée en France, par l' OABA dans 225 établissements d'abattage : 28 % des gros bovins, 43 % des veaux et 62 % des ovins-caprins sont abattus sans étourdissement. En 2008, une enquête de la Direction Générale de l'Alimentation reconnaissait que la moitié des ovins et caprins étaient abattus sans étourdissement.

L

Tromperie du consommateur Le consommateur est volontairement tenu dans l'ignorance du mode d'abattage des animaux. Jusqu'à 60 % de la viande issue d'animaux abattus selon le rite musulman et jusqu'à 70 % pour le rite israélite se retrouvent dans le circuit classique à l'insu des consommateurs. Cette dérive, qui constitue une infraction à la réglementation, inquiète les autorités européennes qui envisagent la mise en place d'un étiquetage précisant le mode d'abattage de l'animal (avec ou sans étourdissement). Le ministre français de l'Intérieur n'a toutefois pas caché que le gouvernement s'opposerait à cette transparence et qu'il veillerait à ce que ce projet communautaire d'étiquetage des viandes n'aboutisse pas. Or pour les défenseurs des animaux il s'agit d'une clause de conscience car il y a souffrance.

Cruauté de l'abattage rituel Les animaux non étourdis sont égorgés à vif, en pleine conscience, ils éprouvent des souffrances inacceptables (cf. brochure téléchargeable, sur le site www.abattagerituel.com). L'agonie des animaux peut durer jusqu'à 14 minutes chez les bovins (INRA 2009). Dans le cadre de l'abattage avec étourdissement, l'animal perd conscience et ne ressent pas de douleur lors de son égorgement. Les scientifiques consultés par la Commission européenne ont clairement déclaré : « En raison des graves problèmes de bien-être animal liés à l'abattage sans étourdissement, un étourdissement doit toujours être réalisé avant l'égorgement ». Un avis de la Fédération des Vétérinaires d'Europe conforte notre position : « Du point de vue de la protection des animaux et par respect pour l'animal en tant qu'être sensible, la pratique consistant à abattre les animaux sans étourdissement préalable est inacceptable, quelles que soient les circonstances ».

Une dérogation qui devient une règle ! La réglementation européenne prévoit une dérogation à l'obligation d'étourdissement préalable des animaux uniquement, car il s'agit d'une pratique qui implique des souffrances chez l'animal, dans le cadre strict de l'abattage rituel. Mais cette dérogation tend à devenir la règle dans de nombreux abattoirs, pour des raisons principalement économiques.

Réactions des parlementaires français Le 15 septembre dernier, le Sénateur Nicolas About, déposait une proposition de loi « visant à limiter la production de viande provenant d'animaux abattus sans étourdissement aux strictes nécessités prévues par la réglementation européenne ». Une proposition de loi jugée digne d'être débattue puisque la Commission de l'Economie a en effet nommé un rapporteur, le sénateur Marcel Deneux, chargé d'auditionner différentes personnalités et de rédiger un rapport parlementaire sur la question de l'abattage rituel en France. Le député de l'Aube, Nicolas Dhuicq annonçait le dépôt imminent d'une proposition de loi « visant à améliorer l'information du consommateur quant au mode d'abattage des animaux ». Les propositions de ces deux députés sont dans la logique des lois de protection des animaux si difficilement obtenues par les associations de défense des animaux.

Et voilà que ces mêmes associations doivent aujourd'hui affronter un retour en arrière, une dérogation qui devient la règle. D'où la campagne actuelle, plus de 2 200 panneaux publicitaires affichés dans les grandes villes pour dénoncer cette entorse à notre liberté de citoyens sensibles à la souffrance des animaux.

Associations de défense des animaux engagées aujourd'hui dans cette action d'information :

OEuvre d'Assistance aux Bêtes d'Abattoirs, Fondation Brigitte Bardot, Fondation Assistance aux Animaux, Protection Mondiale des Animaux de Ferme, Conseil National de la Protection Animale, Société Nationale pour la Défense des Animaux, Confédération Nationale des SPA de France, Association Stéphane Lamart.

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Un long combat En France, le décret réglementant les conditions d'abattage des animaux date seulement de 1964, il est le résultat d'un long combat. La dernière manche de ce combat date de 1962 : En 1962, Jean-Paul Steiger, 20 ans, s'était fait engager comme tueur aux abattoirs de la Villette pour être à même de dénoncer, preuves à l'appui, les conditions d'abattage des animaux en France. Il disposait désormais, de son témoignage, de photos... mais qui va écouter un « gamin de 20 ans » sur un sujet que les gens répugnent d'instinct à connaître ? Brigitte Bardot ! Elle se bat, obtient un passage à la télévision à Cinq colonnes à la une, le 9 janvier 1962, pour dénoncer, accompagnée du jeune Jean-Paul Steiger et d'un vétérinaire, l'horreur. Face à trois tueurs professionnels d'abattoirs. Or, il existait un mode « plus humain d'abattage », les pistolets qui permettent de projeter une flèche dans le cerveau de l'animal, paralysant ainsi les centres nerveux. Brigitte Bardot dénonçait ainsi la situation, et proposait un remède. Mais la TV ne suffisait pas, il fallait intervenir auprès des décideurs. Brigitte Bardot obtint un rendez-vous avec le ministre de l'Intérieur de l'époque, Roger Frey, munie de trois modèles de pistolet. C’est l'O.A.B.A , très engagée dans ce combat, qui les avait fournis.

Il aura fallu 10 ans pour que tous les abattoirs conventionnés de France soient munis de ces pistolets.

Encore aujourd'hui, il ne se passe pas d'année sans que les associations de défense des animaux ne portent plainte pour non respect des conditions réglementaires.

(Lire dossier complet et communiqué de presse et voir affiches refusées par l'Autorité de Régulation de la Publicité sur site

(Lire dossier complet et communiqué de presse et voir affiches refusées par l'Autorité de Régulation de la Publicité sur site www.abattagerituel.com).

(Lire dossier complet et communiqué de presse et voir affiches refusées par l'Autorité de