une acticvite physique de combat en eps

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KARATE L e travail didactique et pédagogique déve- loppé ici, permet l'éla- boration d'un réfé- rentiel commun clairement identifié et ayant un sens pour les élèves pratiquants. La démarche qui peut donner naissance à l'éla- boration d'un cycle prend appui sur la résolution de problèmes et un ensemble de situations aménagées. UNEACTICVITEPHYSIQUEDEC O PAR O. BRIGNON Le karaté est une activité physique de combat (APC) présentant plusieurs facettes qui constituent autant « d'entrées » et de pratiques de l'activité (encadré 1). TRAITEMENT DIDACTIQUE ET PÉDAGOGIQUE Comme dans les autres APC sont recherchées, les notions de gestion de l'adversité, de prise d'information et de décision ainsi que la maî- trise des facteurs émotionnels tels la connais- sance de soi et le respect d'autrui. La perfor- mance se mesure à la fois par l'efficacité et la maîtrise technique qui a un rôle important en karaté. L'ensemble de référence retenu est axé sur la construction de la gestion attaque-défense en y associant le savoir technique. Notons qu'en plus d'une activité d'opposition, le karaté est une activité de formes où la rigueur des tech- niques spécifiques fait partie de la particula- rité des arts martiaux. Objectifs éducatifs Trois aspects sont à prendre en compte. La dimension culturelle Les rituels, les termes (encadré 2), les arts martiaux d'Extrême-Orient, l'historique, les katas*, les compétitions (règles, arbitrage). L'acquisition de compétences spécifiques Les techniques de blocages, d'esquives et de contre-attaque ; la gestion des distances ; la maîtrise émotionnelle et corporelle. L'entretien et la gestion de sa vie corporelle Le travail d'entretien musculaire ; de coordi- nation ; d'équilibre et de dissociation segmen- tate ; de méthodologie de l'entraînement physique. Traitement didactique Il permet d'adapter l'enseignement aux finali- tés éducatives ou sportives et aux spécificités du public concerné (scolaires, universitaires, jeunes en club, adultes, etc.). Logique interne L'activité d'opposition directe en percussion contrôlée est fondée sur la défense et la maîtrise technique par l'utilisation et la coordination de tout le corps. La tenue spécifique est le karatégi. Problèmes fondamentaux Il s'agit d'acquérir une motricité spécifique, de contrôler le facteur émotionnel et affectif, ses actions qui peuvent aller du non contact au contact, de combiner défense et contre- attaque, de gérer les différentes distances (de garde, de combat), d'aborder l'apprentissage technique lié à l'utilisation de différentes par- ties des membres dans une logique de rapidité, de force et d'efficacité. Enjeux de formation, ce que les élèves prati- quants ont à y gagner. • Acquérir une maîtrise corporelle axée sur la dissociation segmentaire, la coordination musculaire et les mises en tensions-réactions. • Maîtriser son corps dans l'espace, sur des temps d'action courts, précis et rapides. EP.S № 316 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2005 55 Revue EP.S n°316 Novembre-Décembre 2005 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

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KARATE L e travail didactique et

pédagogique déve­

loppé ici, permet l'éla­

boration d'un réfé­

rentiel commun clairement

identifié et ayant un sens

pour les élèves pratiquants.

La démarche qui peut

donner naissance à l'éla­

boration d'un cycle prend

appui sur la résolution de

problèmes et un ensemble

de situations aménagées.

UNE ACTICVITE PHYSIQUE DE C O M B A T E N E P S PAR O. BRIGNON

Le karaté est une activité physique de combat (APC) p résen tan t p lus ieurs facet tes qui constituent autant « d'entrées » et de pratiques de l'activité (encadré 1).

TRAITEMENT DIDACTIQUE ET PÉDAGOGIQUE

Comme dans les autres APC sont recherchées, les notions de gestion de l'adversité, de prise d'information et de décision ainsi que la maî­trise des facteurs émotionnels tels la connais­sance de soi et le respect d'autrui. La perfor­mance se mesure à la fois par l'efficacité et la maîtrise technique qui a un rôle important en karaté. L'ensemble de référence retenu est axé sur la construction de la gestion attaque-défense en y associant le savoir technique. Notons qu'en plus d'une activité d'opposition, le karaté est une activité de formes où la rigueur des tech­niques spécifiques fait partie de la particula­rité des arts martiaux.

Objectifs éducatifs Trois aspects sont à prendre en compte. La dimension culturelle Les rituels, les termes (encadré 2), les arts martiaux d'Extrême-Orient, l'historique, les katas*, les compétitions (règles, arbitrage).

L'acquisition de compétences spécifiques Les techniques de blocages, d'esquives et de contre-attaque ; la gestion des distances ; la maîtrise émotionnelle et corporelle.

L'entretien et la gestion de sa vie corporelle Le travail d'entretien musculaire ; de coordi­nation ; d'équilibre et de dissociation segmen­t a t e ; de méthodologie de l 'entraînement physique.

Traitement didactique Il permet d'adapter l'enseignement aux finali­tés éducatives ou sportives et aux spécificités du public concerné (scolaires, universitaires, jeunes en club, adultes, etc.).

Logique interne L'activité d'opposition directe en percussion contrôlée est fondée sur la défense et la maîtrise technique par l'utilisation et la coordination de tout le corps. La tenue spécifique est le karatégi.

Problèmes fondamentaux Il s'agit d'acquérir une motricité spécifique, de contrôler le facteur émotionnel et affectif, ses actions qui peuvent aller du non contact au con tac t , de combine r défense et con t re -attaque, de gérer les différentes distances (de garde, de combat), d'aborder l'apprentissage technique lié à l'utilisation de différentes par­ties des membres dans une logique de rapidité, de force et d'efficacité.

Enjeux de formation, ce que les élèves prati­quants ont à y gagner. • Acquérir une maîtrise corporelle axée sur la dissociation segmentaire, la coordination musculaire et les mises en tensions-réactions. • Maîtriser son corps dans l 'espace, sur des temps d'action courts, précis et rapides.

EP.S № 316 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2005 55 Revue EP.S n°316 Novembre-Décembre 2005 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

1. Le karaté-do Recherche de l'harmonie interne et externe par la pratique assidue du karaté et des valeurs martiales. Il peut se pratiquer de différentes façons : Le Karaté-jutsu : ensemble de techniques de défense à mains nues basé sur la saisie et la maîtrise du corps adverse. Le Karaté-sportif « combat » (kumité) : activité sportive de contact axée sur la touche pieds et poings, dans une logique de gain de points. Le karaté-sportif « technique » (kata) : activité sportive axée sur la réalisation de plusieurs katas et de leurs applications (bunkaï). Duel sur critères techniques. Les Ryus (écoles/styles) : shotokan, shito-ryu, wado-ryu, gojo-ryu, shotokai, shorin-ryu, kyoku shinkai.

Le karaté « traditionnel » : ensemble des techniques de défense à mains nues (pieds et poings), des katas et kumités conventionnels.

2. Lexique Tori : celui qui prend l'initiative, qui attaque. Uke : celui qui défend et reprend l'initiative. Chudan : partie du corps allant de la base du cou à la ceinture. Jodan : partie du corps comprenant le cou et la tête. Gedan : partie du corps allant de la ceinture au pieds. Oï-tsuki : poing avant, direct, en avançant d'un pas. Zen kutsu dachi : position offensive, vers l'avant. Jambe avant fléchie, arrière tendue, largeur de la position égale au bassin. Gyaku-tsuki : technique directe du poing arrière. Maé geri : coup de pied direct de face. Gedan baraï : blocage bas d'un coup de pied, en le poussant vers l'extérieur de sa propre garde. Uchi baraï : identique à gedan baraï mais en balayant la jambe vers l'intérieur de sa propre garde. Soto uke : blocage de l'avant-bras, vertical, avec une rotation du poing à l'impact avec la technique adverse.

Age uke : blocage au niveau visage de l'avant-bras, effectué de bas en haut. Taïsho uke : blocage de la paume de la main. Heko-dachi : position naturelle debout. Ritsu-reï: salut debout. Talons joints, mains le long des cuisses, en inclinant le buste. Kihon : travail technique seul et dans le vide. Kata : enchaînement établi de techniques codi f iées. Combat imaginaire contre plusieurs adversaires. Kumité : travail d'opposition. Ippon kumité : une technique par attaque (annoncé : niveau et/ou technique). Jyu ippon kumité : combat en déplacement sur une attaque libre.

• Contrôler la projection de ses membres, supérieurs et inférieurs, droits et gauches. • Connaître ses possibilités de réaction pour anticiper. • Évaluer un rapport de force, et avoir conscience de la zone de danger. • Différencier sports de combat, art martial, self-défense, et karaté-do (encadré 1). • S'enrichir d'un panel technique propre au karaté. • Démystifier l 'activité et permettre un regard critique sur sa pratique. Chaque p rob lème fondamenta l et /ou enjeu de formation peut être abordé de manière spécifique suivant le ou les axes de travail privilégiés.

Construction d'un cycle Il pourrait s'articuler autour de l 'émer­gence de techniques spécifiques de blo­cages, d'attaques directes en poings et en pieds par la mise en œuvre de problèmes ouverts ou de situations de résolution de problèmes. Une fois identifiées, les tech­niques sont travaillées dans leur forme conventionnel le et appliquées dans le cadre d'oppositions aménagées (kumité) : attaque sur un pas suivi d'un blocage et d'une contre-attaque du défenseur.

Évaluation Elle doit prendre en compte deux aspects indissociables : la gestion de l'opposition et le respect de techniques spécifiques.

Les critères sont facilement repérables notamment par les élèves, et ceci lors d 'une opposition aménagée ou conven­tionnelle (forme d'opposition existante et spécifique au karaté). • La distance de réalisation de la technique doit être adéquate afin que sans blocage le contact soit possible. • La technique doit être rapide afin de g a g n e r en p u i s s a n c e et en r é a l i s m e (volonté de toucher). • La technique doit être précise par rapport à la zone visée : gedan ; chudan ; jodan. • Le contrôle de son corps se caractérise par la retenue des techniques avant contact. • La garde (poings dirigés vers l'avant, coudes au corps en protection) devra être assurée dès la fin de chaque « technique ». Dans sa dimension technique, d'activité de formes, nous nous attacherons à souligner : - la stabilité de la posture, - le respect des formes techniques apprises.

La situation de référence permet d'éva­luer les deux aspects (gestion de l'opposi­tion et maîtrise technique). Elle permet : - la mise en œuvre des codes, - le contrôle et la maîtrise des techniques, - la gestion des rôles de tori et uke. Nous utiliserons le duel conventionnel « jyu ippon kumité » dans lequel les rôles sont définis et tori annonce uniquement le niveau dans un premier combat, puis ne l'annonce plus dans un second combat.

Remarque : l 'attaque comprend unique­ment les techniques apprises.

SITUATIONS D'APPRENTISSAGE

Démarche pédagogique Poser un problème ouvert (Pb) ou une situa­tion-problème à l'élève afin de faire émerger des solutions d 'a t taque, de blocage ou de contre-attaque à partir de postures naturelles. Les solutions trouvées sont mises en commun et testées. Ne sont gardées que celles recon­nues efficaces (dans leurs mises en œuvre et leurs résultats) puis identifiées comme des techniques de karaté. Elles constituent le réfé­rentiel technique, en construction, des élèves. Le kihon, si important dans la méthode tradi­tionnelle, peut servir à stabiliser les tech­niques trouvées au regard des sensations pro-prioceptives et kinesthésiques ; par exemple en tant qu'échauffement spécifique en révi­sant les t echn iques ré férencées dans les séances précédentes.

Organisation et consignes de fonctionnement • Dans le cadre de l'apprentissage du contrôle (de soi) de ces techniques tori et uke ne doi­vent pas toucher au visage. Seul le contact (poings et pieds) « posé » au corps (abdomi­naux) est autorisé. • Chaque exercice commence et finit par un salut (ritsu-rei) réciproque : respect du parte­naire sans qui le progrès n'est pas possible. • Confronter les problèmes et les choix de tech­niques qui émergent avec différents partenaires.

Objectif Passer d'une motricité naturelle à une motricité de karatéka.

Compétences visées • Être capable de bloquer une attaque directe au niveau du visage (jodan) et au niveau du buste (chudan). • Être capable d'adapter sa technique d'attaque (tori) ou de c o n t r e - a t t a q u e (uke) à la distance de combat (longue ou moyenne). La distance courte, corps à corps, sera à étudier ultérieurement. Les situations proposées ne sont pas exhaus­tives mais permettent d'illustrer concrètement notre démarche, par l 'émergence et l 'acqui­sition d'un référentiel technique commun.

Situation 1 Tori et uke sont face à face, debout, pieds légè­rement écartés (heko-dachi) hors distance de pieds et de poings.

Pb : tori doit mettre une tape sur l'épaule de uke en ne bougeant qu'un pied. Faire plusieurs essais et changer de rôle. Critères de réussite : la tape est franche, tori est stable au moment de la tape.

Solution apparue/attendue : la position de tori devient naturellement portée sur l'avant, jambe avant fléchie, jambe arrière tendue (photo 1).

Consignes : la largeur de la position ainsi trouvée doit correspondre à celle du bassin pour une meilleure stabilité (et éviter l'équi-librisme).

Émergence et travail de la position offensive zen kutsudachi.

56 T E L 01 49 29 66 07 EMAIL [email protected] POUR VOUS ABONNER AUX R E V U E S EP.S E T E P S 1 Revue EP.S n°316 Novembre-Décembre 2005 c. Editions EPS. Tous droits de reproduction réservé

Situation 1 bis Même travail qu'en situation 1 mais la tape à l'épaule est remplacée par le poing « posé » touchant les abdominaux de uke (photo 2).

Consignes : uke contracte ses abdominaux, et vérifie que Tori est stable en le poussant main à plat sur la poitrine (après sa « technique »).

Émergence et travail d'oï-tsuki (coup de poing direct, homolatéral).

Situation 2 C'est un « fil rouge » à répéter.

Travail des hanches en libérant la charnière pelvienne Seul, en heko-dachi, donner alternativement un coup de hanche droite puis gauche vers l'avant sans bouger les épaules. Puis en relâ­chant complètement le dos et les épaules, lais­ser partir les bras en fonction du mouvement créé par l'engagement des hanches. Les bras doivent décoller du corps (photo 3). Principe de mise en tension-réaction.

Travail des poings Placer le poing gauche devant doigts vers le sol et le droit à la hanche doigts vers le ciel (photo 4). Inverser les poings avec une rota­tion sur eux-mêmes lorsqu' i ls se croisent. Cette inversion des poings, « un qui travaille » l'autre prêt à la hanche, se retrouve dans tous les enchaînements.

Critère de réussite : engager la hanche corres­pondante au poing de frappe en même temps que celui-ci (ou en le précédant légèrement) en restant épaules de face.

Variante : uke met sa main en guise de cible.

Situation 3 Tori attaque en zen kutsudachi, en avançant d'un pas avec le poing avant venant toucher uke au niveau du buste (chudan).

Pb : quel est le blocage possible pour uke ?

Solution apparue/attendue : uke bloque avec l'avant-bras (photo 5) ou la main.

Consignes de réalisation : uke avec l'avant-bras fait une rotation avant le contact avec le poing de tori. Garder l 'avant-bras vertical (rotation du buste). Émergence et travail de soto uke. Serrer et contracter les doigts afin de rentrer en contact avec le poing de tori uniquement

avec la paume de la main. Garder l'avant-bras vertical également.

Émergence et travail de taïsho uke.

Situation 4 Pour les plus jeunes : tori en zen kutsu place son poing avant devant le visage de uke (sans le toucher). Pour les plus âgés : tori attaque, en zen kutsu, un oï-tuski au niveau du visage sans toucher (donc en arrêtant sa « technique avant »).

Pb : comment bloquer ce poing, en dégageant l'espace possible pour une contre-attaque ?

Solutions attendues/apparues : reprise de tàïshouke au niveau visage et dégagement du poing vers le haut avec l'avant-bras.

Consignes de réalisation : uke doit faire remonter l 'avant-bras devant son visage de bas en haut, doigts du poing vers le partenaire. Stopper son avant-bras juste au-dessus du front (le poing de tori étant au-dessus de la tête à la fin du blocage) (photo 6).

Émergence et travail d'âge uke.

Variante : travail possible avec bâton de mousse à la place d'oï-tsuki pour tori. Remarque : taïsho uke au niveau du visage demande une prise d'information précoce et précise car la zone d'impact au blocage est réduite (paume de la main).

Situation 5 Face à face en zen kutsu, hors distance de poing.

Pb : tori doit essayer de toucher les abdominaux de uke directement par un coup de pied (photo 7).

Solutions apparues/attendues : coups de pied direct de face et direct bassin de profil (non retenu).

Consignes de réalisation : pour tori armer le coup de pied en montant le genou, jambe fléchie, avant d'étendre la jambe pour aller toucher avec le dessous des or te i l s . Les coudes sont collés au corps, les poings vers l 'avant. Le pied d 'appui à plat et la jambe d'appui fléchie.

Émergence et travail de maé geri.

EP.S N° 316 - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2005 57

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Situation 6 Tori pose son pied sur le ventre de uke qui est en zen kutsu. Pb : Comment uke peut-il s'en débarrasser rapidement ?

Solution attendue/apparue : balayer le pied latéralement.

Consignes de réalisation : balayer le pied avec l'avant-bras avant, sans se pencher en avant, poing fermé, doigts du poing vers le sol.

Émergence et travail de gedan baraï (blocage vers l'extérieur) (photo 8).

Émergence et travail de uchi baraï (blocage vers l'intérieur) (photo 9).

Complément pour toutes ces situations Après le blocage, uke contre-attaque avec le poing resté à la hanche prêt à partir (cf. situa­tion 2 « fil rouge »). Le poing de c o n t r e - a t t a q u e est le poing arrière.

Émergence et travail de gyaku-tsuki. Remarque : le poing qui a bloqué prend place à la hanche (prêt à repartir au cas où) quand le poing arrière contre-attaque. Ces s i tua t ions ont pe rmis aux é lèves de construire un référentiel technique commun. La seconde partie du cycle, outre l 'amélio­

ration de l'exécution technique, sera centrée sur l 'adéquation de la technique choisie, à la d is tance de travail effective avec son partenaire. En effet, la lecture des distances (longues, médianes ou courtes) de travail (combat) est une des clés de la gestion de l'opposition.

Situation 7

Tori est en zen kutsu et attaque au corps (chu­dan) oï-tuski. Uke en heko-dachi se place en zen kutsu, au démarrage de tori, en reculant un pied.

Critères de réussite : uke bloque et contre-attaque en venant toucher, sans frapper au corps, tori (photo 10).

Variantes : changement de garde de tori, changement de pied qui recule pour uke, même travail avec maé geri pour tori (à la place de oï-tsuki).

Situation 8

Tori et uke se font face en zen kutsu ou posi­tion naturelle de combat. Tori place son poing devant le buste de uke et avance en changeant de poing à chaque pas. Uke doit ajuster son déplacement (reculer rapidement) afin de conserver une distance de sécurité (photo 11).

Critères de réussite : réduire la distance poing corps à son minimum sans être touché.

Variante : tori avance avec maé geri chudan (visant les abdominaux de uke). Puis uke contre-attaque en touchant tori au corps avec une technique adéquate à la distance, quand il le décide.

Situation de référence Tori et uke se font face en position naturelle de combat ou en zen kutsu (photo 12). Tori attaque sur 1 pas, par une des techniques vues, quand il se considère à bonne distance. Uke bloque et contre-attaque. Puis changement de garde, travail de l'autre côté. Changement de rôle. • Niveau 1 : tori annonce le niveau et l'attaque. • Niveau 2 : tori annonce le niveau uniquement. • Niveau 3 : tori n'annonce plus rien.

Critères de réussite Tori : la « technique » arrive à l'endroit visé et la position est stable. Uke : le blocage est efficace (non touché) et la contre-attaque est judicieuse par rapport à la distance.

Ces situations sont modulables à volonté en fonction des critères retenus et des réponses motrices des élèves. Les compétences techniques acquises avec un minimum de 12 séances, sur un cycle peuvent se résumer en trois points. • Je sais bloquer une attaque avec gedan baraï, age uke, soto uke et taisho uke. • Je sais prendre l ' ini t iat ive avec oï-tsuki (chudan et jodan) et maé geri (chudan). • Je sais contre-attaquer avec gyaku tsuki, maé geri, oï-tsuki (aux différents niveaux).

Olivier Brignon Professeur d 'EPS,

BE karaté, SCUAPS**, Toulouse 3. E-mail : [email protected]

* Les mots en italique sont expliqués dans l'encadré 1.

** SCUAPS : Service commun universitaire des activités physiques et sportives.

Bibliographie

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